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Retrouvez "Lévy sans interdit" avec Élisabeth Lévy tous les matins du lundi au vendredi

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##LEVY_SANS_INTERDIT-2023-10-17##

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Transcription
00:00 - Le Grand Matin Sud Radio, 7h-8h30, Patrick Roger.
00:05 - Il est 8h15, dans un instant on va revenir avec nos débatteurs Amine El Khatmi et Éric Revelle et Élisabeth Lévy aussi
00:11 sur cette menace terroriste en France et en Europe, mais avant cela, Lévy sans interdit. Bonjour Élisabeth.
00:16 - Bonjour à tous.
00:19 - Oui, Élisabeth, vous voulez parler de la langue française, des langues françaises à l'occasion de l'inauguration cette semaine jeudi de la Cité Internationale
00:27 de la langue française à Villers-Cotterêts et paradoxalement ça vous énerve, vous allez nous dire pourquoi.
00:33 - Oui, alors c'est pas moi qui parle des langues françaises, Patrick, et je voudrais quand même dédier cette chronique à Dominique Bernard
00:39 et à tous les professeurs qui la défendent cette langue. Alors, cette Cité Internationale sera abritée dans le château de François Ier
00:47 qui signa donc le fameux Edi qui impose que les actes administratifs soient rédigés, je cite, en langage maternel français et pas autrement.
00:56 Alors, quasi abandonné, ce château a bénéficié d'une restauration à 200 millions d'euros, même partant de 17.
01:03 Les folies du monarque républicain sont des ordres. Alors, on peut compter sur le président pour prononcer un discours lyrique
01:09 qui célébrera l'universalisme du français en convoquant nos plus grands auteurs. Bon, moi je préférerais que cet universalisme ne soit pas menacé
01:17 par les coups budgétaires des alliances et des lycées français, mais passons.
01:21 Positivons. Alors, favoriser le rayonnement de notre langue, y compris en France, c'est une belle cause.
01:27 Mais quand j'entends le directeur Paul Rondin, produit de la technostructure cultureuse, il travaille au Festival d'Abignon,
01:35 parler des langues françaises, j'ai de gros doutes. Voilà ce qu'il dit aussi, on n'est pas là pour protéger ou défendre la langue, au contraire.
01:43 Ah bon, j'ai mal compris. On est là pour la faire vivre dans sa vitalité hospitalière, car les mots sont migrateurs.
01:50 Nous y voilà. Évidemment qu'il y a d'immenses écrivains francophones en Afrique et ailleurs,
01:55 mais le sous-texte de ces mots migrateurs, c'est qu'on aime le français, à condition qu'il n'ait strictement rien à voir avec la France, sa culture et son histoire.
02:04 - Bon, vous extrapolez peut-être un petit peu, non ? Parce que, et puis finalement, ce sont les locuteurs et les écrivains qui font vivre la langue, Elisabeth.
02:11 - Oui, les professeurs, bien sûr, mais parlons-en, parce que pour les locuteurs ordinaires, enfin, vous le savez, lire quelques copies du bac
02:19 suffit à comprendre que pour une partie, seulement heureusement de la jeunesse, le combat est perdu et reste à essayer.
02:26 Espérer qu'on sauvera les générations suivantes. Dans ce combat, en effet, les écrivains devraient être des alliés naturels.
02:33 Que nenni ! Une cohorte de gloires littéraires et scientifiques, emmenées par Annie Ernaux, notre prix Nobel,
02:40 réclament dans le monde l'application de la réforme orthographique de 1990 avec une obsession, la simplification.
02:48 Et leur boussole est totalement utilitariste. Voilà ce qu'ils écrivent. Que gagne-t-on à apprendre des règles qui n'ont rien de logique ?
02:56 Ils veulent donc supprimer les chichis, les bizarreries, les incohérences, comme l'accord du participe passé avec l'auxiliaire à voir,
03:03 et le pluriel en x, fini les pou-cailloux-hibous, vous connaissez la suite, je suppose. Et on écrira désormais
03:10 "oignon", o-g-n-o-n, pardon, et "n-u-far", n-e-u-f-a-r. Voilà. Alors franchement, quel progrès.
03:20 Alors pourquoi s'accrocher à l'oignon avec un i, me direz-vous ? Eh bien d'abord parce que l'orthographe fait travailler nos ménages un peu comme les maths.
03:28 Ensuite, parce qu'il y a la beauté aussi de la langue, la beauté de la graphie, qui devrait apporter à des écrivains.
03:35 Et puis surtout, pour conclure, le français n'est pas né hier, c'est un cadeau des générations précédentes, alors bien sûr, il évolue,
03:42 mais n'empêche, nous n'avons pas le droit de faire tout ce que nous voulons avec.
03:45 Merci Elisabeth Lévy.
03:47 *Musique*

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