Le Grand Talk - 7/12/2023 - Partie 3

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Transcript
00:00 [Musique]
00:05 Que faire de nos ordures ménagères ?
00:07 Eh bien on vous dit tout aujourd'hui sur le plateau du Grand Talk,
00:11 spécial tri des déchets, valorisation, gestion en tout cas.
00:16 Pour faire le point, toujours nos invités sur le plateau,
00:20 dont vous Martin Cohen, parce que les ordures ménagères,
00:22 eh bien c'est aussi de la politique finalement et des choix qui sont opérés.
00:25 On va écouter votre président Frédéric Ogis,
00:28 il nous parle de cette future UVE, l'unité de valorisation énergétique.
00:33 C'est un projet qui est dans les cartons depuis un petit moment, regardez.
00:37 On ne veut pas créer un incinérateur, un incinérateur serait brûler des déchets
00:41 et puis ça sortirait comme cela, il n'y a aucun intérêt.
00:44 Aujourd'hui c'est une unité de valorisation énergétique,
00:46 c'est-à-dire qu'on brûle des déchets,
00:49 mais la chaleur qui est dégagée par cela
00:52 sert à un réseau de chaleur pour alimenter un quartier.
00:56 Il faut trouver environ 10 hectares.
00:58 Et dans cette métropole, 10 hectares, ce n'est pas évident,
01:02 puisque nous sommes très urbanisés et comme on a aussi des projets
01:06 sur la politique alimentaire,
01:08 on essaie de garder un maximum de terre pour pouvoir cultiver.
01:11 Donc, entre les différentes politiques publiques,
01:15 10 hectares, c'est quelque chose de vraiment contraint.
01:20 Mais ça n'empêche pas qu'on va trouver.
01:22 Il n'y a juste des solutions, il n'y aura pas de problème.
01:26 – Des solutions, le président vient d'en parler.
01:29 Martin Cohen, aujourd'hui, quelle est la solution
01:32 que fait Tour Métropole pour ses ordures ménagères ?
01:35 Elles sont en partie enfouies, c'est ça ?
01:37 – Oui, aujourd'hui, on enfouit à peu près 80%
01:40 des ordures ménagères résiduelles,
01:42 donc c'est vraiment ce qui reste une fois qu'on a fait le tri,
01:44 qu'on a composté, etc.
01:46 C'est à peu près 80%, le reste part en incinération à Blois.
01:52 – Dans une unité de valorisation énergétique ?
01:54 – Sur une unité de valorisation énergétique à Blois.
01:58 Il faut se rendre compte, c'est à peu près 65 000 tonnes
02:01 d'ordures ménagères résiduelles par an pour la métropole.
02:04 Donc, on en a un peu plus de 50 000 tonnes
02:06 qui sont encore enfouies pour ce qui est de la métropole.
02:09 C'est enfoui à Sonzay, donc à une trentaine de kilomètres
02:12 de la métropole.
02:13 – Aujourd'hui, ça n'est plus possible parce que quoi ?
02:16 La loi vous oblige à passer à l'incinération.
02:19 Qu'est-ce qui fait qu'il y a ce changement qui est attendu
02:23 sur la métropole ?
02:24 – Il y a deux raisons.
02:24 Il y a effectivement la loi, la réglementation,
02:27 qui dit bien qu'en fait, il y a une hiérarchie des modes de traitement.
02:31 On doit d'abord faire de la prévention, de la réduction,
02:34 ensuite valoriser la matière.
02:36 On a parlé avec…
02:38 – Donc, l'enfouissement, il n'y a aucune valorisation ?
02:40 – Non, enfouissement, il n'y a aucune valorisation.
02:43 Ensuite, après la valorisation matière,
02:45 il y a la valorisation énergétique.
02:47 Donc, l'enfouissement, c'est vraiment le dernier échelon,
02:49 c'est vraiment quand on n'a aucune autre solution.
02:51 Et aujourd'hui, il y a une autre solution,
02:53 c'est la valorisation énergétique des déchets.
02:55 – C'est ça. Là, on voit des images de Blois,
02:58 dans le Loir-et-Cher, où là, on a une unité de valorisation énergétique
03:02 depuis une vingtaine d'années, que vous avez visitée il y a quelques jours.
03:05 C'est ce type d'équipement, en tout cas,
03:07 dont la métropole veut se doter.
03:09 Il y a 20 ans de retard, à peu près, par rapport…
03:12 En gros, la métropole a un peu le bonnet d'âne.
03:15 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est le président Ougis.
03:17 – Alors, c'est vrai qu'on a du retard.
03:19 On a du retard, on doit être, si ce n'est la dernière,
03:22 parmi les trois, quatre dernières métropoles,
03:25 ou même dans les départements de France,
03:27 à ne pas être doté d'une solution de type valorisation énergétique.
03:31 – Pourquoi ce retard ?
03:33 – Ce retard, c'est l'historique qui l'explique, je pense.
03:38 Il y a eu des essais de faire atterrir
03:42 cette unité de valorisation énergétique, plusieurs essais.
03:46 Il y avait toujours la possibilité d'avoir autre chose.
03:51 Il y avait ce gros centre d'enfouissement à Sonzay,
03:55 qui était toujours une possibilité.
03:58 Aujourd'hui, ce qui a changé,
03:59 je le disais, il y a la réglementation d'un côté,
04:01 mais il y a aussi le fait que Sonzay, ça se remplit très vite,
04:04 et que d'ici trois, quatre ans,
04:06 il sera plein, le centre d'enfouissement.
04:07 Donc, avant la fin de cette décennie,
04:10 on n'aura plus de solution pour nos déchets
04:12 sur le territoire de l'Indre-et-Loire.
04:14 – Donc, il vous faut construire, comme c'est le cas à Blois,
04:16 mais également dans d'autres villes françaises,
04:18 une unité de valorisation énergétique.
04:20 C'est de l'incinération, et on va capturer les calories,
04:26 la chaleur, pour la redistribuer.
04:28 L'idée, finalement, c'est de pouvoir chauffer,
04:30 que ce soit un quartier, une piscine, un équipement, un gymnase ?
04:35 – Oui, c'est ça, l'idée, c'est de valoriser la chaleur produite
04:39 par l'incinération des déchets,
04:40 c'est pour ça qu'on parle d'unité de valorisation énergétique.
04:43 Cette valorisation, elle se fait directement avec de la chaleur,
04:47 en l'envoyant sur un réseau de chaleur
04:48 qui va desservir des logements, plutôt des logements collectifs,
04:52 des équipements type école, gymnase.
04:56 Sur l'unité que l'on envisage, c'est 10 000 équivalents logements
04:59 qui pourraient être chauffés grâce à cette chaleur-là.
05:02 Et au-delà de la chaleur, le surplus de chaleur
05:05 peut permettre de fabriquer de l'électricité en plus.
05:08 Donc on a cette double valorisation,
05:10 chaleur et électricité grâce à un tel outil.
05:13 – Donc là, on valorise les déchets, les déchets deviennent une ressource.
05:17 L'idée, c'est de chauffer une partie de logements à tournoi, notamment.
05:22 L'un des candidats, qui n'est aujourd'hui apparemment plus candidat,
05:26 l'un des village candidats, c'était Parcé-Mellet,
05:29 qui avait à priori levé la main pour accueillir
05:33 cette unité de valorisation des déchets,
05:36 pas très loin de l'unité du centre de tri.
05:39 Aujourd'hui, ce n'est plus le cas puisque plusieurs habitants,
05:42 et puis désormais le conseil municipal a voté une mention de censure
05:45 contre le centre de valorisation de déchets.
05:50 Je vous propose d'écouter les habitants
05:52 et puis un viticulteur au micro de Léa Turquay.
05:57 – On ne sait pas trop ce que ça va rejeter au niveau des odeurs.
06:01 Enfin bon, il y a un impact qu'on ne maîtrise pas sur ce coup.
06:03 Ils ont beau traiter les fumées, ils entendent avec le temps,
06:07 les fils vont se dégrader, on n'aura jamais les moyens
06:10 et les finances pour l'entretenir.
06:14 – On a déjà l'aéroport, on a les autoroutes,
06:17 donc on ne va pas rajouter une troisième couche de polluants sur notre commune.
06:23 – Il y a cette peur de pollution, est-ce qu'elle est légitime ?
06:26 Alors le questionnement, oui, il est légitime évidemment,
06:28 mais comment répondre à ces habitants de Parsay-Mellay par exemple ?
06:33 – Alors effectivement, cette crainte elle est légitime
06:36 parce qu'on peut avoir en tête ce qui se passait avec les incinérateurs
06:40 des années 80-90 pour lesquels les filtrations n'étaient pas très efficaces.
06:47 Aujourd'hui, on a plusieurs décennies de progrès, d'innovation technique
06:51 qui font que les unités qui sont créées depuis 20-25 ans maintenant
06:56 sont beaucoup plus efficaces en termes de filtration
06:59 et les polluants qui sortent sont minimes.
07:03 Aujourd'hui, ce qui sort d'une cheminée, d'une unité de valorisation énergétique,
07:09 c'est essentiellement de la vapeur d'eau.
07:11 Et par rapport à ce que disait un des habitants sur les filtres…
07:16 – L'entretien, la maintenance.
07:17 – L'entretien de ces filtres, en fait on n'a pas le choix,
07:19 c'est très très surveillé cette unité, c'est réglementé,
07:22 il y a des arrêtés préfectoraux qui font qu'on ne peut pas dépasser les seuils,
07:25 les contrôles sont faits en continu, ils sont même de plus en plus sévères,
07:29 la réglementation se devenant plus sévère,
07:32 les sites sont obligés de se mettre au goût du jour
07:35 et l'exemple de Blois qu'on a vu tout à l'heure est un très bon exemple,
07:38 c'est une unité qui a 20 ans, on est allé la visiter,
07:41 on se rend compte qu'elle est toujours en excellent état
07:44 et elle s'est mise petit à petit à filtrer de mieux en mieux en rajoutant des équipements.
07:49 – Elle est en pleine ville.
07:50 – Et aujourd'hui, elle est là, elle est efficace
07:53 et elle va pouvoir encore pendant des années traiter les déchets.
07:56 – Alors il y a également ce vigneron qui travaille sur l'appellation Vouvray,
08:02 il y a une dizaine de vignerons au Parc Semélé qui travaillent sur l'AOC,
08:06 quelle réponse vous avez pour eux ?
08:08 Cette peur justement d'une autre pollution,
08:10 il y a effectivement l'aéroport qui n'est pas loin, l'autoroute également.
08:13 – Oui, oui, alors je pense qu'en niveau de pollution,
08:16 on sera bien bien en deçà de ce que peuvent apporter aéroport et autoroute,
08:22 nous on considère qu'en gros on sera dans le bruit de fond de cette pollution
08:27 et que ça ne se verra même pas.
08:29 – Ce sont des fumées en continu, une unité de valorisation énergétique,
08:33 c'est un brûlage H24 ?
08:37 – Oui, ça fonctionne H24, il ne vaut mieux pas l'éteindre,
08:42 après c'est plus compliqué à remettre en route, donc ça brûle H24.
08:47 – Vous pourrez faire cette unité si vous avez,
08:49 comme le disait le président Augis, 10 000 m², c'est ça ?
08:52 – 100 000, 10 hectares c'est 100 000.
08:54 – Ah oui, 100 000, très mauvaise en mathématiques.
08:56 Ils sont où ces hectares s'ils ne sont pas, vous confirmez,
09:02 ne seront pas à Pars-et-Mêlé ?
09:04 – Là-dessus, notre président a été très clair,
09:07 il n'ira pas contre la volonté du maire,
09:10 on ne souhaite pas faire un passage en force,
09:12 donc aujourd'hui on est à la recherche à nouveau de ce terrain.
09:18 Il faut savoir que c'est compliqué à trouver,
09:21 il y a déjà ces 10 hectares,
09:23 et aujourd'hui avoir 10 hectares de parcelles,
09:25 ça ne se trouve pas comme ça,
09:26 et puis vous avez parlé tout à l'heure de chauffer un quartier,
09:31 aujourd'hui la seule zone de la métropole
09:33 qui n'est pas chauffée avec un réseau de chaleur,
09:35 donc pour laquelle on pourrait mettre un nouveau réseau de chaleur,
09:37 c'est vraiment le quart nord-est, nord de la métropole,
09:42 donc plutôt tout ce qui est autour de Tournord, Pars-et-Mêlé…
09:46 – Et il ne faudra pas un réseau de tuyaux trop long
09:47 entre l'unité de valorisation énergétique et le quartier qu'elle chauffe,
09:50 donc on ne peut pas mettre cet équipement à 5 ou 10 km,
09:56 alors ça se joue contre Saint-Cyr, Roche-Corbon ?
09:59 – Ça se joue, oui, les communes, vous les avez,
10:01 c'est Tour, ça aurait pu être Pars-et-Mêlé,
10:03 ça pourrait être Notre-Dame-d'Oé,
10:05 donc on est plutôt en train de regarder sur ces communes-là.
10:07 – Aucun maire ne lève la main pour le moment ?
10:10 – Les maires réfléchissent, ils savent que c'est une décision difficile,
10:14 ils savent que c'est une décision difficile à prendre, mais néanmoins obligatoire.
10:18 Donc aujourd'hui, il faut regarder où est-ce que c'est possible,
10:22 donc il y a ces contraintes de surface, il y a les contraintes de PLU à regarder,
10:26 il y a effectivement le fait qu'il faut pouvoir avoir un débouché de chaleur pas trop loin,
10:31 les regards se tournent quand même beaucoup vers l'aéroport,
10:34 il faudra voir si c'est possible.
10:35 – Là on est sur quelle commune quand on est à l'aéroport ?
10:37 – L'aéroport, il est sur Tour et sur Pars-et-Mêlé, moitié-moitié,
10:42 donc on regarde là aussi avec d'autres contraintes qu'il faut pouvoir lever
10:47 liées à l'aviation civile ou à la présence de l'armée encore.
10:50 – Le président Gise disait qu'on aura trouvé un terrain d'ici la fin 2023, on y sera ?
10:58 – Fin 2023, on s'en rapproche beaucoup, j'espère que ce sera d'ici fin 2023
11:05 ou sinon de toute façon tout début 2024,
11:07 et moi j'ai une bonne raison aussi pour faire avancer sa vie,
11:09 c'est qu'on a une concertation à mener,
11:12 on est en train de la préparer et elle doit se mener sur le premier trimestre 2024
11:16 et si je veux que la concertation se passe correctement il faut qu'on aille de suite.
11:19 – Il faut avoir trouvé le terrain, très bien, merci beaucoup messieurs d'être venus sur le plateau,
11:23 merci au service communication de Tour Métropole pour la préparation de cette émission,
11:28 on se retrouve la semaine prochaine, même endroit, même heure,
11:31 et puis on ne parlera pas des poubelles mais de bien d'autres sujets, à bientôt.
11:34 [Musique]

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