Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros
Category
📺
TVTranscription
00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue ce matin à l'heure des pros.
00:00:03 Je n'exclus pas la possibilité d'un événement spirituel à l'échelle planétaire.
00:00:10 Le 10 décembre 1975, André Malraux, dans le journal Le Point,
00:00:14 récusait la parole qu'on lui prête souvent,
00:00:16 le 21e siècle sera religieux ou ne sera pas, pour préciser sa pensée.
00:00:21 Il y a dans les manifestations pro-palestiniennes à Paris, à Londres ou à New York,
00:00:25 la défense de la Palestine bien sûr, mais il y a aussi une attaque de l'Occident.
00:00:29 De ce qu'il représente.
00:00:31 Un mode de vie, des démocraties, des états laïcs.
00:00:35 Le monde arabe aujourd'hui est piloté par des religieux.
00:00:38 Entre l'Occident et les pays musulmans, ce sont deux visions de la vie qui s'opposent.
00:00:43 Les lumières, la liberté de conscience, l'émancipation individuelle d'un côté,
00:00:47 la soumission à une religion de l'autre qui impose un code de vie au quotidien.
00:00:52 Je dis cela évidemment à grands traits.
00:00:54 Hier, Erdogan a parlé de mouvements de résistance et de libération
00:00:59 pour qualifier le Hamas.
00:01:01 Ne vous y trompez pas, cette déclaration est fondamentale.
00:01:04 Israël est la pointe de l'Occident.
00:01:06 Ce qui se joue là-bas se jouera peut-être un jour à Paris, à Londres ou à New York.
00:01:11 En France, depuis 1905, notre religion était notre mode de vie.
00:01:16 Un combat a débuté.
00:01:17 Combat, affrontement ou guerre de civilisation.
00:01:21 Appelez cela comme vous voulez, mais soyez-en certains.
00:01:24 La bataille ne fait que commencer.
00:01:26 Il est 9h01, Somaya Labidi.
00:01:29 Israël a mené dans la nuit des opérations ciblées avec des tanks dans Gaza.
00:01:37 Une opération éclair a déclaré sur notre antenne le colonel Rafowitz,
00:01:41 porte-parole de l'armée israélienne.
00:01:43 Un raid mené dans le cadre des préparatifs pour les prochaines étapes du combat.
00:01:48 Un tireur en fuite après avoir fait un carnage dans une ville du nord-est des États-Unis.
00:01:52 L'homme a ouvert le feu dans un bullying et dans un bar-restaurant d'humaines.
00:01:56 Bilan, au moins 22 morts et plus d'une cinquantaine de blessés.
00:01:59 Les forces de l'ordre cherchent activement à localiser Robert Card,
00:02:03 le principal suspect dans ces tueries.
00:02:05 Un homme qualifié d'armé et dangereux par les autorités.
00:02:09 Et puis le roi de la belle, Redouane Fayit, condamné à 14 ans de réclusion
00:02:12 pour sa spectaculaire évasion par hélicoptère en 2018.
00:02:16 Une peine inférieure à celle réclamée par l'accusation
00:02:19 qui avait requis 22 ans de réclusion à l'encontre du braqueur multirécidé.
00:02:23 Virginie Giraud est avec nous, elle est sur Europe 1 le week-end,
00:02:26 elle est venue nous voir la semaine dernière.
00:02:27 Vous êtes historienne et je compte sur vous pour nous mettre en perspective
00:02:31 notre débat du jour et notamment on écoutera tout à l'heure Nasser
00:02:34 qui était président de l'Egypte dans les années 50.
00:02:36 Et c'est intéressant de nous expliquer ces grands mouvements
00:02:39 qui ont agité le monde arabe.
00:02:41 Olivier Dardigolle, Philippe Bilger, on parlera tout à l'heure procureur en France
00:02:45 avec Jean-Michel Verne.
00:02:46 Je m'intéresse toujours sur la psychologie.
00:02:48 Qu'est-ce qui fait qu'on a envie d'être procureur ?
00:02:50 Est-ce qu'à 7 ans vous disiez "je veux être procureur" ?
00:02:53 Parce que je trouve ça drôle, en même temps ça m'inquiète.
00:02:55 Qu'est-ce qui fait qu'on a envie d'être journaliste ?
00:02:57 Témoigner, rapporter le monde qui bouge,
00:03:01 mais à 8 ans dire "tiens je veux être procureur".
00:03:04 C'est drôle.
00:03:04 Oui, à 8 ans c'est rare.
00:03:06 Et vous aviez quel âge quand vous avez décidé d'être procureur ?
00:03:08 C'est arrivé sur le tard, je rêvais d'être écrivain, je suis devenu procureur.
00:03:12 Ah oui, donc il y a une frustration, c'est ce que j'imaginais chez les procureurs.
00:03:16 Elle est claire chez moi.
00:03:18 Gérard Carreyrou est avec nous.
00:03:21 Vous savez que je vous aime ?
00:03:23 Oui, ça ne voit pas tout le temps, mais...
00:03:25 Je tiens à le dire.
00:03:29 Ça me rassure.
00:03:30 Vincent Erhwet que j'aime également beaucoup,
00:03:32 même si parfois il y a quelques petites différences.
00:03:34 Alors, la déclaration que je trouve fondamentale hier, c'est celle d'Erdogan.
00:03:39 Je la trouve la plus importante peut-être de ce qui a été dit hier.
00:03:43 L'homme fort de la Turquie, écoutez ce qu'il a dit.
00:03:47 Le Hamas,
00:03:50 le Hamas n'est pas un groupe terroriste.
00:03:53 C'est un groupe de libérateurs
00:03:56 et de Moudjahidines qui se battent pour protéger leurs terres et leurs citoyens.
00:04:02 Le Hamas est un groupe de libérateurs.
00:04:05 Voilà la position d'Erdogan et sans doute de tout le monde arabe.
00:04:09 Non.
00:04:11 Non, non, vous avez beaucoup de gens qui détestent le Hamas dans le monde arabe.
00:04:15 Ce qui est intéressant, c'est que le matin même,
00:04:17 vous avez un président occidental, le Français,
00:04:20 qui appelle à la constitution d'une coalition internationale
00:04:24 contre le Hamas réduit à Daesh.
00:04:28 Et aussitôt, vous avez comme en écho,
00:04:32 un chef de file de ce monde du Sud qui se présente
00:04:36 pour prendre la tête d'une coalition anti-occidentale.
00:04:41 Mais qui n'est pas...
00:04:42 Vous avez vraiment tout d'un coup, vraiment résumé en une demi-journée,
00:04:47 vous avez vraiment ce qui est la catastrophe dans le choc des civilisations,
00:04:51 c'est-à-dire que vous provoquez chez l'autre une adhésion à une thèse.
00:04:56 Voilà, vous précipitez la confrontation.
00:04:59 Qui n'est pas arabe.
00:05:00 Qui ? Erdogan ?
00:05:01 Oui, c'est important de le dire.
00:05:02 Non, il n'est pas arabe, il fait partie du monde arabo-musulman.
00:05:05 Il a été le colonisateur du monde musulman.
00:05:08 C'est toujours drôle d'entendre Erdogan dénoncer la colonisation
00:05:10 parce qu'il est quand même l'héritier des Ottomans.
00:05:13 Écoutez maintenant Benjamin Netanyahou.
00:05:18 C'est une épreuve pour l'Occident et la civilisation.
00:05:20 Le Hamas est l'ennemi.
00:05:22 Si le Hamas sort victorieux de ce conflit, nous perdrons tous.
00:05:27 Tout le monde sera en danger.
00:05:28 L'Europe, la civilisation même sera en danger.
00:05:31 Donc si le Hamas gagne celle-là, ce sera la fin pour nous.
00:05:36 Mais si le Hamas est vaincu, ce sera l'espoir de la civilisation.
00:05:40 Donc cette bataille n'est pas que la nôtre,
00:05:42 c'est la bataille de l'Europe, de l'Amérique, de la civilisation toute entière.
00:05:46 C'est une bataille pour l'âme, l'esprit et l'avenir du Proche-Orient, du monde arabe.
00:05:53 Je crois que nombreux sont ceux qui le comprennent,
00:05:55 mais on ne peut pas contourner le fait qu'il faut emporter une victoire décisive contre le Hamas.
00:06:01 Ce qui m'intéresse évidemment ce matin, c'est de savoir est-ce que l'Occident est en danger ?
00:06:05 Est-ce que le mode de vie de l'Occident est en danger ?
00:06:07 Est-ce que c'est une bataille de civilisation, un combat de civilisation, une guerre de civilisation ?
00:06:10 C'est ça qui m'intéresse.
00:06:12 Est-ce qu'on est excessif lorsqu'on dit ça ou pas ?
00:06:15 Je vous propose d'écouter Michel Onfray,
00:06:16 qui était ce matin chez Sonia Mabrouk sur Europe 1 et sur CNews.
00:06:20 Oui, c'est une guerre de civilisation.
00:06:26 Il y a des Juifs, il y a des musulmans.
00:06:28 Je rappelle qu'en Arménie, c'est exactement la même chose.
00:06:30 On a des chrétiens et on a des musulmans.
00:06:32 Je le dis depuis des années.
00:06:34 Je n'ai pas attendu le conflit au Karabakh.
00:06:35 Moi, ça fait 20 ans que j'écris, par exemple, dans les nouvelles d'Arménie.
00:06:38 Arat Oranyan m'avait demandé des articles il y a très longtemps.
00:06:41 Et je disais, c'est un conflit de civilisation.
00:06:44 C'est une guerre de religion.
00:06:46 On me dit, mais pas du tout.
00:06:47 C'est du nationalisme.
00:06:48 Et j'entends les gens qui me disaient ça il y a 20 ans qui, aujourd'hui,
00:06:50 commencent à dire, ah oui, c'est peut-être un conflit de civilisation quand même.
00:06:53 Qu'est-ce qu'il va falloir pour que les gens comprennent que,
00:06:54 oui, Samuel Huntington avait raison quand il écrivait "Le choc des civilisations" ?
00:06:58 On est au cœur de ce sujet. Pourquoi ?
00:06:59 Parce que les politiques ne l'ont pas dit.
00:07:02 Ils ont mis de la poussière sur le tapis.
00:07:03 Il a fallu attendre.
00:07:04 Et moi, je partage exactement ce qu'a vient de dire Michel Onfray.
00:07:09 Moi, je me souviens quand le livre de Samuel Huntington,
00:07:11 qui est un universitaire américain, a publié "Le choc des civilisations".
00:07:16 C'était, si je ne me trompe pas, dans les années fin des années 80
00:07:20 ou début des années 90, en tout cas, à peu près.
00:07:23 – "Foreign Affairs", oui.
00:07:24 – Oui, mais en tout cas, ça fait au moins 30 ans que ce livre a été publié.
00:07:29 Et depuis 30 ans, j'ai entendu des penseurs,
00:07:33 soi-disant des grands intellectuels, dire que ce type était un fou,
00:07:38 un dangereux, que c'était à cause de lui,
00:07:40 parce qu'il parlait de quelque chose
00:07:42 et qu'il allait quelque part être le prophète du malheur.
00:07:45 Il allait par ses écrits, cette description anticipatrice,
00:07:50 il allait effectivement provoquer un choc des civilisations.
00:07:53 Il l'avait parfaitement anticipé.
00:07:55 Nous sommes entrés déjà, mais simplement aujourd'hui.
00:07:58 Ce qui nous choque, c'est que c'est aujourd'hui.
00:08:00 Il aura fallu attendre 2023 et ce qui s'est passé en Israël
00:08:04 et ce qui se passe au Proche-Orient pour récupérer
00:08:07 ce choc de civilisation.
00:08:08 – Qui est avec nous et qui est historienne.
00:08:11 Votre sentiment ?
00:08:12 – Cette région, le Proche-Orient, a toujours été au cœur d'un duel
00:08:16 entre la partie orientale du monde et la partie occidentale.
00:08:19 Je vais remonter très très loin.
00:08:21 On peut déjà repartir aux Égyptiens et aux Hittites,
00:08:23 qui vers 1500-2000 avant Jésus-Christ, se disputaient cette région.
00:08:27 Plus tard, avec les Romains, qui vont aussi vouloir annexer cette région
00:08:30 et la prendre aux Perthes, c'est-à-dire aux Perthes.
00:08:33 Alexandre le Grand la voulait aussi.
00:08:35 Donc quelque part, cette région est vraiment la frontière
00:08:38 entre deux univers et ce qui est fascinant,
00:08:40 c'est qu'elle continue à l'être encore aujourd'hui.
00:08:42 – Oui mais au-delà de cette région, moi ce qui m'importe,
00:08:44 et on a vu les manifestations par exemple de New York sidérées.
00:08:48 Vous avez vu ces images de New York absolument sidérées.
00:08:50 Je ne sais pas si Marine Lanson peut les proposer.
00:08:54 Manifestations à Londres, manifestations à Paris.
00:08:57 Et ce qui m'intéresse aussi, c'est de voir la place de l'islam là-dedans.
00:09:02 Et je vais vous faire réécouter ce qu'on a écouté de nombreuses fois,
00:09:05 mais c'est important de l'entendre.
00:09:06 Parce que les gens ne veulent pas entendre ça.
00:09:08 Et ce n'est pas prendre parti que dire ça,
00:09:10 c'est simplement donner les éléments.
00:09:12 Bon, Hassan II, célébrissime,
00:09:15 vous étiez peut-être présent au Maroc ce jour-là,
00:09:18 vous aviez fait le voyage.
00:09:20 Hassan II va parler effectivement de l'islam et des musulmans
00:09:25 en terre d'Occident, en France notamment.
00:09:28 Et il répond à Anne Sinclair qui lui pose précisément les questions
00:09:32 s'il y a pile 30 ans, en 1993.
00:09:35 Écoutez ce qu'il dit.
00:09:36 - Est-ce que vous aimeriez qu'ils soient intégrés en France ?
00:09:40 Le principe même de l'intégration, est-ce que vous êtes pour ?
00:09:43 Est-ce que vous êtes contre ?
00:09:44 - Je n'appellerais même pas cela l'intégration.
00:09:47 Je n'aimerais pas du tout qu'ils soient l'objet d'une tentative,
00:09:50 car ils ne seront jamais intégrés.
00:09:52 - Vous croyez qu'eux ne le veulent pas ou que c'est les Français qui le refusent ?
00:09:57 - L'exprimeront-ils ? Qu'ils ne le pourront pas ?
00:10:00 C'est possible entre européens.
00:10:03 La trame est la même.
00:10:05 Les mouvements européens dans l'histoire ont été Est-Ouest.
00:10:09 Et les mouvements humains.
00:10:11 La religion, enfin tout, plein de choses.
00:10:15 Mais là, c'est un autre continent et vous n'en avez que faire.
00:10:19 Ce sera de mauvais Français. Ce seront de mauvais Français.
00:10:22 - Enfin vous nous découragez de chercher à intégrer.
00:10:25 Je vous décourage, ainsi qu'on s'y conseille, les marocains,
00:10:28 d'essayer des détournements de nationalité, car ils ne seront jamais 100% français.
00:10:32 Ça, je peux vous l'assurer.
00:10:36 - C'est le roi du Maroc. C'est Assad II.
00:10:38 C'est toujours difficile de généraliser.
00:10:40 - Ce qui est fascinant, c'est que c'est le commandant des croyants,
00:10:43 mais il porte une cravate, un costume.
00:10:47 Il parle couramment français.
00:10:49 Il connaît Hamza Al-Khlaïm.
00:10:51 Il est totalement, il est le modèle parfait du musulman francisé.
00:10:56 Donc il y a une dimension, une sorte de mise en abyme.
00:10:59 Il explique du Coca-Cola.
00:11:01 Il explique l'irréductibilité de l'islam.
00:11:06 Oui, c'est le noyau dur, mais ça ne veut pas dire qu'il y a un choc des civilisations.
00:11:09 - En tout cas, aujourd'hui, la parole est différente.
00:11:11 On va réécouter Alain Juppé, qui posait la question.
00:11:15 Est-ce que l'islam est compatible avec la République?
00:11:17 Parce que ce qui est intéressant dans ces sujets,
00:11:19 c'est évidemment quand vous avez une partie de musulmans,
00:11:22 une minorité de musulmans en France,
00:11:24 il n'y a absolument aucun souci parce qu'elle s'intègre, elle s'assimile.
00:11:27 Ce qui est intéressant, et ce qu'on dit depuis plusieurs jours,
00:11:29 c'est que se passe-t-il sur le territoire de France
00:11:31 quand la religion musulmane devient majoritaire?
00:11:34 C'est ça qui est intéressant.
00:11:35 Est-ce qu'elle, à ce moment-là, est-ce qu'il y a des injonctions?
00:11:38 Est-ce qu'elle ordonne un code de vie aux femmes, aux hommes de boire,
00:11:41 de ne pas boire, de s'habiller de telle manière ou pas lorsqu'elle est majoritaire?
00:11:45 - Il n'y a aucune question.
00:11:47 La réponse, vous l'avez.
00:11:48 Ça a toujours été la même chose.
00:11:50 À un moment où elle est majoritaire, elle organise la vie des minorités.
00:11:54 Elle organise la vie des minorités.
00:11:55 - Ça, ça peut quand même nous inquiéter.
00:11:57 On a le droit de le dire.
00:11:58 Ça peut nous inquiéter.
00:11:59 Et écoutez ce que disait Alain Juppé, qui s'est réveillé,
00:12:01 s'il j'ose dire, et qui a dit des choses qu'il ne disait pas il y a 30 ans
00:12:05 ou qu'il pensait sans les dire, ce qui est pire.
00:12:09 - La grande question, je l'ai posée souvent, ça a été parfois mal compris.
00:12:13 Est-ce qu'il y a une forme d'islam qui est compatible avec la République?
00:12:16 - Il y en a une.
00:12:16 Je veux encore le croire.
00:12:18 Je veux encore le croire, parce que si c'est non,
00:12:20 - C'est de l'islam de Abdel Waed Mouderne.
00:12:21 - Si la réponse est non à cette question,
00:12:23 ça veut dire qu'il y a 4 à 5 millions de Français musulmans
00:12:25 qui n'ont pas la place chez nous.
00:12:26 - Et on ne peut pas dire non.
00:12:27 - Et on ne peut pas l'accepter.
00:12:28 Mais moi, ma thèse, c'est que c'est aux responsables musulmans de dire
00:12:31 voilà ce qu'est notre religion.
00:12:33 Voilà pourquoi notre religion est compatible avec la République.
00:12:35 - Et vous en doutez ou pas?
00:12:36 Quand vous posez cette question, est-ce que vous en doutez?
00:12:37 - Ils ont du mal à le dire.
00:12:38 - Non, mais est-ce que vous en doutez que l'islam soit compatible avec la République?
00:12:41 - Écoutez, moi, je ne suis pas musulman.
00:12:42 Donc, ce n'est pas à moi de le dire.
00:12:43 - Mais quand vous dites ce qui se passe?
00:12:44 - C'est aux musulmans de le dire, de dire nous, nous sommes prêts à respecter la laïcité.
00:12:48 La laïcité, ce n'est pas un combat contre les religions.
00:12:51 Dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen que j'évoquais tout à l'heure,
00:12:54 il y a même un article qui dit que toutes les idées doivent pouvoir s'exprimer.
00:12:58 C'est la liberté d'expression.
00:12:59 C'est la liberté de religion.
00:13:01 C'est la liberté de pratiquer sa religion ou de ne pas en pratiquer.
00:13:03 Mais en même temps, ça veut dire que la religion n'impose pas sa loi dans la sphère publique.
00:13:08 C'est ça la laïcité, c'est ce devisage.
00:13:11 - On est contre qu'il n'ose même pas répondre à cette question.
00:13:13 Il dit "je ne suis pas musulman", c'est ça le pire.
00:13:15 Il dit "je ne suis pas musulman, je ne peux pas répondre à cette question".
00:13:17 Il a été Premier ministre de la France, on lui pose une question, il dit "je ne peux pas répondre, je ne suis pas musulman".
00:13:21 - Pascal, pour reprendre votre idée de lecture,
00:13:22 je suis d'accord sur l'idée choc de civilisation entre l'Occident et l'islamisme.
00:13:28 Quand les terroristes islamistes s'attaquent aux écoles, le savoir, la culture,
00:13:33 au fait des jeunes, que ce soit en Israël ou en Batako, ils attaquent un art de vivre.
00:13:38 Par contre, je ne suis pas d'accord avec l'idée de poser l'islam contre l'Occident.
00:13:46 Parce que nous avons fait la démonstration pendant des années dans notre pays
00:13:50 que cette intégration était possible.
00:13:52 - Sauf que l'islam était minoritaire.
00:13:55 C'est ça qui change quand même tout fondamentalement, pardonnez-moi.
00:13:58 - C'est un test minoritaire, puisque c'est 5-6 millions de Français musulmans.
00:14:01 - Sauf que dans des quartiers, il est majoritaire et on voit comment ça se passe.
00:14:05 - Mais est-ce que ce n'est pas la pratique de l'islam qui a changé, tout simplement ?
00:14:08 - Alors aussi, vous avez raison, parce que les musulmans que je connais qui ont 60-70 ans
00:14:12 m'expliquent quand je les rencontre qu'ils ne comprennent pas comment les jeunes de 20 ans pratiquent cette religion.
00:14:18 - Moi, je viens d'une banlieue très chaude, de Rieux-la-Pape,
00:14:22 où il y avait peu de Français de souche dans la classe,
00:14:24 pas même moi puisque je suis d'origine portugaise par ma mère.
00:14:27 Et tout ça fonctionnait relativement bien dans les années 80.
00:14:30 Il n'y avait pas d'heure, même au lycée.
00:14:32 - En tout cas, pas d'heure religieuse.
00:14:33 - Pas d'heure religieuse.
00:14:34 Même les élèves qui pratiquaient le ramadan au lycée le vivaient de manière très personnelle.
00:14:40 Et puis à la fin, à la île, ils en mettaient des gâteaux, on en mangeait tous ensemble et on était tous contents.
00:14:44 C'était encore possible il y a 20 ans, 30 ans.
00:14:46 - Parce qu'effectivement, il n'y avait pas ce sentiment d'être nombreux, plus nombreux, voire très nombreux, et de pouvoir imposer.
00:14:56 - Est-ce que les réseaux sociaux n'ont pas aussi changé la façon de vivre le monde musulman ?
00:14:59 Je vois les jeunes filles qui avaient mon âge, elles ne rêvaient pas de porter le voile, par exemple.
00:15:03 - Alors pour, et c'est toujours intéressant de voir l'évolution sur un siècle et peut-être moins d'ailleurs.
00:15:08 Là, on est en 1953. Vous allez entendre le discours de Nasser.
00:15:11 Nasser, il est président de la République égyptienne.
00:15:14 Nous sommes d'accord.
00:15:17 Vous allez lire parce que ce n'est pas en voix, si j'ose dire, ce n'est pas doublé.
00:15:23 Donc vous allez lire, mais je vous dis déjà ce que vous allez pouvoir lire en sous-titres.
00:15:27 Nasser commence en disant "En 1953, nous voulions vraiment honnêtement collaborer avec les frères musulmans.
00:15:33 Pour qu'ils avancent dans le droit chemin, j'ai rencontré le conseil général des frères musulmans, dit Nasser.
00:15:37 Il a présenté ses demandes. Qu'a-t-il demandé ?
00:15:39 D'abord, il dit "Il faut que tu imposes le voile en Égypte et que tu ordonnes à chaque femme qui sort dans la rue de se voiler."
00:15:45 Ça commence comme ça, ce que vous allez voir.
00:15:47 Et vous allez voir une salle qui rit.
00:15:49 On est en 1953 en Égypte, tout le monde est mort de rire.
00:15:53 Et c'était donc il y a 80 ans, 70 ans, 1953, 70 ans.
00:15:59 Et voyez cette séquence parce qu'elle en dit évidemment tout.
00:16:04 Et on voit comment pays laïcs à l'époque, l'Égypte, aujourd'hui, j'ai dit, le monde arabe est piloté par des religieux.
00:16:13 Écoutez cette séquence.
00:16:15 En 1953, nous voulions vraiment, sincèrement, nous collaborer avec les frères musulmans pour qu'ils se dirigent dans le droit chemin.
00:16:32 J'ai rencontré le conseil général des frères musulmans, il a présenté ses demandes.
00:16:38 Il a demandé quoi ?
00:16:40 La première chose qu'il m'a dit, c'est qu'il fallait qu'on mette des vêtements dans l'Égypte.
00:16:46 Et qu'on laisse chaque personne qui sort dans la rue, porter un vêtement.
00:16:56 Chaque personne, il faut y aller.
00:17:00 (Rires)
00:17:11 Et je lui ai dit, si quelqu'un dit cela, il dit qu'on est revenus aux jours du juge de l'ordre de Dieu, qui permettait aux gens de ne pas marcher le jour et de marcher la nuit.
00:17:28 Et je pense que chaque personne à sa maison est celui qui réalise cela.
00:17:35 Il m'a dit, non, tu es le juge responsable.
00:17:41 Je lui ai dit, monsieur, tu as une fille dans l'université de médecine.
00:17:46 Elle n'a pas porté un vêtement.
00:17:48 (Rires)
00:17:50 Pourquoi tu ne lui as pas porté un vêtement ?
00:17:52 (Applaudissements)
00:17:54 (Rires)
00:18:06 Si tu n'avais pas pu porter une seule fille, qui est ta fille, tu l'aurais portée.
00:18:14 (Rires)
00:18:25 Vous savez ce qui caractérise cette séquence ?
00:18:27 Magnifique.
00:18:28 A mes yeux. Vous savez ce qui la caractérise d'abord ?
00:18:30 Et qui est la frontière entre justement le monde des dictatures et le monde des démocrates ?
00:18:36 C'est l'humour.
00:18:38 C'est l'humour.
00:18:40 C'est un as. On n'a pas beaucoup l'habitude de voir.
00:18:42 Et je vais vous dire, aujourd'hui, Erdogan, vous ne le verrez jamais faire rire les gens.
00:18:48 Comény, vous ne le verrez jamais faire rire les gens.
00:18:50 Tous ces gens-là, ce qui les définissent aussi, c'est l'absence de dérision, de distance, d'humour.
00:18:56 Cette séquence, elle dit tout d'un monde.
00:18:58 Il y a un monde derrière cette séquence.
00:19:00 Oui, il y a un monde disparu.
00:19:02 Nasser n'a pas toujours été celui-là. Il y avait plusieurs Nasser.
00:19:04 Je ne suis pas persuadé que Nasser aimerait l'humour à son détriment.
00:19:10 Mais en tout cas, là, vous avez raison.
00:19:12 C'est un partage formidable entre les régressions.
00:19:16 Ça marche aussi pour les dictateurs en Occident.
00:19:18 Ça marche pour Vladimir Poutine aussi.
00:19:20 Et c'est vrai dans la vie.
00:19:22 C'est vrai dans la vie.
00:19:24 Méfiez-vous toujours des gens qui ne sont pas rigolos.
00:19:26 Oui, mais ce qu'on voit dans Nasser, on a changé d'époque.
00:19:30 Oui, ça, ça ne m'a pas échappé.
00:19:32 Bonne remarque.
00:19:34 Moi, j'ai vécu une époque.
00:19:36 Je vais vous raconter une anecdote.
00:19:38 J'ai été membre d'un seul parti auquel j'ai appartenu dans ma vie.
00:19:40 C'était le PSU de Michel Rocard.
00:19:42 Nous recevions dans les congrès les partis...
00:19:44 Oui, je l'avoue.
00:19:46 Vous deviez en avoir un courant.
00:19:48 Nous recevions ce qu'on appelait les partis frères,
00:19:50 comme les communistes faisaient.
00:19:52 C'était un grand moment de congrès.
00:19:54 On recevait les partis comme le Basse,
00:19:56 le Basse irakien ou le Basse syrien.
00:19:58 C'était des partis nationalistes arabes.
00:20:02 Et Nasser était un nationaliste arabe.
00:20:04 La plupart de ces pays à l'époque,
00:20:06 c'était le nationalisme.
00:20:08 Aujourd'hui, le nationalisme arabe
00:20:10 a été remplacé par l'islamisme radical.
00:20:12 Et c'est là que tout change.
00:20:14 Mais quels sont les dirigeants arabes aujourd'hui
00:20:16 qui pourraient parler comme Nasser ?
00:20:18 Ben, il n'y en a plus.
00:20:20 J'ai dit tout à l'heure,
00:20:22 le monde arabe est piloté par des religieux.
00:20:24 Ce n'est pas tout à fait vrai ?
00:20:26 Non.
00:20:28 Par exemple, la seule fois où en 5000 ans,
00:20:30 l'Égypte a eu à élire,
00:20:32 a vraiment voté librement pour son dirigeant,
00:20:34 ils ont élu un frère musulman.
00:20:36 Mais il a été rapidement renversé
00:20:38 par les généraux
00:20:40 qui dirigent aujourd'hui l'Égypte.
00:20:42 L'Égypte, la plus grande nation du monde arabe,
00:20:44 n'est pas dirigée par des religieux.
00:20:46 Au contraire,
00:20:48 elle est dirigée par des gens
00:20:50 qui combattent les frères musulmans.
00:20:52 Il y en a d'autres ?
00:20:54 Ah oui, bien sûr.
00:20:56 La Syrie de Bachar el-Assad
00:20:58 se bat jour après jour
00:21:00 et d'une manière épouvantable
00:21:02 contre la révolte islamiste.
00:21:04 Mais si vous voulez,
00:21:06 ce qui est fascinant,
00:21:08 on parlait d'Erdogan tout à l'heure.
00:21:10 Erdogan a répondu à Nasser.
00:21:12 Je l'avais interviewé,
00:21:14 il m'avait raconté, il m'avait sorti un scoop.
00:21:16 On avait découvert qu'il avait envoyé
00:21:18 ses deux filles aux États-Unis
00:21:20 pour qu'elles puissent étudier
00:21:22 l'une la médecine, justement,
00:21:24 et l'autre le business en portant de voile.
00:21:26 Dernière chose,
00:21:28 et je l'ai passée plusieurs fois,
00:21:30 c'est qu'on lui demande de protéger
00:21:32 d'une certaine manière les intérêts français
00:21:34 et d'avoir la bonne analyse
00:21:36 sur ce qui va se passer.
00:21:38 Je l'ai passée plusieurs fois,
00:21:40 mais écoutez une nouvelle fois
00:21:42 ce que dit Jean-Marie Le Pen
00:21:44 à Pierre-Luc Séguillon.
00:21:46 On est en 1989,
00:21:48 voilà ce qu'il va dire sur l'islam
00:21:50 et sur le monde arabe tel qu'il le voit
00:21:52 et sur le rapport qui existe déjà
00:21:54 entre l'Occident et le monde arabe.
00:21:56 1989, il y a 34 ans.
00:21:58 Je crois que la religion islamique
00:22:00 est une religion qui n'a jamais réussi
00:22:02 à s'établir de façon pacifique
00:22:04 dans un pays chrétien.
00:22:06 - L'islam vous fait peur ?
00:22:08 - Ah oui, l'islam me fait peur d'abord
00:22:10 parce qu'il est en formidable
00:22:12 expansion démographique
00:22:14 et en formidable tension religieuse.
00:22:16 Et dans tout cela,
00:22:18 rien de tout cela n'est objectivement
00:22:20 méprisable,
00:22:22 mais c'est une force
00:22:24 qui est en train de se développer
00:22:26 et qui est méprisable.
00:22:28 Mais c'est une force étrangère
00:22:30 qui se constitue et qui est animée
00:22:32 comme les forces en expansion
00:22:34 d'une volonté de conquête
00:22:36 même inconsciente, si vous voulez.
00:22:38 Et moi, mon devoir d'homme public français,
00:22:40 c'est de protéger la France et les Français,
00:22:42 les Européens et l'Europe
00:22:44 des tentatives hégémoniques
00:22:46 qui viennent de l'extérieur.
00:22:48 - Alors c'est une autre génération,
00:22:50 il connaît l'histoire
00:22:52 et puis il a vécu la décolonisation.
00:22:54 Il a vécu la guerre d'Algérie.
00:22:56 - Il a vécu, oui.
00:22:58 - Et donc il sait effectivement ce que représente...
00:23:00 Vous savez, la guerre d'Algérie, elle a été menée par les Moudjahids.
00:23:02 Les Moudjahids, ça veut dire quoi ?
00:23:04 Ça veut dire le combattant de l'islam.
00:23:06 On met toujours en avant
00:23:08 le côté nationaliste
00:23:10 du FLN, on oublie un petit peu
00:23:12 cette dimension qui était religieuse.
00:23:14 Et les massacres, comme vous en avez eu
00:23:16 il y a 15 jours
00:23:18 en Israël,
00:23:20 vous avez eu à peu près le même genre d'horreur...
00:23:22 - C'est la Toussaint Rouge, on a parlé l'autre jour.
00:23:24 - Par les nationalistes algériens.
00:23:26 Donc, si vous voulez, il y a eu
00:23:28 une cécité de notre époque
00:23:30 qui n'a pas vu,
00:23:32 qui a ignoré l'histoire, toute l'histoire
00:23:34 du combat entre effectivement
00:23:36 l'islam et la chrétienté
00:23:38 et qui n'a pas vu non plus arriver
00:23:40 le fondamentalisme
00:23:42 qui est une réponse à la mondialisation.
00:23:44 - Certains l'ont vu.
00:23:46 Certains l'ont vu.
00:23:48 Certains l'ont vu et ils ont été...
00:23:50 je veux dire...
00:23:52 - Figmatisés. - Plus que ça.
00:23:54 - Mais dans votre analyse, vous exonérez
00:23:56 totalement la responsabilité des puissances
00:23:58 occidentales dans le processus qui a eu lieu
00:24:00 au cours des 30 dernières années.
00:24:02 - Vous avez parfaitement raison, on va en parler tout à l'heure après la pause
00:24:04 et de Bush, etc.
00:24:06 Et Michel Onfray le rappelait,
00:24:08 on en parle tout de suite après la pause, mais là vous avez parfaitement raison.
00:24:10 Quand Bush est allé déstabiliser
00:24:12 toute cette situation,
00:24:14 c'est évidemment...
00:24:16 Alors vous avez 100% raison. Bien sûr.
00:24:18 En fait, l'Amérique a fait n'importe quoi.
00:24:20 - Et c'est le nid de l'islamisme
00:24:22 et de groupes terroristes.
00:24:24 - Vous avez 100% raison.
00:24:26 Et on en parle tout de suite après la pause
00:24:28 et Michel Onfray le rappelait,
00:24:30 cette guerre contre l'Irak
00:24:32 est un drame aujourd'hui, 20 ans plus tard.
00:24:34 Et d'ailleurs Biden a dit "ne faites pas les mêmes erreurs que nous".
00:24:36 - "Ne faites pas comme on a fait après le 11 septembre, ne vous vengez pas".
00:24:40 - Alors on essaye effectivement...
00:24:42 - Une phrase terrible pour les Israéliens.
00:24:44 - Il avait voté la guerre pour 2003, Biden.
00:24:46 - Bien sûr.
00:24:48 - Bien que démocrate, avait.
00:24:50 Il avait applaudi George Bush partant.
00:24:52 - Et Chirac ne l'avait pas fait.
00:24:54 Et c'est une position française avec le recul
00:24:56 qui a été sans doute la meilleure.
00:24:58 La pause, on revient tout de suite.
00:25:00 9h31, Somaya Labidi nous rappelle les titres.
00:25:04 [Musique]
00:25:06 - Israël a mené dans la nuit,
00:25:08 je cite, des opérations ciblées
00:25:10 avec des tanks dans Gaza.
00:25:12 Une opération éclair à déclarer sur deux trentaines.
00:25:14 Le colonel Raffovitz, porte-parole de l'armée israélienne.
00:25:18 Un raid mené dans le cadre des préparatifs
00:25:20 pour les prochaines étapes du combat.
00:25:22 L'armée fera-t-elle partie du dispositif de sécurité des JO de Paris ?
00:25:26 Pas de décision avant début 2024, annonce la ministre des Sports, Amélie Houdet-Acastérat.
00:25:32 Depuis deux ans, la question de la sécurité privée a été mise sur la table,
00:25:36 mais les organisateurs craignent un manque d'effectifs,
00:25:38 car le secteur est en crise.
00:25:40 Et puis j'ai voulu trop bien faire,
00:25:42 ce sont les mots de Victor Wembañama,
00:25:44 après un match en demi-teinte pour sa première en NBA.
00:25:48 Malgré un coup de chaud à la fin,
00:25:50 le prodige français de 19 ans est longtemps passé à côté de son sujet,
00:25:54 et Dallas l'a emporté sur le parquet des Sports la nuit dernière, 126 à 119.
00:25:58 - Continuons la discussion sur ce combat de civilisation qui peut exister.
00:26:04 Je voudrais préciser qu'on a passé trois documents d'archives tout à l'heure.
00:26:08 Le premier, c'est Anne Sinclair et le roi du Maroc.
00:26:11 Il n'y a que nous qui le diffusons.
00:26:13 Vous ne le verrez nulle part ailleurs.
00:26:15 Parce qu'effectivement, il vient percuter la doxa.
00:26:18 Vous ne le verrez nulle part.
00:26:20 - Il est très connu.
00:26:21 - Il est très connu.
00:26:22 Donc il circule sur les réseaux.
00:26:24 C'est la différence qu'il y a entre l'information sur les réseaux,
00:26:26 sur Twitter, qui existe là-bas,
00:26:28 j'ai envie de dire où les gens ça les intéresse,
00:26:30 et puis l'information mainstream.
00:26:33 N'écoute pas ça, monsieur.
00:26:36 On n'écoute pas le roi du Maroc.
00:26:38 Le deuxième, c'est Jean-Marie Le Pen.
00:26:40 Vous ne le verrez nulle part.
00:26:42 Cette analyse, vous la verrez nulle part.
00:26:44 Et la troisième, c'est Nasser.
00:26:46 Vous ne le verrez...
00:26:48 Ces images sont sur Internet aujourd'hui.
00:26:50 Elles sont énormément commentées sur les réseaux sociaux,
00:26:52 qui est au fond un média,
00:26:55 pour le pire parfois et pour le meilleur,
00:26:57 mais parfois pour le meilleur,
00:26:59 puisqu'il permet d'avoir des choses.
00:27:01 Et ça, comme ça vient percuter la doxa,
00:27:03 parce que soit les gens ont peur,
00:27:05 soit ils ne veulent pas parler de ça,
00:27:07 le combat de civilisation, il ne faut pas, etc.
00:27:09 – La moins connue, c'est Nasser.
00:27:11 – Elle est connue, Nasser.
00:27:13 Elle est très connue.
00:27:15 Elle est très connue.
00:27:17 C'est pour ça d'ailleurs que,
00:27:19 je pense que je l'ai découvert, pour tout vous dire,
00:27:21 sur les réseaux sociaux.
00:27:23 C'est là que je l'ai vue, je pense.
00:27:25 Bon, Othmane Nassrou, pardonnez-moi,
00:27:33 qui est vice-président de la région Île-de-France.
00:27:35 Que déclare-t-il dans le Figaro ?
00:27:37 Intéressant.
00:27:39 "Nous n'en sommes plus à la question du simple communautarisme.
00:27:41 Désormais, ce repli d'identitaires se construit en opposition frontale
00:27:44 avec des valeurs fondamentales de la culture et de la société française
00:27:47 et avec une logique de rejet."
00:27:49 C'est vrai que la bataille est culturelle, on dit civilisationnelle,
00:27:51 on peut pas dire culturelle.
00:27:53 "C'est ce que j'appelle la désassimilation.
00:27:55 Ce n'est plus la France qui se fracture,
00:27:57 c'est la France qui disparaît."
00:27:59 Il est vice-président de la région Île-de-France.
00:28:02 C'est mot pour mot ce que disait Éric Zemmour.
00:28:05 Pendant la campagne.
00:28:07 Il est élu à Trappes aussi.
00:28:09 C'est ce que refusait de dire Valéry Pécret,
00:28:12 c'est ce que refusait de dire LR.
00:28:15 Si notre ami Georges Fenech était là, je lui dirais.
00:28:18 Il serait étonné, il dit "oui, vous avez peut-être raison".
00:28:20 Parce qu'en fait c'est un naufrage,
00:28:22 la droite sur ces six jets là depuis 30 ans.
00:28:24 Un naufrage.
00:28:26 Je comprends qu'il soit à 3%.
00:28:28 Elle progresse.
00:28:30 Elle peut que progresser, elle est au fond de la piscine.
00:28:32 Mais qu'elle progresse.
00:28:34 Je veux bien qu'elle progresse, mais qu'elle change de tête.
00:28:37 Qu'ils ne parlent plus ces gens-là.
00:28:39 - Ah bon ? - Ah oui.
00:28:41 - Vous ne pouvez en sauver aucun. - Aucun.
00:28:43 Parce que je les prends pour responsables de ce qui s'est passé.
00:28:46 Et ils diront le contraire.
00:28:48 Parce qu'ils ne comprennent rien.
00:28:50 Ou ils ne veulent pas comprendre ou ils n'ont pas de courage.
00:28:52 C'est comme vous voulez. Donc je ne veux plus les voir.
00:28:54 - Mais où est-ce que vous les avez vus progresser, Philippe ?
00:28:56 - Je ne veux plus les voir.
00:28:58 - Ils ont confiance. - Ils se sont trop trompés.
00:29:00 - Oui, mais si on prend ce critère, je ne vois aucun parti à sauver en France.
00:29:09 - Je suis bien d'accord avec vous.
00:29:11 C'est bien le problème. - Le PSU.
00:29:13 - C'est pour ça qu'il y aura une nouvelle...
00:29:15 - Le PSU, je vous dis.
00:29:17 - D'où Gabriel Attal, d'où des nouvelles figures.
00:29:20 D'où Jordan Bardella, d'où des nouvelles figures.
00:29:23 - Et vous savez ce que dit l'entourage de Gérald Darmanin
00:29:25 quand ils disent "ce qui nous empêche le plus d'expulser aujourd'hui,
00:29:27 ce qui nous met le plus d'entrave,
00:29:29 c'est les lois qui ont été votées par la droite".
00:29:31 - Oui, bien sûr.
00:29:33 - Mais la jeune génération dont parle Pascal,
00:29:37 demain, elle fera l'ennemi.
00:29:39 - La désassimilation.
00:29:41 Vous vous rendez compte que...
00:29:43 En fait, Othmane Nassrouf, c'est ce que j'appelle la désassimilation.
00:29:46 Ce n'est plus la France qui se fracture,
00:29:48 c'est la France qui disparaît.
00:29:50 Mais en fait, il suffit d'aller dans les quartiers pour le voir.
00:29:53 Je veux dire, ça saute aux yeux.
00:29:55 Ce n'est pas toute la France, d'ailleurs.
00:29:57 - Mais c'est la faute des politiques
00:29:59 qui ont ramené plein de gens au même endroit
00:30:01 et qui ont empêché une assimilation.
00:30:03 Parce que forcément, quand vous êtes dans ces cages à lapins
00:30:05 que je connais bien,
00:30:07 où vous avez 10 étages, où il y a des gens qui viennent
00:30:09 seulement de la même communauté et qu'il n'y a plus de mixité,
00:30:11 vous n'apprenez pas le français, vous ne continuez pas les langues.
00:30:13 - Virginie, j'entends ce que vous dites, mais comme par hasard,
00:30:15 il n'y a pas de problème avec la communauté vietnamienne ou chinoise.
00:30:17 Pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:30:19 - Mais est-ce qu'elle n'est pas un peu plus éclatée sur le territoire ?
00:30:21 - Pas forcément.
00:30:23 - Donc pardonnez-moi de le dire comme ça.
00:30:25 - Je suis désolé, je sais que ça choque,
00:30:27 mais c'est une vérité.
00:30:29 On a toutes les communautés,
00:30:31 il y a un souci avec une communauté sur l'assimilation.
00:30:33 Quand je dis un souci,
00:30:35 il y a un problème sur l'assimilation,
00:30:37 avec une communauté.
00:30:39 Les autres, en fait,
00:30:41 ils ont gardé une identité très forte,
00:30:43 c'était vrai pour les juifs dans le temps,
00:30:45 les arméniens, les vietnamiens,
00:30:47 et en même temps, ils sont au cœur de la société française.
00:30:49 Mais ils ont gardé
00:30:51 une sorte de double culture.
00:30:53 Mais ils ne sont pas dans un rejet
00:30:55 de la culture française, me semble-t-il.
00:30:57 - Un rejet revanchard.
00:30:59 - Oui, ils l'ignorent à la limite,
00:31:01 ils nous fichent la paix.
00:31:03 - Avec un aspect générationnel dans ce rejet.
00:31:05 - Oui.
00:31:07 - Vous avez parlé de Zemmour.
00:31:09 Le seul message de Zemmour,
00:31:11 il y a beaucoup de gens
00:31:13 qui ont critiqué des messages,
00:31:15 ils avaient raison sur certains points,
00:31:17 le seul message de Zemmour qu'on ne peut pas critiquer,
00:31:19 c'est celui qu'il a martelé sur
00:31:21 le nombre, le nombre, le nombre.
00:31:23 Quel est le problème aujourd'hui ?
00:31:25 Ce n'est pas qu'il y ait
00:31:27 une communauté musulmane,
00:31:29 c'est qu'elle soit en croissance exponentielle
00:31:31 dans un pays,
00:31:33 effectivement, qui est en décroissance,
00:31:35 ne serait-ce que de sa...
00:31:37 - C'est le même que Jean-Marc Le Pen.
00:31:39 - En même temps,
00:31:41 et c'est aussi l'incarnation, c'est important,
00:31:43 les gens n'ont pas envie
00:31:45 que ces idées soient portées précisément
00:31:47 par Éric Zemmour, parce que
00:31:49 le sentiment qu'il représente ne leur convient pas,
00:31:51 il leur fait peur peut-être,
00:31:53 ils le trouvent trop radical,
00:31:55 ou n'incarnant,
00:31:57 ou peut-être jubilant aussi de la situation
00:31:59 sur le thème "je vous l'avais bien dit,
00:32:01 c'est ce qui arrive", donc c'est pour ça que l'incarnation
00:32:03 c'est important. En revanche, je vous avais dit quelque chose
00:32:05 tout à l'heure d'Olivier, sur lequel il faut revenir,
00:32:07 c'est qu'effectivement, la responsabilité des États-Unis
00:32:09 est la responsabilité de l'Occident, si vous avez 100% raison.
00:32:11 Écoutez Michel Onfray.
00:32:13 - Nous avons été derrière les États-Unis
00:32:15 à chaque fois qu'il a fallu massacrer des musulmans
00:32:17 sur la planète. Nous avons massacré
00:32:19 des Irakiens, nous avons massacré
00:32:21 des Libyens, nous avons massacré
00:32:23 un certain nombre d'autres pays,
00:32:25 détruits un certain nombre de pays.
00:32:27 Donc il y a un moment donné où il ne faut pas imaginer non plus
00:32:29 qu'il y ait eu plusieurs millions de musulmans
00:32:31 morts sur la planète, avec la politique
00:32:33 américaine. Et maintenant les Américains nous disent
00:32:35 "attention, il ne faut pas refaire l'erreur qu'on a pu commettre
00:32:37 en Irak". Moi je disais que c'était une erreur
00:32:39 à l'époque de l'Irak, je m'en suis pris plein la figure
00:32:41 quand je disais que c'était une erreur. Maintenant ce sont les États-Unis
00:32:43 qui disent que c'était une erreur. Ce serait bien
00:32:45 de les éviter ces erreurs. Donc évidemment
00:32:47 actuellement ce qui se passe en Israël
00:32:49 c'est susceptible de générer,
00:32:51 je passe mes mots, une guerre mondiale.
00:32:53 - Je le trouve intéressant parce qu'il y a beaucoup
00:32:55 d'honnêteté intellectuelle, si on fera il peut se tromper
00:32:57 comme tout à chacun, mais je ne sais pas
00:32:59 comment vous interprétez ce qui est dit là.
00:33:01 - Il a largement
00:33:03 raison sur le fait que
00:33:05 le 11 septembre
00:33:07 donc l'insurgissement
00:33:09 de Ben Laden sur la scène mondiale
00:33:11 qui vraiment
00:33:13 incarne le choc de civilisation
00:33:15 ça c'est, le choc de civilisation
00:33:17 c'est Ben Laden en quelque sorte.
00:33:19 Personne n'aurait fait attention avant
00:33:21 à Fukuyama et à Huntington s'il n'y avait pas eu
00:33:23 le 11 septembre ou simplement
00:33:25 des cénacles universitaires.
00:33:27 Le 11 septembre tout d'un coup quelqu'un prend conscience
00:33:29 que l'Occident peut être attaqué pour ce
00:33:31 qu'elle est et haï pour ce qu'elle a fait.
00:33:33 Et où est-ce que s'est formé Ben Laden ?
00:33:35 Il s'est formé dans la guerre que les Américains
00:33:37 ont menée dans les
00:33:39 montagnes afghanes.
00:33:41 Et ensuite
00:33:43 la guerre en Irak que va
00:33:45 enclencher Bush pour se venger du 11 septembre
00:33:47 qui va couper
00:33:49 la tête de Saddam Hussein
00:33:51 au sens propre d'ailleurs
00:33:53 quand la pendue, la tête est tombée
00:33:55 la guerre en Irak
00:33:57 va créer Daesh
00:33:59 Daesh va se créer à Abu Ghraib
00:34:01 dans les prisons américaines
00:34:03 après la chute de Saddam Hussein
00:34:05 et donc on a fait tomber un dictateur laïc
00:34:07 qui s'islamisait
00:34:09 quand même beaucoup avec le temps
00:34:11 mais qui était quand même encore un état laïque
00:34:13 l'état du Ba'ash
00:34:15 et c'était quand même une horreur
00:34:17 Saddam Hussein était quand même une horreur
00:34:19 c'était une horreur Saddam Hussein disons-le quand même
00:34:21 Pour qui ?
00:34:23 Pour les Irakiens
00:34:25 Oui c'était un dictateur qui avait...
00:34:27 Pour qui ? Vous dites pour qui ?
00:34:29 Vincent !
00:34:31 Pour qui ?
00:34:33 Vous l'avez présenté Vincent comme une alternative raisonnable
00:34:35 Je vais pas vous vanter Saddam Hussein
00:34:37 comme une sorte de...
00:34:39 Vous l'avez dit pour qui ? Avec Irodi je vous connais
00:34:41 Sauf que pardonnez-moi mais le niveau de vie
00:34:43 des Irakiens s'est effondré
00:34:45 Ils sont plus au Moyen-Orient
00:34:47 ils sont au Moyen-Âge
00:34:49 c'était un pays moderne
00:34:51 qui se développait, qui accédait à un niveau
00:34:53 de consommation
00:34:55 c'était incroyable
00:34:57 C'est l'Iran aussi quand l'Iran était renversé
00:34:59 On les a renvoyés à l'Âge de Pierre
00:35:01 Je suis d'accord avec vous mais c'était tout
00:35:03 moi je me souviens j'avais 15 ans quand l'Iran est renversé
00:35:05 on parlait
00:35:07 comment s'appelait cette femme ?
00:35:09 Je me souviens
00:35:11 tu lisais des horreurs sur les opposants politiques
00:35:13 donc tu voyais ça
00:35:15 avec tes yeux de jeune occidentaux
00:35:17 qui disaient
00:35:19 c'était pas mal qu'il soit renversé
00:35:21 et en fait on s'est sans doute trompé
00:35:23 La SAVAK avec son épouvantable
00:35:25 réputation
00:35:27 que les frères musulmans lui ont fait à travers le monde
00:35:29 La SAVAK ce sont des amateurs
00:35:31 à côté de ce qu'est la politique politique
00:35:33 Mais vous avez parfaitement raison
00:35:35 mais à l'époque j'avais 15 ans
00:35:37 16 ans
00:35:39 Comény était à Yvon Bourouzi
00:35:41 allait l'interroger
00:35:43 On a pas vu ça, on a pas vu arriver cette révolution islamiste
00:35:45 On l'a pas vue
00:35:47 Giscard n'a pas voulu le voir
00:35:49 Oui si Giscard l'a pas vue
00:35:51 comment voulez-vous que des
00:35:53 Giscard est la gauche
00:35:55 Mais la gauche n'a jamais rien vu venir
00:35:57 donc je ne sais pas pourquoi elle aurait vu
00:35:59 Elle a jamais rien vu venir
00:36:01 Parce qu'elle croit à la révolution
00:36:03 Elle a cru à la révolution irakienne
00:36:05 J'entends bien qu'on critique
00:36:07 l'attitude des Etats-Unis
00:36:09 mais quelle aurait été l'alternative
00:36:11 d'Etats-Unis intelligents
00:36:13 Mais garde ce monde à bras
00:36:15 Qu'est-ce qu'ils auraient dit ?
00:36:17 Très sincèrement Saddam Hussein n'avait rien à voir
00:36:19 avec l'attentat du 11 septembre
00:36:21 et en naufrageant
00:36:23 un régime laïque
00:36:25 avec l'Irak
00:36:27 on l'a fait avec l'Irak, on l'a fait aussi avec la Syrie
00:36:29 Toutes choses étant égales par ailleurs
00:36:31 on a fait avec l'Irak
00:36:33 Mais en naufrageant un régime comme l'Irak
00:36:35 son rival
00:36:37 son rival qui est l'Iran
00:36:39 a évidemment pris plus de puissance
00:36:41 - Vous le disiez en 2001 ?
00:36:43 - Pardon ? - Vous le disiez ça en 2003
00:36:45 - Ah oui tout à fait alors là
00:36:47 - Donc si je reprends vos idéos
00:36:49 - Non moi j'étais pas né à l'époque de Nasser
00:36:51 mais quand j'ai appris l'arabe les femmes n'étaient pas voilées
00:36:53 - En 2003 ce que vous dites là, vous le disiez ?
00:36:55 - Ah oui bien sûr
00:36:57 - Il ne faut pas intervenir là-bas
00:36:59 - Ah non c'est frélis oui
00:37:01 - Vous étiez sur l'LCI à l'époque ?
00:37:03 - Oui
00:37:05 - Alors c'était des voix très hétérodoxes à l'époque
00:37:07 celui qui dit ça à cette époque
00:37:09 - Ah non il y avait la fonction française quand même
00:37:11 - Oui sur le moins
00:37:13 mais après quand les guerres se sont déployées
00:37:15 ça devenait de plus en plus dur
00:37:17 - En tout cas ce qu'on dit là ce matin je trouve que c'est intéressant
00:37:19 parce qu'on le dit pas
00:37:21 depuis le début de cet octobre
00:37:23 on n'a jamais eu ce déballage, je le trouve vraiment passionnant
00:37:25 parce qu'effectivement on est au-delà de l'actu pur
00:37:27 et c'est vraiment intéressant
00:37:29 - Et responsabilité occidentale sur l'installation du Hamas
00:37:33 c'est aussi un autre sujet
00:37:35 - C'est vrai ?
00:37:37 - Pardonnez-moi j'étais en train de réfléchir à ce que vous disiez
00:37:39 - Responsabilité occidentale
00:37:41 - J'ai perdu un épisode, excusez-moi
00:37:43 - Dans l'installation et la promotion du Hamas
00:37:45 - Oui oui on a promu le Hamas pour affaiblir
00:37:47 pardonnez-moi les israéliens
00:37:49 et les autres
00:37:51 ont soutenu le Hamas pour affaiblir
00:37:53 les nationalistes palestiniens
00:37:55 le FATA, l'OLP, le FDLP
00:37:57 - Bon Emmanuel Macron
00:37:59 son voyage, parce qu'on a eu hier
00:38:01 une petite différence
00:38:03 vous vous dites que c'est une catastrophe ce voyage
00:38:05 - Non j'ai pas dit ça, je dis que c'est un bêtisier
00:38:07 - C'est encore pire
00:38:09 - Peut-être
00:38:11 - Pourquoi c'est un bêtisier ?
00:38:13 - Parce que
00:38:15 il est parti
00:38:17 avec des objectifs
00:38:19 qu'il n'a pas atteint
00:38:21 il a tenu
00:38:23 un discours qui m'a semblé totalement contradictoire
00:38:25 et qui a évolué au fil de ses étapes
00:38:27 et il rentre
00:38:29 à Paris, je ne suis pas sûr
00:38:31 que quiconque l'ait vraiment écouté
00:38:33 en dehors de M. Erdogan
00:38:35 qui a pris la tête de la future
00:38:37 coalition anti-occidentale
00:38:39 - On écoute Emmanuel Macron
00:38:41 et je donne la parole à Gérard Politic
00:38:43 à Gérard Politic, à Gérard Carreyrou
00:38:45 - C'est la même chose
00:38:47 - Mais non
00:38:49 - C'est vrai, parce que
00:38:51 ma pensée va plus vite
00:38:53 - Vous êtes un journaliste politique
00:38:55 au départ, c'est ça, après vous avez été chef
00:38:57 mais au départ vous êtes d'abord un...
00:38:59 - Ah c'est bien
00:39:01 - Ah oui vous pensez que vous êtes chef une fois que vous serez plus chef
00:39:03 vous avez dit "ah c'est bien"
00:39:05 - Regardez comment son regard s'y mouille
00:39:07 - Petit scaramé veut être chef
00:39:09 et je vais vous dire quelque chose, il a bien tort
00:39:11 il ne faut pas être chef dans ce pays, mais parce que c'est mieux d'être sublime
00:39:13 - C'est un trait d'esprit
00:39:15 - Oui un trait d'esprit, il n'y a pas de plaisanterie innocente
00:39:17 - Ah ah ah
00:39:19 - Croyez moi, il n'y a pas de plaisanterie innocente
00:39:21 - Vous êtes le directeur de rédaction entre les journalistes politiques
00:39:23 - Oui, c'est vrai
00:39:25 - Un grand coup
00:39:27 - Mais à l'époque, quand on était bon, on devenait chef
00:39:29 et c'est vrai que
00:39:31 peut-être que maintenant on peut...
00:39:33 - Vous allez dire quoi ce matin ?
00:39:35 C'est les mauvais qui deviennent chef
00:39:37 vous les vivez dangereusement
00:39:39 - Allez au bout de votre idée
00:39:41 - Peut-être que maintenant ce que je veux dire
00:39:43 c'est que ceux qui aiment leur matière
00:39:45 auront plus envie de poursuivre
00:39:47 - Non c'est pas ça que vous vouliez dire Pascal
00:39:49 - Vous prenez la taf jambe
00:39:51 - Non non non, franchement
00:39:53 ne me fâchez pas s'il vous plaît
00:39:55 Bon, écoutons Emmanuel Macron
00:39:57 sur la coalition et sur
00:39:59 ce qu'il a dit hier sur le tarmac
00:40:01 - C'est ce qu'il a dit
00:40:03 - Bâtissons avec tous les Etats
00:40:05 qui sont prêts à aider
00:40:07 aujourd'hui Israël, mais tous les pays de la région
00:40:09 à lutter contre les groupes terroristes
00:40:11 dont le Hamas, à partager les informations
00:40:13 à identifier
00:40:15 ces terroristes et à les neutraliser
00:40:17 ça c'est un axe
00:40:19 quel est l'intérêt de celui-ci ?
00:40:21 C'est de dire à Israël
00:40:23 vous n'êtes pas seul, ce que j'ai fait hier
00:40:25 c'est de le remettre dans un cadre
00:40:27 respectueux du droit international humanitaire
00:40:29 et c'est d'avoir une approche qui est beaucoup plus ciblée
00:40:31 qui permet de se défendre
00:40:33 et de se protéger pour Israël, de lutter contre le terrorisme
00:40:35 en protégeant les populations civiles
00:40:37 - Bon, ça vous l'avez dit, coalition
00:40:39 ça c'est n'importe quoi, ça peut pas exister Gérard
00:40:41 - Non, non, non, l'image est terrible
00:40:43 vous avez l'image de la plédicaire de la France
00:40:45 vous avez un homme tout seul sur le tarmac
00:40:47 seul, seul, en train de kiffer des phrases
00:40:49 en pleine nuit, et que vous n'avez même pas
00:40:51 écouté d'ailleurs, vous-même vous ne l'avez pas écouté
00:40:53 - Ce que je voulais dire, ça dépend comment on le regarde
00:40:55 si on prend
00:40:57 si on considère que le président
00:40:59 de la République française
00:41:01 est allé voir ses dirigeants
00:41:03 pour essayer d'influer
00:41:05 sur la situation
00:41:07 globale, de ce point de vue là
00:41:09 c'est pratiquement
00:41:11 un hésitologue là
00:41:13 il n'y aura pas d'influence
00:41:15 d'ailleurs, les états concernés
00:41:17 le chef d'état égyptien
00:41:19 ou jordanien n'ont même pas
00:41:21 mentionné eux
00:41:23 l'aspect force éventuellement internationale
00:41:25 donc de ce point de vue là
00:41:27 ça sert pas à grand chose
00:41:29 ça c'est la première façon, mais en fait c'était pas ça l'objectif
00:41:31 l'objectif du voyage
00:41:33 pourquoi y est-il allé ?
00:41:35 même s'il y est allé tardivement
00:41:37 il est allé parce que je crois
00:41:39 que dans son fort intérieur
00:41:41 et il a raison
00:41:43 le président de la République a peur
00:41:45 il a peur d'un déchaînement
00:41:47 dans nos quartiers
00:41:49 dont on parlait tout à l'heure
00:41:51 et dans nos camps lieux
00:41:53 il est allé pour essayer
00:41:55 d'apaiser au maximum
00:41:57 et pour apaiser au maximum
00:41:59 - Il a plutôt raison
00:42:01 - Alors là on peut juger
00:42:03 - Il a plutôt raison, je trouve que c'est de la politique intérieure
00:42:05 - Il a plutôt raison
00:42:07 - ça fait partie des missions d'un chef d'état
00:42:09 et je ne lui reprocherai pas de chercher cet apaisement
00:42:11 - Ecoutez, la deuxième passage
00:42:13 parce qu'à l'aune de ce que vous venez de dire
00:42:15 je pense qu'on peut écouter le président Macron
00:42:17 précisément à l'aune de ce que vous venez de dire
00:42:19 - Ici même va arriver
00:42:23 en Égypte, va arriver un avion français
00:42:25 avec des médicaments
00:42:27 nous allons aussi acheminer
00:42:29 à travers un bâtiment
00:42:31 de notre marine nationale
00:42:33 des premiers médicaments
00:42:35 et du soutien
00:42:37 et nous mettrons en place aussi
00:42:39 je l'ai annoncé, un dispositif
00:42:41 d'hôpital de secours et de coopération hospitalière
00:42:43 un peu sur le mode de ce que nous avions fait
00:42:45 dans la période Covid avec certains de nos territoires ultramarins
00:42:47 - La chose la plus importante c'est quand il prend des réserves
00:42:51 sur l'offensive de Tsaïle
00:42:53 - On l'écoute, mais la première est intéressante
00:42:55 parce qu'il dit qu'il y a aussi une aide française
00:42:57 et notamment à l'hôpital de Gaza
00:42:59 donc ça c'est quand même important, c'est un message qui est envoyé
00:43:01 à ceux qui soutiennent
00:43:03 le mouvement palestinien en France, les palestiniens
00:43:05 ou les Gazaouis en France et vous avez parfaitement raison
00:43:07 la déclaration la plus importante
00:43:09 c'est celle que nous allons
00:43:11 écouter maintenant, petit scarabée
00:43:13 - La France reconnaît le droit d'Israël
00:43:17 à se défendre et à protéger ses populations
00:43:19 mais elle le reconnaît
00:43:21 dans un cadre qui est celui
00:43:23 du respect des populations civiles
00:43:25 et donc intervenir sur le plan terrestre
00:43:27 si c'est pour cibler des groupes
00:43:29 terroristes
00:43:31 de manière totalement identifiée
00:43:33 c'est un choix qui lui appartient
00:43:37 et qui correspond à la définition que j'évoque
00:43:39 si c'est une intervention massive
00:43:41 qui met en danger la vie des populations
00:43:43 civiles, alors je pense
00:43:45 que c'est une erreur et c'est une erreur pour Israël aussi
00:43:47 parce que ça n'est pas de nature
00:43:49 à protéger dans la durée Israël
00:43:51 et parce que ça n'est pas compatible
00:43:53 avec le respect des populations civiles
00:43:55 du droit international humanitaire et même des règles de la guerre
00:43:57 - Bon, ça en même temps ça fait un vœu pieux
00:43:59 - Oui, oui, oui, quand vous expliquez aux Israéliens ce qui est bon pour eux
00:44:01 - Il a attendu d'être sur le tarmac égyptien pour le dire
00:44:03 - Oui, il l'a pas dit à Netanyahou
00:44:05 - Il l'a pas dit à Netanyahou
00:44:07 - Il devait lui dire fin de la colonisation en Cisjordanie
00:44:09 et cesser le feu humanitaire et il s'est retrouvé avec une idée de coalition
00:44:11 improvisée au dernier moment
00:44:13 - Mais selon l'interlocuteur, bien évidemment
00:44:15 la couleur de l'intervention d'Emmanuel Macron change
00:44:17 mais si on additionne toutes ces interventions
00:44:19 ça donne à voir la position française
00:44:21 historique qui a été portée
00:44:23 par le passé, le seul problème
00:44:25 c'est le bilan de sa séquence
00:44:27 - Même Washington
00:44:29 - Quid sur les otages
00:44:31 sur le renforcement de l'aide humanitaire
00:44:33 et sur la coalition dite internationale et régionale
00:44:35 - Sur les otages c'est impossible, vous croyez quoi ?
00:44:37 Qu'il allait revenir avec les otages ?
00:44:39 - Non, c'est pas ça, c'est que Biden a eu un résultat
00:44:41 - Il y a eu deux libérations
00:44:43 - Deux, deux, non mais fallait...
00:44:45 - Attendons, attendons, peut-être qu'on aura demain ou après-demain
00:44:47 - J'espère
00:44:49 - Biden c'était pas non plus immédiat
00:44:51 mais ceux qui expliquent l'échec
00:44:53 du voyage d'Emmanuel Macron à Lune
00:44:55 qu'il n'aurait pas ramené d'otages
00:44:57 - Non, je dis pas ça, je dis pas ça
00:44:59 - On se doute bien qu'il n'a pas revenu
00:45:01 - Hélas, hélas
00:45:03 - Je dis simplement que je ne sais pas
00:45:05 où en sont aujourd'hui les réseaux français
00:45:07 - Tout le monde lui fait crédit
00:45:09 parce qu'on sait que ce sont des affaires d'Etat complexes
00:45:11 que le résultat est toujours incertain
00:45:13 et donc on lui fait crédit, mais pardonnez-moi
00:45:15 quand on affiche comme priorité
00:45:17 à son voyage, comme objectif premier
00:45:19 de soulager
00:45:21 la question des otages
00:45:23 on en parle beaucoup
00:45:25 on ne reçoit pas les familles en catéminie en arrivant
00:45:27 dans une vague sale de l'aéroport
00:45:29 peut-être que
00:45:31 en plus de l'escale en Égypte
00:45:33 il eût mieux valu faire une escale
00:45:35 il aurait peut-être valu faire une escale au Qatar
00:45:37 par exemple puisque
00:45:39 les otages qui ont été libérés la semaine dernière
00:45:41 l'ont été, selon le Hamas
00:45:43 grâce à la médiation du Qatar
00:45:45 et de l'Égypte
00:45:47 peut-être que c'est ces gens-là qu'il fallait aller voir
00:45:49 consulter, remercier
00:45:51 soutenir
00:45:53 et avec lesquels il fallait
00:45:55 palabrer d'une manière qui soit
00:45:57 ostentatoire
00:45:59 - On va marquer une pause, vous restez encore quelques secondes
00:46:01 avec nous parce que Jean-Michel Vergne rentrera tout à l'heure
00:46:03 procureur en France et puis
00:46:05 on sera également avec Noémie Schultz et peut-être que
00:46:07 notre ami Vincent Herouet sera appelé
00:46:09 à d'autres activités
00:46:11 - Je m'en vais !
00:46:13 - Non, restez tout de suite, c'est pas tout de suite
00:46:15 je vous ai dit après
00:46:17 10h10, bon, c'est vrai que j'ai un petit
00:46:19 défaut dans la vie, je psychologise tout
00:46:21 - Peu dit, on a le même alors
00:46:23 - Non mais restez, je ne vous ai pas
00:46:25 dit de partir, mais vous entendez ce que je vous dis ?
00:46:27 Vous restez là !
00:46:29 - Mais vous savez que ça marche pas comme ça dans la vie
00:46:31 - Pourquoi ? - Mais ça marche pas au sifflet
00:46:33 - Mais vous êtes prévus jusqu'à 10h30
00:46:35 - On en convient, je dis au revoir
00:46:37 - Mais justement je ne vous dis pas au revoir
00:46:39 parce que je souhaite que vous soyez là
00:46:41 on écoutera Benjamin Netanyahou
00:46:43 j'ai besoin de vous
00:46:45 - Je reste à côté
00:46:47 du représentant du Basse extérieur
00:46:49 - J'ai un petit défaut dans la vie
00:46:51 je psychologise tout
00:46:53 j'ai toujours préféré lire Stéphane Seyck
00:46:55 que des...
00:46:57 Et c'est vrai que je me dis, mais qu'est-ce qui
00:46:59 pousse quelqu'un à devenir procureur
00:47:01 juge, arbine de football, etc.
00:47:03 ça, ça m'intéresse toujours beaucoup
00:47:05 procureur, qu'est-ce qui fait au fond de vous
00:47:07 que vous avez voulu être procureur ? Est-ce que vous avez répondu
00:47:09 à cette question ? - Mais j'avais cru répondre
00:47:11 tout à l'heure, un peu rapidement
00:47:13 - Vous avez dit "je voulais être écrivain, je suis procureur"
00:47:15 vous auriez pu être... c'est un peu juste
00:47:17 qu'est-ce qui fait ? - Mais on est jamais
00:47:19 on ne choisit jamais un métier par hasard
00:47:21 au fond, j'ai voulu être
00:47:23 procureur
00:47:25 d'abord parce que c'est le royaume du verbe
00:47:27 et deuxième élément
00:47:29 parce que j'ai voulu traduire
00:47:31 - Vous auriez pu être avocat - Dans la justice, non
00:47:33 parce que ça aurait donné
00:47:35 j'aurais donné trop facilement
00:47:37 libre cours à mes défauts
00:47:39 - Ah ah ah !
00:47:41 - Alors ça c'est un grand exercice
00:47:43 de vocabulé - Mais est-ce qu'on n'a pas
00:47:45 plus de pouvoir en tant que procureur ?
00:47:47 - En fait vous préférez
00:47:49 condamner ou attaquer que défendre
00:47:51 - Je préfère
00:47:53 la belle phrase
00:47:55 c'est "raccommoder les destinées
00:47:57 humaines" c'est ce que
00:47:59 Sibnon disait de Maigret
00:48:01 j'estime que j'ai pu traduire
00:48:03 dans la justice une
00:48:05 conception un peu westernienne
00:48:07 de l'existence, il y a le bien
00:48:09 il y a le mal
00:48:11 et on peut y mettre du complexe
00:48:13 dans le raisonnement judiciaire
00:48:15 vous savez à quel point je suis sensible
00:48:17 notamment dans les
00:48:19 débats avec vous à la nuance
00:48:21 et au complexe, mon cher Pascal
00:48:23 donc - Dont je suis à l'incarnation
00:48:25 c'est ce que vous voulez dire - C'est clair
00:48:27 - C'est clair mais il faut
00:48:29 des pensées
00:48:31 simples
00:48:33 elles ne sont pas toujours fausses
00:48:35 - Ah ah ah !
00:48:37 Très belle masterclass
00:48:39 - Mais je vous aime
00:48:41 - Je suis ton lecteur - Qu'est-ce que je vous aime
00:48:43 - Mais n'empêche - Qu'est-ce que je vous aime
00:48:45 - Je suis curieux de vous dire - Mais vous n'avez pas
00:48:47 vraiment répondu à la question - Ah si !
00:48:49 - Non parce que vous faites des phrases
00:48:51 la conception westernienne de la vie pour être
00:48:53 procureur, arrêtez - Le bien, le mal
00:48:55 - Oui - Mais si - Bien oui
00:48:57 - Mais vous auriez pu être avocat
00:48:59 pour... qu'est-ce qui fait qu'on est pro ? - Non
00:49:01 - Le bien, le mal - Mais non, justement pas
00:49:03 - La capacité à s'enchaîner - Justement pas
00:49:05 - Vous aviez un plaisir
00:49:07 comme ça, à avoir quelqu'un devant
00:49:09 vous et lui dire
00:49:11 vous avez parfois... combien de fois vous avez
00:49:13 requis - Manifestement vous ne m'avez jamais
00:49:15 entendu requérir - Non
00:49:17 - Combien de fois vous avez requis
00:49:19 la relax ou la
00:49:21 la relax mais le... - La perpétuité
00:49:23 quelques fois - Non ça j'imagine
00:49:25 ça c'était le lieu commun - La relax, l'armée de mort
00:49:27 je ne l'aurais jamais requis - Non mais je veux dire
00:49:29 - La relax - La relax
00:49:31 - La relax - La quittement - La quittement
00:49:33 - Combien de fois vous avez fait ? - Ah mais ça m'est arrivé
00:49:35 - Combien de fois ? - J'ai pas compté
00:49:37 - Oui mais combien ? - Si on s'en...
00:49:39 j'ai peut-être 10, 15%
00:49:41 sur les affaires
00:49:43 - Ah c'est beaucoup - Oui, vraiment - 15% d'acquittement ?
00:49:45 - Et pas l'acquittement
00:49:47 de l'innocent, l'acquittement
00:49:49 de celui... - Du coup pas...
00:49:51 - Parce que vous êtes pervers - Non, non
00:49:53 l'acquittement de celui
00:49:55 contre lequel il n'y avait pas
00:49:57 suffisamment - Oh, mange l'innocent
00:49:59 lui là je l'ai envoyé au peigne
00:50:01 il m'en permettait, il y avait
00:50:03 des coupables que j'avais
00:50:05 - Mais est-ce que vous vouliez
00:50:07 conséguer les victimes ?
00:50:09 - Ces petits 15% là ils étaient agréables
00:50:11 - C'est fou ce que l'ignorance judiciaire
00:50:13 en matière judiciaire... - Mais on
00:50:15 vous taquine ! - Ah oui, oui
00:50:17 - Bon, on vous taquine, petit scarabée
00:50:19 je vous laisse et Jean-Michel
00:50:21 Verne nous rejoint, vous restez encore
00:50:23 quelques instants et Noémie doit être là aussi
00:50:25 on est très en retard mais qu'est-ce que vous voulez
00:50:27 à tout de suite
00:50:29 - On va continuer évidemment
00:50:31 de parler de l'actualité politique et on va entendre
00:50:33 Benjamin Netanyahou mais Jean-Michel Verne
00:50:35 est avec nous, procureur en France, on a eu un petit
00:50:37 teasing tout à l'heure, 11 magistrats
00:50:39 sortent du silence
00:50:41 merci, vous nous direz s'il y a une
00:50:43 psychologie des procureurs
00:50:45 si vous les avez interrogés
00:50:47 sur le pourquoi
00:50:49 comment on devient procureur
00:50:51 il y a un mot déjà, procureur
00:50:53 qui va bien au-delà de la fonction judiciaire
00:50:55 - Il y a un côté introspectif
00:50:57 dans cet ouvrage
00:50:59 c'est-à-dire que des magistrats
00:51:01 se mettent à nu un petit peu
00:51:03 des magistrats, des magistrates
00:51:05 je fais la distinction
00:51:07 c'est vrai que les femmes
00:51:09 ont plus
00:51:11 de facilité
00:51:13 à parler de certaines choses
00:51:15 les hommes sont parfois un peu plus réservés
00:51:17 c'est intéressant
00:51:19 et je crois que c'est un livre assez
00:51:21 unique parce qu'il est rare que des procureurs
00:51:23 comme ça, passent à table
00:51:25 et à la fois à parler de leur expérience
00:51:27 et de leur travail
00:51:29 et surtout de nous livrer
00:51:31 un diagnostic glaçant de l'état de la société française
00:51:33 - Oui, alors en même temps il en faut
00:51:35 des procureurs
00:51:37 vous ne retiriez pas les pattes des mouches
00:51:39 quand vous étiez enfant
00:51:41 - Non mais bien sûr, mais ne constaterez pas
00:51:43 que je suis l'exemple
00:51:45 le plus banal de l'accusation
00:51:47 Somaïa Labidi nous rappelle
00:51:49 les titres, on est en retard, il est 10h04
00:51:53 Face au bombardement
00:51:55 aucun endroit n'est sûr à Gaza
00:51:57 déclaration d'une coordonnatrice de l'ONU
00:51:59 elle ajoute dans un communiqué
00:52:01 que les ordres d'évacuation lancés
00:52:03 à la population ne font aucune différence
00:52:05 de son côté, Israël
00:52:07 dit avoir mené dans la nuit, je cite
00:52:09 des opérations ciblées avec des tanks
00:52:11 dans la bande de Gaza
00:52:13 La réponse du gouvernement aux émeutes
00:52:15 qui ont secoué le pays en juin dernier
00:52:17 Elisabeth Born va présenter un ensemble
00:52:19 de mesures aujourd'hui à la Sorbonne
00:52:21 qui visent à garantir la sécurité
00:52:23 de nos concitoyens, à mieux soutenir
00:52:25 les familles et renforcer la cohésion nationale
00:52:27 Et puis une nouvelle
00:52:29 qui va combler les fans du plus célèbre
00:52:31 des gaulois, l'Iris blanc
00:52:33 le 40e album des aventures d'Astérix
00:52:35 sort aujourd'hui, un album scénarisé
00:52:37 par Fab Carro et dessiné par le fidèle
00:52:39 Didier Conrad
00:52:41 Benjamin Netanyahou, l'invasion terrestre
00:52:43 est-ce qu'elle a commencé ? Écoutons-le
00:52:45 Nous faisons pleuvoir le feu de l'enfer sur le Hamas
00:52:49 Nous avons déjà tué des milliers
00:52:51 de terroristes et ce n'est que le début
00:52:53 Simultanément
00:52:55 nous nous préparons à une invasion terrestre
00:52:57 Je ne m'étendrai pas
00:52:59 sur la date, la manière
00:53:01 et le nombre de ces opérations
00:53:03 Je ne m'étendrai pas non plus sur les différents
00:53:05 calculs que nous effectuons
00:53:07 dont le public n'est généralement pas conscient
00:53:09 et c'est ainsi que les choses
00:53:11 devraient se passer
00:53:13 Anne-Isabelle Collet est en direct
00:53:15 de Tel Aviv, est-ce que
00:53:17 cette opération terrestre
00:53:19 est-ce qu'on peut dire qu'elle a commencé ?
00:53:21 Eh bien Pascal, on peut
00:53:25 dire qu'elle a commencé puisque
00:53:27 c'est une opération éclair qui a eu lieu
00:53:29 effectivement cette nuit, on a eu un peu
00:53:31 plus de précision, un TSAL nous a dit
00:53:33 que durant la nuit l'armée israélienne
00:53:35 amenait un raid ciblé à l'aide de
00:53:37 tanks dans le nord de la bande de Gaza
00:53:39 Au cours de cette apparition, les soldats
00:53:41 ont localisé et frappé
00:53:43 de nombreux terroristes, des infrastructures
00:53:45 terroristes et des postes
00:53:47 de lancement de missiles
00:53:49 anti-chars, au total plus de 250
00:53:51 cibles ont été
00:53:53 frappées et détruites pour
00:53:55 préparer justement le champ de bataille
00:53:57 on rappelle, on l'a vu hier Pascal
00:53:59 que le Premier ministre israélien
00:54:01 s'est montré devant la nation plus déterminé
00:54:03 que jamais pour mener cette offensive
00:54:05 tout en rappelant
00:54:07 qu'il faisait amende
00:54:09 honorable et qu'il sera temps
00:54:11 plus tard de régler les comptes
00:54:13 aux défaillances des services
00:54:15 israéliens, il est important aussi
00:54:17 de préciser que le ministre
00:54:19 Benyamin Netanyahou a
00:54:21 exhorté les civils de la bande de Gaza
00:54:23 à fuir le nord de la bande de Gaza
00:54:25 sachant qu'il y aurait cette
00:54:27 opération militaire imminente
00:54:29 et d'ores et déjà cette nuit, on l'a vu
00:54:31 "sortez, allez au sud de la bande
00:54:33 de Gaza, quittez vos maisons"
00:54:35 avait-il dit, et parallèlement on l'a
00:54:37 entendu sur votre plateau effectivement, le président Emmanuel
00:54:39 Macron qui lui privilégie plutôt
00:54:41 une solution diplomatique, politique
00:54:43 n'a visiblement pas été
00:54:45 entendu et ce qu'il a annoncé hier
00:54:47 c'est l'envoi du Tonnerre, un
00:54:49 porte-hélicoptère hôpital qui viendra
00:54:51 en soutien à la population
00:54:53 de Gaza et puis aussi un avion civil
00:54:55 qui va atterrir ici,
00:54:57 enfin pas ici justement, juste à côté
00:54:59 en Égypte, un avion qui va transporter
00:55:01 du matériel militaire pour soutenir
00:55:03 la population gazaouie
00:55:05 Merci Anne-Isabelle Thollé
00:55:07 Hamouda Netanyahou également, il
00:55:09 dit qu'il doit rendre des comptes, écoutez-le
00:55:11 Nous examinerons en détail
00:55:15 jusqu'au bout ce qui s'est passé
00:55:17 Les défaillances seront examinées
00:55:19 et tout le monde devra rendre des comptes
00:55:23 Moi aussi
00:55:27 Mais tout ça se déroulera
00:55:29 après la guerre
00:55:31 Aujourd'hui
00:55:33 quel est son poids ?
00:55:35 A priori c'est un mort qui parle
00:55:37 et il est fini
00:55:39 Ce qui est très frappant c'est que
00:55:41 il semblerait que
00:55:43 le Patagone lui ait conseillé
00:55:45 de repenser l'opération terrestre
00:55:47 en estimant que
00:55:49 les plans, en tout cas c'est ce que raconte
00:55:51 la presse américaine et israélienne
00:55:53 en estimant que les plans
00:55:55 dont ils se servaient
00:55:57 avaient été dépassés
00:55:59 et que ce qui s'est passé
00:56:01 il y a 15 jours
00:56:03 démontrait justement que les plans
00:56:05 israéliens étaient dépassés
00:56:07 et donc il fallait prendre son temps
00:56:09 au risque où alors l'opération allait faire
00:56:11 énormément de dégâts
00:56:13 On sent bien que Netanyahou est très hésitant
00:56:15 mais il sait que quoi qu'il arrive
00:56:17 il devra lui-même assumer la faillite
00:56:19 à la fois des militaires
00:56:21 et des services de sécurité
00:56:23 Dernière chose avant de parler des procureurs en France
00:56:25 le Qatar. J'observe d'ailleurs que tout le monde
00:56:27 est sur des oeufs sur ce sujet en France
00:56:29 Je vois très peu de sujets sur le Qatar
00:56:31 dans la presse
00:56:33 Par exemple ça m'intéresserait de savoir
00:56:35 précisément combien pèse le Qatar en France
00:56:37 On dit qu'il pèserait entre 15 et 20%
00:56:39 dans le CAC 40. Est-ce vrai ou pas ?
00:56:41 Il y a des...
00:56:43 C'est beaucoup hein !
00:56:45 Oui c'est beaucoup. Donc je vois qu'effectivement
00:56:47 c'est des sujets qui sont
00:56:49 extrêmement délicats
00:56:51 Voyez le sujet de Mathieu Deveze
00:56:54 C'est l'un des rares états à servir de médiateur
00:56:56 entre le Hamas et les Occidentaux
00:56:58 Le Qatar est notamment en première ligne
00:57:00 dans les négociations pour libérer les otages
00:57:02 détenus à Gaza
00:57:04 Nous avons constaté des progrès
00:57:07 ces derniers jours avec la libération
00:57:09 de deux Américaines et de deux Israéliennes
00:57:11 grâce à la médiation de l'Egypte
00:57:13 Les négociations sont toujours en cours et nous gardons espoir
00:57:15 Si nous sommes capables de nous entendre
00:57:17 entre les deux parties, je pense que nous aurons
00:57:19 bientôt de nouvelles avancées
00:57:21 et de nouveaux états à servir de médiateur
00:57:23 permis par des activités diplomatiques
00:57:25 aussi efficaces qu'ambiguës
00:57:27 Située sur la rive sud du golfe Persique
00:57:29 cette presse, qui est à peine plus grande que la Corse
00:57:31 abrite le bureau politique du Hamas depuis 2012
00:57:33 et son chef de file y est en exil depuis 2019
00:57:35 Ce soutien s'exprime aussi
00:57:37 par une aide financière à la bande de Gaza
00:57:39 Dans ce contexte, le Qatar
00:57:41 dit déplorer la politique de deux poids deux mesures
00:57:43 des pays occidentaux
00:57:45 Tous les êtres humains sont égaux entre eux
00:57:47 Si nous condamnons l'assassinat de civils en Israël
00:57:49 nous devrions clairement
00:57:51 et également condamner l'assassinat de civils
00:57:53 dans le territoire palestinien et à Gaza
00:57:55 Aujourd'hui, le Qatar affirme travailler
00:57:59 avec ses partenaires régionaux pour
00:58:01 désamorcer le conflit entre Israël et le Hamas
00:58:03 Alors, c'est du milliard à trois bandes
00:58:05 mais je pense que les gens n'y comprennent rien
00:58:07 On dit 1) le Qatar finance le Hamas
00:58:09 déjà on ne comprend pas
00:58:11 2) on dit que tous les dirigeants du Hamas sont au Qatar
00:58:13 3) on dit que la France a besoin du Qatar
00:58:15 pour libérer les otages
00:58:17 Je vous assure, tout ça est vrai
00:58:19 et le Qatar est très présent en France
00:58:21 peut-être plus que dans aucun autre pays occidental
00:58:23 Vous voulez rajouter de la complexité ?
00:58:25 Mais il est présent
00:58:27 et que le PSG est la vitrine de ça
00:58:29 Le QG américain au Moyen-Orient
00:58:31 est au Qatar, le Suncom
00:58:33 Le QG américain est au Qatar
00:58:35 Al Jazeera est au Qatar
00:58:37 et le Qatar
00:58:39 est le protecteur des frères musulmans
00:58:41 dans le monde, c'est vrai
00:58:43 En même temps, le Qatar
00:58:45 est l'intermédiaire pour parler
00:58:47 avec l'Iran, par exemple
00:58:49 Mais décryptez-moi, quel est l'objectif ?
00:58:51 L'intérêt ? Parce que les gens ne comprennent pas
00:58:53 En tout cas, il y a une chose que vous pouvez comprendre ce matin
00:58:55 c'est que par exemple, le Qatar
00:58:57 est le pays dont on a besoin si on veut sortir
00:58:59 les neufs otages français
00:59:01 qui sont aujourd'hui
00:59:03 dans les tunnels de Gaza
00:59:05 Mais pourquoi
00:59:07 le Qatar bénéficie
00:59:09 d'une complaisance absolue ?
00:59:11 Le vilain petit Qatar
00:59:13 C'est un sujet de livre
00:59:15 Il y a eu une avalanche de livres
00:59:17 pour dénoncer la présence
00:59:19 la puissance des réseaux qataris en France
00:59:21 Pourquoi ?
00:59:23 Parce qu'ils payent
00:59:25 Philippe, parce qu'il y a de l'argent
00:59:27 Les émirats ne sont pas contents
00:59:29 Le PSG, il y a de l'argent
00:59:31 Moi, j'ai toujours détesté
00:59:33 le PSG du Qatar
00:59:35 Oui, mais parce que vous êtes...
00:59:37 Attendez, le Qatar peut travailler
00:59:39 énormément de monde
00:59:41 Il y a des hôtels en France
00:59:43 Il faut venir aux entreprises françaises pour les faire
00:59:45 Vous l'avez dit vous-même
00:59:47 L'argent, l'argent, l'argent
00:59:49 L'argent qui corrompt
00:59:51 Jusqu'à la conscience des hommes
00:59:53 Vous êtes mitterrandien
00:59:55 Sur le plan littéraire
00:59:57 L'argent qui corrompt
00:59:59 Merci cher ami
01:00:01 Vous étiez remarquable ce matin
01:00:03 On va recevoir Noémie Schultz
01:00:05 pour faire une transition que je dirais habile
01:00:07 Je l'aime bien la façon dont vous envoyez
01:00:09 des fleurs de même
01:00:11 Oui, mais personne ne m'en envoie
01:00:13 On est jamais mieux servis que par soi-même
01:00:15 D'ailleurs, à propos de fleurs
01:00:17 pensez à en acheter pour le 1er novembre
01:00:19 et saluez
01:00:21 la mémoire de ceux qui ne sont plus là
01:00:23 Vous irez peut-être avec
01:00:25 quelques bouquets de chrysanthème
01:00:27 Pourquoi vous pouvez être...
01:00:29 Parce que je fleuris la tombe de ceux que j'aime
01:00:31 tous les matins et tous les soirs
01:00:33 Je n'ai pas besoin de vos recommandations
01:00:35 d'aller acheter des chrysanthèmes
01:00:37 J'aime pas les chrysanthèmes en plus
01:00:39 Mais vous avez raison
01:00:41 On en reparlera d'ici le 1er novembre
01:00:43 Vous avez raison, dans le cimetière
01:00:45 Miséricorde de Nantes
01:00:47 Ou peut-être
01:00:49 certains membres de votre famille
01:00:51 sont, c'est un grand cimetière
01:00:53 Miséricorde
01:00:55 Donc cette transition habile
01:00:57 Je vous propose de voir hier
01:00:59 ce qu'il y avait dans les tribunes du Paris Saint-Germain
01:01:01 Le PSG a gagné 3-0 contre la Similand
01:01:03 Le PSG qui est propriétaire des Qataris aujourd'hui
01:01:05 Et il y avait une image absolument formidable
01:01:07 de Jean-Paul Belmondo
01:01:09 Avec un tifo extraordinaire
01:01:11 que vous avez peut-être vu hier soir
01:01:13 Et ce que Marine peut nous proposer
01:01:15 Regardez ce tifo
01:01:17 de Jean-Paul Belmondo
01:01:19 Et pourquoi Jean-Paul Belmondo ?
01:01:21 Merci Vincent Herouet, merci grandement
01:01:23 Ecoutez, écoutez quelques secondes
01:01:25 Le virage Hoteuil qui tire sur le diable Milanais
01:01:27 situé dans l'autre tribune
01:01:29 On a une ambiance exceptionnelle
01:01:31 à Mid-Bay
01:01:33 Le monde n'est pas galvané aujourd'hui
01:01:35 pour ce match de Ligue des Champions
01:01:37 On joue simplement une 3ème journée
01:01:39 pour Pompon-Le Parc qui vibre depuis 19h
01:01:41 Oui exactement et puis ils ont été sauvés en champions
01:01:43 *Musique*
01:01:45 A chaque fois maintenant qu'on entend cette musique
01:01:47 On pense évidemment
01:01:49 Non pas tant au film
01:01:51 A la Cour des Invalides
01:01:53 Je le regarde régulièrement
01:01:55 Je sais pas pourquoi
01:01:57 Parce que c'est de l'émotion pure
01:01:59 Et de voir les visages
01:02:01 des uns et des autres, je pense Jean Dujardin
01:02:03 Gilles Lelouch qui sont en train de pleurer
01:02:05 Quand le cercueil passe, la famille Belmondo
01:02:07 qui suit ce cercueil, je suis comme vous
01:02:09 Je le regarde régulièrement
01:02:11 C'est nos points de tendresse que nous avons en commun
01:02:13 de cette émotion
01:02:15 Alors pourquoi Jean-Paul Belmondo était-il salué hier
01:02:17 au Parc des Princes ? Est-ce que quelqu'un le sait ?
01:02:19 Non
01:02:21 Il aurait eu je sais pas
01:02:23 Vous savez pas pourquoi ?
01:02:25 C'est un supporter du PSG
01:02:27 Plus que ça, pourquoi ?
01:02:29 Il aurait eu 100 ans je sais pas
01:02:31 Belmondo aurait eu 100 ans ? Non il est 33
01:02:33 Il est mort l'année dernière
01:02:35 Il aurait eu quoi ?
01:02:37 Quel intérêt ?
01:02:39 Il est fondateur du Paris Saint-Germain
01:02:41 Il est membre fondateur du Paris Saint-Germain
01:02:43 En 70-71
01:02:45 Ce qu'on a appelé le gang des chemises roses
01:02:47 Parce qu'ils avaient tous des chemises roses
01:02:49 Avec Daniel Eschter
01:02:51 Il est parmi les premières personnes
01:02:53 qui ont donné de l'argent
01:02:55 Il a donné de l'argent de sa poche pour créer le Paris Saint-Germain
01:02:57 Et ça me permet de saluer Daniel Eschter
01:02:59 Parce que je sais qu'en ce moment il nous écoute d'abord régulièrement
01:03:01 Quelques petits soucis
01:03:03 Donc on l'embrasse tendrement
01:03:05 Daniel Eschter
01:03:07 Et il est la figure historique du PSG
01:03:09 Vous ne nous posez les questions
01:03:11 que les réponses que vous connaissez
01:03:13 C'est fabuleux
01:03:15 Alors vous
01:03:17 Mettez en évidence
01:03:19 notre ignorance mon cher Pascal
01:03:21 C'est le bureau des peintres
01:03:25 Bon
01:03:27 Daniel Eschter qui avait dessiné
01:03:29 le maillot du Paris Saint-Germain
01:03:31 Il avait dessiné le rouge
01:03:33 Vous voyez que vous savez certaines choses
01:03:35 Vous pouvez enlever votre
01:03:37 Je vous répète que je suis frileux
01:03:39 Mon apparence vous importe
01:03:41 Virginie c'est la première fois
01:03:43 que vous venez dans notre émission
01:03:45 Mais j'espère que vous allez
01:03:47 régulièrement venir nous voir
01:03:49 Procureurs en France
01:03:51 Noémie, vous les connaissez ces procureurs
01:03:53 Oui, certains
01:03:55 Est-ce que vous pourriez dire qu'il y a un point commun
01:03:57 entre tous ceux que vous voyez à l'action
01:03:59 ou est-ce qu'ils sont
01:04:01 très dissemblables
01:04:03 Non ils sont assez dissemblables
01:04:05 Et d'ailleurs c'est intéressant
01:04:07 de les avoir fait témoigner
01:04:09 parce qu'il y a des procureurs qui aiment
01:04:11 parler avec les journalistes et avec qui on peut échanger
01:04:13 la communication est facile et d'autres avec qui c'est beaucoup plus compliqué
01:04:15 Et ce que j'ai trouvé intéressant
01:04:17 notamment c'est Pierre Sénès
01:04:19 qui était le procureur à Nantes au moment de l'affaire
01:04:21 du pont de Ligonnès
01:04:23 qui parle de son rapport au média
01:04:25 et notamment quand on a cru qu'on avait arrêté Xavier Dupont de Ligonnès
01:04:27 et que vous savez que ce n'était pas lui
01:04:29 et il dit "J'ai alerté
01:04:31 j'ai mis en garde sur le fait que c'était une fausse piste
01:04:33 mais l'AFP a mis beaucoup de temps
01:04:35 à relayer mon propos"
01:04:37 Je sais que ce soir-là, Pierre Sénès mais comme tous les journalistes
01:04:39 police-justice, on l'a
01:04:41 essayé de SMS, de coups de fil
01:04:43 pour essayer de savoir justement et qu'il ne nous répondait pas
01:04:45 donc il a communiqué à l'AFP
01:04:47 j'aurais aimé qu'il parle à d'autres
01:04:49 journalistes et peut-être que leur ballement médiatique aurait été
01:04:51 moins important. - Jean-Michel Verne qui est journaliste
01:04:53 vous avez publié "Juge en Corse"
01:04:55 chez Robert Laffont, vous avez publié
01:04:57 "Résistez en Corse", vous avez publié
01:04:59 "Les nouveaux mystères de Marseille"
01:05:01 et donc vous publiez chez vos éditions
01:05:03 Robert Laffont toujours, procureur en France
01:05:05 - Oui et ce qui est intéressant
01:05:07 effectivement c'est
01:05:09 ce rapport au média
01:05:11 on voit
01:05:13 on a un rapport médiatique
01:05:15 frontal et là on va dans les
01:05:17 coursives et on
01:05:19 comprend mieux comment
01:05:21 effectivement ces magistrats sont
01:05:23 confrontés à ce temps médiatique
01:05:25 qui contredit
01:05:27 et qui s'oppose
01:05:29 au temps judiciaire
01:05:31 - Et puis il y a une volonté parfois chez les journalistes de faire l'enquête
01:05:33 - On prend l'exemple du Pandigonès
01:05:35 c'est exemplaire parce que
01:05:37 il a une fausse information qui est diffusée
01:05:39 lui il est là, il ne peut pas contrer
01:05:41 la fausse information
01:05:43 ça va durer toute une soirée
01:05:45 et finalement il va taper
01:05:47 sur le poil sur la table, il va appeler la FP
01:05:49 et dire "non non c'est pas vrai, c'est pas
01:05:51 une bonne info"
01:05:53 on voit un peu le prédicompte
01:05:55 - Qui y a-t-il dans votre livre ?
01:05:57 Beaucoup de choses, la rivalité
01:05:59 entre différents rôles de magistrats
01:06:01 il ne s'agit pas là d'une simple question de posture
01:06:03 assis ou debout, les deux clans se jaugent
01:06:05 avec parfois une forte défiance, les uns
01:06:07 ceux du siège estiment que les autres ceux du parquet
01:06:09 ne sont pas de vrais magistrats
01:06:11 assujettis qu'ils sont à une hiérarchie
01:06:13 dépendante du pouvoir exécutif. En d'autres
01:06:15 termes, les procs seraient des
01:06:17 magistrats aux ordres
01:06:19 par opposition à l'indépendance affichée
01:06:21 de leurs collègues du siège, ce à quoi les
01:06:23 parquetiers rétorquent qu'ils ont l'obligation
01:06:25 d'agir avec impartialité, ce qui garantit
01:06:27 les lois fondamentaux du justice fiable
01:06:29 Vous, vous avez toujours été du même côté ?
01:06:31 - Non, j'ai commencé par être
01:06:33 juge d'instruction à Lille
01:06:35 et ensuite je suis passé au parquet
01:06:37 - Bon, on a le sentiment souvent, et c'est ce qu'on dit
01:06:39 que les juges d'instruction
01:06:41 ils n'instruisent qu'à charge
01:06:43 - Oui, mais ce n'est pas mon cas
01:06:45 - Ce que me disent tous les avocats que je connais
01:06:47 - Vous devriez un petit peu vous renseigner
01:06:49 sur le plan judiciaire
01:06:51 Pascal, au-delà des avocats
01:06:53 - Les avocats de la défense vous disent
01:06:55 que les juges qui ont instruit leurs affaires
01:06:57 - Alors non, ce n'est pas les avocats
01:06:59 - Vous connaissez trop d'avocats
01:07:01 qui ont eu affaire à la justice
01:07:03 qui ont été dans un bureau d'un juge d'instruction
01:07:05 tous me disent "j'ai eu en face de moi
01:07:07 quelqu'un qui instruisait à charge"
01:07:09 - Ce n'est pas chez ces gens-là
01:07:11 que j'irais chercher la vérité judiciaire
01:07:13 comme à une certaine époque
01:07:15 - Mais ils ont le droit
01:07:17 - Ils ont le droit
01:07:19 - Ils l'ont vécu comme ça
01:07:21 - Mais, mais, monsieur Verne
01:07:23 - Ils peuvent aussi, un juge d'instruction, faire une ordonnance de non-lieu
01:07:25 preuve qu'il l'instruit aussi à des charges
01:07:27 - L'affaire Traoré
01:07:29 l'affaire Luc Besson
01:07:31 vous avez des non-lieux, à ce moment-là
01:07:33 c'est bien que le travail a été fait à charge des avocats
01:07:35 - C'est bien, c'est pour ça que le débat s'organise
01:07:37 je rapporte, je ne donne pas mon avis
01:07:39 - Mais tout à fait, vous ne donnez pas votre avis
01:07:41 à "j'avais cru comprendre"
01:07:43 - Bon
01:07:45 Explication de cette rivalité
01:07:47 entre sièges parquet
01:07:49 - Tout simplement parce que le mode de nomination
01:07:51 n'est pas le même
01:07:53 - Il n'est pas le même
01:07:55 - Les magistrats du parquet
01:07:57 sont en fait nommés par le pouvoir politique
01:07:59 c'est un peu là
01:08:01 le point
01:08:03 la difficulté
01:08:05 là où
01:08:07 on a cette opposition
01:08:09 mais ceci dit, moi j'ai connu
01:08:11 un président de chambre
01:08:13 d'instruction qui a été décoré
01:08:15 par un ancien ministre
01:08:17 qui lui avait fait bénéficier
01:08:19 d'un non-lieu, donc voilà
01:08:21 - Pourquoi vous dites que ce n'est pas la même qualité
01:08:23 - Parce que je
01:08:25 - C'est la qualité supérieure chez les procureurs
01:08:27 - Je raisonnais un peu d'après moi
01:08:29 la qualité du juge du siège
01:08:31 c'est les qualités
01:08:33 c'est probablement
01:08:35 de la prudence, de la pondération
01:08:37 de la mesure
01:08:39 une forme de précaution
01:08:41 alors que le parquetier
01:08:43 dans la définition que j'en avais
01:08:45 peut se permettre d'être engagé
01:08:47 non pas politiquement
01:08:49 et plus
01:08:51 pugnace
01:08:53 la subjectivité
01:08:55 a le droit d'exister
01:08:57 je pense qu'il y a des différences de tempérament
01:08:59 et de caractère
01:09:01 - Vous êtes ravi de ce que c'est, les procureurs portent l'accusation
01:09:03 ils représentent les intérêts de la société
01:09:05 - L'avocat de tous les citoyens
01:09:07 - C'est lui qui requiert les condamnations
01:09:09 - Procureur c'est bien
01:09:11 - Dominique Laurence qui est procureure de Marseille
01:09:13 procureure au féminin
01:09:15 vous avez fait témoigner, vous les avez rencontré
01:09:17 et voilà ce qu'elle dit, vous allez me dire aussi ce que vous en pensez
01:09:19 la réforme du statut du procureur
01:09:21 - Je n'y crois plus guère, je suis assez pessimiste
01:09:23 craignant que nous ne soyons réduits à un simple service
01:09:25 de l'Etat, appliquant purement et simplement
01:09:27 les consignes. Le jour où cela arrivera
01:09:29 j'espère ne plus être en fonction. Je demeurerai
01:09:31 inquiète pour mes collègues si engagés, si soucieux
01:09:33 d'incarner les intérêts de la société
01:09:35 de la loi, de préserver les libertés individuelles
01:09:37 nous représentons la société, le peuple français
01:09:39 nous ne sommes pas les accusateurs publics. Je dois pouvoir
01:09:41 dire à l'audience, j'abandonne les charges, je dois
01:09:43 pouvoir définir des priorités locales qui ne sont pas
01:09:45 repérées sur le plan national. Moi je suis d'accord
01:09:47 avec ça, mais ce que je reproche aux procureurs
01:09:49 c'est qu'ils ne sont pas élus, ils sont là pour appliquer
01:09:51 une politique pénale. Je ne leur demande pas
01:09:53 d'interpréter la loi, je leur demande de l'appliquer
01:09:55 c'est pour ça que j'aime bien, moins ils
01:09:57 interviennent sur un dossier
01:09:59 c'est pour ça que j'aime bien les peines planchées
01:10:01 parce qu'au moins
01:10:03 ils n'ont pas à intervenir
01:10:05 - Mais moi aussi je les aimais bien les peines planchées
01:10:07 comme elles étaient bonnes, on les a supprimées
01:10:09 ce qui est assez logique
01:10:11 mais en réalité
01:10:13 je suis assez d'accord
01:10:15 mais un procureur peut tout se permettre
01:10:17 moi j'ai toujours cru
01:10:19 que les tempéraments valaient
01:10:21 plus que les structures
01:10:23 et donc je n'ai jamais eu l'ombre
01:10:25 d'un problème pour dire
01:10:27 ce que je pensais dans la justice
01:10:29 en frôlant parfois des procédures
01:10:31 disciplinaires tout de même
01:10:33 mais je n'y suis pas tombé
01:10:35 - Mais parce que vous étiez indépendant et libre
01:10:37 - J'essayais de l'être - Et bien ça ne m'étonne pas
01:10:39 - Et bien - Et un peu franc-tireur
01:10:41 peut-être - Oui mais
01:10:43 la magistrature dont j'aurais rêvé
01:10:45 il aurait fallu que je l'invente
01:10:47 donc
01:10:49 - Il faut insister
01:10:51 sur l'évolution du métier de procureur
01:10:53 Samuel Huelta-Simón
01:10:55 qui est procureur à Toulouse
01:10:57 m'explique, m'a expliqué
01:10:59 qu'il y a 30 ans un procureur
01:11:01 on ne dérangeait pas
01:11:03 c'était un monsieur qui était dans un coin
01:11:05 qui recevait 3-4 coups de fil par jour
01:11:07 et aujourd'hui
01:11:09 un procureur c'est l'urgentiste du droit
01:11:11 qui doit faire face aux chiffres
01:11:13 les chiffres ils sont terribles
01:11:15 +70% d'augmentation des violences familiales
01:11:17 +30% d'augmentation de consommation de cocaïne en Europe
01:11:25 vous avez ce message qui passe
01:11:27 où toutes les 3 minutes un enfant
01:11:29 est victime d'agression sexuelle, de viol
01:11:31 ou d'inceste
01:11:33 et celui qui est en face c'est l'urgentiste du droit
01:11:35 c'est le procureur
01:11:37 et donc son métier a considérablement évolué
01:11:39 c'est des gens qui travaillent 13-14 heures par jour
01:11:41 qui aiment leur métier
01:11:43 qui vont le faire pendant plusieurs années
01:11:45 et puis qu'à un moment
01:11:47 ils vont prendre le couloir
01:11:49 qui va les mener au poste de procureur général
01:11:51 où là ils vont respirer
01:11:53 pourquoi comme procureur général on respire ?
01:11:55 le procureur général c'est le procureur
01:11:57 mais au niveau de la cour d'appel
01:11:59 par rapport aux prédictions
01:12:01 au procureur de la république
01:12:03 au niveau du tribunal judiciaire
01:12:05 on a parlé du rôle du procureur pendant le procès
01:12:07 mais c'est bien en amont
01:12:09 c'est lui qui va diriger les enquêtes
01:12:11 jusqu'au moment où il va ouvrir une information judiciaire
01:12:13 ce sera un juge d'instruction, c'est lui qui décide de l'opportunité des poursuites
01:12:15 donc quand il se passe quoi que ce soit
01:12:17 c'est le procureur qui dit
01:12:19 il faut enquêter, il faut poursuivre
01:12:21 il faut faire un rappel à la loi
01:12:23 donc effectivement ils sont très sollicités
01:12:25 Marie-Vaughan Caillebotte
01:12:27 qui est procureur de Versailles
01:12:29 dans l'affaire notamment Chirac
01:12:31 que dit-elle ?
01:12:33 la jurisprudence européenne nous harponne
01:12:35 dans des décisions largement reprises par la cour de cassation
01:12:37 la jurisprudence de la cour de justice de l'Union Européenne
01:12:39 estime que nous manquons de l'indépendance nécessaire
01:12:41 dans les enquêtes parce que nous sommes en outre
01:12:43 autorité de poursuite
01:12:45 cette position s'est traduite récemment
01:12:47 dans des décisions concernant les données
01:12:49 de géolocalisation très utiles
01:12:51 dans les enquêtes. Un individu peut être
01:12:53 géocalisé mais cela porte atteinte à sa vie privée
01:12:55 l'enjeu juridique est désormais
01:12:57 de déterminer si l'atteinte à la vie privée
01:12:59 est proportionnée au nécessité
01:13:01 de l'enquête à la gravité des faits
01:13:03 c'est pas à l'Europe de faire
01:13:05 je suis très choqué de ça
01:13:07 - Oui mais en même temps on est confronté
01:13:09 si vous voulez à une dynamique de délinquance
01:13:11 internationale, vous avez des systèmes
01:13:13 de cryptage par exemple comme Sky ICC
01:13:15 c'est une affaire énorme qui ont été
01:13:17 craqués récemment
01:13:19 et c'est vrai que ça pose des problèmes juridiques
01:13:21 en France parce que quand vous craquez un système
01:13:23 vous craquez
01:13:25 effectivement des éléments qui relèvent
01:13:27 d'un dossier criminel mais en même temps
01:13:29 qui relèvent de la vie privée
01:13:31 donc on arrive à des complexités
01:13:33 juridiques
01:13:35 - Oui mais attendez les français peuvent pas entendre ça
01:13:37 les français ont envie de justice de manière générale
01:13:39 et quand on leur dit "ah oui mais attention
01:13:41 un criminel a une vie privée" je pense que c'est pas du tout audible
01:13:43 pour la majorité des gens
01:13:45 - Oui mais pour les juristes oui
01:13:47 - On se pose moins de questions quand il s'agit d'écouter Nicolas Sarkozy
01:13:49 et son avocat
01:13:51 - Là c'est pas un point de vue
01:13:53 personnel
01:13:55 - Là visiblement on met tout un système
01:13:57 - Est-ce que l'homme de séance procureur vous a dit
01:13:59 "je n'aimerais pas personnellement avoir affaire à la justice"
01:14:01 - Ah !
01:14:03 - Exact, il y en avait un qui avait un souci
01:14:05 d'ailleurs
01:14:07 qui m'a dit
01:14:09 "effectivement je n'aimerais pas
01:14:11 avoir affaire à la justice"
01:14:13 - Il me l'a dit, il y a beaucoup d'acteurs judiciaires
01:14:15 - Mais il y a 100% des gens qui pensent ça
01:14:17 - C'est ce que disait Olivier Guichard
01:14:19 qui fut garde des Sceaux
01:14:21 - J'ai cité 10 fois Olivier Guichard
01:14:23 lorsqu'il a quitté la chancellerie
01:14:25 il a dit "j'ai appris une chose de la justice
01:14:27 c'est que vaut mieux ne jamais avoir affaire à elle"
01:14:29 - Oui mais
01:14:31 - Je pense que c'est une fausse idée
01:14:33 - Mais c'est justement ce qu'il y a d'anormal Pascal
01:14:35 - Franchine William-Golnadel me dit
01:14:37 qu'il y a 30 ans
01:14:39 - C'est un avocat brillant certes
01:14:41 - Il y a 30 ans il me dit "sur un dossier
01:14:43 j'avais des convictions, des certitudes
01:14:45 et je pouvais dire à mon client "il ne vous arrivera rien
01:14:47 aujourd'hui sur n'importe quel dossier
01:14:49 je ne suis plus en sécurité avec la justice"
01:14:51 c'est ce qu'il me dit
01:14:53 - Mais vous savez que de la même manière
01:14:55 que l'intelligence c'est de l'imprévisibilité
01:14:57 heureusement qu'en matière judiciaire
01:14:59 il n'y a pas d'imprévisibilité
01:15:01 - Non mais vous ne pouvez pas dire ça
01:15:03 - Non seulement je peux le dire
01:15:05 - J'ai cité 50 affaires
01:15:07 où t'es blanc et noir en appel ou au coup
01:15:09 - Mais c'est les mêmes dossiers
01:15:11 je suis désolé c'est incompréhensible
01:15:13 - Vous avez beau refasser la même erreur
01:15:15 elle ne devient pas une vérité
01:15:17 - Cher ami il est incompréhensible
01:15:19 j'avais parlé de l'affaire Tranchant à l'époque
01:15:21 je pourrais parler de l'affaire Tapie
01:15:23 que sur les mêmes dossiers, sur les mêmes faits
01:15:25 qui sont examinés à un an de différence
01:15:27 avec des professionnels
01:15:29 il y en a un qui t'envoie au trou
01:15:31 pour je ne sais combien de temps
01:15:33 et l'autre qui t'accueille
01:15:35 c'est incompréhensible
01:15:37 - Mais parce que malgré votre extrême intelligence
01:15:39 vous ne comprenez pas que les voies de recours
01:15:41 existent et que très souvent
01:15:43 - Mais c'est pas ce que je dis ça n'a aucun rapport
01:15:45 les gens convulquent aussi
01:15:47 ils l'ont interprété différemment c'est tout
01:15:49 donc moi je crains pour moi
01:15:51 si un jour j'ai affaire à la justice
01:15:53 vous par définition vous seriez
01:15:55 innocent c'est clair
01:15:57 - Je crois pas avec tout ce que j'ai dit sur les magistrats
01:15:59 - Ah bah il me regarde là
01:16:01 - Vous pourriez introduire
01:16:03 parfois un peu d'originalité dans vos propos
01:16:05 en dire du bien
01:16:07 - Mais j'en dis du bien je vous cite des exemples
01:16:09 - Pascal il ne faut pas généraliser
01:16:11 vous pouvez être bien jugé
01:16:13 par un bon magistrat et mal jugé
01:16:15 par un magistrat
01:16:17 - Mais surtout un peu plus ménonas
01:16:19 - Je ne dis pas ça je m'aperçois
01:16:21 simplement que dans une multitude
01:16:23 de dossiers ces dernières années
01:16:25 vous avez des décisions
01:16:27 qui sont contradictoires
01:16:29 - Mais c'est le principe du double juridiction
01:16:31 vous avez un appel qui rend pas forcément la justice
01:16:33 - En appel
01:16:35 - Vous me l'expliquez c'est tantôt
01:16:37 - Mais les dossiers ne changent pas
01:16:39 - Alors, alors, alors
01:16:41 - On va supprimer l'appel
01:16:43 on va supprimer la cour de cassation
01:16:45 on va juger de manière
01:16:47 expéditive pour vous faire plaisir
01:16:49 - Christophe Raffin, avocat général
01:16:51 de la cour d'appel d'Aix-en-Provence
01:16:53 face à des magistrats instructeurs dont je trouvais
01:16:55 que la plus-value dans les enquêtes était peu probante
01:16:57 ou qui ne s'investissait pas assez dans leur mission
01:16:59 ou qui était phagocyté par des contraintes juridiques
01:17:01 auxquelles le parquet est moins soumis
01:17:03 s'était peu à peu opéré un transfert des compétences
01:17:05 de gestion des enquêtes pénales de l'instruction
01:17:07 vers le parquet, ce qui impliquait de se rapprocher
01:17:09 de l'événement. De nos jours, les dossiers d'instruction
01:17:11 jugés en correctionnel représentent à peine
01:17:13 1% du contentieux global
01:17:15 ils couvrent généralement les dossiers les plus lourds, les plus emblématiques
01:17:17 aux criminels, parce que la loi l'impose.
01:17:19 - Oui, c'est la technique
01:17:21 de l'enquête préliminaire
01:17:23 aujourd'hui le procureur
01:17:25 il gère 90% des
01:17:27 des contentieux
01:17:29 et il va superviser, parce qu'il ne faut pas
01:17:31 c'est un point important, c'est que le procureur
01:17:33 c'est quelqu'un qui dirige
01:17:35 l'action publique, d'un côté
01:17:37 et de l'autre
01:17:39 surveille le travail judiciaire
01:17:41 de la police. C'est important
01:17:43 l'officier de police judiciaire
01:17:45 il est sous une double hiérarchie
01:17:47 celle de son ministère
01:17:49 ministère de l'intérieur et de l'autre côté le procureur
01:17:51 de la république. C'est ce qui assure la séparation
01:17:53 des pouvoirs. Aujourd'hui on a un énorme
01:17:55 problème et les magistrats qui témoignent
01:17:57 en parlent, c'est la réforme de la police
01:17:59 qui va justement
01:18:01 rebattre les cartes
01:18:03 et réduire le rôle du procureur de la république
01:18:05 dans la conduite
01:18:07 des enquêtes. Et ça
01:18:09 c'est une question
01:18:11 qui me semble épineuse
01:18:13 et sur laquelle on doit débattre.
01:18:15 Sommeil à l'abédi nous rappelle les titres
01:18:19 et après on revient avec
01:18:21 Rédouane, Fahine, on écoutera peut-être.
01:18:23 Sommeil à l'abédi.
01:18:25 Le Proche-Orient au menu du
01:18:29 Conseil européen, les 27 se
01:18:31 réunissent à partir de cet après-midi
01:18:33 et jusqu'à demain à Bruxelles
01:18:35 avec un agenda chargé pour l'avant-dernier
01:18:37 Conseil de l'année. Parmi les
01:18:39 gros dossiers, en plus de la situation au
01:18:41 Proche-Orient, la guerre qui se poursuit
01:18:43 en Ukraine. Un tireur
01:18:45 en fuite après avoir fait un carnage
01:18:47 dans une ville du nord-est des Etats-Unis.
01:18:49 L'homme a ouvert le feu dans un
01:18:51 bowling et dans un bar-restaurant d'humaine.
01:18:53 Bilan, au moins 22 morts
01:18:55 et plus d'une cinquantaine de blessés.
01:18:57 Les forces de l'ordre cherchent activement
01:18:59 à localiser Robert Card, le
01:19:01 principal suspect dans cette tuerie.
01:19:03 Un homme qualifié d'armé et dangereux par les
01:19:05 autorités. Et puis
01:19:07 Acapulco dévasté et isolé
01:19:09 après le passage de l'ouragan Otis.
01:19:11 La légendaire station balnéaire du sud-ouest
01:19:13 du Mexique a été coupée
01:19:15 du reste du pays, comme vous pouvez le voir sur
01:19:17 ces images. Habitants et touristes
01:19:19 font face à des immeubles éventrés,
01:19:21 des routes impraticables et non plus accès
01:19:23 à l'eau ni à l'électricité.
01:19:25 J'ai dit des affaires tranchantes tout à l'heure,
01:19:27 en fait c'était Georges Tron, on en avait parlé
01:19:29 en récent, qui avait été accusé en première instante
01:19:31 sur les mêmes faits, sur les mêmes... Voilà,
01:19:33 c'est ça qui me frappe toujours. - Avec la particularité
01:19:35 qu'on est aux Assises, donc c'est
01:19:37 pas que des magistrats professionnels et vous avez
01:19:39 en appel 9 jurés populaires.
01:19:41 Et ça, ça fait une grosse différence.
01:19:43 - Mais Noémie, moi je souligne
01:19:45 simplement, ni plus ni moins,
01:19:47 et qu'est-ce qui s'était passé sans doute,
01:19:49 c'est que l'influence médiatique
01:19:51 ou le climat général
01:19:53 n'était pas le même en 2021 sur des affaires
01:19:55 comme celle-là. - Le regard de la société
01:19:57 sur ce qui s'était passé. - Voilà, c'est ça aussi que je souligne.
01:19:59 Alors Redouane Fey, hier condamné
01:20:01 à 14 ans, c'est plus d'ailleurs que ce qu'avait demandé le procureur ?
01:20:03 - Beaucoup moins. - Beaucoup moins. - Le procureur
01:20:05 des avocats généraux avait requis 22 ans
01:20:07 pour Redouane Fey, il a encouré la perpétuité, il est condamné
01:20:09 à 14 ans. Il était
01:20:11 plutôt souriant dans le box. - Ça change rien.
01:20:13 - Ça change rien.
01:20:15 Vous savez qu'en matière d'évasion,
01:20:17 en France normalement on ne cumule pas les peines, sauf
01:20:19 en matière d'évasion. Donc il était jusqu'à présent libérable
01:20:21 en 2046. Là maintenant,
01:20:23 ça fait qu'il est libérable, il pourrait être libérable
01:20:25 en 2060. Il aurait
01:20:27 88 ans. Donc ces avocats
01:20:29 qui ont quand même obtenu plutôt un bon résultat,
01:20:31 parce qu'on est bien dans le système des réquisitions, vous disent, ça équivaut
01:20:33 quand même, et vous connaissez bien un de ces avocats,
01:20:35 ça équivaut quand même à une peine
01:20:37 de mort lente, une peine d'isolement.
01:20:39 - Il ne sortira jamais. - Eux vont
01:20:41 essayer de faire en sorte qu'il sorte un jour. - Il peut sortir quand ?
01:20:43 La peine de sûreté, elle est de... - Ce que je vous dis,
01:20:45 jusqu'à présent il était libérable en
01:20:47 2046 et vous rajoutez
01:20:49 14 années de réclusion. Donc il n'est pas libérable.
01:20:51 - Peine de sûreté jusqu'en 2060 ?
01:20:53 - C'est... Oui,
01:20:55 il ne peut pas... Alors après,
01:20:57 c'est compliqué. - C'est libérable ou peine de sûreté ?
01:20:59 - Et son avocat, qu'on va peut-être écouter, je ne sais pas.
01:21:01 - Voilà.
01:21:03 - 14 ans de prison,
01:21:05 je vous rappelle qu'il y a
01:21:07 un certain nombre de détenus qui se sont
01:21:09 évadés de prison française,
01:21:11 y compris en récidive légale comme Redouane-Faillite,
01:21:13 y compris moins de 10 ans d'emprisonnement,
01:21:15 moins de 10 ans de réclusion. Donc 14 ans, c'est pas rien,
01:21:17 c'est pas parce qu'on baisse de 8 ans
01:21:19 des réquisitions qui étaient complètement
01:21:21 démesurées qu'on peut se satisfaire
01:21:23 de quoi que ce soit. Ça, c'est quand même
01:21:25 la chose la plus importante. Et ensuite,
01:21:27 je le répète, je suis désolée
01:21:29 de le faire, mais quand
01:21:31 on sait ce qu'il va retrouver
01:21:33 comme condition de détention,
01:21:35 la maison centrale, Condé-sur-Sarthe,
01:21:37 sa mort, etc., qu'il ne peut pas voir ses proches,
01:21:39 qu'il a toujours un hygiaphone, qu'il est coupé
01:21:41 du monde entier, 14 ans,
01:21:43 plus ce qu'il a encore à faire, c'est énorme.
01:21:45 - Marie Violo, et à côté, il y a un autre
01:21:47 de ses avocats qui ne s'exprime jamais, d'ailleurs,
01:21:49 qui est sûrement un des plus grands avocats
01:21:51 de France, qui s'appelle Alain Barsikian,
01:21:53 avec lequel vous êtes souvent en contact,
01:21:55 et ça me permet, à travers lui, de saluer
01:21:57 toute la communauté arménienne
01:21:59 qui souffre en ce moment.
01:22:01 Pour revenir sur le fond du dossier,
01:22:03 donc il ne sort pas, mais... - Alors, eux, maintenant,
01:22:05 le travail des avocats, ça va être éventuellement de travailler
01:22:07 à obtenir une confusion des peines,
01:22:09 c'est-à-dire faire en sorte que ces 14 ans ne s'ajoutent
01:22:11 pas, mais puissent éventuellement être confondus
01:22:13 avec les condamnations précédentes, et puis améliorer
01:22:15 ses conditions de détention.
01:22:17 Et on ne sait pas, il peut aussi...
01:22:19 - Ça veut dire quoi, améliorer ses conditions ?
01:22:21 - Eh bien, le sortir de cet isolement total
01:22:23 qui fait notamment qu'il ne peut pas toucher ses proches
01:22:25 quand ils lui rendent visite, et qu'il ne voit
01:22:27 personne d'autre, il est toujours tout...
01:22:29 Enfin, il est tout seul dans sa cellule toute la journée.
01:22:31 - C'est une personne qui a été tout à fait étonnante.
01:22:33 - Il était très souriant,
01:22:35 il se réjouissait sans doute parce que ses proches,
01:22:37 ses frères, vous savez, dans le box, il y avait deux frères,
01:22:39 trois neveux, ont eu des peines aussi bien plus légères
01:22:41 que ce qui avait été requis, donc on sentait
01:22:43 une part de soulagement, en tout cas pour ses proches.
01:22:45 - Bon, notre émission s'achève,
01:22:47 j'aurais aimé qu'on la continue, surtout...
01:22:49 - Je peux dire deux choses, rapidement ?
01:22:51 - Rapidement, parce qu'on a... - Je suis frappé de voir
01:22:53 à quel point vous en parliez, il y a beaucoup
01:22:55 de livres sur le judiciaire,
01:22:57 et pourtant l'inculture judiciaire
01:22:59 dans la société
01:23:01 n'a jamais été plus forte.
01:23:03 Et deuxième élément, je suis frappé de voir
01:23:05 à quel point la magistrature
01:23:07 qui exerce un grand métier
01:23:09 est dénigrée systématiquement,
01:23:11 peut-être parce qu'elle est
01:23:13 masochiste elle-même, et qu'elle participe
01:23:15 de cette empoivre.
01:23:17 - En tout cas, je pense que ce livre la valorise.
01:23:19 - Oui, mais pardonnez-moi, mais
01:23:21 c'est comme si un médecin
01:23:23 disait que dans l'opinion publique
01:23:25 il y a une inculture médicale.
01:23:27 - Non. - Si, c'est pareil.
01:23:29 - Non, pas du tout. - Parce que vous, vous êtes
01:23:31 un professionnel, vous avez raison.
01:23:33 Dans l'opinion publique,
01:23:35 c'est comme Virginie
01:23:37 qui est historienne, elle disait
01:23:39 "ben oui, il y a une inculture également historique",
01:23:41 vous êtes un professionnel.
01:23:43 Tous les domaines sont comme ça.
01:23:45 - C'est sûr que la justice est complexe et qu'il faut faire de la pédagogie.
01:23:47 - Et vous aurez noté que j'ai
01:23:49 parlé d'inculture judiciaire
01:23:51 et pas juridique. Ça fait partie
01:23:53 de la culture générale. - Mais je pourrais dire
01:23:55 l'inculture médicale, pareil.
01:23:57 On a parlé du Covid pendant deux ans, tout le monde donnait son avis.
01:23:59 Et l'inculture scientifique...
01:24:01 - Mais je vous ai écouté avec beaucoup d'attention.
01:24:03 - Pourtant, on a raconté
01:24:05 beaucoup de bêtises aussi.
01:24:07 - Philippe,
01:24:09 comme tous ici,
01:24:11 vous êtes indispensable à cette émission.
01:24:13 - Comme tous, c'est Vexen.
01:24:15 - Mais non, mais on est une équipe.
01:24:17 - Je ne suis pas collectif.
01:24:19 - Ce n'est pas vrai.
01:24:21 - Je ne suis pas collectif.
01:24:23 - Si vous aimez bien Gérard Carré-Rouge,
01:24:25 qui ne vous n'aimez pas, par exemple ?
01:24:27 - Et qui ne vous n'aime pas, ceux qui viennent
01:24:29 à la table de temps en temps ?
01:24:31 - On doit garder alors que je connais plus cinq ministres.
01:24:33 - Ceux qui m'interdisent de parler.
01:24:35 - Moi, je vous interdis de parler.
01:24:37 - Disons, je pourrais parler plus, parfois.
01:24:39 - C'est un divan qu'il va falloir, ici.
01:24:43 La prochaine fois, je vais demander à M. Nedjar
01:24:45 d'avoir un divan, rien que pour vous.
01:24:47 Puis je vous parlerai ça l'année prochaine.
01:24:49 - Mais vous êtes formidable.
01:24:51 - Vous nous l'étiez, parfois.
01:24:53 - C'est fini, c'est fini, parce que là,
01:24:55 je suis très en retard et je me fais
01:24:57 Noémie Schultz, Marine Lanson, plus exactement,
01:24:59 et me rappelle à mon devoir.
01:25:01 Alors, qui était avec nous aujourd'hui ?
01:25:03 Qui était avec nous aujourd'hui ?
01:25:05 Audrey Missiraka était à la réalisation.
01:25:07 Guillaume était à la vision.
01:25:09 Et ça, c'est une équipe en régie.
01:25:11 Ils s'aiment tous. Raphaël, Lissac, voilà.
01:25:13 Marine Lanson, Benoît Bouteille,
01:25:15 toutes ces émissions sont à retrouver sur cnews.fr.
01:25:17 Merci vraiment, Jean-Michel Verne,
01:25:19 procureur en France, 11 magistrats
01:25:21 sortent du silence, et chez Robert Laffont.
01:25:23 Merci, Noémie, vous êtes indispensable
01:25:25 également à nos débats.
01:25:27 Et Virginie, vous allez le devenir, je le sens.
01:25:29 Jean-Marc Morandini, dans une seconde.
01:25:31 Remarque-moi en ligne, dans une seconde.
01:25:32 *rire*