Le "8h30 franceinfo" de François Ruffin

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00:00 (Générique)
00:05 Bonjour François Ruffin.
00:06 Bonjour.
00:07 Le groupe français Total Energy annonce ce matin des profits records,
00:10 19 milliards d'euros dégagés l'an dernier.
00:12 Est-ce que c'est une bonne nouvelle pour les salariés et pour l'économie française ?
00:16 Non.
00:16 Non ?
00:18 Quand on a Total qui fait 20 milliards d'euros de bénéfices,
00:21 quand c'est la même chose pour le transporteur de conteneurs CMA, CGM
00:24 qui fait 20 milliards d'euros de bénéfices,
00:26 quand on a BNP Paribas qui fait 10 milliards d'euros de bénéfices
00:31 et qui en même temps décide de licencier près de 1000 personnes,
00:34 à quoi on assiste ?
00:36 On assiste au gavage des uns et au rationnement des autres.
00:38 On assiste à une prédation de la nation.
00:41 Maintenant moi, ce qui m'embête le plus dans tout ça,
00:44 c'est même pas Total, CMA, CGM, BNP Paribas.
00:47 C'est le politique.
00:48 C'est l'État.
00:49 L'État normalement il a pour responsabilité
00:52 de venir rééquilibrer les plateaux de la balance,
00:54 de venir être en faveur des faibles
00:57 et venir un peu taxer l'effort.
01:00 Or, ça fait maintenant 3 ans qu'on traverse des crises successives.
01:04 Crise du Covid, on a eu les assureurs qui se sont gavés.
01:06 On a eu la grande distribution qui s'est gavée.
01:08 On a eu le numérique qui s'est gavé.
01:09 On a eu l'industrie pharmaceutique qui s'est gavée.
01:11 On n'a pas touché à rien chez eux.
01:13 Maintenant, on a les portes-conteneurs, on a l'énergie,
01:17 on a l'industrie agroalimentaire qui se gave et on n'y touche pas.
01:20 Total réinvestit chaque année entre un quart et un tiers de ses bénéfices
01:23 dans les énergies propres, dans l'éolien, dans le solaire.
01:27 Est-ce que ce n'est pas bien d'avoir un champion français dans ce domaine
01:30 plutôt que de faire confiance aux entreprises chinoises ou américaines ?
01:33 Vous faites autant que vous pouvez l'avocat de Total,
01:36 mais je vois que vous avez bien du mal quand même.
01:38 La réalité de Total, c'est l'essentiel de ses bénéfices est redistribué en dividende.
01:44 Vous savez qui est le premier actionnaire de Total ?
01:46 L'État français.
01:47 Non, c'est un groupe entièrement privé.
01:48 Ce sont les salariés.
01:51 Les premiers actionnaires sont les salariés du groupe, 85% d'entre eux sont actionnaires de leur entreprise.
01:57 Alors allons-y là-dessus.
01:58 Les dividendes français, vous savez le jour où Elisabeth Borne annonce la réforme des retraites,
02:05 le même jour, la une du journal Les Échos de mon ami Bernard Arnault,
02:09 c'est 80 milliards d'euros de dividendes pour les entreprises du CAC 40.
02:14 Les dividendes en France chez Total comme ailleurs,
02:16 ils ne vont pas aux deux tiers, ils ne vont pas aux 10% les plus riches en France,
02:21 ils ne vont pas aux 1% les plus riches, ils vont aux 0,1% les plus riches.
02:24 Mais là François Ruffin, on vous parle de Total,
02:26 on vous dit que 7% de l'actionnariat, 7% du capital, ce sont les salariés.
02:31 65% des salariés de Total sont actionnaires.
02:36 On vous dit aussi que les salariés ont touché un mois de salaire en plus,
02:38 en moyenne 3600 euros, qu'ils ont une augmentation de 7,5%.
02:42 Mais moi je ne vous parle pas des salariés.
02:43 Tout ça, ça ne va pas dans votre sens ?
02:45 Non, je ne vous parle pas des salariés et vous l'entendez très bien.
02:48 Je vous parle des Français.
02:49 Les salariés ce sont quoi ?
02:51 Non, je vous parle des Français, je vous parle de tous les Français,
02:54 je vous parle de tous les automobilistes français,
02:56 je vous parle de tous les contribuables français qui eux payent des impôts en France,
03:01 pendant que Total ne paye pas d'impôts sur les sociétés en France.
03:04 Ça va commencer cette année.
03:05 Formidable.
03:06 Mais parce que les raffineries étaient des cisternes.
03:08 Non mais formidable, c'est faux, c'est absolument faux.
03:10 Je veux dire c'est de l'habillage.
03:11 C'est-à-dire ?
03:12 Sur ce point précis, Total n'avait pas payé d'impôts sur les sociétés en 2021
03:16 car le groupe affirmait qu'il était déficitaire sur les activités en France
03:19 ce qui représente une petite partie puisque c'est le raffinage.
03:22 Vous dites c'est faux ?
03:23 Mais oui, bien sûr.
03:24 C'est-à-dire les comptes n'étaient pas exacts ?
03:26 C'est évident.
03:27 Comment ça se fait que Total place tous ses dividendes aux Pays-Bas ?
03:31 Pourquoi ?
03:32 Les pays producteurs d'énergie ?
03:33 Mais non, pourquoi c'est aux Pays-Bas ?
03:34 Parce que là-bas il n'y a pas d'impôts sur les plus-values.
03:37 Il y a un déguisement de toutes les sociétés du CAC 40
03:41 pour avoir à payer le minimum d'impôts en France
03:43 qui fait qu'on a des TPE et des PME qui sont aujourd'hui taxés sur les sociétés à 24%.
03:48 Le CAC 40 c'est 4% et on a des sociétés comme Sanofi ou Total qui arrivent à faire 0%.
03:53 Je veux dire, on a une situation qui est scandaleuse,
03:56 qui est scandaleuse pour tous les Français.
03:58 Et le pire, alors j'entends votre complicité médiatique aujourd'hui.
04:02 Complicité médiatique ?
04:03 Ben oui.
04:04 Mais c'est incroyable, vous donnez juste les faits et vous parlez de complicité médiatique.
04:08 Est-ce que c'est vous qui êtes venu dire que Total payait 0% d'impôts sur les sociétés en France ?
04:12 Vous n'êtes pas venu le dire.
04:13 Oui, c'est un fait.
04:14 Oui, c'est un fait, mais vous n'avez pas choisi d'apporter ça.
04:17 Vous faites les avocats de Total.
04:18 Très bien.
04:19 Non mais, très bien.
04:20 Maintenant je veux dire…
04:21 C'est votre opinion, on n'aura pas juste ni fait.
04:23 Oui, c'est mon opinion. Très bien.
04:24 Maintenant il y a une autre complicité qui me gêne beaucoup plus,
04:26 c'est la complicité politique.
04:28 Oui, ça fait trois ans où on demande aux Français de se rationner
04:31 pendant qu'on a Total et compagnie qui se gavent.
04:35 Et Bruno Le Maire, est-ce qu'il bouge le petit bout de doigt ?
04:38 Quand il y a un scandale comme par exemple les Open Lux,
04:40 où on voit que les grandes familles françaises,
04:43 Mullier, Arnaud, Hermès et compagnie,
04:45 sont les premières à aller placer leur capitaux au Luxembourg,
04:49 quand on interpelle Bruno Le Maire et dit "oui, oui, je vais voir ce que je peux faire,
04:53 je ne suis pas très au courant de ça", et il n'y a rien qui se produit.
04:55 Qu'est-ce que ça veut dire ?
04:56 Ça veut dire qu'aujourd'hui, au sommet de l'État français,
04:59 on a une complicité dans la prédation de la nation.
05:03 Ça veut dire qu'aujourd'hui, au sommet de l'État français,
05:05 on devrait avoir une police économique.
05:07 Une police économique pour faire quoi ?
05:09 Une police économique pour protéger les Français,
05:11 pour faire que ce ne soient pas les seigneurs qui accumulent les fortunes
05:17 et ne payent pas d'impôts là-dessus.
05:18 On devrait avoir une police économique pour faire ça.
05:20 Et à la place, qu'est-ce qui se passe ?
05:23 C'est comme si à la tête de la police, on avait placé Al Capone.
05:26 Bercy s'en lave les mains, il ne touche pas à ça, il laisse faire.
05:30 Vous pensez que les services fiscaux en France,
05:34 ils laissent intentionnellement les grandes richesses partir à l'étranger,
05:39 en tout cas de faire de l'évasion fiscale ?
05:40 Je pense qu'il y a une grande complicité avec ça,
05:43 que oui, on ferme les yeux, oui, on n'y met pas les moyens
05:46 pour aller chercher l'argent là où il se trouve.
05:48 Mais quand vous regardez Amazon, qui fait des bénéfices en France,
05:53 qui fait des bénéfices gigantesques en Europe,
05:55 qui n'a jamais fait autant de bénéfices que pendant la crise Covid
05:58 et qui ne paye pas d'impôts sur les sociétés en France.
06:00 Qu'est-ce qui se passe ?
06:01 Il se passe qu'en fait, plus on est petit, plus on est taxé gros.
06:05 Plus on est gros, plus on est taxé petit.
06:07 Voilà ce qui se passe dans notre pays.
06:09 Et donc évidemment, c'est une situation qui est tout à fait scandaleuse
06:12 et que chacun ressent dans son pantemonnaie.
06:14 Quand c'est sur de la TVA qu'on vient faire des impôts,
06:16 quand c'est sur les impôts locaux que ça touche,
06:19 ce n'est pas juste, on est dans un…
06:20 Voilà ce qui est blessé.
06:21 Vous savez, je pense que ça résonne avec le conflit sur les retraites en France.
06:26 On va en parler dans un instant.
06:27 Ça résonne parce que c'est ce sentiment d'injustice
06:30 qui blesse aujourd'hui le cœur des Français.
06:33 Nous, on travaille, nous on paye nos impôts et on a du mal à en vivre.
06:37 Et pendant ce temps-là, il y a les gros là-haut qui échappent
06:40 et qui bénéficient d'une complicité.
06:42 Les retraites et la stratégie de la NUP, on va en parler dans un instant,
06:44 si vous voulez bien, François Ruffin.
06:45 8h40, Le Fil Info, Marie Maheu.
06:48 Les perturbations à la SNCF continuent aujourd'hui
06:51 contre cette réforme des retraites
06:53 à l'appel de deux des quatre syndicats représentatifs,
06:56 la CGT et Sud Rail,
06:57 comptés 2 TGV sur 3 et 1 TER sur 2 en moyenne.
07:01 Grève reconduite également dans la plupart des raffineries de Total Énergie.
07:05 La mobilisation dans les rues est à la baisse.
07:08 800 000 personnes ont défilé hier selon la police,
07:11 près de 2 millions pour les syndicats.
07:13 Ils appellent déjà à des manifestations massives ce samedi
07:16 pour la quatrième journée d'action.
07:18 Près de 9000 morts en Turquie et en Syrie,
07:21 dernier bilan toujours provisoire après de violents séismes.
07:24 La France va déployer un hôpital de campagne
07:27 dans le sud-est de la Turquie.
07:29 Une mission de reconnaissance part ce matin.
07:31 Au mondial de ski alpin, on attend la française Tessa Worley
07:35 à Meribel sur le Super-G aujourd'hui,
07:37 le super slalom géant.
07:38 Hier, Alexis Pintureau a remporté l'or en combiné.
07:50 François Ruffin, la mobilisation contre les retraites
07:52 a marqué le pas hier dans la rue et dans les entreprises publiques.
07:55 Le patron de la CGT, Philippe Martinez, disait,
07:58 donc toujours hier, qu'il va falloir aller vers
08:00 des grèves plus dures, plus nombreuses et reconductibles.
08:03 C'est quoi l'étape supérieure ? C'est le blocage du pays ?
08:05 Ça c'est aux travailleurs d'en décider, chacun dans leur secteur.
08:08 Moi je ne suis pas Philippe Martinez, je ne suis pas Laurent Berger.
08:11 Donc simplement je peux dire, en revanche,
08:13 l'état de tension dans lequel ça met notre pays.
08:16 Vous savez quand il y a une, deux, trois manifestations,
08:19 un, deux, trois millions de personnes qui disent non.
08:21 Quand dans la durée vous avez sept Français sur dix qui disent non.
08:24 Quand vous avez plus de neuf salariés sur dix qui disent non.
08:27 Mais quand ensuite vous avez la CNSA qui dit que ça traduit
08:31 une vision de la vie qui ronde avec les valeurs des pères fondateurs
08:34 du régime par répartition, alors que c'est un organisme
08:36 qui dépend de Matignon.
08:38 Quand vous avez des chefs de l'hôtellerie qui disent,
08:41 comme Thierry Marx, peut-on travailler comme serveur jusqu'à 64 ans ?
08:44 Non je ne crois pas.
08:45 Quand vous avez y compris les artisans, les entreprises du Matignon
08:49 qui disent c'est une bêtise, et bien à un moment,
08:52 je pense que si on ne veut pas mettre notre pays en tension,
08:55 si au contraire on veut le réparer, si on veut le soigner,
08:57 si on veut le ressouder, alors qu'il est aujourd'hui extrêmement divisé,
09:00 et bien on ne doit pas faire ce genre de choses-là.
09:02 Ce n'est pas la priorité du moment.
09:04 Vous avez dit que ça va peut-être se régler par une révolte.
09:07 J'ai dit soit par une révolte, soit par un dégoût durable.
09:09 Oui, voilà. Je ne souhaite ni l'un ni l'autre.
09:12 Moi ce que je souhaite, c'est que simplement, on ait une société française,
09:16 vous savez les gens qui sont dans la rue hier, qu'est-ce qu'ils souhaitent ?
09:19 Ils souhaiteraient pouvoir continuer à enseigner, à soigner, à construire,
09:22 à instruire, à conduire, à faire leur métier,
09:25 plutôt que de perdre des journées de salaire.
09:27 On est dans un temps où, qu'est-ce qui se passe ?
09:29 On a l'hôpital, qui est le pilier d'État social, et qui est en lambeaux.
09:34 On a l'école Piliers de la République, qui recrute ses enseignants en job dating,
09:39 et on voit que la Cour des comptes dit qu'il y a une grande chute de l'attractivité là-dedans.
09:44 On est dans un moment où, dans le rail, il nous manque des conducteurs pour les trains.
09:49 Ce que le dit le gouvernement, c'est que si on ne réforme pas les retraites,
09:52 tout l'argent qui est nécessaire pour l'hôpital, l'école, etc.,
09:55 on va devoir le mettre sur les retraites, justement, pour enfouer le déficit.
10:00 On n'est plus dans un débat budgétaire, c'est absolument faux depuis le départ,
10:03 puisque dans le même temps, on l'a déjà démontré,
10:05 ils donnent des milliards d'euros pour la suppression de la contribution-valeur ajoutée des entreprises.
10:10 Ensuite, si on voulait parler budget, sérieusement, je suis venu avec ma courbe, quand même.
10:14 La chose dont il faudrait parler, c'est le déficit commercial de la France.
10:19 169 milliards d'euros.
10:21 On nous dit qu'on va avoir sur les retraites un déficit de 12 milliards d'euros,
10:24 on ne sait pas trop quand, mais on va l'avoir.
10:26 Là, c'est aujourd'hui, et c'est 14 fois plus.
10:29 Et ça, c'est motus et bouche cousue du côté du gouvernement.
10:32 – D'accord, mais soit, soit, je suis prêt à faire le long là-dessus.
10:36 Maintenant, je vais vous dire, la tension, la division de la société française.
10:41 Hier, je termine la manif, je vais dans une brasserie chic, place de l'opéra.
10:45 Je vois un serveur, il me serre la main, il me dit "non, je ne suis pas le serveur,
10:47 je suis le gérant de la boutique, ici, il y a 40 salariés".
10:49 Et je vais vous dire, j'ai voté Macron, je suis République En Marche,
10:53 mais là, ce qu'il fait, ce n'est pas bien.
10:56 Passer de force comme ça, ce n'est pas bien.
10:59 – Mais il y a un débat au Parlement de François Ruffin.
11:01 – Il dit quoi ? Il dit "moi, j'ai 40 salariés, je respecte mes salariés,
11:06 c'est eux qui font ma valeur ajoutée, mais passer de cette manière-là, c'est pas bien".
11:11 Il y avait d'autres sources de financement, il dit "ce qu'il fait là, c'est pas bien".
11:15 – Pourquoi ce débat-là, François Ruffin ?
11:16 – Et ce sont des gens comme moi qu'il est en train de perdre.
11:18 – Pourquoi ce débat-là, François Ruffin ?
11:19 Vous ne le portez pas à l'Assemblée Nationale, qui est le lieu du débat en République,
11:23 plutôt que de déposer 13 000 amendements sur des virgules, sur des articles.
11:27 – Ce n'est pas vrai, il n'y a aucun amendement sur une virgule.
11:29 – Il y en a plusieurs qui se répètent.
11:31 – Il y en a 13 000 au total, ce qui fait que les députés n'examineront peut-être même pas
11:35 l'article qui repousse à 64 ans.
11:37 – Non, je le redis, moi je souhaite qu'on étudie l'article 7 qui repousse à 64 ans.
11:41 – Mais ce n'est pas un choix qui a été fait par votre groupe.
11:43 – On verra, écoutez, il y a une opposition, elle s'oppose.
11:46 Cette loi ne doit pas passer, on doit tout faire pour que cette loi ne passe pas.
11:50 – Mais est-ce que votre opposition s'oppose correctement avec 13 000 amendements ?
11:53 Est-ce que vous le demandez à vos collègues d'en retirer pour atteindre l'article 7 ?
11:56 – J'ai dit qu'à un moment, il y aura des amendements qui tomberont par gros paquets
12:00 pour que nous soyons maîtres du calendrier, que ce ne soit pas le gouvernement,
12:03 que ce ne soit pas la majorité très relative aujourd'hui,
12:06 qui soit maître de ce calendrier-là.
12:09 Maintenant, il est très clair que cette loi ne doit pas passer.
12:12 Elle ne doit pas passer parce que le pays souhaite que cette loi ne passe pas.
12:15 Moi, je suis là pour quoi ? Je suis là pour faire que cette loi ne passe pas.
12:19 Je suis là pour parler des auxiliaires de vie qui, à 50 ans, ont déjà le dos usé,
12:25 ont déjà les épaules brisées et se demandent comment elles vont pouvoir tirer jusqu'à 64 ans
12:29 et ça leur paraît impossible.
12:30 Je suis là pour parler des serveurs qui ne courent plus assez vite
12:33 et qui sont mis au chômage bien avant 60 ans.
12:37 – Vous pouvez en parler et faire avancer le texte avec vos amendements,
12:39 sauf que quand il y en a 13 000 sur le papier,
12:41 vous savez très bien qu'en 8 jours, c'est impossible de les aborder.
12:44 – D'abord, pourquoi il n'y a que 8 jours ?
12:46 Quand on donne 2 ans de plus aux Français, quand on donne 2 ans ferme,
12:49 pourquoi le gouvernement met en place un calendrier
12:51 où on n'a que 8 jours pour en débattre ?
12:53 Est-ce qu'ils acceptent qu'on pose sur la table toutes les pistes d'autres financements ?
12:58 Puisqu'il y a des tas d'autres pistes de financement,
13:00 puisque c'est un choix très dogmatique de M. Macron
13:04 de venir décider que ça sera 2 ans de plus, 2 ans ferme.
13:06 Alors que par exemple, il pourrait y avoir, comme le suggère François Bayrou,
13:11 un relèvement des cotisations patronales.
13:13 Alors qu'il pourrait y avoir, comme le suggère le Conseil d'analyse économique,
13:16 une fin d'exonération sur les hauts salaires.
13:19 Alors qu'il pourrait y avoir, pour nourrir le minimum vieillesse,
13:22 par exemple, des taxation sur Toctal, la CMA, CGM et compagnie.
13:25 Est-ce que votre opposition aux 64 ans, François Ruffin,
13:28 elle est valable pour tout le monde ?
13:29 Ou est-ce que vous dites, à l'avenir, certaines professions,
13:32 les moins fatigantes, les moins usantes,
13:33 pourraient, un jour, dans un avenir plus ou moins proche,
13:36 travailler jusqu'à 64 ?
13:37 Mais quelle est la réalité, M. Fauvel, aujourd'hui ?
13:39 La réalité, elle est déjà pour plein de gens qui vont...
13:42 Je parle de l'âge légal, pardon.
13:43 Non, non. Il y a 40 ans, nous sommes favorables à 40 ans de cotisation.
13:48 Donc 40 ans de cotisation.
13:50 Là, j'ai commencé à travailler tard et j'ai des trous dans ma carrière,
13:53 parce que, vous voyez, il y a un tas de personnes...
13:55 40 ans de cotisation, mais âge légal à 60 ans.
13:57 Oui, tout à fait.
13:58 Vous savez, les gens qui commencent à travailler à 20 ans
14:01 et qui ont 40 ans de cotisation,
14:03 c'est qu'ils sont dans des boulots qui sont durs.
14:04 Mais c'est-à-dire, vous considérez que c'est le sens de l'histoire
14:06 et qu'un jour, si la gauche revient au pouvoir,
14:09 ce sera 60 ans, mais peut-être après, ce sera 59, 58, 57,
14:13 qu'on travaillera de moins en moins tard dans la vie,
14:15 même si l'espérance de vie s'allonge ?
14:17 En tout cas, quand en 1982, la retraite passe à 60 ans,
14:21 on sonde les Français et une majorité dit
14:23 "Bientôt, la retraite sera à 55 ans".
14:25 Et ça apparaissait comme étant le sens de l'histoire.
14:27 Quel est le sens de l'histoire ?
14:28 C'est la fin du travail des enfants.
14:29 Et vous savez, moi, j'ai étudié ce texte sur la fin du travail des enfants.
14:33 Quand on regarde ça, il y a déjà des députés à l'époque qui disent
14:36 "Compétitivité, pareil, c'est pas normal,
14:38 on a les macronistes de l'époque, quoi".
14:40 Donc un jour, on y viendra.
14:41 Un jour, on sera à 59 ou 58.
14:42 Je ne sais pas dire.
14:43 Moi, j'ai un autre souhait.
14:44 J'ai le souhait que les gens se réalisent en se réalisant,
14:47 qu'ils s'émancipent par le travail,
14:49 que le travail soit un espace de liberté
14:52 et aussi de réalisation de soi.
14:54 Or, aujourd'hui, on ne comprend pas l'aspiration des gens au travail
14:58 si on ne voit pas comment il s'est durci.
15:01 Vous ne pensez pas qu'il y a des gens qui sont heureux au travail à 62 ou 63 ?
15:05 Que les gens qui sont heureux au travail à 62, 63, 64 ans,
15:08 qui sont dans des types de métiers,
15:10 s'ils veulent continuer à travailler, qu'ils travaillent.
15:13 Il n'y a pas de souci.
15:14 On ne va pas les forcer.
15:15 Vous savez, les enseignants, j'entends des enseignants qui disent
15:17 "à 60 ans, c'est mon métier qui me quitte".
15:19 Ben oui, comment on peut penser aller enseigner aux enfants
15:22 jusqu'à 65, 66, 67 ans ?
15:24 Maintenant, la question aujourd'hui à laquelle on doit affronter.
15:27 Moi, je veux penser pour mon pays.
15:29 Je veux penser pour la France.
15:31 Je vous ai dit l'état dans lequel se trouve l'école,
15:33 l'état dans lequel se trouve l'hôpital,
15:35 l'état dans lequel se trouve le rail,
15:37 mais même qu'on ne trouve plus de soudeurs, plus de zingueurs
15:40 pour réparer les réacteurs,
15:42 qu'il fallait aller chercher les Canadiens ou des Américains,
15:44 qu'aujourd'hui, on a un choc climatique à la France
15:47 qui supporte une grande transformation de tout dans notre pays,
15:50 des déplacements, de l'industrie, de l'énergie, de tout ça.
15:53 Ça veut dire que tout ça réclame du travail.
15:55 Ça réclame du travail.
15:56 Mais aujourd'hui, à quoi on assiste ?
15:58 On assiste à une crise d'évocation.
16:00 Je le voyais déjà.
16:01 C'est-à-dire, les gens qui, à l'hôpital, sont usés
16:03 parce qu'ils se sentent empêchés dans leur travail,
16:05 parce qu'on leur demande de revenir le week-end,
16:07 de revenir en semaine.
16:08 Est-ce que, de la même manière, à l'école,
16:10 il y a une crise d'évocation ?
16:12 Il faut réorganiser le travail, améliorer les conditions de travail.
16:14 C'est ce que dit aussi le gouvernement, qui prépare une loi travail.
16:17 On voit dans votre département, en Picardie,
16:19 une expérimentation, la semaine de 4 jours,
16:23 lancée par Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics.
16:26 Vous dites que ça va dans le bon sens ?
16:27 Avec 36 heures en 4 jours, oui.
16:28 C'est un gadget.
16:30 Est-ce que, avant de passer la retraite à 64 ans,
16:33 ils ont fait une expérimentation sur l'Ursaf Picardie ?
16:36 Non.
16:37 Non, là, ils l'ont imposé aux Français.
16:39 D'accord ?
16:40 Et là, il s'agit qu'ils sortent des trucs de leur chapeau,
16:42 dans tous les sens.
16:43 Ça fait un peu de mousse dans les médias.
16:44 Mais c'est pas dans ce sens-là.
16:45 Ça fait un peu de mousse dans les médias.
16:46 Il n'y a pas un Français, aujourd'hui, qui y croit.
16:48 Pourquoi ?
16:49 Parce qu'on les a vus à l'œuvre.
16:50 Pendant 6 ans, ils ne sont pas neufs.
16:52 Et même, on les a vus à l'œuvre pendant 40 ans.
16:54 C'est quoi ?
16:55 Moi, j'ai proposé, pour les femmes de ménage,
16:57 qu'elles aient...
16:58 Vous savez, la femme de ménage qui passe ici.
17:00 Qu'elle puisse travailler en journée,
17:01 et pas être contrainte de venir faire des petits bouts de contrat le matin,
17:04 et des petits bouts de contrat le soir.
17:06 Refusé.
17:07 J'ai proposé que le burn-out sera reconnu comme une maladie professionnelle.
17:10 Refusé.
17:11 J'ai proposé que, pour les auxiliaires de vie sociale,
17:14 ça ne soit pas des petits bouts pareils, d'une maison à l'autre,
17:16 mais qu'on ait du travail en continu.
17:19 7h, 14h pour une équipe, 14h, 21h pour une autre équipe.
17:22 Refusé.
17:23 Quand ce sont les mêmes qui ont supprimé les comités d'hygiène et de sécurité,
17:27 alors que la pénibilité au travail s'est renforcée,
17:30 ce sont eux, ce sont les mêmes...
17:32 Vous dites ces mots-là, il faut revoir les 35 heures, par exemple.
17:34 Ce sont les mêmes qui ont éliminé 4 critères de pénibilité.
17:37 Ça veut dire des choses très concrètes.
17:39 Ça veut dire quand il y a des gens qui travaillent dans les cimetières de la Somme,
17:42 sur des tracteurs, vous savez, qui bougent toute la journée,
17:44 ou qui passent la tronçonneuse et la débroussailleuse,
17:46 ça vibre tout le temps.
17:47 On sait que ça produit du mal de dos.
17:49 C'est cette France, aujourd'hui, la France qui se réveille,
17:51 c'est une France qui va au boulot, qui se lève tôt et qui a mal au dos.
17:54 Eh bien, critères de pénibilité qui étaient virés, les vibrations.
17:57 Ce sont les mêmes qui font ça et qui, aujourd'hui,
18:00 veulent prétendre aménager une société du travail.
18:02 Mais pour qui ?
18:03 On a aujourd'hui le risque d'un salariat à deux vitesses.
18:06 J'insiste.
18:07 Oui, un salariat à deux vitesses.
18:09 C'est quoi ?
18:10 C'est les 5 millions de travailleurs de la deuxième ligne
18:12 qui sont les permanents oubliés.
18:13 C'est eux qui ont été au front pendant le cœur de la crise Covid,
18:16 c'est eux qui sont oubliés sur les salaires,
18:18 parce que l'inflation vient rogner leurs petits salaires,
18:20 ce sont les manutentionnaires, les caristes, les auxiliaires de vie,
18:23 les assistantes maternelles, les agents d'entretien,
18:26 les caissières, les ouvriers de l'industrie agroalimentaire.
18:29 Tous ces gens-là sont des oubliés permanents
18:31 et qu'on ne me fasse pas croire que la semaine de 4 jours,
18:33 le bidule machin truc de M. Attal,
18:35 ça va être pour cette deuxième ligne-là qui est en permanence oubliée.
18:38 Et voilà qui je viens défendre.
18:40 Et je viens la défendre pour la France,
18:41 parce que la France, elle a besoin d'eux.
18:43 La France, elle a besoin que demain, ils aient envie d'aller travailler,
18:46 qu'ils soient bien sur leur lieu de travail
18:48 pour reconstruire une France qui se relève
18:50 et qui n'ait pas ce déficit commercial de 169 milliards d'euros.
18:53 François Ruffin, invité de France Info.
18:55 - Pardon, excusez-moi, je m'arrive de parler avec passion.
18:58 - Et un petit peu fort, 8h51, le Fil info,
19:00 Marie Maheu, on vous retrouve dans un instant.
19:02 - Près de 9000 morts et 20 000 blessés en Turquie et en Syrie,
19:06 deux jours après de violents séismes.
19:08 Mais l'ambassadeur de Turquie en France craint qu'il y en ait beaucoup plus.
19:11 "Nous avons essentiellement besoin de secouristes", dit Aliounaner.
19:15 80 Français supplémentaires vont se rendre sur place.
19:18 Le groupe Total réalise le meilleur bénéfice de son histoire l'année dernière.
19:22 Près de 20 milliards d'euros.
19:24 "On assiste au gavage des uns et au rationnement des autres",
19:27 dénonce sur France Info le député insoumis François Ruffin.
19:30 Près de 500 tracteurs attendus dans les rues de Paris.
19:33 Aujourd'hui, ils convergent en ce moment vers la porte de Versailles.
19:36 Manifestation d'agriculteurs contre les restrictions d'usage des pesticides.
19:40 Les betteraviers ne peuvent désormais plus utiliser de néonicotinoïdes,
19:44 interdit dans l'Union européenne.
19:46 Et puis en classique, ce soir pour les 8e de finale de la Coupe de France de football,
19:50 OM-PSG sur la pelouse du Vélodrome.
19:53 Le Dauphin reçoit le leader.
19:55 Les Parisiens sont toujours privés de Kylian Mbappé.
19:57 "Toujours avec le député insoumis de la Somme, François Ruffin,
20:08 hier soir à l'Assemblée nationale, Adrien Quatennens a pris la parole.
20:12 Pour la première fois depuis son retour à l'Assemblée,
20:14 suite à sa condamnation pour violence conjugale.
20:16 Intervention qui a provoqué la colère de plusieurs députés.
20:20 Des députés de gauche ont quitté leur place.
20:22 La patronne du groupe Renaissance, Aurore Berger, a dit que c'était une honte
20:26 qu'il parle à nouveau devant l'hémicycle.
20:28 Est-ce que vous comprenez ses critiques ?
20:32 Il y a des critiques que je comprends, je ne la comprends pas d'Aurore Berger.
20:35 Je pense que plutôt que de regarder la paille que l'autre a dans son oeil,
20:39 on doit regarder la poutre qu'on a dans le sien.
20:41 Et quand on a sur ses bancs Damien Abad,
20:43 je pense que ça doit rester une question qu'on doit prendre avec modestie
20:47 dans le cadre d'Aurore Berger.
20:48 Maintenant je vais vous dire la position qui est la mienne
20:50 et qui est la mienne avec constance depuis le début de cette histoire-là.
20:54 Moi je suis pour qu'on se donne le temps.
20:57 Qu'on donne le temps que la poussière retombe, que les esprits se calment.
21:00 J'étais contre au départ une démission forcée,
21:03 mais je suis contre un retour forcé.
21:05 Et je pense qu'une année, une année sabbatique,
21:08 le temps de digérer les événements, de digérer le jugement,
21:13 serait fait du bien à tout le monde.
21:14 Il aurait dû se mettre en retrait pendant un an en restant député ?
21:17 Je l'ai déjà dit.
21:18 Mais en restant député ?
21:20 Pourquoi pas ?
21:21 Tout en reversant, j'ai proposé que les émoluments soient reversés.
21:24 Voilà quelle était ma position depuis le départ.
21:27 Et cette position n'a pas changé.
21:29 Mais c'est pas la position retenue par votre mouvement
21:31 qui a décidé de l'exclure pendant 4 mois,
21:32 mais dans quelques semaines il revient.
21:34 On verra ça d'ici quelques semaines.
21:36 Vous êtes siégé à ses côtés.
21:37 Il doit y avoir un vote, une clause de revoyure.
21:41 Il y aura cette discussion qui sera à nouveau ouverte.
21:45 Maintenant, je regrette ce retour à ce moment-ci de notre histoire,
21:50 de notre histoire sociale,
21:51 parce que je préférais nettement être interrogé
21:54 sur écritipitaire de Bidimilité, éliminé par Emmanuel Macron
21:58 et qui prétend la réintroduire, que sur Adrien Quatennens.
22:02 Vous n'étiez pas présent à ce moment-là dans l'hémicycle hier soir, je crois.
22:06 Certains de vos collègues députés insoumis l'ont applaudi au moment de son retour.
22:09 Vous l'auriez fait, vous, ou pas ?
22:11 Non. Je crois que c'est pas la majorité qui...
22:14 Mais voilà, je le redis...
22:16 Mais vous voyez le point de crispation que c'est devenu.
22:18 Oui, je vois le point de crispation.
22:19 C'est pour ça que je le dis.
22:20 Chez vous et au sein de la gauche aussi.
22:22 Je pense que c'est pour ça que ça n'est pas le bon moment.
22:24 Je le redis.
22:25 Je pense que c'est de nature à diviser dans un moment où on a besoin d'être tous unis.
22:30 Tous unis.
22:31 Et on l'est tous.
22:32 Il y a des syndicats unis.
22:33 Il doit y avoir une gauche unie pour aller soutenir un mouvement sur les retraites
22:37 qui est très profondément ancré dans le pays
22:39 et qu'on n'a pas besoin d'autre chose.
22:41 Si Adrien Cathélin n'était pas un proche de Jean-Luc Mélenchon,
22:44 est-ce que le traitement qui lui a été réservé aurait été le même ?
22:47 J'en sais rien.
22:49 Vous n'en savez rien ?
22:50 Le traitement, là, il est quand même exclu du groupe.
22:53 Suspendu.
22:54 Ce qui n'est pas le cas, je le redis, de Damien Abad.
22:58 Mais Jean-Luc Mélenchon n'a pas de pouvoir à ma connaissance sur Damien Abad.
23:01 Je le redis encore une fois.
23:03 Il faut qu'il s'agisse de regarder la paille,
23:07 pas seulement la paille qui est dans l'œil de voisin,
23:09 mais aussi la poutre qui est dans la sienne.
23:10 Je pense qu'il n'y a pas de leçon en la matière à recevoir de renaissance.
23:13 Il n'y a pas de leçon à recevoir d'un autre groupe politique.
23:16 Je veux dire, je suis pour quoi, moi ?
23:18 Je suis pour qu'on ait une charte nationale sur cette question-là.
23:22 Que ça ne soit pas réglé à la petite semaine.
23:24 Que tous les partis s'engagent sur la même chose ?
23:26 Pas seulement les partis, vous savez, on est dans l'histoire des violences sexuelles.
23:29 C'est-à-dire que ça pourrait passer par exemple par une sorte de peine d'inéligibilité
23:32 après une condamnation pour...
23:34 Les violences sexistes et sexuelles ne sont pas un phénomène des partis.
23:36 C'est vrai dans tous les syndicats, c'est vrai dans tous les médias.
23:39 C'est vrai dans toutes les entreprises, c'est vrai partout.
23:42 Donc quand ça représente, quand il y a 30% des femmes qui disent qu'aujourd'hui
23:46 elles se sentent subir des violences sexuelles et sexuelles, c'est un phénomène...
23:50 Mais là en l'occurrence on parle d'un député de la Nation qui fait partie de votre mouvement.
23:53 J'ai dit ce que j'en pensais, il me semble avec clarté.
23:55 Donc on peut y passer cinq minutes si vous voulez.
23:57 Non mais on peut continuer.
23:58 J'ai dit ce que j'en pensais avec clarté.
24:00 Maintenant, comment on sort de ça par le haut ?
24:02 Non pas seulement pour M. Catenas, mais pour tout le monde.
24:05 Je le redis, en posant des principes qui font qu'il y a une charte
24:08 qui vaut à la fois pour TF1, qui vaut pour ICI, qui vaut pour LFI,
24:14 qui vaut pour Renaissance...
24:15 Mais qui contiendrait quoi ?
24:17 Qui contiendrait comment on procède quand il y a des faits de cette nature-là qui se produisent,
24:22 quand ces faits-là sont internes à l'organisation, ce qui n'est pas le cas avec M. Catenas,
24:27 ou qui sont externes.
24:31 Bref, qu'il y ait une aide, je le dis, qu'il y ait une aide pour toutes les organisations.
24:35 Parce que ce n'est pas facile pour aucune institution de se retrouver à gérer ce genre d'histoire-là.
24:39 Mais vous souhaitez, pour dire les choses autrement, François Riffin,
24:41 qu'il y ait une forme de peine après la peine.
24:43 Vous dites par exemple, dans le cas d'Adrien Catenas,
24:45 il aurait dû se mettre en retrait pendant un an après sa condamnation.
24:48 La justice est déjà passée.
24:49 Il faut qu'il y ait quelque chose après la justice ?
24:51 C'est deux choses séparées.
24:53 Vous savez, pour moi, ce n'est pas la justice qui fait tout.
24:57 C'est-à-dire que quand il y a une caissière qui a piqué un crayon de bois,
25:01 il y a une peine qui est donnée par l'entreprise, et qui est indépendante du jugement de la justice.
25:06 Donc, si jamais il y a des affaires de corruption à l'intérieur d'un parti,
25:10 le parti peut prendre des mesures à lui seul qui ne relèvent pas de la justice.
25:13 Il y a une distinction entre les sanctions qui sont prises par un parti, par un syndicat, par une entreprise,
25:19 et la peine de justice.
25:21 Ça vaut comme ça sur des tas d'histoires.
25:24 Sur ça aussi, ça pourrait valoir.
25:26 Merci, François Riffin, et bonne journée à vous.
25:28 Merci à vous. L'essentiel, quand même, c'est d'être samedi dans la rue
25:31 avec les landaux, les berceaux, les copains, les gamins, les collègues, les cousins.
25:34 Samedi 11, dans la joie, et pour faire reculer le gouvernement.
25:38 Merci, François Riffin. Bonne journée.
25:40 [Musique]