L'Heure des Pros (Émission du 27/10/2023)

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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 - Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:04 Dans le monde de l'après-guerre froide, les distinctions les plus importantes entre les
00:00:10 peuples ne sont pas idéologiques, politiques ou économiques, elles sont d'ordre culturel.
00:00:15 Peuples et nations tentent de répondre aux questions les plus élémentaires auxquelles
00:00:21 les hommes peuvent être confrontés.
00:00:23 Qui sommes-nous ?
00:00:24 Depuis quelques jours, le nom de Samuel Huntington est souvent cité.
00:00:28 Samuel Huntington est un professeur américain de sciences politiques, il est décédé en
00:00:32 2008, il a publié "Le choc des civilisations" en 1996.
00:00:35 Qu'est-ce que la culture ? Selon Huntington, ce sont les valeurs, les croyances, les institutions
00:00:42 et les manières de penser auxquelles les générations successives, dans une société
00:00:46 donnée, ont attaché une importance primordiale.
00:00:49 Huntington considère par ailleurs que la religion est l'élément le plus important.
00:00:54 En revanche, la couleur de la peau ne définit en rien une civilisation.
00:00:58 Et bien figurez-vous que cette analyse, cette synthèse et cette prophétie qui annoncent
00:01:02 un combat entre les sociétés multiculturelles, précisément parce qu'elles n'ont pas
00:01:07 les mêmes valeurs, était inaudible ou quasiment dans l'espace médiatique.
00:01:12 Huntington, extrême droite, fermez le banc ! Le choc des civilisations, c'est ici et
00:01:18 maintenant, le réel a sauté aux yeux des bien-pensants.
00:01:22 Il est 9h01.
00:01:24 Le Conseil d'État examine la dissolution du collectif des soulèvements de la terre.
00:01:32 Les sages vont devoir se prononcer sur la légalité de cette dissolution.
00:01:36 Dissolution prononcée le 21 juin dernier en Conseil des ministres.
00:01:40 L'exécutif reprochait au collectif d'appeler et de participer à des violences, notamment
00:01:44 lors d'affrontements à Sainte-Soline, dans le cadre d'une manifestation contre les
00:01:48 mégabassines.
00:01:49 719 incidents antisémites recensés en France depuis le 7 octobre, annonce faite par Gérald
00:01:55 Darmanin dans les colonnes du Dauphiné libéré.
00:01:58 Le ministre de l'Intérieur parle aussi d'une haine de l'autre assez forte dans notre
00:02:02 pays.
00:02:03 Il fait également état de 389 interpellations dans le cadre de ces actes antisémites.
00:02:08 Et puis le bilan de la guerre au Proche-Orient ne cesse de s'alourdir.
00:02:12 Les autorités israéliennes font état de 1400 morts.
00:02:15 35 ressortissants français ont été tués depuis le début du conflit.
00:02:19 Neuf sont toujours portés disparus et le Hamas déclare que plus de 6500 personnes
00:02:24 sont mortes dans l'enclave palestinienne de Gaza.
00:02:27 Eugénie Bastié est avec nous, je vous ai écouté d'ailleurs tout à l'heure sur
00:02:30 Europe 1, on en parlera.
00:02:31 Vous avez fait un édito très intéressant sur l'hôpital de Gaza, les fake news et ce
00:02:36 que ça dit du journalisme français et international.
00:02:39 On en parlera tout à l'heure, c'est très intéressant.
00:02:42 Joseph Macé Scarron, André Valigny qui vient régulièrement nous voir désormais,
00:02:46 qui est un ancien ministre, ancien sénateur.
00:02:48 Aujourd'hui, plus de mandat électif.
00:02:50 - Au mandat local.
00:02:52 - Vous êtes libre longtemps au Parti socialiste.
00:02:54 - Oui.
00:02:55 - Vous ne l'êtes plus.
00:02:56 - Je n'ai pas repris ma carte.
00:02:57 - Donc vous ne l'êtes plus.
00:02:58 - Je ne suis pas très nuppesse.
00:03:00 - Et Vincent Harouet, aucune carte nulle part.
00:03:04 Carte d'identité, carte de presse.
00:03:08 Et Gautier Lebrecht.
00:03:10 Hier, on l'a fait déjà et on va essayer de le faire aujourd'hui.
00:03:13 Pourquoi on en est arrivé là, d'une certaine manière ?
00:03:16 Hier, on avait pas mal d'archives et aujourd'hui, on va essayer de poursuivre,
00:03:19 notamment sur ce dossier de l'immigration.
00:03:21 J'aurai des archives à vous proposer.
00:03:22 Mais d'abord, une Tinkton.
00:03:24 Une Tinkton, c'est vraiment très intéressant.
00:03:26 Écoutez d'abord ce que dit Michel Onfray.
00:03:27 C'est quelqu'un qui était mis au pilori ces derniers mois.
00:03:33 Vous ne voulez pas écouter le choc des civilisations, extrême droite ?
00:03:36 C'est ça, c'était analysé comme ça.
00:03:39 Écoutez ce que disait Michel Onfray hier.
00:03:41 - Oui, c'est une guerre de civilisation.
00:03:43 Il y a des juifs, il y a des musulmans.
00:03:44 Je rappelle qu'en Arménie, c'est exactement la même chose.
00:03:46 On a des chrétiens et on a des musulmans.
00:03:48 Je le dis depuis des années.
00:03:50 Je n'ai pas attendu le conflit au Karabakh.
00:03:52 Moi, ça fait 20 ans que j'écris, par exemple, dans les nouvelles d'Arménie.
00:03:55 Arat Oranyan m'avait demandé des articles il y a très longtemps.
00:03:57 Et je disais, c'est un conflit de civilisation.
00:04:00 C'est une guerre de religion.
00:04:02 On me dit, mais pas du tout.
00:04:03 C'est du nationalisme.
00:04:04 Mais j'entends les gens qui me disaient ça il y a 20 ans, qui aujourd'hui,
00:04:07 commencent à dire, ah oui, c'est peut-être un conflit de civilisation quand même.
00:04:09 Qu'est-ce qu'il va falloir pour que les gens comprennent que oui,
00:04:11 Samuel Huntington avait raison quand il écrivait "Le choc des civilisations".
00:04:15 - Alors, il dénombre neuf civilisations.
00:04:17 La civilisation occidentale, mais la civilisation africaine,
00:04:19 la civilisation islamique, la civilisation latine,
00:04:22 sih, nidique, hindou, orthodoxe, bouddhiste, nippone.
00:04:26 Et ce qui est intéressant, c'est que si dit, tous ces gens ne peuvent pas vivre ensemble.
00:04:29 Donc, il faut ou intégrer ou assimiler.
00:04:32 Mais les différences culturelles, au fond, les sociétés multiculturelles,
00:04:36 ce qui est très triste d'ailleurs, elles ne peuvent pas, elles arriveront au conflit.
00:04:40 - Mais il y a une différence entre dire, mettre en garde sur le fait que le multiculturalisme
00:04:45 à l'intérieur des sociétés occidentales est voué à créer de la violence.
00:04:48 Et donc, il y a une naïveté occidentale par rapport à ça,
00:04:51 et dire qu'il existe un conflit global entre la civilisation occidentale d'un côté
00:04:55 et les civilisations musulmanes.
00:04:57 Et ça, je crois que le deuxième point peut être un danger,
00:05:00 parce que peut-être qu'il y a des tendances de fond qui vont vers cette guerre-là.
00:05:03 Mais il faut au contraire lutter contre,
00:05:05 parce que si on rentre dans un conflit, une guerre de civilisation,
00:05:07 si on fait, par exemple, de la guerre en Israël un conflit de civilisation,
00:05:10 on va le perdre, en fait, si on globalise.
00:05:12 C'est ce qu'avait fait George Bush après le 11 septembre.
00:05:15 Rappelez-vous, il parlait de l'axe du mal.
00:05:16 Il disait, c'est une guerre de civilisation, des démocraties contre les méchants.
00:05:20 Et ça a été une catastrophe, parce que si on inscrit, si on veut globaliser ces conflits-là,
00:05:26 on rentre dans une logique qui est une guerre mondiale sans fin.
00:05:29 - André Valéry. - Je me méfie, en fait, de ces grands mots qui peuvent être dangereux.
00:05:34 - Je suis d'accord avec Jenny Bastier.
00:05:36 Si on pousse la logique jusqu'au bout, on va vers une guerre mondiale,
00:05:39 vers une guerre de civilisation, qu'il y ait un choc,
00:05:41 une confrontation, des différences entre les civilisations, oui.
00:05:44 Mais qu'est-ce qu'on fait à partir de là ?
00:05:45 On constate et on va jusqu'au bout et on se fait la guerre de tous contre tous.
00:05:50 Donc, il faut rester, à mon avis, optimiste, sans être naïf,
00:05:53 volontariste et faire en sorte que tout ça puisse coexister.
00:05:56 D'ailleurs, j'ajoute qu'en Israël...
00:05:58 - Mais ça ne coexiste pas, ces principes, en fait.
00:06:01 - Quand on dit que c'est une guerre de civilisation entre Israël et le Hamas,
00:06:04 certes, le Hamas est islamiste, mais tous les Palestiniens ne sont pas au Hamas.
00:06:08 De la même façon qu'en Israël, à Jérusalem, à Tel Aviv,
00:06:11 il y a des Juifs orthodoxes, mais il y a aussi des Juifs progressistes.
00:06:15 Donc, il ne faut pas simplifier à outrance.
00:06:18 La guerre de civilisation n'est pas inéluctable.
00:06:21 - Je crois qu'on reprenait le mot des dirigeants américains.
00:06:26 Pour moi, c'est quelque chose, c'est un concept,
00:06:30 et les concepts globales qu'aiment bien expliquer les essayistes américains.
00:06:33 Et Eugénie a totalement raison sur le deuxième point.
00:06:36 La civilisation, là où je suis gêné aux entournures,
00:06:39 c'est que la civilisation, je ne la vois pas avec les islamistes.
00:06:42 Je ne la vois pas. Les islamistes, s'ils ont créé des œuvres d'art,
00:06:45 est-ce qu'ils ont fait de l'architecture, est-ce qu'il y a une littérature,
00:06:47 est-ce qu'il y a des institutions ?
00:06:48 Je ne la vois pas, la civilisation islamiste.
00:06:50 Très franchement, je ne la vois pas.
00:06:51 - C'est une autre civilisation.
00:06:54 - Non, ce n'est pas une civilisation.
00:06:56 - Selon Hentinktel, comprend tout le reste de l'Afrique,
00:06:58 le Kosovo, le Proche-Orient, à l'exception des pays orthodoxes,
00:07:01 et Israël délimité à l'est par l'Inde et la Chine.
00:07:03 - Oui, mais il appelle ça la civilisation islamique.
00:07:05 - Il parle du monde arabo-musulman, mais l'islamisme, c'est autre chose.
00:07:08 - Une civilisation arabo-musulmane.
00:07:12 - Mais l'islamisme, est-ce que l'islamisme est une civilisation ?
00:07:14 La réponse est clairement non.
00:07:16 - Il y a un mode vestimentaire.
00:07:18 - Comment ?
00:07:19 - Je disais qu'il y a au moins une mode vestimentaire en termes d'islam.
00:07:22 - Oui, mais c'est le problème de votre concept.
00:07:24 - Non, mais il a raison.
00:07:26 La phrase que j'ai citée tout à l'heure, c'est vrai.
00:07:28 - Il y a pas mal de choses.
00:07:30 Il y a une façon de prier Dieu.
00:07:32 - Mais bien sûr.
00:07:34 - Est-ce que le concept de civilisation, c'est vu du haut de la stratosphère ?
00:07:38 Parce que quand vous regardez un peu dans le détail,
00:07:40 par exemple, l'ère musulmane, dont parle Hentinktel,
00:07:44 c'est un grouille-gulbard, il y a énormément de choses.
00:07:48 C'est une mosaïque.
00:07:50 Il y a énormément de diversité à l'intérieur de ce monde.
00:07:52 Et le critère de la religion importe, oui, mais le critère démographique,
00:07:56 le critère de l'analphabétisme, par exemple, le tour de l'analphabétisme,
00:08:00 la lutte des classes, ça existe aussi.
00:08:04 - Oui, mais il ne dit pas le contraire.
00:08:06 Il dit que le plus important, c'est la religion.
00:08:08 Après, moi, je vous soumets ça.
00:08:10 En revanche, ce qui m'intéresse maintenant,
00:08:12 c'est le rapport à l'immigration qu'on a en France.
00:08:14 Et ça, je trouve que c'est un des sujets les plus passionnants qu'on puisse avoir.
00:08:18 Et je vais vous proposer deux ou trois archives.
00:08:20 La première est de 1990.
00:08:22 Ce sont les États généraux de la droite à Villepeinte.
00:08:26 Les femmes, on est il y a 33 ans.
00:08:30 J'ai deux archives à vous proposer.
00:08:32 La première, c'est une émission qui s'appelait à l'époque "Des paroles et des actes",
00:08:38 où vous avez sur le plateau Alain Juppé.
00:08:40 On va lui proposer un sujet de 1990.
00:08:43 Oui, vous sauriez...
00:08:45 Alain Juppé est devenu, effectivement, on en parle régulièrement...
00:08:49 Je trouve qu'il symbolise...
00:08:51 - Il a tiré la queue du Mickey, la semaine entière, visiblement.
00:08:53 Pour vous acharner sur les morts vivants.
00:08:57 - C'est 1990, je le dis pour Marine Lenson.
00:09:00 C'est la première, effectivement, séquence que nous allons voir.
00:09:04 Effectivement, parce qu'Alain Juppé, en fait, il symbolise, il incarne, il illustre,
00:09:08 je veux dire, la faillite culturelle, intellectuelle et de courage de la droite française.
00:09:14 Je ne peux pas vous dire autre chose, puisque c'est exactement ce que je pense.
00:09:18 Puisqu'il aura dit tout et son contraire, et qu'on est dans le mur.
00:09:21 Alors, écoutez cette archive, parce que je la trouve formidable.
00:09:24 - Mais voilà Bernard Stasi. Au nom des centristes, il défend mordicus,
00:09:30 les prestations sociales pour tous, immigrés compris.
00:09:33 - ...les Français à se libérer de leur peur.
00:09:35 - Que les hommes politiques se décident enfin à parler concrètement.
00:09:39 Ainsi, l'opposition, toute tendance confondue, est réunie pour 48 heures à Villepinte,
00:09:44 dans la grande banlieue parisienne.
00:09:46 Les reporters, Véronique Saint-Olive, Pascal Ponce.
00:09:49 - Les organisateurs, Madelin pour l'UDF et Sarkozy pour le RPR, n'ont rien laissé au hasard.
00:09:54 Entre le gouvernement et Le Pen, l'opposition se doit de proposer des solutions concrètes.
00:09:59 - Nous n'acceptons ni la xénophobie, ni la francophobie.
00:10:05 La France n'est pas un pays d'immigration,
00:10:09 et nous devons nous donner les moyens réglementaires et administratifs
00:10:13 de gérer un quota zéro d'immigration.
00:10:17 - Au CNI, au RPR, au parti républicain, tous sont d'accord.
00:10:22 - Voilà, et regardez dans le texte de synthèse, il était question de fermeture des frontières,
00:10:28 de suspension de l'immigration, de prestations sociales réservées aux Français,
00:10:34 regardez, ça s'appelle la préférence nationale,
00:10:36 et de l'incompatibilité entre l'islam et nos lois.
00:10:39 C'était le texte de synthèse. Vous avez changé d'avis, Pélin-Juppé, ou c'est la France qui a changé ?
00:10:43 - L'immigration économique a été interdite en France, par Giscard, en 1970-72.
00:10:52 Là, effectivement, on est plus tard, on est en 1990.
00:10:55 - C'est radical, c'est les positions du Front National aujourd'hui.
00:10:58 - Oui, mais on ne partage pas cela. Rétrospectivement, je pense que c'était une erreur.
00:11:03 - A l'époque, vous étiez d'accord ?
00:11:05 - Sans doute, j'étais membre du RPR.
00:11:07 - Bien. - Bravo, vous avez marqué un point. Super.
00:11:13 - Mais c'est terrible, parce qu'en 1990, la droite avait raison.
00:11:16 - Elle n'a pas repris ce programme aujourd'hui, la droite.
00:11:19 Le programme qu'on vient de voir s'afficher à l'écran, "Déparler des actes",
00:11:22 ce n'est pas dit comme ça par Éric Ciotti ou par les Républicains.
00:11:25 C'est le programme d'Éric Zemmour, à la limite, c'est le programme de Marine Le Pen,
00:11:28 ce n'est pas le programme des LR.
00:11:30 "Immigration zéro", d'ailleurs, ce n'est même pas réalisable,
00:11:32 mais ce n'est pas le programme des Républicains.
00:11:34 - Je vais vous faire passer un deuxième passage.
00:11:36 Parce que la droite, effectivement, par l'HT, par manque de culture générale peut-être,
00:11:40 par manque d'intelligence, par manque de tout ce que vous voulez...
00:11:42 - Par intimidation, par intimidation.
00:11:44 - C'est la droite qui a supprimé la double peine.
00:11:46 - Oui, mais par tout ce que vous voulez.
00:11:48 - Non, mais justement, Alain Juppé, vous le voyez, il n'y a pas de conviction.
00:11:52 Il n'y a pas de ligne.
00:11:54 C'est des gens qui ont été formés dans des écoles, mais il n'y a pas de ligne.
00:11:57 La preuve, c'est qu'il dit tout et son contraire.
00:11:59 - La preuve, c'est qu'il dit "J'y peux rien, j'étais au RPR".
00:12:02 Ce qui est une phrase juste folle.
00:12:06 Ça montre tout simplement le cynisme et l'opportunisme en politique.
00:12:09 Il le dit lui-même.
00:12:10 Mais Alain Juppé a voté Crivine en 1969.
00:12:14 C'est lui qui le raconte et il en est assez fier.
00:12:17 En 1977, il est secrétaire général du RPR naissant.
00:12:20 C'est déjà une première révolution, mais en fait, il a toujours été
00:12:24 l'incarnation d'une sorte de droite effectivement gestionnaire,
00:12:29 un peu honteuse d'elle-même, le meilleur d'entre nous.
00:12:32 - La droite à visage humain.
00:12:34 - Deuxième passage, parce que je ne veux pas m'acharner.
00:12:36 - Crivine.
00:12:37 - Deuxième passage.
00:12:38 - C'est la loi de 2006 qui empêche d'expulser, quand on est arrivé avant l'âge de 13 ans,
00:12:42 qui empêche d'expulser notamment la famille du terroriste d'Arras.
00:12:46 La loi de 2006, ce n'est pas une loi de gauche, c'est une loi de droite.
00:12:49 - Deuxième passage.
00:12:50 Et on est toujours dans ces fameux états généraux de 90,
00:12:53 puisque le constat avait été fait, le diagnostic avait été posé.
00:12:58 Il n'y avait pas d'ambiguïté.
00:13:00 Et effectivement, après, 33 ans plus tard, c'est parce que le diagnostic était bon,
00:13:05 mais qu'on n'a pas fait le bon remède qu'on en est là quand même aujourd'hui,
00:13:07 sur l'intégration, sur l'assimilation et sur le non-non.
00:13:10 Vous allez voir, Bernard Stasi, qui est dans ce sujet,
00:13:14 et qui résume toute la position de la droite,
00:13:17 il ne faut surtout pas dire comme Jean-Marie Le Pen.
00:13:19 Écoutez.
00:13:21 - Mais voilà Bernard Stasi.
00:13:24 Au nom des centristes, il défend mordicus les prestations sociales pour tous,
00:13:28 immigrés compris.
00:13:30 - Ce n'est pas en nous alignant si peu que ce soit
00:13:36 sur les positions et sur les thèses du Front National
00:13:41 que nous dissuaderons les électeurs de voter pour cette formation politique.
00:13:47 La salle se déchaîne. C'est révélateur.
00:13:50 L'opposition aujourd'hui réclame de la fermeté.
00:13:53 Elle refuse toute concession.
00:13:55 Mais personne ne veut vraiment gâcher la fête.
00:14:01 Puisqu'on est d'accord sur le fond, on remet à plus tard ce qui gêne.
00:14:05 Et c'est Jacques Chirac qui reprend les choses en main.
00:14:07 - Ce sont, ne l'oublions pas, les gouvernements socialistes
00:14:13 qui depuis 1981 ont détruit, pièce après pièce,
00:14:19 tout le dispositif législatif ou réglementaire
00:14:23 qui permettait à la France de se protéger.
00:14:27 L'immigration doit être arrêtée.
00:14:30 Et toutes les mesures, qu'elles soient législatives, réglementaires,
00:14:33 diplomatiques et qui ont été évoquées, qui sont nécessaires,
00:14:37 devront être prises.
00:14:39 - C'est quand même une faillite.
00:14:41 C'est terrible d'écouter tous ces archives.
00:14:44 - Je trouve que la droite humaniste, c'était pas mal quand même.
00:14:48 Et Bernard Stasi est un homme que je respecte immensément.
00:14:53 Il avait osé dire, il a eu le courage de dire,
00:14:55 l'immigration est une chance pour la France.
00:14:57 Il était d'origine italienne, comme moi.
00:15:00 Il ne faut pas diaboliser la droite parce qu'elle a changé d'avis.
00:15:04 La droite prend en compte le fait que l'immigration s'est accélérée,
00:15:08 s'est accrue.
00:15:09 Le regroupement familial a été décidé sous Giscard d'Estaing.
00:15:12 - Oui, c'est contesté d'ailleurs.
00:15:14 C'est contesté ça.
00:15:15 C'est pas aussi clair que ça, parce que c'est le Conseil d'Etat.
00:15:18 Giscard dit que c'est pas vrai.
00:15:19 Mais bon, on va pas entrer dans le...
00:15:21 Que c'est le Conseil d'Etat qui a validé ça
00:15:23 et que Giscard était sur notre plaisir.
00:15:25 Mais ce que je veux vous dire, c'est qu'aujourd'hui,
00:15:28 pardonnez-moi, on peut avoir un constat.
00:15:30 L'immigration peut être une chance pour la France
00:15:33 si elle est raisonnable, régulée.
00:15:36 Elle ne l'est pas depuis 35 ans.
00:15:38 Et vous avez aujourd'hui des foyers en France
00:15:41 de personnes, pour reprendre une tincton,
00:15:43 qui ne parlent pas la même langue que vous,
00:15:45 qui ne prient...
00:15:46 Non, qui ne prient... Mais non !
00:15:48 - On est concentré, les populations, dans les mêmes quartiers.
00:15:50 - Mais pourquoi il n'y a pas de problème avec la communauté vietnamienne ?
00:15:53 Enfin !
00:15:54 Ce que vous dites n'a pas de sens, pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:15:57 Les mêmes causes produiraient les mêmes effets.
00:15:59 Il n'y a pas de problème avec la communauté chinoise et vietnamienne
00:16:02 et elle est de la même manière ghettoisée.
00:16:04 Je suis désolé de vous le dire, je ne vais pas tous les matins dire ça.
00:16:07 Vous ne voulez pas voir les choses.
00:16:09 Ça vous ennuie, au fond, de dire les choses.
00:16:11 Ça vous ennuie de dire, il y a un problème d'intégration
00:16:15 avec la culture musulmane en France.
00:16:18 Voilà. Ça vous ennuie de le dire comme ça.
00:16:20 - Est-ce qu'on s'est donné les moyens de l'intégration ?
00:16:22 - Mais oui, on s'est donné les moyens.
00:16:23 - Est-ce qu'on s'est donné les moyens de l'intégration ?
00:16:25 - C'est pour ça qu'il faut l'assimiler et l'intégrer
00:16:27 puisque cette culture musulmane, autrement, elle a du mal à vivre avec la nôtre.
00:16:33 - L'assimilation ne viendra qu'après.
00:16:35 Elle ne vient qu'après l'intégration.
00:16:36 Ça prend du temps. Ça prend une, deux, trois générations.
00:16:38 - Mais ce n'est même pas vrai ce que vous dites
00:16:40 puisque il y a 30 ans, ça se passait mieux qu'aujourd'hui.
00:16:42 Enfin, c'est le contraire.
00:16:44 Vous avez devant vous tout et vous continuez de dire,
00:16:47 c'est ça qui me fascine.
00:16:48 Zida n'était mieux assimilé que ses petits-enfants.
00:16:52 Comment vous expliquez ça ?
00:16:55 C'est l'exact contraire.
00:16:57 Pardonnez-moi de vous le dire dans ces termes-là.
00:16:59 Quand on rencontre des musulmans de 60 ou 70 ans,
00:17:03 ils ne comprennent même pas les jeunes de 20 ans.
00:17:06 - Ça, c'est vrai. J'en rencontre aussi.
00:17:07 - Et bien alors, donc votre raisonnement ne tient pas de dire 3e, 4e génération.
00:17:11 Ce n'est pas vrai.
00:17:12 - Et on doit se poser la question de savoir pourquoi on a échoué
00:17:14 à intégrer la 3e ou la 4e génération.
00:17:16 D'où les moyens supplémentaires que Elisabeth Borne va annoncer aujourd'hui.
00:17:21 - Qui ne sert à rien.
00:17:22 - Qui ne sert à rien.
00:17:23 - Qui ne sert à absolument rien.
00:17:24 - Si vous l'intégrez, il faut d'abord stopper l'immigration.
00:17:26 - Ce qui compte, c'est l'école.
00:17:27 - Ce qui compte, c'est d'abord stopper.
00:17:28 - C'est l'école.
00:17:29 - L'école, vous ne pouvez pas...
00:17:30 Apparemment, on décolle.
00:17:31 - C'est mettre des moyens courts sur les chèques scolaires.
00:17:33 - Là, vous avez des écoles où vous avez 15 enfants par classe,
00:17:36 divisé par 2 les classes.
00:17:38 C'est la réforme blancaire.
00:17:39 Ça marche, mais quand vous avez 15 enfants issus de l'immigration
00:17:41 dont les parents ne parlent pas français, ça ne marche pas.
00:17:44 Et moi, je suis allée...
00:17:45 J'ai rencontré une directrice d'école dans le 17e arrondissement
00:17:47 qui me dit "vous pouvez faire les moyens que vous voulez
00:17:49 quand vous avez des parents qui ne parlent pas français
00:17:51 parce qu'à chaque fois que vous intégrez des gens,
00:17:53 c'est des sasses, les banlieues, c'est-à-dire que les gens qui s'intègrent
00:17:55 partent et il y en a de nouveaux qui arrivent.
00:17:57 Donc c'est un tonneau d'édamaide sans fin.
00:17:59 Donc le premier truc, la première chose à faire...
00:18:01 - C'est arrêter l'immigration.
00:18:02 - La première chose à faire, si vous voulez vous donner une chance
00:18:04 d'intégrer des gens qui sont sur notre territoire,
00:18:05 c'est de fermer le robinet de l'immigration.
00:18:07 Et ensuite, vous pouvez vous donner les moyens.
00:18:09 - Vous pouvez vous donner des moyens dans le vide.
00:18:11 - Et ce de ne pas les mettre tous ensemble dans les mêmes quartiers.
00:18:13 Vous rejoignez ce que je dis.
00:18:14 Il faut de la mixité sociale qu'on crée à l'école.
00:18:16 - Mais les gens, en fait, c'est normal,
00:18:18 quand vous avez des diasporas qui se retrouvent d'immigrés,
00:18:20 c'est normal qu'elles veulent vivre ensemble.
00:18:22 Et si vous allez les installer à Limoges,
00:18:24 ils prendront le train, ils reviendront à Paris
00:18:26 parce que c'est là qu'est leur famille.
00:18:28 - Non, non, non, si ils sont bien à Limoges,
00:18:30 ils ne reviendront pas à Paris.
00:18:32 A Limoges, ils regarderont la télé de leur pays
00:18:34 par satellite comme ils le regardent dans la banlieue parisienne.
00:18:36 - C'est un concept clé.
00:18:38 L'immigration est une chance pour la France.
00:18:40 Et on comprend bien que c'est un vœu,
00:18:42 c'est un souhait, c'est un vœu pieux,
00:18:44 mais ce n'est jamais démontré.
00:18:46 Personne n'a jamais fait les comptes.
00:18:48 On pourrait se dire, on va prendre quelques dates,
00:18:50 on va prendre par exemple, effectivement,
00:18:52 le regroupement familial quand ça a été décidé.
00:18:54 Donc, fin des années 70, fin des foyers Sonac-Otra,
00:18:56 regroupement familial, les familles arrivent,
00:18:58 colonisation de peuplement,
00:19:00 immigration de peuplement après une immigration de travail.
00:19:02 À partir de ce moment-là, on regarde un peu
00:19:04 combien ça a coûté,
00:19:06 par exemple, effectivement,
00:19:08 toutes ces politiques de la ville, l'initiation des banlieues.
00:19:10 On pourrait essayer de faire les comptes.
00:19:12 Et puis, regardez, essayez aussi de voir
00:19:14 à qui ça a profité
00:19:16 qu'occupent les immigrants,
00:19:18 que ne plus les personnes d'origine française.
00:19:20 - Ce qui est très important, c'est la phrase que dit Giscard.
00:19:22 - Les Polonais, les Italiens, les Espagnols,
00:19:24 les Algériens, les Marocains ont occupé de tout temps
00:19:26 des emplois que les Français ne voulaient plus occuper.
00:19:28 - Non, pas de tout temps, mais c'est la légende de l'époque.
00:19:30 - Ce qui est important, c'est que Giscard a dit
00:19:32 que la France n'est pas un pays d'immigration.
00:19:34 Gérard Delamain a dit l'inverse à l'Assemblée nationale.
00:19:36 - Bien sûr. - Et ça, c'est vrai.
00:19:38 Nous ne sommes pas un pays d'immigration.
00:19:40 Pendant 1500 ans, nous ne l'avons pas été.
00:19:42 Au XIXe siècle, effectivement, il y a une immigration
00:19:44 de travail qui est arrivée.
00:19:46 Il n'a rien à voir en termes de chiffres
00:19:48 avec celle qui nous arrive aujourd'hui depuis 30 ans.
00:19:50 Et donc, il faut arrêter avec cette espèce de mythe
00:19:52 qui a été créée de toute pièce pour nous faire avaler la question migratoire,
00:19:54 que la France est une terre d'immigration.
00:19:56 - Alors, dernière chose, parce que le tournant,
00:19:58 moi, je l'ai, le tournant, en fait.
00:20:00 - C'est la succession. - Non.
00:20:02 Le tournant pour la droite.
00:20:04 Le tournant pour la droite, selon vous, c'est quoi ?
00:20:06 C'est 91 et la fameuse phrase de Chirac
00:20:08 sur le bruit et les odeurs.
00:20:10 Parce que, quand... On va l'écouter,
00:20:12 mais cette phrase-là,
00:20:14 en miroir, effectivement, quand Huntington
00:20:16 dit "Ce sont les valeurs, les croyances,
00:20:18 les institutions et les manières de penser
00:20:20 auxquelles des générations successives dans une société donnée
00:20:22 ont attaché une importance primordiale."
00:20:24 Ça, c'est la formule haute gamme,
00:20:26 intellectuelle, philosophique.
00:20:28 Mais ce qu'il dit, Jacques Chirac,
00:20:30 il va caricaturer le français
00:20:32 par rapport à une société différente
00:20:34 qui est en face de lui
00:20:36 et qui le fait réagir comme ça.
00:20:38 Au fond, en miroir,
00:20:40 il dit ce que dit Huntington.
00:20:42 Et là, c'est le tournant, parce qu'il va se faire
00:20:44 définitivement allumer, sans doute à juste titre,
00:20:46 parce que, dans la forme, il n'est pas très bon.
00:20:48 - Il a même été alcoolisé. On a dit qu'il avait été alcoolisé.
00:20:50 - Que ce soir-là, il y a les bières qui sont là.
00:20:52 Et ce soir-là, il change. Et toute la droite change.
00:20:54 - Oui. - Et toute la droite change.
00:20:56 - Et par contre, disparu.
00:20:58 - Je vous le dis dans un grand fait.
00:21:00 - Ça n'a eu aucune incidence politique.
00:21:02 Il a été président de la République.
00:21:04 Il n'y a pas eu de tournant quand il était président de la République.
00:21:06 - C'est un énorme scandale.
00:21:08 - Ce que je veux vous dire, c'est que lui-même,
00:21:10 après ça, c'est en 91, il sera élu en 95,
00:21:12 il va changer. - C'est pour ça, d'ailleurs.
00:21:14 - Le Chirac de droite va arriver sur la fracture sociale.
00:21:16 Écoutez cet extrait,
00:21:18 parce que je le trouve très révélateur.
00:21:20 - Comment voulez-vous
00:21:24 que le travailleur français
00:21:26 qui habite à la Goutte d'Or
00:21:28 où je me promenais avec Alain Juppé
00:21:30 la semaine dernière, il y a 3 ou 4 jours,
00:21:32 et qui travaille
00:21:34 avec sa femme,
00:21:36 et qui ensemble
00:21:38 gagne environ 15 000 francs,
00:21:40 et qui voit
00:21:42 sur le palier à côté de son HLM
00:21:44 entasser
00:21:46 une famille
00:21:48 avec un père de famille,
00:21:50 3 ou 4 épouses,
00:21:52 et une vingtaine de gosses,
00:21:54 et qui gagne 50 000 francs prestations sociales
00:21:56 sans naturellement travailler.
00:21:58 Si vous ajoutez à cela,
00:22:04 si vous ajoutez à cela
00:22:08 le bruit
00:22:10 et l'odeur,
00:22:12 eh bien, le travailleur français
00:22:14 sur le palier, il devient fou.
00:22:16 Il devient fou,
00:22:18 c'est comme ça, et il faut le comprendre.
00:22:20 Si vous y étiez,
00:22:22 vous auriez la même réaction.
00:22:24 Et ce n'est pas être raciste
00:22:26 que de dire cela.
00:22:28 - Quand il parle de l'odeur, on peut penser que c'est l'odeur
00:22:30 de cuisine, bien évidemment.
00:22:32 - Vous voyez, plus personne ne parlera
00:22:34 comme ça après.
00:22:36 - Plus personne n'habite sur le palier
00:22:38 d'un monsieur qui aurait 4 épouses
00:22:40 et 20 gosses, parce qu'il y a longtemps
00:22:42 qu'il aura déménagé. Le travailleur français
00:22:44 ne devient pas fou, il prend ses clics
00:22:46 et ses claques, et il va...
00:22:48 - Jean-Marie Le Pen n'a jamais parlé comme ça.
00:22:50 Jamais. De ce type.
00:22:52 Sur ce sujet, jamais.
00:22:54 Et pourquoi ? C'est parce qu'on a un Chirac, encore une fois,
00:22:56 qui est dans la démagogie. Comme le disait Juppé,
00:22:58 on était au RPR.
00:23:00 Et on pensait qu'on allait ainsi arriver au pouvoir.
00:23:02 - Pour moi, si il y a une leçon à retenir de cet épisode,
00:23:04 c'est que souvent, la transgression verbale,
00:23:06 qui est un peu facile, c'est-à-dire
00:23:08 on utilise des mots qui choquent,
00:23:10 recule l'action politique.
00:23:12 Parce qu'évidemment, à cause de cette phrase,
00:23:14 ils ont perdu 30 ans sur l'immigration,
00:23:16 de même que Jean-Marie Le Pen,
00:23:18 par ses outrances et ses dérapages multiples,
00:23:20 a stérilisé la question de l'immigration
00:23:22 en France pendant 30 ans,
00:23:24 parce qu'elle a été assimilée au reste international
00:23:26 et donc à Jean-Marie Le Pen, et donc confisquée
00:23:28 du débat public. Donc il faudrait qu'il y ait
00:23:30 moins de transverbales, plus de raisons sur ce sujet,
00:23:32 n'utiliser pas des mots qui choquent,
00:23:34 mais dire des réalités qui sont justes et vraies,
00:23:36 et on avancera beaucoup plus. Et là, il y a une inertie totale
00:23:38 des politiques. - On va recevoir Henri Guénaud.
00:23:40 - C'est la différence entre Eric Zemmour et Marie Le Pen, aujourd'hui.
00:23:42 - On va recevoir Henri Guénaud.
00:23:44 - Parce que, Cassandre,
00:23:46 l'apocalypse, c'est fini.
00:23:48 Je vous le dis, j'ai lu ce bouquin
00:23:50 à la 7ème fois, les murailles tombèrent.
00:23:52 - Géricault. - C'est terminé.
00:23:54 C'est terminé, c'est ce qu'il nous dit, en tout cas.
00:23:56 - C'est terminé. - C'est terminé, donc on peut
00:23:58 ranger le matériel et partir.
00:24:00 On le reçoit dans un instant.
00:24:02 - On éteint. - Comment ?
00:24:04 - On éteint tout. - Ah ben non, mais on peut...
00:24:06 On ferme la lumière.
00:24:08 Henri Guénaud dans une seconde.
00:24:10 - OK.
00:24:12 - Henri Guénaud est donc avec nous
00:24:14 à la 7ème fois, les murailles tombèrent.
00:24:16 Notre société est au bord de l'effondrement
00:24:18 et nous continuons d'agir comme
00:24:20 s'il ne pouvait pas se produire.
00:24:22 C'est vrai qu'il y a un côté Cassandre
00:24:24 et apocalyptique dans ce que vous dites.
00:24:26 - Il y a un chapitre sur Cassandre, d'ailleurs.
00:24:28 - Alors, Cassandre...
00:24:30 - Elle avait raison. - Oui,
00:24:32 les personnes ne l'écoutaient. - Non mais c'est vrai. - C'est ça, Cassandre.
00:24:34 - C'était une malédiction.
00:24:36 - Apollon faisait la cour à Cassandre
00:24:40 et elle avait l'air d'être
00:24:42 réceptive à sa cour, donc
00:24:44 il lui a donné le don de prévoir l'avenir
00:24:46 et puis finalement, elle n'a pas
00:24:48 été réceptive à sa cour. Et donc,
00:24:50 pour la punir, ça c'est la petite
00:24:52 histoire de la mythologie,
00:24:54 il la maudit et sa
00:24:56 malédiction, c'était qu'elle
00:24:58 continuerait à avoir le don de voyance
00:25:00 mais personne ne l'écouterait.
00:25:02 - "Sommeil à la Bidi" nous rappelle les titres du jour.
00:25:08 - Elisabeth Born en déplacement
00:25:10 à Champloo-les-Vignes pour présider
00:25:12 le comité interministériel des villes.
00:25:14 La première ministre devrait annoncer
00:25:16 une série de mesures pour améliorer
00:25:18 la vie des citoyens et favoriser
00:25:20 l'égalité des chances.
00:25:22 Incursion au sol de l'armée israélienne
00:25:24 dans le secteur central de la bande de Gaza.
00:25:26 Une annonce de Tzahal qui précise
00:25:28 que son infanterie a mené, je cite,
00:25:30 "un raid ciblé, épaulé par des chasseurs
00:25:32 et des drones visant des objectifs du Hamas".
00:25:34 Les soldats ont ensuite quitté
00:25:36 le territoire palestinien
00:25:38 sans déplorer de blessés.
00:25:40 Et puis la chasse à l'homme se poursuit
00:25:42 aux Etats-Unis. La police continue
00:25:44 de rechercher activement Robert Card.
00:25:46 L'homme est suspecté d'avoir tué 18 personnes
00:25:48 dans un bullying et un bar de l'État d'Humaine
00:25:50 où plusieurs localités continuent
00:25:52 de demander aux habitants de rester
00:25:54 confinés chez eux.
00:25:56 - Henri Henault, à la septième fois
00:25:58 les murailles tombèrent.
00:26:00 Durant la pause, André Valigny
00:26:02 disait "mais qu'est-ce qu'on fait ?"
00:26:04 Et le constat, déjà, il faut être d'accord sur le constat
00:26:06 et les diagnostics parce que tout le monde ne le fait pas.
00:26:08 Qu'est-ce qu'on fait ? Mais avant cela,
00:26:10 déjà le diagnostic, aujourd'hui,
00:26:12 j'ai l'impression qu'il y a consensus sur le diagnostic.
00:26:14 Ce qui n'était pas vrai il y a simplement deux ans.
00:26:16 Le rapport Aubin sonnait l'alerte, écrivez-vous.
00:26:18 Dès 2004, le rapport Aubin, du nom du chef
00:26:20 de la mission de l'Inspection Générale de l'Éducation Nationale,
00:26:22 qui l'avait rédigé, a dressé un tableau
00:26:24 de la situation qu'il essaie de prévoir, ce qui se passerait
00:26:26 si rien n'était fait pour inverser l'évolution.
00:26:28 40 ans durant,
00:26:30 les enseignants ont vu leur autorité sans cesse affaiblir
00:26:32 vis-à-vis des élèves et vis-à-vis des parents.
00:26:34 Leur statut social s'effondrait, leur situation
00:26:36 matérielle se dégradait, la violence entrait
00:26:38 jusque dans les salles de classe. Le rapport Aubin
00:26:40 avait bien décrit la pente sur laquelle
00:26:42 glissait le métier d'enseignant.
00:26:44 Nous savions, mais nous ne voulions pas
00:26:46 savoir. Nous avons enterré le rapport
00:26:48 Aubin et durant 15 ans,
00:26:50 on avait fermé les yeux. En 2004,
00:26:52 avait été votée la loi sur les signes religieux dans l'école
00:26:54 publique, puis on avait refermé le dossier et regardé
00:26:56 ailleurs. Je vous assure, c'est terrible parce que
00:26:58 l'autre jour, j'ai reçu Jean-Pierre Jouyet.
00:27:00 C'est terrible,
00:27:02 comment dire, le constat qui est fait
00:27:04 sur les politiques en France depuis
00:27:06 1980.
00:27:08 C'est davantage qu'un constat.
00:27:10 C'est un diagnostic.
00:27:12 Vous savez, quand on fait un diagnostic, en même temps,
00:27:14 dans le diagnostic, il y a une partie de la
00:27:16 solution. Une partie de la solution, c'est
00:27:18 de ne pas continuer à faire ce que nous avons
00:27:20 fait. Alors, le débat
00:27:22 que nous avons eu, la discussion que nous avons
00:27:24 eu pendant
00:27:26 l'interruption, portait sur le
00:27:28 fait de savoir s'il était trop tard
00:27:30 ou pas trop tard.
00:27:32 Moi, je n'en sais rien. Je ne sais pas s'il
00:27:34 n'est pas trop tard. Peut-être. Peut-être
00:27:36 est-il trop tard. Mais
00:27:38 que pouvons-nous faire d'autre
00:27:40 que de tout faire
00:27:42 pour empêcher d'aller là où
00:27:44 nous allons, c'est-à-dire à la violence
00:27:46 extrême, qui
00:27:48 ne tient pas seulement
00:27:50 au problème de l'immigration
00:27:52 et au problème du communautarisme.
00:27:54 Il tient aussi à la fracture
00:27:56 qui fragilise
00:27:58 nos sociétés. Elles sont à la fois
00:28:00 morales, intellectuelles,
00:28:02 identitaires, sociales,
00:28:04 économiques. C'est-à-dire que tout cela
00:28:06 arrive dans une société
00:28:08 extraordinairement fragile,
00:28:10 une société en crise. Dans
00:28:12 les sociétés en crise, la parole politique
00:28:14 est dévalorisée, mais c'est toujours ainsi.
00:28:16 Le cri qui domine, c'est
00:28:18 "tous pourris". Donc, les politiques...
00:28:20 - Pas "tous pourris". Tous
00:28:22 aveugles ou tous lâches.
00:28:24 Ce n'est pas la même chose. Ou tous des magots.
00:28:26 - Non, mais le cri qui monte...
00:28:28 - Pourris, c'est-à-dire qu'on ne dit pas corruption.
00:28:30 On ne dit pas que les gens sont corrompus.
00:28:32 Il me semble que ce n'est pas ça. - On n'entend pas les mêmes choses.
00:28:34 C'est comme ça tout le temps.
00:28:36 Dans les sociétés en crise, forcément,
00:28:38 la politique a sa part de responsabilité.
00:28:40 Elle est même considérable.
00:28:42 Et donc, il faut punir
00:28:44 le politique. Et il n'est pas crédible.
00:28:46 Et en même temps, on n'a pas d'autre
00:28:48 moyen que le politique.
00:28:50 C'est-à-dire que les gens se tournent vers
00:28:52 la politique, n'obtiennent pas de réponse
00:28:54 de la politique. Ils disent "Avec des élections,
00:28:56 vous allez voir, tout changé".
00:28:58 Et puis, le lendemain des élections, ils ne disent plus rien.
00:29:00 "Ce n'est pas moi. Ce sont
00:29:02 les marchés. C'est l'Europe. C'est
00:29:04 l'ONU. Les conventions internationales. Les juges."
00:29:06 Voilà. Donc,
00:29:08 là, on a...
00:29:10 Ce "nous", au-delà de la crise sociale,
00:29:12 de la crise de la société, la crise de la démocratie
00:29:14 et la crise de la politique.
00:29:16 Et donc, est-ce qu'il est trop tard ?
00:29:18 Peut-être. Mais nous n'avons
00:29:20 aucune autre...
00:29:22 Nous ne pouvons obéir à aucun autre
00:29:24 impératif catégorique moral
00:29:26 que celui de tout faire
00:29:28 pour éviter que cela arrive.
00:29:30 Est-ce que ça marchera ? - La politique de l'autruche.
00:29:32 Cela a été notre politique de l'autruche.
00:29:34 Comme bien souvent avant nous, comme à chaque fois
00:29:36 que des générations avant la nôtre avaient marché comme des
00:29:38 somnambules vers l'abîme, et vous reprenez évidemment
00:29:40 ce titre célèbre,
00:29:42 nous nous sommes bouchés les yeux et les oreilles
00:29:44 pour ne pas voir et ne pas entendre des signes avant-coureurs
00:29:46 et des avertissements qui dérangeaient notre tranquillité
00:29:48 d'esprit, le confort de nos certitudes
00:29:50 et nous auraient obligés à nous remettre en cause
00:29:52 une fois encore les cassandres, les clairvoyants,
00:29:54 les courageux, ont été
00:29:56 sacrifiés. Qui a été cassandre
00:29:58 dans le monde politique ? Et là, vous devez répondre.
00:30:00 Qui a été courageux
00:30:02 et clairvoyant ? Qui a dit
00:30:04 dans le monde politique des choses qu'on n'a pas oubliées ?
00:30:06 - Dans le monde politique, en tout cas, dans les responsables
00:30:08 politiques, qui sont
00:30:10 encore en...
00:30:12 qui sont encore en fonction
00:30:14 très peu, pratiquement. - Oui, mais qui ?
00:30:16 - Personne. - Personne. - Je pense que
00:30:18 Jean-Pierre Chevenement à gauche.
00:30:20 - Après, vous trouvez des gens
00:30:22 qui ont été... Ceux qui l'ont fait,
00:30:24 les séguins, les Chevenements,
00:30:26 ils ont été écartés
00:30:28 du système politique.
00:30:30 - C'est-à-dire que quand Chirac, par exemple, choisit
00:30:32 Juppé à la place de Seguin,
00:30:34 c'est une erreur fondamentale ? - Alors, c'est
00:30:36 d'abord une erreur politique fondamentale, puisqu'il
00:30:38 est élu sur la fracture sociale, c'est quelque chose.
00:30:40 Et puis,
00:30:42 il nomme celui qui est
00:30:44 dans son parti,
00:30:46 le plus
00:30:48 opposé au diagnostic.
00:30:50 - Et pourquoi il le fait ? - Celui qui devait être premier ministre.
00:30:52 - C'est quoi votre analyse ? - Celui qui devait être premier ministre de
00:30:54 Balladur, en plus. - Et pourquoi votre analyse ?
00:30:56 C'est parce qu'il ne veut pas s'ennuyer avec un Seguin qui a trop de
00:30:58 personnalité, il ne pourra pas le gérer ?
00:31:00 - Il y a une personnalité qui lui paraît
00:31:02 compliquée et inconfortable. Dans la politique,
00:31:04 il y a le caractère des hommes,
00:31:06 il y a l'idéologie,
00:31:08 puis il y a, on va appeler ça
00:31:10 la psychologie, c'est-à-dire
00:31:12 qu'on a trouvé peut-être que c'était
00:31:14 trop inconfortable, et que le confort
00:31:16 s'est éjupé. Je crois que c'était
00:31:18 une décision de confort
00:31:20 plus qu'une décision politique. - Et Nicolas Sarkozy,
00:31:22 là, quand même ? - Ça nous a
00:31:24 amenés, non seulement on a laissé tomber ce
00:31:26 diagnostic de la fracture sociale,
00:31:28 mais ça nous a...
00:31:30 Alain Juppé, il a transformé
00:31:32 un septennat en
00:31:34 semestre, c'est-à-dire qu'au bout de six mois,
00:31:36 le pays n'était plus gouvernable.
00:31:38 Et encore, il a fallu que Chirac soit
00:31:40 à la fin de la récréation pour arrêter
00:31:42 le blocage
00:31:44 du pays.
00:31:46 Et puis ensuite, il y a eu,
00:31:48 dans l'année 1996,
00:31:50 le pays était ingouvernable,
00:31:52 si beaucoup de gens s'en souviennent sur ce plateau,
00:31:54 et ensuite, il y a eu la dissolution,
00:31:56 et puis 50 cohabitations.
00:31:58 C'est-à-dire qu'une campagne, quand même,
00:32:00 assez extraordinaire, avec une remontée
00:32:02 extraordinaire
00:32:04 dans les sondages,
00:32:06 dans les intentions de vote, et finalement
00:32:08 dans les votes, qui finit par une victoire,
00:32:10 qui vient sanctionner
00:32:12 ou couronner un diagnostic
00:32:14 qui était partagé par beaucoup de gens.
00:32:16 Alain Juppé,
00:32:18 il a perdu
00:32:20 sur la...
00:32:22 sur la phrase suivante, en tout cas,
00:32:24 c'était une phrase qui
00:32:26 montrait bien comment les gens le percevaient.
00:32:28 Il dit, quand il déclare
00:32:30 sa candidature, il dit...
00:32:32 Bon, nous sommes là depuis
00:32:34 deux ans, nous avons bien travaillé,
00:32:36 la France va mieux.
00:32:38 Et la réponse des gens qu'on entendait
00:32:40 dans l'oeil, c'était "oui, pour lui, ça va".
00:32:42 Voilà.
00:32:44 Et Chirac lui dit simplement "ben non, ça va pas".
00:32:46 Et je leur dis "il y en a au moins un qui a compris".
00:32:48 - Enriguéno, on gâche tout ça...
00:32:50 - Il y a deux campagnes magnifiques, d'une certaine manière,
00:32:52 1995 et 2007.
00:32:54 J'ai envie de dire que Nicolas Sarkozy, il a tout compris
00:32:56 dans sa campagne de 2007. Et d'ailleurs, le Front National
00:32:58 n'a jamais été aussi bas.
00:33:00 Donc c'est la droite républicaine, autorité, ferme,
00:33:02 etc. - Il a eu des voix, à la fois...
00:33:04 Enfin, l'ARN,
00:33:06 c'était pas la... Enfin,
00:33:08 l'FN, à l'époque, c'était pas la droite.
00:33:10 Son électorat n'est pas la droite, ni même la droite extrême.
00:33:12 - Les gens qui s'y faisaient en 90,
00:33:14 parce qu'ils n'étaient pas d'accord avec
00:33:16 Stasi tout à l'heure, je pense que ces gens-là, ils sont passés
00:33:18 au FN. Et ils étaient
00:33:20 dans la droite. UDF,
00:33:22 RPR, et...
00:33:24 Ils sont allés... Fallait bien
00:33:26 qu'ils aillent quelque part, ces gens-là.
00:33:28 - Pas tous les gens de droite, au sens où on l'entend aujourd'hui.
00:33:30 Et les gens qui sont allés au RN,
00:33:32 c'est moi. Moi, je suis parlésien d'origine.
00:33:34 Le premier à être parti au FN
00:33:36 avant même le RN, c'était les anciens électeurs du PC.
00:33:38 - Oui. - Voilà. Et quand vous regardez
00:33:40 tous les sondages,
00:33:42 la base électorale
00:33:44 de Mme Le Pen,
00:33:46 c'est pas une base de droite, c'est...
00:33:48 - C'est une droite populaire.
00:33:50 - C'est une... - Vous pouvez leur demander.
00:33:52 - C'est les classes populaires.
00:33:54 - Bon. Alors, il n'y a pas que l'immigration
00:33:56 dans votre bouquin. Moi, ce qui m'intéresse aussi, c'est les erreurs françaises,
00:33:58 par exemple, l'idéologie.
00:34:00 Avec l'EDF... - Je ne sais pas.
00:34:02 C'est la faute des hommes politiques. C'est aussi notre faute à tous
00:34:04 parce que nous avons laissé faire.
00:34:06 - Oui. Alors, l'espace médiatique, on est d'accord.
00:34:08 - Non, mais pas seulement les médias, les citoyens aussi.
00:34:10 - Oui, mais les médias, les intellectuels...
00:34:12 - Mais par exemple...
00:34:14 Moi, je trouve qu'il y a une responsabilité
00:34:16 de ceux qui dirigent sur... Par exemple,
00:34:18 il y a un exemple qui est incroyable.
00:34:20 Que vous dites, rien n'y fait, l'idéologie avant tout.
00:34:22 EDF produisait l'électricité
00:34:24 la moins chère d'Europe. On a supprimé
00:34:26 son monopole. On a coupé ce fleuron
00:34:28 de l'industrie française en morceaux.
00:34:30 D'un côté, le transport. D'un autre,
00:34:32 la distribution. D'un autre, encore la production.
00:34:34 On a changé son statut d'établissement
00:34:36 public en société anonyme 2004.
00:34:38 Ce qui a eu pour effet de renchirir le coût de ses emprunts
00:34:40 puisqu'il n'était plus automatiquement garanti
00:34:42 par l'État. On a ouvert son capital.
00:34:44 On a plongé EDF dans le marché unique de l'électricité
00:34:46 fonctionnant sur le modèle de la concurrence pure.
00:34:48 On l'a même obligé à vendre son électricité
00:34:50 à ses concurrents pour pas cher, pour qu'il puisse
00:34:52 lui faire plus facilement concurrence.
00:34:54 Ça, c'est pas l'immigration, bon sang de bois.
00:34:56 C'est la nullité de ceux qui dirigent.
00:34:58 La nullité !
00:35:00 Je veux dire, l'EDF, c'est incroyable.
00:35:02 Ça te met presque en colère.
00:35:04 - On peut refaire un tout petit peu l'histoire.
00:35:06 Ça, c'est l'Europe.
00:35:08 - Oui. - Bien sûr.
00:35:10 - C'est l'Europe. - Nous avons laissé faire.
00:35:12 Mais quand les électriciens gaziers
00:35:14 manifestaient contre les directives européennes,
00:35:16 tout le monde disait
00:35:18 "Ah, ce sont des privilégiés, ils nous cassent les pieds".
00:35:20 - C'est vrai. - Et bien, voilà.
00:35:22 Maintenant, la facture, elle est là.
00:35:24 Après, il y a aussi la façon dont les...
00:35:26 Il y a aussi le rapport
00:35:28 que les hommes politiques,
00:35:30 les responsables politiques ont entretenu avec l'Europe.
00:35:32 C'était tellement sacré
00:35:34 qu'on pouvait rien dire, même quand c'était absurde.
00:35:36 Et l'histoire de l'électricité
00:35:38 en est un très bon exemple,
00:35:40 qui va jusqu'à la loi, ce qu'on appelle la loi Nome,
00:35:42 celle que vous citez à la fin,
00:35:44 qui, sous la pression de la Commission,
00:35:46 va obliger l'EDF
00:35:48 à vendre le courant qui produit pas cher
00:35:50 à ses concurrents.
00:35:52 Donc, on a créé des concurrents,
00:35:54 parfaitement fictifs, des concurrents qui ne produisent pas d'électricité,
00:35:56 qui l'achètent à l'EDF et qui la revendent.
00:35:58 Mais il faut savoir
00:36:00 comment ça s'est passé, puisque
00:36:02 moi, j'étais présent sur ce dossier.
00:36:04 Et ça s'est passé de la façon suivante,
00:36:06 c'est-à-dire que la Commission a dit
00:36:08 "Soit vous vendez
00:36:10 votre courant plus cher à tout le monde
00:36:12 pour que les autres puissent vous faire concurrence,
00:36:14 soit vous subventionnez vos concurrents.
00:36:16 Si vous refusez un accord,
00:36:18 on va vous taxer de 20 milliards
00:36:20 d'amende, parce que
00:36:22 vous avez vendu du courant pas assez cher
00:36:24 à vos entreprises pendant des années."
00:36:26 - C'était en quelle année ça ? 2004 ? - 2011.
00:36:28 Et ça, c'est un moment où, en pleine crise de l'euro,
00:36:30 bon, on peut comprendre,
00:36:32 je pense qu'au fond, ça a été
00:36:34 une erreur de céder à ce genre de chantage,
00:36:36 mais on peut comprendre que dans ce moment-là,
00:36:38 une telle annonce
00:36:40 puisse avoir de tels
00:36:42 effets que le gouvernement
00:36:44 recule. Mais voilà dans quel système
00:36:46 fou nous nous sommes mis.
00:36:48 - C'est l'Europe.
00:36:50 - C'est l'Europe et nous.
00:36:52 Pourquoi ne sortons pas du marché unique
00:36:54 aujourd'hui de l'électricité ?
00:36:56 - Mais je vous pose la question.
00:36:58 C'est la position de Marine Le Pen.
00:37:00 C'est incompréhensible.
00:37:02 - L'argument du gouvernement.
00:37:04 - Et vous dites vous-même...
00:37:06 - Bien sûr, le marché de l'électricité est aberrant.
00:37:08 Et ce qui a fait beaucoup de mal,
00:37:10 c'est le principe libéral
00:37:12 de la concurrence libre et non faussée.
00:37:14 C'est ça qui a fait du mal. Dans tous les domaines,
00:37:16 pas seulement celui de l'énergie, la concurrence libre
00:37:18 et non faussée. Ça c'est une aberration.
00:37:20 - En tout cas, il y a des choses...
00:37:22 - Dans le marché de l'électricité,
00:37:24 c'est pire que tout. C'est-à-dire que l'électricité
00:37:26 n'a jamais fonctionné de cette façon.
00:37:28 Et chaque fois qu'on a remis au marché de traders
00:37:30 le sort de l'électricité,
00:37:32 c'est l'histoire d'un drone
00:37:34 au début des années 2000.
00:37:36 Il faut se souvenir.
00:37:38 C'est un énorme scandale
00:37:40 parce qu'une entreprise de trading de gaz
00:37:42 s'était mise à faire de l'électricité.
00:37:44 - Qu'il s'agisse d'immigration,
00:37:46 qu'il s'agisse d'EDF,
00:37:48 c'est le mot "démission".
00:37:50 - Oui, ou "à conséquence",
00:37:52 "lâcheté".
00:37:54 - C'est le petit critiquisme qui est dicte
00:37:56 comme ça d'un point de vue général.
00:37:58 - L'idéologie. L'immigration est une chose pour la France.
00:38:00 La concurrence libre et non faussée.
00:38:02 - Je voudrais qu'on vienne sur l'actualité du week-end.
00:38:04 Je voudrais qu'on vienne deux secondes sur l'actualité
00:38:06 du week-end en Israël.
00:38:08 Vous restez avec nous jusqu'à 10h30.
00:38:10 Sur l'actualité du week-end.
00:38:12 Offensive ou pas en Israël ?
00:38:14 Je voudrais qu'on voit le sujet de Michael Dos Santos
00:38:16 et vous allez me dire si, effectivement,
00:38:18 l'armée israélienne s'apprête à entrer dans Gaza.
00:38:20 - Les autorités israéliennes gardent le secret militaire.
00:38:22 Impossible pour elles de dévoiler
00:38:24 une éventuelle invasion terrestre d'ampleur.
00:38:26 Seule certitude, gouvernement et armée
00:38:28 élaborent déjà la prochaine offensive.
00:38:30 - Ils évaluent le moment opportun
00:38:32 pour passer à la deuxième étape
00:38:34 de l'opération qui a été dévoilée
00:38:36 en Israël.
00:38:38 Nous avons aussi échangé avec nos partenaires
00:38:40 internationaux car, comme vous le savez,
00:38:42 ils ont des ressortissants
00:38:44 pris en otage dans la bande de Gaza.
00:38:46 - Ces dernières heures,
00:38:48 le ministre de la Défense israélien
00:38:50 a indiqué que les habitants de la bande de Gaza
00:38:52 déplacés dans des zones sécurisées
00:38:54 ne pourraient certainement pas rentrer
00:38:56 chez eux avant décembre.
00:38:58 Une annonce remise en cause
00:39:00 par la porte-parole du gouvernement.
00:39:02 - Je suis très heureux de vous avoir
00:39:04 présentés à la salle de presse.
00:39:06 - Nous n'avons pas de calendrier
00:39:08 des opérations pour le moment.
00:39:10 Tout ce que nous avons, c'est un objectif.
00:39:12 L'objectif de cette guerre à Gaza,
00:39:14 c'est la destruction du Hamas.
00:39:16 - Tract, annonce radio,
00:39:18 appel individuel,
00:39:20 le gouvernement israélien indique également
00:39:22 faire le nécessaire pour protéger
00:39:24 les civils palestiniens.
00:39:26 Tout le contraire du Hamas.
00:39:28 - Les terroristes du Hamas
00:39:30 font tout ce qu'ils peuvent pour garder
00:39:32 les civils sur la ligne de front.
00:39:34 Ils les bloquent,
00:39:36 leur tirent dessus, ils les utilisent
00:39:38 comme boucliers humains.
00:39:40 - Selon le gouvernement,
00:39:42 le Hamas serait aussi à l'origine
00:39:44 de l'enlèvement d'au moins 224 Israéliens.
00:39:46 - Offensive ou pas ?
00:39:48 - Elle a déjà commencé
00:39:50 un peu comme la contre-offensive ukrainienne.
00:39:52 Elle a commencé,
00:39:54 on l'a vu, hier,
00:39:56 il y a eu une incursion limitée,
00:39:58 ciblée, qui n'est pas allée très loin,
00:40:00 avec des blindés
00:40:02 qui ont passé la ligne.
00:40:04 Et ils se replient ensuite.
00:40:06 Ce sont des incursions limitées
00:40:08 pour ouvrir des couloirs.
00:40:10 Mais on ne comprend rien.
00:40:12 Ce n'est pas une opération de police.
00:40:14 Le but des Israéliens,
00:40:16 c'est d'éradiquer le Hamas.
00:40:18 Ce n'est pas simplement de liquider
00:40:20 les chefs terroristes qui ont donné les ordres
00:40:22 et puis les massacreurs, un par un.
00:40:24 C'est réellement de se débarrasser du Hamas.
00:40:26 Et ça, ça veut dire
00:40:28 une guerre.
00:40:30 Et une guerre, c'est long.
00:40:32 Ça prend du temps. Alors, quel que soit votre impatience,
00:40:34 je vais revenir souvent.
00:40:36 - Les otages français.
00:40:38 Madame Kollena était ce matin sur RTL
00:40:40 et elle a donné des nouvelles.
00:40:42 - Nous avons neuf
00:40:48 compatriotes, en effet,
00:40:50 qui ont disparu,
00:40:52 dont on est sans nouvelles précises,
00:40:54 à ceci près que l'on sait, pour certains d'entre eux,
00:40:56 qu'ils ont été pris
00:40:58 en otage. Nous travaillons
00:41:00 avec, évidemment,
00:41:02 les Israéliens, avec
00:41:04 les Égyptiens, avec
00:41:06 le Qatar aussi, avec tous ceux qui peuvent
00:41:08 avoir non seulement des informations
00:41:10 mais aider à leur libération.
00:41:12 Il est difficile de donner plus de détails.
00:41:14 Nous avons des indications
00:41:16 qui nous font penser que certaines de ces
00:41:18 personnes sont toujours retenues
00:41:20 en otage. Il y a eu des preuves de vie.
00:41:22 - Donc il y en a eu d'autres que cette vidéo.
00:41:24 - Même si celle-ci date d'il y a un peu plus d'une semaine,
00:41:26 il y a des informations que nous
00:41:28 partageons entre les autorités
00:41:30 dont je viens de vous parler, aux premières
00:41:32 en desquelles les autorités israéliennes,
00:41:34 qui ont fait un certain nombre d'opérations
00:41:36 de reconnaissance et qui nous
00:41:38 informent. - Je retiens de ce que dit
00:41:40 Madame la Ministre, on travaille avec le Qatar.
00:41:42 - Oui, mais mets d'abord
00:41:44 en avant les Israéliens, parce que les Israéliens, dans
00:41:46 les opérations qu'ils mènent, les incursions qu'ils mènent,
00:41:48 c'est notamment pour essayer
00:41:50 d'obtenir, d'arracher des informations
00:41:52 sur la localisation,
00:41:54 le nombre d'otages.
00:41:56 C'est ce qu'on nous explique.
00:41:58 Et donc j'imagine que c'est ça
00:42:00 dont a parlé le Président Macron
00:42:02 quand il était avec le Premier ministre d'État Niaou.
00:42:04 Parce que le Président de la République française
00:42:06 est censé s'occuper d'abord,
00:42:08 même si
00:42:10 toutes les vies civiles se valent,
00:42:12 il est censé s'occuper d'abord
00:42:14 des vies françaises. - On travaille avec le Qatar.
00:42:16 - On l'espère. - Je vous ai vu écouter avec intérêt.
00:42:18 On travaille avec...
00:42:20 - Avec tous ceux qui peuvent servir
00:42:22 d'intermédiaire et qui peuvent
00:42:24 nous permettre de trouver une solution. - Oui, mais sauf que le Président Macron
00:42:26 n'est pas allé, comme vous l'avez remarqué,
00:42:28 dans cette grande tournée au Moyen-Orient.
00:42:30 Il ne s'est pas rendu
00:42:32 dans l'émirat du Qatar, qui est pourtant
00:42:34 l'interlocuteur évident
00:42:36 du Hamas. - Voilà. Mais était-il nécessaire
00:42:38 qu'il se rendit
00:42:40 en Israël ? C'est pas
00:42:42 évident non plus. Enfin, je veux dire qu'on peut discuter
00:42:44 avec tous les acteurs du jeu sans forcément
00:42:46 se déplacer aux rues.
00:42:48 - Sauf qu'il a fait un peu de politique intérieure.
00:42:50 - Oui, mais justement, le risque
00:42:52 d'un faux pas était quand même très grand. Bon, il n'y a pas eu
00:42:54 trop de dérapages, mais...
00:42:56 - Il n'y en a pas eu. - Il suffit d'un mot de travers.
00:42:58 - Oui, oui. Et puis vous...
00:43:00 - Il y a eu des mots de travers.
00:43:02 Mais la question, c'est l'affichage.
00:43:04 Quand vous allez à Tel Aviv,
00:43:06 puis ensuite au Caire,
00:43:08 c'est bizarre de ne pas faire une petite
00:43:10 extension vers Doha. - Je suis d'accord.
00:43:12 Ça prouve bien que... - Choquant.
00:43:14 - Ce genre de voyage est compliqué.
00:43:16 On aurait pu dire aussi qu'après, il allait
00:43:18 en Turquie, il allait...
00:43:20 Enfin, voir tous les...
00:43:22 - Aller au bout du monde. - Oui, monsieur Guénot,
00:43:24 dites ce que vous pensez, parce qu'il y a du sous-texte
00:43:26 dans ce que vous pensez. Dites ce que vous pensez.
00:43:28 - Non, je pense que les histoires d'otages, d'abord, moi, on en parle mieux.
00:43:30 C'est... Laissons les gouvernements...
00:43:32 Laissons les gouvernements négocier.
00:43:34 C'est pas quelque chose qui se... - Non, mais vous étiez sur la visite
00:43:36 d'Emmanuel Macron, là. - Sur la visite
00:43:38 d'Emmanuel Macron, je ne suis pas certain que c'était
00:43:40 une bonne idée de faire ce voyage.
00:43:42 Parce que, forcément, il y a toujours
00:43:44 quelque chose qui ne va pas, et le moindre...
00:43:46 La moindre erreur, le moindre dérapage est
00:43:48 interprété, surinterprété. - Oui, mais il y en a été
00:43:50 à l'île. Tous les dirigeants européens y étaient
00:43:52 allés, c'était compliqué. - Oui, mais alors ?
00:43:54 - Alors, ça... - Et alors ?
00:43:56 - On a été quand même un des pays les plus touchés.
00:43:58 - Mais vous avez vu ce que ça a donné ?
00:44:00 - D'accord, mais symboliquement,
00:44:02 pour les Français... - Il fallait absolument qu'il y aille.
00:44:04 - C'est quand même un... - On est le pays qui a
00:44:06 la plus grande communauté musulmane d'Europe,
00:44:08 la plus grande communauté juive d'Europe. On est membre
00:44:10 du Conseil de sécurité. Les dirigeants
00:44:12 européens y étaient tous allés, et nous, on n'y serait pas allés.
00:44:14 - Non, Macron devait y aller, évidemment. - Autre chose,
00:44:16 ce qui va se passer ce week-end,
00:44:18 les manifestations pro-palestiniennes,
00:44:20 a priori, sont interdites à Paris.
00:44:22 Je voudrais qu'on voie le sujet de Mickaël Dos Santos.
00:44:24 Premier motif avancé par la
00:44:28 préfecture de police, une manifestation
00:44:30 dans les rues de la capitale, en lieu
00:44:32 et place d'un rassemblement.
00:44:34 Second motif, le plus problématique,
00:44:36 les propos négationnistes,
00:44:38 antisémites et pro-Hamas, tenus
00:44:40 par le passé, par les organisateurs
00:44:42 qui sont également à l'origine de la manifestation
00:44:44 de demain, selon le préfet de police de Paris.
00:44:46 On y retrouve le Front français de la libération
00:44:48 de la Palestine, la coordination
00:44:50 des appels pour une paix juste au Proche-Orient
00:44:52 Euro-Palestine et le nouveau parti
00:44:54 anticapitaliste. - On a entendu aussi
00:44:56 des slogans dans ces manifestations,
00:44:58 qui n'étaient pas très pacifistes. Oui, il peut y avoir
00:45:00 des troubles à l'ordre public, étant donné que
00:45:02 c'est plus difficile de protéger
00:45:04 des manifestants et aussi
00:45:06 des citoyens, des manifestants
00:45:08 radicaux, dès lors qu'une
00:45:10 manifestation est d'ambule dans les rues
00:45:12 de Paris. - Pour d'autres, rien ne
00:45:14 justifie une telle interdiction,
00:45:16 ni le mot d'ordre lancé par les organisateurs,
00:45:18 ni des débordements hypothétiques.
00:45:20 - Il faut véritablement que ce soit des raisons
00:45:22 documentées, des raisons
00:45:24 circonstanciées, et on ne peut
00:45:26 absolument pas être uniquement
00:45:28 dans un risque qui serait complètement
00:45:30 hypothétique. Les expressions
00:45:32 individuelles qui peuvent parfois y avoir
00:45:34 dans le cadre de manifestations, ne sauraient
00:45:36 en fait emporter une interdiction de manifester
00:45:38 pour la collectivité. - La semaine
00:45:40 dernière, la manifestation parisienne avait
00:45:42 été interdite. Avant d'être autorisée par
00:45:44 le Conseil d'État, dix personnes
00:45:46 avaient été interpellées, notamment
00:45:48 pour propos antisémites et tags
00:45:50 sur la statue de la République.
00:45:52 - Eugénie Bastille qui souhaitait que ces
00:45:54 manifestations aient lieu. - Oui, je
00:45:56 le souhaite toujours, parce que, toujours pour les mêmes
00:45:58 raisons, je vais me répéter, mais parce qu'on n'est pas
00:46:00 capable de faire régner l'interdiction.
00:46:02 Vous vous souvenez,
00:46:04 quand il y a eu les manifestations après la mort de
00:46:06 George Floyd pour Adama Traoré,
00:46:08 Castaner, qui était ministre de l'Intérieur,
00:46:10 avait dit, il avait interdit la manifestation,
00:46:12 la manifestation avait lieu, il avait dit
00:46:14 "l'émotion dépasse parfois les règles juridiques",
00:46:16 ce qui était vraiment une abdication totale de l'État
00:46:18 face à la foule. Donc on n'est pas capable
00:46:20 de les faire respecter. Et deuxièmement, moi je suis quand même pour la liberté,
00:46:22 la liberté de manifester, et je pense que d'ailleurs
00:46:24 on voit dans ces manifestations concrètement
00:46:26 qui sont ces gens. Et oui, ça fait mal d'entendre
00:46:28 des slogans qui sont absolument ignobles,
00:46:30 mais au moins on les voit prononcer,
00:46:32 et on voit qu'il y a une partie de la gauche qui est devenue,
00:46:34 pardon de le dire, mais antisémite,
00:46:36 parce qu'il y a vraiment des slogans antisémites,
00:46:38 et pas seulement en France, mais en Australie,
00:46:40 aux États-Unis, on voit des gens manifester
00:46:42 avec des parapentes, etc.
00:46:44 Je sais que c'est dur peut-être de le voir,
00:46:46 mais ça montre aussi une réalité de la société française,
00:46:48 une fracture de la société française,
00:46:50 et je ne vois pas au nom de quoi on devrait la mettre sous le tapis.
00:46:52 Et enfin, parce que, pardon,
00:46:54 la manifestation c'est aussi un exutoire, une catharsis,
00:46:56 et si on ne laisse pas les gens manifester,
00:46:58 ils peuvent aussi passer par la violence.
00:47:00 - Joseph répondra après, nous sommes déjà très en retard.
00:47:02 9h53, merci Gauthier.
00:47:04 Didier Barbeau-Livien va venir sur ce plateau,
00:47:06 parce qu'il y a un documentaire sur C8
00:47:08 qui sera proposé sur Didier Barbeau-Livien,
00:47:10 et puis on l'aime beaucoup, Didier,
00:47:12 donc c'est un plaisir quand il vient nous voir,
00:47:14 donc on verra quelques extraits,
00:47:16 et notamment son ami Nicolas Sarkozy,
00:47:18 qui parle beaucoup de lui dans le documentaire.
00:47:20 - Juste un mot,
00:47:22 Eugénie a parfaitement raison.
00:47:24 - Oui, bien sûr, il faut permettre la manifestation.
00:47:26 - Je ne crois pas du tout.
00:47:28 - Je ne crois pas du tout qu'il fasse le permettre.
00:47:30 - Il y a de bonnes raisons de ne pas l'autoriser,
00:47:32 notamment en pensant deux secondes
00:47:34 à nos compatriotes sur le français.
00:47:36 - Il y a quand même une grande différence
00:47:38 entre s'autoriser ou interdire le nombre.
00:47:40 - En fait, soyez gentils,
00:47:42 Henri Higuéno, pas vous,
00:47:44 vous ne me respectez pas.
00:47:46 Je suis en train de lancer la pause.
00:47:48 Je ne sers à rien pour vous.
00:47:50 - Une manif de soutien,
00:47:52 parce qu'elle prône.
00:47:54 - De temps en temps, voilà, pour donner l'heure.
00:47:56 Bon, à tout de suite.
00:47:58 - C'est vendredi,
00:48:00 on essaie d'avoir un peu de légèreté,
00:48:02 donc on va parler de Didier Barbelevia,
00:48:04 de l'actualité artistique,
00:48:06 puisqu'un documentaire vous est consacré
00:48:08 sur C8, ça va ?
00:48:10 - Oui, en fait,
00:48:12 j'ai une légèreté dans l'émission.
00:48:14 C'est agréable.
00:48:16 - Excusez-moi,
00:48:18 mais quand nous recevons Henri Higuéno
00:48:20 qui nous explique que c'est l'apocalypse,
00:48:22 que le monde est fini,
00:48:24 que notre civilisation va mourir,
00:48:26 je trouve que quand j'écoute vos chansons,
00:48:28 c'est plus léger.
00:48:30 - Si vous voulez que je te dise.
00:48:32 - Elle est mourire,
00:48:34 elle est traversée une mauvaise passe.
00:48:36 - Vous le savez pas.
00:48:38 Vous avez promené Lulu ce matin ?
00:48:40 - Non, Lulu refuse de sortir quand il pleut.
00:48:42 C'est le seul anglais qui déteste la pluie.
00:48:44 - Lulu est votre chien ?
00:48:46 - Oui.
00:48:48 - Bon, sommayale à midi, le rappel des titres.
00:48:50 ...
00:48:52 - Une rallonge de 200 millions d'euros
00:48:54 pour accélérer le déploiement
00:48:56 des bornes électriques en France,
00:48:58 annonce faite par le ministre des Transports,
00:49:00 Clément Beaune, qui précise que cette enveloppe
00:49:02 servira également au renforcement
00:49:04 du bonus écologique pour les plus modestes
00:49:06 et à l'arrivée du leasing social
00:49:08 pour les classes moyennes.
00:49:10 L'Union européenne demande
00:49:12 des pauses humanitaires à Gaza
00:49:14 où personne n'est en sécurité, selon l'ONU.
00:49:16 En six jours, 74 camions d'aide
00:49:18 sont parvenus depuis l'Égypte
00:49:20 avant le conflit.
00:49:22 Le déploiement de la pluie parvenait
00:49:24 aux 2,4 millions d'habitants
00:49:26 de l'enclave palestinienne.
00:49:28 Et puis, Acapulco dévasté, isolé
00:49:30 après le passage de l'ouragan Otis,
00:49:32 la légendaire station balnéaire
00:49:34 du sud-ouest du Mexique,
00:49:36 a été coupée du reste du pays,
00:49:38 comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:49:40 Habitants et touristes font face
00:49:42 à des immeubles éventrés
00:49:44 et des routes impraticables.
00:49:46 - Nous parlons d'un sujet
00:49:48 qui a divisé ce plateau,
00:49:50 j'ai dit Bastier, regrette
00:49:52 que ces manifestations n'aient pas lieu.
00:49:54 Henri Guaino est également sur cette position.
00:49:56 - Je regrette que ça n'ait pas lieu.
00:49:58 Je suis contre l'idée
00:50:00 qu'on puisse les interdire.
00:50:02 - Oui, c'est différent.
00:50:04 - Je partage votre avis.
00:50:06 C'était un peu rapide.
00:50:08 Je voudrais qu'on écoute
00:50:10 Leila Chahid, qui est la déléguée générale
00:50:12 de la Palestine.
00:50:14 - Je ne peux plus tolérer,
00:50:16 hamdoulilah,
00:50:18 que vous avez ce conseil administratif
00:50:20 dont je ne connaissais pas l'existence.
00:50:22 Il va me donner un cours.
00:50:24 Parce qu'il a révoqué la décision,
00:50:26 il a dit qu'il pouvait manifester.
00:50:28 Pourquoi il ne peut pas manifester ?
00:50:30 Et vous avez vu ? Pas un incident !
00:50:32 15 000 manifestants, pas un incident.
00:50:34 On voulait transformer les manifestants
00:50:36 en chimpanzés, en disant
00:50:38 qu'ils vont descendre dans la rue
00:50:40 et brûler la ville.
00:50:42 C'est l'image qu'on donne.
00:50:44 Et ça, ça relève du préjugé racial.
00:50:46 - Pas un incident ?
00:50:48 Crier Israël assassin,
00:50:50 pas un incident ?
00:50:52 Vous voulez qu'on voit les pancartes
00:50:54 qu'il y avait à Nantes ou à Paris ?
00:50:56 Pas un incident ?
00:50:58 Mais enfin, c'est invraisemblable
00:51:00 de dire une chose comme ça.
00:51:02 - Leila Chahid se fait de la Palestine
00:51:04 sans idée du Luberon où elle habite.
00:51:06 Elle a totalement perdu pied.
00:51:08 - C'est un ancien monde.
00:51:10 - C'est l'ancienne déléguée générale de la Palestine.
00:51:12 - Elle n'existe plus.
00:51:14 - Elle était représentante de la Palestine en France.
00:51:16 - Oui, elle était là.
00:51:18 Là, elle est la représentante.
00:51:20 - Oui, elle l'était.
00:51:22 Mais bon, c'est pas grave. Elle vit entre le Maroc
00:51:24 et le Luberon.
00:51:26 - Revenons sur le fond.
00:51:28 Vous, vous êtes pour cette interdiction.
00:51:30 - Je suis pour l'interdiction.
00:51:32 Je suis pour l'interdiction.
00:51:34 J'entends bien les arguments qui ont été dits.
00:51:36 En plus, un certain très juste, comme d'habitude,
00:51:38 de génie.
00:51:40 Il faut montrer.
00:51:42 Moi, je pense qu'on a assez montré.
00:51:44 Si on ne sait pas ce que c'est,
00:51:46 si on ne sait pas qu'aujourd'hui,
00:51:48 l'antisionisme, c'est de l'antisémitisme,
00:51:50 je ne vois pas.
00:51:52 On ne peut pas montrer éternellement.
00:51:54 C'est le premier point.
00:51:56 Le deuxième point, qui consiste à dire
00:51:58 que nous ne sommes pas en mesure d'interdire.
00:52:00 Si pour tous les problèmes de trouble
00:52:02 à l'ordre public, à chaque fois qu'on n'est pas en mesure
00:52:04 d'interdire, on se dirait "on n'interdit pas,
00:52:06 je ne sais pas où on irait".
00:52:08 C'est le deuxième point.
00:52:10 C'est que les gens qui manifestent aujourd'hui,
00:52:12 ils n'ont pas manifesté
00:52:14 pour les Palestiniens, lorsque les
00:52:16 Palestiniens étaient tués à Yarmouk, en Syrie.
00:52:18 Ils étaient tués par des Arabes.
00:52:20 Non, ils manifestent et il y a eu
00:52:22 des dizaines de milliers. Mais en revanche,
00:52:24 ils manifestent aujourd'hui. Pourquoi ils manifestent
00:52:26 aujourd'hui ? Parce qu'évidemment, c'est Israël.
00:52:28 Ils manifestent pour le Hamas.
00:52:30 Le Hamas a comme volonté, tout simplement,
00:52:32 d'éradiquer Israël de la carte.
00:52:34 C'est dans sa charte.
00:52:36 Il faut le dire avec force. Donc, les gens qui manifestent,
00:52:38 en soutien sur ce point.
00:52:40 Et moi, je voudrais dire juste une chose,
00:52:42 réellement. Je pense à nos compatriotes
00:52:44 juifs aujourd'hui qui ont peur,
00:52:46 qui vivent dans la peur.
00:52:48 Pitié pour eux.
00:52:50 Ils en ont assez.
00:52:52 - Et en quoi interdire la manifestation
00:52:54 protégerait les Juifs ?
00:52:56 - Je vais vous dire pourquoi.
00:52:58 Parce qu'on dirait
00:53:00 qu'il y a une autorité
00:53:02 en France qui est capable
00:53:04 d'employer la force. Parce que les personnes
00:53:06 qui manifestent pour soutenir
00:53:08 le Hamas ne connaissent qu'une chose,
00:53:10 c'est le rapport de force.
00:53:12 - Et c'est vrai que pour
00:53:14 ceux des Juifs français qui ont peur,
00:53:16 ceux qui ont enlevé la Maison d'Ard
00:53:19 de leur porte de la maison,
00:53:21 c'est un signe que tu leur envoies
00:53:23 de dire "on n'accepte pas
00:53:25 que sur le sol de France,
00:53:27 des gens crient Israël assassin".
00:53:29 - Mais oui.
00:53:31 - Il faut punir ces gens-là.
00:53:33 Et vous savez que
00:53:35 vous avez cité la phrase
00:53:37 de Kissinger en Allemagne,
00:53:39 "regardez ce que ça donne l'immigration massive".
00:53:41 Il l'a dit quoi ? Parce qu'il a vu
00:53:43 les manifestations en Allemagne
00:53:45 de pro-palestiniens, et c'est comme ça
00:53:47 qu'il a dit "regardez ce que ça donne l'immigration".
00:53:49 Donc ça aussi, ça ouvre les yeux.
00:53:51 - Je pense que la liberté de manifester
00:53:53 est un principe sacro-saint.
00:53:55 On ne peut pas toucher aussi facilement
00:53:57 à ce principe de la liberté de manifester.
00:53:59 C'est essentiel en démocratie.
00:54:01 Et s'il y a des débordements,
00:54:03 comme à la destruction d'Israël, ou à la haine
00:54:05 contre les juifs, il faut arrêter,
00:54:07 mettre en état d'arrestation...
00:54:09 - Ces manifestations elles-mêmes, cher André Valigny,
00:54:11 si vous mettez le couvert sur la marmite,
00:54:13 c'est encore pire.
00:54:15 - Si vous mettez le couvert sur la marmite,
00:54:17 c'est encore pire.
00:54:19 - Il y a eu quelques manifestations en Suisse.
00:54:21 Je ne pense pas que la Suisse soit le paradis.
00:54:23 Hier, j'ai vu que le gouvernement suisse
00:54:25 a décidé de suspendre
00:54:27 tous les financements
00:54:29 qui sont enregistrés
00:54:31 à une douzaine d'associations
00:54:33 pour faire l'inventaire précisément
00:54:35 qui s'occupe des droits de l'homme,
00:54:37 pour regarder précisément
00:54:39 où va l'argent,
00:54:41 à quoi il sert,
00:54:43 qui le gère...
00:54:45 - Pour prolonger.
00:54:47 - C'est une action.
00:54:49 C'est un acte réel.
00:54:51 Ce n'est pas simplement du spectacle.
00:54:53 - Vous avez vu sans doute cette séquence
00:54:55 sur les réseaux sociaux
00:54:57 de cette mère palestinienne à Paris.
00:54:59 Et là encore, c'est tolérance zéro.
00:55:01 Il faut que la préfecture de police
00:55:03 retrouve cette femme
00:55:05 et qu'on puisse l'entendre
00:55:07 avant de la juger.
00:55:09 Mais voyez cette séquence
00:55:11 qu'elle dit avec ses deux enfants.
00:55:13 Et ça se passe sur le sol de France.
00:55:15 Une femme qui est voilée des pieds jusqu'à la tête.
00:55:17 ...
00:55:35 Est-ce que cette femme peut être poursuivie ?
00:55:37 Écoutez Gilles-William Goldenadel
00:55:39 qui est avocat.
00:55:41 - Il y a une double qualification pénale
00:55:43 qu'on pourrait retenir.
00:55:45 D'abord, c'est une incrimination antisioniste
00:55:47 qui peut être associée à l'antisémitisme.
00:55:49 Israël s'est foutu. Dégage.
00:55:51 Et deuxièmement, lorsque elle dit
00:55:53 "Vous n'êtes rien ici en France",
00:55:55 on comprend bien qu'elle s'adresse
00:55:57 à des juifs.
00:55:59 Et là, c'est une incrimination
00:56:01 directement antisémite.
00:56:03 Donc je pense que le parquet
00:56:05 serait bien inspiré
00:56:07 d'ouvrir une instruction
00:56:09 ou de renvoyer directement
00:56:11 devant le tribunal correctionnel.
00:56:13 - À suivre.
00:56:15 Henri Hainaut est avec nous ce matin.
00:56:17 À la septième fois, les murailles tombèrent.
00:56:19 On a parlé tout à l'heure de l'immigration.
00:56:21 On a parlé également de l'idéologie,
00:56:23 des mauvaises décisions qui ont été prises.
00:56:25 On a pris l'exemple de l'EDF.
00:56:27 L'identité française, qui est un sujet
00:56:29 qui est au cœur de nos débats quasiment chaque matin.
00:56:31 Identité, il est vrai, est un mot qui pose problème
00:56:33 et qui, écrivez-vous, en ce qu'il peut laisser supposer,
00:56:35 quelque chose d'acquis pour toujours,
00:56:37 d'immuable, une France éternellement la même,
00:56:39 alors que tout être vivant est voué au changement.
00:56:41 Fût-il au fil des jours ?
00:56:43 Imperceptible. Seuls les statues sont immuables
00:56:45 et encore le temps ce grand sculpteur
00:56:47 les marque-t-il de son empreinte ?
00:56:49 La France est un être vivant dont la gestation a été lente,
00:56:51 l'accouchement douloureux, la survie toujours incertaine
00:56:53 et l'éducation a jamais inachevé.
00:56:55 Identité ne veut pas dire
00:56:57 éternellement figée, elle veut dire
00:56:59 continuité.
00:57:01 Si vous deviez dire, résumer
00:57:03 l'identité française en
00:57:05 quelques mots, vous diriez quoi ?
00:57:07 - Moi, je suis incapable de
00:57:09 répondre à cette question
00:57:11 en quelques mots, ça n'est pas possible.
00:57:13 C'est quelque chose de beaucoup trop complexe
00:57:15 mais au fond,
00:57:17 la plupart des français savent
00:57:19 très bien ce que c'est, je répète ça
00:57:21 de plateau en plateau mais
00:57:23 ça me rappelle Saint-Augustin,
00:57:25 cette phrase extraordinaire
00:57:27 "Si on me demande ce qu'est le temps,
00:57:29 si je sais ce qu'est le temps,
00:57:31 il me dit je sais ce que c'est, si on me demande
00:57:33 de l'expliquer, je ne sais pas."
00:57:35 Et c'est pareil,
00:57:37 est-ce qu'on a besoin,
00:57:39 j'ai écrit des pages, des pages
00:57:41 on aurait pu écrire sur l'identité,
00:57:43 on pourrait écrire
00:57:45 des bibliothèques entières, on a d'ailleurs écrit
00:57:47 des bibliothèques entières sans jamais
00:57:49 arriver au bout de ce sujet.
00:57:51 Il y a beaucoup de mots,
00:57:53 tout le monde connaît,
00:57:55 perçoit le sens
00:57:57 sans pouvoir mettre tous les mots.
00:57:59 - Si je vous dis par exemple que l'identité française, c'est un art de vivre,
00:58:01 c'est un mode de vie.
00:58:03 - C'est une langue ?
00:58:05 - C'est une langue,
00:58:07 prenez les vistroies, c'est aussi des manières de table
00:58:09 par exemple, ça fait partie d'une politesse,
00:58:11 c'est une civilité,
00:58:13 c'est une littérature,
00:58:15 c'est une façon de peindre, de penser,
00:58:17 ça touche tous les aspects
00:58:19 de la vie.
00:58:21 Vous avez la culture
00:58:23 qui touche toute la pensée,
00:58:25 etc.
00:58:27 Vous avez la civilisation qui rajoute à la culture
00:58:29 des formes,
00:58:31 qui donne des monuments, des routes,
00:58:33 Gilles Debré dit
00:58:35 "La civilisation,
00:58:37 c'est la culture plus les routes".
00:58:39 - Les ponts.
00:58:41 - Mais c'est pas faux.
00:58:43 Le vrai problème,
00:58:45 c'est que nous avons
00:58:47 perdu totalement l'habitude
00:58:49 d'attacher de l'importance à ce qui ne se voit pas.
00:58:51 L'identité, ça ne se voit pas.
00:58:53 On voit des manifestations
00:58:55 d'identité, mais on ne voit pas l'identité.
00:58:57 La nature humaine, ça ne se voit pas.
00:58:59 Les croyances des uns et des autres,
00:59:01 ça ne se voit pas.
00:59:03 La mémoire collective,
00:59:05 parce que nous ne commençons pas
00:59:07 à la naissance,
00:59:09 nous commençons déjà avec une forme d'héritage
00:59:11 qu'on pourrait appeler l'inconscient collectif,
00:59:13 la mémoire collective,
00:59:15 et tout ça pèse
00:59:17 beaucoup sur nos comportements,
00:59:19 sur nos réactions. J'ai cité un petit passage
00:59:21 d'un texte de Lévi-Strauss
00:59:23 à propos d'un
00:59:25 fait divers, c'est extraordinaire,
00:59:27 dans les fins des années 50,
00:59:29 les fins des années 60, c'est pire.
00:59:31 À Lyon, le clergé de Lyon décide
00:59:33 de réunir tous les enfants
00:59:35 des patronages de la ville
00:59:37 et immole par le feu
00:59:39 une représentation du Père Noël,
00:59:41 parce que c'est un culte païen.
00:59:43 Et donc Lévi-Strauss
00:59:45 fait un article à la suite de ce fait divers
00:59:47 qui a fait le tour de France
00:59:49 pour expliquer
00:59:51 d'où vient le Père Noël.
00:59:53 Et que ce n'est pas du tout
00:59:55 une espèce de paganisme oréssant,
00:59:57 c'est que ça plonge ses racines
00:59:59 très profondément
01:00:01 jusqu'à l'Antiquité
01:00:03 et même avant.
01:00:05 Et il en conclut que, il dit
01:00:07 en fait, les prêtres de Lyon
01:00:11 ont refait
01:00:13 un rituel sans le savoir,
01:00:15 un vieux rituel antique.
01:00:17 Et au fond, il dit
01:00:19 il y a beaucoup de choses
01:00:21 qui déterminent
01:00:23 nos comportements sans que nous
01:00:25 le sachions. Et ça, nous avons
01:00:27 décidé de ne plus lui attacher
01:00:29 aucune importance. Ça va
01:00:31 des traces de l'histoire
01:00:33 dans nos mémoires collectives.
01:00:35 Voilà.
01:00:37 Et sur le Père Noël, ce qui est intéressant
01:00:39 quand même à réfléchir, c'est qu'à l'époque, c'étaient les prêtres
01:00:41 qui brûlaient le Père Noël. Aujourd'hui,
01:00:43 ce sont les islamistes. - Mais c'est vrai que parfois
01:00:45 moi, j'ai dit qu'il existait
01:00:47 des lois non écrites
01:00:49 dans la discussion et que ces lois
01:00:51 non écrites ont disparu.
01:00:53 - Alors la loi non écrite, c'est quand tu rentres
01:00:55 dans un train, que tu es avec ton portable,
01:00:57 de ne pas parler fort.
01:00:59 - Oui, bien sûr. - Par exemple, vis-à-vis des écrits.
01:01:01 - C'est une loi non écrite.
01:01:03 - C'est juste de vous en donner.
01:01:05 - Et alors ça, ça volait en éclats.
01:01:07 - Une loi non écrite, par exemple.
01:01:09 - Depuis 20 ans. - Dans ma jeunesse,
01:01:11 toutes les femmes portaient un foulard.
01:01:13 Et quand on sortait sans foulard, j'étais en sortie
01:01:15 en cheveux, j'étais pas bien vu.
01:01:17 Mais chaque fois, quelle que soit
01:01:19 leur origine, moi, j'étais dans une ville
01:01:21 où il y avait aussi des maghrébins,
01:01:23 des ibriques. Chaque fois qu'elles rentraient
01:01:25 quelque part chez un commerçant ou chez quelqu'un,
01:01:27 elles enlevaient leur foulard.
01:01:29 Et aujourd'hui, vous pouvez rentrer
01:01:31 dans une salle de classe avec un foulard
01:01:33 ou avec une casquette d'alentvers.
01:01:35 - Dans une salle de classe, c'est interdit.
01:01:37 - Non mais c'est une loi non écrite.
01:01:39 - Non mais juste, parmi les choses
01:01:41 qu'on tient pour acquises, sans même réfléchir
01:01:43 au progrès civilisationnel que c'est,
01:01:45 c'est la mixité des sexes, qui pour moi
01:01:47 est au cœur de la civilité française.
01:01:49 C'est-à-dire qu'on est une nation,
01:01:51 plus que les pays anglo-saxons, qui séparaient
01:01:53 beaucoup les sexes, plus que la Russie,
01:01:55 qui séparait les sexes, la France se caractérise
01:01:57 par la mixité des sexes. C'est-à-dire,
01:01:59 il n'y avait pas l'égalité entre les sexes,
01:02:01 mais les femmes et les hommes étaient mélangés
01:02:03 dans la société, à la cour, à la table.
01:02:05 Les hommes et les femmes mangeaient ensemble,
01:02:07 ils discutaient ensemble dans les salons.
01:02:09 Et ça, c'est un acquis de notre civilisation
01:02:11 qui est menacé aujourd'hui justement par l'islamisme.
01:02:13 - Moi, j'ai connu l'école primaire,
01:02:15 on était séparés.
01:02:17 - C'est un tirage à propos des femmes corréziennes.
01:02:19 - Oui, qui se tiennent derrière le marineau.
01:02:21 - Non, mais c'est un homme corrézien.
01:02:23 La femme se tient derrière lui pour le silencier.
01:02:25 - En silence.
01:02:27 - En tout cas, à la 7ème fois, les murailles tombèrent.
01:02:29 Les fondations des murailles institutionnelles,
01:02:31 culturelles, morales, juridiques que nos sociétés
01:02:33 ont élevées ne sont-elles pas aussi fragiles
01:02:35 que celles des murailles de Géricault ?
01:02:37 Bon, il n'est pas forcément très optimiste.
01:02:39 - Mais ce n'est pas l'optimisme, vous savez.
01:02:41 - Oui. - Non, mais moi, je déteste,
01:02:43 c'est écrit d'ailleurs dans le livre,
01:02:45 que l'optimisme consiste à peindre en rose l'avenir.
01:02:47 - Mais je suis d'accord.
01:02:49 - Ce qui est important, ce n'est pas l'optimisme.
01:02:51 - C'est la lucidité.
01:02:53 - Non, c'est l'espérance, et l'espérance est une vertu,
01:02:55 mais c'est une vertu héroïque.
01:02:57 - Mais la lucidité permet aussi d'avoir...
01:02:59 - Oui, bien sûr, la lucidité, c'est le bon sens.
01:03:01 - ...le bon diagnostic.
01:03:03 - Nous ne sommes pas lucides, mais précisément
01:03:05 parce que nous ne regardons plus ce qui...
01:03:07 Nous n'essayons pas de comprendre
01:03:09 ce qui ne se voit pas et de lui attacher de l'importance.
01:03:11 Le résultat, c'est que nous avons oublié
01:03:13 la nature humaine, et que ce qui est arrivé avant nous
01:03:17 peut nous arriver aussi parce que nous n'avons pas changé.
01:03:21 - Je suis d'accord, et ce qui est arrivé en 1793 peut revenir.
01:03:23 - Même au 20e siècle.
01:03:25 - Didier Barbelévien représente justement
01:03:27 l'art de vivre à la française.
01:03:29 - Absolument.
01:03:31 - Une forme d'un mélange de talent, d'abord,
01:03:33 un peu de mélancolie, de nostalgie.
01:03:35 - Mélancolie, oui, ça peut.
01:03:37 Mais d'optimisme aussi.
01:03:39 - En même temps, vos chansons sont...
01:03:41 - Oui, c'est vrai.
01:03:43 - ...tériblement françaises, vos chansons.
01:03:45 Alors, il y a un documentaire qui va être produit sur C8.
01:03:47 - Il est produit.
01:03:49 - Il va être diffusé, effectivement.
01:03:51 Vous faites bien de le dire.
01:03:53 Et on entend beaucoup votre ami Nicolas Sarkozy.
01:03:55 - Entre autres.
01:03:57 - Que vous imitez ?
01:03:59 - Oups, que je l'imite.
01:04:01 - Un petit peu, quoi. Moi, j'ai entendu parfois...
01:04:03 - Oui, mais parce que j'aime bien...
01:04:05 Tous les artistes, on aime bien choper chez les gens le truc.
01:04:09 Par exemple, je peux faire Pascal Praud, si vous voulez.
01:04:11 - Ah oui ?
01:04:13 - C'est un peu...
01:04:15 C'est un mélange.
01:04:17 Il a gaulé un peu chez Bernard Pivot.
01:04:19 Vous vous souvenez de Pivot, avec ses binocles, les gestes ?
01:04:21 Non, mais c'est un métier.
01:04:23 - Mais Sarko, par exemple, Nicolas Sarkozy,
01:04:25 quand vous l'imitez, par exemple,
01:04:27 quand il vous dit "Didier", je veux dire,
01:04:29 il faudrait peut-être que tu arrêtes de fumer le cigare,
01:04:31 ou que tu prends...
01:04:33 - Non, il ne me dit pas ça parce que...
01:04:35 Comment dire ?
01:04:37 - Il me dit d'en fumer encore un peu.
01:04:39 - Bon, j'ai compris que vous ne vouliez pas le limiter.
01:04:41 - Non, c'est comme ça.
01:04:43 C'est-à-dire que moi, j'aime bien les choses
01:04:45 qui se font sur l'instant,
01:04:47 quand c'est à propos.
01:04:49 - Alors, on va voir un sujet,
01:04:51 un extrait de ce documentaire,
01:04:53 où il est très présent.
01:04:55 Vous le connaissez depuis combien de temps ?
01:04:57 - 40 ans.
01:04:59 - Donc forcément, vous avez un rapport avec lui
01:05:01 que les autres n'ont pas.
01:05:03 - On peut dire ça, oui.
01:05:05 - Il était maire de Neuilly ?
01:05:07 - Il venait d'être maire de Neuilly.
01:05:09 - Donc effectivement, c'est un rapport...
01:05:11 C'est difficile d'avoir des amis
01:05:13 quand on est président de la République.
01:05:15 - Oui, non.
01:05:17 Je vais vous dire ce qui m'impressionnait
01:05:19 chez lui quand je l'ai connu,
01:05:21 c'est la mémoire qu'il avait pour se souvenir
01:05:23 des résultats des matchs de foot des années 60.
01:05:25 Une parade de "Salut les copains",
01:05:27 il me rappelait un peu quelqu'un.
01:05:29 Et j'étais quand même très interloqué par ça.
01:05:31 - Alors, écoutez,
01:05:33 ce qu'il dit de vous.
01:05:35 - Il est un poète
01:05:37 de très grand talent.
01:05:39 C'est un homme extrêmement cultivé,
01:05:41 sans diplôme.
01:05:43 C'est un artiste
01:05:45 vibrant.
01:05:47 C'est un être humain
01:05:49 profond et charmant.
01:05:51 C'est un homme qui aime la vie
01:05:53 et qui est pessimiste.
01:05:55 C'est un nostalgique qui vit dans le présent
01:05:57 et qui fait toujours des projets.
01:05:59 - Pour tomber va pour nous.
01:06:01 Et devant son miroir.
01:06:03 Elle est déjà montreuse.
01:06:05 Elle m'oublie.
01:06:07 Elle m'oublie.
01:06:09 - Il est exigeant.
01:06:11 Ce qu'il a écrit pour Patricia Kass.
01:06:13 C'est exceptionnel.
01:06:15 - Vous êtes d'ailleurs dans une tournée
01:06:17 à partir de novembre
01:06:19 dans toute la France.
01:06:21 Cette chanson "Elle m'oublie",
01:06:23 c'est une chanson que vous avez écrite
01:06:25 plus tôt que moi.
01:06:27 - Oui, c'est ça.
01:06:29 - Cette chanson "Elle m'oublie", c'est une chanson
01:06:31 que vous avez écrite pour Johnny.
01:06:33 - Oui, en 78, dans le siècle d'avant.
01:06:35 - Vous êtes d'accord avec ce qu'il dit,
01:06:37 M. Sarkozy ?
01:06:39 - Oui, je trouve qu'il m'a bien résumé.
01:06:41 Mais j'ai souvent été d'accord
01:06:43 avec ses analyses.
01:06:45 C'est-à-dire que...
01:06:47 Pourquoi j'ai aimé ce type-là très vite ?
01:06:49 Parce que je le trouvais
01:06:51 très intelligent immédiatement.
01:06:53 Il a une intelligence,
01:06:55 comment dire...
01:06:57 palpable,
01:06:59 populaire, tout de suite.
01:07:01 C'est pas des phrases...
01:07:03 - Et parfois fulgurantes.
01:07:05 C'est-à-dire dans la répartie, parfois fulgurantes.
01:07:07 - Oui, oui. - Le deuxième passage que je vous propose
01:07:09 d'écouter, c'est toujours Nicolas Sarkozy
01:07:11 qui parle de vous.
01:07:13 - J'ai été associé à toutes les étapes
01:07:15 de sa vie, personnelle
01:07:17 ou professionnelle.
01:07:19 Et il a toujours
01:07:21 été là avec moi, pour les bons
01:07:23 comme pour les moins bons moments.
01:07:25 C'est quelqu'un qui fait en quelque sorte
01:07:27 partie de ma famille et je fais partie de la sienne.
01:07:29 - Un jour, j'ai dit à Nicolas,
01:07:31 il me dit, tu sais, il y a des moments,
01:07:33 il raconte des trucs sur toi.
01:07:35 Ah, mais je dis, s'il pense que je vais changer
01:07:37 d'ami parce que t'es devenu président
01:07:39 de la République, il se gourre.
01:07:41 Non, non, non.
01:07:43 Je peux pas rentrer là-dedans, moi.
01:07:45 Je m'en contrefous de ça.
01:07:47 - Ça, c'est pas vrai. - Pardon ?
01:07:49 - Vous êtes intéressé
01:07:51 par la politique.
01:07:53 Et je pense que de temps en temps,
01:07:55 vous lui avez dit des choses. - Non, non, mais la politique
01:07:57 a pu m'intéresser. Henri Guaino,
01:07:59 qui est sur ce plateau, me connaît
01:08:01 depuis longtemps aussi, il le sait.
01:08:03 Mais, comment dire,
01:08:05 ça n'a pas
01:08:07 de lien
01:08:09 avec mon amitié pour lui.
01:08:11 Pas du tout. - Oui, mais le regard
01:08:13 des artistes, parfois,
01:08:15 peut être perçant et peut dire des choses
01:08:17 que vous percevez justement de la société
01:08:19 française, dans un langage
01:08:21 qui n'est pas un langage techno et qui peut
01:08:23 toucher celui qui, précisément, à qui on ne
01:08:25 dit plus rien, qui est, par essence,
01:08:27 le président de la République.
01:08:29 Peut-être, ce rôle-là, l'avez-vous eu de temps en temps ?
01:08:31 - Oui, mais,
01:08:33 encore une fois, c'est une histoire
01:08:35 de confiance. J'essayais
01:08:37 pas de redresser la pensée
01:08:39 d'un homme, mais
01:08:41 j'avais une grave
01:08:43 tendance à dire toujours la vérité,
01:08:45 en tout cas, celle que j'avais sous les yeux.
01:08:49 Peut-être, à des moments, ça a rendu
01:08:51 service. - Mais ça, c'est une vraie question.
01:08:53 Vous, qui avez été au cœur du pouvoir,
01:08:55 le pouvoir isole, c'est une banalité,
01:08:57 plus personne ne dit rien, mais c'est vrai
01:08:59 aussi, parfois, sans doute, dans les entreprises.
01:09:01 Est-ce que vous êtes auto-censuré ?
01:09:03 Vis-à-vis, en l'occurrence, de
01:09:05 Nicolas Sarkozy, dont vous étiez le plus proche.
01:09:07 Est-ce que, parfois, il y a des choses,
01:09:09 vous n'avez pas voulu dire les choses, parce que
01:09:11 c'est trop compliqué, c'est trop dur ?
01:09:13 Et ça se comprend, d'ailleurs.
01:09:15 - Auto-censuré, non. Mais quand
01:09:17 vous êtes dans l'entourage immédiat
01:09:19 d'un chef d'Etat, vous ne pouvez pas
01:09:21 rentrer tous les jours dans le bureau en disant
01:09:23 "Ça ne va pas, c'est une...
01:09:25 Non, mais si vous
01:09:27 faites ça, la phrase suivante
01:09:29 doit être une proposition de solution.
01:09:31 Sinon,
01:09:33 vous l'accablez de problèmes sans solution.
01:09:35 - Ben oui. - Voilà.
01:09:37 Et quel que soit le président,
01:09:39 que ce soit De Gaulle, Pompidou, Mitterrand,
01:09:41 voilà, c'est une
01:09:43 retenue, ce n'est pas une auto-censure.
01:09:45 Mais moi, à part ça, je ne me suis
01:09:47 jamais auto-censuré. Et il faut
01:09:49 reconnaître que Nicolas Sarkozy acceptait
01:09:51 très bien et la contradiction
01:09:53 et même la contestation. Parfois ça l'agacait,
01:09:55 mais il acceptait parfaitement.
01:09:57 - Il y a une maxime
01:09:59 de Napoléon Ier que je cite souvent,
01:10:01 d'ailleurs un des conseillers de l'Elysée,
01:10:03 sur 10 conseillers du prince, 9 ont été pendus.
01:10:05 - Hum.
01:10:07 - C'est...
01:10:09 - Ben je sais pas. - Non.
01:10:11 - Quand 9 du conseiller ?
01:10:13 - Ben c'est ce que dit Napoléon Ier, c'est-à-dire qu'à un moment,
01:10:15 le prince, il en a assez des conseillers,
01:10:17 il change de conseiller. - Oui, mais en fait, Napoléon ne pendait pas
01:10:19 ses conseillers. - Non.
01:10:21 - Mais les rois de France fusillèrent. - Au sens métaphorique.
01:10:23 - Mais en France,
01:10:25 quand on arrive à la monarchie absolue,
01:10:27 Louis XIV, il ne pend pas ses conseillers.
01:10:29 - Non mais, c'était métaphorique.
01:10:31 9 ont été pendus, 9 ont été écartés,
01:10:33 c'est ça que ça veut dire. - Oui, mais...
01:10:35 - Oui, c'est un peu vrai quand même.
01:10:37 - Moi, je ne crois pas.
01:10:39 - Je vais vous dire, ça, ça arrive... - On n'a pas les oiseaux de mauvais augure.
01:10:41 - Non, ça, ça arrive quand les chefs d'État,
01:10:43 les souverains,
01:10:45 ne sont pas à la hauteur de leur fonction
01:10:47 et de leur tâche.
01:10:49 C'est-à-dire qu'ils ne supportent pas, en fait,
01:10:51 la contradiction. - Il y a un point commun, en tout cas.
01:10:53 - Ou qu'ils choisissent délibérément des médiocres
01:10:55 pour ne pas leur faire de l'ombre,
01:10:57 ce qui est la preuve d'une petitesse d'esprit
01:10:59 qui ne mérite pas d'être à ce...
01:11:01 - À qui pensez-vous ?
01:11:03 - Ah non, je ne vais pas faire...
01:11:05 - Ah oui, mais c'est ça qui nous intéresse.
01:11:07 - Je vous auto-censure.
01:11:09 - Voilà, vous auto-censurez. Bon, vous avez un point commun,
01:11:11 tous les deux. - Oui.
01:11:13 - Vous avez travaillé avec Sarkozy, Nicolas Sarkozy,
01:11:15 mais il y a un point commun, c'est que vous êtes des amoureux des mots,
01:11:17 des gens de très grande culture.
01:11:19 Et c'est vrai que c'est ce qui a pu,
01:11:21 peut-être, toucher
01:11:23 le président de la République.
01:11:25 Écoutez, un dernier passage, c'est Carla Bruni, cette fois-ci,
01:11:27 qui parle de vous.
01:11:29 - Moi, je n'aime pas trop les artistes
01:11:31 qui militent parce que ça m'empêche
01:11:33 de rêver, en quelque sorte.
01:11:35 Mais Didier, il fait le contraire, il milite absolument
01:11:37 pour rien, il est juste ami avec mon mari, c'est tout.
01:11:39 - C'est un homme
01:11:41 qui donne, Didier Barbolevia.
01:11:43 C'est un homme qui donne
01:11:45 sans compter.
01:11:47 Qui donne tout.
01:11:49 Après, que ses amis soient présidents
01:11:51 de la République ou pas,
01:11:53 ministres ou pas, connus ou pas,
01:11:55 ça ne rentre pas en ligne de compte.
01:11:57 Ça ne rentre pas en ligne de compte.
01:11:59 - Une amitié, tout simple.
01:12:01 Elle est faite de temps passés ensemble,
01:12:03 de fidélité, de signes qu'on s'envoie,
01:12:05 une affection,
01:12:07 une tendresse.
01:12:09 - Didier Barbolevia, ce n'est pas quelqu'un que vous mettez dans une case,
01:12:11 dans une boîte.
01:12:13 Ce n'est pas quelqu'un qui est prévisible dans ses réactions.
01:12:15 Il est libre dans sa tête.
01:12:17 - Il y a quelqu'un
01:12:19 qui est libre dans sa tête.
01:12:21 Non, mais il y a quelque chose qui définit souvent les êtres,
01:12:23 c'est le rapport à l'argent.
01:12:25 Et quand Nicolas Sarkozy dit
01:12:27 "il donne", c'est vrai que vous, vous avez un rapport
01:12:29 à l'argent qui vous définit.
01:12:31 - Mais parce que, je ne veux pas dire que vous vous en fichez,
01:12:33 mais vous...
01:12:35 - C'est-à-dire que je n'ai pas envie d'être
01:12:37 asservi par...
01:12:39 Je veux bien que l'argent me serve,
01:12:41 mais je veux bien être asservi par l'argent.
01:12:43 C'est sûr. - Mais c'est vrai que vous êtes plutôt généreux
01:12:45 de ce point de vue-là.
01:12:47 - Ça, c'est le bon mot.
01:12:49 Derrière tout ça, il y a, chez Didier,
01:12:51 une forme de générosité qui est assez rare.
01:12:53 - Je crois qu'on avait
01:12:55 un truc pour séduire Nicolas Sarkozy,
01:12:57 Henri Guaino et moi,
01:12:59 c'est qu'ils sentaient qu'on était des gens libres.
01:13:01 Il y avait,
01:13:03 à la cour, beaucoup de gens
01:13:05 qui étaient, comment dire,
01:13:07 en attente.
01:13:09 - Ça ne peut pas être autrement, forcément.
01:13:11 Un chef d'État à une cour, bien sûr,
01:13:13 je ne vois pas comment il pourrait...
01:13:15 - Henri Guaino et moi, non, on n'était pas comme ça.
01:13:17 - C'est très compliqué que ce soit différent.
01:13:19 Quand vous voyez le président de la République,
01:13:21 forcément,
01:13:23 une différence... - Non, mais il y a la différence,
01:13:25 et puis il y a la courtisanerie,
01:13:27 c'est pas tout à fait la même chose.
01:13:29 - Oui.
01:13:31 - Un président
01:13:33 qui est
01:13:35 à la hauteur de sa fonction,
01:13:37 il essaye
01:13:39 de s'abstraire de la cour
01:13:41 et de prendre des gens qui ne sont pas des courtisans.
01:13:43 Alors après, il peut y avoir un lance-droite,
01:13:45 mais il fait référence
01:13:47 à un film de Marcel Carné,
01:13:49 donc vous connaissez le titre.
01:13:51 - Qui est lequel ?
01:13:55 - Les visiteurs du soir.
01:13:57 - Ah, les visiteurs du soir.
01:13:59 Jacques Vendredou, lui, c'est un visiteur du matin.
01:14:01 - Ah, ben, vendredi, c'est Vendredou.
01:14:03 - C'est le visiteur du matin, Jacques. Vendredi Vendredou !
01:14:05 - Il est où ?
01:14:09 - Je ne sais pas.
01:14:11 - Alors, Jacques.
01:14:23 Jacques Vendredou, comment allez-vous ?
01:14:25 J'aime quand vous venez le vendredi. Vendredi Vendredou, vous êtes où ?
01:14:27 - Je suis à Aubertvilliers.
01:14:31 - Ah, ça c'est bien.
01:14:33 Et qu'est-ce que vous faites à Aubertvilliers ?
01:14:35 - Aubertvilliers. Pourquoi je suis à Aubertvilliers ?
01:14:37 Avec mon ami Karim Belkeblat,
01:14:39 qui est le manager général
01:14:41 d'Aubertvilliers,
01:14:43 parce qu'il y a plein d'événements sportifs
01:14:45 ce week-end,
01:14:47 mais on a oublié que ce week-end,
01:14:49 il y avait le sixième tour
01:14:51 de la Coupe de France de football.
01:14:53 Il y a près de 8000 clubs qui ont été
01:14:55 engagés pour cette Coupe de France de football.
01:14:57 Et pourquoi
01:14:59 je suis aussi à Aubertvilliers ?
01:15:01 Parce que Warren Zahir-Ebry,
01:15:03 la nouvelle star
01:15:05 du Paris Saint-Germain,
01:15:07 vous l'avez vu, mercredi à la télé ?
01:15:09 - Bien sûr. - Elle a été formée ici,
01:15:11 à Aubertvilliers, par mon ami
01:15:13 Karim Belkeblat, qui est le manager
01:15:15 du club. - Eh bien, Karim,
01:15:17 il faut qu'il vienne sur notre plateau,
01:15:19 ça c'est intéressant, il faut qu'il vienne
01:15:21 sur notre plateau pour nous parler de ces jeunes
01:15:23 avec lesquels il est matin,
01:15:25 midi et soir, et qu'il nous parle,
01:15:27 et qu'il vienne nous raconter
01:15:29 sa vie au quotidien. Ça, ça nous
01:15:31 intéresse. - Eh bien, on va
01:15:33 s'en occuper, et il y a également
01:15:35 Abou Diaby qui a été formé ici
01:15:37 à Aubertvilliers. Donc je voulais faire
01:15:39 ce petit clin d'œil en disant
01:15:41 qu'Aubertvilliers, je vais en Coupe de France
01:15:43 à Salon à Saint-Gracien,
01:15:45 samedi, il y a 850 adhérents,
01:15:47 c'est un club de National 2,
01:15:49 et ça fait partie, avec mon ami Karim,
01:15:51 que vous connaissez maintenant,
01:15:53 fait partie des clubs... - Eh bien, on suivra
01:15:55 ça. Le Variété joue en Coupe de France
01:15:57 toujours ? - Non, non, le Variété, on ne joue
01:15:59 plus en Coupe de France. - Ah bon ? - C'est terminé,
01:16:01 le Variété, Club de France,
01:16:03 ne joue plus en Coupe de France. - Mais pourquoi, vous étiez
01:16:05 engagé dans le temps ? - Le Variété est éternel, et je voudrais,
01:16:07 Pascal, embrasser
01:16:09 mon ami Barbe Bolivien.
01:16:11 C'est un génie ! - Mon Jacques ! - Je viens d'écouter
01:16:13 tout ce qu'il vient de dire, là, il a raison,
01:16:15 c'est un mec normal, c'est pour ça
01:16:17 que je l'aime. - Bon, je ne sais pas
01:16:19 s'il a vraiment dit ça, mais en tout cas,
01:16:21 c'est un plaisir d'être avec vous.
01:16:23 Vous savez ce que...
01:16:25 On reviendra vers vous tout à l'heure, et vous nous
01:16:27 chanterez une chanson de Didier, ça vous va ?
01:16:29 - Ah oui, je répète, alors.
01:16:31 - Bah oui, c'est pour ça que je vous laisse quelques minutes.
01:16:33 Sommeil à la midi, le rappel des titres.
01:16:35 - Le Conseil d'État examine la dissolution
01:16:41 du collectif des soulèvements de la Terre.
01:16:43 Les sages vont devoir se prononcer
01:16:45 sur la légalité de cette dissolution.
01:16:47 Dissolution prononcée le 21 juin dernier
01:16:49 en Conseil des ministres.
01:16:51 L'exécutif reproche au collectif
01:16:53 d'appeler et de participer à des violences,
01:16:55 notamment lors d'affrontements
01:16:57 à Sainte-Soline dans le cadre
01:16:59 d'une manifestation contre les méga-bassines.
01:17:01 719 incidents antisémites
01:17:03 recensés en France depuis le 7 octobre,
01:17:05 annonce faite par Gérald Darmanin
01:17:07 dans les colonnes du Dauphiné libéré.
01:17:09 Le ministre de l'Intérieur parle aussi
01:17:11 d'une haine de l'autre assez forte
01:17:13 dans notre pays.
01:17:15 Il fait également état de 389 interpellations
01:17:17 dans le cadre de ces actes antisémites.
01:17:19 Et puis le bilan de la guerre au Proche-Orient
01:17:21 ne cesse de s'alourdir.
01:17:23 Les autorités israéliennes font état
01:17:25 de 1 400 morts.
01:17:27 35 ressortissants français ont été tués
01:17:29 depuis le début du conflit.
01:17:31 Neuf sont toujours portés disparus.
01:17:33 Quant au Hamas, il déclare que plus de 6 500 personnes
01:17:35 sont mortes dans l'enclave palestinienne.
01:17:37 - Ce week-end à 10h30,
01:17:39 vous pourrez voir et écouter Brigitte Millot.
01:17:41 Bonjour docteur Millot.
01:17:43 Elle nous parle du rhume.
01:17:45 - Ce n'est pas un simple appendice nasal
01:17:47 comme ça, plus ou moins esthétique
01:17:49 selon les personnes.
01:17:51 C'est une machine ultra sophistiquée.
01:17:53 Je m'explique.
01:17:55 Le nez est là pour purifier
01:17:57 et vraiment filtrer les microbes.
01:17:59 Tu vois qu'il n'y a pas de microbes
01:18:01 qui pénètrent dans le nez,
01:18:03 voire même un petit moucheron
01:18:05 auquel cas tu es perdurée.
01:18:07 - Et puis après dans l'organisme,
01:18:09 c'est la porte d'entrée de l'air dans le corps.
01:18:11 - Tout à fait.
01:18:13 C'est pour ça que dans chaque narine,
01:18:15 on a à peu près 120 poils de narine
01:18:17 pour purifier l'air, filtrer l'air
01:18:19 qui va pénétrer dans nos poumons.
01:18:21 C'est vraiment une barrière
01:18:23 de l'immunité, le nez.
01:18:25 - Henri Guénodé est avec nous ce matin
01:18:27 pour parler de son livre "A la 7e fois,
01:18:29 les murailles tombèrent".
01:18:31 Mais on n'a pas parlé du plan après-hémeute
01:18:33 qu'a proposé hier Elisabeth Borne.
01:18:35 J'ai envie de dire qu'on en a parlé
01:18:37 quelques minutes hier et chacun a compris
01:18:39 que ça ne sert à rien.
01:18:41 - Ça suffisait quelques minutes.
01:18:43 - Voilà quelqu'un qui est Premier ministre de la France.
01:18:45 On a eu des émeutes majeures et qui,
01:18:47 hier, vient à la télévision pour faire un plan
01:18:49 et il n'en reste rien.
01:18:51 Tout le monde comprend que ça ne sert à rien.
01:18:53 C'est quand même très ennuyeux.
01:18:55 - Parce qu'elle n'a rien dit.
01:18:57 C'est une curieuse façon de gouverner.
01:18:59 On annonce un plan de lutte contre les trafiquants de drogue.
01:19:01 Et puis il y a quoi dedans ? On ne sait pas.
01:19:03 Il faut arrêter de gouverner par annonce
01:19:05 en se disant "après on verra bien,
01:19:07 on remplira tout ça".
01:19:09 - Ou en donnant des mesures qui existent déjà.
01:19:11 - Oui, comme la responsabilité financière des parents.
01:19:13 - Ce qui me frappe, c'est que...
01:19:15 - Pardon, mais c'est dans le Code civil.
01:19:17 Les parents sont responsables civilement
01:19:19 de ce qui se passe dans leur camp.
01:19:21 - On peut donner des mesures,
01:19:23 mais il faut se mettre d'accord sur le diagnostic.
01:19:25 Or, là, on ne se met pas d'accord sur le diagnostic
01:19:27 puisqu'Emmanuel Macron refuse toujours
01:19:29 de faire un lien entre les émeutes
01:19:31 et les migrants.
01:19:33 - Le mot "immigration" n'a pas été prononcé hier.
01:19:35 - Il refuse de faire un diagnostic.
01:19:37 À partir du moment où on ne fait pas le diagnostic,
01:19:39 on ne peut pas offrir des mesures adéquates.
01:19:41 - Madame Borne, hier, le mot "immigration"
01:19:43 n'a pas été prononcé.
01:19:45 Quand on parle de déni,
01:19:47 ce pays est sidérant, fascinant.
01:19:49 Alors évidemment, les murailles vont tomber.
01:19:51 - Il y a autre chose.
01:19:53 Il n'y a pas seulement l'immigration.
01:19:55 Est-ce qu'on va se décider
01:19:57 de regarder en face la nature de la violence
01:19:59 que nous avons rencontrée dans notre société ?
01:20:01 La violence des émeutes,
01:20:03 ce n'était pas seulement une violence ethnique.
01:20:05 Il y a un phénomène de violence en soi,
01:20:07 c'est-à-dire une violence mimétique,
01:20:09 une violence qui entraîne des gens
01:20:11 qui n'ont jamais été violents.
01:20:13 Il y a eu beaucoup de jeunes
01:20:15 qui n'avaient jamais été embarqués
01:20:17 dans des affaires violentes
01:20:19 et qui se sont retrouvés embarqués.
01:20:21 Nous avons atteint un degré de violence aujourd'hui
01:20:23 qu'il faut regarder en face.
01:20:25 Il faut d'abord, avant même de s'occuper des causes,
01:20:27 déplacer l'engrenage de cette violence
01:20:29 qui va tout dévorer sur son passage.
01:20:31 - Aujourd'hui, la vie politique est terminée pour vous ?
01:20:33 - Non, d'abord parce que ça m'intéresse.
01:20:35 Et puis, non.
01:20:37 - L'engagement, le mandat ?
01:20:39 - Pour l'instant, je n'ai pas de...
01:20:41 - Vous vous sentez proche de qui, aujourd'hui ?
01:20:43 Vous avez voté pour qui, par exemple, en 2022, au deuxième tour ?
01:20:45 - Ça ne me regarde pas.
01:20:47 - Ah ben si, ça me regarde, justement.
01:20:49 - De toute façon, je n'ai pas...
01:20:51 - Mais vous voyez, pourquoi ?
01:20:53 - Mais parce que j'ai pas...
01:20:55 - Vous avez pas à me dire où je parle.
01:20:57 - Non, il n'est pas secret pour les hommes politiques.
01:20:59 Pardonnez-moi.
01:21:01 - Donc, vous n'avez pas voté pour Emmanuel Macron.
01:21:03 - Pour qui je n'ai pas voté ?
01:21:05 - Ah, pour qui vous n'avez pas voté ?
01:21:07 - Je n'ai pas voté pour Macron, ni en 2017.
01:21:09 Mais je l'ai dit en 2017, je ne voterai pas pour M. Macron.
01:21:11 Je l'ai dit en 2022.
01:21:13 Voilà, je pense que c'est quand même qu'on a fait de pire.
01:21:15 - Ça me semble que vous vous auto-censurez un petit peu.
01:21:17 - Mais bien sûr, vous vous auto-censurez un peu.
01:21:19 Mais moi, je pose mes questions et vous répondez.
01:21:21 - Voilà, mais c'est ce que je fais.
01:21:23 En tout cas, c'est un plaisir de vous recevoir.
01:21:25 Parce que je trouve qu'il y a un certain niveau
01:21:27 de réflexion sur la société française.
01:21:29 Pourquoi vous riez ?
01:21:31 Il rit toujours. Il a été toute la semaine avec nous.
01:21:33 C'est pas ironique ce que je dis ?
01:21:35 C'est vrai qu'Henri Guaino a un certain niveau ?
01:21:37 - Mais tout le monde est d'accord avec vous.
01:21:39 - Bah oui.
01:21:41 Et tous les hommes politiques ne sont pas comme ça.
01:21:43 Ils se socient un peu,
01:21:45 mais il y a un diagnostic qui est posé, il y a un langage.
01:21:47 - Mais il est un peu atypique comme homme politique.
01:21:49 - Il en faudrait plus, peut-être.
01:21:51 - C'est pas un problème.
01:21:53 - Des hommes atypiques.
01:21:55 - On regarde l'histoire des hommes d'État sur la Ve République.
01:21:57 Moi, je n'ai pas été au sommet de l'État.
01:21:59 Mais je pense que les plus atypiques
01:22:01 sont ceux qui nous gouvernent aujourd'hui
01:22:03 ou hier, ou peut-être avant-hier.
01:22:05 - En tout cas, le livre que vous aviez écrit
01:22:07 sur De Gaulle était formidable.
01:22:09 Et je le lis régulièrement.
01:22:11 J'ai demandé à Jacques une petite chanson.
01:22:13 Il s'entraînait.
01:22:15 Il joue du barbe olivière.
01:22:17 Vous allez peut-être l'aider.
01:22:19 - Est-ce que vous pouvez... Il a pris son téléphone.
01:22:21 - Elle, je connais ses chapeaux de paille.
01:22:23 Elle a grandi à la campagne.
01:22:25 Elle a le sourire
01:22:27 de ses jambes.
01:22:29 - Génial.
01:22:31 - C'est tout.
01:22:33 - Elle, en toutes les soirées de la ville,
01:22:35 elle a le feeling et le style.
01:22:37 Elle fait tout simplement
01:22:39 ça naturellement. Voilà.
01:22:41 - Il peut arranger de la voix, mais c'est ça.
01:22:43 - C'est juste.
01:22:45 - Elle est géniale, cette chanson.
01:22:47 C'est le premier tube majeur,
01:22:49 pas que vous avez écrit d'ailleurs,
01:22:51 mais qui vous a fait connaître.
01:22:53 Votre visage est arrivé avec cette chanson.
01:22:55 En plus, il y a eu avec Baudérec.
01:22:57 On a pensé que c'était la chanson de Baudérec.
01:22:59 - Vous vous souvenez de ça ?
01:23:01 - Évidemment. On avait 15 ans.
01:23:03 - C'était mon ami Françoise Coquet et Michel Truquet
01:23:05 qui avaient eu la bonne idée.
01:23:07 Tellement j'étais nul pour ma première télé.
01:23:09 Comme un piquet planté
01:23:11 en train de chanter ma chanson.
01:23:13 Françoise Coquet me dit, ça ne peut pas rester comme ça.
01:23:15 Elle est allée chercher la bande
01:23:17 de la sublime Baudérec
01:23:19 qui courait sur une plage derrière moi.
01:23:21 Tout le monde ne sait pas comment le public
01:23:23 a interprété la présence.
01:23:25 Ils ont dit que ça devait être la chanson du film.
01:23:27 C'est peut-être sa nouvelle fiancée.
01:23:29 Tout était possible.
01:23:31 Et ça a été un énorme succès.
01:23:33 - C'était un plaisir.
01:23:35 On salue Michel Truquet.
01:23:37 Je sais qu'il nous écoute.
01:23:39 En tout cas, c'est ce qu'il nous dit.
01:23:41 Et comme je sais qu'il dit la même chose à Bruce Tiffin...
01:23:43 - J'adore cette phrase.
01:23:45 - A chaque fois que je l'écoute.
01:23:47 Je l'aime.
01:23:49 Faites attention, Michel.
01:23:51 Vous ne pourrez plus écouter Bruce Toussaint.
01:23:53 Il l'écoutera
01:23:55 plus tôt.
01:23:57 Et plus tôt, c'est la mine d'un go comme vous le savez.
01:23:59 Bon. Nous allons...
01:24:01 Nous allons nous dire au revoir.
01:24:03 Benoît Bouteille.
01:24:05 Merci à vraiment Henri Guénaud.
01:24:07 C'est vendredi.
01:24:09 Audrey Pnicirac a été à la réalisation.
01:24:11 Rémi était à la vision.
01:24:13 Raphaël Lissac était au son. Merci à Marine Lanson.
01:24:15 Bien sûr à Benoît Bouteille.
01:24:17 À la programmation cette semaine, Nicolas Nyssime,
01:24:19 Magda Dervitch, Marine Carbalès.
01:24:21 C'est eux qui s'occupent de vous.
01:24:23 Donc je les salue. Nous souhaitons un joyeux anniversaire
01:24:25 à Sabine en Martinique
01:24:27 qui nous écoute, qui est une fidèle
01:24:29 téléspectatrice.
01:24:31 Bon anniversaire. Joyeux anniversaire, Sabine.
01:24:33 Toutes ses émissions sont à retrouver
01:24:35 sur cnews.fr.
01:24:37 Jean-Marc Morandini dans une seconde.
01:24:39 C'est le Val et nous on se retrouve lundi.
01:24:41 Merci Didier. Merci Henri.
01:24:43 Merci André.
01:24:45 Merci.
01:24:47 [SILENCE]

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