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La député La France insoumise du Val-de-Marne était l'invitée du "8h30 franceinfo", vendredi 1er décembre 2023.

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00:00 Bonjour Clémence Guettet. L'armée israélienne annonce ce matin avoir repris les combats contre le Hamas faute d'un
00:05 prolongement d'un accord sur le prolongement
00:07 de la trêve. Est-ce que vous regrettez que les armes parlent à nouveau sur la bande de Gaza ?
00:11 - Bien sûr, ça fait maintenant des semaines qu'on tient la même position, c'est-à-dire tout faire,
00:17 mettre une pression populaire la plus large possible pour qu'un cessez-le-feu permanent puisse être instauré
00:23 en Israël et en Palestine. Donc on est déjà
00:27 évidemment à près de 15 000 morts côté palestinien, 1200 côté israélien. Alors il y a eu cette semaine des libérations
00:33 d'otages, c'est une bonne nouvelle évidemment,
00:36 mais nous on plaide pour que cette trêve se transforme le plus rapidement en cessez-le-feu permanent.
00:41 On se mobilisera d'ailleurs samedi, il y a une grande manifestation qui est organisée pour un cessez-le-feu
00:47 permanent, la libération des otages, la fin des massacres à Gaza, la fin de la colonisation.
00:52 Donc voilà, on a des mots d'ordre qui sont constants. Donc évidemment on déplore la reprise
00:57 intensive. - Le risque c'est que dans les prochains jours justement la question des otages devienne délicate avec la reprise des combats ?
01:03 Que les 150, 145, 150
01:06 otages qui sont toujours sur la bande de Gaza, qu'il y ait des difficultés pour les faire sortir ?
01:11 - Bien évidemment, le niveau de tension remonte. Il y a à nouveau des morts a priori
01:18 dans la bande de Gaza dès ce matin. C'est une difficulté pour libérer les otages, c'est une difficulté pour aller vers une solution politique
01:25 durable, qui est celle d'une solution pour notre part à deux états, qui est celle qui est prônée par les organisations internationales.
01:31 Donc on est dans une situation qui est à nouveau extrêmement
01:35 tendue. On le déplore, on y met toutes nos forces comme organisation politique de la façon dont on peut le faire.
01:41 Et avec les gens, je le disais, parce qu'en Europe et dans le monde il y a des mobilisations très très massives
01:47 qui ont toutes pour mot d'ordre la paix, la justice immédiatement, l'arrêt du conflit. On sera convergents avec ça samedi.
01:53 - Vous parlez beaucoup de la paix, du cessez-le-feu, mais c'est vrai qu'on vous entend moins chez les insoumis sur la libération des otages.
02:00 Et certaines personnalités ont déploré ces derniers jours qu'on parle peu de ces otages. Hier, Miachem, une franco-israélienne, a été
02:08 libérée. Pourquoi vous n'en parlez pas davantage ?
02:11 - Je viens de vous en parler trois fois dans mes réponses en deux minutes.
02:14 - Vous avez lancé des initiatives pour appeler à la libération de ces otages.
02:19 - Ça fait partie de tous les mots d'ordre des manifestations qu'on a tenues.
02:22 C'était toutes les semaines, puis là ça fait 15 jours qu'il n'y en a pas eu, mais il y en a eu une nouvelle pour samedi.
02:27 Ça fait partie des mots d'ordre. Donc non, on n'est absolument pas muets là-dessus.
02:31 Il y a évidemment des franco-israéliens parmi les otages. Donc on se réjouit quand il y a des libérations.
02:36 C'est une bonne chose. Et nous disons à chaque fois que toutes les vies humaines se valent.
02:40 Nous pensons à ces familles aussi qui sont dans l'attente, dans la peur évidemment.
02:44 Et donc c'est une bonne chose quand il y en a. Il faut tout faire pour continuer à oeuvrer.
02:48 Je sais que la diplomatie française de toute façon oeuvre en ce sens.
02:51 C'est une bonne chose. Il faut continuer. Il y en a encore en effet qui...
02:54 - Vous saluez la diplomatie française dans ces libérations d'otages ?
02:56 - Ah ben bien sûr. Ils jouent un rôle indispensable avec une position qui est difficile à tenir.
03:01 Vous avez vu cette tribune des diplomates d'ailleurs qui déplorait le fait que M. Macron
03:06 semble changer d'avis dans ses discours lors des événements internationaux dans lesquels il s'est rendu ces dernières semaines.
03:12 Je pense qu'il faut de la constance. Il faut l'unité pour demander la paix, le cessez-le-feu.
03:17 Nous sommes là. Nous sommes là pour ça. Et nous serons dans la rue, je le redis, samedi.
03:21 Je pense que c'est important qu'on soit extrêmement nombreux.
03:23 - Clémence Gatet, vous considérez que vous êtes féministe ?
03:25 - Oui.
03:26 - Est-ce que vous êtes exprimée, engagée sur les viols, sur les violences et sur les tortures faites aux femmes israéliennes
03:33 par le Hamas qui sont de plus en plus documentées ?
03:36 - Bien sûr. Évidemment. En fait je ne comprends même pas que vous puissiez me poser cette question.
03:40 Toutes les violences sexuelles ont été utilisées comme des armes de guerre dans quasiment tous les conflits de ce genre-là.
03:47 Donc on le déplore, évidemment. C'est une abomination.
03:52 Ça a lieu dans ce cadre-là. Ça a lieu dans d'autres conflits internationaux en ce moment même.
03:58 Ça a lieu, d'ailleurs c'est un continuum, évidemment, ça a lieu aussi en France.
04:03 Les violences sexuelles utilisées comme armes de guerre, c'est une abomination. On le dénonce, évidemment.
04:10 - Vous avez signé des tribunes en ce sens pour dénoncer ces viols, ces crimes sexuels ?
04:16 - C'est quoi votre question ? Vous pensez vraiment qu'en tant que jeune femme de 33 ans, je cautionnerais, je ne comprends même pas votre question.
04:27 Pour tout vous dire, je la trouve assez abominable en fait. Parce que ça va sans dire.
04:31 Je suis une femme, je suis sensible à ces questions.
04:34 Il me semble que nous avons toujours dénoncé, et d'ailleurs nous avons signé des tribunes,
04:40 oui d'ailleurs avec Amnesty International par exemple, qui demandent la fin de ce type de pratiques.
04:45 Mais comme tous les autres crimes de guerre, les actes de guerre qui sont terribles,
04:49 je déplore aussi que parmi les morts palestiniens, aujourd'hui on compte déjà 6500 enfants.
04:55 En tout cas personne de moins de 18 ans. Evidemment que je déplore ça.
04:59 - On n'est pas obligés de comparer les victimes.
05:02 - Justement c'est ce que vous faites en réalité. Toutes les vies humaines se valent.
05:06 Je pense aux gens qui sont détenus, qui sont dans la peur, qui sont des femmes,
05:10 qui sont touchées dans leur intégrité parce que c'est utilisé comme une arme de guerre dans les conflits,
05:15 ça l'a toujours été, parce qu'agit aussi le poids de la domination masculine.
05:21 Et c'est une arme qui est utilisée, je le déplore évidemment, je le déplore aussi côté palestinien.
05:26 - Vous êtes pour la reconnaissance d'un féminicide de masse ?
05:29 - Votre question va implicitement vers cette analyse.
05:33 Comme si je pouvais opposer les deux, je trouve que c'est scandaleux.
05:36 - C'est une question parce que vous exprimez beaucoup, mais sur ce sujet,
05:39 excusez-moi, peut-être que je me trompe, mais je ne vous ai pas entendu,
05:41 je n'ai pas vu de tribune de votre part ni de tweet.
05:43 Dans une tribune des personnalités appelle à la reconnaissance d'un féminicide de masse
05:47 le 7 octobre en Israël, est-ce que vous pourriez reprendre ces termes ?
05:51 - Je ne connais pas la proportion, mais vraisemblablement.
05:54 En tout cas, c'est un crime, ce sont des actes de terreur qui ont été commis.
05:59 Il y a des gens qui sont morts, il y a des familles qui sont endeuillées.
06:01 Donc je n'ai franchement pas envie de polémiquer sur ce sujet.
06:05 - Ce que pointe peut-être Agathe Lambret, c'est le fait qu'une partie des féministes
06:08 s'étonne qu'il n'y ait pas plus de voix pour dénoncer les viols
06:14 qui visent justement les femmes israéliennes.
06:18 Est-ce que vous comprenez que ce sentiment puisse exister de la part d'une partie des féministes ?
06:25 - Je ne sais pas si vous faites allusion à la manifestation "Nous toutes"
06:28 qui s'est tenue le 25 novembre et où il y avait ces mots d'ordre.
06:32 Nous avons participé à cette manifestation, nous étions présents comme organisation politique
06:36 avec de nombreux militants qui sont engagés sincèrement sur cette question.
06:41 - Il n'y a pas plusieurs lignes au sein de la France Insoumise sur cette question-là ?
06:43 - Mais évidemment que non !
06:45 - Ce jour-là, on a eu le 25 novembre. - Je ne comprends même pas comment vous pouvez sous-entendre ça.
06:48 - Vous parlez de la manifestation du 25 novembre, ce jour-là, des féministes
06:52 venues porter la voix des victimes israéliennes affirment avoir été tenues à l'écart de la manifestation.
06:56 - Mais par des Insoumis ? Pourquoi vous me posez cette question ?
06:58 - Ah non, pas par des Insoumis ! - Je ne sais même pas qui les a interpellées.
07:00 - Mais on parle des féministes, là, Clémence, j'y ai fait.
07:02 - Je ne sais même pas qui les aurait empêchées de manifester.
07:04 - Mais vous déplorez qu'elles aient été tenues à l'écart.
07:06 - Mais je pense qu'il faut déplorer le viol, les violences sexuelles, les violences sexistes
07:10 utilisées comme crime de guerre ou dans un autre contexte, à vrai dire.
07:13 Évidemment, nous sommes mobilisés sur cette question.
07:15 À vrai dire, je ne comprends même pas quel est votre but en me relançant 4 fois sur cette question.
07:22 - Clémence Guettet, députée... - Est-ce que vous remettez vraiment en cause cet engagement de notre part ?
07:25 - Non, on vous interroge. - Ou c'est juste pour faire des insinuations comme ça
07:27 parce que c'est le nouveau sujet du jour que vous avez trouvé ?
07:29 - On vous laisse savoir, c'est la police. - Je trouve que c'est extrêmement choquant, en réalité.
07:32 - Bon, Clémence Guettet, députée de la France Insoumise, on se retrouve dans un instant juste après le Fil Info de Mathilde Romagna.
07:36 Après une semaine de trêve, les bombardements et échanges de tirs entre le Hamas et Israël ont repris ce matin dans la bande de Gaza.
07:44 Cela veut dire la fin des échanges entre otages et prisonniers palestiniens.
07:49 Au total, 80 otages et 240 prisonniers ont été libérés.
07:53 Cela veut dire aussi la fin de l'arrivée de l'aide humanitaire dans l'enclave palestinienne.
07:58 Pas de réaction pour l'instant d'Emmanuel Macron après la reprise de ses combats.
08:02 Le chef de l'État français est à Dubaï aujourd'hui pour participer à la COP28.
08:07 Hier, les dirigeants du monde entier ont acté la création d'un fonds de compensation des pertes et dommages climatiques dans les pays les plus vulnérables.
08:16 Quelle sera la nouvelle note financière de la France ?
08:19 Réponse ce soir, l'agence de notation S&P, nouveau nom de Standard & Poor's, doit réactualiser ses AA pour l'instant.
08:29 Le ministre de l'économie se veut optimiste, nous tiendrons ? Nos 4,9% de déficit en 2023 a-t-il assuré ?
08:37 Le football et Marseille, Rennes et Toulouse continuent l'aventure.
08:40 En Ligue Europa, à noter la performance de l'OM hier soir, vainqueur 4 buts à 3 de l'Ajacques-Amsterdam.
08:47 France Info. Le 8.30, France Info. Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
08:55 Toujours avec Clémence Guettet, députée de la France Insoumise du Val-de-Marne.
08:58 Le FPLP, Front Populaire de Libération de la Palestine, est soupçonné par Israël d'avoir retenu en otage une famille israélienne.
09:05 C'est un mouvement classé terroriste par l'Union Européenne notamment.
09:08 Or la députée LFI, Ercilia Soudé, avait invité Mariam Abou-Dakka, une militante palestinienne du FPLP, à l'Assemblée Nationale début novembre.
09:17 Est-ce que vous trouvez ça normal ou cela vous choque, cela vous a choqué ?
09:21 Alors cette invitation a été annulée par Madame Brune Pivet qui a jugé que c'était inapproprié.
09:26 Il me semble d'ailleurs que dans le déroulement des événements, c'était avant que cet événement était prévu.
09:32 Mariam Abou-Dakka, elle a été invitée en France, pas par la France Insoumise.
09:36 Je crois que c'est par l'Union Juive pour la Paix qu'elle avait été invitée.
09:39 Elle était là dans le cadre d'un Cine-Débat.
09:42 C'est une militante qui est connue pour son engagement pour le droit des femmes palestiniennes.
09:48 Elle avait obtenu un visa du Quai d'Orsay.
09:51 Donc nous, nous avons, dans le cadre de cette tournée Cine-Débat,
09:54 Ercilia Soudé l'avait invitée dans ce cadre-là à l'Assemblée Nationale.
09:58 Voilà.
09:59 Ensuite elle a été expulsée.
10:01 Il n'y a pas de lien entre cette organisation, l'UEFPLP et la France Insoumise.
10:06 Elle a dit "il n'y a pas de lien".
10:08 Mais alors pourquoi les Insoumis, par exemple, se sont mobilisés devant le commissariat
10:12 où elle était retenue avant d'être expulsée ?
10:14 C'est quoi ? C'est de l'amitié ? C'est un partenariat ?
10:19 Non, il n'y a pas de partenariat avec l'UEFPLP.
10:22 Là aussi, je veux dire les choses le plus calmement possible,
10:25 mais vraiment, nous n'avons pas de lien avec cette organisation, de manière très claire.
10:33 Ça tourne dans les médias depuis plusieurs jours,
10:36 de telle façon que des gens ont cru que nous pouvions intervenir,
10:40 par exemple, auprès d'eux pour la libération d'otages.
10:43 Ce sont des informations qui sont d'ailleurs difficiles à confirmer,
10:47 vous l'avez dit dans votre question,
10:49 mais nous n'avons pas de lien avec cette organisation.
10:52 Voilà, donc quand Mariam Abou-Dakka était en France
10:55 et que nous l'avions invitée à l'Assemblée Nationale
10:58 pour un Cine-Débat sur les droits des femmes palestiniennes,
11:01 ça n'était pas pour son appartenance au FPLP. Point.
11:04 C'était pour son combat pour les femmes, vous dites ?
11:07 On va passer à un autre sujet.
11:09 À Paris, un rassemblement de groupes d'extrême droite est prévu ce vendredi
11:12 pour rendre hommage à Thomas et aux victimes de Crépole.
11:15 Ce rassemblement a été interdit par le préfet de police.
11:18 C'est important, selon vous, d'interdire ce type de rassemblement ?
11:22 Oui, c'est une évidence.
11:24 Il y a un climat qui est extrêmement anxiogène pour beaucoup de gens dans le pays,
11:29 qui nous inquiète, nous, énormément, politiquement,
11:32 parce qu'il y a des groupes néo-nazis qui sont armés,
11:37 qui sont, enfin, qui descendent dans la rue avec des bêtes de baseball,
11:40 avec des armes diverses et variées, qui sont ouvertement racistes,
11:44 qui ont des slogans d'exclusion de certains Français,
11:48 qui trieraient par catégorie les gens.
11:51 Et donc, on est extrêmement inquiète de la recrudescence de ces actes
11:56 qui vont jusqu'à organiser des ratonnades dans des quartiers populaires en France.
12:01 Et donc, oui, évidemment, il faut interdire ces manifestations.
12:04 Mais d'ailleurs, elles l'ont été, en réalité.
12:07 Il faut aller plus loin que ça.
12:08 Les dissolutions proposées par Gérard Darmanin, par exemple, ça va dans le bon sens ?
12:11 Ça va dans le bon sens, parce que si nous savons que ces groupes sont racistes et violents,
12:17 je rappelle que c'est quand même des délits dans notre pays,
12:19 et donc, cela va sans dire, on ne les laisse pas manifester,
12:22 on ne les laisse pas sortir dans l'espace public et terroriser les gens,
12:25 leur faire peur, etc.
12:27 Et puis, surtout, on va plus loin, on les dissout, on ferme leurs locaux,
12:32 parce que ces gens ont des capacités d'organisation, de se réunir,
12:36 ils ont des boucles Télégram ou de réseaux sociaux d'information
12:39 pour rameuter leurs troupes quand ils le décident.
12:42 Et on ne les laisse pas reconstituer cette panoplie qui les permet de s'organiser.
12:48 Parce que, par exemple, à Paris,
12:50 celles et ceux qui ont prévu de manifester, même si la manifestation est interdite,
12:55 c'est un nouveau groupe qui s'est reformé après la dissolution de Génération Identitaire.
13:00 Donc, c'est dire que, en fait, c'est un phénomène multiforme, un peu continu.
13:04 - Est-ce que vous créditez le gouvernement à l'action sur cette question-là ?
13:07 Gérald Darmanin dit qu'il l'est, par exemple.
13:09 - Alors, ils ont décidé de dissoudre trois groupes.
13:12 C'est une bonne nouvelle, évidemment.
13:13 Je pense qu'il y en a plus que ça dans le pays,
13:16 qu'il faudrait potentiellement dissoudre.
13:19 Mais j'imagine qu'il a toutes les informations.
13:22 Par contre, ce que je déplore, c'est la discordance qu'il peut y avoir
13:26 entre les paroles et les actes.
13:28 Il ne faut souffrir d'aucune ambiguïté sur ce sujet.
13:31 Il faut condamner à chaque fois.
13:33 Et là, en l'occurrence, je ne parle pas du gouvernement.
13:36 Mais je trouve que quand M. Ciotti a du mal à décrire ce qui s'est passé,
13:42 quand Marion Maréchal-Le Pen ironie sur le sujet comme si ça n'était pas très grave,
13:46 quand M. Zemmour, de manière encore plus affirmée,
13:51 minimise, dit que ça n'est pas si grave,
13:53 que les gens ont bien le droit de s'organiser...
13:55 - Il y a une forme de tolérance vis-à-vis de...
13:58 - Il y a une forme de tolérance, y compris dans une classe politique
14:01 qui est beaucoup invitée dans les médias,
14:02 donc qui nécessairement a beaucoup d'audience,
14:04 qui est entendue chez les gens,
14:05 qui vise à la banalisation de ces groupuscules qui sont violences.
14:09 Et ça, c'est un phénomène qui est l'extrême droitisation,
14:12 y compris d'un discours accepté,
14:14 qui ne l'était pas nécessairement à d'autres époques
14:17 et contre lequel nous devons lutter de toutes nos forces
14:19 pour démasquer ce qu'il y a derrière,
14:22 c'est-à-dire un prétendu choc des civilisations,
14:24 une rhétorique qui est inquiétante,
14:26 qui mène à la violence et qui mène surtout à diviser les gens entre eux,
14:30 alors même qu'ils n'aspirent qu'à une chose, c'est vivre ensemble,
14:32 parce que la période est extrêmement difficile,
14:34 on a parlé du conflit international,
14:36 mais difficile aussi parce que l'inflation, le pouvoir d'achat,
14:39 toutes les difficultés que les gens connaissent au quotidien.
14:42 Donc il faut de l'apaisement et une parole très claire
14:44 sur ces groupes qui sont violents et qui sont racistes.
14:47 - Et est-ce que le meurtre de Thomas vous a choqué, vous a indigné ?
14:51 L'insoumis François Ruffin, après ce drame, a déploré sur Twitter
14:54 l'hémiplégie et la demi-cécité de ceux qui choisissent un camp,
14:59 parce que c'est vrai qu'on a beaucoup entendu les insoumis
15:01 sur l'agression peut-être raciste en tout cas accompagnée de...
15:06 - Non, pas peut-être, il y a une vidéo, donc il n'y a vraiment aucun doute sur le sujet.
15:11 - Voilà, d'un jardinier qui s'appelle Mourad et qui a été notamment traité de sale bougnoule.
15:16 - Non mais pas que, c'est pas ça qui s'est passé.
15:18 - Non, je sais, mais je minimise pas du tout.
15:20 - Non, je ne dis pas que vous minimisez, mais je veux redire très clairement ce qui s'est passé.
15:24 Il n'y a pas de lien du tout entre les deux événements.
15:27 - Effectivement.
15:28 - Il y a Thomas, qui est un jeune de 16 ans qui est mort,
15:31 pour qui j'ai une pensée immense et notamment pour sa famille,
15:35 parce qu'aucun parent ne devrait voir son enfant mourir à cet âge-là,
15:38 dans le cadre d'une rixe, d'une bagarre, d'après les éléments que nous avons,
15:42 et la justice doit faire son travail le plus rapidement possible sur ce contexte
15:46 et l'événement que vous mettez en lien, mais qui en réalité n'a pas de lien,
15:50 c'est Mourad, qui est jardinier dans le Val-de-Marne, je suis députée du Val-de-Marne,
15:54 et qui a été agressé, il s'est fait trancher la gorge au cutter, c'est ça qui s'est passé,
16:00 en se faisant traiter de bougnoule et je ne sais quel type d'insulte,
16:04 par un monsieur de 76 ans qui avait déjà été condamné d'ailleurs pour d'autres faits.
16:08 Et donc là, il y avait une vidéo en direct, en fait, les deux événements n'ont aucun lien.
16:12 Il faut vraiment veiller à ne pas établir de confusion.
16:16 - Il n'y a pas de confusion entre les deux. - Ça n'a rien à voir, d'accord ?
16:20 On a réagi immédiatement, parce que dans un cas, il y a une agression raciste,
16:24 où un jeune homme, qui est jardinier, qui fait son métier, frôle la mort,
16:28 mais vraiment, il en a réchappé de très peu, il s'est fait trancher la gorge au cutter,
16:32 - Mais pourquoi vous avez moins réagi sur Thomas, en fait ? C'est ça la question.
16:35 - Mais on a réagi sur Thomas, il y a des dizaines d'insoumis, mais ça vous lui poserez la question,
16:40 je ne sais pas pourquoi il met en lien ces deux événements, je ne vois pas le rapport, voilà.
16:44 Donc maintenant, pour Thomas, il y a le temps de la justice, il y a l'envie de ne pas polémiquer
16:49 sur la mort d'un aussi jeune homme et un événement aussi dramatique qui s'est passé,
16:54 et puis après, il faut réfléchir à des solutions politiques de l'envers.
16:56 - Justement, avant le fil info, quelles mesures, si vous étiez au pouvoir, vous proposeriez,
17:01 peut-être sans faire de lien, évidemment, entre les deux, mais sur ces types de violences qui...
17:06 - Ne faites pas gaffe, ça n'a rien à voir. - On était contre l'instruction.
17:09 - En tout cas, sur la question de la sécurité, quels sont les éléments ?
17:12 - Ce n'est pas tant la question de l'insécurité, en réalité, je dirais que là, ce dont on a affaire,
17:18 c'est la question des rixes, plus généralement, des bagarres.
17:21 Je suis bien placée pour le connaître, puisque dans ma circonscription, juste à côté,
17:27 en tout cas, il y a eu aussi un mort dans le cadre d'une rixe.
17:30 - Donc pour vous, c'était une rixe, l'agression de Thomas.
17:32 Ce n'est pas des jeunes qui sont venus dans un bal pour le personner.
17:35 - De toute évidence, il y avait une bagarre, ni vous, ni moi, ni Étienne,
17:38 il y a des témoins qui disent des choses différentes.
17:40 - Mais vous, vous avez l'air de savoir que c'était une bagarre, ce n'était pas une décence.
17:44 - C'est ce que rapportent tous les témoins de façon concordante.
17:46 Autant ils ne sont pas d'accord sur les causes de la bagarre et comment elle a été déclenchée, etc.
17:52 Autant, de toute évidence, ce qui s'est passé, c'est un affrontement entre des jeunes.
17:56 C'est ça qu'on sait pour le moment, de manière absolument avérée.
18:00 - Alors sur les rixes, par exemple, quels types de solutions ?
18:02 - Ce qu'il faut faire, d'abord, c'est réintroduire de la médiation,
18:06 dans les quartiers populaires notamment, mais partout, les petits villages qui sont abandonnés.
18:10 Moi, j'ai grandi dans un petit village de 500 habitants,
18:13 et je suis aujourd'hui députée dans une circonscription très urbaine.
18:17 Ce qu'on manque, c'est de liens sociaux.
18:19 C'est de lieux où les jeunes peuvent se rassembler, se connaître, se fréquenter,
18:23 parce qu'aujourd'hui, il y a un problème de mixité à l'école, par exemple.
18:27 Et puis, il y a aussi un manque de lieux culturels, d'activités qui sont proposées,
18:31 parfois un désœuvrement, un manque aussi, et je veux le dire, de perspectives,
18:35 de jeunes qui voient le taux de chômage, qui ont des formations qui ne leur plaisent pas nécessairement.
18:40 En fait, c'est ça la racine du problème.
18:43 Et c'est à ça qu'il faut s'attaquer, et pas à la superficie des choses.
18:46 - C'est pas de l'ensauvagement, comme dit Gérald Marmanin,
18:48 qui implique des mesures plus fortes qu'une médiation ?
18:51 - Évidemment que non. Mais en fait, c'est scandaleux.
18:53 Vous voyez, ça me ramène à la discussion que nous avions précédemment sur l'extrême-droitisation.
18:58 L'ensauvagement, c'est un terme de l'extrême-droite, c'est une théorie de l'extrême-droite.
19:02 Qu'un ministre d'un gouvernement prétendument centriste et d'accord en même temps et en même temps
19:08 puisse dire une chose pareille, franchement, ça me répugne, ça me révolte.
19:13 Et il faut que, collectivement, nous soyons attentifs à ne pas banaliser ce type de termes.
19:18 "Déscivilisation", "ensauvagement", les gens veulent la Concorde,
19:23 ils veulent vivre en paix, ils veulent qu'on s'occupe de leurs vrais problèmes,
19:26 c'est-à-dire le pouvoir d'achat, ou c'est-à-dire l'imminence du changement climatique,
19:29 et de ce qui va nous tomber dessus dans les années à venir.
19:32 Et sur ça, je regrette que nous soyons muets, en tout cas que le gouvernement soit muet,
19:36 parce que nous avons beaucoup de propositions et beaucoup de choses à dire.
19:38 Clémence Guéthet, députée La France Insoumise du Val-de-Marne,
19:40 on se retrouve dans un instant après le Fil Info de Mathilde Romagnan, 8h52.
19:44 La députée LFI Clémence Guéthet plaide ce matin pour un cessez-le-feu permanent
19:49 le plus rapidement possible dans la bande de Gaza.
19:51 Elle est l'invitée du 8.30 France Info.
19:53 La trêve a été rompue ce matin, les combats ont repris entre le Hamas et Israël.
19:58 Cette trêve a permis en une semaine la libération de 80 otages et de 240 prisonniers palestiniens.
20:05 Un tiers des 15-25 ans pensent qu'on peut attraper le VIH en embrassant une personne séropositive,
20:11 selon un sondage IFOP pour CidAction.
20:13 L'association déplore les préjugés qui persistent sur la maladie
20:17 à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre le Sida, aujourd'hui.
20:21 Qui, pour racheter les plus de 300 hyper- et supermarchés du groupe Casino en France,
20:26 au champ, a confirmé hier l'existence d'une offre conjointe avec Intermarché des Mousquetaires.
20:31 Casino est en grande difficulté financière.
20:35 Le décès hier soir du photographe américain Elliot Erwitt, il avait 95 ans,
20:39 membre de l'agence Magnum, grand nom de la photographie documentaire.
20:44 Il était aussi connu pour ses portraits de chiens.
20:46 Le 8.30 France Info, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
20:55 Toujours avec Clémence Guéthet, députée de la France Insoumise du Val-de-Marne.
20:58 L'insoumis Hugo Bernalicis a fait un esclandre hier soir en commission des lois à l'Assemblée,
21:02 où était examinée la loi immigration.
21:04 On va en parler, mais d'un mot juste,
21:06 Hugo Bernalicis a débarqué vers 19h40 pour réclamer une suspension
21:10 pour que les députés puissent aller dans l'hémicycle en séance où est examinée votre niche.
21:15 Hurlements, altercations verbales,
21:17 le président de la commission des lois veut demander des sanctions.
21:20 Est-ce que vous condamnez son attitude ?
21:22 Alors, Hugo Bernalicis n'a pas débarqué en commission des lois.
21:26 Hugo Bernalicis en est membre et il siège depuis déjà plus d'une semaine avec mes autres camarades
21:31 pour lutter contre ce projet de loi asile-immigration qui est absolument indigne.
21:36 Après, alors oui, le ton est monté.
21:38 Vous savez, l'objet juste du différent, c'était que nous demandions une suspension de séance en commission des lois
21:45 pour pouvoir aller dans l'hémicycle, voter sur le texte présenté par Daniel Obono
21:51 pour la réouverture des guichets physiques dans les services publics.
21:55 J'en profite pour vous donner une bonne nouvelle puisque je suis sûre que ça vous intéresse.
21:58 C'est que nous avons gagné sur ce texte, comme nous avions gagné d'ailleurs le matin
22:02 pour une commission d'enquête sur les événements climatiques extrêmes dans les Outre-mer.
22:06 Donc c'était une très bonne journée de niche parlementaire pour nous.
22:08 Et il se trouve que ce texte sur les guichets physiques dans les services publics
22:12 avait été examiné en commission des lois avant d'être examiné en hémicycle
22:16 et que c'est l'usage de suspendre la commission concernée par le texte
22:22 pour que les commissaires puissent aller dans l'hémicycle, écouter le débat et voter.
22:26 Mais il ne reste que 20 minutes à cette commission des lois à dire à la majorité.
22:28 Mais ce n'est pas le sujet en fait. Le problème aussi c'est que les macronistes ont un rapport,
22:32 un géométrie un petit peu variable, comme ça les arrange avec le règlement,
22:36 les suspensions des commissions, etc.
22:38 Ils ont eu une attitude hier, que je déplore pendant notre niche parlementaire,
22:42 qui consiste, une fois de plus, parce qu'ils le font quasiment systématiquement,
22:46 à faire de l'obstruction sur nos textes de niche parlementaire.
22:49 Je répète que c'est la seule journée dans l'année où, de 9h à minuit,
22:55 et à minuit, quoi qu'il arrive, tout s'arrête,
22:57 nous pouvons décider de l'ordre du jour et des sujets discutés.
23:00 - Et quelle image cela renvoie ? Est-ce que vous pensez que vos électeurs vous ont confié ce mandat
23:05 pour renvoyer cette image-là ? Vous trouvez que c'est respectueux ?
23:08 - Non mais en fait, déjà, je n'étais pas en commission des lois,
23:12 et en plus, le ton est monté, il n'y a pas eu de violence physique,
23:15 je pense qu'il faut vraiment dédramatiser, je ne suis pas sûre que les gens soient
23:18 extrêmement inquiets de cette situation.
23:20 Les macronistes vont demander des sanctions, nous nous défendrons.
23:23 Je veux dire une chose, c'est que je suis fière des camarades qui ferraillent
23:26 contre ce projet de loi qui est absolument indigne et minime.
23:29 - Il ne nous reste pas beaucoup de temps, je voudrais qu'on parle justement
23:31 de cette proposition de loi Immigration.
23:33 Elle a été durcie par la droite sénatoriale, elle revient,
23:36 le gouvernement dit par exemple, en tout cas, les macronistes disent
23:39 qu'ils veulent réintroduire les fameux articles 3 sur les régularisations
23:47 des travailleurs étrangers sans papier dans les métiers en tension.
23:52 Est-ce que typiquement sur ce type de sujet, vous pourriez porter
23:56 un regard favorable, voire voter cet article en particulier ?
24:00 - Non, les macronistes sont en train de dérouler un récit qui consisterait
24:05 à dire qu'au Sénat, ce texte serait devenu très dur et que eux,
24:09 dans leur envie d'équilibre et de justice, pour le pays, ils seraient
24:14 en train de le ramollir en commission pour en faire un texte d'équilibre.
24:18 C'est un texte qui est inhumain.
24:20 Sur ce sujet, des métiers en tension, pour le dire le plus clairement possible,
24:25 sont considérés comme des métiers en tension, les médecins par exemple,
24:28 ou toute une série de professions dans les cadres supérieurs.
24:31 Mais le bâtiment, la restauration, les aides à domicile,
24:35 tout ça, ce n'est pas des métiers en tension.
24:37 Donc en fait, si vous voulez, c'est un prétexte pour dire
24:40 qu'on régulariserait des travailleurs sans papier, alors que les gens
24:44 qui participent à l'effort collectif dans ce pays, qui font des métiers
24:47 extrêmement durs, qui sont des dizaines de milliers, je veux le dire,
24:51 maintenus dans une situation de précarité.
24:53 - Au sein de la commission des lois, il est possible de réintroduire
24:55 ce type de détail ?
24:57 - Il ne vous aura pas échappé que les forces de gauche, on va dire,
25:01 et les insoumis tout particulièrement, ne sont pas majoritaires
25:05 en commission des lois sur ces...
25:07 - Vous voulez régulariser tous les sans-papiers, vous ?
25:09 - Nous voulons régulariser tous les sans-papiers.
25:11 Ça ne sert à rien de maintenir les gens dans des situations de précarité
25:15 qui sont intenables. Je reçois à ma permanence parlementaire
25:18 des gens qui sont dans un statut précaire, qui reçoivent un récipicé,
25:21 puis on les balade, et puis un autre récipicé, et puis en fait,
25:24 ils vivent dans la peur alors qu'ils participent à travailler
25:28 à la richesse de ce pays et que jamais, par contre,
25:30 ils n'ont de droits sociaux, d'ouverture de droits à la retraite, etc.
25:33 Je trouve que c'est une situation qui est indigne de notre pays.
25:36 - Et vous ne pouvez pas prendre les soins ?
25:38 - Un pays qui est riche, qui a les moyens d'accueillir tout le monde
25:40 de façon beaucoup plus digne. Et je veux le dire,
25:42 parce qu'on ne va pas avoir plus de temps,
25:45 il y a d'autres sujets qui sont extrêmement choquants.
25:47 Par exemple, la question de la rétention des mineurs,
25:49 par exemple, la question du regroupement familial.
25:51 - Il va falloir prendre des centaines.
25:52 - Mais de toute façon, c'est aussi une chance.
25:54 J'aimerais que ce soit présenté un peu plus souvent comme ça,
25:56 notamment dans le débat médiatique, mais aussi à l'Assemblée nationale.
25:58 - Merci beaucoup Clémence Guettet, députée La France Insoumise du Val-de-Marne.
26:00 Merci Agathe Lambret.

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