Têtes à Clash n°135 : Que reste-t-il des Gilets Jaunes ?

  • l’année dernière
Franck Tanguy reçoit Laurent Artur du Plessis, Serge Federbusch, Thomas Whyte et Patrick Yvars.
Au programme des débats :
1) 5 ans après, que reste-t-il des Gilets Jaunes ?
2) Mort de Nahel : le policier remis en liberté sous contrôle judiciaire
3) Baisse de la natalité : est-ce si grave ?

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Transcription
00:00 [Générique]
00:11 Bonjour à tous, nouvelle émission de Tête à Clash, 3 sujets, 4 invités.
00:15 Alors vous allez voir, on en a 3 et demi, mais je vais vous expliquer.
00:18 Premier invité, Laurent Arthur du Plessis. Bonjour Laurent.
00:21 Bonjour.
00:22 Serge Federbouch. Bonjour.
00:24 Thomas White. Bonjour.
00:26 Et le quatrième, il est quelque part dans un studio à côté, il est là, mais il a du retard,
00:31 donc on commence sans lui, il s'appelle Patrick Ivar, il va nous rejoindre pour le sujet numéro 2.
00:36 Et les 3 sujets, justement. 3 sujets.
00:38 Premier sujet, c'est 5 ans après les Gilets jaunes, qu'est-ce qu'il en reste ?
00:43 J'ai envie de dire, que sont-ils devenus ? Premier sujet.
00:45 Deuxième sujet, la mort de Naël Marzouk, tout le monde se souvient de cet événement en juin.
00:50 Le policier a été libéré, après 4 mois de prison,
00:54 on va parler des conséquences de cette libération, pourquoi on le libère.
00:58 Et le troisième sujet, c'est un sujet sur la baisse de la natalité en France.
01:03 Et je me demande finalement si c'est si important.
01:05 Alors j'ai bien conscience que c'est un peu provocateur,
01:08 mais on va revenir, on va essayer d'approfondir ce sujet.
01:11 Allez, rendez-vous dans quelques secondes pour le premier.
01:13 [Générique]
01:33 [Sonnerie de fin]
01:36 Il y a 5 ans, jour pour jour ou quasiment, le 17 novembre 2018,
01:42 première manifestation des Gilets jaunes.
01:46 On est 5 ans après, moi j'ai le sentiment que les Gilets jaunes ont disparu, ou quasiment.
01:53 Et je voudrais savoir ce qu'ils sont devenus, ce que vous en pensez,
01:55 s'ils peuvent réapparaître, et c'est Serge qui s'y colle. Serge.
01:59 Effectivement, en apparence, c'est un peu une défaite politique,
02:02 parce qu'ils ont essayé, depuis à peu près plusieurs reprises,
02:05 ensuite de relancer le mouvement.
02:07 Il y a eu des appels à manifester à nouveau les samedis,
02:10 puisque c'était des actes, comme on disait à l'époque,
02:14 parce que j'y avais participé, des Gilets jaunes, et puis ça a fait des flops.
02:18 Donc on pourrait croire que c'est une forme de défaite politique,
02:22 et que le mouvement a été plus ou moins définitivement disparu.
02:26 Pourquoi ? Parce qu'il a été, d'une certaine manière, brisé par la répression.
02:31 C'est quand même ça, la répression a été féroce,
02:32 il y a eu de nombreux blessés, des éborgnés,
02:35 et il y a eu une férocité aussi de la répression judiciaire.
02:39 Quand on voit à quel point, je crois qu'il n'y a aucune des procédures
02:45 qui a été lancée pour essayer de sanctionner les tirs tendus,
02:50 les tirs qui ont éborgné, qui n'a encore abouti.
02:52 Il n'y a eu aucune condamnation, c'est-à-dire que le système judiciaire
02:55 s'est arrangé avec le pouvoir politique pour complètement escamoter les conséquences.
03:00 – Alors que par ailleurs, les manifestants ont été condamnés ?
03:03 – Oui, évidemment, c'est du deux poids deux mesures tout à fait manifeste.
03:07 Tout ça, ça a brisé le mouvement.
03:10 Cela étant, si on voit les choses avec un peu de perspective,
03:15 ça a été quand même un coup d'arrêt au macronisme.
03:17 C'est-à-dire qu'il est arrivé fringant avec le soutien des médias et des oligarques
03:21 pour faire progresser son agenda et leurs intérêts, et ça l'a arrêté.
03:25 Il a été obligé de lancer une espèce de grande parlotte que tout le monde a oubliée,
03:29 je ne sais pas si vous vous souvenez, le fameux "Grand Débat"
03:32 avec de l'argent publique gaspillé.
03:35 Je crois qu'il y a un endroit en France où il y a des tonnes et des tonnes
03:38 de cahiers de doléances qui sont en train de pourrir lentement.
03:42 Peut-être qu'un jour les historiens se repencheront là-dessus
03:47 pour voir pourquoi ça a fini par exploser cinq ou dix ans plus tard.
03:51 En tout cas, ça a porté un coup d'arrêt, ils ont dû lâcher de l'argent.
03:56 Il y avait une vingtaine de milliards.
03:58 Ensuite, il s'est un peu précipité Macron sur le Covid
04:01 pour avoir un prétexte pour arroser tout le monde en France.
04:04 Et depuis les dernières élections présidentielles,
04:07 il a réussi à être élu, mais il n'a plus de majorité législative
04:10 et il est quand même très entravé.
04:12 Donc on peut dire que malgré tout, malgré cette défaite politique,
04:16 cette défaite a quand même essaimé, c'est-à-dire que ça a porté un coup d'arrêt
04:20 à l'entreprise oligarchique qui avait pour objectif effectivement
04:24 de vraiment dominer le pays.
04:27 – Donc si, ok, Thomas, on va revenir là-dessus.
04:30 Thomas.
04:31 – Oui, au moment où les Gilets jaunes se sont déroulés,
04:34 il y a eu beaucoup de gens qui ont cité ces célèbres propos qu'on prête à Louis XVI,
04:37 "si il reste une révolte, sinon c'est une révolution".
04:39 Évidemment, beaucoup de Gilets jaunes rêvaient que ce soit la révolution.
04:42 De facto, ça a été une révolte.
04:43 – Et c'est pas passé loin néanmoins.
04:44 – C'est pas passé loin, vous avez tout à fait raison.
04:46 Et en fait, les élites ont quand même eu effectivement très peur.
04:50 Il y a eu un moment précisément où ils ont eu très peur, c'est début décembre.
04:53 Là, tous les témoignages le disent d'ailleurs,
04:55 même en interne qui sont sortis depuis, il y a vraiment eu un moment,
04:58 parce que d'abord, ils ne s'attendaient pas à l'amplitude du mouvement.
05:00 Au départ, quand il y a eu la première manifestation le 17 novembre,
05:03 tout le monde était surpris, d'ailleurs tout le monde dans les médias,
05:06 même les Gilets jaunes eux-mêmes étaient surpris, et le pouvoir aussi.
05:09 Et jusqu'au 1er décembre, ils ne s'attendaient pas à ce que ça prenne une telle ampleur.
05:12 Donc clairement, ils ont eu très peur.
05:13 Et ensuite, il y a eu effectivement, comme l'a rappelé Serge,
05:15 une très forte répression.
05:16 Mais clairement, ça a été une révolte et ça n'a pas pu être transformé en révolution.
05:20 Et ça, il a manqué au moins deux choses pour que ça se transforme en révolution,
05:23 pour que ça puisse se transformer en révolution.
05:24 Il a manqué au minimum l'existence d'élites,
05:27 il n'y avait pas d'élites dans ce mouvement.
05:29 – Il y avait même la volonté de ne pas en avoir.
05:31 – Exactement, et en plus, il n'y avait pas non plus de corpus idéologique,
05:36 pourrait-on dire structurant derrière,
05:38 porté par justement des élites, même minoritaires,
05:41 et par conséquent, il n'y avait pas de revendications uniformes.
05:44 On a vu qu'à part le RIC à un moment,
05:46 on va faire un nom d'initiative citoyenne,
05:48 qui a été un peu mis en avant au départ par la gauche,
05:50 d'ailleurs c'est la gauche qui a lancé le sujet, mais il a fait florès.
05:52 C'est le seul point commun à un moment sur lequel les gens se sont un peu cristallisés,
05:55 mais c'est un peu vague, c'est très flou,
05:56 on ne va pas changer toute la structure de la société avec ça.
05:59 Alors c'est un peu ça dont rêvaient les gens.
06:02 Donc pour qu'il y ait une révolution,
06:03 il faut que vous ayez non seulement un soulèvement populaire
06:06 ou un énorme mécontentement populaire,
06:07 donc un discrédit jeté sur le système en place
06:09 qui fait que beaucoup de gens sont prêts à entendre un autre système,
06:12 mais il faut qu'il y ait aussi des élites qui portent un discours de rupture,
06:16 qui portent un discours de rupture, et il n'y avait pas ça,
06:19 et c'est pour ça notamment que c'est devenu une révolte,
06:21 enfin c'est resté une révolte et ce n'est pas du tout une révolution.
06:23 – Très bien, merci.
06:24 – Je crois que effectivement, d'une part les Gilets jaunes se sont dit,
06:29 bon, descendre dans la rue, se faire éborgner, etc.
06:33 de toute façon ça ne changera pas grand chose,
06:37 et j'ai l'impression, vu des sondages sur les élections à venir,
06:44 que les CSP, comme disent les publicitaires,
06:48 les catégories socio-professionnelles,
06:50 qui étaient plutôt le vivier des Gilets jaunes,
06:54 se dirigent de plus en plus vers un vote Rassemblement National,
07:02 au vu des sondages.
07:03 – Qui serait le nouveau parti protestataire.
07:05 – Oui, puisque les sondages montrent que même des partisans de FI,
07:12 une partie d'entre eux, se réorientent vers le RN,
07:15 et j'ai l'impression que le grand parti protestataire,
07:18 comme vous dites très justement, actuellement,
07:21 c'est le RN, parce que de toute façon,
07:24 il fallait un réceptacle à ce mécontentement,
07:29 la rue ne pouvait plus tellement conduire à grand chose,
07:33 sauf à faire une révolution,
07:35 mais ça n'était pas mûr pour une révolution,
07:39 et du même coup, c'est finalement le système électoral
07:45 qui pourrait être le réceptacle de ce mécontentement social.
07:52 – Ok, merci Laurent.
07:54 Moi, il y a quand même un élément que vous semblez avoir oublié,
07:58 est-ce que le moment des Gilets jaunes,
08:01 s'est pas éteint au moment de l'invasion de l'Arc de Triomphe ?
08:04 C'est-à-dire, est-ce qu'il n'y a pas eu, symboliquement,
08:08 quelque chose qui a été fait, qui ne se fait pas,
08:12 et qui a fait peur, finalement, à ceux qui pouvaient,
08:16 non pas être dans la rue à manifester,
08:19 mais qui soutenaient ceux qui étaient Gilets jaunes,
08:21 et qui leur disaient, en les croisant sur la route,
08:23 "Allez-y les petits gars, continuez, parce que vous vous battez à notre place",
08:27 et est-ce que là, il n'y a pas eu un moment où c'était,
08:29 "ça, c'est pas possible" ?
08:31 – Alors, peut-être dans la communication médiatique,
08:34 et ça a été d'ailleurs l'objectif du gouvernement, dès ce moment-là,
08:37 de discréditer le mouvement en mettant en avant,
08:39 et en favorisant, peut-être même, les débordements
08:42 qui, médiatiquement, prennent toute la place et rasent tout le reste,
08:47 mais je ne crois pas que, même dans les enquêtes d'opinion de l'époque
08:50 sur le soutien de la population, qui montraient qu'il y avait jusqu'à 80%
08:52 de la population qui a soutenu, au début du mouvement, les Gilets jaunes,
08:56 je ne crois pas qu'il y ait eu une érosion brutale le 1er décembre avec ça.
08:59 Il y en a eu une sur le temps long, avec la multiplication des violences,
09:01 la multiplication des blocages, certainement,
09:03 le gouvernement a joué un peu l'usure, en plus de la répression féroce.
09:07 Mais ça, c'est juste dans la communication,
09:09 ça a peut-être été un point d'affection dans la communication.
09:11 Mais ce que je voulais dire aussi,
09:12 c'est plus de fond, cette fois-ci, sur le mouvement des Gilets jaunes,
09:13 c'est que si le mouvement des Gilets jaunes n'en entend plus parler aujourd'hui,
09:16 par contre, les conditions sociologiques qui causaient ce mécontentement
09:20 et qui ont été à l'origine, elles n'ont pas disparu.
09:22 Simplement, effectivement, il y a eu un étouffoir qui a été mis dessus,
09:25 en particulier par la brutalité, que rappelait Serge tout à l'heure,
09:27 de la répression, qui a été extrêmement violente,
09:30 et dont il faut souligner la particularité,
09:32 une quarantaine, une cinquantaine quasiment débornées, des gens mutilés…
09:36 – Attendez, je l'ai noté quelques heures, je crois que c'est 23 débornés.
09:40 – 23 débornés, mais il y a eu aussi de nombreuses personnes
09:42 qui ont subi des mutilations sans être éborgnées,
09:44 parce que les fameuses LBD, par exemple,
09:46 une jeune fille, Fiorina, qui a été éborgnée,
09:48 elle n'a pas seulement été éborgnée,
09:49 tout son visage gauche a été complètement ravagé,
09:51 elle a dû subir 8 opérations, une reconstruction faciale,
09:54 et il y a des gens qui ont subi des choses comme ça.
09:55 Donc, au total, moi, j'avais compté une cinquantaine de personnes
09:57 éborgnées ou mutilées.
09:58 Et aujourd'hui, 5 ans après, Serge le rappelait,
10:02 il n'y a eu aucun procès, aucun jugement.
10:06 Alors que, transition vers le sujet suivant,
10:09 mais on a vu avec Naël dans l'affaire récente,
10:12 qui a provoqué des émeutes aussi,
10:13 donc on a une situation un peu similaire, c'est-à-dire des émeutes,
10:17 la répression policière n'a absolument pas du tout été la même,
10:19 et la sanction envers le responsable a été manifestement disproportionnée,
10:23 puisque 4 mois de présence en prison…
10:25 – Alors là, vous anticipez sur le sujet suivant.
10:27 – Mais ce qui est frappant, c'est le contraste, si vous voulez.
10:29 C'est le contraste de la répression, je termine juste là-dessus,
10:32 le contraste de la répression,
10:33 les Gilets jaunes n'ont pas fait l'objet d'une répression…
10:36 les révolts de banlieue ne font pas l'objet d'une répression aussi féroce,
10:40 parce que manifestement, il y a un autre type de peur de la part de nos dirigeants,
10:44 alors que les Gilets jaunes, ils s'agissent là de les mater, en quelque sorte.
10:46 – Serge Rederbosch.
10:47 – Alors d'abord, je crois qu'il ne faut pas, pour revenir sur la…
10:49 est-ce que c'était une révolte, une révolution ?
10:51 Il ne faut pas avoir une vision trop léniniste de la révolution,
10:54 ce n'est pas forcément un parti éclairé qui va organiser tout ça.
10:59 Les révolutions en France, celles de 1789-1830,
11:02 c'était aussi à la base des espèces de révoltes spontanées
11:05 qui ont ensuite créé leurs propres élites.
11:07 Et donc, bon, ça aurait pu ressembler à ça,
11:09 plutôt qu'au modèle léniniste où tout est pré-programmé à l'avance.
11:12 – Léniniste, c'est des paroles de fond.
11:14 – Non, mais j'ai essayé de répondre.
11:16 Deuxièmement, c'est vrai qu'ils ont utilisé,
11:19 avec les moyens médiatiques dont ils disposent,
11:22 les oligarques, la classe dirigeante,
11:24 des débordements qui n'étaient pas si importants que ça d'ailleurs,
11:26 parce que l'invasion de l'arc de triomphe,
11:28 ils ont montré des photos d'une des sculptures qui était en fait démolie.
11:33 En réalité, c'était simplement des tirages,
11:35 des moulages en plâtre de la Marseillaise de Rude,
11:38 c'était rien du tout.
11:39 Et puis on ne sait même pas qui a fait le coup en plus,
11:40 on ne le sait toujours pas.
11:41 – Moi je parlais d'un point de vue symbolique.
11:43 – Oui, mais non, non, non, ça n'a aliené que certains retraités,
11:47 ça n'a aliené que certains retraités à l'époque
11:50 qui regardent H24, BFM TV, voilà.
11:53 Mais ce n'est pas là que ça a vraiment…
11:56 Bon, l'instrument essentiel, bon c'est vrai qu'il y a eu peut-être
12:00 chez ces gens-là, en particulier chez les retraités,
12:02 manipulable comme il l'était ensuite avec le Covid,
12:05 une désaffection, le fait qu'ils cessent de soutenir,
12:09 pour autant qu'ils aient vraiment soutenu.
12:11 Mais ce qui a véritablement amené à la fin de la rébellion,
12:17 c'était quand même effectivement la répression
12:19 et derrière la répression, quelque chose que j'ai vécu moi-même,
12:22 je l'ai vécu dans les manifestations.
12:24 Et c'est là, à mon avis, où bon, si rien n'est blanc ou noir,
12:28 c'est que personne n'avait envie de se faire trouver la peau
12:30 et de mourir avec le gilet jaune pour renverser Macron, personne.
12:34 Au bout d'un moment, quand on était sur les Champs-Elysées,
12:36 à un moment, il y a eu une espèce de flottement,
12:39 c'est-à-dire que les CRS n'avaient pas vu le coup venir
12:41 et la foule a commencé à se diriger vers la Concorde.
12:44 On était peut-être à 400 ou 500 mètres de l'Elysée.
12:47 – Oui, bien sûr.
12:47 – Mais il y avait juste un dernier cordon de gendarmes,
12:50 ils auraient peut-être tiré, peut-être pas tiré, j'en sais rien,
12:52 mais si c'était renversé, là, les gens pouvaient envahir l'Elysée.
12:55 Donc, mais les gens bifurquaient
12:58 parce que personne n'avait envie de se faire trouver la peau.
13:00 Je crois que c'est un mélange,
13:02 et c'est ce qui maintient le système en France depuis 20 ou 30 ans,
13:05 c'est un mélange de répression, de manipulation grâce aux médias
13:09 et aussi le fait que, malgré tout, les gens ont encore de quoi manger.
13:12 Le jour où ceux qui aient porté le gilet jaune n'ont plus de quoi manger,
13:17 eh bien là, il y en aura suffisamment, il n'en faut pas beaucoup,
13:19 il en faut quelques milliers pour risquer d'aller se faire trouver la peau
13:22 et là, ça ne s'arrêtera plus.
13:24 – Je suis frappé par une chose, je vais vous céder la parole,
13:29 Laurent Arthud du Plessis,
13:30 je suis frappé par la succession des événements qui se sont enchaînés,
13:35 les gilets jaunes, le Covid, la retraite,
13:40 maintenant les deux guerres consécutives entre l'Ukraine et Israël en masse,
13:45 et finalement, c'est il y a cinq ans,
13:48 mais d'une certaine manière, c'est il y a vingt ans.
13:51 Il y a eu une accélération du temps des événements
13:55 qui fait que les gilets jaunes ont rassemblé 450 personnes,
14:00 ce comptage de la police, dimanche dernier dans Paris,
14:07 dont certains ont essayé d'asperger l'Arc de Triomphe avec de la peinture jaune.
14:12 Voilà, c'est tout quoi.
14:14 – C'est un partout physique de certaines méthodes de militants d'extrême-gauche,
14:17 c'est-à-dire qu'on ne sait plus du tout les gilets jaunes d'origine,
14:19 ceux qui se manifestent encore aujourd'hui sous cet étiquette bien sûr.
14:22 – Moi qui ai un pied en province, pendant longtemps,
14:27 il y avait des gens au carrefour, il y avait des gens avec des gilets jaunes,
14:31 donc on ne pouvait pas les louper, à qui on pouvait parler, il n'y en a plus.
14:35 Je sais qu'il y a encore quelques endroits en France,
14:39 il y a des gens qui maintiennent un petit peu la flamme,
14:42 mais ça a disparu du fond de la population française.
14:48 Laurent Arthaud, écoutez.
14:50 – Alors je crois aussi qu'il y a dans la psychologie collective
14:55 une sorte d'appréhension de ce qui va arriver,
14:59 c'est-à-dire que les gens sentent qu'on est au seuil d'une sorte de guerre civile,
15:05 il faut bien le dire.
15:06 Il y a une montée de violences qui n'est pas anodine
15:11 et qui veut dire quelque chose.
15:14 Les classes dirigeantes au pouvoir essayent de masquer ça au maximum,
15:20 les grands médias essayent de le masquer au maximum,
15:22 mais dans la population on sent cette inquiétude monter.
15:28 Et je crois que dans la hiérarchie des périls,
15:32 le péril qui semble maintenant le plus effrayant c'est celui-là,
15:37 c'est le péril de la guerre civile.
15:39 – Donc ce que vous dites c'est repli sur soi ?
15:40 – Oui, repli sur soi.
15:42 – À l'américaine on va chercher un flingue et si…
15:46 – Et puis un peu une sorte d'état de sidération
15:49 devant la montée de ces violences qui est quand même absolument hallucinante.
15:55 Et un état de sidération qui fait qu'effectivement les gens
15:59 pensent de plus en plus à assurer en quelque sorte
16:03 leur salut individuel face à la montée de ces périls,
16:07 d'autant qu'il y a quand même aussi un climat international
16:10 qui est lui aussi de plus en plus stressant quand même.
16:13 Il y a tout de même maintenant une expression que je connais bien
16:17 pour l'avoir employée dans mes livres successifs
16:20 et qui fleurit maintenant sur les grands médias,
16:23 c'est celui de la troisième guerre mondiale.
16:25 – Oui.
16:25 – Il y a l'idée qu'on distillait que Poutine était un fou
16:30 qui allait nous balancer des bombes atomiques,
16:32 bon ça, ça a un peu passé maintenant.
16:34 Mais il est certain que la vision des foules musulmanes en délire
16:41 à cause de ce confetti que la Palestine sur une carte de géographie, etc.,
16:48 tout ça entretient un climat général de montée des périls
16:56 et au fond les gens sont un peu dans l'attente
17:00 des secousses telluriques à venir.
17:04 – Merci Laurent, juste un mot Serge, je vous cède la parole.
17:08 Il y a aussi une chose qui m'a frappé, vous l'avez rappelé Thomas,
17:11 il n'y a pas eu de leader,
17:12 mais il y a quand même eu un certain nombre de personnalités
17:15 qui ont émergé, Jérôme Rodríguez, Ingrid Leva-Vasseur,
17:20 je ne sais pas si vous vous rappelez tous ces noms, Jacqueline Mouraud,
17:23 Priscillia, alors je ne sais plus, absolument, Ludovski,
17:29 il y a quand même des gens qui ont existé et on voit qu'ils ne sont plus là en fait.
17:34 – Ce sont des gens qui parlaient bien,
17:35 qui ont fait remonter une parole de terrain, qui a parlé aux gens,
17:39 mais ce ne sont pas des personnes qui ont été des "élites structurantes"
17:43 et lorsqu'ils ont essayé de le faire, par exemple Ingrid Leva-Vasseur
17:46 avait essayé de présenter une liste gilets jaunes aux européennes,
17:49 elle a échoué, dès qu'une tête a dépassé…
17:53 – La Lanne ça a fait moins de 1%.
17:55 – Ingrid Leva-Vasseur, elle a été au conseil municipal de la ville où elle habite,
18:01 elle y est restée un an, Jacqueline Mouraud elle a soutenu Zemmour
18:06 et elle en est partie, elle a arrêté, Jérôme Rodríguez il ne retrouve plus de boulot.
18:11 – À partir du moment où c'est un mouvement spontané,
18:14 il est logique aussi que les leaders ne s'incrustent pas forcément,
18:19 il y a eu des révolutions en France, moi j'aime bien l'histoire
18:21 donc je fais référence souvent, en juin 1848,
18:24 bon ça a été extrêmement violent, il y a eu des milliers de morts,
18:27 c'était une révolution sans leader, mais volontairement,
18:29 c'est-à-dire que les gens ne voulaient pas savoir,
18:32 qui ne voulaient pas faire savoir qu'ils étaient les chefs,
18:34 non seulement parce qu'ils cherchaient à se protéger
18:36 mais parce qu'eux aussi, idéologiquement à l'époque,
18:38 ils ne voulaient pas, c'était ni Dieu, ni César, ni Tribas,
18:42 ils ne voulaient pas entamer un processus de domination sur les autres,
18:45 donc c'est pas totalement inhabituel
18:48 qu'il y ait des mouvements un peu spontanés sans vrai leader,
18:51 simplement au bout d'un moment, enfin pour revenir aux interrogations
18:54 qu'on se posait, ce qui provoque les révolutions,
18:57 ce sont quand même des coalitions,
18:59 c'est-à-dire que là, il y aurait pu y avoir une coalition
19:01 contre le pouvoir macroniste, autour des gilets jaunes,
19:04 bon là, ce qui se passe depuis 5 ans, de plus en plus,
19:08 c'est qu'il n'y a pas de coalition, pourquoi il n'y a pas de coalition ?
19:10 Parce qu'on a le phénomène musulman, le phénomène des banlieues,
19:14 le phénomène de l'immigration, qui crée une fracture
19:17 au sein du peuple, d'accord, et de l'opposition,
19:21 qui fait qu'il y a deux prolétariats d'une certaine manière,
19:25 ou en tout cas un prolétariat et puis un peuple, deux peuples,
19:28 qui sont antagonistes d'une manière suffisamment forte
19:32 pour qu'ils ne puissent pas, en fait,
19:34 collaborer contre la domination des élites et des oligarques.
19:37 Et donc c'est ça aussi qui fragilise la France,
19:41 et qui fait que d'ailleurs, on est dans une situation d'extrême inconfort,
19:45 parce qu'on ne sait pas, on ne peut pas anticiper ce qui va se passer,
19:48 puisqu'on ne sait pas quelle coalition va finir par l'emporter,
19:51 est-ce que ça va être la coalition,
19:53 je vais parler brutalement, des Arabes et des oligarques,
19:55 ça peut être ça, il peut y avoir un moment,
19:57 Bernard Arnault et toute sa petite bande,
19:59 et Macron, ou Edouard Philippe, son successeur,
20:01 qui disent "bon ben finalement on va s'appuyer sur les banlieues
20:06 pour vraiment écrabouiller les petits blancs dans les zones pavillonnaires
20:11 et dans les villes qui restent, ou dans les campagnes".
20:13 Ça peut être au contraire un pouvoir qui va s'appuyer sur les "petits blancs"
20:18 contre l'islam et les musulmans, et contre les anciens oligarques,
20:23 enfin tout ça peut partir dans toutes les directions,
20:26 et d'ailleurs ça ressemble plus à des espèces de phénomènes d'effondrement collectif
20:32 que de vraies révolutions, parce que la révolution,
20:33 d'une certaine manière, c'est un sang-neuf,
20:35 c'est quelque chose qui projette dans l'avenir,
20:37 là il n'y a même pas de projection dans l'avenir.
20:39 – Oui, c'est-à-dire, là une révolution c'est la vision sur un après,
20:42 c'est un désir très fort de toi.
20:44 – On va faire la république par exemple, on veut se débarrasser du roi,
20:47 on va faire la république, on va faire l'égalité, le suffrage universel,
20:51 plus d'égalité sociale, peu importe, quel que soit,
20:54 mais là il n'y a même plus de ligne directrice,
20:56 c'est-à-dire qu'on ne sait même pas quel type de modèle social et politique
21:00 on veut mettre véritablement, à part dire "oui, moi j'en étais partisan,
21:04 on va faire du référendum", mais le référendum c'est un instrument,
21:06 ce n'est pas un projet politique,
21:08 on ne sait pas quelles questions on va poser au terme de ce référendum,
21:11 et dire au peuple "bon voilà, qu'est-ce que tu veux,
21:12 si le peuple n'a rien à dire et n'a pas d'idée précise sur le sujet,
21:15 ça ne mène à rien".
21:17 Donc on est vraiment dans une ère de grand désarroi.
21:21 – On va rester sur cette opinion-là,
21:24 je vous remercie, on a un petit peu dépassé le sujet,
21:27 merci messieurs, on se retrouve dans quelques minutes,
21:30 quelques secondes pour le deuxième sujet,
21:32 et on va accueillir Patrick Ivar qui aura été microté, qui est tout beau.
21:35 À tout de suite.
21:36 [Générique]
21:52 – Rebonjour, deuxième sujet, Patrick Ivar est enfin arrivé,
21:57 il est tout beau, il est tout frais,
21:58 et il a un micro donc on peut même l'entendre.
22:00 Eh bien justement, ce deuxième sujet c'est la libération du policier,
22:05 qui s'appelle Florian M,
22:07 qui est celui qui a tiré lors de l'arrestation de Naël Merzouk,
22:14 qui s'est fini par sa mort,
22:16 ça c'était en juin, en juin 2023,
22:20 donc 4 mois de prison à la santé pour ce policier,
22:24 on va revenir sur les circonstances de sa libération,
22:27 quelques manifestations en défaveur de cette libération,
22:33 je cède la parole à Patrick Ivar.
22:35 Patrick.
22:36 – Merci Franck, désolé pour mon retard.
22:38 – Pas de problème.
22:39 – Cette affaire elle est intéressante,
22:42 bon elle est triste bien sûr parce que ça commence par la mort de quelqu'un,
22:45 mais on constate qu'on est passé de l'affaire Naël à l'affaire Florian,
22:49 et c'est quand même assez révélateur de quelque chose de grave.
22:54 Florian le policier qui est parti le matin de chez lui en allant au travail,
22:57 il n'est pas rentré et il s'est retrouvé en prison,
23:00 après avoir tué quelqu'un, c'est dramatique,
23:03 et on ne peut pas imaginer qu'un policier parte le matin en se disant
23:06 "tiens aujourd'hui je vais tuer quelqu'un parce que j'en ai envie",
23:08 ce n'est pas quelque chose d'imaginable,
23:10 c'est une situation qui est vraiment très particulière
23:16 parce qu'un policier s'est retrouvé pendant 4 mois sans être jugé,
23:21 il s'est retrouvé pendant 4 mois placé sous mandat de dépôt
23:24 pour une raison qui semble être un risque de trouble
23:28 à l'endroit public dans les banlieues en fait,
23:30 c'est-à-dire que quand on est placé sous mandat de dépôt...
23:32 Vous pensez que c'est pour calmer ce qui s'est passé ?
23:34 Ce n'est pas pour interdire sa communication avec l'autre policier ?
23:39 Alors je n'ai pas accès à la procédure, personne ici n'a accès à la procédure,
23:42 tout est possible.
23:43 Maintenant, la raison nous pousse quand même à croire
23:49 que ce n'est pas le risque de réitération qui a justifié son mandat de dépôt,
23:55 ce n'est pas le risque de collusion avec les autres policiers ou avec les témoins,
23:59 ce n'est pas le risque de fuite à l'étranger,
24:02 c'est le risque de trouble à l'ordre public
24:05 que le pouvoir a voulu éviter, notamment dans les banlieues.
24:09 Alors le trouble à l'ordre public, il y en a eu quand même,
24:11 parce qu'on se souvient qu'il y a eu de sacrés émeutes,
24:13 en particulier à Nanterre.
24:17 Donc les émeutes, on les a eues, on y a eu droit.
24:19 Mais certains ont pu penser que ça aurait été pire si le policier...
24:24 C'était une manière de calmer ?
24:26 Oui, bien sûr.
24:27 Sauf que vous oubliez que la justice en France est indépendante
24:30 et que finalement les instructions du pouvoir,
24:34 du ministre de la Justice ou de l'Élysée,
24:36 elles ne sont pas prises sur les juges.
24:38 Les juges, ils choisissent librement de maintenir quelqu'un en rétention ou pas.
24:44 Ce que je n'oublie pas, c'est que la justice, elle n'a pas encore été rendue
24:47 et qu'un mandat de dépôt, ce n'est pas rien à compter sur une peine à venir.
24:50 Donc ce que je n'oublie pas, c'est que ce qui s'est passé,
24:53 c'est qu'on a mis quelqu'un qui était présumé innocent sous mandat de dépôt,
24:56 qui a passé quatre mois en prison sans être jugé,
24:59 alors qu'il offrait toutes les garanties de représentation nécessaires
25:05 pour être ensuite jugé, comparé à être devant un tribunal,
25:08 ce qui arrivera sans nul doute,
25:10 à moins que le juge d'instruction rende une ordonnance de non-lieu,
25:13 ce qui est tout à fait possible également.
25:15 Mais ce que je constate, c'est que ce policier Florian,
25:18 qui encore une fois, de mon point de vue, mais je ne pense pas me tromper,
25:22 n'avait nullement l'intention, quand il est parti le matin de chez lui,
25:25 de tuer quelqu'un pour se retrouver ensuite en prison.
25:27 Ce policier a été un petit peu jeté en pâture,
25:31 de façon à être la victime expiatoire, en se disant "lui on le sacrifie,
25:36 et puis on va un petit peu calmer les banlieues,
25:38 parce que sinon ça sera pire que ce que c'est déjà".
25:41 Alors sa libération, elle a quand même des conditions,
25:43 je vous cède la parole Laurent, juste une seconde.
25:45 Pour rappeler, il a été libéré sous contrôle judiciaire,
25:49 interdiction d'apparaître à Nanterre, interdiction de détenir une arme,
25:53 j'imagine qu'il peut recommencer à travailler, mais dans tous les cas…
25:56 C'est pas sûr, je pense qu'il est suspendu administrativement,
25:59 de mon point de vue, administrativement il est suspendu.
26:01 Et dans tous les cas, il a interdiction de communiquer avec les partis,
26:04 la famille de Naël Merzougue bien sûr,
26:06 mais également l'autre policier qui était avec lui, puisque c'était de retard.
26:10 Et je rappelle aussi qu'il a dû déménager,
26:12 que sa femme et son enfant sont sous protection policière.
26:15 Il vit sous protection judiciaire, il a déménagé.
26:17 C'est pas l'idéal non plus.
26:18 Oui c'est violent.
26:19 Alors, Laurent Arthur du Plessis.
26:21 J'adhère tout à fait à ce que vient d'expliquer Patrick Ivar,
26:25 notamment le concept de victime expiatoire.
26:31 Parce qu'en effet, les magistrats n'ont pas besoin de recevoir une instruction
26:36 du parquet général et du ministre pour se mettre dans ce moule,
26:44 ils y sont dans ce moule, ce moule idéologique dont on sait très bien
26:48 qu'il prévaut l'École nationale de la magistrature,
26:52 qui forme les magistrats et qui est très largement répandue
26:57 dans le corps des magistrats, pas tous.
26:58 Vous dites être en gros un biais en faveur des délinquants versus la police.
27:04 Voilà, alors c'est la vision hugolienne, c'est Victor Hugo, c'est les misérables.
27:09 C'est que les pauvres gens sont victimes des policiers,
27:16 des classes privilégiées, etc.
27:19 C'est une espèce de vulgate marxiste qui préside.
27:22 Celui qui a volé un pain n'a pas allé en prison, ça c'est Hugo.
27:26 C'est du Hugo remouliné à Marx et qui fait qu'effectivement,
27:31 le flic il est représentant des classes dominantes
27:35 et de toute façon, il faut le saquer.
27:39 Et puis alors d'autre part, je suis persuadé aussi
27:42 que chez beaucoup de magistrats, il y a la même préoccupation
27:46 que chez beaucoup d'angles politiques.
27:49 Et de plus en plus à l'Élysée, on le voit maintenant,
27:52 c'est que de plus en plus, il y a la prise de conscience
27:57 du caractère hautement inflammatoire des banlieues.
28:02 De plus en plus, il y a conscience et les émeutes,
28:06 il y a quelques mois, en ont été l'éclatante démonstration
28:10 que maintenant une étincelle peut créer un brasier
28:15 de très grande échelle.
28:17 – Oui et en même temps, la libération du policier
28:19 qui a donné lieu à une manifestation à Nanterre
28:22 avec la maman de Naël Marzouk qui était à l'origine
28:26 de cette manifestation, finalement ça a été
28:29 quelques centaines de manifestants, ça a été assez paisible.
28:32 – Oui mais parce que c'est après coup,
28:34 parce qu'on a laissé retomber la poussière,
28:36 on a eu la température, c'est après coup.
28:38 Mais au prochain incident, etc., à nouveau ça explose.
28:44 On est à la merci d'une explosion des banlieues
28:47 pour un oui ou pour un non maintenant.
28:49 – J'en vois un qui frétille, parce qu'il connaît bien la justice.
28:53 – Alors d'abord sur le fait que la dernière manifestation
28:55 était moins violente que les précédentes.
28:57 – Du tout.
28:57 – Oui, c'est un peu comme pour les Gilets jaunes,
29:00 c'est-à-dire que les choses finissent par s'émousser
29:01 en politique et dans les actions collectives.
29:04 Deuxièmement, je suis d'accord avec la fin du raisonnement
29:07 de Laurent plutôt que de son début.
29:10 C'est-à-dire qu'il ne faut pas penser,
29:12 je l'ai quand même assez bien, que tous les magistrats
29:14 sont des espèces de furies du syndicat de la magistrature.
29:17 Il y a une grosse majorité qui est plutôt,
29:19 je dirais, placide et d'opinion plutôt centriste.
29:23 Et ce n'est pas tellement le fait de vouloir défendre
29:26 une soi-disant classe opprimée contre l'ordre bourgeois
29:31 et la police qui les anime.
29:33 – D'accord, donc l'option vis-à-vis de Jean-Hugo ne va pas pour vous.
29:35 – Non, je ne crois pas que ce soit ça.
29:36 Je pense qu'en revanche, ils sont perméables aussi
29:39 au sentiment, à la crainte que le fait de libérer immédiatement,
29:45 par exemple de ne pas le mettre sous mandat de dépôt le policier,
29:48 ça aurait pu relancer effectivement les émeutes.
29:52 C'est plus la trouille finalement qu'un engagement idéologique
29:55 qui a pu conduire à ça.
29:56 Voilà, ils ont attendu que les choses se calment, se dissipent
29:58 et ça, ils n'ont pas besoin d'instructions pour ça
30:00 parce que ce sont des citoyens comme les autres,
30:02 d'une certaine manière.
30:03 – Et vous pensez que finalement, est-ce que j'entends que finalement,
30:05 c'est plutôt une bonne décision d'avoir gardé le policier en prison ?
30:09 – Pour moi, la lâcheté n'est jamais une bonne décision.
30:12 La lâcheté n'est jamais une bonne posture.
30:13 Bon, ce gars-là, le policier n'aurait jamais…
30:15 – Même si ça aboutit à de l'apaisement au final.
30:17 – On n'a pas besoin d'apaisement.
30:18 On a besoin en France de régler les problèmes.
30:21 L'apaisement, c'est simplement le fait d'attendre
30:24 que le problème soit plus grave plus tard et soit plus difficile à régler.
30:27 On n'a pas besoin d'apaisement avec les banlieues,
30:29 on a besoin de ramener l'ordre dans les banlieues.
30:31 Et le plus tôt sera le mieux, d'accord ?
30:33 Et de virer tous ceux qui nous emmerdent.
30:35 C'est ça dont on a besoin.
30:36 On n'a pas besoin de discuter avec eux.
30:38 Bon, donc je ne vais pas faire le parallèle,
30:40 d'ailleurs je suis étonné que le sujet ne soit pas évoqué aujourd'hui
30:43 avec ce qui se passe en Israël, à Gaza, etc.
30:45 – Ce qu'on y a passé l'émission entière il y a 4 jours.
30:48 – Certes, mais en tout cas,
30:49 bon, moi alors là je vais dire un truc qui va faire frémir beaucoup de gens,
30:52 mais d'une certaine manière, ce que pas mal de Français aujourd'hui
30:55 ressentent quand ils ressentent des réticences vis-à-vis de la politique israélienne,
30:59 c'est parce que les Israéliens font ce que les Français
31:01 n'ont pas été capables de faire après le Bataclan, d'accord ?
31:04 Et donc, bon, il faut ramener l'ordre dans les banlieues,
31:08 toutes les mosquées radicalisées auraient dû être détruites,
31:10 tous ces mecs-là auraient dû être virés de France, d'accord ?
31:12 De manière beaucoup plus violente et brutale que ce que la France a décidé de faire.
31:16 – Votre discours il est d'une violence incroyable, si je suis à la bouche.
31:19 – Mais c'est la réalité, la vraie violence,
31:23 c'est de ne pas tenir compte de la violence réelle.
31:26 Il n'y a pas de France apaisée, la France apaisée ça n'existe plus.
31:29 Maintenant nous sommes entrés dans une France de conflit,
31:31 dans une France conflictuelle, comme le disait Gérard Collomb,
31:35 le face-à-face va se développer de plus en plus.
31:38 Ce qui s'est passé là avec la mort du jeune de 16 ans,
31:41 avec cette espèce de ratonnade anti-français d'une certaine manière,
31:44 – Vous parliez à Rénaud-Romeau sur le terrain.
31:47 – Et bien ça va se multiplier, moi les émeutes de la dernière fois,
31:50 j'appelle ça la deuxième intifada, il y en aura une troisième, d'accord ?
31:53 On est face à cette situation, tous les gens qui pensent pouvoir l'éviter
31:57 ne font que l'accentuer.
31:59 – Ok, merci, Thomas.
32:00 – Oui, je suis malheureusement, entre guillemets,
32:02 assez d'accord avec tout ce qui vient d'être dit, y compris par Serge.
32:05 C'est évident que ces policiers n'avaient pas à aller en prison,
32:08 et on peut être que frappé, je reviens là-dessus,
32:10 par le contraste avec l'absence de répression,
32:13 de contraire des policiers qui ont blessé ou estropié des Gilets jaunes.
32:16 On voit que d'ailleurs le traitement des deux peuples
32:19 dont parlait tout à l'heure Laurent, Arthur Duplessis,
32:22 parce qu'effectivement aujourd'hui vous avez un peuple,
32:24 entre guillemets, des banlieues, c'est-à-dire, comprenez,
32:26 issu de l'immigration extra-européenne,
32:27 et vous avez le peuple qu'on a vu avec les Gilets jaunes,
32:30 qui est plutôt le peuple autochtone de la France périphérique,
32:32 analysé par Christophe Guillouis.
32:34 Et bien, on constate que lorsque il y a des mouvements insurrectionnels,
32:36 entre guillemets, issus de ces peuples,
32:38 ils ne sont pas du tout réprimés de la même manière.
32:40 – Oui mais pardon, les policiers c'est un bon exemple.
32:43 Le policier, là, il passe quatre mois en prison,
32:45 et on a commencé la première partie de l'émission en disant
32:48 que les policiers qui avaient estropié, eux n'avaient rien eu.
32:51 – Oui, mais le problème c'est le point de dissonance là.
32:54 – Ben non, justement, c'est que les policiers qui ont estropié,
32:56 il aurait peut-être dû y avoir des procédures,
32:58 mais il y a eu des procédures, respectant les règles de droit,
33:00 mais ce qui n'est pas normal, c'est qu'il n'y a pas eu de procédure du tout,
33:01 c'est qu'il n'y a eu aucune mise en cause.
33:03 Par contre, ici, le problème, c'est qu'on a un policier
33:05 qui a subi une privation de liberté sans avoir été jugé sur le fond,
33:08 alors que c'est un policier qui a, en plus,
33:10 un palmarès absolument parfait, excellent,
33:12 auparavant il avait été, nombreuses fois, cité récompensé,
33:14 ce n'était pas un excité.
33:17 Et par ailleurs, c'est directement lié,
33:19 parce qu'effectivement il y a une perméabilité des juges
33:21 à l'ambiance générale, idéologique, etc.,
33:23 à la peur qu'on a face aux mouvements insurrectionnels
33:28 issus des populations extra-européennes qui vivent dans les banlieues.
33:31 Et lorsque l'État cherche à réprimer, finalement,
33:33 ces deux peuples, ces mouvements insurrectionnels,
33:35 l'attitude n'est pas du tout la même.
33:36 Quand il s'agit des Gilets jaunes, c'est-à-dire du peuple autochtone,
33:38 l'attitude de l'État, c'est plus l'attitude d'une répression
33:41 envers un chien indocile ou un cheval indocile,
33:45 c'est-à-dire qu'on le mate par la force, par la violence, par la peur.
33:48 Alors que l'attitude face aux banlieues,
33:49 elle ressemble beaucoup plus à une attitude de peur
33:52 de celui qui devrait mater et qui ne le fait pas,
33:54 face à une espèce de molloque qui se dit "oui, il ne faut pas le déranger,
33:58 on va lui donner effectivement une victime expiatoire,
34:00 on va lui donner un bout de viande à manger, ça va peut-être l'apaiser".
34:03 Ça ne marche pas toujours d'ailleurs, mais ce n'est pas du tout la même attitude.
34:07 On voit qu'il y a un peuple, finalement, qu'on a l'habitude,
34:10 le peuple autochtone, qu'on a l'habitude de dominer,
34:13 et il ne faut surtout pas qu'il se réveille,
34:14 et quand il se réveille, il faut absolument le redresser,
34:16 le remettre dans le rang, le matraquer, et malheureusement, ça a marché,
34:19 c'est pour ça qu'on n'entend plus parler des Gilets jaunes aujourd'hui,
34:20 il y a eu un étouffoir par la peur, la peur d'être estropiés,
34:24 mais aussi tout ce qu'il y a eu derrière, que vous rappeliez tout à l'heure,
34:27 Franck, c'est-à-dire le Covid derrière, maintenant l'inflation,
34:31 la peur de la forme de guerre civile générée par cet autre peuple qui est là,
34:36 et nos dirigeants par contre sont terrorisés par cet autre peuple
34:40 qu'ils ne comprennent pas, parce qu'il est très différent,
34:42 parce qu'il fonctionne selon des codes culturels, civilisationnels,
34:45 notamment, pas uniquement, mais en grande partie marqués par l'islam,
34:47 qui obéit à d'autres logiques que nos dirigeants ne comprennent pas,
34:51 et qui leur fait extrêmement peur, et ce peuple-là,
34:53 ils ne veulent pas entrer en répression quand il y a des dysfonctionnements
34:56 pourtant absolument majeurs, on a vu des écoles attaquées,
34:58 des policiers attaqués, enfin des dysfonctionnements gravissimes,
35:01 et ça a donné lieu à une répression extrêmement faible,
35:03 on n'a pas utilisé des LBD contre eux,
35:05 on n'a pas eu des borniers, bizarrement, pourtant les actes étaient au moins…
35:09 – On a d'un côté une banlieue avec une révolte à bas bruit,
35:15 même si de temps en temps il y a des grandes flammes,
35:17 et là on a eu pendant des semaines et des semaines et des semaines,
35:20 des défilés avec des centaines de milliers de gens.
35:22 – Avec des centaines de milliers de gens, parfaitement pacifiques,
35:25 parfaitement pacifiques, sauf des petites minorités,
35:27 il aurait fallu cibler ces petites minorités, ça n'a pas été fait,
35:30 au contraire on les a peut-être même encouragées
35:31 parce que ça permettait de discréditer le mouvement,
35:33 alors que dans les banlieues, on constate qu'il y a des explosions violentes
35:38 qui ont lieu absolument partout, ce qui est frappant avec ce phénomène des banlieues,
35:41 c'est que ça se produit partout en France,
35:42 ça ne s'est pas produit qu'à Nanterre, dans l'endroit où vivait la famille de M. Merzouk.
35:47 – Ça c'était frappant, ça c'était frappant.
35:49 – Voilà, c'est-à-dire qu'il y a une conscience, je termine là-dessus,
35:52 qu'il y a une conscience, pourrait-on dire identitaire, qui se rejoint,
35:57 parce que par exemple les banlieues n'ont pas flambé
35:59 quand la petite gamine Lola a été massacrée dans des conditions épouvantables il y a un an,
36:05 elles n'ont pas flambé quand le jeune qui est mort ce week-end-là dans une fête de village,
36:10 il n'y a pas de flambé dans les banlieues,
36:13 pourtant c'est un jeune de 16 ans qui meurt comme un jeune de 17 ans a été mort là.
36:16 Pourquoi certains jeunes provoquent des flambés dans toutes les banlieues,
36:18 y compris dans des banlieues très éloignées de là où ils vivaient,
36:21 parce qu'il y a une conscience identitaire inconsciente, enfin inconsciente, réelle,
36:25 mais une solidarité qui se met en place et qui est effrayante,
36:28 et je termine là-dessus, qu'on peut connecter avec la peur qu'on a aussi
36:32 avec le conflit israélo-palestinien puisque c'est à peu près la même population
36:35 qui menace de faire des émeutes en réaction à ce qui se passe en Palestine
36:39 que celle qui a réagi face à la mort de quelqu'un qu'elle a ressenti comme appartenant au même corps.
36:43 – Alors il y en a deux, pardon, je juge, Patrick, alors un mot.
36:48 – On est au cœur du sujet là, pourquoi d'un côté on réprime très violemment les Gilets jaunes
36:52 et pourquoi on, c'est-à-dire le pouvoir, réprime beaucoup moins les banlieues ?
36:57 Parce que quand on réprime c'est toujours qu'on se sent menacé,
37:01 il se sentait davantage la classe dirigeante, par les français,
37:05 menacée par les Gilets jaunes que par les banlieues,
37:08 parce que les banlieues on sait comment ça marche,
37:10 les Gilets jaunes ça remet en cause le fonctionnement du pouvoir,
37:13 ça remet en cause Macron, l'oligarchie,
37:15 les banlieues ça ne remet pas tellement en cause Macron et l'oligarchie,
37:18 ça remet en cause la police, pour avoir la paix, pour pouvoir dealer,
37:21 faire ce qu'on veut, établir une espèce de Dar el Islam,
37:24 de loi musulmane fondée en réalité sur l'économie de la drogue,
37:29 et donc s'ils obtiennent ça, ensuite ils ferment leur gueule,
37:33 ils se calment et donc la classe dirigeante sait parfaitement,
37:36 comme on dit avec ça, on fait la politique de la ville,
37:38 la politique de la ville c'est l'autre nom de la jazia,
37:41 c'est-à-dire donner de l'argent pour que finalement le prolétariat ferme sa gueule,
37:48 donc on le laisse dealer, on lui file du fric,
37:50 on fait de la politique de la ville, on déverse quelques dizaines de milliards
37:53 et on sait dans ces conditions-là, quand on est dans la classe dirigeante,
37:55 qu'on aura la paix, tandis que les Gilets jaunes,
37:58 eux, ils les remettent directement en cause,
38:00 ils remettent en cause fondamentalement le système.
38:02 - Tous les deux réaction.
38:03 - Et donc c'est pour ça que je disais, il peut y avoir un jour,
38:05 et on a déjà le cas parfois, une espèce de coalition étrange et bâtarde
38:09 entre la classe dirigeante, oligarque, et les banlieues,
38:13 contre le prolétariat français Gilets jaunisés,
38:15 qui veut, lui, changer radicalement le système.
38:19 - Ok, Patrick Ivar, et ce sera sans doute le mot de la fin.
38:21 - On a un extrait.
38:22 - Sauf si vous êtes bref, et à ce moment-là ce sera Laurent, il comptera.
38:25 - Bref, ça va être...
38:27 - Bref, c'est pas votre spécialité aujourd'hui ?
38:29 - Oui, quand même, je vais essayer d'être précis.
38:31 En quelques mots, donc rapidement,
38:33 j'ai le sentiment qu'on est en train de vivre le premier chapitre
38:36 du livre "Soumission" de Michel Blalbecq.
38:39 C'est-à-dire qu'en fait, on a plusieurs peuples sur le même territoire,
38:41 c'est à peu près évident,
38:43 on ne vit pas tous de la même manière,
38:45 on ne vit pas ensemble, on vit côte à côte,
38:47 avant de passer peut-être face à face, comme le disait l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb,
38:51 mais on se rend compte que finalement le pouvoir en place
38:54 est en train de doucement se soumettre
38:57 face à une population qui revendique
39:01 et qui dit "si vous ne faites pas ce que je dis, moi je me révolte".
39:05 Et pour ne pas que cette population se révolte,
39:07 on lui lâche un floriant de temps en temps,
39:09 et puis on lui donne de l'argent, effectivement,
39:11 parce que c'est ce qu'elle souhaite.
39:13 Finalement, on en arrive à une population
39:17 qui pour l'instant est minoritaire,
39:19 mais qui est en train de dicter sa loi
39:21 à telle en scène que finalement,
39:23 on est devenu comme une éponge,
39:25 on absorbe tous les conflits du monde,
39:27 et le conflit du Proche-Orient, effectivement,
39:29 est un conflit qui se retrouve aussi en France,
39:31 mais là où je veux en venir, c'est qu'on se retrouve avec une sorte de coagulation,
39:35 de convergence des luttes,
39:37 avec les gens qui sont des victimes habituelles,
39:41 qui se prétendent comme telles en tout cas,
39:43 les gens qui manifestent, Adama Traore et Nahel,
39:45 et qui maintenant manifestent pour la Palestine,
39:47 le tout au cri de Ola Agbar,
39:49 et ça fait bizarre parce qu'il y a une convergence des luttes,
39:53 on se retrouve avec une population qui se reconnaît dans la Palestine et dans le Ola Agbar,
39:57 et qui se reconnaît avec Adama Traore victime et Nahel victime,
40:01 et cette population-là est une population qui pour l'instant est minoritaire,
40:03 mais en tout cas c'est une population active,
40:05 c'est une population qui est...
40:07 – Avec une extrême gauche mélenchonienne qui met de l'huile sur ce feu-là.
40:11 – Oui, c'est une population qui est...
40:13 – Avec peu de succès, non.
40:15 – Qui est très forte et qui agit de façon assez impressionnante
40:19 parce que leurs manifestations sont assez importantes,
40:23 et puis on se rend compte qu'effectivement on a,
40:27 ils ont le soutien d'une partie de la population autochtone,
40:31 on va appeler ça comme ça, d'extrême gauche,
40:33 qui pense se servir de ce nouveau prolétariat comme masse de manœuvres
40:37 – On voit bien que ça a levier.
40:39 – Pour arriver à un nouveau 14 juillet quoi, 1789.
40:41 – Oui bien sûr, on en est clairement là avec Mélenchon.
40:43 – J'ai été consigné.
40:45 – Voilà, ok, très bien, vous avez mon bon.
40:49 D'ailleurs on s'arrête là, et on enchaîne sur le troisième sujet.
40:53 À tout de suite.
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41:12 – Rebonjour, troisième et dernier sujet,
41:14 je crois qu'on va pas mal changer d'univers,
41:16 on va sur le sujet de la baisse de la natalité en France.
41:20 La baisse de la natalité en France, c'est des chiffres
41:24 qui montrent que la natalité en France, en 2023,
41:28 premier trimestre, n'a jamais été aussi basse depuis…
41:32 Vous avez une idée de quand la natalité était aussi basse ?
41:35 – Plus de 50 ans.
41:36 – En 18.
41:37 – 1946, ça fait largement plus de 50 ans.
41:41 C'est frappant.
41:43 – Juste avant le baby-boom en fait.
41:44 – Pardon ?
41:45 – 1946, juste avant le baby-boom.
41:47 – C'est ça, le baby-boom commence, et d'ailleurs la baisse de la natalité,
41:50 elle est liée évidemment au baby-boom, puisque ceux qui ont fait
41:53 beaucoup d'enfants maintenant, n'en font plus,
41:56 puisque par définition, ils sont à la retraite.
41:58 – D'ailleurs, on peut s'interroger sur les préceptes démographiques
42:05 qui semblent jamais remis en cause.
42:08 On assiste actuellement à une explosion de l'intelligence artificielle,
42:13 et on n'en est qu'au début.
42:15 Et par exemple, les Japonais sont des fabricants de robots Android,
42:22 exceptionnels, les Chinois débloquent des sommes énormes
42:26 pour faire la même chose, et les gens ne se rendent pas compte.
42:32 Mais d'ici une dizaine d'années, la plupart…
42:35 – Vous dites ça à la natalité ?
42:37 – Mais oui, mais vous allez voir pourquoi.
42:39 – Parce que c'est deux populations qui sont en baisse.
42:41 – Mais non, mais vous allez voir pourquoi.
42:43 On nous dit qu'on a une baisse de natalité, donc il faut une immigration
42:45 pour payer les retraites futures.
42:47 – C'est pour ça que je vous demandais s'il était si grave.
42:49 – Eh bien, je dirais, en un raccourci un peu provocateur,
42:51 que les robots paieront les retraites futures.
42:54 En effet, on constate par le développement de l'intelligence artificielle
42:59 que maintenant, non seulement des fonctions manuelles
43:03 seront de plus en plus assumées par des robots Android
43:07 sur des chantiers, etc.
43:09 – Oui, le VD Charge, il y a plein de choses là.
43:11 – Et puis les travaux agricoles, etc.
43:13 Mais qu'en plus, cette robotisation des fonctions
43:19 remonte l'échelle des travaux intellectuels.
43:22 Par exemple, dans les cabinets juridiques maintenant,
43:25 il y a beaucoup moins de monde qu'avant,
43:27 puisque par les logiciels de recherche juridique…
43:29 – D'agrégats, de juridictions.
43:31 – … qui sont là en un clin d'œil,
43:33 alors qu'avant, il fallait aller en bibliothèque,
43:35 consulter les dallos, etc.
43:37 – C'est juste.
43:38 – Et c'est vrai pour le cabinet d'architecte,
43:40 c'est vrai dans de plus en plus de fonctions intellectuelles.
43:42 – Ah donc, quand je disais de manière provocatrice,
43:45 finalement, ce n'est pas si grave,
43:47 je n'ai pas eu le temps de développer ce que je voulais mettre comme bus dans le feu,
43:51 parce que vous avez pris la parole tout de suite, mais ça me va bien,
43:53 je disais, finalement, la natalité baisse,
43:56 certains y voient comme une défaite,
44:00 et d'autres disent, et c'est vous, finalement, ce n'est pas grave.
44:03 – Il faut faire fond sur l'éducation et la formation.
44:07 – Le Japon a pris un chemin qui est de dire,
44:09 pas d'immigration, ou une immigration très contrôlée,
44:12 avec des gens qui ont le droit de travailler avec très peu de temps,
44:16 avec des conditions très précises, et qui au bout d'un certain temps,
44:19 et d'ailleurs c'est toujours des fonctions très mal rémunérées,
44:23 au bout d'un certain temps, dehors.
44:25 – Et au Japon, il n'y a pas du tout l'insécurité qu'on a ici.
44:28 – Oui, et en même temps au Japon, c'est des gens de plus en plus vieux,
44:32 et beaucoup plus de vieux que de jeunes,
44:34 et ça amène quand même à terme à la disparition du Japon.
44:38 – Ça amène, je ne sais pas à quoi ça amène,
44:40 moi je constate que l'industrie japonaise reste très puissante,
44:43 elle est beaucoup plus puissante que la nôtre.
44:45 – Ah non, Franck, pas d'accord, parce que si on prend l'exemple du Japon,
44:50 si on doit le comparer à la France,
44:52 la population française et la population japonaise diminuent,
44:54 la France et le Japon n'ont pas fait le même choix.
44:56 – La population française ne diminue pas encore.
44:58 – Mais si, elle diminue, c'est entendu, bien elle diminue.
45:00 – Elle diminuera peut-être un jour, mais pour le moment elle ne diminue pas.
45:03 – Elle diminue, moi je vous le dis, elle diminue, ce qu'il y a c'est qu'on a fait un choix.
45:06 – C'est pas les stats.
45:07 – Voilà, mais on n'a pas les mêmes stats, voilà.
45:09 C'est-à-dire que la population française dessous,
45:12 je ne sais pas si on peut le dire, si c'est un gros mot ou pas, elle diminue.
45:15 – Non, je ne sais même pas comment on les détermine.
45:17 – Et le choix qui a été fait en France, c'est de compenser cette baisse de natalité
45:21 par une augmentation de l'immigration.
45:23 – Au Japon ? – Chemin pris par l'Allemagne,
45:25 par quantité de pays dans le monde, aux États-Unis.
45:27 – Mais pas le Japon. – Mais pas le Japon.
45:29 – Et c'est intéressant, parce que le Japon voit sa population japonaise de souche diminuer,
45:33 sauf que eux sont complètement verrouillés par rapport à l'immigration,
45:36 ils n'ont qu'une immigration qui est résiduelle, mais sans utile.
45:39 – C'est ce que je disais, absolument.
45:41 – Et leur choix face à cette dénatalité, c'est le choix de l'intelligence artificielle,
45:46 de la robotisation.
45:47 Ce qui fait que les emplois que les jeunes japonais qui n'existent pas ne prendront pas
45:54 sont pris, si je puis dire, par des robots.
45:56 – Mais ça vous satisfait ? – C'est pas que ça me satisfait.
45:58 – Vous êtes content de ça ? – Franck !
45:59 – Je suis étonné que vous ne soyez pas debout sur votre chaise
46:01 en vous disant "s'il n'y a plus de Français, on n'a pas de Français".
46:04 – C'est la fin d'une civilisation quand il n'y a plus d'enfants.
46:06 – Franck, non justement, ce n'est pas la fin d'une civilisation,
46:08 parce que ce qui se passe au Japon, c'est que dans 100 ans, il y aura toujours des Japonais.
46:11 Par contre, en France, dans 100 ans, il n'y aura plus les mêmes Français.
46:15 – Mais ça sera toujours des Japonais.
46:17 – Peut-être, mais ça sera toujours des Japonais.
46:19 Tu vois, ils disent qu'en France, on aura des Français,
46:21 mais ça ne sera pas ceux qu'on connaît aujourd'hui.
46:23 Ça sera bien, ça sera mal, enfin si, je sais, mais chacun pense ce qu'il veut,
46:27 mais ça ne sera pas la France qu'on connaît aujourd'hui.
46:30 C'est déjà la France d'aujourd'hui, ce n'est pas celle d'il y a 30, 40, 50 ans.
46:33 Le Japon, dans 50 ans, dans 100 ans, ça sera toujours le Japon,
46:35 avec moins de Japonais qu'il y en a aujourd'hui, mais ça restera le Japon.
46:38 – Oui, mais vous êtes intéressé à aller au Japon,
46:40 où il n'y aura que des vieilles personnes et des temples confus.
46:43 Je ne sais pas, moi, des jolies cerisiers en fleurs, ça n'a pas l'intérêt.
46:49 – Mais si, ça a l'intérêt d'être japonais,
46:51 c'est-à-dire que les Japonais préservent leur identité,
46:53 nous, on ne la préserve pas.
46:54 – OK, Thomas, Thomas.
46:56 – Oui, vous savez, un peuple, la France est un peuple, c'est un système vivant.
47:01 Et depuis 4 milliards d'années que la vie existe sur Terre,
47:03 un système vivant, c'est quelque chose qui se reproduit
47:05 et qui vise, sinon à croître, au moins à se perpétuer,
47:08 et donc à se conserver.
47:09 – Et qui évolue, qui bouge.
47:10 – Et qui bouge, mais donc aussi à se conserver.
47:12 Lorsqu'un peuple ne fait plus d'enfants,
47:14 et lorsqu'un système vivant, quel qu'il soit, un être vivant,
47:17 ne se reproduit plus, c'est toujours un signe d'un mal-être,
47:20 c'est toujours un signe d'un dysfonctionnement,
47:22 de quelque chose de pathologique.
47:23 – Voilà, OK, on y arrive.
47:24 – Donc le fait que notre peuple, et ce n'est pas que notre peuple,
47:26 d'ailleurs ça touche toute l'Europe, ça touche aussi les pays en Asie,
47:28 on l'a vu, ait aujourd'hui une baisse de natalité jamais vue dans leur histoire,
47:32 c'est évidemment le signe d'un dysfonctionnement.
47:35 Alors est-ce que c'est si grave ?
47:36 Je vous dirais que ça ne serait pas forcément si grave
47:38 si, il y en a un si, il y en a deux même,
47:41 si premièrement on avait la capacité, on savait comment faire
47:45 pour enrayer ce phénomène, c'est-à-dire le corriger,
47:47 parce qu'on pourrait imaginer que ce ne soit pas très grave,
47:49 de dire on est peut-être monté trop haut démographiquement,
47:51 l'humanité a tellement explosé depuis quelques siècles,
47:53 c'était exponentiel, peut-être qu'il faudrait redescendre un peu,
47:55 puis restabiliser à quelque chose.
47:57 Ça pourrait être un processus régulateur,
47:59 si c'était sur une génération ou deux.
48:00 Est-ce qu'on a les capacités de se projeter, de dire,
48:02 oui on va baisser la démographie pendant une génération ou deux,
48:05 ça va mieux se stabiliser, puis ensuite on va la stabiliser.
48:08 Je ne sais pas, car ce qui provoque cette baisse de natalité
48:11 est tellement structurel, c'est tellement lié à tellement de facteurs
48:13 sur notre mode de vie contemporain,
48:15 que je ne sais pas si on a la capacité à grandir.
48:17 – Ce sont par exemple que les femmes continuent à faire des enfants,
48:19 mais au lieu de les faire à 29 ans, elles les font à 31.
48:22 Donc il y a quand même des enfants qui niaissent en France.
48:24 – Oui, mais il va y avoir une limite pour des raisons biologiques.
48:26 Et puis deuxièmement, le deuxième énorme problème,
48:28 c'est celui qu'a souligné Patrick, c'est qu'effectivement,
48:30 ça serait peut-être moins grave s'il n'y avait pas parallèlement
48:33 ce phénomène de grand remplacement qu'on connaît.
48:36 C'est-à-dire si cette baisse de la natalité qui touche manifestement
48:40 davantage les populations autochtones européennes,
48:43 que pour des raisons culturelles, que les populations issues
48:46 de l'immigration extra-européenne dont on parlait un peu tout à l'heure,
48:50 si ce phénomène-là n'était pas un accélérateur du grand remplacement.
48:54 Parce que du coup, effectivement, ça affaiblit encore plus
48:57 les populations autochtones qui sont porteuses de notre identité.
49:00 Et c'est normal quand on est porteur d'une identité,
49:02 c'est normal en tant que Français de souche, comme il disait,
49:04 ou de culture, de civilisation européenne,
49:06 de tradition de peuple européen, de vouloir continuer à exister.
49:08 C'est la base de la vie depuis 4 milliards d'années.
49:10 – Bien sûr, parce que Thomas, les démographes nuancent votre propos.
49:14 Et en gros, disent que plus une population venant de l'étranger
49:18 est installée longtemps dans un pays, première, deuxième,
49:21 troisième génération, plus finalement le nombre d'enfants
49:25 de cette nouvelle population rejoint la moyenne du nombre d'enfants
49:29 de la population d'origine.
49:31 – Il y a un différentiel qui persiste.
49:32 Deux, il y a un différentiel à l'origine.
49:34 Par exemple, les femmes issues de l'immigration directement
49:37 ont un indice de fécondité qui est, je crois, de 2,73 contre 1,9
49:41 pour les Françaises de souche, ou plutôt pour les personnes nées en France,
49:46 de deux parents nés en France.
49:48 Donc on a un différentiel, au moins sur la première génération.
49:50 Ça a tendance à se resserrer.
49:52 – Ça se resserre et ça se confond au bout de deux ou trois générations.
49:55 – Et on ne peut même pas prévoir que ça va forcément durer.
49:57 Par exemple, dans les banlieues françaises,
49:59 on développe de plus en plus l'islamisme.
50:01 Si l'islamisme et la ré-islamisation des populations issues de l'immigration
50:04 se poursuit, le schéma anthropologique musulman
50:08 de la polygamie et de la femme au foyer,
50:12 c'est un schéma qui enchante beaucoup d'enfants.
50:14 C'est pour ça que dans les pays musulmans,
50:16 il y a une baisse de la natalité, mais beaucoup moindre qu'ailleurs.
50:18 Donc ce risque, il existe.
50:20 Alors bien sûr, s'il n'y avait pas tous ces problèmes,
50:22 oui, la baisse de la natalité, ça pourrait peut-être
50:24 être quelque chose de régulateur, qui pourrait peut-être atténuer
50:26 les problèmes de retraite, quand les générations du baby-boom
50:29 vont mourir, qui pourrait peut-être atténuer certaines choses
50:31 et peut-être pousser… – Encore parce qu'il va falloir
50:33 payer les pensions des retraités. – Et peut-être pousser
50:35 à faire ce qu'on n'a pas assez fait et que les japonais ont fait,
50:37 c'est-à-dire améliorer la productivité à travers la robotisation, etc.
50:40 Pas remplacer les êtres humains par des robots,
50:42 mais améliorer cette productivité. – Messieurs, souvenez-vous bien
50:44 de ce que vous dites en faveur des robots, parce qu'on fera des sujets
50:46 sur l'IA et sur les robots dans pas longtemps,
50:49 et je peux vous assurer que vous allez me dire exactement le contraire
50:51 de ce que vous êtes en train de me dire en faveur des robots
50:54 qui vont être amenés à remplacer les enfants. Je suis étonné.
50:58 – En l'état actuel, vous m'avez… – Serge Federbouche.
51:00 – Je pense que c'est un saut dans l'inconnu. En général, quand il y a une…
51:04 et ce n'est pas la première fois dans l'histoire de l'humanité
51:06 qu'on l'observe, quand il y a une baisse de la natalité,
51:09 ça conduit à un affaiblissement des sociétés qui sont confrontées
51:13 à ce phénomène. Il ne faut pas oublier par exemple que Auguste,
51:15 le premier empereur romain, une de ses premières grandes décisions,
51:19 ça a été d'imposer des lois natalistes. Il a interdit, il a réprimé beaucoup plus
51:25 l'adultère et le fait que les hommes puissent ne pas rester
51:29 avec leur femme dans leur foyer. Il a mis en place tout un système
51:32 pour redoper la natalité des classes dirigeantes patriciennes romaines
51:36 qui s'étaient effondrées à la suite de guerres civiles et de démoralisations.
51:40 Donc ce n'est pas la première fois que l'humanité est confrontée
51:42 à ce phénomène et généralement, ce n'est pas de bonne augure.
51:45 Cela dit, il ne faut pas croire non plus d'ailleurs que l'automatisation,
51:50 la robotisation, c'est un remède à ça parce que les performances
51:55 d'une société, ça ne peut pas être que lié à l'existence de robots.
52:02 Il y a des compétitions internationales, il y a de la productivité.
52:05 Ce n'est pas parce qu'on va forcément pouvoir robotiser telle ou telle activité
52:12 qu'on va rester avec un leadership où on a besoin d'innovation.
52:18 Et malgré tout, la jeunesse est plus ou moins synonyme de volonté d'innover
52:24 dans des tas de domaines pour faire sa place dans la société.
52:27 Mais le Japon a quand même perdu sa place dans le monde.
52:30 Bien entendu, le Japon vient de céder sa place de 3ème économie mondiale
52:33 à l'Allemagne très récemment à cause de ça aussi.
52:36 Malgré tout, la dénatalité, c'est quelque chose de négatif,
52:40 surtout si on y ajoute le fait d'importer des populations
52:43 qui ont une espèce de contre-culture archaïque,
52:47 qui a une culture phallocratique finalement,
52:50 et qui a une culture de régression intellectuelle et mentale.
52:54 Donc, ce n'est pas une bonne chose.
52:56 Et je crois que maintenant, il faudrait quand même envisager les choses différemment.
52:59 C'est-à-dire qu'il faudrait peut-être réintroduire un vrai système.
53:03 On ne pose pas la question des remèdes à tout ça.
53:05 Mais les remèdes, ils sont connus.
53:07 Il faut faire en sorte qu'il y ait un salaire de la femme,
53:11 ou de l'homme au foyer d'ailleurs,
53:13 de telle manière qu'il puisse à nouveau se projeter dans une famille...
53:17 Et pourtant, on a déjà une politique dénataliste en France.
53:20 Non, mais pas du tout.
53:21 On la comprend à l'Allemagne.
53:22 Un des pires salauds, un des plus grands attentats
53:25 contre la France qui a été commis depuis 20 ou 30 ans,
53:27 c'est François Hollande qui a mis les allocations familiales
53:30 sous condition de ressources.
53:32 Comme les familles, je dirais, d'origine halogène blanche,
53:36 vous voyez, ont des revenus plus importants
53:39 que les familles d'origine immigrée,
53:41 eh bien les allocations familiales se sont réorientées
53:44 vers les populations d'origine immigrée.
53:46 Et donc ça a facilité, ça a accéléré...
53:48 Ça a eu un impact véritable sur...
53:50 Immédiat, immédiat.
53:52 Et donc, évidemment, les gens font des calculs,
53:54 les jeunes font des calculs.
53:55 Est-ce que je vais pouvoir m'en sortir avec un seul salaire ou pas ?
53:58 Mais est-ce que ce qui fait qu'on fait moins d'enfants,
54:01 parce que quand on interroge les couples
54:04 et qu'on voit qu'ils décident de ne pas faire d'enfants tout de suite,
54:07 c'est la guerre, c'est l'angoisse climatique,
54:11 c'est l'incertitude, en fait.
54:13 On fait des enfants parce qu'on a confiance.
54:15 Quand on n'a pas confiance, on n'est pas d'enfant.
54:17 Ils peuvent avoir le sentiment que c'est des conneries,
54:19 l'angoisse climatique...
54:20 Bon, ça c'est juste un sentiment.
54:22 La réalité, c'est qu'ils n'ont pas une prévision,
54:27 une anticipation de revenus suffisante,
54:29 c'est pourquoi on fait des enfants ou pas,
54:31 pour faire face à l'éducation...
54:33 Vous pensez que l'éco-anxiété n'a pas...
54:35 Je pense que non.
54:36 ...à avoir la de... c'est des conneries pour journalistes.
54:38 Laurent-Arthur Duplessis ?
54:40 Je pense aussi qu'il y a également un déterminisme cyclique,
54:46 c'est-à-dire que la France, par exemple,
54:48 dans l'entre-deux-guerres, a une natalité faible.
54:53 C'est souvent la France de l'enfant unique
54:56 qui passe les concours de la fonction publique
54:59 pour assurer la promotion sociale au sein de la famille.
55:03 Oui, et puis parce qu'il y a eu beaucoup de morts aussi
55:05 pendant la première guerre mondiale.
55:06 Justement, mais il y a eu beaucoup de morts...
55:08 Non, mais les estropiers arrivaient à se marier, par exemple, quand même, etc.
55:14 Et à se reproduire.
55:16 Et d'ailleurs, parallèlement, et contrairement à la France,
55:22 l'Allemagne de l'entre-deux-guerres,
55:24 elle a fait beaucoup plus d'enfants,
55:26 alors qu'ils avaient autant de morts et d'estropiers.
55:28 D'accord.
55:29 Et tandis que l'Europe qui sort de la deuxième guerre mondiale,
55:33 c'est l'Europe du baby-boom.
55:35 C'est-à-dire qu'il y a une explosion nataliste tout d'un coup.
55:39 Et je pense que tout ça...
55:43 Qui va avec les tranques glorieuses.
55:45 Oui, mais qui tient à la psychologie collective aussi,
55:50 aux besoins de renouveau...
55:52 Au pragmatisme.
55:54 Au pragmatisme, etc.
55:56 On sait qu'on est dans telle classe qu'on a des chances d'en changer
56:01 et de monter dans la hiérarchie.
56:03 Et je dirais, pour paraphraser le général de Gaulle,
56:06 après l'hiver, il y a le printemps.
56:08 Et je pense qu'il y aura aussi un printemps démographique
56:11 dans je ne sais pas combien d'années,
56:14 mais je suis sûr qu'il finira par arriver.
56:16 Ok. Cette piste-là, ce rebond,
56:19 quels pourraient en être les ferments,
56:22 ou peut-être les signaux faibles que vous pourriez percevoir ?
56:26 Je pense qu'un certain souci de retrouver ses racines,
56:30 que peut-être on commence à percevoir
56:33 dans les populations européennes de souches,
56:38 pourrait générer à un moment donné un besoin de faire des enfants.
56:42 Parce que je crois qu'il y a un lien entre les deux choses.
56:46 Ok. Patrick Hivard, si vous prenez la parole,
56:50 je vous la donne, c'est ultra bref.
56:53 Ultra bref ? Ultra bref.
56:55 Quand on a des enfants, c'est parce qu'on a confiance en l'avenir,
56:57 c'est parce qu'on se projette,
56:58 et parce qu'on a une conscience identitaire.
57:00 Nous, on n'a pas confiance en l'avenir,
57:01 on n'a pas de conscience identitaire.
57:02 Donc on ne fait pas d'enfants, on en fait peu.
57:04 Ce qu'il faut, c'est effectivement qu'on retrouve
57:06 cette confiance en l'avenir qu'on n'a pas.
57:07 Effectivement, je suis d'accord avec Serge,
57:09 le climat c'est pour les bobos qui regardent la télé.
57:11 Et on n'a pas cette conscience identitaire.
57:15 On n'a pas conscience d'avoir un héritage
57:17 qui nous a été transmis et qu'on doit transmettre à nouveau
57:19 aux générations qui nous suivent.
57:20 Maintenant, par rapport à ce que vous disiez tout à l'heure
57:22 en ce qui concerne la baisse de la démographie des populations immigrées
57:26 qui en France finissent par avoir une population...
57:28 Ce n'est pas un bon raisonnement, si je puis me permettre, Franck,
57:31 parce que ça suppose que les frontières sont fermées.
57:32 C'est celui des géographes.
57:33 Mais les géographes, désolé, mais ils se trompent.
57:35 Parce qu'ils raisonnent avec des frontières fermées.
57:37 Bon, nos frontières sont ouvertes depuis déjà des dizaines d'années,
57:39 ce qui fait qu'on tient compte uniquement d'une situation
57:41 comme si elle était figée, alors qu'en fait,
57:43 elle est sans erreur en mouvement,
57:44 étant donné qu'on a des populations africaines
57:46 qui ont un trop plein de démographie qui se dévergent chez nous.
57:48 Voilà.
57:49 – Ok. Allez, très bien.
57:51 Merci beaucoup.
57:53 La bravitude, si je puis dire.
57:55 Allez, messieurs, merci.
57:58 Et on se retrouve dans 15 jours.
58:01 À très vite donc.
58:02 Merci. Au revoir.
58:04 [Générique]

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