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Lors de la session du 23 octobre 2023 « Comment atteindre l’égalité femmes-hommes en termes de qualité de vie ? » au MEDEF, nous avons eu le plaisir d'interviewer Olivier Dussopt, Ministre du Travail, de l'Insertion et du Plein emploi.

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Transcription
00:00 [Musique]
00:11 D'abord l'index des bien-être professionnels FAMOM est une réussite.
00:14 C'est une réussite parce que ça se met en place,
00:16 parce que le nombre d'entreprises qui répondent de manière assez spontanée
00:19 et qui respectent cette obligation augmente chaque année.
00:21 L'année passée nous avions 60% des entreprises qui avaient répondu au 1er mars,
00:25 cette année c'est 72%.
00:26 Nous voyons que la note moyenne des entreprises a progressé, en l'espace de 3 ans nous passons de 85 à 88 points,
00:32 donc c'est plutôt bien.
00:33 Derrière ce constat positif, il y a un certain nombre de points de vigilance auxquels il faut faire attention.
00:37 Seulement 2% des entreprises ont la note maximum, on pourrait faire mieux.
00:41 Le fait que certains indicateurs, certains critères pourraient être améliorés
00:45 pour tenir plus compte de la réalité des entreprises.
00:48 Il y a par exemple des suggestions qui nous ont été faites pour dire
00:51 qu'il est important de mesurer la part des femmes dans les 10 plus hautes rémunérations d'une entreprise
00:55 parce que c'est une question d'accès à la responsabilité, d'accès au top management.
00:59 Mais peut-être qu'il faut aussi regarder si derrière cette part des femmes dans les 10 meilleures rémunérations,
01:04 ça ne cache pas le fait que les plus basses rémunérations seraient par exemple toutes féminines
01:08 parce que ça n'est pas conforme au principe d'égalité.
01:10 Donc nous avons ce travail à faire et nous avons un travail d'évaluation,
01:13 parce que c'est toujours bien d'évaluer les politiques publiques,
01:15 et de révision pour renforcer notre index.
01:18 Et puis il y a un deuxième aspect qui est que nous avons soutenu,
01:20 la France a soutenu avec nos partenaires européens,
01:23 une directive sur la transparence et l'égalité des rémunérations.
01:26 Et cette directive sur la transparence et l'égalité des rémunérations,
01:29 elle nous oblige d'une certaine manière, quand on la transpose, à améliorer notre index,
01:33 à le rendre plus transparent sur les questions de rémunération,
01:36 à le rendre plus fort aussi sur l'éventail des rémunérations prises en compte,
01:40 et à le rendre plus coercitif, plus exigeant sur les moyens qui sont mis en œuvre
01:44 lorsque l'entreprise n'est pas dans une bonne situation vis-à-vis de l'index
01:47 et qu'elle doit mettre en place un plan de correction.
01:49 Et donc avec la Première Ministre, nous avons proposé aux partenaires sociaux
01:52 un double chantier, un chantier concomitant.
01:54 On leur a dit, l'index est une bonne chose et vous voulez l'améliorer banco,
01:58 il faut transposer la directive banco aussi.
02:00 Et donc faisons tout cela en 18 mois.
02:02 18 mois ça peut paraître long, mais en réalité,
02:04 quand on parle de sujets aussi complexes, ça passe très vite.
02:06 L'Europe laisse aux pays membres jusqu'à la fin de l'année 2026,
02:10 pour transposer la directive.
02:11 Si nous tenons nos délais, si nous tenons le rythme que nous voulons tenir,
02:14 fin 2024, début 2025, la France aura fait ce travail.
02:19 Le congé parental
02:21 Aujourd'hui, le congé parental, depuis la dernière réforme qui a été menée il y a quelques années,
02:25 c'était avant l'élection d'Emmanuel Macron,
02:27 le congé parental a moins de succès.
02:29 Nous savons qu'il y a un frein pour des hommes et des femmes,
02:32 souvent des femmes pour le congé parental,
02:34 puisque c'est malheureusement une des inégalités qui subsiste très fortement,
02:37 pour lesquelles l'indemnité prévue, 429 euros par mois,
02:40 n'est évidemment pas suffisante pour permettre,
02:43 pour autoriser la prise d'un congé parental.
02:45 La différence avec la rémunération, avec le salaire,
02:48 est beaucoup trop forte pour qu'un ménage puisse se permettre
02:52 que l'un des deux perde autant d'argent pour un congé parental.
02:55 Et donc, ce qu'a annoncé la première ministre,
02:57 c'est que ma collègue, ministre des Solidarités des Familles,
02:59 Aurora Berger, va ouvrir une concertation
03:02 sur cette question du congé parental, pour voir comment faire pour l'améliorer.
03:05 Toutes les pistes sont ouvertes.
03:06 Parfois, une des pistes qui revient peut-être le plus souvent,
03:09 c'est de dire pourquoi pas un congé parental plus court,
03:11 mais mieux rémunéré.
03:13 Parce que si il est mieux rémunéré, c'est un peu plus facile de le prendre,
03:16 de faire valoir ce droit, quitte à ce que ce soit sur une période un peu plus courte.
03:19 Et peut-être qu'il faut aussi aller vers quelque chose de très ouvert,
03:22 où les parents auraient le choix entre plusieurs options,
03:24 en fonction de la durée, du niveau de rémunération.
03:27 C'est un objectif, faire en sorte que le congé parental soit plus efficace,
03:31 faire en sorte qu'il soit plus accessible.
03:33 Parce que parfois, les règles sont telles qu'on a presque le sentiment
03:36 que c'est interdit à certains parents,
03:39 parce qu'il y a trop d'écarts avec leur salaire,
03:41 et donner à chacun le congé parental qui correspond à son choix de vie et sa situation.
03:45 Énormes, d'énormes efforts, puisqu'il y a des règles.
03:51 Il y a des règles qui sont fixées,
03:52 il y a une règle en matière d'égalité professionnelle avec l'index.
03:55 Il y a un principe, il faut imaginer que l'égalité salariale,
03:58 c'est une loi de 1972, et il y a encore des écarts injustifiés aujourd'hui.
04:01 Il y a de nouvelles règles, plus récentes,
04:03 qui datent de 2021 sur l'accès des femmes aux postes de responsabilité,
04:07 et pas seulement au conseil d'administration.
04:09 Et donc, toutes ces règles doivent être respectées.
04:11 Je pense que les entreprises peuvent aller plus vite que la loi,
04:13 elles ne sont pas obligées d'attendre les bornes calendaires de la loi
04:17 pour se mettre en conformité avec celles-ci.
04:20 Et je crois surtout que le dialogue social dans les entreprises
04:22 doit être un facteur d'exemplarité.
04:24 Et donc, les entreprises, notamment les plus importantes,
04:27 celles qui ont des instances représentatives,
04:28 sont vraiment en capacité de mettre en œuvre des politiques
04:32 qui permettent de concilier la vie professionnelle et la vie personnelle,
04:34 la parentalité et la réussite d'une carrière.
04:37 Et qui permettent de ne pas pénaliser la carrière des femmes
04:40 du fait des périodes de maternité et des périodes de grossesse.
04:43 Il y a des efforts qui ont été faits, mais il y a encore beaucoup à faire.
04:47 Par exemple, sur l'accès au conseil d'administration,
04:50 sur l'accès aux responsabilités,
04:52 nous avons encore 60% des entreprises de plus de 1 000 salariés
04:55 qui ont moins de 30% de femmes dans leur conseil d'administration.
04:58 Nous en avons presque la moitié qui ont moins de 30% de femmes
05:01 dans les postes de responsabilité,
05:03 plus largement que le conseil d'administration.
05:06 Ce sont des sujets dont il faut se saisir.
05:08 Et je pense, je l'ai dit devant le club Agir pour l'égalité,
05:11 toutes ces règles que nous fixons, qui sont de bonnes règles,
05:14 elles ne sont vraiment efficaces que si la société se mobilise.
05:17 Et pour que la société se mobilise, il faut que les hommes et les femmes
05:20 soit militants, soit engagés sur le sujet.
05:23 Il faut aussi que les entreprises, dans leurs responsabilités sociales,
05:26 finalement dans leur mission, dans leur raison d'être,
05:29 fassent la promotion de l'égalité.
05:31 C'est vrai pour l'égalité professionnelle femmes-hommes,
05:33 c'est vrai pour les questions de diversité,
05:34 c'est vrai pour les questions d'inclusion,
05:36 c'est vrai pour les questions d'intégration,
05:37 d'insertion professionnelle des personnes en situation de handicap.
05:39 Tout ça sont des sujets très différents,
05:41 qui concernent des populations très différentes,
05:43 mais qui ont tous en commun le fait que la loi fixe un cap,
05:48 fixe des minimums à atteindre,
05:50 mais que la vraie réussite, ça passe par l'engagement de chacun.
05:53 [Musique entraînante diminuant jusqu'au silence]

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