Retrouvez l’équipe du magazine Eléments, autour d’Olivier François, avec ses acolytes : François Bousquet, rédacteur en chef, Patrick Lusinchi, directeur artistique, Christophe A. Maxime et Rodolphe Cart. À l’occasion de la sortie du nouveau numéro, la rédaction d’Eléments explore la façon dont la gauche, désormais acquise au wokisme et aux thèses indigénistes, de plus en plus étrangère à la question sociale, pousse les héritiers d’Orwell et de Jaurès vers un conservatisme de plus en plus assumé. C’est vrai de Jean-Claude Michéa à Jérôme Sainte-Marie, mais aussi Michel Onfray ou Christophe Guilluy. Le point sur ces intellectuels qui disant adieu à la gauche…
Au menu également les 80 ans d’Alain de Benoist et la parution du nouveau livre de Rodolphe Cart, Feu sur la droite nationale ! Réponse à Daniel Conversano et aux identitaires.
Le rendez-vous musclé et impertinent du magazine des idées.
Au menu également les 80 ans d’Alain de Benoist et la parution du nouveau livre de Rodolphe Cart, Feu sur la droite nationale ! Réponse à Daniel Conversano et aux identitaires.
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00:00 À ceux qui disent "la liberté n'a pas de prix",
00:02 on peut opposer une notion plus juste,
00:04 la liberté a un prix.
00:06 Certes, la liberté est un droit fondamental,
00:08 mais toute l'histoire nous apprend
00:10 qu'elle nécessite un engagement total,
00:12 au prix parfois de sacrifice.
00:15 Il y a dix ans était créé TV Liberté.
00:17 Son fondateur et ses soutiens étaient conscients
00:19 que la défense de cet idéal nouveau
00:22 impliquerait bien des engagements,
00:24 des enjeux et des périls.
00:26 Dix ans plus tard, les défis ont été relevés avec succès.
00:29 TVL contre vents et marées, insultes et censures
00:33 a joué pleinement son rôle,
00:35 assurer la liberté de l'information en France.
00:39 Elle l'a fait pendant la manif pour tous,
00:40 le soulèvement des bonnets rouges et des gilets jaunes,
00:43 la fronde sociale.
00:44 Elle l'a fait avec courage pendant la crise sanitaire,
00:47 au cours du conflit entre la Russie et l'Ukraine,
00:50 et elle le fait avec sérieux et clairvoyance
00:53 pour les répercussions de la guerre
00:55 entre Israël et le Hamas.
00:57 C'est cet esprit de liberté et de rébellion
01:00 qui est salué par les 5 millions de téléspectateurs
01:03 qui, chaque mois, regardent nos programmes
01:05 sur les réseaux sociaux et les plateformes vidéo.
01:08 Dans le même temps, les Français continuent de fuir
01:11 la presse conformiste servile,
01:13 prête à tous les renoncements.
01:15 Et pourtant, en 2022, cette presse-là,
01:18 ce parti des médias,
01:19 s'est arrogé la somme de 1 milliard d'euros
01:22 d'aides publiques du gouvernement.
01:24 Cette somme astronomique prise dans nos poches
01:27 par l'État est encore en deçà de la réalité.
01:30 Les spécialistes parlent plutôt
01:32 de 2 milliards d'euros par an.
01:34 Et sur ces 2 milliards, TVL,
01:37 une réussite avérée de la presse audiovisuelle
01:40 depuis 10 ans, a touché très exactement
01:43 0,00 euros.
01:45 La liberté a un prix,
01:47 car nous avons appris que celle-ci est incompatible
01:50 avec les aides de l'État qui veut tout contrôler.
01:53 La liberté a un prix, celui de votre engagement.
01:56 À nos côtés, celui de votre participation
01:59 en qualité de donateur.
02:02 S'ouvre à nouveau le grand défi.
02:05 Nous disposons de 30 jours
02:06 pour constituer le budget d'avenir de TVL
02:09 pour 2024.
02:11 30 jours pour construire
02:13 365 jours de création et de diffusion.
02:17 Ensemble, continuons de faire progresser TVL.
02:20 Une notoriété, un outil et une arme
02:23 contre les mensonges, les falsifications,
02:26 la bien-pensance, la soumission.
02:29 Nous avons besoin de votre aide personnelle,
02:32 parce que, décidément, oui,
02:34 la liberté a un prix.
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03:20 Chers amis de Télé-Dierté, bonjour,
03:24 bienvenue, heureux de vous retrouver
03:26 après deux mois pour évoquer
03:29 le dernier numéro d'Eléments.
03:31 J'ai le plaisir de recevoir autour de moi
03:33 des gens que vous connaissez pour certains.
03:35 Je me tourne d'abord vers François Bousquet.
03:36 Bonsoir, bonjour François.
03:38 - Bonjour Olivier.
03:39 - Rédacteur en chef d'Eléments.
03:40 - Rédacteur en chef d'Eléments.
03:42 - Réacteur en chef d'Eléments.
03:44 - Réacteur en chef d'Eléments.
03:46 - Réacteur en chef d'Eléments.
03:48 - Réacteur en chef d'Eléments.
03:50 - Réacteur en chef d'Eléments.
03:52 - Réacteur en chef d'Eléments.
03:54 - Réacteur en chef d'Eléments.
03:56 - Réacteur en chef d'Eléments.
03:58 - Réacteur en chef d'Eléments.
04:00 - Réacteur en chef d'Eléments.
04:02 - Réacteur en chef d'Eléments.
04:04 - Réacteur en chef d'Eléments.
04:06 - Réacteur en chef d'Eléments.
04:08 - Bonjour Christophe.
04:10 Alors, comme d'habitude, j'allais dire,
04:12 le numéro d'Eléments est très chargé,
04:14 plusieurs dossiers importants.
04:16 D'abord, on va peut-être commencer par le dossier principal.
04:18 Alors, outre les articles sur le dernier livre de Jean-Claude Michiac,
04:22 nous suivons quand même depuis très longtemps,
04:24 c'est un auteur qui est présent dans les colonnes d'Eléments,
04:26 en tout cas évoqué dans les colonnes d'Eléments,
04:28 je crois depuis la fin des années 90.
04:30 Encore, Alain de Benoît avait joué son rôle de tête chercheuse,
04:34 et il avait repéré, dès la fin des années 90,
04:36 cette œuvre, l'œuvre de Michiac.
04:38 Et en parlant d'Alain de Benoît,
04:40 un dossier sur Alain de Benoît,
04:42 qui vient de fêter, qui a fêté récemment son 80e anniversaire.
04:44 Vous venez, d'ailleurs je ne l'ai pas dit,
04:46 vous venez de publier aussi un livre sur Alain de Benoît,
04:48 vous l'avez, "Alain de Benoît à l'endroit",
04:50 qui est, parlons-en François.
04:52 - Oui, en fait, c'est l'année des anniversaires des commémorations pour la nouvelle droite,
04:56 c'est les 50 ans d'Eléments, les 80 ans d'Alain de Benoît,
04:58 les 60 ans de combat culturel d'Alain de Benoît.
05:00 Donc à cette occasion, on a fait un dossier à Alain de Benoît, avec un texte magnifique, somptueux,
05:04 d'un courage, à mon sens, immense de Michel Onfray,
05:08 où il explique une certaine petite lâcheté qu'il a surmontée, généreux, royale.
05:14 C'est l'éloge d'un ogre par un ogre, parce que tous les deux sont des auteurs compulsifs,
05:18 avec des œuvres volumineuses de plus de 100 volumes.
05:20 De Benoît, c'est 120 livres, 4000 articles, je crois, 7 à 800 entretiens,
05:24 parce qu'une œuvre, ça se fait aussi au poids.
05:26 Et moi j'ai sorti un Alain de Benoît à l'endroit qui apparaîtra en incrustation,
05:30 un demi-siècle de nouvelle droite, pour rappeler un tout petit peu l'itinéraire de notre famille politique,
05:34 la manière dont elle s'est implantée, dont elle a pris en partie,
05:38 sur une doctrine différente, mais la suite de l'action française.
05:40 Il y a beaucoup d'analogies à faire.
05:42 – On peut citer la formule, François-Caren Benoît, quand il crée le Grès,
05:46 c'est donc un peu la matrice de notre mouvance, il dit "Vous voulez faire une réunion de l'action française,
05:52 du CNRS et de l'école de Francfort", c'était très ambitieux.
05:54 – Voilà, c'était très très ambitieux, le CNRS, on n'a pas le budget du CNRS recherche,
06:00 donc ça je trouve ça impossible.
06:02 L'école de Francfort, c'est une suite de noms, mais en même temps,
06:04 il n'y a pas de cohérence doctrinale, parce qu'on ne voit pas très bien
06:06 ce qu'il y a entre Horkheimer, Adorno, et ce que c'est devenu aujourd'hui.
06:10 En revanche, l'action française, oui, puisque il y a de Morasse à dominer l'AF,
06:14 de Benoît domine la nouvelle droite, il y a un Morasse fédéraliste, provincial, athénien,
06:20 au fond assez proche de de Benoît, de Benoît je pense qu'il est beaucoup plus proche
06:23 de Georges Sorel et d'Ernest Renan, dont on parle dans le dernier numéro,
06:27 mais quand même il y a beaucoup de points communs,
06:29 on s'est installé dans la durée depuis 50 ans, c'est un intellectuel individuel,
06:32 tout court, mais aussi un intellectuel collectif, le collectif c'est nous,
06:35 nouvelle droite, c'est nous, le plus d'éléments, c'est nous sur ce plateau,
06:37 donc on lui rend hommage, et c'est aussi l'occasion pour Christophe Lafosse
06:42 de consacrer à la fois un papier, mais il va nous en parler,
06:46 et un documentaire sur cet homme livre, parce que c'est un homme labyrinthe,
06:49 c'est un homme bibliothèque, mais c'est d'abord un homme livre.
06:52 – Alors oui, Christophe, parlez-nous un peu de votre rencontre avec cette bibliothèque,
06:56 on rencontre la bibliothèque d'Alain de Benoît presque comme un monstre marin,
07:00 à certains égards, tant elle est impressionnante,
07:03 il faut en témoigner pour l'avoir visitée, donc vous avez…
07:05 – On a fait une grande promenade, un grand parcours chez Alain de Benoît,
07:10 donc c'est effectivement l'homme livre, alors c'est pas seulement ça,
07:14 c'est parce que l'homme lige même,
07:16 alors Alain de Benoît c'est l'homme au 100 000 livres,
07:20 il a un côté presque un peu mythologique de sa bibliothèque,
07:25 et donc c'est quasiment la bibliothèque privée la plus importante d'Europe,
07:30 peut-être en compagnie de cette figure célèbre d'Umberto Eco,
07:34 qui avait une très grande bibliothèque à Milan aussi…
07:36 – 35 000 livres !
07:37 – Ah bon ? – 35 000 livres !
07:39 – C'est grotesque !
07:40 – 30 fois moins que celle d'Alain de Benoît !
07:42 – Je le retire, Umberto Eco est très modeste,
07:44 non, alors c'était l'occasion d'aller à la rencontre d'Alain de Benoît,
07:47 donc l'association des amis d'Alain de Benoît,
07:50 autour de mon camarade Gérald André,
07:52 on fait un travail interne de recension qui a été pris en compte,
07:57 et moi j'en ai profité pour écrire un petit article,
08:00 mais aussi un documentaire assez long,
08:03 qui va être sur TV Liberté je crois au début décembre, le 11 ou 12 décembre.
08:10 – Le 7 décembre je crois, donc le jour anniversaire des 80 ans de Benoît,
08:13 où le 11 décembre TV Liberté diffusera votre documentaire.
08:16 – Très bien, voilà, donc c'est un…
08:18 – Que j'ai fait avec mon camarade Victor Vitovtov.
08:20 – Donc voilà, c'est la rencontre d'Alain de Benoît
08:22 qui nous fait une plongée dans cet univers incroyable,
08:25 où nous sommes littéralement entre le chêne et l'écluse,
08:29 il a deux maisons, sa maison principale est du côté des forêts de chêne de Versailles,
08:32 et puis où il y a une présence d'arbres chêne,
08:35 qui est un symbole à la fois d'enracinement et d'élévation,
08:38 et sa biotech principale qui est la plus grande dans ce domaine du chêne,
08:42 est une espèce de refuge extraordinaire,
08:45 qui est un mélange de blocos et de passerelles,
08:48 et on plonge vraiment dans une espèce de dédale,
08:51 à la fois tentaculaire, un rhizome fou et foisonnant,
08:56 où se succèdent les thèmes, les livres,
09:00 avec des noms 3000, 4000, 5000…
09:03 – On a l'impression, à vous écouter, qu'on est dans une nouvelle de Georges-Louis Borgès.
09:07 – Alors on est presque plus exactement dans précisément une nouvelle de Jean Caux,
09:12 qui était un grand ami d'Alain de Benoît,
09:14 qui a créé ce qu'on appelle "Un mur Jean Caux",
09:16 d'où il y a 4000 ouvrages de Jean Caux.
09:18 – Vous comprenez la traduction ?
09:19 – Ils ont été liés d'une très grande amitié à Alain de Benoît et Jean Caux,
09:22 et Jean Caux a été invité dans cette maison.
09:25 Donc la bibliothèque est en sous-sol,
09:26 c'est presque un investissement clandestin, rhizomatique,
09:30 et effectivement, Jean Caux, pour se moquer gentiment de la bibliomanie
09:34 dont parle Alain de Benoît, a fait dans un de ses recueils,
09:38 une nouvelle qui s'appelle "La maison bibliothèque et la grande bibliothèque".
09:41 Voilà, alors on peut détailler légèrement,
09:43 il y a un rayon de science politique énorme,
09:45 évidemment il y a une grande partie d'histoire politique récente de l'Allemagne,
09:48 mais il y a une foultitude, presque une fusion de choses,
09:51 beaucoup de littérature française du XXème siècle,
09:54 vous avez de la proto-histoire européenne, un rayon du Mésile,
09:56 vous avez effectivement le plus grand fonds mondial de Karl Schmitt,
10:00 puisque voilà, et Alain de Benoît, c'est une rencontre qui est assez émouvante,
10:04 puisqu'il nous parle de son enfance,
10:06 de son rapport un peu compulsif à la collection,
10:09 puisque c'est un grand collectionneur,
10:11 il se livre un peu, il nous avoue qu'il veut aussi être un passeur,
10:14 un transmetteur de choses un peu oubliées,
10:16 il nous parle de sa passion physique du livre,
10:18 qu'il veut sentir personnellement,
10:20 tourner un peu en dérision l'époque des écrans,
10:23 il veut sentir le papier, le toucher, l'annoter,
10:26 sans respect pour le livre objet,
10:28 et puis c'est un passeur, et on pénètre là-dedans avec une très grande émotion,
10:31 puisqu'on est face à un mur tentaculaire et très impressionnant,
10:36 avec une sentimentalité extraordinaire,
10:39 d'une grande histoire de l'Europe et du monde,
10:42 avec énormément de choses, énormément de choses,
10:46 et donc on le verra un petit peu, on s'accompagne,
10:48 Jean Caux évidemment est présent,
10:50 il nous montre une dédicace des étendards signés au jeune homme qu'il était,
10:55 donc plein de choses qu'on va découvrir à la fois dans le journal,
10:58 et puis sur TV Liberté très prochainement.
11:00 – Le 11 décembre je crois, le 11 décembre, rappelons qu'il sera…
11:03 – Il sera entre le chêne et l'écluse, à la fois l'enracinement et le passage,
11:07 la diversité, la transmission.
11:09 – Écoutez, merci Christophe pour cette très belle évocation
11:11 de cette bibliothèque de ce monstre marin,
11:13 on va passer peut-être à la suite d'ailleurs,
11:15 puisque ce numéro ne parle pas que d'Alain de Benoist,
11:18 j'aimerais d'ailleurs, puisque c'est quand même l'actualité la plus brûlante,
11:21 nous avons voulu avoir un regard sur la situation,
11:25 le conflit, l'éternel conflit entre Israël et la Palestine,
11:29 et vous avez interrogé Henri Laurence,
11:31 présentez-nous un peu Henri Laurence, tu y passes sûr,
11:33 alors moi je le connais, c'est un grand professeur,
11:35 je crois qu'il a la chaire d'Histoire du Moyen-Orient au Collège de France,
11:38 grande personnalité de l'histoire française.
11:40 – C'est un ancien professeur de l'INALCO,
11:42 c'est un de nos derniers grands orientalistes,
11:44 il y a une très grande école d'orientalistes français au XXème siècle,
11:47 je pense que c'est le dernier,
11:49 il s'assoit sur la légitimité bien sûr du Collège de France,
11:52 puisque le Collège de France c'est l'institution au-dessus de l'institution,
11:56 c'est le poste le plus prestigieux pour un enseignant et un universitaire
11:59 aujourd'hui en France, et il nous fait un entretien sur 150 ans,
12:02 sinon même plus, puisqu'il remonte jusqu'à la Reconquista,
12:06 et au départ des Juifs d'Espagne,
12:09 qui vont petit à petit rejoindre la Palestine,
12:12 une longue histoire de la Palestine,
12:14 pour montrer les enjeux, les enjeux territoriaux,
12:16 les enjeux d'expropriation, c'est un point de vue assez équilibré,
12:20 qui tranche avec ce qu'on entend en particulier
12:23 dans l'univers médiatique des droites, quotidienne et télévisuelle,
12:28 donc c'est un entretien très courageux, moi je trouve passionnant,
12:31 qui va vraiment au fond des choses, qui explique la racine du mal,
12:34 et qui montre qu'on est au cœur désormais de l'insoluble,
12:36 ce qui n'était pas le cas il y a encore 10 ans,
12:37 mais désormais on est vraiment au cœur de l'insoluble.
12:39 – L'insoluble, c'est assez dérispairant.
12:41 – Deux radicalités religieuses en particulier,
12:44 enfin les deux, Hamas-Palestine,
12:46 de toute façon désormais le Hamas se confond avec la Palestine,
12:48 et réciproquement, et Israël et des nationalistes religieux,
12:52 donc le texte sacré dit la politique aujourd'hui,
12:55 il n'y a rien de plus dangereux qu'un texte sacré qui dit la politique.
12:57 – C'est un cadastre.
12:58 – Oui, mais elle n'est pas un cadastre, justement,
13:00 il faut se rappeler de ce que l'Église catholique…
13:01 – Après la Bible est un cadastre, c'est une formule.
13:03 – L'Église, pas catholique, l'Église avait au 7ème siècle,
13:06 avec Isidore de Castille, avait dit que la question de la fin des temps
13:10 était rejetée, ça n'appartenait qu'à l'univers divin.
13:15 Donc on avait commencé à séparer les deux sphères,
13:17 temporelle et spirituelle, aujourd'hui elles se confondent, pour le pire.
13:22 – Alors, pour le pire, puisque j'employais le terme désespérant,
13:26 vous avez donné la parole à Jérôme Saint-Marie
13:29 pour répondre à ces Piketty et Julia Cagé,
13:32 que j'ai connues dans l'entourage de François Hollande,
13:35 qui maintenant, au fond, exerce presque un magistère à gauche,
13:40 à la fois à la France Insoumise,
13:42 est-ce que vous pouvez nous présenter ces deux personnages ?
13:44 Au fond, ils récusent toutes les thèses que nous avons portées en partie à éléments,
13:48 celle de Christophe Guy, par exemple, où au fond, il n'y a pas de…
13:52 – En gros, pour résumer, oui, et pour faire vite,
13:55 c'est que les pauvres votent à gauche et les riches votent à droite,
13:59 c'est exactement l'inverse aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en France, aujourd'hui,
14:02 on le voit avec le phénomène du Front National.
14:04 Jérôme Saint-Marie les démolit brillamment, c'est une intelligence exceptionnelle,
14:08 Saint-Marie.
14:10 Tout est faux chez Piketty et chez Cagé, qui est sa femme, à la ville.
14:15 Piketty a une qualité, c'est qu'il brasse un nombre de data,
14:19 de statistiques absolument exceptionnelles, ils ont fait un travail extraordinaire.
14:23 Je ne sais pas si Patrick veut dire un mot.
14:25 – Non, non, leur travail est extraordinaire et ce qui est incroyable,
14:29 c'est que deux universitaires à ce niveau-là, parce qu'ils sont assez brillants,
14:33 ont décidé de faire rentrer leur stat dans une thèse à eux,
14:38 c'est vraiment la recherche à l'envers, c'est-à-dire qu'ils savent où il faut arriver
14:43 et ils font tout pour arriver à cet endroit.
14:46 Et Sainte-Marie dit "ben non, c'est pas comme ça que ça marche"
14:49 et c'est vrai qu'ils se font détruire par Sainte-Marie.
14:53 – Ce qui est curieux, c'est qu'on ne parle pas de Piketty.
14:56 En travaillant avec Jérôme Saint-Marie sur l'entretien,
14:59 je me suis intéressé à la figure de Piketty.
15:01 – Vous en avez beaucoup parlé, bref.
15:03 – Non, mais on ne parle pas de l'arrière-plan chez Piketty.
15:05 Au départ, il était quand même beaucoup moins à gauche qu'il en est aujourd'hui,
15:08 personne n'en parle.
15:10 Il a fait des notes pour la Fondation, je crois que c'est Saint-Simon,
15:13 je ne vais pas dire de bêtises, qui étaient des notes assez libérales,
15:16 étonnamment libérales, où il défendait le modèle social américain
15:20 contre le modèle français.
15:22 Il a foutu des baffes à Aurélie Filippetti, à n'importe qui d'autre.
15:25 On le reprocherait à lui, on ne le reproche jamais.
15:27 – Mais ce n'est pas physiquement des baffes, c'est pas simplement des baffes.
15:29 – Il a foutu des baffes, ça a été classé sans suite,
15:31 mais il a reconnu qu'il avait… – Il a eu un violon d'autre.
15:33 – Il a reconnu au commissariat qu'il avait foutu des baffes à Aurélie Filippetti.
15:39 – Et donc il faut peut-être agir aussi maintenant.
15:41 – Comme le dit Patrick, il a un sens publicitaire exceptionnel de la mise en scène.
15:46 Je ne sais pas si vous avez en tête le film de Cronenberg "A History of Violence",
15:50 c'est la même chose, c'est une histoire de conflit.
15:52 Donc il joue, mais en réalité cette histoire de conflit est complètement biaisée,
15:55 puisqu'il y a un biais idéologique qui fait qu'en réalité, il dit par exemple,
16:00 cette énormité qu'en 2005 la gauche a voté non et que la droite a voté oui.
16:06 Alors Rodolphe, à qui je pense qu'il ne me contredira pas,
16:11 c'est en réalité un bouquin qui valide la note du rapport Terra Nova.
16:16 – Oui, on est en plein dedans.
16:18 Mais ce qui est drôle c'est que Piketty et Julia Cagé qui ont essayé,
16:22 ils sont intervenus pour présenter leur livre à l'Institut de formation intellectuelle
16:27 de la Boétie et de la France Assoumise.
16:29 Et ce qui est drôle c'est que la thèse de la géographie, si je puis dire,
16:34 électorale de Thomas Piketty et Julia Cagé a été démolie en substance par Mélenchon
16:40 qui rappelait bien que le futur "électorat" de la France Insoumise
16:44 il est dans les banlieues, que les petits blancs reprennent le constat
16:48 de la note Terra Nova, c'est fini, ils sont au RN, il faut les laisser maintenant.
16:53 Et ils reprennent toujours cette volonté de créer une alliance
16:56 entre une espèce de classe moyenne urbaine, justement, plutôt blanche,
17:01 et justement toute cette masse islamiste, parce qu'ils connaissent très bien,
17:05 notamment à la France Insoumise, les données démographiques.
17:08 C'est des gens qui connaissent à mon avis aussi bien la bascule démographique
17:11 que les gens à droite.
17:12 Ils ont toutes les datas, justement, comme disait Patrick,
17:15 ils ont une grosse accumulation là-dessus.
17:17 Et on revient sur ce narratif avec le mythe de la créolisation
17:22 que vend à tout crin Mélenchon de manière un peu caricaturale.
17:25 Mais oui, on est vraiment là-dedans.
17:27 Et derrière, il ne faut absolument pas sous-estimer, à mon avis,
17:30 les stratégies de la France Insoumise.
17:31 Aujourd'hui, avec le conflit israélo-palestinien,
17:34 on pense qu'ils se sont enterrés, qu'ils se sont discrédités.
17:37 Moi, je ne pense absolument pas.
17:39 Voilà exactement, ils vont revenir.
17:41 On sait très bien qu'en 2027, Mélenchon sera à mon avis un danger assez sérieux.
17:45 Une fois de plus.
17:46 – Pour finir, et très brièvement, deux choses sur Piketty.
17:50 À NHPI, au potentiel intellectuel, c'est lui qui a théorisé la gauche brahmane.
17:53 C'est d'un racisme de classe, la gauche brahmane.
17:56 – La revue du...
17:57 – En gros, c'est la gauche brahmane.
17:59 C'est une gauche sacerdotale, intellectuelle.
18:01 Les brahmanes étaient la secte supérieure, la secte religieuse en Inde.
18:04 Et le brahmane regarde de très haut le hors-caste.
18:07 Aujourd'hui, le hors-caste, c'est l'électorat de Marine Le Pen.
18:10 Donc, comme le dit, et j'en ai fini, comme le dit Rodolphe,
18:15 ils veulent évacuer la question de l'immigration.
18:17 L'immigration n'est pas un ressort de vote dans l'électorat de Marine Le Pen.
18:20 À certains égards, ça fait de Marine Le Pen une personnalité
18:22 qui n'est plus d'extrême droite.
18:24 Ça fait d'une personnalité qui est centriste.
18:26 Si l'immigration ne compte pour rien, et j'en ai fini.
18:28 – Merci François.
18:29 Et je vous indique à retrouver les 20 livres de Jérôme Saint-Marie
18:33 dans le dernier numéro d'Eléments qui s'inscrit d'ailleurs sur notre écran.
18:37 Je me tourne maintenant vers Rodolphe Carte.
18:39 Alors, on va parler aussi du combat politique et de l'immigration évidemment.
18:44 Puisque je pense que votre livre en partie est lié, en tout cas,
18:48 à la position des gens que vous chargez, vous attaquez,
18:51 comme vous préférez que j'emploie quel terme ?
18:54 – Oui, une attaque, mais une attaque cordiale.
18:56 – Une attaque cordiale, exactement.
18:58 Vous partez de vos disputations, etc.
19:00 Donc je rappelle le titre du livre qui vient de paraître à Nouvelle Librairie,
19:03 "Feu sur la droite nationale, réponse à Daniel Conversano et aux identitaires".
19:07 On avait un débat en rentaine sur, qu'est-ce que vous entendez par identitaires ?
19:11 Parce qu'il me semble que, notamment dans leur rapport à l'Occident,
19:14 tous les identitaires ne sont pas en phase avec Daniel Conversano.
19:18 Vous avez dans ce livre, vous assumez une position souverainiste, on peut le dire,
19:22 mais souverainiste qui ne se confond pas avec une vision,
19:26 simplement on va dire constitutionnelle et institutionnelle de l'État, n'est-ce pas ?
19:31 – Oui, c'est aussi indirectement à travers cette attaque,
19:34 comme vous l'avez bien dit, vis-à-vis des identitaires et notamment des occidentalistes.
19:38 Là aussi, on pourra peut-être revenir sur l'opposition,
19:40 parce qu'au final, je les classe ensemble, mais peut-être aussi à dessein.
19:43 Pour peut-être qu'aussi, il apparaît ce débat, à mon avis,
19:46 qui est aussi fondamental entre les partisans de l'identité européenne,
19:50 de l'identité française, en tout cas qui veulent promouvoir une espèce d'Europe puissante.
19:55 Et oui, justement, cette bascule qui aujourd'hui,
19:58 à le vent en poupe, on peut le dire aussi dans une partie de la jeunesse,
20:00 qui s'est volonté de créer ce "grand arc occidental"
20:04 en regroupant les Européens qui habitent en Europe,
20:07 mais aussi ce qu'ils appellent les Européens qui habitent en Amérique,
20:10 les Européens qui habitent en Australie ou les Européens qui habitent en Afrique.
20:14 Alors là aussi, il y a des différences qui sont assez intéressantes,
20:17 mais comme vous l'avez bien dit, aussi, moi j'ai voulu clarifier certaines bases,
20:21 notamment vis-à-vis de certains préjugés qu'on peut avoir,
20:23 notamment vis-à-vis du mouvement souverainiste,
20:26 qui est celui d'un mouvement souverainiste porté sur l'universalisme,
20:29 porté sur la promotion du métissage, sur l'indistraction des races,
20:33 ou le "colorblind", vous savez, comme disent très bien les wokistes.
20:37 Mais moi, absolument pas, je suis un nationaliste français
20:40 qui se revendique souverainiste, il n'y a aucun problème là-dessus.
20:42 Néanmoins, je sais très bien que le socle de la cité, on va dire que c'est l'identité.
20:46 Et justement, j'essaye au fur et à mesure de ce livre,
20:49 en attaquant les positions, il est vrai, identitaires parfois, et aussi racialistes,
20:54 de "redessiner", ou entre guillemets, d'essayer de tenir les deux bouts de la chaîne
20:58 qui sont cette dialectique, si je puis dire, parfois un peu difficile à appréhender,
21:03 entre d'un côté le souverainiste et d'un côté l'identité.
21:05 Donc voilà, c'est ce que j'ai essayé de faire.
21:07 Évidemment que c'est une attaque, comme vous l'avez bien dit,
21:10 vis-à-vis d'une certaine "droite" du camp national,
21:13 mais c'est aussi une volonté d'une mise à jour du logiciel souverainiste
21:17 qui, à mon avis, méritait d'être fait.
21:19 – Sachant que d'ailleurs, votre livre n'est pas seulement une charge,
21:22 puisqu'il y a dans certaines pages aussi une mémoration d'une vision du monde,
21:25 d'une vision de l'État, d'une vision de ce qu'est une nation.
21:28 On va citer la phrase de Bainville, "La France n'est pas une race,
21:31 c'est mieux que cela, c'est une nation".
21:33 Évidemment, ça ne veut pas dire d'ailleurs que vous refoulez complètement
21:36 la question ethnique.
21:38 – Non, du tout, et en plus c'est drôle, c'est qu'aujourd'hui,
21:40 cette phrase que vous venez de citer de Bainville,
21:43 au côté identitaire, on l'appelle "la sourate", vous savez, Bainville,
21:46 comme vous pourrez la réciter un peu.
21:48 – Je l'ai citée d'ailleurs, c'est très grave.
21:50 – Exactement, et non, moi je pense aussi, ça a un appel à un certain camp souverainiste,
21:56 parfois à mon avis un peu naïf, sur les questions élitaires.
21:58 Moi je reviens dessus en disant que c'est vraiment une question fondamentale
22:01 et que les souverainistes ont tout intérêt à s'emparer de cette question identitaire,
22:04 à s'emparer de la volonté d'une protection du peuple historique,
22:07 à le reconnaître et à vraiment s'engager justement
22:10 et à aller sur les questions ethno-culturelles, sur les affrontements.
22:14 Entre guillemets, souvent la critique souverainiste s'en prend à cette racaille du haut,
22:19 comme j'en parle et comme d'autres en ont parlé avant moi.
22:22 Et moi j'essaye justement de la relier dans la dialectique
22:26 avec aussi la prise en compte de la racaille du bas.
22:29 Et c'est vrai qu'aujourd'hui, on le voit très bien,
22:31 notamment avec la mort de ce jeune Thomas, ce jeune rubyman
22:34 qui s'est fait assassiner à la sortie d'un bal.
22:37 Évidemment là on est dans le plan entre guillemets de l'insécurité culturelle
22:40 et de l'insécurité physique.
22:42 Mais aujourd'hui, quelque chose sur lequel, à mon avis,
22:44 les médias de droite ne mettent pas assez le focus,
22:46 c'est toutes les révoltes qu'on connaît aussi dans le monde paysan.
22:48 On a eu les viticulteurs dans le sud
22:50 qui ont arrêté des camions sur l'autoroute d'Espagne en octobre dernier.
22:55 On a eu un mouvement paysan où ils ont bloqué une rocade aussi,
22:58 par exemple là tout récemment.
23:00 À Vesoules, j'ai encore vu des actions paysannes.
23:02 Donc moi c'est vraiment cette volonté, entre guillemets,
23:04 d'essayer, si je puis dire, de faire cette liaison, entre guillemets,
23:09 entre l'aspect social de la question, de la question politique,
23:13 et l'aspect aussi identitaire et la question ethno-culturelle.
23:17 Donc voilà, c'est ce que j'essaye, entre guillemets, un peu d'appréhender dans ce livre.
23:20 – Déjà, j'aimerais vous dire que j'ai pris plaisir à lire votre livre, Rodolphe,
23:25 puisque vous avez beaucoup de références littéraires.
23:27 Je trouve que c'est plaisant dans un livre de politique, un essai politique,
23:31 de voir que vous citez Shakespeare, Céline et d'autres,
23:33 et je crois Balzac aussi, Isola, Barès évidemment.
23:37 Et ça, ça posait, Barès.
23:38 Alors j'aimerais vous poser une question, parce que j'ai vu que sur les réseaux sociaux,
23:41 il est vrai que cette droite occidentaliste s'exprime,
23:45 surtout sur les réseaux sociaux, et produit assez peu intellectuellement.
23:48 Elle n'a ni revue, elle ne publie pas vraiment de livres.
23:50 Je crois que Daniel Convertano a écrit un livre, je ne sais pas.
23:53 – Il n'en peut pas un.
23:54 – Il n'en peut pas un. – Il n'en peut pas un.
23:57 – La nouvelle librairie, une réponse à Rodolphe.
23:58 La seule nuance que j'introduis, ce n'est pas une attaque,
24:00 ça n'a pas été conçu comme ça, en tout cas par l'éditeur,
24:02 mais je crois aussi par l'auteur.
24:03 – C'est une réponse d'ailleurs, ce n'est pas…
24:04 – Non, là, ce n'est pas une réponse, c'est un débat qui est ouvert,
24:06 qui est engagé, avec une controverse, sans attaque à Dominem.
24:13 Et l'objectif, Rodolphe, qu'on viendra, carte,
24:17 c'est qu'on ouvre un débat sur cette question de l'identité et de la souveraineté.
24:20 Rodolphe, moi je trouve, est allé à la croisée des chemins
24:22 et trouve un très bon compromis.
24:24 Il est possible que Conversano ne s'y retrouve pas,
24:26 je crois qu'il a déjà fait une réponse, mais ça n'est pas une attaque.
24:29 – Donc Conversano va être publié à la nouvelle librairie pour répondre ?
24:31 – C'est l'objectif, oui.
24:32 – C'est très bien, mais c'est un autre temps pour nous.
24:34 – On ouvre une question, débat et controverse.
24:35 – Et quoi que j'aimerais rajouter quand même,
24:37 on ne peut pas dire non plus que la droite occidentaliste,
24:40 entre guillemets, ou promethéenne, ne produit rien non plus.
24:44 – Non, mais attendez, vous n'êtes pas du tout loin de là.
24:46 – Bien sûr, mais je pense qu'on peut rendre hommage, par exemple,
24:49 au site Rage Culture, que je suis aussi un peu de loin.
24:52 Ils produisent aussi des choses, alors là ils vont essayer
24:55 de traduire des auteurs américains qui, moi je le perçois de manière positive.
25:00 À chaque fois qu'il y a des nouvelles têtes pensantes,
25:02 qu'on nous produit un nouveau travail intellectuel, moi quelque part, justement.
25:05 – Je suis d'accord.
25:06 – Et c'est pour ça, peut-être qu'un souverainiste n'a pas ses cloisons étanches,
25:09 si je puis dire.
25:10 J'ai fait mon premier livre sur Georges Sorrel,
25:12 j'ai une formation aussi, une sensibilité de droite.
25:15 Donc voilà, moi, entre guillemets, le mouvement occidentaliste,
25:19 s'il se constitue d'une manière intellectuelle, suivant une doctrine,
25:23 moi je serais tout à fait enclin à vouloir les lire,
25:25 et je m'en réjouis quelque part.
25:27 C'est des questions aujourd'hui qu'on doit se poser,
25:29 et à mon avis c'est bénéfique pour la jeune génération.
25:31 – Alors justement, j'aimerais que vous clarifiez une chose, Rodolphe.
25:34 Souvent, on vous accuse, ce n'est pas une accusation,
25:37 mais enfin on relève le fait que, ah mais oui,
25:39 mais les idées de Rodolphe Carte, au fond, c'est une ressuscée,
25:42 excusez-moi cette expression un peu familière,
25:44 de ce que pouvait développer Sorrel au début d'Egalité et Réconciliation.
25:49 Mais je ne pense pas que sur, notamment la question du rapport au banlieue,
25:53 vous n'avez pas les naïvetés, vous n'avez pas la même stratégie qu'Alain Sorrel.
25:58 – Par exemple, la réponse la plus simple, je renvoie à nos auditeurs…
26:02 – On vous renvoie parfois à Sorrel.
26:03 – Oui, à l'article que j'avais écrit pour Le Cite Élément,
26:07 où je faisais une réponse du livre qui est sorti en début d'année,
26:10 "Beauf et barbare", donc cette volonté entre guillemets du front de la foi,
26:14 à mon avis que Sorrel avait beaucoup mieux appréhendé que Kouryabou Telja.
26:18 Mais j'ai fait une réponse où j'ai très bien dit que ma qualité,
26:21 entre guillemets, de français, de blanc et d'européen,
26:24 moi je n'ai aucun ethno-masochisme en moi,
26:27 et justement si on m'attaque justement pour ces déterminations,
26:30 et bien je me défendrais.
26:31 Et si on attaque d'autres personnes pour ces déterminations
26:35 et vis-à-vis de ces caractéristiques, et bien je les défendrais aussi.
26:38 Donc là absolument pas.
26:39 Et cette main tendue qu'on pourrait peut-être faire aujourd'hui
26:42 par exemple à une certaine banlieue, il faut aussi être lucide.
26:46 Aujourd'hui c'est très compliqué, il y a quand même des affrontements,
26:50 des rixes, enfin vraiment pour le coup des violences
26:54 sous lesquelles on ne peut pas passer sans faire un certain constat.
26:58 – C'est rigoureusement impossible.
27:00 – Oui voilà, donc c'est exactement ça.
27:02 – Juste une dernière question peut-être,
27:04 parce que le temps file, il nous reste deux minutes,
27:06 c'est un peu Rodolphe, une dernière question sur votre livre,
27:08 ou plutôt sur les voies qu'il ouvre.
27:10 Sur la question européenne, est-ce que le fait d'évoluer à éléments,
27:14 d'y écrire régulièrement maintenant, vous a fait évoluer,
27:17 ou vous restez un souverainiste orthodoxe, cher Rodolphe ?
27:21 – Non, par exemple si je me revendique absolument souverainiste,
27:24 justement c'est un amalgame qu'on fait souvent,
27:26 je ne suis absolument pas pour l'autarcie.
27:28 Et par exemple c'est une phrase que je reprends dès le départ,
27:31 la fameuse phrase d'Asselineau qui disait
27:33 qu'un Français est plus proche d'un Marocain que d'un Letton,
27:35 évidemment que la francophonie fait créer des liens.
27:39 Mais moi je reconnais absolument les liens que j'ai par exemple
27:42 avec l'Italie, avec l'Espagne, même peut-être avec l'Allemagne,
27:45 là aussi c'est un sujet qui est parfois tendu, entre guillemets,
27:47 dans le camp souverainiste, mais moi je n'ai aucune velléité
27:51 vis-à-vis de mes cousins européens, ni quoi que ce soit.
27:54 Je dis juste que le peuple allemand, en tant que peuple allemand,
27:57 a aussi ses intérêts qui sont parfois contradictoires avec le peuple français,
28:00 mais par contre si on peut avoir des convergences,
28:02 ou même des aides, ou ce genre de choses,
28:04 avoir des combats ensemble, à mener ensemble,
28:06 moi il n'y a aucun problème là-dessus.
28:08 Vous voyez, j'essaie d'avoir une vision assez nuancée,
28:11 et là ça reprend peut-être la vision littéraire.
28:13 C'est le litéral du concept de l'alliance.
28:15 – Oui, et puis j'aimerais rappeler une chose,
28:17 c'est qu'il y a toujours eu au sein de la rédaction d'Elements
28:19 une sensibilité plus nationaliste qu'européiste,
28:21 il y a eu des européistes, mais elle a toujours existé en tout cas.
28:24 – Elle était portée par… – Par Jean Cot, je pense,
28:26 et par Michel Marmin.
28:27 – Michel Marmin, et à certains égards par Jean Cot de Vallard,
28:29 qui a été le premier directeur de la rédaction,
28:31 et qui dans ses mémoires regrettait que cette dimension-là
28:36 se soit peu à peu éclipsée de Elements,
28:39 pas du Grèce et de la Nouvelle-Bretagne.
28:41 – La dimension nationaliste francopromente.
28:43 – Française, voilà. – Française, exactement.
28:45 Écoutez, chers amis, c'est la fin de notre émission,
28:47 je vous retrouve dans deux mois, d'ici là vous aurez le plaisir
28:51 d'entendre notre amie Patrick Lusinki pour l'émission "Cette année-là".
28:55 Je crois qu'elle va être diffusée dans quelques semaines.
28:58 Merci à vous, bonsoir, bonjour, au revoir.
29:01 [Musique]