Le "8h30 franceinfo" d'Aurore Bergé

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00:00 Bonjour, Aurebergé.
00:08 Bonjour.
00:08 Le 9 août dernier, un incendie a coûté la vie à 10 personnes en situation de
00:12 handicap et un accompagnateur dans un gîte à Winstenheim en Alsace.
00:17 Une enquête administrative a été lancée.
00:19 Quelles en sont les conclusions ?
00:21 Déjà, il y a eu un drame absolu que vous rappelez, puisque 9 personnes en
00:25 situation, 10 personnes en situation de handicap et un accompagnateur sont
00:29 décédées dans un incendie.
00:30 Il y a à la fois une enquête judiciaire, donc l'enquête judiciaire, elle
00:33 dira les responsabilités pénales.
00:35 Moi, j'ai immédiatement diligenté une inspection administrative pour
00:38 comprendre s'il y avait eu des manquements, des fautes et si des
00:41 sanctions et surtout des modalités nouvelles devaient être mises en place,
00:44 à la fois vis-à-vis des entreprises, les deux entreprises qui occupaient le
00:48 gîte et vis-à-vis aussi, nous, de nos modalités, de l'organisation de
00:52 l'État et de la manière avec laquelle ces vacances adaptées, donc des
00:56 vacances pour les personnes en situation de handicap, peuvent s'organiser.
00:59 Ce que le rapport de l'IGAS démontre, donc c'est l'inspection de
01:02 l'administration sociale qui a été en charge de cette enquête
01:05 administrative, c'est que si on est très lucide et très honnête, il y a
01:09 un peu un dysfonctionnement général.
01:10 Un dysfonctionnement général parce que je pense que pendant des années,
01:14 la situation des personnes handicapées et particulièrement les vacances
01:18 dites adaptées, ça n'intéressait pas grand monde et que le drame de
01:22 Vitzhonnheim a mis en lumière la manière avec laquelle ces vacances,
01:26 en vérité, n'ont pas été suffisamment encadrées, normées et pensées.
01:30 Et donc, il y a des mesures immédiates qui s'imposent.
01:33 Les mesures immédiates qui s'imposent, c'est une instruction que moi,
01:35 je vais envoyer à l'ensemble des entreprises et associations qui
01:38 organisent ces vacances adaptées pour dire qu'évidemment, il est
01:41 impensable qu'elles puissent les organiser dans des lieux qui ne
01:44 respectent pas des normes minimales en termes de sécurité et d'incendie.
01:48 Mais ce que vous nous dites, Roberger, c'est que pendant des années,
01:50 l'État, l'administration, les organisateurs ont fermé les yeux sur
01:55 des défaillances, en fait.
01:56 Moi, je pense qu'il faut être lucide et le dire comme ça.
01:58 Parce que je crois que les personnes qui sont les personnes les plus
02:01 fragiles, les personnes les plus vulnérables dans notre société,
02:04 pendant très longtemps, on n'a pas eu envie de les voir.
02:06 On n'a pas eu envie de traiter ces questions-là.
02:09 Regardez même géographiquement où sont implantées, où pendant des
02:13 années ont été implantées les centres pour les personnes en
02:15 situation de handicap. Ils ne sont pas dans le cœur de nos villes,
02:18 dans le cœur de nos villages. Ils ont été cachés, mis au fond des bois.
02:21 Nous, ce qu'on veut, c'est avoir une société qui est inclusive et
02:24 qui fait que les personnes en situation de handicap vivent comme
02:27 tous les citoyens français, aient accès au même droit,
02:30 aient accès au droit commun.
02:31 Et pour les personnes pour lesquelles, au regard de leur pathologie,
02:34 ça n'est pas possible et qui auraient besoin, par exemple, en effet,
02:37 de vacances adaptées, au regard, encore une fois, de spécificités
02:41 qui sont les leurs, de conditions médicales.
02:42 Alors, il est impensable, encore une fois, que les conditions de
02:45 sécurité que nous, nous avons quand nous nous rendons dans un
02:48 gîte ou dans un hôtel ne soient pas respectées pour ces personnes.
02:51 - Ora Barges, concrètement, les défaillances dont vous parlez,
02:54 jusqu'à quel niveau des services de l'État, est-ce que vous avez pu,
02:56 le rapport peut les constater ?
02:58 - On a regardé concrètement quelle avait été la chaîne de décision
03:02 qui avait fait que ces entreprises, une entreprise et une association,
03:06 avaient pu avoir des agréments.
03:07 Ce qu'on a constaté, c'est que la fameuse entreprise dans laquelle
03:11 10 personnes en situation de handicap sont décédées et un animateur,
03:14 en fait, elle a eu un agrément provisoire, alors que juste avant,
03:18 pendant deux mois, elle avait continué à organiser des séjours,
03:21 alors qu'elle n'avait plus aucun agrément.
03:23 Donc, en vérité, tout ça, c'est dysfonctionnel.
03:25 - C'est parce qu'il n'y a pas eu assez de contrôle ?
03:27 Ou comment c'est possible ?
03:28 - Ce qui compte, c'est, un, encore une fois, les actions immédiates.
03:30 Ce que je vous disais, actions immédiates, c'est une circulaire
03:33 que moi, je vais signer personnellement début de semaine
03:35 prochaine pour dire à toutes les entreprises, oui, vous avez des
03:38 conditions de sécurité, de normes incendie à respecter et dire
03:42 dans le même temps aux administrations, vous devez vérifier
03:45 tous les agréments que vous avez délivrés et tous les agréments
03:48 que vous allez délivrer à l'avenir pour vérifier que ces attestations
03:51 existent et si elles n'existent pas, il est impensable, encore une fois,
03:55 que ces séjours puissent s'organiser.
03:57 Il faut aussi augmenter les effectifs.
03:59 Donc, moi, j'ai obtenu qu'on double les effectifs des personnes
04:02 qui sont dédiées, justement, pour tout simplement vérifier,
04:05 délivrer ces agréments, vérifier ces attestations.
04:08 - Ça veut dire qu'on passe à combien de personnes, très concrètement ?
04:09 - Ça veut dire qu'on va passer à 110 personnes, donc plus d'une par département,
04:11 qui va pouvoir se déployer et qui va spécifiquement s'occuper
04:15 de ce sujet des vacances adaptées.
04:17 Et ça veut dire qu'il faut aller plus loin parce que notre enjeu,
04:20 c'est quoi ? C'est qu'encore une fois, les personnes en situation de handicap,
04:23 évidemment, puissent avoir accès aux loisirs,
04:25 puissent avoir accès aux vacances.
04:26 Moi, je veux pas, alors que je suis la ministre des personnes en situation
04:28 de handicap, dire "ben écoutez, l'impact, ça va être que moins de personnes
04:31 vont partir en vacances".
04:32 Non, il faut que les personnes puissent partir en vacances.
04:34 Il faut que les familles aient un droit au répit,
04:36 mais il faut évidemment que ça se fasse dans des conditions de sécurité absolue.
04:41 Et donc, ça veut dire qu'on va regarder précisément
04:44 quelle est la grille de contrôle.
04:45 Moi, je veux qu'avant la fin de l'année, on ait une nouvelle grille de contrôle
04:49 de manière à ce que pour les prochaines vacances, on n'ait plus de Vitzhainheim,
04:53 que ça ne puisse plus arriver dans notre pays.
04:55 Et pour que ça ne puisse plus arriver...
04:56 - Qu'il y ait des contrôles de sécurité a priori.
04:57 - On double les effectifs pour garantir que ce soit le cas.
05:00 On refait une vraie grille de contrôle.
05:01 Aujourd'hui, on a une espèce d'instruction nationale qui fait plus d'une centaine
05:05 de pages où la question de la sécurité, elle est traitée presque avec deux petits mots.
05:09 Donc ça, ça suffit.
05:10 On remet enfin de l'ordre dans les vacances adaptées de manière à garantir
05:14 la sécurité des personnes, sans encore une fois jeter discrédit
05:17 sur celles et ceux qui les organisent, parce que dans la majorité des cas,
05:21 et vous le voyez bien, ça se passe bien dans des bonnes conditions d'accueil,
05:24 de sécurité avec des professionnels engagés.
05:26 Mais on a des cas où il y a des manquements évidents et ces manquements,
05:30 ils peuvent conduire encore une fois à des situations douloureuses,
05:33 à des situations de maltraitance,
05:34 voire ils peuvent conduire à de tels niveaux de défaillance qu'à la fin,
05:37 vous envoyez des personnes vulnérables dans un gîte
05:40 où il n'y avait même pas de normes incendie respectées.
05:41 - Laurent Berger, le pape François arrive aujourd'hui à Marseille
05:44 pour avant tout sensibiliser sur la question des migrants.
05:47 Est-ce que ce n'est pas aussi un message adressé au gouvernement français ?
05:50 - Je crois que c'est un message récurrent que le pape a toujours passé.
05:54 D'ailleurs, je crois que ses prédécesseurs avant lui,
05:56 sur la capacité qu'on avait à être dans un monde qui soit plus ouvert, plus généreux.
06:00 Après, notre responsabilité, nous, de gouvernants,
06:04 c'est à la fois de garantir cette générosité et cet accueil,
06:06 mais aussi d'y mettre encore une fois des limites par rapport à nos propres capacités
06:10 et par rapport à une situation dont on voit bien qu'en France,
06:13 il faut qu'on arrive à maintenir un équilibre.
06:15 - Lui est quand même particulièrement investi sur la question des migrants.
06:18 Son premier geste tout à l'heure à Marseille, ça va être d'aller se recueillir
06:22 devant un monument à la mémoire des marins et des migrants disparus en mer,
06:26 quand en France, on a Gérald Darmanin qui annonce que la France
06:29 n'accueillera aucun migrant de l'Ampedusa, alors que l'Italie appelle à l'aide.
06:33 Est-ce que ça, c'est de la solidarité ?
06:34 Vous qui êtes ministre de la solidarité.
06:36 - La solidarité, vous savez très bien que c'est une solidarité européenne
06:39 sur les questions de migration.
06:40 Et ça montre bien.
06:41 Et l'exemple de l'Italie est très révélateur.
06:43 Puisque même Georgia Meloni, elle a fait appel à cette solidarité européenne.
06:46 Elle n'a pas tourné le dos à l'Union européenne.
06:48 Donc quand je vois que certains en France dirait qu'il faudrait vivre
06:52 de manière extrêmement isolée, vous voyez bien qu'en vérité,
06:54 ce n'est pas la réponse qui peut être apportée en matière d'immigration.
06:57 Donc, oui, on doit et on a des règles européennes.
07:00 On a un pacte immigration qui est et qui va encore être renforcé.
07:03 Et donc, si l'Italie veut faire jouer la solidarité européenne,
07:06 ça veut dire qu'on regardera les situations.
07:08 - Est-ce qu'il est pas un peu vide Gérald Darmanin ?
07:10 Parce qu'il ne dit aucun.
07:10 On ne sait pas si parmi les Sénégalais, puisqu'il a cité les Sénégalais,
07:14 par exemple, il n'y a pas des gens qui sont persécutés dans leur pays.
07:17 - De toute façon, les situations, elles vont être regardées individuellement.
07:20 Et vous savez bien surtout qu'il y a un cadre pour y répondre.
07:23 Il y a un cadre à la fois européen,
07:24 si jamais il devait y avoir ou pas répartition des migrants
07:28 et s'ils avaient vocation à rester ou pas sur le territoire.
07:31 Par contre, je pense qu'il y a un message très clair qui doit être envoyé,
07:33 qui est que si la France veut continuer à pouvoir accueillir
07:36 justement ceux que vous citez, qui sont ceux qui doivent pouvoir avoir accès à l'asile.
07:40 Alors il faut être évidemment extrêmement ferme sur l'immigration illégale.
07:43 - Aurore Berger, on se retrouve dans un instant, ministre des Solidarités et des Familles.
07:46 On se retrouve juste après le Fil info d'Elie Habergéle à 8h40 sur France Info.
07:50 - Neuf ans après sa visite à Strasbourg,
07:53 le pape François se rend à Marseille aujourd'hui pour un déplacement d'un peu plus de 24 heures.
07:57 La question des migrants sera abordée notamment demain après-midi.
08:00 Le souverain pontife va célébrer une messe géante au Stade Vallodrome.
08:04 Autre visite, celle de Charles III qui continue en France, direction Bordeaux.
08:09 Aujourd'hui, il sera accueilli par Pierre Urmic, le maire écologiste de la ville.
08:13 Au programme, visite d'un vignoble biologique, d'un bateau de la Royal Navy,
08:17 entre autres, et bain de foule.
08:19 La cour d'assises de Pau condamne les agresseurs de Philippe Monguilhau à 13 et 15 ans de prison.
08:24 Cette nuit, en 2020, ce chauffeur du bus a été tabassé à mort par deux hommes
08:28 après une altercation à Bayonne.
08:30 Son épouse dénonce une peine trop clémente.
08:32 L'Olympique de Marseille fait égalité, trois partout, contre l'Ajacque-Samsterdam,
08:37 chez les Hollandais, pour le début de la Ligue Europa.
08:39 L'OM, en pleine crise extrasportive, a été menée 2 à 0 après 20 minutes de jeu hier soir.
08:44 La Rennes gagne 3 à 0 contre la Maccabi-Haïfa, un partout, entre Toulouse et l'Union Saint-Gilloise.
08:51 Toujours avec Aurore Berger, ministre des Solidarités et des Familles.
09:02 On parle à l'instant du drame de l'AMPE 12A et de la fermeté de Gérald Darmanin.
09:06 À une autre époque, le président se montrait bien plus ouvert, pourtant,
09:09 sur cette question de l'immigration.
09:10 Qu'est-ce qui a changé ?
09:11 Vous vous dites qu'aujourd'hui, politiquement, c'est la fermeté qui paie vis-à-vis des Français.
09:15 Non, je pense qu'il y a toujours eu une nécessité d'équilibre
09:17 et qu'en vérité, sur les questions d'immigration,
09:19 c'est toujours dur d'avoir des débats qui soient à peu près rationnels,
09:22 apaisés, qui ne soient pas immédiatement teintés de politiques
09:26 et pas forcément la meilleure d'entre elles.
09:28 Typiquement, regardez sur la question du projet de loi que nous, on défend.
09:31 Il défend cette nécessité d'équilibre,
09:33 qui est comment on fait pour exécuter, encore une fois,
09:36 des reconduites à la frontière,
09:38 comment on rétablit la double peine pour ceux qui ont été condamnés
09:40 pour des délits ou des crimes qui purgent leur peine de prison en France,
09:43 mais qui doivent ensuite pouvoir être expulsés,
09:46 et dans le même temps, comment on fait pour régulariser
09:49 ceux qui sont dans des métiers en tension et qui travaillent déjà dans notre pays.
09:52 Et vous n'êtes pas sûre d'avoir la majorité absolue ?
09:53 Mais j'espère qu'on l'aura, parce que je pense que c'est un sujet important.
09:55 La majorité de cette loi.
09:56 En tout cas, les discours aujourd'hui, entre ceux du peuple et ceux du gouvernement,
09:59 n'ont rien à voir sur l'immigration,
10:01 et pourtant le président va se rendre à la messe du pape samedi.
10:04 Il a réussi aussi à décrocher un rendez-vous avec le pape.
10:07 Est-ce qu'il n'y a pas un peu de récupération de la part du président ?
10:10 Je crois qu'on a à la fois, vous le savez, il y a toujours eu ce double statut du pape.
10:14 Il est à la fois chef d'État et en même temps chef de l'Église catholique.
10:18 Et donc, vous avez ce double statut qui s'exerce
10:20 et qui fait que vous pouvez avoir un président de la République qui le reçoit,
10:23 qui a une audience avec lui parce que c'est le chef de l'État,
10:26 en tout cas au Vatican, et puis que vous avez un moment
10:29 qui est un moment, je crois, important pour la communauté catholique dans notre pays,
10:32 et même sans doute au-delà.
10:34 Et le fait que ça se passe en France,
10:35 comme le fait qu'on ait la visite de Charles III en France,
10:37 je trouve que c'est aussi important en termes d'images qui sont renvoyées par notre pays,
10:42 de se dire qu'à nouveau, des moments qui sont des moments importants,
10:45 se déroulent dans notre pays.
10:48 Il faut qu'on parle d'un cafouillage à la tête du sommet de l'État
10:52 avec le gouvernement qui veut autoriser la revente à perte
10:55 pour faire baisser le prix des carburants,
10:56 sauf que Total, ainsi que les principaux distributeurs français
11:00 ont annoncé qu'ils refusaient, eux, de vendre à perte.
11:02 La loi, elle n'est pas encore née,
11:04 mais on a quand même l'impression qu'elle est déjà enterrée.
11:06 Qu'est-ce qui s'est passé ?
11:06 Moi, ce que j'aimerais comprendre,
11:07 c'est qu'est-ce qui s'est passé du côté de la grande distribution ?
11:09 Parce que moi, je les vois très régulièrement invitées sur votre plateau
11:12 et sur beaucoup de plateaux en disant que c'est à cause de l'État,
11:14 qu'ils ont énormément d'entraves et qu'ils ne peuvent pas agir.
11:16 Est-ce que vous ne parliez pas, en l'occurrence, par exemple,
11:18 plutôt de l'alimentation sur la question de la vente à perte ?
11:21 Pas franchement sur…
11:22 - Écoutez, y compris sur l'alimentation,
11:23 parce que je sais qu'ils ont été auditionnés
11:25 sur la question des négociations commerciales
11:27 qu'il y a entre la grande distribution et les industriels
11:29 une fois par an aujourd'hui,
11:30 et qu'eux-mêmes, finalement, ont dit
11:31 « c'est peut-être pas une bonne idée d'avancer la date, on ne sait pas ».
11:34 Donc bref, moi, ce que j'aimerais,
11:35 c'est qu'on ait un discours clair et qu'il ne soit pas démago.
11:38 Et en général, malheureusement,
11:39 on a des discours côté grande distribution
11:41 qui peuvent être très démagogiques.
11:43 Donc déjà, qu'ils regardent leur propre prix
11:45 sur les propres marques de distributeurs
11:46 pour garantir que celles-ci
11:48 sont au meilleur prix, encore une fois, pour les Français,
11:50 et qu'encore une fois, ils ne disent pas
11:51 « c'est à cause de l'État qu'on ne peut pas faire »,
11:53 parce que quand on veut changer la loi,
11:54 finalement, ils ne voudraient pas l'appliquer.
11:56 - Mais peut-être qu'un peu de concertation au Rorberger
11:58 aurait évité siasco, non ?
11:59 - Écoutez, en tout cas, ils ont été auditionnés.
12:02 Moi, ce que je veux, c'est juste qu'à un moment,
12:04 on puisse garantir l'emploi dans notre pays.
12:06 Garantir l'emploi dans notre pays,
12:08 c'est aussi soutenir les industriels
12:10 qui, eux, recréent de l'emploi dans notre pays.
12:12 Je pense que ça, c'est extrêmement important.
12:14 Et dans le même temps, soutenir les Français
12:16 face à une inflation dont on sait qu'elle peut être un choc
12:19 pour beaucoup trop d'entre eux,
12:20 avec le risque, évidemment, d'une forme de précarité.
12:23 Donc après, on a une proposition qui est sur la table,
12:26 et encore une fois, que la grande distribution
12:28 a plaidé ses voeux il n'y a pas si longtemps.
12:29 Donc, ils auront cette faculté ou pas,
12:31 ça, c'est le Parlement qui en décidera,
12:33 qui votera, qui ne votera pas à la disposition.
12:35 Les parlementaires sont libres de leur vote et de leur choix.
12:37 En tout cas, moi, j'aimerais comprendre
12:39 le volte-face de la distribution.
12:40 Vous parliez d'hémagogie éventuelle
12:42 de la part des distributeurs,
12:43 mais est-ce que ce n'est pas aussi un peu démago
12:44 de la part du gouvernement,
12:47 pour un produit dont la moitié du prix est constitué de taxes,
12:50 de venir en fait faire un peu la morale
12:52 et mettre la responsabilité sur les distributeurs ?
12:54 Moi, je ne crois pas qu'il faille faire la morale.
12:55 Je pense que de toute façon, la morale,
12:56 ce n'est pas l'affaire de la vie politique.
12:58 On est là pour prendre des décisions
13:00 et faire des politiques.
13:01 En l'occurrence, vous les rendez responsables
13:02 du fait de ne pas vouloir vendre à perte.
13:04 Non, mais ce que je dis juste, c'est qu'il y a quand même...
13:07 Vous parliez de cafouillage.
13:08 Il y a surtout un cafouillage de leur côté.
13:10 Ils ont passé leur temps sur des plateaux de télévision
13:12 à dire, encore une fois, on n'a pas les moyens d'agir.
13:15 On aimerait faire des choses, la loi nous en empêche.
13:17 Là, on se dit, changeons la loi.
13:18 Vous connaissez trop la politique,
13:19 normalement, on bac un peu les sujets
13:22 avant qu'ils soient annoncés au public.
13:24 Là, c'est comme si ça n'avait pas été préparé.
13:26 Ça sort dans la presse, dans la bouche de la première ministre.
13:29 Et d'un coup, tout le monde se rend compte
13:30 que cette proposition est faite.
13:31 Moi, je vous donne la réponse qui est la mienne.
13:33 La réponse qui est la mienne, c'est qu'encore une fois,
13:35 on doit garantir l'emploi et faire en sorte que cet emploi
13:37 paie dans notre pays.
13:38 Je pense que ça, c'est notre première responsabilité
13:40 en lien avec les employeurs et soutenir le pouvoir d'achat
13:43 des personnes les plus fragiles.
13:44 Mais juste commencez bien sur la question du carburant.
13:46 C'est un enjeu qui est important pour beaucoup de Français
13:48 sur les enjeux de mobilité.
13:49 Donc, cette possibilité, elle existera ou pas,
13:51 ça dépendra des parlementaires.
13:53 Donc, vous allez prendre le temps des parlementaires
13:56 pour jouer à la roulette rouge avec le pouvoir d'achat des Français.
13:59 Parce que vous ne savez pas si finalement
14:00 les distributeurs se saisiront de cette opportunité.
14:02 Moi, je ne peux pas les obliger à se saisir d'une faculté
14:05 qui leur serait accordée.
14:06 Mais en tout cas, même dans la majorité aurore berger,
14:08 certains critiquent cette mesure, notamment au Modem.
14:12 François Bayrou a dit que la revente à perte n'était pas
14:14 une solution parce qu'il y avait toujours quelqu'un qui payait.
14:17 Et le Modem aussi propose que l'État prenne sa part
14:20 de modifier la taxation du carburant.
14:22 Jean Rémy, vous interrogez là-dessus.
14:24 60% qui revient à l'État.
14:25 Est-ce que la logique, ce n'est pas plutôt de plafonner les taxes ?
14:28 Mais vous savez aussi que c'est une discussion de toute façon.
14:30 Je pense qu'on aura, parce qu'on va avoir les textes
14:32 budgétaires, donc les questions de taxation,
14:34 elles seront mises sur la table, y compris celle-ci.
14:36 Je pense qu'il n'y a pas de tabou en la matière,
14:37 mais vous le savez, la taxation, notamment sur ces sujets-là,
14:40 elle a été largement, d'ailleurs, redistribuée aux Français
14:43 par des baisses qui ont été consenties par l'État.
14:46 Qui a financé les baisses sur le carburant pendant des mois ?
14:50 C'est l'État. Et l'État, c'est qui à la fin ?
14:52 C'est tous les Français.
14:53 Et donc, à un moment, on a eu ce choix qui est un choix
14:55 de responsabilité.
14:55 C'était la même chose sur les questions énergétiques.
14:58 On a mis 46 milliards dans le bouclier énergétique.
15:00 On est le seul pays au monde à avoir subventionné
15:03 les tarifs de l'énergie pour garantir que les plus fragiles
15:06 n'aient pas une addition qui explose.
15:07 Donc, cette part-là, l'État l'a faite de manière très conséquente.
15:10 Le gouvernement vient de présenter un plan de lutte
15:12 contre la pauvreté.
15:13 Aujourd'hui, un peu plus de 9 millions de personnes vivent
15:15 sous le seuil de pauvreté en France.
15:17 C'est 15 % de la population.
15:19 Demain, grâce à ce plan, est-ce que vous avez des objectifs
15:21 chiffrés pour faire baisser le taux de pauvreté en France ?
15:24 Déjà, ce qu'il faut rappeler, c'est qu'on a un modèle social
15:27 qui fonctionne.
15:28 Et ce modèle social qui fonctionne, il évite à 5 millions de Français
15:32 de tomber dans la pauvreté.
15:33 Je pense que ça, c'est un chiffre qu'on ne dit pas assez.
15:35 Mais ça veut dire quand même…
15:35 Avec la redistribution.
15:36 Avec la redistribution.
15:37 On est le pays le plus redistributif au monde.
15:39 Ça veut dire que les impôts des Français,
15:41 la manière avec laquelle la solidarité nationale est organisée,
15:44 empêche 5 millions de personnes chaque année
15:46 de basculer dans la pauvreté.
15:47 Mais vous n'avez pas d'objectifs chiffrés, Alain.
15:49 Mais parce que moi, je vais venir sur un plateau et vous dire
15:52 "ben écoutez, en un coup de baguette magique,
15:53 je sais régler X situations, 1 million en moins,
15:56 2 millions en moins, 3 millions en moins".
15:58 Moi, ce que je veux, c'est qu'on arrive à avoir une situation
16:00 où déjà, on n'a plus de travailleurs pauvres dans notre pays.
16:02 Ça, c'est une situation qui est inacceptable.
16:05 Et ça, c'est pour ça qu'il y aura une conférence sociale
16:07 pour garantir que les personnes qui travaillent,
16:09 elles ne puissent pas tomber dans la pauvreté.
16:11 Moi, je vous prends un exemple,
16:12 qui est le métier le plus féminin de France.
16:14 Les aides à domicile.
16:15 Celles qui s'occupent de nos parents, nos grands-parents,
16:16 des personnes en situation de handicap.
16:18 Aujourd'hui, c'est 18% de taux de pauvreté
16:20 parmi ces femmes qui travaillent.
16:22 Ça, ça n'est pas normal.
16:23 Et ça, ça veut dire que tout le monde doit prendre sa part.
16:25 L'État, les collectivités, les employeurs.
16:28 Parce que, encore une fois,
16:29 si on veut éviter de tomber dans la pauvreté,
16:31 la meilleure des protections doit être un emploi.
16:33 Mais un emploi qui protège et qui paye bien.
16:35 Et pour tous les autres...
16:36 - Mais qu'est-ce qui va changer, justement ?
16:37 Parce que le précédent plan anti-pauvreté du gouvernement
16:39 n'a pas permis de faire baisser la pauvreté.
16:41 Aujourd'hui, c'est 20 milliards sur 5 ans.
16:42 Dans ces 20 milliards, qu'est-ce qu'il y a de nouveau, concrètement ?
16:45 - Alors, ce qu'il y a de nouveau,
16:45 c'est tout ce qu'on fait sur la petite enfance.
16:47 Parce que l'un des premiers freins à la reprise d'une activité,
16:50 c'est quoi ?
16:50 C'est "je ne peux pas faire garder mon enfant".
16:52 Et ça touche qui ?
16:53 Ça touche d'abord des femmes.
16:54 Et quelles femmes ?
16:55 Les femmes qui sont dans des familles monoparentales.
16:57 Donc ça, c'est une vraie injustice criante.
16:59 On met 6 milliards d'euros sur la table,
17:01 sur le service public de la petite enfance,
17:03 pour garantir qu'on ait une solution d'accueil,
17:05 que ce soit en crèche auprès de l'assistante maternelle qui existe.
17:07 Ça, c'est quelque chose de très concret.
17:09 Et le faire, notamment, dans 1 000 crèches,
17:11 qui sont des crèches à vocation d'insertion professionnelle.
17:14 Ça veut dire quoi ?
17:15 Ça veut dire que vous avez des berceaux dans ces crèches
17:16 qui sont réservés pour les personnes qui doivent retrouver un emploi.
17:19 Parce que si on ne peut pas vous rendre un entretien d'embauche,
17:21 vous ne pouvez pas reprendre une activité professionnelle.
17:23 C'est la question du logement.
17:24 Parce qu'aujourd'hui, ce qui coûte et ce qui pèse le plus
17:27 dans le panier moyen des ménages, c'est quoi ?
17:30 C'est le coût du logement.
17:31 Et donc, c'est ce qu'on met sur la table,
17:33 à la fois non seulement sur des situations de crise,
17:35 l'hébergement d'urgence,
17:36 mais surtout pour avoir un vrai parcours résidentiel pour les personnes.
17:39 Je vous coupe, on va revenir dans un instant sur la question des crèches,
17:42 mais à 8h50, c'est l'heure du Fil info avec Elie Avergel.
17:46 Le capitaine du 15 de France de rugby, Antoine Dupont,
17:48 blessé au visage hier contre la Namibie pendant la large victoire
17:52 des Bleus Victoire Historique 96 à 0 dans leur troisième match du Mondial.
17:56 Coup dur pour la suite de la compétition.
17:58 Antoine Dupont est absent au moins quatre semaines
18:00 selon les premières informations de la nuit.
18:03 Le pape François à Marseille cet après-midi.
18:05 Une visite d'un peu plus de 24 heures pendant laquelle
18:08 la question des migrations sera abordée.
18:10 Elisabeth Borne accueillera le souverain pontife à 16h.
18:12 Le pape va célébrer demain après-midi.
18:14 Une messe géante au stade Vélodrome.
18:17 Paris demande des garanties tangibles à l'Azerbaïdjan
18:20 et notamment une présence humanitaire dans le Haut-Karabakh
18:24 après la victoire éclair de Bakou sur des séparatistes arméniens.
18:27 Dans cette enclave, un cessez-le-feu est en vigueur maintenant.
18:30 L'Arménie dénonce une offensive injustifiée qui a fait au moins 200 morts.
18:35 La conférence sociale sur les bas salaires voulue par Emmanuel Macron
18:39 aura lieu le 16 octobre.
18:40 La rencontre se tiendra au Conseil économique, social et environnemental.
18:44 Ce rendez-vous doit porter sur les branches où certains salaires
18:48 les plus bas sont inférieurs aux SMIC.
18:50 Toujours avec Laurent Berger, ministre des Solidarités et des Familles.
19:01 On parlait à l'instant des crèches.
19:03 Justement, deux livres enquêtes ont révélé les pratiques,
19:06 les maltraitances de certaines crèches privées.
19:08 Qu'est-ce qui va changer désormais ?
19:10 Il y a notamment une loi qui prévoit des contrôles.
19:13 C'est ce qu'on a voté.
19:14 J'étais en commission des affaires sociales à l'Assemblée il y a deux nuits,
19:17 puisque c'était dans la nuit qu'on a voté cette disposition qui est très importante.
19:20 En fait, c'est un peu aberrant,
19:23 mais jusque-là, l'État n'avait pas le droit de faire des contrôles
19:25 directement au siège de ces grands groupes.
19:27 Là, on va pouvoir le faire si la loi est définitivement adoptée.
19:29 Ça veut dire concrètement qu'on va pouvoir envoyer le service de l'État,
19:32 vérifier les livres de compte, faire toute la transparence nécessaire
19:35 pour vérifier qu'au regard du nombre d'enfants, de bébés qui sont accueillis,
19:38 il y a bien les commandes qui vont en face.
19:40 Vérifier aussi qu'il n'y a pas un risque de trop de turnover parmi le personnel.
19:44 Mais le vrai sujet qu'on a, si on est là aussi très lucide,
19:47 c'est une pénurie de professionnels.
19:49 Pénurie de professionnels parce que pendant des années,
19:51 ces professionnels, ils n'ont pas été assez revalorisés,
19:53 ils n'ont pas été assez reconnus.
19:55 Et là, on agit très concrètement.
19:56 À partir du 1er janvier, on met 200 millions d'euros sur la table chaque année
20:01 pour revaloriser ces professionnels.
20:02 Mais c'est sous condition, cette revalorisation, c'est ça ?
20:04 Moi, ce que je dis, c'est que ce serait exactement sous condition.
20:07 C'est-à-dire qu'il n'y a pas un euro de ces revalorisations
20:09 qui ira à une entreprise si elle n'a pas une convention collective
20:13 qui est forte en termes de protection sociale des salariés.
20:16 Ça veut dire formation professionnelle, mobilité professionnelle,
20:19 reprise de l'ancienneté, évidemment, conditions de travail et rémunération.
20:23 Et là, ça veut dire que l'État et l'argent public
20:26 vont être très directement fléchés, aiguillés,
20:29 pour mieux revaloriser ces professionnels.
20:31 Aujourd'hui, une auxiliaire de crèche, elle est rémunérée au niveau du SMIC,
20:33 donc à peine 1 400 euros net par mois.
20:35 Est-ce que ça pourrait changer grâce à ces 200 millions ?
20:37 Ce serait à peu près l'équivalent de 1 800 euros de plus par an,
20:40 donc l'équivalent d'un peu plus d'un treizième mois.
20:42 Donc oui, quand vous êtes à ce niveau de rémunération, ça change la vie.
20:45 Mais je pense qu'il faut aller plus loin.
20:46 Il faut réfléchir à nouvelles organisations du temps de travail.
20:49 La semaine de quatre jours, par exemple, sur ce type de métier,
20:52 aurait évidemment du sens, parce que vous êtes sur des métiers
20:54 où vous ne pouvez pas télétravailler.
20:55 Donc les seules vraies modalités nouvelles d'organisation du temps de travail,
20:58 ça pourrait être ça. Il faut essayer d'être innovant
21:00 parce qu'on a besoin d'attirer des professionnels.
21:02 Et les attirer, c'est faire en sorte
21:04 qu'elles soient dans les meilleures conditions de travail possibles,
21:06 parce qu'à la fin, elles s'occupent de ce dont on a plus précieux.
21:09 Elles s'occupent de nos enfants.
21:10 - Vous avez d'ailleurs vous-même des enfants, sans trahir évidemment un secret.
21:13 Est-ce que la maman que vous êtes juge que la ministre que vous êtes
21:16 en fait assez sur ces questions ?
21:18 - Elle juge sans doute qu'il faudrait en faire encore plus.
21:22 Ce que je vois, c'est surtout qu'on est en train de faire.
21:24 Et c'est ça qui compte.
21:25 C'est qu'à la fin, vous savez, quand vous avez un enfant en crèche,
21:27 vous y allez deux fois par jour, vous le déposez le matin,
21:29 vous allez le récupérer le soir,
21:31 vous échangez avec les professionnels, les parents.
21:32 - Et c'est votre cas aujourd'hui, votre enfant est à la crèche.
21:34 - Oui, ma fille, elle est en crèche.
21:35 Et donc, vous échangez très directement avec les professionnels.
21:38 Moi, d'ailleurs, je veux qu'on ait plus de rôle pour les parents à la crèche.
21:41 Quand vous avez un enfant qui est à l'école,
21:43 vous avez des parents qui sont des parents d'élèves,
21:45 qui sont des parents référents.
21:47 Je veux que ce soit la même chose pour les crèches.
21:48 Je veux que les parents, ils aient leur mot à dire,
21:50 pas pour fliquer les professionnels,
21:52 mais pour qu'il y ait un dialogue fructueux, utile avec ces professionnels
21:55 qui sont souvent des femmes, très souvent des femmes, très engagées.
21:59 Mais encore une fois, pendant des années,
22:01 il n'y avait pas de culture du contrôle.
22:03 Cette culture, maintenant, elle existe et elle va être renforcée
22:06 avec la loi qui change.
22:07 Il n'y avait pas une vraie reconnaissance du travail
22:09 qui était fait par les professionnels.
22:11 On se disait qu'après tout ce qui se passait en crèche,
22:13 ce n'était pas bien important la construction d'un enfant.
22:15 Aujourd'hui, on sait que c'est déterminant ce qui se passe
22:17 dans les premiers, mille premiers jours de la vie de l'enfant.
22:19 Donc, c'est toute la société qui doit changer par rapport à ça.
22:22 - Or, Bergé, en parlant de bas salaire, de travailleurs essentiels aussi,
22:25 Valérie Pécresse veut instaurer un SMIC francilien.
22:27 C'est un SMIC à 9% de plus en Ile-de-France,
22:30 parce que la vie est plus élevée en région parisienne.
22:33 Est-ce que c'est une bonne idée ?
22:34 - Le risque de cette mesure, même si je comprends la philosophie,
22:36 c'est de se dire que derrière, certains diront
22:39 que vous avez des disparités territoriales qui existent.
22:42 Le vrai sujet de l'Ile-de-France sur la vie chère, c'est quoi ?
22:44 C'est le logement.
22:45 Donc, notre vraie préoccupation, si on veut surtout que les Franciens
22:48 et les Franciliens vivent bien, c'est qu'ils aient accès à un logement.
22:51 Et c'est là où il suffit que chacun fasse sa part,
22:53 que ce soit les collectivités, je le dis aussi à certaines collectivités
22:56 qui, aujourd'hui, ne s'engagent pas ou pas assez
22:58 sur la question du logement social.
23:00 Or, on doit pouvoir loger les métiers essentiels dont on parle.
23:03 Quand vous êtes auxiliaire du puériculture en crèche
23:05 et que vous devez travailler à Paris dans le 7e arrondissement
23:08 et que vous habitez à une heure et demie, deux heures de votre lieu de travail,
23:11 comment vous tenez sur le long terme ?
23:12 En fait, vous ne tenez pas.
23:13 - Les métiers à Paris sont moins d'être les mêmes qu'à Limoges.
23:15 Donc, on peut attendre l'action du gouvernement, des collectivités.
23:18 - On peut peut-être garantir aussi, et c'est tout le travail qu'on fait au sein du gouvernement,
23:20 que sur des métiers qui sont des métiers essentiels,
23:22 eh bien, à un moment, ils puissent aussi loger à proximité de leur travail.
23:26 Et donc, ça, c'est la question de l'attribution aussi des logements sociaux,
23:29 de manière à ce que des travailleurs qui sont des travailleurs essentiels,
23:32 ils ne soient pas relégués,
23:33 mais qu'ils aient le droit aussi de vivre à proximité de leur lieu de travail,
23:36 ce qui garantira sans doute que ces travaux, ces métiers,
23:39 eh bien, soient mieux reconnus, mieux valorisés
23:42 et qu'il y ait plus de professionnels qui veuillent s'y engager.
23:44 - Aurore Berger, des manifestations contre les violences policières et le racisme
23:46 sont prévues demain à l'appel d'organisations et notamment de la France Insoumise.
23:50 Est-ce que vous comprenez cette colère
23:52 et est-ce que, comme certains, vous pensez qu'il faudrait interdire ces marches ?
23:55 - Moi, je ne comprends évidemment pas cette manifestation,
23:58 parce que déjà mélanger comme mot d'ordre "violence policière",
24:02 et moi, j'ai toujours récusé ce terme,
24:03 il faut assumer qu'il peut y avoir parfois des faits de violence,
24:06 mais pas dire qu'il y a des faits de violence qui seraient systémiques
24:08 de la part de l'ensemble de nos policiers et de nos gendarmes,
24:10 ça n'est pas le cas.
24:11 Et accoler le terme "violence policière" et "racisme",
24:13 ça veut dire jeter un discrédit sur toute une profession
24:16 en montrant du doigt les policiers, en leur mettant une cible dans le dos
24:18 et en disant qu'ils sont racistes.
24:20 Ça n'est pas le cas.
24:21 Et si on veut avoir, encore une fois, des hommes et des femmes
24:23 qui s'engagent dans ces métiers,
24:24 c'est en ayant un minimum de respect à leur égard,
24:26 et pas en allant marcher contre eux et en leur mettant des cibles dans le dos.
24:29 - Il faudrait sanctionner les députés qui s'y rendent ou pas ?
24:31 - Moi, j'ai toujours dit que je pense que quand on s'y rend
24:33 dans sa qualité de député avec son écharpe tricolore,
24:36 c'est une insulte pour moi vis-à-vis de l'Assemblée nationale que de le faire.
24:39 On est députés de la nation, donc on représente l'ensemble des Français.
24:42 Je ne me sens pas très représentée par des députés
24:44 qui, avec leur écharpe, vont dans ce type de manifestation.
24:46 - Aurore Berger, merci beaucoup, ministre des Solidarités et des Familles.
24:49 Merci beaucoup, Agathe Lambry.
24:50 On se retrouve demain à 8h30 pour une nouvelle interview.
24:53 Dans cinq minutes, les informés de Renaud Delis.
24:55 On reviendra évidemment sur la question de la visite du pape
24:58 et puis de cette fameuse manifestation contre les violences policières.
25:01 de la France.