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Le député européen EELV était l'invité du "8h30 franceinfo", lundi 25 septembre 2023.

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Transcription
00:00 Bonjour Yannick Eljado.
00:01 Bonjour.
00:02 Hier soir, vous avez été élu sénateur de Paris.
00:04 Ça tombe bien, votre mandat de député européen allait se terminer dans quelques
00:07 mois.
00:08 En fait, c'était impensable pour vous de revenir à la société civile et de ne pas
00:10 enchaîner avec un nouveau mandat ?
00:11 Je crois que notre pays aujourd'hui est totalement à l'arrêt, tétanisé par son
00:19 futur, angoissé par son présent.
00:21 On voit à quel point on est pris de vertige, on est angoissé, on n'arrive plus à se
00:28 mettre en mouvement et il nous faut de l'écologie.
00:31 Il nous faut de l'écologie politique pour retrouver des sujets autour desquels on va
00:37 se mobiliser ensemble, on va se réconcilier.
00:39 Et on a de l'écologie.
00:40 Je pense que j'ai une responsabilité à porter encore l'écologie politique dans
00:44 notre pays.
00:45 Vous savez combien la menace du Rassemblement national pèse sur 2027.
00:50 Je veux contribuer à l'émergence d'un projet alternatif, d'une alternance positive
00:57 en 2027.
00:58 Je veux faire en sorte que mon pays, qui est tellement en retard sur l'environnement,
01:02 notamment dans son application, dans sa transposition des règles européennes en matière d'environnement,
01:07 soit à la hauteur du défi climatique et je veux aider à ça.
01:11 Donc je serai au Sénat et je suis heureux d'être élu avec de nouvelles sénatrices,
01:18 de nouveaux sénateurs au Sénat.
01:19 Le groupe écologiste au Sénat se renforce, il se féminise.
01:23 C'est une bonne nouvelle pour notre pays.
01:24 Vous serez sénateur de Paris pour être plus proche de la mairie de Paris dans trois ans.
01:28 Alors vous savez, je crois que les Françaises et les Français, comme beaucoup d'ailleurs
01:31 d'élus, c'est un peu compliqué le mode de scrutin à l'élection sénatoriale.
01:38 Mais il y a une vérité, c'est que quand vous faites une campagne sénatoriale et que
01:41 vous êtes élu sénateur, c'est pour être sénateur.
01:43 Pendant six ans, vous garantissez.
01:46 Pendant six ans, vous resterez sénateur.
01:47 Je suis sénateur.
01:49 Très heureux d'être élu sénateur et je représenterai le territoire parisien, au-delà
01:54 évidemment de mon pays.
01:56 Et donc, vous savez qu'il y a des problématiques parisiennes extrêmement fortes.
01:59 Les transports, l'adaptation aux canicules, la question des compétences de Paris.
02:05 Pour que ce soit clair, la mairie de Paris, ce sera non.
02:07 Mais là, je suis sénateur et je suis très heureux d'être sénateur.
02:10 Les transports.
02:11 Lors de son interview hier, Emmanuel Macron a annoncé vouloir demander aux distributeurs
02:15 de vendre leur carburant à prix coûtant, c'est-à-dire de renoncer à leur marge pour
02:20 faire face à l'inflation.
02:21 C'est ce qu'il faut faire.
02:22 Éviter l'abus de marge sur les prix des carburants, c'est une évidence.
02:29 Maintenant, on sait parfaitement que si on demande aux distributeurs et notamment aux
02:35 grandes surfaces de vendre le carburant à prix coûtant, ils vont compenser sur les
02:40 pâtes, sur la viande et sur le reste de ce qu'ils vendent en magasin.
02:44 Donc, le sujet aujourd'hui, c'est de faire en sorte que celles et ceux pour qui le coût
02:51 des carburants est devenu dramatique dans leur déplacement, dans leur pouvoir d'achat,
02:57 soient aidés.
02:58 Donc, vous êtes d'accord avec ce qu'a annoncé Emmanuel Macron ?
03:00 Je préfère de très loin un chèque énergie qu'une ristourne ou ce qu'a été le bouclier
03:10 tarifaire pendant longtemps, qui a coûté très, très cher et qui bénéficiait essentiellement
03:15 à ceux qui ont des grosses voitures et qui n'ont pas besoin d'être aidés.
03:19 Donc concrètement, la mesure qui a été annoncée hier soir, c'est-à-dire indemnité
03:22 carburant 100 euros par véhicule pour les plus modestes qui travaillent.
03:25 Ça va dans la bonne direction, mais ça ne suffit pas.
03:28 S'il faut faire de plus ?
03:31 Par exemple, vous savez qu'il y a un forfait mobilité durable dans les entreprises.
03:36 Aujourd'hui, il est facultatif.
03:38 Les écologistes ont toujours porté l'idée que ce forfait mobilité durable soit obligatoire
03:46 pour les entreprises et qu'on prenne par exemple en compte le covoiturage.
03:50 Beaucoup de Françaises et de Français aimeraient covoiturer, surtout si c'est pris en charge
03:56 par les entreprises.
03:57 On a des efforts massifs à faire dans les transports collectifs.
04:04 Et je n'ai pas entendu le président de la République hier citer les transports collectifs.
04:10 Vous savez qu'on a un sous-investissement…
04:11 Vous savez que c'est compliqué dans les territoires ruraux ?
04:13 Non, c'est d'autant plus compliqué qu'on ferme les gares.
04:16 C'est d'autant plus compliqué qu'on n'investit plus dans les TER.
04:19 C'est d'autant plus compliqué qu'on n'investit plus dans l'entretien des rails.
04:23 Il y a un plan de 100 milliards qui a été annoncé pour le ferroviaire.
04:26 Non, il y a un plan de 100 milliards d'ici 2040.
04:30 D'ici 2040.
04:31 Ça produit ton touré de l'Est.
04:33 Non, parce qu'à un moment donné, c'est de l'argent sur la table.
04:35 Aujourd'hui, quand vous regardez nos pays voisins, ils investissent massivement sur
04:42 le rail.
04:43 Aujourd'hui, vous avez en France, par habitant, on investit trois fois moins que les Allemands
04:50 ou les Britanniques sur le train.
04:52 Nous avons besoin de trains qui arrivent à l'heure.
04:56 Nous avons besoin de trains qui soient accessibles.
04:59 Nous avons besoin de transports collectifs.
05:01 Il y a de le bazar absolu en Ile-de-France et dans nos métropoles.
05:04 Heureusement que les écologistes gèrent certaines métropoles.
05:07 Mais je sais que des Françaises et des Français n'ont pas accès aux trains, n'ont pas accès
05:12 au transport collectif.
05:13 Et vous pensez vraiment que c'est en donnant 10 000 euros sur des véhicules électriques
05:18 en coût de 60 000 qu'on va aider les personnes à remplacer leur Clio ou leur 208 ?
05:23 Ce n'est pas comme ça.
05:24 Ça ne doit pas marcher.
05:26 Donc faisons des véhicules électriques moins chers, moins lourds, moins sophistiqués.
05:32 Développons les transports collectifs.
05:34 Et c'est comme ça qu'on aidera les Françaises et les Français.
05:37 Au-delà du chèque énergie que j'ai mentionné.
05:39 L'année prochaine, le gouvernement prévoit de consacrer 40 milliards d'euros contre
05:45 33 en 2023 à la transition écologique.
05:48 Là aussi, ça va dans le bon sens ou pas ?
05:50 Rajoutez 7 milliards.
05:52 Dès l'année prochaine.
05:53 Dès l'année prochaine, on va voir exactement ce qu'il y a dedans.
05:56 Ça va dans le bon sens.
05:58 Ça va dans le bon sens.
06:00 Mais vous savez parfaitement, et c'est le rapport Maffous-Pizani-Ferry,
06:05 au-delà de ce que portent les écologistes et de tous les experts depuis longtemps,
06:09 il faut au moins 60 milliards pour être à la hauteur du défi de la transition écologique.
06:15 Si, dans cet argent-là, on continue à financer des méga-bassines dans des régions
06:20 où il n'y a plus d'eau, ce n'est pas de l'argent qui va vers la transition agricole,
06:25 c'est de l'argent qui va contre la transition agricole.
06:29 Donc, au fond, on attend de savoir ce qu'il va y avoir précisément dans ce plan.
06:34 Qu'est-ce que va annoncer cet après-midi le président Macron ?
06:36 Il y a un sujet, et je le porte ici à chaque fois que je viens.
06:41 L'isolation des logements, l'isolation des bâtiments.
06:44 Non, il rajoute 400 millions.
06:46 Ça a été doublé.
06:47 Mais ça ne marche pas.
06:49 Vous avez la cour des comptes.
06:51 Et on accentue sur la rénovation globale.
06:53 Tous les experts disent que ma prime rénov' c'est une catastrophe dans l'utilisation de l'argent.
06:59 Tu es sur le symbole.
07:00 Il nous faut... Non, non, pardon.
07:01 Mais les Françaises et les Français ont subi la canicule cet été.
07:08 On va avoir de plus en plus des canicules et de plus en plus violentes.
07:13 Vous savez qu'on a un tiers, 40% des Français qui ont froid l'hiver dans les quartiers populaires.
07:19 Donc 4 milliards, c'est insuffisant ?
07:20 La chaleur l'été, c'est 70% des logements.
07:24 Il faut mettre, et c'est tout ce que les experts disent, au moins 10 milliards par an sur le logement.
07:29 C'est de la création d'emplois.
07:31 C'est de l'aide au pouvoir d'achat, si essentiel.
07:34 C'est être moins dépendant de l'énergie et de nos importations d'énergie.
07:39 S'il devait y avoir un chantier, si le président de la République pouvait être une fois enthousiaste sur l'écologie,
07:46 il dirait "on va mettre le paquet sur l'isolation des logements, on va mettre le paquet sur l'isolation des batteries,
07:52 on va mettre le paquet sur les énergies renouvelables".
07:55 Qui crée un peu d'enthousiasme autour de l'écologie,
07:58 plutôt que d'en faire une sorte de spectacle où on n'agit pas à la fin.
08:03 Yannick Jadot, tout nouveau sénateur de Paris, élu hier soir.
08:06 Vous êtes notre invité ce matin sur France Info.
08:08 On vous retrouve juste après le Fil Info à 8h41.
08:10 Maureen Swignard.
08:11 100 euros par voiture et par an face à la flambée des prix des carburants.
08:16 Emmanuel Macron annonce la mise en place d'une aide pour les travailleurs modestes.
08:20 Un nouveau chèque pour ceux qui utilisent leur voiture.
08:22 Le chef de l'État abandonne sa proposition de vente à perte pour les carburants,
08:27 mais demande aux distributeurs de vendre à prix coûtant.
08:30 Le chef de l'État qui annonce également le retour de l'ambassadeur de France au Niger.
08:34 Cela faisait plusieurs jours qu'il ne pouvait pas quitter l'ambassade.
08:37 Les 1500 militaires français rentreront, eux, d'ici la fin de l'année.
08:41 La Ginde qui a pris le pouvoir cet été célèbre une nouvelle étape vers la souveraineté.
08:45 L'Ukraine dénonce des attaques massives sur la région d'Odessa dans le sud du pays.
08:50 Les autorités font état de dégâts importants.
08:53 Moscou affirme de son côté avoir abattu plusieurs drones lancés par Kiev.
08:57 Retour progressif à la normale ce matin à la SNCF après une grosse panière à Massy.
09:02 Les trains qui partent de la gare Montparnasse à Paris sont à l'heure,
09:05 mais des retards sont signalés pour ceux qui arrivent dans la capitale.
09:10 Jusqu'à 1h30 de trajet en plus ce matin.
09:13 France Info
09:16 Le 8/30 France Info, Jérôme Chapuis, Salia Brakia
09:21 Toujours avec le sénateur nouvellement élu de Paris, l'écologiste Yannick Jadot.
09:26 On parlait juste avant le fil info de la planification écologique annoncée,
09:29 qui doit être annoncée cet après-midi par le président de la République.
09:31 Sur le fond, le président a déjà annoncé hier la fermeture des deux dernières centrales à charbon
09:36 pour les convertir à la biomasse.
09:38 C'est un symbole ?
09:39 C'est un symbole.
09:40 Vous le remerciez ?
09:41 Il y a cinq ans, il faisait exactement la même promesse.
09:44 Il y a cinq ans, il faisait exactement la même promesse qu'à la fin de son mandat.
09:47 Nous n'aurions plus de centrales à charbon.
09:50 Alors c'est bien si à chaque mandat, alors c'est le dernier et c'est plutôt souhaitable,
09:54 si à chaque mandat, il refait les mêmes promesses.
09:56 Qu'est-ce qu'il va nous raconter ?
09:58 On vous objectera qu'entre temps, il y a eu la guerre en Ukraine, il y a eu un hiver froid.
10:01 Il a parlé d'un truc extraordinaire.
10:02 Il a dit l'écologie à la française.
10:05 Ça, j'ai adoré.
10:06 Alors il y aurait un dérèglement climatique à la française.
10:09 Il y aurait un effondrement de la biodiversité à la française.
10:12 Vous savez ce que c'est l'écologie à la française ?
10:14 C'est la France condamnée par l'Europe sur la pollution de l'air.
10:18 La France condamnée par l'Europe pour ne pas atteindre ses objectifs en matière d'énergie renouvelable.
10:23 La France condamnée par l'Europe sur les espèces protégées qui sont abîmées notamment,
10:29 ou tirées par les chasseurs.
10:31 C'est la France condamnée par l'Europe sur l'efficacité énergétique.
10:34 Ça, pour l'instant, c'est l'écologie à la française d'Emmanuel Macron.
10:37 Eh bien, il nous faut une écologie de la mobilisation de la société.
10:41 C'est comme ça qu'on remettra la société en mouvement.
10:44 Alors allons-y, mettons le paquet, investissons,
10:48 faisons de l'accompagnement social pour que les plus vulnérables,
10:51 les plus fragiles soient les grands vainqueurs de la transition écologique.
10:55 Et investissons sur nos industries.
10:57 Ça, ça ira dans le bon sens.
10:58 En attendant, glyphosate.
11:00 Oui, on allait y venir puisque vous parliez de l'écologie et de l'Europe.
11:04 La Commission européenne propose de renouveler pour 10 ans
11:07 l'autorisation du glyphosate dans l'Union européenne.
11:09 Que doit voter la France le 13 octobre prochain ?
11:12 Ce sera le jour de la décision.
11:13 Mais vous vous souvenez de l'engagement,
11:15 la promesse du président de la République ?
11:17 Oui, en 2017.
11:18 C'était d'interdire le glyphosate en France et d'arrêter.
11:20 Là aussi, promesse non tenue.
11:22 J'espère que cette fois, puisque le président de la République...
11:24 Mais est-ce que vous pouvez arrêter tout de suite quand l'Europe dit non ?
11:26 Non, attendez, l'Europe ne dit pas non, ce sont les États qui vont décider.
11:29 La Commission européenne est aujourd'hui en train d'agir
11:32 de manière totalement politique pour satisfaire la droite
11:36 et l'extrême droite en Europe en remettant l'agenda environnemental de côté.
11:41 Vous vous rendez compte qu'on va...
11:42 La Commission européenne propose de renouveler le glyphosate de Monsanto,
11:49 d'ailleurs aujourd'hui, alors qu'aux États-Unis,
11:53 Monsanto a été condamné à verser 10 milliards de dollars
11:58 pour 10 000 victimes des maladies liées au glyphosate.
12:01 On est totalement dingue.
12:02 L'INSERM en France, l'Institut sur la recherche médicale,
12:06 qui dit "c'est cancérigène",
12:09 perpétue un bâtiment de criant.
12:11 Ça veut dire qu'il y a un problème, très clairement, pour vous,
12:14 avec les autorités européennes de sécurité ?
12:17 Ah bah là-dessus, très clairement.
12:17 C'est quoi le problème ?
12:18 C'est le point des lobbies ?
12:20 Le problème, en fait, ça fait...
12:21 Moi, j'ai déjà, en 2009, quand on a fait le grenelle de l'environnement,
12:25 avec Borlo, il fallait changer les méthodes d'évaluation de l'Agence européenne.
12:30 Mais ils n'ont pas les bons chiffres, c'est quoi ?
12:32 Bah un, ils disent "ah bah oui, alors on propose la réautorisation,
12:36 mais on ne connaît pas les conséquences à long terme sur les personnes,
12:39 on sait que ça peut être très dangereux".
12:40 Un manque de données.
12:40 Mais surtout, le problème des autorités européennes,
12:43 c'est qu'elles se fondent, pour valider les autorisations,
12:47 sur les données de Monsanto.
12:49 Monsanto qui a été prise en flagrant délit de mensonge à la science,
12:54 de mensonge aux autorités publiques.
12:56 Donc j'espère que ce soir, le Président de la République
13:00 dira, comme il l'a dit il y a cinq ans,
13:03 la France votera contre une nouvelle autorisation du glyphosate.
13:08 C'est des cancers, le glyphosate.
13:09 Et tant pis pour les agriculteurs qui n'ont pas d'autres alternatives.
13:12 Il y a... Tous les agriculteurs ont d'autres alternatives.
13:15 Il y a des pays qui ont interdit le glyphosate.
13:18 Il y a plein d'agriculteurs qui s'en passent.
13:20 Est-ce qu'on peut arrêter, y compris de mépriser
13:24 ceux qui s'en sont passés pour notre santé, pour leur santé,
13:27 pour la santé de l'environnement et accompagner tous les autres
13:30 vers la sortie du glyphosate ?
13:32 Le Pape a raison, mais on ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
13:35 Nous faisons notre part.
13:36 C'est ce qu'a répondu Emmanuel Macron au Pape,
13:37 qui a mis en garde les dirigeants européens, dont Emmanuel Macron,
13:40 contre, je cite, "le fanatisme de l'indifférence"
13:43 face à ce qui se passe en Méditerranée.
13:45 Il a raison de lui répondre ça, le Président de la République ?
13:47 Non. Je pense que quand le Pape parle de fanatisme de l'indifférence,
13:52 il a face à lui Emmanuel Macron, qui est un fanatique de l'indifférence.
13:56 Il a sorti hier soir à peu près tous les poncifs de l'extrême droite
14:00 sur l'immigration depuis des années, sur le mode,
14:03 "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde".
14:06 Parce que Michel Rocard, ce n'était pas un monsieur d'extrême droite.
14:09 Mais quand il dit…
14:09 Non, non, non, attendez, parce que Michel Rocard
14:13 ne s'est jamais arrêté à ce bout de phrase.
14:16 Il a dit "mais nous devons faire notre part".
14:19 Et Emmanuel Macron dit "on fait notre part".
14:21 La France, même sur les Ukrainiens,
14:23 on accueille beaucoup moins que les autres pays européens.
14:27 On a, même si on le prend au niveau mondial,
14:30 il y a 800 000 réfugiés soudanais au Tchad,
14:34 qui est l'un des pays les plus pauvres du monde.
14:36 Et on bloque 7 000 qui arrivent à Lampedusa ?
14:39 Mais c'est quoi cette blague "on ferait notre part" ?
14:41 Deuxièmement, il dit "notre système social est généreux".
14:45 C'est une contre-vérité, un mensonge sur l'idée qu'en fait,
14:49 l'immigration nous coûterait de l'argent,
14:52 y compris sur le système social.
14:54 Il va falloir que dans ce débat,
14:57 et pardonnez-moi, c'est aussi votre responsabilité,
14:59 à toutes et à tous,
15:01 qu'on arrête de laisser passer que l'immigration, ça coûte cher.
15:05 Toutes les études, toutes les enquêtes démontrent que
15:07 l'immigration sur le modèle social,
15:11 sur les finances publiques, c'est plutôt bénéfique.
15:13 Qu'on arrête de raconter cette histoire d'appel d'air.
15:16 Il n'y a pas une enquête, pas une étude,
15:19 qui dise que même quand on régularise, ça crée un appel d'air.
15:23 Tout ça, ce sont des mensonges.
15:26 Il essaie de trouver une solution à ce qui se passe, aux arrivées massives.
15:28 Il veut conditionner les aides au développement qui sont envoyées.
15:30 Quelles arrivées massives, madame ?
15:32 Mais quelles arrivées massives ?
15:33 11 000 migrants en quelques jours, en moins d'une semaine sur l'île de Lampedusa.
15:37 Sur 450 millions d'habitants en Europe ?
15:40 Oui, mais sur une île de 8 000 habitants, c'est pour ça.
15:42 Quand vous-même, je parle de notre responsabilité collective.
15:46 Quand l'information, ça a été de dire
15:48 il y a 7 000 personnes qui sont arrivées à Lampedusa,
15:50 c'est plus que la population de l'île de Lampedusa.
15:53 Mais de quoi on parle ?
15:54 On parle de la porte d'entrée sur l'Europe.
15:56 Est-ce qu'à un moment donné, c'est le pape qui est réaliste ?
16:00 C'est le pape qui est pragmatique ?
16:02 Et pardonnez-moi, c'est ce que nous défendons depuis longtemps.
16:06 Accueillir en dignité.
16:08 Nous faisons une toute petite part de l'accueil des réfugiés dans le monde.
16:14 Qu'est-ce qu'on va faire à écouter la droite, l'extrême droite et ce gouvernement ?
16:17 On va arrêter d'accueillir les étudiants ?
16:20 On va faire de notre France un pays rabougri, replié, qui n'accueille plus d'étudiants ?
16:25 Pour vous, il ne faut rien faire avec les pays d'origine et les pays dits de départ ?
16:27 Mais il faut les aider à faire en sorte que les gens n'aient pas à partir.
16:31 Donc conditionner les aides au développement, c'est ce que propose Emmanuel Macron ?
16:34 Non, parce que ça ne marche pas en vrai.
16:37 Ça ne marche pas.
16:38 Aujourd'hui, notre besoin, effectivement, c'est de faire plus de soutien à ces pays-là.
16:43 Et pas pour que Total aille ramasser du pétrole en Afrique,
16:47 ou que Areva ramasse de l'uranium, mais pour les aider réellement.
16:53 Et encore une fois, on a besoin de cette immigration.
16:58 Elle est bonne pour notre pays culturellement, politiquement, socialement, économiquement.
17:04 On a des secteurs entiers qui dépendent de l'immigration.
17:08 Les aides à domicile, on va avoir besoin de 800 000 personnes d'ici 2030.
17:12 Mais on vous répond qu'il reste 7% de chômeurs en France.
17:15 Mais vous savez, c'est incroyable.
17:18 Même les fachos en Europe, Orbán et les Polonais, le gouvernement polonais,
17:23 qui font de la xénophobie leur quotidien quand ils parlent à la télé.
17:28 Ils font venir des centaines de milliers de migrants pour faire tourner leur économie.
17:32 Des centaines de milliers ?
17:33 Bien sûr. Le Brexit, qui s'est construit sur la haine de l'étranger.
17:38 Regardez l'état de la Grande-Bretagne, c'est une faillite économique, sociale, culturelle.
17:43 Accueillons dignité, travaillons à former, à accompagner.
17:47 On a besoin de ces immigrés.
17:51 Parce que c'est la France, parce que c'est l'état du monde
17:54 et parce que franchement, si on faisait de la dignité,
17:57 on sortirait de l'indignité et du désordre qui est le cas aujourd'hui.
18:00 Yannick Jadot invite être France Info ce matin.
18:02 On vous retrouve dans une minute, juste après le Fil Info à 8h51.
18:05 Maureen Sueniar.
18:07 Le Sénat continuera à être ce contre-pouvoir indispensable à la démocratie,
18:12 affirme son président Gérard Larcher.
18:14 Le sénateur Les Républicains tout juste réélu.
18:17 L'union de la droite et des centristes reste majoritaire.
18:20 Le Rassemblement national signe son retour avec trois sièges.
18:24 Le Parti socialiste se maintient et la majorité passe de 24 à 20 sénateurs.
18:29 Pas d'interdiction des chaudières à gaz.
18:30 Emmanuel Macron veut à la place tripler la production des pompes à chaleur.
18:35 Le chef de l'Etat annonce aussi la sortie du charbon en 2022.
18:38 Les deux dernières centrales, Cordemey et Saint-Avold, seront converties.
18:43 Celle de Saint-Avold avait déjà été fermée en 2022,
18:46 avant d'être réactivée l'hiver dernier à cause des tensions sur le marché énergétique.
18:51 Dix personnes interpellées tôt ce matin à Valence dans la Drôme.
18:54 C'est une information France Info.
18:55 Ces personnes sont soupçonnées de faire partie d'un groupe très actif
18:59 dans le trafic de stupéfiants.
19:00 Elles sont aussi soupçonnées d'avoir participé à des fusillades.
19:04 Réveil difficile pour les supporters de l'OM ce matin après l'écrasante victoire du PSG.
19:09 4-0 pour ce Classico.
19:11 Et cela même avec la sortie de Kylian Mbappé sur blessure.
19:14 Pas un problème sérieux, assure l'entraîneur parisien.
19:16 Toujours avec Yannick Jadot, nouvel haut nouveau sénateur écologiste de Paris.
19:30 La France rappelle...
19:31 "C'est donc juste sur l'immigration, faudra régulariser."
19:33 Donc vous voterez le texte qui arrive...
19:35 Tous les travailleurs sans papiers.
19:37 Faudra vraiment...
19:38 Donc vous voterez le texte immigration.
19:39 ... sortir de la précarisation de l'indignité des personnes qui sont celles,
19:45 les personnes qui se lèvent tôt, les personnes qu'on a applaudies pendant le Covid
19:48 et les personnes qui vivent aujourd'hui dans des conditions insupportables
19:52 alors qu'elles sont clés dans notre économie.
19:54 Donc vous voterez sans doute l'article 3 du texte immigration.
19:58 On verra dans quelles conditions il fait.
19:59 Parce que ce que tu es en train de faire le gouvernement, c'est une sorte d'usine à gaz.
20:02 Vous êtes régularisé un an et si au bout d'un an,
20:06 on considère que ce n'est plus un métier en tension,
20:08 vous reprenez une OQTF qui n'est pas applicable.
20:11 Tout ça est lamentable.
20:12 Yannick Jadot, question d'actualité importante.
20:14 La France rappelle son ambassadeur au Niger.
20:16 Décision annoncée hier soir par Emmanuel Macron.
20:19 Est-ce que c'est une défaite pour la France ?
20:22 En tout cas, c'est une défaite pour la politique du président de la République
20:27 de ces dernières semaines.
20:28 Évidemment, le président de la République n'est pas responsable
20:32 de tous les coups d'État qui se déroulent en Afrique.
20:34 Mais l'ambiguïté de la France par rapport à la situation du Niger,
20:39 qui a été à un moment donné potentiellement de soutenir une intervention militaire
20:43 contre le coup d'État, de jouer une forme d'obstination par rapport à la situation,
20:51 ça ne va pas.
20:52 Il aurait fallu dialoguer avec les poutchistes ?
20:54 Non, mais il n'aurait pas fallu se mettre du côté de celles et ceux
20:57 qui voulaient, au fond, intervenir militairement
21:03 et créer une situation de déflagration régionale.
21:07 Je pense qu'aujourd'hui, la réalité, on le voit dans différents pays,
21:10 c'est qu'il faut sortir les militaires français d'Afrique.
21:17 Il n'y a plus de raison d'avoir des militaires,
21:19 y compris qui sont vus comme une ingérence étrangère.
21:24 Donc ça veut dire y compris au Tchad ?
21:27 Écoutez, il y a potentiellement encore la possibilité de faire de la lutte
21:34 anti-terrorisme, mais la réalité aujourd'hui, c'est qu'on est vu comme un pays
21:38 qui fait de l'ingérence, on est vu comme un pays néocolonial.
21:41 Il y a beaucoup d'instrumentalisation contre la France,
21:45 mais incontestablement, la France n'est pas sortie non plus d'une sorte de...
21:51 Achin Bembe parle de désamour déçu.
21:56 Nous devons reconstruire notre relation avec l'Afrique,
21:58 qui est beaucoup moins sur la prédation sur les ressources.
22:02 On a parlé de Total en Ouganda, en Namibie,
22:05 on pourrait parler d'autres multinationales françaises,
22:08 d'ingérence en fonction des pays.
22:11 Je veux dire, moi, je n'aime pas le coup d'État au Gabon,
22:16 mais pour les Gabonais, le soutien de la France en permanence à la famille Bongo,
22:20 à la réélection par tricherie de la famille Bongo.
22:24 Forcément, à un moment donné, les jeunes dans les rues,
22:26 ils ne supportent plus la France et ils soutiennent un coup d'État militaire
22:30 parce qu'ils ont l'impression que c'est la seule façon d'avoir une alternance politique.
22:34 Donc, il nous faut repenser notre relation à l'Afrique en misant sur la jeunesse
22:40 et donc en arrêtant de dire plus de visa pour les personnes de la culture qui viennent de pays,
22:49 plus de visa pour les étudiants.
22:51 C'est à travers la jeunesse, à travers l'aide au développement,
22:54 à travers la lutte contre le dérèglement climatique
22:58 qu'on reconstruira une relation assainie avec l'Afrique.
23:00 Yannick Jadot, la journaliste indépendante Ariane Lavrieux a été placée pendant 39 heures en garde à vue.
23:05 Son domicile a été perquisitionné.
23:06 Elle est entendue ce matin par le juge des libertés et des tensions,
23:09 ce qui lui est reproché.
23:11 Elle aurait violé le secret défense dans une enquête sur une mission du enseignement français pour l'Égypte.
23:15 Est-ce qu'on assiste clairement à une intainte à la liberté de la presse ?
23:18 Oui, on assiste à une atteinte au travail des journalistes,
23:23 qui est aussi une diversion par rapport à un scandale d'État.
23:27 Nos outils de renseignement ont été utilisés par le régime égyptien pour bombarder,
23:34 attaquer, réprimer sa population civile.
23:37 On sait toutes les ambiguïtés de l'armement, de la politique d'armement de la France en Égypte,
23:43 en Arabie saoudite et ailleurs.
23:46 Et vous avez là une criminalisation du travail des journalistes,
23:51 qui est absolument dangereuse, qui est absolument scandaleuse.
23:55 On voit la criminalisation depuis un moment du mouvement écologiste.
23:59 Et maintenant, on va plus loin.
24:01 Pardon ?
24:02 Pour d'autres raisons, bien évidemment.
24:03 Oui, mais c'est toujours cette idée qu'à un moment donné,
24:05 le contre-pouvoir est devenu inacceptable.
24:08 C'est toujours l'idée que ceux qui alertent, celles et ceux qui alertent,
24:12 celles et ceux qui dénoncent, celles et ceux qui se battent pour nos valeurs de la République,
24:17 pour qu'il y ait, pour que la France puisse être à nouveau fière d'elle-même
24:21 dans ce qu'elle est et dans ce qu'elle porte à l'étranger,
24:24 eh bien on est et vous êtes criminalisés.
24:27 C'est inacceptable.
24:28 D'un mot, Yannick Jadot, au Sénat, vous pouvez être partenaire de la France insoumise
24:33 quand Jean-Luc Mélenchon dit que l'écologie sans la lutte des classes, c'est du jardinage.
24:37 Écoutez, les attaques de Jean-Luc Mélenchon contre tous ses partenaires,
24:41 on n'a pas de leçons à recevoir.
24:43 Je trouve ça dramatique, y compris celui qui, à un moment donné,
24:47 a eu la très bonne idée de créer la NUPES pour qu'à l'Assemblée nationale,
24:51 on ait plus d'élus.
24:53 Insulte ses partenaires aujourd'hui.
24:55 Je trouve que ce n'est pas à la hauteur.
24:56 Ce n'est pas à la hauteur des défis que rencontre notre pays.
25:00 Encore une fois, notre pays aujourd'hui est bloqué.
25:03 On a besoin de le remettre en mouvement.
25:05 Et pour le remettre en mouvement, pour le réconcilier avec son futur,
25:08 il nous faut la justice sociale, il nous faut l'écologie.
25:11 Et je l'ai dit tout à l'heure, si on veut réussir la transition écologique
25:16 de notre pays pour qu'on ait des conditions de vie à peu près acceptables,
25:20 il faut que celles et ceux qui sont les plus vulnérables d'entre nous
25:24 soient les grands vainqueurs de la transition écologique.
25:26 Après, Jean-Luc Mélenchon peut bien raconter ce qu'il veut.
25:29 Merci beaucoup Yannick, j'adore le nouveau sénateur de Paris.
25:31 Vous étiez l'invité du 8.30 France Info ce matin.

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