Avec Benjamin, porte-parole du collectif Argos ; Sophie Dechêne, pédopsychiatre co-présidente de l'association "L'Observatoire Petite Sirène" ; Philippe Quéré, collaborateur parlementaire de Boris Vallaud et auteur de "49.3, 47-1, 40... Contre-pouvoir en danger" publié aux éditions Max Milo.
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00:00:00 Cherbourg début août, il y a un peu plus d'un mois, une jeune femme, Mégane, 29 ans, a été frappée, violée,
00:00:13 torturée. Elle a été frappée à plusieurs reprises au visage, sur le corps et violée par l'agresseur
00:00:19 qui utilisait un manche à balai. Un manche à balai. Elle a eu des lésions très graves au niveau du
00:00:25 côlon et de l'intestin. Elle a été plongée dans un coma artificiel, fracture des côtes, risque élevé
00:00:30 de choc sceptique. Aujourd'hui, elle vient de sortir du coma. Sa vie, ses jours ne sont pas en
00:00:37 danger mais les séquelles évidemment. Vous pouvez imaginer ce que c'est. Un manche à balai, voilà, au niveau du
00:00:45 côlon, de l'intestin, c'est un massacre. Et voilà, ça se passe aujourd'hui en France, 2023.
00:00:53 - Intéressant. Et puis, il y a eu quelque chose. On va en parler tout de suite avec Benjamin.
00:01:05 Alors Benjamin, il y a eu, bonjour, il y a eu une manifestation samedi dernier, donc le 9 septembre,
00:01:11 du collectif Argos dans le quartier Les Provins, devant, je crois, c'est bien ça, devant le domicile
00:01:18 de Oumar, je parle, c'est Oumar N, qui a 18 ans, qui est actuellement en détention provisoire, qui a
00:01:23 reconnu les faits, qui a reconnu avoir fait cette agression. C'est un peu léger pour dire ce qu'il a fait.
00:01:30 Mais alors, vous y êtes allé, pourquoi d'abord ? Qu'est-ce que vous vouliez manifester ?
00:01:36 - Alors, notre message principal, nous, cher Argos, c'était d'énoncer vraiment l'inaction de l'État et de la justice face à la violence et la barbarie
00:01:43 qui envahit notre pays de jour en jour. Et donc voilà, ce crime atroce commis par Oumar sur Mégane,
00:01:49 c'était vraiment l'illustration parfaite de ce marasme sécuritaire. Et donc nous, on est venu dénoncer ça.
00:01:55 - D'accord. Alors vous êtes venu dénoncer ça. Et la question que je vais vous poser, parce qu'il y a eu
00:02:00 beaucoup d'articles sur vous, d'enquêtes, etc. Et est-ce que vous êtes, alors vous définissez, vous, parce qu'on disait,
00:02:06 voilà, c'est l'ultra-droite, c'est les générations identitaires a été dissous de ce sont les gens de génération identitaire,
00:02:13 d'ultra-droite, moi. La question que je voudrais vous poser, Benjamin, à vous, est, est-ce que si cet agresseur, ce violeur,
00:02:20 ça ne s'appelait pas Oumar, mais François, vous auriez fait la même chose ?
00:02:25 - En fait, c'est une question assez... En fait, pour moi, c'est un non-sujet. En fait, il s'appelle Oumar.
00:02:30 Il se trouve que ça s'appelle Oumar, donc c'est pas de notre faute. Et voilà.
00:02:33 - Oui. Vous dites que c'est pas vous qui avez choisi le prénom, etc. - Ben c'est ça.
00:02:37 - Non, mais je veux dire, non, je vous pose la question, parce que quand même, quand vous dites que c'est un non-sujet,
00:02:41 je veux dire, est-ce que, je vous poserais autrement, si vous voulez, est-ce que vous réagiriez de la même façon avec un type de violence,
00:02:48 quel qu'il soit, je ne dis pas que là, ce n'est pas ça, c'est pas bon, évitez le sujet, mais quel qu'il soit, qui aurait fait quelque chose d'aussi barbare ?
00:02:54 - Ah ben, d'une manière générale, on est contre, effectivement, la barbarie qui envahit notre pays de jour en jour,
00:02:58 mais, sérieusement, si vous voulez, que chez Argos, on reconnaît l'influence de l'immigration au sens large sur la violence qui envahit notre pays, oui, bien sûr.
00:03:08 - Et vous vous définissez comme ultra-droite, identitaire, etc. Très exactement, vous vous définissez comment ?
00:03:13 - Non, nous, ça, c'est des termes qu'on laisse aux journalistes de gauche, mais c'est vrai que, en fait, nous, pour faire simple,
00:03:18 le collectif Argos, c'est un collectif qui rassemble la jeunesse, qui préfère partir en garde-à-vue pour Lola, pour Axel et pour Mégane, que de rester les bras croisés.
00:03:27 Donc, on est un collectif qui a une visée, comment dire, métapolitique, qui rassemble la jeunesse sportive, communautaire et anti-drogue,
00:03:36 avec notamment un tournoi de boxe, par exemple, qu'on organise chaque année et qui a un grand succès.
00:03:40 - Un boxe ? - Comment ? - Un tournoi de boxe. - Ah oui, vous faites tournoi de boxe. - Exactement.
00:03:47 - Vous n'avez pas dit tournoi, c'est pour ça que je... - Pardon.
00:03:50 - Et on a aussi une visée vraiment politique, donc avec un vrai message, qui est d'alerter les Français sur le chaos qui vient, et donc de préparer l'alternative.
00:04:00 Donc, par exemple, avec ce tap-poning qu'on a fait devant le domicile d'Omar.
00:04:03 - Alors, qu'est-ce qui s'est passé, comment ça s'est passé, donc, ce samedi dernier ?
00:04:07 - Donc, samedi dernier, on est arrivé sous les coups de 10h30, donc, dans cette cité, pour faire passer notre message, on était une quarantaine de militants.
00:04:16 - Avant le domicile d'Omar, quoi. - Exactement. - D'accord.
00:04:19 - Il se trouve que la police était déjà sur place, en fait, donc, ils se doutaient peut-être de quelque chose.
00:04:25 Donc, il y avait eu des CRS statiques qui étaient devant le domicile de la mère d'Omar,
00:04:29 et donc, nous, on a quand même pu faire notre action rapidement, mais seulement une quinzaine de personnes, vu que tout le monde n'a pas pu accéder à l'espace où on allait faire l'action.
00:04:35 Et ensuite, il y a les gendarmes qui sont arrivés, eux, pour essayer de nous attraper.
00:04:39 Ils n'ont pas réussi, et c'est plus tard qu'on a eu des personnes arrêtées sur un barrage routier.
00:04:45 - D'accord. Et là, ils ont mis en garde à vue un certain nombre de militants, et ils sont restés 24 heures ?
00:04:54 - Ce qui est différent, c'est qu'ils sont restés 48 heures en garde à vue, pour des motifs d'arrestation assez ridicules.
00:05:01 Et donc, ils ont passé une comparution médiate lundi matin, mais qui sera renvoyée en appel le 16 octobre.
00:05:08 - Alors, quand la préfecture de la Manche évoque auprès de l'AFP, ce week-end, week-end dernier,
00:05:13 c'est un groupe, enfin, vous définissant, véhiculant des messages de haine, des appels à la violence,
00:05:18 et on disait aussi, encore une fois, toujours selon la préfecture, certains des participants au rassemblement non déclaré,
00:05:25 étaient en possession de couteaux et de matraques.
00:05:30 - Donc, ce qui est important de presser par rapport à ça, c'est que cette possession d'armes,
00:05:35 c'était absolument pas sur l'action, ça a été retrouvé dans le coffre d'un de nos militants,
00:05:41 mais plus tard, bien après le...
00:05:44 - Vous ne portiez pas, les manifestants, de couteaux et de matraques, etc. ?
00:05:47 - Tout ce qu'on portait, c'était de dangereuses banderoles et pancartes.
00:05:51 - D'accord, en disant "Mégane violée par Houmar", etc.
00:05:55 - Exactement.
00:05:56 - Et quand on vous dit "message de haine et d'ultra-violence", vous niez ça ?
00:06:03 - En fait, la population a bien vu notre message, qui était clair.
00:06:08 On disait juste que l'État nous abandonne de jour en jour, et qu'il fallait se préparer,
00:06:13 c'est au simple que ça, et on dénonçait le fait que,
00:06:16 donc c'était marqué sur notre banderole, "Houmar, 17 mentions en casier du SER et 5 condamnations".
00:06:21 - Combien, vous dites ?
00:06:22 - Donc, 17 mentions en casier et 5 condamnations, à seulement 18 ans.
00:06:26 - D'accord.
00:06:27 - Donc voilà, c'était notre message, et donc en aucun cas, ça parle de haine, ni de racisme, ou que sache.
00:06:33 - Alors non, parce qu'il n'y a pas seulement que la préfecture de la Manche,
00:06:37 il y a justement, et je voulais vous faire réagir là-dessus, le maire PS de Cherbourg, Benoît Arrivez,
00:06:43 qui a écrit, qui a tweeté, "Je salue la rapidité et l'intervention des services de l'État,
00:06:48 de M. le Préfet et de la Police Nationale.
00:06:50 Ces discours de haine et de racisme sont contraires à la République."
00:06:55 - Ouais, effectivement, donc le maire qui a réussi vraiment à se couvrir de ridicule, pardon,
00:06:59 c'est un maire socialiste qui, si vous voulez, avait fait aucune déclaration lors du viol de Nguyen.
00:07:05 - Il a fait aucune déclaration, vraiment ?
00:07:07 - En tout cas, il ne s'est pas fendu d'un tweet.
00:07:11 - D'un communiqué, ou d'un tweet.
00:07:13 - Et là, par contre, il était très rapide pour saluer l'action de la préfecture, comme vous dites.
00:07:19 - De la police, etc.
00:07:21 Mais vous venez de dire quelque chose, Benjamin,
00:07:23 et je pense que ça doit être partagé par un certain nombre de vos, j'allais dire, de collègues, ou des militants, etc.
00:07:28 Vous dites, au fond, "L'État nous abandonne, il faut qu'on se prépare,
00:07:31 il faut qu'on soit prêt à quoi, à votre avis ?"
00:07:35 Effectivement, on a, nous, ici, à Sud Radio, des gens, des citoyens qui disent,
00:07:39 "Oui, la sécurité, on va pas parler de la France orange mécanique,
00:07:43 on voit très bien ce qui se passe, mais est-ce que vous appelez,
00:07:47 très franchement, à quoi ? À l'autodéfense, à prendre son... ?"
00:07:52 - En fait, on utilisait effectivement le terme d'autodéfense,
00:07:54 mais pour bien clarifier ça, en fait, à aucun moment,
00:07:57 on dit aux jeunes Français, aux jeunes Européens de faire le rombo tous les jours,
00:08:01 on s'inscrit vraiment dans un cadre légal.
00:08:03 Notre idée, en fait, comme notre constat, il est partagé par tout le monde,
00:08:07 c'est de dire, les Français, comme dans nos cités, comme celle d'Oumar, en fait,
00:08:10 ils ont intérêt à se réunir, à rester groupés, et à se tenir prêts en cas d'agression.
00:08:16 Donc, effectivement, ça passe par une communautarisation, etc.
00:08:19 - Alors, je crois, nous avons un auditeur.
00:08:21 - Oui, nous avons une réaction, peut-être une question pour Benjamin.
00:08:23 Nous avons Luc, qui nous appelle. Bonjour Luc.
00:08:25 - Bonjour Luc. - Bonjour André Bercov, bonjour à votre invité.
00:08:29 Dargaud, ce que je le félicite d'avoir pris la relève de Génération Inquietaire,
00:08:33 honteusement dissoute.
00:08:35 Il y a quelques années, André Bercov, j'étais intervenu dans votre émission,
00:08:40 face à Monsieur Fromantin, le maire de Neuilly-sur-Seine,
00:08:43 à propos de la légitime défense.
00:08:45 Et je lui avais dit, moi je suis promoteur immobilier,
00:08:49 et j'ai des bureaux de vente où il y a des négociatrices qui aussi suivent,
00:08:53 et chaque année, elle voit arriver l'hiver,
00:08:57 avec angoisse, le fait de tenir des bureaux de vente,
00:09:01 quand la nuit commence à tomber à 16h ou 16h30.
00:09:04 - Vous êtes au Pérot-sur-Marne, c'est bien ça ?
00:09:07 - Voilà, c'est ça, oui.
00:09:08 Et ce qui n'est pas une ville, je dirais, extrêmement dangereuse.
00:09:13 - Ce n'est pas un territoire perdu de la République, en tout cas.
00:09:15 - Ce n'est pas un territoire perdu de la République,
00:09:17 mais les gens commencent à flipper un petit peu.
00:09:21 Et donc, j'avais dit à Monsieur Fromantin que moi, j'avais armé mes...
00:09:26 mes petites négo, non pas avec des bazookas,
00:09:30 mais avec des moyens à gaz, du haut, assez performants.
00:09:34 - Vous avez des... des... des... je dirais... des jets de...
00:09:39 - En fait, c'est un truc qui s'appelle... je ne veux pas faire de pub, mais...
00:09:42 - Non, non.
00:09:43 - Ça marche très bien, c'est tellement bien qu'il y a trois mois, c'était en rupture de stock.
00:09:47 - D'accord.
00:09:47 - On appelle un Guardian Angel.
00:09:49 Et... alors le seul problème de ces dispositifs, si vous voulez,
00:09:53 et après je reviendrai si j'ai un tout petit cinq minutes sur notre invité.
00:09:56 - Vous n'avez pas cinq minutes, mais allez-y.
00:09:58 - Bon, quand je dis cinq minutes, c'est de toute façon pareil.
00:10:00 Si vous vous faites prendre avec ça dans la rue par un policier,
00:10:04 vous risquez la garde à vue.
00:10:06 Tout est interdit en France, tout, même les petites bombes lacrymogènes sont interdites.
00:10:11 Et donc, Monsieur Fromantin m'avait dit, mais c'est l'auto-défense,
00:10:14 il y a à se faire justice soi-même.
00:10:16 En vrai, ce n'est pas à se faire justice soi-même,
00:10:18 parce que se faire justice, ça veut dire que le mal est déjà arrivé.
00:10:20 Il faut se protéger, tout simplement.
00:10:22 Et moi, je pense que notre invité a tout à fait raison,
00:10:26 ils ont eu tout à fait raison d'appeler les Français à se méfier, à faire attention.
00:10:30 On est... on est... moi, je ne croise pas un groupe de jeunes sans me retourner.
00:10:34 Et ma compagne, pareil, si vous voulez.
00:10:38 On est tous un petit peu...
00:10:40 - Mais Luc, est-ce que le fait d'entendre...
00:10:42 Je comprends, et ce n'est pas du tout pour vous opposer à cela,
00:10:46 mais est-ce que le fait d'entendre du matin au soir, du soir au matin,
00:10:50 des choses effectivement horribles,
00:10:52 enfin, il y a des choses horribles, l'histoire de Houmar et de Mégane,
00:10:54 c'est plus que terrifiant,
00:10:56 mais est-ce que ça n'amène pas effectivement un ressenti ?
00:11:00 Vous dites quand même "je vois un groupe de jeunes,
00:11:02 ben j'ai peur", enfin, pas j'ai peur, mais je fais attention.
00:11:04 - Non, pas du tout.
00:11:06 - Est-ce que ça ne va pas loin, ça ?
00:11:08 - Non, ben non.
00:11:10 André Bercoff, vous lisez comme moi.
00:11:12 Vous lisez les revues de presse.
00:11:14 Vous lisez, quand vous lisez la revue de presse de "Police et Réalité",
00:11:18 c'est pas jusqu'à ce qu'il y ait le français de souche,
00:11:20 mais vous vous apercevez ce qui se passe dans la France tous les jours,
00:11:24 tous les jours que le bon Dieu fait.
00:11:26 Regardez pour un mauvais regard, c'est quoi un mauvais regard ?
00:11:30 Un jour on explique que c'est un mauvais regard.
00:11:32 Si vous croisez un type et qu'il faut lui offrir un bouquet de fleurs
00:11:36 à chaque fois que vous le croisez...
00:11:38 - Ou chanter "Imagine" de John Lennon, on est d'accord.
00:11:40 - Voilà !
00:11:42 - Mais Benjamin, comment vous réagissez à...
00:11:44 - Merci Luc déjà pour votre témoignage.
00:11:46 Moi j'ai envie de dire que votre témoignage, il illustre le fait
00:11:48 que notre constat, il est partagé par une majorité de la population.
00:11:52 Et effectivement, vous avez parlé de petites gazeuses, etc.
00:11:54 Oui, j'ai plein d'amis, et notamment filles,
00:11:57 qui ne peuvent plus rentrer le soir seules,
00:11:59 ou alors, effectivement, elles sont obligées de...
00:12:02 - De prendre des gazeuses, des lacrymogènes, etc.
00:12:04 - Pour se défendre, elles se retournent la nuit, etc.
00:12:06 Donc effectivement, on vit dans un pays comme ça aujourd'hui.
00:12:08 - Et au fond, vous, vous avez là depuis quelques jours,
00:12:12 bon, il y a eu des gens qui vous traitent d'ultra-douade, de fachos, etc.
00:12:16 Bon, la violence...
00:12:18 Est-ce que vous avez eu beaucoup de gens, très sincèrement,
00:12:20 qui vous appuient, qui vous manifestent leur appui ?
00:12:23 - Honnêtement, oui. On a vraiment eu des retours
00:12:26 vraiment très positifs de la population, cher bourgeois,
00:12:29 que ce soit sur place, déjà pendant l'action,
00:12:31 avec les gens qui étaient en haut, dans leur immeuble,
00:12:33 des mamies qui nous félicitaient,
00:12:35 qui nous prévenaient de l'arrivée de la police, etc.
00:12:37 Que plus tard, sur les réseaux, en fait, sur Twitter,
00:12:39 on a eu plein de réactions.
00:12:40 "Je suis cher bourgeois, je vous soutiens,
00:12:42 merci pour ce que vous avez fait."
00:12:43 Et c'est des gens, voilà, qui ne sont pas spécialement politisés d'autres.
00:12:46 C'est des gens normaux qui soutiennent notre action
00:12:48 parce qu'ils voient ce qui se passe.
00:12:49 - Et alors pour vous, l'avenir, c'est quoi ?
00:12:51 Quand je parle de l'avenir, l'avenir immédiat.
00:12:53 C'est-à-dire qu'au fond, hélas,
00:12:56 on constate que pour le moment, ça continue comme ça.
00:12:58 Alors, on a des communiqués du ministère, etc.
00:13:01 Nous condamnons très fermement.
00:13:03 Vous vous dites que ça ne suffit plus, c'est plus possible, ça.
00:13:06 - Ouais, en fait, force est de constater
00:13:11 que l'État nous abandonne sur ces questions.
00:13:14 Et donc, oui, nous, comme je l'ai dit,
00:13:16 on invite la jeunesse à se tenir prêt, en fait.
00:13:20 Et comme l'a dit Luc, on a des moyens de se défendre
00:13:25 en cas d'agression, je dis bien, dans le cadre légal.
00:13:28 - Merci, Benjamin.
00:13:30 Écoutez, on suivra tout cela.
00:13:32 Ce sont des histoires extrêmement tristes, c'est vrai, il faut le dire.
00:13:35 Plus que tristes.
00:13:36 Et que, quand même, on ne peut pas accepter
00:13:38 que la France soit devenue orange mécanique.
00:13:41 Et j'espère qu'on arrivera, en tout cas, à endiguer cela.
00:13:44 C'est le moins que l'on puisse dire.
00:13:46 - Merci beaucoup.
00:13:47 - Merci, Benjamin.
00:13:48 Je rappelle que vous êtes porte-parole du collectif Argos.
00:13:50 On va se retrouver.
00:13:51 - On l'entend souvent dans l'émission
00:13:53 "Jacquie Gelin, alertez les bébés".
00:13:55 Bon, alerter les bébés, pas vraiment à trois mois, à six mois.
00:13:58 Mais alerter les bébés parce que, bon,
00:14:01 aujourd'hui, se pose la question.
00:14:03 Oui, après tout, elle est très légitime.
00:14:05 Pourquoi pas l'éducation sexuelle ?
00:14:07 Oui, mais comment, à quel niveau, à quel âge et de quelle façon ?
00:14:11 Et notamment en Belgique, il y a Évras.
00:14:14 Évras, éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle.
00:14:18 Un guide de 300 pages à destination des professeurs
00:14:22 et des professionnels qui animent des ateliers dans les écoles.
00:14:25 Voilà, alors, on a eu le programme,
00:14:28 effectivement, de Évras.
00:14:31 5 habitants, 3-5 ans, etc.
00:14:35 Alors, ça fait quand même quelques bruits.
00:14:38 La Belgique, comme nous, est rentrée.
00:14:40 Elle a rentré les classes, etc.
00:14:42 Et alors, on dit que ça commence en cours.
00:14:45 Oui, ça commence dès l'âge de 5 ans.
00:14:47 Alors, qu'est-ce qui se passe ?
00:14:50 Et bien, simplement, la fédération Vallonie-Bruxelles,
00:14:53 le Parlement, a donc voté un décret
00:14:55 instituant deux fois deux heures d'animation
00:14:58 Évras pour 110 000 élèves de 6ème et de 2nde,
00:15:01 donc en Belgique.
00:15:03 Alors, ces animations vont avoir lieu,
00:15:05 identité de genre, relations sexuelles,
00:15:08 les pornographies, etc.
00:15:10 Le programme existe depuis plus de 10 ans dans les écoles Vallone,
00:15:13 mais seuls 20% d'entre elles y avaient recours.
00:15:16 Maintenant, ça peut se généraliser.
00:15:18 Sophie Dechêne, bonjour.
00:15:20 - Bonjour.
00:15:21 - Vous êtes pédopsychiatre et vous êtes coprésidente
00:15:23 de l'association L'Observatoire Petite Sirène.
00:15:26 Alors, il y a eu, et vous avez fait partie des associations,
00:15:30 des deux associations qui avaient réagi assez fortement,
00:15:33 et pas seulement vous, bien sûr, des parents d'élèves et autres.
00:15:36 Mais au fond, tout vous demandez, Sophie Dechêne,
00:15:38 après tout, est-ce que ce n'est pas mauvais
00:15:40 que les enfants aient leur éducation sexuelle
00:15:43 encadrée plutôt qu'à la télévision
00:15:46 ou sur les réseaux sociaux ?
00:15:48 - Oui, bien sûr, c'est beaucoup mieux qu'elles soient encadrées,
00:15:52 mais pas encadrées avec ces guides Evras.
00:15:54 Ça c'est sûr et certain.
00:15:56 - Alors pourquoi ? Dites-moi.
00:15:58 - Alors, parce qu'on retrouve dans ces guides
00:16:00 beaucoup de choses qui sont tout à fait inappropriées
00:16:04 en fonction de l'âge des enfants
00:16:06 et qui sont tout à fait inappropriées
00:16:08 de toute façon pour tous les enfants.
00:16:10 Donc, je peux vous donner un peu des exemples.
00:16:12 - Oui, donnez-moi des exemples, concrètement.
00:16:14 - Alors, je vous ai entendu parler des 5-8 ans,
00:16:18 donc il y a un groupe 5-8 ans.
00:16:20 Alors, page 160, apprentissage,
00:16:23 "prendre conscience que son identité de genre
00:16:27 peut être identique ou différente,
00:16:29 se rapprocher, s'éloigner, correspondre,
00:16:32 ne pas correspondre, différer, osciller
00:16:35 de celle assignée à la naissance."
00:16:37 D'abord, ils sont très bons en synonyme.
00:16:39 - Entre 5 et 8 ans, on enseigne des gens,
00:16:41 on dit "attention, le genre".
00:16:43 - Voilà, c'est ça.
00:16:45 Ce qui est complètement inadéquat,
00:16:48 c'est une contamination par l'idéologie transactiviste
00:16:52 qui peut faire énormément de dégâts
00:16:54 chez ces enfants de 5 à 8 ans.
00:16:56 - Oui, parce que vous dites "à cet âge-là",
00:16:58 c'est pas à cet âge-là qu'on peut choisir.
00:17:00 On comprend quand on est à la majorité ou autre,
00:17:02 mais là, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:17:04 C'est ça que vous dites ?
00:17:06 - C'est-à-dire qu'on ne choisit pas
00:17:10 son identité de genre, d'abord.
00:17:13 - Bien sûr.
00:17:14 - Vous avez un tout, tout, tout petit pourcentage
00:17:17 de gens qui, à l'âge adulte,
00:17:19 se sentent mal dans leur sexe.
00:17:21 - Oui, ça existe.
00:17:23 - Ils décident de transformer leur corps
00:17:25 pour qu'il ressemble au sexe opposé.
00:17:27 Mais on ne choisit pas son identité de genre,
00:17:30 et on ne parle pas de ça à des enfants,
00:17:32 ni même à des adolescents, d'ailleurs.
00:17:34 - Et vous avez d'autres exemples aussi,
00:17:37 où effectivement, il y a des choses qui sont...
00:17:40 Moi, j'ai regardé un tout petit peu le programme,
00:17:43 puisque avec Esteban Rania, on a regardé ça.
00:17:46 Effectivement, 5-8 ans,
00:17:48 consolider sa propre identité de genre.
00:17:50 Qu'est-ce que ça veut dire, Eddy ?
00:17:52 Voilà, exprimer cela.
00:17:54 Ensuite, se rapprocher, s'éloigner, vous l'avez dit.
00:17:58 En fait, c'est-à-dire, on dit aux gens,
00:18:01 au fond, la biologie, presque, ça n'existe pas.
00:18:04 Choisissez un peu votre identité, c'est un peu ça, quoi.
00:18:07 - Voilà, c'est ça.
00:18:09 On parle donc de choisir son genre et son sexe,
00:18:12 parce que certainement, si on choisit son genre,
00:18:15 on va changer de sexe, en fait, c'est le message.
00:18:18 Ce qui est évidemment totalement faux,
00:18:20 on ne peut pas changer de sexe, on peut transformer son corps.
00:18:23 Et donc, maintenant,
00:18:25 tout le gui des races est contaminé par cette idéologie.
00:18:30 Et je peux vous citer d'autres exemples.
00:18:33 - Allez-y.
00:18:35 - Si vous voulez, page 121, les 12-14 ans,
00:18:38 connaissances et savoirs,
00:18:40 fertilité des personnes ayant un utérus,
00:18:43 ovulation, cycle menstruel,
00:18:45 fertilité des personnes ayant un pénis,
00:18:47 production de spermatozoïdes.
00:18:49 Alors, il faut qu'on soit clair,
00:18:51 ce vocabulaire utilisé
00:18:53 ressemble très fort à une langue du fameux
00:18:57 roman d'anticipation de George Orwell, à 1984,
00:19:00 où le vocabulaire destine à déformer une réalité.
00:19:03 Et donc, c'est insupportable d'apprendre...
00:19:07 - Oui, vous voulez dire qu'on met sur le même plan
00:19:09 l'organe de reproduction et l'organe de...
00:19:12 enfin, et l'organe masculin, je veux dire,
00:19:14 l'organe, effectivement, l'organe des femmes et l'organe des hommes,
00:19:16 vous voulez dire, quelque part, sont mis sur le même plan ?
00:19:19 - Non, ce que je veux surtout vous dire,
00:19:21 c'est que les personnes ayant un utérus,
00:19:24 ce sont des femmes. Il faut qu'on soit clair.
00:19:26 Les personnes ayant un pénis, ce sont des hommes.
00:19:29 Et utiliser ces termes
00:19:32 en apprenant à des enfants de 12-14 ans la sexualité...
00:19:36 - Vous voulez dire utiliser les mêmes termes, quoi, c'est ça ?
00:19:39 - Pardon ?
00:19:40 - Utiliser les mêmes termes ?
00:19:42 - Non, non, on utilise simplement "fertilité des personnes ayant un utérus",
00:19:45 on parle de "fertilité des femmes". Point à la ligne.
00:19:47 On ne commence pas à utiliser les termes "personne ayant un utérus"
00:19:51 et "personne ayant un pénis".
00:19:53 Je pense que, de toute façon, les enfants de 12-14 ans
00:19:55 savent que les personnes qui ont un utérus
00:19:57 sont des femmes et des personnes...
00:20:00 - C'est vrai. Mais Sophie Dechêne, ça, ça a commencé il y a longtemps.
00:20:03 Tant qu'on ne parlait plus de père et mère,
00:20:05 mais de parents 1 et de parents 2.
00:20:07 Rappelez-vous, ça ne date pas d'hier, ça, hélas.
00:20:10 - C'est pas encore tout à fait acté en Belgique, mais c'est en train de l'être.
00:20:13 Maintenant, je vais vous donner un autre exemple,
00:20:15 parce qu'il y a la contamination par l'idéologie trans-activiste
00:20:18 qui est aussi un éveil à la sexualité,
00:20:21 qui est aussi tout à fait inapproprié,
00:20:23 qui est source... enfin, qui sont, qui font des instructions traumatiques
00:20:26 à la croissance socio-affective de l'enfant
00:20:29 et qui pourraient vraiment avoir des conséquences
00:20:31 très lourdes sur leur développement
00:20:33 à tous les niveaux, que ce soit relationnel,
00:20:35 affectif ou sexuel.
00:20:37 Page 137, 9 à 11 ans.
00:20:40 - Oui, 9 à 11 ans.
00:20:42 - "Connaissance, connaissance, savoir, influence positive et négative
00:20:47 de la pression des pères, des médias, des pornographies."
00:20:50 Des pornographies, hein, puisqu'il y en a plus.
00:20:52 "De la culture, de la religion, des mythes, etc."
00:20:55 - "Connaissance positive et négative", oui.
00:20:59 - Voilà, "l'influence positive,
00:21:01 l'influence positive des pornographies
00:21:04 aux 9 à 11 ans."
00:21:06 Voilà, tout ça en fait parce qu'en effet,
00:21:08 il y a malheureusement des enfants de 9 à 11 ans
00:21:10 qui ont accès à des pornographies.
00:21:12 Et plutôt que de les arrêter,
00:21:14 puisque on est quand même dans une société
00:21:18 qui prône l'autodétermination de l'enfant,
00:21:20 donc il n'y a plus aucune limite, aucun interdit,
00:21:23 et plutôt que de dire qu'un enfant de 9 à 11 ans
00:21:25 qui a accès à des pornos,
00:21:27 il faut l'arrêter, il faut l'interdire,
00:21:29 il faut le surveiller, le cadrer.
00:21:31 Non, on propose d'expliquer les influences positives.
00:21:35 Alors moi je voudrais bien qu'on m'explique
00:21:37 ce qu'est une influence positive des pornographies
00:21:39 à un enfant de 9 à 11 ans.
00:21:41 Voilà, ça c'est insupportable à lire.
00:21:43 - Oui, et dites-moi, comment il se fait,
00:21:46 il y a encore j'imagine des oppositions,
00:21:50 mais comment il se fait que le Parlement de Vallonie, etc.,
00:21:53 ait dit, non seulement recommandé,
00:21:56 mais dit "voilà, c'est très bien que dans les écoles,
00:21:58 on parle de cela, et..."
00:22:01 Par exemple, c'est intéressant,
00:22:03 à 12-14 ans, je continue ce que vous avez déjà dit,
00:22:07 12-14 ans, être à l'écoute de ses besoins,
00:22:09 de ses envies sexuelles, et comprendre
00:22:11 que la masturbation est une pratique normale,
00:22:13 qu'importe le genre,
00:22:15 je ne sais pas, 12 ans peut-être,
00:22:17 je ne prends pas parti, mais enfin,
00:22:19 je me dis, qu'est-ce qu'ils cherchent,
00:22:22 qu'est-ce qu'ils veulent en fait, dans cette histoire ?
00:22:25 - Alors là, malheureusement,
00:22:27 c'est une question que je me pose aussi,
00:22:29 et donc, à laquelle je ne peux pas répondre,
00:22:31 j'en parlais encore à un collègue récemment,
00:22:34 on ne comprend pas ce qu'il y a derrière tout ça,
00:22:37 mais je pense que c'est aux politiciens d'Alice
00:22:39 qu'il faut leur poser la question.
00:22:41 - Oui, je comprends. Et vous, vous continuez
00:22:43 votre combat avec d'autres associations,
00:22:45 pourquoi ? Vous voulez en fait,
00:22:47 est-ce que, Sophie Duchesne,
00:22:49 vous voulez interdire que ce guide
00:22:53 ne soit pas enseigné dans les écoles ?
00:22:56 Évidemment, chacun peut choisir,
00:22:58 mais quand même, il est enseigné.
00:23:00 Vous voudriez l'interdiction de ce, de Evras ?
00:23:03 - Alors, moi, je suis épée de psychiatre,
00:23:05 et dans cette bataille,
00:23:07 je suis pour la prévention,
00:23:09 de la sentimentale des enfants et des adolescents,
00:23:12 donc il est évident que ce guide Evras, là,
00:23:15 parce qu'il y en a d'autres, évidemment,
00:23:17 tout à fait approprié, tout à fait bien fait,
00:23:19 doit être retiré,
00:23:21 et rendu aux professionnels d'infant et mental
00:23:24 pour qu'ils puissent se débarrasser
00:23:27 de toute cette influence transactiviste et...
00:23:31 - Et genrée, et genrée.
00:23:34 - Voilà. Et surtout aussi, aussi,
00:23:37 d'éveil à la sexualité, de votre côté,
00:23:40 vous avez Maurice Berger qui a fait une pétition
00:23:42 il y a 5 ans pour arrêter cet éveil
00:23:45 à la sexualité qui est tout à fait inapproprié.
00:23:47 - Bien sûr. Et nous recevons assez souvent
00:23:49 Maurice Berger. Merci Sophie Duchesne,
00:23:52 je rappelle que vous êtes épée de psychiatre
00:23:54 et coprésidente de l'association
00:23:56 l'abservatoire de Petite Sirène,
00:23:59 et effectivement, comment enseigner, que faire,
00:24:02 et attention, attention, et on l'a souvent dit ici,
00:24:05 attention aux dérives.
00:24:07 Il y a quelque chose qui tourne pas rond.
00:24:09 Et on se rappelle, vous savez,
00:24:11 c'était pas il y a si longtemps,
00:24:14 il y a pas si longtemps, on nous disait des choses,
00:24:16 et on cotait, vous savez, à la chanson de...
00:24:18 Alain Souchon, il faut voir comment on nous parle,
00:24:21 rappelez-vous comment nous parlait
00:24:23 le premier ministre de l'époque, Jean Castex,
00:24:26 le 27 décembre 2021,
00:24:29 il y a même pas deux ans.
00:24:31 C'est tout proche, tout ça.
00:24:34 Et on écoutait, on écoutait à la télévision,
00:24:36 à 20 heures, voici ce que disait
00:24:39 le premier ministre de l'époque.
00:24:41 - Pour freiner Omicron, les grands rassemblements
00:24:44 seront limités à une jauge de 2 000 personnes
00:24:47 maximum en intérieur
00:24:49 et 5 000 personnes maximum en extérieur.
00:24:53 Les concerts debout seront interdits.
00:24:56 La consommation de boissons et d'aliments
00:24:59 sera interdite dans tous les cinémas,
00:25:02 les théâtres, les équipements sportifs
00:25:05 et les transports collectifs, y compris longues distances.
00:25:09 La consommation dans les bars et cafés
00:25:12 ne pourra plus se faire seulement debout,
00:25:14 mais seulement de manière assise.
00:25:17 - Voilà. Vous vous rappelez ?
00:25:19 Attention, il est hors de question
00:25:22 que vous consommiez debout devant le zinc.
00:25:25 Hors de question. Pourquoi ?
00:25:27 Ça, c'était pas dit par Jean Castex,
00:25:29 mais ça voulait dire que le virus
00:25:31 attaque à un peu plus de 1,50 m.
00:25:34 Donc, si vous êtes debout, vous risquez évidemment
00:25:36 d'attaper Covid-19 et de disparaître
00:25:39 ou d'être très malade, mais ainsi rien.
00:25:42 Et on écoutait ça, et on écoutait ça,
00:25:44 et on écoutait ça, et on se disait "mais oui, mais oui".
00:25:46 Et on nous répétait "mais oui, mais non".
00:25:48 Si vous pensez autrement, c'est que vous êtes
00:25:50 de sulfureux, marginaux,
00:25:53 évidemment d'extrémistes, etc.
00:25:58 Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
00:26:00 Eh bien, écoutez, il n'y a pas si longtemps,
00:26:03 il y a eu une conférence en novembre,
00:26:05 un novembre dernier, à un collectif de Youtubers,
00:26:07 et il y avait une psychologue,
00:26:09 Johanna Mikou,
00:26:12 et on lui a proposé la question
00:26:14 "comment on peut réduire comme ça
00:26:16 le quotient intellectuel d'une population ?
00:26:18 Comment on peut croire des choses
00:26:20 qui manifestement sont d'une imbécilité notoire,
00:26:23 debout, assis, de toute façon,
00:26:25 quoi qu'on pense des vaccins,
00:26:27 de protéger, etc.
00:26:29 Qu'est-ce que ça voulait dire qu'un Premier ministre,
00:26:31 et pas l'idiot de service,
00:26:34 venait dire "debout, non, assis, oui" ?
00:26:38 Eh bien, voilà ce que répond
00:26:40 l'auditeur résistant,
00:26:42 tous les amis de Sud Radio.
00:26:44 Ecoutez, comment explique cela
00:26:46 Johanna Mikou ?
00:26:48 Je crois que c'est assez clair.
00:26:50 Alors Johanna, comment on fait pour
00:26:52 réduire le QI de la population
00:26:54 au niveau de celui d'une étoile de mer ?
00:26:56 Quel est le processus ?
00:26:58 Belle entrée en matière, ça résume bien la situation.
00:27:00 Comment on fait ?
00:27:02 On fait peur aux gens, on les effraie,
00:27:04 on les isole,
00:27:06 on les monte les uns contre les autres,
00:27:08 du coup on active vraiment des systèmes
00:27:10 de protection, en fait.
00:27:12 On est tous câblés pour gérer du stress,
00:27:15 donc du coup, voilà, on les isole,
00:27:17 on les effraie, on leur dit qu'ils vont mourir
00:27:19 ou qu'on va tous mourir, et du coup,
00:27:21 ça fait disjoncter leur cerveau, tout simplement,
00:27:23 et avoir des réactions ensuite
00:27:25 de déconnexion et d'obéissance.
00:27:30 Eh oui, gouverner par la peur,
00:27:32 gouverner par le chaos,
00:27:34 ça marche bien. Alors ça ne veut pas dire
00:27:36 qu'il faut faire attention, ça ne veut pas dire
00:27:38 qu'il ne faut pas prendre des précautions,
00:27:40 ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas se soigner,
00:27:42 mais à un moment donné, quand les discours
00:27:44 deviennent complètement délirants,
00:27:47 eh bien, c'est pas la réalité qui délire,
00:27:49 c'est les gens qui veulent, effectivement,
00:27:51 gouverner par le chaos,
00:27:53 gouverner par la peur.
00:27:55 Il faut faire quand même attention, encore une fois,
00:27:57 esprit critique, esprit critique,
00:27:59 esprit critique, question à tout,
00:28:01 question à tout, question à tout,
00:28:03 je ne le répéterai jamais assez.
00:28:06 - Sud Radio, de Pierre Bachelet,
00:28:08 sans abri, sans un toit.
00:28:10 Ben, New York, New York, hein, New York,
00:28:12 l'Amérique, la plus grande puissance du monde,
00:28:14 tout ça,
00:28:16 eh bien, vous savez-vous qu'aujourd'hui,
00:28:18 il n'y a jamais eu autant de sans-abri
00:28:20 à New York que depuis la Grande Dépression
00:28:22 de 1930, oui, depuis
00:28:24 la fameuse Great Depression.
00:28:26 Il n'y a plus les refuges pour sans-abri
00:28:28 de la ville de New York, manque d'espace,
00:28:30 ils n'ont jamais connu ça,
00:28:32 depuis, encore une fois, pratiquement 100 ans.
00:28:34 Vous voyez, voilà,
00:28:36 d'où ça vient ? Eh bien, afflux de migrants
00:28:38 de la frontière sud du pays disaient "oui,
00:28:40 ils vont rester en Floride, au Texas,
00:28:42 au Nouveau-Mexique, etc.
00:28:44 chez les gueux, hein, les fameux, qui passent
00:28:46 parce qu'on a dit "oui, oui, allez,
00:28:48 il faut ouvrir maintenant, allez, open bar,
00:28:50 open bar, open bar", eh bien,
00:28:52 il y a aujourd'hui à New York
00:28:54 plus de 100 000 personnes
00:28:56 dans les refuges pour sans-abri,
00:28:58 donc 50 000 migrants
00:29:00 qui viennent effectivement du Mexique et d'ailleurs,
00:29:02 eh bien, attention, ces chiffres
00:29:04 n'incluent pas les gens qui dorment dans la rue,
00:29:06 on parle simplement des gens
00:29:08 déjà à 100 000 qui sont dans des refuges.
00:29:10 Voilà, et la ville,
00:29:12 le maire Eric Adam, ça dépensait plus d'un milliard
00:29:14 de dollars pour l'agir des migrants, depuis qu'ils ont
00:29:16 commencé à arriver en grand nombre au printemps
00:29:18 2022. Eh oui, avant on ne connaissait pas,
00:29:20 alors on pouvait en parler, oui,
00:29:22 ces salauds qui refusent
00:29:24 effectivement les flux migratoires,
00:29:26 bande de salauds de
00:29:28 réac, évidemment, à la droite d'Adolphe,
00:29:30 et puis voilà, et puis ça va arriver
00:29:32 à dépenser 4 milliards de dollars
00:29:34 d'ici l'année prochaine,
00:29:36 par nous. Qu'est-ce qui se
00:29:38 passe ? Eh bien, il se passe, voilà, que
00:29:40 quand on ne maîtrise pas,
00:29:42 quand on ne contrôle pas, il ne s'agit pas de
00:29:44 fermer le robinet, surtout pas, il ne s'agit pas
00:29:46 de n'accueillir personne, surtout pas,
00:29:48 mais il s'agit de réculer,
00:29:50 il s'agit de contrôler, il s'agit
00:29:52 effectivement d'apprendre
00:29:54 à gouverner, d'apprendre
00:29:56 simplement à gouverner. Et voilà,
00:29:58 ce qui se passe aujourd'hui à New York,
00:30:00 bravo New York, New York, New York,
00:30:02 ce qu'on chantait, vous savez,
00:30:04 entre Sinatra et compagnie,
00:30:06 l'Amérique, je veux la voir et je l'aurai,
00:30:08 oui, mais peut-être pas sans toi,
00:30:10 et peut-être pas comme ça,
00:30:12 dans des conditions aussi dramatiques.
00:30:14 Eh oui, c'est Ursula,
00:30:16 notre Ursula von der Leyen,
00:30:18 notre patronne, la patronne
00:30:20 de la Commission européenne,
00:30:22 notre patronne à tous,
00:30:24 voilà, et elle a fait un grand
00:30:26 discours, là, tout récemment,
00:30:28 en disant que tout va pour le mieux,
00:30:30 dans le meilleur du monde, on va élargir l'UE
00:30:32 à plus de 30 pays, on va accentuer les accords
00:30:34 de libre-échange, on va, on va, on va,
00:30:36 elle a parlé des mentions énergie renouvelable,
00:30:38 sans prononcer une fois le mot nucléaire,
00:30:40 magnifique ce qui se passe avec les éoliennes,
00:30:42 l'immigration géniale, solution
00:30:44 à la pénurie de main d'oeuvre,
00:30:46 voilà, allez, finissons le travail,
00:30:48 pacte à migration et asile,
00:30:50 et 50 milliards supplémentaires, évidemment,
00:30:52 pour l'Ukraine, tout va pour le mieux
00:30:54 dans le meilleur du monde, et bien,
00:30:56 il y a un député du Parti travailliste
00:30:58 qui s'appelle Marc Bottinga,
00:31:00 et bien, lui, il a réagi, Marc Bottinga,
00:31:02 et voici ce qu'il a dit
00:31:04 dans l'enceinte
00:31:06 du Parlement européen
00:31:08 à Madame Ursula von der Leyen.
00:31:10 Madame la présidente de la Commission européenne,
00:31:12 vous avez exprimé avec vraiment grande éloquence
00:31:14 tout votre mépris pour la classe
00:31:16 travailleuse en Europe aujourd'hui.
00:31:18 Je sais que vous vous gagnez 30 000 euros
00:31:20 par mois, mais est-ce que vous savez
00:31:22 qu'aujourd'hui en Europe, 30 % des gens
00:31:24 doivent sauter un repas
00:31:26 parce qu'ils n'ont pas l'argent pour 3 repas
00:31:28 par jour ? Est-ce que vous savez que
00:31:30 46 % des Européens
00:31:32 ont peur de hausser le chauffage,
00:31:34 ils ne le font pas, restent dans le froid ?
00:31:36 Que 100 millions d'Européens risquent
00:31:38 la pauvreté, et qu'est-ce qui est votre bilan ?
00:31:40 Votre bilan à vous ? Est-ce que vous avez
00:31:42 bloqué les factures de l'énergie ?
00:31:44 Non. Est-ce que vous avez taxé les millionnaires ?
00:31:46 Non. Est-ce que vous avez taclé
00:31:48 les surprofits des multinationales
00:31:50 énergétiques, pharmaceutiques,
00:31:52 militaires ? Non. Et que faites-vous
00:31:54 aujourd'hui donc ? Aujourd'hui
00:31:56 vous inondez, vous garantissez des milliards
00:31:58 d'euros aux secteurs militaires,
00:32:00 aux multinationales d'armement, tandis
00:32:02 qu'aux travailleurs vous proposez
00:32:04 le retour du pacte budgétaire,
00:32:06 le retour de l'austérité.
00:32:08 Madame Van der Leyen, cette
00:32:10 Europe, votre Europe, ne sera jamais
00:32:12 la nôtre, on vous combattra,
00:32:14 vous et votre coalition.
00:32:16 Et voilà, et voilà, on aimerait d'ailleurs que
00:32:18 vos députés effectivement tiennent
00:32:20 un langage comme ça,
00:32:22 en tout cas, quel que soit ce que vous pensez
00:32:24 du discours de monsieur Bodinga
00:32:26 et de madame Oursoul à Van der Leyen,
00:32:28 mais on aimerait entendre
00:32:30 quelques accents un peu forts,
00:32:32 comme ça, et un peu tenus.
00:32:34 On va en parler d'ailleurs avec Philippe
00:32:36 Quéré sur notre cher
00:32:38 Assemblée nationale. Est-elle devenue
00:32:40 comme disait l'humoriste
00:32:42 Lichtenberg, un couteau sans lame
00:32:44 auquel il manque le manche ? On en parle
00:32:46 tout de suite. Et puis à nous de retrouver ce
00:32:48 face à face aujourd'hui avec Philippe Quéré,
00:32:50 on parle de politique, auteur de
00:32:52 49.3, 47.1, 40, Contre-Pouvoirs
00:32:54 en danger, les citoyens au secours
00:32:56 de l'Assemblée nationale, c'est aux éditions Max Milou.
00:32:58 Alors, Philippe Quéré,
00:33:00 je suis content parce que vous nous
00:33:02 invitez. Je vois que dans les premières pages
00:33:04 de votre livre, vous n'hésitez pas
00:33:06 et on est content
00:33:08 que vous nous invitiez. Simplement, vous nous invitez
00:33:10 pour faire quoi ? Voilà ce que vous dites,
00:33:12 aujourd'hui, pour faire vivre ce contre-pouvoir.
00:33:14 Eh oui, eh oui, contre-pouvoirs
00:33:16 en danger. En danger ou en
00:33:18 état de mort cérébrale ? En danger
00:33:20 ou en état de post-trivauterie
00:33:22 après une épade infectée ?
00:33:24 En danger ou avec une espèce d'agonie
00:33:26 qui continue ? Parce qu'on peut se poser
00:33:28 la question, Philippe Quéré, parce que
00:33:30 vous dites, j'en appelle aujourd'hui aux citoyens.
00:33:32 Au lieu de vous détourner des élections
00:33:34 et de vos élus, je vous propose de vous investir
00:33:36 davantage au sein de l'Assemblée nationale.
00:33:38 Très bonne idée.
00:33:40 Est-ce que c'est un vœu pieux ? Moi, je suis
00:33:42 d'accord avec vous.
00:33:44 Mais le problème, c'est comment on peut s'investir ?
00:33:46 Comment les auditeurs
00:33:48 de Sud Radio, tous les citoyens, etc.
00:33:50 ils disent "oui, mais c'est loin,
00:33:52 oui, mais enfin, on élue ces gens-là,
00:33:54 on les paye pour qu'ils fassent le
00:33:56 boulot et qu'ils nous défendent, etc.
00:33:58 Enfin, c'est vieux,
00:34:00 c'est pas nouveau ça. Mais comment peut-on
00:34:02 faire ? Et votre livre, vous l'avez écrit
00:34:04 pour, effectivement, qu'on s'investisse.
00:34:06 Alors, comment peut-on s'investir ?
00:34:08 - André Bercoff, merci beaucoup pour votre invitation.
00:34:10 Alors,
00:34:12 morcelle cérébrale, j'espère pas.
00:34:14 Moi, j'y crois encore.
00:34:16 Ce livre est le fruit
00:34:18 d'un parcours professionnel,
00:34:20 personnel. - Oui, il faut rappeler, ça fait
00:34:22 16 ans que vous êtes attaché parlementaire.
00:34:24 - Donc moi, j'ai découvert ça de l'intérieur.
00:34:26 J'avais pas fait forcément
00:34:28 d'études spécifiquement pour ça. Et j'ai
00:34:30 découvert cette institution de l'intérieur
00:34:32 dans son fonctionnement quotidien.
00:34:34 Et c'est le fruit de cette
00:34:36 expérience. Et effectivement,
00:34:38 c'est un danger.
00:34:40 Alors déjà, dans notre constitution, on le sait,
00:34:42 la Vème République ne place
00:34:44 pas le Parlement en position de force
00:34:46 face au gouvernement. Mais après, il y a
00:34:48 effectivement d'autres mécanismes, d'autres pratiques
00:34:50 qui viennent peser
00:34:52 et affaiblir cette institution
00:34:54 qui est notre Parlement. - Alors, Philippe, je tiens juste
00:34:56 à un mot, puisque, effectivement,
00:34:58 c'est l'intérieur et c'est
00:35:00 l'intérêt de votre témoignage. Parce que vous ne parlez
00:35:02 pas à quelqu'un, vous n'êtes pas l'observateur
00:35:04 qui a enquêté là-dessus, non.
00:35:06 Vous êtes dedans, vous avez vu le fonctionnement
00:35:08 et très franchement, comme ça,
00:35:10 si vous aviez à dire
00:35:12 les choses qui marchent
00:35:14 et les choses qui ne marchent pas,
00:35:16 on va entrer dans le détail, mais vous diriez
00:35:18 quels sont vraiment les
00:35:20 peut-être pas les sept plaies d'Egypte,
00:35:22 mais en tout cas les plaies, et quels sont au contraire ?
00:35:24 Et dire aux Français, attendez,
00:35:26 il y a quand même des choses qui marchent. Vous diriez quoi ?
00:35:28 - Alors, ce qui marche, et souvent
00:35:30 on ne le voit pas, moi ce que je vois autour de moi,
00:35:32 et quelle que soit leur provenance politique,
00:35:34 je vois beaucoup de députés qui travaillent vraiment,
00:35:36 qui sont très investis dans leur mandat,
00:35:38 qui cherchent vraiment à représenter
00:35:40 les Françaises et les Français, qui travaillent
00:35:42 7 jours sur 7, à l'Assemblée,
00:35:44 et dans leurs circonscriptions.
00:35:46 Et, précisément, l'une des difficultés, c'est pourquoi ça ne se voit pas ?
00:35:48 Pourquoi les Françaises et les Français
00:35:50 ont à ce point l'impression de ne pas être représentés,
00:35:52 d'être mal représentés ?
00:35:54 L'Assemblée nationale, c'est par exemple
00:35:56 l'institution qui fait le pluralisme
00:35:58 dans votre vie parlementaire,
00:36:00 dans votre vie démocratique,
00:36:02 dans votre vie au gouvernement, et c'est normal,
00:36:04 vous trouverez des gens qui partagent les mêmes orientations.
00:36:06 - C'est l'exécutif. - Voilà, c'est l'exécutif.
00:36:08 L'Assemblée, le Parlement, c'est le lieu du pluralisme.
00:36:10 Les discussions internes au gouvernement,
00:36:12 vous ne les connaissez pas, ni moi.
00:36:14 Le Parlement, c'est transparent.
00:36:16 Les Françaises et les Français peuvent savoir
00:36:18 ce que disent les députés, comment ils débattent,
00:36:20 en commission, en séance publique, et ainsi de suite.
00:36:22 - Et vous dites qu'ils travaillent. - Oui, ils travaillent.
00:36:24 Ils travaillent vraiment. Beaucoup de députés,
00:36:26 l'essentiel des députés, sont très investis dans leur mandat.
00:36:28 Chacun à sa manière, sur des sujets.
00:36:30 - Bien sûr.
00:36:32 - Un élément, dans le fonctionnement concret
00:36:34 de cette Assemblée nationale,
00:36:36 qu'on retrouve en fait dans toute organisation.
00:36:38 Il y a une division du travail.
00:36:40 Les députés se répartissent la charge
00:36:42 de travail, par sujet, par commission,
00:36:44 donc chacun est un petit peu dans son couloir,
00:36:46 donc n'apparaît pas sur tous les sujets.
00:36:48 - Vous voulez dire qu'on est mieux, s'occupe de tel domaine
00:36:50 par rapport à d'autres qui s'occupent d'autres domaines.
00:36:52 - Exactement. - Chacun son domaine.
00:36:54 - Il y a une division du travail. Chacun a sa circonscription,
00:36:56 le territoire où il est élu. - Et même entre
00:36:58 formations différentes, qui sont peut-être
00:37:00 antagonistes, politiquement ou autre,
00:37:02 ils travaillent ensemble.
00:37:04 - Alors, à l'intérieur des commissions, c'est un point que
00:37:06 je relève, effectivement, parce que les députés vont travailler
00:37:08 dans des commissions thématiques. - Bien sûr.
00:37:10 - Même des députés qui ont des options politiques
00:37:12 différentes, à force de travailler ensemble
00:37:14 sur des sujets, peuvent se reconnaître les uns
00:37:16 les autres, des compétences, une expertise
00:37:18 et cheminer ensemble. Ils ne partageront
00:37:20 pas forcément les mêmes idées à l'arrivée,
00:37:22 mais il y a un vrai travail en commun.
00:37:24 Ce qui fait que des députés de gauche ou de droite
00:37:26 peuvent vraiment reconnaître la qualité de certains de leurs collègues,
00:37:28 avec lesquels ils sont pourtant en grand
00:37:30 désaccord. - Mais,
00:37:32 alors justement, ça c'est un bon point,
00:37:34 enfin c'est une bonne dimension, et heureusement.
00:37:36 Au chapitre, disons, restons
00:37:38 dans le positif,
00:37:40 et dans le positif, peut-être
00:37:42 qu'on ne connaît pas ou qu'on connaît mal,
00:37:44 qu'est-ce qu'il y a d'autre
00:37:46 qui fait que cette machine
00:37:48 marche quand même ? Est-ce que,
00:37:50 par exemple, alors évidemment,
00:37:52 un député s'occupe de sa circonscription, de ses électeurs,
00:37:54 c'est tout à fait normal,
00:37:56 il est réélu, c'est un CDD,
00:37:58 il faut qu'il le renouvelle
00:38:00 chaque 6 ans, chaque 5 ans, chaque 6 ans, pardon,
00:38:02 et il faut que, voilà,
00:38:04 que ses électeurs lui fassent aussi
00:38:06 confiance. Est-ce que vous dites
00:38:08 que, de ce point de vue-là,
00:38:10 est-ce que la communication
00:38:12 marche ? Parce qu'on a entendu beaucoup
00:38:14 ici à Sud Radio, des éditeurs qui disent "ouais,
00:38:16 d'accord, on a un député, mais bon,
00:38:18 il nous voit, on le voit de temps en temps, mais pfff,
00:38:20 ça ne donne pas grand-chose."
00:38:22 On connaît mal, en général,
00:38:24 comme citoyenne et citoyen, on ne connaît pas
00:38:26 bien ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
00:38:28 et on ne connaît pas toujours son propre député
00:38:30 et le travail qu'il fait.
00:38:32 Une circonscription, c'est en général plus de
00:38:34 120 000 habitantes et habitants.
00:38:36 Donc forcément, un député
00:38:38 sur ce territoire, on ne peut pas tous le connaître,
00:38:40 on n'y a pas tous accès. En général, ils ont
00:38:42 une permanence, on peut s'y adresser,
00:38:44 et de fait, il y a beaucoup de gens qui le font. Mais c'est vrai
00:38:46 qu'il y a une distance. La démocratie
00:38:48 représentative, c'est aussi
00:38:50 une division du travail. On élit des gens,
00:38:52 on leur donne
00:38:54 la charge d'avoir à nous représenter
00:38:56 et d'effectuer ce travail politique à notre
00:38:58 place. Et pendant ce temps-là, citoyenne et citoyen,
00:39:00 on a d'autres choses à faire,
00:39:02 nos métiers quotidiens.
00:39:04 Donc effectivement, il y a une distance
00:39:06 qui se crée inévitablement. L'un des
00:39:08 sujets, c'est effectivement de savoir comment
00:39:10 dans le fonctionnement de cette Assemblée,
00:39:12 dans l'exercice du mandat parlementaire,
00:39:14 un lien plus continu pourrait exister
00:39:16 avec les citoyennes et les citoyens.
00:39:18 - Alors justement, parlons-en,
00:39:20 parce que vous, vous avez été,
00:39:22 encore une fois, vous êtes encore
00:39:24 attaché d'un peu parlementaire, vous avez été avec
00:39:26 Dominique Rimbour pendant combien de temps ?
00:39:28 - Une dizaine d'années. - Oui, absolument.
00:39:30 Et aujourd'hui, avec Maurice Vallaud,
00:39:32 deux députés PS,
00:39:34 c'est bien ça.
00:39:36 Au fond, peut-être je peux vous demander quelque chose
00:39:38 de plus personnel, mais c'est intéressant. Quels ont été
00:39:40 vous, ou vos étonnements,
00:39:42 ou vos révélations
00:39:44 en tant que, voilà,
00:39:46 en tant qu'acteur ? Parce que, quelque part,
00:39:48 vous êtes aussi acteur, même si vous n'êtes pas député,
00:39:50 puisque vous êtes, vous suivez un député.
00:39:52 En fait, votre rôle,
00:39:54 c'est quoi ? C'est de conseiller le député ?
00:39:56 C'est de lui amener des
00:39:58 informations ? C'est de transcrire ?
00:40:00 Quel est votre rôle,
00:40:02 au fond, d'attaché parlementaire ?
00:40:04 - Le travail des assistants est assez varié, en fait.
00:40:06 Il est lié aussi à la manière dont chaque député exerce
00:40:08 son mandat, le type de commission dans lequel il est,
00:40:10 selon qu'il est plus ou moins investi
00:40:12 à l'Assemblée ou en circonscription,
00:40:14 dans l'équipe des assistantes
00:40:16 et assistants d'un député, on va souvent avoir
00:40:18 une ou deux personnes en circonscription,
00:40:20 qui vont être auprès des personnes
00:40:22 qui sont basées en permanence sur le
00:40:24 territoire, et puis une ou deux personnes
00:40:26 qui sont plutôt... - La permanence du député...
00:40:28 - Exactement, exactement. Et puis, une ou deux
00:40:30 personnes qui sont plutôt à l'Assemblée
00:40:32 nationale pour le travail législatif.
00:40:34 - Vous, vous êtes à l'Assemblée ? - Moi, j'ai plutôt travaillé, voilà,
00:40:36 de ce côté-là. Dans les points
00:40:38 de découverte
00:40:40 que vous soulignez, il y a quelque chose qui est
00:40:42 très surprenant, il y a un côté artisanal
00:40:44 dans le travail de l'Assemblée nationale. C'est une institution
00:40:46 qui a, en réalité,
00:40:48 assez peu de moyens, surtout si on la compare
00:40:50 au gouvernement.
00:40:52 - Vous trouvez ça concrètement
00:40:54 le moyen ? - Très concrètement,
00:40:56 quand vous avez un débat parlementaire,
00:40:58 vous allez avoir un ministre dont vous avez le sentiment
00:41:00 qu'il fait face à des dizaines de députés
00:41:02 dans l'hémicycle, et qu'il y a une espèce de...
00:41:04 Voilà. Mais en réalité,
00:41:06 le texte que le ministre est en train
00:41:08 de défendre, il a eu
00:41:10 tout le temps qu'il voulait pour le préparer avant.
00:41:12 Ça, on ne sait pas combien de temps un ministère a
00:41:14 utilisé pour préparer. - Des chances sont venues, oui.
00:41:16 - Combien de personnes ? Non seulement dans son cabinet, mais dans les
00:41:18 administrations. Le gouvernement dispose de l'administration.
00:41:20 - Bien sûr. - Donc le gouvernement, pour préparer...
00:41:22 - Oui, qui est entièrement au service... L'administration
00:41:24 n'est pas au service des députés. - Elle est au service
00:41:26 du gouvernement. Le fait que quand un ministre arrive
00:41:28 avec un projet de loi, il a eu le temps
00:41:30 qu'il voulait pour le préparer,
00:41:32 et il a pu mobiliser des administrations pour le
00:41:34 préparer. Et quand on arrive à l'Assemblée,
00:41:36 là, l'examen
00:41:38 devient public. Donc là, on voit le temps que ça prend.
00:41:40 Et souvent, on entend des ministres ou des présidents de la République
00:41:42 nous dire "ça prend trop de temps le Parlement".
00:41:44 En réalité, le temps d'examen au
00:41:46 Parlement est bien moindre que le temps de préparatoire
00:41:48 du côté du gouvernement. Sauf que ça, vous ne l'avez pas vu,
00:41:50 et on le voit à ce moment-là.
00:41:52 Et les députés, les quelques députés, dans la logique
00:41:54 de division du travail entre eux, parce qu'il y a quelques députés
00:41:56 qui vont travailler sur ce projet de loi, pendant que d'autres
00:41:58 travaillent sur d'autres projets de loi. Les quelques députés
00:42:00 qui vont faire face aux ministres vont avoir
00:42:02 un ou deux administrateurs
00:42:04 de l'Assemblée, donc là, ce sont des fonctionnaires
00:42:06 de la fonction publique parlementaire
00:42:08 qui vont aider les députés sur un sujet
00:42:10 très technique. Les quelques députés
00:42:12 en question vont avoir un ou deux collaborateurs
00:42:14 ou collaboratrices à leur côté.
00:42:16 Mais voilà, vous allez avoir une dizaine de personnes
00:42:18 vraiment engagées.
00:42:20 Ils ont un temps de parole qui est délimité.
00:42:22 C'est le gouvernement qui a choisi le projet
00:42:24 de loi, qui a eu tout le temps qu'il voulait pour le préparer,
00:42:26 qui a pu mobiliser des moyens
00:42:28 sans commune mesure avec celle du Parlement.
00:42:30 Donc là, vous avez ce déséquilibre
00:42:32 qui n'est pas que de la procédure,
00:42:34 c'est vraiment humain, dans les moyens,
00:42:36 dans le temps. Et ça, ça joue énormément.
00:42:38 - La préparation dans les moyens, humains et hôtes, dans le temps.
00:42:40 Et donc, effectivement, on va en parler.
00:42:42 C'est intéressant.
00:42:44 Ce qui est à moi est à moi et ce qui est à toi, ça se négocie.
00:42:46 Ça va être intéressant de creuser
00:42:48 tout cela. - Et on continue de parler
00:42:50 de l'Assemblée nationale vue de l'intérieur avec
00:42:52 Philippe Quéré, qui est notre invité du jour.
00:42:54 Et puis avec vous aussi, au 0826 300 300.
00:42:56 Vous nous appelez au standard 0826 300 300.
00:42:58 - Philippe Quéré,
00:43:00 16 ans de parlementaire,
00:43:02 d'attaché parlementaire. Vous avez connu
00:43:04 Austerlitz, vous avez connu Fachoda, Waterloo,
00:43:06 mais enfin plutôt des Victoires.
00:43:08 Non mais c'est bien, c'est intéressant d'avoir
00:43:10 un soldat au vrai, au bon
00:43:12 sens du terme, qui soit à l'intérieur.
00:43:14 Alors parlons aussi des...
00:43:16 Vous intitulez à des chapitres de votre
00:43:18 livre "Les combats entravés"
00:43:20 de la République. Et vous
00:43:22 parliez, hors antenne, vous parliez de cet
00:43:24 attachement que vous avez et qui...
00:43:26 et qui plutôt vous honore, enfin au Parlement.
00:43:28 Parce que le Parlement, effectivement,
00:43:30 la démocratie, faut-il le rappeler,
00:43:32 c'est une banalité de base,
00:43:34 mais les trois pouvoirs, hein,
00:43:36 Montesquieu, c'est bien l'exécutif,
00:43:38 mais peut-être qu'il faut se rappeler
00:43:40 quel législatif et le judiciaire,
00:43:42 quelque part, qui existent et haut.
00:43:44 Et on a l'impression, et depuis,
00:43:46 c'est pas ce gouvernement ou autre,
00:43:48 on a l'impression, on a parlé des plaies mobiles,
00:43:50 des députés Goddio, on a parlé, etc.
00:43:52 Est-ce qu'il n'y a pas une propension
00:43:54 pour la majorité, quelle qu'elle soit,
00:43:56 encore une fois, de gauche ou de droite,
00:43:58 du centre ou d'ailleurs,
00:44:00 quand c'est une majorité, il dit "oui, mais
00:44:02 vous, vous êtes là, et on l'a vu, vous savez,
00:44:04 rappelez-vous, c'est extraordinaire,
00:44:06 quand Olivier Véran, en plein Assemblée nationale,
00:44:08 "si vous n'êtes pas d'accord, sortez", il a presque dit ça,
00:44:10 c'est intéressant.
00:44:12 Ministre qui dit aux députés "vous n'êtes pas d'accord,
00:44:14 allez ailleurs".
00:44:16 Mais c'était une caricature,
00:44:18 mais quelque part, qui voulait bien dire "écoutez, nous,
00:44:20 on gouverne, vous, allez,
00:44:22 votez, puis...
00:44:24 fichez-nous la paix". Est-ce qu'il n'y a pas...
00:44:26 C'est une caricature, parce qu'il n'y a pas un peu ça.
00:44:28 - Alors, vous soulevez un point vraiment essentiel,
00:44:30 effectivement, puisque,
00:44:32 comme vous le rappeliez très justement,
00:44:34 la démocratie, ce sont notamment
00:44:36 la division, de l'équilibre
00:44:38 et du contrôle des pouvoirs.
00:44:40 Et c'est l'un de nos sujets, je pense,
00:44:42 aujourd'hui, dans la situation de la démocratie française.
00:44:44 Et s'agissant de l'Assemblée nationale,
00:44:46 on a évoqué sa faiblesse
00:44:48 structurelle, la Constitution,
00:44:50 mais effectivement, il revient aussi aux députés
00:44:52 de faire vivre ce
00:44:54 contre-pouvoir, cet équilibre.
00:44:56 Et l'un des sujets,
00:44:58 c'est comment des députés,
00:45:00 et notamment, effectivement, du groupe majoritaire,
00:45:02 quel qu'il soit, on a des alternances régulières dans notre pays.
00:45:04 Moi, j'ai assisté
00:45:06 en 16 ans à une majorité
00:45:08 de droite sous la présidence de
00:45:10 Nicolas Sarkozy, et une majorité de
00:45:12 gauche sous la présidence de François Hollande,
00:45:14 et depuis 6 ans, une majorité, qu'on dit,
00:45:16 de centre droit ou de droite, peu importe. - D'extrême-centre.
00:45:18 - D'extrême-centre, sous la présidence
00:45:20 d'Emmanuel Macron. Donc,
00:45:22 quatre figures différentes à chaque fois.
00:45:24 Par contre, il y a un sujet qui est commun à chaque fois,
00:45:26 c'est comment celles et ceux qui vont être des députés
00:45:28 du groupe majoritaire, donc qui soutiennent
00:45:30 le gouvernement très légitimement, c'est leur rôle,
00:45:32 les Françaises
00:45:34 et les Français ont donné une majorité, alors
00:45:36 quoique pas dans l'actuelle législature
00:45:38 où on a une situation inédite
00:45:40 de majorité relative ou de minorité,
00:45:42 en réalité, gouvernementale,
00:45:44 mais voilà. Et là, le sujet
00:45:46 qui se pose, c'est effectivement comment des députés
00:45:48 d'une majorité vont, d'un côté,
00:45:50 soutenir politiquement un gouvernement,
00:45:52 ils se retrouvent normalement dans
00:45:54 sa conception de l'intérêt général, dans les types
00:45:56 de lois qu'il faut voter, dans les politiques publiques
00:45:58 qu'il faut porter, mais en même temps,
00:46:00 vont être capables de prendre
00:46:02 une casquette de parlementaire et de dire
00:46:04 "je vous soutiens, vous gouvernement,
00:46:06 mais je vous contrôle vraiment.
00:46:08 Je suis exigeant
00:46:10 avec vous." - Oui, mais alors justement, Philippe Quiré,
00:46:12 très bien de dire ça, mais on ne le voit pas beaucoup, ça.
00:46:14 Le "je vous soutiens, mais",
00:46:16 vous savez, c'était le "oui, mais" de Valéry Giscard d'Estaing,
00:46:19 mais franchement, alors peut-être
00:46:21 qu'il exige, je ne dis pas, mais on ne l'entend
00:46:23 pas de manière forte.
00:46:25 - Alors, ce n'est pas ce qu'on voit le plus, ce n'est pas ce
00:46:27 qu'on entend le plus, ce n'est pas ce qui fait forcément le plus
00:46:29 de bruit. - Mais vous dites que c'est ça qu'il faut retrouver
00:46:31 pour que l'Assemblée nationale redevienne
00:46:33 un contre-pouvoir, au vrai sens. - C'est en tout cas
00:46:35 l'un des leviers qui existent
00:46:37 réellement et que les députés ont à leur
00:46:39 disposition, dans ces trois
00:46:41 quinquennats que j'ai pu
00:46:43 observer, ces trois législatures que j'ai pu
00:46:45 observer, j'ai vu vraiment des députés
00:46:47 de majorité successive
00:46:49 être capables de faire ça.
00:46:51 J'ai vu des députés de droite, à l'époque où
00:46:53 Nicolas Sarkozy était président de la République,
00:46:55 même le président du groupe, à l'époque,
00:46:57 Jean-François Copé,
00:46:59 on n'en était pas les LR, c'était l'UMP à l'époque,
00:47:01 le nom du parti
00:47:03 de droite, parlait d'une nécessaire
00:47:05 co-législation, co-construction,
00:47:07 donc on était aussi même dans l'élaboration de la loi,
00:47:09 dans une dialectique
00:47:11 entre l'exécutif et le législatif,
00:47:13 puisque par ailleurs, il se trouve qu'en France, en plus,
00:47:15 le gouvernement a aussi fortement la main
00:47:17 sur l'initiative de la loi.
00:47:19 Non contente, mais en plus,
00:47:21 le gouvernement initie les choses.
00:47:23 J'ai vu pendant le quinquennat de François Hollande
00:47:25 des députés, par exemple
00:47:27 quand il y a eu l'état d'urgence,
00:47:29 suite aux terribles attentats dont la France avait été victime,
00:47:31 l'état d'urgence a été déclaré,
00:47:33 qui est un régime juridique
00:47:35 d'exception, qui donne des pouvoirs tout à fait
00:47:37 particuliers aux préfets, notamment.
00:47:39 Des pouvoirs de
00:47:41 police, des choses comme ça.
00:47:43 - Alors, du gouvernement ?
00:47:45 - Du gouvernement, bien évidemment.
00:47:47 C'est la représentation du gouvernement.
00:47:49 Les parlementaires, à ce moment-là, les députés,
00:47:51 et notamment des députés de la majorité de l'époque,
00:47:53 qui politiquement soutenaient ce gouvernement,
00:47:55 ont décidé de mettre en place
00:47:57 un contrôle permanent de l'état d'urgence,
00:47:59 qui, je peux en témoigner, n'a pas beaucoup plu
00:48:01 à l'exécutif de l'époque.
00:48:03 Donc j'ai vu des députés qui ont
00:48:05 assumé de dire... - Même si c'était la majorité de gauche de l'époque,
00:48:07 on dit "attention, garde le fou".
00:48:09 - Voilà, là on est là-dessus.
00:48:11 Je ne suis pas le seul de députés qui soutient tel gouvernement,
00:48:13 mais je dois aussi, comme député,
00:48:15 avoir une autre casquette qui doit nous être tous communes,
00:48:17 qui est celle de faire vivre les pouvoirs de cette institution.
00:48:19 C'est comme ça qu'on peut
00:48:21 un petit peu rééquilibrer
00:48:23 les pouvoirs et faire jouer à l'Assemblée nationale
00:48:25 son rôle de contrôle. - Mais alors, ce que vous dites,
00:48:27 c'est que c'est toujours pareil,
00:48:29 c'est vrai, le facteur humain. C'est-à-dire que ça dépend du député
00:48:31 lui-même, des députés eux-mêmes.
00:48:33 - Tout à fait. - Il y a la volonté
00:48:35 d'avoir ce contrôle et ne pas...
00:48:37 et peut-être aller contre, effectivement,
00:48:39 son parti ou son mouvement
00:48:41 à un moment donné. - Il faut une indépendance.
00:48:43 L'un des points que j'essaye
00:48:45 de présenter dans le livre, quand on essaye de
00:48:47 regarder ce qu'est la réalité du travail
00:48:49 des députés et du mandat de député,
00:48:51 quand on se dit "mais alors, c'est quoi leur mandat en fait ?
00:48:53 On leur délègue, on vote, et ils ont un mandat.
00:48:55 Alors c'est écrit "le Parlement
00:48:57 vote la loi, évalue les politiques
00:48:59 publiques et contrôle le gouvernement". Très bien,
00:49:01 on a le cadre général, mais est-ce qu'on a quelque chose de plus précis ?
00:49:03 Et quand on regarde dans le détail,
00:49:05 il y a quelque chose qui est très marquant
00:49:07 et qui est dit dans la Constitution,
00:49:09 dans le règlement de l'Assemblée nationale,
00:49:11 dans un code de déontologie qui s'applique
00:49:13 aux députés, c'est la notion d'indépendance.
00:49:15 Les députés doivent être
00:49:17 et exercer leur mandat de manière indépendante.
00:49:19 Par exemple, il y a des règles sur le fait
00:49:21 de les prémunir, ils doivent eux-mêmes
00:49:23 être très vigilants sur les conflits d'intérêts.
00:49:25 C'est-à-dire qu'on peut tous avoir des intérêts
00:49:27 divers et variés. J'ai mon métier,
00:49:29 j'ai quelqu'un de ma famille qui
00:49:31 travaille dans tel domaine et je peux me retrouver tiraillé.
00:49:33 Donc ça, c'est pas un problème de propriété.
00:49:35 - On ne parle pas des emplois fictifs.
00:49:37 - Non, c'est très différent.
00:49:39 Un conflit d'intérêt, c'est pas un problème de propriété personnelle,
00:49:41 c'est une situation. On peut se retrouver en situation
00:49:43 de conflit d'intérêt. Donc les députés doivent
00:49:45 être indépendants et ils doivent
00:49:47 être libres de leur vote.
00:49:49 La Constitution nous dit qu'il n'y a pas de
00:49:51 mandat impératif. Et donc même par rapport au gouvernement.
00:49:53 - C'est ce qu'a dit Philippe Quiray,
00:49:55 vous le savez bien. - En tout cas,
00:49:57 c'est ce qui est écrit, c'est ce qui est demandé,
00:49:59 c'est ce qui est appelé.
00:50:01 Donc il faudrait, et là je suis d'accord avec vous,
00:50:03 que la logique, notamment des partis,
00:50:05 la logique des groupes parlementaires, qui est très
00:50:07 forte dans notre organisation institutionnelle,
00:50:09 vient mettre une espèce de
00:50:11 rationalisation,
00:50:13 de canalisation des avis.
00:50:15 On a eu, par exemple, à l'époque de François Hollande,
00:50:17 ce qu'on avait appelé les "frondeurs".
00:50:19 Qui étaient des députés qui allaient
00:50:21 presque contre-politiquement, là c'était même pas
00:50:23 le sujet de faire vivre le contre-pouvoir,
00:50:25 c'était d'être contre la politique menée
00:50:27 par le gouvernement qu'ils étaient censés
00:50:29 a priori soutenir. On a vu les difficultés
00:50:31 que ça a pu conduire.
00:50:33 Mais sur le papier, nos députés sont libres,
00:50:35 et doivent être libres de voter ce qu'ils veulent,
00:50:37 et en conscience. - Et comme disait
00:50:39 quelqu'un, vous savez pourquoi j'aime
00:50:41 en théorie ? Parce qu'en théorie,
00:50:43 on vit très bien. - Tout à fait.
00:50:45 - On va continuer et on va parler de quelque
00:50:47 chose de très intéressant,
00:50:49 et qui est devenue presque une coutume,
00:50:51 le 49.3, notamment.
00:50:53 Comment l'assemblée
00:50:55 peut vraiment contrôler,
00:50:57 quelle que soit la majorité, avec cette épée
00:50:59 de Damoclès ? On en parle tout de suite
00:51:01 après cette petite pause. - Et puis si vous voulez réagir,
00:51:03 n'hésitez pas, 0 826 300 300,
00:51:05 vous avez une question. Pour notre invité du jour,
00:51:07 Philippe Quéré, sur le fonctionnement de l'assemblée,
00:51:09 le 49.3, n'hésitez pas à appeler,
00:51:11 0 826 300 300. A tout de suite
00:51:13 sur Sud Radio. - C'était exactement ce chiffre
00:51:15 par lequel je voulais
00:51:17 recommencer notre entretien, Philippe Quéré,
00:51:19 49.3. Qu'est-ce qu'on a entendu
00:51:21 parler du 49.3 ?
00:51:23 Elisabeth Born, plus connue sous le nom
00:51:25 de Born to Be Alive,
00:51:27 adore, on sent que
00:51:29 tous les autres l'ont utilisé, bien sûr,
00:51:31 mais elle, c'est
00:51:33 vraiment une...
00:51:35 c'est une dillection.
00:51:37 Et effectivement, déjà ce 49.3,
00:51:39 l'existence même de ce 49.3,
00:51:41 c'est quand même de dire
00:51:43 "écoutez, vous êtes bien gentil, mais circulez,
00:51:45 il n'y a rien à voir, et surtout, il n'y a rien à dire."
00:51:47 - Alors exactement, donc là on est
00:51:49 peut-être dans l'article le plus
00:51:51 symptomatique de ce qu'on a appelé
00:51:53 à l'époque le parlementarisme rationalisé,
00:51:55 c'est-à-dire quand la Ve République est arrivée,
00:51:57 à l'époque, la leçon
00:51:59 qui a été tirée d'un certain regard sur
00:52:01 la IVe République, dont on a
00:52:03 jugé qu'elle était trop
00:52:05 instable, qu'elle ne permettait pas
00:52:07 au gouvernement d'avancer, - Le régime des partis, etc.
00:52:09 - Donc il y a eu dans cette Ve République
00:52:11 tout un tas de dispositions
00:52:13 qui ont été là pour
00:52:15 un peu enserrer, cadenasser,
00:52:17 limiter les pouvoirs du Parlement,
00:52:19 et à l'inverse, d'en donner des
00:52:21 surcroîts au gouvernement.
00:52:23 - Le résultat, Philippe, il est là.
00:52:25 - Alors le résultat, si on prend l'actualité,
00:52:27 cette législature,
00:52:29 ce quinquennat, ce deuxième quinquennat d'Emmanuel Macron,
00:52:31 on est dans une situation particulière.
00:52:33 Il n'y a pas à l'Assemblée Nationale de majorité absolue.
00:52:35 Aucun des groupes parlementaires
00:52:37 et même de coalitions n'a
00:52:39 à elles seules la majorité. Donc il faut bien reconnaître
00:52:41 que ça c'est une situation actuelle
00:52:43 spécifique et assez rare dans notre
00:52:45 vie démocratique.
00:52:47 Donc,
00:52:49 vous avez dit, on en a entendu parler,
00:52:51 je vous mets mon billet, que dans les semaines qui viennent
00:52:53 vous allez beaucoup en entendre parler du 49-3,
00:52:55 parce qu'on va arriver dans ce qu'on appelle l'automne budgétaire,
00:52:57 octobre, novembre, décembre, c'est le moment où le Parlement examine
00:52:59 le budget de la nation et le budget de la sécurité sociale.
00:53:01 Et il y a
00:53:03 fort à parier que le 49-3 va
00:53:05 ressortir plus d'une dizaine de fois
00:53:07 dans les semaines qui viennent. Ce qui est intéressant
00:53:09 de voir, c'est que, bon là on a un contexte particulier,
00:53:11 mais il a déjà été utilisé le 49-3.
00:53:13 - Oui, bien sûr. - Dans d'autres circonstances.
00:53:15 Et le truc, c'est qu'on le voit utilisé dans des circonstances
00:53:17 très différentes. Là on peut
00:53:19 discuter, il n'y a pas de majorité absolue.
00:53:21 Dans le précédent quinquennat,
00:53:23 il y avait une majorité absolue.
00:53:25 Il y avait déjà eu une réforme des retraites qui avait démarré
00:53:27 fin 2019,
00:53:29 début 2020, juste avant le
00:53:31 Covid, juste avant la crise du Covid.
00:53:33 Et Edouard Philippe, à l'époque
00:53:35 Premier ministre, avait utilisé le 49-3
00:53:37 alors même qu'il disposait
00:53:39 d'une majorité absolue à l'Assemblée nationale.
00:53:41 Donc là c'était un autre usage.
00:53:43 C'était, il considérait que les débats prenaient trop de temps.
00:53:45 On en a parlé tout à l'heure, pourtant pour dire que le Parlement
00:53:47 va plus vite que le gouvernement pour préparer ses projets de loi.
00:53:49 - Oui, ils savent que ça revient même, c'est-à-dire
00:53:51 qu'on considère, très franchement,
00:53:53 encore une fois, droite ou gauche, on ne le voit pas.
00:53:55 Le Parlement, comme je n'irai pas
00:53:57 un oeil à la boutonnière, n'exagérons pas.
00:53:59 Enfin, une espèce de luxe dont on peut peut-être
00:54:01 se passer de temps en temps. - Clairement.
00:54:03 Le 49-3, c'est ça. Ce qu'il écrit
00:54:05 de mémoire dans l'article de la Constitution qu'il prévoit,
00:54:07 c'est qu'il dit que si le gouvernement
00:54:09 eut un recours à l'article 49-3
00:54:11 et qu'il n'y a pas de motion de censure votée
00:54:13 en face de lui, alors
00:54:15 le texte est considéré comme adopté.
00:54:17 On fait comme si. On fait comme si le Parlement
00:54:19 s'était prononcé, ce qui n'est bien évidemment
00:54:21 pas le cas. On fait comme si.
00:54:23 Donc on contourne complètement. - Oui, c'est ça.
00:54:25 Ça a le goût du vote, ça a la couleur
00:54:27 du vote, mais ce n'est pas...
00:54:29 - Il n'y a eu aucun vote.
00:54:31 - Alors, parlons aussi, justement, et vous en parlez
00:54:33 encore une fois,
00:54:35 rappelons la voix du peuple,
00:54:37 déclaration des droits de l'homme, Constitution,
00:54:39 parlons de
00:54:41 cette chose qui est devenue
00:54:43 presque le monstre du Loch Ness,
00:54:45 ça revient de temps en temps, ce référendum.
00:54:47 On sait que depuis un certain
00:54:49 année, 2005,
00:54:51 c'est la dernière fois que les Français ont voté
00:54:53 par le premier référendum national,
00:54:55 on a vu ce qui est arrivé,
00:54:57 la Constitution européenne, le traité
00:54:59 de Lisbonne deux ans plus tard, etc.
00:55:01 Et depuis,
00:55:03 est-ce qu'il y a des députés
00:55:05 qui, de temps en temps,
00:55:07 je ne dis pas tous, c'est possible, et j'espère que
00:55:09 je n'ai pas suivi cela,
00:55:11 disent "écoutez,
00:55:13 je deviens les députés, non pas les gilets jaunes
00:55:15 ou telle ou telle personne, et pourquoi on
00:55:17 ne recourait pas au référendum ? Est-ce qu'il est demandé ?
00:55:19 Est-ce qu'il est... ou pas du tout,
00:55:21 on met une espèce de "oui,
00:55:23 même Macron a dit, on fera peut-être un référendum
00:55:25 sur quelque chose, mais enfin, disons,
00:55:27 au chape de plomb, pour le moment." - Alors, ça arrive,
00:55:29 effectivement, qu'il y ait des tentatives.
00:55:31 Il y a la possibilité, pour les députés,
00:55:33 quand un projet de loi est proposé par le gouvernement,
00:55:35 de déposer ce qui s'appelle
00:55:37 une motion référendaire. C'est-à-dire que les députés
00:55:39 eux-mêmes peuvent suggérer que ce texte
00:55:41 que le gouvernement veut soumettre au Parlement, les députés
00:55:43 peuvent dire "non, nous, nous pensons qu'il serait
00:55:45 préférable de le soumettre directement
00:55:47 à l'avis du peuple." - C'est-à-dire que les députés
00:55:49 peuvent le demander ? - Ils peuvent le demander.
00:55:51 Alors, des députés peuvent déposer une motion,
00:55:53 après, il faut qu'elle recueille une majorité
00:55:55 des voix. Et puis, il y a
00:55:57 une deuxième procédure
00:55:59 qui peut être à l'initiative des députés,
00:56:01 c'est non pas le RIC, qui a été
00:56:03 porté pendant le mouvement des gilets jaunes, le référendum
00:56:05 d'initiative citoyenne, qui à ce jour
00:56:07 n'existe pas, mais il existe depuis
00:56:09 la réforme constitutionnelle de 2008,
00:56:11 portée à l'époque du quinquennat
00:56:13 de Nicolas Sarkozy, et dont aujourd'hui
00:56:15 malgré tout, beaucoup de gens, même
00:56:17 à gauche, considèrent qu'elle a plutôt fait progresser
00:56:19 les choses. Il y a eu le référendum
00:56:21 d'initiative partagée.
00:56:23 Donc, les députés
00:56:25 démarrent, et s'il y a suffisamment
00:56:27 de députés pour
00:56:29 demander un référendum sur un sujet,
00:56:31 alors, on passe le relais aux citoyens
00:56:33 qui doivent soutenir. Le problème, c'est que
00:56:35 cette procédure est extrêmement complexe,
00:56:37 très encadrée, et
00:56:39 à ce jour, elle a déjà été essayée,
00:56:41 mais elle n'a pas abouti.
00:56:43 La fois où
00:56:45 elle est allée le plus loin, ça a été
00:56:47 au moment où le gouvernement a voulu privatiser
00:56:49 les aéroports de Paris, dans la précédente
00:56:51 législature. Et des députés
00:56:53 de droite et de gauche, de l'époque,
00:56:55 s'étaient mis ensemble, parce qu'il faut
00:56:57 un grand nombre de députés,
00:56:59 donc des députés de droite et de gauche
00:57:01 se sont mis ensemble, disant "ça, nous on est contre
00:57:03 et on veut que ce soit les Françaises et les Français qui décident".
00:57:05 Ils ont été suffisamment nombreux
00:57:07 pour enclencher le processus
00:57:09 du référendum d'initiative partagée,
00:57:11 et après, il y a six mois
00:57:13 pendant lesquels il faut réunir plus de
00:57:15 10% du corps électoral. - Et le Conseil d'État
00:57:17 peut s'y opposer ? - Le Conseil constitutionnel
00:57:19 examine effectivement la recevabilité
00:57:21 de la proposition, en l'occurrence,
00:57:23 elle l'avait été jugée
00:57:25 recevable. La dernièrement... - Mais il n'y a pas eu...
00:57:27 Mais les députés ont fait... - Mais il n'y a pas eu... Les députés ont fait,
00:57:29 il y a eu la recevabilité,
00:57:31 mais il n'y a pas eu les 10% du corps électoral
00:57:33 pour soutenir. - C'est ça.
00:57:35 - On pourrait considérer que le gouvernement
00:57:37 de l'époque n'avait pas non plus fait une promotion
00:57:39 particulière, une publicité particulière
00:57:41 à cette initiative. - Non, non, c'est...
00:57:43 Ce qui est passionnant,
00:57:45 c'est effectivement
00:57:47 le problème, c'est que c'est sur le papier,
00:57:49 effectivement, on dit "voilà, tout ça existe
00:57:51 et c'est bien", et les gens
00:57:53 s'expriment, et il y a des choses qui se font,
00:57:55 et le terrible, et en ce moment,
00:57:57 surtout, on le voit, enfin depuis quelques années,
00:57:59 en ce moment, c'est qu'on se dit
00:58:01 "mais presque rien n'aboutit".
00:58:03 Et les gens commencent à se dire
00:58:05 "mais qu'est-ce qu'il faut pour aboutir ?
00:58:07 Est-ce qu'il faut des gilets jaunes ? Est-ce qu'il faut un coup d'État ?
00:58:09 Est-ce qu'il faut que... Enfin, un coup d'État,
00:58:11 personne ne le souhaite, mais est-ce qu'il faut arriver
00:58:13 à une situation de crise plus ou moins
00:58:15 grave pour que,
00:58:17 je dirais, ces institutions
00:58:19 que vous défendez, et que nous défendons aussi,
00:58:21 se remettent à fonctionner
00:58:23 comme elles devraient fonctionner ?
00:58:25 - Alors, la situation de crise, moi, comme citoyen,
00:58:27 je pense qu'on y est, mais là, ce n'est qu'un avis de citoyen
00:58:29 parmi d'autres, j'ai pas d'expertise,
00:58:31 mais, personnellement, j'ai un peu ce sentiment-là.
00:58:33 - Oui. - Sur...
00:58:35 Voilà, une fois qu'on en est là,
00:58:37 vous parliez des référendums, on a parlé du mouvement
00:58:39 des gilets jaunes, qui a apporté plusieurs types de
00:58:41 revendications, et effectivement, et beaucoup revenus,
00:58:43 et à ce moment-là, beaucoup de Françaises et Français
00:58:45 se sont appropriés cette idée de référendum
00:58:47 d'initiative citoyenne.
00:58:49 On parle, dans le travail parlementaire, de l'initiative
00:58:51 gouvernementale, qui est écrasante
00:58:53 dans le travail du Parlement. Le gouvernement
00:58:55 a la maîtrise de l'essentiel de l'ordre du jour
00:58:57 des travaux parlementaires. On a évoqué
00:58:59 tout à l'heure les moyens qu'il a pour concevoir
00:59:01 ces projets. - Il a les moyens
00:59:03 de les freiner, de les augmenter...
00:59:05 - D'accélérer, les augmenter, il fait un peu comme il veut,
00:59:07 de les détourner s'il veut. Les députés,
00:59:09 il y a un droit d'initiative
00:59:11 parlementaire, les députés peuvent déposer des
00:59:13 propositions de loi. Ils ont,
00:59:15 chaque groupe parlementaire, en général, une journée
00:59:17 dans l'année, pour défendre ses propositions de loi.
00:59:19 C'est limité. - Mais le gouvernement
00:59:21 peut suivre ou pas ? - Bien évidemment.
00:59:23 Il y a le droit d'amendement,
00:59:25 c'est-à-dire que les députés, par contre, au quotidien,
00:59:27 déposent des amendements ou un droit d'amendement, et qui
00:59:29 lui-même, on n'a pas le temps ici, peut-être, d'en rentrer dans les détails,
00:59:31 lui aussi est fortement encadré.
00:59:33 C'est-à-dire qu'on ne peut pas amender comme on veut,
00:59:35 mais on pourrait se poser la question, effectivement,
00:59:37 d'un droit d'initiative citoyenne.
00:59:39 Alors, ça peut passer par, éventuellement,
00:59:41 une initiative de référendum,
00:59:43 mais comme vous le disiez tout à l'heure, les référendums,
00:59:45 c'est pas souvent. Le dernier remonte à 2005,
00:59:47 et quand il y en a,
00:59:49 est-ce qu'on est certain que le résultat va être
00:59:51 vide effet ? - Surtout, surtout,
00:59:53 qu'étant donné le résultat,
00:59:55 que les Français en majorité avaient voté
00:59:57 contre, effectivement, le projet,
00:59:59 ça n'a pas beaucoup
01:00:01 encouragé les vocations gouvernementales
01:00:03 à donner la parole aux Français.
01:00:05 - On dit souvent qu'à l'occasion d'un référendum,
01:00:07 on répond pas toujours à la question, mais à celui qui la pose.
01:00:09 - Ça, c'est le moyen pour enterrer
01:00:11 le bébé. - Mais ce qu'on pourrait, à mon avis,
01:00:13 faire, au vu du fonctionnement du Parlement,
01:00:15 justement, c'est que l'initiative citoyenne
01:00:17 pourrait être, en fait, non seulement celle
01:00:19 d'un référendum, mais on pourrait beaucoup
01:00:21 l'élargir. On pourrait
01:00:23 tout à fait organiser des propositions
01:00:25 de loi d'initiative citoyenne. Dire
01:00:27 que si... - Mais ça, c'est aux députés
01:00:29 de l'organiser ? - Alors, aujourd'hui,
01:00:31 on pourrait le faire de fait,
01:00:33 en quelque sorte. C'est-à-dire que des députés qui diraient
01:00:35 "Écoutez, moi, en utilisant, il existe
01:00:37 des outils de démocratie participative."
01:00:39 Et de fait, certains l'ont déjà fait.
01:00:41 Si telle proposition
01:00:43 recevait X milliers de soutiens,
01:00:45 je m'engage à au moins la déposer.
01:00:47 Votre proposition de loi. Et elle sera examinée.
01:00:49 Mais de la manière qu'un député qui dépose
01:00:51 une proposition d'amendement n'est pas sûr que ça va être voté.
01:00:53 Après, c'est discuté, tout ça. Mais au moins l'initiative...
01:00:55 - En fait, c'est aux citoyens de commencer, après, éventuellement,
01:00:57 le député de la Séné. - Et pareil pour les amendements. Ça, ça a été
01:00:59 essayé. - D'accord. On va peut-être
01:01:01 prendre des auditeurs, Estéban.
01:01:03 - Oui, justement. On va donner la parole aux Français et aux citoyens
01:01:05 avec Pierre, qui a composé le 0826
01:01:07 300 300, qui nous appelle de Toulouse.
01:01:09 Bonjour, Pierre. - Bonjour, Pierre.
01:01:11 - Bonjour. Écoutez, je...
01:01:13 Je viens juste d'entendre une chose que je voulais
01:01:15 aborder à l'instant, mais je vais l'aborder de façon différente.
01:01:17 Moi, je crois qu'au-delà du 49.3,
01:01:19 qui, en effet, donne une impression
01:01:21 où nous ne sommes plus en démocratie,
01:01:23 je crois que le règlement intérieur du Parlement
01:01:25 ne permet pas
01:01:27 cette fameuse démocratie. Et vous l'avez abordé
01:01:29 en précisant, justement, que lorsque vous avez
01:01:31 des députés de l'opposition qui ont
01:01:33 une journée par an pour faire une dépos...
01:01:35 pour déposer un projet de loi,
01:01:37 mais que derrière, il y a
01:01:39 2000 amendements qui vont faire
01:01:41 que le projet de loi ne pourra pas être
01:01:43 abordé, ou tout au moins, va être
01:01:45 choisi, puisque
01:01:47 les derniers amendements peuvent être déposés
01:01:49 jusqu'au samedi soir, alors que
01:01:51 le projet
01:01:53 va être présenté le mardi. Évidemment que
01:01:55 comment voulez-vous faire que les gens
01:01:57 qui font cette proposition puissent regarder
01:01:59 les 2000 amendements qui ont été déposés ?
01:02:01 Donc, je crois que la vraie question,
01:02:03 elle est beaucoup plus...
01:02:05 aussi axée
01:02:07 sur le règlement intérieur du Parlement
01:02:09 qu'il faudrait réformer, au-delà
01:02:11 de tous ces aspects où on
01:02:13 voudrait faire intervenir les Français,
01:02:15 parce que les députés
01:02:17 ont des possibilités et ont des
01:02:19 projets de loi intéressants. Mais bien entendu,
01:02:21 ils ne peuvent pas les déposer
01:02:23 puisque le gouvernement, si bien sûr
01:02:25 c'est des députés d'opposition,
01:02:27 ils verront automatiquement...
01:02:29 ils demanderont à leurs députés de déposer
01:02:31 des amendements contre. - Voilà, Philippe Quéré,
01:02:33 est-ce que ce n'est pas effectivement le serpent
01:02:35 qui se prend la queue ? - Alors, c'est vraiment des très bonnes questions
01:02:37 qui sont abordées,
01:02:39 effectivement.
01:02:41 On est là dans l'initiative parlementaire,
01:02:43 donc les groupes parlementaires, je vous disais,
01:02:45 ont une journée par an, globalement,
01:02:47 pour déposer des propositions de loi, donc c'est déjà très peu.
01:02:49 Une journée, ça veut dire que
01:02:51 si je veux, moi, au nom de mon groupe, en déposer trois,
01:02:53 il faut que ce soit des textes très courts, parce que si ça dépose trop long,
01:02:55 on n'aura pas le temps de les discuter. - Il y a quelques heures.
01:02:57 - Donc, déjà, j'ai une journée, il faut que j'en mette plusieurs,
01:02:59 donc déjà, ce sont des textes très courts.
01:03:01 Si en plus, effectivement, comme dit Pierre Sépierre,
01:03:03 j'ai arrêté le début,
01:03:05 l'indique très justement, on a une stratégie,
01:03:07 c'est ce qu'on appelle l'obstruction.
01:03:09 - Déposer trois milliers d'amendements, etc.
01:03:11 - Des milliers d'amendements, ça fait que, très concrètement,
01:03:13 dans la journée, on n'aura pas le temps de les examiner,
01:03:15 de les débattre tous, et bien, ça empêche.
01:03:17 - Il n'y a plus rien.
01:03:19 - Ce qui fait que là, c'est aussi,
01:03:21 on assiste parfois à ça, et là, moi,
01:03:23 à titre personnel, pareil,
01:03:25 dans cette idée de dire,
01:03:27 essayons de défendre un bon fonctionnement de l'Assemblée,
01:03:29 de cette institution.
01:03:31 Les groupes parlementaires
01:03:33 sont tous, sauf le majoritaire,
01:03:35 mais logés à la même enseigne, dans la faiblesse des moyens,
01:03:37 dans la faiblesse des temps dont ils disposent.
01:03:39 C'est quand même regrettable
01:03:41 de voir de l'obstruction
01:03:43 entre groupes parlementaires,
01:03:45 sur des journées d'initiatives.
01:03:47 - Déjà, est-ce que vous ne pourriez pas faire voter,
01:03:49 et là, ça concerne tout le monde, parce qu'il n'y a pas
01:03:51 qu'aujourd'hui et demain, en disant,
01:03:53 on va allonger le temps. C'est plus une journée,
01:03:55 c'est trois jours, c'est même une semaine,
01:03:57 pourquoi pas, on ne sait pas.
01:03:59 - J'ai oublié le deuxième point de la réflexion
01:04:01 de Pierre, qui a tout à fait raison.
01:04:03 Changer la Constitution, c'est pareil,
01:04:05 c'est comme les référendums, ce n'est pas tous les quatre matins
01:04:07 qu'on peut la changer. On peut changer
01:04:09 beaucoup de choses en changeant
01:04:11 le point que Pierre a souligné, c'est-à-dire le règlement
01:04:13 de l'Assemblée nationale.
01:04:15 Qu'on décrypte et qu'on
01:04:17 présente dans le livre.
01:04:19 On peut changer beaucoup de choses, effectivement.
01:04:21 - On a Julien,
01:04:23 qui nous appelle du Val-de-Marne. Bonjour Julien.
01:04:25 - Bonjour André, bonjour à votre invité.
01:04:27 Je réagis
01:04:29 par rapport à ce qui était dit,
01:04:31 très intéressant, parce que, franchement,
01:04:33 on a l'impression d'être dans une démocratie de façade.
01:04:35 Je ne dirais pas
01:04:37 dictature, même parce que le mot est peut-être un peu
01:04:39 exagéré, mais Mme Born a utilisé
01:04:41 le 49.3
01:04:43 déjà une dizaine de fois, et moi je me suis un peu
01:04:45 renseigné, elle a calculé
01:04:47 qu'elle devrait recourir
01:04:49 17 fois à cet article de la Constitution
01:04:51 pour faire adopter ses projets de loi budgétaire
01:04:53 cet automne. Je rappelle que cet article
01:04:55 qui permet l'adoption d'une loi sans
01:04:57 débat ni vote au Parlement
01:04:59 n'existe dans aucune autre
01:05:01 prétendue démocratie occidentale.
01:05:03 - Oui, ça c'est intéressant ça.
01:05:05 Vous dites que ça n'existe nulle part ailleurs,
01:05:07 enfin en démocratie, disons.
01:05:09 - Occidentale, non, ça n'existe pas.
01:05:11 Ça avait été conçu en 1958 pour être utilisé de façon
01:05:13 exceptionnelle par un chef d'Etat
01:05:15 à l'éthique démocratique rigoureuse.
01:05:17 Mais Macron l'a scandaleusement banalisé
01:05:19 et en faisant une procédure permanente et essentielle
01:05:21 à une forme de dictature, je suis désolé d'utiliser
01:05:23 le mot, qu'il exerce sur la France.
01:05:25 Donc pour en concourir, c'est vrai que
01:05:27 la démocratie à la base, c'est quand même
01:05:29 "Demos Kratos" le pouvoir du peuple, même si
01:05:31 effectivement c'est un idéal qui n'a jamais été atteint,
01:05:33 force est de constater que la France de Macron
01:05:35 n'est plus vraiment une démocratie au sein de l'Etat.
01:05:37 - Juste, juste, Julie,
01:05:39 il n'y a pas que Macron qui est utilisé
01:05:41 avec moult effort
01:05:43 et jouissance le 49-3, vous le savez.
01:05:45 - Non mais bien sûr, effectivement. Mais du coup,
01:05:47 les élections, je suis désolé de le dire,
01:05:49 elles sont complètement faussées par au final
01:05:51 le pouvoir de l'argent qui achète les médias,
01:05:53 vous le savez très bien, les journalistes, pour filtrer
01:05:55 et orienter les orientations,
01:05:57 pratiquer souvent un effort en deux poids,
01:05:59 deux mesures entre les candidats et les partis,
01:06:01 et surtout ôter aux électeurs toute faculté
01:06:03 de discernement et de prise de décision
01:06:05 éclairée. Et en fait, c'est ça le problème,
01:06:07 c'est qu'il y a des médias
01:06:09 effectivement qui ne font pas toujours leur
01:06:11 boulot, et vous avez une Assemblée Nationale
01:06:13 qui de plus en plus est une chambre d'enregistrement.
01:06:15 Donc en fait, il ne reste plus grand chose
01:06:17 si vous voulez démocratique, même si on a l'impression
01:06:19 d'être dans un régime démocratique,
01:06:21 c'est quand même de plus en plus
01:06:23 rapiécé, et donc au final,
01:06:25 moi je suis désolé de le dire, mais il ne reste pas
01:06:27 grand chose. Et donc c'est pour ça que les Français
01:06:29 sont... Pour en terminer,
01:06:31 c'est ça qui m'énerve, c'est que les
01:06:33 commentateurs de la vie politique, invités dans les médias
01:06:35 pour pleurnicher sur par exemple l'abstention
01:06:37 ou s'indigner des UEI contre Macron
01:06:39 au stade de France, feignent en fait de ne pas comprendre
01:06:41 quelles sont ces raisons essentielles de la montée
01:06:43 de l'abstention et de la violence dans la société française.
01:06:45 Mais si on donnait un petit peu la parole au peuple,
01:06:47 pas sur des sujets secondaires, mais sur
01:06:49 des sujets capitaux pour diriger le pays,
01:06:51 je peux vous garantir que le pays irait beaucoup mieux, je pense.
01:06:53 - En tout cas, c'est
01:06:55 ce que vous dites, effectivement,
01:06:57 est très légitime.
01:06:59 Et on peut se poser la question, Philippe Quéré,
01:07:01 vous qui êtes effectivement au cœur
01:07:03 de la bête, j'allais dire au cœur du moteur,
01:07:05 au cœur de la machine, il y a quand même
01:07:07 quelque chose, on a parlé, on a dit,
01:07:09 et c'est assez inédit, c'est assez
01:07:11 rare, qu'il n'y ait pas de majorité absolue,
01:07:13 on l'a dit déjà. Mais
01:07:15 comment vous expliquer, franchement, encore une fois,
01:07:17 sans accuser qui que ce soit, que justement
01:07:19 on aimerait avoir, je vais être
01:07:21 très vulgaire, mais je me dis,
01:07:23 pourquoi ces oppositions,
01:07:25 ce désordre, parce qu'il y a un désordre
01:07:27 créatif, ne s'exprime-t-il pas
01:07:29 beaucoup plus que ça ? En fait,
01:07:31 qu'est-ce qu'on a ci, ce que l'on entend, une espèce de joute,
01:07:33 des huées par-ci, par-là,
01:07:35 des petits bras d'honneur,
01:07:37 ou des faux bras d'honneur,
01:07:39 des tels, tels, tels
01:07:41 courants qui hurlent à la mort,
01:07:43 d'autres courants qui hurlent...
01:07:45 On a l'impression, très sincèrement, on regarde
01:07:47 tous les séances de l'Assemblée nationale,
01:07:49 de temps en temps, et évidemment,
01:07:51 et c'est très bien, vous l'avez souligné,
01:07:53 c'est pas le travail, enfin le travail,
01:07:55 il n'est pas à la télévision,
01:07:57 dans les... Mais,
01:07:59 quand on voit ces images, quand même,
01:08:01 là, on se dit, mais, et on ne sait pas
01:08:03 ce qu'ils font derrière, bien sûr qu'il y a un travail,
01:08:05 mais on se dit, voilà,
01:08:07 une opposition
01:08:09 forte, même s'il y a d'un côté
01:08:11 le RN, d'un autre côté la NUPES, etc.,
01:08:13 etc., mais on a l'impression d'enfants
01:08:15 qui jouent à la cour de récréation,
01:08:17 c'est moi, la bille,
01:08:19 non, non, la bille m'appartient. Comment vous expliquez
01:08:21 ce décalage entre des gens qui ne sont
01:08:23 pas des imbéciles, qui travaillent,
01:08:25 et cette espèce de grand cirque
01:08:27 auquel on assiste hebdomadairement ?
01:08:29 - Bon, je ne sais pas
01:08:31 si je peux tout expliquer,
01:08:33 moi-même, parfois, les bras m'en tombent,
01:08:35 mais,
01:08:37 pour répondre à votre question, et en même temps,
01:08:39 ne pas oublier les remarques de Julien,
01:08:41 je pense qu'effectivement,
01:08:43 le sujet, puisque
01:08:45 je l'ai indiqué avant, effectivement, on nous annonce
01:08:47 et on peut prévoir que le 49.3
01:08:49 va revenir dans les semaines qui viennent
01:08:51 à de nombreuses reprises, parce que le gouvernement
01:08:53 probablement n'aura pas de majorité pour faire
01:08:55 adopter son budget, et un budget
01:08:57 c'est pas rien, c'est quand même le moment où,
01:08:59 c'est quand même un texte de loi qui revient tous les ans à la même époque,
01:09:01 c'est le moment où on va décider de l'impôt de tout le monde,
01:09:03 et de l'usage de ces impôts,
01:09:05 ce qui, dans la vie démocratique d'un pays,
01:09:07 est essentiel, même les rois... - En tout cas, une chose est sûre,
01:09:09 on va l'augmenter. - Même les rois,
01:09:11 on se souvient tous de la
01:09:13 Révolution française, le roi devait
01:09:15 convoquer les états généraux pour le consentement
01:09:17 à l'impôt, donc on est vraiment sur
01:09:19 quelque chose qui est historiquement au cœur des missions
01:09:21 du Parlement. Et donc,
01:09:23 pour aller dans le sens de Julien, la question
01:09:25 pourrait se poser à un moment donné, mais à force
01:09:27 de 49.3, le sujet n'est-il pas de redonner
01:09:29 la parole au peuple ? Si vraiment,
01:09:31 il n'y a pas de majorité, si tout ça
01:09:33 est un gouvernement... - Effectivement, de bon sens.
01:09:35 - Du coup, ça fait la transition vers votre
01:09:37 rebond sur
01:09:39 l'intervention de Julien, c'est que...
01:09:41 Alors, on voit tout ça, et puis
01:09:43 ce qu'on ne voit pas, mais
01:09:45 ce qui est, pour le coup,
01:09:47 dommage, je trouve, dans l'actuelle législature,
01:09:49 on a cette situation qui est que,
01:09:51 à la limite, on a une assemblée qui est presque plus
01:09:53 représentative qu'avant, puisqu'on a plus
01:09:55 de groupes, diverses, et tout ça, et il n'y a pas de majorité
01:09:57 absolue, c'est peut-être aussi que parmi
01:09:59 les Français, il n'y a pas de majorité absolue.
01:10:01 Il y a du débat entre nous, on est divisé, et tout ça.
01:10:03 Le vrai sujet, du coup, c'est comment ces gens-là,
01:10:05 comment ces groupes parlementaires,
01:10:07 pourraient rentrer dans une logique de vraie discussion,
01:10:09 constructive, trouver des compromis,
01:10:11 et de majorité d'idées.
01:10:13 Quand on regarde un petit peu en arrière, dans le livre, j'essaye de faire aussi
01:10:15 des petits focus, des retours en arrière, des éclairages
01:10:17 historiques. - Vous donnez beaucoup de détails...
01:10:19 - Quand on regarde la 3ème République, aujourd'hui,
01:10:21 on parle souvent de laïcité, ces dernières années, en France,
01:10:23 la loi de 1905, dont aujourd'hui
01:10:25 on considère qu'elle est quasiment consubstantielle
01:10:27 avec notre République. Ça fait presque partie
01:10:29 de la République elle-même. Elle a pourtant une histoire,
01:10:31 elle n'était pas là au début, elle est venue il y a une centaine d'années.
01:10:33 Trois ans de travaux en commission,
01:10:35 des mois de débats
01:10:37 en séance, donc c'est très long.
01:10:39 Mais parce qu'à l'époque, on avait des députés qui étaient
01:10:41 très indépendants, le poids des partis politiques
01:10:43 était beaucoup moindre, ils existaient à peine, ils étaient
01:10:45 en train de se structurer. Donc il y avait, on évoquait
01:10:47 tout à l'heure, la liberté et l'indépendance d'esprit
01:10:49 des députés qu'ils devaient avoir.
01:10:51 Ils s'étaient confrontés à ça, mais
01:10:53 dans un cheminement qui est long, forcément,
01:10:55 mais si on veut un compromis, il faut prendre du temps, il faut délibérer,
01:10:57 mais par contre, ils sont arrivés à construire
01:10:59 des lois très durables. Parmi les lois
01:11:01 les plus durables de notre République, on a
01:11:03 celle-ci, on a la loi sur les associations,
01:11:05 on a les lois sur la presse, la liberté d'expression,
01:11:07 qui nous viennent de la Troisième République.
01:11:09 On pense à la quatrième, mais
01:11:11 je trouve que dans notre histoire, la troisième, on aurait
01:11:13 quelques leçons à en tirer. Et aujourd'hui,
01:11:15 dans la situation de majorité
01:11:17 relative, ou en fait de minorité
01:11:19 du gouvernement, le vrai sujet, c'est
01:11:21 est-ce que l'ensemble de ces acteurs sont prêts à faire un pas de côté
01:11:23 par rapport à leur propre identité politique
01:11:25 et dire "cherchons
01:11:27 des compromis".
01:11:29 Et juste, si vous m'accordez un instant,
01:11:31 derrière le brouhaha qui existe, effectivement,
01:11:33 dans la dernière année, ça a
01:11:35 aussi existé. Moi, j'ai vu des groupes
01:11:37 parlementaires, et là, à la surprise probablement
01:11:39 de vos auditrices et auditeurs,
01:11:41 là aussi de tous les bancs. On a vu
01:11:43 des groupes, on a vu le groupe de la France Insoumise,
01:11:45 le groupe des Verts, le groupe des Républicains,
01:11:47 réussir à faire voter des propositions
01:11:49 de loi, dans ce Parlement sans majorité,
01:11:51 dans cette Assemblée sans majorité.
01:11:53 Mais du coup, comment ils ont réussi ? Pas en disant
01:11:55 "je vais faire une loi qui plaît qu'à mes électeurs
01:11:57 ou à mon identité". Ils sont allés sur
01:11:59 des sujets qu'ils ont considérés comme étant d'intérêt
01:12:01 plus général. - Ils ont pu se mettre d'accord,
01:12:03 parce qu'il y a moins de choses. - Donc c'est aussi un changement d'attitude.
01:12:05 Et il faudrait probablement que le gouvernement
01:12:07 lui-même, qui a la majorité de l'initiative,
01:12:09 propose des projets qui soient
01:12:11 ouverts à la discussion. - On va continuer
01:12:13 d'en parler après cette petite pause. - On revient
01:12:15 tout de suite sur Sud Radio, 0826 300
01:12:17 328. Et on retourne pour la dernière
01:12:19 ligne droite dans ce Face à Face. On a Didier
01:12:21 qui nous appelle de Brive. Bonjour Didier.
01:12:23 - Oui, bonjour.
01:12:25 Merci Monsieur Bercoff pour vos
01:12:27 interventions vraiment
01:12:29 très régénérantes et
01:12:31 qui font un souffle
01:12:33 un souffle... Ecoutez bien.
01:12:35 Bonjour à votre invité.
01:12:37 En fait, j'ai une question assez simple.
01:12:39 Je ne sais pas s'il pourra
01:12:41 me répondre. Moi, je voulais juste
01:12:43 savoir
01:12:45 si, au niveau du vote
01:12:47 du budget, l'argent qui est
01:12:49 alloué au
01:12:51 cabinet de conseil pour
01:12:53 gérer, disons,
01:12:55 la France,
01:12:57 si cet argent-là est bien
01:12:59 budgété au niveau du
01:13:01 budget ? - Alors,
01:13:03 Philippe Thierré, rapidement, McKinsey,
01:13:05 priez pour nous, ou recevez pour nous.
01:13:07 - Il y a eu dernièrement
01:13:09 une commission d'enquête ou mission
01:13:11 d'information, je ne sais plus, sénatoriale
01:13:13 sur le sujet. On a parlé beaucoup de l'Assemblée nationale.
01:13:15 On avait parlé entre nous de la question du Sénat
01:13:17 tout à l'heure, qui effectivement, ces dernières années,
01:13:19 est réapparu
01:13:21 dans le paysage judiciaire
01:13:23 et a mené des enquêtes qui ont
01:13:25 justement pointé l'usage
01:13:27 massif et exponentiel ces dernières
01:13:29 années au recours des cabinets privés.
01:13:31 Ce qui, quand même, est d'autant plus problématique. On a déjà
01:13:33 évoqué les moyens importants du gouvernement,
01:13:35 qui là, du coup, on a encore plus en ayant ce genre de recours.
01:13:37 Et là, il faut aller vraiment chercher
01:13:39 dans le... Parce que le budget se présente, alors c'est un peu technique,
01:13:41 mais par mission budgétaire, il faut aller chercher
01:13:43 dans le swing. Ça n'avait pas
01:13:45 sauté aux yeux dans l'examen des précédents budgets.
01:13:47 Donc, ça saute pas aux yeux,
01:13:49 c'est bien caché. Il a fallu une commission d'enquête
01:13:51 pour aller les chiffrer, préciser.
01:13:53 - Et voilà, pour "Makine c'est heureux",
01:13:55 "Makine sont cachés". Merci
01:13:57 Philippe Quiré. - Merci à vous. - Merci beaucoup
01:13:59 Philippe Quiré d'avoir été avec nous. Je rappelle ce livre qui sort
01:14:01 le 19 septembre, la semaine prochaine, en librairie.
01:14:03 49.3 47.1 40
01:14:05 Contre-pouvoirs, danger, les citoyens
01:14:07 au secours de l'Assemblée nationale.
01:14:09 C'est aux éditions. Max Milot, vous