Écoutez l'interview du président des Républicains.
Regardez L'invité de RTL du 19 septembre 2023 avec Amandine Bégot.
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00:02 RTL Matin
00:06 7h43, excellente journée à vous tous qui nous écoutez.
00:10 Amandine Bégaud, vous recevez ce matin le président des Républicains, Éric Ciotti.
00:13 Éric Ciotti, Gérald Darmanin était hier soir à Rome après l'afflux de migrants ces derniers jours à Lampedusa.
00:19 Le ministre de l'Intérieur qui assure qu'il n'est pas question d'accueillir tous les migrants
00:23 mais seulement ceux qui auraient le droit d'asile, ceux qui sont persécutés pour des raisons politiques.
00:27 Ce sont ces mots, vous n'êtes pas d'accord avec ça ?
00:30 Ça veut dire quoi ? Que nous n'avons pas un devoir de solidarité ?
00:33 Ce discours on l'a déjà entendu, rappelez-vous quand Lochen Viking a été accueilli à Toulon.
00:38 C'est ce qu'avait dit déjà Gérald Darmanin.
00:41 Or, il y avait plusieurs centaines de passagers sur ce bateau, ils ont tous été accueillis.
00:47 Le problème c'est le statut de demandeur d'asile.
00:50 On ne sait pas si ce sont des réfugiés ou pas.
00:53 Tout le monde peut demander l'asile, c'est ça le problème d'ailleurs.
00:57 Parce qu'il y a des fraudes énormes et l'asile est aujourd'hui utilisé comme une procédure légale
01:03 pour justifier l'arrivée sur le territoire européen.
01:07 C'est ça qu'il faut changer.
01:08 Donc ce que vous dites, c'est que l'on n'accueille personne ?
01:11 Nous ce que nous disons, c'est que les demandes d'asile, et c'est dans notre texte
01:16 où nous souhaitons un référendum constitutionnel, doivent être traitées à l'extérieur du continent européen.
01:22 Parce que lorsqu'il y a le premier pied qui est posé sur le continent européen,
01:26 les personnes vont y rester définitivement.
01:30 C'est ça la réalité.
01:31 - Que là, on se dit, elles sont là ces personnes.
01:32 11 000 personnes qui sont arrivées la semaine dernière à Lampedusa,
01:35 qu'est-ce qu'on fait de ces 11 000 personnes ?
01:37 - Il faut les faire repartir.
01:39 - Comment ?
01:39 - Plutôt que les répartir, il faut les faire repartir.
01:42 Il faut qu'il y ait une politique de l'Union européenne très claire
01:47 pour faire en sorte que ces personnes retournent vers leur pays d'origine.
01:51 Vous savez, c'est le ministre de l'Intérieur lui-même qui l'a souligné,
01:54 la plupart des nationalités des personnes arrivant proviennent de pays qui sont des pays sûrs,
01:59 qui ne sont pas des pays en guerre.
02:01 - Et on les fait repartir comment ? Par bateau, par avion ?
02:03 - Il faut qu'il y ait par bateau, par avion,
02:05 une action coordonnée de l'Union européenne vers les pays d'origine.
02:09 Il y a beaucoup d'ivoiriens par exemple,
02:11 la Côte d'Ivoire est un pays avec lequel on a des relations fortes, historiques.
02:17 Il faut qu'on prenne attache des autorités ivoiriennes pour reconduire.
02:21 Mais il faut un message très clair, si on accepte ces personnes,
02:26 ça sera un nouveau signe qui va conduire à des arrivées encore plus massives
02:31 de peut-être demain des centaines de milliers de personnes.
02:35 - Sauf qu'il faut accepter que ces pays, enfin il faut que ces pays, pardon, acceptent de les reprendre.
02:38 On voit très bien ce qui se passe avec l'Algérie ou encore le Maroc,
02:41 où on a du mal à obtenir des laissés-passer consulaires.
02:44 On veut expulser les gens et ces pays-là ne veulent pas les reprendre.
02:47 - C'est pour ça qu'il faut aussi, et c'est une de nos propositions,
02:51 refonder une véritable relation avec les pays du pourtour méditerranéen.
02:56 - Mais tout ça, ça prend du temps !
02:57 - Si on en est là, bien sûr.
02:58 Si on en est là, c'est parce que la Tunisie ne joue pas son rôle aussi pour protéger les départs.
03:04 C'est parce qu'il y a cette situation en Libye.
03:07 Moi, je prône une nouvelle organisation, une union de la Méditerranée,
03:12 des pays du sud et du nord de la Méditerranée.
03:16 Il faut qu'on accompagne ces pays.
03:17 Il y avait un accord qui se négociait en ce moment même,
03:20 qui a été même signé en juillet.
03:22 Pour l'instant, l'Europe ne l'a pas financé, vers la Tunisie.
03:26 C'est ce type de mesures concrètes qui empêchera les départs vers l'Europe.
03:32 Il faut empêcher les arrivées.
03:35 Il faut qu'il y ait une flotte maritime européenne.
03:38 Il faut que Frontex change de cadre, de statut.
03:41 Aujourd'hui, Frontex, c'est en gros une agence d'accueil des migrants.
03:44 Il faut que ce soit une agence qui repousse les bateaux de passeurs,
03:49 y compris avec des unités militaires, sécuritaires.
03:52 Donc des unités qui patrouillent en mer, qui repoussent les bateaux,
03:54 qui interdisent de passer ?
03:55 Les bateaux de passeurs qui vendent le passage,
03:58 qui vont vers une exploitation des êtres humains,
04:02 qui est totalement insupportable.
04:03 Éric Setty, je reviens sur le cas de ces 11 000 migrants
04:05 qui sont arrivés à Lampedusa.
04:07 Si je vous comprends bien, pour l'instant, on les laisse enfermés à Lampedusa ?
04:11 Il faut qu'il y ait un statut extraterritorial.
04:14 Ce qu'on appelle les "hotspots",
04:17 que ces personnes qui, physiquement, sont sur le territoire de l'Union européenne,
04:23 n'aient pas les droits inhérents à la présence sur le territoire européen.
04:28 Il faut qu'il y ait une forme d'extraterritorialité,
04:32 qu'il y ait une zone tampon,
04:34 une zone qui permette la reconduite sans autre procédure.
04:38 Mais il ne faut en aucun cas les accueillir,
04:41 et encore moins les répartir, je m'y oppose totalement,
04:43 sur le territoire européen.
04:45 Au-delà de cette situation à Lampedusa,
04:46 vous réclamez, et vous l'avez rappelé, un référendum sur l'immigration.
04:49 Ce serait quoi la question ?
04:51 Justement, j'y reviens, il y aura plusieurs questions.
04:54 D'abord, aujourd'hui, la Constitution ne nous permet pas
04:58 de faire un référendum sur les questions migratoires.
05:00 Il faut revoir l'article 11.
05:02 On veut rélargir l'article 11,
05:05 et puis on veut en profiter pour tout de suite demander aux Français,
05:10 par exemple sur l'asile, dire
05:12 "la demande d'asile, la règle, c'est désormais qu'elle soit faite
05:16 dans les pays d'origine, dans des consulats,
05:19 proches des zones de guerre, s'il y en a."
05:21 Mais en aucun cas que quelqu'un arrive illégalement,
05:24 franchisse la frontière, finance les passeurs,
05:28 et arrive et finalement s'installe définitivement.
05:32 Première mesure.
05:33 Est-ce que vous auriez jusqu'à demander un moratoire,
05:35 par exemple, sur l'immigration ?
05:37 Aujourd'hui, l'immigration, on a donné presque 500 000 titres,
05:41 si on ajoute les demandeurs d'asile en 2022, c'est insupportable.
05:45 Il faut, à minima, 3 ou 4 fois moins de titres de séjour qui soient donnés.
05:51 L'immigration zéro, c'est un leurre,
05:53 et puis il peut y avoir dans certains sujets,
05:56 la nécessité d'accueillir des étrangers.
05:59 Il y a des étudiants trop nombreux, il y a des titres...
06:03 Donc par exemple, le moratoire qu'exigeait hier Marine Le Pen, vous êtes contre ?
06:07 En tout cas, il faut diminuer fortement.
06:11 On ne peut plus donner 500 000 titres de séjour,
06:14 c'est une forme de submersion migratoire.
06:17 L'immigration zéro, dire cela, c'est mentir.
06:20 On voit bien que ceux qui l'ont fait, y compris dans d'autres pays,
06:24 - En Italie notamment. - Je pense à Madame Mélanie,
06:26 on voit où ça naît.
06:27 Donc soyons réalistes, mais entre l'ouverture généralisée,
06:32 telle qu'elle est procédée aujourd'hui, telle qu'on la subit aujourd'hui,
06:36 et puis une fermeture totale, qui est illusoire,
06:40 il y a une voie, c'est celle que nous proposons.
06:41 Et puis dans le référendum, il y a les plafonds migratoires.
06:45 Justement, il faudra que chaque année le Parlement
06:48 vote le nombre des personnes que l'on veut accueillir ou ne pas accueillir,
06:52 et que ce plafond s'impose à toutes les règles, y compris européennes,
06:58 y compris à tous les traités, y compris à toutes les jurisprudences laxistes,
07:02 qui favorisent depuis des années l'immigration.
07:04 Juste d'un mot, s'il n'y a pas de référendum sur le sujet,
07:06 vous ne voterez pas le projet de loi immigration
07:08 qui sera bientôt débattu au Sénat ?
07:10 En l'état, nous ne voterons pas ce texte,
07:12 qui comprend une mesure folle,
07:14 qui est une mesure de régularisation des clandestins.
07:16 Si cette mesure est abandonnée, vous voterez ?
07:18 C'est une ligne rouge pour nous.
07:20 Pour l'instant, elle est dans le texte.
07:22 Nous allons, je ne sais pas si ce texte viendra devant le Parlement,
07:25 on n'en sait rien.
07:26 Contrairement à ce qui est dit, il n'y a aucune discussion,
07:28 il n'y a aucune information.
07:30 On est dans le brouillard le plus complet.
07:33 Nous appelons, nous disons que pour nous,
07:35 si on veut réellement, sincèrement, concrètement changer les choses,
07:39 il faut que ce soit les Français qui le décident par référendum,
07:42 le reste, c'est du bullshit,
07:44 c'est de la communication, de la propagande, diraient certains,
07:48 qui n'aura aucun effet.
07:50 Il nous reste moins d'une minute, j'ai deux petites questions.
07:52 Les européennes, c'est la prochaine échéance électorale,
07:55 l'ERN a choisi cette tête de liste, ce sera Jordane Bardella,
07:57 chez Reconquête, c'est Marion Maréchal.
07:59 Et vous, chez l'ALR, paraît-il que vous n'êtes pas complètement convaincu
08:02 par François-Xavier Bélami ?
08:05 François-Xavier Bélami, que j'ai encore vu hier soir,
08:08 quelqu'un de grand talent,
08:10 mais ce sera lui ou pas ?
08:12 qui dirige notre délégation, il y a une forte probabilité que ce soit lui,
08:16 nous allons en discuter,
08:19 en tout cas, on ne va pas subir le rythme que certains voudraient nous faire prendre,
08:24 mais nous le faisons sereinement et de la façon la plus efficace possible.
08:28 Et Laurent Wauquiez pour la présidentielle de 2027,
08:30 ça vous est toujours convaincu ?
08:31 Je vous pose la question parce que j'imagine que vous avez lu
08:33 le livre du Nicolas Sarkozy, il dit "il est certes le plus brillant de sa génération,
08:36 mais il doit savoir se mettre en danger en sortant de sa zone de confort".
08:40 Il n'est pas temps qu'on l'entende un peu, Laurent Wauquiez ?
08:42 Ce que je note, et vous venez de le souligner,
08:45 c'est le plus brillant de sa génération.
08:47 Nicolas Sarkozy l'a dit, je partage cet avis,
08:49 et quand on est le plus brillant, on n'a aucune vocation à occuper la première place.
08:53 Mais on a le droit de se taire ?
08:54 On a le droit d'avoir une stratégie qui conduise à occuper cette première place.
08:58 Merci beaucoup Eric Ciotti.
09:00 [SILENCE]