Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, c'est l'heure, ravie de vous retrouver ce soir à Le Chahut sur le plateau parce que Simon Guilain est là, et dès qu'il est là, ça ne va pas du tout. Les infos ?
00:10Bonsoir, chère Christine, et bonsoir à tous, chers téléspectateurs.
00:13Michel Barnier, sous la menace d'une motion de censure, le Premier ministre a reçu ce soir les cadres du Parti Socialiste.
00:19Une commission mixte paritaire composée de 7 sénateurs et 7 députés tente depuis cet après-midi de trouver un compromis sur le budget de la sécurité sociale.
00:28Après deux mois d'audience, le procès du Rassemblement national s'est achevé ce soir.
00:32Un procès qui n'entre aucunement en considération pour une éventuelle censure du gouvernement, a assuré Marine Le Pen.
00:38Et aujourd'hui, son avocat a plaidé contre son élimination politique.
00:42Enfin, des dizaines de milliers d'habitants reviennent chez eux dans le sud du Liban.
00:45Cela fait suite à l'accord du cessez-le-feu qui est entré en vigueur ce matin.
00:49L'armée libanaise annonce avoir commencé à renforcer sa présence dans le sud du pays, Christine.
00:54Merci beaucoup Simon Guilain.
00:56Et au sommaire ce soir, emprisonnés au nom du terrorisme.
01:01La liberté d'expression enfermée derrière les barreaux.
01:05Voilà 11 jours maintenant que Bolem Sans Sale a été arrêté.
01:08Les pétitions des uns, les prises de position des autres n'y ont rien changé.
01:13L'écrivain franco-algérien a été entendu hier par le parquet antiterroriste d'Alger avant d'être placé sous mandat de dépôt.
01:21Qui est cet écrivain accusé de terrorisme ?
01:25A-t-il été victime de son amour pour la liberté ?
01:28Victime de son amour pour la France ?
01:30L'édito de Marc Meunin ce soir.
01:35Un procès fait par des politiques à des politiques voire à la politique.
01:39Ce sont les propos de Marine Le Pen à la sortie de son dernier jour de procès.
01:43Elle qui est au cœur de l'actualité et qui a les moyens de faire tomber le gouvernement
01:47et peut-être même la présidence de la République.
01:50Michel Barnier a déclaré de son côté hier soir qu'il ne démissionnera pas.
01:54Marine Le Pen est accusée par la Macronie et les membres du gouvernement de vouloir semer le chaos.
01:59Quels sont les différents scénarios possibles à l'heure qu'il est ?
02:02La France est-elle entre les mains de celle que les juges voudraient rendre inéligible ?
02:07Celle que tous les sondages placent en tête de la prochaine présidentielle ?
02:11Moment politique étrange de notre cinquième République.
02:15L'analyse de Gabriel Cluzel.
02:19Notre chroniqueur mystère vient ce soir avec une étude inédite.
02:23Vous avez lu dans le Figaro magazine, l'étude portant sur notre système de santé
02:28et les raisons pour lesquelles il attire autant les étrangers.
02:31Ce soir, nous irons plus loin avec des chiffres exclusifs consacrés à l'impact de l'immigration
02:39sur le système de santé français.
02:41Cette dette de santé qui est importée avec les immigrés à l'état de santé plus défaillant que la moyenne française.
02:54Moins de cotisations et un impact d'une dette sur plusieurs décennies.
03:01Nous verrons pourquoi l'analyse de notre chroniqueur mystère Nicolas Monti,
03:07directeur de l'Observatoire de l'immigration et de la démographie.
03:12Un jeune handicapé mental a été volé par un sans-papier algérien dans les toilettes d'un centre commercial près de Nantes vendredi dernier.
03:20La scène a été filmée par les caméras de surveillance.
03:23L'SDF se trouvait en état d'ébriété ainsi que sous l'effet de plusieurs produits stupéfiants.
03:29Le silence des associations interpelle.
03:32Le silence des médias interpelle.
03:34Le silence des médias interpelle également sur le journaliste condamné à 20 ans de prison pour 700 viols,
03:41actes de barbarie et torture sur les trois filles de son ex.
03:45Comment expliquer la médiatisation de la sordide affaire des viols de Mazan
03:50et la discrétion sur d'autres affaires de viols ?
03:53Le décryptage de Charlotte Dornela.
03:56Il faut rectifier d'urgence la définition de plusieurs mots dans le dictionnaire.
04:02Le dictionnaire alerte la LDH, la Ligue des Droits de l'Homme.
04:06Le mot race, le mot négrillon, le mot femme.
04:09Pourquoi rectifier ? Pourquoi une urgence ?
04:12Pourquoi la LDH intervient-elle ainsi dans la langue française ?
04:16Est-ce une façon de contrôler le langage pour que l'idéologie suive ?
04:21L'édito de Marc Meunin.
04:23Une heure avec nos mousquetaires pour tout se dire.
04:26Et sans tabou, c'est parti !
04:32...
04:40Ravie de vous retrouver ce soir, mon cher chroniqueur mystère.
04:44Vous n'êtes plus mystère.
04:46Vous êtes directeur de l'Observatoire de l'Immigration.
04:49Ça a été créé depuis combien de temps ?
04:51Il y a 4 ans.
04:52Vous êtes content d'être parmi nous ?
04:54Je suis ravi d'être parmi vous.
04:56Qu'est-ce que ça fait d'être sur le siège de Mathieu Bocquete ?
04:59C'est une grande responsabilité.
05:01Vous avez surtout de la place.
05:03Ne vous arrêtez pas.
05:05Ne vous permettez pas.
05:07Lui, il peut se permettre, mais vous, non.
05:09En tout cas, on vous accueille avec grand plaisir.
05:11Dans un instant, l'édito de Marc Meunin.
05:13Pour commencer, d'abord, quelques secondes.
05:16Des mots de Marine Le Pen à la sortie de son procès.
05:20Dernier jour de son procès aujourd'hui.
05:23J'ai dit que c'était un procès qui était fait par des politiques.
05:27À des politiques.
05:29Voir à la politique.
05:31Je crois que ça a été révélé de manière lumineuse par Maître Bousselut.
05:39On en parlera avec vous, Gabrielle Cluzel, dans un instant.
05:43Marc Meunin, emprisonné au nom du terrorisme.
05:47Boilem Sansal.
05:49On en parle depuis 11 jours qu'il a été arrêté en Algérie.
05:54On ne veut pas laisser un jour sans crier au manque de liberté pour un homme assoiffé de liberté.
06:02Qui était-il ?
06:04En cœur avec lui.
06:06Si tu parles, tu meurs.
06:08Si tu ne parles pas, tu meurs.
06:11Alors parle et meurs.
06:14Ça définit complètement cet homme.
06:16Je dirais que c'est en lui la possibilité à chaque seconde de se dresser devant l'autorité quelle qu'elle soit.
06:26Alors est-ce que c'est un instinct ?
06:28Est-ce que c'est le fruit de son éducation ?
06:33C'est un enfant qui naît en 1949.
06:36Imaginez 1949, l'Algérie.
06:38Les premiers chaos.
06:401945.
06:43Le sang qui coule.
06:45La radicalisation d'un côté ou de l'autre.
06:49Et le petit bonhomme qui apparaît dans une famille où très tôt il perdra son papa.
06:55Il dit je n'ai pas connu mon père.
06:57Sa maman s'occupe de lui mais elle est récupérée par la grand-mère.
07:03Qui n'est pas tout à fait la grand-mère parce que la grand-mère avait dit que c'était son fils.
07:07En réalité ce n'était pas son fils, son papa.
07:09Est-ce que j'ai été clair dans le propos ?
07:11Pas tout à fait mais on vous suit quand même.
07:13Je veux dire par là c'est que son papa avait une grand-mère qui en réalité n'était pas sa grand-mère.
07:19Et pour autant c'est elle qui accueille, lorsque le papa est disparu, la Brue et le petit bonhomme Boilem.
07:27Alors cette femme est très particulière.
07:31Elle est richissime.
07:33Oh mais elle n'a pas fait porte-fortune dans les bonnes opérations financières à réaliser ici ou là.
07:40Non, c'est une dame qui s'est enrichie en tenant quelques petites maisons-clos.
07:48Ce qui lui vale d'ailleurs énormément de relations parmi les autorités quelles qu'elles soient.
07:54Et qui la propulseront ces autorités en situation de véritable reine au début de l'Algérie quand elle sera indépendante.
08:06Alors cette grand-mère elle est là, elle fait attention à lui.
08:10Elle a un petit garçon elle-même et malheureusement il est emporté.
08:14Le destin est parfois très vachard.
08:16Alors là c'est le petit Boilem qui l'emporte.
08:20Il est tellement mignon, il est curieux, il s'intéresse à tout.
08:24Mais elle est accaparatrice.
08:27Il n'est pas question de supporter le véritable moment.
08:30Elle la chasse.
08:32Et maintenant, dans un décor de luxe, elle gagne tellement d'argent avec ses petites maisons et la lanterne rouge ici et là.
08:39Qu'il est possible de vivre comme si.
08:43Et ça montre bien que l'Algérie que l'on décrit comme étant le lieu de l'oppression pour l'Autochtone.
08:50Il y a ceux qui effectivement vivent dans la difficulté.
08:55Mais chez les petits pieds noirs c'est pareil.
08:57C'est-à-dire qu'en réalité c'est l'ordre social.
09:00Dans tout ce qu'il a de plus injuste.
09:03À savoir parfois les possédants qui sont là et qui jugulent le petit peuple.
09:10Et qui lui imposent une autorité difficilement supportable.
09:14Quelle que soit la couleur.
09:16Et donc notre petit bonhomme se laisse emporter par ce décor.
09:22Il n'a pas de nouvelles de sa maman.
09:24Il grandit.
09:26Les livres.
09:28Et ça sera sans doute l'un des éléments déterminants.
09:31Ça reviendra très vite dans son existence.
09:34Un personnage se présente avec une camionnette chez la grand-mère.
09:38Et hop ! Il le prend par la main.
09:41Le fait monter dans la benne.
09:42Il disparaît.
09:43C'est un maquignon en quelque sorte.
09:45Qui a été payé par la maman.
09:47Qui voulait récupérer son enfant.
09:50Il cahote sur les pistes.
09:53Il la retrouve à Alger.
09:56Malheureusement elle vit tellement chichement qu'elle ne peut pas le garder à ses côtés.
10:01Alors elle demande à ses parents d'être très aimantes avec cet enfant.
10:09Lui il dira je n'ai jamais dit je t'aime à ma maman.
10:15Certes elle faisait attention à lui.
10:17Mais déjà les circonstances vous voyez.
10:19Et sans doute peut-être la pudeur.
10:21Toujours est-il qu'il se retrouve avec deux demi-frères.
10:25La maman s'est remariée.
10:28Et là c'est un grand-père cheminot.
10:33Un grand-père qui est antiché de la France.
10:36Il a fait la guerre de 14.
10:38Ah mon Gaillard ! Fallait voir !
10:40Et puis le maréchal Pétain.
10:42Ce n'est pas le Pétain de 1940.
10:45C'est le Pétain des tranchées.
10:47Celui qui soudain a donné la dignité.
10:50Au Piu-Piu qui était en train de crever.
10:53Dans des conditions épouvantables.
10:56Avec la vermine qui leur bouffait le rable.
11:00Alors ce grand-père il aime la langue française.
11:03Et il lui dit tu sais c'est cela le plus important.
11:07Goûte, goûte cette culture.
11:10Aie cet appétit des mots.
11:12Il devient le compagnon de La Fontaine.
11:15Il devient le compagnon de Baudelaire.
11:18Il devient le compagnon de Kafka.
11:21Et cela le propulse dans une existence
11:24où obéitoirement et bien à tout jamais
11:27il n'est pas question de se taire.
11:30Quand vous êtes au quotidien avec La Fontaine.
11:33Quand vous êtes au quotidien avec Baudelaire.
11:36Vous êtes emporté.
11:38Vous avez la nécessité de vous exprimer.
11:41Et de vivre dans la légèreté.
11:43A quel âge ? Pardonnez-moi.
11:45Là on est à 10 ans à peu près.
11:48Voilà.
11:50Et ensuite sa maman le récupérera.
11:53Et le voilà à Alger.
11:55Rue des Buisseaux.
11:57Et puis la guerre qui malheureusement
12:01rend le quotidien de plus en plus pénible.
12:05La guerre qui a créé un séparatisme total
12:09entre les Blancs et les Autochtones.
12:12Alors pourtant il y a des amitiés qui restent.
12:15Parce que quand vous êtes dans certains quartiers
12:18c'est pas ça qui compte.
12:20C'est comment on s'entraide.
12:22Comment à chaque seconde on veille
12:25à ce que l'autre soit dans la bonne humeur.
12:27On ne veut pas se laisser emporter par ce sang
12:30qui malheureusement détruit les uns et les autres.
12:33Il y aura donc, il y a de temps en temps
12:37des bombes qui explosent.
12:39La peur, la terreur.
12:41Et puis on change.
12:43On était dans un quartier qui s'appelait Ruisseau
12:46et on va passer la rue Bellecour.
12:48La rue Bellecour.
12:49Mais il y a un gars dont on parle beaucoup.
12:51Ben oui, Camus.
12:53Vous vous rendez compte, lui qui aime les livres.
12:55Le voilà à deux rues de Camus.
12:57Et un jour il aperçoit l'écrivain
13:00qui vient avec les journalistes qui sont à côté.
13:02Il rend visite à sa maman.
13:04C'est la seule fois qu'il verra Camus.
13:06Il adore Camus.
13:08Mais il lui reprochera d'avoir trop présenté
13:11l'Algérie en ayant édulcoré
13:14la présence des autochtones.
13:16Le voilà comme ça.
13:18Il suit des études.
13:19Deviendra ingénieur, économiste
13:22et haut fonctionnaire.
13:24C'est un homme qui a une position.
13:27Il s'est marié une première fois en 1976.
13:30A eu deux enfants avec une autre chèque.
13:32Mais la situation, malheureusement,
13:35il aurait tout pour être heureux.
13:37Sauf que l'Algérie,
13:39l'Algérie de l'espoir, une fois libérée,
13:41est devenue l'Algérie de l'enfer.
13:43Il y a d'abord eu Boumediene,
13:45désir d'un pays communiste.
13:49Et puis après, l'islam,
13:51qui au fur et à mesure s'est infiltré.
13:53Et on plongera dans les années noires,
13:55dans les années des ténèbres,
13:57dans les années les plus lugubres.
13:59Il se mariera une deuxième fois.
14:03Mais dans tout ça, c'est un homme dans la tourmente.
14:06C'est un homme qui est obligé de se réfugier,
14:09là encore, de temps en temps,
14:11avec un crayon à papier, oui.
14:13Le voilà, qui imite ceux qui l'accompagnent
14:16depuis si longtemps.
14:18Et il écrit un premier livre
14:20qui le fera révéler,
14:22car son premier roman sera primé.
14:25Et ça, c'est extraordinaire,
14:27parce que c'est un livre,
14:28le Sermon des barbares, qu'il faut lire.
14:30C'est un style baroque.
14:32C'est-à-dire qu'un homme qui se laisse emporter,
14:34c'est chatoyant.
14:36Mais tout ça va lui valoir d'être banni par le régime.
14:41Lui valoir l'exclusion.
14:43Et en 2003, il perd la haute fonction
14:46dans laquelle il était inscrit.
14:48Et le régime tente de le récupérer.
14:50Forcément, un tel personnage,
14:52il ne faut pas qu'il soit du côté des opposants.
14:55Il faut montrer, au contraire,
14:56que le régime est capable de l'accueillir.
14:58Mais non.
15:00Si tu parles, tu meurs.
15:02Si tu ne parles pas, tu meurs.
15:04Alors parle et meurs.
15:06Et ça, plus l'humanisme,
15:08c'est ce qui le propulse.
15:10Et pour bien comprendre ces écrits,
15:12j'aurais aimé vous lire certains extraits de ces ouvrages,
15:15tellement ils sont puissants.
15:17Mais cet homme qui est dans la déchirure
15:19de par le contexte global,
15:21qui voit les corps qui tombent,
15:23le sang décidément l'a accompagné toute sa vie.
15:26On dirait que dans un pays
15:28où l'eau tombe rarement,
15:30c'est plutôt le sang
15:32qui coule dans les caniveaux.
15:34Plus de 200 000 morts,
15:36200 000 morts
15:38durant ces 10 ans d'enfer
15:40qui sont celles
15:42de la montée de l'islamisme.
15:47Il dit « La religion me paraît très dangereuse
15:50par son côté brutal, totalitaire.
15:53L'islam est devenue une loi terrifiante
15:56qui n'édite que des interdites,
15:58qui bernit le doute et dont les élateurs
16:00sont de plus en plus violents.
16:02Et il condamnera
16:04les français de ne pas ouvrir l'œil.
16:06Il condamnera les gens,
16:08qu'ils soient de droite ou de gauche,
16:10qui disent « soyons conciliants avec l'islam ».
16:12L'islam vous ravine.
16:14L'islam vous détruit.
16:16Ouvrez les yeux.
16:18Et dans ses livres, il y aura tout ça.
16:20Il participera d'ailleurs à un ouvrage
16:22avec notre ami,
16:24ex de Charlie Hebdo,
16:26que l'on entend
16:28sur Europe 1,
16:30Philippe Vial,
16:32où il dénonce justement cela,
16:34en disant « Vous ne voulez pas voir
16:36la réalité ».
16:38Et aujourd'hui, pourquoi est-il en prison ?
16:40Eh bien, pour tout cela.
16:42Parce qu'il a l'audace
16:44de se présenter,
16:46car c'est son pays,
16:48alors il pourrait choisir l'exil.
16:50Moi j'entends ici de temps en temps,
16:52certains qui me disent « Il y en a marre chez nous
16:54de ce que l'on vit, il faut partir ».
16:56Ne partez jamais.
16:58Nous avons un devoir.
17:00Nous sommes les fils de Voltaire,
17:02de Diderot, des fils d'Hugo.
17:04Nous avons le devoir,
17:06et c'est ce qu'il fait lui,
17:08d'affronter le pouvoir le plus sanguinaire,
17:10le plus totalitaire.
17:12Toujours nous dresser,
17:14toujours montrer que l'avenir de nos enfants
17:16dépend de notre courage,
17:18dépend de notre audace.
17:20Merci beaucoup, Marc,
17:22pour ce portrait de Boalem Sansal,
17:24qui a appris à aimer la France,
17:26par les livres, par les mots,
17:28par la lecture.
17:30Et lisez « Le serment des barbares ».
17:32Merci beaucoup.
17:36Notre chroniqueur mystère
17:38a dévoilé dans le Figaro magazine,
17:40il y a cinq jours,
17:42que plus d'un quart des étrangers
17:44en situation irrégulière
17:46citeraient
17:48les soins parmi
17:50les raisons de leur
17:52migration.
17:54Nicolas Prouvre-Monty,
17:56vous êtes directeur de l'Observatoire
17:58de l'Immigration et de la Démographie.
18:00Il y a cinq jours,
18:02dans le Figaro magazine, vous avez sorti
18:04cette première analyse inédite
18:06qui révèle quoi précisément,
18:08en plus de ce que je viens de citer ?
18:10Qui révèle le fait qu'on a aujourd'hui en France
18:12un ensemble de dispositifs de soins dédiés aux étrangers,
18:14en particulier l'aide médicale d'État
18:16pour les étrangers en situation irrégulière,
18:18qu'on connaît beaucoup mais dont on connaît peu,
18:20les phénomènes de surconsommation médicale
18:22qu'on retrouve chez les bénéficiaires,
18:24et dont les titres de séjour pour soins
18:26dont on parle beaucoup moins,
18:28un dispositif unique au monde
18:30qui permet d'obtenir un titre de séjour
18:32quand on est malade, gravement malade,
18:34avec une prise en charge intégrale
18:36qui peut concerner des pathologies
18:38dont le traitement coûte jusqu'à un million d'euros par an
18:40par étranger patient.
18:42Cette information, cette étude
18:44a fait l'effet d'une bombe,
18:46elle a deux étages,
18:48cette première partie,
18:50et ce soir vous allez nous révéler une deuxième partie,
18:52une étude inédite,
18:54en quoi elle consiste ?
18:56Effectivement, c'est-à-dire que quand on parle
18:58de l'impact de l'immigration sur le système de soins,
19:00on parle beaucoup, et à juste titre, de l'AME,
19:02l'AME dont le nombre de bénéficiaires
19:04a été multiplié par 3 en moins de 20 ans,
19:06ce qui atteste de la dynamique plus globale
19:08de l'immigration clandestine,
19:10mais si on veut vraiment aborder dans l'ensemble
19:12cette question de l'impact de l'immigration
19:14il faut évidemment prendre en compte
19:16l'ensemble du panorama des immigrés,
19:18ce sont les personnes qui sont nées étrangères
19:20à l'étranger.
19:22Pendant longtemps, il y a eu cette idée
19:24très présente dans les travaux scientifiques.
19:26Si vous permettez, l'AME,
19:28ce sont les clandestins,
19:30et là vous êtes sur les immigrés
19:32au sens très large, à la fois présents de manière
19:34régulière et irrégulière, quel que soit
19:36leur statut. Et pour ces immigrés,
19:38pendant longtemps, la recherche au niveau international
19:40a identifié ce qu'on appelait
19:42un phénomène de l'immigré en bonne santé,
19:44le Healthy Immigrant Effect,
19:46qui se vérifiait dans beaucoup de pays.
19:48On ne reprend pas l'anglais, nous, ici.
19:50Le créole, peut-être.
19:52J'ai commencé par le français,
19:54évidemment, avec l'honneur
19:56qui lui est dû, donc le phénomène de l'immigré en bonne santé,
19:58parce que l'immigré
20:00est souvent plus jeune, c'est l'immigré aussi qui a la force
20:02de partir de son pays vers
20:04un autre pays, donc forme physique,
20:06forme mentale, c'est un phénomène
20:08de l'immigré en bonne santé qu'on retrouve encore
20:10aujourd'hui dans un certain nombre de pays occidentaux,
20:12les Etats-Unis, le Canada, l'Australie,
20:14mais force est de constater qu'on ne le retrouve plus
20:16du tout aujourd'hui en France.
20:18On a assisté dans ce champ-là à ce qu'on
20:20pourrait appeler un grand renversement, c'est-à-dire
20:22qu'aujourd'hui, ce qui ressort de manière nette
20:24de l'analyse que nous avons pu conduire sur l'ensemble
20:26des données disponibles, c'est que l'état de santé
20:28des immigrés en France est
20:30significativement moins bon
20:32que celui des personnes non immigrées.
20:34Pour avoir une vue générale,
20:36on a aujourd'hui une part d'hommes
20:38et d'immigrés qui déclarent un mauvais
20:40état de santé général, qui est supérieur d'un tiers
20:42à la part des hommes dans les personnes
20:44sans ascendance migratoire, qui déclarent le même
20:46état mauvais. C'est moitié plus
20:48chez les femmes au lieu d'un tiers de plus, donc phénomène
20:50encore plus accentué. Et au sein
20:52de ce mauvais état de santé général, on peut
20:54faire des focales particulières sur à peu près
20:56tous les indicateurs relatifs à des pathologies
20:58spécifiques. Les immigrés sont aujourd'hui
21:00plus touchés par les problèmes liés à l'obésité,
21:02par les problèmes liés au syndrome dépressif.
21:04Ils le sont aussi de manière
21:06nette, et notamment pour certaines catégories
21:08de populations immigrées, sur des
21:10pathologies lourdes ou des maladies chroniques.
21:12On sait par exemple que la
21:14prévalence de l'hépatite B, l'hépatite B chronique,
21:16est 40 fois supérieure en France
21:18chez les personnes nées en
21:20Afrique subsaharienne par rapport aux personnes
21:22nées en France métropolitaine. L'incidence
21:24de la tuberculose est 10 fois plus forte.
21:26Les personnes originaires du Maghreb
21:28sont 2 fois plus concernées par le diabète,
21:30par exemple. On parlait
21:32des clandestins avec l'AME.
21:34L'IRDES avait pu établir l'IRDES, qui est un institut
21:36de recherche publique sur ces sujets. On a
21:38aujourd'hui un immigré irrégulier sur
21:406 en France qui souffre de ce qu'on
21:42appelle un syndrome de stress post-traumatique,
21:44c'est-à-dire un grave problème de santé mentale.
21:46On pourrait multiplier les indicateurs du même type
21:48sur un ensemble de pathologies.
21:50Quelle est votre méthode
21:54pour sortir
21:56ces nouvelles données, qui viennent
21:58confirmer ce dont nous parlons
22:00régulièrement, ce dont on peut
22:02sentir que ça existe ?
22:04Ce sont des données et des chiffres.
22:06Quelle a été votre méthode ?
22:08C'est un travail délicat dans la mesure où il y a
22:10un malaise culturel et politique
22:12dans les institutions publiques en France.
22:14Quant au traitement de ce sujet,
22:16au croisement de deux thèmes
22:18sensibles s'il en est, la santé et l'immigration,
22:20il est assez frappant
22:22qu'au niveau européen, la France soit
22:24le seul pays avec l'Albanie et la Turquie
22:26dont on ne dispose pas des données
22:28détaillées pour un certain nombre d'éléments
22:30relatifs à la santé de la population,
22:32donc on en est à ce degré d'opacité,
22:34mais il y a quand même des éléments disponibles
22:36que nous sommes allés chercher, que nous avons
22:38fait parler, croisés. On les trouve
22:40dans les données de l'INSEE, dans les données
22:42de l'OCDE, de Santé publique France,
22:44de l'Union européenne et d'un ensemble d'institutions
22:46qui assurent leur fiabilité.
22:48Quels sont les impacts concrets
22:50de ces chiffres sur le système
22:52de santé ? Le bilan
22:54est-il vraiment si négatif qu'il en a l'air ?
22:56Certes, les immigrés, ils consomment
22:58des soins en France, on le sait
23:00comme tout le monde, mais ils peuvent aussi contribuer
23:02à leur financement, par leur travail,
23:04par leur cotisation. Absolument.
23:06Ce qui est certain, c'est que ces réalités
23:08aboutissent effectivement à un recours
23:10plus fréquent des immigrés aux soins et notamment
23:12aux systèmes hospitaliers. C'est des données qui sont
23:14tracées dans l'ensemble des éléments
23:16qu'on a pu analyser et c'est d'autant
23:18plus problématique que certains
23:20besoins de soins spécifiquement
23:22représentés dans cette immigration
23:24concernent des secteurs du système de santé
23:26qui sont déjà sous forte tension. On peut penser aux urgences,
23:28on peut penser à la pédiatrie, à la psychiatrie,
23:30aux grèves d'organes.
23:32C'est notamment le cas pour l'ensemble des pathologies couvertes
23:34par les titres de séjour pour soins, qui sont vraiment
23:36un dispositif quasiment unique au monde.
23:38Donc, d'une part, il y a ça
23:40et d'autre part, hélas,
23:42le fait réel et incontestable qu'il y a
23:44de très nombreux immigrés
23:46étrangers en France qui travaillent
23:48et donc qui cotisent, ne suffit
23:50hélas pas à équilibrer ce constat-là
23:52parce qu'on a un phénomène spécifique
23:54en France qui tient au fait
23:56que l'immigration accueillie dans notre pays
23:58est en moyenne moins intégrée au marché
24:00du travail et plus pauvre qu'ailleurs
24:02en Europe. Pour ne citer que deux données
24:04issues des bases de l'OCDE que nous avons pu analyser
24:06sur la dernière année disponible OCDE
24:08qui est 2020, à peine
24:10la moitié, 51,6%,
24:12des étrangers extra-européens
24:14vivant en France en âge de travailler
24:16occupaient un emploi, ce qui était 14 points de moins
24:18que les Français. Or, quand on ne travaille pas,
24:20on ne cotise pas ou peu
24:22aux systèmes d'assurance maladie, donc il y a cette question
24:24du taux d'emploi plus faible. Et une deuxième
24:26donnée, on avait près de la moitié
24:28de ces étrangers extra-européens
24:30cette même année qui vivaient sous le seuil de pauvreté
24:32en France, donc un taux de pauvreté 4 fois plus élevé
24:34que celui des Français. Or, quand on est
24:36pauvre, d'une part, on ne cotise
24:38pas ou peu à la régime de sécurité sociale
24:40et d'autre part, hélas, on a aussi
24:42un ensemble de probabilités plus fortes
24:44de développer un certain nombre de pathologies.
24:46Vous êtes en train de nous expliquer que même
24:48les immigrés qui sont
24:50régularisés cotisent
24:52moins que les Français
24:54de façon générale. On va continuer, j'ai encore
24:56d'autres questions à vous poser. Merci pour cette
24:58étude inédite révélée dans
25:00Face à l'Info ce soir. On marque une pause
25:02et on continue dans un instant avec notre chroniqueur mystère.
25:08Retour sur le plateau de Face à l'Info.
25:10Nous sommes avec notre chroniqueur
25:12mystère ce soir, Nicolas
25:14Provomonti,
25:16directeur de l'Observatoire
25:18de l'Immigration, et on était en train
25:20d'expliquer à quel point vous avez sorti
25:22une première étude en disant, montrant
25:24l'impact de l'immigration
25:26sur la santé en France. Et là, vous allez
25:28beaucoup plus loin. Alors là, vous avez donné le constat.
25:30Les immigrés sont plus souvent malades.
25:32Le constat est là, les chiffres
25:34sont là, mais
25:36qu'est-ce que ça implique
25:38au niveau politique en France ?
25:40Ça a des implications qui sont fortes.
25:42Il ne s'agit évidemment pas de reprocher
25:44à qui que ce soit d'être malade ou d'avoir besoin de soins.
25:46Ce serait évidemment absurde
25:48déplacer complètement hors de propos.
25:50Mais il n'en demeure pas moins que l'ensemble des éléments
25:52qu'on a pu avoir l'occasion de discuter ensemble
25:54attestent effectivement l'existence d'une véritable
25:56dette de santé qui est importée
25:58en France par l'immigration depuis l'étranger.
26:00C'est un phénomène structurel
26:02qui concerne à la fois les immigrés eux-mêmes,
26:04on l'a dit, mais aussi dans une certaine mesure
26:06la première génération des descendants.
26:08Sur les indicateurs globaux d'état de santé que j'ai pu
26:10vous donner, on se rend compte que les
26:12descendants d'immigrés sont à peu près dans la moyenne
26:14de la population générale, sauf qu'ils ont une structure
26:16d'âge beaucoup plus jeune, c'est-à-dire que la part
26:18des moins de 18 ans chez les personnes
26:20nées de parents immigrés est par exemple deux fois plus forte
26:22que chez les personnes sans incidence migratoire.
26:24Donc une fois gommé cet effet d'âge,
26:26on se rend compte qu'il y a des problèmes qui persistent à la génération
26:28suivante et qui vont persister structurellement
26:30dans notre système de soins au fil
26:32des décennies. Donc politiquement, ça appelle
26:34évidemment à des réponses fortes, c'est-à-dire que la
26:36pression exercée par l'immigration
26:38sur notre système de santé a des implications
26:40budgétaires, elle a aussi, voire surtout
26:42des implications sur la saturation
26:44d'un certain nombre de dispositifs de soins.
26:46Et là-dessus, il y a deux moyens d'agir,
26:48finalement. Il y a ce qui a trait véritablement
26:50à la politique d'immigration pour soins,
26:52j'en reviens au sujet des titres de séjour pour soins, qui sont
26:54un dispositif quasiment unique au monde
26:56d'octroi de titres de séjour à des
26:58étrangers malades parce qu'ils sont malades.
27:00Titre de séjour pour soins, c'est quasi unique au monde ?
27:02C'est quasi unique au monde, sous le régime français
27:04tel qu'il existe. La Belgique a un régime
27:06à peu près similaire, mais en fait un tout petit peu
27:08plus ferme que le nôtre.
27:10C'est par exemple des
27:12étrangers qui souffrent
27:14d'insuffisance rénale grave, qui souffrent de
27:16problèmes cardiaques graves, qui souffrent de
27:18pathologies dont les traitements peuvent
27:20coûter plusieurs centaines de milliers, voire jusqu'à
27:22un million d'euros par an la première
27:24année pour un seul patient. On n'a pas
27:26aujourd'hui d'estimation fiable sur le coût
27:28global de ce dispositif parce que ces dépenses-là
27:30sont prises en charge quasi intégralement
27:32par l'assurance maladie et elles sont donc noyées
27:34dans le total des dépenses d'assurance maladie.
27:36Mais c'est donc à la fois un dispositif très coûteux
27:38et très opaque. C'est une exception française
27:40qui veut dire que rien, par exemple, dans le droit européen
27:42ne nous oblige à avoir un tel type
27:44de titre de séjour. Donc si on souhaitait
27:46le supprimer, on n'aurait pas d'obstacle
27:48comme on peut l'avoir sur d'autres politiques.
27:50On n'est pas obligé de passer par l'Europe pour
27:52décider de cela. Non, absolument. Tout à fait.
27:54On n'a aucune contrainte au niveau des traités européens de ce point de vue-là.
27:56Rien qui nous oblige à avoir ce dispositif-là.
27:58Donc il y a ce type de mesure-là.
28:00On parle beaucoup de l'AME. L'AME qui est
28:02une exception en Europe dans la mesure
28:04où elle prévoit une prise en charge
28:06intégrale du panier de soins pour les étrangers
28:08en situation irrégulière, sous condition de ressources.
28:10Quand je dis intégrale, c'est tous les soins
28:12médicamentaux et hospitaliers, à de très rares
28:14exceptions, comme les PMA ou les cures thermales.
28:16Là aussi, l'AME a la française
28:18et elle relève finalement de la décision politique.
28:20Et si demain on souhaite la réformer ou la supprimer,
28:22c'est tout à fait faisable.
28:24Et rappelons à des personnes qui ne cotisent
28:26pas du tout. Absolument.
28:28Parce qu'en plus, l'AME, il y a une condition de ressources.
28:30C'est-à-dire que ce sont des personnes, non seulement en situation irrégulière,
28:32mais qui ont un revenu très faible et qui donc
28:34ne cotisent pas au régime d'assurance maladie.
28:36Charlotte,
28:38si vous avez peut-être une réflexion,
28:40une question, peut-être à notre chroniqueur mystère.
28:42On fait un petit tour de table.
28:44Politiquement,
28:46ce qui me saute à l'esprit à chaque fois
28:48que je vois ce genre de choses, c'est l'imprudence.
28:50C'est-à-dire l'orgueil quasiment
28:52politique de ces dernières années,
28:54de ne pas voir ce constat-là et de se dire
28:56on ne peut pas tout.
28:58C'est magnifique de vouloir sauver le monde entier, mais
29:00personne n'a été élu pour ça en France par les Français.
29:02Il y a une limite
29:04dans l'action politique.
29:06Et là, l'explication, évidemment,
29:08on se dit si on pouvait sauver tous les gens
29:10qui ont des problèmes cardiaques au monde,
29:12on serait ravis de le faire.
29:14Mais ce n'est pas la première mission.
29:16Et elle se fait au détriment de la première mission
29:18qui est en l'occurrence sur ce sujet-là,
29:20la santé des Français, qui est un sujet extrêmement
29:22incurrent, un sujet d'inquiétude
29:24de plus en plus prégnant en France.
29:26Je suis stupéfaite à chaque fois
29:28qu'on voit ce genre de chiffres.
29:30Ce qui est frappant,
29:32c'est aussi le tabou autour de ce sujet.
29:34C'est-à-dire que quiconque oserait dire
29:36que la France ne peut pas être l'hôpital
29:38du monde entier, et vous avez raison,
29:40au détriment de ses propres citoyens
29:42est aussitôt taxé d'être
29:44un monstre. Vous êtes un monstre si vous dites
29:46qu'il ne faut pas accueillir
29:48le monde entier. Donc c'est une partie
29:50totalement occultée
29:52du débat politique.
29:54Et que le corps médical voit.
29:56Mais le corps médical, et vous avez raison de le dire,
29:58individuellement, quand vous voyez
30:00des médecins qui travaillent dans le milieu hospitalier,
30:02tous ceux qui travaillent dans le milieu hospitalier
30:04vous parlent de ces choses-là. Mais
30:06collectivement, politiquement, c'est impossible
30:08d'aborder le sujet. C'est absolument interdit.
30:10Malheureusement,
30:12c'est, je ne sais pas, notre esprit chrétien
30:14ou notre esprit humaniste.
30:16Oui, notre cœur saigne
30:18et on voudrait,
30:20à un instant, pouvoir...
30:22Vous êtes devant
30:24une petite fille qui a perdu
30:26un bras à tel endroit. Forcément, vous n'allez pas dire
30:28on la laisse dans son pays.
30:30Mais on est dans un engrenage,
30:32dans quelque chose qui, malheureusement,
30:34n'a aucune solution, car l'abomination
30:36ne cesse de se multiplier
30:38à travers le monde.
30:40Et ça, c'est sur ce que l'on voit.
30:42Après, vous avez tous ces gens
30:44qui ont été placés dans des situations
30:46épouvantables,
30:48qui, à tout jamais, ont un dérèglement
30:50psychiatrique. Et ces gens-là,
30:52lorsqu'ils sont chez nous,
30:54il n'y a pas la possibilité, d'ailleurs,
30:56on ne sait même pas ce qu'ils ont vécu,
30:58et forcément,
31:00confrontés à des événements
31:02de rue, ils peuvent
31:04être cueillis par la folie,
31:06entrer dans une fureur,
31:08et c'est là où l'on peut vivre
31:10des événements que l'on appelle
31:12faits divers.
31:14Merci beaucoup, Nicolas Monti,
31:16pour toutes ces précisions.
31:18Je rappelle ce que vous avez
31:20déjà dit dans Le Figaro Magazine,
31:22que plus d'un quart des étrangers
31:24en situation irrégulière citerait
31:26les soins parmi les raisons
31:28de leur migration en France.
31:30Merci infiniment
31:32pour votre travail.
31:34Gabriel Cluzel, le Premier ministre
31:36Michel Barnier, passera-t-il
31:38Noël, se demandait-on ce matin ?
31:40La favorite de la présidentielle
31:42Marine Le Pen passera-t-elle
31:44Pâques, se demande-t-on ce soir ?
31:46Entre motion de censure
31:48et inéligibilité dans le cadre du procès
31:50désattaché parlementaire
31:52dont le jugement sera rendu le 31 mars
31:54et c'est terminé aujourd'hui,
31:56le coup près peut tomber
31:58sur l'un, sur l'autre.
32:00Et peut-être même sur un troisième,
32:02Emmanuel Macron, la petite musique
32:04de la démission montant dans le débat public.
32:06Et si tout était lié ?
32:08Vous savez, Socrate disait
32:10tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien
32:12et je pense qu'il parlait de la politique en France
32:14en novembre 2024.
32:16C'est assez frappant.
32:18Habituellement, on se demande cette saison
32:20s'il y aura de la neige pour Noël.
32:22D'ailleurs, il y a un excellent film que je vous recommande,
32:24il s'appelle « Y aura-t-il de la neige pour Noël ? »
32:26Là, on se demande « Y aura-t-il Michel Barnier pour Noël ? »
32:28Parce que son intervention hier
32:30n'a pas changé la face du monde.
32:32Il a dit qu'il s'adressait à la France et aux Français,
32:34qu'il voulait faire fi
32:36des petits débats politiques.
32:38Mais sauf que pour de nombreux Français,
32:40si l'on en croit un récent sondage
32:42de JDD Ifop, je crois,
32:44de dimanche,
32:46son oréole de Saint-Michel-Barnier-Arcanjoyer
32:48a un peu pâli.
32:50Et il serait plus,
32:52pour filer la métaphore,
32:54le Père Fouettard que le Père Noël.
32:56Les Français se sentent un peu en dinde de Noël
32:58qui vont être plumés et ficelés
33:00pour être dévorés au réveillon.
33:02Donc, si je donne des chiffres,
33:0436% des sondés aujourd'hui lui font confiance
33:06contre 45% lors de sa prise de fonction.
33:08Il a perdu rien que 4%,
33:10rien qu'en un mois.
33:12Donc, les Français étaient contents
33:14de voir revenir le vieux monde,
33:16mais le vieux monde est revenu avec ses qualités,
33:18sa politesse, ses manières,
33:20et puis ses défauts, sa pugilanimité.
33:22Vous savez,
33:24quand on prend une photo du vieux monde,
33:26la France était en haut du toboggan,
33:28on prend la photo, elle est couleur sépia,
33:30on se dit c'était chouette, c'était avant
33:32la désindustrialisation,
33:34l'éducation nationale fonctionnait bien,
33:36il n'y avait pas d'immigration massive,
33:38la santé, etc. Mais quand on prend une vidéo,
33:40on a le mouvement et on voit que le vieux monde
33:42c'est la France entre ses bras en haut du toboggan
33:44et que c'est lui qui l'a fait descendre.
33:46Donc forcément, s'il revient
33:48avec les mêmes travers, les mêmes causes
33:50produiront
33:52les mêmes effets.
33:54Alors, s'agissant du budget,
33:56je vais essayer de faire simple, mais il faut vraiment avoir
33:58un doctorat de droit public pour comprendre
34:00ce qui se passe.
34:02Voilà, on va faire simple.
34:04Déjà, j'espère que j'ai bien compris.
34:06Donc aujourd'hui,
34:08il y avait une commission, il y a toujours d'ailleurs,
34:10en ce moment,
34:12une CMP, commission mixte paritaire,
34:14puisque l'Assemblée et le Sénat n'étaient pas d'accord.
34:16Donc il y a 7 députés,
34:187 sénateurs des différents
34:20courants politiques qui discutent entre eux.
34:22La commission, me dit-on,
34:24devrait être conclusive, ça veut dire qu'il devrait
34:26accoucher de quelque chose de commun.
34:28Si c'est le cas,
34:30la loi pourra passer
34:32devant l'Assemblée nationale lundi,
34:34avec potentiellement un 49-3.
34:36Et donc, dès le 4 décembre,
34:38il y aura potentiellement une motion de censure
34:40et potentiellement, donc,
34:42un gouvernement qui saute.
34:44Tout cela pourrait donc
34:46passer assez vite.
34:48Dès le 4 décembre ? Voilà.
34:50Ce budget peut-il encore être sauvé, Gabrielle Cluzel ?
34:52Et qu'adviendra-t-il
34:54clairement s'il ne l'est pas ?
34:56Parce qu'on entend beaucoup de son de cloche, mais concrètement.
34:58Il peut encore être sauvé.
35:00On m'a dit qu'il y avait encore
35:02des tractations,
35:04pourrait-on dire, entre
35:06l'Assemblée nationale, les équipes de Michel Barnier ?
35:08Rien n'est fait. Mais à l'instant T,
35:10en l'état, le RN
35:12ne signera pas les budgets.
35:14C'est le budget de la Sécurité sociale et puis
35:16le projet de loi de finances. C'est en deux parties.
35:18Je ne sais pas si vous avez bien compris tout cela.
35:20Du côté du RN,
35:22on nous explique que rien ne va.
35:24Ils n'ont rien obtenu.
35:26Il y a la hausse
35:28du déremboursement des médicaments.
35:30La désindexation
35:32des retraites, ils n'ont rien obtenu là-dessus.
35:34Sur l'AME, ils n'ont rien obtenu.
35:36Sur l'immigration, ils n'ont rien obtenu.
35:38Sur la proportionnelle, ils n'ont rien obtenu.
35:40Sur les charges, l'allègement
35:42des charges des TPE, PME, ils n'ont rien obtenu.
35:44Enfin, on peut dérouler ça
35:46à l'infini. Ils n'ont rien
35:48obtenu.
35:50Et là, aujourd'hui, on me dit, dans l'entourage
35:52de Marine Le Pen,
35:54qu'il faudrait vraiment quelque chose de massif,
35:56que Michel Barnier sorte
35:58quelque chose de son chapeau de très très
36:00fort. On m'a dit textuellement,
36:02c'est la petite verroterie, c'est pas un labo
36:04de 6 semaines,
36:06pour éviter la censure.
36:08De fait, Marine Le Pen a dit
36:10à ses troupes qu'elle avait trouvé
36:12Michel Barnier complètement dépassé.
36:14C'est le mot, dépassé.
36:16Notamment, il lui a dit,
36:18l'électricité, enfin, il lui aurait
36:20dit, l'électricité
36:22ne va pas augmenter tant que ça.
36:24C'était de cet ordre-là.
36:26Donc, elle l'a trouvé complètement dépassé.
36:28Et puis, il faut rappeler qu'elle a quand même la pression de sa base.
36:30Si 53% des Français
36:32sont pour la censure,
36:34la motion de censure, la censure de ce gouvernement,
36:36donc, les 2 tiers,
36:38c'est-à-dire 67% des électeurs
36:40du RN sont pour. Donc, elle a vraiment
36:42une forte pression de sa base.
36:44Il est probable, donc, s'il y a un 49-3,
36:46que le Nouveau Front Populaire dépose
36:48une motion de censure, que le RN dépose
36:50une motion de censure. Le Nouveau Front
36:52Populaire, en général, ne vote pas
36:54les motions de censure du RN,
36:56il peut toujours y avoir une exception, mais
36:58le RN, lui, a d'ores et déjà dit
37:00que si cela restait en l'état,
37:02encore une fois, eh bien, il était prêt
37:04à voter la motion
37:06de censure du Nouveau Front
37:08Populaire.
37:10Alors, on a... Pardon. Oui, oui.
37:12On a l'impression, quand même, que ça serait peut-être
37:14contre-productif pour elle, parce qu'on sent très
37:16bien monter le fait
37:18qu'elle serait responsable du chaos.
37:20Est-ce que ça ne serait pas contre-productif
37:22pour elle, effectivement, de faire
37:24voter cette motion de censure ? Oui, alors,
37:26elle avait raison, d'une certaine façon,
37:28et elle le sait. Elle le sait, qu'elle est sur une ligne de crête.
37:30Parce que si sa base historique,
37:32populaire, pousse à la motion de censure,
37:34il y a les
37:36LR, siotistes ou non-siotistes,
37:38qui, parfois, ont des
37:40regards du côté du RN,
37:42que cela pourrait choquer. Elle a quand même, dans ses troupes,
37:44la France du petit matin qui construit,
37:46quand le Nouveau Front Populaire, lui, n'a pas peur
37:48de les détruire, parce qu'il a la France du grand soir,
37:50qui détruit, vous voyez. Donc, c'est vrai
37:52qu'il y a un enjeu. Il y a un enjeu
37:54sur ce plan-là. Et, précisément,
37:56elle veut répondre à tout cela. Parce que Bruno
37:58Retailleau a compris l'enjeu. Il lui a dit,
38:00vous avez dû l'entendre ces derniers jours,
38:02il a dit, ah, mais s'il y a une motion de censure,
38:04vous aurez peut-être Louis Boyard
38:06comme ministre de l'Intérieur.
38:08Donc, elle, elle a dit, non, mais Bruno
38:10Retailleau, c'est du gros rouge qui tâche.
38:12C'est son expression.
38:14Ce n'est pas vrai.
38:16Et elle explique pourquoi. Elle l'explique aussi, dans
38:18le Figaro, pour rassurer.
38:20Parce que, de toute façon, s'il y a
38:22un tel
38:24gouvernement, il sera censuré
38:26immédiatement, à la fois par le Rassemblement national
38:28et par les LR. Ce n'est pas possible
38:30d'envisager une Sandrine Rousseau
38:32ministre de l'Éducation. Elle dit aussi
38:34qu'il n'y a pas de risque de shutdown à l'américaine
38:36parce que, vous savez, le shutdown,
38:38l'arrêt du paiement
38:40des impôts des fonctionnaires,
38:42la levée des impôts des fonctionnaires, etc.
38:44Parce que la loi
38:46prévoit que s'il n'y a pas de vote du budget,
38:48c'est le budget de l'an dernier qui sera voté.
38:50Et elle, elle considère que le budget de l'an dernier
38:52est plutôt meilleur que celui de cette année.
38:54Parce que, même s'il n'est pas terrible, il y a quand même
38:5640 000 euros
38:58que je ne me trompe pas,
39:0040 milliards d'impôts supplémentaires
39:02prévus dans le nouveau budget, qui n'étaient pas par définition
39:04dans l'ancien. Alors c'est vrai que
39:06Bruno Retailleau, et vous l'avez remarqué,
39:08ils prennent leur barbe, avec Michel Barnier
39:10aussi hier, de Philippe Hulus.
39:12Vous connaissez ce prophète d'Antintin.
39:14Ils tapent sur le gant, ils annoncent l'apocalypse,
39:16les diplées d'Egypte. Donc elle essaie
39:18de dire que ce ne sera
39:20pas cela, et
39:22elle pourrait d'une certaine façon, vous savez,
39:24lui renvoyer l'ascenseur. Parce qu'ils appellent
39:26le RN à la responsabilité. Ils disent, attention,
39:28vous allez faire venir la gauche. Mais aux dernières
39:30législatives, me disent
39:32tous les gens dans l'entourage de Marine Le Pen,
39:36qui a fait preuve d'esprit de responsabilité
39:38pour s'opposer
39:40au front républicain, pour empêcher que
39:42les députés LFI, Nouveau Front Populaire,
39:44soient élus ? Eh bien écoutez, à part
39:46François-Xavier Bellamy, je n'en connais pas beaucoup.
39:48Et encore lui, il s'est fait remonter
39:50les bretelles par
39:52Laurent Wauquiez. Alors,
39:54qu'est-ce qui va rester
39:56comme possibilité à Emmanuel Macron s'il y a cette censure ?
39:58C'est là que ça devient très intéressant.
40:00Renommer Barnier. Vous savez que
40:02le général De Gaulle l'avait fait avec Pompidou.
40:04Sauf qu'à l'époque, c'était possible
40:06parce qu'on pouvait dissoudre l'Assemblée.
40:08Là, on a déjà, c'est bon, ce joker-là, il est
40:10grillé. Voilà, c'est fait.
40:12Donc, les mêmes causes produisant les mêmes
40:14effets. Là aussi, s'il renomme Barnier,
40:16Barnier sautera. Il peut
40:18nommer un gouvernement technique
40:20avec des illustes inconnus du monde civil.
40:22Il peut peut-être,
40:24c'est la voie étroite, nommer
40:26Sébastien Lecornu, dont le nom circule
40:28beaucoup et qui ne serait pas censuré par
40:30l'URN. Et puis, il peut aussi
40:32démissionner.
40:34Vous savez, il a fait des choses assez
40:36étonnantes. Il a dissous l'Assemblée
40:38sans rien demander à personne.
40:40Il pourrait démissionner, sans tout cas,
40:42à ça qu'appelle Charles Courson,
40:44le rapporteur du budget.
40:46Vous savez, c'est un peu, il lui met
40:48entre les mains le choix du roi
40:50Salomon. Il fait le roi Salomon, Charles de Courson.
40:52Vous savez, c'est un enfant qui était étiré,
40:54qui était écartelé entre deux mères.
40:56Et celle qui a cédé,
40:58celle qui aimait le plus l'enfant, a dit,
41:00je te le laisse parce que sinon, il va être écartelé.
41:02Il demande à Emmanuel Macron, est-ce que vous aimez
41:04assez la France pour la laisser à d'autres ?
41:06Pour vous retirer,
41:08voyant que vraiment, vous avez mis le chaos pour la laisser
41:10à d'autres. Donc c'est une vraie question.
41:12C'est une vraie question. Et Marine Le Pen,
41:14en tout cas à la sortie de son procès,
41:16elle a répondu qu'elle est
41:18de retour à 100% dans le combat
41:20politique.
41:22Je ferai ce que j'ai à faire dans le cas de la
41:24défense des Français et
41:26ce procès qui intervient
41:28n'entre aucunement
41:30en considération. Me voilà totalement
41:32et à 100%
41:34de
41:36retour dans un combat politique
41:38qui est
41:40en train d'atteindre son paroxysme
41:42puisqu'il s'agit de savoir
41:44si on va réussir à faire changer
41:46un budget qui est en même temps
41:48mauvais, injuste,
41:50violent à l'égard des Français
41:52et si ce n'est pas le cas
41:54d'en tirer les conséquences politiques.
41:56Chaque jour qui passe
41:58est insustitant.
42:00On peut juste rajouter un petit point, essentiel
42:02que j'ai oublié, c'est qu'évidemment
42:04la démission d'Emmanuel Macron aurait
42:06pour Marine Le Pen, si ça intervient
42:08avant le 31 mars, pour revenir à l'introduction
42:10du propos, de lui permettre
42:12de ne pas avoir ce coup pré-fatal
42:14du jugement, essentiel.
42:16Merci beaucoup
42:18Gabrielle Cluzel. Tout va bien toujours Nicolas Montigny ?
42:20Tout va toujours bien. Très bien.
42:22Alors maintenant la chronique de Charlotte. Vous savez comment ça se
42:24passe ? Bien sûr. Place à Charlotte.
42:26Une histoire
42:28atroce. Charlotte d'Ornella
42:30s'est passée relativement inaperçue
42:32et est arrivée à quelques
42:34imbuants de Nantes ces derniers jours
42:36et elle a retenu notre attention.
42:38Dites-nous pourquoi.
42:40C'est une histoire sordide comme il en existe
42:42sans doute très régulièrement. On dit souvent ici
42:44que si on passait
42:46tout ce qui passe, même dans les journaux
42:48locaux, puisque c'est par le biais de
42:50West France qu'on a appris cette histoire-là,
42:52je pense qu'on dormirait
42:54encore plus mal la nuit. Là il s'agit
42:56d'un jeune homme de 25 ans
42:58qui est handicapé mental et
43:00qui est accompagné à la porte des toilettes
43:02d'une galerie commerciale par sa maman
43:04et elle le laisse rentrer évidemment
43:06seul à l'intérieur
43:08et elle est interpellée par
43:10le temps qu'il prend. Elle finit par rentrer
43:12et elle fait fuir un homme
43:14qui sort des toilettes et son
43:16garçon qui a 25 ans
43:18est complètement dévêtu
43:20et sidéré par
43:22ce qu'il vient de se passer. Il y a des caméras
43:24et la vidéo circule
43:26de ces images-là
43:28évidemment pas à l'intérieur mais des allées
43:30et des venues des uns et des autres
43:32et notamment de cet homme-là. Il a été arrêté, cet homme
43:34il s'agit d'un homme algérien
43:36en situation irrégulière
43:38qui était par ailleurs sous l'emprise
43:40de l'alcool et de stupéfiants
43:42et d'un stupéfiant
43:44en l'occurrence qui revient souvent
43:46dans la petite ville
43:48à Saint-Herblay à côté de Nantes
43:50donc forcément
43:52s'ajoute à l'horreur de la situation
43:54l'idée qui honte
43:56nos débats depuis maintenant
43:58des années et parfois avec
44:00insistance, il n'aurait pas dû être
44:02là. Il est en situation irrégulière
44:04alors lui n'est pas sous
44:06OQTF. On a vu et les téléspectateurs
44:08savent que tous
44:10ne sont pas sous OQTF. Lui n'en avait
44:12pas mais il était en situation
44:14irrégulière et on parle souvent
44:16et médiatiquement et politiquement
44:18de jeunes
44:20ou moins jeunes d'ailleurs qui sont tués
44:22et ça prend beaucoup
44:24d'ampleur mais là en l'occurrence on a des victimes
44:26et ce jeune homme aura aujourd'hui le visage
44:28de victime qui sont encore vivantes mais littéralement
44:30traumatisées évidemment
44:32elle et leur famille
44:34et cette histoire nous rappelle plusieurs choses
44:36d'abord un, que les femmes ne sont pas les
44:38seules victimes, elles sont évidemment
44:40les principales victimes
44:42des agressions sexuelles, c'est indiscutable
44:44mais elles ne sont pas les seules
44:46et la situation
44:48administrative des agresseurs
44:50n'ajoute ou ne retire pas grand chose
44:52au traumatisme et à l'horreur
44:54d'un viol, c'est évidemment
44:56indiscutable, simplement si on veut
44:58traiter correctement et justement
45:00le problème, il faut se demander
45:02quels sont les leviers de l'action politique
45:04et il se trouve qu'une personne
45:06qui n'aurait pas dû être là par le biais de son
45:08statut administratif est un
45:10levier politique, qu'on le veuille ou non
45:12et donc ça n'évitera pas toutes les agressions
45:14sexuelles, c'est certain, mais si on peut
45:16en éviter quelques-unes, c'est déjà
45:18des victimes en moins
45:20Des victimes en moins
45:22ces dernières semaines ont pourtant été marquées
45:24par le procès des violeurs de Mazan
45:26l'affaire dite Pellico
45:28qui n'avait pas grand chose à voir cette fois
45:30avec l'immigration
45:32En effet, le chef d'orchestre de ce drame
45:34abominable qu'était l'ancien
45:36mari de la victime
45:38et tout ce qu'il y a de plus français
45:40et si la question de l'antiracisme s'est invitée
45:42dans le procès
45:44celle de l'immigration
45:46et du statut administratif
45:48des agresseurs
45:50absolument pas, c'est pas un sujet
45:52qui est intervenu, parce qu'il n'y avait pas besoin
45:54de le faire intervenir, évidemment
45:56on aurait pu aussi prendre l'exemple, et vous le citiez
45:58dans le sommaire, de cet ancien journaliste
46:00qui vient d'être condamné pour
46:02700 viols, actes de torture
46:04et barbarie, notamment sur les filles
46:06de son ancienne compagne
46:08alors là, il est passé, en effet, lui
46:10aussi, il n'a pas défrayé la chronique
46:12pas plus, et je le note encore
46:14que son ancienne compagne, mère
46:16d'une des victimes, qui a été
46:18elle aussi condamnée à de la prison ferme
46:20pour complicité dans ces actes-là
46:22vous voyez que les femmes sont aussi capables de se rendre
46:24coupables, évidemment
46:26d'actes monstrueux
46:28alors cet homme, cet ancien journaliste
46:30qui était par ailleurs prof de
46:32je ne me souviens plus de la discipline
46:34qu'il avait lui-même inventée pour apprendre à respirer
46:36il est extrêmement
46:38français, il n'y a absolument
46:40pas de problème, et on n'en parle pas beaucoup plus
46:42non plus. Pourquoi ?
46:44Est-ce que c'est son ancien statut
46:46qui gêne un peu les journalistes qui ont besoin d'en parler
46:48il y a des papiers qui sont sortis
46:50évidemment localement, mais là
46:52si l'ampleur suffit à en parler
46:54cette histoire est complètement folle
46:56mais revenons...
46:583 filles, acte de torture
47:00et de barbarie
47:02c'est ignoble
47:04et pour revenir à la
47:06question de Mazan, ce qui est intéressant
47:08avec le procès de Mazan, c'est que là
47:10en l'occurrence, il y a eu une immense
47:12médiatisation, et une immense
47:14politisation. Si par
47:16politisation, on entend le fait que le monde
47:18politique se saisisse d'un sujet
47:20pour donner son avis, donner
47:22éventuellement ses solutions, ses pistes de
47:24réflexion, pour éviter que ça arrive
47:26encore. Dans ma bouche, ça n'est pas un gros
47:28mot. Il y a d'autres qui appellent ça récupération
47:30pour d'autres affaires que celle-ci
47:32moi j'appelle ça tout simplement le fait
47:34que des hommes politiques, dont c'est le métier, se saisissent
47:36d'un sujet qui anime
47:38la société et explique quel est leur regard
47:40là-dessus. Mais dans cette affaire
47:42des viols de Mazan, personne justement
47:44n'a eu peur de récupérer cette
47:46affaire, personne n'a eu peur de
47:48réclamer des comptes aux politiques
47:50sur ce qui pouvait être changé
47:52personne n'a eu peur d'attendre
47:54des réponses, de chercher à établir
47:56un profil qui permette de traiter
47:58le problème. Parce qu'il y a une question
48:00qui est naturelle quand arrive un drame
48:02et quand le mal surgit sous nos yeux
48:04c'est est-ce qu'on pouvait faire autrement ?
48:06Est-ce qu'on pouvait faire quelque chose pour que ça n'arrive pas ?
48:08Cette question, elle nous hante. Parfois
48:10la réponse est non, parce que le mal
48:12nous dépasse et parce qu'il reste un mystère
48:14et parfois la réponse est oui. Et alors
48:16si elle est oui, il faut réagir.
48:18Alors forcément, chacun répond
48:20avec des regards différents
48:22avec des solutions différentes. Il y a plusieurs
48:24sujets qui ont émergé
48:26en marge de ce procès, certains
48:28et notamment certaines associations
48:30féministes ont parlé du patriarcat
48:32c'est le patriarcat qui est responsable
48:34on pourrait parler d'un déficit cruel
48:36d'éducation, tout simplement de soi-même
48:38et donc de soi-même par rapport aux autres
48:40de la consommation accrue et
48:42gravissime de pornographie trash
48:44en l'occurrence qui était un point commun de tous
48:46ces hommes-là. La question de la
48:48soumission chimique qui a été soulevée
48:50il y a beaucoup de débats
48:52qui sont tous légitimes à partir du moment où ils sont
48:54portés et évidemment ils sont
48:56nombreux et le principe d'un débat c'est qu'on n'est pas
48:58forcément d'accord mais qu'on accepte
49:00d'en parler. Devant l'horreur
49:02cette question naturelle de peut-on faire
49:04autrement a été autorisée
49:06autour du procès de Mazan
49:08pourquoi en serait-il autrement
49:10dès lors que le mot immigration
49:12s'invite dans l'horreur
49:14en l'occurrence ou dans le débat
49:16évidemment et je le précise
49:18parce qu'apparemment il faut vraiment mettre
49:20pierre à pierre pour essayer de convaincre
49:22évidemment que si notre maîtrise
49:24de l'immigration était totale
49:26nous continuerions à avoir
49:28des femmes qui souffrent d'agressions sexuelles
49:30et il faudrait continuer évidemment
49:32à le traiter pour l'empêcher
49:34c'est une évidence. Maintenant cette question
49:36elle existe. Je vais vous donner deux chiffres
49:38qui sont des chiffres officiels
49:401. Le rapport du ministère de l'intérieur de 2024
49:4276 000
49:44mises en cause
49:46pour violences sexuelles avec cette
49:48précision officielle donc
49:50ouvrez les guillemets, les personnes étrangères
49:52sont légèrement plus nombreuses parmi les mises
49:54en cause, 13% que
49:56dans la population où ils sont 8%
49:58il y a une surreprésentation
50:00même légère. Est-ce qu'on peut l'éviter ?
50:02Si oui, alors évitons-le
50:04c'est aussi simple que ça.
50:06Et ensuite
50:08le cas parisien est encore plus saisissant
50:10vous savez on en avait parlé dans les transports
50:12notamment, il y a des données plus précises à Paris
50:14alors c'est un rapport qui date de 2016
50:16puisque c'est celui de l'observatoire national
50:18de la délinquance et de la réponse pénale
50:20qui a été supprimé depuis
50:22donc il y a des chiffres qui nous manquent, qui précisait que
50:2452% des mises en cause pour viol
50:26sur personnes majeures à Paris
50:28étaient étrangères
50:30il y a là un sujet qui existe
50:32qui ne règle pas tout, mais qui existe
50:34et quand Sandrine Rousseau
50:36nous dit que le procès de Mazan
50:38n'est pas celui d'un fait divers exceptionnel
50:40mais le procès d'un rapport social
50:42elle peut être entendue
50:44ça peut être discuté, quel est ce rapport social
50:46qu'est-ce qu'elle met derrière, très bien
50:48mais ça peut être entendu parce que l'ampleur nous interroge
50:50mais si le nombre
50:52fait le sujet de société, alors il en existe
50:54d'autres, que madame Rousseau
50:56refuse de voir en l'occurrence
50:58Alors comment comprendre
51:00qu'il semble impossible de faire les deux
51:02Charlotte, il semble désormais y avoir
51:04deux féminismes qui s'affrontent
51:06celui qui dénonce les étrangers
51:08et celui qui refuse de les voir
51:10Alors en effet, notant que le premier féminisme
51:12que vous citez, celui qui dénonce
51:14en l'occurrence le poids de l'immigration
51:16dans ses agressions, est né
51:18des non-dits du féminisme plus dominant
51:20plus traditionnel, on va dire, qui préexistait
51:22Alors dans un
51:24Figaro, la patronne
51:26du collectif Nemesis, vous savez, dont nous parle
51:28souvent Mathieu, qui parle
51:30de Cologne, alors elle, elle est une des
51:32représentantes de ce féminisme
51:34qui s'intéresse à la question migratoire, qui essaye
51:36de la faire émarger, et elle nous parle
51:38de Cologne, de ce qui s'est passé à Cologne
51:40à l'époque, comme d'un acte fondateur
51:42Vous vous souvenez, c'était le 1er janvier 2016
51:44dans la nuit du réveillon
51:461000 femmes agressées par 2000
51:48hommes, selon un rapport de l'office fédéral
51:50de la police criminelle allemande
51:52c'est pas moi qui donne ces chiffres, c'est la police
51:54et selon l'enquête qui a abouti
51:566 mois après, il y avait une sur-représentation
51:58de maghrébins dans les 120
52:00suspects identifiés, donc
52:02c'est factuel. A l'époque, c'est
52:04une réalité non seulement que nos féministes n'ont pas
52:06voulu voir, et j'aimerais
52:08savoir ce que Sandrine Rousseau dit
52:10de cette ampleur, puisque le chiffre
52:12et le nombre d'agressions à Mazan
52:14suffisait à lui faire dire que nous étions passés
52:16du fait divers au fait de société
52:18donc là, il y en a un qui est sous nos yeux
52:20peut-être faudrait-il accepter de le
52:22voir, quitte à ne pas être d'accord
52:24pour l'expliquer. Mais qui peut être
52:26responsable si ce n'est pas l'Occident ?
52:28Voilà quel est le malaise
52:30profond et, on va dire, la ligne
52:32de fracture entre les féminismes que
52:34vous citez. L'idée est que
52:36l'Occident porte en lui la culture du viol
52:38c'est la ligne de base
52:40vous savez, par le biais du patriarcat
52:42la violence sexuelle n'est pas
52:44individuelle, elle est culturelle
52:46voilà quelle est la lecture que l'on
52:48comprend dans la culture du viol, qui est
52:50donc portée par une culture entière
52:52plus encore que par des individus
52:54quand l'homme est étranger en revanche
52:56quand il est impliqué et qu'il est étranger
52:58la question culturelle ne se pose plus
53:00du tout. Il y a pourtant des cultures différentes
53:02par exemple dans lesquelles la femme est un peu moins
53:04considérée, convenons-en
53:06mais la question culturelle doit disparaître
53:08elle est même interdite et on nous dit
53:10il ne s'agit plus que d'un homme, c'était le cas
53:12souvenez-vous, après le drame de Philippines
53:14je n'ai qu'une question à poser
53:16quel homme ?
53:18Si l'homme est étranger, on ne peut plus interroger
53:20sa culture d'origine et qu'il ne s'agit
53:22plus que d'un homme, quel homme ?
53:24Celui qui est le fruit de la culture du viol
53:26du patriarcat occidental
53:28dont il n'est pas issu
53:30parce que si seul l'Occident
53:32porte en lui la culture du viol
53:34il n'en est pas issu
53:36donc quel est cet homme-là ? Ou alors est-ce que c'est
53:38le fruit de sa masculinité ?
53:40Auquel cas cela reviendrait à dire
53:42qu'il y a une
53:44spécificité, notamment sexuelle
53:46de la masculinité
53:48ce qui contrevient absolument
53:50à la volonté, notamment dans l'éducation sexuelle
53:52des enfants, de l'indifférenciation
53:54sexuelle permanente
53:56donc il y a une incohérence féroce
53:58dans la lecture
54:00de ces deux choses et je pense
54:02qu'il faudrait interroger les deux
54:04à la fois la question de la masculinité
54:06et de son rapport
54:08et pourquoi pas, posons cette question-là
54:10et la question culturelle
54:12où l'Occident s'est quand même un peu
54:14marqué à travers le monde, notamment dans sa volonté
54:16d'harmoniser le rapport entre l'homme et la femme
54:18et entre le fort et le faible
54:20pour revenir à notre sujet initial
54:22Merci beaucoup
54:24Charlotte de vous être penchée sur la question
54:26Vous savez pourquoi on vous aime
54:28Marc Menand ? Parce que
54:30vous dites toujours qu'il faut aimer les mots
54:32et ça vous le dites tout le temps
54:34à chaque émission et aujourd'hui
54:36justement on va parler des mots
54:38il faut rectifier d'urgence la définition
54:40de plusieurs mots dans le dictionnaire
54:42alerte qui ? La LDH
54:44La Ligue des Droits de l'Homme, le mot race
54:46le mot négrillon, le mot femme
54:48Charlotte d'Orléans ça peut nous intéresser
54:50ça aussi, pourquoi rectifier ?
54:52Pourquoi en urgence ? Pourquoi
54:54la LDH intervient comme ça dans la définition
54:56de la langue française ?
54:58Stupéfaction, consternation
55:00Il y a au moins deux mots
55:02qu'ils ont retenus mais apparemment
55:04ils ne savent pas vraiment les utiliser, ça ne m'étonne pas de leur part
55:06Alors, la race par exemple
55:08ils disent, la définition
55:10telle qu'elle apparaît dans le
55:12dictionnaire de l'académie qui a été remis
55:14au Président de la République le 14 novembre
55:16Chacun des grands groupes
55:18entre lesquels ont réparti superficiellement
55:20l'espèce humaine
55:22d'après les caractères
55:24distinctifs qui se sont maintenus
55:26ou sont apparus
55:28chez les uns et les autres du fait de leur
55:30isolement géographique pendant des périodes
55:32prolongées. Ça veut dire
55:34que vous
55:36vous êtes d'origine
55:38africaine au départ et vous êtes arrivée
55:40en Guadeloupe
55:46Africaine, indienne
55:48Au départ on est tous en plus africain
55:50il ne faut pas oublier
55:52dans la généalogie
55:54de l'espèce, on s'aperçoit qu'on est tous
55:56partis de la camp de l'Afrique. Bref, toujours
55:58est-il que selon
56:00cet antécédent
56:02il y a
56:04ces races. Eh bien ça, ils le contestent
56:06Or, c'est vrai que c'est simplement
56:08une question de couleurs, mais en revanche
56:10la race n'est pas
56:12définissable, c'est même condamnable
56:14de dire qu'il y a une race
56:16il n'y a pas de race.
56:18Alors par exemple, ils vont plus loin, ils disent jaune
56:20Comment ? Mais il y a de l'antiracisme
56:22Jaune, jaune
56:24personne, donc le dictionnaire
56:26personne ou population
56:28caractérisé notamment par
56:30la pigmentation jaune ou
56:32cuivrée par opposition
56:34au blanc ou au noir
56:36Eh bien non, ça c'est un scandale
56:38c'est-à-dire qu'ils estiment
56:40qu'il y a là
56:42de
56:44discrimination
56:46et que par conséquent il faut en urgence
56:48modifier cela. Alors, nègre
56:50c'est insupportable, négrillon
56:52N'oublions pas
56:54que Léopold Senghor
56:56Aimé Césaire revendiquait
56:58cette négritude
57:00c'est-à-dire qu'on est là dans une sorte de
57:02folie qui est le
57:04wokisme. Mais alors, moi je suis allé voir
57:06grâce à Lola...
57:08Oui, alors faut pas
57:10dire aveugle non plus, faut dire
57:12non voyant, faut pas dire sourd
57:14parce que c'est terrible
57:16d'être sourd, non, on est malentendant
57:18et on est panin, on est tout petit
57:20tout petit, tout petit, on est rikiki
57:22Bon bref, mais alors, ces gens-là qui pratiquent
57:24la langue, on se dit on va prendre une leçon grâce à eux
57:26On va sur le site, page d'accueil
57:28NES
57:30EES, ici
57:32ou venu EES
57:34d'ailleurs, l'égalité
57:36vous voyez ça, l'égalité des droits
57:38c'est pour toutes et tous
57:40là ils auraient dû ajouter IEL
57:42c'est-à-dire que ces gens sont
57:44dans ce
57:46baragouin immonde
57:48qui est cette écriture inclusive
57:50c'est-à-dire qu'ils veulent donner
57:52une leçon à des académiciens
57:54alors qu'ils nous condamnent à devenir
57:56un jour des grogneurs
57:58des érupteurs de nomatopées
58:00des gens qui perdent le goût de la langue
58:02on a évoqué
58:04Boualem
58:06Sensal
58:08tout à l'heure, et il avait
58:10un écrivain qu'il adorait, un écrivain ingérien
58:12Katem Yassine
58:14et Katem Yassine
58:16a dit, le français
58:18c'est notre butin de guerre
58:20c'est-à-dire que la langue française
58:22c'est pas quelque chose
58:24d'insignifiant
58:26c'est pas pour faire de la communication
58:28c'est pour enrichir l'esprit
58:30c'est pour dynamiser l'âme
58:32et par conséquent, c'est permettre
58:34aux uns et aux autres
58:36de se distinguer du simple
58:38consommateur pour être dans
58:40une envergure intellectuelle
58:42mais ces gens-là n'ont pas compris cela
58:44ils demanderont plutôt aux éditeurs
58:46de passer la râpe, de l'aminer
58:48pour être dans une sorte
58:50d'écriture moralisée
58:52comme pour contrôler le langage
58:54comme pour contrôler l'idéologie
58:56merci beaucoup Marc Menand
58:58Charlotte, Gabriel
59:00et merci Nicolas Monti
59:02notre corniqueur mystère
59:04ça va, ça s'est bien passé ?
59:06il n'est plus du tout mystère
59:08merci infiniment
59:10excellente suite de programme
59:12Pascal Proleur, Dépendez