Samedi 28 octobre 2023, SMART DIGITAL reçoit Laurence Lavit (Directrice RSE, Groupe NGE) et Emmanuelle Payan (directrice générale, Inetum Consulting)
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00:00 Retrouvez Smart Digital avec Inetom et ses athlètes du digital, leaders des services et des solutions numériques.
00:06 Bonjour à tous, bienvenue dans Smart Digital.
00:17 Vous savez, c'est votre rendez-vous sur la transformation digitale.
00:19 On parle du présent et du futur, bien évidemment.
00:21 Et aujourd'hui, le sujet de cet épisode, c'est la performance durable.
00:25 Durable au sens où on va regarder comment faire de ces critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, des opportunités.
00:32 On va adresser aussi le sujet évidemment de cette directive CSRD qui impose un nouveau mode de reporting sur la durabilité des entreprises.
00:40 L'ensemble de cet épisode fera 28 minutes, mais on gardera deux minutes à la fin pour vraiment retenir les points essentiels.
00:46 Ce sera la section Key Point avec moi pour nourrir cette réflexion.
00:51 Avancé sur le sujet, Laurence Lavide, bonjour.
00:53 Merci beaucoup d'être en plateau.
00:55 Vous êtes la directrice RSE du groupe NGE, plus jeune groupe français de BTP.
01:01 Tout à fait.
01:02 Et groupe indépendant puisqu'il est détenu à 72% par la direction, les salariés, les fondateurs.
01:08 Avec vous pour discuter de ce sujet de la durabilité et de la performance durable, Emmanuel Payan, directrice d'Inetom Consulting.
01:17 On connaît votre groupe évidemment, mais je le rappelle, c'est un groupe qui est expert dans la fourniture de solutions, de services pour cette transformation digitale.
01:25 Et vous êtes présent dans plus de 27 pays.
01:28 Je vous propose qu'on démarre tout de suite sur notre sujet.
01:33 On va voir comment piloter cette performance de manière durable.
01:36 Et on commence ce grand sujet de la durabilité et de la performance.
01:45 On va essayer de faire en sorte que les deux aillent de pair.
01:47 On commence avec peut-être une mise en contexte.
01:49 Ça me semble important d'adresser le sujet de cette nouvelle directive européenne, CSRD,
01:55 qui va imposer aux entreprises une nouvelle forme de reporting sur leur durabilité.
02:01 Elle a été adoptée fin 2022 par le Conseil européen, mais les Etats membres ont quand même encore un peu de temps pour la transposer dans le droit national.
02:11 On va commencer avec vous, Emmanuel Payan.
02:13 Déjà, nous expliquer ce que ça change, cette directive.
02:16 Alors cette directive, elle remplace une directive qui est en place et elle change quand même beaucoup de choses.
02:20 Ça va être un gros bouleversement et je dirais pour plusieurs sujets.
02:24 D'abord, il y a beaucoup plus d'entreprises que les entreprises qui sont aujourd'hui concernées par la réglementation actuelle,
02:30 qui vont être concernées par cette nouvelle directive.
02:32 Aujourd'hui, on estime qu'il y a environ 10 000 personnes qui reportent sur cette performance.
02:38 Et avec cette nouvelle directive, il y aura 50 000 entreprises qui vont reporter, donc beaucoup plus d'entreprises concernées.
02:45 Deuxième chose, le reporting va être beaucoup plus complet, sur beaucoup plus d'indicateurs, plus granulaires et aussi plus comparables.
02:56 On va créer des indicateurs qui vont vraiment être comparables d'une entreprise à une autre.
03:00 Et ce reporting devra être audité, ce qui est vraiment un changement,
03:04 parce que ça va demander que l'on soit plus exigeant et plus précis sur les indicateurs de performance extra-financière que les entreprises vont reporter.
03:13 Et puis dernier changement que je voudrais mentionner, c'est vraiment qu'on va devoir reporter dans un format électronique qui va être standardisé.
03:21 Donc aujourd'hui, il y a beaucoup d'entreprises qui reportent et préparent ces reportings avec des fichiers Excel qu'elles agrègent un peu.
03:27 Demain, tout ça va se faire de façon plus digitale et plus rapide pour les entreprises.
03:32 Donc il y a un gros changement quand même.
03:34 Oui, alors ça change beaucoup de choses. C'est un sujet très important, j'imagine, pour vous qui êtes à la tête de l'ARSE.
03:41 Laurence ?
03:42 Oui, c'est important parce que ça change toute la conception que l'on peut avoir du reporting extra-financier,
03:47 puisqu'aujourd'hui, hormis les sociétés qui sont déjà soumises à un reporting normé, je dirais,
03:52 pour la plupart des entreprises, on reporte sur ce que l'on veut, on choisit nos indicateurs, on se fixe des objectifs ou non,
04:01 on intègre la notion de risque ou non, et aujourd'hui, on n'a pas d'obligation de contrôle.
04:07 Donc cette norme, elle va amener énormément de transparence.
04:10 C'est une opportunité, à mon sens, qui est fantastique pour challenger les entreprises, accélérer le changement,
04:16 introduire la transition écologique, énergétique à l'intérieur des stratégies d'entreprise. Ça change tout.
04:21 Vous l'adressez comme une opportunité. On va voir ça, justement. Comment faire une opportunité ?
04:25 Peut-être avant, Emmanuel, nous expliquer ce que ça va changer dans la stratégie même des entreprises.
04:31 Alors, ce que ça va vraiment changer, c'est cette vision de transparence.
04:36 Et donc, on va pouvoir comparer toutes les entreprises, les unes par rapport aux autres, dans leur performance extra-financière.
04:43 Et donc, on va pouvoir comparer, au final, si on compare deux cimenteries, par exemple,
04:49 on va, par exemple, comparer leur intensité de consommation de carbone par production de tonnes de ciment produit.
04:58 Et donc, on va voir, je vais dire d'une certaine façon, les bons élèves ou les élèves qui ont beaucoup travaillé sur ce sujet.
05:03 Qui est plus vertueux que l'autre.
05:04 Qui est plus vertueux que l'autre. Donc, évidemment, beaucoup d'entreprises ont engagé ces réflexions,
05:09 mais à des degrés de préparation qui sont évidemment un peu différents.
05:12 Et donc, ça va, de notre point de vue, beaucoup accélérer ces réflexions et ces transformations dans un impact plus durable.
05:22 Alors, vous avez mentionné les émissions de CO2. Quels sont les autres critères importants qu'on va devoir mesurer ?
05:28 Alors, dans cette nouvelle directive, on va tout envoler qui va être sur le sujet environnemental.
05:33 Donc, le climat, qui est un gros sujet, avec des indicateurs qui sont maintenant déjà assez précis.
05:39 Le sujet de la pollution. Donc, on va, par exemple, reporter dans les usines, ce que l'on va produire, ce que l'on va émettre comme polluant.
05:49 On va reporter sur la consommation d'eau. On va reporter sur la biodiversité.
05:55 Et on va aussi reporter sur la partie environnementale, sur le volet du recyclage.
06:01 Voilà. Donc, ça, c'est tout un volet. Puis, il y aura un volet de reporting dans la dimension sociale, qui est aussi un point important.
06:07 Et là-dessus, ce qui va changer aussi pour les entreprises, c'est qu'elles vont reporter sur leurs propres indicateurs sociaux,
06:13 mais aussi sur l'ensemble de la chaîne de la valeur. Donc, quels sont leurs fournisseurs et quels vont être aussi leurs consommateurs,
06:20 s'ils ont des sujets. Et puis, un dernier volet sur la gouvernance.
06:23 Donc, vous voyez un spectre de reporting et d'indicateurs assez significatifs qui nécessitent que les entreprises, dès maintenant,
06:30 commencent à réfléchir sur l'ensemble de ces critères.
06:33 Ça fait vraiment beaucoup plus de critères, si vous comparez à ce que vous faites aujourd'hui.
06:37 Je dis vous, NGO, mais pas seulement. Je veux dire dans le secteur professionnel.
06:42 Est-ce que ça fait beaucoup de critères supplémentaires à intégrer, à digérer, j'ai envie de dire, à la RSE ?
06:48 Toutes ces métriques-là, aujourd'hui, sont plus ou moins déjà compilées, consolidées au sein des entreprises.
06:57 La vraie différence, c'est qu'aujourd'hui, le cadre de reporting n'était pas fixé.
07:01 Ce que va amener la CSRD, c'est finalement un dialogue commun, une norme de reporting sur des métriques,
07:09 plus de 500 indicateurs, si on veut être précis.
07:13 Et finalement, il y en a pour certains, c'est une révolution, parce que ce sont des indicateurs qu'on ne suivait absolument pas.
07:21 Des nouveaux indicateurs liés à l'environnement, on vient d'en parler.
07:25 Mais je dirais, sur le volet social, pour aller plus en détail sur ce volet-là, on connaît tous les indicateurs qui nous sont demandés.
07:33 Il va juste falloir ajuster, finalement, la manière dont on va les reporter,
07:37 pour que ce soit comparable d'une société à l'autre, pour qu'on puisse, finalement, sortir une data analysée par secteur.
07:43 C'est la vraie différence aujourd'hui.
07:45 D'accord. Alors, ça semble quand même quelque chose d'assez lourd, comme ça, à mettre en place.
07:51 Moi, je dirais que ça ressemble plutôt à une contrainte qu'à une opportunité.
07:55 Pourtant, Laurence nous dit que c'est une opportunité. Emmanuel, comment on en fait un atout ?
08:00 Alors, déjà, il faut peut-être réexpliquer que cette réglementation a été vraiment conçue pour flécher les investissements vers les entreprises qui vont être les plus durables.
08:09 Donc, nous, ce que l'on dit à nos clients, c'est, en exprimant et en affichant des indicateurs qui sont évidemment conformes à votre stratégie,
08:19 en les publiant, en les mettant en comparaison, vous allez pouvoir aussi accéder à des financements pour votre développement.
08:27 Donc, ça, pour moi, c'est vraiment un sujet important en matière d'opportunité,
08:30 parce qu'il faut voir que la volonté de l'Union européenne, c'est évidemment d'avoir des indicateurs qui vont mettre en évidence les entreprises les plus vertueuses
08:39 et, pour celles-ci, de leur donner accès à plus de financements.
08:43 Donc, ça, c'est vraiment, pour ça, une vraie opportunité, je pense, très concrète pour les chefs d'entreprise qui voient bien le volet charge de construction de ces indicateurs.
08:52 Mais je le rappelle juste, bien que demain, dans la partie du financement, les entreprises les plus durables, les plus vertueuses, auront accès probablement à plus de financements sur ces marchés-là.
09:03 Après, évidemment, il y a du travail de préparation. Et là, on ne peut pas nier le fait que ce soit forcément une contrainte.
09:10 Du travail de préparation, de collecte de données. Laurent l'a dit, il y a beaucoup de nouveaux indicateurs qu'il va falloir collecter.
09:16 D'agrégation de ces données, parce que dans des grands groupes multinationaux, il va falloir aller les chercher depuis le niveau le plus fin de l'entreprise pour le reporter.
09:26 Et puis aussi d'explication et de monitoring de l'évolution. On va produire une première reporting, soit en 2025, soit plus tard, en fonction de l'entreprise.
09:34 Mais on va regarder, les années après les autres, comment ça se déploie.
09:38 Donc il y a ce volet, évidemment, de préparation qu'il ne faut pas négliger.
09:42 C'est du travail supplémentaire. Alors, dites-nous pourquoi vous avez parlé d'opportunité ? Parce qu'il vous semble que ça va permettre d'avancer, d'être plus vertueux, justement, sur ces critères ESG, par exemple ?
09:53 C'est pour moi une opportunité, parce qu'aujourd'hui, une entreprise ne va pas pouvoir durer sans être responsable.
09:59 C'est aussi un sujet de business, et je pense que c'est une donnée réellement à intégrer.
10:05 Aujourd'hui, on n'aura plus de marché si on n'a pas une politique en termes de responsabilité, qu'elle soit sociale, environnementale ou sociétale.
10:12 C'est ce qu'on appelle l'ARSE. Aujourd'hui, c'est un critère pour la prise d'affaires.
10:17 Donc, à partir de là, pour moi, ce n'est pas une contrainte. Ça fait partie du business.
10:22 Le deuxième sujet, on est dans un groupe. 72% des actionnaires sont les salariés de l'entreprise.
10:28 Aujourd'hui, on cherche la fierté dans l'acte de construire. On recrute, on en parlait tout à l'heure avant l'émission, 4000 personnes par an.
10:39 On a besoin de fidéliser nos collaborateurs. J'ai été très impressionnée par ce chiffre.
10:42 Aujourd'hui, comment travailler dans une boîte si on n'est pas fier de notre activité ?
10:46 Et l'ARSE ou la durabilité, c'est ça aussi.
10:51 Donc, il y a le business et il y a aussi la fierté de nos collaborateurs de venir le matin et de faire l'acte de construire en responsabilité.
11:00 Je pense que c'est extrêmement important.
11:01 Et le rayonnement à l'extérieur pour ce qu'on appelle l'irréputation, finalement.
11:05 C'est un sujet qui va permettre d'accélérer aussi là-dessus.
11:09 Absolument. C'est-à-dire que vraiment la question de quelle est la valeur d'une stratégie durable,
11:15 et Laurent s'en a largement parlé, j'insisterai moi beaucoup sur la dimension de gestion du risque.
11:21 On comprend tous de plus en plus qu'on vit dans un monde avec des ressources de plus en plus finies.
11:26 Et dans ce monde de ressources finies, les entreprises sont soumises à des risques importants.
11:31 Des risques physiques, des risques de transition.
11:34 Et l'ensemble de cette réflexion sur la stratégie de durabilité, c'est une façon pour les entreprises de gérer ce risque.
11:41 Je crois que c'est quelque chose qu'on ne dit pas suffisamment.
11:45 Évidemment, la question de l'engagement des collaborateurs, c'est important.
11:49 La question de l'engagement des clients, c'est important.
11:51 Mais à la fin, la gestion du risque, elle est très importante en ce qui concerne le sujet de sustainability et de RSE.
12:00 Si on va essayer de donner quelques exemples concrets, quelques actions peut-être que vous pouvez citer,
12:06 que vous avez mises en place en vue de l'arrivée de cette nouvelle directive,
12:10 ou en tout cas des actions récentes qui portent à ces critères ESG ?
12:15 Nous, on s'est préparés, puisqu'on a contracté en 2020 un premier pré-impact,
12:20 pour commencer à habituer un petit peu le discours autour de l'Athènes de Capillaye,
12:24 autour de ces objectifs dits RSE extra-financiers.
12:28 Et donc, on s'est fixé un pré-impact où on a un bonus/malus sur notre taux d'intérêt finalement,
12:33 en fonction de critères de bilan carbone, de féminisation de notre encadrement,
12:38 puisque dans le BTP c'est un vrai enjeu en termes de mixité,
12:41 et sur la fréquence des actions de travail.
12:44 Donc on a commencé cette action-là, et on voit que le fait de se fixer des objectifs,
12:50 le fait de mettre en place des politiques, d'en parler au quotidien à tous les niveaux de l'entreprise,
12:54 ça inculque une notion d'engagement, ça entraîne, c'est extrêmement vertueux,
12:59 puisqu'on voit qu'on progresse très très vite sur ces trois objectifs-là.
13:03 Vous avez constaté une accélération ?
13:06 Clairement, on avait prévu de multiplier par trois nos encadrements de féminisme,
13:10 on est à x2 en 3 ans, ça va à une vitesse dingue du moment qu'on se donne une trajectoire,
13:16 un objectif, une cible, et qu'on vient la mesurer.
13:19 Là, CSRD va en plus ramener un contrôle externe.
13:23 Donc je veux dire, c'est un vrai levier d'accélération et d'engagement des collaborateurs autour de ces thématiques-là.
13:29 Alors j'aimerais aussi qu'on essaye de donner quelques clés d'accompagnement,
13:33 parce que c'est votre spécialité d'accompagner les entreprises sur ces grandes transformations.
13:37 Comment est-ce que vous allez les aider sur cette mise en conformité ?
13:42 Alors pour nous, il y a plusieurs chantiers à engager,
13:45 et on accompagne nos clients autour de ces différents chantiers.
13:48 Le premier chantier, c'est vraiment la phase qu'on appellerait d'acculturation ou d'awareness.
13:53 Alors toutes les entreprises ne sont pas au même niveau de préparation,
13:57 mais la première étape, il nous semble que c'est déjà d'expliquer
14:01 qu'au niveau de l'entreprise, de nombreuses parties prenantes qui vont être concernées
14:06 comprennent ce que signifie cette réglementation
14:10 et comment cette réglementation s'adapte au secteur de l'entreprise.
14:14 Laurent cela dit, dans le BTP, on va regarder certains indicateurs
14:18 qui sont importants pour la stratégie de l'entreprise.
14:20 Il faut la contextualiser à chacun des secteurs.
14:23 Pour un client par exemple qui va travailler dans le retail,
14:25 la question de l'économie circulaire est une question qu'il doit se poser,
14:29 très spécifique à l'entreprise.
14:31 Une entreprise du secteur financier se pose la question de ses politiques d'exclusion.
14:35 Donc la première étape, c'est vraiment contextualiser pour l'entreprise ce que signifie
14:40 et nos experts ont été formés à cette directive
14:43 et sont des experts qui sont liés au secteur d'activité de nos clients.
14:47 La deuxième étape, c'est de faire la mesure d'impact,
14:50 d'identifier les indicateurs que l'on veut conduire
14:53 et de collecter les données dont on a besoin.
14:56 Et là, on est dans une logique où on va, je pense, être traité par le monde du digital.
15:01 Si on fait le parallèle avec ce que l'on a fait du reporting de performances financières,
15:06 tout cela ne s'est pas fait dans un monde digital,
15:09 il y a collecte massive de données.
15:12 Donc en ce sujet, le digital est une opportunité aussi d'accélérer cette transformation
15:19 pour collecter plus facilement un plus grand nombre de données.
15:22 Donc il y a tout le volet aussi de conception du système d'information pour reporter.
15:27 Demain, on pense que les entreprises auront des systèmes d'information
15:32 qui vont être relatifs à la publication de ces indicateurs
15:36 et notre rôle, c'est de les aider d'abord à faire la conception de ce système d'information
15:40 et ensuite à les aider à mettre en oeuvre.
15:42 Et puis le dernier volet de notre accompagnement,
15:45 c'est un volet autour de l'organisation de la production de ce reporting.
15:49 Laurent s'occupe de responsabilité sociale et environnementale,
15:52 mais dans nos entreprises, il y a beaucoup d'autres parties prenantes de l'entreprise
15:56 qui sont concernées par ce reporting.
15:58 La direction financière, souvent, qui produit le reporting financier,
16:01 les équipes IT qui s'occupent de ce sujet,
16:03 le chief data officer qui parfois peut travailler sur les sujets de data quality autour des données.
16:08 Donc il y a un enjeu aussi d'organiser proprement la production de ce reporting,
16:14 définir quel va être le rôle de chacun autour de ça.
16:16 Et c'est aussi un volet de l'accompagnement que l'on fait pour nos clients.
16:20 Mais ça veut dire aussi, à voir là ce que vous avez décrit, ce sont des étapes majeures,
16:24 mais comment est-ce qu'on définit sa stratégie ?
16:27 Vous avez dit, nous dans le BTV par exemple, c'est important le sujet de la féminisation.
16:32 C'est une stratégie. Comment est-ce qu'on la définit ? A partir de quoi ?
16:36 A partir de, dans le jargon de la CSRD, ce qu'on va appeler la double matérialité.
16:40 Mais si je dois le simplifier, c'est que l'idée c'est de finalement analyser
16:44 quel est notre impact majeur sur l'environnement, environnement au sens large,
16:48 et quels sont les risques majeurs face à la transition écologique actuelle.
16:54 Donc une fois qu'on a établi cette cartographie des risques et des impacts les plus majeurs,
16:58 c'est là où on va définir quelles sont nos priorités.
17:01 On va hiérarchiser les indicateurs à aller chercher,
17:06 et on va hiérarchiser les politiques à mettre en place avec les objectifs à atteindre et le reporting.
17:12 Et effectivement, ce que disait Emmanuel, c'est que la clé c'est la transversalité.
17:17 Au-delà du digital, il y a le digital bien entendu.
17:20 Le digital est incontournable pour mettre en place une stratégie en termes de reporting.
17:25 Mais le digital s'accompagne d'énormément de transversalité,
17:29 puisque tous les services de l'entreprise sont concernés,
17:33 tous les services supports, mais aussi tous les services opérationnels.
17:36 Nous on fait 10 000 chantiers par an, c'est 10 000 sites de reporting qui ne sont jamais les mêmes,
17:43 qui changent d'une année à l'autre.
17:45 Donc arriver à faire comprendre cette notion de reporting, l'importance, la finalité,
17:50 c'est la deuxième clé, au-delà du digital je dirais,
17:55 qui va permettre d'embarquer tout le monde, parce que ce sujet doit être compris.
17:58 C'est un sujet RH également.
18:00 RH évidemment, financier, voilà.
18:04 Est-ce que toutes les entreprises arrivent comme ça assez facilement finalement à dessiner leur stratégie RSE ?
18:12 Non, c'est un travail de longue haleine, je dirais.
18:19 Je pense que toutes les entreprises ne sont pas au même niveau de préparation de leur stratégie RSE,
18:25 parce qu'il y a des débats au sein d'une entreprise sur le modèle d'affaires,
18:30 sur la question du court terme versus du moyen terme.
18:35 Donc c'est un exercice qui est un exercice, et là je suis vraiment très d'accord avec Laurence,
18:40 au cœur de la réflexion business de l'entreprise,
18:43 qui est de dire quelle est l'entreprise que je veux être demain dans ce nouvel environnement.
18:50 Donc nous on croit, quand on accompagne nos clients à des réflexions qui sont quand même progressives,
18:56 je pense que c'est aussi le sens de la CSRD de dire, et ça a été écrit,
19:00 vous allez produire des premiers reportings, et tout ça va s'affiner,
19:03 je pense qu'il faut le dire un peu aux gens qui nous écoutent, ça va être progressif.
19:07 Maintenant, je pense que c'est un message aussi important que nous on passe aussi à nos clients,
19:13 c'est que de plus en plus c'est vraiment fact-based, c'est-à-dire que c'est quand même très scientifique,
19:18 vous avez parlé de vos indicateurs, d'autres indicateurs existent,
19:22 par exemple dans le secteur de l'automobile, on va mesurer la quantité d'émissions de CO2
19:29 par kilomètre de voiture parcourue, dans le secteur du bâtiment,
19:35 on va mesurer, si je parle toujours du climat, de la tonne de CO2 par mètre carré de bâtiment.
19:40 Donc l'enjeu d'avoir des éléments qui sont factualisés, basés sur la science,
19:47 c'est un sujet important de notre point de vue, évidemment qui est lié au sujet de la donnée,
19:52 parce que ça permet quand même parfois de dépassionner un débat
19:57 qui peut être un peu passionné au sein de certains de nos clients ou de comités de direction.
20:03 Et alors comment est-ce qu'on fait pour embarquer justement l'ensemble des collaborateurs ?
20:08 Parce que j'ai compris, c'est quand même un des points clés pour que ça fonctionne.
20:11 Faut changer l'organisation ?
20:16 La clé c'est la sincérité, la sincérité de la gouvernance.
20:19 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas parce que c'est une norme
20:21 et que ça rend ce reporting obligatoire qu'il ne faut pas y croire.
20:25 Donc l'authenticité et la sincérité de la démarche du président, du directeur général du groupe, c'est la base.
20:33 Je pense qu'aujourd'hui, il faut sortir de ce côté normatif, réglementaire, obligatoire.
20:39 On l'a dit, c'est vertueux, il y a le business, c'est essentiel.
20:43 Donc l'authenticité de la démarche, la sincérité de la démarche, c'est pour moi le point de départ.
20:49 Alors l'authenticité de la démarche, vous avez parlé aussi de la mesure, du système d'information qu'il va falloir adapter.
20:56 On va vraiment passer à l'ère de cette entreprise gouvernée par la donnée finalement ?
21:02 Parce qu'on parle de gouvernance, mais c'est la data qui va gouverner demain ?
21:06 Alors je dirais que la data va être un moyen plus important, on va factualiser beaucoup plus la performance extra financière sur la base de données.
21:16 C'est vraiment ce que veut faire le reporting.
21:20 Maintenant la data, ce n'est pas elle qui va gouverner, ce sont peut-être l'organisation, les instances de gouvernance de l'organisation.
21:29 Est-ce que ça a plani peut-être la gouvernance au sein de l'entreprise, l'arrivée de cette donnée transverse ?
21:38 En tous les cas, ça va la mettre plus en visibilité, ça c'est certain.
21:44 Ce que l'on dit quand on est un spécialiste de la donnée, c'est qu'une donnée qui n'est pas regardée n'est pas en qualité.
21:50 Si on ne regarde pas un indicateur, il y a de fortes chances pour qu'il ne soit pas ajusté en tous les cas.
21:55 Donc ces données qui vont être choisies par les entreprises comme étant leurs indicateurs clés sur le principe de la double matérialité,
22:01 elles vont être regardées, elles vont être produites.
22:05 Comme l'a expliqué Laurence, elles vont être parfois utilisées pour obtenir des pré-impacts.
22:09 Et donc elles vont être de meilleure qualité et engageantes pour l'ensemble de l'organisation.
22:18 Et là où je suis très en face avec ce qui a été dit avec Laurence, il faut choisir des indicateurs et il faut avoir un enjeu de transparence important.
22:29 C'est ce qui va remarquer, qui va je pense différencier et faire en sorte que ce soit plutôt quelque chose qui va être successful pour l'organisation.
22:37 Ce qui va avec le critère social dans ESG, ça change aussi les rapports entre les collaborateurs, les pouvoirs de chacun.
22:46 Comment est-ce qu'on fait justement pour que l'ensemble de ces collaborateurs arrivent à se familiariser avec ces nouvelles pratiques ?
22:53 Quel accompagnement est nécessaire ?
22:55 Énormément de formation. Je crois que quand on veut embarquer des publics aussi divers et variés que l'on peut avoir nous dans le secteur du PTP sur une thématique aussi stratégique,
23:08 ça passe par énormément de communication et de formation en présentiel pour expliquer les tenants et les aboutissants de la démarche
23:15 et pour expliquer finalement comment chacun a son poste, dans son rôle, a sa place à jouer dans cette démarche stratégique pour l'entreprise.
23:27 Et comment est-ce qu'on vérifie qu'entre les intentions et le réel, tout se passe bien, qu'on passe à l'action de manière conforme à ce qui avait été décidé ?
23:37 Là aussi c'est la data, c'est la mesure ?
23:39 C'est la mesure de la data avec des points de passage qui sont maintenant plus formalisés autour de ce reporting extra-financier à l'échelle d'un chantier, pour parler de mon secteur.
23:49 Ce qui était peut-être jusqu'à présent un reporting de siège pour le siège va devenir le reporting opérationnel que l'on va suivre et dont on va mesurer la trajectoire
24:00 pour qu'une fois consolidé, ça devienne le reporting du siège. Mais ça doit être quelque chose de très opérationnel qui se joue sur chacun de nos chantiers.
24:08 Un mot sur à quoi doit veiller aujourd'hui la dirigeante, le dirigeant ?
24:14 Alors, je dirais...
24:17 Pour passer véritablement à l'action ?
24:19 Alors pour passer à l'action, nous ce qu'on dit c'est que ce principe de double matérialité, qui est de dire je choisis des indicateurs qui sont à la fois impactants pour mon entreprise
24:31 et impactants pour l'environnement et la société, c'est la chose de mon point de vue qui est extrêmement importante au démarrage.
24:41 Il faut choisir des choses qui font du sens pour l'organisation, pour l'entreprise. Pour moi, c'est un sujet extrêmement important.
24:49 Un enjeu important, c'est d'anticiper et de se dire que plus tôt on va se préparer, mieux ce sera.
24:59 Les entreprises, certaines entreprises vont devoir reporter en 2025. On peut se dire que finalement c'est assez loin, mais c'est pas si loin que ça, compte tenu du travail qui est à faire.
25:10 Donc notre enjeu, et moi le message que je passe à mes clients, c'est choisissez un nombre limité d'indicateurs, ceux qui sont vraiment associés à votre business et à votre impact,
25:20 et commencez à regarder le sujet. Ne vous dites pas que vous allez avoir du temps, parce qu'au final, pour des entreprises qui sont assez décentralisées, avec beaucoup d'acteurs,
25:31 ça va prendre du temps en matière de préparation.
25:36 Je pense qu'on peut passer au point clé, au point important à retenir de notre discussion.
25:46 Donc là, votre mission, c'est de nous donner les points clés, ce qu'il faut absolument retenir pour associer performance et durabilité, pour que cette croissance soit durable dans l'entreprise. Qui veut commencer ?
25:59 Emmanuel. Je dirais, dans les points importants, c'est réfléchissez aux indicateurs, en tous les cas, message pour les dirigeants d'entreprise, réfléchissez aux indicateurs que vous souhaitez mettre en place au sein de votre organisation,
26:19 pour la transformer dans cet environnement durable. Réfléchissez en matière de risque, et préparez-vous.
26:25 Moi, je dirais que la transformation est inévitable, et donc de ne pas le prendre sous l'angle de la contrainte, et de le voir comme une opportunité de donner du sens et de questionner l'utilité de notre activité.
26:37 C'est une clé pour le recrutement, c'est une clé pour fidéliser nos collaborateurs, et c'est incontournable d'un point de vue business. Donc vraiment, y aller avec le sourire.
26:47 Avec le sourire, c'est ce qu'on a essayé de faire ensemble. Il nous reste une minute. Je trouve que c'est intéressant de rappeler les trois, quatre étapes importantes.
26:57 Alors, première étape. Prenez conscience, faites une session d'awareness sur cette réglementation, et posez-vous la question de comment vous devez l'adapter au contexte de votre entreprise.
27:09 Ça, c'est la première étape. La deuxième étape, c'est décider quels sont les indicateurs que vous allez vouloir mettre en œuvre. Donc faites toute l'analyse d'impact sur votre organisation,
27:19 et réfléchissez à la préparation de la mise en œuvre, quel système d'information vous allez mettre en œuvre, quelle organisation vous allez mettre en œuvre, quel va être le rôle de vos différents stakeholders au sein de votre...
27:32 Et puis ensuite, faites des dry runs, parce qu'il va y avoir, début 2025, de la production à faire. Et donc, il faut que les gens qui vont produire ces indicateurs, essayent.
27:42 Et donc, se faire accompagner éventuellement d'experts.
27:44 Et éventuellement, nous, on est tout à fait sur ce sujet.
27:46 L'expertise, le digital, la formation.
27:48 Parfait. Merci beaucoup à toutes les deux. Laurence Lavi, directrice RSE du groupe NGO, Emmanuel Payan, directrice d'Inetome Consulting, merci d'avoir été avec nous. C'était Smart Digital. Merci à vous de nous suivre.
28:01 Retrouvez Smart Digital avec Inetome et ses athlètes du digital. Leaders des services et des solutions numériques.