La présidente de l'Assemblée nationale de France, Yaël Braun-Pivet était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00 Et place donc à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:03 Bonjour à vous Yael Broun-Pivet.
00:05 Bonjour.
00:05 Vous êtes la présidente de l'Assemblée nationale.
00:07 C'est à votre initiative, il faut le souligner,
00:10 et à celle du président du Sénat,
00:11 que cette marche contre l'antisémitisme et pour la République s'est tenue hier,
00:15 qualifiée de réussite de la vie quasi-générale.
00:19 Ce matin, Yael Broun-Pivet,
00:20 quel mot vous utilisez pour décrire ce rassemblement hier ?
00:26 C'était un rassemblement citoyen.
00:28 Et c'est ce que nous voulions avec le président Larcher.
00:32 Nous n'avons pas fait d'appel aux partis politiques.
00:35 Nous n'avons pas fait appel à telle ou telle catégorie de personnes.
00:40 Nous avons fait un appel aux Français.
00:42 Et les Français ont répondu présents à notre appel.
00:45 Et c'est ce qui, pour moi, m'importe le plus.
00:49 Parce que, vous l'avez rappelé, nous avons fait un défilé,
00:52 une marche pour la République et contre l'antisémitisme.
00:56 Et la République, elle n'appartient pas aux partis politiques.
01:00 Elle appartient à tous les Français, quels qu'ils soient.
01:04 C'est un succès populaire, c'est un succès citoyen.
01:09 Et nous avons la République en partage.
01:11 Et c'est ce que nous avons rappelé avec force hier.
01:14 Nous ne faisons pas de distingos dans la République.
01:17 Et nous tenons à ses valeurs, à ses valeurs cardinales,
01:21 dont évidemment la laïcité, la liberté de conscience,
01:24 la liberté de croyance.
01:26 Et donc nous voulons protéger chacun des enfants de cette République.
01:30 Et c'était le sens fort de cette marche.
01:32 On va parler de ses valeurs.
01:33 Il y a les brunes pipées.
01:33 Mais d'abord, d'ailleurs, sur un plan personnel vous-même,
01:36 vous avez été souvent attaqué, pris à partie, menacé.
01:40 Il y avait aussi un enjeu institutionnel important pour vous
01:43 quand vous êtes rentré chez vous et que vous avez regardé
01:46 a posteriori cette marche et ces Français défilés.
01:49 Quel a été votre sentiment ?
01:50 Qu'est-ce que vous avez ressenti à ce moment-là ?
01:51 J'ai été extrêmement émue, extrêmement émue.
01:54 Les Français aient répondu à notre appel.
01:56 Et au-delà de ça, j'ai trouvé ça, je crois, très rassurant.
02:02 Très rassurant de voir que nos compatriotes aujourd'hui
02:08 sont capables de se lever, sont capables de marcher,
02:11 sont capables de se mobiliser pour la République
02:14 et contre l'antisémitisme.
02:15 Quelle France était là hier ?
02:16 C'est un message très fort, je trouve.
02:18 Il y a les brunes pipées.
02:18 Quelle France était dans la rue hier ?
02:19 Est-ce qu'il y avait toutes les communautés ?
02:22 Ou alors est-ce que parfois les politiques sont en train de voir
02:24 ce qu'ils ont envie de voir ?
02:26 Vous savez, moi, je ne regarde pas la France à travers des communautés.
02:29 Ce n'est pas ma façon de voir mon pays.
02:32 Mon pays, c'est des citoyens qui parfois sont venus de toutes parts
02:38 et peut-être que nous en sommes toutes les deux un exemple.
02:41 Et nous nous retrouvons dans cette République
02:43 et dans des valeurs qui sont plus fortes que nous.
02:46 Donc ne ramenons surtout pas la France à un conglomérat de communautés
02:52 qui s'additionnaient.
02:54 Mais oui, il faut être lucide.
02:56 Il faut être lucide parce que c'est ça qui vous permet d'agir.
03:00 Mais je crois que ce serait une grave erreur de considérer qu'aujourd'hui,
03:04 la France, c'est simplement des communautés qui se juxtaposent.
03:08 Ce n'est pas ça la France.
03:10 C'est ce que nous avons montré massivement hier.
03:13 Et c'est pour ça que je trouve que c'est un motif d'espérance.
03:16 Ça ne veut pas dire qu'il faut être naïf.
03:18 Ça ne veut pas dire qu'il faut se voiler la face.
03:21 Mais ça donne quand même des motifs d'espérance.
03:24 Quand vous dites ne pas se voiler la face, par rapport à quoi ?
03:26 Yalaine Bouron-Pivet, si je vous pose la question,
03:28 selon vous, quel est le moteur principal de l'antisémitisme ?
03:31 Quelle est votre réponse ?
03:34 C'est difficile parce que vous savez...
03:36 Tant que ça ?
03:36 Oui, parce que l'antisémitisme, je crois, existe depuis que le juif existe.
03:42 Donc le moteur de l'antisémitisme, il a varié selon les âges,
03:46 selon les époques, selon les territoires, selon les circonstances.
03:51 Et c'est ça, peut-être, qui est le plus grave dans l'antisémitisme.
03:53 Son principal carburant.
03:54 C'est que finalement, quoi qu'il se passe, il est toujours là.
03:58 Et c'est Sartre qui disait, en réflexion pour la question juive,
04:01 le juif n'existerait pas, l'antisémitisme, l'antisémite l'inventerait.
04:05 Camus dit que mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde.
04:08 Quel est, selon vous, le carburant principal de cet antisémitisme aujourd'hui ?
04:12 Je n'en sais rien.
04:13 Je n'en sais rien parce que pour tout vous dire,
04:15 moi, depuis que je suis rentrée en politique, je suis frappée.
04:18 Et je suis victime de l'antisémitisme.
04:20 Donc, on n'a pas attendu une situation internationale qui est ce qu'elle est,
04:26 qui est une tragédie pour que l'antisémitisme ressurgisse en France.
04:30 On dit oui, en ce moment, depuis le 7 octobre,
04:33 les actes antisémites se sont multipliés.
04:35 Il n'y en a jamais eu autant.
04:37 Je crois plus de 1 400, si ma mémoire est bonne, autant qu'en un an.
04:43 Mais ça veut dire qu'en un an, il y en avait aussi.
04:46 Il n'était pas inexistant.
04:47 Mais il y a le bruit du fait...
04:48 C'est quelque chose qui reste latent et qui est effectivement à la faveur de moments historiques
04:54 qui s'amplifient tout d'un coup, mais qui, malheureusement, ne disparaît jamais.
04:59 Mais rassurez-moi, on peut dénoncer l'islamisme qui nourrit l'antisémitisme
05:03 sans rien et rien reprocher à la communauté musulmane en France.
05:06 Tout à fait, mais ce n'était pas du tout...
05:08 Ce n'est pas mon propos.
05:09 Ce n'était pas mon propos et ça ne l'est pas.
05:11 Nous, je crois qu'on avait hier et on a toujours,
05:14 et on a une immense responsabilité d'unifier la nation
05:19 et de faire en sorte que nous ayons beaucoup en partage.
05:23 Peut-être que hier, vous savez, le président Larcher a dit
05:26 c'était une marche, maintenant il faut des démarches.
05:28 Je crois que oui, il faut qu'on regarde devant,
05:31 qu'on réussisse à retrouver de la cohésion nationale
05:36 et peut-être aussi à retrouver cette promesse républicaine
05:40 parce qu'on parle des valeurs de la République.
05:42 Mais qu'est-ce qu'il y a d'ailleurs des valeurs ?
05:43 Vous avez ce mot dans la bouche, République,
05:45 comme si c'était un rempart, un bouclier.
05:48 Beaucoup n'y voient plus grand-chose derrière,
05:49 comme si c'était le bouclier qui allait protéger les Français juifs.
05:53 Qu'est-ce qu'il y a derrière le mot République ?
05:55 Mais vous savez, ce n'est pas un bouclier qui protège les Français juifs,
06:00 c'est un bouclier qui nous protège tous.
06:02 Qui nous protège tous.
06:04 Une marche et après, c'est la question qui est posée,
06:07 qui est posée aussi, vous avez parlé d'unité,
06:09 il y a les brunes pipées au président de la République.
06:10 Avant de parler de son absence,
06:11 est-ce qu'il vous a envoyé un mot de félicitation ?
06:14 Les relations entre le président de la République et moi-même
06:17 restent entre nous deux.
06:19 Un mot de remerciement à la présidente de l'Assemblée,
06:23 je trouve que c'est assez mérité,
06:24 compte tenu du pari réussi qui a été le vôtre hier.
06:27 Le pari est réussi et c'est ça qui est le plus important.
06:30 Vous savez, le président, on a beaucoup commenté son absence.
06:33 Il n'était pas absent.
06:34 Il a écrit aux Français samedi soir une lettre qui a été publiée dimanche.
06:38 Dans un seul média, je ne sais pas ce qu'il s'est dit,
06:40 mais il a parlé aux Français.
06:41 Il a parlé aux Français, il s'est adressé aux Français,
06:43 il a dit son soutien aux marches qui étaient organisées
06:47 dans toute la France, parce que ça aussi,
06:49 c'est quelque chose qui est important.
06:51 La marche n'a pas été uniquement une marche parisienne,
06:53 elle s'est déclinée en province.
06:55 On l'a beaucoup dit, mais c'est important
06:57 parce que c'est la France qui a marché.
07:00 Vous parlez d'unité depuis tout à l'heure
07:01 et vous avez entièrement raison,
07:02 mais enfin, le fait que le président de la République
07:04 ne soit pas présent à une manifestation aussi importante,
07:07 alors qu'il est le garant de l'unité,
07:08 quel signal cela envoie ?
07:10 Mais comme il est garant d'unité,
07:11 il a écrit aux Français, il s'est prononcé,
07:13 il soutient la marche et surtout,
07:17 il nous a indiqué, et c'était la conclusion,
07:20 il était avec nous en pensée et en acte.
07:22 Vous ne regrettez pas qu'il soit là,
07:24 physiquement en chair et en os,
07:25 pour une cause aussi importante ?
07:27 Non, je ne le regrette pas.
07:28 C'est pas une occasion d'en plaider ?
07:30 Non, pas du tout.
07:31 Et puis, voilà, c'était une marche incroyable.
07:36 Moi, je crois qu'il ne faut pas la commenter
07:38 par la présence ou l'absence d'un tel ou d'un tel.
07:41 Président de la République.
07:42 C'est votre mission.
07:44 Moi, je sais que le président était avec nous
07:47 et qu'il a considéré que cette marche...
07:49 On vous voyait, vous, madame Yael Brune-Pivet,
07:52 on voyait le président du Sénat.
07:53 Vous avez tenu d'ailleurs à ce carré particulier en tête,
07:56 qui a signifié beaucoup de choses.
07:57 Nous tenions à être à côté l'un de l'autre, tous les deux.
07:59 Emmanuel Macron n'a-t-il pas raté le rendez-vous avec l'histoire ?
08:02 C'était peut-être à lui de répondre.
08:03 Je sais, ce sera évidemment à lui de répondre.
08:06 C'est évidemment de sa responsabilité.
08:09 Moi, je ne le pense pas.
08:10 Et moi, je suis ce matin à nouveau dans l'action, en fait.
08:15 À nouveau dans l'action, parce que c'est ça qui importe
08:17 quand on fait de la politique.
08:19 On a réussi une formidable mobilisation de nos compatriotes.
08:23 Moi, c'est ça qui m'importe aujourd'hui.
08:25 Maintenant, allons de l'avant.
08:27 On va en parler de l'avant, mais parlons aussi des présents.
08:29 Elle y était, Marine Le Pen.
08:31 Donc, Marine Le Pen, Yael Brune-Pivet, en 2023,
08:33 peut marcher sans incident dans une marche contre l'antisémitisme.
08:37 Est-ce que c'est une étape qui est franchie ?
08:39 Écoutez, à nouveau, nous n'avons pas appelé au parti politique.
08:42 Nous avons appelé aux citoyens.
08:44 C'était fondamental dans l'appel que nous avons formé.
08:47 Et donc, nous n'avons invité personne.
08:50 Mais nous n'avons exclu personne,
08:52 parce que tout le monde a le droit aujourd'hui de marcher en France
08:57 pour la République contre l'antisémitisme.
08:59 C'était ça la recette du succès, pardonnez-moi le mot.
09:02 C'était important, parce que moi, j'ai eu beaucoup de Français
09:06 qui m'ont écrit en me disant, nous marcherons parce que c'est vous.
09:12 Et c'est un appel parlementaire et transpartisan,
09:15 puisque le président du Sénat et moi-même,
09:18 ça n'aura échappé à personne,
09:19 n'appartenons pas à la même famille politique
09:22 et parce que c'est finalement le Parlement.
09:24 Et donc, pour beaucoup, c'était important que ça soit apolitique.
09:28 C'est important ce que vous dites, Yael Brune-Pivet.
09:30 Ça veut dire que vous estimez,
09:31 vous êtes quand même la présente de l'Assemblée nationale
09:33 avec son rôle politique et institutionnel conséquent,
09:35 qu'il fallait dépasser ces querelles politiciennes
09:38 et qu'elles n'intéressent au fond pas les Français ?
09:40 Pour ces causes-là, oui, je pense qu'il fallait les dépasser.
09:45 C'était une condition du rassemblement
09:47 et je crois que c'était important pour beaucoup.
09:49 Après, je sais que les partis politiques se sont organisés
09:52 dans le cortège à leur guise,
09:54 mais c'était évidemment leur liberté pleine et entière.
09:57 Donc on est vérant qu'il y a eu une faute politique.
09:58 Moi, je ne suis pas là pour délivrer les bons et les mauvais points,
10:01 mais je ne suis pas là.
10:02 Bien écoutez, à nouveau,
10:05 chacun est libre de ses paroles et de ses actes.
10:07 Nous sommes dans une démocratie.
10:09 Nous, nous avons souhaité agir de la sorte
10:12 et je crois que les Français étaient plutôt de notre côté à répondre.
10:16 Encore une question sur ce point, Yael Brune-Pivet,
10:18 dans le journal du dimanche.
10:19 L'ancien président qui était à vos côtés,
10:20 à la fois François Hollande, là je parle de Nicolas Sarkozy,
10:23 a dit vouloir croire en un engagement de bonne foi
10:26 du rassemblement national.
10:27 Est-ce qu'il a raison ?
10:28 Est-ce que vous lui diriez ainsi encore plus après cette marche ?
10:31 Moi, j'ai besoin d'actes et l'engagement de bonne foi
10:36 ne résulte pas de la participation à une marche.
10:39 C'est trop facile.
10:40 Vous avez des paroles qui attestent que Marine Le Pen est antisémite ?
10:43 Moi, ce que je sais,
10:46 c'est que le rassemblement national a l'histoire que l'on connaît
10:51 et donc des condamnations importantes pour antisémitisme.
10:56 Pas elle, son père,
10:58 qu'au sein du rassemblement national,
11:00 vos confrères souvent se font l'écho de membres
11:05 qui peuvent avoir des propos ou des actions
11:10 qui seraient antisémites.
11:12 Moi, c'est tout ce que je vois.
11:13 Après, je vois aussi hier le rassemblement national
11:16 derrière Marine Le Pen, présent dans ce cortège,
11:19 pour dire pour la République contre l'antisémitisme.
11:21 Maintenant, l'histoire est en train de se faire.
11:25 Donc, nous verrons quelles sont les positions affirmées
11:29 par le rassemblement national dans la durée,
11:31 quels sont ses actes
11:32 et si l'ensemble de ses membres est exempt
11:36 de toute difficulté vis-à-vis de l'antisémitisme.
11:39 - Histoire, hier ?
11:40 - C'est ce que je ne crois pas aujourd'hui, mais l'histoire le montre.
11:43 - Jusqu'à aujourd'hui, vous pensez qu'ils ne sont pas exempts
11:46 de tout reproche sur l'antisémitisme ?
11:48 - En tout cas, je ne parle pas de Marine Le Pen,
11:50 je parle de certains membres de son parti
11:53 qui sont toujours manifestement à la limite.
11:56 Il suffit de se reporter un certain nombre de travaux de vos confrères.
12:01 - Il n'était pas présent hier, Jean-Luc Mélenchon,
12:03 il a réagi sur les réseaux sociaux.
12:05 Il y a eu le brune pivé, dénigrant, une mobilisation rabougrie,
12:08 pointant l'échec à mobiliser, dénonçant,
12:10 vous allez le voir, la droite et l'extrême droite.
12:13 C'est quoi pour vous ? C'est de l'aigreur ? C'est de l'aveuglement ?
12:16 - Vous savez, Jean-Luc Mélenchon n'est pas titulaire de mandat.
12:19 Il n'en a plus.
12:20 Il n'a manifestement qu'un compte Twitter.
12:24 Et donc, c'est sa pensée, peut-être, qui est rabougrie.
12:31 - Il comprit celle de toute la France insoumise,
12:33 qui n'y était pas non plus.
12:35 - En tout cas, lui, dans ses expressions,
12:37 je trouve, ne fait que salir ce qui s'est passé hier.
12:45 Et bien sûr, bien d'autres choses.
12:48 - Avec certains dans la France insoumise,
12:50 je pense à Antoine Léaumont, qui a même dénoncé
12:52 des slogans islamophobes au sein de la marche
12:55 où vous étiez avec beaucoup, beaucoup de Français.
12:58 Qu'est-ce que vous répondez à cela ?
12:59 - En fait, je crois qu'il n'y était pas.
13:01 Donc, je pense que nous sommes,
13:04 et nous sommes beaucoup ce matin à réagir pour dire que
13:07 personne dans les participants n'ont entendu ce type de slogan.
13:11 En fait, il faut arrêter de travestir la réalité.
13:15 Il faut arrêter d'attiser les haines.
13:19 Il faut arrêter de surfer sur des divisions réelles
13:23 ou supposées dans notre pays.
13:25 Nous n'avons pas besoin de ça en ce moment.
13:27 Et c'est pour ça que ce message était important.
13:29 Vous voyez, hier, c'est toute la République qui défilait.
13:33 Nous avions des anciens présidents de la République,
13:36 mais nous avions des anciens premiers ministres,
13:38 des anciens présidents d'Assemblée,
13:39 le président du Conseil constitutionnel,
13:41 le premier président de la Cour des comptes.
13:43 Voilà une image de la République unie par rapport à ceux
13:47 qui ne font que la diviser et exacerber les tensions.
13:50 Ça n'est pas acceptable, ça n'est plus acceptable.
13:52 Ça n'est plus acceptable.
13:53 Alors, qu'est-ce qu'on fait, madame la présidente de l'Assemblée nationale,
13:55 après, par exemple, les propos du député,
13:57 député de la France insoumise, David Guiraut, à Tunis,
14:00 des propos, je vais expliquer à nos auditeurs et téléspectateurs,
14:03 des propos considérés par beaucoup comme étant négationnistes.
14:06 Il a affirmé que le bébé dans le four, c'est Israël,
14:09 que la femme éventrée, c'est Israël.
14:11 Puis, il s'est ensuite justifié après cette prise de parole en Tunisie
14:15 en affirmant qu'il faisait référence à Sabra et Châtela,
14:18 au massacre de Sabra et Châtela.
14:19 La justice a été saisie et du côté de l'Assemblée,
14:22 Damien, est-ce que vous allez lever son immunité parlementaire ?
14:25 Alors, en fait, la levée d'immunité parlementaire intervient à la demande
14:30 et exclusivement à la demande de la justice.
14:33 Donc, le processus qui est celui que nous allons suivre,
14:38 c'est-à-dire, il y a eu une saisine de la justice.
14:40 Si la justice décide d'avoir des mesures coercitives à son endroit,
14:47 type mesures de garde à vue,
14:50 elle formulera une demande de levée d'immunité parlementaire.
14:55 Et à l'Assemblée nationale, j'ai une délégation qui doit proposer un avis,
15:00 qui est évidemment présidée par un député de l'opposition.
15:04 Et in fine, c'est le bureau de l'Assemblée nationale qui statue
15:08 pour accorder ou non la levée de l'immunité parlementaire
15:11 à la demande de la justice.
15:13 Depuis que je suis présidente de l'Assemblée nationale,
15:16 nous en avions eu quelques-unes et à chaque fois,
15:19 elles ont été acceptées à l'unanimité du bureau.
15:21 Mais évidemment, je ne peux pas préjuger d'une décision qui est collégiale,
15:25 et c'est important de le rappeler,
15:26 mais qui intervient uniquement à la demande de la justice.
15:29 Vous n'êtes pas encore saisie, donc, par la justice.
15:31 Aujourd'hui, je ne suis pas encore saisie
15:33 et donc, je ne vais pas présager de cette décision.
15:35 Il faut bien savoir que la présidente de l'Assemblée nationale
15:38 que je suis n'a pas de pouvoir de sanction
15:41 pour des faits qui sont commis en dehors de l'ensemble de l'Assemblée nationale.
15:44 Et je vois que sur les réseaux sociaux,
15:47 on me sollicite beaucoup pour ce faire,
15:49 mais ce n'est pas dans mes attributions.
15:51 Les députés, vous savez, ne sont pas au-dessus des lois.
15:54 Ce sont des justiciables, comme les autres.
15:56 Et donc, c'est la justice qui doit agir.
15:58 - Mais par rapport à ces propos, pour la présence de l'Assemblée nationale,
15:59 un député qui dit ça et qui s'assoit sur les bancs de l'Assemblée
16:03 avec de tels propos, que dites-vous ?
16:05 - C'est indigne.
16:06 C'est indigne parce que nous portons une voix
16:12 auprès de nos concitoyens,
16:14 dans laquelle nos concitoyens croient.
16:16 Parce que nous avons un mandat,
16:18 et ce mandat nous oblige à une exigence de vérité,
16:22 nous oblige à une exigence de gravité, de responsabilité, d'équilibre.
16:28 Et lorsque je vois des parlementaires qui dévoient un peu la fonction qui est la leur,
16:35 je trouve que c'est dangereux.
16:37 Parce que nos compatriotes peuvent avoir naturellement envie de les croire,
16:42 puisque ce sont des élus de la nation.
16:44 - Dernière question, il y a le Brune-Pivet, une marche et après.
16:48 Et après.
16:49 C'est la vraie question.
16:50 Est-ce que la marche Paris-Réussi, vous l'avez dit,
16:53 est-ce que ça va suffire aujourd'hui avec ce déferlement de haine ?
16:57 - Non, je pense que cette République, ses valeurs,
17:00 cette lutte contre toutes les haines,
17:02 ça doit être notre combat au quotidien,
17:04 le combat de tous les Français,
17:06 mais évidemment le combat des hommes et des femmes politiques
17:09 et au premier chef, celui de la présidente de l'Assemblée nationale.
17:12 Moi, je crois, et je l'ai dit tout à l'heure,
17:14 ce sont les valeurs de la République que nous défendons
17:16 et que nous devons défendre ardemment.
17:19 C'est notre modèle français.
17:20 Nous sommes aujourd'hui à l'anniversaire des terribles attentats du Bataclan
17:26 et nous avons ensemble une pensée pour les victimes.
17:29 C'est notre modèle français que nous devons défendre
17:32 et c'est à nouveau notre promesse républicaine
17:35 parce que la République, en étant d'art,
17:38 il faut aussi qu'elle remplisse toutes ses promesses
17:41 à l'endroit de chacun de ses enfants.
17:44 Et c'est ça, maintenant, qui est devant nous
17:47 et nous devons tous y contribuer.
17:50 - Merci, Elle est Brande-Pivet.
17:51 C'était votre grande interview ce matin sur CNews Europe 1
17:54 au lendemain de cette marche contre l'antisémitisme et pour la République.
17:57 Merci à vous. - Merci beaucoup.
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