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Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires était l'invité du "8.30 franceinfo" du vendredi 10 novembre 2023.

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00:00 Bonjour Christophe Béchu. L'angoisse continue de monter dans le Pas-de-Calais.
00:04 Certes la nuit a été moins pluvieuse que prévu mais d'autres pluies sont
00:08 attendues dans la matinée. Il y a évidemment une vigilance rouge crue
00:12 inondation. Est-ce qu'on peut imaginer un début de décru dans les prochaines heures ?
00:16 D'abord je veux avoir un mot pour ceux qui nous écoutent et qui sont dans ces
00:20 130 communes qui sont inondées. Plus de 50 000 personnes qui vivent une forme
00:25 d'enfer y compris compte tenu de la répétition. Avec des temps d'accalmie, des
00:29 temps où il repleut, des moments où on lave sa maison puis les moments où on revoit
00:32 l'eau qui monte. Pour avoir été avec Gérald Darmanin sur place, pour avoir
00:35 rencontré des gens qui sont dans cet épuisement moral.
00:39 Vous étiez mercredi ?
00:40 Exactement, je veux dire et j'avais eu l'occasion de dire que malheureusement c'était pas
00:43 derrière nous et qu'on allait repasser en vigilance rouge. Et vous l'avez dit on a
00:47 eu une nuit pluvieuse, on a une matinée qui va être pluvieuse de manière
00:50 intense et on escompte pour 16 heures un début d'accalmie qui devrait durer tout
00:56 le week-end et qui devrait permettre de calmer une partie de la situation mais
01:02 avec quelques inquiétudes à nouveau pour le début de la semaine prochaine.
01:05 C'est à dire ?
01:06 C'est à dire que nous sortirons le département du Pas-de-Calais et en
01:11 particulier les trois bassins de la Liane, de la Canche qui sont concernés par
01:16 cette vigilance, de la vigilance rouge pluie inondation à partir de 16 heures
01:20 mais on va les maintenir d'abord en vigilance crue parce qu'on sait que
01:23 quand il a beaucoup plu on peut ensuite avoir dans les heures qui suivent la
01:26 fin de ces pluies de l'eau qui continue à monter et à la minute où je vous
01:30 parle à partir de lundi nous anticipons le fait qu'il pourrait à nouveau y
01:34 avoir des précipitations donc on va maintenir ce territoire sous vigilance
01:37 même si nous ne savons pas l'ampleur de ces précipitations et donc c'est pas
01:42 forcément des précipitations aussi fortes que celles qu'on a connues ces
01:45 dernières heures qui ont été exceptionnelles. Juste pour se donner un
01:48 ordre de grandeur en 24 heures ce sera entre 70 et 100 litres par mètre carré
01:54 qui seront tombés sur les territoires dont nous parlons. Est-ce que ça veut dire
01:57 qu'on peut imaginer dès le début de la semaine prochaine de nouvelles peut-être
02:00 fermetures préventives comme on peut le voir aujourd'hui ?
02:02 Vous savez la situation depuis le début elle est suivie avec beaucoup d'attention
02:06 à la fois sur le plan national et sur le plan local. Je veux saluer le préfet,
02:09 l'ensemble des équipes, les 700 pompiers qui ont été mobilisés toute la nuit,
02:13 qui ont conduit y compris une évacuation d'un EHPAD de manière préventive.
02:19 C'est plus de 1000 interventions depuis le début de la semaine qui ont eu lieu
02:24 sur le terrain. Donc on continue à suivre cette situation et on prend les
02:27 mesures qui sont appropriées. L'envoi des SMS par l'application FR Alert,
02:33 déjà deux fois dans le courant de cette semaine, les consignes au fur et à
02:37 mesure, la mobilisation avec les maires que je salue qui sont en première ligne
02:41 avec leurs services municipaux. Mais de la même façon que je ne veux pas sombrer
02:46 dans un discours qui soit trop rassurant, je veux pas non plus provoquer une forme
02:51 de panique. Nous suivons la situation et on prendra pour le début de la semaine
02:54 les décisions qui s'imposeront compte tenu des prévisions météo de la journée
02:58 de dimanche. On évoquait ces derniers jours 60 communes touchées depuis lundi,
03:02 292 000 habitants concernés. Ce bilan on l'imagine à augmenter ?
03:08 Les chiffres que vous donnez, c'est tous ceux qui ont un titre ou un autre sont
03:11 concernés depuis une semaine. Aujourd'hui notre attention elle se
03:14 focalise sur les 50 000 habitants qui sont dans les 130 communes des trois
03:18 bassins de la Liane, de la A et de la Canche et qui eux sont particulièrement
03:25 concernés par les épisodes de pluie très intense que nous avons connu au
03:28 cours de ces dernières heures, qui l'ont été un peu moins du côté de la M
03:33 notamment, mais pour laquelle nous continuons à être extrêmement vigilants
03:38 et c'est donc plus de 200 établissements scolaires fermés encore toute la journée
03:41 d'aujourd'hui, 130 communes sur lesquelles notre attention se focalise.
03:45 Vous parliez du dialogue avec les collectivités locales, beaucoup vont ou
03:49 ont déjà peut-être déposé des dossiers en vue de reconnaissance de
03:54 catastrophes naturelles, est-ce que ça va venir rapidement ? C'est une inquiétude
03:58 sur le terrain. Ça va venir très rapidement. La catastrophe naturelle elle est
04:03 déclenchée, déclarée, reconnue par le ministre de l'Intérieur et mardi le 14
04:09 novembre, il y aura à Beauvau, au ministère de l'Intérieur, le temps qui
04:15 sera consacré à examiner et à reconnaître la catastrophe naturelle.
04:18 Ça veut dire que vous pouvez peut-être rassurer ce matin les personnes
04:21 sinistrées qui peut-être s'inquiètent, d'ailleurs on les entend sur France Info,
04:24 le moral est difficile là pour les personnes qui sont concernées, elles vont
04:28 pouvoir être remboursées dans des délais raisonnables ?
04:32 Il y a deux choses, il y a cette reconnaissance de catastrophes naturelles et de
04:35 calamités agricoles parce que je n'oublie pas les agriculteurs de
04:37 l'ensemble de secteurs dont beaucoup sont évidemment extrêmement impactés
04:42 dans les interventions de pompiers, y compris des bovins qui convient
04:46 d'évacuer dans certains endroits qui ont été piégés par les eaux, il y a des
04:49 quantités de situations qui sont effectivement terribles sur le terrain.
04:53 Il y aura cette reconnaissance, elle va arriver, elle va arriver vite et il y a
04:57 en parallèle le fait de mobiliser les assureurs de chacune et de chacun et là
05:02 il y a un guichet unique monté à l'échelle de la préfecture du Pas-de-Calais
05:06 parce que vous avez parfois des assureurs qui n'appliquent pas les mêmes principes.
05:09 Certains qui vous disent...
05:10 En vrai, ça peut leur mettre un peu la pression aussi tout de même.
05:12 Je vous confirme, c'est à ça que sert en fait le guichet unique coordonné par le préfet du Pas-de-Calais,
05:16 c'est assurer une forme de pression et éviter qu'on aille dire aux gens
05:19 "ne touchez à rien, oui il faut faire des photos de la situation dans laquelle on est"
05:23 mais on a besoin d'assurer, de réassurer ces populations d'abord d'un soutien immédiat
05:29 mais surtout qu'on va ensuite pouvoir les accompagner et les indemniser.
05:32 Sur l'état de catastrophe naturelle, c'est l'ensemble des communes que vous venez de citer
05:36 ce nombre qui sera concerné par cet état de catastrophe naturelle.
05:40 On évoque une cinquantaine de dossiers à ce stade.
05:42 Alors, je pense que d'autres dossiers vont arriver
05:44 parce que le nombre des communes qui ont été touchées à un moment ou à un autre de l'épisode,
05:48 50 c'est celles qui sont les plus durement touchées en ce moment
05:50 et qui vivent, j'allais dire, à répétition ces épisodes d'inondations.
05:53 Mais celles qui devraient être concernées devraient être plus importantes.
05:55 Les maires doivent continuer à envoyer les dossiers
05:58 et on sera évidemment dans une exception large des critères permettant cette reconnaissance.
06:02 - Se pose la question de l'entretien pour prévenir ce type de catastrophe,
06:07 l'entretien des digues, l'entretien des cours d'eau,
06:09 quand on voit que certaines digues ont été débordées par les autres,
06:12 d'autres semblent avoir lâché, ce qui n'a pas un manque d'anticipation,
06:16 un manque d'entretien des collectivités ou même de l'État ?
06:19 - D'abord, vous faites bien d'aller sur ce point,
06:22 y compris parce que dans la journée d'aujourd'hui,
06:24 ce sont deux pompes supplémentaires de près de plus de 300 m3/h de débit
06:29 qu'on va ajouter à Arc pour soulager une digue existante
06:33 et pour faire en sorte aussi d'accentuer l'évacuation des eaux.
06:36 C'est le curatif et c'est un peu de préventif
06:38 parce que grâce à ces pompes, on va soulager la pression énorme, exceptionnelle
06:42 qui pèse sur ces digues.
06:43 On est quand même en train de discuter sur l'ensemble de ces bassins de crues historiques,
06:46 de niveaux que nous n'avons jamais atteints.
06:48 Il y a eu, il y a 20 ans, dans le même secteur, dans les mêmes secteurs,
06:52 des inondations qui avaient concerné beaucoup plus de maisons
06:55 avec un niveau pourtant des rivières qui était moins élevé.
06:59 Entre temps, il y a eu des digues, il y a eu des PPRI,
07:04 des plans de prévention des inondations,
07:06 il y a eu des décisions pour interdire des constructions d'urbanisme.
07:09 Et je veux dire que souvent, quand il n'y a pas de difficultés,
07:12 on tape sur les normes environnementales,
07:14 on tape sur les plans de protection,
07:16 on tape sur la lutte contre l'étalement urbain,
07:19 alors que tout ça s'est fait, y compris pour éviter qu'on se retrouve
07:22 dans ce type de situation avec des difficultés aussi grandes.
07:24 Néanmoins, on aura à apprendre.
07:26 On aura à apprendre en particulier sur le curage des rivières.
07:29 Pointé par certains maires, disant "on nous a empêchés d'aller curer
07:33 parce qu'on avait tel ou tel élément qui le justifiait dans certains endroits,
07:37 est-ce qu'on ne devrait pas rehausser les niveaux des digues ?"
07:39 Moi, je suis pour faire les choses dans l'ordre.
07:41 Aujourd'hui, être aux côtés des populations,
07:44 assurer l'ensemble des missions qui permettent de sécuriser les biens et les personnes,
07:48 être aux côtés des collectivités qui se battent,
07:50 être aux côtés des sapeurs-pompiers et des services municipaux qui sont en première ligne.
07:53 Demain, tirer le bilan complet de ce qui a fonctionné,
07:57 en termes de prévention et d'alerte, de ce qui a moins bien fonctionné
08:00 et de ce que nous devons faire.
08:01 Parce que, je me permets juste de vous dire la chose suivante,
08:04 nous n'allons pas vers une diminution de ce type de phénomène.
08:06 - On va en parler dans un instant, de l'avenir, notamment des questions climatiques.
08:11 Mais d'abord, c'est le Fil info à 8h41 avec Moïse Wigner.
08:14 - 133 personnes évacuées pendant la nuit,
08:16 une centaine d'interventions des pompiers ces dernières heures.
08:19 Dans le Pas-de-Calais, le département est en vigilance rouge aux crues,
08:23 aux pluies et aux inondations.
08:25 Le ministre de la Transition écologique affirme sur France Info
08:28 que 130 communes autour de la Liane, de l'Aa et de la Cange sont inondées ce matin.
08:33 Le ministre de l'Intérieur ne souhaite pas que la réforme de l'AME
08:36 soit adoptée à l'Assemblée nationale.
08:38 L'aide médicale d'État, qui a été transformée en aide médicale d'urgence
08:42 par les sénateurs lors de l'examen du projet de loi immigration cette semaine,
08:46 le texte sera débattu à l'Assemblée nationale le mois prochain.
08:49 Israël ne cherche ni à gouverner ni à occuper Gaza,
08:53 affirme le Premier ministre israélien,
08:55 alors que les troupes de l'État hébreu se trouvent dans le nord du territoire palestinien.
09:00 Il ne parle pas de pauses humanitaires.
09:01 Pourtant, Washington se félicite d'avoir obtenu d'Israël
09:04 des pauses quotidiennes de 4 heures pour protéger les civils.
09:08 La soirée magique des Toulousains hier,
09:10 le TFC s'est offert une victoire à domicile contre le club anglais de Liverpool.
09:14 3-2 en Ligue Europa, victoire aussi de Rennes et de Marseille.
09:18 Et ce soir à 21h, vous pourrez suivre sur France Info
09:20 le début de la 12ème journée de Ligue 1 Montpellier-Curie qui reçoit Nice.
09:23 Et toujours avec Christophe Béchut, ministre de la Transition écologique
09:34 et de la cohésion des territoires,
09:36 ces intempéries dont on vient de parler nous feraient presque oublier
09:40 la situation qu'a connue une grande partie de la France durant l'été
09:43 et même, j'ai envie de dire, durant l'année précédente, celle de la sécheresse.
09:46 Est-ce qu'avec les pluies abondantes qu'on a pu avoir à peu près sur tout le territoire,
09:50 est-ce que c'est un souvenir un peu lointain aujourd'hui, la sécheresse ?
09:54 La semaine prochaine, en milieu de semaine, on communiquera l'état des nappes phréatiques
09:58 comme on le fait tous les mois et avec aujourd'hui une attention médiatique
10:01 qui n'existait pas avant la grande sécheresse de 2022.
10:04 Que dit-il à cet égard ?
10:06 Encore une fois, ce sera en milieu de la semaine prochaine
10:09 et on a les chiffres seulement environ en milieu de mois
10:11 puisqu'il faut relever tous les piézomètres sur la totalité du territoire.
10:14 Il va de soi qu'avec les pluies qu'on a connues, on a des secteurs dans lesquels
10:17 nous n'avons plus les inquiétudes que nous avions il y a un mois.
10:19 Mais la situation n'est pas homogène.
10:21 On avait beaucoup de retard à l'issue de l'été 2022,
10:23 on avait encore du retard après un été qui a été moins catastrophique
10:27 mais qui a été très dur aussi sur le plan de la sécheresse dans beaucoup d'endroits.
10:30 Et malgré les pluies qu'on a connues, il y a encore des secteurs
10:33 dans lesquels on sera en dessous des niveaux pour une raison simple,
10:35 c'est des pluies très rapides.
10:37 Ce ne sont pas nécessairement le meilleur moyen d'aller recharger les nappes.
10:40 Et il faut comprendre que dans la stratégie qui consiste à lutter contre la sécheresse,
10:45 la question de faire respirer la terre, la question de déminéraliser des espaces,
10:49 la question d'éviter de bétonner, d'étaler nos villes,
10:52 est un enjeu absolument crucial.
10:54 - Quel secteur encore ?
10:56 - Vous aurez l'air d'y répondre quelques jours.
10:57 - On peut imaginer peut-être les Pyrénées-Orientales, des endroits comme ça dont on parle.
11:00 - Des endroits effectivement, en particulier dans le sud et dans la vallée du Rhône.
11:03 - La sécheresse qui pose la question, notamment de la question des bassines.
11:06 Si je vous parle des bassines, c'est parce que les soulèvements de la terre,
11:09 le dossier des soulèvements de la terre est passé devant le Conseil d'État.
11:12 On sait que Emmanuel Macron l'a voulu,
11:13 que le gouvernement a tenté de dissoudre le soulèvement de la terre.
11:17 Mais donc le Conseil d'État a retoqué cette dissolution,
11:20 malgré leurs actions violentes, notamment à Sainte-Sauline au printemps.
11:24 Pas proportionné, dit le Conseil d'État.
11:26 Est-ce qu'avec cette dissolution, tout simplement, vous n'êtes pas allé trop loin ?
11:30 - Je ne le pense absolument pas.
11:33 On est dans un État de droit.
11:34 Il y a un juge qui contrôle les décisions et c'est souhaitable.
11:38 Mais il faut rappeler que le rapporteur du Conseil d'État,
11:41 celui qui a analysé le dossier, a considéré que la dissolution était justifiée.
11:45 Et si vous lisez la décision du Conseil d'État,
11:47 ils ne disent pas "le gouvernement n'aurait pas dû faire ça".
11:50 Ils disent "ils n'ont pas totalement franchi la ligne rouge".
11:52 Oui, il y a eu de la provocation.
11:54 Oui, il y a eu des agissements violents.
11:55 Et donc, je pense que ça a une vraie valeur,
11:58 à la fois d'avertissement pour ce collectif,
12:00 que tout n'est pas possible en démocratie,
12:03 mais aussi une vraie valeur pour être capable d'expliquer
12:06 qu'on peut manifester une opinion, on peut exprimer un désaccord,
12:11 sans recourir à la violence.
12:12 Et il y a un avertissement très clair
12:14 et un appel à la retenue dans cette décision.
12:16 C'est aussi un avertissement pour les effets d'annonce du gouvernement ?
12:19 Je ne crois pas. Encore une fois, 4 dissolutions,
12:21 3 ont été validées par le Conseil d'État,
12:23 et une dans les attendus,
12:25 où le Conseil d'État dit "ils n'ont pas totalement franchi la ligne rouge".
12:27 Quand vous lisez la décision, ce n'est pas...
12:31 Vous parlez, Christophe Béchut, de provocation.
12:33 Précisément, le Conseil d'État dit "aucune provocation à la violence
12:35 contre les personnes ne peut être imputée au soulèvement de la terre".
12:38 Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
12:40 Je pense que, encore une fois,
12:45 la violence n'est jamais justifiée.
12:47 Et que quand vous commencez à dire "ça n'est que de la violence contre les biens,
12:50 on a une motivation légitime pour le faire
12:52 parce qu'il y aurait telle ou telle situation dans le pays",
12:56 vous quittez l'état de droit, vous basculez dans autre chose.
12:59 Et demain, ce sera la porte ouverte à ce que chacun puisse considérer
13:01 que sa cause justifie pleinement de ne pas respecter les règles.
13:06 On a besoin de lanceurs d'alerte,
13:08 mais la violence ne fait pas partie de la gamme de ce qui consiste à lancer des alertes.
13:12 Mais donc, pour bien comprendre, ce matin, vous nous dites
13:15 "le gouvernement n'a plus de recours contre les soulèvements de la terre
13:18 et il faudra donc, désormais, composer avec leurs actions".
13:21 Non, le gouvernement, très clairement, a engagé une procédure
13:26 qui a conduit le Conseil d'État à dire "ils n'ont pas complètement franchi la ligne rouge".
13:30 Mais nous avons constaté qu'il y avait des motifs légitimes
13:33 qui avaient poussé le gouvernement à engager cette procédure de dissolution.
13:36 Pour autant, toutes les causes ne sont pas réunies pour qu'on valide cette dissolution.
13:40 Ça n'est absolument pas un camouflet pour le gouvernement,
13:42 c'est au contraire, je le considère comme ça,
13:45 une manière d'aller préciser qu'on est proche de ça
13:48 et, encore une fois, c'est un appel à la retenue
13:51 et un avertissement à ceux qui pensent
13:53 qu'on peut justifier la violence de n'importe quelle façon dans ce pays.
13:57 Alors, juste un dernier mot là-dessus, vous parlez d'appel à la retenue,
13:59 mais de son côté, les soulèvements de la terre, eux, lancent des appels à multiplier les actions.
14:03 Est-ce que vous craignez une reprise d'actions radicales, voire violentes ?
14:08 Je pense que c'est totalement contre-productif.
14:10 Je pense que ça desserre les causes qu'on prétend utiliser.
14:15 Et si on est vraiment attaché à la transition écologique
14:20 et à une accélération dans ce domaine de nos actions collectives,
14:24 la violence, la radicalité, la provocation,
14:27 elles provoquent l'assidération et le rejet d'une partie de la population.
14:30 Pardon, je reviens quand même sur les moyens d'action qui vous restent face aux soulèvements de la terre.
14:34 La dissolution, ça n'a donc pas fonctionné.
14:37 Est-ce que vous pourriez envisager peut-être une loi pour renforcer, je ne sais pas, le droit de propriété ?
14:43 Ou est-ce que, vous dites maintenant, le sujet est plus un sujet d'ordre public et de justice ?
14:47 Monsieur Beckt, on va faire les choses par étapes.
14:51 On a une décision qui a été prise il y a quelques heures par le Conseil d'État,
14:54 que le gouvernement évidemment respecte.
14:56 Je ne préjuge pas de ce que seront d'autres actions à venir de ce collectif
15:00 et je veux croire qu'il a entendu qu'il était passé très près de la dissolution
15:04 et que ça sera suffisant pour éviter que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
15:08 Les images de Saint-Sauline, les cocktails Molotov,
15:11 les battes de baseball utilisées pour aller taper et blesser des dizaines de policiers et de gendarmes
15:15 qui ne faisaient que leur travail, ça n'a pas sa place en démocratie.
15:18 Les soulèvements de la terre qui notamment, parmi d'autres ONG,
15:21 dénoncent l'inaction climatique supposée du gouvernement,
15:25 il y a un sommet sur les pôles qui se tient aujourd'hui.
15:28 Emmanuel Macron doit s'exprimer cet après-midi en clôture d'ailleurs de ce sommet sur les glaciers et les pôles.
15:33 Sommet à Paris, présence officielle de la Norvège, de la Chine, de l'Australie ou encore du Tadjikistan.
15:38 Mais ni le Canada, ni les Etats-Unis, ni la Russie, à quoi ça sert ?
15:42 Alors attendez, le Canada est présent, j'étais hier soir avec l'ambassadrice canadienne
15:47 qui représente son pays à cette occasion.
15:50 Il n'y a qu'un pays qui n'y est pas, c'est la Russie pour des raisons que chacun comprend.
15:53 Mais une seconde, parce que moi, il y a des choses qui m'exaspèrent vraiment.
15:57 Et le disque rayé utilisé par une partie de l'extrême gauche dans ce pays,
16:02 de l'inaction climatique, il est absolument insupportable.
16:04 De quoi on parle ?
16:06 Où sont ces collectifs par rapport à des pays dont les émissions continuent ?
16:09 Vous citez une liste de pays.
16:11 Où sont les soulèvements de la terre en Chine, en Inde, dans des pays qui continuent à ouvrir des mines de charbon ?
16:17 Ici, dans ce pays, les Français, vous, des quantités de gens et d'anonymes,
16:22 ils ont changé leurs habitudes, fait en sorte de minorer une partie de leur consommation.
16:27 Le gouvernement a pris des décisions, on est le premier pays au monde à avoir interdit la vaisselle jetable.
16:31 On est sur un doublement du rythme de baisse des émissions
16:35 dans le quinquennat d'Emmanuel Macron par rapport au temps où il y avait des écologies.
16:38 Le gouvernement, le premier semestre, on est à 4% de baisse.
16:41 Et vous continuez à avoir des gens qui sont dans un discours extrémiste
16:45 parce qu'ils ont le sentiment qu'à la fin, si nous réussissons sur la question de la transition écologique,
16:50 ça prouvera qu'il ne faut pas forcément être de gauche, voire d'ultra-gauche pour faire de la transition écologique.
16:54 - Pardon, Christophe Béchis. - On est face à une réalité.
16:57 Non, pardon, parce qu'à un moment, que ce soient toujours les mêmes qui répètent des choses qui ne correspondent pas à la réalité,
17:03 sincèrement, ça n'est pas acceptable.
17:06 - J'en reviens quand même d'un mot sur ce sommet sur les pôles.
17:08 En l'absence, Jean-Rémi l'a dit, de la Russie, qui est quand même l'un des pays qui a une grande surface,
17:14 notamment au niveau de l'Arctique, qui se prépare à faire transiter des hydrocarbures par l'Arctique,
17:21 qui, selon certains, se prépare et en tout cas explore l'Antarctique pour y trouver des hydrocarbures.
17:26 Bon, sans la Russie, on a du mal à voir à quoi ça sert.
17:30 - On a aujourd'hui une situation aux pôles qui nécessite que la communauté internationale se mobilise.
17:35 Précisément parce que ce sont des lieux qui, à cause du recul de l'Arctique et de l'Antarctique,
17:41 vont ouvrir des voies, suscitent des impétits et des convoitises et représentent des dangers d'un point de vue géopolitique.
17:47 Bien sûr, je préférerais qu'il y ait tout le monde autour de la table, mais c'est la première fois...
17:51 - Vous préféreriez que la Russie soit là ?
17:53 - C'est la première fois qu'on a un sommet consacré à ce sujet.
17:55 Donc qu'à un moment, on se dise qu'il y en a certains qui ne sont pas autour de la table, c'est une chose.
18:00 Mais qu'on mesure que pour la première fois, et c'est bien la volonté du président de la République si ce sommet a lieu,
18:04 on se met tous autour d'une table pour dire comment on mutualise les données de la science,
18:08 comment on se mobilise pour éviter que la fonte des glaciers, qui sont des châteaux d'eau qui permettent à 20% de la population de notre planète
18:15 d'avoir de l'eau douce, soit irréversible.
18:18 Comment on renforce nos efforts collectifs pour baisser nos émissions, pour coopérer de manière plus efficace,
18:24 pour partager des financements, pour poser des règles sur les espaces qui sont rendus vierges.
18:29 Honnêtement, on a besoin de ce sommet.
18:31 - Bon, et nous on a besoin de faire une toute petite pause par le fil info à 8h51 avec Moïse Huniar.
18:37 Israël a frappé la Syrie la nuit dernière.
18:40 Une réponse selon l'armée à la chute d'un drone sur une école d'Eilat au sud d'Israël.
18:44 Pas de blessés signalés.
18:46 Les Etats-Unis affirment que l'Etat hébreu a par ailleurs accepté des pauses humanitaires pendant plusieurs heures
18:51 chaque jour dans la bande de Gaza pour permettre aux civils de fuir.
18:54 Après la décision du Conseil d'Etat d'annuler la dissolution des soulèvements de la Terre,
18:59 la LPO soutient le mouvement.
19:01 On doit tous s'opposer à la violence, mais il ne faut pas baillonner les lanceurs d'alerte,
19:05 réagit sur France Info la Ligue de protection des oiseaux.
19:08 Le gouvernement accuse le mouvement d'actes violents.
19:11 Cela fait six mois qu'il est en détention provisoire.
19:14 Un policier de la BAC parisienne mis en examen.
19:16 Il est soupçonné d'avoir revendu des fichiers de police sur Internet.
19:20 C'est une information France Info.
19:22 Il a pu amasser plusieurs milliers d'euros.
19:24 C'est le blockbuster de fin d'année pour les jeux vidéo.
19:27 Le dernier Call of Duty sort aujourd'hui.
19:29 C'est l'un des piliers de l'industrie.
19:31 La franchise a déjà généré en 20 ans plus de 30 milliards de dollars de chiffre d'affaires.
19:36 Le 8.30, France Info, Adrien Bec, Jean-Rémi Baudot.
19:45 Et toujours avec Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires.
19:50 Monsieur Béchu, la marche de dimanche contre l'antisémitisme a tourné ces derniers jours à la polémique politique,
19:57 en cause notamment, évidemment, la présence du Rassemblement national.
20:00 Le CRIF, le Conseil représentatif des institutions juives de France, ne souhaite pas que le RNI participe.
20:08 Est-ce qu'ils ont raison ?
20:10 Moi, je veux dire, tout ça me désole.
20:12 Je suis très honnête.
20:14 Tout ça me désole parce que je suis, je pense, comme beaucoup de Français, sidéré,
20:19 à la fois bien sûr par la violence des attaques terroristes du Hamas,
20:24 par la souffrance que vivent certainement ceux qui sont dans la bande de Gaza,
20:28 mais dans notre pays, par la multiplication des actes antisémites,
20:32 par la façon dont, presque à visage découvert, on en vient à stigmatiser une partie de nos concitoyens
20:39 qui ont vécu dans leur chair et dans leur histoire, la choix et l'extermination.
20:44 Que dimanche, sur un sujet qui devrait rassembler absolument tout le monde,
20:48 on ait une polémique sur qui vient... Honnêtement, ça me dépasse.
20:53 La polémique vient un petit peu de votre camp, c'est Olivier Véran qui a un peu allumé la mèche au Conseil des ministres
20:58 en disant, à mon sens, le RN n'a pas sa place dans cette manifestation.
21:01 C'était mercredi.
21:03 Qu'on ne soit pas dupes du fait que certains partis politiques ont comme héritage, comme socle,
21:08 à la fois la haine de l'autre, qu'il y ait dans leurs agendas,
21:13 le fait de stigmatiser, de monter les communautés les unes contre les autres, c'est une réalité.
21:17 Et donc je comprends qu'il y ait chez Olivier Véran la volonté d'aller dire "ne soyons pas dupes".
21:21 Mais pour autant, dimanche, ce n'est pas un temps de polémique.
21:24 Ça doit être un temps de cohésion, un temps dans lequel on se retrouve,
21:27 et un temps dans lequel nous disons à tous les républicains de ce pays,
21:30 il y a des choses qu'on ne peut pas laisser passer,
21:32 et à tous nos concitoyens qui se sentent menacés aujourd'hui en France
21:37 par la montée de ce climat de haine, nous sommes à vos côtés et nous nous tenons debout.
21:41 Et la polémique, elle devrait être sur ceux qui justifient de ne pas s'y rendre,
21:45 pas sur le fait qu'on ait des gens qui ont envie d'y aller.
21:47 Pour bien comprendre votre position, ça ne vous choque donc pas que le RN participe à cette marche dimanche ?
21:52 Ce qui me choque, c'est que certains considèrent que se réunir contre l'antisémitisme,
21:57 ce serait manifester un soutien à des massacres.
22:00 Ça, ça me choque. En revanche, je ne suis pas dupe...
22:03 Vous ne répondez pas à ma question.
22:05 Je suis choqué par ceux qui n'y participent pas, je ne suis pas choqué par ceux qui y participent.
22:09 Ça peut difficilement être plus clair.
22:11 Quitte à ce que le rassemblement...
22:12 Pour autant, mais attendez, mais pour autant, je n'ai aucun doute de savoir qui sont mes adversaires
22:17 et ceux qui vont profiter d'un moment de recueillement et d'unité républicaine
22:22 pour essayer de se refaire une virginité sur les sujets...
22:24 C'est exactement ce que j'allais vous dire.
22:25 Est-ce que le RN ne se refait pas une virginité sur cette...
22:28 Dimanche, est-ce qu'on peut pendant quelques heures faire cesser les polémiques
22:33 et faire ensemble nation pendant quelques heures,
22:36 en montrant collectivement, je le redis, à des milliers de nos concitoyens qui vivent aujourd'hui
22:43 dans la peur, dans l'insulte, dans l'invective,
22:46 que nous sommes là et que la République fait front.
22:48 C'est ce que je souhaite, qu'on ait d'abord cette image d'unité
22:51 et pas un temps consacré à nouveau à des polémiques.
22:55 Il y en avait hier, il y en aura lundi.
22:57 Essayons de préserver ce moment pour faire front collectivement.
22:59 Alors, à vous entendre, tout le monde peut donc participer à cette marche.
23:02 Est-ce que le président de la République aussi ?
23:06 Ça, c'est un autre sujet.
23:08 Il a prévu de s'exprimer pour...
23:12 Précisément sur le thème, sa parole, elle est utile,
23:16 elle est attendue, elle sera forte.
23:18 On est dans une situation que beaucoup de nos concitoyens ne pensaient pas vivre.
23:24 Une espèce de libération de la parole et de la haine.
23:27 Des VTC qui refusent de prendre des clients parce qu'ils n'ont pas le bon prénom.
23:31 Des compatriotes de confession juive qui sont exclus de groupes d'amis ou de boucles
23:37 parce que ça pourrait créer de la tension.
23:39 Une femme poignardée chez elle.
23:41 Le chef de l'État vienne témoigner de son soutien à ces personnes.
23:44 D'autres présidents l'ont fait par le passé.
23:46 Vous savez, toute la France ne manifestera pas dimanche.
23:49 Il y a beaucoup de gens qui pourront manifester leur soutien et leur lutte contre l'antisémitisme
23:54 d'une autre manière qu'en se joignant au cortège parisien
23:57 ou en très nombreux cortèges qui se tiendront en province comme à Angers, là où je serai moi,
24:01 pour manifester mon refus de cette montée de l'antisémitisme.
24:05 Mais vous souhaitez que le président, s'il le peut, y soit ?
24:08 Ce qui est absolument indispensable, c'est que sa parole soit entendue et ce sera le cas.
24:13 Merci beaucoup Christophe Béchut, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires.
24:17 Merci d'avoir répondu ce matin aux questions de France Info.
24:21 Merci Adrien Bec de m'avoir accompagné.
24:23 On se retrouve demain pour une nouvelle interview à 8h30.
24:25 Dans 5 minutes, ce sont les informés de Ronaud Dely au programme.
24:28 Ce matin, on va revenir sur la manifestation de dimanche contre l'antisémitisme.
24:32 Et puis on va aussi parler de l'assurance chômage avec peut-être un nouveau tour de vis pour les chômeurs.

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