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Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 -Bonsoir à tous. 19h, c'est l'heure.
00:00:02 Ravie de vous retrouver ce soir.
00:00:04 Simon Guillain est en pleine forme.
00:00:06 Comment allez-vous ? -Ca va très bien.
00:00:09 Je suis en forme, comme vous l'avez dit.
00:00:11 Bonjour à tous.
00:00:12 Israël va faire des pauses quotidiennes
00:00:15 dans certaines zones du nord de la bande de Gaza.
00:00:18 Des pauses de 4h qui seront annoncées 3h à l'avance,
00:00:21 annonce un porte-parole de la Maison-Blanche.
00:00:23 Des pauses effectives dès aujourd'hui, a-t-il ajouté ?
00:00:26 Le Conseil d'Etat annule la dissolution du collectif,
00:00:30 annulant la décision du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin.
00:00:33 Le Conseil d'Etat estime qu'aucune provocation à la violence
00:00:36 ne peut être imputée au collectif écologiste.
00:00:39 Les fidèles transgenres peuvent être baptisés
00:00:42 dans l'Eglise catholique, déclaré aujourd'hui par le Vatican.
00:00:45 Le pauvre François a déclaré à plusieurs reprises
00:00:48 que l'Eglise devait être ouverte à tous.
00:00:51 Le souverain pontife a indiqué que l'homosexualité était un péché,
00:00:55 comme les tout-actes sexuels en dehors du mariage.
00:00:58 Merci, Simon Guilain. C'est assez paradoxal,
00:01:00 toutes les infos que vous venez de nous donner.
00:01:03 Je vous donne juste les informations du Vatican.
00:01:05 Merci au pape.
00:01:07 Et au sommaire, ce soir,
00:01:09 où est l'unité nationale ?
00:01:12 Où est l'union sacrée ?
00:01:14 Où est la nation ?
00:01:16 Où est la République ?
00:01:18 Où est la France ?
00:01:20 Cette marche est-elle vaine ?
00:01:22 Que peut-on espérer de ce rassemblement
00:01:25 contre l'antisémitisme ? L'édito de Mathieu Bocoté.
00:01:28 Pendant que le monde a le regard tourné vers le Hamas et Israël,
00:01:32 hier, la Commission européenne a donné son feu vert
00:01:35 pour ouvrir des négociations formelles d'adhésion
00:01:38 à l'Union européenne, étape cruciale
00:01:40 avant l'entrée formelle de l'Ukraine.
00:01:44 "Aujourd'hui est un jour historique",
00:01:46 a même déclaré Eau sur la Wunderlén.
00:01:48 Mais tout est surprenant dans ce projet.
00:01:50 Il n'y a aucune consultation des peuples,
00:01:53 personne n'ose parler de la corruption
00:01:55 ni du risque du conflit plus direct et intense avec la Russie.
00:01:58 Quelles seront les conséquences réelles ?
00:02:01 Et pourquoi tant d'entraînement sur le sujet ?
00:02:03 L'analyse de Guillaume Bigot.
00:02:05 Dès l'éclatement de la guerre de six jours en juin 1967,
00:02:08 le général de Gaulle avait condamné Israël
00:02:11 pour avoir attaqué cette position prise à rebours
00:02:14 de l'essentiel des responsables politiques,
00:02:17 des médias et de l'opinion publique.
00:02:19 Lui vaudra bien des critiques.
00:02:21 Et l'accusation d'antisémitisme ?
00:02:23 Le général de Gaulle est mort le 9 novembre 1970,
00:02:27 il y a tout juste 53 ans, Marc Menand raconte.
00:02:32 La diversion est totale.
00:02:35 Le RN est le bon prétexte
00:02:38 pour ne pas se rassembler en force dimanche.
00:02:40 L'antisémitisme, c'est le RN.
00:02:42 C'est ce que s'applique à souligner la gauche
00:02:45 ou encore des syndicats comme la CGT.
00:02:47 Aucun acte antisémite ne vient du RN,
00:02:50 pourtant, mais désigner un ennemi n'est pas la meilleure technique
00:02:54 pour cacher ses défaillances.
00:02:55 Les Français sont les grands témoins de la manipulation politique,
00:02:59 manipulation que décrypte Charlotte Dornelas.
00:03:02 Et puis, beaucoup de voix ont crié dans le désert
00:03:06 pendant 40 ans pour alerter sur les conséquences
00:03:09 d'une immigration non contrôlée en France.
00:03:11 Des voix que l'on a fait taire alors que les Français pensaient le contraire.
00:03:16 Des voix s'élèvent pour appeler à un référendum
00:03:19 sur l'immigration alors que 61 % des Français
00:03:22 se disent favorables à la fin du regroupement familial.
00:03:25 Va-t-on encore les faire taire ?
00:03:27 L'édito de Mathieu Bocoté.
00:03:30 Une heure pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité
00:03:33 avec nos mousquetaires. C'est parti !
00:03:35 Musique douce
00:03:38 ...
00:03:49 -Ravie de vous retrouver ce soir.
00:03:50 Je n'ai pas dormi, je ne sais pas pourquoi.
00:03:53 J'ai pensé à vous tous et vous n'avez pas dormi.
00:03:56 -J'ai pas dormi non plus. -C'est mon lancement.
00:03:59 Justement, je sais que vous n'avez pas dormi
00:04:01 et je sais ce que vous avez fait pendant le soir.
00:04:04 Vous avez lu ceci.
00:04:05 -Oui, j'avais commencé le week-end et puis bon, voilà.
00:04:08 Et là, cette nuit, à côté, il était sur la table de nuit.
00:04:12 -C'était pas du tout prévu.
00:04:13 En plus, le téléspectateur pense que c'est prévu,
00:04:16 mais c'est pas du tout vrai.
00:04:18 -C'est extraordinaire, parce que c'est notre ami,
00:04:21 de côté, sans...
00:04:25 -Mathieu. -Mathieu, oui.
00:04:27 Sans, je dirais, le petit accent qui peut agacer certains.
00:04:32 Non, non, mais c'est extraordinaire.
00:04:34 -C'est vous qui avez l'accent.
00:04:36 -C'est la force de la plume, c'est la pertinence.
00:04:40 Non, non, c'est un livre extraordinaire.
00:04:42 -De quoi ça parle ?
00:04:43 -Ca nous permet de comprendre quels sont les fruits du wokisme.
00:04:47 Comment le wokisme est quelque chose de dépassé.
00:04:50 Comment, demain, il nous faut nous inquiéter
00:04:52 de ce que nous vivons historiquement.
00:04:54 Il est non pas en visionnaire,
00:04:56 mais disons qu'il nous place dans une situation de révélation
00:05:00 et il nous ouvre les yeux.
00:05:02 C'est formidablement bien argumenté.
00:05:04 Il y a déjà l'introduction, qui est un très beau flux,
00:05:07 et puis après, il y a quatre chapitres
00:05:09 qui s'enchaînent les uns derrière les autres.
00:05:12 Il n'y a pas une seule lacune dans sa démonstration.
00:05:15 -Bah dis donc, Mathieu Bocote, vous êtes servi.
00:05:18 -Merci, cher Marc.
00:05:19 -C'est intéressant.
00:05:20 Moi, j'ai pas encore lu. J'ai pas dormi, mais j'ai pas lu.
00:05:23 J'avais les yeux grands ouverts, je pensais à "Caf' face à l'info".
00:05:27 Avant de parler de la marche contre l'antisémitisme,
00:05:30 Mathieu Bocote, on va regarder ces images.
00:05:33 Certains élus de l'AFI,
00:05:35 dont François Ruffin, Clémentine Autain et Manon Aubry,
00:05:40 des images en direct,
00:05:41 tout comme Sophie Binet de la CGT,
00:05:44 sont en ce moment même au rassemblement organisé à Paris
00:05:49 par le réseau d'action contre l'antisémitisme
00:05:52 et tous les racismes.
00:05:54 Ils sont au lycée Jappie, dans le 11e arrondissement.
00:05:57 Petite information, vous le voyez, Raquel Garrido est présente.
00:06:01 C'est intéressant de voir cette marche,
00:06:04 en tout cas, ce rassemblement organisé
00:06:07 contre l'antisémitisme et tous les racismes.
00:06:10 Et d'ailleurs, justement, Mathieu Bocote,
00:06:12 la marche contre l'antisémitisme annoncée
00:06:14 par Yael Bonneprivé et Gérard Larcher
00:06:18 se voulait d'abord un grand moment de rassemblement
00:06:21 des forces politiques pour marquer le refus
00:06:24 de cette forme tout à fait particulière de racisme.
00:06:27 Elle offre désormais le malheureux spectacle de division
00:06:32 à l'image de ce qui traverse le pays.
00:06:34 Cette question, c'est sur ce sujet que vous voulez revenir ce soir
00:06:38 et à l'image de ce qui se passe en direct.
00:06:40 Le thème des derniers jours, c'est ce rassemblement.
00:06:43 Regardez à quel point ça révèle les fractures profondes d'un pays.
00:06:47 Un grand rassemblement des citoyens,
00:06:50 un appel civique contre l'antisémitisme,
00:06:53 un appel lancé par deux figures
00:06:55 qui appartiennent à des camps politiques opposés,
00:06:57 mais qui sont au sommet des institutions,
00:07:00 la présidente de l'Assemblée nationale, le président du Sénat,
00:07:03 et dans un moment de solidarité, et je donne le texte de cet appel
00:07:07 pour qu'on comprenne bien ce dont il est question.
00:07:10 Depuis l'attaque terroriste du 7 octobre,
00:07:12 un massacre d'une ignominie jamais égalée depuis la Shoah,
00:07:16 elle en donne les faits, tout ça,
00:07:17 on évoque le fait qu'il y a des multiplications
00:07:20 des actes antisémites en France.
00:07:22 Cela se traduit sur notre sol par des injures, des menaces,
00:07:25 des violences contre nos compatriotes de confession juive.
00:07:28 La peur s'installe et risque même de se banaliser.
00:07:31 Si nous ne réagissons pas,
00:07:33 un sursaut s'impose pour manifester clairement
00:07:36 que la France n'accepte pas l'antisémitisme
00:07:39 et que les Français ne se résignent pas
00:07:41 et ne se résigneront jamais à la fatalité des haines.
00:07:44 -Ce sont les initiateurs qui disent ça.
00:07:46 -Un très beau message, un message d'unité, j'insiste,
00:07:49 parce que cette idée que, quelles que soient nos divisions politiques,
00:07:53 nous sommes ici devant un poison de l'esprit,
00:07:55 un poison absolu de l'antisémitisme
00:07:57 qui est à l'origine de tant de carnages dans l'histoire
00:08:00 et au XXe siècle, d'un génocide industriel.
00:08:03 Il ne faut jamais oublier ce qu'est la Shoah.
00:08:05 Donc, tous se devraient se sentir naturellement appelés.
00:08:09 Le sujet, depuis cet appel,
00:08:11 d'un côté, on reproche au RN de Marine Le Pen
00:08:15 de vouloir y participer en disant que c'est tout à fait naturel,
00:08:18 nous nous portons à la défense des Français juifs,
00:08:21 nous jugeons l'antisémitisme absolument coupable
00:08:24 et nous participerons.
00:08:25 Et de l'autre côté, on lui reproche,
00:08:27 et je reviendrai pourquoi, surtout si Charlone nous en parlera,
00:08:31 mais on dit globalement qu'on ne veut pas de vous
00:08:33 dans cette lutte contre l'antisémitisme.
00:08:36 C'est original, comme point de vue.
00:08:38 Et de l'autre côté, on se désole que LFI, la France insoumise,
00:08:41 ne veuille pas participer à ce rassemblement,
00:08:44 en disant pourquoi vous ne voulez pas être des nôtres,
00:08:47 s'il vous plaît, au fond de vous-même,
00:08:49 vous êtes des républicains, comme on dit,
00:08:51 pourquoi refusez-vous de participer à cette marche ?
00:08:54 Donc, la marche de l'unité se fragmente avant le premier pas.
00:08:57 Pourquoi ? Parce que certains s'y invitent
00:09:00 alors qu'on ne veut pas d'eux,
00:09:02 et d'autres ne viennent pas alors qu'ils sont invités.
00:09:05 C'est une marche, je l'ai dit, sous le signe de l'Union nationale.
00:09:08 Je vais citer la lettre des deux initiateurs.
00:09:10 - Et ils ne viennent pas alors qu'ils sont invités,
00:09:13 ils font leur propre rassemblement,
00:09:15 comme les images qu'on voit en direct en ce moment à Paris,
00:09:19 un rassemblement contre l'antisémitisme,
00:09:21 à l'initiative LFI.
00:09:23 - Vous avez absolument raison, c'est ce moment étrange
00:09:26 où on appelle au rassemblement chacun dans son coin.
00:09:29 Ça en dit quand même beaucoup sur l'esprit d'unité.
00:09:31 Alors, je cite encore une fois l'archet Brown-Privé.
00:09:35 "Une marche pour la République et contre l'antisémitisme.
00:09:38 "Une marche pour la France des droits de l'homme
00:09:40 "et pour la Nation réunie."
00:09:42 C'est important, la Nation réunie.
00:09:44 "Une marche des citoyens pour dénoncer les porteurs de haine.
00:09:47 "Une marche pour la libération des otages,
00:09:50 "dont 8 de nos compatriotes.
00:09:51 "Comme l'écrivait Clémenceau en défendant Dreyfus,
00:09:54 "la France ne serait plus la France si elle refusait de nous entendre."
00:09:58 La Nation réunie, est-ce que ça intègre les 42 %
00:10:00 des électeurs de Marine Le Pen au deuxième tour de la présidentielle ?
00:10:04 C'est la 42 % de la Nation.
00:10:06 Et pour les 42 autres %, allez-vous promener ailleurs dimanche ?
00:10:09 On ne veut pas de vous.
00:10:10 Vous n'êtes pas dans la Nation réunie.
00:10:13 42 % de Français, dégagez, vous n'avez pas votre place ici.
00:10:16 Vous avez mal voté, vous serez frappés de déchéance civique.
00:10:19 Vous n'êtes pas dans la Nation réunie.
00:10:21 C'est le message que nous disent aujourd'hui
00:10:24 Mme Brown-Pivet, M. Larcher et tant d'autres,
00:10:27 qui veulent ressortir du fond du grenier.
00:10:29 En fait, ils dérangent depuis pas très longtemps
00:10:32 les ordons sanitaires pour nous dire
00:10:34 qu'on ne veut pas toucher ces gens, ils sont contaminants.
00:10:37 Mais il y a autre chose, une phrase qui m'a vraiment intéressé,
00:10:41 celle de Clemenceau.
00:10:42 "La France ne serait plus la France si elle refusait de nous entendre."
00:10:46 La France n'est pas qu'un espace administratif ou juridique.
00:10:49 La France a une âme, la France a une personnalité.
00:10:53 Donc si la France refuse d'entendre cet appel,
00:10:56 elle n'est plus la France.
00:10:58 Et je suis d'accord.
00:10:59 Mais peut-être faut-il étendre un peu cette réflexion.
00:11:02 D'autres circonstances où la France ne serait plus la France.
00:11:05 Si la France renonçait complètement son héritage catholique,
00:11:09 serait-elle encore la France?
00:11:11 Si la France sacrifiait sa laïcité
00:11:13 au nom des accommodements à répétition, serait-elle la France?
00:11:16 Si la France devenait majoritairement musulmane,
00:11:19 on ne doit pas s'inquiéter,
00:11:20 mais faisons semblant qu'on peut s'en inquiéter.
00:11:23 Est-ce que la France serait encore la France?
00:11:25 Si le peuple historique français devenait minoritaire,
00:11:29 est-ce que la France serait encore la France?
00:11:32 Cette phrase est très intéressante.
00:11:34 Je serais curieux, si j'avais la chance
00:11:36 d'avoir devant moi ces deux figures de la République,
00:11:39 de leur demander dans quelles circonstances
00:11:41 la France n'est plus la France.
00:11:43 Mais ce que je note pour l'instant,
00:11:45 et c'est la chose la plus importante,
00:11:47 c'est que l'appel au grand rassemblement
00:11:49 n'a pas tenu 48 heures,
00:11:51 parce qu'on l'avait vu depuis quelques jours déjà.
00:11:54 La machine a rediabolisé le RNC mis en place.
00:11:57 42 % des Français ne sont plus les bienvenus.
00:12:00 Voilà pourquoi cette marche, qui aurait dû susciter notre adhésion,
00:12:03 même notre enthousiasme combatif,
00:12:05 suscite chez moi une forme de tristesse.
00:12:08 - Ces deux personnalités vous répondent,
00:12:10 puisqu'on a une dépêche AFP qui tombe à l'instant.
00:12:13 "Marche contre l'antisémitisme", de Dimanche,
00:12:15 IAL Bonne-Privée et Gérard Larcher,
00:12:17 "appel à cesser les polémiques inutiles".
00:12:20 - C'est très bien.
00:12:21 J'en conclus que chasser 42 % des Français de cette marche,
00:12:24 c'est une polémique utile ou inutile ?
00:12:26 Ils pourraient me faire un autre communiqué.
00:12:29 - Si je vous comprends bien, Mathieu Bocoté,
00:12:31 cette marche est vaine.
00:12:33 Elle a le mérite d'exister.
00:12:34 - Vous avez raison.
00:12:35 Cette marche a le mérite d'exister et ce n'est pas rien.
00:12:39 Mais je redoute, dans les circonstances,
00:12:41 que cette marche soit le grand théâtre
00:12:43 où défileront les impuissants et les coupables.
00:12:46 Tout le monde est responsable.
00:12:48 On fait une grande marche, on défile,
00:12:50 on montre à quel point on est scandalisé,
00:12:52 avec raison, de ce qui arrive.
00:12:54 Mais les grandes marches de protestation vertueuse,
00:12:57 c'est le stade ultime de l'impuissance politique.
00:12:59 Vous êtes, messieurs, mesdames, en responsabilité,
00:13:02 collectivement, depuis une quarantaine d'années.
00:13:05 Vous êtes en responsabilité.
00:13:07 Et tout ce que vous avez laissé s'installer,
00:13:09 cette situation où les Français juifs, aujourd'hui,
00:13:12 sont effectivement désignés à la vindicte publique,
00:13:15 sont possiblement persécutés de main,
00:13:17 le sont déjà, si on pense au cas Alimi,
00:13:20 si on pense au Muray Knoll, pardonnez-moi.
00:13:23 - Muray Knoll. - Ils le sont déjà.
00:13:25 Et là, ils nous disent qu'on va y protester.
00:13:27 Contre quoi ?
00:13:28 Quand on marche pour protester, c'est devant une autorité.
00:13:31 Mais c'est eux, l'autorité.
00:13:33 Qu'est-ce qu'ils ont fait pendant tout ce temps ?
00:13:36 Les marches, aussi,
00:13:37 à un moment donné, c'est une forme de rituel civique,
00:13:40 religieux compensatoire.
00:13:41 Après Charlie, il y a eu une marche immense,
00:13:44 magnifique, bouleversante.
00:13:46 Puis, après la marche immense, bouleversante, lumineuse,
00:13:49 il y a eu le Bataclan.
00:13:50 Donc, manifestement, les marches ne suffisent pas
00:13:53 pour défendre la barbarie.
00:13:55 La marche, c'est le peuple qui ressent le plaisir intime
00:13:58 d'éprouver son unité.
00:13:59 C'est important,
00:14:00 parce qu'un peuple,
00:14:02 ce n'est pas seulement une addition des lecteurs désincarnés.
00:14:05 De temps en temps, le peuple doit faire l'expérience physique
00:14:08 de son existence.
00:14:09 Une telle marche rend ça possible.
00:14:11 Mais dans les circonstances, ce n'est rien d'autre
00:14:14 qu'une protestation d'impuissance.
00:14:16 Le temps est peut-être venu, politiquement,
00:14:18 si on veut lutter contre l'antisémitisme.
00:14:20 Je pense que c'est une nécessité de le faire,
00:14:23 mais c'est des choses qui ont rendu possible
00:14:26 cet antisémitisme en France, de retour en Allemagne,
00:14:28 et un peu partout.
00:14:30 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:14:31 Faire le bilan, on pourrait dire depuis Giscard,
00:14:34 mais au moins, lui, c'était amendé.
00:14:36 Mais depuis Mitterrand, des choix politiques
00:14:38 qui ont rendu possible la dégradation
00:14:41 de la situation présente.
00:14:42 Je résume en un mot.
00:14:43 C'est au nom de la mémoire de la Deuxième Guerre mondiale,
00:14:47 de l'Holocauste, du génocide,
00:14:48 qu'on a interdit toute réflexion de fond sur l'immigration massive,
00:14:52 l'identité nationale,
00:14:53 toute réflexion de fond sur les frontières.
00:14:56 Qu'est-ce qui s'est passé ?
00:14:57 Aujourd'hui, au nom de cette mémoire
00:14:59 qu'on a instrumentalisée,
00:15:01 qu'on a utilisée pour persécuter des gens politiquement
00:15:04 en laissant croire qu'ils étaient complices de pensées abjectes,
00:15:08 c'est quoi le résultat ?
00:15:09 Des années plus tard, l'antisémitisme,
00:15:12 ça ne veut pas dire de retour.
00:15:13 C'est pas l'antisémitisme qui revient,
00:15:15 c'est l'antisémitisme qui arrive.
00:15:17 Je pense que c'est une distinction essentielle.
00:15:20 Deuxièmement, combattre l'antisémitisme,
00:15:22 c'est pas sérieux.
00:15:24 Toutes les personnes qui veulent le combattre
00:15:26 et qui ne veulent pas combattre l'immigration massive,
00:15:29 être intraitable, non seulement avec les propos antisémites,
00:15:32 mais aussi les propos antifrançais,
00:15:34 une sévérité exemplaire envers les petits tracas
00:15:37 qui font régner un sentiment d'insécurité,
00:15:40 une réalité d'insécurité dans tant de quartiers.
00:15:42 Il ne veut pas assimiler profondément
00:15:44 des communautés non assimilées à la République et à la nation,
00:15:48 il ne veut pas combattre l'antisémitisme,
00:15:50 il se contente de marcher pour dissimuler leur impuissance.
00:15:53 -Vous disiez que l'antisémitisme ne revient pas, il arrive.
00:15:57 Il faut marquer son opposition et faire quelque chose.
00:16:00 -Vous le disiez, il y a un instant,
00:16:02 cette marche a le mérite d'exister.
00:16:04 Alors, marchons, marchons s'il le faut,
00:16:06 il n'y a pas de souci, mais soyons au moins honnêtes.
00:16:09 Qu'est-ce que ça veut dire, être honnête ?
00:16:11 C'est qu'un jeune juif, aujourd'hui, en France,
00:16:14 risque bien davantage sa peau s'il se promène dans le 9-3
00:16:17 ou à Sarcelles que s'il se promène à Versailles
00:16:20 dans un meeting de reconquête,
00:16:22 dans un rassemblement du RN,
00:16:24 dans une association...
00:16:25 Même, je dirais, dans une association identitaire
00:16:28 dont on parle beaucoup.
00:16:29 Le jeune juif dont nous parlons, ce qui le menace,
00:16:32 je reprends cette formule,
00:16:34 ce ne sont pas les vieux grimoires d'Edouard Drumond.
00:16:37 Plus personne ne les lit.
00:16:38 Ce qui le menace, c'est un antisémitisme plus virulent.
00:16:41 Mais puisque nous avons au pouvoir soit des lâches,
00:16:44 soit des aveugles, soit des lâches aveugles,
00:16:47 le résultat, c'est qu'on ne s'en prend pas
00:16:49 à l'antisémitisme réel.
00:16:51 Et que se passe-t-il ?
00:16:52 On aurait pu prendre prétexte,
00:16:54 s'appuyer sur les présents événements
00:16:56 pour mettre à jour notre grille de lecture.
00:16:58 Où en sommes-nous rendus ?
00:17:00 Quelle heure est-il ?
00:17:01 Non, finalement, on a pris prétexte de la crise présente
00:17:05 pour reconduire le rituel de la diabolisation débile
00:17:08 de la droite populiste en se laissant croire
00:17:10 que le grand démon qui nous hante, c'est lui,
00:17:13 est refusé de regarder la réalité en face.
00:17:15 Mais on est habitué, les politiques sont spécialistes.
00:17:18 - Charlotte Dornelas va décrypter cet angle dans un instant.
00:17:22 Je vous montrais tout à l'heure les images en direct
00:17:25 de la manifestation, enfin, du rassemblement.
00:17:28 Certains élus de RFI,
00:17:29 dont François Ruffin, Clémentine Autain, Manon Aubry,
00:17:33 Sophie Binet de la CGT,
00:17:34 sont en ce moment même à un rassemblement à Paris
00:17:37 organisé par le Réseau d'Action contre l'Antisémitisme
00:17:40 et tous les racismes.
00:17:41 Ils sont au lycée Jappie, dans le 11e arrondissement.
00:17:45 C'est intéressant, justement, le fait qu'ils soient là
00:17:48 en train de lutter contre l'antisémitisme,
00:17:51 et on se rappelle que...
00:17:52 Oui, une sorte de séparatisme.
00:17:54 - Elle représente les FIR à Calgary-Dôme ?
00:17:56 - Oui, alors, on sait pas, justement.
00:17:59 Bonne remise.
00:18:00 Et on se souvient qu'en 2018,
00:18:02 lors d'une manifestation en faveur des Juifs,
00:18:04 c'était après la mort de Mireille Clunel,
00:18:07 les Insoumis, dont Jean-Luc Mélenchon,
00:18:09 avaient été vraiment exfiltrés d'une manifestation.
00:18:12 Ils avaient été vraiment insultés.
00:18:14 C'est peut-être pour ça qu'ils ne veulent pas
00:18:16 se joindre à la manifestation.
00:18:18 Bon, faisons un petit saut, maintenant.
00:18:21 J'ai envie qu'on parle d'un sujet.
00:18:22 Tout à l'heure, les journalistes complices du Hamas,
00:18:25 puisqu'on a appris qu'il y aurait des journalistes
00:18:28 complices du Hamas.
00:18:31 Une organisation, Honest Reporting,
00:18:33 qui est une organisation non gouvernementale
00:18:36 pour surveiller les médias, a sorti cette information-là
00:18:39 des journalistes de AP, CNN, Reuters,
00:18:42 qui auraient eu les informations en amont.
00:18:44 On s'étonne de certains clichés
00:18:46 lors de cette journée de massacre du 7 octobre.
00:18:50 On va faire un tour de table sur la question.
00:18:52 Guillaume Bigot, un tour vers l'Union européenne.
00:18:55 Vous adorez l'Union européenne.
00:18:57 - Je vais l'avoir. - La présidente...
00:18:59 - C'est mon roquisme à moi. - La présidente de la Commission
00:19:02 vient d'annoncer à Kiev
00:19:04 qu'elle donnait son feu vert au Conseil européen
00:19:08 pour déclencher le processus devant conduire
00:19:12 à l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne.
00:19:14 Pourquoi cet empressement auprès de l'Ukraine
00:19:18 pendant que tous les regards sont tournés vers Israël et le Hamas ?
00:19:22 - Oui, pourquoi tant d'affolements ?
00:19:24 En fait, c'est quand même l'affaire de Mme Van der Leyen,
00:19:28 personnellement. Cette question de l'Ukraine,
00:19:30 ce dossier de l'Ukraine, elle en a fait une affaire personnelle.
00:19:33 - Elle a dit que c'est un jour historique.
00:19:36 - C'est son sixième voyage à Kiev, d'abord.
00:19:38 Elle commence à y prendre goût.
00:19:40 Elle s'est fait faire un tailleur aux couleurs
00:19:42 non pas de l'Union européenne, mais de l'Ukraine.
00:19:45 Ce sont les mêmes couleurs.
00:19:47 L'Ukraine peut lui dire merci, c'est sûr,
00:19:49 parce que grâce à son intervention personnelle,
00:19:52 elle a pesé dans la balance, on a versé,
00:19:54 on, les pays européens, nos impôts aussi,
00:19:57 on a versé pas moins de 77 milliards d'aides,
00:19:59 tout compris à l'Ukraine depuis le début de la guerre.
00:20:03 Grâce à elle, également,
00:20:04 il y a eu une sorte d'accélération du calendrier,
00:20:08 puisque dès le mois de juin 2022,
00:20:11 donc peu de temps après l'invasion,
00:20:13 l'Union européenne a été à décréter
00:20:17 que l'Ukraine avait le statut de candidat.
00:20:19 Il y a eu une sorte d'éligibilité.
00:20:21 On n'a pas le statut de candidat aussi rapidement.
00:20:24 Donc l'Ukraine et aussi la Moldavie
00:20:27 et aussi la Géorgie.
00:20:29 Vous voyez, il y a par exemple des pays comme la Bosnie
00:20:32 qui ont candidaté à la candidature depuis 2016
00:20:34 et ils attendent encore.
00:20:36 Mais là, ces pays-là, tout de suite.
00:20:38 Grâce à l'intervention aussi de Mme von der Leyen,
00:20:40 il faut dire que l'Ukraine et ses autres pays
00:20:44 sont en train de passer cette phase d'éligibilité,
00:20:47 puisqu'elle a remis un rapport,
00:20:49 elle vient de remettre un rapport
00:20:50 au nom de la Commission européenne,
00:20:53 pour dire que ça y est, l'Ukraine et ces pays-là sont prêts.
00:20:56 En fait, il faut savoir qu'au mois de juin 2023,
00:20:59 pas au mois de juin 2022, donc il y a six mois,
00:21:02 le commissaire à l'élargissement disait
00:21:05 que sur les sept critères de progression
00:21:07 qu'on exigeait de l'Ukraine,
00:21:09 il y en a simplement deux qui étaient atteints.
00:21:11 Donc on était très loin du compte il y a six mois.
00:21:13 Mais là, pour Mme von der Leyen, ça y est,
00:21:14 90 % du chemin est fait.
00:21:16 Donc il y a la question, c'est une question plus large,
00:21:19 c'est-à-dire qu'il me semble, sur ce dossier ukrainien
00:21:22 comme sur tous les dossiers diplomatiques internationaux,
00:21:24 Mme von der Leyen, elle se prend,
00:21:26 évidemment, pour l'impératrice de l'Europe,
00:21:28 elle a totalement usurpé ses prérogatives.
00:21:30 En matière de politique étrangère,
00:21:31 les priorités sont très claires.
00:21:33 Il y a d'abord, c'est l'affaire, c'est la chasse gardée,
00:21:35 on peut dire, des États membres et donc du Conseil européen.
00:21:37 Il y a quand même quelqu'un qui a son mot à dire,
00:21:39 c'est le président du Conseil européen
00:21:41 et c'est la raison pour laquelle il a été institué.
00:21:43 Il s'appelle Charles Michel.
00:21:45 Bon, Mme von der Leyen ne le calcule plus,
00:21:46 comme disaient les jeunes.
00:21:48 Il y a aussi même, d'ailleurs, ça ne suffisait pas,
00:21:50 un haut représentant à la politique étrangère,
00:21:52 à la de sécurité, qui s'appelle Josette Borrell,
00:21:54 mais lui aussi, on ne le calcule plus.
00:21:56 Donc il n'y a plus que Mme von der Leyen
00:21:58 parce qu'elle le vaut bien et elle est là au milieu de ce truc.
00:22:00 Et alors, en matière de politique étrangère,
00:22:02 plus rien ne l'arrête.
00:22:03 Les 27 n'étaient pas encore en train de fixer une position
00:22:06 et d'ailleurs, ils n'étaient pas d'accord
00:22:07 qu'elle était déjà passée par Israël
00:22:09 pour dire que, au nom de l'Union européenne,
00:22:11 assurer Israël de son soutien inconditionnel.
00:22:13 Voilà, alors on se demande pourquoi
00:22:15 on la laisse comme ça mordre toutes les lignes rouges,
00:22:17 pourquoi elle est quasiment live,
00:22:21 enfin, elle est en totale impunité.
00:22:26 Je pense que l'affaire, c'est la même réponse, en fait,
00:22:28 pourquoi Mme von der Leyen fait à peu près
00:22:30 ce qu'elle veut en matière de diplomatie,
00:22:31 c'est la même réponse que pourquoi il y a un tel empressement
00:22:33 autour de l'Ukraine et de ces pays qui sont hostiles à la Russie.
00:22:35 En fait, pour une raison simple,
00:22:37 c'est que tout ce que les États-Unis demandent,
00:22:39 l'Union européenne, de toute façon, l'exécute.
00:22:41 Ça, c'est certain.
00:22:42 Or, il faut bien comprendre que les États-Unis,
00:22:44 les électeurs américains,
00:22:46 mais aussi parce que la contre-offensive ukrainienne
00:22:48 est ratée, mais aussi parce qu'il y a la guerre
00:22:49 au Proche-Orient, les États-Unis ne sont pas loin
00:22:51 de lâcher l'Ukraine sur le plan militaire.
00:22:53 Et donc, le fait d'insister pour que l'Union européenne
00:22:55 intègre rapidement l'Ukraine,
00:22:57 c'est vu comme un lot de consolation.
00:22:58 C'est ça, en fait, le fond de l'affaire.
00:23:00 Et Mme von der Leyen, de toute façon,
00:23:03 l'Union européenne s'exécute toujours,
00:23:04 mais Mme von der Leyen, en particulier,
00:23:06 c'est vraiment la femme des Américains.
00:23:08 Sa famille est liée aux États-Unis depuis deux siècles.
00:23:10 Et de toute façon, on voit bien que ces liens
00:23:12 sont quasiment, je dirais, quasiment organiques.
00:23:15 M. Barroso, par exemple, qui a été l'ancien président
00:23:19 de la Commission européenne, il a été recyclé
00:23:21 dans la banque américaine Goldman Sachs.
00:23:23 M. Solana, qui était l'ancien haut-commissaire
00:23:26 à la politique étrangère, il a été recyclé
00:23:27 comme secrétaire général de l'OTAN.
00:23:29 Donc, on voit bien que, vraiment, il y a une courroie
00:23:31 de transmission entre Washington et l'Union européenne.
00:23:33 Et Mme von der Leyen,
00:23:34 elle est au cœur de cette courroie de transmission.
00:23:36 Quels seront les effets d'une intégration de l'Ukraine
00:23:39 vers de la Moldavie et de la Géorgie dans l'Union européenne ?
00:23:43 Prenez votre temps, buvez tranquillement.
00:23:45 Vous n'êtes pas un peu trop sévère non plus
00:23:47 pendant que vous ne pouvez pas parler ?
00:23:49 - Non. - Avec M. von der Leyen.
00:23:51 Est-ce qu'elle n'est pas dans son rôle ?
00:23:52 Je vous pose beaucoup de questions en même temps,
00:23:54 mais est-ce qu'elle n'est pas aussi dans son rôle ?
00:23:56 Non, son rôle, en matière de diplomatie,
00:23:58 il est vraiment subordonné à ce que demandent les États.
00:24:00 C'est vraiment, si on regarde les traités,
00:24:01 c'est incontestable.
00:24:02 Donc là, elle est complètement sortie de son rôle
00:24:04 et je pense qu'on ne la siffle pas,
00:24:06 on ne siffle pas la fin de la récré,
00:24:07 précisément parce qu'elle va dans le sens des États-Unis
00:24:09 et que, de toute façon, l'Union européenne,
00:24:11 c'est une courroie de transmission des États-Unis.
00:24:14 Alors, les effets d'une intégration ?
00:24:16 Les effets d'une intégration, je pense que ce projet est assez fou,
00:24:18 en réalité, par quelques côtés qu'on le regarde.
00:24:21 L'intégration de l'Ukraine et de ses trois pays
00:24:23 va avoir des effets absolument délétères.
00:24:25 D'abord, ça va aggraver considérablement l'insécurité
00:24:27 au sein de l'Union européenne.
00:24:29 Pourquoi ? Parce que dans ces pays,
00:24:30 et particulièrement en Ukraine, la corruption est massive.
00:24:33 Le blanchiment est incontrôlé.
00:24:34 C'est dans les documents officiels de l'Union européenne
00:24:36 qu'ils le disent.
00:24:37 Le trafic d'armes, on a déjà trouvé
00:24:38 des armes ukrainiennes en France.
00:24:40 Le trafic d'organes, le trafic d'êtres humains,
00:24:42 y compris la prostitution des enfants,
00:24:43 tout ça, c'est hors de contrôle
00:24:44 dans ces gentils pays démocratiques.
00:24:46 Donc, si on les connecte à l'Union européenne,
00:24:48 surtout avec un marché sans frontières,
00:24:51 ça va être catastrophique.
00:24:52 Deuxièmement, ça va aggraver considérablement
00:24:54 le coût de l'Union européenne.
00:24:56 Ça va plomber nos finances publiques.
00:24:57 Là où c'est ironique, c'est que l'Union européenne,
00:24:59 et en particulier la Commission, nous font les gros yeux
00:25:01 et nous demandent d'assainir nos finances publiques.
00:25:02 Mais bon, aggraver nos finances publiques,
00:25:04 ce n'est pas bien grave. On n'est pas à une contradiction près.
00:25:05 Parce que l'Ukraine, ce sera le pays le plus pauvre
00:25:07 de l'Union européenne,
00:25:09 mais ce ne sera pas seulement le pays le plus pauvre.
00:25:10 C'est un État en ruine.
00:25:11 C'est un État qu'il va falloir reconstruire de A à Z,
00:25:14 si tant est que ça puisse être le cas.
00:25:15 À un moment, c'est un État qui est littéralement failli.
00:25:18 Comme l'a dit un diplomate européen au Figaro, je cite,
00:25:23 "L'Ukraine est tellement grande et tellement pauvre
00:25:25 "que son entrée dans l'Union européenne
00:25:26 "va faire baisser le niveau de richesse moyen
00:25:28 "de tous les Européens."
00:25:29 C'est ça, la vérité.
00:25:30 Parce que c'est un pays de 44 millions d'habitants.
00:25:32 Et donc, à travers les aides qui vont exploser,
00:25:34 parce qu'évidemment, ils vont se gaver
00:25:36 sur des fonds de cohésion,
00:25:37 à travers aussi l'augmentation forcément mécanique
00:25:39 de notre contribution à l'Union européenne,
00:25:41 ça va coûter un pognon de dingue.
00:25:43 Aujourd'hui, l'Union européenne,
00:25:44 ces entrées nous coûtent 15 milliards d'euros par an,
00:25:46 demain, peut-être 20 ou 25.
00:25:47 En fait, leur intégration aussi
00:25:49 va aggraver la concurrence déloyale.
00:25:51 Un travailleur polonais, aujourd'hui,
00:25:52 ça coûte à peu près 800 euros.
00:25:54 - Attendez. - Je vous en prie.
00:25:55 - Non, on va marquer une petite pause.
00:25:57 Parce que vous nous donnez beaucoup de chiffres,
00:25:58 beaucoup d'informations, et c'est intéressant de se poser.
00:26:01 Parce que personne n'en parle, de ça.
00:26:02 Oui, on regarde Israël, le Hamas, c'est important,
00:26:06 mais il faut quand même regarder ce qui va se passer
00:26:08 et pourquoi cet empressement, combien ça coûte,
00:26:10 quelles sont les conséquences.
00:26:11 On marque une pause, on revient tout de suite.
00:26:12 Beaucoup, beaucoup de sujets.
00:26:14 À tout de suite.
00:26:15 Retour sur le plateau de Face à l'info.
00:26:20 Dans un instant, on remarque maintenant
00:26:21 qu'il est toujours en train de rire.
00:26:22 Vous êtes toujours de bonne humeur,
00:26:23 mais soyez un peu de mauvaise humeur.
00:26:25 Dans un instant, vous allez parler de la mort du général de Gaulle,
00:26:30 9 novembre 1970.
00:26:32 Charlotte Dernelas, on va parler de cette diversion
00:26:35 sur cette marche... Je peux résumer comme ça ?
00:26:38 - Oui. - Sur cette marche de ce week-end.
00:26:40 Pourtant, attention, on a appelé à ne pas faire de polémiques inutiles.
00:26:44 J'essaierai d'en faire une utile.
00:26:46 Et dans un instant, j'ai envie de vous entendre aussi
00:26:51 sur les journalistes complices du Hamas, AP, Reuters,
00:26:55 et puis CNN, pourquoi ils avaient des clichés,
00:26:58 pourquoi est-ce qu'ils étaient apparemment sur place
00:27:00 dès le 7 octobre ? Des questions qu'on va se poser.
00:27:02 On n'a pas de réponse, mais on va se les poser, quand même.
00:27:05 Guillaume Picot, vous étiez en train de nous expliquer
00:27:07 pourquoi cette précipitation de l'adhésion de l'Ukraine
00:27:11 à l'Union européenne, et vous nous expliquez les conséquences
00:27:15 qui pourraient arriver avec cette adhésion de l'Ukraine.
00:27:18 C'est ça. Si d'aventure, ça devait se faire,
00:27:19 alors je ne veux pas trop vous assaisonner de chiffres,
00:27:21 mais il faut imaginer quand même que l'Union européenne
00:27:24 et le marché européen, ça veut dire qu'aujourd'hui,
00:27:25 les travailleurs français sont en concurrence
00:27:28 avec les travailleurs polonais qui gagnent en moyenne 800 euros.
00:27:31 C'est ça, la réalité de l'Europe.
00:27:33 Et si l'Ukraine rentre dans l'Union européenne demain,
00:27:35 ce seront des travailleurs à 280 euros en moyenne.
00:27:38 Donc ça vous laisse une idée des effets cataclysmiques.
00:27:41 En matière d'agriculture, c'est un pays failli, je disais.
00:27:44 C'est un pays tellement failli, le souligne Emmanuel Todd,
00:27:47 qu'il ne publie même pas les taux de mortalité infantile.
00:27:51 C'est un signe extrêmement grave.
00:27:52 Quasiment aucun pays africain ne publie pas ses taux de mortalité infantile.
00:27:55 Là, l'Ukraine, ils en sont là. C'est vraiment un État failli.
00:27:57 Mais par contre, il y a quelque chose qui fonctionne bien en Ukraine,
00:28:01 c'est l'agriculture. C'est vraiment une très grande puissance
00:28:03 agricole. Par contre, s'ils rentrent dans l'Union européenne,
00:28:05 ils vont capter à eux toute la politique agricole commune,
00:28:07 toutes les subventions, qui vont augmenter d'ailleurs
00:28:09 de 20 % par hectare, et les agriculteurs français
00:28:12 n'auront plus aucune aide. Ils n'auront plus que leurs yeux
00:28:14 pour pleurer avec une concurrence sauvage.
00:28:16 Ça commence déjà, parce que leur statut de candidat
00:28:19 leur permet, par exemple, aux lais ukrainiens
00:28:21 d'écraser les producteurs français.
00:28:24 Mais surtout, excusez du peu, c'est juste un risque de guerre
00:28:27 avec une puissance nucléaire, pas bien grave.
00:28:29 Alors, on a déjà Chypre avec une ligne de cessez-le-feu,
00:28:32 mais c'est pas une guerre en cours. Là, c'est une guerre saignante.
00:28:34 Il y a déjà un demi-million de morts,
00:28:36 puis c'est juste une puissance nucléaire,
00:28:37 c'est pas bien grave. Alors, la Moldavie, c'est pareil.
00:28:40 Si on fait rentrer la Moldavie, ça n'existe pas, la Moldavie.
00:28:42 C'est la Sile d'Avi, quasiment, de chez Tintin.
00:28:44 C'est-à-dire qu'en fait, ces idiots ne savent pas
00:28:45 que c'est la Roumanie, en fait, la Moldavie.
00:28:47 C'est peuplé de Roumains, sauf quelques parties
00:28:49 avec un peuplement russe et une base militaire russe.
00:28:52 En tant qu'affaire, ça peut être assez folklorique,
00:28:54 assez sympathique. Et on a aussi la Géorgie,
00:28:56 pays occupé par la Russie depuis 2008.
00:28:58 Donc, c'est vrai qu'il y a urgence à faire rentrer ces pays
00:29:01 à l'intérieur de l'Union européenne.
00:29:02 Et comme la guêpe américaine n'est pas folle,
00:29:04 elle se garde bien de les faire rentrer dans l'OTAN.
00:29:06 Ça serait une obligation de les défendre.
00:29:08 Donc, en fait, on va avoir l'effet de provocation
00:29:10 vis-à-vis de la Russie sans l'effet de protection.
00:29:13 C'est pas mal comme combinaison, c'est assez européen.
00:29:15 En même temps, quoi, en fait.
00:29:17 Pourquoi les européistes tiennent tant
00:29:19 que cela a intégré l'Ukraine, la Moldavie, la Géorgie ?
00:29:23 Et puis, on a quand même l'impression
00:29:25 que les cartes sont déjà jouées, en fait.
00:29:27 Alors, oui, à les entendre, c'est vrai.
00:29:30 On écoute Mme Kolona, par exemple, à Kiev,
00:29:32 qui dit qu'elles se trouvent à l'intérieur
00:29:34 des frontières européennes.
00:29:36 Bon, on les a écoutées, c'est déjà fait.
00:29:38 Mais en fait, c'est loin d'être fait.
00:29:40 D'abord, parce que ça doit se boucler encore.
00:29:43 C'est les États membres qui vont décider en deux temps.
00:29:46 Le premier temps, il faut que...
00:29:49 Là, il y a une recommandation de Mme von der Leyen,
00:29:51 de l'impératrice von der Leyen,
00:29:53 de la Commission européenne
00:29:55 au Conseil européen des États membres.
00:29:57 Les Conseils européens doivent voter à l'unanimité
00:29:59 pour enclencher le processus.
00:30:01 Ça risque de se faire quand même,
00:30:03 mais une fois que le processus de négociation est enclenché,
00:30:07 ça fait 20 ans que les négociations durent
00:30:08 avec certains pays des Balkans.
00:30:10 Elles ne sont toujours pas sorties de ce purgatoire.
00:30:12 La Turquie aussi, elle attend toujours dans la salle d'attente.
00:30:14 Donc, ça peut durer longtemps.
00:30:15 Dans un deuxième temps, il faudra en plus
00:30:17 une ratification, cette fois-ci, à l'intérieur de chaque État membre.
00:30:20 Ratification soit par voie parlementaire,
00:30:22 soit par voie référendaire.
00:30:24 Évidemment, si M. Macron ou un de ses épigones,
00:30:27 de ses clones européistes, technocrates,
00:30:29 est au pouvoir à Paris,
00:30:31 on imagine bien que ce sera bien sûr un référendum.
00:30:34 Non, bien sûr, c'est une blague.
00:30:35 Ce ne sera bien sûr pas un référendum,
00:30:36 ce sera le Parlement, parce que c'est l'Europe,
00:30:38 c'est leur Europe, c'est notre Europe.
00:30:40 Alors, pour faire justement notre Europe,
00:30:42 comme dirait l'autre,
00:30:44 on peut se dire que, compte tenu des difficultés,
00:30:47 compte tenu du fait que, par exemple,
00:30:49 à 27, c'est déjà très compliqué de décider,
00:30:51 alors à 30, ce sera encore plus compliqué,
00:30:53 et aussi en raison du risque de guerre
00:30:54 que j'évoquais tout à l'heure,
00:30:56 et de conflits avec la Russie directe,
00:30:57 ça va être finalement pas si simple.
00:30:59 Moi, je pense que c'est le contraire.
00:31:01 Ce n'est pas en dépit de ces difficultés,
00:31:03 c'est précisément à cause de ces obstacles,
00:31:05 ou grâce à ces obstacles,
00:31:06 que les européistes vont pousser de tout leur poids pour le faire.
00:31:10 Alors, pourquoi ?
00:31:11 D'abord, parce qu'ils se disent que l'Union européenne,
00:31:13 c'est comme un vélo.
00:31:14 C'est-à-dire que si l'Union européenne n'avance pas,
00:31:16 elle tombe, et donc il faut en permanence s'élargir,
00:31:19 et pour s'élargir, il faut approfondir.
00:31:20 Pour approfondir, il faut bazarder la démocratie directe,
00:31:23 passer au stade fédéral, post-démocratique, post-national,
00:31:26 on aura donc de moins en moins de décisions prises à l'unanimité
00:31:29 par le Conseil européen,
00:31:30 de plus en plus de décisions prises à la majorité qualifiée.
00:31:33 C'est la thématique de la réforme de l'Europe.
00:31:34 Mais surtout, surtout,
00:31:36 ils savent bien qu'il n'y a pas de peuple européen,
00:31:38 et donc, pour créer un affection sociétatiste,
00:31:40 quoi de mieux que d'avoir...
00:31:41 Allez, je ne dis pas, pour faire leur Europe,
00:31:43 ils ont besoin de leur guerre,
00:31:45 mais en tout cas, ils ont besoin d'un ennemi commun.
00:31:46 Voilà, et l'ennemi commun est tout trouvé.
00:31:48 Alors, l'Europe, c'est déjà l'appauvrissement,
00:31:51 aucune des promesses de Maastricht n'a été tenue.
00:31:53 L'Europe, à mon avis, c'est déjà le despotisme,
00:31:55 on est déjà dans la post-démocratie.
00:31:57 Si on fait ça, là, je peux vous garantir
00:31:59 que non seulement l'Europe, ça ne va pas être la paix,
00:32:01 mais ça risque même d'être la guerre.
00:32:02 Merci pour votre regard, Guillaume Bigot.
00:32:07 On va parler maintenant de la guerre des six jours de juin 67,
00:32:13 ou plutôt de la mort du général de Gaulle,
00:32:16 puisqu'aujourd'hui, on célèbre, entre guillemets,
00:32:18 le décès du général de Gaulle, c'était le 9 novembre 1970.
00:32:21 Mais dès l'éclatement de la guerre de six jours en juin 67,
00:32:24 le général de Gaulle avait condamné Israël
00:32:26 pour l'avoir attaqué, une position prise à rebours
00:32:29 de l'essentiel des responsables politiques,
00:32:30 des médias, de l'opinion publique,
00:32:32 qui lui a valu beaucoup de critiques.
00:32:33 L'accusation d'antisémitisme, il était antisémite ?
00:32:38 Non, mais il s'interrogeait sur la création d'Israël,
00:32:42 sans contrepartie,
00:32:43 puisqu'il y a toujours eu ce problème palestinien,
00:32:46 et qui, effectivement,
00:32:50 ne pouvait pas regarder la situation en étant inquiet.
00:32:54 Malheureusement, eh bien, on a fait semblant
00:32:58 de croire que les choses pourraient presque s'arranger
00:33:00 naturellement, sans que personne fasse le moindre effort.
00:33:04 On pourrait dire qu'il était aussi, à ce moment-là, pro-arabe,
00:33:08 parce qu'il a donné...
00:33:10 fait en sorte que l'Algérie devienne indépendante.
00:33:14 Or, non, il était contre l'islamisme
00:33:17 qu'il sentait poindre.
00:33:19 Ne disait-il pas "je ne voudrais pas
00:33:22 "que Colombais deviennent Colombais les deux mosquées ?"
00:33:26 Donc, vous voyez, il avait un regard sur le monde.
00:33:30 Il était également pro-russe,
00:33:32 parce qu'il sentait qu'il y avait la toute-puissance américaine,
00:33:36 que cette toute-puissance était une sorte de...
00:33:40 de tsunami qui nous emportait,
00:33:43 et qu'il fallait avoir un peuple fort,
00:33:46 une France orgueilleuse,
00:33:50 une France fière d'être digne de son histoire.
00:33:53 -Donc, ce 9 novembre 1970, c'est un géant qui s'en va.
00:33:57 -Oui, ça fait des mois qu'il est là.
00:33:59 Alors, il y a eu une escapade, d'abord en Irlande,
00:34:03 et puis après, il est allé rencontrer Franco, là encore.
00:34:06 Ça a fait beaucoup couler d'encre.
00:34:09 Et puis, il a une obsession,
00:34:11 l'écriture du 2e tome de ses "Mémoires d'espoir".
00:34:16 Ce matin-là, il fait pas beau à Colombais.
00:34:19 Alors, comme il le dit si bien,
00:34:22 "Nous sommes de curieux militaires,
00:34:25 "nous nous couchons tard
00:34:27 "et nous nous levons tard."
00:34:30 Il est 8h quand seulement il ouvre les yeux
00:34:33 pour voir arriver Mme de Gaulle
00:34:36 avec un plateau, les petits croissants,
00:34:39 le café Chicorée, elle monte au 1er étage.
00:34:42 Elle se lève tôt.
00:34:43 Avec Honorine, il prépare le petit déjeuner.
00:34:47 Et vous avez Francis Marou, le chauffeur,
00:34:50 celui qu'il a sauvé lors de l'attentat du petit Clamart,
00:34:53 il est allé à Bar-sur-Aube acheter les croissants, la baguette,
00:34:57 et puis les journaux pour que le général ait sa revue de presse.
00:35:01 Il a toujours un oeil sur le monde.
00:35:05 Le petit déjeuner, il y a une originalité,
00:35:08 il y a Alain Perfit qui lui avait dit, "Mon général,
00:35:11 "il y a un petit plaisir, un délice à ne pas rater,
00:35:14 "c'est la confiture de rose de Provins."
00:35:17 Alors il a son petit pot de confiture,
00:35:19 il exige qu'il soit là.
00:35:21 Ça va vite, quand même, le petit déjeuner.
00:35:23 Mme de Gaulle se retire,
00:35:25 il s'était mis dans un coin de la chambre,
00:35:27 chacun fait chambre à part,
00:35:29 et là, il s'installe pour la revue de presse.
00:35:33 Il y a un journal qu'il déteste, c'est La Croix,
00:35:36 le journal du curé de gauche !
00:35:38 Ça, ça lui est insupportable !
00:35:42 Donc ça lui prend à peu près une demi-heure,
00:35:45 ensuite, un petit détour par la salle de bain,
00:35:47 il met le costume, la cravate, toujours l'élégance,
00:35:52 et puis de là, il descend,
00:35:54 il salue la cuisinière,
00:35:57 il salue la femme de ménage,
00:36:00 et il se prépare à sa sortie.
00:36:02 Et oui, c'est la première de la journée,
00:36:05 la tournée du parc,
00:36:07 comme il dit, "Si je ne marche pas,
00:36:10 "je me sens sec."
00:36:13 Donc, il part à grandes enjambées,
00:36:15 derrière lui, il y a notre chauffeur Francis Marou,
00:36:20 ancien gendarme, qui fait attention qu'il ne lui arrive rien,
00:36:23 et puis il revient.
00:36:24 En général, il se met à sa plume, toujours,
00:36:26 cette obsession des mémoires d'espoir,
00:36:31 mais il faut qu'il négocie.
00:36:32 Il a un problème, le général,
00:36:34 c'est qu'il y a des odeurs du poulailler du voisin.
00:36:37 Pas terriblement, mais il chagrine.
00:36:39 Alors, il s'est mis d'accord avec lui,
00:36:41 c'est une famille, ils ont été résistants,
00:36:44 c'est M. Consigny,
00:36:45 il veut échanger une partie de terrain
00:36:48 afin qu'il n'y ait plus ces effluves
00:36:51 qui viennent lui taquiner le tarin.
00:36:54 Il faut dire que le sien est quand même assez imposant.
00:36:56 -Imposant.
00:36:58 -Ils se sont mis d'accord, ça sera le dernier à le voir,
00:37:01 puis après, il revient pour le déjeuner
00:37:04 avec Mme de Gaulle.
00:37:05 Là encore, c'est à midi précise,
00:37:07 c'est la vie militaire, 35 minutes, tout est bâclé.
00:37:09 Alors, il y a les plafonds du collier.
00:37:13 Ça, les plafonds du collier, c'est soit le civet,
00:37:16 soit la blanquette,
00:37:18 et puis, alors, le fin du fin,
00:37:20 c'est l'oreille de porc grillé.
00:37:23 Mais alors, dites donc, vous avez Mme de Gaulle,
00:37:27 elle a la fourchette
00:37:28 et elle regarde ce qu'il met dans son assiette.
00:37:30 Il a tendance à prendre du poil, le général,
00:37:32 il a 110 kg, maintenant, alors, quand elle voit que c'est trop,
00:37:35 elle tape sur le verre et le général se plaindra d'ailleurs
00:37:39 à son aide de corps en disant qu'il est dans les frustrations.
00:37:43 Rires
00:37:45 L'après-midi, il repart.
00:37:47 Nous sommes toujours ce 9 novembre.
00:37:50 Il fait pas beau, mais ça fait rien.
00:37:52 Il faut reprendre le chemin.
00:37:55 Et puis, le soir, quand il revient,
00:37:57 il entre dans la bibliothèque
00:38:00 et là, c'est une autre routine qu'il s'est créée,
00:38:04 c'est sa discipline d'oisiveté.
00:38:07 La discipline d'oisiveté, c'est faire la petite réussite.
00:38:10 Avant, le journal télévisait à 20h.
00:38:12 Là, on est à 19h10, il s'installe sur la petite table de brise,
00:38:16 Mme de Gaulle est un tout petit peu plus loin,
00:38:18 elle a un crayon, elle est en train d'écrire,
00:38:20 et le voilà qui se lance dans sa réussite
00:38:24 et soudain, sa tête s'affaisse.
00:38:27 Il est 19h35, Mme de Gaulle panique,
00:38:30 bien évidemment, elle appelle Francis Baroud,
00:38:33 qui se précipite à l'étage,
00:38:35 descend un matelas pour allonger le général.
00:38:38 Honorine, Charlotte sont là,
00:38:40 et puis, malheureusement, il n'y a rien à faire,
00:38:43 le général est mort.
00:38:46 Alors, simplement,
00:38:48 on l'habille dans sa tenue de général,
00:38:52 on lui met un chapelet dans les mains,
00:38:56 également un rameau de buis,
00:38:59 on lui ferme les yeux,
00:39:02 et c'est le dernier regard que l'on a sur cet homme,
00:39:06 car marqué l'histoire,
00:39:08 on peut se dire qu'il n'était pas triste,
00:39:10 il n'avait pas peur de mourir.
00:39:12 Il ne pensait qu'une chose, depuis la fin de la guerre,
00:39:16 rejoindre un jour sa petite Anne,
00:39:19 cette jeune femme qui est morte à 20 ans,
00:39:22 qui était donc trisomique,
00:39:25 pour laquelle il avait été dans une effusion incroyable,
00:39:29 et il avait dit que c'est elle qui a choisi,
00:39:31 qui a sauvé notre union,
00:39:33 avec Mme de Gaulle.
00:39:36 Il partira,
00:39:37 les grands du monde seront à Notre-Dame,
00:39:40 et lui, il sera au petit cimetière de Colombay.
00:39:43 Le président Pompidou n'apprendra la nouvelle
00:39:45 qu'à 7h20 du matin, le lendemain.
00:39:48 -Merci, Marc Menand,
00:39:50 pour cette plongée dans la vie de ce grand chef d'État,
00:39:54 le général de Gaulle.
00:39:56 J'aimerais vous entendre sur ces journalistes complices du Hamas,
00:40:00 avant de passer à Charlotte Dornelas.
00:40:02 Je vais planter un peu le décor,
00:40:05 pour expliquer un peu ce qui se passe,
00:40:08 pour avoir vos réactions.
00:40:09 C'est Honest Reporting,
00:40:11 qui est une organisation non gouvernementale
00:40:13 qui surveille les médias,
00:40:17 qui a publié une enquête mercredi, hier,
00:40:19 et qui accuse des journalistes dits indépendants
00:40:22 de Reuters, Associated Press, New York Times et CNN
00:40:26 d'avoir accompagné les terroristes du Hamas
00:40:28 lors du massacre du 7 octobre.
00:40:30 Deux photojournalistes ont vendu le lynchage
00:40:34 d'un soldat israélien à Reuters.
00:40:36 On a eu cette image du jour, d'ailleurs,
00:40:39 sur les réseaux sociaux.
00:40:40 Un autre, Ali Mahmoud, a pris en photo
00:40:44 la camionnette qui transportait le corps,
00:40:46 vous vous rappelez, de Shani Louk,
00:40:47 germano-israélienne dont on a beaucoup parlé.
00:40:51 Certains ont assisté à des enlèvements,
00:40:54 selon ce qu'on a appris,
00:40:56 à l'assaut d'un kiboutz
00:40:57 ou encore à l'assaut d'un char israélien.
00:41:00 Que faisaient-ils là, si tôt,
00:41:02 dans ce qui aurait normalement été
00:41:03 un samedi matin tranquille ?
00:41:05 C'est la question que pose
00:41:07 le rapport Honest Reporting.
00:41:09 Alors, voilà, on a vu qu'il y avait
00:41:11 un collaborateur de CNN et de l'agence AP
00:41:14 qui se filment devant un char israélien en feu,
00:41:17 sans gilet pare-balles, pas de casque,
00:41:19 pas de logo de presse.
00:41:20 Il y a un qui est présent au moment
00:41:21 de l'attaque du kiboutz de Sarekza,
00:41:23 notamment une photo de maison en feu,
00:41:25 une photo de lui,
00:41:26 circule, de Hassan Eslaïa.
00:41:29 Son nom est beaucoup circulé aujourd'hui.
00:41:31 Il y a une photo qui circule de lui,
00:41:34 où il est avec Yaya Sinoua,
00:41:40 l'un des cerveaux du massacre.
00:41:41 Voilà l'image qu'on voit ici du 7 octobre
00:41:44 et on voit qu'ils sont proches.
00:41:45 Les réactions des médias concernés,
00:41:47 hormis le New York Times,
00:41:48 tous les médias ont réagi.
00:41:50 CNN a méfait à sa collaboration
00:41:52 avec Hassan Eslaïa, qu'on a vue tout à l'heure.
00:41:55 CNN déclare, même s'ils n'ont pas trouvé
00:42:00 de raison de douter de l'exactitude
00:42:01 journalistique du travail qu'il a accompli pour nous,
00:42:03 ils ont quand même arrêté sa collaboration.
00:42:05 AP a nié avoir eu connaissance
00:42:08 des attaques du Hamas en avance.
00:42:09 Et puis Reuters explique que les photos et vidéos
00:42:12 ont été prises 45 minutes à deux heures plus tard
00:42:14 et non pile au moment des faits.
00:42:16 Cela dit, à certains endroits,
00:42:19 les soldats d'Israël ont mis six heures pour arriver.
00:42:22 Question. Ca nous fait quand même réfléchir
00:42:24 sur la qualité de l'information qui nous parvient,
00:42:29 Guillaume Bigot.
00:42:30 La qualité. Et puis là, il y a un problème éthique.
00:42:32 Ca fait vraiment penser à ce film de Benoît Poulevard
00:42:34 en noir et blanc, où ils accompagnent un tueur en série
00:42:37 et ils filment, etc.
00:42:38 Sauf que là, c'est la réalité la plus sordide.
00:42:40 Et donc, je comprends bien que des journalistes
00:42:43 qui couvrent des zones de guerre
00:42:45 sont d'ailleurs parfois embarqués dans les armées,
00:42:47 comme on dit, "embedded",
00:42:48 ils sont pris dans le dispositif.
00:42:51 Donc, suivre des combats au plus proche des combats
00:42:53 dans un camp ou dans l'autre, c'est une chose.
00:42:55 Suivre des meurtriers de masse et des tortionnaires,
00:42:57 c'est autre chose. Là, ça devient vraiment écœurant.
00:43:00 Et au moment où Israël a été surpris,
00:43:02 les services de renseignement ont été surpris,
00:43:05 enfin, annonciant, avertissant,
00:43:07 au moment où le monde entier est surpris.
00:43:09 Oui, justement. Et moi, je vous permettrais
00:43:11 de rester dans la surprise pour l'instant.
00:43:12 C'est-à-dire, je ne me prie...
00:43:14 Il est bien possible que cela soit vrai,
00:43:15 mais en ces matières, j'attends d'en savoir davantage
00:43:18 pour trancher...
00:43:20 On a été prudents sur l'hôpital de Gaza.
00:43:21 Eh bien, voilà. Et on est devant des moments
00:43:23 où, quels que soient les camps, tous jouent
00:43:26 de la communication, de l'image, et ainsi de suite.
00:43:29 Donc, si c'est vrai, c'est absolument atroce,
00:43:32 mais je me permettrais d'en savoir davantage
00:43:36 avant de me prononcer plus clairement.
00:43:38 Il n'empêche que les photos sont quand même assez révélatrices,
00:43:42 même si on reste prudents.
00:43:43 À la photo, on voit leur présence.
00:43:44 Et en effet, c'est la question que pose l'enquête,
00:43:47 c'est de savoir, est-ce qu'ils étaient là initialement ?
00:43:49 Est-ce qu'ils avaient rendez-vous en sachant
00:43:50 où ils avaient rendez-vous et pourquoi ?
00:43:52 - Et voilà. - Pour quoi s'ouvrir,
00:43:54 en l'occurrence.
00:43:55 Ou alors, est-ce qu'ils sont arrivés
00:43:58 alors que ça avait commencé, prévenus par d'autres,
00:44:00 pour faire un travail qui, en l'occurrence...
00:44:02 Est-ce qu'il y a une proximité idéologique aussi
00:44:04 de ces correspondants qui travaillent ?
00:44:07 Et donc, pourquoi pas des amitiés,
00:44:08 voire même un soutien, on va dire, personnel ?
00:44:12 Voilà, c'est évidemment des questions
00:44:14 qui vont être démêlées, je pense, dans les jours qui arrivent.
00:44:17 - Alors oui, il y a la suspicion de proximité
00:44:20 puisqu'on voit l'un des journalistes
00:44:23 embrasser un chef du Hamas.
00:44:25 Mais moi, je vais me placer de côté,
00:44:29 pour avoir été quand même, par un certain nombre d'années,
00:44:31 journaliste de terrain.
00:44:33 C'est pas le film de Benoît Poulvard
00:44:36 où on suit un criminel qui...
00:44:41 On sait qu'il va tuer quelqu'un, et le dénoncer,
00:44:43 ça permettrait d'arrêter l'horreur.
00:44:45 Là, en l'occurrence, vous ne pouvez pas arrêter l'horreur,
00:44:48 vous savez qu'il va se passer quelque chose.
00:44:49 Votre métier, c'est de couvrir l'événement,
00:44:51 d'un côté ou de l'autre.
00:44:53 Et à partir de là, vous faites votre métier.
00:44:57 Non, mais je vous dis ce que je ressens.
00:44:59 C'est-à-dire qu'à un moment donné, vous ne pouvez pas empêcher.
00:45:02 Donc, est-ce que vous ne montrez pas ?
00:45:05 Or, montrer, avoir ces éléments-là,
00:45:07 c'est aussi, demain, offrir à ceux qui enquêteront
00:45:11 la possibilité de savoir ce qui s'est passé,
00:45:14 de mener un reportage.
00:45:15 Vous êtes dans un camp, non pas pour le soutenir,
00:45:19 mais pour rapporter les événements.
00:45:20 Les agences de presse sont de plus en plus embarquées
00:45:23 dans des histoires pas claires, parce qu'il y a des restrictions,
00:45:25 et qu'ils veulent gratter, gratter, gratter sur les coups,
00:45:28 comme d'habitude, c'est folie des multinationales,
00:45:30 et donc, ça aboutit aussi à faire confiance à des freelancers.
00:45:33 Bon, il y aurait beaucoup à dire.
00:45:35 On va suivre, effectivement, ce dossier,
00:45:37 comme vous nous l'avez tous bien conseillé.
00:45:39 Depuis hier, Charlotte Dornelas,
00:45:41 le Rassemblement national est redevenu le problème
00:45:44 pointé par toute la classe politique
00:45:47 lorsqu'elle évoque l'antisémitisme.
00:45:50 Olivier Véran, Yann Bonne-Privé, Gérard Larcher, le CRIF,
00:45:53 personne ne veut défiler,
00:45:55 ou même voir le RN dans une manifestation
00:45:58 contre l'antisémitisme.
00:45:59 Comment comprendre ce retournement de situation ?
00:46:02 D'abord, il faut analyser, reprendre la séquence
00:46:05 pour comprendre à quel point elle est lunaire.
00:46:07 C'est-à-dire que c'est difficile de capter
00:46:10 comment ça s'est retourné aussi rapidement.
00:46:12 On a d'abord l'attaque du Hamas en Israël,
00:46:15 il y a quelques semaines maintenant.
00:46:18 On a le conflit, et parfois même des fractures
00:46:21 sur ce conflit étranger, qui s'importe en France.
00:46:24 On en a beaucoup parlé.
00:46:25 Et dans l'importation de ce conflit,
00:46:26 il y a une frange de ceux qui prétendent défendre les Palestiniens
00:46:30 qui s'attaquent non pas à la politique israélienne,
00:46:33 mais à des Juifs en France,
00:46:35 et à des Juifs français, en l'occurrence.
00:46:36 En France, donc avec une importation,
00:46:39 une importation par ailleurs parfaitement...
00:46:43 Comment dire ?
00:46:44 Déconnectée, on va dire, du conflit lui-même.
00:46:47 Et dans cette séquence,
00:46:49 toute la classe politique condamne l'agression du Hamas en Israël,
00:46:54 et toute la classe politique condamne l'antisémitisme
00:46:58 qui se manifeste parfois en France,
00:47:00 sauf la France insoumise,
00:47:02 qui, à la fois sur le Hamas et dans ses circonvolutions,
00:47:06 sur la question de l'antisémitisme,
00:47:08 et au mieux, dans l'ambiguïté
00:47:11 qui a été dénoncée par certains.
00:47:13 Et là, on annonce une marche,
00:47:15 je ne vais pas redire ce qu'a dit Mathieu,
00:47:17 pour faire l'unité de la nation contre un problème en France,
00:47:21 même pas sur le conflit, sur une question en France,
00:47:24 et on nous explique que c'est l'ERL le problème,
00:47:26 qui s'est, dans toute cette séquence qui amène jusqu'à cette marche,
00:47:30 comporté sans la moindre ambiguïté dans ce dossier-là
00:47:33 sur la question de l'antisémitisme.
00:47:35 Alors, il y a plusieurs raisons à ça.
00:47:37 Il y a un certain, ça relève vraiment de, je ne sais pas,
00:47:40 de la fainéantise et du réflexe.
00:47:42 Ca fait tellement des années et des années
00:47:45 qu'on dit "antisémitisme", "Le Pen", "FN", "RN",
00:47:47 que ça ressort en permanence.
00:47:49 Et peu importe la réalité de la situation,
00:47:52 peu importe les propos qui sont tenus,
00:47:54 peu importe les actes qui sont posés,
00:47:56 c'est de l'ordre du réflexe.
00:47:58 Il y a ceux qui relèvent plus de la lâcheté.
00:48:01 C'est-à-dire que, oulala, si ça recommence
00:48:04 par le fait du réflexe qui est acquis,
00:48:07 si je commence à expliquer que les choses ont changé,
00:48:09 ça risque de m'attirer des ennuis, dans le doute,
00:48:11 comme tout le monde.
00:48:13 Il y a ceux aussi qui participent d'un moment un peu gênant pour eux.
00:48:17 Qu'on faire toute cette grande famille
00:48:20 autour de la France insoumise,
00:48:22 qui est très mal à l'aise avec les prises de position
00:48:24 de certains membres de la France insoumise,
00:48:26 en même temps très mal à l'aise avec la rupture
00:48:28 avec ces membres-là de la France insoumise pour cette raison.
00:48:31 Et, en gros, on réanime le théâtre antifasciste
00:48:36 en pointant le Rassemblement national.
00:48:38 Et pendant ce temps-là, on n'a plus besoin d'expliquer
00:48:40 les liens qui nous unissent ou pas
00:48:42 à certaines déclarations de la France insoumise.
00:48:44 Donc, finalement, la diabolisation du RN,
00:48:46 elle ne sert qu'à ça depuis le début.
00:48:49 Elle intimide la droite et elle réunit la gauche.
00:48:52 Ça a toujours été le cas, et c'est à nouveau le cas
00:48:55 à la veille de cette marche contre l'antisémitisme.
00:48:58 Certains évoquent depuis hier, Charlotte Dornelas,
00:49:00 l'antisémitisme de Jean-Marie Le Pen
00:49:03 et de nombreux fondateurs du Front national.
00:49:06 Est-ce que ça, quand même, c'est pas un fait, une réalité ?
00:49:09 Alors, il y a plusieurs choses, en effet,
00:49:11 dans ces propos qui sont ressortis depuis hier, surtout.
00:49:16 Un, il y a la question des phrases
00:49:18 pour lesquelles Jean-Marie Le Pen a été condamnée
00:49:20 pour antisémitisme.
00:49:22 Alors, il y a une chose. Si c'est ça, le problème,
00:49:24 il faut quand même rappeler une donnée essentielle,
00:49:26 puisque là, en l'occurrence, c'est le RN de Marine Le Pen
00:49:29 qui est interdit de manif pour cette raison précise.
00:49:32 Alors, je rappelle que la condamnation sur ces phrases
00:49:33 est précisément la raison pour laquelle
00:49:36 Marine Le Pen a exclu pas n'importe qui,
00:49:39 pas juste le président du parti, son propre père,
00:49:42 c'est pas rien comme décision dans une vie,
00:49:44 du Front national.
00:49:45 C'est pour cette raison précise.
00:49:48 Donc, si ce sont les phrases de Jean-Marie Le Pen,
00:49:49 alors on donne le poing à Marine Le Pen
00:49:50 et on la fait venir à la manif,
00:49:52 et si le problème, c'est simplement de renouveler
00:49:55 en permanence cette diabolisation
00:49:56 pour échapper à d'autres questions,
00:49:58 alors il faut le dire comme tel.
00:49:59 Quoi qu'il arrive, ça relève de la manipulation,
00:50:01 en l'occurrence, de ne pas rappeler
00:50:02 que c'est précisément cette question.
00:50:05 Par ailleurs, là, en l'occurrence,
00:50:06 Marine Le Pen expliquait à l'époque
00:50:07 qu'elle ne voulait pas d'ambiguïté politique
00:50:09 sur cette question.
00:50:10 C'est pour ça qu'elle a acté la rupture.
00:50:12 Je note que dans d'autres partis,
00:50:15 cette rupture n'est pas actée de la même manière.
00:50:17 C'est pas un dixième du geste qu'elle a posé.
00:50:21 Ensuite, la deuxième question qui est posée dans la séquence,
00:50:23 c'est est-ce que Jean-Marie Le Pen était antisémite lui-même ?
00:50:25 C'est la grande question du jour,
00:50:27 relayée par tous les journalistes
00:50:28 qui ont décidément une imagination débordante
00:50:30 dans la séquence, et on pose la question
00:50:31 à chaque fois qu'on croise quelqu'un du RN,
00:50:33 "Est-ce que Jean-Marie Le Pen était antisémite ?"
00:50:35 Est-ce que vous pensez que Jean-Marie Le Pen était antisémite ?
00:50:39 Mais là où cette question n'est qu'un piège,
00:50:41 c'est que si vous demandez à quelqu'un
00:50:43 "Est-ce que vous pensez telle chose ou telle chose ?"
00:50:45 vous acceptez que la personne vous réponde ce qu'elle pense elle.
00:50:48 Pas ce que vous pensez vous, ce qu'elle pense elle.
00:50:50 À partir du moment où vous avez une réponse,
00:50:52 vous, à cette question, et que vous demandez à quelqu'un
00:50:55 "Est-ce que vous pouvez bien dire à la télévision
00:50:56 que vous pensez comme moi ?"
00:50:58 alors il faut poser la question comme ça.
00:51:00 Mais là, vous voyez bien qu'il n'y a pas de bonne réponse.
00:51:02 S'il est antisémite, alors du coup, vous êtes l'héritier d'un parti
00:51:04 fondé et dirigé par un antisémite.
00:51:06 S'il n'est pas antisémite, bien sûr qu'il est antisémite,
00:51:08 parce que moi, je pense qu'il est antisémite.
00:51:09 Et vous, ce que vous pensez, en fait, je m'en fiche.
00:51:11 Si vous ne répondez pas à la question,
00:51:12 c'est bien qu'il y ait quand même un loup derrière ça.
00:51:14 Donc cette question n'est qu'un piège.
00:51:17 Parce que par ailleurs, la seule personne
00:51:19 qui vraiment pourrait répondre directement à cette question,
00:51:21 c'est Jean-Marie Le Pen. Je rappelle quand même à tout un utile
00:51:24 qu'il a 95 ans, qu'il a quitté la vie politique depuis des années
00:51:27 et qu'il n'est plus là pour répondre à cette question
00:51:29 dans l'espace médiatique.
00:51:30 Donc à quoi sert cette question, si ce n'est à être un piège,
00:51:35 en l'occurrence, pour reconduire, encore une fois,
00:51:38 la diabolisation du Rassemblement national ?
00:51:40 Et la troisième chose qui sort dans les séquences,
00:51:42 c'est l'origine du parti.
00:51:43 L'origine du parti, alors là, c'est une sorte de somme
00:51:47 d'ignorance historique, de malhonnêteté crasse,
00:51:50 parce que d'abord, le Front national, pardon,
00:51:53 il est fondé en 1972.
00:51:55 C'est une date qui mérite d'être rappelée dans ce débat-là.
00:51:57 Il y a, en effet, des anciens collabos à l'origine du parti.
00:52:01 Il y a aussi d'anciens résistants qui viennent à la fondation
00:52:04 de ce parti, qui ne sont probablement pas arrivés
00:52:07 à la fondation du Front national
00:52:09 parce qu'il y avait des collabos dans le parti.
00:52:11 Il y a peut-être d'autres raisons à la fondation.
00:52:13 Ils se sont peut-être entendus sur d'autres choses.
00:52:15 Imaginons, c'est possible.
00:52:16 Et quand Mme Borne, en juin, avait dit...
00:52:20 C'était nostalgique de Pétain, vous vous souvenez de cette phrase.
00:52:22 Marine Le Pen avait répondu en disant,
00:52:24 justement, en donnant la liste, en disant qu'il y avait
00:52:27 une quarantaine de résistants aussi à la fondation de ce parti.
00:52:30 Et là, on a un historien spécialiste de l'extrême droite,
00:52:33 c'est le titre en chef, qui s'appelle Nicolas Lebourg,
00:52:35 qui répondait à TF1 à l'époque.
00:52:37 Et alors, écoutez, la réponse est magnifique.
00:52:40 On voit dans cette liste des gens qui arrivent
00:52:41 20 ou 30 ans après la fondation
00:52:44 et des gens qui sont surtout là, non, pour leur passé de résistants,
00:52:48 mais de partisans de l'Algérie française.
00:52:51 Alors, j'ai deux questions.
00:52:53 Qu'est-ce que la date de leur arrivée change ?
00:52:54 Puisque 50 ans après, c'est encore le problème
00:52:56 au moment de la marche.
00:52:57 Donc, si 50 ans après, c'est encore le problème,
00:52:59 20 ans après la fondation, j'imagine que c'était déjà le problème.
00:53:02 Donc, qu'est-ce que ça change
00:53:04 qu'ils soient arrivés 20 ou 30 ans après ?
00:53:05 Deuxièmement, est-ce que le fait qu'ils soient partisans
00:53:07 de l'Algérie française, qui est évidemment un sujet
00:53:09 au moment de la création du Front national,
00:53:12 qu'est-ce que ça change à leur statut de résistants ?
00:53:14 Puisque c'est ça, la question, en effet, qui est posée.
00:53:15 Rien. Rien, mais c'est pas grave.
00:53:17 Ça permet de dire que... Elle dit que...
00:53:19 Alors, oui, ils étaient là, mais pas vraiment.
00:53:21 Enfin, c'est pas tout à fait vrai.
00:53:22 Par ailleurs, si on veut se pencher sur l'origine,
00:53:25 il faut se pencher sur la période,
00:53:26 il faut se pencher sur ce qu'est la France de l'après-guerre.
00:53:30 Et là, vous trouverez cette question
00:53:33 de la présence d'anciens collabos et d'anciens résistants
00:53:37 à peu près chez tout le monde.
00:53:39 De Gaulle, qui choisit comme ministre, quand même,
00:53:43 un haut fonctionnaire qui était à Vichy
00:53:45 et qui part au moment de l'armistice en 1940 en Allemagne.
00:53:48 De Gaulle !
00:53:49 Et qui couvrira Papon.
00:53:51 Et qui couvrira Papon, évidemment.
00:53:52 Vous avez évidemment François Mitterrand.
00:53:56 Je vais pas rappeler l'histoire, mais François Mitterrand,
00:53:59 il avait soutenu, il a gardé son amitié à François Bousquet,
00:54:03 qui était accessoirement juste l'organisateur du Veldiv.
00:54:05 Donc, on fait quoi de toutes ces informations ?
00:54:07 Alors, on accepte peut-être que nous,
00:54:10 bien au chaud, 70 ans après,
00:54:11 on a un peu du mal à capter ce que c'était la France de l'après-guerre.
00:54:14 Et on a un peu du mal à comprendre aussi
00:54:16 que l'enjeu, c'était d'éviter une guerre civile
00:54:18 pour ajouter de l'horreur à l'horreur en France.
00:54:20 Et que le seul moyen d'éviter cette guerre civile,
00:54:22 et c'est ce que disait De Gaulle,
00:54:23 c'était d'obliger les gens à refaire un pays ensemble,
00:54:26 ceux qui avaient choisi le bon camp et ceux qui s'étaient trompés.
00:54:29 Voilà ce que c'était cette histoire-là.
00:54:30 Si on n'accepte pas cette complexité-là,
00:54:32 alors on est dans la pure manipulation.
00:54:34 Et je rappelle, par ailleurs, un détail que j'ai découvert
00:54:37 en préparant cette chronique,
00:54:38 le nom de Pierre Bousquet, l'autre Bousquet,
00:54:41 qui est à l'origine, en effet, de la fondation
00:54:42 du Front National à l'époque,
00:54:44 qui avait été dans la division Charlemagne, Waffen-SS.
00:54:47 Il quitte le Front National en 1980.
00:54:50 Et alors, il le quitte pourquoi ?
00:54:52 Franchement, tenez-vous bien, j'en revenais pas, moi.
00:54:54 Il le quitte en disant...
00:54:55 Le problème, c'est qu'en 1980, Israël, le pays,
00:54:59 tient Jean-Marie Le Pen, et je peux pas rester là.
00:55:01 Mais ça, évidemment, quand on explique
00:55:02 qu'il y a un gars de la division Charlemagne
00:55:04 qui a fondé le Front National,
00:55:06 on ne rappelle pas toute cette histoire-là.
00:55:08 Cette histoire, et par ailleurs, lui, était proche de Georges Bidault,
00:55:11 qui était lui-même un proche et successeur de Jean Moulin.
00:55:15 Vous voyez comme la période est plus complexe
00:55:17 que ce qu'on nous en explique, évidemment, aujourd'hui.
00:55:19 Donc, si on ne veut pas comprendre tout ça en même temps,
00:55:22 alors on ne fait que manipuler et instrumentaliser
00:55:25 une période compliquée de l'histoire de France.
00:55:28 N'est-il pas vrai, Charlotte Dornelas,
00:55:30 cependant, que l'antisémitisme d'hier a nourri
00:55:33 celui d'aujourd'hui, que l'on voit fleurir assez librement,
00:55:37 de manière terrifiante ?
00:55:39 Alors là, c'est l'ultime argument, en effet.
00:55:41 C'est de l'antisémitisme d'hier,
00:55:43 celui de Jean-Marie Le Pen, en l'occurrence,
00:55:45 puisque c'est ça le début de l'argumentation,
00:55:47 a nourri l'antisémitisme d'aujourd'hui.
00:55:50 Alors là, il faut dire une chose très claire.
00:55:51 L'antisémitisme qui nous terrifie aujourd'hui,
00:55:53 qui n'a pas commencé le 7 octobre,
00:55:54 qui a frappé à Toulouse, qui a frappé à l'Hypercacher,
00:55:57 cet antisémitisme, il est islamiste.
00:55:59 Il puise sa source dans une lecture littérale
00:56:02 de l'affrontement final entre juifs et musulmans,
00:56:04 qui existe dans certains textes, on en a déjà parlé,
00:56:07 et qui se développe allègrement
00:56:09 sur le conflit israélo-palestinien.
00:56:11 Donc, c'est un antisémitisme, en l'occurrence d'importation,
00:56:14 qui se justifie, qui est justifié par ceux qui le portent,
00:56:17 par un conflit étranger.
00:56:19 Or, sur cette question précise, le Front National,
00:56:22 à l'époque, d'ailleurs, en partie par antigolisme,
00:56:25 avait choisi la défense d'Israël
00:56:27 et la possibilité pour Israël de se défendre
00:56:29 dans sa ligne politique depuis le début.
00:56:31 Donc, en l'occurrence, le Front National,
00:56:35 initialement, n'a pas nourri un antisémitisme nouveau en France
00:56:39 qui, lui, se nourrit de la détestation d'Israël.
00:56:41 Et si on va encore plus loin,
00:56:43 le FN, puis le Rassemblement National,
00:56:44 n'ont cessé de pointer,
00:56:46 et je pense que tout le monde leur reconnaîtra,
00:56:47 c'est même pour ça qu'ils étaient attaqués,
00:56:49 les risques de l'immigration massive,
00:56:52 et, dans l'immigration massive, le risque de l'islamisation,
00:56:55 avec sa frange inévitable de l'islamisme.
00:56:59 Donc, c'est pas exactement une continuité,
00:57:00 c'est même l'inverse d'une continuité, en l'occurrence,
00:57:03 sur ce point extrêmement précis.
00:57:05 Donc, la manipulation, elle, se résume ainsi pour moi.
00:57:07 Après avoir pointé un antisémitisme d'hier,
00:57:10 venu des gens qui prévenaient de l'antisémitisme d'aujourd'hui,
00:57:14 on accable des gens pour des propos
00:57:16 qu'ils n'ont pas tenus ces jours-ci
00:57:18 pour mieux éviter de parler de gens
00:57:19 qui, eux, ont tenu des propos et dont on ne parle plus.
00:57:22 C'est quand même exceptionnel. Franchement, c'est exceptionnel.
00:57:25 - Belle démonstration.
00:57:28 Merci beaucoup. Belle réflexion.
00:57:29 Merci, Charlotte Dornelas.
00:57:31 Mathieu Boquete, pardonnez-moi, on est un petit peu en retard,
00:57:34 mais on va quand même parler de ce sujet.
00:57:37 Un référendum d'initiative partagée
00:57:39 sur l'immigration. C'est Marion Maréchal, lundi,
00:57:42 qui a proposé que les parties de droite s'unissent,
00:57:44 le temps de mettre leurs forces en commun
00:57:47 pour imposer la tenue d'un référendum d'initiative
00:57:49 partagée sur l'immigration.
00:57:51 Vous pensez que c'est une bonne idée ?
00:57:53 - Alors, j'irai rapidement en parlant lentement.
00:57:55 (Rires)
00:57:58 Alors, on devine, lorsque Marion Maréchal fait cette proposition,
00:58:02 elle ne s'attend pas à ce que les autres parties de droite
00:58:05 embrassent cette proposition aussi.
00:58:07 Mais elle veut les placer, on comprend son calcul,
00:58:09 devant un fait central.
00:58:11 Je résume. La question de l'immigration,
00:58:14 c'est un sujet non pas majoritaire chez les Français,
00:58:16 c'est un sujet consensuel.
00:58:18 L'immense majorité des Français considère qu'il faut réduire,
00:58:21 considérant l'arrivée d'immigrés,
00:58:23 constate qu'il y en a trop aujourd'hui
00:58:25 et que l'assimilation ne fonctionne pas.
00:58:27 Le désaccord n'est pas entre les Français sur ce coup-là,
00:58:30 mais véritablement entre les Français et leurs élites.
00:58:32 Il y a une partie de leurs élites qui considère
00:58:34 que soit l'immigration est immétrisable,
00:58:36 il n'y a rien à faire, ou que c'est la meilleure chose
00:58:38 qui arrive dans l'histoire du monde
00:58:39 parce que ça permet de transformer fondamentalement les peuples,
00:58:42 mais le désaccord, il est entre les élites et le peuple.
00:58:45 Et elle dit, en plaçant ce sujet-là au cœur de la vie politique,
00:58:48 ça force quand même certains réveils.
00:58:50 Deuxième élément qui est intéressant,
00:58:52 c'est un sujet qui peut unir les parties de droite.
00:58:55 C'est intéressant, parce qu'elle parle...
00:58:56 On va se reconquêtre, c'est le parti de l'union des droites.
00:58:58 Qu'est-ce qui est intéressant là-dedans ?
00:59:00 Elle nous dit, nous avons tous les parties de droite en commun,
00:59:03 l'importance de l'immigration,
00:59:04 et nous savons que c'est la question centrale
00:59:06 pour l'avenir du pays.
00:59:08 Donc on peut laisser de côté nos divisions
00:59:09 et on peut s'unir autour de cela.
00:59:12 Elle ajoute aussi, elle pourrait ajouter,
00:59:14 c'est un sujet qui a une capacité de mobiliser sérieusement les militants
00:59:17 et en plus d'imposer aux médias un sujet qu'ils font tout
00:59:20 pour laisser de côté,
00:59:22 sauf lorsque la réalité leur impose brutalement.
00:59:24 Alors, je ne pense pas que ça va fonctionner,
00:59:26 mais la portée intéressante de cette proposition,
00:59:29 c'est de rappeler qu'il pourrait y avoir, s'ils le souhaitaient,
00:59:31 parce qu'un référendum d'initiative partagée, c'est compliqué,
00:59:33 les parties de droite pourraient, s'ils le voulaient,
00:59:36 travailler ensemble pour imposer un tel référendum.
00:59:38 On ne cesse de dire qu'il est impossible,
00:59:40 ils le pourraient, ils ne le font pas.
00:59:42 On apprenait aussi cette semaine que 61 % des Français
00:59:45 veulent finir avec le regroupement familial.
00:59:48 N'est-ce pas une donnée majeure dans ce débat?
00:59:50 Théoriquement, ça le devrait.
00:59:52 Mais quelle est la réaction des parties de gauche
00:59:53 intéressante lorsqu'on a une telle donnée?
00:59:55 Les parties de gauche répondent oui, mais ce n'est pas vraiment important.
00:59:57 C'est une priorité lointaine.
00:59:59 Priorité 1, pouvoir d'achat,
01:00:00 priorité 2, pistes cyclables,
01:00:02 priorité 3, bon, on connaît.
01:00:04 Et la priorité lointaine, la question de l'immigration.
01:00:07 Donc, lorsque la gauche constate que c'est un sujet majeur,
01:00:10 la gauche dit que c'est une question secondaire
01:00:12 qui ne nous intéresse pas.
01:00:14 Donc, c'est une stratégie de comportement.
01:00:16 Je résumerais d'une manière, ça nous rappelle que pour la gauche,
01:00:18 en ces matières, l'immigration massive
01:00:20 est devenue une question de principe.
01:00:21 Ils feront tout ce qu'ils peuvent pour l'imposer
01:00:23 dans le débat public.
01:00:25 Pendant ce temps-là, la droite, naturellement,
01:00:26 se divise et se contemple dans son impuissance.
01:00:29 Merci, Mathieu Beaucot.
01:00:31 Le totalitarisme, sont le goulag.
01:00:33 Votre livre qui sort aujourd'hui, on commence et on termine avec...
01:00:36 - Oui. - Je vais le lire ce soir.
01:00:38 Tout de suite, Pascal Paul, L'Aire des prods 2. Merci à tous.
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