BE SMART - L'ouvrier qualifié, clef de voûte des défis à venir ?

  • il y a 6 mois
Dans une tribune publiée dans Les Échos, Cécile Maisonneuve, présidente de Decysive, insiste sur la nécessité de recruter massivement des ouvriers qualifiés. Pour elle, ils sont les acteurs qui permettront de faire face aux défis à venir concernant l'environnement, l'emploi et l'industrie.
Transcript
00:00 Et donc on démarre avec Cécile Maisonneuve.
00:07 Bonjour Cécile.
00:08 Bonjour.
00:09 Présidente du cabinet décisif et je vais vous lire Cécile une formidable tribune que
00:12 vous avez écrite dans les échos.
00:13 Alors, la France a besoin, donc en fait ce qui vous énerve c'est les activistes qui
00:18 mettent de la soupe sur les tableaux de maîtres etc.
00:20 Ok.
00:21 Mais c'est derrière que c'est super intéressant.
00:22 La France a besoin, non de jeunes qui anonnent sur TikTok des éléments de langage laborieux
00:28 sur la désobéissance civile mais d'une jeunesse qui s'engage dans les métiers de la transition
00:33 du soudeur à l'ingénieur en passant par le fraiseur, le chaudronnier etc.
00:37 L'ouvrier qualifié, voilà le véritable allié du climat.
00:42 Le débat public sur la transition énergétique fait la part belle aux gigantesques besoins
00:47 en capitaux qu'elle requiert mais reste trop discret sur ce volet travail.
00:52 Tout est dit.
00:56 C'est même pas "reste trop discret", c'est "il n'existe pas".
01:01 On n'en parle pas.
01:02 On n'en parle pas.
01:03 Non, on n'en parle pas alors que l'industrie c'est des capitaux et du travail.
01:07 Comment est-ce qu'on a pu l'oublier ? Et à la limite si on en parle du travail, on va
01:12 parler que de l'ingénieur.
01:13 Oui.
01:14 Parce qu'on est en France, tradition élitiste, pays d'ingénieurs, superbes écoles d'ingénieurs,
01:17 on est d'accord.
01:18 Mais où est l'ouvrier qualifié ? Et moi ce qui m'a intéressée c'est que finalement
01:23 il a ressurgi dans le débat à un moment crucial, vous vous rappelez 2022, l'histoire
01:28 des soudures à faire sur les réacteurs nucléaires d'EDF et où étaient les soudeurs.
01:35 Et le voilà l'ouvrier qualifié, c'est de lui dont on avait besoin.
01:39 L'ingénieur avait identifié le problème, on savait ce qu'il fallait faire.
01:42 Mais où étaient ceux qui allaient le résoudre ? C'est ça le sujet.
01:45 Et ils étaient aux Etats-Unis.
01:46 Et là on les a fait venir des Etats-Unis.
01:48 Et ils sont venus des Etats-Unis, ce qui a permis de rappeler l'origine de Framatome.
01:53 France, Amérique, Atome.
01:55 1958, Général de Gaulle.
01:59 Cécile, c'est au cœur par exemple, parce que tu parles de l'industrie et tu as parfaitement
02:05 raison des soudeurs, mais le sujet MaPrimeRéNove, et j'en ai déjà parlé ici, le bug considérable
02:12 de MaPrimeRéNove, et c'est exactement au cœur de ce que tu dis, c'est une question
02:20 d'argent, c'est pas une question d'argent.
02:22 Le gouvernement a retiré, je sais pas quoi, un milliard à MaPrimeRéNove, mais non en
02:25 fait on augmente.
02:26 Y'a pas les gars pour le faire de toute façon.
02:30 Voilà, de toute façon vous pouvez mettre 4, 5, 6, 10 milliards, y'aurait pas une maison
02:34 de plus qui sera isolée, parce qu'on est au taquet en ce qui concerne la main d'œuvre.
02:39 En fait, c'est très intéressant l'exemple de MaPrimeRéNove, derrière on parle de chauffage,
02:43 on parle de repose d'émissions de gaz à effet de serre, on parle de gaz et tout.
02:46 Et aujourd'hui, un des métiers qui manque, parce qu'on peut parler de pénurie, faut
02:50 employer le mot, et bien c'est frigoriste, c'est-à-dire ceux qui gèrent les réseaux
02:54 de chaleur et de froid.
02:55 Ça paraît incroyable à un moment où on se dit que c'est absolument déterminant
02:58 pour réduire nos consommations de gaz.
03:00 Et bien non.
03:01 Donc en fait les exemples, on peut les prendre dans tous les domaines clés de la transition,
03:05 de la réduction des émissions, de la réindustrialisation, à chaque fois ce sont des compétences, des
03:10 savoir-faire, des expériences qui ne sont pas là et qu'il faut reconstruire.
03:13 Alors, tu avances un chiffre, l'industrie en France devra créer un million et demi
03:20 d'emplois, c'est ça ? Dans les, j'ai pas noté, dans les, quoi, 10-20 ans qui viennent ?
03:24 Alors ça c'était un chiffre qui a été sorti en 2019, jusqu'à 2030 en fait.
03:29 Ouais, jusqu'à 2030, voilà.
03:30 C'est demain.
03:31 Donc on est dans des ordres de grandeur gigantesques, et la pénurie elle est déjà là.
03:35 Un rapport, c'est la Fabrique de l'Industrie qui a beaucoup travaillé sur le sujet, et
03:39 ils expliquaient qu'entre 2019 et 2022 déjà, il y a 60 000 emplois vacants dans l'industrie,
03:45 on n'a jamais vu des taux pareils.
03:47 Donc en fait on n'en parle pas, c'est une crise à bas bruit, cette crise de pénurie
03:51 de main d'oeuvre, mais elle est déjà extrêmement présente.
03:54 Alors, tu descends dans cette tribune, tu vas aux racines de cette crise.
03:57 Et c'est là où on peut commencer à sérieusement s'inquiéter parce qu'on se dit "tiens,
04:00 après tout, prise de conscience, etc."
04:04 Et une étude très intéressante, j'avais noté leur nom, voilà, Guillaume Basset,
04:09 Olivier Louansi, c'est toi qui...
04:11 Je ne connaissais pas cette étude, j'ai été la lire.
04:13 Donc je le dis très très rapidement, moins de la moitié des jeunes gens qui sont formés
04:23 au métier industriel, et là on parle CAP Bac+2, c'est ça, moins de la moitié ira
04:29 en fait dans une usine.
04:31 C'est ce qu'ils appellent le paradoxe, en fait.
04:34 L'évaporation, ils disent, c'est toi qui as écrit une forme d'évaporation, même
04:39 de la jeunesse qui serait formée aujourd'hui est capable d'aller occuper ses métiers
04:43 industriels.
04:44 Parce qu'en volume, quand on regarde, on forme le nombre de jeunes suffisant pour les
04:48 besoins de l'industrie.
04:49 Et puis, 50% qui disparaissent.
04:51 Et alors les causes, effectivement, qui sont très bien expliquées dans ce rapport, dont
04:55 je recommande la lecture, moi qui m'a absolument fascinée, il y a des causes qu'on connaît
04:59 très très bien, le problème de coïncidence entre la nature des formations et les besoins.
05:04 Le fait aussi que ces jeunes, ça a été des choix par défaut s'ils sont dans ces
05:09 formations techniques.
05:10 C'est pas une vocation, on les a pas poussés, on leur a pas dit "écoute, tu vas avoir
05:13 un super job", non, on leur a dit "tu vas faire ça parce que tu peux pas faire autre
05:16 chose".
05:17 Donc ça, on connaît tout ça.
05:18 Mais ce qui est très intéressant aussi dans ce qu'il a expliqué, il y a aussi des
05:21 problèmes, en fait il faut descendre à hauteur de territoire pour comprendre ce qui se passe.
05:24 Et à hauteur de territoire, qu'est-ce qu'on voit ? On voit des entreprises.
05:27 Et alors quel territoire, ça c'est intéressant ? C'est pas la France métropole là dont
05:31 on parle, la France de l'industrie c'est la France des villes moyennes.
05:33 C'est elle qui a la carte, vous regardez la carte de l'industrie, 19e siècle début
05:39 20e, c'est une carte des villes moyennes.
05:41 Cette France là, on sait qu'elle va pas très bien, elle est très variée d'ailleurs,
05:45 et c'est là qu'il faut aller où les entreprises s'implantent.
05:47 Il faut en fait rapprocher, c'est de la proximité.
05:50 Moi j'appelle ça de l'innovation partenariale de proximité, il faut que les gens, les formateurs,
05:56 les élus et ceux qui ont les emplois, les industriels, se mettent ensemble.
06:01 Et ce qui est intéressant de voir c'est que c'est souvent à l'initiative des collectivités
06:04 publiques, à ce qui se passe dans le Grand Chalon, il y a beaucoup de sidérurgie, c'est
06:09 eux qui ont suscité ces rapprochements pour que les jeunes non seulement soient formés
06:13 mais partent pas dans la nature entre la fin de leur formation et leur entrée dans l'emploi.
06:18 Oui mais tu vois Cécile, c'est là où quand tu tires cette pelote, enfin quand tu tires
06:21 ce fil, c'est toute la pelote qui vient, c'était, maintenant elle fait autre chose,
06:27 la logique d'Agnès Pannier-Ruynacher très intéressante où elle disait "on ne peut
06:30 refaire de l'industrie que sur les anciens territoires industriels".
06:33 Elle avait parfaitement raison, il y a énormément de prévention contre l'industrie dans d'autres
06:38 territoires qu'il n'y aurait pas dans les anciens territoires.
06:40 Sauf que, et tu l'expliques très bien, ce sont aussi des problèmes de formation,
06:45 d'infrastructure, de logement.
06:46 La crise du logement, moi j'appelle ça une bombe à fragmentation, d'autres l'ont dit,
06:52 elle irrigue beaucoup de pans de notre avenir en fait et sur ce sujet c'est clé.
06:57 Il y a quand même aujourd'hui des entreprises, l'exemple d'une entreprise dans le Loiret,
07:02 mon département d'origine, dans le Gatinet, une région industrielle qui a pu être sinistrée,
07:08 aujourd'hui le chef d'entreprise construit des programmes de logement pour embaucher
07:13 des apprentis.
07:14 Oui mais c'est très bien, il faut qu'il puisse le faire.
07:15 Visiblement c'est ce qui se passe aussi autour des nouvelles usines de batteries près de
07:19 Dunkerque, ils sont parfaitement conscients de la question du logement, mais la question
07:23 du logement, je vais presque dire du logement le plus simple possible parce qu'on parle
07:27 de ses étudiants, de ses apprentis, etc.
07:29 Il faut bien qu'ils se trouvent à se loger là où ils doivent apprendre et près de
07:33 l'usine dans ce cluster que tu décrites.
07:36 Exactement, c'est tout de suite maintenant, donc ça veut dire beaucoup de recyclage de
07:38 l'existant parce qu'il y a du logement vacant, mais ce sont des investissements, c'est-à-dire
07:42 porter les projets, bref c'est toute une logistique qui doit se mettre en place.
07:45 On pourrait ajouter dans le genre au chiffre un blocant, le permis de conduire.
07:49 Aujourd'hui, la maintenance d'éoliennes dans le Nord, ils ont du mal à trouver des
07:52 gens pour la faire parce que c'est dans des régions où il faut pouvoir aller se déplacer
07:58 et ils ne trouvent pas les jeunes pour le faire.
07:59 Le permis de conduire c'était, on s'en souvient, Macron 2015, donc les tout débuts,
08:07 le déverrouillage de l'économie, c'est les bus et le permis de conduire.
08:10 Il avait quelque chose là.
08:11 Et visiblement, il s'est arrêté au milieu du guet sur ces histoires là quand même.
08:17 Alors que ça reste un sujet quand on regarde les statistiques des jeunes pour aller en
08:22 formation en emploi qui ne peuvent pas y aller parce qu'ils ne peuvent pas se déplacer.
08:25 On est sur des chiffres impressionnants.
08:27 Et puis il faut poser la question des filles et tu poses la question des filles.
08:32 C'est-à-dire, alors je ne sais plus, tu as les chiffres en tête sur aujourd'hui les
08:38 emplois industriels, combien sont occupés par des jeunes filles ?
08:42 Alors on peut citer plein plein de chiffres qui convergent tous dans le même sens.
08:45 Je vais citer par exemple aujourd'hui dans les écoles d'ingénieurs, il y a 29% de filles.
08:50 Les écoles d'informatique, on est à 9%.
08:54 Il y a 86% de filles dans les études paramédicales ou de services.
08:57 Donc on a un énorme problème.
08:59 Et le problème, c'est qu'il a été aggravé par la fameuse réforme blancaire du Bac
09:04 où il y a eu ces options qui ont été créées et les filles ne choisissent pas les maths.
09:08 Et moins encore l'option maths renforcée, plus de 6 heures de maths.
09:12 Là l'effondrement en deux ans, parce que tout ça, ça va très vite, c'est -68% de filles.
09:16 Oui mais Cécile, c'est là où...
09:18 Tu ne peux pas dire que c'est la réforme qui a provoqué ça ?
09:21 Non, c'est pas...
09:23 Parce que cette question, j'en parle depuis 15 ans.
09:26 Je me souviens d'Anne Lauvergeon à l'époque où c'était Anne Lauvergeon, règnante.
09:30 À l'époque où vraiment elle rayonnait sur l'industrie.
09:33 Elle en avait fait un de ses combats prioritaires.
09:35 Je me souviens, à l'époque où j'étais à BFM Business,
09:40 il y a, j'espère qu'il existe toujours, un concours du meilleur soudeur de France.
09:43 Et en l'occurrence, c'est une jeune femme qui avait gagné ce concours du meilleur soudeur de France.
09:49 Et les gars avaient été suffisamment intelligents pour se dire
09:52 "Il faut absolument qu'on l'envoie partout pour montrer que c'est possible".
09:56 Elle était formidable, jeune femme absolument formidable,
09:58 qui nous expliquait le plaisir et la dimension artistique
10:03 qu'il pouvait y avoir dans un soudage et dans cette idée qu'on allait,
10:06 comme ça, faire naître des objets industriels.
10:08 Ça n'avance pas.
10:10 Il ne se passe rien de ce côté-là dans la tête des jeunes filles.
10:15 - Voir sa recul.
10:16 - On ne peut pas le faire rentrer au burin dans leur tête, tu vois.
10:19 - Non, on ne peut pas le faire rentrer au burin dans leur tête.
10:20 Alors, moi j'ai eu la chance de travailler avec Anne Lauvergeon.
10:23 Effectivement, c'était une de ses grandes causes.
10:25 Moi-même, je suis une pure littéraire,
10:26 mais je suis totalement tombée amoureuse de l'industrie,
10:28 justement de cette capacité à faire des belles choses.
10:31 Visiter une entreprise industrielle, c'est magnifique.
10:33 Des processus industriels, moi je trouve ça très beau.
10:35 Et aujourd'hui, en fait, ce que tu décris,
10:39 c'est ce qu'on appelle les rôles modèles.
10:40 Il faut montrer.
10:42 Et c'est intéressant parce qu'à la suite de cette tribune...
10:44 - Ça fait 20 ans qu'on dit ça.
10:45 Les rôles modèles, ils sont à la retraite aujourd'hui.
10:47 - Oui, mais à la suite de cette tribune,
10:48 moi j'ai des responsables d'établissement.
10:51 Par exemple, une responsable d'un collège de jeunes filles
10:53 qui m'a dit "Venez parler à nos 3e".
10:55 "Venez leur parler parce que quand elles lisent une tribune,
10:58 c'est pas parlant, mais venez leur expliquer
11:00 pourquoi vous écrivez ça".
11:01 Et je pense qu'il faut y aller.
11:03 Oui, il faut aller se déplacer.
11:05 Alors c'est un travail de titan, de fourmi,
11:06 on peut dire ce qu'on veut.
11:07 - Oui, tout à fait.
11:08 - Mais c'est vrai que les croyances autolimitantes,
11:10 enfin on ne va pas refaire le débat,
11:11 il y a tout un tas de facteurs qui expliquent qu'aujourd'hui,
11:15 les filles ne se sentent pas ou ne sont pas poussées,
11:19 enfin bref, sont bloquées de tous les côtés
11:20 pour aller vers ces carrières-là.
11:22 Et ce qui est terrible, moi, ce qui m'anime aussi,
11:25 c'est que derrière, parce que être ouvrier qualifié,
11:28 c'est quoi ?
11:28 C'est la capacité de progresser dans la carrière,
11:30 de progresser dans le salaire,
11:31 c'est un parcours professionnel, un parcours résidentiel,
11:35 c'est de la liberté, de la progression, de l'indépendance.
11:37 Donc c'est ça le sujet de mon travail.
11:38 - C'est pour ça d'ailleurs, il faut le dire d'un mot,
11:40 mais je vais arrêter parce que c'est un de mes grands combats,
11:41 cette idée qu'on pourrait supprimer les allègements de charges
11:45 au-dessus de 2,5 ou 3 SMIC,
11:48 parce que soi-disant ça ne crée pas d'emplois,
11:50 mais bon Dieu, ce sont les salaires en fait
11:52 auxquels aspirent et auxquels arrivent assez vite les ouvriers qualifiés.
11:56 C'est certainement pas le moment de supprimer la moindre incitation qui soit.
12:01 - Exactement, être ouvrier qualifié, c'est choisir une dynamique,
12:04 il ne faut pas casser cette dynamique.
12:06 - Bon, mais je reviens aux filles, il y a un point quand même,
12:08 c'est vrai qu'il est revenu régulièrement,
12:09 notamment sur l'apprentissage,
12:11 c'est tout con, c'est tout bête,
12:12 mais dans l'usine, on n'a pas prévu de vestiaire,
12:14 par exemple, pour les filles,
12:16 il n'y a pas de casier particulier pour les filles,
12:18 ça c'est quelque chose évidemment à mettre en place,
12:20 mais je ne pense pas que ce soit la racine du malaise.
12:23 - Ce n'est pas la racine, mais en fait,
12:24 c'est comme tous ces sujets très compliqués à traiter,
12:26 parce que les causes sont multiples,
12:27 il y a des choses aussi qui se jouent dans les représentations
12:30 et ça a changé les représentations, c'est très très dur,
12:33 mais moi je pense que ce n'est pas pour autant effectivement qu'il faille renoncer,
12:37 parce que aussi, ne serait-ce que pour le bien du pays,
12:39 ou de l'aide du bien-être de chacune des personnes,
12:42 c'est de se priver quand même de la moitié du vivier de recrutement,
12:46 à un moment où d'ores et déjà la pénurie est là,
12:49 donc on ne peut juste pas se le permettre.
12:51 - Alors Framatome, j'ai appris ça hier,
12:53 et ils m'ont donné l'autorisation de le raconter,
12:55 Framatome est en train d'utiliser l'intelligence artificielle
12:59 pour essayer de dégenrer ses offres d'emploi,
13:03 notamment soudeur, chaudronnier,
13:04 enfin bref, c'est l'industrie lourde évidemment, Framatome.
13:07 Donc la machine, on sait comment elle fonctionne, générative évidemment,
13:12 qui va puiser dans tout ce que les jeunes femmes ou les femmes
13:14 qui travaillent chez Framatome, parce qu'il y en a,
13:16 disent sur l'entreprise,
13:18 pour essayer de trouver des arguments
13:21 qui parlent aux jeunes filles et qui parlent aux jeunes femmes.
13:23 Je ne sais pas ce que tu penses de cette démarche, mais...
13:25 - Bah moi, pur littéraire que je suis,
13:27 même si c'est des fois les maths et l'industrie,
13:29 je trouve que travailler sur les mots, c'est très important,
13:31 pour attaquer précisément ce sujet des représentations
13:34 et en fait des messages sous-jacents qui sont passés
13:38 quand on parle à une jeune fille de son avenir,
13:41 de sa carrière et de ses carrières scientifiques.
13:43 Donc je pense que c'est une très bonne solution,
13:46 puis après tout, on n'a pas encore essayé,
13:48 donc ne nous en privons pas, surtout pas.
13:50 - C'est ce qu'il se dit, c'est ce qui se dit d'ailleurs
13:53 dans beaucoup d'entreprises autour de l'IA,
13:55 "Tiens, nous on n'y arrive pas, vas-y alors, montre-nous ce que tu sais faire."
13:58 Merci Cécile.
13:59 L'ouvrier qualifié donc, voilà le débat,
14:02 et je suis ravi de l'avoir posé avec vous,
14:05 aujourd'hui sur Bismarck.
14:07 Allez, on parle simplification maintenant.

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