L'Heure des Pros (Émission du 24/10/2023)
Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros.
00:00:03 Ce matin, la France compte la communauté juive la plus importante d'Europe.
00:00:08 Elle compte aussi la communauté musulmane la plus importante d'Europe.
00:00:12 Sans doute faut-il voir dans ces deux caractéristiques l'explication de la prudence d'Emmanuel Macron sur le dossier israélien.
00:00:19 Prudence, attentisme ou en même-tentisme qui illustrent ce voyage à Tel Aviv.
00:00:25 Le président de la République arrive en Israël 17 jours après les massacres perpétrés par le Hamas sur le sol d'Israël.
00:00:30 Il vient aussi après Joe Biden, après Olaf Scholz, après Rishi Sunak et Georgia Melloni.
00:00:36 Personne n'imagine qu'Emmanuel Macron puisse faire bouger les lignes entre Israël et Gaza.
00:00:41 En revanche, chacun écoutera le président en pensant évidemment à la France, aux quartiers, aux manifestations pro-palestiniennes qui ont eu lieu ces derniers jours.
00:00:49 Chaque mot sera entendu à l'aune de cette grille de lecture.
00:00:53 Elle explique l'attitude d'Emmanuel Macron depuis le 7 octobre.
00:00:57 Comment ne pas rajouter du chaos au chaos et ne froisser personne tout en disant les choses.
00:01:02 Exercice de funambulisme qu'Emmanuel Macron, pour le moment, a sans doute réussi.
00:01:08 Il est 9h, Somaïa Lhabibi.
00:01:15 6 employés de l'agence de l'ONU pour les réfugiés tués en 24 heures à Gaza. Au total, 35 d'entre eux sont morts depuis le début des hostilités le 7 octobre.
00:01:24 Les mots nous manquent, a déclaré l'agence sur le réseau social X qui ajoute.
00:01:28 Nous pleurons et nous nous souvenons. Ce ne sont pas que des chiffres, ce sont nos amis et nos collègues.
00:01:33 Deux hommes inculpés à Paris et placés en détention provisoire dans le cadre de l'attentat de Bruxelles.
00:01:40 Ils ont été mis en examen pour association de malfaiteurs terroristes criminels et pour complicité d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste.
00:01:49 Les deux suspects auraient été en lien avec Abdeslam Laswed, auteur de l'attentat qui a fait deux morts le 16 octobre dernier en Belgique.
00:01:57 Et puis après trois semaines de baisse, les prix à la pompe repartent à la hausse.
00:02:00 Le tarif moyen du litre de gazole a augmenté de plus de 3 centimes d'euros en cause de l'augmentation du prix du baril de pétrole qui a pris entre 3 et 4 dollars en moyenne.
00:02:11 Georges Fenech, Vincent Herouet, Philippe Guibert et Gautier Lebret.
00:02:14 Vincent, on va voir évidemment les premières images du président de la République à Tel Aviv.
00:02:19 Je sais que vous ne partagez pas tout à fait lorsque je dis qu'il a réussi un exercice de funambulisme et qu'il pense au solde de France
00:02:28 et qu'il ne veut pas rajouter du chaos au chaos. Je vous ai écouté sur Europe 1 ce matin.
00:02:32 Je sais que vous n'êtes pas tout à fait sur cette ligne-là.
00:02:36 Non, mais on est frappé par l'ambition affichée du voyage.
00:02:39 On est frappé d'ailleurs par le fait d'abord qu'il s'y rende si tard en Israël.
00:02:43 C'est pour manifester sa solidarité.
00:02:45 Donc il y va après tout le monde, après l'italien, l'anglais, l'allemand, le grec, le roumain, etc.
00:02:52 D'ailleurs, le Premier ministre Netanyahou a eu un tweet un peu perfide en annonçant, avant que les Zénith l'aient dit, la visite d'Emmanuel Macron.
00:03:02 Et dans le même tweet, il disait qu'Emmanuel Macron venait ainsi que le Premier ministre des Pays-Bas.
00:03:09 Donc en mettant à peu près sur le même plan ce qui a...
00:03:12 Parce qu'il était né au bout de deux jours, on dirait qu'il ne fait que de la com et que ça ne sert à rien aussi.
00:03:16 Non, mais vous voyez, dans ce genre, dans ce monde, rien n'est innocent.
00:03:20 Et donc ce tweet n'est pas venu par hasard, n'est pas tombé sous les mains d'un banc.
00:03:25 Mais la raison des 17 jours, c'est ce qui se passe sur la France.
00:03:27 Bref, il vient avec l'ambition de, non pas de renverser la table, mais non seulement de manifester sa solidarité avec Israël,
00:03:33 mais en même temps de rouvrir une perspective politique.
00:03:37 Et c'est là où on reste un peu rêveur.
00:03:40 Et de ramener des otages peut-être.
00:03:43 Ah oui, ça c'est autre chose, ça c'est un coup, ça c'est majax.
00:03:46 Ça c'est effectivement, il avait dit qu'il viendrait pour se rendre utile.
00:03:49 S'il se rend utile, c'est faire l'avion taxi, mais tout le monde va applaudir.
00:03:53 Tout le monde sera ravi qu'il ramène les otages.
00:03:55 Il y a des otages, donc on ne sait pas combien.
00:03:57 L'avion taxi.
00:03:58 Il y en a au moins une, qui est aux mains du Hamas depuis maintenant 17 jours.
00:04:04 Évidemment que tout le monde ne prie que pour une chose, c'est qu'elle ressorte de ses abîmes vivantes
00:04:12 et qu'on puisse la réparer en France, bien sûr.
00:04:16 Bon, on ne va pas faire la filmouse par rapport à ça.
00:04:19 Ce qui est très frappant, c'est le fait d'afficher la paix, en même temps.
00:04:25 Il n'est pas de saison.
00:04:27 J'entends, mais je vous trouve sur ce dossier parfois un peu ironique.
00:04:31 Mais je ne suis pas du tout ironique.
00:04:32 Ce fait que la politique arabe de la France, c'est une entiène qu'on entend depuis si longtemps.
00:04:38 Chausser le képi du général, ce n'est pas donné à tout le monde.
00:04:41 Surtout quand on s'est planté à tel point depuis tant de temps.
00:04:46 La politique arabe de la France, elle s'est perdue dans les sables du désert libyen.
00:04:49 Elle s'est vautrée dans la guerre en Syrie.
00:04:54 Pardonnez-moi, mais la guerre en Syrie, c'est une catastrophe pour la politique française.
00:04:58 Bachar el-Assad ne méritait pas d'être sur terre.
00:05:00 Il est toujours là, en fait.
00:05:02 De même au Liban.
00:05:03 On se rappelle le président, il y a trois ans, en bras de chemise, dans les ruines du port de Beyrouth,
00:05:07 en train d'annoncer qu'il allait révolutionner la politique libanaise.
00:05:10 Quand Catherine Colona est allée en Israël, notre ministre des Affaires étrangères,
00:05:14 vous vous rappelez Catherine Colona ?
00:05:16 Quand elle est allée en Israël...
00:05:19 Et après, vous parlez de perfilis.
00:05:22 Elle a donné au moins un signe de vie, c'est déjà ça.
00:05:25 Il n'y a qu'un jour, quand elle est allée sur place, elle voulait aller à Ramallah.
00:05:29 Les Israéliens ne l'ont pas autorisé à aller à Ramallah.
00:05:33 Elle n'a même pas pu voir le Premier ministre, son état n'y est où.
00:05:38 Franchement, vous savez, il y a un abaissement de la France, en politique étrangère,
00:05:42 comme en politique intérieure, qui est douloureux et que l'on ne peut aborder
00:05:48 qu'avec un peu d'humour et un peu de distance.
00:05:51 J'entends bien.
00:05:53 Même si ces sujets sont extrêmement graves et demandent fréquemment...
00:05:59 Pendant qu'on fait une sorte de cinéma au bord de la tombe, il y a des gens qui meurent.
00:06:04 Je voudrais qu'on voit les premières images du président Macron, qui est arrivé sur le sol d'Israël.
00:06:08 Il est 6h30 ce matin, lorsqu'Emmanuel Macron atterrit sous haute protection à l'aéroport de Tel Aviv.
00:06:18 Priorité de sa visite, la rencontre avec les familles de Français ou franco-israéliens
00:06:23 tués dans l'attaque du Hamas, le 7 octobre dernier.
00:06:27 Elle a eu 24 ans.
00:06:32 Elle a eu 24 ans en novembre.
00:06:37 Elle s'en souvient. Ils ont bombardé l'ambulance.
00:06:42 Je veux dire que le gouvernement français a fait plus que le gouvernement israélien.
00:06:50 Parce que nous avons vécu des choses.
00:06:55 Une accolade avec chacun d'entre eux pour montrer la solidarité aux Français d'Israël.
00:07:00 Bonjour.
00:07:03 Ça dénoya ma fille et ma mère sont mortes déjà.
00:07:07 Et vous avez des disparus aussi dans la famille ?
00:07:12 Non. On est soeurs.
00:07:16 C'est ma maman. Notre maman. Elle est morte.
00:07:20 Une visite de quelques heures pour plaider pour une trêve humanitaire
00:07:25 afin de permettre l'accès de l'aide à Gaza et la libération des otages de ce territoire.
00:07:30 Je pense qu'il est dans son rôle.
00:07:35 C'est la France qui va aider ses ressortissants, les gens qui souffrent.
00:07:43 Il est dans son rôle.
00:07:50 Qu'est-ce qu'il peut faire sur le plan diplomatique ? Rien.
00:07:55 Vous croyez qu'il peut mettre la paix entre ce pays qui se déchire ?
00:08:00 Les palestiniens et les israéliens qui se déchirent depuis 50 ans.
00:08:05 Pourquoi est-ce qu'il annonce qu'il va empêcher l'embrasement régional par la seule magie de son verbe ?
00:08:12 On juge une politique à ses résultats.
00:08:16 Si vous voulez faire dans la surenchère compassionnelle,
00:08:22 partager le deuil de familles aussi éprouvées ou dans une angoisse telle,
00:08:29 on peut imaginer d'avoir un parent pris en otage par le Hamas.
00:08:36 Le président manifeste sa sympathie.
00:08:41 Vous avez vu la scène diffusée par le Hamas ?
00:08:46 Qu'est-ce qu'il diffuse ?
00:08:49 Il ne faut pas qu'il touche les gens.
00:08:52 Vous êtes obligé de vivre devant une caméra ?
00:08:56 Je vous trouve un peu sévère.
00:08:58 Vous êtes obligé de mettre en scène chacun des gestes d'humanité auxquels vous vous abandonnez ?
00:09:04 Je ne sais pas quoi répondre.
00:09:07 Avec un peu de retenue ?
00:09:09 Elle a été rapidement sortie la caméra.
00:09:11 Je ne sais pas quoi vous répondre.
00:09:14 L'analyse politique, pardonnez-moi, c'est quelque chose de froid.
00:09:19 Il y a eu un briefing de l'entourage du président de la République avec de fortes ambitions affichées.
00:09:26 Processus de paix, demande de la fin de la colonisation en Cisjordanie.
00:09:30 L'entourage du chef de l'État a même parlé de cesser le feu.
00:09:32 On sait comme ce mot, y compris en France, est connoté.
00:09:35 C'est ce que demande la gauche depuis le départ.
00:09:37 La droite dit qu'on ne fait pas de cesser le feu avec un groupe terroriste qui est le Hamas.
00:09:40 Je le trouve un peu sévère pour deux raisons.
00:09:44 D'une part, comme l'a dit Pascal dans son édito, il fait de la politique intérieure aussi.
00:09:48 Pas de la politique intérieure politicienne.
00:09:50 Mais on est dans un pays qui a un certain équilibre à trouver dans ce conflit qui est extrêmement sensible.
00:09:57 Donc qu'il ait une position la plus équilibrée possible ne paraît pas scandaleux.
00:10:01 Deuxièmement, c'est la position de la France depuis le général de Gaulle.
00:10:04 Tout président...
00:10:05 Est-ce que vous imaginez le général de Gaulle en train de peloter les familles des victimes ?
00:10:09 Est-ce que vous l'imaginez dans ce rôle ?
00:10:11 Non mais arrêtez ! Arrêtez de faire la leçon en prenant des termes...
00:10:15 Non mais c'est insupportable !
00:10:17 Le monde a changé, les parents ne se conduisent pas avec les enfants.
00:10:20 Le général de Gaulle ne touchait pas ses enfants.
00:10:22 Oui, oui, oui, oui.
00:10:25 Effectivement, oui, les parents ne se conduisent pas avec les enfants.
00:10:28 Mais ce qui est extraordinaire, c'est qu'il a assez vite le temps d'avoir la nostalgie d'un gaullisme qui est une espèce d'imaginaire...
00:10:34 Je vous dis que là, en l'espèce, en l'espèce, dans cette séquence...
00:10:39 Qu'il manifeste sa sympathie aux familles est tout à fait normal.
00:10:42 On parle de quelque chose...
00:10:43 On va être avec Nadine Morano très vite, pardonnez-moi.
00:10:45 En sujettimant peut-être le risque d'embrasement dans cette région.
00:10:49 Et je crois que la présence du président de la République, c'est non seulement un soutien conditionnel à Israël
00:10:54 pour ce qui est arrivé, les actes de barbarie et de terrorisme,
00:10:57 mais c'est aussi pour dialoguer et entamer tout de suite un dialogue,
00:11:01 non pas peut-être pour un processus de paix qui me paraît totalement prématuré,
00:11:04 mais pour éviter un risque d'embrasement.
00:11:06 Je rappelle que les Américains ont envoyé un porte-avions.
00:11:08 Il est normal, et d'ailleurs Emmanuel Macron va se déplacer dans plusieurs pays.
00:11:11 Mais ce n'est pas Emmanuel Macron qui, de ce point de vue-là, peut faire quelque chose.
00:11:14 Vous le savez comment ?
00:11:15 Si la France...
00:11:16 Là, pour le coup, la parole française sur la barre...
00:11:19 Je ne pense pas qu'il puisse...
00:11:21 Mais est-ce qu'on peut être avec Nadine Morano ?
00:11:24 C'est incroyable. On l'a fait, vous savez.
00:11:26 Ça a existé, bon sang de bonsoir.
00:11:28 La France a eu un rôle dans ces pays-là.
00:11:31 Elle a été une puissance d'équilibre.
00:11:33 Elle a réussi à imposer des cessez-le-feu, des négociations de paix.
00:11:36 Mais évidemment, on a joué ce rôle.
00:11:39 Ce n'est pas simplement une façon de se poser devant le miroir.
00:11:43 Nadine Morano nous écoute et je lui ai demandé de revenir,
00:11:46 parce que je l'ai écouté tout à l'heure avec Romain Désarbes.
00:11:49 On est tous quand même d'abord inquiets, comme on l'a rarement été.
00:11:55 Rarement été.
00:11:57 Que nous sommes tous parents, pères de famille, on se dit...
00:12:00 Dans quel monde vont vivre nos enfants ?
00:12:03 Dans quel monde ils vont vivre ?
00:12:05 Et j'entendais Nadine Morano qui a vu des choses sur place
00:12:09 qui sont absolument insoutenables.
00:12:11 Jamais, jamais il s'est passé ce qui s'est passé
00:12:14 où les civils ont été attaqués.
00:12:17 C'est ce qui s'est passé avec les pogroms il y a 50 ans ou 60 ans.
00:12:20 On tue des gens uniquement parce qu'ils sont juifs.
00:12:22 C'est la raison. On les tue parce qu'ils sont juifs.
00:12:25 Nadine, je voulais que vous reveniez pour évoquer ce que vous avez vu.
00:12:30 Je vous ai eu tout à l'heure au téléphone.
00:12:33 Vous m'avez dit que je n'ai pas trouvé le sommeil ces dernières heures.
00:12:35 C'est absolument impossible de trouver le sommeil.
00:12:38 Je voulais entendre votre témoignage ce matin de ce que vous avez vu
00:12:42 et de ce que vous avez perçu en Israël.
00:12:46 Bonjour Nadine Morano.
00:12:47 Bonjour.
00:12:48 D'abord, j'ai vu des images qui ne sont pas diffusées par les médias
00:12:53 et qui sont insoutenables et qui vous mettent dans une situation d'effroi.
00:12:59 C'est absolument terrible.
00:13:02 Notre mission ici en Israël, c'est évidemment d'apporter notre soutien
00:13:07 à cet État qui a été attaqué d'une manière absolument sauvage et terrible.
00:13:14 Je dirais que la voix de la France est importante dans ce secteur du monde
00:13:21 qui est complètement déstabilisé.
00:13:23 On voit très bien que cette attaque n'a pas pu se faire comme ça
00:13:27 en étant préparée en trois jours.
00:13:29 C'est une attaque qui a été préparée depuis plusieurs mois.
00:13:32 On voit bien que l'Iran joue un rôle sur ce sujet,
00:13:37 qu'il faudra bien évoquer.
00:13:39 Moi je suis terrifiée parce que vous savez,
00:13:43 on a tout fait pour abattre le nazisme et on s'est réconcilié avec les Allemands.
00:13:48 Là, ici, on a tendance à tout mélanger.
00:13:52 Il faut abattre le Hamas, c'est un groupe terroriste.
00:13:55 Il faut d'ailleurs libérer les Palestiniens de ce joug du Hamas dans leur territoire,
00:14:01 ce en quoi jamais il n'y aura de paix possible.
00:14:04 On ne peut pas faire la paix avec un groupe terroriste
00:14:07 qui a écrit dans sa charte la destruction d'Israël.
00:14:09 Donc à un moment, il faudra bien prendre en compte aussi
00:14:13 la réalité géopolitique de ce territoire.
00:14:16 Pourquoi vous vous êtes rendue en Israël ?
00:14:18 Pour témoigner ou pour entamer une action précise ?
00:14:23 Parce qu'au titre de l'Union européenne,
00:14:28 les parlementaires sont mobilisés à travers ce qui se passe en Israël
00:14:32 parce que ce qui se passe ici ne touche pas qu'Israël au fond.
00:14:37 Ça a évidemment eu des conséquences sur la population civile,
00:14:42 mais ça touche le monde entier parce que les Juifs du monde entier ont peur.
00:14:46 Les Juifs en France ont peur et ça, ce n'est pas acceptable
00:14:50 parce que ce qu'il faut abattre, c'est aussi une idéologie.
00:14:53 Ce n'est pas que le Hamas, c'est une idéologie
00:14:55 qu'on essaye de faire vivre ailleurs dans le monde.
00:14:59 Et puis notre devoir, c'était de venir soutenir Israël,
00:15:02 c'est de venir aussi soutenir les familles françaises.
00:15:06 N'oublions pas qu'encore une fois, 30 de nos compatriotes ont été tués.
00:15:12 Ici, c'est le nombre de victimes le plus important.
00:15:16 Après l'attentat de Nice, qu'on a des otages qui sont retenus.
00:15:19 Et le rôle et la mission du président de la République
00:15:22 est évidemment de tout faire pour libérer nos otages français
00:15:25 qui sont encore retenus.
00:15:28 Notre rôle est d'être là et de faire corps au niveau international
00:15:32 pour soutenir Israël qui est un État qui a été lourdement attaqué.
00:15:36 Est-ce que vous avez rencontré des familles françaises Nadine Morano ?
00:15:39 Oui, oui, oui.
00:15:42 C'est terrible parce que j'ai vu la mère de Nia Shem,
00:15:48 qui est donc de nationalité française.
00:15:50 Son père est français.
00:15:52 Et c'est cette jeune fille que vous avez vue
00:15:54 et qui a été pour le coup, dont les images ont été diffusées
00:15:57 sur les médias, qui a le bras cassé,
00:16:00 qui visiblement aurait d'ailleurs été mal opéré et mal soigné.
00:16:05 Et qui, vous imaginez, c'est sa mère.
00:16:08 Comment on peut vivre en sachant que sa fille est retenue
00:16:11 de l'autre côté sur la bande de Gaza
00:16:14 et dont elle ne sait rien des soins dont elle peut bénéficier
00:16:18 et de la manière dont elle est traitée.
00:16:20 Donc évidemment, il faut tout faire pour faire libérer
00:16:24 nos otages français.
00:16:27 Merci Nadine Morano.
00:16:29 Vous rentrez en France ces prochaines heures ?
00:16:32 Je rentre en France demain.
00:16:34 Merci de votre témoignage.
00:16:36 Un mot, Netanyahou avait accueilli Biden ?
00:16:41 Oui, bien sûr.
00:16:43 Netanyahou n'a pas accueilli Emmanuel Macron ?
00:16:45 Non, c'est le chef du protocole.
00:16:47 Vous y voyez un signe ?
00:16:50 Écoutez, je parle sous votre contrôle, mais oui, bien sûr.
00:16:56 Tous les gens qui s'intéressent aux signes, aux protocoles,
00:17:00 ils voient évidemment un signe.
00:17:03 Je vous interromps parce que je vous propose de commenter
00:17:05 cette image en direct, peut-être, Vincent Herouet,
00:17:07 puisque le président Macron est manifestement avec le président israélien.
00:17:12 Le président Herzog, oui, le président d'Israël,
00:17:15 qui n'est pas, comme chacun le sait, n'est pas à la tête de l'exécutif.
00:17:19 C'est le premier ministre qui gouverne,
00:17:21 mais le président incarne l'État.
00:17:24 Et donc le président Macron rencontre là son homologue.
00:17:28 C'est normal qu'il se voit, c'est tout à fait dans le respect des formes.
00:17:35 Et les formes, c'est important.
00:17:37 Donc vous avez raison de souligner le fait que ce soit simplement
00:17:40 un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères
00:17:42 qui est accueilli à la descente d'avion,
00:17:44 le président de la République française.
00:17:46 Ça dit quelque chose de l'abaissement du pays.
00:17:49 C'est pas forcément très malin d'ailleurs,
00:17:52 parce qu'après tout, on pourrait considérer que,
00:17:55 après le défilé de tous les dirigeants européens,
00:17:58 Emmanuel Macron arrive, mais que c'est le premier représentant
00:18:03 d'un pays un peu arabe qui vient en Israël témoigner sa solidarité.
00:18:08 Un pays qui a chez lui une forte communauté arabe.
00:18:11 Voilà, je préfère cette expression que la première que vous avez utilisée,
00:18:15 que je trouve... On est très écoutés, Vincent, ce qui est bien normal.
00:18:20 Je pense qu'il ne faut pas que nous ayons tous des propos
00:18:25 qui puissent être perçus comme une forme de provocation,
00:18:28 ou... comment dire...
00:18:31 - Non mais, vous avez bien compris...
00:18:33 - Je comprends tout, c'est...
00:18:35 - La visite en Israël du président Macron a été retardée
00:18:38 parce que c'est un enjeu de politique...
00:18:40 - Mais je suis d'accord avec vous.
00:18:41 Mais ça, vous avez raison de le dire, et je le dis matin, midi et soir.
00:18:44 - Mais dire que la France est un pays un peu arabe,
00:18:46 j'y vois une forme de provocation dans votre formule.
00:18:49 - Ce qui veut dire, je vais essayer de simplifier les choses pour qu'elles soient...
00:18:52 On peut faire toutes sortes d'arabesques, mais j'essaie d'être simple, d'être clair.
00:18:55 Ça veut dire simplement que la venue d'Emmanuel Macron
00:19:00 relève à plus d'importance.
00:19:03 Et pour lui, et pour les Israéliens, et pour le monde arabe,
00:19:06 que la venue du premier ministre des Pays-Bas...
00:19:10 - Je suis d'accord avec vous.
00:19:11 - Une chose peut-être qu'elle peut traiter comme pareillement.
00:19:15 - Une chose, et après, on donne la parole à Charlotte qui ne s'est pas encore exprimée.
00:19:18 Pierre Charon, que vous connaissez, nous écoute régulièrement,
00:19:21 l'ancien sénateur de Paris, et il nous dit
00:19:23 "Vouloir mettre la barre très haut ne peut pas être reproché, Emmanuel Macron.
00:19:26 La diplomatie française doit s'imposer parfois contre toute attente.
00:19:29 C'est ce qui fait sa grandeur."
00:19:31 C'est ce que nous dit Pierre Charon.
00:19:33 - Non, mais je ne suis pas tout à fait d'accord.
00:19:36 Ce qui fait la grandeur de la politique française,
00:19:38 c'est non seulement qu'elle ait une parole libre,
00:19:41 et qu'elle ne soit pas suiviste, par exemple, des Américains,
00:19:45 qu'elle ait une parole libre, indépendante, qu'elle dise la vérité,
00:19:48 mais qu'elle obtienne aussi des résultats.
00:19:51 - Nous sommes d'accord.
00:19:52 - Et c'est ça le problème.
00:19:54 Depuis 20 ans, la politique arabe de la France n'a obtenu que des défaites, que des échecs.
00:20:01 - Oui. Bon, Charlotte Dornelas qui ne s'est pas exprimée sur ces sujets,
00:20:04 sur la visite du président Macron, sur le but, l'objectif de cette visite,
00:20:10 sur également la situation en France,
00:20:12 puisqu'en miroir de cette visite, il y a ce qui se passe sur le sol de France, bien évidemment.
00:20:16 - En fait, là où je suis absolument d'accord avec Vincent,
00:20:20 c'est que ces dernières années, Emmanuel Macron a mis la barre très haut.
00:20:23 En effet, alors au début, on peut trouver ça, en effet, on se dit,
00:20:27 il a envie de porter la France là où elle a su être,
00:20:30 sur le terrain de la politique internationale.
00:20:32 Excusez-moi, mais le voyage au Liban, qui est moi celui que j'ai le plus suivi,
00:20:35 où il a été faire des bains de foule et où il a promis aux Libanais,
00:20:38 un, de les libérer de la corruption des hommes politiques libanais,
00:20:42 ce qui n'était pas rien quand même dans l'histoire du Liban,
00:20:44 et qui est revenu un mois après, en disant aux Libanais,
00:20:47 dans la rue, dans un bain de foule, dans un mois, je vais revenir
00:20:50 et on va voir ce qu'on va voir avec vos dirigeants,
00:20:52 parce que je vais quand même leur imposer des choses.
00:20:54 Et depuis, les Libanais se débrouillent sans Emmanuel Macron.
00:20:56 Et là, pour la France, c'est désastreux.
00:20:59 Dans un pays, je veux dire, le Liban, il n'y a pas de pays plus frère que le Liban,
00:21:04 dans l'histoire de France, dans la longue histoire de France,
00:21:06 et même ces dernières années.
00:21:07 Ça a été vrai sur la guerre en Syrie, en effet,
00:21:10 le désastre a commencé avec la Libye,
00:21:12 et il se trouve que les objectifs forts que veut porter Emmanuel Macron,
00:21:16 ce sont les objectifs de la politique internationale de la France,
00:21:19 pendant extrêmement longtemps, qui est une politique arabe,
00:21:22 en effet, qui avait cette mesure et cette particularité, on va dire.
00:21:27 Et là, en plus, Joe Biden amende, on va dire, la politique américaine
00:21:31 sur le terrain, en allant en Israël, et en disant des choses,
00:21:35 même en faisant un "mea culpa" américain sur la politique américaine,
00:21:39 notamment en évoquant l'Irak.
00:21:41 Et derrière, Emmanuel Macron, ce n'est pas agressif que de dire que lui-même,
00:21:46 lui-même, il y a une semaine, disait "j'irai quand je pourrai être utile".
00:21:49 Donc, on lui rappelle simplement ça, c'est lui-même qui a posé cet objectif-là.
00:21:55 Gauthier Lebrecht, et après, on marquera une pause.
00:21:58 Il y a d'autres exemples. On a réussi à être fâchés, sous Emmanuel Macron,
00:22:01 avec l'Algérie et le Maroc. Généralement, la gauche...
00:22:04 Et la Libye.
00:22:05 Et la gauche favorise l'Algérie, et la droite, le Maroc.
00:22:08 Là, on est fâchés avec les deux. Je rappelle qu'il y a quelques semaines...
00:22:10 On peut l'écouter, peut-être ? On peut l'écouter, même s'il parle anglais.
00:22:13 On va essayer de comprendre ce qu'il dit. Écoutons-le quelques secondes.
00:22:18 Je vous partage vos vues.
00:22:21 L'objectif premier qu'il faut avoir aujourd'hui, c'est la libération de tous les stages,
00:22:26 sans aucune distinction.
00:22:28 Parce que c'est un horrible crime
00:22:31 de jouer avec la vie
00:22:36 des enfants, des adultes, des anciens, des civils et des soldats.
00:22:42 On va marquer une pause. Le président de la République qui s'est exprimé,
00:22:46 qui parle du premier objectif, évidemment, de la France,
00:22:49 c'est d'être présent, bien sûr, et de témoigner.
00:22:52 Le soutien, c'est ce qu'il dit au président israélien.
00:22:55 Ce sont des formules, évidemment, qu'on attend dans ces cas-là,
00:22:58 et qui sont pas d'ailleurs le contraire.
00:23:01 Il est dans son rôle.
00:23:03 La question politique aujourd'hui qu'a soulevée Emmanuel Macron,
00:23:08 cessez le feu, appel au cessez-le-feu, ou pas de cessez-le-feu à Gaza.
00:23:13 Il y a 5000 morts à Gaza, désormais.
00:23:16 Il y a peu de couvries humanitaires.
00:23:19 La situation, selon le CICR, est passée à catastrophique.
00:23:24 Elle a été désespérée. Désormais, elle est catastrophique.
00:23:28 Cessez le feu ou pas de cessez-le-feu ?
00:23:31 Emmanuel Macron dit cessez-le-feu.
00:23:34 Biden répond.
00:23:36 Le cessez-le-feu, c'est donner la parole au Hamas,
00:23:39 c'est donner un gain au Hamas.
00:23:41 Pas de cessez-le-feu avant la libération des otages.
00:23:44 - Emmanuel Macron a demandé, dites-vous,
00:23:47 le cessez-le-feu avant la libération des otages ?
00:23:51 - Il a demandé le cessez-le-feu tout de suite.
00:23:54 Une pause humanitaire.
00:23:56 - J'ai la citation exacte.
00:23:58 - C'est très important ce que vous dites.
00:24:01 - Elisabeth Borne a demandé à l'Assemblée nationale
00:24:04 une trêve humanitaire.
00:24:06 L'entourage du président de la République a dit la phrase suivante.
00:24:09 - C'est pas la même chose.
00:24:12 - C'est quoi la pause humanitaire ?
00:24:15 - L'entourage du chef de l'État utilise ce terme.
00:24:18 - C'est la position de la France insoumise.
00:24:21 - L'entourage du chef de l'État utilise ce terme.
00:24:24 - Si l'entourage le dit, ce n'est pas très malin.
00:24:27 - On va voir si ça sort de la bouche d'Emmanuel Macron.
00:24:30 - La vraie position, c'est Biden qui dit
00:24:33 libérer d'abord les otages et après on parle.
00:24:36 - Oui, c'est ça.
00:24:39 - L'entourage du chef de l'État utilise ce terme.
00:24:42 - J'espère que ça le sera, la position française.
00:24:45 Pour le moins.
00:24:48 Il est 9h24, nous marquons une pause.
00:24:51 ...
00:24:54 - Somaya Labidi est avec nous et nous rappelle les titres.
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00:25:00 - Nous sommes liées à Israël par le deuil.
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