Écoutez l'interview de la députée Renaissance des Hauts-de-Seine, membre de la commission des affaires économiques.
Regardez L'invité de RTL du 26 septembre 2023 avec Amandine Bégot.
Regardez L'invité de RTL du 26 septembre 2023 avec Amandine Bégot.
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL matin
00:06 RTL il est 7h43, excellente journée à vous tous qui nous écoutez. Amandine Mégous vous recevez donc ce matin
00:11 la députée Renaissance des Hauts-de-Seine, Maude Bréjon.
00:14 Maude Bréjon, vous êtes aussi porte-parole des députés macronistes à l'Assemblée et membre, je le disais, de la commission des affaires économiques
00:19 qui a auditionné justement la semaine dernière les acteurs de la grande distribution sur la question du carburant.
00:24 Nouvelle réunion donc aujourd'hui, cette fois ce sera à Matignon.
00:27 Elisabeth Born convoque les professionnels de la filière, les raffineurs, les distributeurs et les différentes fédérations de professionnels.
00:33 L'idée c'est de les pousser à vendre les carburants à prix coûtant.
00:38 Sincèrement, vous pensez que ça va changer quelque chose ?
00:41 Oui, déjà je voudrais dire que ma conviction c'est que les distributeurs et le gouvernement on partage la même préoccupation,
00:47 c'est celle du pouvoir d'achat des français.
00:49 Je remarque que depuis plusieurs mois on a réussi à travailler avec eux. On avait par exemple débouché sur le trimestre anti-inflation
00:55 et donc j'ai confiance, suite à ce que j'ai pu entendre notamment lors de l'audition en commission des affaires économiques la semaine dernière,
01:00 au fait qu'on arrive à trouver des solutions.
01:03 Donc on est dans un dialogue, l'état prend sa part, on pourra revenir sur l'indemnité carburant qui a été annoncé par le président de la république
01:08 et on attend à ce que le privé le fasse aussi.
01:11 Ils ont démontré qu'ils savaient le faire donc continuons, l'ensemble des forces vives du pays doivent contribuer et partager la contrainte.
01:17 Sauf que sur les prix des carburants, la grande distribution nous dit qu'elle est de toute petite marge,
01:22 1 ou 2 centimes, c'est pas ça qui va faire baisser la facture à l'arrivée. Je prends un exemple, mon plein 50 litres,
01:28 1 ou 2 centimes le litre ça fait 50 centimes d'euros ou 1 euro de remise sur 97 euros le plein.
01:36 Reconnaissez que c'est pas ça qui va changer la vie de ceux qui ont du mal à boucler leur fin de mois ?
01:39 Ce qui va changer la vie de ceux qui ont du mal à boucler leur fin de mois, c'est l'ensemble des aides qui sont mises en place.
01:44 Et donc effectivement il y a la partie prise en charge par les distributeurs,
01:48 il y a par exemple le plafonnement qui est reconduit et annoncé par Total à 1,99 euro, c'est l'indemnité carburant.
01:54 Et puis c'est aussi tout ce qui est fait de façon plus globale sur la question de l'inflation, sur la question de l'énergie,
01:58 le bouclier tarifaire sur l'électricité qui est une part importante dans le pouvoir d'achat des français.
02:03 Je rappelle par exemple un chiffre, aujourd'hui l'État prend encore en charge un tiers des factures d'électricité des français.
02:09 Mais sur le carburant, le pré-coûtant ça va rien changer ?
02:12 Mais les français ils n'ont qu'un seul budget, ils n'ont qu'un seul compte en banque.
02:16 Et donc ce qui compte c'est bien l'ensemble des efforts qui sont faits, et par le secteur privé, et évidemment et massivement par l'État.
02:23 27 milliards dans le bouclier tarifaire l'an dernier, c'est absolument colossal.
02:27 Pour faire en sorte que cette inflation, elle soit la moins pesante pour les français.
02:30 Et je voudrais vous dire, j'ai bien conscience que c'est dur pour beaucoup de familles.
02:33 Et moi je voudrais leur dire aujourd'hui que le gouvernement fait le maximum,
02:37 et que le président de la République ne les laissera pas tomber.
02:39 - Et ça on n'en doute pas que le gouvernement essaie.
02:42 Vous reconnaissez malgré tout que 1 ou 2 centimes d'euros le litre en moins, c'est pas grand chose.
02:47 - Je reconnais que c'est difficile.
02:48 Je reconnais aussi que l'ensemble des efforts mis bout à bout par les distributeurs,
02:52 et par le gouvernement avec cette indemnité carburant, permettront de réduire la facture, et c'est ça l'important.
02:57 - Le risque, nous dit la grande distribution, c'est qu'il ne répercute finalement ces baisses de prix sur ceux de l'alimentation.
03:05 - Non, Bruno Le Maire est extrêmement clair là-dessus.
03:08 Il veille, comme le lait sur le feu, au prix de l'alimentation.
03:11 Qu'est-ce qu'on a fait depuis le début de l'inflation ?
03:13 On a lissé l'inflation depuis le début.
03:15 - Oui mais sauf que si on perd des marges sur un point, c'est normal de vouloir les remettre sur autre chose.
03:19 C'est pas une association à un supermarché, il faut bien qu'il gagne de l'argent à l'arrivée.
03:23 - Aujourd'hui, on a 5 000 produits sur lesquels ils se sont engagés à faire des baisses très rapides.
03:28 On a une inflation qui est encore présente, mais qui diminue petit à petit.
03:32 Et donc on veille, et Bruno Le Maire le fait, à ce que les marges soient les plus réduites possibles.
03:38 À ce que, effectivement, certains produits, je pense aux 5 000 produits qui ont été ciblés avec eux, n'augmentent pas.
03:43 Et il y a aujourd'hui de la grande distribution des entreprises et des grands distributeurs qui vont bien.
03:48 Et donc c'est à eux qu'on demande des efforts, en parallèle de ce que fait l'État.
03:53 - Donc vous leur demandez de perdre de l'argent.
03:55 - Chacun, encore une fois, doit contribuer.
03:57 - Mais faire un effort, c'est perdre de l'argent, on est d'accord ?
03:59 - Mais vous savez les distributeurs...
04:00 - Non mais je ne dis pas que c'est bien ou pas bien, c'est ce que vous leur demandez aujourd'hui.
04:03 - Mais pas faire d'effort, c'est perdre des clients.
04:05 Donc c'est perdre de l'argent aussi à la fin.
04:07 Chacun a intérêt à ce que les Français continuent de consommer les distributeurs pour leurs propres intérêts.
04:13 Le gouvernement, parce qu'on se doit de les protéger.
04:15 - Maude Brijon, on recevait la semaine dernière, ici même, Richard Ramos, le député Modem du Loiret.
04:19 Alors lui, il propose de plafonner la TICPE, l'une des taxes qui est appliquée sur le carburant,
04:24 de la supprimer en fait, dès lors qu'on dépasse les 1,90€ le litre.
04:28 Ce n'est pas une bonne idée ça ?
04:29 - Non, moi je voudrais dire deux choses.
04:31 D'abord, j'ai beaucoup d'amitié pour mon collègue Richard Ramos,
04:33 qui est une voix singulière au sein de la majorité.
04:35 Dire, contrairement à ce qu'il dit, et je ne suis pas d'accord avec lui là-dessus,
04:39 que l'État ne s'est pas enrichi d'un euro depuis le début de cette crise.
04:42 Parce qu'effectivement, il y a un surplus de taxes dues à l'inflation.
04:46 - Mais l'essence est chère, plus l'État engrange des taxes.
04:49 - Arithmétiquement.
04:50 Mais cet argent a été massivement redistribué aux Français.
04:54 Encore une fois, près de 50 milliards sur le bouclier tarifaire en deux ans,
04:57 8 milliards sur la remise à la pompe,
04:59 les factures d'électricité en partie encore prises en charge aujourd'hui.
05:02 Donc, à aucun moment, l'État ne s'est enrichi.
05:05 Et moi, j'entends certains responsables politiques qui disent
05:07 "Bruno Le Maire est assis sur un pactole".
05:09 Mais enfin, qui imagine que Bruno Le Maire cache des lingots d'or
05:12 et des valises de billets au sol du Bercy ?
05:14 - Ce pactole est redistribué, en fait.
05:15 - Il est évidemment redistribué.
05:17 Et on voit d'ailleurs, pardonnez-moi, qu'on est encore en déficit budgétaire.
05:20 Et ensuite, rappelez-moi une chose.
05:22 Derrière l'essence, c'est quoi ?
05:23 C'est des énergies fossiles.
05:24 Et donc, moi, je ne suis pas pour qu'on baisse de façon durable
05:27 les taxes sur les énergies fossiles,
05:29 parce qu'on doit impérativement réussir notre objectif,
05:31 qui est la transition énergétique.
05:33 C'est comme ça qu'on s'en sortira pour le climat,
05:35 pour le pouvoir d'achat et pour l'indépendance française.
05:37 - L'autre annonce faite par Emmanuel Macron dimanche,
05:39 c'est la prolongation du dispositif d'aide pour les travailleurs modestes
05:42 ayant besoin de leur voiture.
05:43 Un chèque, on le rappelle, de 100 euros par an et par véhicule.
05:46 Là aussi, c'est loin de faire l'unanimité.
05:48 Il y a ceux qui disent "ça ne profite pas assez de monde".
05:50 On va dire qu'il y aura toujours des gens qui vont se plaindre.
05:53 Mais surtout, 100 euros par an, ça reste très peu.
05:55 Quelqu'un qui se déplace, par exemple, tous les jours en région
05:58 pour aller travailler, il fait à peu près un plein par semaine.
06:01 Sur l'année, ça lui fait une aide de 4 centimes à chaque plein.
06:05 Là encore, c'est tout petit.
06:07 - C'est 100 euros d'indemnité carburant,
06:10 plus ce qui est fait sur la partie énergétique,
06:12 plus le travail qui est mené par Bruno Le Maire
06:14 pour faire baisser les produits à de l'alimentation.
06:16 Et c'est vraiment cet ensemble-là qu'il faut regarder.
06:19 Je comprends que pour beaucoup de Français,
06:21 il y ait ce sentiment qu'on n'en fait pas assez.
06:24 Parce qu'effectivement, c'est dur quand on est à découvert le vin du mois,
06:27 quand on regarde son compte en banque tous les jours.
06:29 - Et encore le vin du mois, il y en a beaucoup pour qui sait le dire.
06:32 - On est d'accord.
06:33 Je voudrais néanmoins dire un mot sur les réactions de l'opposition.
06:36 - Je ne vous parle pas de l'opposition,
06:38 je vous parle des Français qui nous écoutent, Maude Bréjean,
06:40 qui vont faire leur plein.
06:41 Ce matin, on fait le tour, le trajet entre Neuilly et Orléans.
06:45 Notre reporter, il ne voit que de l'essence à 2 euros le litre.
06:48 Sincèrement, ce n'est pas possible, ce n'est pas tenable
06:51 pour des gens qui, je pense, habitent à Orléans.
06:53 Ils vont travailler à 40 kilomètres de là,
06:55 déposent leurs enfants à la crèche, à l'école.
06:57 Comment ils font ?
06:58 - Mais on les aide précisément avec cette indemnité carburant.
07:00 Moi, je suis désolée.
07:01 Je ne peux pas laisser dire que 100 euros, c'est rien.
07:03 En fait, 100 euros, ce n'est pas rien.
07:05 - 100 euros par an au prix du carburant, ce n'est pas beaucoup.
07:07 - 100 euros, ce n'est pas rien.
07:08 Quand on avait diminué de 5 euros les APL il y a quelques années de ça,
07:11 on nous avait dit que c'était absolument insoutenable.
07:13 Et c'est vrai, c'était une erreur.
07:15 En revanche, quand on donne 100 euros d'indemnité carburant
07:17 à un moment où, effectivement, l'essence atteint les 2 euros le litre,
07:20 on nous explique que c'est rien.
07:22 Moi, je suis désolée, ce n'est pas possible.
07:24 On ne peut pas d'un côté nous dire quand on ne fait rien qu'on est hors sol,
07:27 et puis quand on fait quelque chose qu'on dépense trop d'argent,
07:29 parce que c'est ça que j'entends aujourd'hui
07:31 dans une partie de la classe politico-médiatique.
07:34 Donc, j'attends à ce que, d'une part, on salue ce geste
07:38 qui est un geste en faveur des travailleurs
07:40 et de ceux qui ont impérativement besoin de prendre leur voiture,
07:42 et en même temps, qu'on respecte une forme de réalité aujourd'hui
07:46 qui est que quand l'État paie, je le rappelle, ce n'est pas gratuit.
07:49 C'est l'argent du contribuable.
07:51 Et donc, on a aussi une responsabilité,
07:53 quand on est un parti de gouvernement
07:55 et pour les ministres, quand on est au gouvernement,
07:57 à trouver un équilibre.
07:59 Vendre à prix coûtant, cette mesure a été annoncée dimanche par le président.
08:03 Une semaine plus tôt, Elisabeth Borne voulait mettre en place
08:05 un système de vente à perte.
08:07 On a vu ce que ça a donné, non général.
08:09 On a un peu l'impression, vous allez dire que je suis très critique,
08:12 mais qu'on est dans l'improvisation permanente.
08:14 Non, on est dans le dialogue avec les distributeurs.
08:17 La première ministre a mis cette proposition sur la table.
08:20 On sort une idée, ça ne marche pas, on en sort une autre.
08:23 Il n'y a pas de baguette magique face à l'inflation.
08:25 Donc encore une fois, il y a cette nécessité de dialogue
08:28 et de co-construction avec l'ensemble des acteurs.
08:30 La première ministre fait des propositions.
08:32 Très bien, ils disent qu'ils ne sont pas d'accord.
08:33 Qu'ils fassent des contre-propositions.
08:35 Je remarque que jusqu'à présent, on a réussi à converger
08:37 sur un certain nombre de sujets.
08:39 Je reviens encore une fois, je reprends l'exemple du trimestre anti-inflation.
08:42 Et c'est dans cet esprit de dialogue
08:45 que se tiendra la réunion de cet après-midi.
08:47 Mais le yakafocon sur ces questions-là,
08:50 où Jacques Hedy a dit "on va baisser les prix de l'essence"
08:52 comme j'entends aujourd'hui de la NUPES au RN,
08:55 à la fin, ça ne marche pas.
08:57 Donc il faut être un peu pragmatique.
08:59 Est-ce que parfois les solutions avancées vont jusqu'au bout ?
09:02 Non. Parfois, oui.
09:03 Mais ce qui compte, c'est qu'à la fin, on a une indemnité carburant
09:06 pour des Français les plus modestes qui travaillent
09:08 et qu'on va continuer à protéger.
09:10 coureur.
09:11 Merci à tous !