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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bonjour à toutes, bienvenue dans l'heure des pros.
00:00:04 Aujourd'hui l'ami Pascal Pro est souffrant, c'est donc moi qui vais tenter, tenter vainement
00:00:08 peut-être de le remplacer aujourd'hui dans cette belle émission.
00:00:11 Au nom de toute l'équipe, je lui adresse toute notre amitié car je pense qu'il nous
00:00:15 regarde et surtout on souhaite tous qu'il se rétablisse très vite pour revenir au
00:00:19 sein de sa famille CNews.
00:00:20 Alors il y a beaucoup de sentiments contradictoires qui vous heurtent peut-être comme moi ce
00:00:24 matin.
00:00:25 D'abord la joie de la libération des otages en Israël mais aussi les pleurs déchirantes
00:00:29 de ces enfants libérés qui disent l'horreur de ce qu'ils ont vécu.
00:00:33 Il y a aussi l'ignominy des terroristes du Hamas qui leur demandent de faire coucou
00:00:37 à la caméra pour tenter de prouver qu'ils les ont bien traités dans une obscénité
00:00:41 totale.
00:00:42 Il y a aussi d'autre part l'émotion ressentie lors des obsèques du jeune Thomas vendredi
00:00:46 à Crépol, la dignité de ses copains qui portaient le cercueil et ceux qui depuis salissent
00:00:52 sa mémoire, arrachent les affiches qui montrent son visage, ceux qui en profitent aussi pour
00:00:57 gueuler leur slogan politique dans les rues de Rennes, on est chez nous, ou de Romain
00:01:00 Surizer.
00:01:01 Il y a aussi de l'autre, ces attaques aux couteaux qui se multiplient.
00:01:03 Il y a dans l'air comme un parfum de guerre civile, samedi Gérard Collomb, l'ancien
00:01:08 maire de Lyon, ancien ministre de l'Intérieur et décédé, c'est lui qui prophétisait
00:01:13 en 2018 "Aujourd'hui on vit côte à côte mais je crains depuis toujours que demain
00:01:18 on vive face à face.
00:01:19 Je crois que nous y sommes, monsieur Collomb.
00:01:22 Nous sommes face à face.
00:01:23 On va en débattre aujourd'hui dans leur dépôt.
00:01:26 Mais d'abord, il est 9h et c'est l'heure du rappel des titres de l'actualité avec
00:01:29 Somaïa Labedi.
00:01:30 Une prolongation de la trêve entre Israël et le Hamas et je cite, pas exclu, déclaration
00:01:38 du colonel Olivier Rafovitz ce matin sur notre antenne.
00:01:41 Le porte-parole de l'armée israélienne précise que cela sera possible si les deux
00:01:45 partis arrivent à trouver un terrain d'entente sur le sort des otages encore détenus dans
00:01:50 la bande de Gaza.
00:01:51 "Bleu, blanc, rouge, la France aux Français, on est chez nous", ce sont les slogans qu'ont
00:01:56 scandés des manifestants d'ultra-droitière dans les rues de Rennes.
00:02:00 Ils étaient une dizaine, fumigène à la main, à défiler suite au décès de Thomas.
00:02:05 Et puis le premier procès dans l'affaire Samuel Paty s'ouvre aujourd'hui à Paris.
00:02:09 Six anciens collégiens comparaissent à huit clods devant le tribunal pour enfants.
00:02:13 Cinq des adolescents sont accusés d'avoir surveillé les abords du collège et désigné
00:02:17 le professeur d'histoire géographique à l'assaillant culturel rémunération.
00:02:21 Une sixième adolescente compare elle pour dénonciation calomnieuse.
00:02:25 Merci beaucoup, Solania Labedi, pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:02:29 On reviendra évidemment sur ce procès concernant Samuel Paty.
00:02:32 D'abord, j'accueille en plateau nos invités, nos chroniqueurs, nos débatteurs.
00:02:36 Vincent Herouet, éditorialiste politique étrangère sur Europe 1.
00:02:39 Bonsoir Vincent, ça va ? Vous n'êtes pas trop déçu de me voir ce matin ?
00:02:41 C'est une joie de vous avoir.
00:02:43 D'accord, il faut d'artifice matinal, on va dire.
00:02:46 On salue effectivement Pascal, j'espère qu'il n'y a rien de grave.
00:02:49 Non, on lui fait un petit coucou.
00:02:51 On espère que c'est un coup de froid qui va revenir vite.
00:02:53 On vous remercie de le remplacer au pied levé.
00:02:56 Au pied levé, bon.
00:02:58 Gauthier Lebrecht, tout va bien ?
00:02:59 Bonjour Laurence, tout va très bien.
00:03:00 Éditorialiste politique sur CNews, ravi de vous accueillir.
00:03:03 Bonjour Gauthier, nous sommes avec Georges Fenech, ancien magistrat.
00:03:07 Bonsoir Georges.
00:03:08 Il attend deux verres.
00:03:09 Oui, mais oui, mais c'est l'habitude du soir.
00:03:11 Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
00:03:12 Je vais vous dire bonsoir pendant toute l'émission,
00:03:14 c'est toute l'habitude de punchline 17h-19h.
00:03:16 Je dis bonsoir que bonjour.
00:03:17 Vous avez raison, bonjour.
00:03:18 Nathan Devers, écrivain, bonjour.
00:03:19 Bonjour Laurence.
00:03:20 Georges, avant la pub, vous avez dit quelque chose
00:03:22 que m'a un petit peu interpellée.
00:03:24 Vous avez dit peut-être qu'aujourd'hui, on va pouvoir en placer une.
00:03:26 Je cafte.
00:03:28 Vous aurez l'occasion de vous exprimer.
00:03:30 C'est pas beau, c'est pas beau.
00:03:31 C'est pas beau, c'est pas beau.
00:03:32 Les absents.
00:03:33 C'est à décevrir, vraiment.
00:03:34 Mais Pascal nous manque.
00:03:35 Les absents sont toujours torts.
00:03:36 Non, il n'a pas tort.
00:03:37 Il est là, il nous regarde et on l'aime.
00:03:39 On va commencer évidemment par ce qui s'est passé ce week-end,
00:03:42 à la fois à Romance sur Erezer.
00:03:44 Arlene, je ne sais pas si ça vous a heurté.
00:03:46 Moi vraiment, ça m'a profondément heurté, ce qui s'est passé.
00:03:48 Parce qu'il y avait la dignité d'un côté et sans doute l'indignité de l'autre.
00:03:52 Vous êtes d'accord Elisabeth ?
00:03:53 Moi déjà, je ne veux pas qu'on ait à choisir, si vous voulez,
00:03:57 entre des racailles et des nazillons.
00:03:59 Voilà.
00:04:00 C'est résumé, c'est une punchline si on peut dire.
00:04:03 Non mais, et la France n'a pas à choisir.
00:04:06 Nous sommes le peuple français.
00:04:08 Nous avons le droit de pleurer dignement, Thomas,
00:04:12 et de faire peur aussi de notre colère, tout aussi dignement.
00:04:15 Maintenant, si vous voulez,
00:04:17 alors moi je peux vous parler que j'ai regardé surtout celle de Romance samedi.
00:04:21 On va regarder le sujet justement.
00:04:23 Je pense que l'appellation ratonnade, je pense que c'est une façon d'occuper le terrain.
00:04:28 Mais si vous voulez faire une ratonnade,
00:04:29 vous n'allez pas dans un endroit où vous êtes à un contre cent.
00:04:32 Donc si vous voulez, je pense qu'il faut faire attention aux mots.
00:04:35 Je condamne par contre cette démonstration.
00:04:37 Mais c'est un manifestant qui s'est fait tabasser.
00:04:41 Alors, on va regarder le sujet d'Adrien Spiteri,
00:04:44 puisque le procureur de la République de Valence, Laurent Dequenny,
00:04:47 a lancé hier un appel au calme et au respect de chacun,
00:04:50 alors que la tension monte à Romance sur Isère.
00:04:53 Adrien.
00:04:54 Justice pour Thomas ! Justice pour Thomas !
00:04:58 Fumigène et banderolle à la main,
00:05:00 une centaine de militants d'ultra-droite cagoulés
00:05:03 traversent les rues de Romance sur Isère samedi soir.
00:05:06 Objectif, en découdre avec les jeunes de La Monnaie.
00:05:10 Hier encore, une quarantaine de militants identitaires
00:05:13 se sont rassemblés sur place
00:05:15 avant d'être dispersés par les forces de l'ordre.
00:05:18 Face à cette situation explosive depuis la mort de Thomas,
00:05:21 le procureur de Valence appelle au calme.
00:05:24 Nul ne peut se faire justice en dehors de la loi.
00:05:27 Ceux qui s'y opposent par la violence illégitime en répondront.
00:05:31 Hier, le préfet de la Drôme et la maire de la ville de Romance sur Isère
00:05:35 sont allés à la rencontre des habitants du quartier de La Monnaie.
00:05:38 Des habitants inquiets.
00:05:40 Ce n'est pas acceptable aussi que des gens viennent se venger
00:05:43 sur des faits que les gens n'ont pas commis.
00:05:45 C'est pour ça qu'hier soir, il y a eu une réponse forte de l'État
00:05:48 avec l'ensemble des forces de l'ordre.
00:05:50 Il y avait plus de 150 policiers nationaux et municipaux
00:05:53 qui étaient présents sur le terrain pour dire "stop, ça n'est pas acceptable".
00:05:56 Depuis vendredi, 24 personnes ont été placées en garde à vue.
00:06:02 Voilà pour ce qui s'est passé. On va juste écouter la maire de Romance,
00:06:05 Marie-Hélène Thauraval, maire LR, qui dit ce que je vous disais
00:06:08 au tout début de l'émission. On est sur deux Frances qui s'affrontent.
00:06:12 Écoutez-la.
00:06:13 Alors là, ça, je le crains. Franchement, je le crains.
00:06:17 Et j'ai vraiment pas du tout... J'ai vraiment pas envie d'en arriver là.
00:06:20 Moi, si je me suis engagée politiquement sur cette collectivité,
00:06:26 c'est pas pour baisser les bras.
00:06:29 Donc je veux vraiment qu'on trouve des solutions ensemble.
00:06:33 Vous avez l'impression aujourd'hui qu'à Romance-sur-Isère,
00:06:35 il y a deux Frances qui se font face à face ?
00:06:37 Pas carrément. Je trouve que c'est un sentiment qu'on a au niveau national.
00:06:42 C'est-à-dire qu'on retrouve très régulièrement les mêmes noms,
00:06:45 les mêmes dispositions sur des jeunes qui jettent le trouble
00:06:50 ou qui commettent des exactions, comme on vient de l'évoquer tout à l'heure.
00:06:54 Évidemment, cette maire LR qu'on entendait chez nos confrères de RTL
00:06:57 a lâché la phrase qui fâche, Nathan Devers.
00:07:00 Les prénoms. Il y a l'omerta autour des prénoms des agresseurs de Thomas.
00:07:04 Personne n'en a parlé, à part le journal du dimanche
00:07:07 qui a donné les prénoms de ces agresseurs présumés pour l'instant.
00:07:11 Ils n'ont pas encore été jugés, il faut le rappeler, de ces jeunes.
00:07:14 Il y a une gêne palpable du côté des ministres qui disent
00:07:17 "Mon Dieu, mais si on donne ça à l'opinion publique française,
00:07:20 il n'y a pas un seul nom à consonance française, on en est là ?
00:07:24 On n'a pas donné les noms à retenir l'administration pour pas qu'elle donne les noms, Nathan Devers ?
00:07:28 On en est au fait déjà, vous l'avez dit, qu'il s'est passé quelque chose de très grave ce week-end.
00:07:33 Elisabeth se demandait s'il fallait employer le mot de ratonnade.
00:07:36 Les gens qui ont fait un roman sur Isère, quand ils ont été attrapés,
00:07:40 il y a eu des boucles Télégramme, qu'on a vues, où ils disaient
00:07:43 qu'il fallait "casser du bougnoul", je cite, et qu'il fallait même pas casser du bougnoul,
00:07:47 mais s'en prendre à leur mère et à leur grand-mère.
00:07:50 C'était ça le projet.
00:07:52 Le plus grave dans cette histoire, c'est qu'on a vu certains responsables politiques,
00:07:56 ou certaines personnes qui ont une parole publique influente,
00:07:59 je pense à Eric Ciotti, qui ont dit qu'il ne fallait pas condamner
00:08:02 parce qu'il se situait du côté de Thomas.
00:08:04 Donc là on voit une situation politique très grave,
00:08:07 où des gens qui nous parlent sans cesse d'amour de la France,
00:08:12 ont une complaisance énorme pour des personnes qui sont en effet des nazions,
00:08:17 qui veulent précipiter le pays dans ce qui ressemble à une guerre civile.
00:08:20 C'est un pays dont vous dites, Nathan, qu'Eric Ciotti veut la guerre civile ?
00:08:24 C'est ce que vous dites ce matin ?
00:08:26 Non, j'ai dit qu'il a une complaisance envers des nazions,
00:08:28 qui en effet quand vous sortez dans la rue, que vous vous réunissez de toute la France,
00:08:32 dans un quartier, pour aller taper du bougnoul, ça s'appelle littéralement préparer...
00:08:36 Déjà j'aime pas ce mot-là.
00:08:38 Je fais une citation, c'est pas mon vocabulaire,
00:08:40 c'est une citation d'une boucle Télégramme.
00:08:43 C'est que vous préparez les conditions de ce qui s'apparente dans votre esprit
00:08:46 à un souhait de guerre civile.
00:08:48 Et si un responsable politique qui ait de la complaisance,
00:08:50 qui ait refusé de dénoncer cela, c'est extrêmement grave.
00:08:53 Une fois qu'on a dit ça, ça n'interdit pas de critiquer les autres formes de violence.
00:08:56 Mais ça c'est un phénomène, à mon avis, très important.
00:08:58 Voilà ce que dit Nathan. Gauthier, vous êtes d'accord avec ça ou pas ?
00:09:00 Eric Ciotti a refusé de condamner l'ultra-droite en expliquant que le premier sujet, c'était Thomas.
00:09:06 Parce qu'il ne faut pas être dupe non plus de ce que tente de faire par exemple la France insoumise.
00:09:11 C'est-à-dire que la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon qui n'a pas eu un mot sur Thomas,
00:09:14 qui a refusé d'appeler au calme au moment des émeutes, qui a mis de l'huile sur le feu,
00:09:20 l'a fait un tweet pour effectivement condamner l'ultra-droite
00:09:24 où il se félicite même de la magnifique autoprotection de la population.
00:09:28 Alors je rappelle effectivement qu'il y a eu un blessé, c'est un militant d'ultra-droite
00:09:33 qui a été mis nu, qui a été déshabillé, qui a été lynché.
00:09:37 Et Jean-Luc Mélenchon nous parle de magnifique autoprotection de la population.
00:09:40 Là vous parlez de Rennes ou de Romain Souriez ?
00:09:42 Romain Souriez.
00:09:43 Imaginez juste deux secondes si au moment des émeutes, en juin dernier,
00:09:47 il y avait des habitants qui étaient descendus se faire justice eux-mêmes
00:09:50 et qui avaient mis nu un émeutier et qu'ils l'avaient passé sous tabac.
00:09:55 J'imagine pas, deux secondes, le tweet de la France insoumise.
00:09:58 Mais sur ce point Gauthier, je suis doublement d'accord avec vous.
00:10:01 Un, les violences qu'il y a eu contre ces nazions sont absolument scandaleuses.
00:10:05 On ne répond pas à la violence par la violence.
00:10:06 Et deux, en effet, et vous avez raison, de souligner la géométrie variable de la France insoumise.
00:10:10 Non mais ils sont tous indignes.
00:10:11 Ils ont dit que les émeutes après la mort de Nael n'ont pas appelé au calme
00:10:14 et qu'il s'indigne de cela.
00:10:16 Mais ensuite, c'est pas eux le baromètre du vrai.
00:10:18 Je dirais qu'il n'y a pas deux France face à face.
00:10:22 Il y a quoi ?
00:10:23 Il y a deux minorités à l'intérieur de notre pays qui sont face à face.
00:10:28 Il y a une minorité qui est...
00:10:29 C'est la version bisounours peut-être ?
00:10:31 Oui.
00:10:32 Allez-y, Jean.
00:10:33 Non, c'est un magistrat, je pense que vous avez vu la réalité en face.
00:10:36 Et les yeux dans les yeux.
00:10:37 Alors vous discréditez ma parole, chère.
00:10:39 Je ne la discrédite pas.
00:10:40 Je vois la réalité en face.
00:10:41 Il y a la très grande majorité d'un autre pays, celle dont on dit silencieuse,
00:10:46 qui elle est ni d'un côté, ni de l'autre,
00:10:49 ni du côté de ceux qui font du trafic de stupéfiants
00:10:52 et qui vivent dans une forme de séparatisme,
00:10:54 ni du côté de ceux qui veulent régler des comptes et qui sont à l'ultra-droite.
00:10:58 C'est cela la vraie France, si vous voulez.
00:11:00 Donc quand on n'aura pas pris conscience
00:11:03 qu'il suffirait d'un peu plus de fermeté pour cette minorité
00:11:07 qui pollue certains quartiers...
00:11:09 Ça fait des années qu'on en débat sur le plateau.
00:11:12 Je ne suis pas au courant de ce que vous voulez dire.
00:11:14 Je pense que c'est un manque de fermeté, de réponse pénale de la justice, d'une part.
00:11:18 Voilà, c'est surtout celle-là.
00:11:19 Alors, Élisabeth, il y a près...
00:11:21 Vincent, alors Vincent, parce que là j'ai envie d'avoir votre avis.
00:11:24 Je ne sais pas ce que je voulais dire, sinon ma petite expérience de touriste professionnel
00:11:27 me fait approuver le fait que la guerre civile est la pire des guerres.
00:11:31 Celle où on connaît le type qu'on égorge.
00:11:34 C'est celui de tous contre tous et qu'effectivement il faut s'en protéger.
00:11:38 Je vous l'ai dit, dans toutes les guerres civiles,
00:11:40 le principal responsable, ce n'est pas les bandes de nazions
00:11:43 que l'extrême gauche cherche depuis des décennies dans la société française.
00:11:48 Ce n'est pas ça, c'est le délitement de l'État.
00:11:51 Le véritable drame, c'est la faiblesse de l'État.
00:11:54 C'est le mensonge de l'État.
00:11:56 C'est la com' permanente.
00:11:57 C'est le déni sur les prénoms.
00:11:59 C'est l'utilisation de mots à place d'un autre.
00:12:02 Le RICS, par exemple.
00:12:04 Bon, alors il y a quelque chose de dérisoire.
00:12:06 Il y a un groupe de types qui vient faire une démonstration de force
00:12:08 et qui finit par se faire rosser par les CRS
00:12:11 et lâcher par les habitants parce qu'ils l'ont sorti de la voiture.
00:12:15 Et ils l'ont blessé au moins qu'il ait été à l'hôpital.
00:12:18 Donc ils ont cherpillé cette démonstration de force dérisoire.
00:12:24 Et donc cette espèce de comédie comme si on était dans les années 30
00:12:29 avec le flambeau, etc.
00:12:30 Tout ça ne doit susciter qu'un...
00:12:34 C'est juste une alarme.
00:12:36 Mais ce n'est pas juste une alarme.
00:12:38 Il y a eu des émeutes en Irlande la semaine dernière.
00:12:41 Il y a eu des vraies émeutes.
00:12:43 Là, il y a vraiment eu...
00:12:44 N'aplombe pas aux vraies émeutes, s'il vous plaît.
00:12:47 En train de chercher des coupables.
00:12:48 Mais à Romain...
00:12:49 Pardon, d'abord, juste sur le face-à-face.
00:12:53 Moi, je crois qu'il commence à y avoir,
00:12:55 ce n'est pas évidemment figé,
00:12:58 il commence à y avoir de France face-à-face.
00:13:00 Pourquoi ?
00:13:01 Parce qu'il y a une France, d'ailleurs très majoritaire,
00:13:04 je pense, paisible et tranquille,
00:13:06 qui commence à se sentir agressée.
00:13:08 Et comme l'a dit Vincent, qu'en plus l'État n'entend pas.
00:13:11 Parce que ce qui est sidérant, c'est que dans un cas,
00:13:15 ceux qu'on appelle à la retenue, à la décence,
00:13:18 ce sont toujours les mêmes.
00:13:20 Et l'affaire des prénoms est très grave.
00:13:22 Dans les autres cas, et il faut quand même dire...
00:13:24 Permettez-moi de faire de la publicité.
00:13:26 - Pour le journal du dimanche.
00:13:27 - C'est vraiment du journal du dimanche.
00:13:28 C'est excellent.
00:13:29 - C'était très bon.
00:13:30 - C'est le journal du dimanche.
00:13:31 Mais l'affaire des prénoms est très grave.
00:13:33 Parce que quand c'est un prénom,
00:13:35 quand c'est Kevin et Mathéo,
00:13:37 qui sont maintenant les prénoms français,
00:13:39 eux, type apparemment,
00:13:41 quand c'est Kevin et Mathéo, on le dit tout de suite.
00:13:43 Le nom du policier, on le connaît,
00:13:45 le nom du policier qui a tué Naël,
00:13:47 il a été jeté immédiatement sur les réseaux sociaux.
00:13:50 Donc il y a une volonté de cacher quelque chose.
00:13:52 Et ce quelque chose, c'est que...
00:13:54 Juste, je finis cette phrase.
00:13:55 Ce sont toujours, ou dans 90% des cas,
00:13:59 les auteurs de ce type de violence
00:14:01 avec couteau dans cette France tranquille.
00:14:03 Pardonnez-moi.
00:14:05 Ce sont rarement pires.
00:14:06 - Monsieur.
00:14:07 - Je veux juste terminer sur...
00:14:08 - Rapidement, je voudrais qu'on écoute la séquence sur Ren.
00:14:10 - Jean-Luc Mélenchon, parce qu'il fait croire
00:14:12 que c'est les habitants qui ont arrêté
00:14:14 le membre de l'ultra droite.
00:14:15 Il ne félicite pas les policiers.
00:14:16 Et les renseignements ont complètement anticipé
00:14:19 ce qui allait se passer,
00:14:20 parce qu'il y avait probablement des fichesses dans le lot
00:14:22 et qu'ils étaient regardés,
00:14:23 et qu'on regardait leurs réseaux sociaux.
00:14:24 Donc il est incapable de féliciter la police
00:14:26 et le renseignement qui ont parfaitement fait leur travail.
00:14:28 Mais là où je rejoins quand même Nathan,
00:14:29 c'est que c'est vrai, on a une classe politique maintenant
00:14:31 qui a sa grille de lecture,
00:14:32 et si le fait divers ne rentre pas dans la grille de lecture,
00:14:34 elle ne passe que sur l'ordre.
00:14:35 - Elle ne le passe que sur l'ordre.
00:14:36 - Ça vaut pour Jean-Luc Mélenchon comme pour...
00:14:37 - Et ses prénoms qui sont cités dans le journal Uniment,
00:14:39 c'est Iliès, Chahid, Yazir, Matisse,
00:14:41 Feysal, Cuider et Yanis.
00:14:43 - Oui, ils sont issus de l'immigration.
00:14:45 - Voilà.
00:14:46 - Il faut le dire.
00:14:47 - A l'évidence.
00:14:48 On va juste regarder ce qui s'est passé à Ren,
00:14:49 parce qu'on a eu à peu près le même type de scène
00:14:50 qu'à Romain Surizer.
00:14:52 - Voilà pour ces slogans qui vont vraiment réagir,
00:15:15 j'imagine, comme moi,
00:15:16 qui sont absolument navrants.
00:15:18 - Surtout que je pense qu'il y a un parallèle à faire,
00:15:20 encore une fois, avec les émeutes.
00:15:21 Pour les émeutiers,
00:15:22 Naël était un prétexte pour manifester.
00:15:24 Et pour ces gens de l'ultra-droite,
00:15:26 Thomas est un prétexte pour manifester également
00:15:28 et crier leur haine.
00:15:30 - Oui, mais derrière la France dont je vous parlais,
00:15:33 elle a un sentiment d'insécurité culturelle.
00:15:36 C'est pour ça que je n'approuve pas du tout ces slogans.
00:15:38 Et les gens ont peur,
00:15:40 et c'est partout pareil,
00:15:42 vous allez en Afrique, ce sera pareil,
00:15:43 de devenir culturellement minoritaire chez eux.
00:15:45 Ce qui se passe dans beaucoup de parties
00:15:47 de notre territoire.
00:15:49 Et le "on est chez nous",
00:15:51 qui est bien pire d'ailleurs, c'est même pas ça,
00:15:53 c'est ça que ça reflète aussi.
00:15:55 - Alors Vincent, juste un mot ?
00:15:57 - Non, je trouve que le scandale du week-end,
00:15:59 c'est que dans ce quatrième de la monnaie,
00:16:01 vous avez les dealers qui sont dans l'impunité totale,
00:16:03 c'est la mort d'un père de famille dans son sommeil.
00:16:05 - Oui, on va y en parler.
00:16:07 - Le vrai scandale, si vous voulez,
00:16:09 c'est la drogue à la monnaie,
00:16:12 et la faillite de l'État.
00:16:14 - C'est ce que disait Georges tout à l'heure.
00:16:16 - C'est ça, c'est la petite monnaie le défilé.
00:16:18 Mais la vraie faillite, c'est l'État.
00:16:20 - Non, mais vous avez raison.
00:16:22 Je voudrais juste qu'on écoute Gérard Collomb,
00:16:24 parce que j'ai commencé l'émission en rappelant
00:16:26 ce qu'a dit cet ancien ministre de l'Intérieur en 2018.
00:16:28 Il quittait la place Beauvau,
00:16:30 et il a eu ses paroles absolument prophétiques.
00:16:32 Écoutez-le.
00:16:34 - Si j'ai un message à faire passer,
00:16:36 je suis allé dans tous ces quartiers,
00:16:40 les quartiers nord de Marseille,
00:16:42 aux Mirailles, à Toulouse,
00:16:44 à la périphérie parisienne,
00:16:46 Corbeil, Aulnay, Sevran.
00:16:48 C'est que la situation est très dégradée.
00:16:54 Et le terme de reconquête républicaine
00:16:58 prend dans ces quartiers tout son sens.
00:17:02 Parce qu'aujourd'hui, on vit côte à côte.
00:17:06 Et je le dis toujours, moi je crains que demain,
00:17:08 on vive face à face.
00:17:10 - On y est.
00:17:12 A l'évidence, on y est.
00:17:14 On est face à face.
00:17:16 Alors évidemment, on ne s'est pas...
00:17:18 On ne parle pas de la vraie France, Georges,
00:17:20 mais oui, on est face à face.
00:17:22 - Si vous prenez toute l'histoire,
00:17:24 disons, depuis les 4 dernières décennies,
00:17:26 vous aurez toujours ces discours du ministre de l'Intérieur.
00:17:28 - Là, il partait. C'est pour ça que sa parole était libre.
00:17:30 - Mais oui, mais c'est un discours très, très fort.
00:17:32 Je pourrais citer Chevènement, je pourrais citer Nicolas Sarkozy.
00:17:34 Tiens, ce qui manque, c'est que le pendant,
00:17:38 c'est-à-dire la justice, vous n'entendez pas ce discours-là.
00:17:40 - Absolument.
00:17:42 - Vous n'entendez pas ce discours-là.
00:17:44 - Nathan, rapidement.
00:17:46 - Je voulais juste dire une chose sur Gérard Collomb.
00:17:48 Je trouve qu'on n'a pas assez parlé de son décès.
00:17:50 Quand on en a parlé, on n'en a pas très bien parlé.
00:17:52 Je pense au président de la République
00:17:54 qui a salué le maire de Lyon,
00:17:56 comme s'il n'avait pas été ministre.
00:17:58 C'était un grand serviteur de l'État.
00:18:00 C'était l'incarnation d'une figure politique
00:18:02 qui commence à manquer de plus en plus,
00:18:04 c'est-à-dire quelqu'un de lettré,
00:18:06 quelqu'un de mesuré,
00:18:08 qui était extrêmement fidèle à Emmanuel Macron.
00:18:10 Et à un moment, il a estimé qu'il était en contradiction
00:18:12 avec ses principes et il est parti.
00:18:14 - Le tweet d'Emmanuel Macron est lapidaire
00:18:16 pour celui qui a été un de ses premiers soutiens.
00:18:18 Gérard Collomb est mort, il fut le digne successeur
00:18:20 d'Edouard Hériot.
00:18:22 Les Lyonnais sont orphelins, je partage ce point.
00:18:24 - C'était surtout un très très grand Lyonnais.
00:18:26 - Il sera à ses obsèques mercredi.
00:18:28 - Il s'identifie totalement à sa ville.
00:18:30 - Le point de désaccord, il faut dire ce que c'est,
00:18:32 c'était la création d'un hot spot,
00:18:34 d'un centre pour migrants en France.
00:18:36 C'est ça qu'a dit Gérard Collomb.
00:18:38 D'ailleurs, l'année dernière, seulement dans Le Point,
00:18:40 où il disait "j'ai pas parlé à l'époque pour pas faire gagner Marine Le Pen".
00:18:42 - Il y a quand même une coïncidence incroyable,
00:18:46 entre le fait qu'il meure à ce moment-là,
00:18:48 c'est pour ça qu'en plus,
00:18:50 c'est peut-être injuste de réduire sa mémoire
00:18:52 et sa postérité à cette phrase,
00:18:54 mais le jour même de sa mort,
00:18:56 on assiste à l'incarnation de ce qu'il disait.
00:18:58 - Vincent, vous disiez "on a les prophètes qu'on mérite",
00:19:02 en même temps, ce qu'il dit est une évidence.
00:19:04 - C'est vrai qu'on donne à Gérard Collomb
00:19:06 cette déclaration qui est assez lénifiante quand même.
00:19:08 Il est sur le perron de son ministère.
00:19:10 Il fallait démissionner avant, et avec éclat,
00:19:12 s'il n'était pas d'accord avec la politique
00:19:14 qui était menée par son gouvernement.
00:19:16 Moi, je regarde la tête du Premier ministre de l'époque...
00:19:18 - Et il n'était pas content, Edouard Philippe.
00:19:20 - ... qui encaisse ce désaveu.
00:19:22 Mais qu'est-ce qu'il a fait, après ?
00:19:24 - 5 ans.
00:19:26 - On doit le respect aux morts,
00:19:28 et la vérité aux vivants.
00:19:30 Mais on attend quand même...
00:19:32 On juge la politique à ses résultats.
00:19:34 Toutes ces mises de l'intérieur qui sont succédées,
00:19:36 qu'on fait des grandes phrases...
00:19:38 - L'alerte...
00:19:40 - Qu'est-ce qu'ils ont fait ?
00:19:42 - Ils font toutes les grandes phrases.
00:19:44 - Rappelez-vous François Hollande,
00:19:46 qui nous dit publiquement que les territoires perdus,
00:19:48 ça n'existe pas, au moment où il dit aux journalistes
00:19:50 du monde qu'il a peur de la partition.
00:19:52 Ça, c'est indigneux.
00:19:54 Parce que Gérard Collomb, il donne la raison
00:19:56 de son départ, à ce moment-là.
00:19:58 Il dit "voilà ce que je vois, et moi, je veux le voir".
00:20:00 - Non mais il y a quand même les ministres de l'intérieur
00:20:02 qui ont beaucoup plus de facilité à parler
00:20:04 une fois qu'ils ne sont plus ministres.
00:20:06 Quand ils sont ministres, ils ont beaucoup plus de mal à agir.
00:20:08 - On va rejoindre Mathilde Ibanez,
00:20:10 Sébastien Bendotti, qui est à Romance sur Isère.
00:20:12 Bonjour à tous les deux.
00:20:14 Où est-ce qu'on en est de l'enquête ?
00:20:16 Et dans quel climat, encore une fois,
00:20:18 est-ce que cette ville se réveille aujourd'hui ?
00:20:20 - Après la mise en examen de ces 9 suspects,
00:20:26 samedi, avec différents chefs,
00:20:28 meurtres en bande organisée,
00:20:30 tentatives de meurtre ou encore violences volontaires
00:20:32 commises en réunion,
00:20:34 l'enquête se poursuit.
00:20:36 Les gendarmes sont toujours à la recherche
00:20:38 de l'individu susceptible d'avoir participé
00:20:40 à cette soirée.
00:20:42 A ce stade, l'enquête ne permet pas de déterminer
00:20:44 qui est la personne responsable du coup de couteau
00:20:46 mortel sur Thomas.
00:20:48 Une enquête qui a conduit les gendarmes
00:20:50 à auditionner plus de 100 témoins.
00:20:52 Mais les enquêteurs cherchent toujours
00:20:54 à savoir le déroulé exact de cette
00:20:56 soirée tragique.
00:20:58 Selon plusieurs personnes que nous avons rencontrées,
00:21:00 cette soirée se serait passée en 3 temps.
00:21:02 D'abord à l'intérieur même de la salle
00:21:04 où des insultes auraient fusé,
00:21:06 suivi d'une première bagarre
00:21:08 à l'extérieur. De là, d'autres
00:21:10 individus seraient venus
00:21:12 devant cette salle
00:21:14 où une deuxième bagarre aurait
00:21:16 dégénéré et serait à l'origine
00:21:18 de la mort de Thomas.
00:21:20 Alors, une semaine après ce
00:21:22 décès, l'émotion
00:21:24 reste très présente. Olivier Véran
00:21:26 doit venir ici dans
00:21:28 quelques minutes pour discuter
00:21:30 avec les familles, pour
00:21:32 discuter avec les habitants et rendre
00:21:34 hommage à Thomas.
00:21:36 - Mathilde Imanet, Sébastien Bennotti, Olivier Véran
00:21:38 qui sera sur place. En tant que
00:21:40 porte-parole du gouvernement ou en tant qu'homme politique ?
00:21:42 - Oui, alors certains diront...
00:21:44 Oui, en tant que représentant du gouvernement et donc
00:21:46 représentant de l'État français, mais certains diront peut-être
00:21:48 un peu tard. Alors, il faut être...
00:21:50 C'est ce que disait Pascal notamment
00:21:52 aujourd'hui qui se scandalisait qu'il n'y ait aucun ministre à ses funérailles.
00:21:54 Je rappelle aussi qu'il y avait eu une marche blanche
00:21:56 de la famille et la famille ne voulait pas de politique
00:21:58 au moment de cette marche blanche. Donc, il faudrait
00:22:00 savoir si c'est le choix de la famille
00:22:02 ou si le gouvernement n'a jugé bon
00:22:04 et bien d'envoyer personne. - Elisabeth ?
00:22:06 - Le préfet n'était pas là non plus. - Le préfet, c'est pas un politique.
00:22:08 Il aurait pu y aller. Non. Ils sont
00:22:10 beaucoup plus prudents que vous voyez. C'est pour ça que
00:22:12 je pense qu'il y a un sentiment d'injustice
00:22:14 chez beaucoup de braves gens et de gens
00:22:16 paisibles. C'est que
00:22:18 si vous voulez,
00:22:20 le gouvernement se précipite dans un
00:22:22 cas. Rappelez-vous une heure après la mort de
00:22:24 Naël, les déclarations.
00:22:26 Bon, rappelez-vous
00:22:28 la minute de silence. Et maintenant, ils veulent
00:22:30 oser 10 jours après.
00:22:32 Parce qu'ils se sont rendus compte, je ne sais,
00:22:34 ils ont fini par se rendre compte qu'il y avait un pays en dessous
00:22:36 et s'y intéressaient. Et ils se rendent
00:22:38 compte qu'il y a une colère. Et donc,
00:22:40 ils veulent faire maintenant une minute de
00:22:42 silence 10 jours après. - C'est...
00:22:44 C'est Éric Chioti qui a demandé à la présidente
00:22:46 de l'Assemblée nationale. On attend...
00:22:48 - La réponse. Parce qu'elle n'est pas actée encore.
00:22:50 - Exactement. - On ne sait pas s'il y aura cette minute de silence.
00:22:52 - Le procès en récupération politique est à géométrie variable.
00:22:54 - Ah, comme toujours. On va faire une petite pause.
00:22:56 On se retrouve dans un instant dans l'heure des pros.
00:22:58 On écoutera Jérôme Fourquet, qui était l'invité ce matin
00:23:00 de son magrot sur Europe 1 et sur CNews.
00:23:02 Très intéressant. Il dit "La France de Crépole,
00:23:04 c'est celle de Jean Dujardin".
00:23:06 Il fait le parallèle, vous rappelez, avec cette cérémonie de la Coupe
00:23:08 du Monde de rugby, tant décriée
00:23:10 par les bobos que nous chérissons.
00:23:12 On en parle dans un instant, dans l'heure des pros.
00:23:14 On se retrouve tout de suite.
00:23:16 Il est 9h30, on se retrouve dans l'heure des pros.
00:23:20 Pascal Praud n'est pas là, il est souffrant,
00:23:22 mais je le remplace pour l'occasion.
00:23:24 Et tout de suite, c'est le rappel des titres de l'actualité
00:23:26 avec Somaïa Labedi. 9h30.
00:23:28 - Une liste de 11 otages a été communiquée à Israël
00:23:35 pour ce quatrième et dernier jour de trêve négocié avec le Hamas.
00:23:38 Des pourparlers sont en cours pour la prolonger.
00:23:41 C'est en tout cas ce qu'indique l'organisation terroriste
00:23:43 dans un communiqué.
00:23:45 Une prolongation que Tsahal, je cite, "n'exclut pas".
00:23:48 Un couple de 73 ans agressé au couteau
00:23:51 dans la cafétéria d'un centre commercial d'Amboise.
00:23:53 Ce samedi, le suspect présumé a été interpellé
00:23:56 et placé en garde à vue.
00:23:58 La procureure évoque un différent entre l'assaillant et le couple.
00:24:02 Et puis le Pas-de-Calais, à nouveau placé en alerte orange pour cru.
00:24:05 De nouvelles pluies sont attendues aujourd'hui dans la région.
00:24:08 Déjà touchés par d'importantes intempéries,
00:24:10 ces dernières semaines, les habitants se disent
00:24:13 désemparés face à la situation.
00:24:15 Somaya Labi dit, on va écouter maintenant,
00:24:18 comme je vous l'avais dit, Jérôme Fourquet de l'IFOP.
00:24:21 Il avait publié un livre qui avait fait grand bruit à l'époque,
00:24:24 "L'archipélisation de la France".
00:24:26 On y est malheureusement.
00:24:27 Écoutez ce qu'il a dit ce matin au micro de Sonia Mabrouk
00:24:30 sur CNews et sur Europe 1.
00:24:31 Il dit, la France de Grépole, en gros, c'est la France de Jean Dujardin.
00:24:34 Écoutez-le.
00:24:36 On a un pays vieillissant.
00:24:38 Le souvenir d'une France des années 60-70,
00:24:41 c'est aussi le souvenir de la France dans laquelle
00:24:43 beaucoup d'entre nous étaient jeunes.
00:24:46 Donc il y a ce phénomène-là.
00:24:48 Et cette France de Grépole, cette France des balles,
00:24:51 cette France du rugby, c'est la France qu'a décrite
00:24:54 Jean Dujardin dans son spectacle inaugural de la Coupe du monde.
00:24:58 Qui a été moquée, ringardisée par certains.
00:25:00 Qui a été moquée par une partie de la population.
00:25:02 Pour moi, l'image est frappante.
00:25:04 Cette cérémonie, la Coupe du monde de rugby,
00:25:07 il y avait le coup d'envoi, le coq,
00:25:09 il était en Marseille, si je me rappelle bien.
00:25:11 Le béret, la baguette, il y avait tout.
00:25:13 Il y avait tous les codes culturels de la France.
00:25:16 - La France France, on s'avait dit, une partie de la gauche.
00:25:18 - Il n'y avait pas eu un titre d'un quotidien.
00:25:20 - Exactement.
00:25:21 - On ne va pas les citer parce qu'on n'a pas envie de leur faire de la pub.
00:25:24 Ça vous marche, Elisabeth ?
00:25:26 Moi, je trouve que c'est exactement ça.
00:25:28 - Je trouve que c'est une très bonne image.
00:25:30 Il y avait dans cette cérémonie d'ouverture
00:25:32 une volonté des auteurs eux-mêmes de caricaturer un peu nos codes.
00:25:36 Et de le faire avec une certaine distance, un certain humour.
00:25:39 Il ne faut peut-être pas prendre complètement ça au premier degré.
00:25:42 Mais oui, ce qu'on a vu, moi j'ai été très frappée
00:25:46 quand j'ai regardé les images des marches blanches,
00:25:49 de la marche blanche, l'image des obsèques.
00:25:52 C'est que c'est effectivement cette France-là.
00:25:55 C'était des joueurs de rugby.
00:25:57 C'est une France aussi qui se croyait, peut-être pas complètement,
00:26:02 parce que ce n'est pas la première fois, c'est la première fois qu'il y a un mort,
00:26:04 mais ce n'est pas la première fois qu'il y a ce genre de choses,
00:26:07 mais qui se croyait un peu protégée des fracas.
00:26:10 - Oui, et notamment dans une petite ville comme Crépelle, 500 habitants.
00:26:13 - Dans l'article qui est sorti le dimanche, il y avait une dame qui était citée,
00:26:17 qui disait dans le reportage, qui disait
00:26:19 "moi j'ai quitté Paris pour fuir le harcèlement sexiste,
00:26:22 ceci, cela, l'insécurité, et voilà".
00:26:25 Ça, ça fait quand même, ça fait vraiment mal au coeur.
00:26:28 - Agothier ?
00:26:29 - Ça ne va pas faire quand même les affaires de Jean Dujardin,
00:26:31 les propos de Jérôme Fourquet, parce que déjà que dans,
00:26:33 dans le milieu dans lequel il évolue, c'est compliqué pour lui.
00:26:35 Il avait été, il avait avoué avoir été le parrain de la BRI,
00:26:38 il avait dit ça face à un présentateur qui était au bord du malaise.
00:26:41 Il avait donc joué dans une adaptation de Sylvain Tesson,
00:26:43 qui est vu comme un nouvel auteur réactionnaire.
00:26:45 - Les Sentiers Noirs.
00:26:46 - Exactement, Les Chemins Noirs, sur Les Chemins Noirs.
00:26:49 Et il avait dit à ce moment-là "je suis plus heureux devant des rognons
00:26:52 dans une auberge que face à un quinoa dans un restaurant".
00:26:54 - Il a tout faux là, il a tout faux.
00:26:56 - Ça va devenir très compliqué pour Jean Dujardin.
00:26:57 - Il a tout faux, mais c'est l'acteur préféré des Français, quasiment.
00:27:00 - Ça doit être remarqué, l'acteur préféré des Français,
00:27:02 dans le top des personnalités, je crois.
00:27:04 - On verra, c'est au mois de décembre, on verra mon ami, on verra.
00:27:07 - Vincent, un petit mot sur...
00:27:09 - Je ne doute pas du tout de la sincérité de Jean Dujardin
00:27:11 quant à son goût des rognons et je lui souhaite bon appétit.
00:27:15 - D'accord, c'est pas le sujet.
00:27:17 - Cela dit, ce qui s'est passé à Crépelle,
00:27:20 c'est pas la France des années 60.
00:27:22 - C'est laquelle France alors ?
00:27:24 Parce qu'on parle des Frances, mais il n'y en a qu'une seule en vérité de France.
00:27:26 - Tout ça est vrai, il faut la foi.
00:27:28 C'est-à-dire que vous aviez quand même des vigiles aux balles.
00:27:32 Moi, dans les balles de mon enfance, il n'y avait pas de vigile.
00:27:34 - Il y en avait quatre. - Je suis d'accord.
00:27:36 - Il y avait des balles à grosse, il y avait parfois des gens enivrés
00:27:39 qui se maillochaient.
00:27:41 - Qui se maillochaient.
00:27:43 - On a du vocabulaire.
00:27:47 - Deux petites remarques.
00:27:49 D'abord, la France de Jean Dujardin, c'est pas...
00:27:51 Jean Dujardin est un génie, il faut le dire.
00:27:53 C'est pas la France d'une célébration, d'une identité rigide,
00:27:55 parce qu'il y a toujours comme accompagnement un parfum,
00:27:58 un voile d'autodérision sur cette identité, à tous les niveaux.
00:28:01 Même quand on l'avait accusé après son Oscar d'avoir fait ce film
00:28:04 qu'on avait accusé de machisme les infidèles,
00:28:06 c'était avant tout un film qui se moquait de cette obsession masculine
00:28:10 pour l'infidélité.
00:28:11 Même à ce niveau-là, au S117, on peut faire la liste de tout ce qu'il a fait,
00:28:15 il y a toujours ce voile d'autodérision qui fait que ça démine les choses.
00:28:18 Et sur cette France qui se sent en nostalgie de ce qu'a pu être la France
00:28:22 en l'air france glorieuse ou en sentiment de dépossession culturelle,
00:28:25 c'est un phénomène qu'il faut penser, sans condescendance, sans mépris,
00:28:29 et ça n'a absolument rien à voir avec ce qu'on décrivait tout à l'heure,
00:28:32 à savoir les violences qu'il y a eues ce week-end.
00:28:35 - Dire un mot, le bisonours peut dire un mot.
00:28:37 - Oui, heureusement qu'on a un petit bisonours.
00:28:39 Vous êtes le bisonours rose ou jaune, Georges ?
00:28:41 - La France, je l'ai vue, je la vois tout le temps, cette France-là.
00:28:43 - Mais on la voit tous.
00:28:44 - On vient de Brève, je l'ai vue.
00:28:46 Hier, ce week-end, j'étais à Sargemin, que je ne connaissais pas.
00:28:49 J'ai ouvert une vraie France.
00:28:50 - Pour la signature de votre livre.
00:28:51 - Mais oui, je la vois tous les jours.
00:28:53 Le problème, encore une fois, c'est qu'on a des minorités qu'on laisse faire.
00:28:56 - Mais évidemment.
00:28:57 - Mais c'est ça que je suis en train de vous dire.
00:28:59 Mais cette France-là, alors elle a évolué, certes,
00:29:01 elle n'est plus la même exactement que les années 70,
00:29:03 mais elle existe toujours.
00:29:04 - Mais oui, on en revient à la réponse de l'État,
00:29:07 parce que c'est ce que vous dénonciez dès le début de la mission.
00:29:09 - C'est la réponse de l'État.
00:29:10 - Ce que disait aussi Vincent Herouet,
00:29:11 et c'est pour ça que ça porte une lumière crue sur ce qui s'est passé à Dijon.
00:29:13 Voulez-vous qu'il y ait un père de famille, un quinquagénaire,
00:29:16 qui a été tué chez lui dans la nuit de samedi à dimanche,
00:29:18 alors qu'il dormait dans son lit, victime collatérale des tirs de Kalachnikov
00:29:22 entre trafiquants de drogue.
00:29:24 Le point avec Charles Dupont.
00:29:25 Et puis je vous passe la parole, parce que ça résonne très douloureusement
00:29:28 avec ce qui s'était passé à Marseille.
00:29:30 Et la jeune Sokhaina, 21 ans, une petite jeune fille qui écrivait dans son appartement.
00:29:34 - Qui révisait.
00:29:35 - Qui révisait, parce qu'évidemment, elle voulait réussir à l'école,
00:29:37 qui a été tuée dans les mêmes circonstances.
00:29:39 Ça parle Charles Dupont.
00:29:41 C'est vers minuit trente, dans la nuit de samedi à dimanche,
00:29:43 que deux individus à bord d'un véhicule ont ouvert le feu sur la façade de cet immeuble.
00:29:48 Alors qu'il dormait dans son appartement, un homme de 55 ans a été touché.
00:29:52 Il est décédé quelques minutes après.
00:29:54 Selon le procureur, l'homme est une victime collatérale du trafic de drogue.
00:29:58 - La personne décédée ne paraît pas du tout avoir été la cible de ces tirs.
00:30:03 Être une victime bien dramatique, bien malheureuse,
00:30:08 qui n'a été touchée que par le fait qu'elle habitait à proximité,
00:30:13 immédiatement au-dessus de ce point de dîle.
00:30:16 C'est un homme de 55 ans qui vivait là avec sa famille.
00:30:19 Sa famille était présente.
00:30:21 Les faits se sont déroulés dans le quartier de Stalingrad, au nord de Dijon,
00:30:24 un secteur connu pour ses points de dîle et son trafic de drogue.
00:30:28 Les forces de l'ordre craignent un ensauvagement de ces quartiers, à l'image de Marseille.
00:30:32 - On est sur des types de faits qu'on peut voir notamment dans les grandes villes de Marseille.
00:30:36 Ce n'est pas l'apanage maintenant de ces villes-là.
00:30:38 Des villes de province comme Dijon, qui avaient une réputation de ville assez calme,
00:30:42 depuis quelques années, on voit que régulièrement, dans ces affaires de stupéfiants,
00:30:46 on arrive à avoir des gens qui utilisent comme ça des armes dans un but de tuer.
00:30:50 - Suite à cet événement, le ministère de l'Intérieur a envoyé hier soir la CRS 8 en renfort.
00:30:55 - Effectivement, là, on est à Dijon. On est à Dijon.
00:30:58 On n'est pas à Marseille, où je vous rappelle qu'il s'est passé la même chose avec la jeune Sokhaina.
00:31:02 J'ai rencontré sa maman, qui s'appelle Laila, qui m'a dit
00:31:05 « Mais véritablement, on se croit en guerre. Ma fille était dans sa chambre.
00:31:09 Elle était en train de réviser lorsqu'elle a pris une balle perdue de Kalachnikov.
00:31:13 Les murs sont tellement fins dans ces cités que la balle a traversé. »
00:31:16 C'est la double peine, évidemment.
00:31:18 Et elle me dit « J'ai retrouvé ma fille dans un bain de sang, dans sa chambre. »
00:31:22 Et l'État les lâche après ces victimes. Il ne se passe pas grand-chose.
00:31:26 Et ça, c'est terrible. C'est inacceptable.
00:31:29 Et après, le business reprend comme si ne s'était rien passé.
00:31:33 - Il s'est passé la même chose à Nîmes. On en parlait pendant le sujet.
00:31:35 - Avec le petit garçon. - Le garçon qui rentrait du restaurant en famille.
00:31:37 - 10 ans. Victime collatérale. Est-ce qu'on peut dire victime collatérale ?
00:31:41 - Victime innocente. - C'est une victime tout court, en fait.
00:31:43 Georges, la réponse de l'État, c'est quoi, là ?
00:31:46 On envoie la CRS 8 et après ?
00:31:48 - La CRS 8, c'est vraiment une réponse, je dirais, de communicant.
00:31:52 On vous envoie la CRS 8 et puis on repart. Ce n'est pas du tout ça.
00:31:56 Il faut revenir à la police de proximité. Il faut réinverser ces quartiers.
00:32:00 Il faut créer des commissariats. Il faut que la réponse pénale, pardonnez-moi de me répéter,
00:32:05 il faut qu'elle soit à la hauteur. On ne peut pas condamner un jeune récidiviste
00:32:10 qui traîne sur 20 mètres un policier à 35 heures de travail d'intérêt général.
00:32:16 Ce n'est pas possible. Quel message on envoie à cette frange de la jeunesse qui ne respecte plus rien ?
00:32:22 - Puis-je jeter une goutte sur le feu et dire que peut-être dans certains crimes,
00:32:26 parce qu'on voit bien que la prison, d'abord, c'est les juges qui décident,
00:32:30 on voit bien que c'est très compliqué et que ce n'est pas toujours dissuasif,
00:32:34 est-ce que dans certains crimes, on ne doit pas réfléchir à la déchéance de nationalité
00:32:39 pour les binationaux ? Je suis désolée. Il y a des gens qui ne veulent pas être français.
00:32:44 À l'évidence. Qui ne se sentent pas français, qui n'aiment pas la France,
00:32:48 qui disent laisser franc. Quand ils commettent des crimes, peut-être qu'il faut réfléchir à ça.
00:32:54 - Il y en a quelques-unes qui sont prononcées, mais trop rarement.
00:32:58 - Administration ? - Oui, oui, ça existe.
00:33:00 - Il faut l'accord des pays d'origine à chaque fois pour le renvoyer.
00:33:03 Nathan, qu'est-ce que ça dit pour vous ce qui se passe à Dijon, à Marseille
00:33:07 et dans de nombreuses villes de France ?
00:33:09 - Ça dit, Georges a employé à mon avis le bon mot, c'est le mot de communication.
00:33:12 Ça veut dire que la réponse de l'État, c'est de sortir les muscles en envoyant la CRS 8,
00:33:16 en faisant en sorte de faire une réponse policière pénale qui dure 8 jours, 10 jours, etc.
00:33:22 Et en faisant des choses qui relèvent du travail de scisif.
00:33:26 Démanteler des points de deal qui, le lendemain, sont réouverts ailleurs.
00:33:30 Arrêter des gens et les mettre en prison, qui sont remplacés quelques heures après
00:33:34 par quelqu'un d'autre. Il faut penser ces phénomènes.
00:33:36 Et en l'occurrence, chaque fois que quelqu'un a la vie brisée,
00:33:39 ou chaque fois qu'il y a du sang qui coule à cause des trafics de drogue,
00:33:42 il faut toujours suivre le fil de l'argent.
00:33:44 Cet argent, il n'est pas tombé du ciel, il n'a pas été inventé,
00:33:46 ce n'est pas un deus ex machina qu'il a donné pour acheter des armes.
00:33:49 - J'imagine que les policiers le font, Nathan.
00:33:51 - Non, mais je parle de l'analyse politique.
00:33:53 C'est des consommateurs qui achètent de la drogue, et drogue qui finance,
00:33:56 des réseaux qui font couler du sang.
00:33:58 La France est un des plus grands pays consommateurs de drogue d'Europe,
00:34:00 et même dans le monde, elle est très très bien placée dans ce classement-là.
00:34:03 - C'est une vraie question, pourquoi est-ce qu'on est un des pays qui consomme le plus ?
00:34:05 - Bien sûr, et même au sens large, si on inclut le tabac, l'alcool, etc.
00:34:08 et les médicaments, on est un pays qui est vraiment assez drogué,
00:34:11 au sens très large du terme.
00:34:12 Il faut penser ce phénomène, et ce n'est pas uniquement
00:34:14 par une réponse policière et pénale qu'on résoudra la question de la drogue.
00:34:18 - C'est mieux d'ailleurs.
00:34:19 - Mais surtout qu'il n'y a pas de réponse policière et pénale.
00:34:22 - Oui, c'est ça.
00:34:23 - La réponse policière, elle existe, mais pas pénale.
00:34:25 - Vous déployez la CRS 8, mais c'est de la com'.
00:34:27 Ce n'est pas du tout une réponse policière.
00:34:29 - Il y a la question d'aller fouiller les caves pour retrouver les kalachnikovs.
00:34:32 On parle de guerre civile, on dit que c'est dérisoire,
00:34:35 et c'est vrai que c'est dérisoire, c'est totalement...
00:34:37 En plus, ça précipite sans doute quand même la violence,
00:34:40 et ce n'est pas très malin de parler de guerre civile,
00:34:43 mais bon, la kalachnikov, c'est une arme de guerre civile,
00:34:46 et effectivement, ça traverse les cloisons, et ça tue.
00:34:49 Il y a des victimes collatérales, comme il y a des victimes de cette guerre des gangs,
00:34:52 ou de cette guerre des petits dealers.
00:34:54 - Mais personne n'aura le courage.
00:34:56 Personne n'aura le courage.
00:34:58 - C'est très choquant, tout ça est très choquant.
00:35:00 Mais quant au désespoir de la société française,
00:35:03 quant au désespoir des Français,
00:35:06 qui effectivement se dupent, se droguent,
00:35:09 comme pas d'autres en Europe.
00:35:11 On est champion d'Europe et champion du monde pour pas mal de choses,
00:35:14 sur le plan sanitaire, et sur le plan de la santé publique,
00:35:19 mais qui indiffèrent complètement, et les dirigeants, et les médias.
00:35:22 On s'en fout complètement.
00:35:24 - C'est un sujet majeur.
00:35:26 - Elisabeth le dit souvent, et elle a raison sur ce point,
00:35:29 croire qu'il suffit de légiférer contre la drogue pour que les gens cessent de se droguer,
00:35:32 c'est une illusion sanitaire et politique majeure.
00:35:35 - Il y a quelque chose d'intéressant dans ce que vous avez dit.
00:35:37 Vous avez dit qu'il ne faut pas parler de guerre civile,
00:35:39 parce que comme si...
00:35:41 Et ça, c'est un réflexe que l'on commence à tous avoir.
00:35:43 C'est-à-dire l'idée que parler des choses, les faits advenir,
00:35:46 et que quand il y a des ferments, évidemment qu'il n'y a pas une guerre civile,
00:35:50 telle que vous l'avez vu en Yougoslavie,
00:35:52 telle que nous les avons couvertes dans certains pays,
00:35:55 mais ce qui m'intéresse, c'est le réflexe de dire
00:35:58 "Ne prononçons pas les mots parce qu'on en a peur."
00:36:01 - Mais lesquels mots, Elisabeth ?
00:36:03 - Par exemple celui-là.
00:36:05 - Non, mais justement, Elisabeth, la guerre ethnique, la guerre civile,
00:36:10 ce sont des schémas généraux dans lesquels vous enfermez des gens,
00:36:13 et vous, effectivement, vous les enfermez.
00:36:16 - Un petit mot, Gauthier, après je veux qu'on parle de Lyon,
00:36:19 parce que c'est pas sénant à Amboise.
00:36:22 - Il faut savoir de quel côté tu es, c'est pas contre nous.
00:36:24 - Tout ça est une réponse fallacieuse.
00:36:27 - Je voulais vous dire sur la non-sensibilisation au ravage de la drogue
00:36:30 par des clips gouvernementaux.
00:36:32 Au lieu de faire des clips sur le Black Friday avec les dévendeurs,
00:36:36 d'ailleurs ça n'a pas du tout...
00:36:37 - Là on atteint le sommet du ridicule.
00:36:39 - Voilà, clip fait par le ministère de Christophe Béchut,
00:36:41 peut-être qu'il faudrait faire des clips de sensibilisation sur les ravages de la drogue.
00:36:44 - Juste une petite chose sur la notion de guerre civile
00:36:46 et le fait que les mots peuvent avoir une valeur performative
00:36:49 et créer ce qu'ils disent.
00:36:50 Moi j'ai pas l'expérience de Vincent, donc je parle sous votre autorité,
00:36:52 mais il me semble que dans les causes des guerres civiles,
00:36:54 en effet le délitement de l'État c'est très important,
00:36:57 mais il y a aussi une cause qui est majeure,
00:36:59 c'est l'explosion, la libération au sens négatif de la parole publique.
00:37:02 On le sait depuis le Lucain, ça, on le sait depuis les Grecs.
00:37:05 Une des choses centrales qui déclenchent des guerres civiles,
00:37:07 c'est quand les gens qui ont une parole publique,
00:37:09 ça peut être des intellectuels, ça peut être des politiques,
00:37:11 commencent, si vous voulez, à lancer des appels à la division,
00:37:15 à lancer des appels à la laine.
00:37:17 Et on le disait avec Gauthier tout à l'heure,
00:37:18 Gauthier montrait qu'il y avait du côté de la France insoumise
00:37:21 des gens qui ont une libération de la parole publique.
00:37:23 Ce que je disais sur Éric Ciotti, il y a des deux côtés,
00:37:26 des gens qui aujourd'hui ont la parole publique, qui est dangereuse.
00:37:29 Il faut nommer les risques pour pouvoir les conjurer, c'est tout.
00:37:33 Et je vois que dans ce pays, nous avons depuis 30 ans,
00:37:35 et notamment du côté des dirigeants, quels qu'ils soient d'ailleurs,
00:37:38 une volonté, quand on passe un problème qui nous dépasse,
00:37:42 ou dont on a peur qu'il nous dépasse, on le tait.
00:37:46 Comme l'affaire de Prénon, on le tait.
00:37:49 Parce que si on le dit, ça peut créer une guerre civile.
00:37:52 Non, non, non, allez-y, jamais.
00:37:55 Sur ce pays, je me déplace.
00:37:57 Moi je ne suis pas d'accord avec la opération, sur ce pays.
00:37:59 Vous m'auriez dit, Éric Zemmour et Marion Maréchal,
00:38:01 à la limite, c'est vrai qu'ils parlent à long terme de journée,
00:38:03 de guerre civile qui pourrait arriver.
00:38:06 Éric Ciotti est quand même beaucoup plus en retrait.
00:38:08 Et je rappelle que la France insoumise condamne ceux qui disent
00:38:12 qu'on est face à une guerre de civilisation qui approche.
00:38:14 Mais enfin, ils la souhaitent tout autant, la France insoumise.
00:38:17 Ils souhaitent le chaos, la théoriser, l'entretien, l'aliment.
00:38:21 Évidemment, c'est un programme politique, le chaos, pour eux.
00:38:24 J'aimerais qu'on avance.
00:38:25 On va juste intéresser Vincent à ce qui s'est passé à Amboise,
00:38:29 dans l'Indre-et-Loire.
00:38:30 C'est un couple de septuagénaires qui a été attaqué au couteau de boucher
00:38:34 dans un centre commercial.
00:38:36 Maîtrisé par les employés de la cafétéria et les vigiles,
00:38:39 l'homme a été remis aux forces de l'ordre.
00:38:41 Il est connu pour avoir des antécédents psychiatriques.
00:38:43 N'empêche, ses attaques au couteau se multiplient.
00:38:45 On va écouter le syndicat de police Allianz qui décrypte cela.
00:38:49 Samedi vers 15h, au sein de la galerie commerciale de l'hypermarché Leclerc,
00:38:53 à Amboise, en Indre-et-Loire, un individu a porté des coups de couteau
00:38:57 de boucher sur un couple âgé de 73 et 78 ans.
00:39:01 L'un a été blessé au thorax et la tête.
00:39:03 L'autre a été blessé au cou et au thorax.
00:39:06 Cet individu a été neutralisé par les employés de la cafétéria
00:39:08 et des vigiles.
00:39:09 Il a été remis aux policiers, qui sont arrivés très rapidement.
00:39:12 Il a été placé en garde à vue.
00:39:14 Il n'était pas alcoolisé au moment des faits.
00:39:16 Le couteau a été appréhendé pour analyse.
00:39:19 Les examens de la vidéosurveillance et les auditions de témoins
00:39:22 ont permis de retenir l'infraction de tentatives d'assassinat.
00:39:26 Je tiens à souligner la réactivité de mes collègues, bien entendu,
00:39:30 qui sont immédiatement venus après avoir été requis.
00:39:33 Mais surtout, et ça c'est important, le courage des employés de la cafétéria
00:39:36 et des vigiles.
00:39:38 C'est absolument effrayant ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays.
00:39:41 Franchement, je ne sais pas jusqu'où on va aller,
00:39:44 jusqu'où on va accepter l'inacceptable.
00:39:46 Elisabeth ?
00:39:47 C'est ça justement, moi je crains,
00:39:49 et c'est pour ça que la réponse de l'État est très importante,
00:39:52 l'absence confondante d'Emmanuel Macron
00:39:54 après la séquence Bélatar, manifestation déjà déplorable
00:39:58 et quand même assez sidérante.
00:40:00 Et on sent quand même qu'il y a une colère.
00:40:02 Et je ne voudrais pas, moi, moi c'est ça qui me fait peur,
00:40:05 c'est que les gens se disent, si l'État ne nous protège pas,
00:40:08 on va s'armer, apparemment dans les clubs de tir,
00:40:11 ça se bouscule au portillon.
00:40:14 Donc si vous voulez, c'est quand même,
00:40:16 il y a un état de tension dans le pays
00:40:19 et on a peur que n'importe quel petit incident
00:40:22 puisse aussi déclencher des violences maintenant.
00:40:24 Et les premiers qui ont peur, ce sont les gens qui nous gouvernent.
00:40:27 Vous disiez tout à l'heure, on parlait de Dijon,
00:40:30 mais là c'est Amboise !
00:40:32 Le centre commercial.
00:40:34 - Je crois qu'on dit certainement que ça va plutôt pas en cours, c'est ça ?
00:40:38 - Non, je dois vous avouer que je reste totalement pantois
00:40:41 devant la déclaration de Jean-Luc Mélenchon,
00:40:45 félicitant donc les habitants de la Menaie
00:40:49 pour leur magnifique démonstration d'autoprotection.
00:40:53 Alors l'autoprotection, c'est en d'autres termes l'autodéfense.
00:40:59 Les milices d'autodéfense, c'est comme ça que se sont fondées
00:41:03 toutes les milices qu'on a trouvées au début des guerres civiles.
00:41:11 Vous avez vu ça, vous avez parlé de la Yougoslavie, c'est vrai,
00:41:13 mais vous avez eu aussi ça au Liban.
00:41:15 Vous avez la milice d'autodéfense de la communauté sunnite,
00:41:18 des kataeb, les kataeb pour les maronnites, etc.
00:41:21 C'est le début de la partition, la milice d'autodéfense.
00:41:23 - J'y reviens.
00:41:24 - En tout cas, c'est l'effondrement de l'État à lequel on appelle.
00:41:27 - J'y reviens, Vincent.
00:41:28 - Là on a commencé là-dessus.
00:41:29 - Je crois, au risque de vous surprendre,
00:41:32 nous ne sommes pas une France de sauvages, ni une France de drogués.
00:41:36 Il ne faudrait pas qu'on donne ce sentiment-là quand même.
00:41:39 On est un pays très fort, très puissant.
00:41:42 Là où le bas blesse, c'est que nous avons une minorité,
00:41:46 je le répète, de grands délinquants,
00:41:49 et qui empoisonnent la vie de notre pays.
00:41:51 Et si on ne s'attaque pas à ces fléaux-là,
00:41:53 la délinquance des mineurs, la délinquance de la drogue,
00:41:56 qu'on ne passe pas le braquet supérieur,
00:41:58 c'est-à-dire qu'on se donne vraiment les moyens.
00:42:00 - On l'a déjà dit à de nombreuses reprises dans cette émission.
00:42:03 - On va avancer, si vous le voulez bien, messieurs.
00:42:06 - Arrêtons de nous auto-flageller en disant qu'on est un pays de drogués,
00:42:07 un pays de sauvages.
00:42:08 - Voilà, il n'y a pas besoin de faire la grosse voix.
00:42:10 - Je suis obligé de vous parler ?
00:42:11 - Un petit peu.
00:42:12 J'aimerais qu'on parle maintenant de ce qui se passait ce week-end en Israël,
00:42:15 avec ces libérations d'otages,
00:42:17 qui ont permis à certaines familles de se retrouver.
00:42:20 Il y a à la fois beaucoup de joie et beaucoup de souffrance dans ces libérations.
00:42:25 Je vais vous montrer une séquence,
00:42:27 les pleurs d'enfants qu'on entend quand ils retrouvent leurs parents.
00:42:30 C'est absolument bouleversant.
00:42:32 On va recevoir dans un instant Emmanuel Al-Youa,
00:42:37 qui s'occupe du protocole israélien mis en place
00:42:40 justement pour entourer psychologiquement ces enfants.
00:42:43 Mais d'abord, on regarde ces retrouvailles,
00:42:45 d'abord entre une maman et sa fille qui étaient prises en otage,
00:42:47 et le reste de la famille.
00:42:49 ...
00:43:02 - Je vais le regarder, je vais le regarder.
00:43:04 ...
00:43:27 ...
00:43:51 - C'est difficile de reprendre la parole derrière ces images,
00:43:54 parce qu'on est tous des parents
00:43:56 et c'est anglo, ils montrent ce qui s'est passé
00:43:59 pendant ces plus de 40 jours.
00:44:02 Emmanuel Al-Youa, on voit que,
00:44:05 évidemment, au-delà de cette émotion de ces retrouvailles,
00:44:08 il va y avoir un travail pour reconstruire ces enfants
00:44:11 qui ont vécu l'enfer colossal.
00:44:13 Comment est-ce que l'État d'Israël a mis en place des structures autour d'eux ?
00:44:17 - Bonjour, merci de me recevoir.
00:44:19 - Merci à vous d'être là.
00:44:20 - L'État d'Israël a mobilisé tous ses ministères,
00:44:23 ministères de la Santé et tous les professionnels.
00:44:25 Il y a un nombre de psychothérapeutes,
00:44:27 de thérapeutes et psychiatres et psychologues au mètre carré en Israël,
00:44:30 qui est impressionnant depuis toujours.
00:44:32 Tout le monde est mobilisé.
00:44:34 Les otages ont été pris en charge avec le protocole national israélien,
00:44:37 qui est le 6C auquel vous faites référence.
00:44:39 - Mais comment on...
00:44:42 - Comment on peut s'en sortir ?
00:44:44 - Voilà.
00:44:45 Non, mais moi, je connais la théorie de la résilience,
00:44:47 je sais qu'on peut faire des plus grands traumatismes une fois.
00:44:49 - Alors, chez nous, c'est pas une théorie, c'est très concret.
00:44:51 - Elle est très claire.
00:44:52 - Et Elisabeth, comment on est au bord des larmes ?
00:44:55 Comment reconstruire un môme qui a vécu l'enfer ?
00:44:58 - Alors, il va se reconstruire lui-même,
00:45:00 parce que 80% d'entre nous avons les ressources,
00:45:02 et on le sait que face à l'adversité,
00:45:04 c'est le jour où vous vous retrouvez coincé dans un parking
00:45:07 avec votre agresseur et vous imaginez ne pas être capable
00:45:09 de donner un coup de poing ou de vous battre,
00:45:11 que vous vous rendez compte que vous avez des ressources.
00:45:13 Israël fonctionne comme ça, tout être humain fonctionne comme ça.
00:45:16 Les enfants, il ne faut pas partir du principe
00:45:18 qu'ils auront un PTSD, un trouble de stress post-traumat.
00:45:20 Ils vont trouver des ressources.
00:45:22 La plupart du temps, si on se penche...
00:45:24 - Il faudra les aider, de toute façon.
00:45:26 - Il faudra les aider ?
00:45:27 - Les entourer, les aider.
00:45:28 - Il faudra être là pour eux.
00:45:30 Il faudra être là pour eux, pas forcément en allant chercher
00:45:34 la libération de la parole.
00:45:36 C'est à eux à venir, exactement.
00:45:38 - Elisabeth ?
00:45:39 - Je dis qu'il faut aussi peut-être...
00:45:41 Moi, j'ai un cousin qui a été otage à Antebes,
00:45:43 qui était jeune, il avait moins de deux ans.
00:45:45 Et je pense qu'il faut peut-être aussi
00:45:48 pas les enquister dans un statut victimaire.
00:45:51 La vie a aussi surtout, peut-être chez les enfants, d'ailleurs,
00:45:55 la vie a quand même une force qu'il faut encourager.
00:45:59 - Clairement.
00:46:00 La vie prend toujours le dessus, la vie, c'est le mouvement.
00:46:02 Donc, ils ne sont pas des rescapés,
00:46:04 pour l'instant, ils sont des survivants.
00:46:06 Et puis, ils deviendront...
00:46:07 Il faut arrêter de stigmatiser, de pathologiser.
00:46:09 On a des ressources.
00:46:11 - Vincent ?
00:46:12 - Je pense que c'est très compliqué,
00:46:13 parce qu'il y a, en plus de la captivité
00:46:15 et du fait d'avoir risqué sa vie pendant 45 jours,
00:46:18 c'est pas des prisonniers comme les autres.
00:46:20 Ils étaient détenus dans un sous-sol
00:46:22 et leur vie était en danger.
00:46:24 Et le fait qu'ils sont aussi en deuil,
00:46:25 pour une bonne partie d'entre eux,
00:46:27 ça ne se prépare pas.
00:46:28 Même avec des paroles bienfaisantes,
00:46:30 ils sont en deuil.
00:46:32 Et puis, il y a la culpabilité
00:46:34 qui, moi, me doit être, je pense, très lourde.
00:46:37 Parce que ce matin, la comité de ce matin,
00:46:39 c'est qu'Israël réclame des preuves de vie
00:46:42 sur 90 femmes et enfants.
00:46:46 Et que le Hamas, via le Qatar, répond qu'il y en a 40
00:46:50 dont ils ne savent pas, soi-disant, où ils sont.
00:46:54 Et on sait qu'ils mentent.
00:46:56 - C'est la base, ils mentent.
00:46:58 - Comment on sait qu'ils mentent ?
00:46:59 Parce qu'hier, par exemple, il y a un enfant
00:47:00 qui a été relâché.
00:47:01 Et pas sa mère.
00:47:03 - Donc ils séparent les familles.
00:47:05 Alors qu'ils avaient dit qu'ils ne séparaient pas
00:47:07 les familles dans les libéraux.
00:47:08 - Et le Hamas a prétendu qu'il n'avait pas la mère.
00:47:10 Il ne détenait pas la mère.
00:47:12 Or, l'enfant a confié à son père
00:47:16 qu'il avait été détenu avec sa maman.
00:47:19 Donc, l'organisation terroriste ment.
00:47:22 On sait bien qu'on ne peut pas avoir confiance
00:47:24 dans les terroristes, évidemment.
00:47:25 C'est une évidence.
00:47:26 Ça crève les yeux.
00:47:27 Mais tout ça crée...
00:47:29 Moi, j'ai très frappé hier en voyant les images
00:47:31 à Gaza, à Ramallah, en Cisjordanie,
00:47:34 de la joie...
00:47:35 - De ceux qui ont été libérés, les prisonniers palestiniens.
00:47:38 - De la joie, des drapeaux qui pavoissent.
00:47:40 Les drapeaux du Hamas.
00:47:41 - On verra tout à l'heure ces images.
00:47:43 - Et côté israélien, au contraire,
00:47:45 de l'émotion et de la peine.
00:47:48 - On va faire une petite pause.
00:47:49 Je passe à Paolo ensuite.
00:47:50 Nathan, on continuera à évoquer ces sanglots.
00:47:52 Parce que pour moi, ça dit plus que des paroles.
00:47:54 - Vous avez raison.
00:47:55 - On continuera à évoquer les personnes
00:47:56 dont on peut les aider à se reconstruire.
00:47:58 Et l'inquiétude pour les prochaines libérations.
00:48:00 On ne sait pas s'il va y avoir des libérations aujourd'hui ou pas.
00:48:02 On espère.
00:48:03 - Il y avait 40 personnes qui sont sorties.
00:48:05 Il en reste 200.
00:48:06 - Une petite pause.
00:48:08 On se retrouve dans un instant dans l'heure des pros.
00:48:10 A tout de suite.
00:48:11 - Il est 10h.
00:48:13 Bienvenue dans l'heure des pros.
00:48:15 Sans Pascal Praud.
00:48:16 Mais je suis là pour vous servir encore pendant une petite demi-heure.
00:48:19 Tout de suite, c'est le rappel des titres de l'actualité
00:48:21 avec Somaïa Labidi.
00:48:22 - Trois jours après les obsèques de Thomas,
00:48:26 Olivier Véran est en déplacement à Crépole
00:48:29 au programme de cette visite.
00:48:31 Des rencontres avec les élus,
00:48:32 des échanges avec des habitants hors caméra.
00:48:34 Et en fin de matinée, il assistera à une cérémonie en hommage à Thomas.
00:48:38 Le porte-parole du gouvernement a d'ailleurs été interpellé
00:48:41 par un habitant en colère lors de son arrivée.
00:48:44 La commission des lois de l'Assemblée
00:48:46 entame l'examen du projet de loi immigration
00:48:48 avec l'objectif de parvenir à un texte susceptible
00:48:51 d'être voté par une majorité de députés.
00:48:54 L'Assemblée hérite du texte du Sénat fortement durci
00:48:57 par la droite et le centre qui y sont majoritaires.
00:49:00 Et puis, une prolongation de la trêve entre Israël et le Hamas
00:49:03 et je cite "pas exclu" déclaration du colonel Olivier Rafovitz
00:49:07 ce matin sur notre antenne.
00:49:09 Le porte-parole de l'armée israélienne précise
00:49:11 que cela sera possible si les deux parties
00:49:13 arrivent à trouver un terrain d'entente
00:49:15 sur le sort des otages encore détenus dans la bande de Gaza.
00:49:19 Merci beaucoup Somaïa Lhamidi pour ce rappel des titres de l'actualité.
00:49:22 Il est 17h10 et 2 minutes.
00:49:25 Christine Kelly nous a rejoint.
00:49:26 Bonjour ma chère Christine.
00:49:27 Bonjour ma chère Laurent.
00:49:28 Je suis très heureuse de vous avoir sur le plateau de Pascal Praud.
00:49:31 C'est un plaisir. On embrasse Pascal.
00:49:33 Vous lisez un très beau livre.
00:49:35 Oui.
00:49:36 Avec Marc Menand, ces destins qui ont fait l'histoire
00:49:38 Jeanne d'Arc, Beethoven, Antoine de Saint-Exupéry,
00:49:41 Marie Curie, Victor Hugo, Bonaparte
00:49:43 sont des personnages qui vous ont inspirés.
00:49:45 Vous aviez eu envie de raconter leur histoire Christine ?
00:49:47 Avec Marc Menand, nous avons eu envie de raconter cette histoire
00:49:49 qui est le reflet complet de l'émission que nous avons sur CNews
00:49:53 c'est "Grand destin"
00:49:55 parce que dans chaque histoire, il y a de quoi puiser
00:49:58 quelque chose de fort, de puissant, de transcendant
00:50:01 et surtout quelque chose d'inédit
00:50:03 parce qu'on croit connaître tous les personnages
00:50:05 et à travers ce livre, nous avons tenu à raconter
00:50:08 justement à chaque fois, une petite anecdote inédite
00:50:11 pour permettre à chacun, enfant, adulte
00:50:13 ou bien même les plus âgés comme Vincent Herouët
00:50:15 de se plonger.
00:50:17 Et pas encore.
00:50:19 C'est la Saint-Vincent.
00:50:21 Mais j'ai connu Christine il y a 40 ans
00:50:23 quand on a été ensemble à LCI.
00:50:25 Il me semble que j'étais parmi vous aussi.
00:50:27 Et surtout des anciens plus ou moins combattants.
00:50:29 Donc quel que soit l'âge, vraiment de se plonger
00:50:31 dans ces destins que l'on croit connaître
00:50:33 et que l'on ne connaît pas forcément.
00:50:35 Et en plus, en tirer des leçons du passé
00:50:37 pour ce qui se passe aujourd'hui dans notre pays
00:50:39 il faut savoir toujours connaître notre histoire
00:50:41 pour mieux comprendre ce qui se passe dans notre France d'aujourd'hui.
00:50:43 On est aussi avec Emmanuel Aloua
00:50:45 vous êtes la représentante officielle du protocole israélien
00:50:47 CIC
00:50:48 C'est vous, les gens qui s'occupent de ce protocole
00:50:51 qui accueillent les enfants
00:50:53 qui sont en train d'être libérés au compte-goutte par le Hamas
00:50:56 On regarde deux images très frappantes
00:50:58 on l'évoquait, les sanglots de ces enfants
00:51:00 qui retrouvent leur famille, l'émotion.
00:51:02 Et de l'autre côté, la joie
00:51:04 des prisonniers palestiniens
00:51:06 qui ont été libérés parce que c'était ça
00:51:08 le troc, le deal
00:51:10 c'était un otage contre trois prisonniers palestiniens
00:51:13 ça vous a choqué, Elisabeth Lévy ?
00:51:15 Qu'ils soient contents d'être libérés
00:51:18 ça me paraît assez légitime
00:51:20 Non mais en fait, je ne sais pas exactement lesquels c'était
00:51:23 moi je me suis rappelé les images de
00:51:26 je ne sais plus quel était son prénom, Kuntar
00:51:28 dont le haut fait de gloire était d'abord
00:51:30 fracasser une fillette israélienne
00:51:32 contre un rocher
00:51:33 quand il a été libéré, je crois dans le cadre de
00:51:35 de la Gilachalie, je pense que c'était ce deal-là
00:51:38 je veux dire, il est arrivé au Liban
00:51:41 mais il a été acclamé
00:51:43 mais c'était une image terrifiante, glaçante
00:51:45 parce qu'il était acclamé pour avoir tué des juifs
00:51:47 Là, je ne sais pas, puisque les Israéliens disent
00:51:51 qu'ils n'ont pas libéré des prisonniers
00:51:54 qui avaient du sang sur les mains
00:51:55 qui avaient fait des tentatives
00:51:57 Ils ont tenté de poignarder des Israéliens
00:51:59 Donc, par ailleurs, que des gens soient contents
00:52:01 de retrouver leur famille, il ne faut quand même pas exagérer
00:52:04 c'est pas en soi quelque chose d'aberrant
00:52:07 ou de content
00:52:09 Emmanuel Alua, comment les familles en Israël
00:52:12 prennent ces images, à la fois l'émotion
00:52:15 de la libération des otages
00:52:16 et la joie de la libération des palestiniens ?
00:52:19 Je ne parle pas en leur nom
00:52:21 mais j'aurais tendance à penser
00:52:23 qu'elles sont plus intéressées par le retour de leurs otages
00:52:25 que par ce que peuvent ressentir et éprouver
00:52:29 des terroristes ou des personnes coupables
00:52:33 de tentatives de meurtre
00:52:35 comme tous ceux qui ont été libérés
00:52:37 sont coupables de tentatives de meurtre
00:52:38 La dame que vous venez de voir défigurée
00:52:40 dans les réseaux sociaux, on dit que c'est Israël
00:52:43 qui l'a défigurée
00:52:44 pas du tout, elle venait pour se faire exploser
00:52:46 Elle avait un gilet d'explosif
00:52:47 et ça a explosé sur elle
00:52:49 Tout est déformé
00:52:51 et une des femmes libérées
00:52:53 a déclaré tout à l'heure
00:52:55 a fait un appel au djihad
00:52:57 en disant
00:52:59 "Mohamed, nous sommes l'épée de Mohamed"
00:53:02 Donc à peine libérées
00:53:04 que de nouveau, ils appellent au meurtre
00:53:07 Tout est dit
00:53:10 Malheureusement, on attend rapidement
00:53:12 Sur la libération des otages, d'abord une belle nouvelle
00:53:14 je pense qu'on a ressenti tous les deux hier soir
00:53:16 c'est qu'Eve, que vous aviez reçue sur Punchline
00:53:18 qui avait une partie de sa famille
00:53:20 qui avait été prise en otage
00:53:22 des cousins, ont été libérés hier soir
00:53:24 donc je pense qu'on y a pensé
00:53:26 La première chose, quand j'ai vu les noms
00:53:28 j'ai tout de suite pensé à elle
00:53:29 Je pense qu'il y a eu une erreur
00:53:30 de traitement médiatique mondial
00:53:32 sur ce qui se passe depuis trois jours
00:53:33 c'est qu'on parle beaucoup de la libération
00:53:35 des otages israéliens
00:53:36 et moins de la libération des prisonniers palestiniens
00:53:38 Or c'est très intéressant de comparer les deux images
00:53:41 parce que quand on fait des analyses comparatives
00:53:43 on voit deux visions radicalement différentes
00:53:45 de la rétrovaille et de la nation et de la société
00:53:47 On a vu les images du côté israélien
00:53:49 images bouleversantes, les enfants dans les hôpitaux
00:53:51 les jouets, les doudous, etc.
00:53:53 Côté palestinien, que se passe-t-il ?
00:53:55 Je parle notamment des prisonniers qui sont libérés en Cisjordanie
00:53:57 Il se passe qu'ils sont libérés aussitôt
00:53:59 ils endossent les habits du Hamas
00:54:01 ils prêtent allégeance aux dirigeants du Hamas
00:54:04 et vous avez des foules extrêmement nombreuses
00:54:06 qui sont complètement électrisées
00:54:09 dans le soutien massif au Hamas
00:54:12 à tout le carême
00:54:13 il s'est passé quelque chose de majeur
00:54:15 on a pris deux civils palestiniens
00:54:17 soupçonnés d'informer l'entité sioniste
00:54:20 on les a lynchés, on les a suspendus à des poteaux
00:54:24 et ça, ça attire
00:54:25 la deuxième erreur de traitement médiatique
00:54:26 sur le conflit israélo-palestinien dans le monde
00:54:28 c'est qu'on ne parle de ce conflit de manière massive
00:54:30 que quand il se passe des choses à Gaza
00:54:31 Aujourd'hui son centre de gravité est en Cisjordanie
00:54:33 et ce qu'on est en train de voir
00:54:34 c'est que l'autorité palestinienne
00:54:35 est en train de vaciller comme jamais
00:54:37 que le Hamas est en train de prendre une influence énorme
00:54:40 et que si par malheur le Hamas
00:54:42 venait à s'imposer en Cisjordanie
00:54:44 alors là ça prendrait une ampleur absolument différente
00:54:46 Emmanuel, encore un mot sur la façon
00:54:48 dont vous allez prendre en charge les enfants
00:54:50 mais pas seulement les enfants, les adultes
00:54:52 qui sont absolument traumatisés
00:54:54 les jeunes filles aussi, on imagine
00:54:56 on ose imaginer ce qu'elles ont vécu
00:54:58 aux mains de ces terroristes
00:55:00 il y a des protocoles spécifiques encore une fois
00:55:02 des prises en charge au long cours
00:55:04 qui sont mises en place
00:55:05 Oui, la prise en charge est immédiate
00:55:07 avec le protocole 6C
00:55:08 et ensuite une prise en charge au long cours
00:55:10 mais en partant toujours du principe
00:55:12 qu'on ne préjuge pas que les gens
00:55:15 développeront un PTSD forcément
00:55:17 Un PTSD c'est un syndrome de post-trauma
00:55:19 une maladie transmissible jusqu'à 3 générations
00:55:21 visible à l'imagerie médicale
00:55:24 et qui n'a plus rien d'invisible
00:55:26 donc on ne préjuge pas
00:55:28 on préjuge par contre qu'ils ont les ressources
00:55:30 pour aller de l'avant
00:55:32 alors évidemment je ne parle pas des victimes de viol
00:55:34 c'est un cas un peu particulier
00:55:36 parce que visiblement tout le monde est "me too"
00:55:38 sauf lorsqu'il s'agit des femmes juives
00:55:41 C'est particulièrement vrai
00:55:43 Je voudrais juste vous montrer cette petite affiche
00:55:46 Pour nos sœurs victimes du Hamas
00:55:48 indignons-nous
00:55:49 C'est une jeune fille d'une vingtaine d'années
00:55:51 qui allait manifester samedi
00:55:53 la journée des droits de la femme
00:55:54 avec cette petite pancarte
00:55:55 Elle raconte sur Instagram
00:55:57 "Pour avoir brandi cette pancarte
00:55:59 j'ai été insultée, alpaguée
00:56:01 Une jeune femme enveloppée d'un drapeau palestinien
00:56:03 m'a dit froidement
00:56:04 le Hamas est un mouvement de résistance et de libération
00:56:06 Les viols des Israéliennes sont des mensonges"
00:56:09 La jeune fille était absolument sidérée
00:56:11 Elle dit qu'elle a passé cette manifestation
00:56:14 à se faire malmener
00:56:16 Quelques-uns sont venus très discrètement lui dire bravo
00:56:18 mais toujours très discrètement
00:56:20 Comment on peut accepter ça ?
00:56:22 D'abord ça ne devrait pas nous étonner
00:56:25 Le mouvement féministe aujourd'hui
00:56:27 si vous voulez,
00:56:28 de la foulée de la glorieuse révolution "me too"
00:56:30 que tout le monde a tellement trouvé merveilleuse
00:56:32 sauf moi je dois le dire
00:56:34 et je trouve qu'elle pose énormément de problèmes aussi
00:56:36 tout le monde s'est prosterné devant ces mouvements
00:56:39 et bien sûr de temps en temps
00:56:41 on a bien remarqué que
00:56:43 ils ne soutenaient pas les femmes iraniennes
00:56:45 que leur féminisme était très sélectif
00:56:49 que le grand emblème de la libération pour eux
00:56:51 c'est le voile islamique
00:56:53 mais enfin, ces mouvements
00:56:55 sont aujourd'hui des mouvements extrêmes gauchistes
00:56:58 qui comme tout le reste des mouvements extrêmes gauchistes
00:57:00 propage la haine d'Israël et donc la haine des Juifs
00:57:03 pardon, il faut quand même être clair
00:57:05 mais j'en veux surtout à Madame Couillard
00:57:07 - Berengère Couillard, ministre
00:57:09 - Oui, parce que je suis désolée
00:57:11 Emmanuel Macron a annoncé
00:57:13 que ça y est on allait éradiquer les violences faisées aux femmes
00:57:15 ils ont fait des trucs dans le métro
00:57:17 ils ont fait des tas de cérémonies etc
00:57:21 elle n'a pas eu un mot pour cela
00:57:23 et d'après ce que je sais
00:57:25 c'était tout à fait voulu
00:57:27 ils ont peur une fois de plus
00:57:29 de froisser je ne sais qui
00:57:31 en parlant des femmes israéliennes
00:57:33 qui n'ont pas seulement été violées
00:57:35 elles ont subi des actes de barbarie épouvantables
00:57:39 et ça, c'est comme d'habitude
00:57:41 ces femmes-là n'existent pas
00:57:43 - On n'a pas le droit d'en parler
00:57:45 - Mais ça ne m'étonne pas
00:57:47 - C'est sous les victimes qu'on invisibilise
00:57:49 c'est comme ça systématiquement
00:57:51 Christine Kili, je suis sûre que ça vous fait réagir
00:57:53 - Oui, ça me fait beaucoup réagir
00:57:55 je suis parfaitement en phase avec ce qu'a dit Elisabeth
00:57:57 et je reviens peut-être sur l'image
00:57:59 pour moi c'est l'image de l'innocence et l'indécence
00:58:01 c'est l'image de ceux qui n'ont rien fait
00:58:03 et de ceux qui ont été condamnés
00:58:05 et je trouve que toute la société aujourd'hui
00:58:07 et cette image d'inversion de valeur
00:58:09 innocence et indécence
00:58:11 l'un remplace l'autre
00:58:13 - Nathan, les anges
00:58:15 - Sur les viols massifs qu'il y a eu en Israël
00:58:17 le 7 octobre
00:58:19 je peux vous raconter une anecdote
00:58:21 je parlais avec quelqu'un sur internet
00:58:23 une intellectuelle, je ne dirai pas son nom
00:58:25 et elle me disait "c'est tout ça, c'est des mensonges
00:58:27 il n'y a pas eu de viol etc"
00:58:29 je finis par lui montrer des preuves
00:58:31 et elle me dit "ah oui mais attendez
00:58:33 ces femmes-là étaient à un festival de musique à côté de Gaza
00:58:35 qu'est-ce qu'elles s'imaginaient ?
00:58:37 une femme qui était féministe par ailleurs
00:58:39 et sidérée par la réponse
00:58:41 j'en rime, c'est sidérant
00:58:43 donc le message est très clair
00:58:45 on peut violer des femmes juives
00:58:47 - On peut les tuer, on peut les mutiler
00:58:49 - Par-delà, si on sort de l'indignation
00:58:51 pour essayer de rentrer dans l'analyse
00:58:53 en effet, ça nous interroge sur cette notion de convergence des luttes
00:58:55 c'est une belle idée de dire
00:58:57 les dominer, au lieu de mener leur lutte chacun
00:58:59 de son côté, dans son couloir
00:59:01 ils peuvent essayer de penser
00:59:03 une universalisation de leur combat
00:59:05 et voir que la question juive est le point aveugle
00:59:07 de ce paradigme, puisque
00:59:09 quand les juifs subissent les pires des dominations
00:59:11 et là ce qu'on a vu c'est digne des pogroms
00:59:13 et c'est digne de scènes ancestrales
00:59:15 - C'est un pogrom - Oui mais je veux dire des pogroms
00:59:17 même d'avant la Shoah, et bien là par contre
00:59:19 il y a une dénégation totale là-dessus, il faut juste remarquer une chose
00:59:21 c'est que Sandrine Rousseau a été extrêmement
00:59:23 claire sur le sujet, qu'elle a dénoncé des féminicides
00:59:25 qu'elle a dénoncé des viols de masse
00:59:27 et qu'elle a même dit que la question de l'antisémitisme
00:59:29 devait appeler à une énorme réflexion
00:59:31 des états généraux de la gauche - Non mais par contre j'ai un mot sur l'universalisation
00:59:33 qui est une belle idée
00:59:35 excusez-moi, ça consiste juste à lire
00:59:37 absolument toute la vie du monde
00:59:39 dans un seul prisme dominant
00:59:41 dominer, c'est ça que ça veut dire
00:59:43 et je pense que c'est pas du tout une belle idée
00:59:45 c'est une idée, pardonnez-moi
00:59:47 politique peut-être
00:59:49 en termes de militantisme, mais c'est une idée qui est fausse
00:59:51 - ça dépend de l'usage qu'on en fait
00:59:53 si c'était pour défendre les femmes iraniennes par exemple
00:59:55 - Oui mais on n'en a pas le bon usage, c'est ça le problème
00:59:57 - On n'est pas entièrement au prisme de la domination
00:59:59 - On est d'accord
01:00:01 - Emmanuel Alhoulia, qu'est-ce que ça vous suscite ?
01:00:03 - Je pense qu'on n'aide pas les musulmans en soutenant le terrorisme islamique
01:00:05 je pense qu'il arrive exactement ce qu'on craint le plus
01:00:07 c'est qu'effectivement tous les musulmans
01:00:09 soient rattachés
01:00:11 aux terrorismes islamiques
01:00:13 ce qui n'est pas forcément le cas
01:00:15 - Non, on le voit
01:00:17 - Je pense que c'est un peu
01:00:19 - Le Hamas ne se bat pas pour les palestiniens
01:00:23 le Hamas se bat pour l'Iran
01:00:25 alors bien sûr que les Gazaouis
01:00:27 sont votés à 70% pour le Hamas
01:00:29 bien sûr que
01:00:31 beaucoup de civils Gazaouis
01:00:33 sont rentrés dans les kiboutz et ont commis des exactions
01:00:35 il faut le dire
01:00:37 mais ce n'est pas la majorité, certes
01:00:39 - Evidemment
01:00:41 merci beaucoup d'être venu Emmanuel Alhouia
01:00:43 représentante officielle du protocole israélien 6C
01:00:45 j'aimerais évoquer avec vous
01:00:47 Vincent Herouette ce qu'a dit Dominique Deville
01:00:49 chez certains de nos confrères
01:00:51 ça a fait énormément réagir
01:00:53 à propos de l'ancien ministre des affaires étrangères
01:00:55 ancien premier ministre aussi
01:00:57 il a dit sur une chaîne concurrente
01:00:59 on voit dans votre reportage
01:01:01 à quel point la domination financière
01:01:03 sur les médias et sur le monde de l'art
01:01:05 et de la musique pèse lourd
01:01:07 c'est une insinuation
01:01:09 et évidemment qui saute aux yeux
01:01:11 Jonathan Arfie, le patron du CRIF
01:01:13 dit consciemment ou non
01:01:15 ces mots relèvent d'une rhétorique
01:01:17 insidieusement antisémite
01:01:19 désignant sans le dire les juifs
01:01:21 comme le parti de la finance internationale
01:01:23 et les marionnettistes des médias et des artistes
01:01:25 moi je trouve grave, mais vous vous trouvez pas que c'est grave ?
01:01:27 - C'est pas ça
01:01:29 c'est que c'est une banalité
01:01:31 en fait ce qu'il raconte là
01:01:33 - Non mais c'est pas ce qu'il dit, elle a cessé de créer une réalité
01:01:35 - Avec sa fougue
01:01:37 qui ne laisse personne parler
01:01:39 qui écrase l'adversaire
01:01:41 et il insinue
01:01:43 quelque chose qui est un
01:01:45 c'est tellement banal
01:01:47 dans la rhétorique antisémite
01:01:49 - Merci d'avoir mis votre phrase
01:01:51 - Pas beaucoup d'intérêt quoi, franchement
01:01:53 - Mais ça n'a pas beaucoup d'intérêt
01:01:55 ça a quand même de l'intérêt qu'un ancien Premier ministre
01:01:57 se permette
01:01:59 de dire cela
01:02:01 dans une émission mais sans le moindre problème
01:02:03 ça a quand même de l'intérêt de savoir qu'aujourd'hui
01:02:05 sur les réseaux sociaux, la prudence
01:02:07 qui prévalait, qui essayait vaguement
01:02:09 de cacher l'antisémitisme ne prévaut plus du tout
01:02:11 moi je reçois des mails
01:02:13 sur le site de Causeur parfaitement explicite
01:02:15 il y a quand même
01:02:17 quelque chose de décomplexé
01:02:19 Dominique de Villepin s'exprime comme un insoumis
01:02:21 en fait, il dit aussi ce genre de choses
01:02:23 bah oui je suis désolé
01:02:25 - Vous dites qu'il parle en tant qu'ancien Premier ministre
01:02:27 - Bah si on sait de où il parle
01:02:29 - Je dis qu'il a quand même une stature
01:02:31 qu'un personnage de cette stature
01:02:33 malgré tout, moi je n'ai pas
01:02:35 de considération particulière
01:02:37 pour ses propos actuels
01:02:39 mais malgré tout il jouit
01:02:41 d'une certaine stature à cause de ce fameux
01:02:43 discours dont vous m'avez rappelé
01:02:45 que ce n'était même pas sa position à lui
01:02:47 le discours de 2003
01:02:49 - Le discours de Chirac
01:02:51 - Voilà, et si vous voulez
01:02:53 qu'il s'autorise à dire
01:02:55 ce qu'il a aujourd'hui, il dit quelque chose
01:02:57 de l'état de notre société et de cette question
01:02:59 de la haine anti-juive
01:03:01 - Alors il était l'invité de l'ordre des pros, je crois, il y a 15 jours
01:03:03 vous étiez là Vincent quand Dominique de Villepin
01:03:05 était là face à Pascal ?
01:03:07 - Je pense que c'était une émission incroyable
01:03:09 où on n'a pas laissé dérouler
01:03:11 ses arguments sans réagir
01:03:13 et sans contre-carrer
01:03:15 - On parlait tout à l'heure du délitement
01:03:17 de la parole publique, c'est un symptôme
01:03:19 très intéressant, Dominique de Villepin, moi je ne vous cache pas
01:03:21 que c'est quelqu'un pour qui j'ai beaucoup d'estime
01:03:23 fondamentalement, c'est quelqu'un
01:03:25 d'extrêmement éloquent
01:03:27 d'extrêmement cultivé, qui a toujours
01:03:29 porté une vision de la France avec une forme de hauteur de vue
01:03:31 notamment sur la scène internationale
01:03:33 et là on voit bien que, même pendant
01:03:35 la guerre en Ukraine, c'était déjà le cas
01:03:37 et avec le conflit israélo-palestinien, ça prend toute sa
01:03:39 mesure de manière très claire
01:03:41 qu'au nom de cette hauteur de vue, en fait
01:03:43 il finit dans une superbe assesse
01:03:45 à reprendre les clichés de cette
01:03:47 parole publique là, c'est triste, c'est triste parce que
01:03:49 par ailleurs, dans sa parole, il y a quelques aspects
01:03:51 qui sont intéressants, quand il dit qu'à long terme
01:03:53 ce n'est pas uniquement une réponse militaire
01:03:55 qui résoudra la question de Gaza, mais qu'il faudra poser
01:03:57 la question géopolitique, la question de la paix
01:03:59 la parole de la France, sur ce point là
01:04:01 - Mais qu'est-ce que vous parlez ?
01:04:03 - Mais en tout cas, c'est triste de voir
01:04:07 que quelqu'un de sa hauteur de vue
01:04:09 de son niveau puisse tomber là
01:04:11 à titre personnel, je serais très heureux de pouvoir débattre
01:04:13 avec lui si c'était possible
01:04:15 - Il vous dira qu'il n'a pas du tout visé les juifs
01:04:17 - Ah mais il dit exactement le contraire
01:04:19 - Il vous dira que ça n'a rien à voir
01:04:21 c'est évidemment comme l'a dit Vincent, une rhétorique
01:04:23 habituelle, avec ses trucs habituels
01:04:26 - Georges, j'attends votre réaction
01:04:30 - Je connais trop bien Dominique de Villepin
01:04:34 pour avoir les interprétations que vous êtes en train de faire
01:04:38 je ne le crois pas
01:04:40 et pour moi ça reste un homme, avant tout un homme de paix
01:04:43 et son discours, contrairement à ce que vous disiez tout à l'heure Elisabeth
01:04:47 il le pensait à l'ONU, c'était le discours de Jacques Chirac
01:04:51 et Dominique de Villepin, ça reste un homme de paix
01:04:54 - Je citais Bafouri
01:04:56 - Il y avait un grand débat à l'époque, au sein du pouvoir
01:04:59 l'exécutif à l'époque, pour savoir si
01:05:02 l'opposition à la guerre que les Américains ambitionnaient de faire
01:05:07 devait se manifester par un veto
01:05:10 brandi au Conseil de sécurité, la menace d'un veto
01:05:13 ou par une abstention
01:05:15 c'était ça le débat, c'était pas de savoir si on allait appuyer les Américains dans leur guerre en Irak
01:05:20 est-ce qu'on allait se mettre de côté et laisser faire
01:05:24 ou est-ce qu'on allait s'opposer avec le risque
01:05:27 qui s'est d'ailleurs avéré, que les Américains aillent faire la guerre
01:05:31 et qu'après on leur court derrière pour essayer de se réconcilier avec eux
01:05:34 au prix de pas mal de compromissions, vous voulez qu'on fasse le liste ?
01:05:37 - Les Américains se sont fait passer outre au veto, vous savez très bien
01:05:39 - Eh bien Jacques Chirac était lui
01:05:43 pour brandir la menace d'un veto
01:05:46 et c'est ce qui s'est passé
01:05:48 et donc je pense que d'après ce que je sais
01:05:50 Dominique de Villepin n'était pas sur cette île-là
01:05:53 donc c'est extraordinaire parce qu'on a un homme d'État
01:05:56 dont la figure, dont l'image, comme une étoile
01:05:59 vous savez les étoiles qui ont disparu
01:06:01 la lumière qui éclaire aujourd'hui la scène
01:06:04 c'est celle d'un homme qui a fait un grand discours
01:06:06 dont tout le monde se souvient, vibrant
01:06:08 on a tous vibré en écoutant
01:06:10 sur une prise de position politique un peu confuse
01:06:13 tout le monde a oublié les détails
01:06:15 je suis heureux de vous les rappeler, là, avec beaucoup de prétention
01:06:18 - La guerre en Irak qui a donné la naissance de Daesh
01:06:22 - Et sans doute des erreurs d'ailleurs
01:06:24 - Bien sûr, tout le monde est d'accord
01:06:26 - C'est très intéressant ce que vous dites
01:06:28 parce que cette histoire de la guerre en Irak
01:06:30 était une guerre absurde, mensongère, honteuse
01:06:34 et les gens qui l'ont condamnée avaient raison à l'époque
01:06:37 mais aujourd'hui l'argument de la guerre en Irak
01:06:39 est souvent devenu un élément majeur
01:06:41 de la rhétorique poutinienne, de la rhétorique du coup des impérialismes
01:06:44 et qui maintenant est mis au service d'une forme de pacifisme mou
01:06:47 qui a parfois des aspects un peu municois
01:06:49 quand on nous a dit au début de la guerre en Ukraine
01:06:51 qu'il fallait négocier avec Poutine
01:06:53 une solution diplomatique qui était l'urgence
01:06:55 alors que Poutine n'était absolument pas dans cette logique
01:06:57 au nom du fait que l'Europe était un vieux pays
01:07:00 c'était la phrase de Dominique de Villepin
01:07:02 un vieux continent qui avait connu les guerres
01:07:04 et qui savait comment les éviter
01:07:06 - Un vieux continent, un vieux pays, la France
01:07:08 - On a connu les guerres, donc on sait que ça a duré 30 ans
01:07:10 On a pris une génération
01:07:12 et la guerre en Irak, on n'a pas fini de la payer
01:07:14 les Américains sont loin et nous on est tout près
01:07:16 et Daesh c'est à Paris qu'ils tapent
01:07:18 c'est pas à New York, ça ne nous a pas échappé
01:07:20 et de la même manière la guerre en Ukraine
01:07:22 vous allez l'écluser pendant très longtemps
01:07:24 - À Paris ou à Conflans-Saint-Honorin
01:07:26 parce que j'aimerais faire le lien avec le procès
01:07:28 de 6 jeunes dans le cadre de l'assassinat de Samuel Paty
01:07:32 on accueille Marc Menand aussi d'ailleurs
01:07:34 - Bonjour
01:07:36 - Marc, bonjour, avec Christine pour celui de sa destinée
01:07:38 qui en fait l'histoire, on va en parler dans un instant
01:07:40 mais d'abord j'aimerais qu'on s'intéresse à ce premier jour
01:07:42 du procès dans l'affaire de l'assassinat de Samuel Paty
01:07:44 avec Sandra Buisson, puis je vous passe la parole là-dessus
01:07:46 - Elle a reconnu avoir menti en disant que Samuel Paty
01:07:50 avait montré des caricatures de Mahomet
01:07:52 et demandé aux musulmans de sortir de la classe
01:07:55 La collégienne de 13 ans à l'époque risque jusqu'à 2 ans et demi de prison
01:07:59 pour dénonciations calomnieuses
01:08:01 La famille de Samuel Paty attend ses explications
01:08:04 - C'est elle qui lance cette polémique
01:08:06 et sans elle, Samuel serait vivant
01:08:09 Il aurait suffi d'un modèle pour arrêter cet engrenage
01:08:13 - 5 anciens collégiens sont jugés pour association de malfaiteurs
01:08:16 en vue de préparer des violences aggravées
01:08:18 pour avoir notamment pour certains décrit et désigné
01:08:21 aux terroristes leur professeur contre la somme de 300 euros
01:08:25 S'ils ne pouvaient pas se douter du projet d'assassinat
01:08:28 le tribunal doit déterminer ce qu'ils savaient exactement
01:08:31 des intentions d'Abdoulakant Zoroff
01:08:33 - A minima, ils avaient la connaissance d'une sanction physique
01:08:36 à l'égard de Samuel Paty
01:08:38 et c'est déjà trop
01:08:40 C'est déjà trop que cette sanction physique
01:08:43 ait pu être perçue comme légitime par ces mineurs
01:08:47 C'est une thèse que réfute l'avocat d'un des prévenus
01:08:50 qui risque également 2 ans et demi de prison
01:08:52 - Il n'y a pas de preuve ni même d'indice dans le dossier
01:08:56 qui permettent de penser qu'ils savaient ce qui allait se passer
01:09:00 - 8 majeurs seront jugés l'an prochain
01:09:02 dont le père de la collégienne
01:09:04 et l'islamiste Abdelhakim Sefrioui
01:09:06 qui avait enflammé les réseaux sociaux
01:09:08 en pointant du doigt Samuel Paty
01:09:10 - Effectivement, on pense à Samuel Paty
01:09:12 sa soeur, Michael Paty, a toujours eu des mots très très justes
01:09:15 - Et à Dominique Bernard
01:09:17 - Et on pense à ce chef d'entreprise de Romance sur Isère
01:09:21 et à tous ceux qui sont tombés dans les attentats djihadistes islamistes
01:09:27 Evidemment c'est intéressant de connaître cette mécanique
01:09:31 les enfants, les jeunes, les parents, etc.
01:09:34 On en connaît déjà beaucoup, il y a eu beaucoup de très bonnes enquêtes dans la presse
01:09:38 Ce qui m'intéresserait quand même aussi
01:09:40 c'est qu'à un moment, les responsabilités de ceux
01:09:43 qui n'ont pas protégé Paty
01:09:45 - Donc l'éducation nationale ?
01:09:47 - Oui, évidemment, je parlais des institutions, je parlais de l'éducation nationale
01:09:53 ça, j'aimerais aussi que ces responsabilités soient invoquées
01:09:56 je ne pense pas qu'elles le seront dans ce procès
01:09:58 - Elles ne le seront jamais dans ce procès
01:10:00 - Elles ne le seront pas dans ce procès
01:10:02 je ne sais pas s'il faut une procédure judiciaire pour qu'elles le soient
01:10:05 mais là, il y a quelque chose de grave
01:10:07 et surtout, on a l'impression qu'on n'apprend jamais de nos fautes
01:10:10 c'est-à-dire que ça continue, les professeurs sont lâchés, le padouak continue
01:10:14 - Bien sûr
01:10:15 - On attend quoi ?
01:10:16 - Ce qui est terrible, Georges, c'est que là, les 5 adolescents qui sont jugés
01:10:19 5 des adolescents qui sont jugés, ils ont surveillé les abords du collège
01:10:23 ils ont désigné Samuel Paty à son assassin
01:10:26 ils ont fait... c'est à vomir en fait
01:10:29 - Ils ont désigné Samuel Paty à celui qui le cherchait
01:10:33 mais savait-il qu'il... ?
01:10:35 Non, je ne pense pas, vous imaginez
01:10:37 - Moi je crois que l'important c'est de rappeler que l'auteur principal, le Tchétchène
01:10:41 a été abattu, il ne sera plus là
01:10:44 qu'il y aura un procès important qui se tiendra
01:10:47 - Un deuxième procès avec des adultes
01:10:49 - Avec les adultes, ces mineurs qui étaient âgés de 14-15 ans
01:10:52 à qui on a filé comme ça 300 euros pour désigner...
01:10:54 - Donc on dit banco ?
01:10:55 - Ah non, on ne dit pas banco, ça a été un engrenage
01:10:59 - Ce ne sont pas des enfants, ce sont des lycéens
01:11:02 - 14-15 ans, oui, des lycéens, bien sûr
01:11:04 - Un lycéen à qui on propose de l'argent pour chercher un enseignant, c'est quand même...
01:11:08 - Le tribunal qui va statuer avec l'eau, ce sont des mineurs, il va statuer avec l'eau
01:11:12 Est-ce qu'il savait quel était le projet criminel ?
01:11:15 C'est toute la question qui est question
01:11:16 - Oui, il n'était pas pour lui offrir des preuves, c'est ça
01:11:18 - C'est très contesté
01:11:19 - Ils avaient 14 et 15 ans
01:11:21 - Ils avaient 14 et 15 ans
01:11:22 - Ils sont jugés pour association de malfaiteurs
01:11:24 - Vous voyez ce que je veux dire ?
01:11:25 - En vue d'avoir préparé des violences aggravées
01:11:27 - Il faut attendre, il faut que la justice passe
01:11:29 - Franchement, il faut attendre
01:11:30 - Mais c'est 300 euros quand même
01:11:31 - Mais il faut aussi penser à Dominique Bernard, ce professeur de français
01:11:35 - Bien sûr
01:11:36 - Parce que c'est le savoir au fond d'un temps de verre
01:11:38 C'est ceux qui transmettent le savoir aux élèves
01:11:41 Et on va parler du livre de Christine et de Marc
01:11:43 Qui justement nous amène à notre patrimoine culturel et historique qui est en jeu, là
01:11:48 - Bien sûr, c'est le plus beau métier du monde, franchement, que d'être professeur
01:11:52 Que de transmettre le savoir et préparer la société d'après
01:11:57 Le ministère de l'Éducation nationale, c'est un ministère qui a longtemps été un peu délaissé
01:12:00 Dont on ne se préoccupe pas
01:12:02 Dans les programmes politiques aux élections présidentielles
01:12:04 Le volet éducation nationale est parfois assez minimalement fourni
01:12:09 Mais c'est le grand ministère de la France d'après
01:12:12 La 3ème République, qui avait tous les défauts du monde, si l'on veut
01:12:15 Elle avait compris cela
01:12:17 Elle avait compris que l'éducation nationale était la priorité absolue
01:12:20 Que c'était le seul ministère qui ne sert à rien politiquement
01:12:23 Parce qu'on envoie les effets 30 ans plus tard
01:12:25 Donc on ne peut pas, si vous voulez, l'utiliser à des fins de communication
01:12:28 Aujourd'hui, l'éducation nationale, malheureusement, est un métier qui est tellement mal considéré
01:12:31 Professeur, que ce soit au niveau de la rémunération
01:12:34 Que ce soit au niveau des conditions de travail
01:12:36 Que ce soit au niveau du fait qu'il y a une pénurie de professeurs dans l'éducation nationale
01:12:39 Dans beaucoup de disciplines, des disciplines qui sont menacées
01:12:41 Qu'on n'arrive plus à les recruter
01:12:42 Oui, bien sûr, dans l'état de transienne, par exemple
01:12:44 Pour les points à 5, sûrement, ou la peste de maths, parce qu'il n'y a pas de choix, il n'y a pas de candidat
01:12:46 Donc il y a une crise de sens dans ce métier qui est le plus beau
01:12:49 Ça devrait être la priorité nationale de la politique
01:12:51 Que de dire qu'on va réhabiliter massivement ce métier à tous les niveaux
01:12:55 Au niveau économique, au niveau sécuritaire, au niveau des conditions de travail
01:12:58 Et au niveau aussi de la perception globale qu'on doit en avoir
01:13:01 Il faut des gens pour chanter, pour dire...
01:13:03 Je suis très sensible au sort des professeurs
01:13:06 Mais moi ce qui m'importe, c'est qu'on refasse une école, si vous voulez, qui soit centrée sur les savoirs
01:13:10 Évidemment, ça comporte ce que vous dites
01:13:12 Mais, si vous voulez, je suis très sensible à ça
01:13:15 C'est très important qu'on traite bien nos profs
01:13:17 Mais ce qu'il faut, c'est tout refaire
01:13:19 Si vous voulez, c'est arrêter d'être bienveillant bêtement
01:13:22 - C'est ce qu'a dit le ministre Attal apparemment - Comment ?
01:13:24 Et recommencer à apprendre l'histoire aux élèves
01:13:27 Marc, continuez à réapprendre
01:13:30 Parce qu'en fait, la chronologie, elle n'existe plus dans les manuels
01:13:33 Je sais pas si vous avez pris les manuels d'histoire, Christine, de votre fille et moi de l'émeu
01:13:38 Vous dites "mais tout est dans le désert en fait"
01:13:40 Comment voulez-vous comprendre la cohérence de l'histoire quand on voit nos manuels ?
01:13:44 Et c'est vrai qu'avec Marc Menand, on a voulu faire ce livre aussi
01:13:46 Parce qu'on se rend compte à quel point, si on n'a pas ce recul sur l'histoire
01:13:51 On ne peut pas comprendre le présent
01:13:54 Et on sent, ma chère Laurence, à travers les jeunes aujourd'hui
01:13:59 Pas tous, évidemment, mais qu'il y a ce rejet de l'histoire
01:14:02 Ce rejet du passé, ce rejet de ce qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui
01:14:06 Et qui ne donne aucune clé de lecture pour comprendre aujourd'hui
01:14:09 Qui ne donne aucune clé pour pouvoir analyser, avoir du recul
01:14:13 Et aller même jusqu'à la maîtrise des émotions sur ces informations
01:14:16 Et c'est pour ça qu'on a voulu faire ce livre
01:14:18 Marc Menand
01:14:19 Oui, alors, et puis, tu viens de dire "le fond, le fond, le fond"
01:14:22 Mais il faut la forme
01:14:24 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, lorsque on se retrouve avec un professeur
01:14:28 Qui se met devant le tableau et puis qui se laisse aller à un petit crépitement
01:14:32 Où les gens s'endorment, parce qu'il y a un peu de ça, il n'y a pas la formation
01:14:35 Ce qu'il faut, c'est enchanter l'élève
01:14:37 Il faut lui présenter les personnages
01:14:39 L'histoire ne veut rien dire, ce n'est pas une date l'histoire
01:14:42 L'histoire c'est un contexte, c'est comment émerge une personnalité
01:14:46 Qu'est-ce qu'il y a ?
01:14:47 Un homme, une femme, parfois
01:14:49 Mais bien évidemment, mais quand je...
01:14:51 Nous avons des femmes
01:14:53 Il y a beaucoup de femmes et j'en suis heureuse
01:14:55 La reine Margot, Jeanne d'Arc, Marie Curie
01:14:58 Jeanne d'Arc et la reine Margot
01:14:59 C'est-à-dire que vous avez dix personnages dans ce livre
01:15:02 Et on fait émerger trois icônes qui représentent cet enthousiasme
01:15:07 Mais ce qui est extraordinaire, c'est par exemple que ce soit Marie Curie
01:15:11 Que ce soit la reine Margot
01:15:13 A une époque où théoriquement, l'éducation était réservée aux hommes
01:15:17 Mais non !
01:15:18 Elles ont eu le bonheur des mots
01:15:20 La reine Margot, on la connaît parce qu'on lui donne une image de Libertine
01:15:24 Oui, elle avait un côté incandescent si je puis dire
01:15:27 Mais elle avait aussi ce goût des mots
01:15:30 C'est l'un des premiers écrivains
01:15:32 On dirait écrivain aujourd'hui, mais moi j'aime tellement
01:15:34 Gardons écrivain, ça me fait rire aussi
01:15:36 Je me mets juste, je fais un aparté
01:15:38 À la place de nos téléspectateurs, il est 10h28
01:15:40 Il voit Christine Kélin, Marc Menand, Laurent Guy
01:15:42 Non, vous ne rêvez pas !
01:15:44 C'est un coup d'état !
01:15:46 Ce n'est pas un coup d'état, il n'y a pas Pascal Praud
01:15:48 Vous inquiétez pas, tout va bien se passer
01:15:51 Il y a plus Pascal Praud, reviens !
01:15:53 Ils nous voient tous en même temps
01:15:55 Il nous manque Sonia, Olivier, David
01:15:58 C'est bien d'être en famille en tout cas
01:16:00 Les grands destins, effectivement, on va continuer à en parler dans un instant
01:16:03 Avec Christine et Marc, mais d'abord le rappel des titres de l'actualité
01:16:06 Avec Sommeil à la Médie
01:16:09 Le premier procès dans l'affaire Samuel Paty s'est ouvert à Paris
01:16:15 6 anciens collégiens comparaissent à 8 clos devant le tribunal pour enfants
01:16:19 5 des adolescents sont accusés d'avoir surveillé les abords du collège
01:16:23 et désigné le professeur d'histoire-géographie à l'assaillant contre rémunération
01:16:27 Une 6e adolescente compare et elle pour dénonciation calomneuse
01:16:31 À la demande de sa famille, le cercueil de Gérard Collomb sera exposé à l'hôtel de Ville de Lyon
01:16:36 dès cet après-midi et durant deux jours
01:16:38 Les Lyonnais qui le souhaitent pourront donc se recueillir et lui rendre hommage
01:16:42 Quant à ses funérailles, elles se dérouleront ce mercredi à la cathédrale Saint-Jean de Lyon
01:16:46 Pour rappel, Gérard Collomb s'est éteint ce samedi à l'âge de 76 ans
01:16:50 des suites d'une longue maladie
01:16:52 Et puis une violente tempête de neige provoque des coupures de courant en Ukraine
01:16:56 Plus de 2000 localités ont été plongées dans le noir selon les autorités du pays
01:17:01 alors que le système électrique ukrainien est menacé par des bombardements russes
01:17:05 qui a créé une nouvelle campagne de frappe visant ces infrastructures essentielles
01:17:10 cet hiver comme en 2022 lorsque ces attaques avaient plongé des millions de personnes
01:17:14 dans le froid et l'obscurité
01:17:16 10h30, merci beaucoup Somania Labidi pour le rappel des titres de l'actualité
01:17:20 Christine Kelly est là avec Marc Menance et Destin qui ont fait l'histoire
01:17:23 Quel est votre personnage préféré dans tout ce que vous avez écrit ?
01:17:25 Marie Curie
01:17:26 Pourquoi ?
01:17:27 Enfin, je les aime tous
01:17:29 Mais elle est... quelle force ! Quelle femme !
01:17:33 Cette première femme qui a été enseignée, cette femme, son caractère
01:17:37 qui a travaillé comme une malade derrière l'ombre de son mari
01:17:42 et qui a quand même tenu à rester femme
01:17:46 Je prends une citation, je regardais une de ses citations
01:17:48 "Premier principe, ne jamais se laisser abattre par des personnes ou par des événements"
01:17:52 Ça, ça résume Marie Curie
01:17:54 Une femme qu'on a fait souffrir dans tout son parcours
01:17:57 qu'on a désignée, qu'on a critiquée
01:17:59 sur laquelle on a vomi mais qui est restée debout
01:18:03 Et une femme qui a été aussi une mère et qui a transmis
01:18:07 et ô combien à sa fille, elle aussi
01:18:09 Pionnière dans tous les secteurs
01:18:11 Et qui est si chouilleuse
01:18:13 Parce qu'on lui a reproché, alors que Pierre Curie était disparu
01:18:16 on lui a reproché une relation avec celui qui était son assistant
01:18:21 et là c'est dans la presse
01:18:23 Quand on parle tout à l'heure, vous évoquiez le côté immonde
01:18:28 des propos qui fleurissent ici et là par rapport aux juifs
01:18:31 Mais déjà à l'époque, on disait "cette étrangère qui nous vole"
01:18:35 "qui nous vole nos français"
01:18:39 A cause de ses origines polonaises, évidemment
01:18:41 Et elle avait choisi la France
01:18:43 Et la manière dont elle est dans un appendice
01:18:48 c'est que vraiment, la cabane des quatre vents
01:18:51 elle est là avec son petit four toute la journée
01:18:54 Rien ne la détourne
01:18:56 Et ce sont ces éléments-là que l'on essaie de faire jaillir avec Christine
01:18:59 C'est-à-dire que si vous dites "Bon, Marie Curie a découvert le radium"
01:19:03 Vous vous endormez, c'est comme Christophe Colomb
01:19:06 Vous dites "Christophe Colomb a découvert les Amériques"
01:19:08 D'abord, il ne savait même pas qu'il avait découvert les Amériques
01:19:10 Mais ce qui est intéressant, c'est comment ce bonhomme
01:19:12 Tout seul dans son coin, très tôt, rêve un jour d'aller de l'autre côté du monde
01:19:17 Pourquoi ?
01:19:18 Déjà, dans notre légende, on dit "On ne savait pas que la Terre était ronde"
01:19:23 Si, les intellectuels à l'époque le savaient depuis le 3ème siècle
01:19:26 Eratosthène avait même donné la circonférence de la Terre
01:19:30 Eratosthène, c'est lui dont je cherchais le nom
01:19:33 Je le connais bien, Eratosthène
01:19:37 Ce qui est merveilleux, c'est que...
01:19:39 Ce bon vieux Eratosthène
01:19:41 900 km, il avait réussi à établir quand même
01:19:43 Vous vous rendez compte ?
01:19:44 Pas mal, pas mal
01:19:45 3ème siècle
01:19:46 Napoléon, il y a ce film en ce moment en salle de Redley Scott
01:19:49 Je ne sais pas si vous l'avez vu, qui est absolument navant
01:19:52 Pardon pour ceux qui l'ont produit
01:19:54 Voilà, Frédélic
01:19:55 Tout est à l'envers là aussi, toute l'histoire est à l'envers
01:19:58 Déjà, quand vous commencez le film, vous avez Robestière qui parle anglais
01:20:03 Déjà, vous avez un petit peu de mal en tant que Français
01:20:05 Mais c'est important, encore une fois, Vincent, de réapprendre notre histoire
01:20:08 Parce qu'elle éclaire notre présent et encore plus notre futur
01:20:12 Oui, tout a déjà eu lieu, c'est vrai
01:20:14 Merci Vincent, je suis très contente que vous ne parassiez pas mes petites relances
01:20:19 Vous êtes merveilleux, vraiment, je vous reprendrai
01:20:21 Je ne suis pas historien, je suis journaliste
01:20:23 Moi, ce qui m'intéresse dans l'histoire de Marie Curie, par exemple, là actuellement
01:20:26 C'est qu'il s'apprête à raser le laboratoire de Marie Curie
01:20:30 qui est à côté de la rue Dulme, dans le 5ème arrondissement de Paris, près du Panthéon
01:20:34 Il s'apprête à démolir ce petit bâtiment
01:20:38 au bord d'un square, où elle a mené ses travaux
01:20:42 Peut-être qu'on a ce qui est vraiment surgent
01:20:45 de disposer de ces quelques mètres carrés pour bâtir, je ne sais pas quelle horreur
01:20:50 Et pour rebondir sur ce que disait Stig, tout a déjà eu lieu
01:20:52 C'est une phrase qu'on notera dans les annales
01:20:55 Mais c'est intéressant aussi par rapport à l'actualité
01:20:58 C'est une seule ordre des pros
01:20:59 Par rapport à l'actualité, par rapport au pogrom, ma chère Laurence
01:21:02 Par rapport à ce qu'on voit, par rapport à la Deuxième Guerre Mondiale
01:21:05 Par rapport à la Shoah
01:21:07 Justement, c'est important de se plonger dans l'histoire
01:21:09 De garder les pieds ancrés dans l'histoire pour comprendre le présent
01:21:12 Et pour avoir du recul, et pour sentir quand les choses bougent
01:21:15 Pour sentir ce qui va arriver
01:21:17 - Marc, Georges, rapidement, parce qu'on arrive bientôt au terme de l'émission
01:21:22 - Pas toujours les conséquences et les leçons de l'histoire
01:21:26 Mais je vais lire ce livre avec beaucoup de passion
01:21:28 - Merci, merci
01:21:30 - Marc, un petit mot ?
01:21:31 - Oui, c'est simplement Bonaparte
01:21:33 Parce qu'il est vrai qu'aujourd'hui, Bonaparte, son empreinte
01:21:37 Nous la côtoyons au quotidien
01:21:39 C'est encore lui qui nous propulse dans nombre de domaines
01:21:42 Et quel était ce gaillard qui jaillit en France à 10 ans
01:21:46 Qui ne parle même pas la langue
01:21:48 Et on essaie, avec Christine, de trouver les petits éléments
01:21:51 Qui nous mettent en contact avec lui
01:21:53 On passe un instant comme si on était à table
01:21:56 Et qu'il nous raconte son épopée
01:21:58 - Mais c'est pour ça que votre livre est merveilleux
01:22:00 - Et on n'a écrit que Bonaparte, parce que c'est, je dirais, l'ascension
01:22:03 Après, il y aura...
01:22:05 - Après, il y a la chute
01:22:06 - Vous pouvez le garder pour l'un des pro 2
01:22:08 - Pour Punchline et pour Fasal Info
01:22:12 - Vous êtes tranquille
01:22:13 - On est tranquille, c'est aux éditions Plomb
01:22:15 Nathan, vous vouliez juste dire un mot, parce que j'ai une petite surprise
01:22:18 - En un petit mot, Nietzsche distinguait trois rapports à l'histoire
01:22:21 L'histoire antiquaire, vouloir se souvenir de tout, tout garder
01:22:24 L'histoire critique, vouloir déboulonner des statues
01:22:26 Et par exemple, Henri Guimain, qui refleurit sur les réseaux sociaux
01:22:29 était un grand talent de cela
01:22:32 Et l'histoire monumentale, qui est de vouloir, en effet
01:22:35 montrer la grandeur des figures inspirantes
01:22:37 Et je trouve, pour vous écouter souvent, que vous êtes
01:22:40 l'équivalent de Henri Guimain pour l'histoire critique
01:22:43 dans l'histoire monumentale
01:22:45 - C'est la sainte marque, aujourd'hui
01:22:47 Alors, un petit quiz, est-ce que si je vous fais
01:22:49 Titilililititi
01:22:51 C'est quoi ?
01:22:52 - C'est une émission...
01:22:53 - Non
01:22:54 - Titilililititi
01:22:55 - C'est pas un truc... non, c'est pas l'heure
01:22:57 - Alors, aujourd'hui, c'est l'anniversaire des
01:22:59 Tonton Flingueur
01:23:01 60 ans !
01:23:03 - Oui, mais il fallait réagir !
01:23:05 Avec, évidemment, Ventura, Blié, Jean Lefebvre, Francis Blanc
01:23:09 Je vous rends un petit extrait avec Marine Lanson
01:23:11 qui est en régie, juste pour le plaisir
01:23:13 - Hum
01:23:14 - Happy birthday to you
01:23:20 Happy birthday to you
01:23:24 Happy birthday to you
01:23:27 Happy birthday...
01:23:30 - Hum
01:23:31 - Mais c'est extraordinaire !
01:23:47 - Merci Laurence !
01:23:48 - Ah, mais ça fait du bien, dans ce monde de brut !
01:23:50 - C'est surtout les tirades, j'en reviens toujours au mot
01:23:52 Sans les mots, on n'a rien
01:23:54 Et là, ça jaillit !
01:23:56 - Il y a des envolées qui sont inouïes
01:23:59 que l'on a envie de mémoriser
01:24:01 - Mais on les mémorise !
01:24:02 - C'est la sève de l'existence !
01:24:04 - Ah, mais moi, je me replonge toujours dans les dialogues des tontons
01:24:08 - Leur des pros trois !
01:24:09 - Georges Le Tener !
01:24:10 - Allez, merci beaucoup à Laurent Capra
01:24:12 à la réalisation, Marine, Marion à la vision
01:24:14 Timur Bouassa, Boussa au son
01:24:16 Marine Lanson et Benoît Bouteille, bien sûr
01:24:18 Vous retrouvez nos émissions sur cnews.fr
01:24:20 Merci à vous, chers amis, d'avoir accompagné
01:24:22 dans ce rétablissement d'odyssée de Leur des pros
01:24:24 On souhaite un bon rétablissement à Pascal
01:24:26 On espère qu'il sera là dès demain
01:24:28 Moi, je vous retrouve à 17h dans Punchline
01:24:30 Ne manquez pas le rendez-vous !
01:24:32 Et puis, évidemment, tout de suite, vous rejoignez
01:24:34 Jean-Marc Morandini pour le Morandini Live
01:24:36 Bonne journée sur CNews !
01:24:38 Merci d'avoir regardé cette vidéo !

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