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00:00 [Musique]
00:05 – Bonjour Manuel Bonpart. – Bonjour.
00:07 – Malgré deux motions de censure,
00:08 le gouvernement d'Elisabeth Borne n'a pas été renversé.
00:10 Hier, la réforme des retraites est donc adoptée.
00:13 Est-ce que la bataille est perdue pour vous ?
00:14 – Non pas du tout, je pense que d'abord il faut dire
00:17 que la motion de censure transpartisane qui avait été déposée
00:20 par le groupe Liott et que nous avions co-signé
00:23 a échoué seulement à 9 voix.
00:25 Donc c'est passé pas loin du tout.
00:27 – Grâce à une partie de la droite et grâce au rassemblement…
00:29 – Mais grâce à l'ensemble des oppositions, effectivement,
00:31 et une partie plus importante d'ailleurs que prévue
00:34 des députés Les Républicains qui ont voté cette motion de censure.
00:37 Donc c'est passé pas loin du tout,
00:39 et donc je pense que c'est la démonstration que ce gouvernement est en sursis,
00:43 qu'on assiste à une crise politique sans doute la plus importante
00:46 depuis plusieurs dizaines d'années dans ce pays.
00:49 Et donc non, la bataille bien évidemment n'est pas terminée,
00:51 mais puisque la censure à l'Assemblée Nationale n'a pas fonctionné,
00:55 il reste la censure populaire, la censure dans la rue,
00:57 la censure dans la grève, et c'est ce à quoi j'appelle ce matin,
01:00 il faut continuer la mobilisation en soutenant l'ensemble des initiatives
01:04 qui vont être prises dans les prochains jours,
01:05 et en particulier la journée de manifestation
01:07 à l'appel de l'intersyndical ce jeudi.
01:09 – On va en parler, encore un mot de la motion de censure,
01:10 la principale, celle qui a recueilli le plus de suffrages,
01:14 elle a été défendue par le député centriste Charles de Courson,
01:16 il y a 10 ans il était pour la retraite à 64 ans,
01:19 il y a 10 ans il défilait de l'autre côté des barrières,
01:22 des vôtres, avec la manif pour tous,
01:24 il y a un peu plus longtemps que ça il était même
01:26 pour le maintien de la peine de mort, tout est pardonné dans ces cas-là.
01:29 – Non mais ça ne vous aura pas échappé d'abord,
01:31 si vous avez des questions à poser sur la cohérence politique
01:33 de Charles de Courson, le mieux c'est de les poser à lui.
01:36 – Et la cohérence des insoumis.
01:37 – Mais je vais vous dire les choses très franchement,
01:39 quand on vote une motion de censure en commun,
01:41 ça ne veut pas dire qu'on est prêt à gouverner ensemble demain,
01:44 d'ailleurs la constitution française est faite de telle manière,
01:46 par rapport à la constitution dans d'autres pays en Europe,
01:49 que quand on dépose une motion de censure,
01:50 on n'a pas besoin de présenter une majorité alternative,
01:53 c'est une spécificité de la constitution française.
01:55 – D'accord mais sur le symbole.
01:56 – C'était pas votre ligne depuis le début du quinquennat,
01:58 votre ligne c'était "on ne vote pas avec le RN",
02:01 là c'est ce que vous avez fait, Charles de Courson,
02:03 Marc vient de rappeler toutes ces différentes positions,
02:06 vous assumez tout là maintenant, parce qu'il faut faire tomber…
02:09 – Mais moi j'assume le fait que quand il y a le dépôt d'une motion de censure
02:13 pour empêcher la réforme des retraites d'être adoptée,
02:16 oui j'assume totalement le fait de la voter,
02:18 et si maintenant vous êtes indignés par le fait
02:20 qu'il y ait différentes oppositions qui ne partagent pas grand-chose,
02:23 qui votent un texte ensemble, j'imagine que quand vous recevrez
02:26 sur ce plateau un porte-parole de la majorité ou de la minorité présidentielle,
02:30 puisqu'ils sont minoritaires à l'Assemblée nationale,
02:32 vous leur demanderez si par exemple ça les dérange
02:34 que la loi qui vise à faciliter les expulsions des locataires
02:37 ait été adoptée à l'Assemblée nationale,
02:38 avec les voix d'une partie de la minorité présidentielle
02:41 et du Rassemblement national.
02:42 Vous leur demanderez peut-être si ça les dérange le fait que le SMIC,
02:46 l'augmentation du SMIC que nous avons proposé a été rejeté
02:49 parce que la minorité présidentielle a mis ses voix au commun
02:52 avec le Rassemblement national.
02:53 Peut-être que vous leur demanderez si quand nous avons proposé
02:57 le rétablissement de l'impôt de solidarité sur la fortune,
03:00 ça les dérangeait que ça ait été rejeté
03:01 parce que la minorité présidentielle a voté avec le Rassemblement national.
03:05 Donc je connais ces couplets en permanence,
03:06 et honnêtement ils ne m'intimident pas.
03:08 Quand le gouvernement essaye de passer en force une réforme sur les retraites,
03:11 je pense que notre responsabilité c'est de voter une motion de censure,
03:14 et c'est ce que nous avons fait hier.
03:17 Emmanuel Macron.
03:18 On allait poser la même question.
03:19 On a envie de poser la même.
03:20 S'exprime.
03:21 Allez-y Salia, pardon.
03:22 Emmanuel Macron, demain, dans le 13h de TF1 et de France 2,
03:25 est-ce que vous en attendez quelque chose ?
03:27 Le président de la République s'exprime,
03:30 je pense que c'était nécessaire dans cette période.
03:32 D'ailleurs franchement il s'est caché, il s'est planqué depuis des semaines,
03:35 et ça a un caractère insupportable qui sans doute a rajouté de l'huile sur le feu,
03:39 parce que les gens ont ressenti ça comme une forme de mépris, et je le comprends.
03:42 Donc maintenant le problème ce n'est pas qu'il parle,
03:44 c'est qu'est-ce qu'il va dire.
03:45 Et moi je l'invite à ne pas continuer dans ce qu'a été pour l'instant
03:50 l'attitude de ce gouvernement, c'est-à-dire le déni, l'entêtement.
03:54 Madame Borne, jeudi dernier, quand elle était invitée après le recours à l'article 49.3,
04:00 on avait l'impression qu'il ne s'était rien passé,
04:02 qu'elle continuait avec les mêmes arguments,
04:04 et il n'y a aucune raison que ce qui n'a pas convaincu les Français
04:07 il y a deux mois ou un mois, se mette à les convaincre aujourd'hui.
04:10 Donc moi je l'appelle à prendre ses responsabilités,
04:13 à faire en sorte, comme d'ailleurs l'ont demandé,
04:15 j'ai observé un certain nombre de députés de la minorité présidentielle hier soir,
04:19 que cette réforme tout simplement ne soit pas appliquée,
04:21 qu'elle ne voit pas le jour, qu'elle soit retirée.
04:23 Vous voulez pas qu'elle soit promulguée ?
04:24 Mais il choisit la méthode qu'il veut, mais il faut que cette réforme ne s'applique pas.
04:28 Parce que vous voyez bien que cette réforme, elle n'a pas de légitimité populaire,
04:31 elle est rejetée par plus de 70% des Français, plus de 90% des actifs.
04:36 Vous voyez bien que cette réforme, elle afface à elle
04:37 l'ensemble des organisations syndicales de salariés.
04:40 Et vous voyez bien que cette réforme,
04:41 elle n'a même pas de majorité à l'Assemblée nationale pour être adoptée.
04:44 Donc le pire, ce serait de s'entêter dans ce passage en force,
04:47 et donc je l'appelle à être raisonnable, tout simplement.
04:50 Vous espérez un remaniement pour redonner un peu d'air à cette crise politique ?
04:54 Non mais je crois pas qu'un remaniement va suffire à redonner un peu d'air
04:57 dans cette crise politique.
04:58 Je pense que Mme Borne est carbonisée,
05:01 qu'elle n'a plus aucune légitimité politique
05:03 pour continuer à conduire la politique de la nation,
05:05 et donc je pense qu'elle doit partir en emportant sa réforme des retraites sous le bras,
05:10 voilà, pour être extrêmement clair.
05:11 Et je pense que tant que cette réforme des retraites sera sur la table,
05:15 la situation dans le pays ne va faire que de continuer à se tendre,
05:19 comme on l'a vu malheureusement depuis plusieurs jours.
05:21 Donc moi je ne souhaite pas,
05:23 et je pense que personne n'a intérêt à ce que le pays continue à être
05:27 dans une forme de bataille rangée entre des gens qui ne sont pas d'accord du tout
05:31 et que le mouvement se poursuive comme ça.
05:35 Donc pour que ça s'arrête…
05:36 Alors est-ce qu'il faut envisager une dissolution ?
05:37 Est-ce qu'il faut envisager une dissolution ?
05:38 Pourquoi pas ?
05:39 Pourquoi pas ? Moi je n'ai pas peur de la dissolution,
05:41 mais ce n'est pas moi qui ai le poids, le pouvoir de pouvoir la décider.
05:45 – Mais vous vous préparez à ce scénario-là ?
05:47 – Oui bien sûr, bien sûr.
05:48 – Avec quel slogan sur les affiches ?
05:51 Est-ce que ce sera la répétition bis répétitale la dernière fois
05:54 avec Jean-Luc Mélenchon à Matignon ?
05:56 Ou est-ce que, ce qui vous a été reproché par une partie de vos partenaires de l'ANUP,
06:00 ou est-ce que ce sera plus ouvert cette fois-ci ?
06:04 – Alors je vais répondre à deux questions.
06:06 Premièrement, la dissolution.
06:08 Encore une fois, ce n'est pas moi qui la déclenche,
06:09 mais il me paraît évident de dire que quand on est dans une situation
06:12 de blocage politique, la solution c'est la démocratie.
06:16 Donc soit il retire parce qu'il entend la légitimité populaire,
06:21 sociale qui s'exprime dans le pays depuis plusieurs semaines,
06:23 soit il fait un référendum parce qu'à la fin on tranche,
06:25 soit il fait une dissolution et donc on revient aux urnes.
06:28 S'il y a une dissolution, effectivement notre volonté, notre objectif,
06:32 ce sera de proposer une majorité alternative avec un autre programme.
06:35 – Et avec qui ?
06:36 – Et donc de le faire, mais d'abord sur un programme,
06:38 avant de parler de qui ?
06:39 – Qui ne sera pas forcément le même programme que la dernière fois ?
06:41 – Mais si, moi je souhaite que ce soit le même programme que la dernière fois,
06:43 après on peut l'enrichir, l'améliorer.
06:45 – Il se trouve que le point central aujourd'hui qui est celui des retraites
06:48 fait toujours l'objet de dissensions avec les socialistes ou avec les écologistes.
06:51 – Je ne crois pas, on a co-signé…
06:53 Ben écoutez, regardez, moi je crois ce que les gens signent.
06:56 On a signé jeudi dernier un communiqué commun
06:58 de l'ensemble des groupes de la NUPES à l'Assemblée Nationale,
07:01 co-signé aussi d'ailleurs par les trois groupes de gauche
07:03 de la NUPES au niveau du Sénat, qui réaffirment notre objectif,
07:07 l'objectif de retourner à la retraite à 60 ans.
07:10 – C'est parce que vous disiez socialiste, Olivier Faure sur ce plateau ne disait pas ça.
07:14 – Ben écoutez, vous l'irez, le communiqué que Olivier Faure a signé
07:16 avec l'ensemble des députés et des sénateurs socialistes,
07:19 je ne l'ai pas inventé, il existe.
07:21 Donc je pense que c'est notre objectif, dans le cas d'une dissolution,
07:24 c'est une proposition que nous porterons revenir à la retraite à 60 ans.
07:27 Et d'ailleurs, j'observe que c'est un mot d'ordre
07:30 qui est à peu près dans l'ensemble des manifestations aujourd'hui
07:33 contre la réforme des retraites à 64 ans.
07:35 Les gens disent non seulement 64 ans pas question,
07:37 mais en plus notre objectif c'est de revenir à l'âge de départ à la retraite à 60 ans.
07:41 – Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise
07:43 et l'invité de France Info, jusqu'à 9h, on marque une toute petite pause
07:46 pour le Fil Info à 8h40 avec Sophie Echennes.
07:49 [Musique]
07:50 – La réforme des retraites adoptée de justesse hier soir
07:53 après le rejet des deux motions de censure déposées contre le gouvernement.
07:56 Plusieurs manifestations nocturnes ont éclaté dans plusieurs villes françaises,
08:00 à Lille, Saint-Etienne, Brest et Paris,
08:02 où plus de 230 personnes ont été interpellées.
08:05 Aujourd'hui, c'est une journée de consultation pour Emmanuel Macron.
08:08 Le chef de l'État reçoit Elisabeth Borne à 9h pour faire un point de situation.
08:12 Il s'exprimera demain à 13h dans les journaux télévisés de TF1 et France 2
08:18 pour aborder la suite.
08:19 Emmanuel Macron qui sera à l'aéroport de Villacoublet près de Paris à midi
08:23 pour accueillir Olivier Dubois, le journaliste français a été libéré hier
08:27 après 711 jours de détention.
08:29 Il avait été enlevé au Mali par des djihadistes.
08:32 Et puis Kylian Mbappé devient capitaine de l'équipe de France de football.
08:36 À 24 ans, l'attaquant du Paris Saint-Germain a été désigné par Didier Deschamps
08:40 pour succéder à Hugo Lloris.
08:42 Kylian Mbappé inaugurera son brassard vendredi contre les Pays-Bas.
08:45 Premier match de qualification d'Eble pour l'Euro 2024.
08:48 [Musique]
08:51 – France Info
08:52 [Musique]
08:54 – Le 8.30, France Info, Salia Brakia, Marc Chauvel.
08:57 Avec le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard.
09:00 La France n'est pas une île, vous le savez, vous voyez bien qu'autour de nous,
09:03 l'âge de départ à la retraite ou la durée de cotisation sont plus élevées
09:06 et tendent même à augmenter encore.
09:08 L'exemple le plus proche, c'est celui de l'Espagne.
09:10 Là-bas, vos amis socialistes qui gouvernent viennent de décider de taxer davantage
09:14 les plus hauts revenus et les employeurs pour sauver le régime.
09:17 Des taxes qui vont de pair avec le report de l'âge légal à 67 ans.
09:21 Du coup, c'est quoi ? C'est une réforme de droite ou de gauche ?
09:24 – Je vois qu'il y a un exemple qui vous intéresse
09:25 mais je pourrais vous en donner d'autres en Europe.
09:27 C'est ce que vous venez de dire d'ailleurs dans votre question.
09:30 Mais je vais vous répondre sur l'Espagne, il n'y a aucun problème.
09:31 Mais votre question est inexacte.
09:33 La durée de cotisation est par exemple de 40 annuités au Portugal.
09:37 Elle est de 40 annuités en Grèce, donc elle n'est pas supérieure à ce qui existe en France.
09:41 – L'âge de départ… – Attendez, vous inquiétez-nous, les pays les appellent.
09:45 – Vous voulez prendre l'Espagne, moi j'aime bien aussi le Portugal.
09:48 – C'est pour ça que je dis que l'âge légal pour les juridictions…
09:50 – Mais je vais vous répondre sur l'Espagne, il n'y a pas de problème, ne vous inquiétez pas.
09:52 Ce n'est pas parce que je vous ai mis en défaut sur votre question qu'il faut cela.
09:55 – Non, vous pouvez faire les pays les uns après les autres, mais d'abord faisons l'Espagne.
09:57 – On va tous les faire si vous voulez.
09:58 L'âge de départ à la retraite pour les femmes est de 60 ans en Autriche,
10:01 je ne sais pas si vous le savez, il est de 62 ans en Norvège ou en Suède.
10:05 Je ne sais pas si ils ne sont pas gouvernés par la gauche.
10:06 – Excusez-moi, mais si vous prenez l'exemple autrichien, il tend à augmenter.
10:10 – Vous avez une petite note sur le sujet.
10:11 – Oui, parce que je bosse quand même un peu.
10:12 L'âge légal des femmes, effectivement, il est à 60 ans aujourd'hui,
10:15 mais il tend à augmenter tous les 6 mois à partir de 2024 jusqu'en 2033
10:19 pour atteindre celui des hommes à 65 ans.
10:21 – 60 ans, je n'ai pas dit une bêtise.
10:22 – Et il augmente à 65.
10:23 – Mais attendez, ne vous inquiétez pas,
10:26 je vais vous répondre sur l'Espagne, il n'y a aucun problème.
10:28 Donc en Espagne, contrairement à ce que vous dites d'ailleurs,
10:30 le gouvernement de majorité socialiste ne sont pas nos amis,
10:34 ils gouvernent aussi avec vos alliés locaux.
10:36 – Je le sais, ça ne m'échappe pas.
10:38 Nos partenaires, ceux avec qui nous siégeons, en particulier au Parlement européen,
10:41 sont nos camarades de Podemos ou d'Izquierda Unida en Espagne,
10:44 qui eux ne défendent pas le report de l'âge de départ à la retraite à 67 ans,
10:49 et qui regardent même la bataille que nous sommes en train de mener en France
10:52 avec beaucoup d'intérêt, parce qu'ils pensent que si on gagne en France
10:54 et si on empêche le report de l'âge de départ à la retraite à 64 ans,
10:57 ça va leur donner ensuite un point d'appui pour faire en sorte
11:00 qu'on puisse aussi réduire l'âge de départ à la retraite en Espagne.
11:02 – Ce n'est pas forcément ce que dit par exemple le ministre espagnol de la Sécurité sociale,
11:05 pardon, qui dit, le ministre de la Sécurité sociale espagnole, qui dit,
11:08 "le système français des retraites n'est pas viable
11:10 et ça fait bien longtemps qu'ils auraient dû supprimer les régimes spéciaux".
11:14 – C'est son avis mais ce n'est pas le mien.
11:15 Et pour le reste, quand vous comparez des pays en Europe,
11:18 vous devez comparer des pays avec des mêmes structures démographiques.
11:22 Chaque pays a des spécificités, par exemple en Allemagne, vous le savez,
11:26 l'âge de départ à la retraite est plus important qu'en France,
11:28 mais le taux de retraité pauvre est deux fois plus important qu'en France.
11:32 Ce n'est pas forcément un modèle qu'on a envie de décliner ici.
11:35 Donc moi j'affirme une volonté qui est de ramener l'âge de départ à la retraite à 63
11:39 avec 40 annuités de cotisation, je sais combien ça coûte,
11:42 ce n'est pas seulement moi qui le dis, l'Institut Montaigne le dit lui-même,
11:45 ça coûte 27 milliards d'euros chaque année
11:47 et on est en capacité de financer une réforme de cette nature.
11:51 Par exemple en soumettant à cotisation les dividendes qui sont versés aux actionnaires,
11:55 par exemple en allant vers l'égalité salariale entre les femmes et les hommes,
11:57 ça permet de rentrer 5 milliards d'euros.
11:59 Par exemple si vous augmentez le taux d'emploi des seniors de 10 points,
12:02 vous allez rentrer 9 milliards d'euros dans les caisses de retraite.
12:05 – Comment vous faites ça ?
12:05 – Voilà comment on peut financer, par des mesures contraignantes,
12:08 pas par un index senior par exemple qui va dire bon on va juste faire des statistiques
12:12 et puis à la fin s'il y a un problème sur l'emploi des seniors,
12:15 il n'y aura même pas de sanctions financières pour les entreprises.
12:17 – Sur l'emploi des seniors, comment effectivement vous augmentez de 10 points ?
12:21 Effectivement l'emploi des seniors en France est l'un des plus faibles,
12:24 si on se réfère encore à la carte d'Europe de nos voisins.
12:26 Comment vous l'augmentez de 10 points par des mesures contraignantes ?
12:28 – Par exemple avec des sanctions vis-à-vis des entreprises
12:31 si elles ne font pas les efforts nécessaires pour garder les seniors dans l'emploi.
12:36 – Interdiction de licenciés ?
12:37 – Par exemple pourquoi pas.
12:38 – À partir de quel âge ?
12:39 – Mais attendez Marc Favel, moi je vous dis une chose,
12:41 est-ce qu'on n'aurait pas d'abord dû prendre le problème par ce bout-là
12:44 plutôt que par une réforme des retraites ?
12:46 Est-ce qu'on n'aurait pas pu se mettre autour de la table ?
12:47 Là on aurait pu avoir un vrai débat pour dire quelle mesure on met sur la table
12:50 pour faire en sorte qu'on augmente de 10 points l'emploi des seniors ?
12:53 Dans ce cas-là, même à horizon 2030 si l'on croit les chiffres du gouvernement
12:57 qui dit qu'il pourrait y avoir un déficit de 10 à 12 milliards,
12:59 il n'existerait même plus.
13:01 Et à la limite si c'était que moi qui le disais,
13:03 vous pourriez dire "oui c'est l'opposition".
13:05 Je vois des économistes du cercle des économistes
13:07 qui ont soutenu Emmanuel Macron à la dernière élection présidentielle
13:09 qui disent "dans cette réforme des retraites,
13:11 on a pris le problème par le mauvais bout".
13:13 Si on avait commencé par se poser la question
13:15 de comment on maintient les seniors dans l'emploi,
13:16 comment on a une politique du plein emploi
13:18 qui permet de rentrer davantage de cotisations,
13:20 alors on n'avait pas besoin de reporter l'âge de départ à la retraite.
13:23 Voilà comment on aurait dû prendre le problème.
13:25 – Hier, à l'annonce des résultats de la motion,
13:29 tous les députés de gauche ont brandi des affiches "Rendez-vous dans la rue",
13:32 Jean-Luc Mélenchon appelle à la censure populaire.
13:35 Est-ce que vous trouvez que les syndicats ont eu tort d'attendre jeudi
13:38 pour la mobilisation nationale ?
13:40 – Non, je pense qu'en mettant la manifestation à jeudi,
13:42 ils ont envoyé un message très clair,
13:44 qui était que quel que soit le résultat du vote sur la motion de censure,
13:47 la mobilisation continue, puisqu'ils avaient prévu une date de manifestation
13:51 après le vote de cette motion de censure.
13:53 Donc ça c'est leur choix, c'est leur calendrier,
13:55 moi je l'appuie, je le soutiens.
13:56 – Mais vous encouragez les manifestations au chômage.
13:58 – Ça n'empêche pas qu'il y ait d'autres initiatives qui soient prises,
14:01 parfois d'ailleurs par des organisations syndicales,
14:03 mais pas forcément au niveau confédéral et au niveau national.
14:05 Dans un certain nombre de départements, les blocages, les manifestations,
14:09 les grèves qui ont lieu là en ce moment et qui vont avoir lieu jusqu'à jeudi,
14:12 elles sont aussi parfois organisées par les structures locales
14:15 des organisations syndicales.
14:17 Parfois ce n'est pas le cas, parfois c'est des organisations plus spontanées.
14:20 – Donc il faut s'attendre à voir Manuel Bompard,
14:21 des élus de la France Insoumise, chaque soir manifester ?
14:24 – Oui.
14:25 – En plus des cortèges syndicaux ?
14:26 – Nous, nous manifestons et nous participons aux différentes initiatives
14:30 et je veux dire ici, parce que j'en ai l'opportunité,
14:32 que ce qui s'est passé hier soir à Paris est inacceptable.
14:36 Que la répression qui a frappé les manifestations
14:39 qui ont eu lieu hier soir à Paris est inacceptable.
14:42 Que cette pratique maintenant des arrestations abusives,
14:45 où on arrête des gens…
14:47 Jeudi dernier, sur la place de la Concorde, on a arrêté près de 300 personnes,
14:50 il y en a seulement 9 qui ont été poursuivies d'un point de vue judiciaire,
14:54 l'ensemble des autres ont été libérés sans aucune poursuite
14:56 et parmi les 9 qui ont été poursuivies, l'essentiel c'est des rappels à la loi.
15:00 Il n'y a pas que moi qui le dis, le syndicat de la magistrature le dit,
15:03 le syndicat des avocats de France le dit, moi je mets en garde le pouvoir.
15:06 Si vous croyez que vous allez réussir à faire taire les gens
15:10 par la matraque et par la répression judiciaire,
15:12 alors vous vous trompez et la situation va s'aggraver.
15:15 Ce qui s'est passé hier soir est inacceptable,
15:17 le ministre Darmanin doit rendre des comptes,
15:19 le président de la République doit apaiser la situation
15:22 et certainement pas continuer à l'envenimer.
15:23 – Qu'est-ce que vous dites à ceux qui sont tentés justement d'envenimer la situation ?
15:27 Vous les avez vus aussi dans les manifestations…
15:29 – Non, ceux qui sont tentés d'envenimer la…
15:30 – Hier il y a eu des feux qui ont été déclenchés,
15:32 qu'est-ce que vous dites à ceux-là qui sont tentés de radicaliser le mouvement ?
15:35 – D'abord je dis que ceux qui sont tentés d'envenimer la situation,
15:38 c'est ceux qui l'enveniment effectivement.
15:40 Et ceux qui enveniment effectivement la situation aujourd'hui,
15:42 c'est le pouvoir en place, parce qu'il s'entête,
15:44 parce qu'il fait dans le déni, dans le mépris et dans l'arrogance
15:47 et que ça crée de la colère.
15:48 Et que…
15:49 – Donc ça justifie absolument tout ?
15:51 – Non, je ne vais pas vous dire que ça justifie tout,
15:52 mais c'est important de rappeler l'origine de la responsabilité
15:55 de ce qu'on est en train de voir aujourd'hui.
15:57 Même Laurent Berger, responsable de la CFDT, avait dit,
16:01 on vous a prévenu, on vous a prévenu, si les manifestations…
16:04 – Mais est-ce que les violences dans les rues sont légitimes pour vous ?
16:06 – …depuis 50 ans, mais je vais vous répondre sur ce sujet.
16:08 Si les manifestations les plus puissantes dans ce pays depuis 50 ans
16:12 ne donnent pas de résultat politique,
16:14 si vous coupez peu à peu tous les canaux qui permettent d'exprimer
16:16 cette colère de manière calme, pacifique et démocratique,
16:19 ensuite il ne faut pas s'étonner qu'il y ait des gens,
16:21 et moi je ne l'approuve pas, mais qu'il y ait des gens qui commencent à se dire
16:23 "Ah, peut-être qu'il faut utiliser une autre méthode".
16:25 Moi je ne souhaite pas ça, je souhaite qu'on gagne
16:27 par des manifestations massives, larges, pacifiques, déterminées,
16:30 et j'appelle à ce qu'on soit des millions de personnes dans la rue jeudi,
16:33 parce que si on est des millions de personnes dans la rue,
16:36 ce gouvernement qui ne tient plus qu'à un fil va craquer.
16:38 – Vous dites des mobilisations puissantes et que ça a un impact sur l'économie,
16:42 ça veut dire quoi ?
16:42 – Ça veut dire la grève, ça ne vous aura pas échappé que quand…
16:45 – Mettre l'économie à genoux, comme un représentant de la CGT
16:48 a pu le dire il y a quelques semaines ?
16:49 – Mais quand vous faites la grève, par définition,
16:53 ça veut dire qu'il y a des secteurs qui ne fonctionnent plus,
16:55 puisqu'il y a des gens qui s'arrêtent de travailler.
16:57 D'ailleurs tous ces gens dont on disait que c'était des feignants,
17:00 qui ne servaient à rien, on se rend compte à ce moment-là
17:02 qu'heureusement qu'ils sont là en temps normal,
17:03 parce que quand ils se mettent à plus travailler,
17:05 il y a un certain nombre de problèmes pour que notre société
17:07 puisse fonctionner de manière normale.
17:09 Donc oui, moi j'appelle à ce qu'on fasse la grève,
17:12 et donc je soutiens le mouvement de grève des éboueurs,
17:14 je soutiens le mouvement de grève dans les racineries.
17:16 – Le mouvement doit se voir le plus possible
17:17 et avoir le plus de conséquences possibles sur l'économie.
17:20 – Ben clairement, dans un rapport de force, encore une fois…
17:23 – Vous savez très bien qu'on peut appuyer sur des boutons
17:25 qui font plus ou moins de mal à l'économie,
17:27 par exemple bloquer les raffineries,
17:29 ça a des conséquences plus importantes que bloquer, je ne vais pas…
17:32 – Ça ne m'a pas échappé, mais encore une fois,
17:33 si vous ne voulez pas qu'un certain nombre de salariés dans ces secteurs
17:37 se disent "on n'a plus que ça comme solution",
17:39 alors il faut que quand il y a des manifestations les plus importantes
17:41 depuis 50 ans, si on en croit les chiffres,
17:43 même les chiffres de la police le disent,
17:45 bon, que ces manifestations-là, il faut qu'elles aient un effet,
17:48 qu'il faut qu'elles aient un impact.
17:49 Si les gens, ils ont l'impression que quoi qu'ils fassent,
17:51 quel que soit le nombre qui sont dans la rue,
17:53 ça ne pèse pas sur la situation,
17:55 ben vous ne vous étonnez pas qu'il y en a qui se disent "ben on va faire autrement".
17:57 Et donc faire autrement, c'est en particulier effectivement
17:59 bloquer des secteurs qui sont des secteurs stratégiques,
18:02 faire en sorte que ça coûte cher à un certain nombre de grands patrons
18:04 et de grandes entreprises, parce que les gens se disent
18:06 "si Emmanuel Macron ne m'écoute pas,
18:08 peut-être qu'il va écouter les patrons de ces grandes entreprises".
18:10 – Manuel Bompard, député insoumis des Bouches-du-Rhône,
18:12 invité de France Info jusqu'à 9h, 8h51.
18:15 Sophie Echêne pour le Fil info.
18:16 [Générique]
18:17 – La grève contre la réforme des retraites se durcit dans les raffineries,
18:21 le gouvernement va réquisitionner des salariés
18:23 au dépôt de fosses-sur-mer dans les Bouches-du-Rhône.
18:26 La moitié des stations-services du département
18:28 manquent d'au moins un type de carburant ce matin
18:30 et plus d'un tiers sont à sec.
18:32 La réforme qui a été adoptée hier soir
18:34 après le rejet des deux motions de censure,
18:36 la censure à l'Assemblée nationale n'a pas fonctionné,
18:39 il reste la censure populaire,
18:40 estime sur France Info le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard.
18:44 Xi Jinping poursuit sa visite d'État à Moscou.
18:47 Aujourd'hui, des déclarations officielles du président chinois
18:50 et de son homologue russe Vladimir Poutine sont attendues aujourd'hui,
18:53 notamment à propos de la guerre en Ukraine.
18:55 La Chine veut s'afficher comme médiatrice dans ce conflit.
18:58 Et puis Donald Trump va-t-il être arrêté et inculpé aujourd'hui à New York ?
19:02 L'ancien président américain l'a lui-même prédit sur les réseaux sociaux.
19:06 Il est soupçonné d'avoir acheté le silence d'une actrice de film X
19:09 avec laquelle il aurait eu une liaison.
19:11 C'était en 2016, avant l'élection présidentielle, qu'il a remporté.
19:14 Manuel Bompard, vous êtes député de Marseille.
19:25 Quand vous circulez en voiture à Marseille,
19:27 quelle est la vignette critère sur le pare-brise ?
19:30 Alors je dois avouer que je ne circule pas en voiture à Marseille.
19:33 Jamais ?
19:33 Bah non, parce que j'ai la chance, je sais pas si c'est une chance,
19:36 mais en tout cas je suis élu d'une circonscription qui est vraiment le centre de Marseille.
19:41 Donc je me déplace à pied en transport en commun.
19:43 J'ai la chance de pouvoir...
19:44 Ma question tombe à plat.
19:45 Puisque depuis le mois de janvier, les vignettes critères 5,
19:47 c'est-à-dire les voitures les plus anciennes ou les plus polluantes,
19:49 sont interdites à Marseille dans le cadre des ZFE.
19:52 Chaque ville, chaque métropole avance à son rythme.
19:55 Est-ce que c'est une bonne chose ?
19:56 Non, non, bien évidemment que non.
19:57 Moi-même, j'ai écrit d'ailleurs à un courrier à la métropole ex-Marseille,
20:01 qui est responsable de la mise en œuvre de cette zone à faible émission,
20:03 pour demander la suspension de cette zone à faible émission,
20:07 tant qu'un certain nombre de conditions ne sont pas réunies.
20:09 Lesquelles ?
20:09 Je suis élu d'une circonscription dans laquelle vous avez notamment un arrondissement
20:13 dont on dit souvent que c'est l'arrondissement le plus pauvre de France,
20:16 voire parfois, dit-on, le plus pauvre d'Europe.
20:19 Cet arrondissement est inclus dans le périmètre de la zone à faible émission.
20:22 C'est lequel ?
20:22 Le troisième arrondissement de Marseille.
20:23 Cet arrondissement est inclus dans la zone à faible émission.
20:30 Tout le monde sait que les gens qui habitent dans cet arrondissement,
20:33 en particulier, mais c'est le cas dans d'autres secteurs bien évidemment,
20:35 et dans d'autres villes de France,
20:36 n'ont pas les moyens pour avoir une voiture
20:39 qui correspond aux critères de cette zone à faible émission.
20:41 Vous êtes dans des villes dans lesquelles l'offre de transport en commun,
20:44 en particulier dans cette ville de Marseille,
20:46 l'offre de transport en commun ne permet pas d'être une alternative sérieuse
20:50 à l'utilisation de la voiture.
20:51 Vous avez des aides qui sont totalement insuffisantes
20:54 pour aider à des changements de véhicules.
20:55 Les EDF, Manuel Bompard, ce n'est pas justement la planification écologique
20:59 que réclamait pendant la campagne Jean-Luc Mélenchon,
21:01 c'est-à-dire annonçons d'avance la couleur, des dates, des interdictions,
21:05 pour qu'on tienne les objectifs aujourd'hui,
21:07 au vu par exemple de ce qu'a rappelé hier le GIEC.
21:09 D'abord, je voudrais quand même apporter une précision.
21:12 Les zones à faible émission visent à réduire les particules
21:16 et pas les émissions de gaz à effet de serre.
21:18 Je le dis quand même parce qu'il faut être précis sur ce sujet.
21:21 Deuxièmement, la planification écologique,
21:23 ce n'est certainement pas l'idée que ce sont les plus pauvres,
21:26 les plus modestes, ceux qui n'ont pas d'autre solution,
21:28 qui vont devoir payer le prix de la crise écologique
21:31 et de la transition écologique nécessaire.
21:33 Donc moi je ne suis pas hostile à ce qu'on travaille à réduire
21:36 la circulation en particulier, la circulation dans les villes.
21:39 Mais certainement pas en disant à des gens qui n'ont pas d'autre alternative,
21:42 "ben maintenant vous n'allez plus pouvoir utiliser votre voiture
21:44 et puis vous allez vous débrouiller on ne sait pas comment pour aller travailler,
21:48 pour aller amener vos enfants à l'école, pour aller faire vos courses".
21:51 C'est totalement intenable.
21:52 Et d'ailleurs, vous le savez, dans un certain nombre de villes,
21:55 et c'est le cas à Marseille, vous avez des préfectures
21:58 qui refusent de verbaliser pour l'instant,
22:00 parce qu'elles se rendent bien compte que ce n'est pas possible.
22:02 Donc une loi qui ne peut pas être appliquée n'est pas une bonne loi.
22:05 Donc nous, nous demandons la suspension de ces zones à faible émission,
22:09 qu'on remette autour de la table, qu'on regarde les alternatives possibles
22:12 en termes de développement de transport en commun,
22:14 en termes de soutien financier.
22:15 Et en ce moment-là, on peut en discuter, mais pour l'instant c'est inacceptable.
22:18 Donc il faut que ces zones à faible émission ne voient pas le jour.
22:21 – Manuel Bonpar, la Cour pénale internationale a décidé d'émettre
22:23 un mandat d'arrêt contre Vladimir Poutine.
22:25 Pour crime de guerre, est-ce que pour vous aussi,
22:27 le président russe est un criminel de guerre ?
22:29 – En tout cas, un certain nombre d'actes qui sont menés dans cette guerre
22:32 entre la Russie et l'Ukraine s'apparentent, il me semble,
22:34 de manière évidente à des crimes de guerre.
22:36 – Donc c'est un criminel de guerre ?
22:37 – En tout cas, c'est comme ça qu'on peut le caractériser.
22:40 Après, vous savez très bien que la Cour pénale internationale
22:42 n'est pas reconnue par l'ensemble des pays dans le monde.
22:45 Donc je ne suis pas sûr que ça apporte grand-chose.
22:47 Je trouve plus intéressant l'initiative qui est l'initiative
22:50 qui a été prise par la Chine, de proposer un plan de paix,
22:54 parce que je pense que c'est quelque chose qui peut être une solution.
22:57 Moi, depuis le début, on en a déjà parlé à plusieurs reprises,
23:00 j'ai toujours dit qu'il me semblait,
23:02 et la France Insoumise l'a dit de manière collective,
23:05 qu'il me semblait que la solution à ce conflit, elle devait être diplomatique.
23:09 Et je trouve que les initiatives diplomatiques
23:11 comme celles qui ont été prises par la Chine sont intéressantes.
23:13 – On peut faire confiance aux Chinois là-dessus pour arrêter la guerre.
23:16 – Mais pas aux Chinois tout seuls, mais ils ont pris une initiative diplomatique.
23:20 J'observe que cette initiative, le président ukrainien Zelensky lui-même,
23:23 l'accueille positivement, il dit "c'est intéressant".
23:26 La Russie pour l'instant dit "on en est loin",
23:28 mais l'Ukraine dit "pourquoi pas, discutons-en".
23:31 Il y a d'autres pays qui manifestement ont envie de donner un coup de main.
23:34 La France ferait mieux d'essayer de participer d'une initiative peut-être
23:38 coordonnée à l'échelle internationale,
23:40 pour faire en sorte d'organiser une médiation
23:42 et puis qu'on puisse trouver les conditions d'une paix
23:44 qui soit une paix le plus rapidement possible.
23:46 Voilà, donc je trouve que cette initiative est intéressante.
23:47 – Et on peut négocier avec un homme qui est soupçonné
23:50 d'avoir déporté des milliers et des milliers d'enfants
23:52 puisque c'est ce que lui reproche la cour pénale.
23:54 – Mais si vous voulez arrêter la guerre,
23:57 vous êtes bien obligé de discuter avec ceux qui la font.
24:00 – Ou gagner par les armes, il y a effectivement des solutions.
24:02 – Vous pensez Marc Fauvel qu'on peut gagner par les armes
24:05 contre une puissance qui dispose d'un arsenal nucléaire ?
24:08 – Jean-Luc Mélenchon avant la guerre avait dit
24:10 "si la Russie attaque en trois jours c'est plié",
24:12 ça n'est pas le cas, j'ai pas le résultat.
24:14 – C'est pas la question que je vous pose,
24:16 enfin vous me direz peut-être que je ne suis pas là pour vous poser des questions.
24:19 – Non, c'est l'inverse, mais vous pouvez.
24:20 – Je vais vous donner mon avis, je pense qu'il est illusoire de considérer
24:24 qu'on peut gagner d'un point de vue militaire
24:26 contre une puissance qui dispose d'un arsenal nucléaire,
24:29 ça me paraît totalement illusoire de penser ça.
24:31 Donc il n'y a pas d'autre solution que la paix.
24:33 Après s'il y a des crimes de guerre qui sont reconnus,
24:35 il pourrait y avoir après un plan de paix peut-être des poursuites, je ne sais pas.
24:40 Mais aujourd'hui la question n'est pas celle-là,
24:41 la question c'est comment on ramène la paix le plus rapidement possible
24:44 et pour ça les initiatives diplomatiques sont utiles.
24:46 – Avec Mélenchon on est bon copain, c'est ce que répète Éric Zemmour
24:49 sur les plateaux télé ces derniers jours en pleine promo de son livre.
24:53 C'est vrai que Jean-Luc Mélenchon le conseillait pendant la campagne présidentielle,
24:56 il s'appelait, il s'écrivait via Télégramme.
24:59 – Écoutez, Jean-Luc Mélenchon il a déjà répondu à cette calomnie
25:03 dimanche sur un plateau de télévision.
25:05 Je vois bien que M. Zemmour est en manque d'existence,
25:08 il a disparu totalement du paysage, plus personne ne s'intéresse à lui
25:11 et qu'il cherche n'importe quel prétexte pour revenir au cœur de l'actualité politique.
25:14 – Il a prévenu Éric Zemmour que vous alliez nier.
25:16 – Nous combattons de manière extrêmement ferme les idées qui sont portées par Éric Zemmour
25:21 et je pense qu'on n'a pas besoin d'en faire la démonstration.
25:23 Nous l'avons démontré lors de la campagne présidentielle,
25:26 Jean-Luc Mélenchon lui-même, pour avoir débattu à deux reprises avec Éric Zemmour,
25:30 je ne crois pas qu'on puisse l'accuser d'avoir fait preuve
25:32 d'aucune forme de complaisance avec lui.
25:33 Donc notre opposition elle est connue, frontale,
25:35 et ceux qui essayent de brouiller le message sur ce sujet,
25:38 franchement font quelque chose qui à mon avis n'a pas beaucoup d'intérêt.
25:41 – Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise et député des Bouches du Rhône,
25:45 On était l'invité de France Info, merci.
25:46 Merci à vous, bonne journée.
25:47 Et bonne journée à vous.