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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 19h c'est l'heure, c'est mercredi, c'est ravioli...
00:00:04 Non, non, c'est Augustin Donat...
00:00:07 Elle nous épate !
00:00:09 Monsieur est toujours en forme.
00:00:11 Bon, un peu de sérieux.
00:00:13 La Minute Info, Augustin Donat, adieu.
00:00:15 Bonjour chère Christine, bonsoir à tous.
00:00:17 Les Etats-Unis se prononcent pour une prolongation de la trêve à Gaza.
00:00:22 Anthony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, est attendu en Israël dans la soirée
00:00:27 pour tenter de prolonger la période de répit dans le conflit qui oppose Tsaïl et le Hamas.
00:00:32 L'objectif, libérer plus d'otages et apporter plus d'aide humanitaire.
00:00:37 Le secrétaire d'Etat américain se rendra ensuite en Cisjordanie et à Dubaï.
00:00:41 L'Etat français condamné pour condition de détention indigne.
00:00:45 Le tribunal a reconnu le préjudice moral subi par une détenue de la maison d'arrêt de Mulhouse en 2018.
00:00:51 Cette dernière était incarcérée dans une cellule de 6,46 mètres carrés.
00:00:56 Cinq autres détenus étaient logés dans une cellule de 12 mètres carrés.
00:00:59 L'Etat était condamné à verser 1 000 euros en réparation.
00:01:03 Vive émotion à Lyon lors des obsèques de Gérard Collomb.
00:01:07 Plusieurs centaines d'habitants, d'élus, de personnalités ont rendu un dernier hommage à l'ancien maire de la ville, devenu ministre de l'intérieur.
00:01:14 Emmanuel Macron a évoqué un homme d'Etat visionnaire qui a changé sa vie sans lequel il n'aurait pas été.
00:01:21 Merci Augustin et au sommaire ce soir.
00:01:26 Olivier Dussopt, un ministre condamné.
00:01:29 Éric Dupond-Moretti, un ministre relaxé.
00:01:32 Nous en parlerons avec nos mousquetaires mais nous nous arrêterons également sur ces huit personnes placées en garde à vue hier à Lyon
00:01:38 pour avoir collé des affiches.
00:01:41 Juste collé des affiches.
00:01:43 Qui avait-il inscrit ?
00:01:45 Thomas, 16 ans, tué par des barbares.
00:01:48 Ou encore, justice pour Thomas.
00:01:50 Est-il donc s'inquiéter de voir placé en garde à vue pour le collage d'affiches de ce type ?
00:01:55 Soutenir Thomas ?
00:01:57 Peut-il faire de vous un prisonnier politique ?
00:02:00 L'édito de Mathieu Boccotti.
00:02:03 Le logiciel de la gauche est-il en train de s'auto-détruire ?
00:02:07 Sur le Hamas, sur Crépole, sur l'ultra-droite.
00:02:11 Il y a de quoi se poser beaucoup de questions sur les indécentes contradictions.
00:02:15 Le racisme, c'est la grande cause de la gauche et pourtant, elle s'en moque.
00:02:19 Le féminisme, les violences faites aux femmes.
00:02:23 Personne ne bouge.
00:02:24 Le laxisme judiciaire, les peines pas trop lourdes, la mensuitude pour les délinquants.
00:02:28 Ce sont là aussi les grands dossiers de la gauche.
00:02:31 Mais là aussi, elles semblent dépasser.
00:02:33 Dans l'affaire de Crépole, d'un côté, Jean-Luc Mélenchon fait la promotion de l'auto-défense.
00:02:38 De l'autre, Aurélien Taché justifie un lâchage.
00:02:41 C'est la grande contradiction ou la grande imposture ?
00:02:45 L'analyse de Gabriel Cluzel.
00:02:47 Un QR code pour aller au restaurant, un QR code pour se déplacer, un QR code pour prendre l'avion,
00:02:53 ça, c'était pour le Covid.
00:02:55 Mais le QR code revient en force et il en faudra un pour les JO.
00:03:00 Ou plus précisément, si vous voulez, vous déplacer dans certains endroits à Paris
00:03:04 pour les Jeux Olympiques cet été dans la capitale.
00:03:06 Donc, pourquoi ce qui a été créé pour un état d'urgence est appliqué pour un moment sportif et festif ?
00:03:13 Fini la liberté d'aller et venir ? Sommes-nous réellement tombés dans une société de contrôle ?
00:03:19 D'autres mesures liberticides vont-elles suivre le regard de Marc Menand ?
00:03:24 Avez-vous remarqué cette différence de traitement dans les premières manifestations
00:03:30 qui ont émaillé la soirée de samedi à Romain-sur-Isère ?
00:03:34 Les peines de la justice, le mertin sur le militant d'ultra-droite lynché,
00:03:39 la négation du racisme anti-blanc, les prénoms pour les victimes ou les agresseurs,
00:03:45 le silence sur les habitants de la monnaie qui vont à Romain ?
00:03:49 Pourquoi tant de différences de traitement qui, au fond, attisent la colère ?
00:03:53 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
00:03:56 Et puis on ne passera pas à côté de cette jolie mélodie sur Arte
00:04:00 qui fait passer le meurtre de Kripal pour une romance comme celle de Roméo et Juliette.
00:04:06 C'est une directrice de recherche au CNRS qui a osé cette romance,
00:04:11 qui déclare que c'est un fait divers, banal.
00:04:14 Arte payée par la redevance et personne ne comprend cette comparaison.
00:04:19 Kripal, le nouveau visage de Roméo et Juliette, l'édito de Mathieu Beaucoup.
00:04:25 Une heure avec nos mousquetaires, Gabrielle Cluzel est avec nous ce soir. C'est parti !
00:04:31 (Générique)
00:04:44 - Ravie de vous retrouver, ça va ma chère Gabrielle ?
00:04:47 - Très bien, merci de m'accueillir.
00:04:49 - Vous avez un cœur coque ?
00:04:50 - Non.
00:04:51 (Rires)
00:04:55 - On embrasse notre cher Guillaume Bigot à qui on pense très fort,
00:04:58 qui n'est pas avec nous ce soir, mais il est avec nous, il est toujours avec nous dans notre petit cœur.
00:05:02 Attaquons tout de suite, parce qu'on a beaucoup de sujets.
00:05:05 D'abord, le procès Eric Dupond-Moretti devant la Cour de justice de la République,
00:05:10 déclaré non coupable, relaxé, il était accusé et visé pour prise illégale d'intérêt.
00:05:16 C'est intéressant puisque la Cour a confirmé qu'il y avait bien eu prise illégale d'intérêt en tant qu'élément matériel,
00:05:24 mais qu'il n'y avait pas d'élément intentionnel et qu'il n'avait pas conscience qu'il se mettait en faute.
00:05:30 Question, je commence par vous, Mathieu Bocote, faut-il s'en réjouir ?
00:05:35 - Je distinguerais deux choses là-dedans, et c'est nécessaire pour tous.
00:05:39 Il faut distinguer les sentiments que nous inspirent personnellement M. Dupond-Moretti,
00:05:44 qui dans les circonstances, une caricature de militant antifasciste passait de mode,
00:05:49 et on l'a vu encore ces derniers jours.
00:05:51 En tant que tel, je devine que l'esprit vengeur aurait envie de dire, on aurait souhaité qu'il ne s'en tire pas.
00:05:58 Je pense que c'était l'état d'esprit de plusieurs.
00:06:00 Ensuite, on doit raison garder, et on doit se dire tout simplement que cette espèce de chasse à l'homme,
00:06:05 des juges au sens très large, des courts au sens très large,
00:06:08 une conception fanatique de la transparence et de l'éthique, cette tentative de, à mon avis,
00:06:14 je suis certain de ne pas faire de unanimité sur ça, cette tentative de toujours écraser le politique
00:06:19 d'une manière ou de l'autre au nom d'une conception fondamentaliste de l'éthique.
00:06:22 Ça, je pense que c'est mauvais pour tout le monde, que ce soit M. Dupond-Moretti ou un autre.
00:06:26 Donc, dans les circonstances, cette cour n'aurait pas dû se mêler, en fait, cet événement n'aurait pas dû avoir lieu.
00:06:31 Il n'en demeure pas moins que sur le plan politique, ça ne me rend pas M. Dupond-Moretti plus sympathique.
00:06:36 Alors, on fait un petit tournote sur la question. Charlotte, ensuite Gabriel et Marc.
00:06:39 Non, mais se réjouir, je ne sais pas, à une décision de justice, moi en l'occurrence, là, je ne suis pas dans le dossier.
00:06:44 Je ne peux pas me réjouir ou ne pas me réjouir, c'est difficile de répondre à cette question.
00:06:47 Mathieu, bon côté, se réjouir, en quelque sorte.
00:06:49 Non, mais ce qui...
00:06:50 Oui, de la...
00:06:51 Je ne dirais pas que je ne suis pas réjouir, je n'aime pas lorsque certaines institutions abusent de leur pouvoir.
00:06:55 Non, le problème, là, qu'on voit, c'est... En fait, il y a plusieurs questions dans une.
00:06:59 C'est la légitimité de la Cour de justice de la République qui est posée assez régulièrement.
00:07:04 Elle est tout de suite mise en cause.
00:07:05 Je note que là, en l'occurrence, les magistrats, il y en a qui ont instruit, il y en a aussi qui relaxent aujourd'hui.
00:07:09 Donc déjà, c'est pas un bloc, les magistrats, apparemment, qui veulent se taper des hommes politiques du matin au soir.
00:07:15 Et en effet, il y a cette question.
00:07:17 Et là, je pense qu'on rentre dans la difficulté du dossier.
00:07:19 Moi, je n'ai pas ce dossier, je ne peux pas le traiter.
00:07:22 Mais quand ils distinguent la matérialité des faits et l'intention, c'est ce genre de distinction dans le détail,
00:07:28 quand on se rend à une audience de justice, où on arrive à comprendre des choses
00:07:31 qui, parfois, ne se retrouvent pas du tout dans le débat public.
00:07:33 Donc, je comprends la complexité, à la fois, de ces dossiers.
00:07:37 Ça ne veut pas dire qu'il était illégitime de se poser la question.
00:07:41 Et en l'occurrence, de toute façon, d'instruire ce qui a été une plainte extérieure,
00:07:45 puisque c'était des syndicats de magistrats qui avaient déposé plainte.
00:07:48 Alors, Gabriel Kuzel, il y a aussi Olivier Dussopt, qui lui a été condamné aujourd'hui.
00:07:52 Oui, alors...
00:07:53 Pardon ?
00:07:54 Il a été condamné ?
00:07:55 Je vérifie.
00:07:56 Ah oui.
00:07:57 Je crois qu'il y a eu une réquisition, mais je ne suis pas sûre qu'il y ait...
00:07:59 Une réquisition, oui.
00:08:00 Non, mais je crois qu'on peut voir le verre à moitié vide ou le verre à moitié plein.
00:08:04 C'est-à-dire qu'on peut se réjouir que les juges ne fassent pas la pluie et le beau temps dans notre pays,
00:08:11 parce que c'est un peu l'impression que cela aurait donné, même si certains...
00:08:14 En effet, Mathieu Bocoté a raison, les manguères,
00:08:18 M. Dupond-Moretti se serait réjoui de le voir condamné,
00:08:22 mais c'est vrai qu'on peut aussi voir le verre à moitié vide et se dire,
00:08:25 ce garde des Sceaux, qui ne nous donne pas satisfaction en tout, n'est-ce pas, c'est une litote,
00:08:32 se voit conforté par cette décision.
00:08:35 Mais vous savez, je crois que ces procès successifs sont assez loin des préoccupations de la plupart des Français.
00:08:39 Ceux qui en veulent à M. Dupond-Moretti, ce n'est pas tant pour ce motif-là,
00:08:44 c'est pour son impéritie en matière de justice et son déni, mais je crois que ces procès ne concernent pas.
00:08:51 Il n'y a pas une conséquence sur le regard des Français ?
00:08:53 C'est bien réquisition pour Olivier Dussopt, aujourd'hui jugé pour favoritisme et réquisition.
00:08:59 Vous ne pensez pas qu'il y a quand même un impact sur les Français lorsqu'ils voient justement
00:09:03 cette relaxe d'Éric Dupond-Moretti, d'une façon ou d'une autre ?
00:09:06 Oui, certains peuvent y voir le privilège des grands, mais très honnêtement,
00:09:13 pour comparer avec d'autres affaires qui ont émaillé la vie politique,
00:09:17 je pense que vraiment, ce n'est pas ça qui attire l'inimitié sur Éric Dupond-Moretti.
00:09:25 Je ferai une petite comparaison et puis après j'en termine.
00:09:28 Vous savez, on dit que Donald Trump va être réélu et pourtant, Dieu sait, s'il traîne moulte,
00:09:32 enfin on dit, il pourrait être bien placé pour être réélu, il traîne moulte, casserole judiciaire,
00:09:37 mais ce n'est pas cela qu'attendent de lui les électeurs en réalité.
00:09:41 Quoi qu'il arrive, ma chère Gabrielle, ce sont les juges qui font la loi,
00:09:45 enfin qui en l'occurrence condamnent ou ne condamnent pas, mais ce sont eux qui décident.
00:09:49 Ce n'est pas eux qui la font.
00:09:51 Oui, non mais je veux dire par là, ce sont eux qui décident, c'est donc bien la République des juges.
00:09:54 Mais moi, ce que je remarque dans tout ça, c'est extraordinaire.
00:09:57 On aura de plus en plus de gens pour voter, on se précipitera dans les urnes,
00:10:02 on a un monde politique reluisant, c'est-à-dire que là, l'histoire de Dupont-Moretti,
00:10:07 au-delà du fait qu'il passe, il y a des questions à se poser sur ce qu'il est, en dehors des propos.
00:10:13 Après, M. Keyes a créé un pareil il y a deux jours et il pense pouvoir reparaître devant...
00:10:20 Il a dit qu'il n'était jamais parti.
00:10:21 Voilà, bon voilà, nous avons M. Dussopt. Vous vous rendez compte ?
00:10:25 Ces gens qui se présentent sans aucune honte devant les citoyens
00:10:31 et qui n'ont à nous proposer que des affaires qui sont honteuses en elles-mêmes.
00:10:37 Où est la morale ? Or, le principe de la politique, c'est quoi ?
00:10:41 C'est quand même dans un premier temps d'agiter devant le peuple une perspective,
00:10:47 une logique, je dirais, d'enthousiasme, faire fleurir à l'espoir un sens de la morale
00:10:53 et voilà où ils en sont. Je n'en ai pris que trois, ceux des trois derniers jours,
00:10:58 mais on aurait fouillé huit jours de plus, il y en aurait eu une dizaine en plus.
00:11:02 On peut se dire effectivement que ça jette un trouble avec, comme vous le disiez Olivier,
00:11:06 du seul... Trouble voulu par le politique lui-même par ailleurs.
00:11:09 Oui, je rappelle par exemple que la CGR, donc ça relance aussi la crédibilité de la CGR,
00:11:14 donc il y a des politiques qui ont été condamnées par la CGR,
00:11:18 Michel Gilibert, François Léotard, Christine Lagarde, Charles Pascois...
00:11:21 Condamnation de principe puisqu'il n'y avait pas de peine.
00:11:24 Absolument, et c'est là où toute la CGR et sa légitimité sont encore remises en question
00:11:29 par rapport à tout cela. Amouray Bucot, de Valeurs Actuelles,
00:11:32 nous apprenait hier quelque chose d'étonnant, Mathieu Bocoté,
00:11:35 et qu'il vaut la peine de citer intégralement dans son propos.
00:11:39 Je cite "Huit personnes, six hommes, deux femmes âgées de 18 à 34 ans,
00:11:45 ont été interpellées hier à Lyon en marge de la manifestation d'une train droite.
00:11:50 Il leur est reproché le collage de plusieurs affiches intitulées, je cite,
00:11:55 "Thomas, 16 ans, tué par des barbares", "Thomas, tué, car blanc".
00:12:00 Justice pour Thomas, ces affiches leur ont valu d'être placées en garde à vue
00:12:04 pour provocation publique à la haine et à la violence en raison de la race
00:12:09 et dégradation en réunion". Fin de citation.
00:12:13 Cette description, Mathieu Bocoté, vous pousse à vous poser une question
00:12:16 peut-être incongrue pour certains.
00:12:18 Est-ce qu'il y aurait en France des prisonniers politiques?
00:12:22 C'est un terme, effectivement, qu'on avait tendance à réserver
00:12:25 pour des pays lointains, avec des dictateurs lointains, aux noms improbables.
00:12:29 Normalement, "d'ex-république soviétique oubliée, imprononçable".
00:12:32 Or là, qu'est-ce qu'on voit dans cette séquence?
00:12:35 C'est que le mot "prisonnier politique" semble retrouver une certaine pertinence.
00:12:39 On verra dans quelles circonstances, il ne faut pas en abuser,
00:12:42 mais voyons si cette formule est la bonne.
00:12:44 Je donne les éléments de contexte.
00:12:46 On se retrouve à Lyon, il y a des militants qui viennent de la mouvance identitaire,
00:12:50 des anciennes générations identitaires pour certains d'entre eux,
00:12:53 qui veulent manifester, qui veulent faire quelque chose pour marquer publiquement
00:12:57 leur révolte devant le sort de Thomas.
00:13:00 La manifestation est interdite, ils se disent qu'il faut quand même faire quelque chose,
00:13:04 une action, donc ils ne veulent pas aller dans une action illégale,
00:13:07 la manifestation ce n'est pas possible, c'est réglé.
00:13:09 On va faire quelque chose qui sera, oui, illégal, mais pacifique.
00:13:12 Ils sont conscients de l'illégalité du geste, ça vaut la peine de le dire.
00:13:16 Et que font-ils? Ils vont faire du... afficher des affiches,
00:13:20 coller des affiches pendant quelques deux heures environ,
00:13:23 et faire des tags, donc les affiches.
00:13:25 L'affiche, c'est "justice pour Thomas",
00:13:27 et les tags, c'est "Thomas, 16 ans, tué par des barbares",
00:13:30 et "Thomas, tué car blanc", comme vous l'avez évoqué.
00:13:33 Donc ils font ça pendant deux heures environ,
00:13:35 pour marquer publiquement, l'espace public justement, de leur révolte.
00:13:39 Au bout de deux heures, je termine la narration des faits,
00:13:41 au bout de deux heures, les forces de l'ordre les interpellent,
00:13:45 et là il y a un problème particulier, donc normalement,
00:13:47 quand on se fait attraper pour taggage, comme ça,
00:13:49 pour affichage "sauvage", entre guillemets,
00:13:51 les policiers, qu'est-ce qu'ils font? Les forces de l'ordre,
00:13:53 ils confisquent en fait le matériel, ils disent "rentrez chez vous,
00:13:55 ne le faites plus", c'est presque le rituel.
00:13:58 Dans les circonstances, c'est pas ça du tout,
00:14:00 donc arrestation, garde à vue, pour plus de 20 heures.
00:14:03 Pour plus de 20 heures, et ceux qui sont en garde à vue,
00:14:07 il va y avoir une perquisition, dis-je, chez chacun d'entre eux,
00:14:10 et là je donne une histoire, qui est celle de Chloé,
00:14:12 qui est l'une d'entre elles à qui j'ai pu parler aujourd'hui.
00:14:15 L'histoire nous sera racontée avec plus de détails factuels,
00:14:17 ce soir Amaury va en parler, ce soir à SoirInfo,
00:14:19 mais je reviens sur le fond des choses.
00:14:21 Donc, qu'est-ce qu'on trouve chez elle?
00:14:23 Notamment un drapeau français, apparemment c'est louche,
00:14:26 des affiches de génération identitaire,
00:14:29 apparemment ça marquerait une appartenance à cette mouvance
00:14:32 de manière coupable, et aussi, c'est ce qu'elle raconte,
00:14:35 le détail reste à venir, mais ils avaient des économies
00:14:37 qui étaient à peu près 5 000 euros, et ils sont pris pour l'instant,
00:14:40 parce qu'apparemment ils n'avaient pas le droit d'avoir
00:14:42 une telle somme chez eux, c'est ce qu'on leur dit,
00:14:44 donc ils doivent prendre un avocat pour récupérer désormais
00:14:46 leur argent. Fin de l'histoire.
00:14:48 Parlant à la jeune fille, elle me dit qu'elle semblait,
00:14:51 mais c'est son impression, que les policiers semblaient
00:14:53 presque navrer de leur infliger un tel mauvais sort.
00:14:56 Fin de l'histoire. Revenons sur l'essentiel,
00:14:59 quel est l'objet de la... enfin, non pas de la condamnation,
00:15:03 mais quel est l'objet de la querelle?
00:15:05 - Oui, laisse-moi en garder à vue.
00:15:06 - Voilà, pourquoi en garder à vue?
00:15:08 Thomas, 16 ans, tué par des barbares. C'est un tag.
00:15:12 Est-ce que ce tag en lui-même est faux?
00:15:15 Je serais curieux de savoir, quoi, Thomas, 16 ans,
00:15:17 tué par des gens civilisés?
00:15:19 Thomas, 16 ans, tué par des gens particulièrement raffinés
00:15:21 et délicats? Je pense que la formule Thomas, 16 ans,
00:15:24 tué par des barbares est une formule qui me semble adéquate.
00:15:27 Deuxièmement, Thomas tué car blanc.
00:15:30 Sachant ce que l'on sait, et c'est même pas contesté,
00:15:33 ne l'oublions pas par notre procureur,
00:15:34 des témoignages sont nombreux, la volonté de planter du blanc,
00:15:37 de tuer du blanc, c'était dit en tant que tel.
00:15:40 Où est le problème? On nous dira, j'y reviens,
00:15:43 que c'est apparemment, ça relève de la provocation
00:15:44 à la haine raciale. Mais moi, j'avais cru un peu bêtement
00:15:47 que la haine raciale, c'était celle du type qui décide
00:15:50 de donner un coup de couteau à Thomas et le tue parce que blanc.
00:15:53 Je ne savais pas que lorsque vous dénoncez la raison
00:15:55 pour laquelle on vous poignarde, c'est vous qui êtes coupable
00:15:57 de racisme. J'ai dû manquer quelque chose dans mes cours
00:16:00 de logique. Et finalement, justice pour Thomas,
00:16:03 réclamer justice pour Thomas, c'est une phrase qui fait scandale.
00:16:07 Alors, je le reviens, deux motifs pour la garde à vue.
00:16:10 Dégradation de biens, d'accord, c'est vrai, on n'a pas le droit
00:16:13 de faire des tags sans raison, sauvage dans l'espace public.
00:16:16 C'est pour ça d'ailleurs que tous ceux qui font des tags à Paris
00:16:18 se font arrêter régulièrement, nous le savons.
00:16:20 Et c'est pour ça que Paris est si belle aujourd'hui,
00:16:22 parce qu'on a arrêté tous ceux qui faisaient des tags
00:16:23 en toutes circonstances.
00:16:24 - Et placé en garde à vue.
00:16:25 - Non, mais c'est pour ça, c'est pas le cas.
00:16:26 Je me suis trompé.
00:16:27 Et là, incitation à la haine.
00:16:29 Et là, où est l'incitation à la haine raciale à travers cela?
00:16:32 C'est quand même la vraie question.
00:16:34 Et là, on est obligé de basculer vers les événements récents
00:16:37 pour comprendre ce qu'il y a derrière cette idée
00:16:39 qu'il pourrait y avoir de l'incitation à la haine raciale
00:16:41 derrière ça.
00:16:42 Rappelez-vous la circulaire du ministère de l'Intérieur
00:16:44 il y a quelques mois, où on trouvait,
00:16:46 on listait une série de prétextes
00:16:48 pour justifier l'interdiction d'événements et ainsi de suite.
00:16:51 Parmi ces prétextes, ça avait été rapporté par Charlotte
00:16:54 sur ce plateau, il y avait opéré un amalgame
00:16:56 entre immigration et islamisme ou terrorisme ou délinquance.
00:16:59 Et il y avait aussi instrumentalisation de faits divers
00:17:02 impliquant des personnes d'origine étrangère
00:17:05 pour désigner les étrangers à la vindicte.
00:17:08 Rappelez-vous.
00:17:09 Tout ça, autrement dit, si vous voyez,
00:17:11 et là, c'est toute la question du fait divers.
00:17:13 En fait, je vais faire un saut tout de suite,
00:17:14 vous allez voir pourquoi je reviens sur le fait divers.
00:17:16 Madame la ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak,
00:17:19 lorsqu'elle décide d'attaquer C-News, on s'en souvient,
00:17:21 qu'est-ce qu'elle rapproche à C-News notamment?
00:17:23 Elle dit un traitement inconsidéré et injustifié des faits divers
00:17:26 en leur donnant plus d'importance qu'ils ne le mériteraient.
00:17:29 Alors là, on voit fondamentalement,
00:17:31 du point de vue du régime,
00:17:33 l'interprétation du fait divers.
00:17:35 Est-ce que c'est un fait divers ou pas un fait divers?
00:17:37 C'est autour de cette question dont on parle
00:17:39 depuis plusieurs jours, c'est autour de cette question
00:17:41 que s'opère ce que j'appelle le rappel à l'ordre narratif.
00:17:44 Le rappel à l'ordre narratif, c'est-à-dire,
00:17:46 vous n'aurez pas le droit de voir autre chose
00:17:48 qu'un fait divers dans ce fait divers supposé.
00:17:50 Si vous y voyez autre chose, vous êtes quoi?
00:17:53 Soit vous faites le jeu de l'extrême droite,
00:17:55 soit vous êtes vous-même d'extrême droite.
00:17:57 Donc, soit vous êtes un idiot, soit vous êtes un salopard.
00:18:00 Ce qui est absolument fascinant.
00:18:02 Donc là, on comprend que cette idée,
00:18:04 la grille de lecture utilisée pour comprendre
00:18:06 un événement comme celui de Krépol,
00:18:08 si vous n'avez pas la bonne grille de lecture,
00:18:10 ça peut vous valoir, quelques mois plus tôt,
00:18:12 une menace de fermeture d'une chaîne,
00:18:14 et ça peut vous valoir, si vous êtes dans l'espace public,
00:18:16 qu'on peut interdire un événement,
00:18:18 on peut décider d'assimiler à la haine raciale
00:18:20 le simple fait de nommer que le fait divers
00:18:22 était porteur d'une charge de racisme anti-blanc.
00:18:25 Et là, on en arrive à la véritable censure
00:18:27 des derniers jours.
00:18:29 Est-il possible ou non
00:18:31 de nommer le racisme anti-blanc en France?
00:18:33 Est-il possible ou non de dire que les Français,
00:18:36 on ne sait plus comment les nommer,
00:18:38 d'origine, historique, je ne sais plus quel terme utiliser,
00:18:40 de souche, qu'importe, sont la cible
00:18:42 d'une haine particulière
00:18:44 qui n'engage certainement pas tous les immigrants,
00:18:46 ça va de soi, qui dirait cela serait un idiot,
00:18:48 mais qui est un racisme anti-blanc spécifique
00:18:51 dont tous font l'expérience d'une manière ou de l'autre?
00:18:54 Est-ce que si on le mentionne publiquement,
00:18:56 est-ce qu'on bascule déjà dans une interprétation
00:18:58 qui peut être interprétée justement
00:19:00 comme un appel à la violence, un appel à la haine raciale?
00:19:02 Je crois que c'est l'enjeu des derniers moments.
00:19:04 - Ce dont vous parlez ici, Mathieu,
00:19:06 n'est pas vraiment nouveau, puisque la tentation
00:19:08 d'interdire juridiquement certains courants
00:19:10 de l'opposition est visible depuis quelques mois.
00:19:12 - Absolument. Je pense que ça, on y touche.
00:19:15 C'est la volonté d'interdire juridiquement
00:19:18 un courant politique. C'est de cela dont on parle ici.
00:19:21 On pourrait faire la longue histoire.
00:19:23 C'était d'abord la disqualification morale
00:19:25 et symbolique avec ce qu'on a appelé
00:19:27 l'extrême droite depuis 30 ans, 40 ans.
00:19:29 Imaginez si on avait écouté tous les conseils de prudence
00:19:32 qui ont été donnés par ceux qu'on a extrême-droitisés
00:19:35 depuis 30 ou 40 ans. Croyez-vous que la France
00:19:37 serait dans un aussi mauvais état aujourd'hui?
00:19:39 C'est un problème. Il faut quand même se le dire.
00:19:41 Depuis 30 ou 40 ans, c'est autour de la question
00:19:43 de l'immigration que s'est noué le débat
00:19:45 sur l'extrême droite. Je note qu'au début des années 80,
00:19:47 mais surtout 90, parce que dans les années 90,
00:19:49 on voit par exemple un Alain Juppé,
00:19:51 on en trouverait d'autres, qui début 90,
00:19:53 dit que l'islam était incompatible avec la France.
00:19:55 C'est lui qui le dit, c'est Valjean.
00:19:57 Eh bien, quelques semaines plus tard,
00:19:59 quelques mois plus tard, il commence à dire
00:20:01 que l'islam est incompatible avec la France.
00:20:03 Et aujourd'hui, si vous affirmez ça publiquement,
00:20:05 vous risquez d'avoir les autorités administratives
00:20:07 qui surveillent la communication et tout ça sur le dos.
00:20:09 C'est quand même un enjeu.
00:20:11 Donc, l'extension du domaine de l'interdit.
00:20:13 Mais la véritable interdiction dont je parle,
00:20:15 évidemment, c'est la plus récente,
00:20:17 celle de la mouvance identitaire.
00:20:19 La mouvance identitaire, l'acte inaugural,
00:20:21 c'est la dissolution de la génération identitaire.
00:20:23 Un mouvement beaucoup moins violent,
00:20:25 si je peux me permettre, que les soulèvements de la terre.
00:20:27 Mais les soulèvements de la terre,
00:20:29 finalement, il ne fallait pas les dissoudre.
00:20:31 Génération identitaire, il le fallait.
00:20:33 Et ensuite, tout, une forme de domino,
00:20:35 dissolution de génération identitaire,
00:20:37 interdiction du colloque vénère,
00:20:39 j'en ai déjà parlé ici. Je le redis
00:20:41 parce que c'est fondamental. On a interdit ce colloque
00:20:43 parce qu'on craignait que des propos interdits
00:20:45 ne s'y tiennent.
00:20:47 Je le décris comme ça, j'ai l'impression
00:20:49 d'être dans un monde parallèle.
00:20:51 Les gendargos qui ont collé des affiches,
00:20:53 qui faisaient des slogans, et eux aussi ont eu droit
00:20:55 aux forces de l'ordre. Les gens de Némésis,
00:20:57 ils ont eu droit à la liberté.
00:20:59 Et finalement, la mouvance dite identitaire,
00:21:01 on cherche à la frapper d'interdictions juridiques.
00:21:03 Et comment le fait-on? En l'assimilant
00:21:05 à la fameuse ultradroite, dont Marion Maréchal
00:21:07 s'est moquée aujourd'hui en l'appelant la gigadroite.
00:21:09 Je trouve ça plutôt drôle.
00:21:11 Donc, elle représente, je ne sais pas, giga, méga,
00:21:13 extra, ultradroite, quoi qu'il en soit,
00:21:15 elle la nomme ainsi. Donc, on dit
00:21:17 mouvance identitaire = ultradroite = fascisme =
00:21:19 contre-révolution fasciste à la grandeur de la France
00:21:21 = la France est en danger aujourd'hui.
00:21:23 Et là, on arrive à la question centrale
00:21:25 de ce jour. C'est le récit, le récit.
00:21:27 Tout le monde doit répéter que la France est menacée
00:21:29 par l'ultradroite et l'extrême droite.
00:21:31 Et qui ne le répète pas est complice de cette insurrection raciste.
00:21:33 Et on voit comment le système médiatique,
00:21:35 dans sa force incroyable,
00:21:37 est capable d'imposer ce récit à tout le monde.
00:21:39 - Peut-on craindre, à la lumière
00:21:41 de votre analyse, que ceux
00:21:43 que vous appelez les nouveaux prisonniers politiques
00:21:45 soient de plus en plus nombreux?
00:21:47 - Je le redoute, et j'en suis même certain.
00:21:49 Pour deux raisons. Plus le régime
00:21:51 redoutera la prise de pouvoir
00:21:53 de ce qu'ils appellent l'extrême droite,
00:21:55 plus, je dirais, la pénalisation du désaccord
00:21:57 va être vivante. Une bonne partie du régime
00:21:59 a renoncé à convaincre. Une bonne partie du régime
00:22:01 veut désormais contraindre.
00:22:03 On n'espère plus convaincre les gens. On veut tout simplement
00:22:05 leur interdire de dire des choses.
00:22:07 Et plus, j'ajoute, et plus la crise
00:22:09 de la diversité, plus on va constater
00:22:11 que la diversité heureuse est en train de diversifier
00:22:13 malheureusement, plus on va imposer
00:22:15 de force le récit de la diversité heureuse.
00:22:17 Mais ayons un portrait d'ensemble
00:22:19 dans notre esprit. On se demande de temps en temps,
00:22:21 rappelez-vous, si Marine Le Pen
00:22:23 risque d'être inéligible à la présidentielle
00:22:25 pour des raisons administratives
00:22:27 d'assistant au Parlement européen, etc.
00:22:29 Donc, inéligibilité possible de Marine Le Pen,
00:22:31 procès à répétition contre Éric Zemmour,
00:22:33 procès à répétition contre Valeurs Actuelles,
00:22:35 menace contre des télévisions, jugée coupable
00:22:37 de ne pas interpréter correctement les faits divers.
00:22:39 Hier encore, M. Dupond-Moretti,
00:22:41 nazification du RN,
00:22:43 frappe à répétition contre les identitaires.
00:22:45 Et je pourrais multiplier les exemples. Je doute qu'entre
00:22:47 tous ces gens que je mentionne, il n'y a pas nécessairement
00:22:49 une convergence de points de vue, une convergence
00:22:51 d'idées, une convergence d'idéologie.
00:22:53 Je note simplement que le désaccord aujourd'hui,
00:22:55 on ne veut plus convaincre les gens qu'ils ont tort.
00:22:57 On juge que s'ils ont tort, ils méritent
00:22:59 une punition juridique. Et la punition juridique
00:23:01 peut transformer certaines personnes
00:23:03 en prisonniers politiques demain.
00:23:05 Je le dis avec frayeur, mais je ne crois
00:23:07 pas le dire avec exagération.
00:23:09 - Tu as fait un lien avec toute notre émission,
00:23:11 avec le QR code dont on en parlera avec vous
00:23:13 tout à l'heure, les J.O., avec la différence
00:23:15 de traitement. On verra ça aussi avec Charles Donéz
00:23:17 dans un instant. Et puis peut-être avec cette
00:23:19 information, on apprend qu'il y a une manifestation,
00:23:21 un rassemblement qui était prévu
00:23:23 devant la Sorbonne vendredi soir
00:23:25 dans l'affaire Crépol.
00:23:27 Et qui est interdite
00:23:29 pour éventuelle trouble à l'ordre de public
00:23:31 par le préfet de police.
00:23:33 Un rassemblement qui était prévu à la Sorbonne,
00:23:35 à Paris. Merci Mathieu Bocoté
00:23:37 pour votre regard. On continue
00:23:39 avec vous, Gabriel Cluzel.
00:23:41 Je te le disais, en titre, on dirait vraiment
00:23:43 l'explosion de la gauche.
00:23:45 Mais il faut s'arrêter, là aussi,
00:23:47 minutieusement, pour comprendre
00:23:49 et analyser. Le Hamas,
00:23:51 Crépol, l'ultra-droite,
00:23:53 ce qui vous frappe, c'est que le logiciel
00:23:55 de la gauche est en train de s'autodétruire,
00:23:57 de se fracasser sur
00:23:59 ses propres contradictions.
00:24:01 Lesquelles ? - Oui, on sent
00:24:03 ces dernières semaines que tous les fils
00:24:05 se touchent. C'est le court-circuit
00:24:07 absolu. Il n'y a pas une position,
00:24:09 une posture prise ces dernières semaines
00:24:11 qui ne vienne contredire tout le discours
00:24:13 qu'avait porté la gauche.
00:24:15 On peut faire le détail de toutes
00:24:17 les causes qui leur tenaient à cœur, mais je propose
00:24:19 qu'on s'arrête sur trois d'entre elles,
00:24:21 qui me paraissent spécialement emblématiques.
00:24:23 L'antiracisme, le féminisme,
00:24:25 trois ou quatre, selon qu'on les prend ensemble
00:24:27 ou pas, et puis la répression policière
00:24:29 et l'autodéfense.
00:24:31 - Alors, justement, vous voulez commencer par le féminisme.
00:24:33 Les féministes brillent de fait,
00:24:35 ces derniers temps.
00:24:37 Comment parlent leurs hameçons ?
00:24:39 - Voilà, c'est indéniable. Alors, évidemment,
00:24:41 il y a d'abord le silence assourdissant
00:24:43 pour les viols et le traitement
00:24:45 infâme réservé
00:24:47 aux femmes, précisément par le Hamas.
00:24:49 On se souvient de la jeune
00:24:51 Shani Louk, qui avait
00:24:53 23 ans. Et puis le collectif 7 octobre
00:24:55 a qualifié d'indigne
00:24:57 la manifestation "Nous toutes"
00:24:59 des violences,
00:25:01 pour dénoncer les violences faites aux femmes,
00:25:03 justement, raison de ce silence. Et vous vous souvenez
00:25:05 de l'accueil mitigé,
00:25:07 c'est le moins qu'on puisse dire. Il y a eu des heures, quand ce collectif
00:25:09 du 7 octobre a tenu
00:25:11 à venir. En fait, c'est "Nous toutes",
00:25:13 sauf certaines, parce que ça dépend
00:25:15 du violeur. Vous voyez, il faut que
00:25:17 le violeur rentre dans la bonne grille
00:25:19 idéologique, sinon ça n'intéresse pas.
00:25:21 Et il y a un précédent, cela dit,
00:25:23 c'est celui des viols de Cologne. Vous vous souvenez
00:25:25 que Caroline Dehaes avait dit
00:25:27 à ce moment-là, "Ceux qui
00:25:29 viennent m'embêter avec ça, qu'ils aillent, je cite,
00:25:31 pardonnez-moi pour la vulgarité, déverser
00:25:33 leur merde raciste ailleurs."
00:25:35 Mais ce n'est pas tout.
00:25:37 Vous savez que
00:25:39 récemment, et notamment le
00:25:41 journaliste Patrick Cohen,
00:25:43 ont essayé de
00:25:45 construire un contre-récit
00:25:47 du drame
00:25:49 de Crépol en s'appuyant
00:25:51 sur les déclarations des mis en cause.
00:25:53 Et donc, on est arrivé à ceci,
00:25:55 que ces garçons
00:25:57 venaient simplement, pour je cite,
00:25:59 "draguer les filles".
00:26:01 Et alors, moi, ce qui m'a beaucoup étonnée, c'est que
00:26:03 ça n'a inquiété aucune féminine,
00:26:05 aucune féministe, pardon,
00:26:07 que tant de monde accrédite la thèse que
00:26:09 aller draguer les filles
00:26:11 avec un couteau long comme le bras,
00:26:13 c'est normal.
00:26:15 - Alors, on va continuer à en parler, parce qu'il y a encore beaucoup d'exemples,
00:26:17 et c'est intéressant de s'arrêter
00:26:19 et de détricoter
00:26:21 comment, là où on attend la gauche,
00:26:23 elle n'est pas là,
00:26:25 et en sourdine, puisque
00:26:27 personne ne fait réellement attention. On manque une pause,
00:26:29 on continue. À tout de suite.
00:26:33 - On revient avec la gamme,
00:26:35 le logiciel de la gauche est en train d'exploser,
00:26:37 vous le disiez, avec
00:26:39 le Hamas, Crip, l'ultra-droite,
00:26:41 on voit que rien ne va plus. Vous nous expliquez,
00:26:43 par exemple, Patrick Cohen, et vous allez aussi
00:26:45 nous parler d'Arte.
00:26:47 - Oui, alors sur Arte...
00:26:49 - Il va en parler tout à l'heure. - Voilà, je l'évoque juste en passant,
00:26:51 mais parce que là aussi a été accrédité l'idée
00:26:53 par une historienne des médias,
00:26:55 chercheuse au CNRS, Isabelle Vera-Masson,
00:26:57 que les agresseurs venaient chercher des filles.
00:26:59 Mais alors, il y avait une dimension supplémentaire, c'est que
00:27:01 les agresseurs ressemblaient à
00:27:03 Raimundo et Juliette, et qu'ils avaient sorti
00:27:05 leur épée. Alors, je me demande
00:27:07 si au prochain drame, on compara
00:27:09 ça aux trois mousquetaires
00:27:11 ou à Ouest Side Story,
00:27:13 et c'est vraiment... Vous savez, le mot "indécent",
00:27:15 c'était à la mode, enfin, était à la mode,
00:27:17 a été beaucoup utilisé par nos politiques. Là, je crois
00:27:19 qu'il trouve toute sa place. Il faut
00:27:21 évidemment jeter le manteau de Noé,
00:27:23 notre culture classique, pour montrer
00:27:25 que ces faits-là, finalement, ont existé de toute
00:27:27 éternité dans notre
00:27:29 pays. - Mathieu Bocoté nous a
00:27:31 concocté un petit
00:27:33 édito sur ce sujet,
00:27:35 dans un instant. Alors, Gabrielle Cruzel,
00:27:37 continuons maintenant sur ce logiciel
00:27:39 de la gauche. On a vu le féminisme, le racisme
00:27:41 maintenant. La lutte contre le racisme,
00:27:43 c'est LA grande cause de la gauche.
00:27:45 Des dizaines d'années
00:27:47 que tous, sans exception, portent leur anti-racisme
00:27:49 en bandoulière, en toutes ces inconstances,
00:27:51 et pourtant. - Et oui, et pourtant, là,
00:27:53 ils l'ont mis dans leur poche.
00:27:55 Vous voyez, dans l'affaire de
00:27:57 Crépole, le communiqué
00:27:59 numéro 4 du procureur de la République
00:28:01 a écrit noir sur blanc
00:28:03 que 9 des
00:28:05 104 témoins et victimes qui avaient été
00:28:07 interrogés avaient parlé
00:28:09 de mots hostiles
00:28:11 aux Blancs. Eh bien, figurez-vous
00:28:13 que le motif raciste
00:28:15 n'a pas été retenu. J'essaie de faire
00:28:17 une petite comparaison. Vous prenez une affaire
00:28:19 qui a tenu beaucoup à cœur
00:28:21 à la gauche, c'est celle d'Adama Traoré.
00:28:23 Imaginez que 9 témoins aient dit
00:28:25 que les gendarmes, au moment des faits,
00:28:27 avaient proféré
00:28:29 des mots racistes
00:28:31 à l'endroit de la victime. Eh bien,
00:28:33 que serait-il passé ? Là, nos politiques
00:28:35 de gauche ne protestent
00:28:37 pas. Le motif
00:28:39 raciste n'est pas retenu,
00:28:41 ce n'est pas grave. Pire,
00:28:43 par la voix de la mère
00:28:45 de Romain Surizer,
00:28:47 la famille a fait savoir qu'elle
00:28:49 demandait que ce motif
00:28:51 anti-raciste, ce caractère
00:28:53 raciste, soit retenu.
00:28:55 Eh bien, là non plus,
00:28:57 la parole des parents n'est pas
00:28:59 écoutée. Pourtant, vous savez si
00:29:01 la parole des parents est sacrée.
00:29:03 On l'a vu au moment de l'affaire Lola.
00:29:05 Il fallait dire, par exemple, à Éric Zemmour
00:29:07 qu'il n'avait pas le droit d'instrumentaliser
00:29:09 l'affaire, puisque les parents avaient dit qu'ils ne voulaient
00:29:11 pas qu'elle soit instrumentalisée.
00:29:13 Mais pour que la parole des parents soit entendue, encore faut-il
00:29:15 que ce soit la bonne parole, la parole
00:29:17 qui est autorisée, que les parents de victimes
00:29:19 restent dans leur petite case que la gauche
00:29:21 leur a assignée, la personne ne
00:29:23 relaie cette
00:29:25 parole des parents de Thomas.
00:29:27 - Toujours en analysant la gauche
00:29:29 et son logiciel qui explose,
00:29:31 la répression judiciaire
00:29:33 a double vitesse. - Oui, exactement.
00:29:35 Vous savez que la gauche a été biberonnée par la pensée
00:29:37 de Michel Foucault et de son livre "Surveiller
00:29:39 et punir". Alors Michel Foucault développe l'idée
00:29:41 que la prison, c'est délétère
00:29:43 et que quand on va en prison,
00:29:45 ça crée la récidive.
00:29:47 La gauche a toujours fait montre d'une grande
00:29:49 mensuétude à l'endroit des jeunes délinquants.
00:29:51 Je vous renvoie à Jean-Christophe Condladélis qui avait,
00:29:53 en parlant des frères Kouachi, parlé
00:29:55 d'enfants perdus à l'époque.
00:29:57 Eh bien, les jeunes
00:29:59 militants d'Ultra-Drat qui ont manifesté,
00:30:01 on va plutôt dire qui ont tenté de manifester
00:30:03 dans la cité de la Monnaie à Romain Surizère,
00:30:05 en revanche, personne ne les qualifie
00:30:07 d'enfants perdus, personne ne
00:30:09 s'émeut qu'ils soient mis pour six
00:30:11 d'entre eux en prison. Vous savez
00:30:13 qu'ils ont été condamnés à des peines de
00:30:15 six à dix mois de prison ferme avec
00:30:17 mandat de dépôt. Donc il faut dire quand même
00:30:19 les motifs pour participation à un groupement
00:30:21 formé en vue de la préparation
00:30:23 de violences ou de dégradations.
00:30:25 Ça pour six d'entre eux, pour cinq d'entre eux,
00:30:27 pour violences sur policiers.
00:30:29 Il faut préciser qu'à l'exception de l'un d'entre eux,
00:30:31 le casier des militants était vierge.
00:30:33 Donc, et aucun habitant n'a porté
00:30:35 plainte pour quoi que ce soit,
00:30:37 sinon, évidemment, ça se saurait. Là, la justice
00:30:39 n'aurait pas éludé le motif
00:30:41 raciste, vous vous en doutez.
00:30:43 Or, si six de ces militants
00:30:45 du Trois-Droite sont aujourd'hui en prison,
00:30:47 trois des neuf mis en examen
00:30:49 dans le drame qui a coûté la vie à Thomas,
00:30:51 eux ont pu passer la porte du commissariat.
00:30:53 Ils sont libérés
00:30:55 sous contrôle judiciaire.
00:30:57 Et on voit donc que la majorité des agresseurs de Grépole
00:30:59 étaient connus des services
00:31:01 de police. Mais la gauche ne s'est
00:31:03 pas émue de ce passage
00:31:05 en prison, pour le moins étonnant,
00:31:07 sachant qu'aujourd'hui, les peines de prison de moins
00:31:09 d'un an en général sont aménagées. Il n'y a pas
00:31:11 de passage par la case prison, mais là, pourtant,
00:31:13 c'est le cas. Là, la gauche ne s'en est pas
00:31:15 émue. - Alors, ce n'est
00:31:17 pas tout, Gabrielle Cluzel. Il y a aussi
00:31:19 l'autodéfense qui, soudain, est plébiscitée.
00:31:21 - Mais oui, vous savez à quel point
00:31:23 l'extrême-gauche déteste l'autodéfense.
00:31:25 L'autodéfense, c'est l'Amérique de Trump qui a armé
00:31:27 jusqu'aux dents. Eh bien,
00:31:29 figurez-vous que l'autodéfense, c'est comme le cholestérol.
00:31:31 Il y a la bonne et la mauvaise.
00:31:33 Alors, je vous explique.
00:31:35 Alors, l'un des
00:31:37 manifestants d'ultra-droite, vous savez,
00:31:39 donc on a compris qu'on ne dit plus "extrême-droite"
00:31:41 parce que ça ne fait pas assez peur, donc
00:31:43 on est passé à l'ultra-droite, a été
00:31:45 passé à tabac. C'est même la seule personne
00:31:47 qui a été passée à tabac
00:31:49 cette soirée-là.
00:31:51 Donc, on peut expliquer les faits. Il a été
00:31:53 sorti de sa voiture, son pare-brise a été
00:31:55 brisé,
00:31:57 la voiture a été brûlée, les papiers d'identité
00:31:59 qui étaient à l'intérieur, on semble-t-il,
00:32:01 étaient volés, puis l'homme a été
00:32:03 tabacé, déshabillé, filmé, laissé
00:32:05 sur le trottoir, puis ramassé par
00:32:07 les pompiers qui l'ont conduit
00:32:09 à l'hôpital. Tout ça a été décrit par le
00:32:11 préfet de la Drôme. Puis le monde qui a eu
00:32:13 accès à des sources policières rajoute
00:32:15 que, selon le manifestant,
00:32:17 ces gens du quartier
00:32:19 portaient un jerrycan d'essence et
00:32:21 menaçaient de le brûler vif
00:32:23 s'il ne se désappuyait pas. Et selon
00:32:25 une source policière citée toujours par
00:32:27 le monde, ce sont des anciens du quartier, je lis,
00:32:29 dont au moins deux personnes connues
00:32:31 pour l'an lien passé avec l'islamisme
00:32:33 radical qui ont fait jouer leur autorité
00:32:35 pour éviter le pire. Les faits sont donc
00:32:37 graves. Et bien vous savez, Jean-Luc Mélenchon, lui,
00:32:39 il a vu dans cet épisode
00:32:41 la magnifique autodéfense
00:32:43 du quartier de
00:32:45 Lamonnet, donc un jeune qui a été
00:32:47 passé à tabac dans ces circonstances.
00:32:49 Et quant à Aurélien Taché, et bien il reproche
00:32:51 d'avoir à France Info
00:32:53 d'avoir relayé
00:32:55 cette agression. Il accuse même
00:32:57 France Info d'être le porte-voix
00:32:59 de ces militants d'ultra-droite.
00:33:01 Je finirai par là, ça rejoint la pensée de Mathieu
00:33:03 Boccote. Tout le monde a été
00:33:05 écouté et ou sera d'extrême-droite
00:33:07 aujourd'hui, ça fera France Info qui l'eût crue.
00:33:09 - Et vous voulez que je vous en dise plus ?
00:33:11 - Dites-moi en plus. - Écoutez, écoutez, écoutez.
00:33:13 - Pas élitiste, c'est facile
00:33:17 d'écouter Radio Classique, seulement
00:33:19 bourgeois. Je ne dis pas que ces morceaux n'ont plus de valeur,
00:33:21 qui ne devraient pas être diffusés, je dis que
00:33:23 pris dans cette espèce de forme grevée par les
00:33:25 pubs de luxe et le cours de la bourse,
00:33:27 Radio Classique les place artificiellement
00:33:29 dans une espèce de bruit de fond apparemment inoffensif
00:33:31 mais conservateur et un peu mortifère.
00:33:33 - C'était Lucille Como,
00:33:35 8h58 sur France Culture.
00:33:37 - C'est extraordinaire parce que
00:33:39 si on s'intéresse un tout petit peu
00:33:41 à la musique même de loin, dans notre livre,
00:33:43 on parle de Beethoven.
00:33:45 Beethoven était entiché
00:33:47 de la révolution française.
00:33:49 Il avait concocté un hymne pour rendre...
00:33:51 - Non, on ne parle pas du livre, on parle de Radio Classique.
00:33:53 - Non, mais je vous parle de
00:33:55 Beethoven ! - Est-ce que la musique classique est classée
00:33:57 à l'extrême-droite ? - Ben oui, je vous parle de
00:33:59 Beethoven, Beethoven qui était pour
00:34:01 l'esprit des Lumières et qui condamne
00:34:03 je dirais Bonaparte
00:34:05 parce qu'il se proclame empereur.
00:34:07 Et voilà ce qu'on nous présente
00:34:09 aujourd'hui, Beethoven comme étant
00:34:11 un conservateur.
00:34:13 La vie est belle !
00:34:15 - Tout ce qui a été
00:34:17 inventé, produit, créé
00:34:19 avant ces jeunes Péronnel
00:34:21 doit disparaître.
00:34:23 C'est aussi clair que ça.
00:34:25 Ces conservateurs, oui, il y a plein de choses qui sont conservatrices.
00:34:27 Je donne la parole
00:34:29 à Mathieu Bocotter. - Mais il y a le totalitarisme
00:34:31 sur le goulag et puis il y a surtout le totalitarisme
00:34:33 de la bêtise. Dieu merci, ils n'ont pas encore
00:34:35 créé le goulag, mais c'est stupéfiant d'entendre ça.
00:34:37 - Vous avez entendu, donc
00:34:39 Mathieu Bocotter, c'est sur France Culture.
00:34:41 Dans une
00:34:43 chronique de Lucien Lecomo
00:34:45 qui classe Radio Classique
00:34:47 et la musique classique à
00:34:49 très à droite. Conservatrice.
00:34:51 - Ils n'utilisent pas le mot "extrême-droite" mais ils font tout pour qu'on le comprenne.
00:34:53 Par exemple, on dit... - Bourgeois.
00:34:55 - Oui, bourgeois, pas ça encore.
00:34:57 C'est le centre-droite, j'ai bien compris.
00:34:59 On dit "des compositeurs blancs".
00:35:01 Moi, bien franchement, je ne sais pas quand j'écoute
00:35:03 de la musique, je ne sais pas comment je fais
00:35:05 pour savoir si celui qui l'a composé
00:35:07 est noir ou blanc, si les gens qui sont dans l'orchestre
00:35:09 sont noirs ou blancs, mais ça c'est probablement
00:35:11 parce que mes oreilles voient mal.
00:35:13 Il y a un problème comme ça. Donc c'est lunaire.
00:35:15 En entendant cette
00:35:17 chronique, mais qui en fait, tout sera
00:35:19 l'extrême-droitisé.
00:35:21 La blanquette de vous sera l'extrême-droitisé.
00:35:23 Si vous êtes américain, le bord de caca à ouet sera l'extrême-droitisé.
00:35:25 Tout sera l'extrême-droitisé.
00:35:27 C'est pour ça que j'ai envie de chanter "Quand on est,
00:35:29 on est".
00:35:31 Vous connaissez la chanson. - Gabriel Cluzel,
00:35:33 vous écoutez de la musique classique ?
00:35:35 - Oui, j'écoute de la musique classique.
00:35:37 - C'est pas étonnant !
00:35:39 - Vous êtes d'extrême-droite,
00:35:41 donc ? - Ecoutez, j'ai très peur
00:35:43 de la conclusion.
00:35:45 Non, mais de fait,
00:35:47 ça fait partie de la cancel culture.
00:35:49 Tout notre patrimoine,
00:35:51 qu'il soit matériel ou immatériel,
00:35:53 doit disparaître.
00:35:55 Vous savez, je ne sais plus quel musicien
00:35:57 disait de l'architecture,
00:35:59 c'est de la musique pétrifiée.
00:36:01 On peut dire à l'inverse que la musique,
00:36:03 c'est des statues liquéfiées.
00:36:05 Elles sont abattues au Burin,
00:36:07 comme certaines statues dans nos villes.
00:36:09 - Vous connaissez la boutade qu'on prête à aboutir
00:36:11 à Woody Allen. Chaque fois que j'entends Wagner,
00:36:13 j'ai envie d'envahir la Pologne.
00:36:15 Peut-être que c'est ce qu'elle voulait dire,
00:36:17 finalement, à sa manière, cette jeune dame.
00:36:19 - France culture.
00:36:21 - Merci infiniment.
00:36:23 Gardons un peu de temps de parole,
00:36:25 parce que j'aimerais vous faire réagir dans un instant
00:36:27 après la chronique de Marc Menon.
00:36:29 Un QR code, vous vous rappelez ?
00:36:31 Pour aller au restaurant, un QR code, vous vous rappelez ?
00:36:33 Pour prendre l'avion, un QR code, vous vous rappelez ?
00:36:35 Pour vous déplacer.
00:36:37 Eh oui, ça, c'était le Covid.
00:36:39 Sauf que maintenant, il en faudra un aussi pour les JO,
00:36:41 ou plus précisément pour se déplacer
00:36:43 dans Paris pendant les Jeux Olympiques.
00:36:45 Alors que le QR code a été créé
00:36:47 pour un état d'urgence,
00:36:49 et là, le voilà appliqué
00:36:51 pour un moment festif,
00:36:53 un moment sportif.
00:36:55 Sommes-nous dans un moment liberticide ?
00:36:57 - Moi, je me découvre depuis quelques temps d'extrême droite,
00:36:59 et maintenant, je me découvre complotiste.
00:37:01 Je vais mettre le...
00:37:03 T'as vu, en réalité,
00:37:05 le Covid nous a permis
00:37:07 d'entrer dans le monde d'après.
00:37:09 Comment nous allons,
00:37:11 demain, avoir la chance
00:37:13 d'être régentés
00:37:15 par des éléments qui nous permettront
00:37:17 d'être dans la sécurité la plus totale,
00:37:19 la santé la plus resplendissante.
00:37:21 On avait mis
00:37:23 les grands-mères et les grands-pères
00:37:25 dans la cuisine,
00:37:27 pour ne surtout pas les contaminer,
00:37:29 les enfants derrière une vide,
00:37:31 pour qu'ils aperçoient grand-père juste avant de mourir,
00:37:33 parce que grand-père, il allait mourir
00:37:35 de ne pas pouvoir embrasser ses enfants,
00:37:37 mais il ne mourait pas du Covid.
00:37:39 Bref, la santé, nous savons comment
00:37:41 la tenir,
00:37:43 grâce à tous ces éléments-là.
00:37:45 Alors maintenant, c'est la sécurité.
00:37:47 Là, vous aurez le quartier rouge,
00:37:49 le quartier bleu. Le quartier bleu,
00:37:51 à la limite, il y a des petites entorses.
00:37:53 Le quartier rouge, impossible d'entrer,
00:37:55 sauf, sauf, sauf, si vous dites
00:37:57 où vous allez, donc c'est pour votre bien,
00:37:59 "Je vais chez ma maîtresse."
00:38:01 "Ah non, monsieur, la maîtresse,
00:38:03 "c'est pas moral."
00:38:05 Ca, c'est pas possible.
00:38:07 Donc,
00:38:09 on est dans un monde
00:38:11 invraisemblable
00:38:13 où tout devra se poser
00:38:15 dans cette logique
00:38:17 du contrôle
00:38:19 total. Et alors,
00:38:21 il y a un film qui sort, après je vais évoquer Mathieu,
00:38:23 parce que Mathieu en parle dans son excellent
00:38:25 livre "Le totalitarisme
00:38:27 sans le goulag".
00:38:29 Il fait des chapitres où il nous montre
00:38:31 comment nos émotions, demain,
00:38:33 seront contrôlées. Et déjà,
00:38:35 vous savez que si vous avez un deuil,
00:38:37 "Oh là là là là là là, ne soyez pas
00:38:39 tristes, la médecine s'occupe de vous,
00:38:41 voici la petite pilule,
00:38:43 oh le petit gamin,
00:38:45 le petit bonhomme, t'es turbulent
00:38:47 toi, non non non non non,
00:38:49 il faut que tu sois mignon,
00:38:51 petite pilule, Ritaline,
00:38:53 voilà, Ritaline." C'est-à-dire
00:38:55 que nous avons
00:38:57 un monde qui est en train de se composer
00:38:59 et avec, par exemple,
00:39:01 vous aurez la petite puce
00:39:03 à l'intérieur de vous, comme un ordinateur,
00:39:05 pour voir si votre équilibre,
00:39:07 selon un algorithme
00:39:09 qui fait que votre cœur doit battre à 70,
00:39:11 t'en spie si bas à 40
00:39:13 comme copie ou enctile. Là, vous êtes
00:39:15 mort, puisque c'est pas dans les normes telles qu'elles sont
00:39:17 connues. Eh bien, vous aurez les petits
00:39:19 rééquilibrants, avec sans doute une petite poche,
00:39:21 pour introduire les
00:39:23 molécules nécessaires pour être dans
00:39:25 l'équilibre souhaité. C'est oublié,
00:39:27 par exemple, que Catherine Rillis,
00:39:29 Catherine Hill, grande chercheuse
00:39:31 à Gustave Roussy, dit
00:39:33 "Aujourd'hui, on détecte
00:39:35 beaucoup trop précocement les cancers,
00:39:37 les tumeurs, on traite pour rien
00:39:39 et ça nous fait prendre des décisions
00:39:41 qui sont mortifères."
00:39:43 Tout ça est oublié.
00:39:45 Et alors, il y a un film qui est sorti il y a peu de temps,
00:39:47 il est dans une toute petite salle,
00:39:49 et ça s'appelle "Le monde d'après Troie",
00:39:51 d'un monsieur qui s'appelle Laurent Firod.
00:39:53 Quand on le voit, on a l'impression d'être avec
00:39:55 un anarchiste, avec les cheveux partout,
00:39:57 ou alors il ressemble
00:39:59 à votre chanteur québécois, vous vous souvienez ?
00:40:01 - Gilles Vignon ? - Gilles Vignon, voilà, c'est Gilles Vignon.
00:40:03 Et alors, dans son film,
00:40:05 c'est extraordinaire, parce que par exemple,
00:40:07 vous avez quelqu'un qui entre,
00:40:09 le plombier, et la personne
00:40:11 qui est affolée parce qu'il y a une fuite d'eau.
00:40:13 Et la fuite d'eau, elle va se résorber toute seule,
00:40:15 pourquoi ? Parce qu'elle a
00:40:17 utilisé
00:40:19 le quota
00:40:21 d'eau qui lui était allouée.
00:40:23 Et au bout d'un moment, ça s'arrête
00:40:25 automatiquement, on prend les précautions
00:40:27 pour que l'environnement ne soit
00:40:29 pas impacté. Si vous avez
00:40:31 quelqu'un qui est malade dans votre famille,
00:40:33 et bien là, vous avez un personnage, pendant le
00:40:35 Covid, il enferme sa femme dans la caravane
00:40:37 tant que les tests n'ont
00:40:39 pas donné le bon résultat.
00:40:41 Voilà où nous allons, tout
00:40:43 tranquillement. - Et pour prendre l'avion aussi.
00:40:45 - Mais c'est extraordinaire !
00:40:47 C'est-à-dire que demain... - Un vol par an, ou par personne.
00:40:49 - J'imagine Mathieu Bogcotter
00:40:51 quand on aura ses petites puces. Il arrivera
00:40:53 les papilles
00:40:55 toutes excitées
00:40:57 à l'idée du menu qui lui
00:40:59 sera proposé. Et alors, il verra
00:41:01 un foie de veau !
00:41:03 Il croustille déjà, vous voyez là !
00:41:05 Tel Pavlov ! Et là, on lui dira
00:41:07 "Ah, monsieur Bogcotter,
00:41:09 nous avons l'élément, en détectant
00:41:11 votre puce, vous n'avez plus droit
00:41:13 de prendre de foie de veau pendant trois semaines.
00:41:15 Là, ce sera carottes
00:41:17 à l'eau pour ce soir."
00:41:19 C'est-à-dire que le monde
00:41:21 que nous sommes en train
00:41:23 de nous concocter, et
00:41:25 je suis donc devenu complotiste,
00:41:27 c'est ce qu'on lit dans
00:41:29 le totalitarisme sans le goulag
00:41:31 de Mathieu, il faut le lire, c'est un livre
00:41:33 formidable parce qu'il nous éclaire. - On va lui poser
00:41:35 la question aussi, en plus, il est là.
00:41:37 - Et puis de voir ce film, c'est que dans
00:41:39 une salle, c'est à l'espace Saint-Michel à Paris,
00:41:41 de Laurent Firod,
00:41:43 parce que vous avez ce que l'on
00:41:45 est en train de nous concocter,
00:41:47 mais tout ça avec une
00:41:49 velerie pour tout un chacun. Vous avez vu
00:41:51 comment les gens se sont pliés à cette
00:41:53 soumission totale pendant
00:41:55 le Covid, mais en revanche,
00:41:57 eh bien on trouve tout à fait
00:41:59 normal de porter un voile,
00:42:01 c'est-à-dire un carcan de tissu,
00:42:03 ça c'est une liberté, vous voyez ? - Mais Marguerite, vous pensez
00:42:05 que c'est, et je viens
00:42:07 rebondir avec vous,
00:42:09 que c'est une volonté claire
00:42:11 de la part des autorités
00:42:13 d'aller vers une
00:42:15 société plus liberticide ?
00:42:17 - Mais d'elle-même, elle se met
00:42:19 en place petit à petit. Reprenons
00:42:21 un Québécois, c'est celui qui
00:42:23 vient d'obtenir Kelvin Lambert,
00:42:25 qui vient d'obtenir le primédicis,
00:42:27 primédicis qui a été filtré
00:42:29 par le correctement...
00:42:31 - Le correcteur. - Voilà, voilà,
00:42:33 le correcteur, etc. Donc,
00:42:35 demain, les livres de Mathieu ne pourront
00:42:37 pas paraître, les miens encore moins,
00:42:39 ceux de Gabriel, c'est-à-dire que
00:42:41 véritablement, il y aura la
00:42:43 bonne pensée qui sera détectée
00:42:45 et qui vous permettra de paraître
00:42:47 mes tout fiers hôtes, comme les gens qui acceptaient
00:42:49 de se montrer ici et là, en disant
00:42:51 "Eh, t'as vu, moi j'ai apparti au club,
00:42:53 j'ai mon QR2, vive la vie !"
00:42:55 Je suis libre, c'est ça
00:42:57 qui nous attend, si on n'y prend pas
00:42:59 soin, mais la liberté, ça se mérite,
00:43:01 la liberté, c'est au quotidien qu'on
00:43:03 doit la conquérir, et arrêtons de fermer
00:43:05 les yeux en disant "c'est pour notre bien".
00:43:07 - C'est pour notre bien.
00:43:09 - Non, non, mais moi, en fait, j'étais frappé
00:43:11 quand j'ai vu cette nouvelle, parce que tous
00:43:13 ceux qu'on a traités de complotistes pendant
00:43:15 la crise Covid,
00:43:17 finalement, plusieurs des prophéties
00:43:19 annoncées semblent
00:43:21 se confirmer les unes après les autres,
00:43:23 donc là, le QR code, moi je ne suis pas de ceux qui
00:43:25 pensent que c'est un plan généralisé,
00:43:27 je dis qu'on s'est habitués dans la crise Covid à la société
00:43:29 de contrôle, on s'est habitués dans la société
00:43:31 de Covid au passage de la société de liberté.
00:43:33 - C'est comme d'y ment qu'on se félicite, même.
00:43:35 - Oui, et on est passé de la société de liberté
00:43:37 à la société d'autorisation, et là, l'idée
00:43:39 du passeport, bon, sanitaire
00:43:41 à l'époque, demain le passeport climatique,
00:43:43 donc l'entre-deux, c'est le passeport olympique,
00:43:45 c'est formidable, les Jeux olympiques, quand même,
00:43:47 c'est merveilleux, n'est-ce pas? On rase
00:43:49 les bouquinis, Paris va être folle,
00:43:51 c'est exceptionnel, les Jeux olympiques à Paris,
00:43:53 mais j'y reviens, le passeport climatique viendra,
00:43:55 ça j'en suis certain, on nous le promet de toute façon,
00:43:57 on saura combien de voyages par année
00:43:59 on est possible de faire en avion,
00:44:01 de combien de kilomètres on peut faire en voiture,
00:44:03 qu'est-ce qu'on a le droit de manger, combien d'enfants
00:44:05 on aura le droit de faire, donc au nom de l'écologisme,
00:44:07 demain, on va
00:44:09 multiplier les contrôles sociaux, je note, soit dit en passant,
00:44:11 petit détail, on a annoncé la volonté
00:44:13 d'interdire la cigarette un peu
00:44:15 partout, vous le noterez, même à la plage,
00:44:17 alors moi je ne suis pas fumeur, et ce n'est pas l'odeur que je
00:44:19 préfère sur terre, mais on est dans
00:44:21 une société où, fondamentalement, on est
00:44:23 incapable d'empêcher le meurtre de Thomas,
00:44:25 mais on va avoir des flics pour s'assurer,
00:44:27 vous fumez à la plage ou en forêt,
00:44:29 vous, on ne vous manquera pas, c'est la persécution du
00:44:31 Kidam, lui on peut l'avoir, et en plus il ne se révolte pas.
00:44:33 - Et on peut acheter en pharmacie,
00:44:35 eh bien, le...
00:44:37 la pipette, vous savez, pour se tournicoter
00:44:39 la tête, comment on appelle ça, le hachiche ?
00:44:41 - Le... - Le hachiche, ah oui, bah oui,
00:44:43 voilà. - Gabriel Vautregain,
00:44:45 sur le Q, un code,
00:44:47 rapidement. - Écoutez, ça me paraît
00:44:49 être un peu effrayant,
00:44:51 mais je remarque qu'il y a
00:44:53 peu de résistance, c'est...
00:44:55 les gens trouvent ça très pratique, très
00:44:57 commode, c'est vrai. - Comment est-ce que vous voulez que les gens
00:44:59 résistent ? Est-ce que les gens... - Ben, en écoutant
00:45:01 Marc... - Non, mais, est-ce que les gens...
00:45:03 que vous, peut-être,
00:45:05 est-ce que les gens ont la possibilité
00:45:07 de résister ? - On a toujours la possibilité
00:45:09 de résister. - Je parle à Gabriel. - Ah, pardon,
00:45:11 mais parce que ça me... Pardon, excusez-moi.
00:45:13 - Oui, je sais, mais vous avez déjà fait votre chronique et on a peu de temps
00:45:15 maintenant. - Non, mais, après, moi, je
00:45:17 refuse de penser que c'est une
00:45:19 marche... que c'est
00:45:21 le vent de l'histoire et que c'est une marche qu'on ne pourrait pas
00:45:23 arrêter. Je crois, justement, qu'il peut y avoir
00:45:25 un moment,
00:45:27 des gens qui trouvent que là, ça commence
00:45:29 à bien fermer. C'est vrai que, pour le moment, ce qui
00:45:31 me trouble, c'est que si peu de monde
00:45:33 s'inquiète de ces processus. - Marc.
00:45:35 - Eh bien, les intellectuels,
00:45:37 au temps des Lumières, Voltaire, Diderot, nous ont
00:45:39 ouvert les portes de la liberté. Les intellectuels
00:45:41 aujourd'hui se sont endormis
00:45:43 et ils... Au contraire, ils plébiscitent
00:45:45 cela en trouvant que c'est
00:45:47 merveilleux, que c'est le grand progrès.
00:45:49 - Charlotte. - Non, mais,
00:45:51 c'est surtout que... Il y a juste
00:45:53 besoin de l'esprit critique. C'est-à-dire que, pendant la période du
00:45:55 Covid, il y a des gens qui ont résisté dès le premier
00:45:57 jour en sentant venir les choses, d'autres qui ont mis
00:45:59 plus de temps, on va dire, mais maintenant, on a tous
00:46:01 compris, avec le recul, ce qu'il
00:46:03 risquait d'arriver. On a tous
00:46:05 vu, également, des gens se faire traiter
00:46:07 de complotistes parce qu'ils avaient peur, précisément,
00:46:09 du monde dans lequel on basculait et on découvre
00:46:11 aujourd'hui qu'ils ont raison. Donc, tout le monde a les moyens de comprendre
00:46:13 qu'il y a des gens qui ont accusé,
00:46:15 qui, aujourd'hui, plébiscitent et qui, demain,
00:46:17 défendront ce modèle-là
00:46:19 et que, si c'est pas un modèle qu'on veut, oui,
00:46:21 il est temps de se réveiller, oui.
00:46:23 - Charlotte Dornelas, avec Mathieu,
00:46:25 nous avons parlé
00:46:27 des peines prononcées contre
00:46:29 les identitaires, mais vous
00:46:31 remarquez une différence
00:46:33 de traitement dans les
00:46:35 premières manifestations qui ont
00:46:37 émaillé la soirée de samedi
00:46:39 à Romand-sur-Isère. Alors, on est dans
00:46:41 l'affaire Crépeau. - Alors, c'est vrai que,
00:46:43 de manière générale, dans cette affaire, il y a des différences de
00:46:45 traitement qui sont classables,
00:46:47 on va dire. Alors, c'est vrai que je vais,
00:46:49 comment dire, compléter
00:46:51 ce qu'ont dit Mathieu et Gabriel,
00:46:53 d'ailleurs, mais la première question,
00:46:55 c'est la différence de traitement politique
00:46:57 ou, en tout cas, en fonction
00:46:59 de l'étiquette politique qu'on
00:47:01 ou que l'on colle sur les personnes que l'on a en face
00:47:03 de nous. Vous le savez, dans l'exercice de la justice
00:47:05 de manière générale et donc dans le traitement
00:47:07 qui en est fait, où nous n'avons
00:47:09 qu'une règle en permanence qui est évoquée
00:47:11 sans cesse, c'est la question de l'individualisation
00:47:13 qui se fait, normalement, en fonction
00:47:15 de la personne au moment de rendre justice.
00:47:17 Et dans cette affaire de Romand-sur-Isère,
00:47:19 là, je parle de la manifestation
00:47:21 de samedi à dimanche dernier,
00:47:23 tout est à front renversé.
00:47:25 Un, d'abord, depuis
00:47:27 ce moment-là, on a une menace
00:47:29 l'ultra-droite, donc, qui est
00:47:31 identifiée et dénoncée
00:47:33 et il est obligatoire de la dénoncer du matin
00:47:35 au soir sans que le mot "récupération" n'ait été
00:47:37 prononcé. Il convient
00:47:39 quand même de le noter. Donc,
00:47:41 en effet, se saisir d'un fait et l'analyser
00:47:43 politiquement, apparemment, c'est permis de temps
00:47:45 en temps. Bon. Ensuite, on a
00:47:47 un, une justice rapide
00:47:49 et ferme, avec ce qui est
00:47:51 expliqué avec Gabriel d'ailleurs, comparution
00:47:53 immédiate, prison ferme, mandat
00:47:55 de dépôt sur des peines courtes,
00:47:57 jugées courtes, en l'occurrence, moins
00:47:59 d'un an, tout ce qui est d'habitude
00:48:01 contesté par des journalistes,
00:48:03 des hommes politiques et même
00:48:05 des magistrats, parce qu'on avait vu le syndicat de la magistrature
00:48:07 s'y opposer au moment des émeutes,
00:48:09 pas n'importe quand, pas en général,
00:48:11 au moment des émeutes. Nous voyons
00:48:13 objectivement des peines qui ont été
00:48:15 prononcées, et là, j'aimerais que tout le monde
00:48:17 fasse l'effort de ne pas s'intéresser
00:48:19 au profil des personnes, mais
00:48:21 aux actes qui ont été posés. Nous voyons
00:48:23 objectivement des peines qui sont prévues
00:48:25 par le Code pénal, mais qui ne sont
00:48:27 jamais prononcées aujourd'hui dans les mêmes
00:48:29 circonstances et pour les mêmes faits,
00:48:31 en tout cas extrêmement rarement. Je vais donner un
00:48:33 seul exemple. On a vu aujourd'hui la réquisition, même
00:48:35 pas la peine, la réquisition pour les organisateurs
00:48:37 de la manifestation de Sainte-Sauline,
00:48:39 dix à douze mois
00:48:41 avec sursis pour la
00:48:43 manifestation qui était objectivement
00:48:45 infiniment plus violente dans les faits
00:48:47 que ce que nous avons vu ce week-end.
00:48:49 Alors c'est à la fois une volonté
00:48:51 très claire, politiquement et
00:48:53 dans la manière de rendre la justice, une
00:48:55 volonté de dissuasion et de
00:48:57 protection et surtout
00:48:59 une volonté précisément
00:49:01 de casser dans l'œuf
00:49:03 un possible sentiment d'impunité
00:49:05 de ces personnes qui ont défilé dans les rues.
00:49:07 Donc,
00:49:09 on a compris finalement, là,
00:49:11 dans les circonstances, on a voulu,
00:49:13 plus exactement politiquement, en ayant
00:49:15 identifié une menace dont on se saisit toute la
00:49:17 journée, on a voulu expliquer
00:49:19 que si la justice passe extrêmement rapidement,
00:49:21 extrêmement fermement, on allait
00:49:23 casser l'impunité des personnes que l'on
00:49:25 ne veut pas revoir dans la rue.
00:49:27 Et ça, ça permet quoi ?
00:49:29 Qu'il n'y ait pas d'autodéfense, puisque
00:49:31 si la justice est passée...
00:49:33 D'habitude, on a une justice plus clémente
00:49:35 et l'autodéfense est condamnée.
00:49:37 Cette fois-ci, on a une justice extrêmement
00:49:39 ferme qui permettrait de mieux condamner l'autodéfense
00:49:41 et elle ne l'est pas, voire même
00:49:43 elle est encouragée. Donc, tout
00:49:45 est à front renversé par rapport au discours
00:49:47 habituel, simplement en fonction du profil
00:49:49 politique. Je répète, pas
00:49:51 des actes qui ont été posés, du profil
00:49:53 politique des personnes que nous avons
00:49:55 en face de nous. Et dans la note
00:49:57 dans les notes de police qui ont été révélées
00:49:59 par Le Monde, Le Monde a fait correctement
00:50:01 son travail, mais qui a été...
00:50:03 article qui a été peu repris,
00:50:05 j'ai vérifié jusqu'à faire cette émission,
00:50:07 qui a été peu repris et que citait
00:50:09 Gabriel, je vais m'attarder
00:50:11 simplement, je vous cite deux choses.
00:50:13 Un, la participation dans ces affrontements de
00:50:15 deux camps. Vous avez entendu parler
00:50:17 des deuxièmes ? Nulle part.
00:50:19 On nous dit, le plus gros des troubles
00:50:21 dans la cité de la Monnaie, le premier soir,
00:50:23 le plus gros des troubles cesse aux
00:50:25 alentours de 18h20.
00:50:27 Quand les militants d'ultra-droite, les fameux,
00:50:29 cessent aux alentours de 18h20.
00:50:31 D'accord ? Parce que la police
00:50:33 renseignée par les renseignements
00:50:35 bloque tout le monde avant l'arrivée dans la
00:50:37 cité. Une heure plus tard, des jeunes
00:50:39 habitants de la Monnaie
00:50:41 déclenchent des incendies de véhicules et édifient
00:50:43 des barricades.
00:50:45 J'en ai pas entendu parler, moi, personnellement.
00:50:47 Le lendemain, rassemblement
00:50:49 à Romand-sur-Isère, cette fois-ci. Donc les mêmes
00:50:51 militants, ou d'autres, peu importe, classés
00:50:53 à l'ultra-droite, se rassemblent à Romand-sur-Isère.
00:50:55 Et là, ils sont dispersés,
00:50:57 je cite Le Monde, et les notes de police,
00:50:59 "dispersés sans incident avant
00:51:01 la première sommation". Et dans
00:51:03 le même temps, je cite encore, dans le quartier
00:51:05 de la Monnaie, plusieurs dizaines d'habitants
00:51:07 avisés de ce nouveau rassemblement s'apprêtent
00:51:09 à en découdre. Ils sont, eux,
00:51:11 encerclés, on va dire, dans le quartier
00:51:13 lui-même, parce que là, le maintien de l'ordre se fait
00:51:15 en fonction des territoires, c'est
00:51:17 objectivement ce qui est en train de se passer. Et il
00:51:19 se fait là. Il y en a certains qui réussissent à s'échapper.
00:51:21 Il y a trois interpellations dans une voiture de gens
00:51:23 armés et cagoulés qui arrivent
00:51:25 de la cité de la Monnaie, et certains
00:51:27 qui se dispersent simplement quand arrivent
00:51:29 les voitures de police. Et je cite la note
00:51:31 de la police, "la petite centaine d'individus
00:51:33 qui pourrissent au quotidien la vie du quartier
00:51:35 et qui se montrent extrêmement
00:51:37 violents". Je répète,
00:51:39 qui pourrissent au quotidien la vie
00:51:41 du quartier. Vous avez entendu parler d'eux ?
00:51:43 Au quotidien.
00:51:45 Personne n'a entendu parler d'eux. C'était la même
00:51:47 intention, si on
00:51:49 puis dire. Des hommes ont été retrouvés dans la voiture,
00:51:51 des cagoules, mais personne
00:51:53 n'en a parlé. Et personne ne se
00:51:55 préoccupe des peines que les trois
00:51:57 interpellés seulement ont pris. La deuxième
00:51:59 chose, c'est le lynchage dont nous parlait
00:52:01 Gabriel. En effet, l'autodéfense est en
00:52:03 permanence condamnée, indépendamment
00:52:05 des actes qui sont posés
00:52:07 là, en l'occurrence. On se souvient
00:52:09 de ce père de famille qui
00:52:11 avait tabassé
00:52:13 l'homme qu'il soupçonnait d'avoir touché sa
00:52:15 fille. Vous vous souvenez de cette histoire-là ? On en avait beaucoup parlé.
00:52:17 J'imagine que les gens qui condamnaient l'autodéfense
00:52:19 à l'époque ne justifiaient pas la
00:52:21 touchement possible sur une petite fille.
00:52:23 Donc, ils se détachaient des actes
00:52:25 qui étaient posés pour condamner l'autodéfense.
00:52:27 Là, c'est silence total. On a un
00:52:29 homme qui a été retrouvé ensanglanté sur le trottoir
00:52:31 par des policiers qui ont
00:52:33 fini par venir le chercher, qui est, je cite,
00:52:35 "grievement blessé". Mais là, ça n'intéresse
00:52:37 personne. Et même certains expliquent qu'il ne
00:52:39 faut surtout pas en parler parce que c'est faire le jeu
00:52:41 de je ne sais pas qui.
00:52:43 Donc, imaginez seulement
00:52:45 cinq secondes que dans n'importe
00:52:47 quelle autre manifestation sauvage
00:52:49 émeute pendant le mois de juillet,
00:52:51 on ait trouvé des gens en train
00:52:53 d'en choper un qui est dans sa voiture à ce moment-là,
00:52:55 parce qu'il n'était même pas dans la manifestation,
00:52:57 qui est dans sa voiture, qu'on le soppe,
00:52:59 qu'on le tabasse, qu'on le mette
00:53:01 nu et qu'on le jette ensanglanté sur le trottoir,
00:53:03 ça aurait fait un paragraphe
00:53:05 dans un papier repris par personne ?
00:53:07 Je laisse
00:53:09 les gens répondre à cette question.
00:53:11 - Cette différence de traitement,
00:53:13 Charlotte Dernelas, vous a frappé dans le
00:53:15 traitement général
00:53:17 de ce drame de Kripoll.
00:53:19 C'est pourquoi vous parlez justement de renversement.
00:53:21 - Oui, parce que la deuxième
00:53:23 différence de traitement, elle est vis-à-vis des victimes.
00:53:25 Là, c'est pareil, on en a beaucoup parlé, Gabriel
00:53:27 aussi l'a évoqué. La prudence,
00:53:29 je vais être gentille,
00:53:31 la prudence dans la lecture
00:53:33 de cette affaire pourrait être compréhensible
00:53:35 si elle était systématique.
00:53:37 Parce que les journalistes, aujourd'hui, certains journalistes
00:53:39 évoquent une soirée compliquée
00:53:41 à raconter, des contradictions,
00:53:43 des informations qu'ils n'ont pas pu vérifier.
00:53:45 Alors moi, je pose la question au confrère
00:53:47 qui m'explique ça. Est-ce qu'ils ont été
00:53:49 vérifiés l'empoisonnement du verre de cette députée
00:53:51 qui accuse un sénateur ?
00:53:53 Ou d'une sénatrice, je ne sais plus, mais
00:53:55 vous voyez cette histoire, lui était sénateur, ça c'est sûr.
00:53:57 Est-ce qu'ils ont été vérifiés ?
00:53:59 - Et elle était députée. - Et elle était députée, bon, tout était bon.
00:54:01 Est-ce qu'ils ont été
00:54:03 vérifiés tous les dessous des affaires judiciaires
00:54:05 qu'ils révèlent en permanence ?
00:54:07 Est-ce qu'ils étaient présents lors du contrôle
00:54:09 au faciès dont ils nous parlent quotidiennement ?
00:54:11 Est-ce qu'ils étaient présents dans la pièce
00:54:13 où a eu lieu le viol
00:54:15 dont ils se font l'écho ? Jamais !
00:54:17 Jamais ils n'ont pu être là.
00:54:19 Ils se font pourtant l'écho parce que
00:54:21 en fonction de ce qu'ils racontent d'abord
00:54:23 les victimes, et ensuite avec le processus
00:54:25 judiciaire, en équilibrant
00:54:27 avec ce que disent potentiellement les mises en cause.
00:54:29 Là, il y a clairement, un,
00:54:31 il n'y a pas d'attent, il y a une volonté
00:54:33 de prudence qui n'existe sur rien
00:54:35 pour ne pas citer les victimes.
00:54:37 Et la deuxième chose, c'est que même
00:54:39 quand la justice parle
00:54:41 par le biais du procureur,
00:54:43 il trie les informations rendues par le procureur.
00:54:45 Donc oui, il y a une différence
00:54:47 évidente dans le traitement des victimes.
00:54:49 Et même le ministre de la justice,
00:54:51 hier dans l'Assemblée nationale,
00:54:53 qui se comporte
00:54:55 en l'occurrence non pas comme un ministre de la justice,
00:54:57 ni comme un membre du gouvernement, mais comme un avocat
00:54:59 de la défense, très clairement,
00:55:01 qui nous explique que même l'idée même
00:55:03 de l'existence de ce racisme anti-blanc
00:55:05 n'existe pas.
00:55:07 Donc il balaye lui-même d'un revers de main
00:55:09 la possibilité de cette existence-là.
00:55:11 Donc oui, il y a une différence
00:55:13 de... Lui, Éric Dupond-Moretti,
00:55:15 le grand antiraciste de toujours,
00:55:17 donc oui, évidemment, il y a une différence de traitement
00:55:19 jusque sur les victimes
00:55:21 dans cette affaire de Crépole.
00:55:23 - Mais Éric Dupond-Moretti, comme le reste du gouvernement
00:55:25 d'ailleurs, s'inquiète d'un discours
00:55:27 qu'il créerait de France.
00:55:29 Est-ce qu'ils n'ont pas raison ?
00:55:31 - Ils ont raison de s'inquiéter
00:55:33 de la création, on va dire,
00:55:35 de camps au sein d'une même France
00:55:37 qui pourraient se faire la guerre,
00:55:39 mais ce que l'on voit derrière ça,
00:55:41 c'est la différence de traitement des délinquants,
00:55:43 des délinquants,
00:55:45 en fonction qu'ils sont issus ou non de l'immigration.
00:55:47 C'est ça le seul sujet
00:55:49 de contorsion de toutes ces personnes-là
00:55:51 depuis quelques jours. Pourquoi ?
00:55:53 On l'a vu, on va prendre les déclarations récentes.
00:55:55 C'est absolument indécent.
00:55:57 Il n'était pas possible, et d'ailleurs, je note
00:55:59 qu'il n'y a eu aucune confirmation officielle
00:56:01 de donner les prénoms des agresseurs à Crépole.
00:56:03 Il n'était pas possible
00:56:05 de le faire. Mais quand Gérald Darmanin
00:56:07 vient nous parler de l'ultra-droite
00:56:09 et qu'il nous dit, qu'il utilise cette fois-ci
00:56:11 les mots "noir" et "arabe",
00:56:13 il ne nous dit pas cette fois-ci, comme il a dit à Crépole,
00:56:15 "nous n'avons que des citoyens français".
00:56:17 Il utilise ces mots-là. Éric Dupond-Moretti,
00:56:19 quand il vient parler, il s'adresse au Rassemblement national
00:56:21 et il dit "la France des Mohamed Mouloud et Rachid".
00:56:23 Donc, quand on évoque la délinquance,
00:56:25 même au sein de l'Assemblée nationale,
00:56:27 les seuls prénoms autorisés,
00:56:29 c'est Kevin et Mathéo.
00:56:31 En revanche, quand on parle
00:56:33 des gloires de la France, des victoires
00:56:35 de la France aujourd'hui, de la discrimination positive,
00:56:37 ou lorsqu'on parle des victimes,
00:56:39 on retrouve l'usage des prénoms,
00:56:41 on retrouve l'usage
00:56:43 de la minorité visible,
00:56:45 et on arrive à le dire, enfin,
00:56:47 c'est un traitement,
00:56:49 une différence de traitement,
00:56:51 une différence de traitement injustifiable.
00:56:53 Je dis simplement
00:56:55 une chose, c'est que
00:56:57 ces jeunes des cités
00:56:59 qui sont impliqués dans la délinquance,
00:57:01 on ne peut pas à la fois dire "oui, mais c'est normal,
00:57:03 il y a une surcriminalité dans ces quartiers
00:57:05 parce qu'on a parqué
00:57:07 tous les gens qui arrivaient des vagues d'immigration",
00:57:09 et donc reconnaître que ces quartiers
00:57:11 sont essentiellement peuplés de gens issus
00:57:13 de l'immigration, et ils ne sont plus criminogènes,
00:57:15 et ne pas reconnaître par ailleurs
00:57:17 qu'il y a une surimplication. Mais quand
00:57:19 ces petits Français
00:57:21 issus de l'immigration ne sont pas
00:57:23 traités comme les autres Français
00:57:25 dans la délinquance ou pas, c'est
00:57:27 vous qui vous rendez coupable d'avoir
00:57:29 créé deux Frances, en ne voyant
00:57:31 jamais la possibilité de voir
00:57:33 la réalité. Donc ils sont
00:57:35 à la fois coupables, et ils le reprochent
00:57:37 désormais aux gens qui voient ce qu'ils voient,
00:57:39 et ce qu'il est impossible de ne pas voir,
00:57:41 d'être eux-mêmes coupables d'avoir créé ces deux Frances-là.
00:57:43 - Coupables d'avoir créé deux Frances,
00:57:45 et Mathieu Bocoté, on va s'arrêter sur
00:57:47 coupables, peut-être
00:57:49 d'avoir dit que
00:57:51 il ne s'agit que de faits
00:57:53 banals. Qui dit ça ?
00:57:55 Comme plusieurs ce matin, vous avez
00:57:57 découvert cet extrait de l'émission
00:57:59 28 minutes sur Arte, où une
00:58:01 historienne et sociologue des médias,
00:58:03 Isabelle Véramasson, a comparé
00:58:05 l'histoire de Kripoll à celle de...
00:58:07 Non, la musique, c'est
00:58:09 pas pour maintenant, il y a eu une erreur.
00:58:11 ... à celle de Roméo et Juliette.
00:58:13 Est-ce que vous pourrez nous en dire davantage ?
00:58:15 Tout le monde a été choqué depuis ce matin,
00:58:17 tout le monde en parle. - Alors, il y a deux hypothèses.
00:58:19 La première, c'est qu'Isabelle Véramasson
00:58:21 s'est lancée dans une espèce de concours
00:58:23 avec Patrick Cohen pour savoir qui porterait
00:58:25 l'interprétation la plus délirante
00:58:27 des événements présents.
00:58:29 Donc, Patrick Cohen a proposé l'inversion de l'interprétation.
00:58:31 Elle, elle a dit "Je vais te battre,
00:58:33 je serai meilleure que toi." Et qu'est-ce qu'elle a dit ?
00:58:35 Elle a dit "En fait, je vais vous raconter une histoire romantique.
00:58:37 Ce qui s'est passé à Kripoll,
00:58:39 vous ne le savez pas, les enfants, mais c'est
00:58:41 Roméo et Juliette, version 2023."
00:58:43 C'est l'interprétation première.
00:58:45 Une deuxième serait beaucoup plus méchante.
00:58:47 Je la laisse de côté. Alors,
00:58:49 voilà comment elle nous présente les choses, cette dame qui est la soeur spirituelle,
00:58:51 à tout le moins, de Patrick Cohen.
00:58:53 Avec une désinvolture incroyable.
00:58:55 Il faut regarder la scène. Elle nous explique comme si on était
00:58:57 tous une bande de bouseux, de blaireaux
00:58:59 qui n'avons rien compris depuis le début.
00:59:01 Elle, elle va nous expliquer ce qui se passe. Je cite.
00:59:03 "Il y a une ressemblance entre ce fait divers
00:59:05 et Roméo et Juliette,
00:59:07 des Montaigu et des Capulets." On est dans Shakespeare.
00:59:09 Et là, je note qu'Elisabeth Quint, qui n'est pas
00:59:11 exactement une femme marquée à droite,
00:59:13 elle-même semble ne pas comprendre ce qui se passe.
00:59:15 Je crois qu'elle se dit "là, ça va déraper."
00:59:17 "Là, ça va déraper." En effet, ça dérape.
00:59:19 Elle poursuit.
00:59:21 C'est un bal. Deux familles sont là.
00:59:23 Des familles qui ne s'aiment pas. Et on comprend une famille
00:59:25 plus désœuvrée que l'autre. Il y a du snobisme
00:59:27 social là-dedans. Il y a peut-être un peu de racisme.
00:59:29 Deux familles qui ne s'aiment pas. Et que font
00:59:31 les jeunes? Ils veulent aller chercher des filles.
00:59:33 Parce qu'apparemment, c'est permis d'aller chercher des filles
00:59:35 aujourd'hui. Je crois que Me Too était passé par là,
00:59:37 mais peut-être Me Too est passé par un autre chemin.
00:59:39 Ça va plus loin. Donc là,
00:59:41 il y a une petite bataille. Ça aurait pu rester anodin.
00:59:43 Ça aurait pu rester secondaire.
00:59:45 Mais ça se passe mal. Il y a quelques insultes.
00:59:47 Donc, on sort l'épée.
00:59:49 Parce que citant ici Mme Isabelle
00:59:51 Véramasson, on sort,
00:59:53 on tire toujours l'épée.
00:59:55 Depuis la nuit des temps, dans les balles populaires,
00:59:57 on tire l'épée. Roméo et Juliette,
00:59:59 on tire l'épée. Ce qui s'est passé, c'est un
01:00:01 non-événement. Mais elle va plus loin.
01:00:03 - Ça fait mal pour la famille de Thomas. Pardon. J'ai mal au coeur.
01:00:05 - Je suis content de le citer.
01:00:07 Elle va plus loin. Parce que cette dame a quand même
01:00:09 de l'audace interprétative.
01:00:11 Elle nous dit, pour les arts,
01:00:13 "Ce ne sont pas des épées, ce sont des lames, des couteaux."
01:00:15 Avec cet argument redoutable. "Les couteaux existent
01:00:17 depuis que les couteaux existent."
01:00:19 Ah! Je pourrais répondre
01:00:21 "La bêtise existe depuis que
01:00:23 la bêtise existe."
01:00:25 Elle ne parle de personne. Elle va plus loin.
01:00:27 Elle nous dit "C'est un fait divers. On n'aurait pas dû
01:00:29 en parler autant." Elle le dit. On n'aurait pas dû
01:00:31 en parler autant. C'est délirant qu'on en parle autant.
01:00:33 Mais elle a son explication, la bonne dame.
01:00:35 C'est la montée, sa montée en généralisation
01:00:37 parce que l'extrême droite
01:00:39 va se servir de ce fait divers
01:00:41 banal. Je rappelle les événements.
01:00:43 - Banal. - Fait divers banal.
01:00:45 Des gens arrivent, poignards d'un peu partout,
01:00:47 un homme meurt, on dit "On va planter des blancs."
01:00:49 Pour madame, c'est un fait
01:00:51 divers banal. La scène se passe
01:00:53 sur Arte, ça vaut la peine de le dire,
01:00:55 mais elle nous dit "C'est une scène vieille comme le monde."
01:00:57 C'est ainsi qu'on raconte les événements sur le service public.
01:00:59 - 10 secondes pour terminer. Pourrions-nous dire
01:01:01 qu'il s'agit d'un propos déconnecté?
01:01:03 - Pour vous, moi, pour 99%
01:01:05 du commun des mortels, oui.
01:01:07 Pour la petite élite, je ne crois pas.
01:01:09 En fait, ce qu'elle nous a dit, c'est le propos qui est dominant
01:01:11 dans un certain milieu. C'est l'attitude
01:01:13 des grands aristocrates et des grands bourgeois
01:01:15 absolument étrangers à la misère du peuple
01:01:17 qui dit "Mais de quoi vous plaignez-vous?
01:01:19 Vous allez bien." Et on aurait dit
01:01:21 autrefois, on prête cette parole, il n'y a pas de pain qui ne mange
01:01:23 de la brioche. Aujourd'hui, vous souffrez, mais en fait
01:01:25 vous vivez chaque ce pire. "De quoi vous plaignez-vous,
01:01:27 bande de Roméo et Juliette égorgées?
01:01:29 De quoi vous plaignez-vous? Vous avez
01:01:31 une belle histoire devant vous."
01:01:33 Donc c'est une dame qui vient du CNRS,
01:01:35 ça vaut la peine de le dire. Alors, pour reprendre
01:01:37 le slogan historique, mais de l'adapter, je dirais
01:01:39 CNRS-URSS.
01:01:41 - OK. On va terminer
01:01:43 en musique. Merci beaucoup, Mathieu Beaucoutin.
01:01:45 La musique que vous avez entendue tout à l'heure, puisqu'on a
01:01:47 appris par France Culture que la
01:01:49 musique est classée très à droite.
01:01:51 (musique)
01:01:53 Nous, on aime bien l'hymne à la joie.
01:01:55 Bonne suite de programme,
01:01:57 des produits avec Pascal.