• l’année dernière
Pour faire face aux difficultés de recrutement dans le secteur et faciliter ses ambitions sur le plein emploi, le gouvernement envisageait créer un service public de la petite enfance. Celui-ci n’aura pas survécu aux discussions à l’Assemblée nationale, qui a retoqué l’article 10 du projet de loi pour le plein emploi le 3 octobre. Quelles solutions désormais pour répondre aux défis RH du secteur ? On en parle avec Claire Lanneau, dirigeante fondatrice de Babychou Services.

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00:00 [Musique]
00:12 Fenêtre sur l'emploi, la petite enfance, ça c'est un sujet important parce qu'il fait partie des métiers pénuriques dans la liste des métiers.
00:19 Il y a les métiers de la petite enfance et on va en parler avec Claire Lannot qui essaie de faire bouger les lignes.
00:23 Dirigeante fondatrice de Babychoo Service avec un S.
00:27 Ravi de vous accueillir. Vous confirmez que ça reste quand même un secteur où il faut quand même fortement se battre pour recruter.
00:36 Bonjour, merci de m'accueillir. Oui tout à fait, il faut se battre et en même temps il y a plein d'enjeux autour de la petite enfance.
00:45 Plus globalement, on est dans le monde des services à la personne. Petit rappel, 1,2 million de personnes qui travaillent en France dans ce secteur.
00:54 C'est à peu près 7% des emplois. Si on refait un focus sur la garde d'enfants et l'aide à la famille, c'est à peu près 15%.
01:02 On a quand même 170 000 personnes en permanence qui travaillent dans ces secteurs.
01:06 Et si on se projette à l'horizon 2030 avec tous les départs en retraite, il va falloir créer plus de 80 000 emplois.
01:14 3 500 postes à pourvoir, ça c'est chez vous ? C'est colossal quand on voit ce chiffre brut, il est colossal.
01:21 On a créé un programme de job dating au mois de septembre pour donner envie aux jeunes et aux moins jeunes,
01:25 d'ailleurs parce que ça ne concerne pas que les jeunes, pour garder nos enfants de 0 à 12 ans.
01:29 Qu'est-ce qui se passe dans ce secteur ? C'est quoi ? C'est le problème des salaires ?
01:33 C'est les affaires répétées de crèches et de maltraitance ? Mettons les pieds dans le plat.
01:39 C'est quoi ? C'est des inquiétudes autour de la manière dont on fait ce métier ? Pourquoi ce métier reste pénurique ?
01:45 Je pense que le métier de la garde d'enfants est un beau métier. Donc je crois qu'au contraire, il ne faut pas jeter l'opprobre sur les métiers
01:52 parce qu'à certains endroits, on met l'opprobre sur le privé mais allons voir aussi ce qui se passe ailleurs.
01:59 Je n'ai pas peur de dire que dans tous les secteurs, c'est privé et public. Donc ce n'est pas une bonne manière de faire.
02:03 Je crois qu'au contraire, les gens qui travaillent dans la petite enfance sont fiers de ce qu'ils font, sont fiers du bien-être qu'ils apportent aux enfants.
02:11 Et d'ailleurs, déjà depuis le mois de juillet, vous parliez de 3500 personnes à recruter. On a déjà recruté 2700 personnes rien qu'en CDI dans la France entière.
02:22 On en cherche encore. On y viendra peut-être aussi mais on cherche aussi des alternants. On forme des gens aussi. Donc il y a vraiment des beaux parcours.
02:31 Votre intérêt, parce qu'on voit bien que ce sont des jobs aussi de complément, parce que dans le profil des gens que vous recrutez, c'est des étudiants,
02:37 c'est des gens qui ont besoin d'avoir peu d'heures et qui peuvent dégager un peu d'argent. Mais on voit que dans la stratégie de l'alternant, il y a vraiment la volonté d'ancrer ces personnes dans un métier.
02:47 C'est bien cela. Ce n'est pas un job. C'est un vrai métier.
02:50 Voilà. Alors on a une partie job, mais c'est du temps partiel tout à fait voulu, soyons clairs. Après, ça peut susciter des vocations, des jeunes qui prennent plaisir et qui continuent dans le domaine.
03:00 En ce qui concerne les alternants, rappelons qu'on a embauché 600 personnes l'année dernière en CAP, accompagnement éducatif, petite enfance.
03:08 À date, on en a presque 600, mais on en cherche d'autres. Et ce sont des gens qui vont soit rester dans l'entreprise après, soit peut-être aller travailler en crèche, en collectivité.
03:18 Tant pis. C'est peut-être le parcours, le tremplin qu'on offre à ces jeunes aujourd'hui.
03:23 Claire, la loi plein emploi avec des annonces très concrètes, parce que dans cette loi, il y a quand même l'annonce de la création de 200 000 places en crèche d'ici 2030.
03:32 Ça, c'est l'annonce de la première ministre de juin dernier. Ça avait été un débat d'ailleurs un peu tendu, un peu houleux.
03:38 Qu'est-ce que vous en pensez ? Parce que c'est intéressant de créer des places, mais si globalement, les crèches ferment dans les grandes villes faute de salariés, on aura des coquilles vides.
03:47 Je pense que le modèle de la grosse crèche n'est pas un modèle dans lequel les gens se retrouvent. Nous, on récupère énormément de gens qui sont fatigués des usines, j'ose dire, à bébé.
03:58 Nous, par exemple, on est dans l'accueil individuel. On s'occupe d'un, deux, trois, quatre enfants. Donc on gère une fratrie. Ce qui est intéressant, c'est qu'on voit les évolutions des enfants.
04:07 Et donc ça, ça intéresse les gens. Ça fait sens. Donc c'est un beau métier et les personnes nous le disent.
04:13 Un dernier mot avant de nous quitter, le salaire. Parce que je l'évoquais parmi les sujets de frein. Comment on augmente les salaires ?
04:19 Parce que quand on parle à des assistantes maternelles, à ces femmes, la plupart du temps qui sont dans les crèches, vous disent « mais je ne gagne pas assez ».
04:26 Alors, on ne peut pas jouer indéfiniment sur les salaires. On joue le jeu. C'est-à-dire qu'on a effectivement répercuté les hausses de SMIC.
04:33 Et que ce soit d'ailleurs sur les intervents que sur les collaborateurs. On a des encadrants aussi.
04:37 C'est un métier passionnant. On a joué le jeu. Après, on offre des conditions d'accueil, de suivi, d'encadrement, de proximité.
04:44 On n'est pas une plateforme d'intermédiation. Nous, on travaille avec des vrais gens. On accueille les gens. On leur offre des formations.
04:50 Vous n'êtes pas le Uber de la garde d'enfants. Vous êtes une vraie entreprise enracinée.
04:54 Exactement. On maintient le lien. Et c'est hyper important de créer du lien social avec les clients, mais aussi au sein de nos entreprises.
05:02 Merci Claire Lannot. Combien de postes a-t-elle pour voir avant de nous quitter ? On a dit 3500, mais ça s'est réduit depuis le job dating j'imagine ?
05:08 Encore 1500. Et aussi sur l'alternance, plusieurs centaines de postes partout en France. Donc n'hésitez pas à aller sur nos différents sites.
05:16 1500. Allez sur le site de Babichou Service. Merci Claire Lannot. Vous êtes la dirigeante de cette belle entreprise et la fondatrice, faut-il le rappeler.
05:23 A très très bientôt. Merci. C'est la fin de notre émission. Ravie de l'avoir partagée avec vous cette émission.
05:28 Je remercie toute l'équipe qui est derrière, dans l'ombre, à la réalisation, Saïd pour le son. Et je remercie l'équipe de programmation, évidemment, Nicolas Juchat et son acolyte.
05:38 Merci à vous et je vous retrouve évidemment très très bientôt. Bye bye.
05:41 Bye bye.
05:42 [Musique]

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