Avec Pierre Oliver, Maire les républicains du 2eme arrondissement de Lyon - Fanny Nusbaum, docteur en psychologie et chercheur associé en psychologie et neurosciences à l'université de Lyon, autrice de “L'art de l'excellence : En finir avec la dictature des humanistes” aux éditions Alizio.
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00:00:00 [Musique]
00:00:02 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:00:04 [Musique]
00:00:06 Nous sommes en guerre.
00:00:06 Nous allons donc provoquer l'effondrement de l'économie russe.
00:00:10 Ah, ça va me coûter combien ?
00:00:11 Nous vivons, et cela pas simplement depuis cet été, ces dernières années,
00:00:15 la fin de ce qui pouvait apparaître comme une abondance.
00:00:17 Nous sommes dans une guerre hybride.
00:00:18 Vous ne comprenez pas, maintenant vous circulez tous, s'il vous plaît.
00:00:21 Bonne soirée à tous, désolé pour la démocratie.
00:00:23 Ah, il y a une casserole là.
00:00:25 On va pouvoir les enlever madame.
00:00:27 Pourquoi on va enlever les casseroles s'il vous plaît ?
00:00:29 C'est une raison.
00:00:30 [Musique]
00:00:32 Eh bien là, ce ne sera plus des casseroles aujourd'hui.
00:00:34 Bonjour, bonjour auditeurs, auditrices, résistants, résistantes de Sud Radio.
00:00:39 Non, non, non, non, on va parler d'éco-sexualité, de botanique jubilatoire.
00:00:45 Et ça se passe à Lyon.
00:00:46 À Lyon, oui absolument, vous allez voir des expériences d'un nouveau genre,
00:00:51 subventionnées par la mairie de Lyon et par Grégory Doucet.
00:00:55 C'est très intéressant et on va avoir le maire républicain du deuxième arrondissement,
00:01:00 Pierre-Olivier Maire, qui va commenter ce show.
00:01:05 Oui, on peut dire que c'est un show, je ne sais pas comment il faut l'écrire,
00:01:08 mais c'est un véritable show.
00:01:10 Et puis, on va parler de l'hommage rendu dimanche par la ville d'Annecy,
00:01:16 sur les bords du lac d'Annecy, un rassemblement citoyen.
00:01:19 Oui, oui, non, non, non, il n'y avait pas de lumière, il n'y avait pas de bougie,
00:01:23 il n'y avait pas d'imagine John Lennon, mais très intéressant aussi.
00:01:27 Voilà comment on répond à la violence, c'est très bien.
00:01:29 On va parler d'éoliennes, bien sûr.
00:01:32 On va parler de tout cela, vous savez, tout ce qui nous intéresse,
00:01:35 toutes nos casseroles, mais aussi de bruit d'amour.
00:01:37 Et on va recevoir le docteur Fanny Nussbaum, pour un livre,
00:01:42 alors vraiment qui dérange, mais dans le très bon sens du terme,
00:01:46 en finir avec la dictature des humanistes.
00:01:49 Oui, l'art de l'excellence, mais quelle excellence ?
00:01:52 Eh bien, vous allez voir, ce n'est pas piquer des hannetons,
00:01:55 et ça va vous piquer, mais dans le très bon sens du terme, tout de suite.
00:01:59 Eh oui, Carlos, eh oui, ça revient l'été, c'est bientôt,
00:02:08 tout nu et tout bronzé, c'est vraiment bien.
00:02:10 Mais il y a d'autres occasions où l'on nous demande d'être nu,
00:02:15 et peut-être pas bronzé, mais en tout cas, c'est pour la bonne cause.
00:02:19 Mais quelle cause ? Eh bien, la cause de l'éco-sexualité,
00:02:25 botanique jubilatoire, subvention 1500 euros,
00:02:29 et demandée par la majorité écologiste de Lyon, de la ville de Lyon,
00:02:33 en faveur de la compagnie artistique Lundi Grand Prêt.
00:02:37 Alors, qu'est-ce qu'ils veulent, Lundi Grand Prêt ?
00:02:40 Eh bien, écoutez, voilà, c'est formidable.
00:02:43 L'an passé, à Saint-Fonds, cette compagnie lyonnaise a présenté une performance,
00:02:48 et elle l'a détaillée, alors imaginez un peu, voilà, un parc,
00:02:52 il y a les parents, des enfants, etc.
00:02:54 Et puis des acteurs, des "performers", comme on dit, qui font des performances,
00:02:59 et qui sont complètement nus, mais pourquoi pas ?
00:03:02 Mais alors, il faut voir ce qu'ils font.
00:03:04 Alors écoutez, voilà ce qu'il faut faire.
00:03:07 "Laissez-vous tenter par la caresse douce et tournissante de l'ortie,
00:03:11 ouvrez vos cœurs aux moustiques,
00:03:14 aimez l'odeur âcre de la boue sur la peau transpirante,
00:03:19 désirez la membrane froide et visqueuse des lobries et des limaces",
00:03:25 c'est-à-dire qu'ils se frottent tous nus là-dessus,
00:03:27 "dévorez les herbes amères, embrassez le processus de décomposition,
00:03:32 embrassez la terre encore une fois, embrassez-vous, embrassez, embrassez, embrassez".
00:03:38 Voilà, c'est intéressant, c'est un peu au grain,
00:03:41 mais alors l'intéressant, c'est comment s'appelait cette performance.
00:03:45 Et là, j'ai compris.
00:03:47 J'ai compris le but politique de toute une partie de militants, etc.
00:03:51 Ça s'appelait "devenir l'arve".
00:03:54 Voilà, en fait, leur but, leur...
00:03:58 vraiment leur... allez, je dirais leur souhait le plus grand, leur prière,
00:04:02 c'est que la France devienne l'arve.
00:04:04 Et oui, pourquoi pas devenir l'arve.
00:04:06 Alors effectivement, Pierre-Olivier Maire, bonjour.
00:04:09 - Bonjour.
00:04:10 - Vous êtes maire républicain du 2e arrondissement de Lyon.
00:04:14 Alors cette espèce, on a vu tout sur les réseaux sociaux, les images
00:04:18 de ces gens qui se frottaient comme ça,
00:04:21 dans l'herbe, dans les buissons, etc., devant un public divers et varié.
00:04:27 Mais en fait, je ne comprends pas, c'est pourquoi ça ?
00:04:31 C'est pourquoi on subventionne ça ? Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:04:34 - Ah ben, pour être tout à fait transparent avec vous, André Bercoff,
00:04:38 j'étais moi-même surpris quand j'ai découvert cette subvention
00:04:41 en épluchant les différentes délibérations du Conseil municipal à venir à Lyon.
00:04:46 Et en regardant un petit peu dans le détail, ce que nous avons pu constater,
00:04:50 c'est que la ville de Lyon diminuait, voire divisait par deux ou par trois
00:04:55 les subventions à une quarantaine d'acteurs de la ville plutôt historique.
00:04:59 Je peux vous donner un exemple.
00:05:01 Dans le centre-ville de Lyon, on a un orgue magnifique classé avec une association.
00:05:05 Cette association, qui joue de la musique autour de cet orgue,
00:05:08 voit sa subvention divisée quasiment par deux.
00:05:12 Et dans le même temps, c'est pour donner à ce type d'association,
00:05:15 comme l'Indie Grand Pré, qui fait la promotion d'artistes,
00:05:18 si je peux appeler cela comme ça, qui dansent nus au milieu des fleurs,
00:05:22 dans des jardins, le tout, quand on regarde les vidéos
00:05:26 qui ont été publiées sur Internet, sous les yeux ébahis de mineurs,
00:05:30 et en jardinant avec des sextoys.
00:05:32 Et je trouve ça particulièrement choquant qu'une collectivité comme la ville de Lyon
00:05:36 se permette d'allouer du financement public.
00:05:39 C'est-à-dire qu'il y a, en fait, des suppressions de subventions à des acteurs historiques
00:05:44 pour le donner à une culture idéologique.
00:05:46 Et donc, c'est du rééquilibrage idéologique wokiste,
00:05:50 et ça, nous, nous le condamnons parfaitement.
00:05:52 - Oui, et je signale que la DRAC aussi apporte sa contribution à cette association.
00:05:57 Mais ce qui est tout à fait étonnant,
00:06:00 enfin, voilà, les dizaines vendus,
00:06:03 mais vous savez, moi, ce qui m'a frappé, je ne sais pas ce que vous en pensez,
00:06:06 mais l'homme politique que vous êtes, monsieur le maire,
00:06:09 c'est quand même, ça s'appelle devenir larve.
00:06:12 C'est vraiment un programme, ça, c'est un programme d'amélioration, d'idéologie,
00:06:17 je ne sais pas, chacun choisit, mais enfin, j'avoue que j'ai été assez frappé par cela.
00:06:22 - Moi aussi, et il faut reconnaître que dans cette période
00:06:26 où je pense que tout le monde a besoin de s'ouvrir sur la culture,
00:06:29 sur le monde de l'art, on a besoin, évidemment, d'aider les différents artistes.
00:06:34 Le problème, c'est qu'on vient déshabiller des associations
00:06:37 qui oeuvrent depuis une vingtaine d'années pour financer, je dirais,
00:06:42 des hurlues berlues qui font passer ça pour de la création artistique,
00:06:47 alors qu'en réalité, on le voit bien, il y a surtout une nouvelle vision de la société,
00:06:51 une volonté de déconstruction d'un certain nombre d'élus aujourd'hui.
00:06:57 Et je pense que malheureusement, on devrait avoir une création artistique large,
00:07:01 mais qui ne tombe pas dans l'obscénité, comme le fait cette association.
00:07:05 - Oui, et puis il y a quelque chose quand même que je rappelle toujours,
00:07:08 et je crois que vous serez d'accord, écoutez, qu'ils fassent ce qu'ils veulent,
00:07:12 oui ils veulent, mais enfin, peut-être pas devant des gens qui seraient un peu ébahis,
00:07:16 et puis les subventions, c'est ce que vous dites.
00:07:18 Je rappelle simplement qu'ils vendaient des tisanes, ces artistes,
00:07:22 enfin, appelons-les artistes, je dis quand même,
00:07:25 musculation, yoga, je t'aime,
00:07:28 ou l'anti-douleur écrit avec le A des anarchistes,
00:07:31 qui représente une femme frappant sur un policier.
00:07:33 Tout ça, très bien, au nom de la liberté d'expression,
00:07:36 mais encore une fois, et vous l'avez justement souligné,
00:07:40 qui subventionne quoi ? Après tout, ce sont les Lyonnais,
00:07:44 c'est la population lyonnaise,
00:07:46 on pourrait peut-être leur demander leur avis, je ne sais pas ce que vous en pensez.
00:07:50 - Là où je suis d'accord avec vous, c'est qu'il y a deux points.
00:07:52 Le premier, c'est quand même que la ville de Lyon vient d'augmenter les impôts massivement,
00:07:56 comme l'a fait par exemple la mairie de Paris,
00:07:58 c'est près de 50 millions d'euros d'impôts en plus pour l'année 2023.
00:08:02 - Par rapport à l'année 2022, vous voulez dire 50 millions en plus par rapport à l'année 2022 ?
00:08:06 - Exactement, et alors le deuxième discours qui est paradoxal de la part des écologistes à la ville de Lyon,
00:08:12 c'est que ça fait quasiment un an qu'on les entend s'époumonner
00:08:16 sur les décisions de la région Auvergne-Rhône-Alpes,
00:08:18 qui a décidé de rééquilibrer les subventions,
00:08:21 pour que les territoires ruraux aient aussi accès à la culture.
00:08:24 C'est-à-dire qu'il y a eu des baisses de subventions dans les grandes métropoles de la région,
00:08:28 pour que le Cantal, l'Ardèche, l'Allier puissent avoir accès aussi à des festivals
00:08:33 et à un certain nombre d'acteurs culturels.
00:08:35 Et donc là, qu'est-ce que nous n'avons pas entendu à cette époque-là,
00:08:39 avec le maire qui saisissait la ministre de la Culture pour leur demander des comptes,
00:08:44 et en réalité quelques semaines plus tard, on se rend compte que les mêmes individus
00:08:47 qui donnaient des leçons de morale à la planète entière,
00:08:50 se retrouvent là pour le coup à couper des vivres à un certain nombre d'associations,
00:08:54 et alors le tout pas pour un rééquilibrage géographique et territorial,
00:08:58 mais pour un rééquilibrage totalement idéologiste ou hawkiste,
00:09:02 au profit d'associations qui défendent les mêmes valeurs qu'eux.
00:09:04 Et ça, moi je trouve particulièrement choquant, que ce soit nos augmentations d'impôts,
00:09:08 qui financent, et les coupes budgétaires évidemment, qui financent ce type de création.
00:09:13 - Oui, c'est tout à fait, vous savez, c'est ce qu'on appelle l'indignation à géométrie très variable.
00:09:18 - Exactement. - Effectivement, et les 10 points de mesure, comme vous disent,
00:09:21 on baisse 37 subventions au profit d'associations diverses, vous avez cité l'orgue, etc.
00:09:27 Et c'est tout à fait... Et dites-moi, est-ce que vous avez des...
00:09:32 Vous allez protester, est-ce qu'il y a des gens qui ont protesté, il y a eu quand même des réactions, ou pas ?
00:09:37 - C'est-à-dire que la vidéo que j'ai eu l'occasion de partager hier,
00:09:41 a eu quand même un certain écho, puisqu'il y a un million et demi de personnes qui l'ont regardée.
00:09:46 En parallèle, depuis ce matin, c'est vrai que nous on a un certain nombre de gens, moi,
00:09:50 qui m'ont appelé à la mairie en me disant "mais c'est totalement ridicule que notre argent serve à ce type d'association,
00:09:57 on voit pas notre quotidien s'améliorer, les problèmes de sécurité explosent à Lyon,
00:10:01 et la ville de Lyon n'a rien de mieux à faire que de financer avec nos impôts des associations militantes".
00:10:07 Et à quelque part, c'est toujours agaçant pour ces personnes qui payent de l'impôt,
00:10:11 qui attendent un service public en face, qui, dans cette période que l'on connaît,
00:10:15 en ont de moins en moins, je pense que c'est pas qu'à Lyon, c'est vrai sur tout le territoire, malheureusement.
00:10:20 Et de voir, finalement, que certaines personnes profitent comme cela de l'argent public,
00:10:25 c'est frustrant, et on se dit qu'il pourrait être utilisé à meilleure action.
00:10:29 - Oui, en tout cas, c'est intéressant de voir ces choix de Grigouine,
00:10:34 ou de sa municipalité, enfin de son conseil, de la majorité de son conseil,
00:10:39 et c'est quand même très très très...
00:10:42 C'est assez préoccupant, on peut dire, quand même.
00:10:46 Même si, alors c'est intéressant, je termine là-dessus,
00:10:49 monsieur le maire, Pierre Olivier,
00:10:51 ce qu'a Nathalie Bérat-Gilbert, qui est l'adjointe à la culture de la ville de Lyon,
00:10:57 évidemment, elle dit "c'est sorti du contexte",
00:11:00 "les enfants présents étaient accompagnés, les parents savaient quel spectacle ils allaient voir,
00:11:04 ce n'est pas dans l'espace public et pas destiné au grand public,
00:11:09 pourtant c'est dans un espace public, si ma vision est bonne."
00:11:12 - Bah écoutez, en tout cas, ce qui est certain, c'est que les spectacles
00:11:16 qui ont lieu actuellement au subsistance dans le premier arrondissement,
00:11:19 le sont dans un équipement qui est largement, voire exclusivement,
00:11:23 financé par les collectivités comme la métropole de Lyon,
00:11:28 la ville de Lyon, qui sont les deux écologistes,
00:11:31 et en fait, il y a actuellement des représentations de cette troupe.
00:11:36 Donc je dirais que quoi qu'il arrive, ils continuent ces prestations.
00:11:40 Alors, les vidéos que nous avons vues avec des enfants,
00:11:42 je pense que c'était pour le coup un cas isolé,
00:11:46 c'est comme ça que se défend l'association,
00:11:48 et j'ose espérer que dans ce lieu commun que sont les subsistances,
00:11:51 nous n'avons pas de telles représentations devant des enfants,
00:11:54 en tout cas, j'espère que ce n'est pas le cas,
00:11:57 et si tel est le cas, il faudra évidemment saisir les bonnes personnes pour qu'elles interviennent.
00:12:02 - Mais Pierre-Olivier, vous ne croyez pas que nous sommes peut-être un peu grêcheux ?
00:12:05 Vous n'aimez pas, vous, l'odeur acre de la bousse, votre peau transpirante ?
00:12:09 Vous ne désirez pas la membrane froide et visqueuse des lombriques et des limaces ?
00:12:13 On n'est peut-être, oui, on n'est pas dans le vent, quoi.
00:12:17 - Ah non, ça je vous avoue, André Vercoff,
00:12:21 que chacun a ses plaisirs, en tout cas, ce ne sont pas les miens,
00:12:25 et en tout cas, j'espère vraiment que tout le monde va revenir à la raison,
00:12:29 et si on devait finir sur une note positive, moi je proposerais au maire de Lyon
00:12:33 d'annuler cette subvention pour que tout rentre dans l'ordre.
00:12:36 - Écoutez, tout à fait, et ne pas oublier cette phrase magnifique de Gustave Thibon,
00:12:42 "Être dans le vent, c'est une ambition de feuille morte". Merci, monsieur le maire.
00:12:46 - Merci à vous, bonne journée.
00:12:48 - Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, les perles du jour.
00:12:52 - Oui, magnifique chanson que me chantait ma mère, d'ailleurs.
00:12:56 "Je vous aime, parlez-moi d'amour". Alors vous me dites, c'est où, ça ?
00:13:01 C'est dans un cabaret, effectivement, ce sont les vieilles chansons françaises, magnifiques,
00:13:06 et tout ça. Non, non, pas du tout, pas du tout. C'était pas un cabaret.
00:13:09 C'était un rassemblement citoyen sur les bords du lac d'Annecy,
00:13:14 avec la présence du maire François Astorg, signe fort d'union et de solidarité.
00:13:19 Une limée Annecy, Annecy, oui, oui, Annecy, Annecy, vous savez,
00:13:24 où, voilà, où Youssouf à 118 ans, Manuel à 62 ans,
00:13:29 quatre enfants de 2 ans, 3 ans, 22 mois,
00:13:34 heureusement, ils ne sont pas morts, ils ont été poignardés,
00:13:38 à part, à répétition, par on ne sait pas encore qui exactement,
00:13:43 on le saura, j'espère, bientôt, cette espèce de drame sanglant,
00:13:47 et j'ai peur de dire qu'il vient quotidien, mais on se demande vraiment s'il ne devient pas quotidien.
00:13:52 Et ben voilà, qu'est-ce qu'on fait ? Alors, effectivement, pour une fois,
00:13:56 il n'y a pas eu de marche blanche, de bougies, de fleurs, de bisounours,
00:14:00 mais quand même, c'était très bisounours.
00:14:03 Alors, randonnée à relais autour du lac, voilà, les officiels, les gendarmes et les pompiers,
00:14:10 et puis la petite boîte à musique, tournant la manivelle de son poti-crincrin,
00:14:15 elle a entonné "parlez-moi d'amour", et je regardais la vidéo,
00:14:21 et je regardais des gendarmes, effectivement, se mordant les lèvres,
00:14:25 et je dirais simplement quelque chose, c'est très bien de chanter "parlez-moi d'amour",
00:14:31 mais c'est ça la réponse, c'est ça la réponse,
00:14:34 quand il y a des violences, quasiment quotidiennes, je le disais,
00:14:38 c'est "on va parler d'amour, on va tendre combien de joue-gauche,
00:14:43 on va tendre combien de quoi, est-ce qu'un jour, il y aura ce qu'on appelle une réponse,
00:14:49 en forme de sanction, est-ce que les QTF ne seront que des invitations ridicules
00:14:55 à quitter le territoire français, et jamais d'obligation à quitter le territoire français,
00:15:00 est-ce que ça va continuer à ce qu'un ministre nous dise "il n'y a pas de violence ou d'insécurité",
00:15:05 il y a un sentiment de violence et d'insécurité, évidemment,
00:15:09 les trois bébés, les autres, évidemment, c'est un sentiment d'insécurité,
00:15:14 et tel ou tel qui s'interpose et qui se fait fracasser,
00:15:18 et bien c'est un sentiment d'insécurité, mais c'est quoi ça, mais franchement c'est quoi,
00:15:24 c'est quoi cette mascarade, c'est quoi ce rassemblement citoyen,
00:15:29 c'est quoi la France, et je pense au programme de lundi Grand Pré à Lyon,
00:15:37 c'est la performance appelée "Devenir l'Arve", et ça s'inscrit,
00:15:42 je le pense vraiment, c'est mon avis personnel, mais je le dis,
00:15:46 ça s'inscrit dans une espèce d'intention, voilà, voulez-vous vraiment que la France devienne l'Arve,
00:15:52 et bien dites-le nous, auditeurs de Sud Radio, dites-le nous, les résistants, dites-le nous, ce que vous en pensez.
00:15:58 Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:16:01 Oui Brassens, le vent fripon qui doit prendre garde à Jupon,
00:16:04 mais c'est pas le vent fripon dont on va parler aujourd'hui, c'est le vent des éoliennes,
00:16:08 et oui, devant les éoliennes, parce que vous savez, c'est la grande bagarre,
00:16:13 entre les gens qui disent "énergie renouvelable, terminez le reste, le pétrole, le nucléaire,
00:16:19 les énergies fossiles, tout ça, allez à la poubelle de l'histoire, c'est fini",
00:16:24 et d'autres qui ne sont pas d'accord, en tout cas, celle qui est tout à fait d'accord,
00:16:28 c'est Catherine MacGregor, directrice générale de ENGIE,
00:16:32 elle était à l'émission "Quotidien", et voici ce qu'elle disait.
00:16:37 C'est devenu un gros mot, mais vous dites que l'éolien et le solaire représenteront à terme 90% de notre production d'énergie ?
00:16:45 Oui, alors donc il faut effectivement absolument accélérer massivement les énergies renouvelables,
00:16:51 y compris l'éolien, mais il faut qu'on change ça.
00:16:54 De quoi ?
00:16:55 Il faut qu'on change le fait que l'éolien...
00:16:56 L'éolien ou le côté populaire ?
00:16:58 Le côté populaire.
00:16:59 Il faut qu'on arrive à faire aimer l'éolien à nos concitoyens, c'est très important,
00:17:03 parce que sans l'éolien, on ne va pas y arriver.
00:17:06 Voilà, sans l'éolien, on ne va pas y arriver, il faut aimer l'éolien, il faut que le peuple change,
00:17:13 le peuple ne sait pas ce qu'il veut, le peuple est dégaré, comme d'habitude,
00:17:16 si on ne peut pas changer de peuple, c'est embêtant, ce serait le mieux de changer de peuple,
00:17:20 mais on va changer leur vision.
00:17:22 Alors, vous voyez, Fabien Bouglet, bonjour.
00:17:25 - Bonjour André Bercoff.
00:17:26 - Alors, Fabien Bouglet, je ne le rappellerai pas, on vous a reçu à plusieurs reprises et toujours,
00:17:32 auteur du "Nucléaire, les vérités cachées" et auteur de "Éolien, la face noire de la transition écologique".
00:17:37 Alors, vous voyez ce que dit Catherine MacGregor, directrice générale d'INGI,
00:17:41 elle dit "il faut aimer l'éolien et le solaire", et ce peuple, il est dans 90%,
00:17:47 ce sera éolien et solaire, il faut s'y faire.
00:17:50 Qu'est-ce que vous avez à répondre ?
00:17:51 - Alors, j'ai beaucoup été intéressé par cette séquence d'INGI,
00:17:57 puisque je l'ai vue et je l'ai diffusée sur mon compte Twitter,
00:18:00 et c'est très intéressant parce qu'elle dit qu'il faut multiplier par 6 les renouvelables,
00:18:04 donc pour elle, renouvelables, c'est éolien et solaire.
00:18:07 Alors, je voudrais dire à madame MacGregor, qui veut multiplier les éoliennes
00:18:10 pour répondre à cette crise énergétique, comment fait-on quand on a multiplié par 6 les éoliennes,
00:18:17 le jour où il n'y a pas de vent et le jour où il n'y a pas de soleil ?
00:18:20 Parce que c'est bien gentil de multiplier les éoliennes et les panneaux solaires,
00:18:24 mais comme c'est hiver, où il y a eu des périodes de grand froid,
00:18:28 et quand il y a des périodes de grand froid, il y a un besoin d'électricité considérable,
00:18:31 et c'est le moment où les éoliennes ne tournent plus,
00:18:34 et la nuit, c'est le moment où le solaire ne marche plus,
00:18:36 comment fait-on ? Eh bien, on utilise le gaz de Poutine,
00:18:40 et comme on ne peut plus utiliser le gaz de Poutine,
00:18:42 eh bien, en réalité, on utilise le gaz de schiste polluant,
00:18:45 et ce que madame MacGregor ne dit pas,
00:18:47 c'est qu'elle fait avec les éoliennes du greenwashing,
00:18:50 mais surtout, elle s'assure, le business de la vente du gaz de schiste américain,
00:18:55 en Europe, c'est ça derrière le...
00:18:58 - Il faut bien googler, qui coûte très cher le gaz de schiste américain, il faut le rappeler.
00:19:03 - Et en plus, qui coûte très cher, 400 milliards d'euros à l'Europe,
00:19:07 la facture de gaz, puisqu'on a fait la guerre,
00:19:10 et les sanctions de Poutine, ça a été de supprimer le gaz,
00:19:14 la facture de gaz a coûté 120 milliards d'euros l'année dernière,
00:19:19 enfin, en 2021, et en 2022, elle a coûté 400 milliards d'euros à l'Europe,
00:19:24 voilà le résultat.
00:19:25 Développer les éoliennes, c'est développer le gaz,
00:19:28 et d'ailleurs, ça a été dit partout.
00:19:30 Alors, c'est très intéressant, parce qu'en réalité,
00:19:33 on le voit, il y a dans cette émission quelque chose de fascinant,
00:19:38 c'est le changement de vision de Yann Barthez.
00:19:43 Il dit que les éoliennes, c'est un gros mot,
00:19:45 il dit qu'il n'y a pas d'acceptabilité,
00:19:47 et son collaborateur plus tard va dire que les éoliennes sont intermittentes.
00:19:51 On voit bien que d'un point de vue médiatique,
00:19:53 il y a une prise de conscience, et moi, je salue la qualité professionnelle
00:19:57 de Yann Barthez, pour une fois, sur le sujet de l'éolien.
00:20:01 Et on voit, Madame MacLegor, grand grand difficulté.
00:20:04 - Oui, mais il n'a pas contredit Catherine MacLegor, si ?
00:20:06 - Ah, il a fait des petits signes, j'ai bien écouté,
00:20:09 il était assez sceptique, avec beaucoup d'éoliennes très désastreuses derrière.
00:20:13 - Mais NJ, ils défendent leur bout de gras, c'est ça, Catherine MacLegor ?
00:20:18 - Ils défendent le vent du gaz sur le long terme, en réalité.
00:20:21 En fait, ce qu'il faut bien comprendre, et alors c'est très passionnant,
00:20:24 parce que Madame MacLegor parle des cigognes,
00:20:26 après avec un détrémolo dans la voix,
00:20:28 alors il s'avère que je suis à la défense en face de la tour NJ,
00:20:31 donc c'est assez drôle, et Madame MacLegor dit dans l'émission,
00:20:34 "Oh, vous savez, on a bagué des cigognes."
00:20:36 Bah ouais, mais sauf qu'on va dire que les éoliennes, c'est le premier hachoir
00:20:40 à cigognes protégés, à Milan Royale.
00:20:43 En réalité, NJ détruit son image de marque, aujourd'hui.
00:20:47 En soutenant l'éolien, elle détruit son image de marque de société vertueuse.
00:20:54 Qu'elle s'occupe du gaz, mais qu'elle arrête d'empoisonner,
00:20:58 de polluer la France avec ses éoliennes dont personne ne veut.
00:21:02 - Alors donc, Fabien Bouclet, quand vous croyez que le programme de Catherine MacLegor et d'autres,
00:21:09 il faut changer, alors vous pensez qu'ils ne réussiront pas à changer la vision populaire
00:21:16 sur l'éolien et le solaire, et pourtant, Dieu sait, s'il y a eu des campagnes,
00:21:23 il continue à y avoir des campagnes de persuasion.
00:21:27 - C'est-à-dire qu'en fait, depuis 3-4 ans, depuis la sortie de mon livre "Éolienne, la Fassoire,
00:21:31 la transition écologique", le film "Du rêve aux réalités" de Charles Timon,
00:21:37 il y a une prise de conscience de ce que les éoliennes égalent pollution,
00:21:44 du fait de leur intermittence, et aussi du fait de leur grande destruction.
00:21:49 Et en fait, l'image de marque de l'éolien est en train de vraiment se dégrader considérablement
00:21:55 comme un symbole de cette pollution.
00:21:57 - On le voit parce que l'Allemagne, qui a 30 000 éoliennes, c'est-à-dire à peu près
00:22:01 3 fois plus d'éoliennes que la France, et bien comme elle est sortie du nucléaire le 15 avril,
00:22:06 et bien depuis, on sait que l'Allemagne émet 15 fois plus de gaz à effet de serre que la France,
00:22:10 qui a encore son nucléaire.
00:22:12 Et donc en fait, si vous voulez, des groupes comme ENGIE n'ont pas intérêt
00:22:15 à ce qu'on développe notre nucléaire.
00:22:17 Alors elle fait des communiqués de presse que j'ai lues, en disant
00:22:20 "le gouvernement mène une mauvaise politique", bien non, le gouvernement, je le dis,
00:22:24 mène une bonne politique dans le domaine nucléaire.
00:22:26 Il faut relancer le nucléaire, c'est notre atout de force.
00:22:28 - Et bien écoutez, Fabien Bouglet, vous êtes un esprit, effectivement, contestataire.
00:22:34 Je dirais à Catherine Magrégor qu'il faudra vous amener en camp de rééducation.
00:22:39 Je pense que ENGIE va faire ce qu'il faut.
00:22:43 - En tout cas, ils vont avoir beaucoup de mal à développer l'éolien en France,
00:22:47 parce que je pense qu'il y a une prise de conscience, et politique, et médiatique.
00:22:50 - C'est clair. Merci, merci Fabien Bouglet.
00:22:52 - Merci André Bercoff.
00:22:53 - Tout de suite, le face-à-face d'André Bercoff avec Fanny Nussbaum, docteur en psychologie
00:22:58 et chercheur associé en psychologie et neurosciences à l'Université de Lyon.
00:23:02 On la reçoit pour son livre "L'art de l'excellence", en finir avec "La dictature des humanistes"
00:23:07 aux éditions Alizio. On se retrouve après les informations, à tout de suite sur Sud Radio.
00:23:11 - Ici Sud Radio.
00:23:15 Les Français parlent au français.
00:23:20 Les carottes sont cuites.
00:23:25 Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:23:28 - Abaya, Abaya. Non, non, je ne parle pas de la ville de Brésil.
00:23:33 Il ne s'agit pas de Baya de Salvador, mais de le Baya.
00:23:36 La Baya, vous savez, on a parlé du Nicabe, et là la Baya,
00:23:41 est-ce que la Baya porte certaines jeunes filles ? Est-ce que c'est caractère religieux ou pas ?
00:23:48 Eh bien, Pape Ndiaye, notre ministre de l'Education nationale que le monde entier nous envie,
00:23:54 en a parlé au Sénat il y a quelques jours. Écoutez.
00:23:58 - Sud Radio Bercoff dans tous ses états.
00:24:01 - Oui, oui, mon temps, je m'en fous, je m'en fous, je m'en fous, mais c'est un peu facile ça quand même.
00:24:05 Eh bien, pas tellement. Parce qu'on a interrogé Pape Ndiaye, c'était le 7 juin dernier,
00:24:12 dans la salle des conférences, sorti au Sénat, là, il est revenu, là, il s'était allé à l'école,
00:24:18 on a parlé depuis longtemps, et il a dit des choses, et il a dit, et ça m'a rappelé à moi,
00:24:25 quelques souvenirs très précis. Écoutez ce qu'a dit Pape Ndiaye.
00:24:30 - Quant au phénomène des abayas, qui d'ailleurs en baisse pour le mois de mai,
00:24:34 -30%, mais ce sont des variations saisonnières, si je puis dire,
00:24:39 -il est très clairement concerné par la circulaire du mois de novembre,
00:24:45 -nous n'allons pas éditer un catalogue de centaines de pages avec des formes de manches ou de couleurs,
00:24:52 -on ne s'en sortirait pas d'un point de vue juridique.
00:24:55 -Effectivement, l'appréciation du caractère religieux ou pas, ce sont les chefs d'établissement qui doivent l'apporter,
00:25:02 -nous les formons pour cela, nous avons aussi les équipes Valeurs de la République qui peuvent les aider,
00:25:07 -c'est plus de 600 personnes à l'échelle du pays, et qui peuvent répondre soit au téléphone, soit se déplacer.
00:25:14 -Mais voilà, on est sauvés, on est sauvés. Mais qui dit qu'à la France il y a des problèmes de laïcité ou de violence ?
00:25:20 -On a l'équipe des Valeurs de la République, mais ils sont là, ils sont là, c'est des bataillons extraordinaires qui sont prêts à tout.
00:25:27 -Mais ce qui est très frappant dans cette histoire, c'est quand Pape Ndiaye dit,
00:25:31 -bon écoutez, l'appréciation du caractère religieux ou pas, ce sont les chefs d'établissement qui doivent l'apporter.
00:25:39 -Ca veut dire quoi ? Ca veut dire que je botte en touche, et que je refile la patate chaude aux principaux, aux chefs d'établissement.
00:25:49 -Et bien ça m'a rappelé quelque chose, je vais vous dire, en l'étant de sud-radio.
00:25:52 -Ca m'a rappelé un certain jour de septembre 1989, oui ça ne me rajeunit pas, il y a plus de 30 ans.
00:26:01 -Et bien c'est la première fois que la France se divisait pour le port du foulard à l'école.
00:26:06 -Et c'était trois jeunes filles scolarisées au collège Gabriel-Aves de Creil dans l'Oise, c'était à Creil.
00:26:13 -Fatima, Leila, Samira, voilà, elles portaient un foulard et elles refusaient le retirer.
00:26:19 -Alors au nom de la législative, elles ont été reconduites, et ça a fait une affaire qui a embrasé la France entière, polémique,
00:26:25 -Et suite à ça il y a eu un certain nombre de lois, on ne va pas détailler ça ici.
00:26:29 -Mais ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est que le principal du collège à l'époque, M. Chevière, je crois si mes souvenirs sont bons,
00:26:38 -S'était retourné en disant "mais que dois-je faire ?" et s'est retourné vers qui ?
00:26:42 -Evidemment, de façon logique, au ministre de l'éducation nationale de l'époque. Et c'était qui le ministre de l'éducation nationale de l'époque ?
00:26:49 -C'était un certain Lionel Jospin. Et qu'a fait Lionel Jospin ?
00:26:54 -Il a fait cette merveilleuse figure politique qui s'appelle "Beauté en touche". Il a envoyé ça au conseil d'Etat.
00:27:00 -Et le conseil d'Etat a dit, comme a dit d'ailleurs Lionel Jospin, exactement ce que dit plus de 30 ans après,
00:27:11 -Pape Ndiaye, ce sont les chefs d'établissement qui doivent l'apporter.
00:27:16 -Ça veut dire "débrouillez-vous les gars, nous vous comprenez, il y a trop de problèmes avec ça, l'islamisme, tout ça, intégrisme, on peut pas rentrer là dedans, débrouillez-vous".
00:27:25 -Et est arrivé ce qui est arrivé, et 30 ans après, voilà, ça continue encore et encore. C'est magnifique.
00:27:32 -Vous voyez, on a des politiques, c'est vraiment intéressant, qui prennent leurs responsabilités, qui ont de la colonne vertébrale, qui ont du courage.
00:27:39 -Non, non, non, non, il vaut mieux s'occuper de l'éducation sexuelle des enfants, c'est tellement plus important.
00:27:45 -Surtout entre 3 et 6 ans, c'est fondamental, etc. Voilà.
00:27:49 -Eh bien, voilà, le reste, écoutez, débrouillez-vous, la baïa c'est bien ou pas, je ne sais pas.
00:27:56 -En tout cas, c'est pas mon problème.
00:27:59 -Ah bon ? C'est le problème de qui ?
00:28:01 -Alors, si ce n'est pas le problème du politique et des princes qui nous gouvernent ?
00:28:06 -Sud Radio Bercoff, dans tous ses états, le face à face.
00:28:11 -Le face à face d'André Bercoff avec Fanny Nussbaum, docteur en psychologie, pour son livre "L'art de l'excellence, en finir avec la dictature des humanistes", aux éditions Alizio.
00:28:21 -Bonjour Fanny Nussbaum.
00:28:22 -Bonjour Lécien.
00:28:23 -Alors, Fanny Nussbaum, c'est vrai que j'ai reçu "L'art de l'excellence, en finir", c'est sur tout ça, avec la dictature des humanistes.
00:28:33 Et vous, alors, c'est pas les 10 commandements, vous êtes beaucoup plus ambitieuse que ça.
00:28:37 Vous, c'est 40 commandements pour agir avec grandeur.
00:28:41 Mais alors, ce qui m'intéresse, et puis je rappelle quand même, vous êtes docteur en psychologie et vous êtes chercheur en neurosciences, vous avez écrit "Les philocognitifs",
00:28:50 vous avez beaucoup parlé à l'époque, "Le secret des performants", et alors ça, je n'ai pas vu votre conférence spectacle, "Les secrets de l'intelligence et de la performance",
00:28:58 ça doit être tout à fait intéressant, parce que, ce qui est très bien dans votre livre, et qui est vraiment très encourageant, et qui va à l'encontre des idées reçues,
00:29:07 c'est que vous ne parlez pas de l'égalité par le bas, vous ne parlez pas d'arraser tout le monde, d'être dans les mêmes...
00:29:15 Non, vous parlez l'intelligence, l'ambition, se détacher, foncer, l'effort, etc.
00:29:22 Mais dites-moi, vous êtes dangereusement rétrograde.
00:29:25 Oui, c'est vrai qu'on me le dit souvent, que je suis dangereuse et rétrograde, et ça me fait très plaisir quand on me dit ça.
00:29:34 Alors c'est quoi ? En fait, je voudrais que vous expliquiez, c'est un livre vraiment que je recommande, parce que c'est un livre, justement, vous dites voilà,
00:29:42 c'est, vous savez, devenir l'arve des chorégraphes de Lyon, alors voilà, nous on est sécurité, paix et bonheur.
00:29:50 En fait, c'est vrai que tout, aujourd'hui, depuis en tout cas 40 ans ou des décennies, on nous apprend surtout à rester dans le landau.
00:29:57 Voilà, votre biberon, on va vous le donner, mais vous vous occupez de rien. C'est un peu ça, contre ça que vous vous mobilisez.
00:30:06 Oui, c'est ça, tout à fait, c'est contre ça et contre l'idée de l'intelligence du raisonnement.
00:30:13 Disons, cette idée que l'on est quelqu'un de bien, que quand on pense, quand on réfléchit, et pas quand on agit, quand on est dans son instinct.
00:30:26 Il faut quand même penser et réfléchir.
00:30:28 Il faut penser et réfléchir, mais pas quand on doit agir et y aller.
00:30:33 Or, aujourd'hui, on se complaît dans la pensée et surtout on se complaît dans une pensée victimaire, dans une pensée qui est celle de "je suis quelqu'un de bien quand je suis vulnérable"
00:30:45 et on réfléchit surtout à comment c'est bien d'être vulnérable.
00:30:49 La concurrence victimaire, l'ambition victimaire.
00:30:52 C'est ça.
00:30:53 Mais, à votre avis, ça vient d'où ?
00:30:55 Ça vient d'où, cette espèce de doxa ?
00:30:59 Mon analyse, mon observation, c'est que ça vient de Jésus.
00:31:08 Je crois qu'en fait, on a avec Jésus, pour la première fois, alors je ne parle pas de religion, je parle seulement de l'aspect historique et de ce que nous apporte Jésus.
00:31:18 En fait, Jésus nous apporte cette idée qu'on est quelqu'un de bien quand on est vulnérable, quand on est pauvre, quand on est quelqu'un du bas.
00:31:30 Et avec Jésus, on apprend pour la première fois à en être fier, à être vraiment fier de faire partie des humbles.
00:31:38 Et je crois qu'aujourd'hui, on est au paroxysme de ça.
00:31:42 C'est devenu vraiment une forme de snobisme, de faire partie des humbles, d'être dans cette idée de fragilité vraiment affirmée.
00:31:53 Oui, alors justement, corrigez-moi si je me trompe, mais il y a beaucoup de gens extrêmement ou ultra riches et tout ça, qui adoptent des postures d'humilité.
00:32:02 C'est une posture.
00:32:03 Exactement.
00:32:04 Je ne crois pas dans l'humilité comme aujourd'hui, comme étant quelque chose de vrai, d'authentique.
00:32:09 L'humilité d'aujourd'hui, c'est de dire "mais non, j'ai pas fait grand chose".
00:32:14 L'humilité d'autrefois, je ne sais pas à quoi on pourrait dire autrefois, mais en tout cas, l'humilité, c'est aller vers son humus.
00:32:20 L'humilité d'autrefois, ou celle en tout cas dont je me revendique, c'est "j'ai pas fait grand chose par rapport à ce que je pourrais faire".
00:32:26 Parce que, en tant que moi-même, je pourrais faire encore mieux que ça, et je vais travailler à vous le montrer.
00:32:32 D'accord, mais on va en parler tout de suite après cette petite pause, parce qu'effectivement, où doit se situer le curseur ?
00:32:40 Le curseur intellectuel, mental, moral ? On en parle tout de suite.
00:32:44 Et vous le savez, chers auditeurs, vous avez la parole sur Sud Radio, dans le face-à-face d'André Bercoff, au 0826 300 300,
00:32:51 pour interpeller Fanny Husbaud, mais son livre "L'art de l'excellence", en finir avec "La dictature des humanistes", 0826 300 300.
00:32:58 A tout de suite sur Sud Radio.
00:33:01 Ici Sud Radio.
00:33:03 Les Français parlent au français.
00:33:08 Je n'aime pas la blanquette de veau. Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:33:14 Sud Radio Bercoff, dans tous ses états.
00:33:17 "L'art de l'excellence", en finir avec "La dictature des humanistes", docteur Fanny Husbaum.
00:33:24 Et effectivement, vous êtes bien placée pour en parler, en étant chercheur en neurosciences, en étant docteur en psychologie,
00:33:32 mais surtout, pendant la pause, et hors micro, vous m'avez dit "à mon avis, ça vient du fait que la masculinité, ce qu'on appelle la masculinité,
00:33:45 a complètement rendu les armes, en tout cas, tout se passe comme si elle devait rendre les armes, et c'était le triomphe de tout le reste."
00:33:53 Oui, en fait, je crois qu'on a perdu le masculin.
00:33:56 Mais même nous, les femmes, je crois qu'on est dans une ère du féminin, où tous les codes d'aujourd'hui sont des codes féminins.
00:34:04 Par exemple, quand vous dites "on a perdu le masculin", c'est quoi le masculin, à ce moment-là ?
00:34:09 Le masculin, tout ce qui représente le masculin, c'est d'abord l'action, l'instinct, le courage dont vous parliez,
00:34:17 c'est le fait de prendre les armes, d'être quelqu'un qui est à l'initiative de beaucoup de choses, qui n'a pas peur,
00:34:28 et qui, alors là je pense qu'on va hurler en disant que les femmes n'ont pas peur non plus, mais le féminin...
00:34:34 Oui, je vais vous dire "mais là, elles prennent les armes, elles sont soldats, elles font des tas de choses..."
00:34:38 Oui, c'est ça, mais ce qui est aujourd'hui vraiment très à la mode, très tendance, c'est une communication féminine,
00:34:45 ou de l'ordre du féminin, chez les hommes comme chez les femmes.
00:34:48 On est quelqu'un de bien quand on ne crie pas, on est quelqu'un de bien...
00:34:51 Un homme bien, c'est un homme hypersensible, c'est pas quelqu'un qui tape du poing sur la table, ça c'était autrefois.
00:34:57 À l'école, ce sont les garçons, je crois qu'il y a vraiment une grosse injustice par rapport aux garçons à l'école,
00:35:06 parce que les garçons, ce sont eux qui ont le plus d'heures de colle, le plus de punition en général, pourquoi ?
00:35:13 Parce qu'ils se comportent comme des garçons, et ils arrivent chez moi dans mon cabinet...
00:35:16 - Parce qu'ils font du bruit, etc. - C'est ça, et on va parler de troubles du comportement très rapidement.
00:35:22 - Et ils arrivent chez vous, alors vous dites, c'est-à-dire qu'on les... pour les calmer...
00:35:27 - Et oui, c'est ça, parce qu'ils sont pas sages, ils sont pas académiques,
00:35:33 et on sait pourtant, il y a plein de statistiques qui nous disent que ce ne sont pas les premiers de classe qui performent plus tard.
00:35:43 Ceux qui performent davantage, ce sont souvent beaucoup plus des hommes, on le sait, on s'en plaint justement suffisamment...
00:35:49 - Un peu les rebelles, on peut dire les non-conformistes...
00:35:51 - Ceux qui ne sont pas académiques, qui réussissent davantage, ceux qui arrivent à trouver le système D,
00:35:57 donc c'est un comportement beaucoup plus agressif par rapport à la vie.
00:36:02 Mais ce comportement-là, aujourd'hui, il doit être tu.
00:36:04 Et moi, en tant que psy, souvent quand je mets en avant ce comportement instinctif, animal, d'être...
00:36:12 et je parle de l'intelligence comme étant un état, comme étant un état qu'on doit trouver,
00:36:16 cet état où on doit être corps à corps avec la vie, avec l'environnement, être plein d'audace, de courage,
00:36:22 et on me dit "mais en tant que psy, tu peux pas dire ça, c'est pas possible !"
00:36:25 Et les commentaires sur les réseaux sociaux, quand ils sont...
00:36:28 alors il y en a plein qui sont soulagés, contents d'entendre ça, surtout de la part d'une psy,
00:36:32 mais il y a plein de commentaires qui me disent "mais vous êtes dangereuse, mais vous voulez la loi de la jungle..."
00:36:38 - Et cette espèce de culture de, justement, attention...
00:36:44 en fait, c'est un peu la culture d'un non-violence, c'est un peu ça.
00:36:48 Alors on cite Gandhi, qu'on ne l'ait pas dit, Gandhi était admirable,
00:36:51 mais enfin la non-violence, justement, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:36:54 - Je voudrais que vous commentiez ceci, on en a parlé là, il y a une demi-heure,
00:36:58 et vraiment votre livre est fourni d'exemples, mais celui-là, il s'est passé il y a trois jours,
00:37:02 vous savez quand il y a eu ce qu'il y a eu, terrifiant,
00:37:06 ce témigrant syrien, enfin, qui a poignardé des enfants à l'ANSI,
00:37:11 puis pas seulement des enfants, etc.,
00:37:13 il y a eu un rassemblement citoyen sur le bord de l'ANSI,
00:37:16 et il y avait cette image surréaliste d'une femme chantant "parlez-moi d'amour, redites-moi des choses tendres,
00:37:23 votre beau discours, mon cœur n'est pas là de l'entendre".
00:37:26 C'était ça la réponse à ce qui s'était passé.
00:37:30 Mais c'est quoi, ça traduit quoi, ça, Fanny Nussbaum ?
00:37:33 - Ça traduit, à mon sens, une immense hypocrisie.
00:37:36 En fait, on est tellement dans cette idée que quelqu'un de bien,
00:37:41 c'est quelqu'un qui ne fait pas la guerre,
00:37:43 que tous les comportements belliqueux qu'on devrait utiliser,
00:37:49 on parle beaucoup de la bienveillance, par exemple,
00:37:52 il faut être bienveillant, en fait, non, il ne faut pas être bienveillant,
00:37:55 il ne faut pas non plus être malveillant.
00:37:57 - Il faut être bienveillant avec les bienveillants, et peut-être pas avec les malveillants.
00:38:00 - Exactement, il faut être bienveillant avec ceux à qui on veut vraiment du bien,
00:38:05 et puis malveillant quand on doit se défendre, quand on doit lutter,
00:38:10 pourtant lutter et se défendre, comme dirait Kipling.
00:38:13 Voilà, il faut être juste avec ce qu'on a,
00:38:17 je dis, être pour la paix, en général, c'est complètement stupide,
00:38:22 il faut être pour la paix quand c'est...
00:38:25 et c'est comme de dire, en fait, je ne vais utiliser la communication non-violente,
00:38:30 c'est comme de dire, je ne vais utiliser que ma petite cuillère pour tous les repas,
00:38:34 quoi que j'ai dans mon assiette,
00:38:36 si je dois piquer dans de la viande, non, je vais utiliser ma petite cuillère,
00:38:40 parce que c'est bien.
00:38:41 De parler de communication non-violente, de mettre en avant les soft skills,
00:38:45 la communication non-violente, tout ce qui, pour moi, est très bien,
00:38:48 c'est très bien d'être doué sur le plan émotionnel,
00:38:51 et de communiquer de la meilleure façon qui soit,
00:38:54 mais la communication non-violente systématique,
00:38:57 finalement, je crois qu'il n'y a rien de plus violent,
00:39:00 en fait, parce qu'on sent, quand vous appelez quelqu'un dans un standard téléphonique,
00:39:05 que vous avez un problème, qu'il n'arrive pas à vous résoudre votre problème,
00:39:08 et que vous montez en régime, et que vous avez la personne en face de vous
00:39:11 qui utilise ces trucs de communication non-violente,
00:39:14 en disant "j'entends bien, madame, ce que vous dites,
00:39:17 je suis vraiment désolée pour vous",
00:39:19 et moi j'ai envie de dire "mais t'es pas désolée, je le sens que t'es pas désolée,
00:39:22 ne me dis pas que t'es désolée,
00:39:24 parce que t'en as complètement rien à faire de ce que je te raconte,
00:39:27 et que c'est pas ton problème,
00:39:29 donc ne me dis pas ça si ça n'est pas congruent avec ce que tu ressens",
00:39:32 et en fait, je crois que ça nous fait violence,
00:39:34 on n'en peut plus de changer les hommes avec des géraniums,
00:39:38 ou parler moins d'amour, en fait,
00:39:41 on n'en peut plus parce qu'on sent l'hypocrisie,
00:39:44 on sent qu'il y a un besoin, Nietzsche parle de volonté de puissance,
00:39:47 on a tous cette volonté de puissance,
00:39:49 cette volonté d'être quelqu'un d'important, d'être vu,
00:39:52 d'être reconnu, bien sûr,
00:39:55 et de montrer le meilleur de soi-même,
00:39:57 et on nous dit "non, surtout, ne montre pas le meilleur de toi-même,
00:40:00 et je vais te répondre par des petites fleurs",
00:40:03 et il y a quelque chose de violent en ça,
00:40:06 où on va se planquer derrière de la guimauve.
00:40:10 - Oui, mais justement, Fanny Duzebau,
00:40:13 que répondez-vous à ceux qui vous disent "attendez, oui, très bien,
00:40:16 mais quand on voit le paysage mondial,
00:40:19 la guerre a pas très loin,
00:40:22 l'Europe de l'Est actuellement,
00:40:24 sans parler de tout ce qu'il y a eu, l'Irak, la Libye, etc.,
00:40:27 quand on voit les problèmes d'identité,
00:40:30 les problèmes d'ethnies, les problèmes intégristes,
00:40:33 les partitions, même, on parle de la France,
00:40:36 et on dit "l'archipel français, la partition,
00:40:39 le grand remplacement, etc."
00:40:42 Donc, on est quand même dans des situations conflictuelles,
00:40:45 féroces, auxquelles vous dites "mais on dit,
00:40:48 attention, là-dessus, soyez bienveillants,
00:40:51 et laissez passer", c'est ça, un peu ?
00:40:54 - Mais oui, c'est tout à fait ça, en fait, et plus on laisse passer,
00:40:57 vous l'avez très bien dit tout à l'heure,
00:41:00 plus on est laxiste, et plus on laisse passer,
00:41:03 comme dans l'éducation avec un enfant,
00:41:06 on donne le terrain pour se prendre
00:41:09 de la violence soi-même, donc comme avec un enfant,
00:41:12 on fait, quand on est un parent,
00:41:15 c'est pas agréable, mais on dit "non",
00:41:18 enfin bon, là, j'enfonce des portes ouvertes,
00:41:21 mais on dit "non", on dit "ah non, moi, tu me parles pas comme ça, c'est pas possible",
00:41:24 etc., etc., mais aujourd'hui, on ne veut pas faire ça,
00:41:27 au nom de faire du bien à l'enfant,
00:41:30 ne pas lui faire violence, et à nos enfants,
00:41:33 à nos enfants de la République, on leur dit en permanence
00:41:36 "c'est pas bien ce que tu as fait",
00:41:39 "oh là là, c'est pas bien", tu vois, moi, je vais juste
00:41:42 te montrer l'exemple que je suis quelqu'un qui est vraiment
00:41:45 très bon, très gentil, etc., et en montrant l'exemple,
00:41:48 on ne donne qu'envie
00:41:51 d'aller plus loin dans cette escalade de violence.
00:41:54 - Et c'est très intéressant parce qu'au fond,
00:41:57 l'impression de votre livre, et on parlera aussi de la vie quotidienne,
00:42:00 puisque vous donnez des conseils de vie quotidienne aussi,
00:42:03 mais on a l'impression que c'est un miroir tendu, mais plutôt vers l'Occident
00:42:06 que le reste du monde, parce que le reste du monde, on n'a pas l'impression
00:42:09 que c'est la même chose, je peux me tromper. - Je crois, en fait,
00:42:12 je pense, pour dire du bien de nous,
00:42:15 que nous sommes, nous, Français,
00:42:18 et le bassin méditerranéen plus largement,
00:42:21 nous sommes, à mon sens, la plus grande
00:42:24 puissance philosophique qui ait jamais existé.
00:42:27 Nous avons cette force-là.
00:42:30 Or, nous l'utilisons très mal.
00:42:33 En fait, je crois que la plupart du temps,
00:42:36 ce sont nos idées qui vont à l'étranger.
00:42:39 Aujourd'hui, les États-Unis commencent à...
00:42:42 Alors, bien sûr, le wokisme, on dit que ça vient des États-Unis,
00:42:45 mais je crois que ça vient des États-Unis par nous,
00:42:48 que c'est nous, d'abord, qui avons insufflé cette idée d'être bon avec tout le monde,
00:42:51 d'être la communication non-violente, etc.
00:42:54 Et, en fait, nous donnons
00:42:57 les mauvais signaux,
00:43:00 nous transmettons une philosophie malade,
00:43:03 alors que c'est nous qui avons le grand pouvoir philosophique.
00:43:06 Et le monde nous écoute, le monde nous regarde,
00:43:09 et je crois qu'on peut en faire autre chose de cette philosophie extraordinaire.
00:43:12 - Oui, et en fait, c'est une autre chose, et ils nous regardent de moins en moins,
00:43:15 parce que, justement, peut-être, on transmet ça. - Tout à fait.
00:43:18 - Il y a beaucoup de choses à dire sur la dédolarisation et la partition du monde.
00:43:21 On en parle tout de suite après cette petite pause,
00:43:24 et ensuite avec les auditeurs de Sud Radio.
00:43:27 - Restez bien avec nous, on se retrouve tout de suite avec Fanny Nussbaum pour son livre
00:43:30 "L'art de l'excellence", en finir avec "La dictature des humanistes",
00:43:33 et vous avez la parole au 0 826 300 300 pour participer à l'émission.
00:43:36 0 826 300 300, à tout de suite sur Sud Radio.
00:43:39 Ici Sud Radio.
00:43:42 Ici Sud Radio.
00:43:45 Les Français parlent au français.
00:43:48 Les carottes sont cuites.
00:43:51 Les carottes sont cuites.
00:43:54 Sud Radio Bercov, dans tous ses états.
00:43:57 - Et le docteur Fanny Nussbaum parle à nos neurones, et c'est pas triste,
00:44:00 effectivement, "L'art de l'excellence", en finir avec "La dictature des humanistes".
00:44:03 Mais dites-moi, Fanny Nussbaum, en vous lisant,
00:44:06 je dis, bon, c'est très passionnant, et c'est vrai que vous allez à contre-courant,
00:44:09 et c'est très bien d'aller, en l'occurrence, à contre-courant,
00:44:12 mais est-ce que vous ne parlez pas, surtout pour les gens
00:44:15 qui sont quand même, soit des génies,
00:44:18 soit des gens exceptionnels, et tout ça,
00:44:21 est-ce qu'il est donné à tout le monde d'être exceptionnel ?
00:44:24 Parce que vous citez, évidemment, vous citez Dali, vous citez Rimbaud,
00:44:27 vous citez Cioran, enfin, encore que Cioran,
00:44:30 de l'inconvénient d'être né, c'est autre chose, enfin, vous citez Nietzsche, bien sûr,
00:44:33 mais au fond, on a envie de vous dire,
00:44:36 quelque part, oui, mais écoutez,
00:44:39 est-ce que c'est une morale, alors que vous prêchez une morale de la minorité,
00:44:42 est-ce que la majorité peut être touchée par ça ?
00:44:45 Vous vous dites non absolument,
00:44:48 beaucoup de gens peuvent être touchés par ça, c'est ça que vous transmettez,
00:44:51 en tout cas. - Oui, je crois que tout le monde
00:44:54 ne peut pas être exceptionnel, vous avez raison, c'est évident,
00:44:57 en revanche, tout le monde peut,
00:45:00 et même, à mon sens, a le devoir,
00:45:03 d'extraire le meilleur de ce qu'il a,
00:45:06 dans les tripes. Je crois qu'on a tous
00:45:09 une capacité de mieux. - Et vous pensez qu'on les empêche d'extraire
00:45:12 le meilleur de ce qu'ils ont ? - Oui, je crois que
00:45:15 ce contexte, cet environnement,
00:45:18 cet écosystème, comme on dit aujourd'hui,
00:45:21 qui est dans cette bienveillance forcée,
00:45:24 humanisme forcé, etc.,
00:45:27 force les gens à s'auto-censurer, et les
00:45:30 force à ne jamais vouloir montrer
00:45:33 qu'ils veulent être les plus grands, les plus beaux, les plus forts.
00:45:36 On ne peut pas, aujourd'hui, mettre en avant
00:45:39 ce que j'appelle l'état d'intelligence, ou se mettre en état d'intelligence
00:45:42 ou de performance. Ça n'est plus possible pour
00:45:45 l'immense majorité d'entre nous, sauf ceux
00:45:48 qui vont être un peu
00:45:51 hors normes. - Il y en a,
00:45:54 tous les jours, il y a des gens qui sortent, effectivement,
00:45:57 du lot, comme on dit. - C'est ça, mais
00:46:00 je me souviens, et j'en ai parlé dans le livre, d'une conversation
00:46:03 que j'avais eue avec un groupe de personnes, où la
00:46:06 question, c'était, est-ce qu'il faut
00:46:09 être torturé pour être un artiste ?
00:46:12 Et je m'étais laissée aller à citer
00:46:15 Léonard de Vinci et Picasso, qui n'étaient pas, à mon sens,
00:46:18 particulièrement torturés, et qui étaient des artistes à peu près
00:46:21 corrects. Et là, qu'est-ce que j'avais pas dit
00:46:24 en citant Picasso ? Parce que Picasso
00:46:27 était un goujat prétentieux,
00:46:30 misogyne, etc.
00:46:33 Et voilà, donc aujourd'hui,
00:46:36 en fait, on peut admirer des gens
00:46:39 quand ils sont exceptionnels, mais seulement s'ils sont exceptionnels
00:46:42 et gentils. Et donc, c'est comme ça
00:46:45 qu'on va revoir l'histoire, en disant, tel auteur,
00:46:48 tel artiste... - On le voit tous les jours.
00:46:51 - On le voit tous les jours, il peut... On lui demande d'être
00:46:54 exceptionnel, et on l'adoube parce qu'il est exceptionnel,
00:46:57 et après on va fouiller dans ses placards et on dit "ah mais non,
00:47:00 c'était pas un gentil..." - Oui, c'est toute l'histoire de...
00:47:03 Attendez, de Léonard de Vinci à J.K. Rowling, même, je vais dire,
00:47:06 pour parler de Harry Potter. C'est-à-dire,
00:47:09 elle dit qu'il y a un homme et un homme, et une femme et une femme,
00:47:12 elle est absolument boycottée, y compris sur les 20 ans de Harry Potter.
00:47:15 - C'est incroyable, incroyable, alors que cette femme
00:47:18 apporte quelque chose au monde conséquent. Elle fait rêver des gens,
00:47:21 enfin, voilà, elle a
00:47:24 porté sa pierre à l'édifice, comme on dirait.
00:47:27 Elle a contribué à la grandeur de l'humain. Et pour moi,
00:47:30 j'ai beaucoup plus d'estime pour des gens qui contribuent à la grandeur
00:47:33 de l'humain, et je m'en fiche de ce qu'ils pensent,
00:47:36 et je dis, parmi les commandements
00:47:39 de ce livre, je dis "ayez des amis racistes".
00:47:42 Parce que, en fait...
00:47:45 - Comment des amis racistes ? - Mais comment donc ? - Mais vous êtes racistes, alors !
00:47:48 - Eh bien non ! Et c'est ça, et en fait je n'aurais même pas
00:47:51 à répondre à cette question, je n'aurais même pas
00:47:54 à devoir me justifier sur le fait que je sois raciste ou non.
00:47:57 Il se trouve que je ne le suis pas, et que ça fait du bien de le dire
00:48:00 quand même. Mais je pense que
00:48:03 quand on choisit
00:48:06 ses amis en fonction
00:48:09 du type de pensée qu'ils ont, alors
00:48:12 on ne peut pas, on nous rebat les oreilles avec cette idée d'acceptation
00:48:15 de la différence. Alors il y a des...
00:48:18 dans les entreprises, il y a des gens qui sont spécialisés dans la diversité,
00:48:21 accueillir la diversité, etc. - En fait c'est la fausse diversité.
00:48:24 - Mais oui ! Et quand il y a quelqu'un qui est différent de soi,
00:48:27 et qui dit, en général, ce ne sont pas toujours des abrutis,
00:48:30 il y a des abrutis parmi les racistes, mais il y a aussi des abrutis parmi les non-racistes.
00:48:33 Mais quand vous pouvez avoir en face de vous quelqu'un
00:48:36 qui est raciste, et qui va vous dire
00:48:39 "pour telle et telle raison, parce que je pense que tel peuple
00:48:42 nous fait du mal pour telle et telle raison", tant que c'est cohérent,
00:48:45 vous pouvez être d'accord ou pas d'accord, je ne vois pas pourquoi
00:48:48 cette personne-là ne serait pas mon amie.
00:48:51 Et je me fiche de son casier de judiciaire
00:48:54 quand j'ai envie d'avoir un ami, j'ai envie d'avoir
00:48:57 quelqu'un qui soit intéressant, qui soit exceptionnel.
00:49:00 Et le reste, c'est la justice qui s'en occupe, c'est pas mon problème à moi.
00:49:03 - Oui, il y a des lois pour ça. - Mais oui !
00:49:06 - Et vous savez, Fanny Nussbaum, que vous prononcez des paroles extrêmement
00:49:09 sulfureuses, c'est grave. - Ah oui. - Ce que vous faites, c'est grave.
00:49:12 - Et pour revenir à ça, en fait, dans votre livre, ce qui est intéressant
00:49:15 c'est que vous luttez contre les safe space. C'est-à-dire qu'il y a des gens
00:49:18 qui veulent faire du monde entier, vous savez ce que les Américains appellent
00:49:21 le safe space, l'espace. Et je ne suis qu'avec des gens qui sont d'accord
00:49:24 avec moi. Surtout pas de conflits, surtout pas d'histoires,
00:49:27 surtout pas d'altercations. C'est un peu ça.
00:49:30 - Mais oui, parce que...
00:49:33 On est quelqu'un de bien quand on est pacifique.
00:49:36 Quand on se présente de façon pacifique.
00:49:39 Aujourd'hui, c'est une grosse insulte de dire de quelqu'un
00:49:42 qu'il est clivant. Moi, j'adore qu'on me dise que je suis clivante,
00:49:45 qu'on aime, on n'aime pas ce que je suis, ce que je dis.
00:49:48 Je trouve qu'il n'y a rien de plus merveilleux, parce que
00:49:51 j'ai de la personnalité. Quand on dit de quelqu'un qu'il a de la personnalité,
00:49:54 c'est plutôt chouette. Donc,
00:49:57 je n'ai pas envie de la tiédeur, je n'ai pas envie de m'entourer
00:50:00 de gens qui sont
00:50:03 employés de bureaux, sages, qui font... Et d'ailleurs,
00:50:06 quand vous regardez, peut-être que vous regardez comme moi
00:50:09 des séries, des films, etc.,
00:50:12 les séries qui vous intéressent, ça va être Game of Thrones, par exemple.
00:50:15 Et dans Game of Thrones, qu'est-ce qui se passe ?
00:50:18 Il n'y a pas un épisode sans son petit meurtre, son petit viol,
00:50:21 même son petit inceste.
00:50:24 - Toutes les grands oeuvres. Enfin, je veux dire, Game of Thrones,
00:50:27 Shakespeare, c'est quoi ? Qu'est-ce qu'il y a dans Shakespeare ?
00:50:30 - Bien sûr, exactement.
00:50:33 - Il y a souvent inceste, souvent
00:50:36 guerre. Et c'est ça
00:50:39 qui nous fait rêver. Pourquoi ça nous fait rêver ?
00:50:42 Est-ce qu'on devrait l'interdire parce que ça nous donne le mauvais exemple ? Game of Thrones,
00:50:45 par exemple ? C'est terrible, en fait,
00:50:48 cette dictature-là de la pensée,
00:50:51 de la bien-pensance,
00:50:54 ce que j'appelle moi l'humanisme. Mais c'est un autre humanisme
00:50:57 que celui qui me plaît à moi. C'est pas l'humanisme
00:51:00 dans les sens où on étudiait ses humanités pour rendre l'homme plus digne.
00:51:03 Aujourd'hui, l'humanisme, et depuis Diderot et d'Alembert,
00:51:06 depuis le dictionnaire de Diderot et d'Alembert,
00:51:09 pour la première fois, l'humaniste s'est devenu quelqu'un
00:51:12 qui aimait l'homme, juste tel qu'il était. Il n'avait pas besoin
00:51:15 d'être plus... On aime l'homme.
00:51:18 Il n'y a plus de dimension d'honneur. - Donc ça vient des lumières ?
00:51:21 - Je crois que oui. Je crois qu'en fait...
00:51:24 Je vais être encore provocatrice en disant ça, mais je crois
00:51:27 que les lumières sont une
00:51:30 recustomisation de la chrétienté.
00:51:33 En fait, souvent, ils étaient
00:51:36 très laïcs, et c'est eux qui ont parlé
00:51:39 de la laïcité avant tout le monde.
00:51:42 Mais je pense qu'en fait, c'est cette idée
00:51:45 de la pensée reine, déjà, le raisonnement,
00:51:48 et puis, comme dit Sauron, penser, c'est être en retrait.
00:51:51 Donc on se retire du monde, on est quelqu'un de bien sage,
00:51:54 bien gentil, je me retire pour penser,
00:51:57 et j'aime l'homme, j'aime l'homme pour ce qu'il est, point.
00:52:00 - En fait, c'est intéressant, parce qu'il y a deux mots qui se rejoignent
00:52:03 avec une lettre de différence, c'est "penser"
00:52:06 et "penser", P-A-N-S-E-R. - Mais oui, et certes.
00:52:09 - Les vaches pensent, et certains philosophes pensent.
00:52:12 Mais ils pensent comme des vaches.
00:52:15 C'est un peu ça. - Magnifique. - C'est un peu ça. On va peut-être
00:52:18 recevoir quelques auditeurs, Lucien ?
00:52:21 - Il continue de nous appeler au 0826 300 300,
00:52:24 on a la chance de commencer avec Marc de Béziers.
00:52:27 Bonjour Marc. - Bonjour Marc. - Oui, bonjour
00:52:30 M. Bercoff, bonjour Madame docteur.
00:52:33 - Bonjour Marc. - Merci pour, à nouveau,
00:52:36 cette émission, c'est toujours un régal.
00:52:39 - Merci. - Je vais faire, j'ai déjà eu l'occasion
00:52:42 de prendre la parole plusieurs fois dans votre émission, mais je vais essayer de faire court
00:52:45 parce que chaque fois, je me perds dans beaucoup d'idées
00:52:48 qui me plaisent énormément. - Allez-y, faites court, mais je suis sûr
00:52:51 que vous serez bon en faisant court aussi, Marc.
00:52:54 Merci. - Alors, du coup,
00:52:57 juste rebondir sur une question. Lorsque le docteur dit
00:53:00 qu'on est dans un environnement féminin
00:53:03 et donc, à ce titre, reçu de la virilité et plein d'autres choses,
00:53:06 peut-être tout simplement une question,
00:53:09 est-ce que c'est vrai partout, ou est-ce que
00:53:12 c'est uniquement vrai à Paris et dans les métropoles ?
00:53:15 Parce que moi, qui suis un urbain, qui ai vécu dans des métropoles,
00:53:18 maintenant, je suis en ville secondaire, et je me rends compte
00:53:21 que ce n'est pas forcément la même tendance.
00:53:24 Donc voilà, cette simple question. - Bonne question, oui.
00:53:27 - Oui, très bonne question, et évidemment,
00:53:30 là, on parle de grandes idées,
00:53:33 et ça mérite de la nuance, donc vous avez raison,
00:53:36 je pense que ce n'est pas, en tout cas, aussi fort
00:53:39 que dans les environnements urbains, mais je crois que ça gagne
00:53:42 beaucoup de terrain, et que le fait
00:53:45 que cette idée-là,
00:53:48 que le féminin ait gagné,
00:53:51 cette idée-là soit arrivée
00:53:54 aux Etats-Unis, je crois que c'est un signal
00:53:57 fort de danger. - Est-ce que c'est pas l'Occident,
00:54:00 quand même ? Je reviens, je vous avais posé la question, je crois que
00:54:03 on va en parler, mais je crois que l'Occident, enfin, il y a une phase
00:54:06 occidentale actuellement qui est très très très forte là-dessus.
00:54:09 - On accueille Emmanuel de PESAC,
00:54:12 bonjour Emmanuel. - Bonjour Emmanuel. - Bonjour André, bonjour à toute
00:54:15 l'équipe et à votre invité. Je voulais juste mettre
00:54:18 le point sur autre chose, enfin sur la même chose en fait, puisque je crois que
00:54:21 ça arrange le système d'avoir plutôt des gens qui sont dociles, parce qu'en définitive
00:54:24 c'est ce qu'on obtient. Je vais vous
00:54:27 citer juste un exemple, parce que ça s'étend à beaucoup plus de choses.
00:54:30 Un père de famille qui s'est défendu tout seul, qui a retenu son
00:54:33 agresseur sur les deux, a pris plus cher en
00:54:36 justice que ses agresseurs eux-mêmes. - C'est ça, le cambrioleur,
00:54:39 oui, il s'était fait cambrioler, il a retenu un des
00:54:42 cambrioleurs et il a été puni plus que le cambrioleur.
00:54:45 - Et pour séquestration, ce qui est quand même absolument génial.
00:54:48 Donc voilà, en fait on est en train de détruire toutes les barrières qui font que
00:54:51 parce que ceux qu'on nous importe avec l'Europe, je peux vous garantir que ces valeurs-là, c'est pas du tout
00:54:54 les leurs. Donc j'imagine que la confrontation sera
00:54:57 certainement un peu plus coriace. Et je suis pas sûr que ça marche dans
00:55:00 les anciennes Saddanies ou ailleurs, sans faire aucun
00:55:03 privage de quoi que ce soit. Mais je doute que ça puisse être
00:55:06 transmis de la même manière. Je vous embête pas plus et je vous
00:55:09 remercie encore pour m'avoir pris. - Non, non, pas du tout. Merci Emmanuel. Mais ça traduit
00:55:12 que ça fasse une bombe. Ça c'est important. Vous voyez, quelqu'un,
00:55:15 on voit quelqu'un qui arrive chez nous qui essaie de cambrioler,
00:55:18 si on peut, on va essayer de réagir. Enfin, en tout cas, un certain
00:55:21 nombre. Eh ben, on se fait sanctionner plus
00:55:24 que les gens qui sont entrés chez nous. - Mais oui, je crois
00:55:27 qu'il y a une culture... - C'est quoi, c'est une idéologie ?
00:55:30 - Oui, je crois, pour moi, je l'appelle une religion,
00:55:33 l'humanisme. Et je pense
00:55:36 que c'est cette culture de tendre l'autre joue.
00:55:39 On ne répond pas à la violence par la violence.
00:55:42 Mes enfants, j'ai un garçon de 20 ans et une fille
00:55:45 de 12 ans qui, elle, est à l'école
00:55:48 et quand elle se fait
00:55:51 parfois embêter, en général tout va bien, mais
00:55:54 un jour, l'année dernière, elle s'était
00:55:57 fait traiter d'un télo et puis...
00:56:00 - Un télo ? Mais quelle injure ! - Mais l'horreur !
00:56:03 Mais un télo, on lui avait dit ça,
00:56:06 "pas sympa, mais toi, de toute façon, t'es une un télo"
00:56:09 et c'était quelqu'un qui l'embêtait assez régulièrement avec ça.
00:56:12 Et je lui ai dit "mets-lui une beigne
00:56:15 à cette fille qui te parle comme ça".
00:56:18 Et bien sûr qu'elle m'avait répondu
00:56:21 "mais non, je vais me faire disputer, je vais me faire coller si ça arrive".
00:56:24 Je lui ai dit "ben écoute, fais-toi coller et puis moi
00:56:27 je serai derrière et je te soutiens. Au pire, tu te fais virer
00:56:30 et si tu te fais virer, ben ce sera comme ça".
00:56:33 Mais aujourd'hui, dès l'enfance, nos enfants, on leur enseigne
00:56:36 ça "ne réponds pas à la violence par la violence", etc.
00:56:39 Donc, encore une fois, c'est comme utiliser sa petite cuillère
00:56:42 pour tous les plats. Il y a des moments où il faut
00:56:45 utiliser la violence, il y a des moments où il faut être vulgaire,
00:56:48 il y a des moments où il faut être élégant, il y a des moments où il faut être bienveillant,
00:56:51 il faut être doux. - Mais ça ne veut pas écarter
00:56:54 d'emblée une conduite sous prétexte que jamais
00:56:57 ça ne peut pas se faire. - Oui, c'est ça. Mais là, il y a vraiment
00:57:00 cette culture qui est très forte, dès l'école.
00:57:03 - Et, comment dirais-je, renforcée par la justice,
00:57:06 par les systèmes, par les institutions.
00:57:09 - Mais oui, on n'est pas quelqu'un de bien.
00:57:12 Je crois que je pourrais même, pour avoir incité ma fille
00:57:15 à taper sur quelqu'un, je pourrais même
00:57:18 recevoir demain une assignation au tribunal.
00:57:21 - Un blâme, un blâme.
00:57:24 - On se retrouve tout de suite sur Sud Radio dans le face-à-face d'André Bercoff
00:57:27 avec Fanny Nussbaum pour son livre "L'art de l'excellence",
00:57:30 en finir avec "La dictature des humanistes". Et vous comptiez nous appeler
00:57:33 au 0826 300 300.
00:57:36 On ira à Limoges voir Benoît à 0826 300 300.
00:57:39 A tout de suite sur Sud Radio.
00:57:42 Sud Radio, Bercoff dans tous ses états.
00:57:46 - Ici Sud Radio.
00:57:49 Les Français parlent au français.
00:57:52 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:57:55 Je n'aime pas la blanquette de veau.
00:57:58 - Sud Radio, Bercoff dans tous ses états.
00:58:01 - Vous êtes bien sur Sud Radio dans le face-à-face d'André Bercoff
00:58:04 avec Fanny Nussbaum pour son livre "L'art de l'excellence",
00:58:07 en finir avec "La dictature des humanistes", aux éditions Alizeau.
00:58:10 Et c'est votre moment de réaction.
00:58:13 Vous avez la parole au 0826 300 300 pour réagir.
00:58:16 Et on va tout de suite à Limoges avec Benoît.
00:58:19 Bonjour Benoît.
00:58:22 - Bonjour. - Bonjour Benoît.
00:58:25 - Bonjour Monsieur Bercoff, bonjour docteur. Je suis ravi d'intervenir.
00:58:28 Je vous félicite pour vos émissions que j'écoute attentivement depuis quelques années déjà.
00:58:31 - Merci.
00:58:34 - J'ai voulu intervenir parce que j'ai beaucoup apprécié ce que disait la docteur.
00:58:37 Moi je suis quelqu'un qui est assez bienveillant je pense,
00:58:40 mais qui apprécie l'esprit critique.
00:58:43 Et je suis assez atterré maintenant par cette société
00:58:46 où justement on ne peut plus rien penser
00:58:49 sans être catégorisé dans une classe raciste, complotiste.
00:58:52 - Merci.
00:58:55 - Et du coup j'avais deux questions qui me viennent à l'esprit.
00:58:58 - Allez-y.
00:59:01 - Pour la docteure S. La première, est-ce que cette façon de catégoriser les gens,
00:59:04 d'essayer d'imposer cette espèce de bien-être
00:59:07 ou d'essayer d'imposer cette espèce de bien-pensance
00:59:10 un peu crade, un petit peu non-objective,
00:59:13 est-ce que c'est pas une façon
00:59:16 de conditionner nos concitoyens
00:59:19 à une acceptabilité
00:59:22 d'une société un peu en dérive,
00:59:25 pas forcément bien réfléchie ?
00:59:28 - D'accord.
00:59:31 - Et la deuxième, c'est que pensez-vous de notre président M. Macron
00:59:34 qui en Chine
00:59:37 appelle l'importance d'un esprit critique
00:59:40 dans une université chinoise, il me semble,
00:59:43 sachant que depuis déjà quelques années,
00:59:46 alors ça date pas de lui, bien avant aussi,
00:59:49 on voit que dès qu'on a un esprit critique,
00:59:52 on est là aussi catégorisé,
00:59:55 catalogué dans des classes, dans des cases
00:59:58 qui ne nous correspondent pas forcément.
01:00:01 - Fanny Nussbaum.
01:00:04 - Je vais répondre par la deuxième question parce que j'ai déjà perdu la première,
01:00:07 je suis désolée, vous la redonnerez s'il vous plaît.
01:00:10 - Allez-y, il redonnera.
01:00:13 - Je ne vais pas vous répondre précisément sur
01:00:16 ce fait-là avec Emmanuel Macron,
01:00:19 mais sur Emmanuel Macron en général et sur les politiques
01:00:22 en général. En fait,
01:00:25 j'ai beaucoup d'admiration pour Emmanuel Macron
01:00:28 et j'ai beaucoup d'admiration pour plein d'hommes politiques
01:00:31 comme Mélenchon, Marine Le Pen, Nicolas Sarkozy,
01:00:34 j'ai vraiment de l'admiration pour ces gens-là
01:00:37 mais parce qu'ils incarnent vraiment ce que je prône,
01:00:40 c'est-à-dire de montrer
01:00:43 le meilleur de soi, peu importe
01:00:46 qu'on soit d'accord ou pas avec eux, mais en tout cas
01:00:49 de se porter haut et d'être
01:00:52 vraiment, de compter dans le monde.
01:00:55 - Juste un mot, mais la dimension d'hypocrisie,
01:00:58 vous ne la voyez pas, vous l'écartez ? - Exactement.
01:01:01 En fait, je pense que
01:01:04 aujourd'hui, être un homme politique,
01:01:07 c'est juste faire une carrière,
01:01:10 c'est-à-dire, comme je ne suis pas la première à le dire,
01:01:13 il n'y a plus d'hommes d'État, vraiment, des gens,
01:01:16 on va parler du général De Gaulle évidemment, mais
01:01:19 il n'y a pas d'hommes d'État aujourd'hui, je pense que
01:01:22 j'ai beaucoup d'admiration pour Emmanuel Macron, mais le fait
01:01:25 qu'il ait choisi cette carrière aujourd'hui
01:01:28 fait qu'il est devenu forcément
01:01:31 une sorte de
01:01:34 penta, et qu'il ne peut pas faire ce qu'il veut faire
01:01:37 et dire ce qu'il veut dire, parce que je pense que c'est
01:01:40 la masse qui gouverne, et donc, je crois que votre première
01:01:43 question me revient, je crois que
01:01:46 il n'y a personne qui est là, il n'y a pas
01:01:49 une personne ou un groupe de personnes qui sont là pour nous faire taire,
01:01:52 il y a seulement la masse,
01:01:55 c'est la masse des gens fragiles, des gens vulnérables
01:01:58 qui se sont coalisés
01:02:01 partout en Occident, et qui
01:02:04 empêchent quelqu'un
01:02:07 d'aller, de jaillir exactement,
01:02:10 très bon terme. Donc, je pense qu'en fait, aujourd'hui,
01:02:13 quand on est un intellectuel, on n'a plus le droit de décocher
01:02:16 des flèches avec sa pensée, et que
01:02:19 Emmanuel Macron, comme beaucoup de politiques, sont
01:02:22 des intellectuels, mais donc, ils ne peuvent pas décocher
01:02:25 de flèches avec leur pensée, et en plus, je pense que
01:02:28 ça n'est pas notre rôle à nous, les intellectuels, et pourtant
01:02:31 la classe politique est truffée d'intellectuels,
01:02:34 nous n'avons rien à faire,
01:02:37 pourtant, Platon disait qu'il fallait que ce soit les philosophes qui
01:02:40 gouvernent, moi je suis complètement à l'opposé de cette idée-là,
01:02:43 je pense qu'il faut que ce soit des chefs d'entreprise qui gouvernent,
01:02:46 il faut que ce soit des combattants qui gouvernent, parce que
01:02:49 ils ont l'instinct, et que nous, les intellos, il faut
01:02:52 qu'on fasse notre boulot d'intellos, je crois que c'est ce que je fais aujourd'hui,
01:02:55 qu'on décoche des flèches avec notre pensée, qu'on soit
01:02:58 libres de pointer, de mettre en lumière
01:03:01 ce qui nous semble aller mal dans la société.
01:03:04 - Oui, il faut faire un boulot d'esprit critique, etc.
01:03:07 Le problème, c'est que,
01:03:10 ce qui fait quand même, on revient à votre livre,
01:03:13 par une autre voie, mais
01:03:16 le problème, c'est le courage, la colonne vertébrale, etc.
01:03:19 - La verticalité, oui.
01:03:22 - Voilà, et en fait, c'est ça qu'on demande aussi à un politique,
01:03:25 pas que ça, évidemment l'esprit de stratégie, etc.
01:03:28 On voit très très bien qui sont aujourd'hui les hommes d'État
01:03:31 ou les femmes d'État qui comptent,
01:03:34 ce sont ceux qui, encore une fois, vous avez raison, on peut être totalement
01:03:37 d'accord avec eux, de Poutine à Xi Jinping, en passant par
01:03:40 Trump et autres, mais qui ont un cap et qui le tiennent.
01:03:43 À ton raison, c'est un autre problème, ça, mais
01:03:46 voilà, et qu'est-ce qui fait, encore une fois,
01:03:49 cette culture, effectivement,
01:03:52 de se dire, on va prendre un cap, on va aller jusqu'au bout.
01:03:55 Vous savez, c'est Churchill qui disait, la différence entre un politique
01:03:58 et un homme d'État, c'est que le politicien
01:04:01 ne pense qu'à sa réélection, et l'homme d'État
01:04:04 pense aux futures générations. - Bien sûr. - Oui, mais qu'est-ce qui fait
01:04:07 la différence, parce que ça,
01:04:10 c'est aux docteurs en neurosciences que je demande ça.
01:04:13 Qu'est-ce qui fait la différence ? - Alors, je pense que
01:04:16 les neurosciences, alors si, peut-être que les neurosciences
01:04:19 peuvent nous répondre par rapport à ça.
01:04:22 Aujourd'hui, ce que beaucoup de
01:04:25 mes confrères, consœurs neuroscientifiques
01:04:28 considèrent comme étant l'intelligence, va avec
01:04:31 un schmurz qui est ici, mais on ne le voit pas,
01:04:34 qui s'appelle
01:04:37 le cortex préfrontal, et une partie
01:04:40 du cortex préfrontal, et qui sert à inhiber.
01:04:43 Inhiber, ça veut dire se contrôler, faire en sorte
01:04:46 que toutes les stimulations qui viennent
01:04:49 de l'extérieur ne nous parviennent pas, ou soient
01:04:52 bloquées à l'entrée, pour qu'on puisse se concentrer,
01:04:55 être dans le raisonnement, dans le rationnel, etc.
01:04:58 Et aujourd'hui, on est dans
01:05:01 une ère où on va beaucoup, beaucoup
01:05:04 chercher l'inhibition. On va dire que si on est
01:05:07 quelqu'un de bien, c'est qu'on est quelqu'un de contrôlé,
01:05:10 d'inhibé, quelqu'un qui va, encore une fois, être dans le
01:05:13 rationnel, se mettre en retrait pour réfléchir, etc.
01:05:16 Ça, c'est beaucoup mis en avant. Et donc, nos hommes politiques,
01:05:19 étant donné qu'aujourd'hui, ce qu'ils souhaitent
01:05:22 probablement avant tout, c'est être réélus,
01:05:25 eh bien, ils vont s'inhiber eux-mêmes pour
01:05:28 faire en sorte que le peuple qui a le pouvoir
01:05:31 le réalise. Donc, s'ils plaisent au peuple
01:05:34 et s'ils se disent "ça va plaire au peuple ce que je vais dire", alors ils le font.
01:05:37 Donc, finalement, c'est le peuple qui a le pouvoir.
01:05:40 Or, celui qui a une colonne vertébrale, il se fiche
01:05:43 un petit peu de ce que pense le peuple. Si lui, il pense que ce qui est bon
01:05:46 pour le peuple, c'est d'aller à gauche, il ira à gauche, et à droite, il ira à droite.
01:05:49 Et donc, il a...
01:05:52 - Le préfrontal, l'ombre.
01:05:55 - Peut-être le cortex préfrontal dorsal latéral.
01:05:58 Celui qui a une colonne vertébrale
01:06:01 ou qui en a, comme on dirait nous vulgairement,
01:06:04 eh bien, il va essayer de moins d'inhiber
01:06:07 et au contraire d'écouter son instinct et de sentir "j'y vais ou j'y vais pas".
01:06:10 - Donc, vous dites, il faudrait qu'il y ait de plus en plus de gens homos comme femmes
01:06:13 qui en ont. - Oui, tout à l'heure. Exactement. - Eh bien, écoutez, je vais vous dire,
01:06:16 c'est un livre qui fait du bien.
01:06:19 C'est un livre qui fait du bien parce que justement,
01:06:22 il va contre-courant et il dit des choses quand même et rappelle
01:06:25 à certaines choses qu'on a tendance à oublier et que la doxa
01:06:28 nous amène à oublier. Merci, Fanny Nussbaum.
01:06:31 - Merci André Verhoef.
01:06:34 - Merci beaucoup, chers auditeurs, d'être toujours aussi nombreux à nous écouter
01:06:37 et merci à Fanny Nussbaum, docteur en psychologie, pour son livre
01:06:40 "L'art de l'excellence, en finir avec la dictature des immanistes"
01:06:43 aux éditions Alizio.