• il y a 4 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00Comment allez-vous ce soir ?
00:04Non, en général vous dites, c'est pas vous que je cause.
00:08Vous nous boudez en général, vous êtes directement avec nos amis qui nous font confiance.
00:12Comme vous nous faites confiance, je vous souhaite une excellente soirée.
00:16C'est parti pour une heure merveilleuse. On commence par l'info avec Simon Guilain.
00:21Bonsoir chère Christine et bonsoir à tous chers téléspectateurs.
00:24Deux joueurs de l'équipe de France de rugby ont été arrêtés en Argentine.
00:27Oscar Gégou et Hugo Horadou sont accusés de violences sexuelles.
00:30Alors que le 15 de France effectue en ce moment une tournée en Amérique du Sud.
00:33L'agression présumée aurait eu lieu quelques heures après la rencontre France-Argentine.
00:37C'était samedi dernier.
00:39Un homme de 44 ans a été arrêté et placé en garde à vue hier soir à Paris.
00:42Il est soupçonné d'avoir tué un homme sur la terrasse d'un bar du 20ème arrondissement.
00:46Les faits se sont déroulés dimanche soir vers 21h30.
00:49Une agression sur fond de vol de téléphone.
00:52Et puis le conseil de sécurité de l'ONU va tenir une réunion d'urgence sur l'Ukraine.
00:56Hier, une frappe russe a visé le plus grand hôpital pour enfants du pays qui est situé à Kiev.
01:00Et le dernier bilan fait état de deux morts et de plusieurs dizaines de blessés sur place.
01:05Merci à mon cher Simon et au sommaire ce soir.
01:09C'était aujourd'hui la rentrée des députés à l'Assemblée Nationale.
01:14Sourire aux lèvres.
01:16Tractation en coulisses.
01:18Le bal des égaux.
01:19La course au pouvoir.
01:20Qui sera le Premier ministre ?
01:22Tous les égaux sont de sortie.
01:24L'AFP n'a toujours pas proposé de nom.
01:26Comme promis hier, le barrage contre le RN se poursuit.
01:30Pas question de leur attribuer des postes à l'Assemblée.
01:32Que comprendre ?
01:34Alors que c'est le premier parti de l'Assemblée.
01:36Parti qui a obtenu le plus de voix.
01:38Parti qui a augmenté de 60% son nombre de députés.
01:40Où est le respect des urnes ?
01:42Où est la démocratie ?
01:44L'édito de Mathieu Bocoté.
01:46Alors que les égaux, je le disais, se bousculent aux portes du pouvoir.
01:50L'agence de notation Standard & Ponce
01:52alerte si notre pays ne réduit pas son déficit budgétaire.
01:57La question du poids de la dette et de la dépense publique
02:01pourrait rapidement s'imposer comme urgence nationale.
02:05Mais qui s'en inquiète ?
02:07Question ce soir, pourquoi la France s'endette plus vite que les autres pays ?
02:11L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:14Arrivée surprise de Jean-Luc Mélenchon aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
02:18Il n'est pas député, il n'est pas élu, mais il est chez lui.
02:21Chez les insoumis, dit-il.
02:23Il ajoute qu'Emmanuel Macron fait exprès de traîner, je cite.
02:26C'est lui qui bloque la situation pour garder le pouvoir le plus longtemps possible.
02:29Interrogé sur la perspective d'être Premier ministre.
02:32Jean-Luc Mélenchon, la folie des grandeurs ?
02:35Le regard de Marc Menon.
02:37On s'arrêtera ce soir sur les propos du politologue Dominique Régnier.
02:41Il a expliqué hier sur France 5 qu'alors que les gauches représentent 27%,
02:46à l'Assemblée les droits de 47%,
02:49si les sujets spécifiques aux ARN ne sont pas réglés,
02:52il va y avoir dans l'opinion une forme de réveil lent qui m'effraie.
02:57En quoi peut-on parler de bombe à retardement ?
03:00Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:03Et puis, voici la photo de famille du NFP qui choque les stylistes rocailladiallo.
03:08Pas assez de personnes non-blanches.
03:11La polémique a enflammé les réseaux sociaux.
03:14Et les téléspectateurs également.
03:16Peut-on parler de racisme ?
03:18Racisme de la part de qui ?
03:19De rocailladiallo ou du NFP ?
03:21N'y a-t-il pas quelque chose de gênant
03:23lorsque la gauche utilise les mêmes racisés pour accéder au pouvoir ?
03:28L'édito de Mathieu Beaucoup.
03:31Une heure pour décoller de l'info avec nos mousquetaires.
03:44Il nous reste trois jours effectivement.
03:51Ce soir, demain et jeudi.
03:53Ça fait bien trois.
03:55J'ai bien compté ?
03:57Nous restons avec vous jusqu'à la fin de la semaine.
04:00Pour l'équipe Face à l'Info, c'est la dernière soirée de Dimitri Pavlenko.
04:04Avec nous, après ça sera l'été, les vacances.
04:07En tout cas, on est de tout cœur avec vous.
04:09On a prolongé nos vacances, décalé les billets d'avion, etc.
04:13Quelle vie !
04:17Quelle audace ! Quel courage !
04:19Pour rester avec vous et vous accompagner.
04:22Si vous avez une petite expression pour remplacer « prendre de la hauteur »
04:26puisque tout le monde veut prendre de la hauteur,
04:28hashtag Face à l'Info, donnez-nous quelques idées.
04:31Mathieu Beaucoup.
04:33Manon Aubry était claire hier soir.
04:36C'est une question de démocratie.
04:39Le pouvoir doit revenir au NFP.
04:42Le RN et ses partisans de leur côté voient dans les résultats de cette élection
04:46un bris du système démocratique dans la mesure où ce parti est arrivé premier
04:51et ne peut aucunement exercer le pouvoir.
04:54Sommes-nous plongés dans une crise démocratique ?
04:57Peut-être un mot avant de commencer sur cette rentrée des parlementaires aujourd'hui.
05:03Qu'en avez-vous pensé ?
05:05J'allais dire que ça a toujours été un moment rituel.
05:09C'est presque une forme de rituel démocratique auquel nous nous plions avec joie.
05:13En le regardant, je ne suis pas certain aujourd'hui
05:16quand on regarde le type de députés qui se présentent à l'Assemblée,
05:19certains d'entre eux qui ont un lourd passif de militiais d'ultra-gauche, ultra-violent.
05:25Dans les circonstances, on a tous un petit point d'interrogation à l'esprit
05:28lorsqu'on voit certains de ces gens se présenter, à tout le moins.
05:32Comme Raphaël Arnault, on a vu sa fiche S publiée par Frontières.
05:36Je n'ai pas l'impression, de mon point de vue, que c'est un démocrate exemplaire.
05:39Mais quoi qu'il en soit, j'admire la gauche.
05:41Elle est solidaire de cet homme en toutes circonstances.
05:44La gauche ne sacrifie jamais aucun des siens.
05:47C'est peut-être une leçon à retenir pour l'autre camp.
05:50Cela dit, revenons-y.
05:52Alors, sommes-nous dans une crise démocratique ?
05:55C'est la question qu'on peut se poser.
05:57Très honnêtement, oui, d'autant que plusieurs conceptions de la démocratie s'affrontent en ce moment.
06:02Première étape du raisonnement, je serrai,
06:06d'entrer avec vous dans la tête d'un leader, d'un intellectuel, d'un militant de gauche
06:12qui, aujourd'hui, croit que le pouvoir lui revient.
06:16Ceux qui, à gauche, nous disent que nous avons gagné ces élections de manière triomphale,
06:22c'est ce qu'ils croient, même si les chiffres ne confirment pas ce discours.
06:26Ils nous disent que nous avons gagné.
06:28Et puisque nous avons gagné, le pouvoir doit nous revenir.
06:32Et le pouvoir qui nous revient n'est pas simplement un pouvoir comme un autre,
06:36mais c'est un pouvoir d'enclencher, je reviendrai dans un instant,
06:39un changement radical de société.
06:42Donc, il faut qu'on garde ça à l'esprit.
06:44La gauche a à peu près le tiers de l'Assemblée,
06:47un peu plus large, dépendamment de comment on la définit,
06:50mais ce qui est certain, c'est que cette gauche,
06:52elle est fille notamment à la frange radicale de cette gauche,
06:55n'a pas réussi à véritablement croître, substantiellement.
06:59Or, ils nous disent que les électeurs nous ont donné le mandat
07:02de transformer en profondeur la société française
07:04et si vous ne nous accordez pas ce pouvoir, la démocratie est piétinée.
07:09Alors, il faut comprendre comment la gauche conçoit cette prise de pouvoir éventuelle.
07:14Est-ce que pour la gauche, lorsqu'elle gagne les élections,
07:17les a-t-elle gagnées pleinement, plus les jours passent, moins c'est évident.
07:21Entre l'étonnement de la soirée électorale,
07:23où puisqu'on attendait un résultat et on en a eu un autre,
07:26certains ont dit triomphe de la gauche,
07:28les jours n'y passent et on constate que cette observation,
07:31cette lecture des faits est de moins en moins confirmée.
07:34Quoi qu'il en soit, dans l'esprit de la gauche,
07:36ils en sont encore sur l'esprit du triomphe,
07:38nous avons finalement un nouveau printemps 81.
07:41Qu'est-ce qu'on nous dit à gauche quand on prend le pouvoir?
07:44On dit, il ne s'agit pas simplement, dans un système,
07:47vous nous aviez confié le pouvoir d'appliquer la part de notre programme
07:51qui peut être applicable dans les circonstances actuelles.
07:54La gauche ne voit pas les choses comme ça.
07:56Lorsqu'elle gagne les élections, de son point de vue,
07:59elle a reçu le mandat d'engager une rupture radicale et définitive dans la société.
08:06Donc lorsqu'elle prend le pouvoir,
08:08ce n'est pas pour gouverner autrement à partir d'un autre modèle,
08:11d'un autre, je ne sais pas, d'un certain programme X, Y ou Z,
08:14c'est de changer de société profondément.
08:18Est-ce qu'avec 33% des votes environ,
08:21on est en droit d'avoir un mandat pour changer la société en profondeur?
08:26Ce n'est pas évident, mais pour la gauche, ce l'est.
08:29Et pourquoi ce l'est?
08:30Parce que la gauche nous dit, le vrai peuple,
08:32le vrai peuple ce n'est pas les électeurs,
08:34le vrai peuple ce sont les minorités éclairées,
08:37les avant-gardes éclairées,
08:39qui ont été capables de nous hisser au premier rang,
08:41mais avec une majorité très relative,
08:43à ce point relative qu'il s'agit d'une minorité en fait.
08:46Nous avons le pouvoir, et puisqu'on y est,
08:49on l'a tellement attendu ce moment-là,
08:51on a tellement attendu, dans la gauche radicale,
08:53le moment où on pourrait être aux affaires,
08:55que lorsqu'on s'en empare, on ne se contentera pas de mesurettes,
08:58on ne se contentera pas de réformettes,
09:00on veut les grandes réformes, on veut le grand changement,
09:03on veut une forme de révolution.
09:06Et quel est le texte de cette révolution à venir?
09:10C'est le programme du NFP.
09:12Et vous noterez, on l'entend partout, à gauche,
09:15aux socialistes, aux écolos, aux insoumis, aux communistes,
09:18ils nous disent « nous avons une Bible ».
09:20Ils ne le disent pas comme ça.
09:22Mais nous avons un guide.
09:24C'est mon côté Marc-Menantien, ça.
09:27J'utilise certains termes de manière laïque.
09:30Nous avons un texte sacré, disons ça comme ça,
09:33dont nous ne dérogerons pas.
09:35Ce programme, c'est ce que nous devons appliquer coûte que coûte.
09:38On doit d'autant plus l'appliquer coûte que coûte,
09:40qu'on n'est pas certain de revenir au pouvoir
09:42ou de rester au pouvoir éternellement.
09:44On espère, on ne veut pas le rendre, le pouvoir, quand on le gagne.
09:46Donc, on appliquera tout pour faire en sorte,
09:48et ça, il faut bien mieux comprendre ça,
09:50que les réformes qu'on applique soient à ce point radicales,
09:53profondes et définitives,
09:55que si jamais on perdait le pouvoir,
09:57il ne soit plus possible de revenir en arrière.
10:00Dimitri notait hier, très justement,
10:02une phrase importante de Jean-Luc Mélenchon,
10:04qui dit, si on prend le pouvoir,
10:06et dans son esprit, c'est pas un si,
10:08les macronistes n'auront pas le droit
10:11de se joindre au RN
10:13pour faire barrage à notre programme.
10:15Autrement dit,
10:17le désaccord est interdit.
10:19Le désaccord n'est pas possible.
10:21Si vous vous opposez,
10:23parce que nous sommes la révolution,
10:25voyez dans leur tête, ce sont des révolutionnaires.
10:27Donc, si vous êtes contre la révolution,
10:29vous êtes contre-révolutionnaire.
10:31Vous avez deux possibilités si vous êtes contre-révolutionnaire.
10:33Contre-révolutionnaire passif,
10:35vous vous laissez piétiner,
10:37c'est le rôle destiné aux macronistes,
10:39ou contre-révolutionnaire actif.
10:41Et alors là, on a le droit de vous écraser
10:43parce que vous serez opposé à la révolution,
10:45au bien suprême,
10:47au bien majestueux que nous proposent
10:49nos amis des différentes gauches.
10:51Alors là, on comprend l'état d'esprit.
10:53Il s'agit de rompre pour de bon.
10:57Mais, jusqu'où va la rupture?
10:59Quand on regarde le programme du NFP,
11:01on constate plusieurs londis que la crédibilité économique
11:03de la chose est relative,
11:05pour le dire poliment.
11:07Mais pour cette gauche-là,
11:09le pouvoir politique, c'est pas simplement
11:11aménager le monde en fonction des contraintes réelles
11:13qui pèsent sur le monde.
11:15Le pouvoir politique est infiniment créateur.
11:17Si on veut, on peut.
11:19Qu'est-ce qu'on veut? Quelque chose comme la révolution.
11:21Donc, dans leur esprit,
11:23il faut, si jamais ils sont entre nos affaires,
11:25si un premier ministre du NFP est appelé,
11:27s'il applique son programme,
11:29il faut aller jusqu'au bout
11:31et ne jamais transiger.
11:33Il n'y a pas de compromis possible.
11:35On est dans une culture radicale.
11:37Le problème, je l'ai dit,
11:39c'est qu'il y a quelque chose de bizarre
11:41avec laquelle la gauche s'entend plus ou moins bien,
11:43c'est la réalité.
11:45Quand la réalité économique dit,
11:47« Un instant, ton programme ne fonctionne pas, mon ami.
11:49Au bout d'un an, au bout de deux ans,
11:51au bout de trois ans, au bout de quatre ans,
11:53ils sont au pouvoir, ça ne fonctionne pas.
11:55Crise des marchés, crise de la dette,
11:57crise des finances publiques.
11:59Comment la gauche réagit lorsque son programme
12:01est désavoué par le réel?
12:03C'est ce qui sert toujours à nous éclairer sur le présent.
12:05Scénario 1, retour au réel.
12:07Lénine, 1921.
12:09Ou Mitterrand, 1983.
12:111921, Lénine, la révolution.
12:13C'est formidable.
12:15On se rend compte que ça ne fonctionne pas.
12:17Qu'est-ce qu'on fait? La NEP, la nouvelle politique économique
12:19qui réintègre une dose de libéralisme
12:21dans la Russie soviétique de l'époque
12:23pour être capable d'exigéner une économie
12:25qui était en train de crever,
12:27et les Russes avec, soit dit en passant.
12:29Ou alors, Mitterrand, 1983, le socialisme.
12:31On l'impose, zut, l'économie s'effondre.
12:33Donc on est obligé de faire ce qu'on appelle à l'époque
12:35le tournant de la rigueur.
12:37Retour à l'économie réelle.
12:39Il faut faire des concessions au réel de temps en temps.
12:41Il y a l'autre option,
12:43l'option Chavez.
12:45Eh bien, ça ne fonctionne pas, c'est la preuve
12:47qu'on doit aller encore plus loin.
12:49Moins ça fonctionne, plus il faut aller loin
12:51parce que ce sont des obstacles extérieurs,
12:53les conspirateurs capitalistes,
12:55les conspirateurs réactionnaires qui empêchent le programme
12:57de se réaliser. Donc là, la gauche devient autoritaire
12:59dans ce scénario-là. Je note, soit dit en passant,
13:01que lorsque le programme économique se plante,
13:03en version Mitterrand, 1983,
13:05c'est normalement à ce moment-là que la gauche décide
13:07de transférer son énergie révolutionnaire
13:09ou radicale sur d'autres objets.
13:111984, SOS racisme,
13:13début de l'assimilation par la gauche
13:15de la nation au racisme,
13:17début de l'immigrationnisme fou furieux
13:19de cette gauche radicale
13:21qui, on s'est dit, on réussira pas la révolution économique,
13:23on va se tourner vers la révolution identitaire.
13:25Ça, je pense, ça fait partie.
13:27Imaginons qu'ils sont appelés aux affaires,
13:29que leur programme économique ne fonctionne pas
13:31ou qu'ils ne maîtrisent pas tous les ministères économiques,
13:33ils vont être particulièrement radicaux
13:35sur des questions sociétales et identitaires.
13:37Évidemment, il y a des obstacles.
13:39J'ajoute, aujourd'hui, Fabien Roussel
13:41nous a rappelé, en tant que communiste
13:43respectueux de la démocratie, il nous a dit
13:45quel était son état d'esprit.
13:47Si Emmanuel Macron ne donne pas
13:49un premier ministre au NFP
13:51et ne lui permet pas de gouverner selon son programme,
13:53je cite,
13:55si nous n'avons pas un accord d'Emmanuel Macron
13:57pour laisser un gouvernement dirigé,
13:59c'est impossible, j'en appelle à l'intervention populaire,
14:01aux forces sociales,
14:03aux mouvements syndicaux.
14:05Je traduis.
14:07J'invite la rue à désavouer le résultat des urnes.
14:09On a peut-être juste eu
14:1133, 34, 32 % des parlements
14:13comme on compte, mais c'est pas grave,
14:15la rue devra se substituer
14:17aux électeurs
14:19pour imposer la volonté d'un groupe révolutionnaire
14:21qui considère
14:23que son programme est plus important que ce que veulent
14:25les Français. Ils ont le droit,
14:27ils sont emparés du pouvoir, dans leur esprit,
14:29ils ne lâcheront pas, ils iront jusqu'au bout,
14:31ils joueront de la rue, ils joueront de l'autorité.
14:33C'est le programme que nous avons devant nous.
14:35Basculons
14:37de l'autre côté du spectre
14:39politique, Mathieu Bocoté.
14:41Le RN considère aussi
14:43qu'il est victime d'un dérèglement
14:45du système démocratique.
14:47Selon vous, est-ce vraiment
14:49le cas ? Oui et non.
14:51Mais je vais commencer par la part du non pour garder
14:53à l'esprit un souci d'équilibre.
14:55Etats-Unis, en l'an
14:572000, George Bush
14:59gagne les élections. Il a moins
15:01de votes que
15:03Al Gore, c'est George Bush que Al Gore,
15:05le parti démocrate, mais le système
15:07des grands électeurs aux Etats-Unis
15:09fait en sorte qu'il est élu,
15:11donc il gagne finalement, même s'il y a moins de votes
15:13au souverage populaire, il y a plus de grands électeurs.
15:17Donald Trump, 2016,
15:19Hillary Clinton, moins de votes
15:21Trump que Clinton,
15:23pourtant il est élu, grâce au système
15:25électoral encore une fois. Et si Trump
15:27l'emporte en 2024, tous les commentateurs,
15:29même ses partisans, disent qu'il y aura
15:31moins de votes chez Trump que pour Biden,
15:33mais le système électoral le servira.
15:35Au Canada, tout récemment, Justin Trudeau,
15:37moins de votes que les conservateurs, mais
15:39le vote mieux réparti pour le parti libéral,
15:41eh bien, Justin Trudeau encore
15:43premier ministre. Ce que j'entends par là,
15:45c'est que tous les systèmes électoraux ont leur
15:47complication propre. En France, on dit d'ailleurs
15:49premier tour, on choisit,
15:51deuxième tour, on élimine. Manifestement,
15:53deuxième tour, les Français ont éliminé le RN
15:55autant que possible. Une majorité d'entre eux, pas tous.
15:57Donc gardons ça à l'esprit, ça fait partie
15:59du jeu politique français.
16:01Là où il y a un véritable enjeu démocratique
16:03majeur, c'est lorsque le système
16:05politique décide de traiter
16:0733, 34, 35,
16:0937% du vote potentiellement,
16:11en fait le vote RN, comme
16:13un vote congelé, intouchable,
16:15radioactif, toxique
16:17qu'il est interdit de fréquenter.
16:19Quand le système politique décide de
16:21cracher au visage des électeurs
16:23en disant, vous avez beau voter pour eux,
16:25à coups de millions d'électeurs,
16:27on s'en fout.
16:29Votre vote, si vous votez pour eux, on vous avait
16:31averti, ils sont infréquentables,
16:33ne les touchez pas, ne les touchez pas avec un bâton,
16:35ne les touchez pas avec un masque,
16:37ne les touchez pas vaccinés, ne les touchez jamais.
16:39Vous votez pour eux, vous acceptez d'être
16:41tenus dans les marges du système politique.
16:43Le côté antidémocratique des élections,
16:45il est là, parce que qu'est-ce qu'on voit
16:47dans les dernières élections ? On décide
16:49de traiter une partie significative
16:51du corps électoral comme une collection
16:53de galeux et de lépreux qu'il ne faudrait jamais
16:55toucher. Je ne suis pas certain que cela
16:57soit dans l'esprit démocratique
16:59et ça contribue au blocage.
17:01Et on a vu qu'il y a le barrage
17:03en première ligne, le barrage
17:05maintenant qui commence à s'installer
17:07au sein de l'Assemblée nationale pour éviter
17:09d'avoir des postes. Vous parlez de blocage,
17:11la situation est-elle aussi
17:13bloquée qu'on ne le dit ?
17:15Je crois que oui. Franchement,
17:17les scénarios possibles, il y en a deux.
17:19Soit un gouvernement de gauche,
17:21mais un gouvernement de gauche officiellement
17:23modéré, mais qui dans les faits
17:25ne le serait pas tant que ça. Soit
17:27une espèce de nouvelle majorité
17:29artificielle un peu
17:31tirée du bloc central et de ses alliés
17:33potentiels. Mais dans les deux cas, ça nous ramène
17:35à la théorie des trois blocs, mais
17:37interprétée autrement. Il y a
17:39une gauche révolutionnaire.
17:41Radicale, mais à tentation révolutionnaire
17:43qui ne cache pas sa dimension révolutionnaire
17:45et qui s'empara de toutes les circonstances
17:47pour imposer son programme de force.
17:49Avec l'idée, je l'ai dit, d'une rupture irréversible.
17:51Il y a un bloc central qui croit avoir
17:53le monopole de la démocratie et qui s'imagine
17:55que tous ceux qui n'en font pas partie sont des lépreux.
17:57Et il y a un bloc national
17:59qui progresse dans l'opinion,
18:01progresse dans l'électorat, mais est tenu
18:03à l'extérieur du corps démocratique légitime.
18:05La vraie crise est là.
18:07Mais là, j'ajoute un argument. J'entendais
18:09nos amis de la macronie aujourd'hui, des amis précieux
18:11de la macronie, disent qu'on doit développer
18:13dans cette situation une culture politique
18:15du compromis. Il faut développer le compromis.
18:17Mais je suis tout à fait d'accord
18:19avec ça, mais à une condition. Est-ce que le compromis
18:21c'est avec tous les acteurs politiques,
18:23donc même avec le RN ou même avec LFI
18:25à la rigueur, est-ce que c'est un compromis
18:27avec tous les acteurs politiques ou c'est simplement
18:29un compromis entre les modérés
18:31autoproclamés? S'il s'agit
18:33simplement de compromis entre les modérés autoproclamés,
18:35c'est une autre manière polie de nous dire
18:37on rit de vous, chers électeurs, vous n'êtes
18:39pas assez intelligents pour comprendre l'embrouille,
18:41le coup qu'on vous fait. Donc, sur
18:43le fond des choses, si c'est une culture
18:45du compromis, il faut s'entendre avec tout le monde.
18:47Et il est possible, tout à la fois, bien franchement,
18:49qu'on soit dans une crise telle de la Ve République
18:51qu'elle ne soit plus capable de tenir à la vie
18:53politique française qui en déborde de partout.
18:55Crise de régime, je le répète depuis un temps,
18:57nous y sommes maintenant.
18:5910 millions.
19:01Ça compte quand même. Ça commence à faire des gens qui
19:03se font fréquenter.
19:05Dimitri, pendant que...
19:07Réfléchissez bien à votre
19:09prochaine chronique, pardon Mathieu Bocoté,
19:11parce que j'ai envie de savoir ce que vous allez nous dire
19:13sur Rockaïa Dialo qui dit
19:15que sur la photo de NFP, il n'y a pas assez
19:17de personnes non blanches. C'est intéressant
19:19tout ça. Qu'est-ce que vous en pensez
19:21vous, Marc?
19:23Ça me tracasse,
19:25effectivement. Je me dis que c'est dramatique,
19:27qu'il y a quelque chose qui ne va pas.
19:29Non, sérieusement, je vous pose une vraie question.
19:31Non, mais enfin, quand on en est là,
19:33on nie véritablement cette chance
19:35que nous avons d'une république
19:37qui a toujours été un élément
19:39exemplaire pour les démocraties.
19:41Et là, on veut tomber dans
19:43l'ethnicisme le plus radical,
19:45le plus ridicule.
19:47Et ça ne vous gêne pas, par exemple, que le NFP,
19:49ils vont draguer justement les racisés
19:51et qu'après, ils ne sont pas sur la photo.
19:53Bon, allez, je sors, je suis fière de vous de faire l'édito.
19:55Je vous laisse préparer ça tranquillement.
19:57Vous me direz ce que vous en pensez.
19:59Pendant que la tension se concentre
20:01sur des scénarios de coalition
20:03à l'Assemblée nationale,
20:05l'agence de notation standard
20:07de Pours vient de prévenir
20:09que la note de crédit de la France serait
20:11sous pression. Vous allez me dire ce que ça veut dire,
20:13sous pression, quand même.
20:15En cas de croissance faible dans les prochains mois
20:17ou si le pays ne réduit
20:19pas son déficit budgétaire.
20:21La question du poids de la dette
20:23et de la dépense publique pourrait
20:25rapidement s'imposer,
20:27selon vous, comme urgence nationale.
20:29Là, on a les discussions
20:31sur le budget qui vont commencer
20:33au mois de septembre ou octobre.
20:35Vu la configuration politique,
20:37il y a vraiment des sérieuses
20:39raisons de s'inquiéter.
20:41Je vous évoquais les scénarios du 12e provisoire
20:43hier, c'est-à-dire cette idée
20:45qu'on pourrait refaire tous les mois
20:47une loi de financement
20:49pour tenir sur le long terme parce qu'on n'arrive pas
20:51à trouver un accord. Alors oui, croissance faible,
20:53là, l'INSEE vient de nous dire
20:551,1% de croissance cette année.
20:57Waouh ! 1,1% !
20:59Franchement, c'est ça la croissance faible.
21:01C'est vraiment ça. Et sous pression, ça veut dire
21:03que dans ce contexte de croissance
21:05faible, si votre dette continue à grimper,
21:07vous allez vous faire
21:09dégrader. Et Standard & Poor's, c'est la dernière
21:11agence à l'avoir fait. Rappelez-vous, c'était fin mai.
21:13On passe de double A à double
21:15A moins. Rappelez-vous, les commentateurs
21:17à l'époque disaient « Mais c'est bien, double A
21:19moins, c'est 17 sur 20,
21:21c'est formidable. » Vous savez, dans ces
21:23choses-là, il faut regarder les tendances.
21:25Et la tendance n'est pas positive.
21:27Donc, moi, je suis frappé de voir
21:29que pendant ces deux mois,
21:31deux mois et demi de campagne qu'on vient de traverser,
21:33toutes ces réalités comptables,
21:35elles sont là un petit peu comme une angoisse un peu lointaine.
21:37Mais enfin, quand vous regardez les programmes
21:39des partis politiques, on a eu droit à quoi ?
21:41Mais des programmes massifs de dépenses
21:43publiques, des cadeaux
21:45à tous les étages. Et quelle que soit la formation
21:47politique, même les sérieux, les
21:49soi-disant budgétaires du centre
21:51et du camp d'Emmanuel Macron, eux aussi
21:53se sont laissés aller à faire des promesses
21:55dans tous les sens. Comme si on pouvait se
21:57le permettre. Et vous savez, un truc
21:59de bas, c'est que la bonne santé de l'économie,
22:01c'est un peu la promesse
22:03politique fondamentale. Les gens, ils veulent
22:05avant tout la prospérité, ils veulent vivre
22:07convenablement, ils ne veulent pas payer trop d'impôts,
22:09ils veulent que leurs enfants aient du boulot quand ils
22:11entreront sur le marché du travail. La base de la
22:13société, c'est ça. Et une société
22:15en bonne santé, c'est
22:17une société avec une classe moyenne prospère.
22:19Les ennuis commencent quand la classe moyenne
22:21commence à se dire que ça va mal tourner pour elle.
22:23Et en la matière, franchement...
22:25Excusez-moi, je m'étouffe.
22:27On cherche les adultes
22:29parmi les prétendants au pouvoir. Sérieusement.
22:31Alors, en quelques minutes, je vais vous faire
22:33l'audit des comptes de La Nation,
22:35que Jordan Bardella promettait de faire, qu'aucun
22:37politique ne vous fera franchement, parce que ça fait peur.
22:39La situation de nos présences publiques,
22:41elle est catastrophique. Alors, je vous l'ai dit 50
22:43fois, mais ce sera la 51ème
22:45et on va finir la saison là-dessus,
22:47pardonnez-moi, c'est quand même essentiel.
22:49Notre déficit cette année, comme l'an dernier,
22:51comme l'an prochain, il sera
22:53à hauteur de 5% du
22:55PIB contre 2,5%
22:57en moyenne dans la zone euro. Alors, ça
22:59vous dit rien, 5% du PIB, ça n'a pas l'air
23:01beaucoup, 5%. Je traduis
23:03en euros. Le PIB, c'est la richesse
23:05que l'on crée annuellement.
23:07En France, en 2023, on était autour de
23:092800 milliards d'euros que l'on
23:11a créés, tous ensemble, collectivement.
23:135% du PIB,
23:15ça fait donc environ 140-150
23:17milliards d'euros de déficit.
23:19C'est-à-dire que l'État construit
23:21un budget sur deux piliers,
23:23ce qu'il lève comme impôt
23:25et ce qu'il va emprunter,
23:27à la fin, il sait qu'il y aura un trou dans
23:29la caisse de 150 milliards d'euros.
23:31Ce qui fait qu'aujourd'hui, notre dette,
23:33elle augmente plus vite que toutes celles de nos voisins,
23:35alors qu'on partait de déjà plus haut.
23:37Le stock de dette, rappelez-vous,
23:39on a beaucoup parlé du passage à 3 000 milliards.
23:41Écoutez, on est à 3 150
23:43milliards, déjà.
23:45Et le chiffre, c'est fin mars.
23:47On attend les chiffres du second trimestre,
23:49du deuxième trimestre,
23:51on sera probablement déjà autour
23:53de 3 300. Vous voyez,
23:55ça s'accélère. On a vraiment l'impression
23:57d'un emballement
23:59de la crise de la dette.
24:01Avec, en plus,
24:03un taux d'intérêt réel, c'est-à-dire
24:05combien on paye notre dette, qui était,
24:07rappelez-vous, il n'y a pas si longtemps que ça, fin 2021,
24:09on était à 0%. La dette, même, vous avez des prêteurs
24:11qui perdaient de l'argent à nous prêter. On était en négatif.
24:13Là, on est à 3,14%
24:15aujourd'hui. Ce n'est pas rien.
24:17Pensez à votre crédit immobilier. Quand votre banquier
24:19vous dit que vous allez passer de 2,5% à 3%,
24:21ça change un peu la donne.
24:23Imaginez avec ces volumes-là.
24:25Alors, la charge de nos intérêts,
24:27d'ailleurs, c'était 29 milliards
24:29d'euros par an en 2020.
24:31Vous saviez que les intérêts que vous payez, c'était 29 milliards.
24:33On est, cette année, on va être à 60 milliards.
24:35Et en 2027, on sera à 80
24:37milliards d'euros, c'est-à-dire premier poste
24:39budgétaire pour la France.
24:41Voilà, c'est ça, aujourd'hui,
24:43la dette publique, c'est ça, aujourd'hui,
24:45notre déficit public.
24:47Dans un instant, on va voir pourquoi la dette s'envole
24:49depuis 10 ans. On va s'arrêter
24:51sur ces chiffres, c'est passionnant.
24:53Et puis, on parlera de recueil à dialogue
24:55dans un instant. On marque une pause.
24:57À tout de suite.
25:01Retour sur le plateau
25:03de Face à l'Info. On parle de la dette,
25:05ne parlons même pas du programme
25:07du NFP avec tout le
25:09sursaut de déficit public
25:11que ça peut engendrer. J'étais en train de regarder ça
25:13pendant la pub. Alors, vous nous parliez
25:15de la dette. Vous nous disiez que la
25:17dérive est impressionnante.
25:19Effectivement. Alors, historiquement, on voit
25:21que le point de démarrage, c'est vraiment
25:2381. C'est l'arrivée de François Mitterrand
25:25au pouvoir, où à l'époque,
25:27le ratio
25:29dette sur PIB, donc ça veut dire
25:31le poids que représente la dette par rapport à la
25:33richesse créée, c'était 20%.
25:35En 1999,
25:37on est à 60%.
25:39Aujourd'hui, on est à 110%.
25:41C'est vrai qu'il y a cette progression,
25:43mais elle n'est pas linéaire. Il faut bien
25:45voir que jusqu'en 2010-2012,
25:47donc la fin du quinquennat Nicolas Sarkozy,
25:49la France, en termes de ratio
25:51dette sur PIB, elle est dans la moyenne européenne.
25:53La vraie bascule, c'est
25:552014-2015. À partir
25:57de là, vous avez vraiment une accélération,
25:59une envolée de l'accroissement de la dette
26:01publique. Et vous noterez que 2014-2015,
26:03Emmanuel Macron,
26:05il est aux affaires pendant toute la période.
26:07Enfin, je veux dire,
26:09ça n'est pas anecdotique de souligner
26:11cet élément-là. Il est à Bercy, puis
26:13ensuite, il part à l'Elysée. Alors pourquoi
26:15la dette se met d'un coup à s'envoler
26:17depuis dix ans ?
26:19L'explosion de la dépense publique, tout simplement.
26:21Et pourquoi la dépense publique augmente-t-elle ?
26:23Parce qu'elle vient compenser
26:25la faiblesse de notre croissance
26:27économique. Je veux dire, on ne peut pas se satisfaire
26:29d'avoir 1,1% de croissance,
26:31comme l'INSEE nous l'annonce pour cette année,
26:33en se disant « Cocorico, les Jeux Olympiques, c'est un
26:35apport de 0,3 points de croissance, c'est formidable ! »
26:37Non, c'est nul ! C'est nul !
26:39Il faut voir que dans les années 70, la croissance
26:41française, elle ne descend pas une seule fois en dessous
26:43de 3,5% par an.
26:45C'est ça, une croissance soutenue.
26:47C'est comme ça qu'on va réduire notre dette publique.
26:49On en est très loin. Alors, pourquoi
26:51on se sert de la dépense publique ? Comment
26:53on utilise la dépense publique pour tenter de stimuler
26:55la croissance ? Vous avez plusieurs leviers.
26:57Vous avez d'abord toutes les politiques de demande,
26:59type les politiques de
27:01grands travaux publics. Vous commandez des ponts,
27:03vous commandez des routes, vous commandez
27:05je ne sais quoi, des gares,
27:07des lignes de chemin de fer. L'État français
27:09paye cela. Oui, c'est formidable, ça crée
27:11de l'emploi, ça crée des salaires, du chiffre d'affaires pour les entreprises,
27:13des taxes, de l'impôt. Bref,
27:15vous créez de l'activité. C'est la théorie
27:17keynésienne classique de ce qu'on appelle le multiplicateur
27:19keynésien. Je mets 1 euro
27:21d'argent public, ça va créer 1,4 euro
27:23d'activité. Mais en France,
27:25vous savez, c'est plutôt toutes les politiques de
27:27financement de pouvoir d'achat. On en a parlé
27:29beaucoup pendant la séquence du
27:31Quoi qu'il en coûte, mais c'est une vieille histoire. Par exemple,
27:33en France, on sait que les salaires sont faibles.
27:35Qu'est-ce qu'on fait ? On maintient des
27:37exonérations fiscales sur les bas salaires,
27:39jusqu'à 3 fois le SMIC quand même, donc ça
27:41montre relativement haut. Et
27:43l'État vient payer pour tout,
27:45notamment, je crois que c'est jusqu'à pratiquement
27:472 fois le SMIC,
27:49une prime pour l'emploi. C'est de
27:51l'argent public qui vient sponsoriser
27:53du pouvoir d'achat aux salariés que
27:55normalement les salaires, donc les
27:57entreprises privées, devraient
27:59assumer budgétairement.
28:01C'est très français,
28:03cette politique de sponsorisation
28:05du pouvoir
28:07d'achat sur fonds publics.
28:09La dépense publique,
28:11c'est 57% de la richesse nationale
28:13annuellement créée, c'est-à-dire que sur
28:15les 2800 milliards, l'équivalent
28:17de 57% de cette somme-là,
28:19c'est de la dépense publique. On est
28:219 points au-dessus de la moyenne de
28:23la zone euro, 9 points, c'est colossal.
28:25Et plus de la moitié de cette dépense
28:27publique, c'est de la protection sociale.
28:29Alors oui, c'est vrai que les crises successives
28:31ont alourdi la note finale,
28:33mais franchement, il faut bien reconnaître une chose, c'est que
28:35le Covid, la crise énergétique,
28:37donc le quoi qu'il en coûte, les boucliers énergétiques,
28:39ils ont quand même un peu bon dos. Parce que
28:41l'OFCE a démontré que 30%
28:43de l'accroissement de la dette publique
28:45depuis 2017, vous savez ces fameux
28:471000 milliards de dépenses qui sont
28:49venues s'ajouter
28:51à la dépense précédente.
28:53Les 1000 milliards d'Emmanuel Macron, vous en avez à peu près
28:55300 milliards, ce sont des
28:57choix politiques absolument assumés.
28:59C'est l'abandon de la taxe carbone,
29:01c'est la baisse de l'impôt sur le revenu décidé en 2019
29:03après la crise des Gilets jaunes, c'est la suppression
29:05de la taxe d'habitation qui n'avait pas été
29:07budgétée. En fait, ce sont essentiellement
29:09des baisses d'impôts avec un objectif
29:11électoraliste, alors très bien,
29:13mais ça n'a pas du tout été financé,
29:15ça n'a pas été compensé par des
29:17économies et c'est donc devenu
29:19de la dette. Alors vous savez, la dépense publique
29:21elle a deux mamelles, c'est l'impôt
29:23et c'est l'emprunt. Alors je vous donne
29:25les chiffres, l'impôt, les recettes attendues
29:27cette année c'est 349 milliards d'euros.
29:29Il faut savoir qu'en France
29:31le taux marginal de l'impôt
29:33sur les ménages, le taux marginal c'est-à-dire
29:35le taux d'imposition maximum,
29:37c'est 55,2%,
29:39c'est-à-dire que les ménages les plus aisés,
29:41plus d'un euro sur deux qu'ils gagnent, ça part en impôt.
29:43En Allemagne, le taux marginal c'est
29:4547,5%, c'est 8
29:47points en dessous, vous voyez quand même une sacrée différence.
29:49Et l'emprunt, alors le programme de financement
29:51de l'Etat par des émissions
29:53obligataires cette année, c'est
29:55295,
29:57295 milliards d'euros
29:59cette année. On va lever
30:01349 milliards d'euros mais on dépense
30:03tellement qu'il faut aller emprunter presque 300
30:05milliards d'euros. Il y a quand même un petit problème.
30:07On y parvient, le stock de cette
30:09dette il est détenu à plus de 50%
30:11aujourd'hui par des prêteurs étrangers
30:13qui sont massivement des Européens mais des
30:15étrangers tout de même. On se place dans les mains de l'étranger
30:17dans cette histoire-là. Le tableau est
30:19édifiant en effet, pays le plus endetté
30:21et puis pays qui a les habitants
30:23le plus taxés. Comment on
30:25sort de cette spirale de la dette, Dimitri ?
30:27Je vous ai dit tout à l'heure la cause de nos
30:29déficits, la cause de notre dette principalement
30:31c'est la faiblesse de notre croissance et le
30:33fait que les pouvoirs publics
30:35compensent par de la dépense publique.
30:37Comment on sort de ça ? En fait c'est assez simple, il suffit
30:39de travailler plus, tout simplement.
30:41De travailler davantage parce que
30:43les chiffres sont là, le taux d'emploi en France
30:45c'est-à-dire vous prenez les 15-64 ans
30:4769% de cet étranger
30:49là, 15-64 ans,
30:51travaillent. On est 10 points
30:53en dessous de l'Allemagne des pays d'Europe du Nord.
30:55Moins de personnes en emploi, très concrètement
30:57ça veut dire moins de création de richesses, c'est
30:59moins de cotisation sociale, c'est moins d'impôts
31:01ça veut dire qu'ils font quoi s'ils ne travaillent pas ?
31:03Ils font quoi ?
31:05C'est du chômage,
31:07c'est du RSA,
31:09ce sont des études aussi, c'est de la
31:11pré-retraite, etc.
31:13C'est de l'arrêt maladie,
31:15etc. Voyez ? C'est ça en fait
31:17le taux de non-emploi.
31:19Et donc ça veut dire que
31:21tout cet argent qu'il faut prélever pour
31:23financer cette non-activité,
31:25on va le prendre à ceux qui
31:27gagnent des sous, et on va prendre plus qu'aux autres.
31:29Vous prenez les retraites par exemple, les cotisations en France,
31:31c'est 28% du salaire brut
31:33contre 21%
31:35en moyenne dans l'Union Européenne,
31:37pour un taux de remplacement du salaire qui est identique,
31:3932% à la fin.
31:41Alors à ce faible taux d'emploi s'ajoute le fait
31:43qu'on a une durée annuelle du travail
31:45en France qui est parmi les plus faibles d'Europe,
31:47on entre en moyenne dans la carrière
31:49en France à 22 ans, on en sort à 62 ans,
31:51on aurait les paramètres
31:53de l'Allemagne, où en moyenne
31:55ils travaillent 3 ans de plus que nous dans la carrière,
31:57ils partent en retraite les Allemands à 66 ans,
31:59ils ont un taux d'emploi 10 points supérieur au nôtre,
32:01et bien notre ratio de dépenses publiques,
32:03il baisserait d'un coup, de 9 à 10 points !
32:05On passerait de 57%
32:07à 48% !
32:09Tout ça aujourd'hui,
32:11malheureusement les solutions pour s'en sortir de cela,
32:13parce que ça voudrait dire revenir à 40 heures par semaine,
32:15faire comme les Grecs,
32:17passer à 6 jours 48 heures semaine, vous vous rendez compte,
32:19ils viennent de faire ça les Grecs,
32:21repousser l'âge de départ à la retraite à 65 ou 67 ans,
32:23l'immigration,
32:25tout ça vous avez bien compris,
32:27ce sont des impasses politiques qui,
32:29aujourd'hui, dans le champ politique,
32:31assumeraient de telles réformes et expliqueraient
32:33aux Français que si nous sommes pauvres,
32:35si nous avons l'impression de nous appauvrir,
32:37c'est tout simplement à cause de cela.
32:39Dernier chiffre, un Américain en 1980,
32:41il avait exactement le même niveau de vie qu'un Français,
32:43le même pouvoir d'achat. Aujourd'hui l'Américain,
32:45il est 40% plus riche qu'un Français.
32:47Est-ce qu'aujourd'hui vous entendez
32:49des politiques assumer
32:51un programme
32:53qui nous permette de rattraper les Américains ?
32:55Parce qu'il ne faut pas se tromper, la hausse du SMIC,
32:57le blocage des prix que propose par exemple
32:59aujourd'hui le nouveau Front Populaire,
33:01ce sont des illusions économiques qui ne vont pas nous enrichir,
33:03ça va nous appauvrir davantage.
33:05– Merci beaucoup
33:07mon cher Dimitri.
33:09Petite question subsidiaire, je vous sens un petit peu
33:11très énervé
33:13sur le sujet. – Non je ne suis pas énervé, je suis navré
33:15en fait. – Non mais je sens ça,
33:17je sens que c'est pas la première
33:19fois que vous en parlez et toujours avec
33:21passion, vive passion et voire
33:23de la désespérance. On écoute Jean-Luc Mélenchon,
33:25ça vous donnera un peu d'espoir.
33:27Avant que notre ami Marc Menand
33:29nous décrive
33:31un petit peu le portrait de Jean-Luc Mélenchon,
33:33pourquoi on va l'écouter ? C'est parce qu'il est arrivé à l'Assemblée
33:35Nationale aujourd'hui, il n'est pas député,
33:37il n'est pas élu, mais il est chez lui, il a dit.
33:39– Je suis chez moi,
33:41je suis des insoumis.
33:43N'importe quelle réunion d'insoumis,
33:45je suis chez moi. J'aimerais bien
33:47que vous alliez voir Monsieur Macron,
33:49parce que je vous rappelle que c'est lui qui désigne
33:51le Premier Ministre et pas moi, et d'habitude
33:53vous me posez la question à moi. – Est-ce que vous voulez l'être
33:55Premier Ministre ?
33:57Vous voulez l'être Premier Ministre ?
33:59Quelle petite question surprenante,
34:01et tellement nouvelle
34:03que vous m'éblouissez.
34:05– Joker,
34:07excellente réponse.
34:09– Là c'est le côté
34:11presque sympathique,
34:13alors que sinon on est quand même
34:15avec le mégalo narcissique.
34:17Souvent on dit,
34:19oh le Président de la République,
34:21il a perdu toute raison,
34:23il est là, il vit selon ses caprices,
34:25c'est un gosse,
34:27et qui
34:29veut à tout instant
34:31un petit désir,
34:33et il faut le réaliser. Alors Mélenchon,
34:35en la matière, par angon
34:37de la démocratie,
34:39on l'a vu jaillir en sprinter
34:41dimanche soir, il était
34:43l'homme du triomphe.
34:45Écoutez-le, il faut s'en remettre un petit coup de Mélenchon,
34:47là on perd le sourire quand même,
34:49là c'est du sérieux.
34:51Non, vous ne voulez pas nous mettre Mélenchon ?
34:53– Si, si, attendez.
34:55– Le maire respectera le mandat
34:57que lui ont donné les votes pour ses candidats.
34:59La parole donnée
35:01sera tenue.
35:03Le nouveau Front populaire
35:05appliquera son programme.
35:07Rien que son programme,
35:09mais tout son programme.
35:11– Voilà,
35:13ça c'est de l'autorité, on pourrait presque dire
35:15de l'autoritarisme,
35:17ça ne lui échappe pas de temps en temps
35:19la nécessité de taper sur la table,
35:21d'être le véritable leader,
35:23dans un pays où de temps en temps
35:25on a l'impression que les gens traînent la patte,
35:27il faut de l'audace,
35:29encore de l'audace, toujours de l'audace,
35:31il en a, et taisez-vous derrière.
35:33Parce que ce qui est extraordinaire, vous l'avez remarqué,
35:35il a toujours autour de lui
35:37sa petite cour, là c'est plus
35:39la France insoumise,
35:41c'est la France de la soumission.
35:43On garde à vous,
35:45le leader est en train de parler.
35:47Comme vous l'avez fort bien dit au début dans votre introduction,
35:49il n'avait rien à voir
35:51dans l'histoire, puisqu'il ne se présentait pas.
35:53C'est un boutiquier,
35:55en quelque sorte.
35:57Il entend, dès le départ,
35:59dire aux uns et aux autres, vous vous taisez,
36:01et quand j'utilisais le terme
36:03de triomphe, il y a eu un succès,
36:05qui n'est pas faux.
36:07Mais ce n'est pas un triomphe, ce n'est pas l'homme
36:09qui soudain dit, et puis tout doit reposer
36:11sur moi.
36:13Ce qui est perfide dans tout ça,
36:15c'est également ce que l'on fait porter
36:17par ceux qui sont sa cohorte.
36:19Ce matin, c'était Mathilde Panot.
36:21La dévotion du chef.
36:23Elle est courageuse.
36:25Elle était sur RMC.
36:27On lui dit, monsieur Mélenchon,
36:29il pourrait être Premier ministre.
36:31Elle dit,
36:33c'est une possibilité.
36:35D'ailleurs, il l'a dit,
36:37je ne m'exclus pas,
36:39mais je ne m'impose pas.
36:41Vous voyez, il faut qu'on le réclame.
36:43Je fais ma coquette.
36:45Monsieur le Roi Coq fait sa coquette.
36:47C'est étonnant,
36:49c'est de reprendre des petites formules
36:51ici et là, qu'il a essaimées
36:53durant des années.
36:55Grâce à Clara, qui est avec nous
36:57depuis quelques semaines,
36:59j'ai eu accès.
37:01J'ai mes dossiers, en quelque sorte.
37:03Par exemple, dans cette position
37:05de la suffisance,
37:07il donnait une réplique
37:09à un étudiant de Sciences Po
37:11en 2010.
37:13Il interrogeait sur l'abstention
37:15qui avait cours durant les élections.
37:17Elle dit, forcément,
37:19forcément, le Parisien
37:21en est l'exemple.
37:23C'est-à-dire qu'au lieu de parler
37:25des élections, il a fait sa une
37:27avec les maisons closes.
37:29Dans le bordel, il s'y connaît.
37:31Il le sème, le bordel.
37:33Il pouvait avoir de la répartie.
37:35Il dit, vos sujets de merde,
37:37vous allez les faire avec des gens
37:39qui répandent la merde.
37:41Tu fermes ta petite bouche
37:43et tu ne me parles pas de politique.
37:45C'est pour ça
37:47le côté souriant tout à l'heure.
37:49Il ne faut pas oublier les réalités.
37:51Il y a cette scène extraordinaire.
37:53Je ne vais pas le mimer,
37:55mais quand il est là,
37:57il dit, personne ne me touche.
37:59Ma personne est sacrée.
38:01Je suis un parlementaire.
38:03La République, c'est moi.
38:05Ça a fait le tour du monde.
38:07On se dit que
38:09les guignols de l'info
38:11auraient pu l'accueillir.
38:13C'est un interprète extraordinaire.
38:15Je crois que c'est pour ça
38:17qu'on aime Mélenchon.
38:19Même quand on le déteste politiquement,
38:21quand on s'ennuie,
38:23on se dit qu'on va se faire un coup de Mélenchon.
38:25Mais il a le sens
38:27de la perfidie.
38:29Il a le sens de l'analyse.
38:31On est allé plus loin pour retrouver
38:33des propos de Mélenchon.
38:35Il faut remonter à 1991.
38:37On a la gauche
38:39qui est au pouvoir.
38:41Il est l'extrême-gauche de ce pouvoir.
38:43Et alors,
38:45il répond au quotidien de Paris.
38:47Il dit, l'EPS
38:49n'est rien devenu d'autre
38:51qu'un parti godillot.
38:53Un simple haut-parleur
38:55de la politique gouvernementale.
38:57Une officine de propagande.
38:59Mais attendez le mieux.
39:01Il ajoute,
39:03l'EPS a abandonné
39:05la politique.
39:07Quelque chose d'affreux.
39:09Aujourd'hui,
39:11le parti qui réhabilite la politique,
39:13écoutez bien,
39:15c'est le Front National.
39:17Attendez, pause.
39:19Répétez.
39:21Donnez-moi la date, la source.
39:23Nous sommes en 1991,
39:25dans le quotidien de Paris, interview.
39:27L'EPS a abandonné
39:29la politique.
39:31Je vais vous dire quelque chose d'affreux.
39:33Quelque chose de vraiment affreux.
39:35Le parti qui réhabilite la politique,
39:37c'est
39:39le Front National.
39:41Et c'est Jean-Luc Mélenchon.
39:43Elle n'est pas une contradiction près.
39:45Jean-Luc Mélenchon, tout à l'heure, vous m'interrogez
39:47sur ce que je pensais du manque de couleur
39:49des gens à LFI.
39:51Disons que c'est la prime
39:53à l'indigénisme qui le défend tant.
39:55C'est la prime au wokisme.
39:57C'est-à-dire quand vous dites constamment,
39:59oui, nous sommes coupables
40:01de ce qui est arrivé à tous les peuples du monde.
40:03Il faut les réhabiliter, etc.
40:05Voilà.
40:07Et alors, on parlait
40:09du voile il y a quelques années.
40:11Alors que disait-il, sur le voile,
40:13encore,
40:15est-ce que c'est dégradant, oui ou non ?
40:17C'est dégradant.
40:19Alors,
40:21c'est interdit par la République.
40:23Secondo,
40:25c'est une provocation
40:27des milieux intégristes.
40:29La République va gagner
40:31et, encore une fois,
40:33ce sera interdit. En République française,
40:35femmes et hommes sont égaux.
40:37Alors, aujourd'hui, on lui demande
40:39de nommer un gouvernement,
40:41du moins dans son illusion
40:43et dans ses troupes alentours.
40:45A défaut de nommer un gouvernement,
40:47il a nommé des députés.
40:49C'est Ruffin.
40:51C'est Gabriel Corbière.
40:53Ce sont ces gens. Alexis Corbière.
40:55Ce sont ces gens qu'il a exclus du parti.
40:57Comme quoi, quand on a de la pogne,
40:59il faut savoir s'imposer
41:01et il le fait très bien dans son petit monde.
41:03C'est un exemple à méditer.
41:05Merci infiniment,
41:07Marc Menand.
41:09On a appris
41:11dans Le Figaro, là, ce soir,
41:13que le camp Emmanuel Macron
41:15s'allie avec la gauche pour priver
41:17le RN des postes
41:19clés à l'Assemblée nationale. Là, ça va être
41:21le prochain barrage. Alors, Charlotte Dornénas,
41:23sur le plateau de C'est à vous,
41:25le politologue Dominique Regnier
41:27a exposé les pourcentages
41:29exprimés lors du second tour
41:31des législatives et qui laissent
41:33apparaître assez nettement un fossé
41:35entre les pourcentages et le
41:37récit de ces dernières heures.
41:39Je vais vous montrer, par exemple,
41:41un autre pourcentage qu'on a eu aujourd'hui,
41:43d'ailleurs, dans Le Figaro.
41:45Les législatives, pourcentage des voix au second tour.
41:47RN et ses alliés, 36%.
41:49NFP, 25%.
41:51Ensemble, 23%.
41:53Histoire de remettre un peu tout ça dans le contexte,
41:55comment cela
41:57peut se traduire politiquement,
41:59ma chère Charlotte, d'autant plus que
42:01Dominique Regnier laisse entendre que ça
42:03peut aller jusqu'à la frustration de certains
42:05Français. Alors, c'est vrai, Dominique
42:07Regnier dit, bon, on a analysé
42:09le nombre de sièges le soir du second tour.
42:11Il faut également rappeler
42:13le pourcentage à l'échelle nationale
42:15de ces choix électoraux.
42:17L'idée, là, c'est vraiment pas
42:19d'aller se dire,
42:21bon, il y a le nombre de voix. On va tous
42:23essayer de trouver un moyen de calculer différemment
42:25pour faire
42:27dire autre chose au vote de dimanche.
42:29La seule question, c'est qu'en effet,
42:31on a analysé le nombre de sièges,
42:33les députés qui sont élus sont régulièrement élus,
42:35il n'y a aucun doute là-dessus, et le nouveau
42:37Front Populaire arrive en tête. Maintenant,
42:39la question qui se pose depuis quelques jours
42:41et de manière un peu pressante ces dernières heures,
42:43c'est pour quel gouvernement, et donc
42:45qu'est-ce qui va être décidé
42:47non seulement par un gouvernement,
42:49et ensuite, qu'est-ce qui pourrait être voté
42:51comme loi au Parlement ?
42:53Donc là, on rebascule à l'échelle
42:55nationale, et donc il devient pertinent
42:57de regarder ce que les Français
42:59dans leur ensemble ont exprimé au niveau national.
43:01C'est moins de la mauvaise foi
43:03qu'une analyse
43:05des forces, on va dire, en présence
43:07dans le pays.
43:09Vous savez, selon l'étiquetage de l'Intérieur,
43:11il y avait les extrêmes-droites, ce qui est le Rassemblement
43:13National, et ce que le ministère de l'Intérieur
43:15a appelé l'union de l'extrême-droite,
43:17c'est-à-dire les candidats
43:19d'Eric Ciotti, ralliés au Rassemblement
43:21National, et Dominique Régnier, en effet,
43:23nous dit, ils obtiennent 37%.
43:25Les droites, toutes
43:27réunies, ça obtient 47%.
43:29Le Nouveau Front Populaire,
43:31lui, dit 27%, le Figaro
43:33dit 25%, donc il y a encore
43:35des calculs, et donc
43:37il reste 23 à 26% pour
43:39le Centre. Notons par ailleurs que
43:41là, on analyse les pourcentages au second tour,
43:43il y a 76 députés qui ont été
43:45élus dès le premier tour, donc ça fait
43:47des circonscriptions entières dans lesquelles
43:49les Français n'ont pas voté ces derniers
43:51au second tour,
43:53et alors, parmi les députés élus dès le premier tour,
43:55il y avait 39 pour le RN, 32 pour
43:57le Nouveau Front Populaire, dont 20 pour la
43:59France Insoumise, et 2 pour
44:01Ensemble. Donc voilà quelle est
44:03la répartition, on va dire, de ça.
44:05Donc ne se dégaze, je pense qu'il y a une leçon que tout le monde a compris,
44:07aucune majorité,
44:09l'heure est donc, dans l'esprit
44:11de tout le monde, à la coalition pour porter
44:13une majorité d'idées. C'est vrai
44:15la gauche qui revendique, certes, une victoire
44:17mais qui veut imposer un programme, donc un programme
44:19d'idées sur lequel ils se sont entendus,
44:21c'est vrai du centre
44:23qui explique qu'ils veulent
44:25faire des coalitions d'idées
44:27ici et là, on reviendra sur avec qui, parce que
44:29c'est une coalition sans
44:31les gens qui sont élus, c'est assez originel comme coalition
44:33mais c'est comme ça, et ensuite
44:35le RN s'est pris un peu
44:37une claque avec les résultats,
44:39donc c'est les moins présents, on va dire, dans la revendication
44:41du pouvoir à mettre en place.
44:43Mais le récit
44:45qui est écrit depuis dimanche, il est écrit
44:47en réalité par les plus mal placés
44:49pour le faire, si l'on regarde en effet
44:51les tendances de manière générale.
44:53Donc en effet, Dominique Régnier,
44:55vous le disiez, a probablement
44:57raison de craindre ce qu'il appelle
44:59le réveil des électeurs
45:01qui appellent au final beaucoup plus
45:03des réponses politiques
45:05sur des sujets précis
45:07qu'une guerre partisane déclenchée
45:09par leur choix, et lui
45:11explique que c'est une dépossession électorale
45:13qui va s'ajouter à toutes les autres dépossessions
45:15qui s'expriment dans les urnes.
45:17Alors, le RN est fort
45:19mais il est fortement rejeté.
45:21C'est l'enseignement entre le premier
45:23et le second tour, tout le monde sera d'accord là-dessus.
45:25Mais l'autre enseignement,
45:27c'est qu'il y a une majorité
45:29politique sur certains sujets
45:31encore une fois qui dépasse la question
45:33partisane, qui est exactement
45:35inverse à ce que propose
45:37le Nouveau Front Populaire sur ces sujets
45:39en particulier. C'est quand même
45:41une impasse démocratique réelle, politique
45:43réelle. Et à gauche,
45:45ce sont les seuls qui
45:47revendiquent totalement la victoire et donc
45:49l'application intégrale du programme.
45:51J'ai pris une citation, parce que tout le monde s'attarde sur
45:53et uniquement sur Jean-Luc Mélenchon
45:55qui a dit le soir même qu'en effet c'était tout le programme
45:57rien que le programme et pourquoi pas avec lui.
45:59Mais Chloé Rydel par exemple,
46:01qui est du Parti Socialiste, elle a cette phrase
46:03Nous allons former
46:05un gouvernement minoritaire
46:07et qui appliquera les mesures de son programme
46:09qui sont majoritaires dans le pays.
46:11Alors si on s'extrait des logiques
46:13de partis, de désistement,
46:15de barrages,
46:17qui sont permises par le système
46:19électoral et donc la question
46:21des sièges, ce qu'elle dit
46:23n'est pas clair du tout
46:25dans le résultat et dans le choix
46:27à l'échelle nationale pour mener une politique nationale.
46:29C'est même exactement le contraire
46:31qui s'est passé. Non seulement
46:33le gouvernement serait minoritaire
46:35mais les idées qui sont portées également.
46:37Je reviens aux idées
46:39juste une parenthèse pour vous dire
46:41que Gérald Darmanin lorsqu'il est arrivé
46:43au cocktail organisé ce soir à Matignon
46:45avec Gabriel Attal, député
46:47sortant et entrant de la majorité
46:49qui était invité, il a déclaré
46:51on est prêt à éviter que la France
46:53insoumise soit responsabilité dans ce pays
46:55son programme mortifère
46:57je ferai tout pour que la France insoumise
46:59ne gouverne pas ce pays.
47:01J'en viens, Charlotte, à cette
47:03majorité d'idées. Quelle peut être
47:05cette majorité d'idées qu'un gouvernement
47:07pourrait suivre pour satisfaire
47:09les aspirations démocratiques
47:11du pays ? Il y a beaucoup de sujets
47:13de manière assez simple on pourrait le dire comme ça
47:15c'est tout ce qui est systématiquement renvoyé
47:17les sujets, je parle bien des sujets et non pas des
47:19partis ou des personnes, tous les sujets
47:21qui sont systématiquement renvoyés de gauche
47:23à droite voire à l'extrême droite
47:25quand vraiment on n'a pas envie de s'en occuper.
47:27Donc il y a entre les
47:29partis de droite parce qu'on
47:31additionne, le score le plus fort ce sont
47:33toutes les droites, c'est ce que nous disait
47:35Dominique Régnier. Quand on additionne
47:37dans les partis de droite, il y a des désaccords
47:39sur la politique économique
47:41comme il y en a d'ailleurs entre les partis
47:43de gauche, comme il y en a même
47:45au sein du
47:47bloc central, entre les personnes.
47:49D'accord ? Il y a des
47:51disparités économiques, très bien.
47:53Il y a des dissensions également, contrairement
47:55au récit permanent de l'ultra
47:57conservatisme qui aurait envahi toutes les rues du pays
47:59il y a des dissensions très claires
48:01sur la question du progressisme.
48:03Et il y a plus de dissensions sur la question du
48:05progressisme et des mesures
48:07au sein des LR, voire même
48:09au sein du bloc central, qu'au sein du
48:11Rassemblement National qui a quand même assez largement
48:13embrassé le progressisme
48:15ces dernières années ou même
48:17a posteriori par rapport
48:19aux décisions
48:21qui sont prises ou aux lois qui sont votées.
48:23Mais il existe d'autres
48:25sujets qui réunissent les droites et en tout
48:27cas de manière absolument certaine leurs électeurs.
48:29On a vu ces dernières années la question
48:31du wokisme et quand je dis les droites
48:33ça va jusqu'à embrasser une partie
48:35du bloc central, la question de l'immigration
48:37et la question de la sécurité.
48:39Et ça dépasse même parfois
48:41la question du bloc central. Il y a une
48:43citation évidemment dont on se souvient tous
48:45Olivier Faure, qui aujourd'hui
48:47participe de la coalition, qui en 2018
48:49c'est quand même il y a quelques années 2018
48:51disait au micro de France Inter
48:53interrogée par une auditrice
48:55il disait c'est vrai que la question de l'immigration
48:57on n'a pas réussi à la prendre frontalement
48:59de peur d'avoir à y répondre.
49:01Olivier Faure il est aujourd'hui à la tête
49:03du PS apparemment, ils ont décidé
49:05maintenant d'y répondre en l'embrassant absolument
49:07et donc en l'accompagnant. D'accord
49:09mais cette question, elle était prise
49:11au sérieux sur tout l'échec qui est
49:13politique. Pourquoi ? Parce que leurs électeurs tout simplement
49:15le prenaient au sérieux. Aujourd'hui il se dit
49:17prêt à gouverner. Voilà.
49:19Or si vous laissez au Rassemblement National
49:21en temps normal tous ces sujets
49:23vous les renvoyez vers le Rassemblement National
49:25et qu'au moment de l'élection
49:27quand les Français vous disent, écoutez
49:29ce sont de réelles inquiétudes pour nous
49:31et que vous dites on va faire barrage au Rassemblement National
49:33vous faites barrage à ces sujets tout simplement
49:35et c'est pour ça que Dominique Régnier
49:37ajoute à ça en disant
49:39le risque c'est finir par
49:41assimiler le vote Rassemblement National
49:43au vote démocratique
49:45et alors là on sera tous dans une impasse
49:47totale. Donc la chance
49:49de la gauche dans cette histoire
49:51c'est qu'elle peut compter en toute circonstance
49:53sur une division
49:55entre les droites partisanes
49:57donc finalement cette force
49:59électorale qui est portée dans les urnes
50:01cette force sur les sujets c'est finalement
50:03la droite qui la sert le moins
50:05bien initialement et la gauche peut compter
50:07sur ces divisions qui rendent invisibles
50:09en effet ces majorités d'idées
50:11et une culpabilité
50:13à porter ensemble
50:15à l'Assemblée sur un texte
50:17le même sujet. Donc non seulement
50:19vous avez une division dans les urnes
50:21mais même à l'Assemblée, on l'avait vu sur la loi immigration
50:23tout le monde était là, oui non attendez on n'a pas eu besoin
50:25des voix du Rassemblement National
50:27donc même élus, les députés
50:29leur voix ne compte pas vraiment
50:31et pour avoir une loi correctement votée
50:33il faut surtout qu'on les votait sans une partie des députés
50:35là encore une fois je veux bien qu'on sauve
50:37la démocratie avec un système pareil mais c'est quand même
50:39très compliqué. Notez que c'est
50:41l'exact inverse qui se réalise à gauche
50:43c'est à dire que c'est
50:45exactement ce qui permet le détournement de la
50:47réalité électorale, c'est à dire sans contester
50:49le résultat, c'est le détournement
50:51de la lecture de la réalité électorale
50:53il y a des désaccords moraux
50:55il y a des désaccords de fond, il y a des
50:57désaccords programmatiques, il y a des
50:59condamnations des uns pour les autres, il y a des
51:01exaspérations des uns pour les autres
51:03mais il y a systématiquement un réflexe
51:05d'union, non pas
51:07tant, comment dire,
51:09on a dit beaucoup dans cette alliance
51:11c'est la carpe et le lapin. Ah ben non, il y a
51:13certaines idées sur lesquelles ils sont absolument d'accord
51:15en l'occurrence le barrage au Rassemblement National
51:17mais ça n'est pas tout, ils ont réussi à signer
51:19un programme ensemble
51:21ils ont donc des idées en commun
51:23et ils sont capables systématiquement de
51:25s'allier malgré tout le reste
51:27pour battre l'autre camp politique
51:29fut-il majoritaire dans le pays
51:31donc là évidemment il y a une différence de stratégie
51:33et de comportement qui rend les choses
51:35et maintenant on a le camp macroniste au milieu
51:37qui nous a dit pendant une semaine
51:39qu'il était hors de question de donner
51:41une seule voix au RN et qui maintenant nous dit
51:43qu'il est hors de question de gouverner
51:45avec la France Insoumise, c'est-à-dire qu'ils sont prêts
51:47à faire une coalition avec tout le monde
51:49sauf les deux forces motrices
51:51de l'échec qui est politique hors le centre
51:53là encore une fois c'est compliqué
51:55si on imagine simplement une coalition
51:57sur des idées au sein du Parlement
51:59à quel moment certains députés
52:01sont moins légitimes que d'autres
52:03pour participer à une coalition
52:05sur des idées en particulier
52:07et là encore une fois la seule différence c'est que
52:09le camp macroniste ne veut pas travailler
52:11avec les députés de la France Insoumise
52:13qui eux par contre font partie de l'alliance de gauche
52:15quand ils ne veulent pas travailler
52:17avec les députés du RN qui ne font partie
52:19d'aucune alliance puisque même à droite
52:21sur la majorité d'idées on ne s'entend pas
52:23l'avis des français au milieu de ça
52:25vous comprendrez bien qu'il est assez noyé
52:27Dernière question sur ces sujets
52:29le NFP est en désaccord total
52:31et revendique la victoire, victoire
52:33qu'ils ont parfois obtenue très largement
52:35quelle place accordée à ces français
52:37qui ont accordé leur confiance
52:39au bloc arrivé en tête finalement
52:41dernier mot
52:43si on est honnête le mouvement du barrage
52:45qui a été entre le premier et le second tour
52:47il affaiblit considérablement
52:49le plébiscite d'une politique
52:51et à tous les électeurs ou représentants
52:53du Nouveau Front Populaire qui m'écoutent
52:55et qui hurlent au moment où je dis ça
52:57quand ils ont voté au second tour
52:59de l'élection présidentielle pour Emmanuel Macron
53:01pour ensuite systématiquement contester
53:03la moindre prise de position d'Emmanuel Macron
53:05sur le terrain politique
53:07je pense que ça devient beaucoup plus clair
53:09évidemment qu'un barrage affaiblit
53:11le poids apporté au camp
53:13mais il y a aussi une adhésion
53:15chez certains électeurs évidemment
53:17du Nouveau Front Populaire et même de la France Insoumise
53:19en particulier qu'il serait aussi
53:21idiot de ne pas analyser politiquement
53:23c'est un les métropoles avec des chiffres
53:25complètement dingues, deux la banlieue
53:27avec une progression, Manon Aubry
53:29j'ai pris les résultats des européennes
53:31qui sont extrêmement intuitives
53:33elle faisait 9,89 à l'échelle nationale
53:3529,3
53:37des suffrages dans les quartiers dits populaires
53:39c'est à dire 19,4
53:41points de plus
53:43donc toutes les raisons, tous les sujets
53:45Abaya, violence policière, islamophobie
53:47décolonisation, Hamas
53:49où ils étaient condamnés par le reste de la classe politique
53:51en disant c'est électoraliste
53:53et bien c'était une stratégie qui électoralement
53:55était payante, c'est précisément pour ces raisons
53:57qu'ils ont largement progressé
53:59partout ailleurs en France
54:01outre les métropoles et les banlieues
54:03c'est l'URN qui est arrivé en tête au premier tour
54:05vous avez une fracture
54:07qui est extrêmement compliquée
54:09mais si personne n'accepte de regarder cette fracture
54:11en face d'un côté comme de l'autre
54:13ça va mal finir
54:15c'est sûr
54:17il n'y a qu'un pas
54:19avec la chronique de Mathieu Bocoté
54:21Rokhaya Diallo a quelque chose à reprocher
54:23au nouveau Front Populaire, il est trop blanc
54:25elle l'a dit hier soir sur BFM
54:27naturellement de tels propos
54:29font polémique, plusieurs l'accusent
54:31de racialisme, voire de racisme
54:33elle prétend mener un combat anti-raciste
54:35on ne sait plus où est le racisme dans tout ça
54:37normalement c'est les blancs
54:39un blanc c'est raciste et un raciste c'est blanc
54:41ça c'est le point de départ pour comprendre l'esprit des indigénistes
54:43version Mme Diallo
54:45revenons sur cette polémique parce qu'elle n'est pas
54:47sans intérêt
54:49Mme Diallo regarde la photo de famille du NFP
54:51et elle le dit, il est trop blanc
54:53il est tellement blanc qu'il m'éblouit
54:55la lumière
54:57et concrètement
54:59disons, il y a deux possibilités
55:01soit il y a trop de blancs
55:03soit il n'y a pas assez de non blancs
55:05oui c'est ce qu'elle a dit
55:07en effet ça veut dire la même chose
55:09soyons sérieux, il y a deux options
55:11soit elle pense qu'on doit retirer des blancs
55:13parce qu'ils sont blancs
55:15soit elle pense qu'on doit ajouter des pas blancs
55:17en tant que pas blancs
55:19sur la photo, peu importe qui sont les pas blancs en question
55:21parce que dans l'esprit de Mme Diallo
55:23le critère de distinction
55:25ce n'est pas français ou non français
55:27qui est un critère politique
55:29qui est un critère civique, qui est un critère d'identité nationale
55:31son critère c'est blanc
55:33ou non blanc
55:35blanc, pas blanc, pas bien, bien
55:37ça je pense qu'on a
55:39l'essentiel de sa structure intellectuelle
55:41elle nous dit
55:43finalement, nous
55:45les racisés, nous donnons nos voix
55:47au NFP, mais au moment final
55:49nous ne récoltons pas
55:51les représentants qui pourraient nous représenter nous même
55:53voilà, c'est ce que je disais un peu
55:55c'est ce qu'elle dit
55:57moi je dirais que si on regarde la tendance
55:59quand on a vu, rappelez-vous, ce discours assez gênant
56:01où on avait Mathilde Panot d'un côté
56:03et Rima Hassan de l'autre
56:05un contraste intégral entre les deux
56:07ce que l'on peut voir, c'est que Rima Hassan
56:09incarnait l'avenir et elle disait
56:11sur la même tribune que Mme Panot
56:13nous n'avons plus besoin de vous
56:15nous n'avons plus besoin de vous, nous ne voulons plus de vous
56:17sur le mode du porte-parole
56:19donc je pense que ce qui se joue en ce moment
56:21à la France Insoumise et plus largement en gauche
56:23c'est cette substitution
56:25du blanc par le pas blanc
56:27je parle dans leur vocabulaire
56:29évidemment pas dans le mien
56:31mais problème, soudainement, Charles Consigny
56:33qui était présent, a retrouvé depuis quelques jours
56:35une colonne vertébrale
56:37et a décidé de se faire pousser un peu de courage
56:39et que dit-il ?
56:41réduire les individus au mode
56:43sur le terme de l'identité raciale
56:45voir non pas un individu
56:47mais des couleurs de peau simplement sur une photo
56:49c'est du racialisme
56:51c'est du racisme même
56:53nous dit-il ?
56:55cette vision des choses transforme l'individu
56:57en quota racial et identitaire
56:59et dès lors c'est une vision qui est contraire
57:01à tout ce qu'on peut appeler sérieusement l'idée républicaine en France
57:03et là la polémique
57:05est là, est-ce que c'est du racisme
57:07dire il y a trop de blanc, est-ce que c'est du racisme ou non ?
57:09c'est la question finalement qui traîne dans l'actualité
57:11on pourrait par ailleurs
57:13si Mme Diallo, prenons-la au sérieux
57:15probablement un intellectuel de référence
57:17nous dit, prenons au sérieux les photos de famille
57:19est-ce que je peux appliquer cette logique
57:21à d'autres domaines de la réalité ?
57:23le foot très juste
57:25ou par exemple la délinquance
57:27ou la population des prisons
57:29je sais pas moi, j'en sais absolument rien, j'ai pas vu la photo
57:31mais est-ce que j'ai le droit d'utiliser
57:33une même grille de lecture, une même photo
57:35pour savoir comment est composée
57:37donc une grille pour l'assistanat par exemple
57:39la délinquance, les prisons
57:41est-ce que je peux utiliser la même méthode que Mme Diallo
57:43et en tirer des conclusions
57:45moi aussi
57:47pour savoir ou si c'est seulement Mme Diallo
57:49qui a le droit de dire quelles photos on peut prendre
57:51dans quelles circonstances et de quelle manière
57:53les juger
57:55je note que dans le monde qui est le nôtre
57:57nous nommons, quant à moi je considère qu'on nomme aujourd'hui
57:59le racisme anti-blanc, nous avons cette audace
58:01de le nommer anti-racisme
58:03ok, Diallo, s'est-elle excusée
58:05pour ses propos, doit-elle s'excuser ?
58:07elle ne s'est pas excusée, mais pas du tout
58:09et je trouve ça tout à fait intéressant
58:11quand à droite, entre guillemets
58:13quelqu'un tient un propos
58:15qui choque minimalement
58:17quelque part chez Libération
58:19vous aurez inévitablement
58:21les excuses, si les candidats
58:23quelque part, on va le virer
58:25et à jamais dans le discours public, on va rappeler
58:27qu'il a causé un scandale du point de vue de nos amis
58:29de Libération, c'est ce qu'on appelle
58:31le courage à droite
58:33eh bien, Mme Diallo ne s'est excusée
58:35en rien, elle a contre-attaqué
58:37elle a attaqué et consigné en disant
58:39white tears, des larmes blanches
58:41c'était pas son terme exact, mais c'est à quoi elle faisait référence
58:43donc vous, vous osez
58:45vous, vous osez vous dire que vous êtes victime
58:47de racisme anti-blanc, pauvre petit chou
58:49pauvre petit enfant, tu te plains
58:51je viens de t'expliquer qu'il est trop selon ta couleur de peau
58:53mais je ne m'excuserai pas, je vais en rajouter
58:55et je vais t'humilier
58:57t'as osé t'opposer à moi
58:59l'humiliation sera double, en double
59:01dose d'humiliation, je me moquerai de toi
59:03je te présenterai comme une petite chose fragile, sans intérêt
59:05bon, alors autrement dit, elle ne recule pas
59:07elle contre-attaque, elle frappe
59:09elle frappe fort, ce pourquoi
59:11si je peux me permettre, la gauche ne s'excuse jamais
59:13Guiraud s'excuse pas, Artaud
59:15s'excuse pas, Bobono s'excuse pas
59:17la gauche ne s'excuse pas et elle gagne
59:19la droite s'excuse
59:21vous connaissez la suite
59:23Moralité
59:25vous êtes tous des méchants
59:27très très méchants
59:29je suis le docteur Terreur
59:31excellent suite de programme, Pascal Praud tout de suite
59:33au revoir Dimitri