Tueurs en Séries - La série "Tapie" vue par son fils

  • l’année dernière
Même si Tapie est ennemi public numéro un pour tous les patriotes, il reste un personnage intriguant. Netflix vient de sortir une mini-série sur lui. Cette production qui fait beaucoup de bruit est-elle trop tendre comme le pensent certains ou diffamatoire comme le trouve son entourage ? "Tueurs en Séries" vous décrypte le vrai du faux et confronte sa vision avec celle de son fils Laurent.

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Amusant
Transcription
00:00 [Générique]
00:02 Bonjour, bienvenue dans ce nouveau Tueur en série.
00:05 Netflix vient de sortir une mini-série en 7 épisodes intitulée "Tapis",
00:10 un personnage avec lequel je n'ai rien en commun, en tout cas politiquement,
00:15 mais ça reste un personnage intéressant, une bête politique comme on dit.
00:19 Cette mini-série défraye la chronique, deux camps s'opposent,
00:24 ceux qui pensent qu'on est beaucoup trop tendre et on passe au silence à ce nombre de choses,
00:29 et puis ceux qui sont les supporters de Bernard Tapie,
00:33 peut-être ceux de l'extrême-centre si j'ose dire,
00:36 et qui au contraire pensent que la mini-série est diffamatoire.
00:40 Pour en parler, j'ai invité le fils de Bernard Tapie, Laurent Tapie.
00:44 [Générique]
01:13 – Bonjour Laurent Tapie. – Bonjour.
01:15 – Voilà, cette mini-série, donc 7 épisodes,
01:18 7 épisodes qui est censé retracer une partie seulement de la vie de Bernard Tapie,
01:23 je l'ai dit, les gens s'affrontent beaucoup,
01:26 ceux qui sont partisans et ceux qui ne sont pas partisans.
01:29 Il y a à mon avis 3 choses, 3 éléments essentiels,
01:32 il y a d'une part le rapport avec Séguéla, Jacques Séguéla et Séguéla fils,
01:38 et qui a réalisé le film, et puis on doit également,
01:42 il a fait appel à un scénariste qui est le scénariste de "Baron Noir",
01:46 donc une série qui était sur Canal+, qui est aussi dans la politique.
01:51 On dit que Séguéla est venu voir Bernard Tapie.
01:56 – Alors déjà, il faut parler de Tristan Séguéla,
01:58 pour reprendre notre introduction,
01:59 en fait je ne vois pas où il y aurait un sujet sur Jacques Séguéla,
02:02 il n'est pas concerné, le fait est qu'il était le meilleur ami de mon père,
02:06 il n'est en rien responsable de la décision de son fils
02:09 de faire une série sur mon père, donc Tristan a, dans un premier temps,
02:14 en quelque sorte demandé à un blanc-seing à mon père pour faire une série sur lui,
02:17 ce que mon père lui a refusé d'emblée,
02:19 en lui disant "je n'ai pas envie qu'il y ait une série sur moi",
02:21 et il a décidé de le faire quand même, et moi je ne lui en veux pas de ça,
02:25 parce que c'est une démarche un peu d'entrepreneur,
02:27 il est réalisateur, c'est son métier, il a envie de s'emparer d'un sujet,
02:29 il a le droit de le faire, il le fait, donc je ne trouve pas ça critiquable en soi.
02:35 Bon après, on va rentrer j'imagine dans le détail de la série,
02:37 et dans le comportement qu'il a eu avec nous par la suite,
02:40 où là il y a d'autres choses à redire,
02:41 mais sur la démarche initiale, je ne vois pas de critique à faire là-dessus.
02:45 – Sur la démarche initiale, moi je disais Jacques,
02:47 Séguéla pourquoi, parce qu'en fait, comme c'est un ami intime de votre père,
02:50 on aurait pu penser que Tristan Séguéla aurait, comment dirais-je,
02:56 passé, il n'aurait pas fait cette série, tout simplement.
02:59 – Oui, Tristan Séguéla, il a 40 ans,
03:01 il ne va pas demander l'autorisation de son père pour faire une série,
03:04 et c'est son métier d'être réalisateur,
03:06 donc… – Il y a plein de sujets à faire quand même.
03:08 – Bien sûr, mais je vous dis, il était, comme beaucoup de gens,
03:11 fasciné par la personnalité de mon père, il l'a approché,
03:13 je ne dirais pas qu'il l'a connu,
03:14 parce qu'ils ont eu très très peu d'interaction,
03:16 je parle de Tristan bien sûr, mais voilà, il a eu envie de le faire,
03:20 je n'ai pas de problème là-dessus, je vous dis,
03:22 et je crois savoir que Laurent Laffitte aussi avait envie de le faire depuis longtemps,
03:25 c'est un projet qu'ils avaient en commun depuis des années.
03:27 – C'est ça, 11 ans, 11 ans de travail pour ça, c'est beaucoup.
03:31 – Oui, je trouve aussi.
03:32 – À mon avis, bon.
03:36 Il y a à mon avis deux choses,
03:38 premièrement Tristan Seguela dit que vous n'avez pas aimé la série,
03:42 et que vous la contestez, parce que vous avez vous-même un projet de film.
03:46 – Ce n'est pas ça, non, ce n'est pas lié à ça,
03:48 je n'ai pas aimé la série, parce que d'abord je n'aime pas le parti pris,
03:51 qui est très original, je n'en connais pas d'autres comme ça,
03:54 qui est de faire ni un biopic, ni une fiction,
03:57 parce que ça s'appelle tapis, ça prend le nom de tapis,
03:59 ça prend des personnages réels, certains réels, certains fictifs.
04:02 Il n'y a pas de fille qui s'appelle Stéphanie.
04:04 – Oui, bien sûr.
04:05 – Il y avait deux filles, Nathalie et Sophie, ça a fusionné en Stéphanie, bon.
04:09 Donc je n'aime pas ce mélange de la fiction et de la réalité,
04:12 en particulier pour le spectateur qui, lui,
04:14 ne connaît peut-être pas toute la vie de mon père,
04:16 et qui va regarder la série en pensant qu'il voit réellement sa vie,
04:19 puisque c'est chaque fois des épisodes réels,
04:21 il a été ministre, il a repris l'OM, il a été propriétaire d'Adidas,
04:25 il a repris Disney, il a repris Vonder,
04:27 mais qui sont racontés d'une façon, à chaque fois, qui est inexacte.
04:31 Et qui est même totalement inventée dans de nombreux cas,
04:35 jusqu'au personnage de ma mère,
04:36 qui n'a aucun rapport avec le personnage réel de ma mère.
04:39 – D'accord, ok, oui.
04:40 – Donc ça, c'est ça que je regrette.
04:41 Je pense qu'il y avait suffisamment de choses à faire
04:43 avec la vie réelle de mon père pour ne pas faire de fiction.
04:45 – D'accord, je comprends.
04:46 Alors pour moi, il y a deux choses, il y a les hommes,
04:50 et l'homme, enfin la bête politique, comme on dit,
04:53 et puis les faits, on verra les faits après.
04:56 Concernant l'homme politique,
04:59 il est incarné par quelqu'un qui lui ressemble, dit-on.
05:04 Je n'ai pas trouvé.
05:06 On lui reproche son absence de charisme, souvent, dans les commentaires.
05:10 C'est votre point de vue aussi ?
05:11 – Oui, il y a une ressemblance physique de Laurent Lafitte,
05:14 mais qui n'est pas si énorme que ça.
05:16 Et effectivement, il n'a pas la voix de mon père,
05:18 il n'a pas la gestuelle de mon père, il n'a pas le charisme de mon père,
05:21 mais ça, on ne peut pas lui reprocher.
05:22 Je veux dire que trouver un acteur qui a le charisme de mon père,
05:24 ça me semble compliqué.
05:26 – Essayez quand même d'exprimer là-dessus, parce qu'il a dit,
05:27 "je n'ai pas fait un travail à l'anglo-saxonne où on mime la personne,
05:31 on prend sa voix, ses postures, etc."
05:33 – D'accord, mais dans ce cas-là, qu'il ne fasse pas un biopic.
05:35 – Voilà, donc c'est assez… oui d'accord, c'est vrai.
05:38 – Voilà, qu'il ne l'appelle pas tapis,
05:40 qu'il ne fasse pas un biopic s'il ne veut pas lui ressembler.
05:42 – Alors on remontre quelqu'un qui est issu de la classe ouvrière,
05:46 qui n'en a pas honte, qui a épousé en seconde noce une femme,
05:49 votre mère d'ailleurs, qui est plutôt d'origine plus élevée,
05:54 et il reste néanmoins attaché au peuple,
05:57 il est né à sa banlieue où il est né, etc.
06:01 On le montre comme étant une grande gueule, un tchatcheur,
06:05 un provocateur, parfois même vulgaire.
06:09 Alors votre point de vue ?
06:10 – Là-dessus, c'est assez vrai, tout ce qu'on vient de dire est assez vrai.
06:16 Ce que je regrette, c'est qu'on ne le montre pas intelligent.
06:18 Parce que s'il a réussi autant dans la vie,
06:21 et s'il a à ce point impressionné les gens,
06:22 ce n'est pas seulement par le charisme physique, vocal ou autre,
06:26 c'est par la force de son intelligence.
06:29 Et dans la série, moi j'ai regardé sept épisodes,
06:31 en me demandant à quel moment j'avais un père intelligent.
06:34 Le seul moment de toute la série où il est intelligent,
06:36 c'est quand il explique comment il va reprendre Digues et Denis avec du verger.
06:39 Voilà, c'est ce passage de une minute où on dit "ah ouais, ça c'est malin".
06:42 Le reste du temps, on voit un vendeur de télé,
06:45 et qui est un vendeur de télé tout le long.
06:47 On se demande comment il est arrivé à être successivement patron d'Adidas, ministre, etc.
06:52 en étant un vendeur de télé, grande gueule, mais sans intelligence.
06:56 Son intelligence n'est pas traduite dans la série.
06:59 – Alors on glisse une petite vacherie pas très woke.
07:02 On montre Tapie qui déteste Paul Naref, et qui dit de lui,
07:07 la phrase est quand même vraiment mise en exergue,
07:10 "il chante comme un pédé".
07:11 – Ah bon ? Je ne sais même pas noter qu'il y avait ça.
07:13 – Si, il y a cette phrase.
07:15 – OK. – Et donc…
07:17 – La série se rattrape sur le wokisme par ailleurs,
07:20 puisque vous avez remarqué que, évidemment,
07:22 les trois personnes les plus intelligentes de toute la série
07:24 sont naturellement trois femmes.
07:25 – Oui.
07:25 – La femme qui gère ses affaires, ma mère et la petite jeune fille de banlieue
07:29 qui lui explique comment il va combattre Le Pen,
07:31 parce que tout seul il serait incapable de comprendre.
07:33 Voilà. Donc le wokisme a quand même sa part.
07:36 – D'accord, mais il détestait Paul Naref ?
07:37 – Pas du tout, je n'ai jamais entendu de toute sa vie dire un mot sur Paul Naref.
07:42 – C'est très curieux, parce que ça revient régulièrement.
07:46 – Oui, parce qu'il a fait un clin d'œil sur le fait
07:47 qu'il a vraiment gagné un concours de chant dont le finaliste était vraiment Paul Naref.
07:51 Et donc ils ont voulu faire, je pense, cette espèce de gimmick
07:54 où tout le long, il voit Paul Naref qui poursuit sa carrière avec succès,
07:57 et lui n'a pas eu de succès dans la chanson et ça l'énerve.
07:59 – Oui.
07:59 – C'est totalement faux, il n'a jamais, jamais fait la moindre référence à Paul Naref.
08:03 Moi, j'ai même découvert que Paul Naref était en finale de ce "Crochet TV"
08:07 par la série, je ne le savais même pas avant.
08:09 – Oui, l'expression "il chante comme un PD", etc., je mets des guillemets,
08:13 moi je l'ai vraiment interprétée comme un coup bas
08:18 que faisait Tristan Seguéla à "Votre Père",
08:21 donc je l'ai un peu vue comme ça.
08:25 On insiste beaucoup sur le débat Tapie-Le Pen,
08:29 moi j'ai travaillé étroitement avec Jean-Marie Le Pen pendant longtemps,
08:34 il y a quand même à mon avis des similitudes entre les deux personnages.
08:37 – Je suis d'accord.
08:39 – D'abord, le côté grande gueule bien sûr,
08:42 aussi le côté bête politique au sens…
08:48 – Bête médiatique même.
08:49 – Oui, c'est ça, voilà.
08:50 – Bête médiatique.
08:51 – Exactement.
08:51 – Les deux cassaient toutes les audiences partout où ils passaient.
08:54 – Partout, oui.
08:54 – Et puis ils ont eu un autre point commun dont mon père a fait les frais,
08:58 puisque quand il se présente au débat,
09:00 mon père représente l'establishment face à Le Pen.
09:03 – Oui, c'est ça.
09:04 – Et derrière, c'est mon père qui est devenu diabolisé.
09:07 – Oui.
09:08 – C'est-à-dire qu'on a mon père qui représente le camp des gens
09:11 qui pensent comme il faut face à l'époque,
09:13 et à celui qu'on présente comme le diable à l'époque.
09:15 Et quelques… pas beaucoup de temps après,
09:18 5-6 ans après, le diable c'était mon père.
09:20 – Oui.
09:20 – Donc il a connu cette diabolisation-là aussi.
09:23 – Oui.
09:23 – Et d'une certaine manière, je pense qu'il a un peu compris
09:25 ce qu'avait vécu Le Pen d'être diabolisé de cette manière-là aussi.
09:29 – Oui.
09:30 Vous pensez qu'il a été victime d'un règlement de compte par la suite dans sa vie ?
09:33 – Totalement, ce n'est pas ce que je pense, c'est un fait.
09:35 Je pourrais faire une émission complète pour vous le démontrer,
09:38 il y aurait clairement eu un règlement de compte.
09:40 Et vous savez, quand les deux camps politiques ne veulent plus de vous,
09:43 vous n'avez aucune chance.
09:44 S'il y a un des deux camps qui ne veut pas de vous,
09:46 mais l'autre qui vous soutient, vous avez des chances.
09:47 Mais quand les deux camps ne veulent plus de vous, vous n'avez aucune chance.
09:50 – Oui.
09:50 – Voilà.
09:51 – Très bien.
09:51 – Surtout dans un pays où la justice est politisée comme la nôtre.
09:54 – D'accord, ok.
09:55 Est-ce que Tapier haïssait, enfin votre père haïssait Jean-Rémi Le Pen,
09:59 ou est-ce que c'était… ?
10:00 – Il ne l'aimait pas, il ne l'aimait sincèrement pas,
10:03 parce qu'il estimait qu'il avait une attitude vis-à-vis des immigrés
10:08 qui étaient trop durs et pas justifiés.
10:11 – C'était politique, ce n'était pas une confrontation de coques
10:14 qui sont sur un même créneau.
10:15 – Si, il y avait ça aussi, bien sûr.
10:17 Il y avait ça aussi, on a dit, deux, qu'ils étaient les deux pans
10:20 de la même médaille de populisme,
10:22 le populisme de gauche contre le populisme de droite.
10:25 Bon, là c'est pareil, dès que quelqu'un est populaire,
10:27 il est traité de populiste, il faut faire la différence entre les deux.
10:30 Je pense que les deux parlaient de façon assez directe, assez vraie,
10:34 et que les gens les aimaient bien pour ça, pour ceux qui les aimaient bien.
10:38 Beaucoup de gens les détestaient, l'un comme l'autre d'ailleurs.
10:40 Et d'ailleurs, il n'était pas anormal et pas tout à fait étonnant non plus
10:47 de voir qu'il y avait des électeurs qui passaient de l'un à l'autre.
10:50 L'élection où Le Pen descend la première fois,
10:53 puisqu'il n'a fait qu'une ascension depuis 1981 jusqu'à 1994,
10:57 la première chute, c'est 1994 aux européennes, où il fait 10,2,
11:02 et la liste de Montpert fait 12.
11:03 Et dans les analyses, une grande partie des électeurs de Montpert
11:07 venaient, pas une grande partie, mais certains en tout cas, du Front National.
11:10 Parce que dans la similitude des personnages, le côté justement,
11:13 "on ne va pas faire comme l'establishment, comme les énarques, etc."
11:16 les électeurs pouvaient éventuellement se retrouver.
11:19 D'accord. Alors, je me suis demandé si c'était un peu le cas pour Jean-Marie Le Pen,
11:23 je pense que c'était également le cas un peu pour Bernard Tapie,
11:26 que j'ai vu une fois, dans une circonstance un peu amusante.
11:30 J'ai l'impression qu'il y a l'engagement politique qui est une chose,
11:34 et puis il y a le métier, le métier qui est proche de l'être qui est devant la lumière,
11:39 de la manière dont il capte la lumière et la tension,
11:42 la manière dont il va capter les caméras.
11:44 Et est-ce que c'était quelqu'un qui était capable de reconnaître le métier,
11:50 le talent des autres proposants ?
11:52 Il y a une tâtre, Brussier.
11:55 C'est d'ailleurs même… mon père était focalisé sur le résultat.
11:58 C'est le résultat qui comptait, donc je crois qu'on en a parlé en rentaine tous les deux à un moment.
12:02 Je peux en parler peut-être ?
12:04 Bien sûr, vous pouvez en parler, parce que ça représente bien mon père.
12:06 J'étais donc à un débat entre Horry et puis Jean-Claude Martinez.
12:12 À cette époque, Bernard Tapie était en piste déjà à la tête du, comment dirais-je ?
12:19 Du MRG.
12:20 Du MRG, des radicaux de gauche, donc ce que j'appelle l'extrême-centre.
12:24 Ce n'est pas une mauvaise définition, l'extrême-centre.
12:28 L'extrême-centre, oui.
12:29 Mais il se trouvait que selon le CSA, je ne sais pas quoi,
12:33 il fallait que ce soit les présidents de partis.
12:35 Or, le président de parti c'était Horry et ils ont opposé,
12:40 les présidents de groupe peut-être ?
12:42 Oui, parce que le président de parti c'était encore Le Pen, ce n'était pas Martinez.
12:45 Oui, c'est ça.
12:46 Les présidents de groupe.
12:47 Et donc ça opposait Jean-Claude Martinez qui était mon directeur de thèse.
12:51 Moi je faisais une thèse de droit.
12:54 Et donc Horry est très mauvais, il est vraiment très très mauvais.
12:59 Et Martinez est capable d'avoir beaucoup d'humour, Jean-Claude Martinez,
13:03 et il le retourne comme une crêpe, etc.
13:06 Après, comment dirais-je, le débat,
13:10 il y a toujours une petite réception où tout le monde se retrouve.
13:12 C'est-à-dire que les gens qui sont opposés prennent le champagne en même temps.
13:16 Et puis j'ai vu votre père arriver et prendre par le col Horry gentiment.
13:22 Vous exagérez, il a pas dû prendre par le col quand même.
13:25 Et le sermonner publiquement devant tout le monde,
13:27 en lui disant qu'il avait été extrêmement mauvais,
13:30 il avait même utilisé un nom de oiseau.
13:33 Et puis il se dirige vers Jean-Claude Martinez et il lui dit "bravo, c'était du grand art".
13:39 Oui, parce que c'était l'ajoute politique et donc il savait reconnaître le talent
13:43 même s'il n'était pas dans son camp.
13:45 Il a toujours privilégié ça, le talent.
13:47 Alors toujours, on veut s'en prie.
13:49 Ça me fait penser à une petite anecdote.
13:51 Quand il recrute Basile Boli à l'Olympique de Marseille,
13:54 je ne sais pas si vous suivez le football,
13:55 mais je peux vous dire que ça a été un choc total.
13:57 Parce que Boli, l'année avant son recrutement,
14:00 il y avait eu un match de Coupe de France où il avait blessé Jean-Pierre Papin.
14:03 Jean-Pierre Papin, c'était une cône à l'Olympique de Marseille.
14:06 Jamais dans toute sa carrière à Marseille, Papin n'est sorti sur blessure.
14:09 Jamais. Il était indestructible, Papin.
14:11 Sauf ce match-là où Boli lui met une sommelle.
14:14 Et Boli jouait très très dur.
14:15 Et quand mon père a annoncé qu'il prenait Boli pour être le stopper de l'OM,
14:19 on a eu des lettres d'insultes,
14:22 des gens qui ont rendu leur carte d'abonnés en disant
14:24 "on ne viendra plus jamais au Stadio de Rome si ce Boli joue pour nous", etc.
14:28 Ils sont affichés, mon père.
14:29 Il a dit "Boli, c'est le meilleur stopper de France,
14:31 je vais le prendre, que ça plaise ou pas".
14:33 On a vu la suite. C'est lui qui nous donne le titre de champion d'Europe.
14:35 – Oui. – Voilà.
14:36 Donc il savait avant tout reconnaître le talent.
14:39 – Il y a un passage important qui est vraiment très très important,
14:44 c'est le dernier épisode.
14:46 C'est à mon avis, moi ça m'a vraiment beaucoup plu cette partie-là.
14:50 – Pas moi. – Oui, oui, je comprends, mais on va y venir.
14:52 C'est donc le 7ème épisode.
14:54 C'est la rencontre entre Mongolfier,
14:56 qui est donc celui qui s'oppose à… enfin le procureur, pardon, oui.
15:03 Et puis Bernard Tapie.
15:05 Alors je trouve que c'est très bien d'un point de vue cinématographique.
15:09 – Je suis d'accord avec vous.
15:10 Cinématographiquement, c'est bien tourné, c'est très bien joué,
15:12 c'est une scène très forte.
15:13 – Très forte. – Vraiment c'est très prenant,
15:16 on a envie d'y croire, si j'ose dire.
15:18 – Voilà, c'est la limite du exercice.
15:20 La raison pour laquelle elle ne me plaît pas,
15:22 c'est qu'elle n'existe pas dans la réalité, cette scène.
15:23 – Alors, au moment Tapie voulant de,
15:25 premièrement, acheter et menacer Mongolfier, vous avez… alors ?
15:31 – Je ne vais pas vous dire que oui.
15:34 Ce n'est pas acheté, il n'est pas arrivé avec une valise de billets
15:37 dans le bureau de Mongolfier.
15:38 D'après ce que dit Mongolfier,
15:40 parce que mon père n'avait pas cette version-là,
15:42 Mongolfier avait dit qu'il avait à la fois montré
15:46 que c'était un homme puissant en expliquant qu'il venait de l'Élysée,
15:49 puis ensuite alterné avec de la flatterie,
15:51 un homme comme vous mériterait une grande carrière.
15:54 Bon, c'est Mongolfier qui raconte tout ça,
15:56 moi je n'étais pas présent pour savoir si c'était vrai ou pas.
15:59 Ça ne me paraît pas impossible que mon père lui ait fait des choses de ce genre,
16:02 mais plus finement que dans la série,
16:04 et d'ailleurs c'est ce que Mongolfier vient de déclarer.
16:07 Parce qu'on a interrogé Mongolfier sur ce passage,
16:09 il a dit premièrement que lui-même était moins méchant,
16:12 et deuxièmement il a dit que Bernard Tapie était plus subtil.
16:15 Et je trouve qu'il a parfaitement choisi les mots.
16:17 – Il a tout dit.
16:18 – Dans toute la série, il n'y a jamais de subtilité du personnage.
16:21 – Ce qui est très surprenant, c'est dans cette espèce d'entretien
16:24 où Tapie vient spontanément au bureau de Mongolfier,
16:29 – De nuit quand il n'y a personne, ce qui n'a jamais existé.
16:32 – Bien sûr, vous le dites.
16:34 – Non, mais je veux dire, je ne sais pas quoi.
16:35 – Mongolfier aussi le dit, ça n'a jamais existé.
16:37 – Je ne l'y parle pas très. Mongolfier donc se moque de Tapie en fait,
16:40 parce qu'au départ… – Il joue les idiots.
16:43 – Il joue les idiots, celui qui ne connaît pas le dossier,
16:45 le pauvre con qui ne connaît même pas en vue le truc,
16:47 "ah oui j'ai ça à faire, ah oui ah bon".
16:49 Et donc Tapie qui se laisse un peu aller à des confidences,
16:54 à des choses comme ça, et puis petit à petit,
16:58 Mongolfier avance ses pions et montre qu'il a une parfaite maîtrise du dossier.
17:04 Donc ça donne l'impression que Mongolfier est très intelligent,
17:07 ce qu'il était, ce qu'il a raconté simplement,
17:09 mais d'un Tapie qui se fait quand même rouler dans la farine un peu facilement,
17:15 c'est un homme qui avait du métier quoi, donc ça me paraît un peu curieux.
17:18 – Oui, c'est une scène qui n'a jamais existé.
17:21 – Et alors, le Mongolfier lui fait la morale,
17:24 et il dit trois phrases, je les lis,
17:26 "vous auriez pu être une météore et vous avez été une nébuleuse,
17:30 vous étiez née pour faire des miracles,
17:33 mais vous avez choisi la corruption et la bassesse,
17:36 vous avez été révélée par l'image et vous perrivez par l'image".
17:41 – Vous avez vécu par l'image et vous perrivez par l'image.
17:43 – C'est ça.
17:44 – Alors la première phrase, dans la réalité, Mongolfier a dit,
17:47 "vous auriez pu être une constellation et vous avez été un météore",
17:50 vous avez été un météore, vous avez été une nébuleuse, bon.
17:54 La deuxième phrase qui était, vous avez dit ?
17:58 – La deuxième phrase c'est "vous étiez née pour faire des miracles,
18:00 mais vous avez choisi la corruption et la bassesse".
18:02 – Bon ça il ne l'a jamais prononcé, c'est dans la série,
18:04 et la troisième phrase, il l'a vraiment prononcée,
18:06 et celle-là il l'a prononcée publiquement, il l'a prononcée au procès,
18:09 il a dit "celui", il n'a pas dit "vous", il a dit "celui qui a vécu par l'image,
18:12 périra par l'image".
18:13 – D'accord.
18:14 – Ce qui d'ailleurs, pour moi, n'a rien à faire dans un palais de justice.
18:18 – Oui.
18:18 – Je suis très content même qu'il ait prononcé cette phrase
18:21 parce qu'elle est pour moi le symbole de cette affaire.
18:24 Je ne nie pas qu'il y a une affaire,
18:27 et je ne nie pas qu'elle est répréhensible,
18:30 mais c'est devenu une affaire d'image,
18:32 ce qui est choquant aussi dans MVA,
18:35 c'est qu'il y a eu plus d'heures de télévision sur MVA que sur "La guerre du Golfe",
18:39 c'est qu'il y a eu plus de prises d'empreintes sur MVA que sur "L'affaire Grégory".
18:43 Ça, ça me choque aussi.
18:45 – Oui.
18:45 – Voilà.
18:46 – OK.
18:47 Alors, il est présenté comme un type sympathique,
18:50 qui connaît des hauts et des bas.
18:52 – Oui, un aventurier.
18:53 – Oui, un aventurier.
18:54 – Et ça correspond assez bien à la réalité.
18:56 – Et quand il a des bas, il n'hésite pas à reprendre des métiers manuels,
19:00 même s'il a eu une Ferrari avant quoi.
19:02 – C'est jamais.
19:03 – Bon, OK.
19:04 – Il n'a jamais été manuel,
19:05 il n'aurait jamais été capable de réparer une chaudière,
19:07 il était nul à ça.
19:08 – Voilà, bon.
19:09 Bon, lui, il cite, il se considère comme un prolo,
19:13 c'est lui qui le dit, voilà, il ne leur souffre pas,
19:16 bon, c'est conforme, vous l'avez dit, oui.
19:19 On arrive aux faits, alors là, il y a une phrase de Wikipédia
19:21 que je trouve absolument magnifique.
19:24 Wikipédia dit "il s'agit d'une fiction biographique
19:29 librement inspirée de faits réels".
19:31 Alors là, j'ai quelque chose qui, quand même, m'interroge beaucoup,
19:36 comment quelque chose peut-être biographique
19:38 est librement inspiré de faits réels ?
19:40 – On est bien d'accord.
19:41 – Et comment une biographie peut-être une fiction ?
19:45 – C'est Wikipédia, c'est à l'échelle de ce qu'est Wikipédia, voilà.
19:49 – Mais c'est aussi, alors vous allez me dire
19:50 si c'est quand même, si à l'échelle de la série,
19:54 ils ont travaillé, je le disais, 11 ans sur la série et…
20:00 – Je ne crois pas qu'ils aient travaillé 11 ans,
20:01 je crois qu'ils avaient envie de le faire depuis 11 ans.
20:03 – Ben, ils disent qu'ils ont travaillé pendant 11 ans.
20:05 Il y a une interview dans l'équipe.
20:07 – Alors je suis d'autant plus déçu du résultat.
20:08 – Il a fait une interview dans l'équipe et il dit
20:11 "nous avons travaillé 11 ans à ce sujet".
20:16 Et le scénariste dit que globalement, il n'a rien inventé.
20:20 – Ah non, ce n'est pas vrai.
20:22 Globalement, il a tout inventé, il a juste pris quelques faits réels
20:25 pour broder ensuite une histoire fictive.
20:26 – Oui, alors pour moi, il y a plusieurs choses, il y a des omissions,
20:29 mais on ne peut pas tout traiter parce qu'effectivement,
20:31 dans une mini-série, c'est vrai qu'il aurait fallu…
20:33 il y a quand même beaucoup d'affaires ou…
20:36 – Non, mais en plus, c'était du choix, par exemple,
20:38 faire un épisode entier sur la constitution de l'émission "Ombition"
20:41 en inventant qu'au parallèle de l'émission,
20:44 il y avait une grève des gens de Vondherd
20:46 qui étaient venus pour essayer d'interrompre l'émission,
20:49 ce qui ne s'est jamais produit, c'est encore une invention totale.
20:53 Je trouve que c'est le moins bien réussi des épisodes, d'ailleurs, celui-là.
20:55 C'est le quatrième épisode de "Mémoire" et il n'est vraiment pas bon.
20:57 – Non, il n'est pas bon. – Il est lent, le scénario n'a ni queue ni tête,
21:00 bon bref, c'est dommage, parce que quand on n'a que cet épisode,
21:04 il faut vraiment mettre du condensé,
21:06 il y avait d'autres choses qui étaient beaucoup plus fortes,
21:09 je veux dire qu'il aurait pu faire un épisode sur l'épisode d'Ogassa, par exemple,
21:13 qui est un truc incroyable, un mec qui a, à l'époque, mon père a 30 ans,
21:17 33, 34 ans, et il va dans un palais présidentiel avec des gardes en armes
21:26 arnaquer un chef d'État qui est un dictateur et qui a 7 châteaux français,
21:31 et parce qu'il ne supporte pas l'idée que ce type-là ait 7 châteaux français,
21:34 il vient lui prendre ses châteaux pour organiser la vente au profit de l'UNICEF par Sotheby,
21:41 ça c'est un truc incroyable, et c'est dommage que ce n'ait pas fait l'objet d'un épisode.
21:45 – Non, c'est vrai, je l'avais…
21:47 – Vous savez que pour la petite histoire, dans la foulée,
21:49 Bokassa avait envoyé un tueur pour supprimer mon père
21:52 quand il a compris qu'il s'était fait berner.
21:53 C'est Oumphouel Bouani, président de Côte d'Ivoire,
21:55 qui avait permis l'introduction entre les deux,
21:58 qui a fait en sorte que ça ne se produise pas,
22:00 qui a convaincu Bokassa de rappeler son tueur,
22:02 mais on parle d'un truc qui aurait pu finir avec un meurtre, quoi.
22:05 Ça c'était fort comme histoire, il y avait de quoi faire,
22:08 on pouvait faire un film entier là-dessus.
22:09 – Oui, c'est vrai.
22:10 – Bon, ben ça n'existe pas, et puis il y en a plein d'autres,
22:12 le rachat d'Alidas c'était exceptionnel.
22:13 – Alors, il y a un gros focus sur l'affaire OM-Valenciennes,
22:15 parce que je pense qu'il faut attirer les fans de foot.
22:19 – Pas seulement, je pense aussi à autre chose,
22:20 là on ne peut pas nier que l'affaire OM-VA, c'est le début de la descente,
22:26 c'est-à-dire que mon père n'a connu qu'une montée,
22:28 et puis il y a eu un sommet, qui est la victoire aux Ligues des champions,
22:32 en même temps qu'il était ministre, et puis il y a eu la chute,
22:36 et le point de départ de la chute c'est OM-VA.
22:38 Il est tout à fait normal qu'il fasse un épisode entier sur OM-VA,
22:42 ça me semble indispensable.
22:44 Et puis pour le coup, je trouve que là, ce n'est pas con d'avoir fait comme ça,
22:46 c'est-à-dire le raccourci où on voit l'affaire,
22:48 la confrontation avec Montgolfier, et derrière c'est la prison,
22:51 et ça se finit sur la prison quoi.
22:53 Parce que voilà, l'ascension de mon père, elle se finit là.
22:56 Après le reste de sa vie, il a fait autre chose,
22:58 parce qu'il était tellement talentueux qu'il savait faire plein de choses,
23:00 mais il faut bien reconnaître qu'après ça a été en dessous de ce qu'il avait été avant,
23:04 il n'a plus jamais été au niveau de ce qu'il était avant,
23:06 il n'était plus au niveau dans les affaires, dans la politique, dans le sport,
23:10 donc il a fait du théâtre, il a fait d'autres trucs,
23:11 il s'est trouvé d'autres occupations,
23:13 mais il n'était plus le tapis puissant qu'il avait été avant.
23:16 – C'est vrai, alors il y a quelque chose qui…
23:21 enfin il paraît que c'est… je ne sais pas, c'est un bruit qui court,
23:24 il aurait été en fait au départ proche du RPR,
23:28 il aurait même eu le soutien de Pasquois,
23:30 – Pas du tout.
23:31 – Et en fait c'est Séguella qui l'aurait présenté,
23:34 ça c'est vrai, on le sait, Séguella était son avis,
23:36 donc ça c'est…
23:37 – C'est complètement faux, c'est complètement faux.
23:39 En fait, il a eu envie de rentrer en politique,
23:42 je pense, parce que je n'en ai jamais parlé concrètement avec lui,
23:44 mais je pense que le déclencheur, c'est 1985,
23:47 il fait une émission qui s'appelle "Le jeu de la vérité" avec Patrick Sabatier,
23:50 c'est là où il chante le blues du businessman,
23:52 des images qu'on a vues 100 fois, et là il est vraiment au top.
23:56 Et à la fin de l'émission, Sabatier graine des sondages,
24:00 parmi lesquels des sondages politiques, en disant
24:03 "vous êtes la personnalité préférée des Français
24:06 pour être président ou ministre en étant non-homme politique".
24:09 Et mon père répond "ah ben ça c'est bien,
24:11 si un jour les Français en ont marre des politiques, j'aurais mes chances".
24:14 Et la salle qui applaudit.
24:15 Je pense que là, le verre est entré dans le fruit,
24:17 qu'il s'est dit "bon, la prochaine étape c'est la politique".
24:20 Évidemment, comme il ne sait pas faire les choses à moitié,
24:22 s'il va en politique, c'est pour finir président.
24:24 Donc ça, il n'a jamais accepté de le dire, mais c'est une réalité,
24:28 il est entré en politique avec un objectif dès le départ,
24:30 "je veux finir président".
24:32 Et à l'époque, il rentre en politique en 88,
24:36 il y entre avant les élections présidentielles de 88,
24:39 il rencontre Mitterrand dès 86-87,
24:43 il pense que la gauche a le vent en poupe,
24:45 il ne se trompe pas au début puisque c'est Mitterrand qui est élu face à Chirac.
24:48 Donc, il se met avec le camp de Mitterrand,
24:51 il n'était pas socialiste, même dans sa pensée,
24:54 il n'était pas socialiste, mais il aimait bien François Mitterrand.
24:56 Il aimait bien l'homme et puis il était fasciné par son intelligence,
25:00 il avait une forme aussi de charisme très particulière,
25:03 très unique Mitterrand.
25:06 – Oui, un homme de lettre.
25:08 – Oui, et puis pas seulement, il avait une présence,
25:10 une autorité naturelle qu'on ne retrouve plus chez les hommes politiques d'aujourd'hui.
25:13 – Oui, qui avait une conscience historique aussi.
25:15 – Voilà, exactement, et donc il avait bien plus envie de s'engager avec Mitterrand
25:19 qu'avec Chirac qui, selon lui, ne dégageait pas grand-chose.
25:21 Voilà, donc c'est faux de dire qu'il avait commencé avec l'heure Péroucois.
25:24 Il a tout de suite voulu rencontrer Mitterrand,
25:26 il a demandé à Jacques Seguéla de lui monter cette réunion avec Mitterrand,
25:30 Jacques Seguéla l'a fait et ensuite, voilà,
25:33 vous connaissez la suite de l'histoire.
25:34 Elle n'a pas été positive.
25:35 – Il y a une omission qui m'a un peu étonné,
25:37 c'est, comment dirais-je, on ne le fait pas sous silence,
25:43 les accords qu'il aurait passés avec le Front National.
25:45 – Mais il n'y a jamais eu d'accord avec le Front National.
25:47 – Et il serait allé voir Jean-Marie Le Pen pour…
25:50 – Oui, ça je vous le confirme.
25:52 – Et les accords avec Père Domo aussi…
25:53 – Mais il n'y a pas eu d'accord, c'est-à-dire qu'il a demandé à Le Pen
25:56 qu'il enlève le candidat, ou plutôt qu'il mette un…
25:58 – Qu'il maintienne la mémoire, de manière à faire battre celui-là.
26:02 – Oui, mais il n'y a pas eu d'accord.
26:04 Il s'est retrouvé en finale face à Tessier,
26:05 il n'y avait pas de troisième larron dans l'élection,
26:08 c'était une finale à deux, qu'il a gagnée dans un premier temps,
26:11 puis il y a eu des fraudes à l'élection, il a porté plainte au Conseil d'État,
26:15 le Conseil d'État a annulé l'élection, elle a été refaite et il a gagné.
26:18 Et ce qui est amusant, c'est que la première élection qu'il perd,
26:21 les voix se sont perdues côté socialiste.
26:23 C'est-à-dire que c'est son camp qui ne voulait pas qu'il gagne.
26:27 – Étonnant, oui.
26:28 – Mais ils le disent aujourd'hui, Michel Peset, il est interviewé,
26:31 c'était le patron du PS à l'époque à Marseille,
26:33 il dit "oui, on ne voulait pas que Tapie rêvait".
26:35 – Mais la rencontre Le Pen-Tapie est une rencontre qui est passée un peu sous silence,
26:38 et moi ça m'a étonné, pourquoi ?
26:40 Parce qu'en fait le scénariste c'est celui qui a fait "Baron Noir".
26:43 "Baron Noir" c'est aussi une histoire de panier de crabe en politique,
26:48 avec des coups bas, des choses comme ça, des accords sous la table.
26:51 On sait très bien que ces accords existent partout.
26:54 – Tout le temps.
26:55 – Et donc on ne va pas dire que c'est criminel, ça existe,
26:59 c'est comme ça, ça existe.
27:01 – Vous avez entendu la petite vidéo qui circule sur internet
27:04 de Ruffin et Macron qui se mettent d'accord sur une réunion ?
27:06 – Non.
27:07 – Il faut que vous vous écoutiez, c'est assez exceptionnel.
27:09 Ils sont enregistrés, donc Ruffin dit "donc je sors pas content",
27:12 ouais ouais, donc dans un premier temps ça, puis après on dira que…
27:15 Ils ont arrangé tout un scénario, sauf qu'ils étaient enregistrés,
27:20 et on entend tout.
27:21 – On entend tout, c'est sûr.
27:22 – Après on voit Ruffin…
27:23 – Sur YouTube ?
27:24 – Ouais, on trouve ça, c'est la politique.
27:27 – D'accord, c'est la politique.
27:29 On va jouer au jeu du vrai du faux.
27:31 Alors donc les enfants du premier mariage,
27:33 Nathalie et Stéphanie deviennent Stéphanie,
27:36 Nathalie et Stéphane deviennent Stéphanie,
27:39 je ne comprends pas.
27:40 – Moi non plus.
27:40 – Quel est l'intérêt du truc ?
27:41 – Moi non plus, surtout que sa femme s'appelle bien Dominique,
27:43 sa première femme s'appelle bien Michel,
27:45 donc pourquoi sont les enfants à avoir fait autre chose ?
27:46 C'est encore un des mystères.
27:48 – Votre mère est très impliquée dans les affaires.
27:50 – Alors qu'elle ne l'est absolument pas,
27:52 elle n'a jamais rien compris aux affaires,
27:53 elle n'a jamais cherché à les comprendre, ça ne l'intéresse pas.
27:56 – Voilà, l'histoire de Cœur Assistance…
27:59 – L'histoire de Cœur Assistance est réelle,
28:00 sauf le fait d'avoir mis en danger…
28:03 – Alors je vais peut-être expliquer ce Québec en assistance,
28:04 c'est que Bernard Tapie avait eu le désir de monter
28:09 une sorte de SOS pour les gens qui avaient des problèmes cardiaques,
28:15 ces gens-là payaient un abonnement
28:16 et ils avaient des secours rapides et spécialisés,
28:20 voilà, c'était ça son idée,
28:21 je crois que c'est parce que lui-même avait vécu…
28:24 – Lui-même a été traumatisé par la perte de sa grand-mère
28:26 qui était la personne qu'il aimait peut-être le plus au monde avec sa mère,
28:30 liée au fait qu'elle a été mal diagnostiquée par un médecin
28:33 qui n'a pas pris la peine de se déplacer pour l'ausculter.
28:36 Et ça, il l'a très mal vécu, et quelque chose que personne ne sait,
28:38 c'est qu'à la suite de ça, il a appris la médecine,
28:41 et il était tellement surdoué et hallucinant
28:44 qu'il connaissait vraiment la médecine.
28:46 C'est-à-dire que nous, dans la famille, n'importe qui avait n'importe quoi,
28:50 on l'appelait, il nous posait quatre questions,
28:52 il nous disait ce qu'on avait,
28:53 après on appelait un médecin, on se rendait chez un médecin,
28:56 on voyait que le médecin posait les mêmes questions
28:58 et aboutissait aux mêmes résultats.
28:59 Et les quelques rares fois où il n'a pas dit la même chose que le médecin,
29:02 il s'est révélé que c'était lui qui avait raison.
29:04 [Rires]
29:06 – Retrospectivement, vous ne pensez pas qu'il a été un peu léger
29:08 en créant cette entreprise ?
29:11 – Non, je ne pense pas qu'il ait été léger,
29:13 bon, je pense qu'il est réel que…
29:15 – Il y a eu un mort quand même, il a été condamné.
29:17 – Mais non, mais il y a eu un mort.
29:18 Vous avez comme clientèle des gens qui sont tous cardiaques.
29:20 – Oui, je suis d'accord.
29:21 – C'est comme si vous me disiez,
29:23 "Vous avez vu, il y a eu un mort chez Georges Pompidou,
29:24 à l'hôpital Georges Pompidou hier."
29:25 Ben oui, quand vous avez une population qui ne sont que des gens à haut risque,
29:29 le fait qu'il n'y ait eu qu'un seul mort,
29:31 ce n'est pas un si mauvais résultat, excusez-moi.
29:33 Donc oui, il y a eu un mort,
29:35 mais il n'a jamais été dit que c'était un mort par négligence,
29:37 parce qu'alors là, ça aurait été beaucoup plus grave.
29:39 On lui a reproché le fait que dans ses brochures commerciales,
29:42 il y ait plus de choses que ce qu'il y avait dans les moyens réels.
29:44 – Lui c'était morcengère, voilà, il a été condamné à un an.
29:46 – Il a été condamné, avec surtout une très très forte opposition,
29:51 et d'ailleurs ça s'était pas mal montré dans la série,
29:54 de l'ordre des médecins,
29:56 qui ne voulaient pas voir l'émiction d'une société privée.
30:00 On est dans un pays où dès qu'ils ont fait quelque chose dans le privé,
30:03 ça suscite immédiatement la levée de bouclier, c'est horrible, etc.
30:06 Alors que fondamentalement, ça rendait quand même plus de service aux gens
30:09 qu'il y ait un service dédié pour les gens cardiaques.
30:12 Mais bon, c'est comme ça.
30:13 – Dernier point de ce "Vrai du Faux",
30:16 l'histoire du rachat de Vondherd avec un faux Émir.
30:19 – Totalement fictif, le rachat de Vondherd s'est fait
30:21 comme les 42 autres sociétés qu'il a rachetées pour un franc,
30:24 c'est-à-dire sans personne en face.
30:25 Vous savez, quand on vous donne une société pour un franc,
30:27 c'est qu'il n'y a pas de candidat,
30:28 parce que sinon on fait monter les enchères s'il y a plusieurs candidats.
30:31 Donc quand vous la reprenez pour un franc, c'est qu'il n'y a personne,
30:34 c'est qu'il n'y a personne qui en veut.
30:35 Donc Vondherd, comme les autres, personne n'en voulait,
30:38 et il a pu la reprendre pour un franc sans inventer un Émir
30:40 ou une histoire comme en l'est,
30:42 que je trouve d'ailleurs assez mauvaise pour le coup.
30:44 – D'accord, et est-ce qu'il y a quelque chose
30:46 qui vous a particulièrement choqué de "Faux" ?
30:50 – Ce qui m'a le plus choqué, c'est le traitement de son passage
30:52 au ministère de la Ville, ou les mesures qu'ils ont,
30:55 parce qu'ils ne savent pas ce qu'il a fait en réalité.
30:56 – Ah, la fameuse affaire des goûters, je ne sais pas quoi, c'est grotesque.
30:59 – C'est grotesque, on va faire que les gens vont se parler,
31:02 on va organiser des goûters, c'est ce que faisait ma grand-mère,
31:04 avec les autres qui se moquent ensuite en disant
31:06 "moi c'était confiture de myrtille, et vous c'était mirabelle".
31:09 – Oui, et on voit les énarques.
31:11 – Là c'est du grand guignol, c'est nul, ce passage est nul.
31:16 – Très très nul. – Voilà.
31:18 – Et alors, qu'est-ce qui vous a plu dans la série ?
31:21 – J'aime bien les deux premiers épisodes, d'abord j'ai adoré la bande-annonce,
31:25 donc moi j'étais excité au début,
31:29 d'abord quand Séguéla a dit qu'il allait le faire,
31:31 je n'étais pas très content parce que je trouvais que ce n'était pas respecté
31:34 ce que demandait mon père, mais il a le droit, c'est son métier,
31:36 il l'a fait, il ne demande pas d'autorisation à personne, je respecte ça.
31:38 Ça m'emmerdait un peu.
31:39 Je vois la bande-annonce, je la trouve super,
31:42 je trouve qu'elle avait de la pêche,
31:43 je trouve que Laurent Laffitte avait l'air déjà d'être bien,
31:48 je trouve que la bande-annonce est hyper excitante.
31:49 – Vous le trouvez bien dans le rôle ?
31:52 – Pas mal, il joue très bien, après il manque des choses,
31:56 mais il n'est pas mon père, encore une fois, qui pourrait jouer mon père ?
31:59 C'est très très compliqué, j'en voyais un seul en France qui serait capable de le jouer,
32:03 et d'ailleurs je l'avais approché puisque j'avais un projet de film,
32:05 mais il m'avait dit qu'il ne se sentait pas de le faire.
32:07 C'était Jean Dujardin, pour moi c'est le seul quelqu'un qui peut correspondre à mon père.
32:11 – Ah d'accord.
32:11 – J'adore Jean Dujardin.
32:14 Il m'a dit non, il faut que je fasse autre chose,
32:15 j'ai fait beaucoup de biographie, etc.
32:17 Il ne se sentait pas, et puis de toute façon le projet de film n'était qu'à ses débuts,
32:21 c'est le cas encore aujourd'hui, mais je vais travailler dessus.
32:24 Donc, j'étais excité par la bande-annonce,
32:27 j'ai bien aimé les deux premiers épisodes,
32:28 même s'ils sont là aussi émaillés de choses fictives,
32:32 dans le tapis qui se cherche, qui touche à tout, c'est pas mal.
32:35 Et à partir du 3, je décroche, voilà.
32:37 C'est-à-dire qu'après, ça part pour moi, ça part en vrille,
32:41 c'est-à-dire qu'on est trop éloigné de la réalité,
32:43 aussi bien dans le scénario que dans le personnage.
32:45 – Alors c'est exactement ce que dit Béatrice Franzon
32:48 que j'ai reçu la fois précédente dans la précédente émission,
32:52 qui a donc joué une pièce de théâtre avec lui.
32:54 – Oui, exactement.
32:54 – Pendant longtemps, je crois.
32:56 – Oui, plus ou moins.
32:57 "Les Montagnes Russes" s'appelait.
32:59 Et qui dit, elle n'a pas voulu venir sur le plateau en parler,
33:03 pour trois raisons.
33:04 Elle pensait que la fille jouait bien, mais qu'il manquait de charisme.
33:09 Première des choses.
33:10 Deuxièmement, elle trouve que l'idée d'une biographie "libre"
33:16 n'a pas de sens.
33:17 – Absolument.
33:17 – Et donc, troisième point,
33:21 parce qu'elle pense que Séguilas s'est mal comporté, voilà.
33:25 – Je suis assez d'accord avec elle sur les trois points.
33:27 Parce que le fait qu'il soit mal comporté,
33:29 ce n'est pas dans le fait de faire la série,
33:31 c'est dans le fait de ne pas associer ma mère d'une certaine manière.
33:35 Parce qu'il sait dans quelle difficulté elle était.
33:37 – D'accord.
33:37 – Et là, vous me parliez de Jacques Séguilas au tout début de la série,
33:40 c'est la déception à titre personnel que j'ai.
33:42 C'est-à-dire que la famille Séguilas était une famille très proche.
33:44 Quand ma mère s'est retrouvée dans ce tourbillon de perdre son mari,
33:48 d'avoir des millions de dettes, d'intérêts, d'emprunts
33:51 qui lui sont réclamés, etc.
33:53 Elle était perdue, elle a perdu sa maison,
33:55 elle s'est retrouvée sans toi pendant un moment.
33:58 Et là, on voit tout de suite qui sont ceux qui aident et ceux qui n'aident pas.
34:02 Et dans ceux qui n'aident pas, il y a les Séguilas.
34:03 Et dans ceux qui aident, il y a Borlo.
34:05 Voilà, c'est là que vous faites la différence.
34:08 – Très bien.
34:09 Les téléspectateurs et la presse ont mis 4 et 4.2.
34:14 Donc c'est une série qui plaît plutôt.
34:18 Et vous, vous mettez quelle note ?
34:20 – Moi je mets 2.
34:23 – 2. 4 pour les deux premiers épisodes.
34:25 Et 1 pour les…
34:26 – Exactement, c'est à peu près ça.
34:29 – Écoutez, en tout cas, c'est une série à voir.
34:31 Et je vous engage à la voir.
34:33 Merci.
34:34 – Merci à vous.
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