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00:00 Les informés du matin, le rendez-vous de décryptage de l'actualité sur France Info,
00:11 la radio et la télévision, le Canal 27 avec Renaud Delis.
00:14 Bonjour Renaud.
00:15 Bonjour Jean-Rémi.
00:16 Et ce matin pour nous accompagner, Roselyne Fèvre, chef du service politique de France
00:19 24.
00:20 Bonjour Roselyne.
00:21 Et à vos côtés, Gilles Bornstein qu'on ne présente plus, éditorialiste à France
00:25 Info TV.
00:26 Bonjour tout le monde.
00:27 Renaud, on va parler des enjeux de la visite du pape à Marseille.
00:32 Je sais que ça vous plaît ça.
00:33 Eh oui, le pape François qui arrive donc à Marseille pour une visite à l'occasion
00:37 des rencontres méditerranéennes avec un certain nombre d'événements au cours de ces deux
00:42 jours.
00:43 Un tête-à-tête d'ailleurs avec Emmanuel Macron mais aussi en fin du spectacle au stade
00:47 Vélodrome demain diront certains.
00:48 Avec une messe qui sera donnée par le…
00:51 Après le match de la France hier soir franchement…
00:53 Avec une messe qui sera donnée par le pape François et le pape François qui arrive donc
00:59 en France en pleine crise migratoire à Lampedusa.
01:01 On l'a vu ces derniers jours.
01:02 On sait que sur ce sujet, le pape est particulièrement attentif et qu'il répète un message d'accueil,
01:09 de tolérance, de fraternité.
01:11 Un message qui pourrait apparaître en quelque sorte aussi comme une leçon au gouvernement,
01:15 y compris au gouvernement français, au moment où vis-à-vis de la crise migratoire en
01:19 cours à Lampedusa, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé que la France
01:23 n'accueillerait aucun de ses migrants sur son territoire.
01:26 Alors s'agit-il d'une leçon du pape François à la politique migratoire du gouvernement
01:31 français ? La réponse d'Aurore Berger, ministre des Solidarités, qui était votre
01:35 invitée il y a quelques minutes.
01:36 C'est un message récurrent que le pape a toujours passé.
01:40 D'ailleurs je crois que ses prédécesseurs avant lui sur la capacité qu'on avait à
01:44 être dans un monde qui soit plus ouvert, plus généreux.
01:46 Après, notre responsabilité nous de gouvernants, c'est à la fois de garantir cette générosité
01:51 et cet accueil, mais aussi d'y mettre encore une fois des limites par rapport à nos propres
01:55 capacités et par rapport à une situation dont on voit bien qu'en France, il faut qu'on
01:59 arrive à maintenir un équilibre.
02:01 Vous avez dit Aurore Berger, mais aussi limites.
02:04 On voit bien les limites en l'occurrence avec le propos répété de Gérald Darmanin
02:07 ces derniers jours à propos de la crise migratoire à Lampedusa.
02:10 On a moins vu de messages d'accueil qui sera celui sans aucun doute du pape François.
02:15 Est-ce que le pape François va profiter de sa visite pour faire en quelque sorte un petit
02:17 peu la leçon au gouvernement et même à Emmanuel Macron qu'il verra en tête à tête ?
02:21 Roselyne Fervès, est-ce que le pape fait de la politique ?
02:23 Oui, il fait de la politique, mais surtout il lit l'évangile.
02:31 C'est-à-dire l'évangile, c'est s'occuper des pauvres et des malheureux.
02:36 Il ne fait que retranscrire, puisque pour certains, pour les chrétiens, il est le représentant
02:41 de Dieu sur terre.
02:42 Donc il fait son boulot de pape.
02:44 Il fait son boulot de pape, mais il est quand même un peu...
02:48 C'est un sujet récurrent chez lui.
02:49 Un de ses premiers déplacements quand il a été nommé, c'était à Lampedusa.
02:52 Le premier.
02:53 Oui, tout à fait.
02:54 Je pense que ça n'aura aucun impact.
02:56 D'ailleurs, quand on voit la réaction de Marion Maréchal, qui est quand même une
03:01 fervente catholique et qui dit justement, qui critique le fait qu'il fasse de la politique,
03:06 elle n'a pas bien compris à quoi servait le pape.
03:08 Le pape, c'est quand même ça.
03:09 Et puis, il faut savoir que le pape, il vient...
03:11 C'est un pape issu de l'immigration, puisqu'il vient de ce qu'on appelle du global sud, c'est-à-dire
03:15 de l'Argentine.
03:16 Donc il a une vision de l'immigration qui n'est pas du tout la même que la nôtre.
03:20 Et il considère qu'il faut accueillir tout le monde.
03:25 Voilà, c'est les préceptes d'un religieux.
03:30 Et peut-être que d'ailleurs, un jour, entre guillemets, si on a vraiment trop chaud et
03:35 qu'on va avoir les Esquimaux et qu'ils nous virent, peut-être qu'on en appellera au pape
03:39 pour qu'il demande aux Esquimaux de nous accueillir.
03:42 J'étais un étranger, vous m'avez accueilli.
03:43 C'est l'archevêque de Paris qui rappelait cette phrase de l'évangile.
03:48 Vous, Gilles Bornstein, vous comprenez à quoi sert le pape ?
03:51 Pour reprendre l'expression de Roselyne.
03:52 Sur cette question-là, la question des migrants et cette question très politique, en réalité.
03:58 Oui, mais c'est sûr que le pape fait de la politique.
04:00 Roselyne disait qu'il vient du sud.
04:02 En plus, c'est un immigré lui-même.
04:03 Ses parents ou ses grands-parents, je ne sais plus, étaient venus d'Italie et étaient
04:07 eux-mêmes immigrés en Argentine.
04:08 Donc, c'est une problématique qu'il connaît doublement.
04:11 Oui, c'est sûr qu'il a un message politique qui est assez différent de celui de ses prédécesseurs,
04:16 Jean-Paul II et surtout Benoît XVI.
04:18 Si on dit que le pape actuel est un pape de gauche, Benoît XVI était réellement un
04:22 pape de droite.
04:23 Les messages ne sont pas les mêmes.
04:25 D'ailleurs, les messages du pape ne sont souvent pas les mêmes que ceux des fidèles
04:28 en France.
04:29 Aujourd'hui, les fidèles en France s'intéressent beaucoup au scandale sexuel dans l'Église,
04:34 à la crise des vocations, à savoir est-ce qu'il faut autoriser le mariage des prêtres
04:38 ou l'ordination des femmes, etc.
04:39 Lui, effectivement, s'occupe de l'exclusion des marges, du chaos des sociétés.
04:44 Il avait dit d'ailleurs qu'il ne voulait pas aller en Europe.
04:46 C'est pour ça qu'il est allé à Marseille et non pas en France.
04:50 En France, oui, ce pape sert à faire de la politique et à redonner un certain nombre
04:54 de messages aux gouvernants en place.
04:56 Les informer, Renaud Delis.
04:57 On se retrouve dans un instant juste après le Fil info à 9h11 avec Elie Habergel.
05:01 Il cherchait à m'intimider.
05:04 Ariane Lavrieux réagit sur France Info à sa garde à vue et la perquisition de son
05:08 domicile.
05:09 Cette semaine, une attaque contre la liberté d'informer, dénonce la journaliste.
05:12 Un ex-militaire est mis en examen, désormais soupçonné d'être une de ses sources pour
05:17 son article sur une opération du renseignement français en Égypte, pour le Média Disclose.
05:22 Un policier souffre de plusieurs fractures à ce show blessé après un refus d'obtempérer.
05:27 Un automobiliste recherché pour évasion l'a renversé hier pendant un contrôle routier.
05:32 Un fonctionnaire s'est retrouvé coincé sous les roues du véhicule qui a accéléré.
05:35 Deux autres policiers ont alors fait feu.
05:38 Le suspect a été blessé à la hanche.
05:39 Neuf ans après sa visite à Strasbourg, le pape François se rend à Marseille.
05:44 Aujourd'hui, pour un déplacement d'un peu plus de 24h, la question des migrants
05:48 sera abordée.
05:49 Notamment, demain après-midi, le souverain pontife va célébrer une messe géante au
05:53 stade Vélodrome.
05:54 L'équipe de France féminine de foot, de retour sur les terrains.
05:58 Ce soir, après son élimination en quart de finale du Mondial contre l'Australie,
06:01 les Bleus jouent contre le Portugal à Valenciennes à 21h10.
06:05 Un match pour le compte de la première édition de la Ligue des Nations Féminines.
06:09 En retour sur le plateau des informés avec Roselyne Fèves de France 24, Gilles Bernstein
06:24 de France Info TV et Renaud Dely, éditorialiste à France Info.
06:28 La question qui se pose, c'est pourquoi le président de la République, Emmanuel Macron,
06:32 a tant voulu rencontrer le pape à Marseille ?
06:34 Elle se pose d'autant plus cette question, Jean-Rémi, me semble-t-il, que le pape François,
06:39 c'est un peu le Jimny Cricket d'Emmanuel Macron.
06:41 C'est un peu sa mauvaise confiance.
06:42 Je m'explique.
06:43 On évoquait à l'instant, effectivement, les engagements, l'engagement, le discours
06:46 du pape sur l'enjeu migratoire et sur l'accueil des migrants.
06:49 Effectivement, un discours qui est en adéquation avec le message de l'évangile et qui tient
06:54 particulièrement à cœur à ce pape-là, pour les raisons qui ont été évoquées
06:57 à l'instant.
06:58 Sur un autre sujet aussi, le pape François est très investi, c'est sur la question
07:02 environnementale, sur l'enjeu climatique.
07:04 On le sait, ce sont ces deux problématiques essentielles, ces deux sujets, ces deux défis
07:08 qu'il met en avant à chacune de ces prises de parolées.
07:11 Dans ces deux domaines-là, Emmanuel Macron peut parfois être critiqué.
07:16 On évoquait la politique migratoire de la France et le message répété par le gouvernement,
07:21 par l'exécutif, par l'humilité intérieure ces tout derniers jours.
07:24 En gros, la frontière est fermée et pas un seul migrant d'Ampez Douzain n'arrivera
07:28 en France.
07:29 Et sur l'environnement, au moment d'ailleurs où Emmanuel Macron doit annoncer lundi, dévoiler
07:35 lundi l'ampleur, le contenu du fameux plan, du projet de planification écologique, on
07:41 sait qu'Emmanuel Macron est aussi souvent critiqué par certains pour ne pas en faire
07:45 assez.
07:46 En l'occurrence, Emmanuel Macron voulait absolument rencontrer le pape, on a l'impression peut-être
07:49 pour que le pape lui fasse la leçon dans ces deux domaines en particulier, ce qui est
07:53 assez cocasse parce qu'encore une fois, je pense que le message du pape, qui est aussi
07:57 politique mais parce qu'il l'est par nature, souligne un certain nombre de carences ou
08:02 de critiques légitimes à l'endroit de la politique de l'exécutif.
08:05 - Et c'est qui se tutoie, le pape et Emmanuel Macron.
08:10 - Roselyne Dubois, il n'y a pas quand même quelque chose, une différence quand même
08:15 d'appréciation entre ce que dit le pape, notamment sur la question des migrants, et
08:19 une partie, j'allais dire de l'électorat, mais non, des pratiquants, des catholiques
08:22 pratiquants français qui, on l'a vu à la dernière présidentielle, ont voté à 27%
08:26 pour Marine Le Pen, à 10% pour Zemmour et à 29% pour Emmanuel Macron.
08:32 C'est-à-dire qu'on a quand même des catholiques pratiquants, des catholiques qui votent plutôt
08:38 à droite et ce discours pro-migrants, il y a un peu de mal à passer auprès d'une
08:42 partie des catholiques.
08:43 - Oui, c'est comme, pardonnez-moi, la blague sur les jésuites, c'est le mercredi aux putes,
08:50 le dimanche à la messe.
08:51 Pardon, c'est une...
08:52 - C'est une fête très en forme.
08:53 - Je sais, non mais pardonnez-moi, il y a un moment où il faut dire les choses.
08:58 Il y a une forme parfois d'hypocrisie entre les croyants qui...
09:06 - On peut parler de contradiction.
09:08 - Qui lit l'évangile et qui font toute autre chose.
09:13 Enfin, je sais pas, j'ai l'impression que ça vous a choqué ce que j'ai dit.
09:16 - Ah ben ça nous a choqué.
09:17 - Non mais on la connaît cette blague, pardonnez-moi, il y a un moment où il faut dire aussi les
09:21 choses.
09:22 - Il y a une forme d'hypocrisie entre aller à la messe, etc. et puis être dans la pratique
09:30 concrète.
09:31 - C'est vrai que les fidèles en France ne sont pas toujours sur la ligne du pape.
09:35 Ils lui reprochent en gros de tenir un message, certes fidèle à l'évangile, mais qui ne
09:41 tient pas compte des conditions de vie des gens.
09:44 J'imagine qu'aucun catholique ne remet en question la question de l'accueil, mais ils
09:48 le mettent en regard de la vie de chacun.
09:50 Est-ce qu'on peut vraiment accueillir ? Est-ce qu'accueillir sans offrir une vie digne aux
09:54 gens, c'est bien être fidèle au message de l'évangile ? Voilà, donc c'est une...
09:58 J'imagine qu'il y a chez les catholiques parfois le souhait de mettre en regard les conditions
10:04 de vie de chacun avec ce que propose le pape.
10:07 Mais oui, vous avez raison Jean-Rémi, on sent que le pape, quand il fait de la politique
10:11 et quand il s'intéresse au sort des migrants, eh bien, il n'est pas toujours... il est écouté,
10:15 mais il n'est pas toujours entendu de la part des fidèles qui pensent que c'est un peu
10:20 facile de le dire sans savoir exactement les conditions de vie des Français.
10:25 Renaud Delis.
10:26 C'est pour ça que je suis assez d'accord avec ce que vient de dire Gilles Bernstein.
10:29 C'est pour ça que moi je ne parlerais pas du tout d'hypocrisie.
10:31 Sur ce point, je ne suis pas du tout d'accord.
10:33 Je ne pense pas qu'on puisse, au nom effectivement d'un engagement spirituel, en l'occurrence
10:41 de la foi qui est celle des catholiques pratiquant par exemple, leur reprocher leur vote.
10:45 Je pense qu'on est dans deux dimensions qui sont de fait différentes.
10:50 On est dans une dimension temporelle, la politique.
10:51 L'évangile dit qu'il faut s'occuper des pauvres et des malheureux.
10:53 Oui, c'est l'évangile qui le dit.
10:55 Ce n'est pas le programme.
10:56 Si on suit les preceptes dont on est croyant.
10:57 Je vais aller un peu plus loin.
10:58 Je vais vous renvoyer y compris à la loi de séparation des églises et de l'État
11:02 de 1905.
11:03 C'est-à-dire que les convictions spirituelles de chacun, quelles qu'elles soient d'ailleurs,
11:08 qu'elles soient religieuses ou pas, on a aussi le droit évidemment de ne pas avoir de religion,
11:12 doivent guider les comportements personnels bien sûr.
11:15 Et là ensuite, chacun se retrouve face à sa conscience.
11:18 Ce n'est pas à moi de juger qu'un tel ou un tel est hypocrite dans son comportement
11:23 politique et électoral ensuite.
11:24 Je pense que les deux choses, ce sont deux dimensions différentes.
11:26 Et effectivement, le pape, il est dans son rôle.
11:29 Il est dans son rôle de pape, évidemment, de chef de l'Église catholique lorsqu'il
11:32 tient ce discours.
11:33 Et il n'a pas, et c'est logique, à prendre en compte un certain nombre de réalités,
11:38 de difficultés, qu'elles soient sociales, qu'elles soient…
11:42 En fait, il pose les bases, il pose un cadre.
11:45 Il pose un idéal par définition, il pose un idéal auquel d'ailleurs tout le monde
11:49 peut en soit…
11:50 C'est comme les gens de gauche, quand on dit que certains sont de gauche…
11:53 Non, je vais mélanger deux choses, je vais vous revenir en politique.
11:56 Les véritables gens de gauche, ce sont ceux qui vont militer dans les associations, c'est
12:01 ceux qui vont s'occuper des gens qui n'ont rien à manger.
12:03 Mais la foi n'est pas la condition politique.
12:05 Tu fais de la foi l'égalité de la conviction.
12:07 Mais c'est la même chose, la foi et les convictions, c'est la même chose.
12:10 On passe la parole à Gilles Bernstein.
12:12 Je voudrais rajouter une chose sur le pape.
12:13 Le pape a un peu modifié son discours, peut-être parce qu'il sentait que son discours allait
12:17 heurter une partie de l'opinion, y compris de l'opinion de ses fidèles.
12:21 Il insistait, jusqu'à récemment il insistait effectivement sur l'accueil.
12:24 Récemment, il a insisté et il l'a dit, et je suppose qu'il a dit à dessein, que
12:30 le principal message du Christ, dont je ne suis pas un spécialiste, était d'assurer
12:34 à chacun de vivre dignement chez lui.
12:37 Manière de dire que la dignité, c'était aussi des conditions de vie, là où on en
12:41 est.
12:42 Ce qu'il a est un message beaucoup plus consensuel et qui rejoint ce que dit une partie de la
12:48 droite.
12:49 Et je suis d'un dernier mot, c'est que moi je me méfie toujours de l'interprétation
12:52 en politique, dans les choix politiques des textes sacrés, quels qu'ils soient d'ailleurs,
12:55 qu'il s'agisse de la religion catholique ou d'autres.
12:57 C'est-à-dire qu'on sait aussi qu'y compris le message de l'évangile, ou y compris
13:02 le message du Coran par exemple, sont parfois interprétés, sont interprétés par des
13:07 courants politiques très différents et pas toujours fréquentables.
13:09 Et donc c'est pour ça que je pense qu'il faut distinguer encore une fois les deux dimensions,
13:14 celle qui relève de la foi privée et celle qui relève du comportement électoral.
13:17 Renaud Delis, Roselyne Fèvre, Gilles Bolchetagne, les informés, on se retrouve dans un instant
13:21 juste après le Fil info d'Elia Bergel à 9h19.
13:25 Horreur berger évoque sur France Info un dysfonctionnement général un mois et demi
13:30 après l'incendie d'un gîte en Alsace qui a fait 11 morts, principalement des personnes
13:33 handicapées.
13:34 La ministre des Solidarités évoque les conclusions du rapport de l'enquête administrative.
13:38 Elle promet une nouvelle grille de contrôle des établissements avant la fin de l'année.
13:43 Un navire chargé de blé a quitté ce matin un port ukrainien à destination de l'Egypte.
13:48 Quasiment 18 000 tonnes à bord, Volodymyr Zelensky quant à lui est au Canada aujourd'hui
13:53 après une visite à Washington hier où Joe Biden a promis de nouvelles aides à l'Ukraine.
13:57 Le capitaine du 15 de France de rugby Antoine Dupont, blessé au visage hier contre la Namibie
14:03 pendant la large victoire des Bleus 96 à 0 dans leur troisième match du mondial.
14:08 Coup dur pour la suite de la compétition.
14:10 Antoine Dupont absent au moins 4 semaines selon les premières informations cette nuit.
14:15 Secoué par une crise extrasportive, Marseille résiste bien sur le terrain de l'Ajax Amsterdam.
14:20 3 buts partout hier pour les débuts de la Ligue Europa.
14:24 Égalité aussi 1 partout entre Toulouse et l'Union Saint-Gilles Ouest tandis que Rennes
14:28 gagne largement.
14:29 3-0 contre le Maccabi Haïfa.
14:30 France Info.
14:35 Les informés.
14:38 Renaud Dely.
14:39 Jean-Rémi Baudot.
14:40 Retour sur le plateau des informés avec Renaud Dely, Roselyne Fèvre, Gilles Bernstein,
14:46 Renaud, on va passer au deuxième débat de ces informés avec ces manifestations prévues
14:51 demain en France, je cite, contre les violences policières et la gauche étale ses divisions
14:56 à cette occasion.
14:57 En désordre en tout cas à cette occasion effectivement Jean-Rémi puisque la dénonciation
15:02 des violences policières c'est effectivement le mot d'ordre de cet appel qui avait été
15:05 lancé après la semaine des meutes qui a suivi la mort du jeune Nel au début de l'été.
15:11 Les Insoumis, les Verts, la CGT, de très nombreuses associations et collectifs appellent à ces
15:17 manifestations qui se dérouleront à Paris et dans d'autres grandes villes de France
15:20 mais le parti socialiste et le parti communiste refusent d'y participer notamment parce
15:27 qu'ils dénoncent, ils récusent l'existence d'un racisme systémique dans la police.
15:33 Je vous propose d'écouter par ordre d'apparition le secrétaire national du parti communiste
15:37 Fabien Roussel qui ne participera pas à cette manifestation et la réponse de Manuel
15:42 Bompard le coordinateur des Insoumis qui lui y sera.
15:45 Je n'y participerai pas d'abord parce que je n'ai pas envie de manifester en entendant
15:51 autour de moi ce slogan "tout le monde déteste la police".
15:54 Ce n'est pas vrai et je ne partage pas ce slogan-là.
15:59 C'est un menteur, le parti communiste a le droit de ne pas participer à cette manifestation
16:03 mais par contre il n'a pas le droit de caricaturer les mots d'ordre de ceux qui y participent.
16:07 C'est une manifestation effectivement contre les violences policières, contre le racisme
16:10 dans la police et c'est une manifestation pour la justice sociale.
16:14 Voilà donc un désaccord politique, Fabien Roussel en l'occurrence traité de menteur
16:18 par Manuel Bompard, depuis Fabien Roussel a aussi été traité de Jacques Doriot par
16:22 Sofia Chikirou, députée insoumise de Paris, très proche d'E.M.Murachon qui a d'ailleurs
16:27 validé, approuvé ce message de Sofia Chikirou.
16:30 Elle a dit "il y a du Doriot dans Roussel", Jacques Doriot, ancien membre du parti communiste,
16:35 exclu du parti communiste en 1936, qui a ensuite fondé le PPF, le Parti populaire français,
16:39 principal parti collaborationniste avec l'occupant allemand pendant la guerre et qui a lui-même
16:43 aussi d'ailleurs fondé la LVF, la Légion des volontaires français, bref, qui a porté
16:46 l'uniforme de la Wehrmacht pour aller combattre sur le front de l'Est.
16:49 Fabien Roussel s'est évidemment indigné de cette accusation, jugeant que c'était
16:53 un appel à la haine.
16:54 Gilbert Einstein, c'est un épisode de plus des divisions de la gauche qui se jouent
16:58 demain ?
16:59 C'est un épisode assez emblématique des épisodes de gauche et c'est certainement
17:02 le débat qui va dominer à gauche jusqu'aux prochaines séances électorales.
17:05 En gros, on a une gauche qui est la gauche de Fabien Roussel, justement, de François
17:11 Ruffin, rejoint récemment par Thomas Piketty et Julia Cagé, qui disent en gros "la gauche
17:15 c'est du social, ce qui compte c'est la feuille de paie, c'est la façon dont on
17:17 peut se loger, la façon dont on peut se soigner et ce qui doit déterminer la politique à
17:22 gauche c'est le social et quasi uniquement le social".
17:25 Et puis une gauche derrière Jean-Luc Mélenchon et une partie des Verts, Sandrine Rousseau
17:30 par exemple, qui pense que non, qu'il faut élargir aux violences policières, au racisme,
17:36 à tout ce qu'on appelle les sujets intersectionnels, parce que, pense-t-il, c'est là qu'il y
17:41 a des marges à récupérer.
17:42 C'est en mobilisant dans les quartiers, c'est en mobilisant les abstentionnistes qu'on
17:47 aura à récupérer la gauche.
17:48 Et le principal terrain d'affrontement là-dessus, ce sont effectivement les violences policières.
17:53 Jean-Luc Mélenchon pense que c'est un thème extrêmement sensible dans les quartiers,
17:57 que c'est en dénonçant le comportement des policiers qu'on arrivera, qu'ils arriveront
18:01 à faire venir un certain nombre d'électeurs aux urnes et à voter pour eux.
18:05 Et de l'autre côté, on pense que non.
18:07 Et c'est vrai que là-dessus, ça s'est en fait cristallisé sur le slogan "tout le
18:10 monde déteste la police", parce que Fabien Roussel dans l'interview que vous avez passée
18:13 a dit "moi je ne veux pas manifester à côté de gens qui détestent la police".
18:16 Bon, pardi que ça n'est pas le principe de la manifestation.
18:20 Exactement, mais hier je recevais Louis Boyard, je lui ai demandé...
18:22 Député La France Insoumise.
18:23 Député Insoumise, je veux dire, s'il y a des gens qui, à côté de vous, chantent
18:27 "tout le monde déteste la police", est-ce que vous quitteriez la manifestation s'il
18:31 a dit "pas du tout, chacun chante ce qu'il veut".
18:33 Alors, il n'encourage pas à dire "tout le monde déteste la police", mais enfin, ça
18:37 les choque pas plus que ça que quelqu'un dans une manif le dise.
18:40 Roselyne Favre, est-ce que dans une manifestation, on peut crier "tout le monde déteste la
18:44 police" et rester quand on est un député, un élu de la République ?
18:48 Alors déjà, "tout le monde déteste la police", ça n'a pas de sens, y compris l'expression
18:54 "violence policière".
18:55 Il y a des policiers qui exercent évidemment et effectivement, et on l'a vu dernièrement,
19:01 qui exercent des violences policières.
19:05 Mais là où je trouve que la gauche radicale se trompe, c'est que justement, l'insécurité
19:12 touche les pauvres, touche les cités, touche les classes populaires, et c'est là que
19:21 réside le plus d'insécurité.
19:23 Donc, je trouve que c'est une faute politique, parce que c'est de ne pas comprendre, un,
19:29 ces électeurs, c'est de ne pas… Quand on voit, je suis désolée, les reportages avec
19:33 des dames qui, sous leur barre d'immeubles, demandent, supplient qu'on vienne les aider
19:40 et que personne ne vient, donc là encore, on est dans une forme de confusion.
19:45 Et pour juste rajouter un mot sur… parce que c'est une insulte, Dorio quand même
19:52 qui a viré "crypto-fasciste", eh bien je trouve que ça abîme non pas celui qui
19:59 reçoit l'insulte, mais ça abîme celui qui l'envoie.
20:02 – Ce qui est frappant, c'est qu'on a un désaccord stratégique de fond, qui est
20:05 en fait une forme de tragédie politique pour la gauche, je pense.
20:07 Parce que d'un côté, comme le disait Gilles Bornstein, Jean-Luc Mélenchon, les insoumis
20:12 qui mettent le cap quasi exclusivement sur l'électorat de banlieue, en particulier
20:16 les jeunes et l'électorat musulman, qui sont devenus une priorité des insoumis.
20:19 De l'autre côté, toute une frange de la gauche incarnée notamment par Fabien Roussel,
20:22 mais y compris d'ailleurs au sein des insoumis, par François Ruffin, l'éputé de la Somme,
20:26 qui disent qu'il faut d'abord essayer de reconquérir l'électorat populaire,
20:31 les catégories populaires de la France rurale et périurbaine, qui sont en grande partie
20:36 passées du côté du Ration Nationale, du côté de l'extrême droite.
20:39 Et on voit bien que si la gauche ne parvient pas à marier en quelque sorte ces deux stratégies,
20:44 elle ne reviendra jamais au pouvoir.
20:45 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on a un fossé qui se creuse, et Jean-Luc Mélenchon
20:47 fait tout pour creuser un peu plus profond, si j'ose dire.
20:50 Et pourquoi il m'a traite autant le PS et les Verts ? Il a dit "je ne les aime pas".
20:53 Parce qu'il veut rompre.
20:54 Parce qu'il veut se débarrasser de la nupesse en faisant porter sur ses partenaires la responsabilité
21:01 du divorce, si j'ose dire.
21:02 Mais c'est lui qui veut s'en débarrasser pour avoir les mains libres, y compris dans
21:05 l'optique de 2027.
21:06 C'est pour ça qu'il surjoue l'enjeu des élections européennes en disant "s'il
21:11 n'y a pas de liste d'union aux européennes, la nupesse c'est mort, il n'y aura plus
21:16 d'accord derrière de la gauche, ce ne sera pas possible".
21:18 Alors que jusqu'à présent, la gauche est toujours partie divisée aux élections européennes
21:22 et a parfois ensuite réussi à s'unir, y compris au second tour de la présidentielle.
21:27 Rappelons qu'elle avait aussi parfois par le passé gagné des élections présidentielles.
21:31 Et de surcroît, juste un dernier point, on le sait très bien, aux européennes, la
21:34 gauche rassemblerait plus de voix et aurait plus d'élus si elle part sur des listes
21:38 concurrentes que si jamais elle fait au forceps une liste unique, malgré ses profondes divisions
21:45 aussi sur la question européenne et sur un certain nombre de sujets de politique étrangère.
21:49 Renaud Delis, merci beaucoup pour ce décryptage, ces informés du jour à nos côtés.
21:54 Roselyne Pfeff, chef du service politique de France 24, Jeanne Banchestein, éditorialiste
21:58 à France Info TV, merci beaucoup de nous avoir accompagnés.
22:00 Avec plaisir.
22:01 Dans ces informés.
22:02 Merci à vous Jean-Rémi.
22:03 On se dit une fèvre, à midi déjà.