Utilisation du 49-3 : «Il y a un déni de démocratie dans ce pays», estime Alexis Corbière

  • l’année dernière
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos
Alexis Corbière, député LFI de Seine-Saint-Denis, répond aux questions de Sonia Mabrouk au sujet de l’article 49-3 déclenché pour faire adopter sans vote la loi de programmation des finances publiques 2023-2027, de la complexité de la lutte contre l'inflation en parallèle de la lutte contre le réchauffement climatique, de parole antisémite à la France Insoumise, de l'immigration et de la violence contre la police.

Retrouvez "La Grande interview Europe 1 - CNews de Sonia Mabrouk" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linterview-politique-de-8h20
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video

Nos nouveautés : http://bit.ly/1pij4sV

Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 [Musique]
00:09 Place à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour Alexis Corbière.
00:12 Bonjour.
00:13 Bienvenue à vous, député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis.
00:18 Elisabeth Borne, Alexis Corbière, a dégainé hier l'article 49.3 pour faire adopter sans vote la loi de programmation des finances publiques 2023-2027.
00:27 La NUPES a immédiatement réagi. Vous allez déposer une motion de censure. Bref, est-ce que c'est chacun dans son rôle sans surprise ?
00:34 Non, c'est terrible. C'est quand même... et j'invite chacun des concitoyens qui nous regardent à refuser cette banalisation de ce qui est une brutalisation de la représentation nationale.
00:46 C'est la Vème République dans tous les aspects les plus autoritaires.
00:50 Aujourd'hui, madame Abbrouk, nous sommes un jour anniversaire, 28 septembre 1958, de l'adoption de la Vème République.
00:56 En France, on aime l'histoire et les dates. Eh bien, cette constitution prend des aspects, là, clairement autoritaires.
01:03 C'est-à-dire, le problème, c'est le présidentialisme. C'est Emmanuel Macron qui décide ça.
01:06 Une loi de programmation qui n'a pas de majorité à l'Assemblée nationale est imposée. Et d'un seul coup, les députés se voient écrasés.
01:14 Donc, j'invite chacun à dire qu'il est temps de passer à une VIème République...
01:18 - Autorité, écrasé, c'est un des mots qui ramène à une démocratie ?
01:22 - Oui, on est dans une démocratie de très basse intensité. C'est quoi le problème ?
01:26 C'est mes mots ou c'est le fait que les députés ne peuvent même pas voter ?
01:29 - Je vous précise votre perception d'une régime dans laquelle on...
01:33 - De toute façon, je pense que la constitution de la Vème République a des traits autoritaires.
01:36 Elle est née en 1958 pour des raisons qui étaient dues à la crise algérienne, etc.
01:41 Mais aussi sous la menace d'un coup d'État militaire. Vous le savez, en 1958, le général de Gaulle revient dans ses conditions.
01:46 Et il y a quelque chose qui était inédit dans les quatre autres constitutions.
01:50 La constitution, c'est le président de la République qui a des pouvoirs énormes, qui se concentrent.
01:54 Et Mme Borne, qui n'est là que par la volonté d'Emmanuel Macron, a la possibilité de dire à 577 personnes qui représentent la nation
02:01 "Vous ne voterez pas".
02:03 - Et vous avez la possibilité de déposer une motion de censure.
02:05 - Non, non, mais d'ores et déjà, c'est choquant.
02:07 Et je veux dire, nous n'acceptons pas cette infantilisation du citoyen,
02:10 qui d'un seul coup accepterait que quelqu'un de minoritaire, Mme Borne,
02:13 et minoritaire dans le pays, minoritaire à l'Assemblée nationale, peut imposer ça.
02:16 Quel est le fond du débat ? Pourquoi nous sommes contre ?
02:18 C'est que c'est un budget qui veut faire chaque année 18 milliards d'économies, 70 milliards jusqu'à 2027.
02:23 Est-ce que vous voulez moins de profs, moins de moyens dans les hôpitaux, moins de policiers ?
02:27 Est-ce que vous voulez une désagrégation des services publics ?
02:29 Est-ce que vous voulez qu'en même temps qu'il y a un affaiblissement de la puissance publique,
02:32 les profits qui ne cessent d'augmenter, y compris des cadeaux fiscaux aux plus riches ?
02:37 C'est ça le budget qui est injuste.
02:39 - Est-ce que, M. Bock-Corberg, vous voulez plus d'endettement de la France ?
02:41 Vous voulez une France qui ne soit plus souveraine ?
02:43 - Eh bien non. Mais qu'est-ce que c'est qui endette ?
02:45 Écoutez ce que nous disent tous les observateurs. Ce qui endette, c'est que précisément ce budget
02:50 vise à baisser notamment la fiscalité des plus riches, la veu principal de la dette.
02:55 Si vous faites moins de recettes fiscales, sortons de ce débat sur les impôts.
02:59 Il y a des gens en France qui payent trop d'impôts. Il y en a qui n'en payent pas assez.
03:02 Les plus riches n'en payent pas assez. C'est ça le sujet.
03:05 Ce qu'a fait Emmanuel Macron, sa politique depuis 2017, c'est endetter l'État au profit quoi
03:10 de préserver ceux qui sont les plus fortunés.
03:12 Et même dans ce budget, il y a des aides publiques. Il y a 180 milliards d'euros d'argent public
03:16 qui part vers les entreprises. Ce n'est pas bien ciblé d'ailleurs.
03:18 Moi je suis pour aider certaines entreprises, mais les grands groupes en profitent.
03:21 Alors qu'à l'inverse, on se retrouve dans une situation où vous avez les injustices et la pauvreté.
03:26 - Vous avez noté quand même le retour de l'indemnité carburant.
03:29 Vous avez dû noter la revalorisation aussi des pensions de retraite quand l'exécutif...
03:33 - Mais je ne pense pas avoir une indemnité carburant.
03:35 - Oui, quand Bruno Le Maire assure justement être chevée de la France qui souffre.
03:38 C'est le cas de telle mesure ?
03:40 - Elle souffre de la politique de Bruno Le Maire.
03:42 - Un peu de l'inflation qui dépasse les frontières de la France.
03:45 - Non mais de l'inflation. Alors, plusieurs sujets.
03:47 Premièrement, c'est paradoxal que sur le carburant, ce que vous avez abordé,
03:51 on se retrouve à ce qu'il y ait des aides publiques pour aider à ce que des groupes pétroliers,
03:55 je ne parle pas des stations-services, continuent à faire des profits.
03:58 C'est-à-dire que l'argent public va faire en sorte de limiter un peu les conséquences
04:02 du fait qu'on a aujourd'hui une situation où on ne veut pas toucher à Total,
04:05 qui fait des bénéfices conséquents.
04:08 Sur la question de l'inflation, ce qu'on nous dit même le FMI,
04:11 c'est que la moitié aujourd'hui de l'inflation est due à l'augmentation des profits.
04:16 En vérité, ce n'est pas les conséquences extérieures.
04:19 - Vous ne croyez pas à la boucle inflation-prix, c'est bien ça ?
04:22 - Il y a une boucle prix, précisément profit plutôt, ça c'est vrai.
04:26 Mais elle n'est pas exacte, c'est ce que nous dit le FMI,
04:29 beaucoup d'autres organismes, je suis là parce qu'à vos yeux,
04:32 il sera sans doute, et pour de bonnes raisons, un peu plus neutre,
04:34 ce n'est pas une parole insoumise, qu'il y a une augmentation des marges
04:37 qui n'a jamais été aussi importante.
04:39 Pour quelle raison, en cette période, vous, moi, tous ceux qui vont faire les courses
04:42 voient les prix augmenter, il y aurait des gens qui seraient préservés de tout problème ?
04:45 Ce sont les groupes, ces grands groupes financiers qui voient leurs marges augmenter.
04:48 Moi, je ne trouve pas ça normal.
04:50 C'est le moment de bloquer les prix des produits de première nécessité.
04:53 - Le président dit non. - Il a tort.
04:55 - Lutter contre l'inflation, lutter contre le désendettement,
04:58 et investir dans la transition énergétique, c'est la quadrature du cercle.
05:01 - Parce que tout ça n'est pas vrai.
05:03 Il n'y a pas d'investissement dans la transition énergétique.
05:06 - Alors, puis il y a le plan écologique.
05:08 - 3 milliards alors que le rapport Pisani-Ferry en veut 30.
05:11 - Mais comment vous faites ? Vous dépensez l'argent que vous n'avez pas, si vous étiez au pouvoir ?
05:14 - Vous n'avez pas écouté, je vous dis que de l'argent, il peut y en avoir,
05:17 à condition que l'on cesse de baisser la fiscalité pour les groupes les plus importants.
05:21 Tel qu'on nous dit, le soi-disant ruissellement, je prends l'impôt sur la grande fortune,
05:24 mais toute une série d'autres mesures ont été prises depuis 2017
05:27 pour soi-disant créer les conditions d'une activité ou de manière mécanique,
05:31 ce qu'on appelle le ruissellement, c'est plus il y aura des profits accumulés,
05:34 ça profitera à chacun d'entre nous, ce n'est pas ce qu'on voit.
05:37 On a aujourd'hui des fortunes qui s'accumulent, des profits significatifs,
05:40 des dividendes qui sont inversés, je citais, totale avec des dividendes records,
05:44 alors qu'à l'inverse, on se retrouve avec une inflation et on se retrouve aussi avec 10 à 12 millions de gens.
05:48 - Et vous demandez toujours le blocage des prix.
05:50 - Alors voilà, ça c'est des mesures toutes simples qui ont déjà existé par ailleurs.
05:53 Ce n'est pas l'économie administrée, le fait qu'on choisit,
05:56 ça pourrait être une instance avec les pouvoirs publics,
05:58 des produits de première nécessité, alimentation, scolaire, etc.,
06:01 dans lequel on bloque les prix et aussi dans la grande distribution.
06:04 Et notamment vis-à-vis des distributeurs pétroliers aussi,
06:06 qu'on bloque non seulement les prix, mais aussi les marges, c'est ça qui est intéressant.
06:10 Pourquoi on ne le ferait pas ? Pourquoi il y aurait un seul acteur qui ne serait pas impacté par tout ça ?
06:14 Ce sont, nous savons, ces grands groupes pétroliers ou la grande distribution.
06:17 - La Une du Paris, il y a un sondage sur l'antisémitisme à l'université,
06:20 un sondage IFOP pour les étudiants juifs de France.
06:23 Ce sondage indique que la grande inquiétude des étudiants juifs,
06:25 ce n'est plus tellement l'extrême droite, c'est aujourd'hui l'extrême gauche.
06:29 Ils sont 83% à redouter des actes et des violences de l'extrême gauche.
06:33 Comment vous réagissez ?
06:34 - Il faut regarder cette étude. L'antisémitisme est absolument insupportable.
06:38 S'il y a de l'antisémitisme qui frappe encore plus à l'université,
06:41 ce que je suis prêt à croire, il faut lutter contre.
06:44 Après, on va regarder ce que nous dit cette étude entre la perte et l'exception.
06:46 - On va regarder ce que dit le président des étudiants juifs de France.
06:48 Il y a un problème évident de parole antisémite à la France insoumise, donc chez vous.
06:53 - Or, c'est sorti, Jean-Luc Mélenchon a choisi d'assumer ce fléau, sans doute par clientélisme électoral.
06:59 - Ecoutez, ce que je dis au président de l'UEJF, comme je l'ai dit au président du CRIF, discutons.
07:07 Moi, j'en ai assez de ces phrases. Je ne sais pas de quoi il parle.
07:09 Est-ce que lui-même, il est capable, une fois que ses propos ont été dits, de citer…
07:12 - Moi, je le suis. Daniel Simonnet, Daniel Obono, qui pose avec Jérémy Corbyn,
07:15 accusé de dérapage antisémite.
07:17 Les propos de Jean-Luc Mélenchon en 2020, il parle de Jésus,
07:20 qui a été crucifié par ses propres compatriotes.
07:23 - Non, mais là, vous mélangez deux choses. Jérémy Corbyn, c'est un travailliste, un socialiste, etc.
07:29 - Connu pour ce dérapage antisémite.
07:31 - Non, justement. Non, non, non. Là, vous vous trompez.
07:34 Ce qu'on lui a reproché, c'est de ne pas assez agir.
07:38 Mais lui n'a jamais eu, à ma connaissance, de propos antisémites.
07:41 - Quand on couvre le dérapage antisémite…
07:43 - Mais même la direction, il a été réintégré au Parti travailliste parce qu'il est…
07:46 - On va pas faire un débat sur Jérémy Corbyn.
07:48 - Vous avez bien raison. Je vous cite. Sonia Mabrouk, je vous rends pas votre phrase.
07:52 Nous n'allons pas faire un débat sur…
07:54 - Jésus, Jésus, M. Mélenchon. Jésus, Jésus, M. Mélenchon. Je vous attaque pas.
07:58 - Je vous cite la phrase du président de la République française.
08:01 - Tout ça est infamant. Je suis moi pour être très dur et très ferme contre l'antisémitisme.
08:06 D'accord ? S'il y a des propos antisémites qui sont tenus par qui que ce soit,
08:09 la France Insoumise, la personne va être immédiatement exclue. D'accord ?
08:12 Maintenant, il faut pas non plus que sur la base de propos vague,
08:15 il y ait un espèce de rayon paralysant. Oui, parce que là, je ne sais pas très bien.
08:18 Je vous dis que je ne connais pas de propos antisémites qui étaient déportés à la France Insoumise.
08:23 Mais au-delà de vous, attendez, c'est pas avec vous que j'ai envie de discuter, si je peux me permettre.
08:27 J'ai envie de discuter avec l'UEJF et le… - Vous me posez question ce matin.
08:30 - Oui, mais parce que c'est pas vous. Vous reliez… - Vous pourriez se débattre avec le président de la République ?
08:33 - C'est ce que je suis en train de vous dire. Au-delà de vous. - J'ai bien compris.
08:36 - Je réaffirme mon respect. Ce que je veux dire, c'est pas Sonia Mabrouk que je veux convaincre.
08:39 Je veux convaincre, notamment vous citez l'UEJF ou le CRIF, si ces instances considèrent qu'il y a un problème,
08:45 de la même façon que moi, je peux leur faire aussi certains reproches, parce que je pense qu'ils ratent aujourd'hui
08:49 un antisémitisme porté notamment par Éric Zemmour et toute une série de forces d'extrême-droite
08:53 qui est un vrai sujet sur lequel je les trouve moins allant, de la même façon que tout à l'heure.
08:57 Pardon, je voulais redire. - Ils sont la cible eux-mêmes de l'antisémitisme.
09:00 - Voilà. - Laissez-leur choisir, pardon, selon eux, de qui vient l'antisémitisme.
09:04 - Oui, mais parce qu'aujourd'hui… Enfin, je suis pour qu'on en discute avec eux,
09:07 parce que notamment, là vous me citez un sondage sous les yeux, mais le président du CRIF,
09:10 quand il a pris la parole cet été, a fait un discours dans lequel il voyait un antisémitisme qui montait,
09:15 ça m'intéresse, et après je trouve que dans, en quelque sorte, les cibles qu'il donnait, il passait un peu à côté.
09:20 C'est une discussion qui m'intéresse si j'ai affaire à des gens de bonne foi,
09:22 et je veux le croire, qui veulent lutter contre la montée de l'extrême-droite.
09:25 Parce que le sujet de l'extrême-droite, c'est un vrai sujet.
09:27 - Ils vous disent que le problème, c'est l'extrême-gauche, aujourd'hui.
09:30 - Moi, je ne me suis pas d'extrême-gauche. Donc, vous voyez, c'est vous-même qui interprétez, ou des gens qui interprètent.
09:34 - Vous êtes du centre ou de la droite, alors ?
09:35 - Je suis un homme de gauche et un républicain.
09:37 - Bien, alors, ça m'intéresse. - Non, mais vous êtes d'extrême-droite, vous ?
09:39 - Certains le disent chez vous. - Bon, mais alors ?
09:41 - Donc ? - Et vous, vous en pensez quoi ?
09:43 - Je ne sais pas, c'est vous qui êtes dans la caricature partout.
09:45 - Non, mais alors, vous me dites… Moi, je pense que la chaîne, en effet,
09:47 on relaie des thématiques d'extrême-droite, ça c'est assez évident.
09:50 - On est en train de parler, M. Corbière, d'un sondage sur l'antisémitisme. Vous êtes pointé, et voyez-vous comment vous traversez les choses.
09:55 - Non, non, je ne suis pas pointé. - On parle…
09:56 - Je ne suis pas pointé. - Alors, vous répétez.
09:58 - L'extrême-gauche, ce n'est pas moi, je ne suis pas d'extrême-gauche.
09:59 - Mais vous répétez. - C'est l'interprétation de Sonam Abrouk.
10:01 - Quand Jean-Luc Mélenchon, en 2020, parle de Jésus crucifié par ses propres compatriotes,
10:05 quand ces mêmes Juifs, ces étudiants, disent que ça véhicule l'antisémitisme,
10:08 vous êtes en train de me dire que c'est aujourd'hui, moi, l'extrême-droite.
10:32 - Donc, c'est-à-dire, premièrement, je combats l'antisémitisme, et les propos qui en ont, ne me semblent pas être des propos antisémites,
10:34 et que vous voulez m'affubler. Ça vous va très bien.
10:37 - Dans le nouveau livre de Jean-Luc Mélenchon, ça va vous intéresser.
10:40 - Le nouveau livre de Jean-Luc Mélenchon. Évidemment, vous l'avez lu.
10:43 - Non. - Ah, bon, écoutez…
10:45 - Non, non, mais vous voyez, et vous le savez d'ailleurs que je ne l'ai pas lu.
10:47 Il sort aujourd'hui, donc allons-y.
10:49 - Peut-être que vous l'avez avant d'autres, quand même. - Non, non, pas du tout.
10:51 - Il est intitulé "Faire mieux", alors il y a beaucoup de choses passionnantes.
10:53 Il y a cette phrase, "La France est citée comme l'exemple mondial des violences policières".
10:58 Vous signez ?
11:00 Est-ce que c'est vrai que depuis cinq ans… On va prendre un sujet.
11:04 L'utilisation d'armes à feu à l'occasion de contrôles de police.
11:07 Il y a eu plus de morts en cinq ans que ces quinze dernières années.
11:12 Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui a changé ? On peut en discuter ou pas ?
11:15 C'est un service public, la police, d'accord ? Est-ce qu'il est vrai aujourd'hui qu'il y a parfois…
11:18 - Vous êtes habile, monsieur Corbière. - Ah non, non, je ne suis pas habile.
11:20 - La France exemple mondial. - Oui, oui.
11:22 - Donc la France, comme l'Iran, par exemple. - Parce que ce sont des chiffres.
11:26 Qu'est-ce que vous comparez ?
11:28 - La France exemple mondial, c'est-à-dire en numéro un. - Il y a un sujet dans les grandes démocraties.
11:31 - Dans le monde, c'est la France, c'est les policiers français qui sont en train de tuer. Monsieur Corbière.
11:34 - On est parmi les chiffres les plus importants.
11:37 Pour quelle raison ? Regardez. Il y a un sujet sérieux qui concerne tous les citoyens.
11:40 La police est un service public. On a le droit de parler de l'hôpital, de l'école et on peut parler de la police.
11:45 Sans qu'immédiatement il y ait un syndicalisme policier d'extrême droite.
11:47 Je dis d'extrême droite parce que les communiqués qui sont faits cet été parlant de vermine quand il parle de partie de la population est un certain discours.
11:53 Qui débarque et qui dit immédiatement "Monsieur Corbière vous êtes anti-flic". Je ne suis pas anti-flic. Je suis pour une police républicaine.
11:59 - Mais ça m'intéresse. Pourquoi on dit police républicaine ? C'est-à-dire qu'elle ne l'est pas ?
12:05 - Certains ne sont pas républicains. Oui, quand un syndicat de police.
12:08 - Donc pas tous, Monsieur Corbière. - Mais bien sûr, je n'ai jamais dit...
12:11 - La violence police systématise tout. Ça n'a pas lieu d'être.
12:15 - Mais il y a des violences polices. Est-ce que le chiffre que je viens de vous donner, que ces cinq dernières années,
12:19 il y a eu autant de personnes qui sont abattues à l'occasion de contrôle de police que sur ces quinze dernières années,
12:23 doit nous amener à voir quelles sont les techniques policières utilisées ?
12:26 Est-ce qu'il n'y a pas matière à discuter avec les policiers eux-mêmes qui seraient contents du fait qu'on leur donne des moyens pour travailler ?
12:31 Vous savez, les policiers, je vais vous dire, moi, de ce que je vois. J'ai demandé une commission d'enquête,
12:34 notamment sur le taux de suicide dans la police, qui sont soumis à des cadences infernales, qui travaillent dans des mauvaises conditions,
12:39 qui sont amenés à ce que les procédures qu'on leur demande ne correspondent pas toujours à la réalité.
12:44 C'est un vrai sujet. Si chaque fois qu'on veut aborder ce sujet...
12:46 Très bien. Parlons-en. Est-ce que vous condamnez... Alors, soyons clairs. Est-ce que vous condamnez, ce matin, l'attaque samedi du véhicule de police ?
12:53 Regardez. C'est la preuve que vous ne suivez pas le débat. Nous l'avons condamnée. Tout le monde l'a condamnée.
12:56 Ah bon ? Sandrine Rousseau, qui fait partie de la Nipes, l'a condamnée ?
12:59 Je suis dans la France. Oui, je pense que oui, mais c'est pas sûr.
13:02 Ah non, non. Elle a dit que le geste du policier était inadmissible. Mais pardonnez-moi d'être précise.
13:07 Mais moi, je suis précis. Je vous répète. C'est une question...
13:09 Sandrine Rousseau ne l'a pas condamnée.
13:10 Vous faites partie du même mouvement ?
13:12 Non, non, non. C'est une alliance. Mais c'est une question rhétorique. Je condamne. Il est hors de question que quiconque porte des coups contre un policier,
13:18 le menace, agresse un véhicule de police. Vous le savez très bien. Nous l'avons toujours dit. D'accord ? C'est clair, c'est net, c'est carré.
13:24 Je n'accepte pas qu'un policier qui est un fonctionnaire voit son intégrité remise en cause.
13:28 Une fois qu'on a dit cela, est-ce qu'on peut parler du fait que le jeune Nahel a été abattu et dans des conditions que je trouve, pour ma part,
13:35 dans l'idée que je me fais du rapport entre la population et la police, qui n'est pas digne, qui mérite qu'un travail soit fait, non seulement d'enquête sur ce cas précis,
13:41 mais de voir les chiffres que j'ai donnés tout à l'heure, que depuis quelques temps, une utilisation abusive, selon moi, d'arme à feu à l'occasion de contrôle d'identité.
13:48 Mais on peut le faire parce que vous partez du fait que vous condamnez des choses inacceptables.
13:51 Et après, vous posez le débat, ce que ne font pas certains dans votre constellation.
13:54 Mais d'accord. Moi, ce que j'ai toujours fait, il me semble, tous les porte-parole de la France Insoumise...
13:57 Mais est-ce que vous êtes majoritaire dans votre mouvement ?
13:58 Je veux le croire. Je ne sais pas qui c'est qui a approuvé. Je vous retourne la question. Est-ce que quelqu'un a approuvé cette violence contre les policiers ?
14:03 Je ne sais pas. Quand Sandrine Dussault...
14:04 Ah, vous ne savez pas ?
14:05 Mais si. Attendez, je termine ma phrase.
14:06 Mais si Sandrine ne l'a pas fait, elle a tort. Qu'est-ce que les choses que vous dites, donc ?
14:08 C'est sûr. Vous m'avez répondu.
14:09 Merci, madame. Mais je crois que la question a été connue.
14:11 Mais je veux revenir sur une chose. C'est que le débat... Pardon, je reviens. Le débat budgétaire, moi, il me semble important parce qu'on n'y est pas assez vite.
14:18 Il y a un déni de démocratie dans ce pays. Je le répète. Il est temps de réfléchir à un rapport différent du citoyen entre ce gouvernement et le budget qui arrive.
14:27 Là, je vais y retourner après avoir vous élissé. C'est un budget que nous allons nous faire imposer qui va avoir des conséquences terribles.
14:32 Et pendant qu'on vous pille, en plus, puisque vous avez... On a parlé du RN et des opposants, beaucoup de gens roupillent. C'est ça, le sujet. J'invite chacun à voir ce qui s'est passé.
14:40 La motion de censure, c'est ce vendredi ?
14:42 Oui, oui. Oui, oui. C'est ce vendredi qui va avoir lieu.
14:45 Et tout le monde peut voter ?
14:46 Oui, bien sûr.
14:48 Même le Rassemblement national peut vous rejoindre ?
14:49 Oui, mais ce serait bien qu'ils ne s'abstiennent pas en commission sur les budgets qui prennent 18 milliards d'euros d'économies. Je répète.
14:54 Pendant qu'on vous pille, le RN roupille. C'est ça, la réalité. Donc je dis ça parce que souvent, on nous les présente contre les meilleurs opposants.
15:00 La bataille que nous menons... On aborde des sujets importants. Mais moi, je ne veux pas qu'on supprime des postes d'enseignants dans les établissements scolaires.
15:07 Je ne veux pas que nos hôpitaux soient en situation de saturation. On aurait pu parler, je pensais qu'on en parlerait, du harcèlement scolaire.
15:12 C'est un beau sujet qu'aborde le ministre Attal. Mais peut-on lutter contre le harcèlement scolaire de manière efficace quand en même temps,
15:18 aujourd'hui, on a 1000 infirmières scolaires en moins, on a un médecin scolaire pour 21 000 gamins, on a aujourd'hui plus de psychologues dans l'éducation nationale ?
15:26 C'est ce que j'ai dit au ministre. Ça, c'est une réalité. Vous voyez ce que je veux dire ?
15:29 C'est un sujet transpartisan qui nous rassemble tous.
15:31 Oui, mais de défense des services publics, de la même façon que je défends le service public de la police, celui de l'éducation nationale, celui de l'hôpital. Et voilà.
15:37 Merci Alexis Corbière. Donc vous retournez à l'Assemblée. La bataille continue sur le budget.
15:42 Là notamment, on est sur France Travail, émotions de censure vendredi soir.
15:44 Je vous dis à bientôt.
15:45 Merci beaucoup.

Recommandations