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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 Face à l'info, 19h, c'est l'heure.
00:00:02 Bonsoir à tous.
00:00:03 Dans un instant, Eric Zemmour, interview spéciale pour réagir à ce qui se passe en Israël.
00:00:09 Pour l'instant, on commence avec Augustin Donatiu pour la Minute Info.
00:00:13 Bonsoir Christine, bonsoir à tous.
00:00:15 Alors qu'un deuxième Français est mort dans l'attaque du Hamas contre Israël, Emmanuel Macron a réitéré sa solidarité pleine et entière à Israël.
00:00:23 D'un point presse aux côtés d'Olaf Scholz, le chef de l'État français et le chef du gouvernement allemand s'entretiendront à ce sujet.
00:00:29 Avec le Premier ministre britannique Rishi Sunak et le président américain Joe Biden dans la soirée.
00:00:35 Depuis samedi, le ministère de l'Intérieur a dénombré une vingtaine de faits antisémites sur le territoire.
00:00:41 Gérald Darmanin a reçu cet après-midi les représentants de la communauté juive de France.
00:00:46 Il a refait part de sa fermeté et a tenu à rassurer.
00:00:49 « Toucher un Juif de France, c'est toucher toute la République », a-t-il déclaré.
00:00:54 Et enfin, des centaines de personnes rassemblées à Paris.
00:00:57 Même chose cet après-midi à Nice.
00:01:00 La marche parisienne est partie du 16e arrondissement il y a quelques minutes en direction du Trocadéro
00:01:06 où la tour Eiffel s'illuminera aux couleurs d'Israël à 20h.
00:01:10 Des milliers de policiers sont mobilisés par Gérald Darmanin pour protéger les participants à la manifestation parisienne.
00:01:16 Une dizaine d'autres rassemblements sont prévus partout sur le territoire.
00:01:22 Et au sommaire ce soir, Larry Post s'organise en Israël. L'armée israélienne a ordonné un siège complet
00:01:29 de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas.
00:01:31 Au troisième jour de l'offensive surprise et massive lancée par le mouvement islamiste palestinien,
00:01:38 une opération terrestre militaire est également attendue après le week-end sanglant et historique en Israël.
00:01:45 Des civils attaqués, massacrés, kidnappés.
00:01:48 Et ce, sur le territoire israélien, la sauvagerie, la barbarie ont choqué le monde entier depuis samedi.
00:01:55 800 morts, 2500 blessés, 150 otages.
00:01:59 Si ce n'est pas la première fois qu'Israël est attaqué,
00:02:02 comment expliquer la sidération des Israéliens eux-mêmes et de l'opinion internationale ?
00:02:07 Sommes-nous devant une nouvelle étape de ce conflit ?
00:02:10 L'édito de Mathieu Bourget.
00:02:13 L'armée israélienne a donc entamé à midi un siège complet de la bande de Gaza
00:02:18 qui se retrouve notamment privée d'eau, de gaz, d'électricité.
00:02:22 Tzal dit aussi avoir repris toutes les villes et les villages maintenant occupés par le Hamas.
00:02:28 Avec la pression des otages aux mains du Hamas, beaucoup de questions se posent.
00:02:32 Comment Israël a pu être totalement prise à revers sur week-end ? Que s'est-il passé ?
00:02:37 Comment Tzal a pu à ce point ne pas voir ce que tramait le Hamas ?
00:02:41 Comment Israël a pu être piégé ?
00:02:43 Comment l'un des pays les plus sécuritaires au monde n'a-t-il rien pu voir venir
00:02:49 malgré son puissant service de renseignement ?
00:02:51 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
00:02:55 Qu'est-ce qu'est réellement le Hamas ?
00:02:57 Alors que le mouvement contrôle la bande de Gaza depuis 2007,
00:03:02 il est considéré comme une organisation terroriste par l'Union européenne et les Etats-Unis.
00:03:06 Notamment, comment comprendre cette offensive du mouvement de résistance islamique ?
00:03:11 Quel est son déclencheur qui permet et finance une telle opération ?
00:03:16 En quoi le Hamas représente-t-il ou pas des Palestiniens et la cause palestinienne ?
00:03:21 Le décryptage de Charlotte d'Ornelas.
00:03:24 Et puis Eric Zemmour est notre invité exceptionnel ce soir.
00:03:27 Alors que la France est la troisième communauté juive au monde,
00:03:31 quelles sont les conséquences ici chez nous ?
00:03:34 Pourquoi, selon le président du parti Reconquête, le combat d'Israël
00:03:38 est celui de notre civilisation ? Pourquoi demande-t-il que toutes les conclusions
00:03:43 soient tirées sur notre territoire français ?
00:03:46 En quoi l'interdiction des frères musulmans dont est issue le Hamas serait une solution ?
00:03:51 Quelles sont les réactions, ses réactions, face aux propos jugés ignobles
00:03:55 de certains partis politiques de gauche ?
00:03:58 L'interview exclusive d'Eric Zemmour dans Face à l'Info ce soir.
00:04:02 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires.
00:04:06 On commente, on décrypte, on analyse et c'est maintenant.
00:04:08 Bonsoir à tous, ravis de vous retrouver ce soir.
00:04:24 Dans un instant à l'autre, Eric Zemmour va nous rejoindre autour de la table.
00:04:28 On va commencer par nos chroniques habituelles.
00:04:30 Emmanuel Macron est en déplacement ce lundi.
00:04:33 Mathieu Bocoté a Hambourg en Allemagne. Il a assuré que la France et l'Allemagne
00:04:37 se tiennent aux côtés du peuple israélien deux jours après le début de l'attaque menée par le Hamas.
00:04:43 La riposte s'organise alors que depuis samedi, le monde est frappé par l'ampleur,
00:04:48 la violence de ce qui s'est passé et de l'attaque des terroristes du Hamas contre Israël.
00:04:54 Mathieu Bocoté, comment expliquer la sidération des Israéliens eux-mêmes
00:04:57 et de l'opinion internationale ? Sommes-nous devant une nouvelle étape de ce conflit ?
00:05:03 En fait, regardant cela, je pense que tout le monde, et les Israéliens les premiers,
00:05:09 se sont demandé « Sommes-nous justement, je reprends votre terme, devant une nouvelle étape du conflit
00:05:13 ou sommes-nous devant l'éternel retour du même ? »
00:05:16 Je m'explique, c'est-à-dire l'éternel retour du même, il peut y avoir des pauses dans cette guerre,
00:05:21 il peut y avoir des moments de pacification temporaire,
00:05:24 mais sur le fond des choses, la guerre toujours trouverait une nouvelle forme, un nouveau visage.
00:05:29 Mais allons-y, distinguons les deux, parce qu'on s'entend en Israël,
00:05:32 les termes utilisés pour parler de cette offensive terroriste,
00:05:36 qui est, selon les plusieurs parties de gauche, on prend la peine de le dire,
00:05:39 une attaque des forces armées palestiniennes.
00:05:41 On y reviendra, c'est quand même une des expressions les plus odieuses des derniers jours.
00:05:44 Mais quoi qu'il en soit, plusieurs disent que c'est le traumatisme, la frappe la plus forte, la plus violente,
00:05:50 soit depuis la guerre du Kippour, soit même depuis l'indépendance, depuis 1948,
00:05:55 depuis l'indépendance d'Israël.
00:05:57 Et une autre formule a été beaucoup utilisée ces jours-ci, je la crois exacte,
00:06:01 c'est le massacre le plus important de juifs depuis la Deuxième Guerre mondiale.
00:06:06 On est dans une logique exterminationniste.
00:06:08 Quoi qu'il en soit, on y reviendra.
00:06:10 Le fait premier, la part de nouveauté,
00:06:12 c'est qu'on avait l'impression qu'Israël était un État à ce point protégé,
00:06:16 à ce point sécurisé, avec des renseignements d'une efficacité redoutable,
00:06:20 qui se donnait le droit d'agir lorsque c'était nécessaire pour sauver le pays,
00:06:23 avec une armée, un système de défense tel que le pays se présentait à plusieurs communes forteresses.
00:06:30 Mais qu'est-ce qu'on voit ici?
00:06:31 On a vu que le Hamas, en ces matières, c'est le génie maléfique du terrorisme.
00:06:36 C'est qu'il parvient toujours parce qu'il ne reconnaît pas de frontière éthique à son action,
00:06:41 parce qu'il ne reconnaît rien qui ressemble de près ou de loin aux lois de la guerre.
00:06:45 Parce que dans sa logique, tuer un civil palestinien,
00:06:48 tuer un enfant, excusez-moi, un Israélien, dis-je,
00:06:51 tuer une femme Israélienne, tuer une grand-mère Israélienne,
00:06:55 tuer un soldat Israélien, c'est la même chose.
00:06:58 Et c'est même mieux de tuer un civil, pourquoi?
00:07:02 Parce que ça renforce le sentiment d'effroi.
00:07:05 Et on l'a vu depuis quelques jours, on le décrit.
00:07:07 Pénétration dans des maisons, on viole, on tire des gens chez eux.
00:07:11 On est presque dans la logique d'Enzad Grouppen au moment de la Deuxième Guerre mondiale.
00:07:14 C'est Commando-SS qui avait pour fonction de pratiquer la Shoah par balles.
00:07:17 Et/ou de Razia, parce qu'il y a aussi des...
00:07:19 lorsqu'on kidnappe des gens, lorsqu'on prend des otages,
00:07:21 on est aussi devant une logique de Razia.
00:07:23 Quoi qu'il en soit, le système de défense israélien était préparé
00:07:27 pour un certain type d'offensive, un certain type de conflit,
00:07:30 et là, il a été... c'est le génie maléfique, je le redis, du terrorisme
00:07:33 que d'inventer toujours la forme inattendue.
00:07:36 C'est l'histoire de la stratégie, on invente la stratégie à laquelle personne n'avait pensé
00:07:39 pour être capable de faire tomber un pays ou le terroriser.
00:07:43 Par ailleurs, il y a une chose qui est importante à dire là-dedans,
00:07:45 Israël, après la guerre...
00:07:46 parce qu'il ne faut jamais l'oublier, avant la Deuxième Guerre mondiale,
00:07:49 Israël, c'est pensé, c'était la volonté pour les Juifs de se constituer en État national.
00:07:53 Après la Deuxième Guerre, c'est devenu aussi, au moment de le créer,
00:07:56 le foyer protecteur pour les Juifs,
00:07:57 c'est-à-dire que s'il se pourrait que partout dans le monde, on soit en danger,
00:08:00 mais il y a un endroit où on ne sera jamais en danger, c'est en Israël.
00:08:03 Le message d'Hamas, si vous n'êtes pas en...
00:08:05 vous n'êtes en sécurité nulle part,
00:08:08 même dans cet État qui était votre foyer protecteur,
00:08:10 vous pouvez recevoir une balle au front, simplement parce que vous êtes Juif.
00:08:13 Uniforme, pas uniforme, on s'en fout, on peut vous descendre.
00:08:17 Ensuite, ça c'est la part de nouveauté.
00:08:19 Ce que j'appellerais l'éternel retour du même,
00:08:21 c'est qu'Israël n'a jamais réussi, depuis 1948, pour différentes raisons,
00:08:25 à s'installer durablement, à s'installer durablement dans son coin du monde,
00:08:30 même si c'est son territoire historique, son territoire ancestral.
00:08:33 Avec l'Arabie Saoudite récemment,
00:08:35 il y a eu une prom d'intégration politique acceptée,
00:08:38 mais l'Iran et le Hamas interagissent l'un l'autre,
00:08:41 avec l'idée qui est simple,
00:08:42 pour eux, il ne s'agit pas simplement de faire reculer Israël,
00:08:45 il s'agit de détruire Israël,
00:08:46 et on est dans une logique exterminationniste, il faut le redire.
00:08:50 Quand on tue des gens Juifs parce qu'ils sont Juifs, on vous tue,
00:08:53 c'est la logique exterminationniste.
00:08:55 Et quand on veut priver le peuple Juif d'État,
00:08:57 on veut détruire cet État,
00:08:58 je vais vous nommer un autre pays dans le monde
00:09:00 où on veut détruire l'expression politique de ce peuple.
00:09:03 Alors il y a une logique là-dedans exterminationniste,
00:09:05 ou génocidaire, qui s'est manifestée.
00:09:07 - Peut-être en France, je ferme la parentale.
00:09:09 Cette guerre, on le sait, trouve un écho partout dans le monde,
00:09:14 des manifestations pro-Hamas, Londres, New York, Barcelone par exemple,
00:09:18 mais on comprend qu'il s'agit d'un écho contrasté,
00:09:21 chaque camp ayant ses partisans,
00:09:22 ce soir par exemple, il y a des manifestations pro-israéliennes
00:09:26 à Lyon, à Marseille, à Montpellier, à Rouen, à Lille,
00:09:30 que comprendre de cela ?
00:09:32 - Alors le monde occidental en général est solidaire d'Israël,
00:09:35 ce qui ne veut pas dire, là, tous ceux qui poseront la question,
00:09:37 oui, mais est-ce qu'on peut critiquer Israël, néanmoins ?
00:09:38 Bien sûr que oui, mais critiquer Israël ne veut pas dire souhaiter son abolition.
00:09:42 Certains considèrent qu'Israël mène la mauvaise politique depuis longtemps,
00:09:45 d'autres pensent le contraire, mais la question n'est pas là.
00:09:47 Il y a une forme de solidarité des démocraties,
00:09:49 et au-delà de la démocratie, plusieurs voient en Israël
00:09:51 une forme de... un des foyers spirituels de notre civilisation.
00:09:54 - Et pendant que vous parlez, on voit ici les images en direct
00:09:59 apparaître de la manifestation de soutien en Israël.
00:10:02 Nicolas Sarkozy est présent.
00:10:04 - Alors on se rassure, cela dit, en regardant ça,
00:10:06 parce que si on regarde partout à travers le monde,
00:10:07 j'en arrive aux autres éléments,
00:10:09 il y a des manifestations de soutien au Hamas un peu partout.
00:10:12 Il y en a à Montréal, à New York, à Londres, on peut les trouver.
00:10:15 Et qu'est-ce qui est fascinant, c'est qu'on nous dira
00:10:17 oui, mais c'est une manifestation de soutien au peuple palestinien.
00:10:20 Non, non, non, non, non, non.
00:10:21 Si vous intervenez à ce moment-là, après l'offensive,
00:10:24 ce n'est pas une manifestation de soutien au peuple palestinien,
00:10:26 c'est une manifestation de soutien au Hamas et ses méthodes.
00:10:30 Alors qu'est-ce qu'on voit ?
00:10:31 C'est que c'est un effet, évidemment, on pourrait dire,
00:10:33 de la présence diasporique partout en Occident,
00:10:36 soit du monde arabe qui s'est épargné de l'immigration.
00:10:38 Et qu'est-ce qu'on voit ?
00:10:39 C'est que pour plusieurs, ils ont pris leur parti dans cette bataille,
00:10:43 dans cette guerre, et leur parti, ce n'est pas Israël.
00:10:45 Donc une complicité.
00:10:46 Pour moi, je vous le dirais, ceux qui aujourd'hui,
00:10:49 ou depuis quelques jours, manifestent pour les Palestiniens,
00:10:52 dans les circonstances, ce monde complice du Hamas.
00:10:54 Or, on le voit un peu partout.
00:10:56 Je le dis, c'est un effet d'immigration massive.
00:10:57 Et la question qu'on peut se poser, suite à Georges Ben Soussan,
00:11:00 que je recevais samedi soir ici,
00:11:02 imaginons que l'évolution démographique de l'Europe
00:11:04 se poursuive au fil des prochaines décennies,
00:11:06 et que la part de l'islam croise dans les pays européens.
00:11:10 Un pays n'amène jamais une politique indépendante de sa population.
00:11:13 Est-ce que les pays européens pourront toujours avoir
00:11:15 une politique dite pro-israélienne,
00:11:17 le jour où une partie très importante de leur population
00:11:20 dira non et on est prêt à descendre dans la rue
00:11:22 pour s'opposer à cette politique ?
00:11:25 Et j'ajoute une chose, on importe aussi des conflits chez soi.
00:11:27 La situation des Français juifs ici est absolument renversante.
00:11:30 Les Français juifs sont menacés aujourd'hui en leur pays à nouveau.
00:11:33 Ça ne date pas d'hier, mais ils sont à nouveau chez eux.
00:11:36 Et personne ne s'imagine que d'ici quelques années,
00:11:38 ça va s'améliorer.
00:11:39 Ils vivent désormais assiégés en leur propre pays.
00:11:42 Un mot sur la gauche qui est plus divisée que jamais
00:11:45 autour de ce conflit.
00:11:46 Mathieu Bocoté, une partie d'entre elles notamment,
00:11:49 voit dans l'agression du Hamas un acte d'auto-défense.
00:11:54 Comment peut-on, peut-elle, arriver là ?
00:11:57 Dans son esprit, Israël est un État fondamentalement illégitime.
00:12:00 Dès qu'il agit, c'est un État néocolonial
00:12:03 qui persécuterait une population antérieure.
00:12:05 Donc, il faut comprendre, dans son état d'esprit,
00:12:06 dès qu'on tire sur un Israélien, c'est de l'auto-défense.
00:12:09 Il faut comprendre qu'une partie du discours palestinien
00:12:12 est parvenue depuis plusieurs années à nazifier les Israéliens.
00:12:17 Le discours, c'est Israël fait aux Palestiniens
00:12:19 ce que les Allemands ont fait aux Juifs.
00:12:22 Alors, il y a même le mythe, on dit,
00:12:24 on pourrait dire le thème de la Nabca,
00:12:25 qui serait l'équivalent de la Shoah pour les Palestiniens.
00:12:28 Donc, c'est la nazification des Israéliens.
00:12:31 Dès lors que vous nazifiez les Israéliens, l'État d'Israël,
00:12:34 vous dites finalement que tous les moyens sont bons
00:12:37 pour faire tomber cet État d'apartheid,
00:12:38 raciste, illégitime, et ainsi de suite.
00:12:40 Une dernière phrase toute simple, je le disais,
00:12:42 on a beaucoup parlé ces derniers jours
00:12:44 des forces armées israéliennes.
00:12:45 Quand on parle ainsi, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:12:47 Ça veut dire qu'on reconnaît que ceux qui ont attaqué Israël,
00:12:50 des enfants, des femmes, des vieillards...
00:12:51 - Les Palestiniens.
00:12:52 - Excusez-moi, je me bascule tout le temps.
00:12:54 Les Palestiniens qui ont attaqué Israël,
00:12:56 donc des forces armées palestiniennes, dis-je,
00:12:58 qui ont attaqué Israël et qui ont tué des enfants, des femmes,
00:13:00 qui prennent des otages, et tout ça,
00:13:02 on les présente comme les représentants légitimes
00:13:04 du peuple palestinien,
00:13:05 comme si le Hamas était le seul représentant légitime
00:13:08 des Palestiniens.
00:13:09 J'espère que ce n'est pas le cas.
00:13:10 Je redoute que ce ne le soit.
00:13:12 - Merci, Mathieu Bocote.
00:13:14 Marc, maintenant, je me tourne vers vous.
00:13:16 Peut-être une réaction par rapport à l'éditeur
00:13:17 de Mathieu Bocote, mais aussi peut-être
00:13:18 une réaction par rapport à cela.
00:13:20 On a vu certains pays qui suspendent l'aide aux Palestiniens.
00:13:24 Exemple, l'Union européenne, l'Autriche, Pays-Bas,
00:13:26 Allemagne, voilà.
00:13:27 Et l'Espagne, on vient de la prendre,
00:13:29 s'est dite en désaccord avec la suspension
00:13:32 de l'aide européenne en faveur des Palestiniens.
00:13:35 Je dois comprendre.
00:13:35 - Ça montre bien que l'on est dans un côté
00:13:40 d'engagement idéologique, mais ne pas oublier
00:13:42 ce que Mathieu a développé, à savoir qu'il faut distinguer
00:13:46 ceux qui estiment que les Palestiniens peuvent avoir
00:13:50 aussi une terre et le fait que ce soit le Hamas.
00:13:52 Le Hamas, c'est quoi ?
00:13:53 - Ce sont les frères musulmans.
00:13:55 Les frères musulmans, c'est plus du tout de dire
00:13:59 il y a une nécessité pour qu'un peuple existe.
00:14:04 C'est nous avons une volonté culturelle d'imposer
00:14:09 et d'éradiquer ceux qui sont contre notre position culturelle.
00:14:15 Et c'est ça qui était invraisemblable
00:14:17 et qu'il ne faut pas oublier.
00:14:19 On ne peut pas être dans un camp ou dans un autre camp.
00:14:21 Là, il ne s'agit pas de deux peuples.
00:14:24 Il s'agit d'une organisation terroriste qui est effectivement
00:14:27 en dehors de tout principe patriotique et qui a simplement
00:14:31 le désir d'affirmer une idéologie religieuse.
00:14:36 - Charlotte Bernélas, vous allez nous parler du Hamas.
00:14:38 Dans un instant, on a vraiment envie de comprendre
00:14:40 effectivement les liens du Hamas.
00:14:42 Juste une réaction par rapport à l'édito de Mathieu Bocoté.
00:14:44 Est-ce que vous comprenez l'état de sidération
00:14:47 dans lequel est le monde entier ce soir ?
00:14:50 - L'état de sidération, et bien surtout du fait
00:14:51 que personne, et surtout pas les renseignements
00:14:53 ni israéliens ni américains, n'ont vu venir cette attaque du Hamas.
00:14:58 Parce que tout le monde regarde toujours vers le nord d'Israël
00:15:00 avec le Hezbollah, car en effet, une force de frappe
00:15:02 infiniment supérieure au Hamas.
00:15:04 Et personne ne voit venir une attaque qui vient sur terre,
00:15:07 sur mer et par les cieux.
00:15:10 C'est ça le plus sidérant, on va dire, dans une attaque
00:15:13 qui participe quand même d'un conflit qu'on connaît
00:15:14 malheureusement depuis des décennies.
00:15:17 - Alors justement, en attendant Eric Zeman,
00:15:18 qui va nous rejoindre d'un instant à l'autre,
00:15:20 Dimitri, pour rebondir sur ce que disait Charlotte Dornelas
00:15:24 sur comment on en est arrivé là par rapport à Israël.
00:15:26 Donc je le disais, l'armée israélienne a entamé
00:15:29 à midi un siège complet de la bande de Gaza.
00:15:32 Pas de gaz, d'électricité, pas d'eau.
00:15:34 Tzal dit aussi avoir repris toutes les villes, les villages,
00:15:38 un temps occupé par le Hamas, mais elle a été totalement prise
00:15:40 à revers ce week-end.
00:15:42 C'est là où tout le monde a été surpris.
00:15:43 Que s'est-il passé Dimitri ?
00:15:44 Comment Tzal a pu, le Mossad israël a pu à ce point
00:15:49 ne rien voir venir ?
00:15:50 - Oui, c'est pas que l'armée israélienne,
00:15:51 c'est tout l'appareil sécuritaire.
00:15:53 Alors semble-t-il, il y a un service qui avait alerté,
00:15:56 c'est l'AMAN.
00:15:57 Donc l'AMAN, c'est le Renseignement Militaire.
00:15:59 Vous avez trois grands services,
00:16:00 le Mossad, c'est Renseignement Extérieur, DGSE.
00:16:02 Vous avez le Shin Bet, c'est Renseignement Intérieur,
00:16:04 l'équivalent de notre DGSI, et l'AMAN,
00:16:06 qui est l'équivalent de notre Direction
00:16:08 du Renseignement Militaire.
00:16:09 Mais visiblement, ces alertes n'ont pas été entendues.
00:16:13 Et comme l'a dit Charlotte, même Washington n'a rien vu.
00:16:16 Et ça, ça va être une question au cœur de l'enquête
00:16:19 qui va inévitablement être ouverte
00:16:20 pour comprendre ce qui s'est passé.
00:16:22 Et une opération aussi ambitieuse,
00:16:24 ce sont quand même 1 000 combattants
00:16:27 qui sont entrés sur un territoire israélien,
00:16:29 des véhicules, vous avez vu ces colonnes de motos,
00:16:31 ces colonnes de 4x4, 4 à 5 000 roquettes tirées, voilà.
00:16:36 Et une opération de très basse technologie.
00:16:38 Et finalement, c'est peut-être ça le succès,
00:16:40 de la réussite de cette opération.
00:16:42 Alors, la première victoire du Hamas,
00:16:44 son premier succès, c'est d'avoir en fait installé
00:16:46 dans l'état d'esprit des militaires israéliens
00:16:48 qui surveillaient la bande de Gaza,
00:16:50 que Gaza ne bougerait pas ce week-end,
00:16:53 qui était quand même assez particulier pour les Juifs.
00:16:55 C'était ce qu'on appelle la fête de la Torah,
00:16:57 qui vient conclure une semaine de fêtes religieuses,
00:16:59 la fête de Soukhot.
00:17:01 Alors, c'est un des temps forts du calendrier hébraïque.
00:17:03 C'est un moment de recueillement, c'est un moment de prière,
00:17:06 c'est un moment de joie, etc.
00:17:08 Et pendant tout le mois de septembre,
00:17:09 avant cette fête de Soukhot,
00:17:10 qui est une des grandes fêtes hébraïques,
00:17:14 il y avait eu de l'agitation à l'appel du Hamas
00:17:17 tout au long de la frontière,
00:17:18 en fait, vous savez, ce fameux mur de béton et de fer
00:17:21 qui était réputé indestructible,
00:17:25 bâti par les Israéliens pour complètement isoler Gaza
00:17:28 du reste du monde.
00:17:29 Il y avait eu des échauffourées qui avaient été menées
00:17:32 notamment par de très jeunes Palestiniens,
00:17:34 Gazaouis, qui brûlaient des pneus,
00:17:37 qui faisaient exploser comme ça des bombes artisanales
00:17:39 le long de ce mur.
00:17:40 Rien de très menaçant en apparence.
00:17:43 Mais vous voyez, aujourd'hui, rétrospectivement,
00:17:44 Tsaïl se dit "mais si ça se trouve,
00:17:46 toute cette fumée, cette agitation
00:17:48 visait en fait à dissimuler des opérations de sabotage du mur".
00:17:52 Parce qu'on reste quand même espanté
00:17:54 qu'aussi facilement ce mur à plus d'un milliard de dollars
00:17:57 ait été aussi facilement percé en 29 endroits,
00:18:00 quand même, 29 endroits.
00:18:01 Voilà.
00:18:02 Donc Tsaïl était assez tranquille ces derniers jours,
00:18:05 d'autant plus qu'en fait, avec Gaza,
00:18:08 que jeudi 28 septembre, donc là c'est 10 jours en arrière,
00:18:11 juste avant le début de la semaine de Soukott,
00:18:14 pour faire retomber un petit peu cette pression
00:18:16 qu'on sentait à Gaza à basse ébullition, si je puis dire,
00:18:20 Israël avait ouvert le temps d'une journée,
00:18:22 le jeudi 28 septembre, le poste frontière d'Erez.
00:18:25 Alors c'est quoi le poste frontière d'Erez ?
00:18:26 C'est en fait le seul point de passage.
00:18:28 On voit ici sur la carte.
00:18:29 Exactement.
00:18:29 C'est au nord de la bande de Gaza.
00:18:31 C'est le seul point de passage pour entrer,
00:18:33 sortir de la bande de Gaza,
00:18:34 ce qui avait permis à 15 000 ouvriers gazaouis
00:18:37 d'aller travailler en territoire israélien
00:18:40 et de ramener un petit peu de sous.
00:18:41 Et généralement, cette ouverture de frontière,
00:18:43 cette capacité à aller travailler de l'autre côté de la frontière,
00:18:46 ça suffit à faire retomber la pression.
00:18:47 C'est la stratégie de la paix économique
00:18:49 qu'Israël a mis en place depuis maintenant,
00:18:51 en quand même presque une dizaine d'années.
00:18:53 Voilà.
00:18:53 Et ça a semblé fonctionner.
00:18:55 Tout de suite, les manifestations le long du mur ont cessé.
00:18:57 Tsaïl s'est dit, on va peut-être pouvoir se concentrer
00:19:00 là où ça chauffe vraiment,
00:19:01 c'est-à-dire en fait en Cisjordanie,
00:19:03 où on redoutait des frictions toute la semaine
00:19:05 entre les Palestiniens et les Israéliens.
00:19:07 Et effectivement, les trois quarts,
00:19:09 les trois quarts des forces de l'armée israélienne
00:19:12 se trouvaient en Cisjordanie,
00:19:14 vendredi soir, donc à la veille de l'attaque menée par le Hamas.
00:19:18 Alors le Hamas à Gaza aurait donc endormi
00:19:21 la vigilance de l'armée israélienne ?
00:19:24 Tout à fait.
00:19:24 Et aidé en cela par le fait que depuis deux ans,
00:19:27 la majorité des attaques qui sont menées
00:19:31 par les Palestiniens, elles ont lieu en Cisjordanie,
00:19:33 avec le surgissement en plus de nouveaux groupes terroristes
00:19:36 qui ont pris la lumière.
00:19:37 Vous avez par exemple les Brigades de Génine,
00:19:39 on en avait parlé ici sur le plateau de Facein l'Info,
00:19:41 la Tanière des lions du côté de Naplouse.
00:19:44 Et l'autre groupe dont on parlait beaucoup,
00:19:45 c'était pas le Hamas, c'était le djihad islamique.
00:19:47 Je me souviens avoir fait un édito là-dessus,
00:19:48 justement sur les opérations commando
00:19:50 que Tsaïl menait dans les camps de réfugiés palestiniens
00:19:53 pour cibler justement des combattants du djihad islamique.
00:19:57 Et donc la menace,
00:20:00 il y avait cette menace-là cisjordanienne si je puis dire,
00:20:02 et en plus de ça, Charlotte l'a dit,
00:20:03 la menace principale elle est où ?
00:20:04 Elle est au nord, c'est le Hezbollah.
00:20:06 Le Hezbollah qui quand même vient de s'entraîner
00:20:09 pendant dix ans sur les terrains syriens
00:20:11 et qui est une proto-armée.
00:20:12 Il faut bien voir ce que c'est aujourd'hui le Hezbollah,
00:20:14 c'est 150 000 missiles et roquettes
00:20:16 et c'est sans doute le groupe non étatique
00:20:19 le plus puissant du monde.
00:20:21 Donc évidemment, la tension d'Israël,
00:20:22 elle tournait ailleurs.
00:20:23 À ce moment-là, Vergaza et le drame de samedi
00:20:28 en fait résident en partie dans cette présomption
00:20:30 que le Hamas n'est plus une menace sérieuse.
00:20:33 En fait, c'est ça le sujet.
00:20:34 Que peut-être le Hamas avait renoncé à son grand projet
00:20:37 qui est non pas de résister, de libérer la Palestine,
00:20:40 non, non, c'est de détruire Israël
00:20:41 et de détruire le peuple juif.
00:20:43 Il faut être bien clair.
00:20:44 En 93, après les accords d'Oslo,
00:20:45 ne jamais oublier que le Hamas pose des bombes
00:20:48 dans les bus en territoire israélien
00:20:50 pour torpiller le processus de paix.
00:20:52 Donc la paix, ils n'en veulent pas.
00:20:53 Ils veulent détruire Israël
00:20:54 pour que les choses soient bien claires.
00:20:56 Voilà.
00:20:57 Et donc...
00:20:58 Dès leur création, c'était déjà très clair.
00:20:59 Oui.
00:21:00 Mais évidemment, avec le temps, si vous voulez,
00:21:02 c'est installé peut-être dans l'esprit des dirigeants israéliens
00:21:04 que le Hamas s'accommodait finalement
00:21:05 de son rôle de gestionnaire de la bande de Gaza
00:21:08 et peut-être demain de la Cisjordanie.
00:21:10 Voilà.
00:21:11 Donc, alors ça, c'est sans doute peut-être vrai
00:21:12 pour les dirigeants politiques du Hamas
00:21:14 qui d'ailleurs ne sont pas en territoire,
00:21:18 dans la bande de Gaza, ils sont ailleurs.
00:21:19 La plupart, ils sont au Liban, ils sont en Syrie, etc.
00:21:22 Peut-être même en Turquie.
00:21:23 Mais en revanche, la branche militaire,
00:21:26 elle, visiblement, elle n'avait pas l'intention
00:21:28 de renoncer à en découdre.
00:21:31 Voilà.
00:21:31 Et c'est d'autant plus coupable, je pense,
00:21:33 qu'en fait le Hamas, en réalité,
00:21:35 son plan, celui qu'on a vu s'exécuter sous nos yeux samedi,
00:21:39 ça fait plus de trois ans qu'il s'entraîne,
00:21:42 qu'il le répète de manière assez ouverte.
00:21:44 Et ça, c'est la découverte stupéfiante
00:21:45 que j'ai faite ce week-end.
00:21:46 Alors là, c'est assez stupéfiant.
00:21:47 Certains parlent de quelques semaines, quelques mois.
00:21:50 Et là, vous dites trois ans, cet été.
00:21:52 Comment cela ?
00:21:53 Oui, parce qu'en fait, depuis 2018,
00:21:55 au moins, vous savez, les organisations armées palestiniennes,
00:21:58 il y en a eu plusieurs, vous en avez une dizaine,
00:22:00 rien que dans la bande de Gaza.
00:22:02 Et elles sont concurrentes.
00:22:03 Parfois, elles s'affrontent entre elles.
00:22:04 Mais depuis 2018, elles ont créé ce qu'on appelle
00:22:07 la salle des opérations conjointes.
00:22:09 Alors, ce n'est pas un endroit, ce n'est pas un lieu,
00:22:10 ce n'est pas une salle.
00:22:11 Non, c'est une unification de ces différentes nuances
00:22:14 de la résistance palestinienne.
00:22:18 Mais alors, j'ai posté sur Twitter,
00:22:19 si vous voulez aller voir,
00:22:20 un document qui émane du Meir Hamid Center.
00:22:23 Meir Hamid, c'est l'un des créateurs du Mossad.
00:22:25 Et donc, des gens ont créé un centre de réflexion
00:22:27 sur la sécurité en Israël, qui lui ont donné son nom.
00:22:30 Et ce Meir Hamid Center
00:22:33 suivait très précisément l'activité des groupes palestiniens.
00:22:36 Et donc, au mois de juin,
00:22:38 ils ont publié une note à partir de l'interview
00:22:40 qu'avait accordée un chef militaire du Hamas à al-Jazira.
00:22:44 Et qu'est-ce que nous explique cet homme ?
00:22:46 Mais c'est complètement dingue que, depuis trois ans,
00:22:49 il mène des exercices conjoints.
00:22:51 Toutes ces organisations terroristes s'entraînent ensemble.
00:22:53 Opération "Firm Support".
00:22:55 Et on voit ici les images.
00:22:56 Voilà. Et qu'est-ce qu'on les voit ?
00:22:57 Qu'est-ce qu'elles sont en train de s'entraîner à faire ?
00:22:59 Je vous le donne en mille.
00:23:00 Tout est écrit dans le document dont j'ai posté le lien.
00:23:02 Tirs de roquettes, bien sûr.
00:23:03 Percement du mur de Gaza.
00:23:05 Simulation d'attaque de colonies israéliennes
00:23:07 et d'enlèvement de soldats israéliens,
00:23:10 soit le scénario de l'attaque de samedi.
00:23:12 Exactement ce qu'on a vu ce week-end.
00:23:14 C'est-à-dire qu'en fait, les Israéliens
00:23:16 ne pouvaient pas ne pas savoir.
00:23:18 La question est de savoir s'ils ont pris au sérieux
00:23:21 le Hamas et les organisations terroristes
00:23:23 dont on savait qu'elles s'entraînaient à cela.
00:23:25 Ce n'est pas la première fois, en 1973 déjà,
00:23:28 au moment de l'attaque des Palestiniens,
00:23:32 il y avait eu un élément qui était arrivé au service secret
00:23:37 mais qui n'avait pas été pris en considération.
00:23:40 Après, vous avez ce qui s'est passé en 2001 à New York,
00:23:44 le 11 septembre.
00:23:45 Même chose, c'est quand même les États-Unis.
00:23:47 Et ils n'avaient pas réussi à avoir la moindre information.
00:23:50 Alors là, certains disent que par ailleurs,
00:23:53 les Américains qui sont en travail
00:23:56 avec les services secrets israéliens,
00:23:59 eux s'occupent de ce qui se passe en Ukraine
00:24:03 et que par conséquent, il y a une partie de leurs effectifs
00:24:06 qui ne peuvent pas concourir à travailler
00:24:10 dans cette observation de ce qui se passe
00:24:13 et ce tram sur le terrain en Israël.
00:24:16 Charlotte, on va commencer avec vous
00:24:18 avant de te marquer une pouce dans un instant
00:24:19 pour accueillir Xhemour.
00:24:21 On apprend à l'instant que le Hamas menace de tuer des otages
00:24:26 en réaction au raid israélien,
00:24:29 un communiqué qui vient de tomber.
00:24:31 Le Hamas a fait une démonstration de force sans précédent,
00:24:34 on l'a vu ce week-end dans ce conflit.
00:24:36 D'où vient le Hamas ?
00:24:37 Que représente-t-il ?
00:24:39 C'est vrai qu'on suit avec le Hamas depuis quasiment 48,
00:24:42 alors ça arrive quand même beaucoup plus tard,
00:24:44 mais on suit depuis le début tous les rebondissements
00:24:47 dans ce conflit israélo-palestinien
00:24:48 où franchement on peut y passer des heures
00:24:49 sans comprendre exactement tout le jeu d'alliances,
00:24:52 notamment autour de la cause palestinienne,
00:24:55 ce qu'on a appelé la cause palestinienne au fil des années.
00:24:57 C'est un mouvement qui naît en tant que Hamas,
00:24:59 qui veut dire mouvement de résistance islamique,
00:25:02 ça naît en 87.
00:25:03 Mais avant ça, le Hamas, les personnes qui constituent le Hamas
00:25:06 existent déjà, ce sont les frères musulmans jordaniens,
00:25:10 en gros, qui viennent s'installer dans la partie palestinienne.
00:25:14 Tous les fondateurs sont à l'époque formés en Égypte,
00:25:17 ces années-là, et leur but,
00:25:21 c'est de créer un pôle de ré-islamisation de la Palestine
00:25:24 pour contrevenir aux échecs,
00:25:26 ce qu'ils appellent les échecs contre Israël,
00:25:28 des pays arabes socialistes.
00:25:31 Vous savez qu'en 67, ils constatent que tous les pays arabes
00:25:34 qui sont affiliés et armés par ailleurs par l'URSS
00:25:39 ont échoué en face d'Israël,
00:25:41 et donc ils disent "on va ré-islamiser la société",
00:25:43 donc nous réapproprier religieusement la société
00:25:45 pour combattre Israël.
00:25:47 Et à l'époque, on est dans les années 70,
00:25:50 Israël préfère l'installation de ses frères musulmans jordaniens
00:25:54 formés en Égypte, parce que, elle, son ennemi mortel,
00:25:57 c'est l'Organisation de Libération de la Palestine.
00:25:59 Pourquoi ? Parce qu'à l'époque, leur discours, c'est ré-islamisé,
00:26:01 donc ça a l'air d'être à la fois caritatif et religieux.
00:26:05 Donc déjà, l'implantation, elle se fait contre
00:26:07 l'Organisation de Libération de la Palestine, on va dire,
00:26:10 en comparaison, ça a l'air moins dangereux.
00:26:12 Dans les années 80, vous avez la révolution iranienne
00:26:15 et la concurrence du djihad islamique,
00:26:17 dont nous parlait Dimitri, sur place,
00:26:19 et là, ça pousse le cher Yassin, qui va créer le Hamas,
00:26:24 lui, ça le tourne à réinvestir la cause palestinienne,
00:26:27 puisqu'initialement, c'était vraiment la ré-islamisation
00:26:29 de la population, il investit complètement cette cause-là
00:26:33 pour, on va dire, concurrencer le djihad islamique,
00:26:35 qui commence à prendre beaucoup de place.
00:26:37 Là, certains de ces militants sont bannis par Israël
00:26:40 et envoyés au Liban, où ils sont formés à l'action terroriste.
00:26:44 Donc c'est là qu'il y a vraiment le changement, on va dire,
00:26:46 de nature dans le mode d'action, pas dans l'imagination.
00:26:51 En effet, derrière, on a les premières opérations terroristes
00:26:54 après les accords d'Oslo, qui commencent à imaginer
00:26:57 le partage, notamment, de la Palestine,
00:26:59 et à partir de ce moment-là, on a un Hamas qui a un discours,
00:27:01 clairement, de refus absolu de la légitimité,
00:27:05 même d'Israël, et non pas la création de deux États.
00:27:08 Alors, on va continuer dans un instant.
00:27:10 On va accueillir Éric Zemmour, qui arrive,
00:27:14 pour qu'on puisse voir avec lui,
00:27:16 alors que la France est la troisième communauté juive au monde,
00:27:18 quelles sont les conséquences chez nous, ici ?
00:27:21 Pourquoi est-ce que le président du Parti Reconquête
00:27:24 déclare que le combat d'Israël est celui de notre civilisation ?
00:27:27 Des questions qu'on va lui poser.
00:27:29 On continuera avec vous, on accueille Éric Zemmour,
00:27:30 on vous marque une pause, le temps de le faire entrer.
00:27:32 À tout de suite.
00:27:37 Retour sur le plateau de Face à l'Info,
00:27:38 Éric Zemmour nous a rejoints, merci beaucoup,
00:27:40 président du Parti Reconquête, pour pouvoir réagir à cette sidération
00:27:44 qui a lieu, non seulement en Israël, dans le monde entier,
00:27:47 et les conséquences qu'il pourrait y avoir en France,
00:27:50 selon vous, on en parle dans un instant.
00:27:52 On continue avec Charlotte Dornelas,
00:27:54 on est en train de se demander, Éric Zemmour,
00:27:56 qu'est-ce que le Hamas, concrètement ?
00:27:59 Comment comprendre, Charlotte Dornelas, cette offensive ?
00:28:02 Quel est son déclencheur qui permet,
00:28:04 qui finance une telle opération, finalement ?
00:28:07 La première chose qu'il faut comprendre, c'est que le Hamas,
00:28:09 je vous racontais ce qui s'était passé dans les années,
00:28:11 l'évolution, on va dire, et le choix absolu
00:28:14 de la lutte armée contre l'existence même d'Israël.
00:28:18 En 2005, les deux leaders du Hamas sont tués dans la bande de Gaza.
00:28:22 Et le mouvement survit, pourquoi ?
00:28:24 Parce que sa supériorité assumée, qu'il vend auprès des Palestiniens,
00:28:28 c'est de dire "nous avons obtenu d'Ariel Sharon
00:28:30 qu'il démantèle certaines colonies",
00:28:32 ce qui était la première fois en 28 ans,
00:28:34 avec la lutte armée lors de la deuxième intifada.
00:28:37 À ce moment-là, ils réussissent à persuader certains Palestiniens
00:28:40 que la lutte armée est plus efficace que le dialogue.
00:28:42 C'est assez classique, ça arrive extrêmement souvent,
00:28:45 c'est ce qui arrive.
00:28:45 Et en 2007, le Hamas fait un genre de putsch
00:28:48 contre le Fatah d'Arafat.
00:28:50 Ils font un putsch, et c'est une guerre fratricide entre les deux,
00:28:53 dans la bande de Gaza.
00:28:54 À partir de ce moment-là, le Hamas se pose en maître absolu
00:28:58 de la cause palestinienne.
00:28:59 Et qu'est-ce qui se passe ?
00:28:59 - De la cause palestinienne ?
00:29:01 - Oui, de la cause de la lutte armée contre Israël, plus exactement.
00:29:04 Mais eux, évidemment, ils parlent de cause palestinienne.
00:29:07 Et pourquoi je vous dis ça ?
00:29:08 Parce que qu'est-ce qui s'est passé là ?
00:29:09 Qu'est-ce qui les inquiète le plus récemment ?
00:29:12 Et qu'est-ce qui mobilise, on va dire, cette opération ?
00:29:16 C'est évidemment le processus de normalisation.
00:29:18 Alors, beaucoup de gens ont dit
00:29:19 "le rapprochement entre Israël et l'Arabie saoudite",
00:29:21 mais c'est toute l'histoire qui précède.
00:29:23 Ce sont tous les États arabes qui ont normalisé leurs relations.
00:29:27 - Depuis 2020 ?
00:29:28 - Oui, mais on parlait tout à l'heure de la guerre de Kippour,
00:29:30 il y a 50 ans, la guerre de Kippour,
00:29:32 c'est pas quelques Palestiniens,
00:29:33 c'est l'Égypte et la Syrie, quand même,
00:29:34 qui rentrent en guerre contre Israël.
00:29:36 Aujourd'hui, ça n'est que le Hamas, entre guillemets.
00:29:39 Donc là, aujourd'hui, le processus de normalisation,
00:29:41 vous regardez l'Égypte a normalisé ses relations,
00:29:43 bon, la Syrie est exsangue après 10 ans de guerre,
00:29:45 donc la question ne se pose même plus.
00:29:46 La Jordanie, évidemment, a normalisé il y a extrêmement longtemps.
00:29:49 On a vu le Maroc ces dernières années.
00:29:51 Les Émirats arabes unis normalisaient également
00:29:54 leurs relations avec Israël.
00:29:55 Et là, en ce moment, la discussion est que l'Arabie saoudite.
00:29:58 Et qu'est-ce que l'Arabie saoudite a de plus
00:29:59 par rapport aux autres États arabes ?
00:30:01 Eh bien, elle a que c'est le leader incontesté
00:30:04 du mouvement sunnite dans le monde,
00:30:06 de la religion sunnite dans le monde,
00:30:08 que c'est les plus riches aussi,
00:30:10 et qu'ils sont détenteurs des lieux saints de l'Islam,
00:30:12 de l'Amec et de Médine.
00:30:13 Donc, imaginez la crédibilité du Hamas
00:30:16 si l'Arabie saoudite reconnaît la légitimité d'Israël.
00:30:19 Qu'est-ce qui reste au Hamas devant les populations arabes ?
00:30:22 Parce que si les États arabes ont renoncé à la cause palestinienne,
00:30:25 la rue arabe, elle, est encore très sensible.
00:30:28 Donc, ils obligent l'Arabie saoudite
00:30:30 à observer extrêmement attentivement,
00:30:32 et c'est d'ailleurs exactement ce qu'on voit,
00:30:33 la riposte israélienne.
00:30:35 L'Arabie saoudite, ils sont comme des idiots, si je puis me permettre.
00:30:38 C'est qu'ils regardent et ils se disent
00:30:39 "Bon, ben maintenant, on va être obligés de dire Israël"
00:30:41 doucement dans la réaction.
00:30:42 Les otages, évidemment, servent à ça,
00:30:44 là, avec les nouvelles menaces du Hamas.
00:30:47 Et par ailleurs, il y a aussi des villes,
00:30:49 des villes peuplées d'Arabes en Israël.
00:30:52 Est-ce qu'ils vont réagir ou pas ?
00:30:53 Et évidemment, la Cisjordanie.
00:30:55 Vous voyez que c'est ça qui mobilise, on va dire.
00:30:57 Et après, comment est-ce qu'il est financé ?
00:30:58 Il est financé par à peu près tout le monde, le Hamas,
00:31:01 alors par des biais plus ou moins détournés.
00:31:02 D'abord, dans la bande de Gaza,
00:31:03 il y a les biens importés de l'Égypte.
00:31:05 Au moment où al-Sissi arrive en Égypte au pouvoir,
00:31:07 il se bat contre les frères musulmans
00:31:09 qui sont son ennemi mortel.
00:31:10 Là, il y a un énorme blocage.
00:31:11 Depuis, il y a des biens importés
00:31:12 qui rapportent énormément d'argent,
00:31:13 la taxe sur les biens importés.
00:31:15 Tout ça va au Hamas, puisqu'il contrôle tout.
00:31:17 Le Qatar, évidemment, parce que j'ai beaucoup entendu parler
00:31:19 de l'Iran et du Hezbollah,
00:31:21 mais l'Iran et le Hezbollah,
00:31:22 il reste la guerre fratricide entre Sunnites et Chiites.
00:31:27 Le Qatar, en 2018, Israël permet l'importation d'argent par le Qatar.
00:31:33 Et aujourd'hui, vous avez quand même
00:31:35 le représentant international du Hamas,
00:31:37 le porte-parole, Ivia Doha, extrêmement tranquillement,
00:31:39 il donne ses conférences de presse depuis Doha.
00:31:42 Aujourd'hui, il y a, par le biais des associations humanitaires,
00:31:45 ça arrive, par le biais de l'Union européenne aussi,
00:31:47 qui finance l'université là-bas.
00:31:49 Et évidemment, la Turquie également.
00:31:51 La Turquie, on en a vu, on en a parlé avec Dimitri,
00:31:53 qui félicite, en tout cas, qui soutient le Hamas
00:31:56 dans son opération d'attaque, d'agression des Israéliens.
00:32:02 Alors, Jean-Marc, Eric Zemmour, Zachi Essay,
00:32:04 une dernière question pour vous, avant de vous faire réagir.
00:32:07 Eric Zemmour, pour bien planter le décor, si vous permettez.
00:32:10 Dernière question, Charlotte.
00:32:12 Le Hamas représente-t-il les Palestiniens ?
00:32:15 C'est un peu ce qu'on se posait tout à l'heure comme question.
00:32:17 Comme bon nombre de gens qui soutiennent l'opération
00:32:20 semblent le comprendre.
00:32:21 Est-ce qu'ils soutiennent la cause palestinienne ?
00:32:23 La première chose, c'est que c'est très difficile à savoir.
00:32:26 Pourquoi ? Parce qu'à la fois, dans la bande de Gaza,
00:32:27 c'est une dictature absolue.
00:32:29 Les caciques, on va dire, du Hamas sont ultra corrompus.
00:32:33 Et c'est une dictature absolue.
00:32:34 Vous imaginez bien qu'ils ne font pas ni de sondage ni d'élection.
00:32:36 Donc déjà, savoir est-ce qu'ils seraient élus ou pas, c'est difficile.
00:32:39 En Cisjordanie, ce n'est pas beaucoup mieux.
00:32:40 Marmoudabass, il y a tellement peur de les perdre qu'il n'en fait pas non plus.
00:32:43 Ça fait 15 ans qu'il n'y en a pas eu.
00:32:44 Donc, est-ce qu'ils voteraient pour Marmoudabass ?
00:32:46 Je ne sais pas.
00:32:46 Est-ce qu'ils voteraient pour Netanyahou ?
00:32:48 J'ai un énorme doute quand même.
00:32:49 Donc, c'est très difficile de vous dire
00:32:51 est-ce qu'ils sont représentés ou pas.
00:32:52 Ce qui est sûr, c'est qu'il y a évidemment une prime à la radicalité
00:32:55 dans la défense.
00:32:55 C'est-à-dire que là, les images qu'on a vues, c'est quoi ?
00:32:57 Ils sont capables de faire plier, d'humilier, en l'occurrence Israël.
00:33:01 Ça, évidemment que ça a un certain raisonnement
00:33:04 dans la bande de Gaza comme ailleurs.
00:33:05 Et on a vu ces scènes-là ailleurs.
00:33:08 Mais ce qui est sûr, c'est que le choix de la lutte armée
00:33:10 par le Hamas dans la bande de Gaza
00:33:13 aggrave les conditions de vie quotidiennes
00:33:15 aussi des personnes, de la population qui habite dans Gaza.
00:33:18 Donc, vous voyez, c'est...
00:33:19 Mais là, je réponds un peu à leur place.
00:33:20 Je ne sais absolument pas mesurer, on va dire, le degré de soutien ou pas.
00:33:24 Parce qu'il y a eu quelques manifestations
00:33:26 contre les caciques du Hamas il y a quelques années dans la bande de Gaza,
00:33:28 contre la corruption.
00:33:30 Ça avait été réprimé extrêmement violemment par le Hamas.
00:33:34 – Merci beaucoup pour votre regard.
00:33:35 Marc, maintenant, je vais vous faire réagir après Éric Zemmour.
00:33:37 Éric Zemmour, j'ai peut-être une première question pour vous.
00:33:39 Vous n'êtes pas allé manifester.
00:33:41 Nicolas Sarkozy a été manifesté.
00:33:42 – J'étais chez vous, je ne peux pas tout faire.
00:33:44 – D'accord.
00:33:45 – Moi, je vous ai donné la priorité,
00:33:46 mais j'étais de tout cœur avec ceux qui manifestaient.
00:33:50 – On apprécie, vous êtes de tout cœur.
00:33:51 – Mais oui, mais...
00:33:53 – Éric Zemmour, merci d'être notre invité exceptionnel de ce soir sur ce sujet.
00:33:58 Alors que la France, je le disais en titre, est la troisième communauté juive au monde,
00:34:02 quelles conséquences chez nous ici ?
00:34:04 Et pourquoi, vous avez parlé, on l'a vu sur les réseaux sociaux,
00:34:08 que c'est un combat, le combat d'Israël et celui de notre civilisation à nous ?
00:34:15 – Vous faites bien les choses dans cette émission.
00:34:19 D'abord, je suis content de revenir avec vous.
00:34:22 Et vous faites bien les choses dans cette émission
00:34:23 parce que je pourrais prendre la suite de l'explication brillante de Charlotte Dornelas.
00:34:29 Parce qu'en fait, si on remet en perspective un peu ce conflit sur un siècle, un siècle et demi,
00:34:35 parce que c'est comme ça qu'il commence,
00:34:36 on pourrait dire qu'il y a eu plusieurs étapes historiques.
00:34:40 La première étape historique, avant la création d'Israël et après la création d'Israël,
00:34:45 c'est un peu un conflit de nationalités inscrits dans l'imaginaire du 19ème siècle,
00:34:51 vous savez, comme au 19ème siècle, tous les mouvements nationaux, européens, l'Italie,
00:34:58 vous voyez, tous les mouvements nationaux, Serbie, etc.,
00:35:01 se sont révoltés contre leur maître et ont voulu leur nation.
00:35:06 Israël s'inscrit dans cet imaginaire du 19ème siècle,
00:35:08 et d'ailleurs les Palestiniens, à la suite d'Israël, s'inscrivent dans le même imaginaire.
00:35:14 Et puis, il faut bien comprendre que cet imaginaire du 19ème siècle se déroule au 20ème,
00:35:21 et donc, après la Seconde Guerre mondiale, il y a la Guerre froide, il y a les États-Unis,
00:35:24 il y a l'URSS, qui ont chacun leur petit champion, si j'ose dire,
00:35:29 et qui arrêtent les guerres quand elles deviennent trop graves,
00:35:31 en gros, quand elles risquent de tourner à l'affrontement nucléaire.
00:35:34 Et donc, on a vu toutes les guerres entre, dont parlait Charlotte,
00:35:38 entre les Israéliens et les États arabes, l'Égypte, la Syrie, la Jordanie,
00:35:42 arrêtées par les Américains et les Soviétiques quand ça devenait trop grave,
00:35:46 en 1956, en 1967, en 1973.
00:35:50 Donc, si je résume, un imaginaire du 19ème siècle encadré dans la géopolitique du 20ème siècle.
00:35:58 Mais aujourd'hui, ce n'est plus ça du tout.
00:36:00 Aujourd'hui, 50 ans ont passé, Charlotte l'a dit,
00:36:04 il y a des accords entre les États israéliens et certains États arabes,
00:36:08 surtout, le mouvement national palestinien a, en vérité, échoué.
00:36:12 Les Palestiniens sont, ce n'est pas les seuls d'ailleurs, il y a les Kurdes, il y a d'autres,
00:36:17 sont un peuple sans état-nation, ça arrive.
00:36:20 Par ailleurs, le Hamas n'est pas du tout un mouvement palestinien.
00:36:25 Le Hamas est un mouvement islamiste, c'est une branche des frères musulmans.
00:36:30 Vous savez, c'est sa devise, c'est le Coran est notre constitution et le djihad est notre chemin.
00:36:37 On le voit bien d'ailleurs aujourd'hui, c'est un prétexte pour eux, les Palestiniens.
00:36:43 Ils s'en moquent complètement, ce qu'ils veulent, c'est lutter contre Israël,
00:36:48 qui est associé à l'Occident, aux fameux croisés,
00:36:51 vous savez, puisque leur imaginaire, eux, je parlais de l'imaginaire du 19ème siècle,
00:36:55 l'imaginaire arabe, c'est l'imaginaire du Moyen-Âge, avec les croisades, etc.
00:36:59 Et donc, pour eux, les Juifs et les Chrétiens sont tous des croisés.
00:37:04 Et donc, ils vont les chasser comme ils ont chassé au Moyen-Âge le royaume de Jérusalem croisé.
00:37:11 Ça, c'est, vous voyez, la géostratégie. On est dans le monde du Tinkton.
00:37:15 On n'est pas dans le monde du 19ème siècle, du 20ème siècle, etc.
00:37:18 On est dans le monde du conflit de civilisations.
00:37:20 Et c'est pour ça que, quand j'ai vu cette terrible attaque, quand j'ai vu les images,
00:37:26 ça rappelait plus, en vérité, en particulier pour ces jeunes gens qui dansaient,
00:37:31 qui faisaient une fête dans le désert et qui ont été massacrés,
00:37:34 je crois, il y a eu 270 morts. C'était terrifiant.
00:37:37 Avec ces images de jeunes filles violées, jetées sur un camion, etc.
00:37:43 On pense plus au Bataclan, vous voyez, qu'à des guerres classiques.
00:37:48 Parce que c'est le Bataclan, c'est la même opération, c'est le même modèle d'opération,
00:37:52 c'est la même idéologie, c'est le même Alah Akbar.
00:37:56 Vous voyez, on est dans ce registre-là, plutôt que dans le registre des affrontements passés.
00:38:03 En tant que Juif, vous, on va parler tout à l'heure aussi avec votre casquette,
00:38:09 de président du Parti Politico-Conquête, parce que vous avez des propositions.
00:38:13 Comment vous vivez une telle situation ?
00:38:16 On voit autour de nous beaucoup de personnes en larmes, je me permets de le dire,
00:38:20 qu'on voit autour de nous des personnes en larmes qui sont complètement bouleversées ici en France.
00:38:24 Et comment vous avez vécu ?
00:38:26 Il y a bien sûr une émotion absolument irrésistible et qui emporte tout.
00:38:33 Moi en plus, j'ai des gens de ma famille en Israël, donc on a peur pour eux, on leur écrit, etc.
00:38:38 Il y a ça là-bas.
00:38:39 Mais vous me connaissez très bien, moi je suis un Juif de la tradition israélite française,
00:38:46 c'est-à-dire que je parle le moins possible de ma religion.
00:38:49 Vous savez, je m'inscris dans une lignée que je trouve glorieuse,
00:38:52 des grands israélites français, de M. Raymond Haron, de M. Claude Lévi-Strauss.
00:38:56 Qui disait bien qu'il n'y avait ni double nationalité, ni double allégeance.
00:39:00 Mais vous me savez très bien.
00:39:03 En revanche, si je suis sorti un peu de mes habitudes de discrétion à ce sujet,
00:39:11 c'est parce que je crois qu'au-delà de l'émotion personnelle, etc.,
00:39:16 il n'est pas nécessaire d'être Juif en vérité pour se sentir d'abord ému évidemment,
00:39:22 mais aussi solidaire de ce qui arrive aux Israéliens.
00:39:25 Parce que c'est ce que je vous dis, je considère, et là c'est une analyse que je fais,
00:39:30 on n'est plus dans le registre du sentiment,
00:39:32 je considère que nous avons changé de monde,
00:39:36 que ce conflit de civilisation nous touche tous, et on va en parler,
00:39:40 qu'Israël est en vérité le porte-drapeau de cette civilisation
00:39:44 qu'on peut appeler judéo-chrétienne, occidentale, européenne, comme on veut,
00:39:49 et qu'il est attaqué pour cela aujourd'hui.
00:39:52 Et que donc, il nous arrivera, et il nous est déjà arrivé,
00:39:56 je faisais référence au Bataclan tout à l'heure, exactement la même chose,
00:40:00 car nous sommes, si j'ose dire, cette expression triviale, pardonnez-moi,
00:40:04 dans le même bateau, et nous sommes dans le même conflit de civilisation
00:40:08 défini il y a une vingtaine d'années par Samuel Huttington.
00:40:12 Alors vous dites "nous sommes dans le même bateau",
00:40:14 comment vous réagissez lorsque vous voyez toutes ces manifestations
00:40:17 qu'on a vues dans le monde entier ?
00:40:19 On l'a vu tout en parlant tout à l'heure,
00:40:20 Londres, New York, des grandes capitales qui sont pro-Hamas,
00:40:25 et ensuite on va venir à la gauche en France,
00:40:27 qui a choqué une bonne partie de la classe politique.
00:40:30 Mais vous savez, on peut parler des autres pays, vous avez raison,
00:40:35 puisque l'Europe a importé depuis 20 ans, 30 ans, 40 ans,
00:40:40 une très importante immigration arabo-musulmane.
00:40:45 Donc c'est tout à fait logique que nous importions en même temps
00:40:50 les conflits de civilisation dont je parlais tout à l'heure.
00:40:53 Par ailleurs, vous savez qu'Israël avait un problème spécifique,
00:40:57 qui était un problème géographique, il était au milieu du monde arabe,
00:41:00 et un problème démographique, qu'il était évidemment un tout petit pays,
00:41:05 à l'époque c'était 3 millions, maintenant c'est 9 millions,
00:41:08 par rapport à des centaines de millions d'arabos musulmans.
00:41:11 Et à l'époque, on pensait que l'Europe était évidemment extérieure
00:41:14 à ce genre de situation, et non !
00:41:16 La folie des dirigeants, en particulier français mais aussi européens,
00:41:20 c'est qu'on a importé cette population et donc que nous nous retrouvons
00:41:24 dans la situation d'Israël alors que rien ne nous y prédisposait.
00:41:29 Donc en France, qu'est-ce qui se passe ?
00:41:31 En France, nous sommes, vous le savez très bien,
00:41:34 le pays où il y a la plus importante communauté musulmane d'Europe.
00:41:37 Et je crois, je l'ai déjà dit d'ailleurs, que la grande leçon,
00:41:43 je pense que c'est la grande leçon de la présidentielle de 2022,
00:41:46 c'est qu'il y a eu l'émergence, l'accouchement d'un peuple islamo-gauchiste
00:41:52 à l'occasion de cette présidentielle de 2022,
00:41:56 sous les auspices de Jean-Luc Mélenchon.
00:41:58 Jean-Luc Mélenchon restera dans l'histoire, pour moi,
00:42:02 comme celui qui a forgé ce peuple islamo-gauchiste en 2022.
00:42:08 70% des musulmans ont voté Jean-Luc Mélenchon.
00:42:11 Et Jean-Luc Mélenchon va plus loin,
00:42:13 car il aime les théories et les références historiques.
00:42:17 Jean-Luc Mélenchon compare ce peuple islamo-gauchiste
00:42:20 aux tiers-états français.
00:42:23 Je ne sais pas si on se rend compte de ce que signifie cette comparaison.
00:42:27 Le tiers-état en 1789, c'est les bourgeois, les paysans,
00:42:32 qui vont prendre le pouvoir et exécuter, guillotiner,
00:42:38 tuer ou exiler ceux qui ne sont pas d'accord avec eux,
00:42:42 c'est-à-dire les aristocrates, les prêtres, etc.
00:42:45 C'est le sort que M. Mélenchon nous réserve.
00:42:49 Pour lui, aujourd'hui, le nouveau peuple français
00:42:52 est ce peuple islamo-gauchiste,
00:42:53 c'est-à-dire d'abord les musulmans, dans les banlieues et ailleurs,
00:42:58 qui s'agrègent à ce peuple la cohorte woke des minorités,
00:43:04 soi-disant persécutées par l'homme blanc hétérosexuel.
00:43:08 C'est ça, son nouveau peuple islamo-gauchiste.
00:43:11 Il ne s'en cache nullement.
00:43:12 Il dit d'ailleurs qu'il n'arrivera au pouvoir
00:43:15 que si ce qu'il appelle les quartiers populaires,
00:43:18 c'est d'ailleurs cette phrase, ce mot est très intéressant,
00:43:21 parce que ça veut dire que pour lui, c'est le nouveau peuple français.
00:43:25 Il définit ces enclaves étrangères islamisées comme quartiers populaires
00:43:28 et tous les médias reprennent.
00:43:30 Ça veut bien dire ce que ça veut dire, vous voyez.
00:43:32 Pour lui, plus les quartiers populaires, comme il dit,
00:43:35 voteront pour la gauche et Mélenchon,
00:43:38 plus Mélenchon aura une chance d'arriver au pouvoir.
00:43:42 Et ce qui est important à bien comprendre,
00:43:45 parce qu'on vit sur des schémas anciens,
00:43:47 on appelle gauche des gens qui ne sont pas d'accord avec LFI,
00:43:51 mais il faut bien que les gens comprennent,
00:43:53 des gens comme Roussel, des gens comme d'autres,
00:43:56 qui s'affichent pour plaire aux médias en opposition à LFI,
00:44:01 c'est qu'il n'y a pas d'électeur derrière ces gens-là.
00:44:04 Et que Jean-Luc Mélenchon a tous les travers, a tous les cynismes,
00:44:09 mais il a compris une chose,
00:44:11 c'est qu'aujourd'hui, il n'y a plus d'électorat à gauche
00:44:14 sans ce peuple islamo-gauchiste.
00:44:16 On va regarder son tweet et on va continuer à réagir.
00:44:19 Le tweet de Jean-Luc Mélenchon,
00:44:21 "Toute la violence déchaînée contre Israël et Gaza ne prouve qu'une chose,
00:44:24 la violence ne produit et ne reproduit qu'elle-même.
00:44:27 Horrifiées, nos pensées, notre compassion
00:44:29 vont à toutes les populations à désemparer victime de tout cela.
00:44:33 Le cessez-le-feu doit s'imposer,
00:44:34 la France doit y travailler de toutes ses forces politiques et diplomatiques."
00:44:39 Et je termine, les peuples palestiniens et israéliens
00:44:41 doivent pouvoir vivre côte à côte, en paix et en sécurité.
00:44:44 La solution existe, celle de deux États,
00:44:46 conformément à la résolution de l'ONU.
00:44:48 Jean-Luc Mélenchon fait semblant d'adopter la vieille position française
00:44:53 héritée de la politique du général de Gaulle dans les années 60.
00:44:57 En vérité, vous comprenez bien que c'est un leurre,
00:44:59 d'ailleurs les réactions premières d'autres LFI sont très révélatrices.
00:45:05 D'ailleurs d'autres comme le NPA, le groupuscule gauchiste,
00:45:10 ou comme d'autres qui prennent carrément parti pour le Hamas
00:45:13 et qui approuvent dans un premier temps ces actes de terrorisme.
00:45:17 D'ailleurs on pourrait les attaquer pour apologie du terrorisme,
00:45:22 la justice pourrait s'en emparer.
00:45:24 Justement, pour l'instant, on ne voit personne les attaquer
00:45:27 pour apologie contre le terrorisme ou encore les sortir de l'arc républicain.
00:45:31 Alors ce que je voulais vous dire, c'est que tout est bon
00:45:35 pour conforter ce peuple islamo-gauchiste.
00:45:37 Depuis trois mois, on a eu des exemples à profusion.
00:45:41 On a eu la mort du jeune voyou Nahel et les émeutes qui ont suivi.
00:45:46 Là, Mélenchon et LFI ont pris partie clairement pour les émeutiers.
00:45:50 Ensuite, on a eu les abayas.
00:45:52 L'interdiction par les abayas, on a vu encore Jean-Luc Mélenchon
00:45:56 prendre partie pour les abayas et pour les porteuses d'abayas.
00:45:59 Et désormais, vous voyez, sur le plan géopolitique,
00:46:01 on voit qu'ils prennent immédiatement partie pour les Hamas,
00:46:04 quelle que soit l'horreur de cette agression.
00:46:09 Donc si vous voulez, on voit bien que c'est une stratégie,
00:46:12 ce n'est pas le hasard, ce n'est pas des réactions, ce n'est pas des sentiments.
00:46:16 C'est une stratégie.
00:46:17 Jean-Luc Mélenchon a compris qu'aujourd'hui, à gauche,
00:46:21 il n'y avait plus d'électorat sans les musulmans,
00:46:24 il n'y avait plus de gauche sans le peuple islamo-gauchiste
00:46:27 et que donc tout est fait pour conforter ce peuple-là.
00:46:31 Et évidemment, ça a des conséquences terribles sur la France.
00:46:34 Parce que si vous voulez, aujourd'hui, nous voyons bien
00:46:37 qu'il y a un affrontement entre ce peuple mélenchoniste,
00:46:40 ce peuple islamo-gauchiste et en vérité, ce que moi j'appelle la droite,
00:46:44 parce qu'ils vont mécaniquement, même les gens qui se croient encore de gauche,
00:46:49 je ne leur jette pas la pierre, ils se croient ingénuement encore de gauche,
00:46:53 mais en vérité, ils ne le sont plus.
00:46:55 Ils ne le sont plus parce que la gauche, c'est LFI.
00:46:57 La gauche, c'est l'islamo-gauchisme.
00:46:59 Et c'est ainsi, ils ne choisissent pas, vous savez,
00:47:02 quand au 19e siècle, la gauche a décidé que le peuple, c'était les ouvriers,
00:47:07 eh bien, il y avait des gens de gauche avant qui ne voulaient pas du socialisme
00:47:11 et qui se sont retournés à droite.
00:47:13 Eh bien, c'est la même histoire.
00:47:14 Aujourd'hui, Jean-Luc Mélenchon nous dit,
00:47:17 la gauche, c'est le peuple islamo-gauchiste.
00:47:19 Et tous les autres sont de droite.
00:47:21 Il dit même de l'extrême droite.
00:47:22 Alors, si j'ai bien compris, moi, je me mets à la place de Français,
00:47:26 des Français qui sont choqués et qui, en regardant ces images
00:47:29 terriblement violentes, se disent, ça peut arriver chez nous,
00:47:33 voire c'est déjà plus ou moins arrivé chez nous.
00:47:37 Est-ce que ça veut dire que Jean-Luc Mélenchon et LFI seraient complices,
00:47:41 éventuellement, de ce qui pourrait se passer demain ?
00:47:44 On peut dire que...
00:47:45 Ou ce que craignent peut-être les Français ?
00:47:46 Jean-Luc Mélenchon et LFI sont la branche politique
00:47:50 du djihad ou de l'islamisation de la France.
00:47:53 On peut dire comme ça.
00:47:55 Bon, voilà, au moins, c'est clair.
00:47:57 Maintenant, oui, je dis aux Français, ils ont raison d'avoir peur.
00:48:01 Parce qu'on sent, au-delà même de la peur, Eric Zemmour,
00:48:04 on sent une certaine terreur.
00:48:06 On sent les Français terrorisés.
00:48:09 C'est tout à fait légitime de leur part.
00:48:10 Ils ont déjà connu, je l'ai dit tout à l'heure, le Bataclan.
00:48:15 Le Bataclan, l'école de Toulouse.
00:48:16 Qui ressemble, évidemment, comme deux gouttes d'eau
00:48:19 à, je l'ai dit, ce massacre des jeunes dans le désert.
00:48:22 Les Français ont raison.
00:48:25 Et regardez, tout de suite, dès qu'il y a eu les images,
00:48:29 l'information sur cette attaque, qu'est-ce qu'a fait Darmanin ?
00:48:35 Le ministre de l'Intérieur, immédiatement,
00:48:37 a renforcé la protection des synagogues.
00:48:39 On pourrait dire, mais quel rapport ?
00:48:42 Ben oui, il y a un rapport.
00:48:43 Il dit lui-même, désormais, qu'il y a eu 20 actes antisémites
00:48:47 depuis 24 heures.
00:48:49 S'il dit 20, le connaissant, ça veut dire qu'il y en a au moins une centaine.
00:48:53 Au minimum.
00:48:54 Vous avez vu ces images de HLM, de banlieue,
00:48:58 qui mettaient à leur fenêtre les drapeaux du Hamas.
00:49:04 Il y a des manifestations, samedi, prévues,
00:49:07 qui ont été interdites, en particulier à Lyon,
00:49:09 et qui ont été maintenues par les organisateurs,
00:49:12 en faveur du Hamas et des Palestiniens.
00:49:16 Il n'y a aucune raison que ça s'arrête là.
00:49:20 Moi, ce que je dis, c'est ce que j'annonce depuis des années.
00:49:23 C'est très grave pour notre pays,
00:49:25 puisque nous avons importé la population arabo-musulmane en masse,
00:49:31 et que donc nous avons importé les islamistes, les méthodes du Hamas.
00:49:35 C'est pour ça d'ailleurs que je propose l'interdiction, la dissolution,
00:49:40 puisqu'on dit sous Atouva, monsieur le ministre de l'Intérieur,
00:49:42 dissous Atouva, la dissolution des frères musulmans,
00:49:45 même s'ils s'appellent maintenant, je crois, musulmans de France,
00:49:48 puisque le Hamas n'est qu'une branche des frères musulmans.
00:49:51 J'ai lancé d'ailleurs, si vous me permettez,
00:49:54 une pétition pour réclamer la dissolution des frères musulmans.
00:49:59 Il suffit d'aller sur mon compte Twitter et de participer à cette pétition.
00:50:04 Mais j'irai plus loin, parce que je vais vous demander justement
00:50:06 quelles sont vos propositions en tant que chef de parti.
00:50:09 Regardez ces images qu'on a en direct de la tour Eiffel,
00:50:12 aux couleurs d'Israël.
00:50:14 Beaucoup de langues mauvaises ou pas s'inquiétaient déjà
00:50:19 de ne pas voir la tour Eiffel aux couleurs d'Israël.
00:50:23 Est-ce qu'entre, Éric Zemmour, ces images que l'on voit ici,
00:50:27 entre les manifestations qu'on a vues là en direct à Paris, Lyon, Montpellier, Lille,
00:50:34 est-ce qu'il n'y a pas un espoir ?
00:50:37 Il y a un espoir dans la prise de conscience.
00:50:41 C'est-à-dire que les Français massivement prennent conscience
00:50:46 de l'horreur de ces méthodes des frères musulmans et des islamistes
00:50:52 et ont compris que ça pouvait arriver,
00:50:55 c'est déjà arrivé en France,
00:50:56 et que ça pouvait arriver de nouveau en France
00:50:59 et que c'était l'avenir de la France si on ne faisait rien.
00:51:01 Donc oui, il y a de l'espoir.
00:51:03 Maintenant, il faut bien comprendre qu'il faut aller au-delà de la prise de conscience.
00:51:06 Il faut prendre des mesures.
00:51:08 Alors, quelles mesures par exemple ?
00:51:10 Alors moi j'ai proposé simplement d'abord,
00:51:14 pour des raisons humanitaires,
00:51:15 que la France organise un pont aérien
00:51:18 pour rapatrier les Français qui sont en Israël
00:51:22 et ceux qui veulent rentrer en France.
00:51:24 Deuxièmement, je pense qu'il faut couper,
00:51:27 mais vous m'avez dit que de nombreux pays européens le faisaient déjà,
00:51:31 les aides, qui sont très importantes,
00:51:34 Charlotte l'a dit, de la communauté européenne,
00:51:36 des pays européens au mouvement palestinien.
00:51:40 Ensuite, je demande et je réclame de nouveau
00:51:43 la dissolution des frères musulmans.
00:51:46 Je pense qu'il faut aller plus loin.
00:51:49 On peut même demander, je l'ai dit tout à l'heure,
00:51:51 la mise en examen de ces gens pour apologie du terrorisme,
00:51:58 des gens comme NPA, des gens des mouvements gauchistes,
00:52:02 qui ont absolument félicité le Hamas pour ses actes,
00:52:07 parce que c'est de l'apologie du terrorisme.
00:52:09 Vous voyez, il y a des tas de mesures en court terme à prendre,
00:52:12 je crois qu'elles sont indispensables.
00:52:15 Charlotte Dorne, et là, votre réaction par rapport au constat,
00:52:18 aux propositions d'Éric Zemmour, ensuite on fait un tour de table.
00:52:20 Je pense que la chose qui pourrait être discutée,
00:52:24 c'est est-ce que le conflit israélo-palestinien
00:52:26 s'est transformé en guerre de civilisation,
00:52:27 notamment par le jeu des alliances,
00:52:29 ça pourrait être discuté là-bas.
00:52:31 Là où je suis absolument d'accord,
00:52:33 c'est que par le biais de l'importation des populations
00:52:35 et donc de la lecture du conflit extrêmement binaire
00:52:39 de ces populations essentiellement musulmanes
00:52:42 qui sont arrivées en France,
00:52:43 ce qui est sûr, c'est que ici,
00:52:45 cette lecture-là d'un conflit lointain
00:52:47 et par ailleurs la plupart du temps absolument inconnu,
00:52:50 il y a une ignorance crasse sur l'évolution de ce conflit-là là-bas,
00:52:53 sert ici de lecture absolument binaire dans le rapport à la France,
00:52:57 dans le rapport aux alliances de la France dans le monde,
00:52:59 dans le rapport de la lecture de ce que fait l'Occident dans le monde.
00:53:02 Donc je pense que dans un sens ça pourrait être discuté,
00:53:04 dans l'autre absolument pas.
00:53:05 Il est vrai que ce conflit a été importé par ce biais-là
00:53:09 et on le voit d'ailleurs dans les manifestations pro-palestiniennes
00:53:13 qu'il y avait déjà ces dernières années,
00:53:14 ça n'est jamais une question de population.
00:53:16 La première chose qu'on vous dit, c'est l'existence d'Israël.
00:53:19 Les gamins, ils arrivent, d'abord ils sont nés ici
00:53:21 et leurs parents sont nés au Maroc.
00:53:23 Alors explique-moi de quoi tu me parles en fait.
00:53:24 Et place la Palestine sur une carte, bon courage aussi.
00:53:28 Donc ça c'est sûr que ça sert de prétexte chez nous
00:53:32 pour attaquer la France et ce qu'elle représente.
00:53:35 Ça c'est indiscutable.
00:53:36 - Marc Menand, si tu en fais un tour.
00:53:37 - Mais on est des mécréants !
00:53:38 - Et il y a beaucoup, pardonnez-moi,
00:53:40 de sujets qu'on n'a pas pu aborder parce que ça va vite,
00:53:42 par exemple le rôle d'Hezbollah, le rôle de l'Iran, le rôle du Liban,
00:53:46 vous qui parlez depuis des années de la libanisation de la France.
00:53:49 Voilà, j'aurais peut-être aimé vous entendre là-dessus si on a le temps.
00:53:52 Marc Menand.
00:53:53 - Mais on est des mécréants !
00:53:54 Et c'est ça qui est organisé.
00:53:55 Et on a de plus en plus de femmes voilées parce qu'on les encourage
00:53:58 à afficher un refus, un refus de la République laïque,
00:54:03 un refus de la laïcité.
00:54:05 Et c'est pour ça que c'est déterminant, depuis tout à l'heure,
00:54:08 on a bien mis ça en forme, à savoir que ce n'est pas la défense
00:54:12 d'un territoire pour les Palestiniens,
00:54:14 c'est la volonté d'imposer une lecture culturelle
00:54:19 et d'imposer cette façon de vivre chez nous.
00:54:22 Et c'est donc l'indigénisme ce que favorisent les partis,
00:54:26 comme entre autres Mélenchon.
00:54:30 Et ces gens s'aveuglent volontairement,
00:54:33 mais les frères musulmans, là, aujourd'hui, dans les quartiers,
00:54:36 ils disent quoi ?
00:54:37 Eh bien, ils sont en train de mener la propagande
00:54:41 pour justifier ce qui s'est passé du côté du Hamas
00:54:44 et comment il est indispensable que l'on affiche,
00:54:47 pour ces jeunes, l'identité musulmane,
00:54:51 alors qu'ils sont des Français.
00:54:53 C'est ça qui est terrifiant, c'est-à-dire qu'on entretient
00:54:57 cet amalgame entre être arabe et être musulman,
00:55:02 et on veut à tout prix que les femmes, entre autres,
00:55:06 aient la possibilité d'être en ségrégation
00:55:09 par rapport à la République, en s'affichant fièrement libres,
00:55:12 en étant emprisonnées dans le tissu.
00:55:14 Il faudrait peut-être se poser des questions par rapport à ça.
00:55:16 - Éric Zemmour, je vous donne le mot de la fin dans un instant.
00:55:19 Dimitri, ensuite Mathieu.
00:55:20 - Si vous me permettez, Christine, je voudrais poser une question
00:55:23 au président de parti qui est avec nous.
00:55:25 Parce que c'est vrai que la situation qu'on voit en Israël actuellement
00:55:29 ouvre des questions qui sont abyssales.
00:55:32 Alors moi, deux questions qui me viennent à l'esprit,
00:55:34 c'est d'abord l'opération que les Tsaars comptent engager
00:55:39 pour tenter d'aller libérer les otages
00:55:41 pourrait éventuellement déclencher une intervention du Hezbollah libanais,
00:55:45 et on sait à quel point il est aujourd'hui puissant.
00:55:47 Donc la première question que je voudrais vous poser,
00:55:49 c'est qu'est-ce que vous attendez, vous, Éric Zemmour, de la France
00:55:51 si jamais une telle évolution arrivait ?
00:55:55 Et puis, qu'en est-il de la solution à deux États ?
00:55:57 Parce que certains vont dire aujourd'hui, elle est complètement torpillée.
00:56:01 Et donc, finalement, ne resterait que le scénario d'une annexion
00:56:04 de la Cisjordanie par Israël,
00:56:06 ce qui ouvre aussi des questions gigantesques.
00:56:08 Et est-ce que vous pensez que ça doit pousser la France
00:56:11 à justement relancer les discussions pour cette solution à deux États ?
00:56:14 Qui, à bien des regards, paraît la solution la plus raisonnable.
00:56:17 - J'essaye de répondre rapidement parce que je sais que vous êtes pris par le temps.
00:56:22 La première, oui, il peut y avoir une extension du conflit.
00:56:25 D'ailleurs, j'ai vu que le Hezbollah avait déjà lancé quelques roquettes
00:56:30 et attaqué les positions israéliennes.
00:56:31 Pour l'instant, c'est un peu timide.
00:56:33 J'ai vu aussi que les Américains avaient envoyé leur marine
00:56:38 en avertissant l'Iran et le Hezbollah de ne pas bouger.
00:56:43 Oui, ça peut tourner très mal parce que derrière le Hezbollah
00:56:46 et derrière le Hamas, d'ailleurs, il y a l'Iran.
00:56:48 Les Israéliens n'ont jamais caché qu'ils voulaient en profiter
00:56:51 pour détruire les installations nucléaires de l'Iran.
00:56:55 Enfin, la guerre peut se généraliser.
00:56:57 Vous avez tout à fait raison.
00:56:58 Et là, on ne maîtrise plus rien.
00:57:00 Ce que peut la France, en vérité, pas grand chose.
00:57:04 Malheureusement, je dirais, parce que la situation est dans les mains
00:57:08 des Américains d'un côté et à la limite des Russes,
00:57:11 parce que les Russes ont cette particularité d'être à la fois bien
00:57:14 avec l'Iran et avec les Israéliens.
00:57:16 On l'oublie.
00:57:17 Poutine est plutôt copain, si j'ose m'exprimer ainsi, avec Netanyahou.
00:57:21 Et en plus, les Israéliens ont eu la prudence ou l'habileté
00:57:26 de ne pas condamner l'offensive russe en Ukraine.
00:57:29 Donc, ça, c'est la preuve.
00:57:30 Donc, ils pourraient jouer les faiseurs de peste,
00:57:32 ce qui serait assez paradoxal depuis,
00:57:34 vu la situation depuis un an.
00:57:36 Deuxièmement, sur les deux Etats.
00:57:39 Alors moi, je vais vous dire, je parle franchement,
00:57:43 je n'y crois plus depuis 30 ans.
00:57:45 Je pense que cette situation est morte,
00:57:47 parce que, si vous voulez, les Israéliens n'en veulent pas.
00:57:52 Même s'il y a eu une période où le gouvernement travailliste,
00:57:56 Rabin, a tenté sincèrement de l'accepter.
00:58:01 Il a été assassiné.
00:58:03 Et puis, les travaillistes ne sont plus rien en Israël.
00:58:05 Je veux dire, c'est la gauche sociale-démocrate en France.
00:58:08 Sans être méchant, c'est Manuel Valls, pour lequel j'ai le plus grand respect.
00:58:12 Mais vous voyez, les travaillistes, aujourd'hui, ce n'est plus rien.
00:58:14 Politiquement et électoralement.
00:58:17 Donc, les Israéliens n'en veulent pas.
00:58:18 Et en vérité, c'est ce que j'ai essayé d'expliquer tout à l'heure,
00:58:22 c'est qu'on n'a plus en face un mouvement national.
00:58:26 À l'époque, on avait l'OLP, qui ne mégotait pas sur le terrorisme.
00:58:30 On l'a oublié.
00:58:31 Ils détournaient des avions, ils massacraient des gens et tout ça.
00:58:34 Mais il y avait, dans le gouvernement de l'OLP, autour d'Arafat,
00:58:39 beaucoup de chrétiens palestiniens, chrétiens arabes.
00:58:42 C'était un mouvement national.
00:58:43 C'est ce que j'essayais d'expliquer au début, dans l'imaginaire du 19e siècle.
00:58:46 Mais c'est terminé aujourd'hui.
00:58:48 On a un conflit religieux, d'ailleurs, avec les religieux juifs
00:58:52 qui prennent de plus en plus d'importance en Israël,
00:58:54 et en face, le religieux musulman.
00:58:56 C'est un conflit de religions.
00:58:58 Et comme vous savez, la fameuse formule de Malraux,
00:59:00 qu'est-ce qu'une civilisation ?
00:59:01 C'est tout ce qui s'agrège à une religion.
00:59:03 Là, on voit bien qu'on a deux religions, deux civilisations.
00:59:08 Les juifs qui sont adossés au monde chrétien,
00:59:11 la fameuse civilisation judéo-chrétienne,
00:59:13 et de l'autre côté, la civilisation islamique.
00:59:16 Donc moi, je ne crois plus aux deux États.
00:59:18 Je vais vous dire la vérité.
00:59:19 Si je voulais être un peu ironique,
00:59:21 je dirais que les États arabes non plus.
00:59:23 L'Arabie saoudite n'y croit plus.
00:59:25 Pour eux, les Palestiniens ont toujours été un fardeau.
00:59:28 Il y a, vous savez, il y a des antagonismes au sein du monde arabe.
00:59:31 Il ne faut pas se leurrer.
00:59:32 Les pays du Golfe sont un peu l'aristocratie de ce monde arabe
00:59:37 et méprisent la piétaille maghrébine ou palestinienne.
00:59:42 C'est ça l'univers, vous voyez.
00:59:44 Il ne faut pas croire qu'ils font semblant de défendre la cause palestinienne
00:59:48 parce que, c'est Charlotte qui l'a dit je crois tout à l'heure,
00:59:51 elle reste très populaire dans les peuples du monde arabo-musulman.
00:59:57 On l'a vu pendant la Coupe du Monde, vous vous souvenez ?
00:59:59 Quand le Maroc a fait sa brillante prestation,
01:00:01 les joueurs et les supporters arboraient le parabole palestinien.
01:00:05 On se demandait d'où ça venait.
01:00:06 Alors, Mathieu Bocote, je me rassemble, il y a une question à Éric Zemmour.
01:00:11 On utilise beaucoup le concept de…
01:00:13 Vous utilisez le terme de civilisation.
01:00:14 Mais de ce point de vue, pour les Occidentaux,
01:00:16 il y a une forme de test qui s'impose déjà eux-mêmes.
01:00:19 C'est-à-dire, lorsqu'on entend éviter une riposte disproportionnée,
01:00:22 éviter de frapper exagérément suite à l'agression que vous avez subie.
01:00:26 C'est comme si on disait d'une certaine manière,
01:00:28 ne bridez-vous et ne répondez pas à la hauteur de l'attaque qu'on vous a lancée.
01:00:32 De ce point de vue, l'humanitarisme a déjà déclassé le politique.
01:00:36 Et sur le plan de la question, une question toute simple,
01:00:37 politiquement, en France, j'ai l'impression qu'une partie de la gauche
01:00:40 s'est retenue dans les premières minutes parce qu'elle voulait, elle voulait.
01:00:44 Et là, dès qu'il y a la première bévue israélienne,
01:00:47 inévitablement, on va chercher à de nouveau anasifier Israël.
01:00:51 Dernier mot, Éric Zemmour, par rapport à ce qui se passe ce soir.
01:00:55 On a vu aussi que la riposte israélienne a commencé à se mettre en place.
01:01:00 On voit que c'est difficile avec les otages.
01:01:02 On voit que ça va être compliqué.
01:01:05 Le mot de la fin pour ce sujet.
01:01:07 Je pense qu'effectivement, Mathieu n'a pas tort.
01:01:10 C'est à dire qu'il va y avoir une réplique israélienne qui va être terrible.
01:01:14 Pour deux raisons. D'abord, parce qu'ils ont toujours fait comme ça.
01:01:18 Même si depuis quelques années, ils se retiennent.
01:01:21 Mais c'est, ils pensent que c'est leur survie qui est en jeu.
01:01:25 Et deuxièmement, je pense que là, ils ont été humiliés par le Hamas.
01:01:29 Les services secrets israéliens ont été un peu ridiculisés,
01:01:32 comme en 1973 d'ailleurs. C'est un peu la même chose.
01:01:35 Et vous vous souvenez, en 1973, les Israéliens,
01:01:40 après un vaste mouvement tournant,
01:01:42 avaient encerclé la troisième armée égyptienne et voulaient les exterminer.
01:01:46 Tellement ils étaient en rage. Ce sont les Américains qui les ont arrêtés.
01:01:50 Donc, c'est pour vous dire que là, évidemment que la réponse va être terrible.
01:01:54 À la hauteur de l'affront et à la hauteur du drame, du malheur.
01:01:59 Là, ils ont passé un stade.
01:02:01 Ils n'ont pas tué des soldats.
01:02:03 C'est ce qu'on disait tout à l'heure.
01:02:04 On n'est pas dans une guerre classique entre soldats.
01:02:06 On tue des femmes, des grands-mères, des enfants.
01:02:09 Absolument.
01:02:09 C'est bon.
01:02:10 Et je pense qu'effectivement, Mathieu a raison,
01:02:13 vous allez voir dans les 48 heures, toute la gauche va dire
01:02:16 "mais c'est scandaleux, Israël est un pays terroriste, etc."
01:02:20 Et on va voir...
01:02:21 En plus avec les images, la guerre des images.
01:02:22 Exactement. Et on va voir de nouveau le clivage
01:02:25 que j'ai essayé de décrire ce soir se remettre en action.
01:02:29 Merci infiniment pour votre présence.
01:02:31 Éric Zemmour, invité exceptionnel de Face à l'Info.
01:02:33 Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:02:35 On termine sur cette information.
01:02:37 Le ministère des Affaires étrangères qui signale
01:02:39 14 disparitions inquiétantes de Français,
01:02:42 dont un mineur dans ce dossier en Israël,
01:02:46 qu'on suivra de très près.
01:02:47 Merci beaucoup à tous.
01:02:49 Tout de suite, Pascal Pouret, ses invités.
01:02:50 Merci à tous.
01:02:51 Merci à tous !