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00:00 *Musique*
00:07 Bienvenue dans Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 avec Renaud Delis évidemment.
00:12 - Bonjour Salia.
00:13 - Et nos informés du jour, Alex Bouyague, éditorialiste politique à France Info Télé, Canal 27.
00:17 Bonjour Alex, bienvenue. - Bonjour Salia.
00:19 - Et à vos côtés, Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique.
00:22 Renaud Delis, c'est aujourd'hui que présente la Première Ministre son plan anti-harcèlement scolaire.
00:27 - Oui, Elisabeth Borne va présenter ce plan pour lutter contre le harcèlement à l'école.
00:31 Une initiative qui avait été annoncée dès le mois de juin au moment d'un premier drame,
00:37 le suicide d'une adolescente de 13 ans prénommée Lincey.
00:40 Depuis, un autre drame s'est produit il y a quelques semaines dans l'académie de Versailles.
00:45 Il y a eu aussi la révélation d'ailleurs de courriers dits de réprobation
00:50 dont la moitié, près de la moitié des 120 lettres adressées à des parents qui se plaignaient de harcèlement
00:55 posent question, ça c'est l'expression du ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal.
00:59 Bref, on le voit, l'Education nationale a du mal à faire face à ce fléau qu'est le harcèlement scolaire.
01:04 Elisabeth Borne va donc présenter ce plan aujourd'hui.
01:07 Alors, de quelles armes dispose l'Education nationale pour lutter contre le harcèlement scolaire ?
01:12 Et comment peut-être mieux alerter aussi les personnels qui travaillent dans l'Education nationale ?
01:18 Voici ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Info, Nicole Catherine.
01:21 Nicole Catherine est pédopsychiatre et c'est précisément l'une des spécialistes qui a été consultée par le ministre de l'Education nationale.
01:28 D'abord, il faudrait que la totalité des personnels de l'Education nationale ait déjà eu une sensibilisation et une formation.
01:35 Or, actuellement, c'est vrai que c'est réservé aux équipes qui vont faire partie peut-être de ces brigades que le ministre envisage.
01:44 Et l'idéal, ce serait que vraiment tous les adultes présents à l'école soient capables de repérer ces signes.
01:49 Alors Nicole Catherine, pédopsychiatre, consultée par le ministre de l'Education,
01:54 que tous les personnels de l'Education nationale soient sensibilisés à ce fluo et soient en mesure d'alerter,
02:00 peut-être pas seulement les personnels, peut-être aussi les élèves.
02:03 Bref, peut-on aussi, à travers ces dispositifs, ces plans, espérer une forme de libération de la parole,
02:10 une forme de "me too" du harcèlement à l'école et que les victimes, aussi encouragées par les personnels, se manifestent ?
02:17 Alex Bouyagué ?
02:19 Oui, c'est vrai que ce renforcement, à la fois au niveau des adultes qui seraient mieux formés dans l'établissement,
02:24 mais aussi ces fameux élèves ambassadeurs, ça permet quand même de faire remonter des cas et ça c'est toujours bien.
02:30 Dans le plan, il y a beaucoup de bonnes choses, me semble-t-il.
02:35 Il y a aussi la grille d'auto-évaluation des élèves, c'est-à-dire que chacun s'auto-évalue, se dit plus, enfin un peu, pas du tout, beaucoup harcelé.
02:44 Et ça c'est bien parce que, bon, même si c'est une perception personnelle, ça permet aussi de révéler des signaux faibles.
02:52 Et que tout d'un coup, on se rende compte que cet élève, en fait, il subit des cas compliqués tous les jours.
02:58 Il a peur de le dire, de le confier.
03:00 Exactement. Les cours d'empathie, c'est vrai que c'est quelque chose qu'on découvre dans notre culture,
03:05 mais effectivement, apprendre les émotions à l'école, apprendre son rapport à l'autre,
03:10 alors ça fonctionne au Danemark et en Finlande, donc pourquoi pas en France.
03:15 En tout cas, je trouve que c'est une mesure qui va dans le bon sens.
03:18 Que l'élève harceleur aussi change d'école, ça, ça semblait assez logique, parce que ce n'est pas la double peine pour celui qui se fait harceler.
03:24 Un point qui suscite juste, de ma part, quelques interrogations, c'est la confiscation du portable et le couvre-feu numérique.
03:32 Parce que ça, c'est vrai que c'est une très bonne chose qu'un élève harceleur n'ait plus accès à son portable, c'est super.
03:39 Sauf que cette responsabilité, pour le coup, elle repose sur les parents.
03:42 Et aller essayer d'imposer à votre enfant, même quand il est pas harceleur, de se passer de son portable, c'est déjà très compliqué.
03:51 D'autant qu'ils peuvent avoir des solutions de repli. On achète des portables comme des petits pains aujourd'hui.
03:56 Donc on va voir si le plan anti-harcèlement... Je regardais Renaud Delis qui est dubitatif sur l'histoire de "on confisque le portable".
04:04 On va continuer d'en parler, le plan anti-harcèlement du gouvernement sur le harcèlement scolaire qui se veut un électrochoc.
04:11 On continue d'en parler juste après le Fil info à 9h10. Maureen Suynard.
04:15 L'objectif est de ramener le déficit à 4,4% du PIB l'année prochaine, contre 4,9% cette année.
04:23 L'exécutif assure mettre fin au quoi qu'il en coûte, tout en protégeant le pouvoir d'achat.
04:28 Le projet de budget 2024 est présenté en Conseil des ministres aujourd'hui. 16 milliards d'euros de dépenses en moins.
04:35 L'année dernière, le nombre d'avortements a été à son plus haut niveau en France depuis 1990.
04:41 Après deux années de recul liées au Covid, ce sont plus de 234 000 interruptions volontaires de grossesse qui ont été enregistrées.
04:48 Une des explications est l'allongement du délai à 14 semaines de grossesse début 2022.
04:53 L'Allemagne demande à l'Azerbaïdjan de laisser entrer des observateurs au Karabakh.
04:59 La région séparatiste a été attaquée par le pays la semaine dernière, entraînant la fuite de nombreux Arméniens vivant dans la zone.
05:05 Quelques 28 000 réfugiés ont déjà été accueillis, selon l'Arménie.
05:09 Il sera de retour à l'entraînement dès dimanche. Antoine Dupont, le capitaine du 15 de France, opérait vendredi d'une fracture au visage.
05:16 L'entraîneur des Avants, William Servat, assure qu'il n'a pas de doute sur la capacité de Dupont
05:21 à jouer le quart de finale de la Coupe du monde de rugby avec la France le 14 ou 15 octobre prochain.
05:27 Nous retournons sur le plateau des informés avec Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV, Canal 27.
05:44 Renaud Delis est toujours là. Et Jean-Jérôme Berthollus, éditorialiste politique.
05:48 On va parler, justement, du plan du gouvernement, du plan anti-harcèlement scolaire qui doit être dévoilé cet après-midi par la première ministre.
05:55 Ça doit être un électrochoc. Est-ce que ce sera le cas ?
05:58 Alors, ce sera déjà le cas puisque c'est pratiquement l'un des premiers plans qui est présenté par un exécutif.
06:06 Il faut quand même bien avoir conscience et il faut se féliciter des mots employés par Gabriel Attal, le président de la République, la première ministre.
06:15 Simplement sur la forme, tout d'un coup dire "oui, le harcèlement est un fléau".
06:20 Pourquoi je dis ça ? Pourquoi je dis… En général, vous savez, les journalistes politiques, ils disent "ouah, c'est de la com".
06:25 Voilà, oui, c'est de la… Il y a une partie com très importante même, mais c'est de la bonne com.
06:31 Pourquoi je dis ça ? Parce qu'en fait, le harcèlement a été sous-estimé par l'éducation nationale depuis des années, voire des décennies.
06:39 Ça a été une grande cause nationale en 2010. Qu'est-ce qui s'est passé après ? Il ne s'est rien passé.
06:44 Qu'est-ce qu'on constate dans cette rentrée ? Parce qu'on en parle beaucoup, que le numéro de téléphone, le 3022, les appels à ce numéro de téléphone,
06:54 c'est donc les enfants qui appellent. – Le 3020, oui.
06:57 – 3020, pardon. C'est donc les enfants qui appellent, c'est les parents qui appellent. Eh bien, le nombre d'appels explose.
07:05 Et quand je dis qu'il ne s'est pas passé grand-chose ces dernières années, par exemple, le député du Modem, Erwann Baladand,
07:11 il a fait donc cette loi dont on parle beaucoup aujourd'hui, cette proposition de loi qui renforce la pénalisation du harcèlement scolaire,
07:18 il l'a fait tout seul. Parce que l'institution, à l'époque, l'éducation nationale, ne le suivait pas beaucoup.
07:23 C'est d'ailleurs pourquoi c'est une proposition de loi et pas un projet de loi.
07:27 Donc on peut dire déjà, oui, c'est bien d'en parler, c'est bien de mettre ça sur la table, c'est bien d'avoir une conscientisation
07:34 un peu plus aiguë de l'ensemble de l'éducation nationale.
07:37 Après, même les mesures très bien décrites par Alice Bouyaguet, et qui sont… moi j'ai du mal à les évaluer,
07:44 la pertinence de ces mesures, mais sûrement, en tout cas des bonnes mesures au moins au début, ça ne va pas résoudre tous les problèmes.
07:50 Le premier problème de l'éducation nationale en matière notamment de harcèlement scolaire, c'est que les personnels sont un peu seuls.
07:58 Par exemple, ceux qui accompagnent les enfants qui ont des troubles dans les classes,
08:05 ce qu'on appelle les assistants des élèves en situation de handicap, ils sont très nombreux, mais ils sont un peu dépassés, parce qu'ils ne sont pas assez nombreux.
08:15 Les médecins scolaires, il y a 900 médecins scolaires pour 40 000 écoles et plus de 10 000 lycées et collèges.
08:24 – Il y a beaucoup aussi de psychologues.
08:26 – Mais là tout à l'heure, on entendait sur l'antenne un pédopsychiatre.
08:30 Le nombre de pédopsychiatres en France n'a cessé de s'en restreindre.
08:33 Donc ce que j'ai envie de dire, c'est oui, c'est un plan, c'est bien qu'on en parle, sûrement des bonnes mesures,
08:38 mais le problème du harcèlement scolaire est quand même plus large qu'est-ce qu'on peut confisquer le portable à son fils ou à sa fille.
08:46 – Une histoire de moyens, Renaud Delis aussi.
08:47 – Sauf qu'il est tellement plus large, là-dessus je vous rejoins, qu'il concerne aussi directement les familles.
08:51 Je pense qu'on fait aussi poser sur l'éducation nationale, l'ensemble des mots de la société,
08:57 maintenant il y a une forme de réceptacle qui est l'éducation nationale.
09:00 Donc évidemment il faut former les personnes à l'éducation nationale au sens large,
09:05 on le voit bien, on l'a vu avec cette histoire de courrier de réprobation qui pose question,
09:10 on pourrait prendre l'expression de Gabriel Attal, voire le fameux courrier de la honte,
09:14 lui en a qualifié un évidemment de la honte, celui qui a été adressé aux parents de Nicolas.
09:17 On voit bien que dans les Yvelines, on voit bien que cette administration a du mal à bouger,
09:24 à intégrer effectivement ce nouveau fléau, donc il y a tout ce changement-là.
09:27 Mais je pense qu'on ne peut pas prôner une forme de rétablissement de l'autorité à l'éducation nationale,
09:33 parce que c'est d'abord une question d'autorité effectivement,
09:35 sans prôner le retour aussi de la même valeur dans d'autres cellules, y compris dans la cellule familiale.
09:40 Alors je ne parle pas de familles qui ont explosé, de familles monoparentales,
09:44 où parfois des parents et le plus souvent des mères, seuls, abandonnés,
09:47 sont dépassés par des adolescents violents, brutaux, etc.
09:53 Mais on sait bien que les cas de harcèlement ne se produisent pas du tout spécifiquement,
09:57 exclusivement dans ces milieux-là, et qu'il y a aussi des enfants de milieux privilégiés
10:01 qui deviennent des harceleurs, notamment grâce à l'outil qui est effectivement le portable,
10:06 ou un accès démesuré aux réseaux sociaux.
10:08 Et moi c'est pour ça que je tiquais tout à l'heure, je pense que dans ces milieux-là,
10:13 dans ces milieux privilégiés ou favorisés,
10:16 là il y a aussi une défaillance de l'autorité parentale
10:19 qui participe de ce fléau du harcèlement scolaire à l'école.
10:23 Donc je pense que c'est un problème qui ne dépend pas que de l'école, que de l'éducation nationale,
10:30 même s'il est encore une fois utile de prendre les mesures évoquées dans ce plan,
10:34 de participer à ce changement de culture, à cette prise de conscience collective,
10:38 dans l'espoir effectivement d'aboutir à une forme aussi de libération de la parole des victimes.
10:43 – Le plan ne peut marcher qu'avec le concours des parents,
10:46 sauf qu'on remarque aussi qu'il y a effectivement un changement de culture
10:50 entre les parents et les professeurs, par exemple Alain Juppé, pour le citer,
10:55 disait "moi à mon époque, quand mon prof appelait mes parents,
10:58 et bien ils m'engueulaient et puis ils me punissaient".
11:00 Là aujourd'hui, les parents viennent engueuler le prof.
11:03 – Un tout petit mot là-dessus, c'est vraiment très juste et très intéressant.
11:07 C'est vrai qu'il y a 20 ans, effectivement, les parents valorisaient le prof,
11:13 puis qu'aujourd'hui, ils valorisent leurs enfants, ils écoutent d'abord leurs enfants.
11:18 Donc c'est effectivement un changement de pied complet.
11:22 Mais attention, dans le harcèlement, il y a les profs,
11:25 mais comme ça a été dit très justement par Renaud Delis,
11:28 il y a les profs et il y a l'institution de l'éducation nationale.
11:31 Et quand même, tous ces courriers du rectorat de Versailles,
11:35 qui est le premier rectorat en France, ça pose problème.
11:38 Et les excuses, il y a quelques jours, de Charline Avenel…
11:42 – L'ancienne rectrice.
11:43 – L'ancienne rectrice, posent question aussi.
11:46 Parce que ces excuses, c'est "désolé, j'ai rien vu, j'ai vu aucun courrier".
11:49 Et c'est quand même des courriers extrêmement durs.
11:52 Donc la manière dont c'est géré au sein de l'éducation nationale, ça pose problème.
11:56 – Changer de ton niveau de l'éducation nationale, Alex Bouillaguet.
11:59 – Oui, bien évidemment, mais c'est vrai que là, Gabriel Attal,
12:02 avec son électrochoc, il a suscité, à la fois il a bien lancé,
12:08 effectivement, cette campagne et bien montré que sa priorité,
12:12 c'était désormais la lutte contre le harcèlement.
12:14 Maintenant, il ne faut pas que ce soit des effets de manche.
12:17 C'est-à-dire qu'il a bien réussi, mais il faut voir la suite.
12:21 Attention aux promesses vaines aussi.
12:23 On se souvient, Emmanuel Macron, qui disait à la rentrée,
12:25 il y aurait un prof devant chaque élève, ce qui n'a pas été le cas.
12:28 Gabriel Attal, il parle aussi d'un choc des savoirs,
12:32 savoir écrire, lire, compter.
12:34 Mais là, il y a du travail, ce n'est pas juste le dire.
12:37 Maintenant, ça va être de le faire,
12:39 parce qu'on descend de plus en plus dans les classements internationaux.
12:44 Ça doit induire vraiment, au-delà des mots, une réflexion sur les méthodes,
12:49 sur les programmes et aussi une vraie réforme de la formation des enseignants.
12:53 Donc il ouvre un chantier énorme, sans doute il suscite de l'espoir,
12:57 maintenant il va falloir voir en fonction des faits.
13:00 C'est vrai que c'est de la bonne com' pour reprendre l'expression
13:02 utilisée par Jean-Jérôme Berthelus tout à l'heure.
13:04 Il a raison de communiquer, et ça participe justement de ce changement de culture
13:07 et on l'espère de cette libération de la parole des victimes de harcèlement.
13:10 Mais Alex Bouega a raison, c'est vrai que ça peut se retourner aussi
13:13 contre ce ministre si jamais les résultats ne sont pas là.
13:16 Et en ce domaine, c'est très compliqué.
13:17 Juste un point pour illustrer ce que je voulais dire
13:20 sur le fait que, me semble-t-il, le harcèlement,
13:22 en l'occurrence, même si celui-ci se produit à l'école,
13:24 dans le cadre de l'école, il ne dépend pas que de l'école.
13:27 Alex Bouega évoquait tout à l'heure à raison les cours d'empathie,
13:31 les cours d'empathie inspirés d'ailleurs du Danemark,
13:34 où s'est rendu Gabriel Attal, et qui sont expérimentés dans quelques écoles.
13:37 Ça illustre quand même, me semble-t-il, ce problème sociétal.
13:42 C'est-à-dire, si on en est, c'est très bien, il faut être pragmatique,
13:45 il faut chercher toutes les solutions pour s'attaquer à ce fléau du harcèlement,
13:48 entendons-nous bien.
13:49 Mais si on en est, effectivement, à devoir demander aux enseignants
13:52 de faire des cours d'empathie, c'est-à-dire simplement d'expliquer aux élèves
13:55 qu'il ne faut pas qu'ils se tapent dessus, pour résumer,
13:57 ça illustre quand même un problème sociétal, j'allais dire un problème civilisationnel.
14:02 – On n'est plus dans l'instruction, on est dans l'éducation.
14:05 – Oui, on est simplement, mais c'est même un problème de civilisation.
14:08 – Dans un instant, on va parler de l'autre sujet d'actualité, Renaud,
14:11 ce sont les négociations commerciales qui pourraient être avancées,
14:14 en tout cas c'est le souhait du gouvernement.
14:16 Un texte est présenté ce matin en Conseil des ministres,
14:20 on en parle juste dans une minute, après le Fil info à 9h20, Maureen Swiniard.
14:24 [Générique]
14:25 – Le gouvernement réfléchit à la mise en place de brigades anti-harcèlement
14:29 dans les rectorats avec des fonctionnaires spécialement formés.
14:32 L'exécutif présente cet après-midi son plan pour lutter contre ce fléau
14:36 du harcèlement qui touche 10% des élèves.
14:39 Une campagne de communication à destination des adultes sera aussi bientôt lancée
14:43 pour prendre plus au sérieux la parole des enfants.
14:45 Plus les heures défilent, plus l'inquiétude monte en Alsace
14:49 après la disparition samedi de Lina, une adolescente de 15 ans
14:52 qui se rendait à pied à la gare après plusieurs battues citoyennes.
14:55 Les gendarmes reprennent leur recherche ce matin en sondant les étangs et les cours d'eau.
15:00 "Il faut que les raffineurs mettent la main à la poche",
15:03 dit sur France Info le PDG du groupe Leclerc.
15:05 Michel-Edouard Leclerc annonce que le carburant sera à prix coûtant
15:08 dans ses stations-service, et cela tous les jours jusqu'à la fin de l'année,
15:12 comme chez Carrefour.
15:13 C'est une information France Info, des consultations médicales gratuites
15:16 de prévention pour les Français âgés de 40 à 50 ans seront bientôt possibles
15:21 dès le 1er octobre dans les Hauts-de-France.
15:23 Le gouvernement avait annoncé dans un premier temps
15:26 que la mesure concernerait tout le territoire.
15:28 Cela sera le cas seulement le 1er janvier prochain.
15:43 - Aujourd'hui, avec Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info,
15:46 Télé-Canal 27, Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique,
15:49 et Renaud, l'autre sujet d'actualité du jour, c'est ce texte présenté ce matin
15:53 en Conseil des ministres sur les négociations commerciales
15:55 entre distributeurs et industriels.
15:57 - Un texte présenté par le gouvernement qui vise d'abord à ce que ces négociations
16:01 commerciales, qui sont annuelles, rappelons-le, alors qu'il est,
16:04 soient avancées, qu'elles aient lieu plus tôt et qu'elles se concluent
16:07 à la toute fin de l'année ou au tout début de l'année 2024
16:10 et non pas au printemps 2024, d'une part.
16:12 Et puis aussi qui vise à ce que les fournisseurs et les distributeurs
16:16 puissent renégocier à plusieurs reprises dans l'année, évidemment,
16:20 au gré des fluctuations de l'inflation et en particulier de l'inflation
16:23 des matières premières et de leur impact sur le prix de ces produits.
16:27 Les distributeurs sont favorables à ce texte.
16:31 C'était le cas, par exemple, il y a quelques minutes,
16:32 de votre invité sur ce plateau, ça l'y a, Michel-Edouard Leclerc,
16:35 le patron du groupe éponyme.
16:38 Tous les distributeurs sont pour, parce qu'on veut reprendre cette discussion.
16:43 Si les députés nous donnent cette nouvelle loi et plus rapidement,
16:46 on a les moyens d'aller chercher des baisses.
16:48 Mais eux veulent en profiter pour demander des hausses,
16:50 parce que pour le moment, 80% d'entre eux se préparent à nous demander des hausses.
16:55 Le groupe s'appelle bien Leclerc, c'est le groupe Leclerc,
16:58 mais le groupe éponyme, c'est parce que j'ai acheté un dictionnaire,
17:00 ça a gagné cet été.
17:01 C'est bien, on a été donné des nouveaux mots.
17:02 Donc les distributeurs sont favorables, évidemment, à ces négociations
17:06 et Michel-Edouard Leclerc, point du doigt.
17:08 En revanche, les fournisseurs, les producteurs, qui eux rechignent,
17:12 et c'est depuis des mois, cette bagarre entre ces deux parties.
17:16 Est-ce qu'effectivement, le gouvernement va réussir à faire passer ce texte,
17:20 d'une part, ce qui n'est pas gagné, et d'autre part,
17:22 à installer des négociations beaucoup plus hurricantes, voire permanentes,
17:25 d'ailleurs, comme c'est le cas chez plusieurs de nos voisins ?
17:28 C'est un bon moyen, Alex Bouiaguet, pour faire baisser les prix ?
17:31 Oui, après le problème, c'est est-ce qu'ils ont vraiment la main ?
17:33 Il y a un constat qui est là, c'est qu'effectivement, le gouvernement,
17:36 il voit que le prix du blé, le prix de l'huile, tout ça, ça a baissé avant l'été.
17:41 En général, il faut un trimestre pour que ça soit répercuté sur les prix.
17:44 Or, ça ne l'a pas du tout été.
17:46 Ça veut dire que le gouvernement, il se dit…
17:51 Le problème, c'est qu'il organise ses discussions, ce qui est très bien,
17:54 mais il n'a pas la main, c'est-à-dire qu'il ne peut pas contraindre
17:57 les uns et les autres à baisser les prix.
18:00 Côté distributeurs, il y en a certains qui sont quand même assez pessimistes
18:03 sur le fait que les prix baissent.
18:04 Le patron de Système U lui dit qu'il voit déjà arriver les tarifs
18:08 et que pour la plupart des tarifs, c'est déjà une hausse de 10%.
18:12 À quoi on peut s'attendre ?
18:14 Peut-être que finalement, il y aurait quand même certains produits qui arriveraient à baisser,
18:19 que d'autres, en revanche, continueraient d'augmenter,
18:22 avec quand même l'idée majeure de se dire que depuis un an et demi,
18:25 on n'a assisté que à des hausses des prix.
18:28 Un petit freinage sur certains, et puis au contraire, une hausse toujours sur d'autres.
18:34 Donc ça ne va pas être révolutionnaire dans les cas dits.
18:37 Mais ça veut dire que la pression que met le gouvernement depuis plusieurs mois maintenant,
18:41 Bruno Le Maire, on l'appelle Bruno Demande parce qu'il n'arrête pas de demander,
18:44 ça ne marche pas vraiment en fait Jean-Jean Bartolus ?
18:47 Ça marche moyennement, et puis surtout ce projet de loi qui comporte un article,
18:51 c'est symbolique, moi je trouve, d'une espèce de panique qui saisit le gouvernement,
18:57 ou d'inquiétude grave qui saisit le gouvernement face à cette inflation
19:02 qu'il n'arrête pas, qu'il n'arrive pas à enrayer,
19:05 face à plus que l'inquiétude des Français les moins aisés,
19:13 face au prix de l'essence, face au prix de l'alimentaire.
19:17 On sait que les Français se serrent au sens propre la ceinture,
19:20 le fait que la consommation de produits alimentaires baisse en France,
19:24 c'est quand même un peu inquiétant, et donc on voit le gouvernement tout azimut,
19:30 alors on a eu l'épisode dont on a bien parlé sur France Info,
19:34 la vente à perte, flop total, maintenant on voit la vente à prix coûtant,
19:41 voilà on va voir un petit peu combien ça produit, je ne suis pas sûr que…
19:44 C'est 1 à 2 euros sur un plein disait Michel Aydar-Leclerc tout à l'heure.
19:47 Voilà, vous répondez Salia, c'est pas énorme quand même, c'est vraiment pas énorme.
19:51 On va voir cette négociation, on la verra dans les rayons en janvier,
19:55 mais en fait d'un mot, le gouvernement c'est la croix nature du cercle,
19:59 il a un budget où il doit faire des économies, la transition écologique
20:03 où il doit au contraire augmenter les investissements,
20:06 donc il se retrouve face à l'inflation avec encore en tête,
20:09 waouh, les gilets jaunes, il n'a pas envie que ça se reproduise,
20:12 avec la montée du Rassemblement National, donc il est un peu…
20:16 Chaque jour il essaie de trouver un petit truc, c'est compliqué.
20:19 Mais là Renaud, est-ce que les distributeurs ne sont pas plus armés ?
20:22 Michel Aydar-Leclerc disait "nous on a nos marques distributeurs"
20:25 et là c'est un carton.
20:26 Oui, bien sûr, et puis ils sont servis j'allais dire en quelque sorte par le contexte,
20:29 c'est-à-dire par le contexte inflationniste effectivement
20:31 et ces tensions sur le pouvoir d'achat qui pèsent, comme le disait à l'instant Jean-Jérôme Berthelus,
20:35 vraiment lourdement sur le pouvoir d'achat,
20:38 enfin sur le portefeuille d'une toute frange de Français les plus précaires.
20:41 Parce qu'il faut rappeler aussi quand même que si la loi initialement installait,
20:45 installe toujours d'ailleurs alors qu'il y a des négociations commerciales annuelles à date fixe,
20:51 et bien une seule fois, donc une seule fois par an,
20:54 c'était aussi pour protéger les producteurs,
20:57 parce que les distributeurs ont aussi par le passé compressé justement les fournisseurs.
21:04 Il y a eu aussi parfois une forme de chantage au vu du faible nombre de patrons de la grande distribution
21:10 qui se mettaient plus ou moins d'accord.
21:12 Et il y a un certain nombre de producteurs, et notamment de petits producteurs,
21:16 qui étaient totalement étouffés parce qu'eux ne faisaient pas de marge simplement pour faire vivre leur production.
21:21 Donc là, ce rapport de force s'est inversé,
21:23 mais c'est une tension qui est permanente depuis des décennies maintenant,
21:26 c'est une bataille permanente.
21:27 Il s'est inversé parce que le pouvoir d'achat des Français est menacé par cette forte inflation
21:32 et donc les distributeurs en profitent en quelque sorte pour faire avancer leur cause à eux.
21:37 Mais c'est vrai qu'entre les deux, le gouvernement est toujours bien en peine de réguler
21:42 et semble un peu naviguer à courte vue au gré des...
21:46 Il ne veut pas mettre le doigt dans l'histoire des marges, des raffineurs dont vous parlez.
21:52 Le gouvernement veut regarder les marges, sauf qu'on les connaît,
21:55 elles ont été multipliées par presque cinq.
21:57 Et puis sur ce dossier-là, déjà, quand les prix ont augmenté,
22:00 c'est "allez vous accrocher pour les faire baisser"
22:02 et puis tout le monde se renvoie la balle, c'est parce que chacun fait ses marges.
22:05 Et puis tous, d'ailleurs, ils ont fait la shrink inflation,
22:08 c'est-à-dire baisser le contenu, augmenter le prix,
22:12 aussi bien les industriels que les marques des distributeurs,
22:15 donc chacun joue un petit peu dans le même bain.
22:18 Bon, on va voir si le texte qui va être présenté ce matin en Conseil des ministres va changer la donne.
22:23 Merci beaucoup à tous les trois.
22:24 Alex Bouyagué, éditorialiste politique à France Info Télé, Canal 27,
22:28 Jean-Jérôme Berthelus, éditorialiste politique,
22:30 et puis, Renaud, on se retrouve demain.
22:31 À demain, merci, ça y est.
22:32 Avec plaisir.
22:33 Les informés sont de retour ce soir à 20h,
22:35 avec Bérangère Abonte et Jean-François Ackilly.
22:37 de la France.