SMART BOURSE - IA et gestion de patrimoine

  • il y a 4 mois
Lundi 13 mai 2024, SMART BOURSE reçoit Stéphane Dothée (CEO, Odonatech)

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00:00 [Musique]
00:10 C'est le quart d'heure thématique. Le thème ce soir c'est un sujet industriel.
00:14 Comment est-ce que l'intelligence artificielle permet de déployer de nouveaux outils
00:19 pour venir aider la gestion de l'épargne et la gestion de patrimoine ?
00:24 On est dans le domaine de la WealthTech avec le directeur général d'Odonatech Stéphane Doté qui est à mes côtés en plateau.
00:29 Bonjour Stéphane. Bonjour Grégoire.
00:31 Merci beaucoup d'être là. Ce qui vous a mis ici c'était une annonce que vous faites d'ailleurs en avant-première
00:36 ou en première en tout cas dans cette émission ce soir.
00:39 Vous êtes dans le domaine de la WealthTech, c'est la technologie dédiée à la gestion de patrimoine,
00:45 à la gestion effectivement de l'épargne au sens large avec les outils technologiques.
00:51 Aujourd'hui on avait déjà parlé avec vous de votre expertise en matière de finances comportementales.
00:56 Il y a une expertise technologique évidemment qui s'appuie sur l'intelligence artificielle aujourd'hui.
01:01 Trois ans de R&D et vous sortez, vous annoncez la sortie de votre assistant financier IA.
01:07 Stéphane, qu'est-ce qui s'est passé pendant ces trois ans et qu'est-ce qui a conduit à cette annonce
01:12 et au lancement de cet assistant financier IA au service de l'industrie de la gestion de patrimoine ?
01:17 Il s'est passé beaucoup de choses. Je vais essayer de le résumer quand même.
01:21 On est passé d'une équipe de 2 à une équipe de 10. On est passé de 0 à 130 clients.
01:28 On est passé de 0 utilisateurs à plus de 10 000 utilisateurs.
01:32 Il s'est passé énormément de choses. En gros, les grandes étapes, ça a été effectivement,
01:36 on a commencé par réinventer le profilage investisseur qui est une démarche réglementaire
01:45 et qui consiste à mieux connaître son client pour mieux le conseiller.
01:48 Ensuite, on a sorti une solution qui modélisait la personnalité financière.
01:54 On ne parlait plus seulement de risque, mais on ajoutait 5 autres facettes de la personnalité financière de l'investisseur
02:01 pour vraiment décrire sa psychologie et permettre au conseiller de pouvoir en tenir compte.
02:05 Et là, effectivement, on fait un pas de plus avec ce robot conversationnel qui comprend l'humain.
02:13 Donc, on capitalise sur notre R&D et nos avancées précédentes pour révolutionner le domaine de l'épargne,
02:21 c'est-à-dire finalement donner accès au plus grand nombre à un conseil en épargne de qualité.
02:28 Et personnalisé. Et comme vous dites, j'aime bien parce que vous parlez à la fois de psychologie,
02:32 de personnalité financière, d'émotion. C'est-à-dire qu'on est dans un métier où quand même, on se dit,
02:38 il faut être le plus froid possible, le plus rationnel, le plus clinique. Et vous dites non.
02:44 Quand on parle au client, comprendre le client, c'est déjà comprendre qui il est, sa personnalité
02:49 et intégrer le facteur émotionnel dans le conseil qu'on va pouvoir lui apporter.
02:53 Absolument. En fait, moi, ça m'a toujours marqué quand j'étais conseiller à la banque.
02:58 Il y avait un collègue qui m'avait dit de toute façon, notre métier, c'est 80% de psychologie.
03:03 Et en fait, c'est vrai. La psychologie, elle intervient quand quelqu'un est face à une décision,
03:13 quelle qu'elle soit, et en particulier une décision financière, parce que la décision financière,
03:17 c'est compliqué. On l'a entendu avec vos invités précédemment.
03:21 C'est un débat continu et permanent.
03:23 C'est un débat continuel. Et en plus, les gens manquent d'éducation financière.
03:26 Donc forcément, c'est très compliqué. La psychologie a beaucoup, a un rôle à jouer.
03:30 Donc c'est pour ça qu'on s'est intéressé au sujet.
03:33 Concrètement, qu'est-ce que vous apportez au marché ?
03:36 Qu'est-ce que ce robot, cet assistant financier avec l'intelligence artificielle d'aujourd'hui,
03:42 qu'est-ce qu'il apporte au marché ? Sachant quand même que, certes, sans doute pas assez,
03:47 mais le marché des CGP, par exemple, se saisit des outils digitaux depuis quand même quelques années.
03:52 Il y a sans doute encore beaucoup de boulot, j'imagine, mais cet aspect digital,
03:56 il est quand même déjà présent dans le quotidien d'un conseiller en gestion de patrimoine.
04:00 Bien sûr, bien sûr. Notre analyse du marché, c'est la suivante.
04:03 C'est qu'effectivement, il y a sur le marché des CGP et des banques privées qui s'adressent aux plus fortunés
04:10 et qui ont un service sur mesure, personnalisé, avec une certaine digitalisation.
04:16 Mais tout repose quand même sur le service conseil humain et un suivi très personnalisé.
04:21 Ça a un coût. Ce service n'est pas forcément disponible pour le plus grand nombre.
04:26 Et donc, notre idée, c'est de dire ce plus grand nombre, ces épargnants qui, je ne sais pas,
04:31 ont à partir de 50 000 euros d'épargne jusqu'à peut-être 500 000 euros
04:35 et qui sont aujourd'hui suivis de manière empointillée, je dirais.
04:41 Et ce n'est pas forcément la faute des acteurs du marché de l'épargne.
04:45 C'est aussi, j'allais dire, la responsabilité des épargnants qui, aujourd'hui, ne sont pas très disponibles,
04:50 qui n'ont pas trop envie de s'y intéresser, il faut bien dire,
04:54 et qui ont 6 000 milliards d'euros quand même en épargne en France,
04:59 qui ont amassé des sommes colossales, mais ces sommes, elles ne sont pas optimisées.
05:04 Et donc, l'idée, c'est de dire comment on peut faire du digital, disponible 24/24, 7 jours sur 7,
05:10 quand l'épargnant veut, et en même temps, de la qualité.
05:13 Et c'est ce gap-là, cette opportunité de marché, digital plus qualité,
05:18 qu'on arrive aujourd'hui à cibler, grâce notamment à notre intelligence artificielle.
05:25 Et c'est des outils qui permettent de lever, justement, des freins émotionnels,
05:30 une inversion au risque structurel, quand on parle de l'épargnant français,
05:34 c'est généralement comme ça qu'on le décrit, Stéphane.
05:36 Ces outils-là, vous êtes convaincu qu'ils vont permettre de lever ces freins, en partie au moins ?
05:41 Oui, alors il y a une limite à ça et un préalable, c'est qu'en fait, il faut construire,
05:45 pour les épargnants, le meilleur conseil qu'on peut donner, c'est de construire une épargne
05:48 qui correspond à soi, à sa personnalité.
05:50 Donc, si on n'aime pas le risque, il ne s'agit pas d'utiliser un outil
05:53 pour transformer quelqu'un qui n'aime pas le risque en quelqu'un qui va aimer le risque.
05:57 Par contre, il y a beaucoup de choses qui peuvent être faites dans la transmission de l'information,
06:04 c'est-à-dire l'épargnant, quand il a une question, à qui il la pose ?
06:08 L'épargnant, quand il a besoin d'un conseil, à qui il s'adresse ?
06:11 Et même si c'est le dimanche, devant sa télé, et qu'il se dit "j'ai 20 000 euros sur mon livret,
06:17 peut-être que je pourrais faire mieux".
06:18 Oui, le robot, il travaille tous les jours !
06:19 Le robot, il travaille tous les jours.
06:20 Et c'est cette idée, en fait, de se dire "on ne transforme pas les gens prudents, verts, risqués",
06:25 mais par contre, on informe, on dialogue, on construit avec les épargnants, en fait, leur culture.
06:32 Et cette culture de l'épargne, elle va permettre justement de transformer une épargne
06:36 qui est plutôt dormante et dont les gens ne s'occupent pas, en investissement rentable, bien orienté,
06:43 qui finance des objectifs de vie.
06:44 Parce qu'en fait, moi, si j'ai créé Odonatec, c'est pour une chose,
06:47 c'est aider les gens à améliorer leur vie avec leur argent.
06:50 Achever des objectifs de vie, c'est généralement comme ça qu'il faut penser le patrimoine
06:54 et la gestion du patrimoine, par rapport à des objectifs de vie qu'on peut se fixer.
06:58 Concrètement, comment ça fonctionne ? Parce que j'ai vu une photo de l'interface,
07:02 mais à l'heure des robots conversationnels, du chat GPT, de l'intelligence artificielle générative,
07:08 c'est une discussion en mode texto, c'est une vocale, j'en sais rien.
07:14 24/7, sur son smartphone, par exemple, ça peut être aussi sur l'ordinateur,
07:19 mais sur son smartphone, puisque c'est l'usage, les gens peuvent poser toutes les questions qu'ils veulent,
07:24 le robot répond, et il répond en temps réel, il n'y a pas de temps de latence, on n'attend pas.
07:30 Et ensuite, surtout, le robot guide vers la construction d'une stratégie d'épargne.
07:36 Et donc, le robot, et c'est grâce aux briques technologiques qu'on a développées en amont,
07:42 le robot comprend la personnalité, une fois qu'il a compris la personnalité,
07:47 il cerne les objectifs du client, les objectifs de vie,
07:51 qu'est-ce qu'il veut financer avec son épargne ou son investissement.
07:54 On applique une méthode qu'on a appelée BeWavier, qui est une marque déposée au Donatec,
07:58 c'est une méthode de coaching qu'on a créée grâce à notre expertise en sciences comportementales,
08:03 et derrière, on a un système qu'on appelle multi-agent,
08:06 c'est-à-dire qu'on a coordonné des briques d'intelligence artificielle,
08:09 qui sont développées par au Donatec, connectées à des moteurs de langage,
08:15 comme vous l'avez dit, et donc tout ça fonctionne ensemble,
08:20 et ça fait un robot qui comprend l'humain.
08:22 Ça rend l'épargnant autonome ?
08:25 Absolument.
08:27 Parce que là, l'outil, vous le déployez quand même à travers des banques privées et des CGP,
08:32 c'est pas le particulier, sans CGP ou sans conseiller,
08:36 c'est pas le particulier qui va tout de suite...
08:39 En fait, là, on parle plutôt du modèle économique,
08:42 on n'a pas un modèle économique B2C,
08:44 c'est-à-dire qu'on n'a pas développé une application qu'on met à disposition du grand public, nous.
08:48 Par contre, effectivement, on travaille avec des institutions financières,
08:54 à travers mon réseau bancaire, à travers ma compagnie de CGP ou autre,
08:58 ou l'acteur de l'épargne digitale en ligne, le broker, la banque en ligne, etc.
09:04 Et c'est eux qui vont proposer ce robot en marque blanche à leurs clients,
09:08 de manière à offrir à leurs clients un service 24/24, 7 jours sur 7.
09:12 Donc effectivement, c'est important de préciser qu'en fait, on ne remplace rien.
09:17 On comble un vide béant, c'est-à-dire en gros,
09:20 les 75% du temps où les gens sont face à eux-mêmes vis-à-vis de leur épargne.
09:26 Et même pour un CGP, ça ne doit pas être vu ou perçu comme une menace ?
09:32 C'est ce que vous dites, Stéphane ?
09:34 J'espère que non, nous, on ne veut pas faire le mal.
09:36 Non, mais on sait comment fonctionne l'économie.
09:38 La rupture, la technologie, on sait que ça peut effacer aussi,
09:42 par moment dans l'histoire, certains métiers ou une partie de certains métiers, etc.
09:47 Absolument non, le but n'est pas de remplacer, de casser des métiers.
09:53 Mais typiquement, les CGP ou même les banques privées,
09:57 mais je connais très bien les CGP, en fait, aujourd'hui,
10:01 beaucoup de CGP ont comme stratégie de digitaliser une partie de leur activité,
10:06 d'autonomiser, je ne sais pas si c'est le mot,
10:08 on le comprend en tout cas, un certain nombre de leurs clients.
10:13 Et donc, quelque part, des CGP qui disaient, il y a une dizaine d'années,
10:16 nous, on ne s'adresse qu'à des gens fortunés,
10:18 parce que pour gagner de l'argent, on est obligé d'avoir des encours importants, etc.
10:23 Et la contrainte réglementaire est telle que si on passe du temps avec un client,
10:27 il faut que derrière, ce soit rentable.
10:29 Aujourd'hui, ils ont l'opportunité d'aller capter une autre poche de clientèle
10:33 qui, en plus, a besoin de ce conseil.
10:36 Donc, c'est plutôt du développement, du business développement pour les CGP ?
10:39 Je pense qu'on offre, avec ce robot, une opportunité assez historique
10:43 d'aller capter un marché de l'épargne un peu dormant
10:48 et qui a un vrai potentiel pour les acteurs de la distribution de l'épargne.
10:52 Toutes ces parties du marché qui ne saient même pas qu'ils peuvent avoir accès à ce conseil,
10:57 alors, ou physique ou en ligne, en ligne, en l'occurrence,
11:01 sans parler des contraintes, j'allais dire, organisationnelles.
11:04 Le conseiller est en formation, le conseiller est absent,
11:07 le conseiller vient de changer, le conseiller est en vacances.
11:09 Pourquoi vous disiez que c'est 30% de son temps qui est consacré à la pureté du conseil ?
11:17 Et ça, ce n'est pas moi qui le dis, c'est Capgemini.
11:20 C'est une réalité, je pense que vivent tous les conseillers.
11:24 Il y a de telles contraintes par ailleurs, une telle lourdeur administrative
11:30 qu'effectivement, un conseiller, en moyenne, ne peut consacrer que 30% de son temps à ses clients.
11:35 30% du temps sur 8 heures par jour, ça fait 2 heures et quelques, il y a 24 heures.
11:40 Et les gens ont besoin de conseils, peut-être pas 24 heures la nuit.
11:44 Non, mais à des moments, ils sont disponibles aussi.
11:46 Si on se projette à l'international, c'est important d'être là 24 heures sur 24.
11:50 Merci beaucoup Stéphane pour cette annonce et donc le lancement de ce robot conversationnel,
11:55 cet assistant financier, IA bien sûr, pour maximiser, améliorer la gestion de son épargne et de son patrimoine.
12:03 Stéphane Doté et Odonatech qui étaient avec nous l'invité de ce quart d'heure thématique de Smartbours ce soir sur Bsmart.
12:09 [Musique]

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