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00:00 - Ravie de vous retrouver pour "Les Informés".
00:09 On est ensemble, on dirait jusqu'à 9h30 sur France Info, avec Agathe Lambret, journaliste
00:13 au service politique de France Info, le 8/30, le week-end, aux côtés de Jean-Rémi Baudot.
00:18 À vos côtés, Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info Télé.
00:22 Bienvenue à tous les deux.
00:23 Il y a aussi Isabelle Raymond, chef du service économique de France Info, parmi nos informés
00:27 du matin, et Renaud Delis, bien sûr.
00:29 Bonjour.
00:30 - Bonjour, salut.
00:31 - Renaud Delis, on commence par cette journée particulière dans les établissements scolaires,
00:34 trois jours après l'assassinat de Dominique Bernard, professeur de lettres à Arras.
00:38 - Qui a été tué, donc, c'était vendredi matin, par un jeune homme d'origine tchétchène,
00:43 islamiste radicalisé.
00:45 Le retour en cours ce matin a été repoussé à 10h, de façon à permettre aux enseignants,
00:50 eux, de se retrouver dès 8h et d'avoir un temps d'échange pendant deux heures, avant
00:54 que les élèves arrivent vers 10h.
00:56 Une minute de silence, elle sera observée en début d'après-midi dans tous les établissements
00:59 scolaires, collèges et lycées, à la mémoire de Dominique Bernard, donc par les enseignants,
01:04 les personnels d'éducation nationale et évidemment les élèves.
01:07 Mais aussi en hommage à Samuel Paty, puisque cet enseignant, Samuel Paty, on s'en souvient,
01:14 a été lui assassiné par un autre terroriste islamiste tchétchène.
01:17 C'était pile il y a trois ans.
01:19 Il enseignait, lui, l'histoire-géographie à Conflans-Saint-Honorin, en région parisienne.
01:22 Et la sœur de Samuel Paty, Gaëlle Paty, témoignait ce matin sur France Info.
01:27 C'est très simple, c'est trop simple un prof à tuer.
01:31 Tant que le terreau qui permet la construction de jeunes avec ce genre de projet, tant que
01:38 ce terreau-là existe, il y aura toujours des terroristes qui pourront passer à l'acte.
01:43 L'école est évidemment un lieu important, mais elle ne peut pas tout faire toute seule.
01:48 Très simple, trop simple de tuer un prof, dit Gaëlle Paty, de surcroît le parcours
01:55 de celui qui a tué l'assassin de Dominique Bernard vendredi, interroge, au regard du
02:00 fait qu'il était lui-même fiché S pour radicalisation islamiste, qu'il était sur
02:03 écoute, qu'il était suivi et qu'il avait même été entendu la veille de son passage
02:08 à l'acte.
02:09 Pour autant, le gouvernement écarte toute faille dans le fonctionnement des services
02:13 de renseignement.
02:14 Mais comment mieux nous protéger, et protéger en particulier la communauté enseignante
02:18 et au-delà l'ensemble du pays ? À la demande d'Emmanuel Macron, Gérald Darmanin va envoyer
02:21 aujourd'hui une circulaire à tous les préfets pour leur demander de réexaminer le dossier
02:25 des personnes inscrites au fichier de traitement des signalements pour prévention à la radicalisation,
02:30 c'est-à-dire justement des fichiers S pour radicalisation islamiste.
02:35 Ça concerne environ 5100 individus.
02:37 La réponse du chef de l'État aujourd'hui, Elisabeth Borne et Gabriel Attal participeront
02:43 à la minute de silence au collège de Samuel Paty.
02:46 Gilles Bornstein, les réponses, elles sont très attendues par la communauté enseignante.
02:52 Les réponses sont très attendues par toute la France parce qu'on sent qu'il s'est passé
02:56 quelque chose justement dans notre attente collective à tous vis-à-vis de ces actes.
03:01 Les mots, les attitudes, franchement, la France jusqu'à présent a su les trouver.
03:07 Ça fait presque dix ans qu'on est confronté à ce terrorisme.
03:09 C'était 2015, je crois.
03:11 Charlie, à chaque fois, on a trouvé les mots.
03:14 On se souvient tous de la manif, c'était le 11 janvier 2015, je crois, quand d'ailleurs
03:19 Mahmoud Abbas et Benjamin Netanyahou étaient là aussi en référence à un autre dossier.
03:24 Il y avait un million de personnes dans la rue.
03:26 On se souvient de la cérémonie pour Samuel Paty à la Sorbonne avec One, la chanson
03:30 du U2, la voix de Bono.
03:32 Tout ça était très fort.
03:33 À chaque fois, on en sort réconforté en se disant c'est bien, on sait se réunir,
03:37 la République est forte, la France est belle, etc.
03:40 Les mots, MOTS, c'est important.
03:42 La résilience, c'est indispensable.
03:45 Les manifs et les accolades, ça fait du bien.
03:47 Tout cela, ça fait baisser la fièvre à un moment.
03:50 Ça nous rassure.
03:51 Et maintenant, c'est vrai qu'on sent que ça a été les mots de Richard Malka qui
03:54 a dit j'ai plus de larmes, je ne peux plus pleurer.
03:56 L'avocat de Charlie.
03:57 L'avocat de Charlie.
03:58 Je n'ai plus assez de larmes.
03:59 On sent que la communauté nationale et particulièrement la communauté enseignante, cherchent, tout
04:05 le monde cherche maintenant, non pas ce qui fait baisser la fievre temporairement, mais
04:09 ce qui évitera la récidive parce que récidive, il y a eu.
04:13 Alors que faut-il faire ? On va en parler.
04:15 Que faut-il faire ? C'est extrêmement, une fois qu'on a dit ça, c'est extrêmement compliqué
04:18 parce qu'on doit rester en état de droit.
04:20 Mais on sent qu'on est passé à autre chose parce qu'en enterrant Samuel Paty, on espérait
04:26 que ce soit la dernière fois.
04:28 Et ça n'a pas été la dernière fois.
04:30 Les réponses possibles, les réponses qui sont sur la table face au terrorisme islamiste,
04:36 on va voir juste après le fil info à 9h10, Maureen Suyniar.
04:40 Un porte-parole de l'armée israélienne indique qu'elle s'abstiendra de frapper ce matin
04:45 sur un couloir d'évacuation reliant le nord au sud de la bande de Gaza.
04:49 Israël qui a demandé à plus d'un million de personnes d'évacuer vers le sud vendredi.
04:53 Les frappes israéliennes ont tué plus de 2700 Palestiniens, selon un tout dernier
04:58 bilan.
04:59 Les attaques du Hamas ont fait 1400 morts en Israël.
05:03 L'école restera un sanctuaire et un rempart contre l'obscurantisme, promet Emmanuel Macron
05:08 dans un message diffusé sur les réseaux sociaux.
05:10 Un hommage sera rendu dans tous les collèges et les lycées à 14h aujourd'hui après l'attaque
05:15 d'Aras vendredi.
05:16 Un professeur de français tué à coups de couteau.
05:19 Le suspect était fiché S.
05:20 La Pologne a gagné.
05:22 La démocratie a gagné.
05:23 C'est la fin de cette mauvaise période.
05:25 Les tout premiers mots de Donald Tusk après les élections législatives polonaises.
05:30 Le chef de file de l'opposition pro-européen et libéral réagit après la publication
05:34 des sondages sortis des urnes.
05:36 Victoire probable face aux nationalistes au pouvoir.
05:39 Deux mois de fermeture pour le tunnel du Mont-Blanc, l'axe routier majeur entre la France et l'Italie.
05:45 Ce sont des travaux de maintenance qui sont prévus de longue date.
05:47 Les informés, Renaud Dely, Saliha Drakia.
05:58 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Dely, Isabelle Raymond, chef du service
06:04 économie à France Info, Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info TV
06:07 et Agathe Lambret, journaliste au service politique de France Info.
06:11 On le disait juste avant le Fil Info, Agathe, Emmanuel Macron a demandé au préfet de
06:16 ratisser tous les fichiers de radicalisé expulsables.
06:20 Oui, c'est ça.
06:21 Donc Emmanuel Macron essaye d'afficher sa fermeté.
06:24 Ça rappelle un petit peu ce qui s'était passé après l'assassinat de Samuel Paty.
06:28 Gérald Darmanin, à l'époque, avait annoncé qu'on allait expulser beaucoup plus d'étrangers
06:33 radicalisés.
06:34 Alors, sur le principe, oui, expulser les étrangers radicalisés, c'est bien de le
06:40 dire, mais déjà, il faudrait que ce soit possible.
06:42 Et à ce stade, on ne peut pas expulser certains juste pour un motif de radicalisation.
06:49 D'ailleurs, c'est bien le drame de ce qui s'est passé aujourd'hui avec l'assassinat
06:54 de Dominique Bernard.
06:55 La personne était notoirement radicalisée, mais elle n'était pas encore passée à
06:59 l'acte et en plus, pas condamnée.
07:02 Et en plus, elle était arrivée en France avant 13 ans.
07:05 L'assaillant, le terroriste, est arrivé en France avant 13 ans.
07:09 Donc, il y a énormément de verrous à lever.
07:11 Il y a une volonté de l'exécutif de progressivement lever ces verrous.
07:16 C'est l'un des objets de la loi immigration qui permettra notamment d'expulser les radicalisés.
07:21 D'après ce que dit Beauvau aujourd'hui, peut-être même avant le passage à l'acte.
07:25 Maintenant, encore une fois, chez les radicalisés, il y a des Français qu'on ne peut pas expulser
07:30 et il y a des étrangers, soit qui sont arrivés avant 13 ans, soit qui ne peuvent pas être
07:34 expulsés pour des raisons familiales, soit qui viennent de pays en guerre.
07:38 Donc, tout ça, c'est extrêmement compliqué.
07:39 Il faut se rappeler quand même juste que sous François Hollande, il y a eu énormément
07:43 d'attentats et François Hollande ne parlait jamais d'attentats islamistes.
07:47 À une période encore très récente, on ne nommait même pas l'attentat islamiste.
07:53 Le tournant, il vient vraiment de l'attentat à la préfecture de police de Paris en 2019.
07:58 Emmanuel Macron avait parlé de "lidres islamistes".
08:00 Mais il faut voir d'où l'on vient.
08:01 Ça fait depuis des années qu'il y a des chercheurs, qu'il y a des personnes qui
08:05 tirent la sonnette d'alarme, mais en fait, le droit ne s'est pas adapté aussi rapidement.
08:09 Il y a beaucoup trop de trous dans la raquette et cette loi immigration qui permet d'avancer
08:13 un peu plus, c'est aussi un moment de vérité pour les oppositions qui aujourd'hui disent
08:16 "il n'y a qu'à faut qu'on, il faut faire ci, il faut faire ça".
08:18 Mais aujourd'hui, la droite, l'extrême droite, la gauche, personne ne veut la voter cette loi.
08:23 Donc, c'est aussi un moment de vérité, soit de grande hypocrisie, soit peut-être
08:27 de sincérité vu la période que l'on traverse.
08:30 À mon avis, ce sera plutôt de grande hypocrisie.
08:32 C'est possible.
08:33 Il me semble que le parcours justement du tueur d'Aras, de l'assassin de Dominique
08:37 Bernard, illustre toute la complexité juridique et aussi la nécessité de changer la loi.
08:43 Évidemment.
08:44 Pourquoi ? Parce qu'on le voit, effectivement, on ne peut pas se contenter, comme le fait
08:47 le gouvernement, de dire "il n'y a pas eu de faille des services de renseignement, cet
08:52 individu de toute façon n'était pas expulsable ou ne pouvait pas être incarcéré en l'État".
08:56 C'est vrai.
08:57 Il avait été contrôlé la veille.
08:58 C'est vrai, il a été contrôlé.
08:59 C'est évidemment inaudible dès lors qu'il a été contrôlé la veille, qu'il était
09:03 fiché, etc.
09:04 Donc, il faut bien comprendre que le fichier, le fait d'être fichier, c'est un instrument
09:08 qui fonctionne bien en termes de renseignement.
09:11 La preuve en est.
09:12 C'est effectivement son objet, mais c'est insuffisant.
09:15 Et donc, il faut effectivement modifier la loi, essayer de la compléter, notamment,
09:21 par exemple, on le voit bien, le fait que cet individu ait arrivé en France avant 13
09:24 ans, l'empêcher du fait qu'il soit expulsable.
09:27 Le fait qu'il soit arrivé en France avant 13 ans, visiblement, n'a pas facilité son
09:32 intégration, c'est le moins qu'on puisse dire.
09:33 Donc, ce levier-là, ce verrou-là, ce verrou de l'âge, il n'a pas de sens.
09:37 Ce n'est pas parce qu'il est arrivé avant 13 ans qu'il ne peut pas être expulsable
09:40 à 20, 22, 25 ou 30, au regard de son parcours suivant.
09:44 Donc, je pense que ce point-là devrait être modifié par la loi et on peut imaginer que
09:47 ce sera le cas.
09:48 Et d'autre part, on voit aussi qu'il y a un certain nombre...
09:51 Aujourd'hui, la justice fonctionne.
09:53 Enfin, la mise à l'écart de cet individu fonctionne sur un faisceau de présomption,
09:59 sur un faisceau d'indices.
10:00 Mais c'est insuffisant, on le voit bien dans le cas présent.
10:03 Et je pense que la famille, par exemple, de Dominique Bernard et au-delà, l'ensemble
10:06 des enseignants ne peuvent pas comprendre, simplement, que l'exécutif s'en tienne à
10:09 un discours disant "il n'y a pas de faille des services d'enseignement".
10:11 Il y a une faille, forcément, pas au regard de la loi actuelle, mais au regard de ce que
10:16 la loi devrait être.
10:17 Il y a des propositions qui sont mises sur la table.
10:19 Xavier Bertrand, le président de la région des Hauts-de-France, il y a quelques minutes
10:22 sur ce plateau, évoquait la nécessité, selon lui, d'étendre, de prolonger la rétention
10:27 administrative obligatoire dès lors qu'un individu a été visé par une OQTF, une obligation
10:32 de quitter le territoire français, pour la pousser jusqu'à 12 ou 18 mois, dès lors
10:35 que cet individu est dangereux, radicalisé, fiché S et visé par une OQTF.
10:39 Évidemment, le problème, c'est que ça ne peut pas concerner un Français, quelqu'un
10:43 de nationalité française, qui serait lui aussi fiché S pour radicalisation islamiste.
10:46 Gilles Borstein ?
10:47 Une autre chose là-dessus, cette impossibilité d'expulser ceux qui sont arrivés avant 13
10:53 ans, ça a été mis en place par qui ?
10:54 Par Nicolas Sarkozy.
10:55 C'était la loi de 2007.
10:56 Voilà.
10:57 Considérée comme de droite parmi les gens de droite, parce que quand il a rétabli la
11:01 double peine, la double peine, c'était de pouvoir expulser quelqu'un qui était condamné.
11:05 Eh bien, il a voulu quand même mettre des garde-fous et qu'on ne puisse pas expulser
11:09 tout le monde.
11:10 Et donc, ce verrou des 13 ans d'entrée sur le territoire à 13 ans a été mis par Nicolas
11:14 Sarkozy.
11:15 Et maintenant, il y a...
11:16 Le réel a changé.
11:17 Le réel a changé.
11:18 Le réel a changé.
11:19 Le cas d'Arras illustre que ça ne peut pas fonctionner.
11:22 Exactement.
11:23 Le réel a changé.
11:24 Mais c'est quand même paradoxal de maintenant 80, je ne sais pas, enfin j'imagine qu'il
11:26 y aura une immense majorité de la population pour être d'accord pour abolir cette chose-là.
11:30 Il faut être clair sur le fait que, quand bien même la loi changerait, ce jeune homme
11:35 ne sera jamais expulsé.
11:36 Parce que la loi ne sera pas rétroactive.
11:39 Il va être condamné.
11:40 Un jour, il va certainement sortir de prison.
11:42 Et ce jour-là, il sera quand même passible de la loi actuelle.
11:47 Il sera toujours rentré avant ses 13 ans.
11:49 Et donc, lui ne pourra jamais être expulsé, quelles que soient les modifications à venir
11:55 de la loi.
11:56 Oui.
11:57 Agathe Lambret ?
11:58 Non mais c'est quand même assez tragique en fait.
12:00 Manuel Valls hier, qui était sur France Info, reconnaissait que le risque zéro n'existait
12:06 pas et qu'on ne pouvait pas parer à tout.
12:09 Et c'est terrible parce qu'elle est expliquée aux enseignants aujourd'hui qu'il y a eu
12:15 Samuel Paty, Dominique Bernard, il y a eu cette professeure d'espagnol qui a été
12:18 poignardée aussi.
12:20 Ils vivent dans un sentiment d'insécurité physique et de sentiment d'insécurité mentale
12:26 et intellectuelle aussi.
12:27 Aujourd'hui, les enseignants s'empêchent même parfois d'enseigner la Shoah ou d'une
12:32 certaine façon.
12:33 Ils se censurent.
12:34 Oui, ils se censurent.
12:35 Donc, il y a une part d'impuissance qui est vraiment terrible.
12:39 Et là, le sujet, Gaëlle Paty, la sœur de Samuel Paty, disait quelque chose d'intéressant
12:42 ce matin sur France Info.
12:44 Elle disait "on a beau bunkeriser les établissements scolaires, rajouter des grilles, en fait,
12:51 ce qu'il faut, c'est agir sur le terreau fertile qui permet à des jeunes gens d'aller
12:56 poignarder un prof", Isabelle Raymond.
12:57 Et c'est ça qui est aussi intéressant, c'est qu'effectivement, Gaëlle Paty, sœur
13:01 de Samuel Paty, dit "on peut peut-être installer des portiques de sécurité, on peut mettre
13:06 en place de la vidéosurveillance, mais finalement, ce n'est pas à l'intérieur de l'école
13:11 que ça se passe, c'est plutôt à l'extérieur".
13:12 Alors aujourd'hui, vous avez quand même des mesures de sécurité qui ont été mises
13:15 en place.
13:16 Plan Vigipirate, urgence attentat qui a été mis en place.
13:20 Il y a ce temps d'échange.
13:21 7000 militaires déployés sur toute la France.
13:23 Oui, également militaires sentinelles renforcées.
13:25 On passe de 3000 à 7000.
13:28 Mais finalement, ce qu'ils demandent, les enseignants, et c'est quand même ce qui a
13:31 changé depuis Samuel Paty il y a trois ans, c'est qu'on les écoute, qu'on les considère.
13:37 Vous avez aujourd'hui un ministre de l'Éducation nationale qui montre que la communauté éducative
13:43 est sa priorité, avec plus de moyens qui sont mis en place, avec également des grilles
13:47 de salaire qui sont renforcées.
13:49 Et ça paraît anodin, mais ce temps d'échange qui est accordé aux enseignants ce matin,
13:54 de 8h à 10h du matin, c'est quelque chose qu'ils n'avaient pas eu il y a trois ans.
13:59 Et aujourd'hui, ils ont juste le temps de se parler, de savoir ce qu'ils vont dire
14:03 aux élèves.
14:04 Ils ne se retrouvent pas face à eux à 8h du matin le lundi.
14:06 Ce terreau, effectivement, il ne faut pas se tromper, c'est un terreau idéologique.
14:09 Ce n'est pas un terreau social, il n'y a pas d'explication, etc.
14:11 Et dans le cas présent encore, il n'y a pas de circonstance à tenir en compte qu'il
14:13 y a un parcours social.
14:14 C'est un terreau idéologique, c'est-à-dire qu'il faut s'attaquer à tous les prêcheurs
14:18 de haine, leurs complices et ceux qui relativisent la diffusion de cette idéologie islamiste,
14:24 comme le disait très bien d'ailleurs Richard Malca, ce week-end, l'avocat de Charlie
14:28 qu'on citait tout à l'heure, qui visent à tuer tout le monde, tous ceux qui ne répondent
14:32 pas à cette idéologie-là, c'est-à-dire les musulmans qui ne sont pas jugés suffisamment
14:36 musulmans au regard de ce que veulent les islamistes, les juifs, les chrétiens, les
14:41 athées.
14:42 Et c'est bien pour ça d'ailleurs que les enseignants sont devenus des cibles eux aussi,
14:45 parce que les enseignants, et il semblerait d'ailleurs que le tueur d'Aras cherchait
14:48 plus spécifiquement un professeur d'histoire, ça veut bien dire quelle est la nature de
14:53 ce terrorisme qui vise à tuer ceux qui, aux yeux de ces terroristes et de ceux qui diffusent
14:58 cette idéologie, sont porteurs peu ou prou d'une part des lumières qui font de notre
15:02 civilisation.
15:03 Donc c'est bien pour ça qu'effectivement il faut protéger au premier chef les enseignants.
15:06 Alors dans ce contexte difficile, le gouvernement a décidé de maintenir malgré tout la conférence
15:12 sociale qui va réunir aujourd'hui syndicats et patronats.
15:15 On en parle dans un instant.
15:17 Mais d'abord le Fil info à 9h20.
15:18 Maureen Suynard.
15:19 Le bilan continue de s'alourdir après les frappes israéliennes sur Gaza.
15:24 Plus de 2700 personnes tuées selon le Hamas.
15:27 Les Gazaouis qui vivent dans l'angoisse d'une possible riposte israélienne encore plus
15:31 massive après les attaques du Hamas qui ont tué plus de 1400 Israéliens.
15:36 La ministre française des affaires étrangères sera elle aujourd'hui en Égypte pour s'entretenir
15:41 avec le président égyptien pour tenter de trouver des voies diplomatiques et mettre
15:45 fin à la guerre.
15:46 La première ministre et le ministre de l'éducation nationale feront une minute de silence à
15:52 14h ensemble.
15:54 Hommage à l'enseignant Dominique Bernard tué vendredi à Arras.
15:57 Elisabeth Borne et Gabriel Attal seront au collège de Samuel Paty, professeur lui-même
16:02 assassiné dans un attentat islamiste il y a maintenant 3 ans.
16:06 L'État est prêt à mettre 40 millions d'euros sur la table.
16:09 Un gros chèque pour ne pas laisser tomber la papeterie de Conda en Dordogne.
16:12 L'entreprise et les syndicats viennent d'acter un plan social.
16:16 174 postes supprimés.
16:18 Et puis la fin du mondial de rugby en France se fera sans les bleus.
16:22 Le 15 de France éliminé par l'Afrique du Sud.
16:24 Cruelle défaite 29-28 hier.
16:26 C'était au Stade de France.
16:28 *Générique*
16:39 Toujours avec Agathe Lambret, journaliste au service politique de France Info.
16:43 Isabelle Raymond, chef du service économie de France Info.
16:46 Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info Télé.
16:50 Renaud Delis, aujourd'hui c'est aussi l'ouverture de la conférence sociale tant attendue par les syndicats.
16:55 Une conférence sociale qui est effectivement demandée par certains syndicats de longue date,
16:58 notamment la CFDT.
16:59 Emmanuel Macron ne voulait pas en entendre parler.
17:00 Il a fini par s'y rallier cet été à la fin du mois d'août.
17:03 Elle va donc se dérouler aujourd'hui.
17:05 Rassembler tous les partenaires sociaux.
17:07 Que peut-il en sortir ?
17:08 Dans un entretien à la Tribune dimanche hier,
17:10 Elisabeth Born annonçait déjà la création d'un Haut conseil des rémunérations.
17:14 Bon, un Haut conseil de plus.
17:15 Peut-être est-ce que ça va suffire à satisfaire les syndicats ?
17:18 Pas forcément.
17:18 Regarde des attentes et des revendications de la CGT,
17:21 dont la secrétaire générale, Sophie Binet, était l'invité de France Info il y a quelques jours.
17:26 Il y a un problème de tassement général des salaires.
17:29 Les augmentations du SMIC, elles ont légèrement protégé,
17:31 mais elles sont bien loin de l'augmentation des prix réelles.
17:34 Et donc c'est la raison pour laquelle la CGT demande une augmentation du SMIC.
17:37 Et la CGT porte le SMIC à 2 000 euros brut.
17:40 Il faut augmenter le SMIC et tous les salaires.
17:42 Et la CGT propose la mise en place d'une indexation des salaires sur les prix.
17:46 L'indexation des salaires sur les prix, c'est non.
17:48 On le sait déjà.
17:49 C'est ce que dit le gouvernement, Isabelle Raymond.
17:51 Oui, le gouvernement, effectivement, ne va pas lâcher grand chose
17:54 lors de ce grand rout de cette conférence sociale,
17:56 dont vous l'avez rappelé Renaud Delis, Emmanuel Macron ne voulait pas.
18:00 Après, le contexte a changé depuis 2017,
18:03 quand Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir et qu'il ne voulait pas entendre parler
18:06 de ce grand rout qui avait été mis en place par son prédesseur François Hollande.
18:10 Mais le contexte a changé parce que d'abord,
18:11 vous avez des syndicats qui sont ragaillardis par la contestation
18:16 contre la réforme des retraites.
18:18 On a aussi des têtes syndicales qui ont été rajeunies, qui ont été féminisées.
18:24 Et cette réforme des retraites, cette contestation très forte,
18:29 a montré quand même à Emmanuel Macron et à Elisabeth Borne,
18:32 qui est quand même elle-même ancienne ministre du Travail,
18:35 qu'il fallait un petit peu plus les associer à la discussion,
18:39 en tout cas sur la forme d'où cette journée aujourd'hui,
18:42 Conseil économique et social avec les syndicats et le patronat.
18:46 Sur le fond, pas grand chose ne devrait sortir.
18:49 On va surtout parler des bas salaires en fait.
18:52 On va parler des bas salaires.
18:53 Déjà, donc effectivement, le sujet, il est quand même réduit juste aux bas salaires
18:57 avec un Haut conseil des rémunérations, un de plus qui va être mis en place,
19:02 mais pas de grosse réforme sur le fond.
19:04 Et notamment, il n'est pas question de revoir, a priori, les exonérations de cotisations.
19:10 70 milliards d'exonérations de cotisations aujourd'hui sont accordées au patronat.
19:15 Et il n'est absolument pas question de les revoir alors que c'est une demande des syndicats.
19:19 De la CFDT en particulier, conditionner les exonérations de cotisations sociales,
19:26 c'est hors de question Gilles Bornstein ?
19:27 Ça a l'air hors de question en plus.
19:29 C'est exonérer les remises de charges uniquement, sous le contrôle d'Isabelle,
19:34 uniquement pour les branches qui ne respectent pas ces minima au SMIC.
19:37 Donc on peut trouver qu'il est assez logique,
19:39 à partir du moment où une branche ne respecte pas quelque chose,
19:42 qu'il y ait un bâton.
19:45 Le gouvernement, ça, a déjà dit que c'était non.
19:47 L'indexation des salaires sur les prix, on sait déjà que ça sera non.
19:52 Donc c'est assez compliqué de savoir ce qui va en sortir.
19:55 Il y a un autre sujet qui, je crois, est à l'agenda.
19:57 Il n'y a pas que les bas salaires.
19:58 Sophie Binet et Marie-Lise Léon ont obtenu que l'égalité salariale homme-femme
20:03 fasse l'objet d'une table ronde particulière.
20:05 Est-ce qu'il en sortira quelque chose ? Je ne sais pas.
20:08 On sent que le gouvernement en a marre d'être seul,
20:11 à devoir répondre de la hausse du prix du carburant et de la hausse du prix des céréales,
20:16 et voudrait un petit peu refiler la patate aux entreprises et qu'elles augmentent les salaires.
20:21 Mais enfin, voilà, comme le gouvernement...
20:23 - Mais comment faire si on ne sera pas...
20:24 - Comme le gouvernement s'interdit lui-même toute mesure administrée,
20:29 eh bien, il se met entre les mains des chefs d'entreprise.
20:32 Alors oui, il y a un dialogue syndical renoué.
20:35 Oui, il y aura du dialogue.
20:37 Enfin, à la fin, il faut quand même que les entreprises soient d'accord et ce n'est pas gagner.
20:41 - Il y a quand même une annonce.
20:43 Renaud Delis l'a dit, il y a...
20:45 - Voilà, l'observatoire.
20:47 - Le Haut Conseil de rémunération qui va être mis en place.
20:50 Ça va servir à quoi, Agathe ?
20:51 - Eh bien, l'objectif, officiellement, c'est de discuter des trappes à bas salaire,
20:57 c'est-à-dire de discuter de ce qui était l'objet de cette conférence sociale.
21:00 Donc, en fait, cette conférence sociale débouche sur une nouvelle créature.
21:05 Je ne sais pas si, en réalité, il donnera grand-chose au Conseil sur les salaires.
21:10 Je pense que la conférence sociale était le lieu pour parler, justement, de ces trappes à bas salaire
21:14 et notamment les allègements de charges sur les salaires entre 1 et 1,6 SMIC.
21:22 Il me semble parce que ça n'encourage pas les entreprises à augmenter les salariés.
21:27 Mais l'avantage avec cette conférence sociale qui survient en pleine guerre au Proche-Orient
21:32 et juste après un attentat islamiste sur le sol français, c'est que si on veut être cynique,
21:37 s'il ne ressort pas grand-chose, disons que ça passera un peu plus inaperçu.
21:40 L'exécutif s'était posé la question de la décaler, mais ils ont décidé de la maintenir.
21:46 Et puis, l'exécutif est plutôt en position de force, ou les syndicats en position de faiblesse,
21:51 parce que leur manifestation de vendredi pour le pouvoir d'achat n'a pas été un franc succès non plus.
21:58 Mais je le déplore.
22:00 Et je pense que l'exécutif aurait dû se pencher sur cette question des salaires depuis bien longtemps
22:03 et avant la réforme des retraites.
22:05 Et le problème, ce n'est pas que les bas salaires.
22:06 C'est les salaires en général face à l'inflation qui a augmenté.
22:11 Merci beaucoup. Merci à tous les quatre.
22:13 Agathe Lombre est journaliste au service politique de France Info.
22:15 On vous retrouve le vendredi, le samedi et le dimanche pour l'8.30
22:18 aux côtés de Jean-Rémi Baudot, Isabelle Raymond.
22:20 Merci à vous, chef du service économie à France Info,
22:23 Gilles Bornstein, vous revenez quand vous voulez,
22:25 éditorialiste politique à France Info Télé.
22:27 Merci à vous, Renaud.
22:29 Les informés reviennent ce soir à 20h avec Bérangère Bonte et Jean-François Ackilly.
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