• il y a 9 mois
LE TUEUR DU CANAL DE L'OURCQ ⚠️ _ Sur la scène du Crime _ Épisode entier

Category

Personnes
Transcription
00:00 L'affaire qui suit relate des faits réels dont le déroulement est illustré par des reconstitutions.
00:08 [Musique]
00:10 [Musique]
00:12 [Musique]
00:14 [Musique]
00:16 [Musique]
00:18 ♪ ♪ ♪
00:45 ♪ ♪ ♪
00:54 ♪ ♪ ♪
00:59 ♪ ♪ ♪
01:05 ♪ ♪ ♪
01:13 ♪ ♪ ♪
01:18 - Senné-Marne, 19 juillet 2004.
01:21 Un corps féminin dénudé, maintenu en position fétale
01:24 par du scotch noir, est repêché dans le canal de l'Ourc,
01:27 à hauteur de l'écluse de Frennes-sur-Marne.
01:30 Le cadavre est en état de putréfaction avancée.
01:33 - Lorsque nous arrivons sur la découverte d'un corps noyé,
01:39 nous avons tout à fait conscience qu'il ne s'agit pas
01:42 de la scène de crime proprement dit.
01:44 Le corps va dériver sur des grandes distances, parfois,
01:47 donc nous savons pertinemment que le lieu d'immersion du corps
01:51 n'est pas le lieu où s'est produit le crime.
01:55 Un corps qui séjourne dans un milieu liquide va se décomposer
01:59 moins vite qu'un corps qui séjourne à l'air libre.
02:02 Mais au bout de quelques jours, le corps sera déjà donc gonflé,
02:08 boursouflé, et on peut avoir du mal à identifier
02:12 de façon macroscopique, au moment du sortir du corps de l'eau.
02:17 On peut avoir du mal à identifier la personne.
02:20 Lors des constatations qui seront faites sur le corps,
02:23 donc sur les lieux de découverte du corps,
02:26 évidemment, on va quand même essayer de voir s'il y a déjà
02:30 des traces, des blessures qui seraient visibles à l'œil nu,
02:33 comme une plaie par arme à feu, des plaies par arme blanche,
02:36 des hémorragies extériorisées.
02:39 En l'absence de tout ça, il ne faut pas pour autant
02:42 privilégier complètement la thèse de la noyade.
02:45 Les techniciens d'investigation criminelle estiment
02:48 que le cadavre a séjourné plus d'une semaine dans le canal.
02:51 Des prélèvements d'eau sont effectués 30 mètres en aval
02:54 et 30 mètres en amont du corps pour être analysés.
02:57 Le corps est déplacé avec précaution pour ne pas l'endommager davantage.
03:01 Semblée apparente, les gendarmes ne peuvent pas encore
03:05 se prononcer sur les causes du décès.
03:08 Nous sommes appelés le 19 juillet en matinée.
03:11 Les agents d'entretien de l'écluse de Frens-sur-Marne
03:15 ont repéré bloqué dans le barrage de l'écluse un corps.
03:19 Aussitôt, ils donnent l'alerte aux pompiers et aux gendarmes locaux.
03:23 Et nous, étant de permanence au groupe criminel à Paris,
03:27 sachant qu'il va évidemment s'agir d'un cadavre, nous sommes appelés.
03:31 Il y a une petite maison, la maison de l'éclusier,
03:34 et puis ce canal où les gens pêchent.
03:37 C'est très à l'écart.
03:39 C'est un endroit qui est fréquenté parce qu'on vient s'y promener,
03:42 parce qu'on vient y faire du vélo, on vient y pêcher.
03:45 Le corps n'est pas lesté, mais avec le courant, il a dérivé
03:50 et il a été bloqué par le barrage qu'il n'a pas pu passer.
03:53 L'état de putréfaction est vraiment très avancé.
03:56 Ce corps a certainement séjourné dans l'eau au moins une huitaine de jours.
04:05 De l'eau est prélevée pour faire des analyses.
04:09 Et puis après, les techniciens de l'investigation criminelle
04:12 commencent les prises de vues, etc.
04:14 On fait les premières constatations avant l'autopsie.
04:17 Donc on recherche au niveau des berges toute présence éventuelle de véhicules,
04:21 de vêtements, puisque la personne étant dénudée, on se dit, bon, voilà.
04:26 Ceci dit, vu comment elle est déjà,
04:29 comment le corps se présente, scotché et lié à certains endroits,
04:34 on a quand même de gros doutes sur le fait que ce soit un suicide.
04:38 Mais par contre, le corps ne présente aucun élément d'identification,
04:42 pas de bijoux, pas de tatouage.
04:45 La seule particularité que cette personne présente,
04:49 c'est qu'elle a les deux incisives supérieures qui se chevauchent légèrement.
04:53 Une fois les diverses constatations effectuées sur la scène du crime,
04:58 le corps est transporté en milieu d'après-midi à l'Institut médico-légal de Paris
05:01 pour y être autopsié.
05:03 Il y a des altérations, notamment du séjour prolongé dans l'eau.
05:08 On procède systématiquement, dans l'autre cas aussi,
05:11 à la recherche de lésions non visibles au niveau de la peau, mais sous-jacentes.
05:15 Et ça, ces lésions sont particulièrement bien identifiées.
05:20 Elles demeurent.
05:21 Une forte contention, quelqu'un qui est saisi, par exemple,
05:24 et maintenu de façon forte au niveau des bras, par exemple,
05:28 bien très appuyé, va laisser des équimoses au niveau des muscles sous-jacents
05:32 et pas forcément visibles au niveau de la peau.
05:34 En médecine légale, quand l'examen externe du corps
05:37 ne permet pas de mettre en évidence des traces de violence,
05:40 le légiste peut procéder à des incisions appelées crevées.
05:44 Cela permet de révéler des hématomes sous-cutanées.
05:47 C'est ainsi que le Dr. Voroher va constater des marques de contention
05:51 au niveau des poignées de la victime.
05:53 L'autopsie a aussi pour but de dater la mort
05:56 et d'aider les enquêteurs à identifier la victime.
05:59 On peut estimer qu'un corps immergé à une semaine
06:02 va commencer à être difficile à identifier.
06:05 L'autopsie dira qu'il peut s'agir d'une femme d'origine maghrébine.
06:09 Là encore, à cause de l'état de putréfaction avancée,
06:12 le légiste n'est pas non plus certain de lui.
06:15 En revanche, le médecin légiste est formel.
06:20 La victime a été jetée dans les os du canal de l'Ourk,
06:23 vivante mais inconsciente.
06:25 La jeune femme est morte noyée dans le canal
06:27 car on retrouve dans ses poumons la même eau
06:29 que celle prélevée sur la scène du crime.
06:31 Mais pour identifier la victime,
06:33 les gendarmes ont bien peu d'éléments à leur actif.
06:36 Seuls indices, elle est de type orientale,
06:39 ses cheveux sont longs et noirs
06:41 et elle est âgée d'une vingtaine d'années.
06:43 L'enquête commence sur le meurtre de cette jeune femme non identifiée,
06:46 retrouvée noyée et ligotée.
06:48 La résolution de cette enquête promet d'être difficile
06:51 pour les gendarmes de la section de recherche de Paris.
06:55 Mais le lendemain, coup de théâtre.
06:58 Dans le canal de l'Ourk, quasiment au même endroit que la veille,
07:01 un second corps féminin est retrouvé.
07:04 Dénudé et ligoté avec une sangle rouge,
07:06 celui-ci est reconnaissable.
07:08 Il n'a pas séjourné longtemps dans l'eau.
07:11 Les gendarmes se rendent donc de nouveau sur les lieux du crime
07:15 et reproduisent les mêmes gestes que la veille.
07:17 Constatation, prélèvement et prise de vue.
07:23 Le lendemain, quasiment à la même heure,
07:26 nos collègues de la brigade des recherches de Maud nous appellent
07:29 en nous disant "voilà, il y a un deuxième corps féminin,
07:32 quasi dans les mêmes conditions et quasi au même endroit
07:35 qu'hier". Là, on n'y croit pas.
07:38 On se dit "c'est pas possible". Encore une fois, c'est vraiment du jamais vu.
07:41 Donc, rebelote, bien sûr, on se transporte.
07:45 Et là, effectivement, on a affaire à une femme
07:49 totalement dénudée, qui a été également partiellement ligotée.
07:54 Pas du tout avec le même support.
07:57 Là, il s'agit d'une sangle, un peu comme on va se servir d'une sangle
08:00 pour les mâles sur les coffres de voiture.
08:03 Là, on a des différences par rapport à la veille.
08:07 C'est que le corps, visiblement, a été mis dans l'eau
08:11 depuis moins de 24 heures.
08:13 Et on a quelques éléments de dégâts.
08:17 On a des éléments d'identification.
08:20 On a notamment un piercing au niveau du nombril.
08:23 Je crois me souvenir qu'on doit avoir peut-être
08:26 une petite boucle d'oreille ou un brand dentif.
08:29 Enfin, on a des éléments d'identification.
08:32 Et puis, surtout, on a un visage qui parle, qui est montrable.
08:36 Puisque le corps a séjourné beaucoup moins de temps dans l'eau.
08:40 - Le corps part en autopsie à l'Institut médico-légal de Paris.
08:44 La victime est cette fois-ci une jeune femme de type caucasien,
08:48 aux cheveux clairs, âgée d'une vingtaine d'années.
08:51 De nouveau, la cause de la mort est la noyade.
08:54 De nouveau, la victime a été jetée vivante,
08:57 mais inconsciente, dans le canal de l'Ourc.
09:00 De nouveau, elle est ligotée et son corps porte des marques de contention.
09:04 Avec 2 découvertes de corps en 24 heures,
09:07 la panique gagne freine sur Marne.
09:10 - On met en place un dispositif avec nos collègues
09:14 du groupe d'observation et de surveillance de Versailles,
09:17 qui lui sera particulièrement chargé la nuit
09:20 de surveiller les abords de l'écluse de freine
09:23 au cas où quelqu'un reviendrait justement pour rejeter à nouveau un corps.
09:27 On envisage que ça peut recommencer.
09:30 On est obligé de mettre des cordons de sécurité
09:33 avec des gardes mobiles et des gendarmes de la compagnie de mots.
09:37 - Les riverains commencent à venir, les gens s'inquiètent.
09:40 On sent quand même qu'il y a une peur qui s'installe
09:43 et que les gens, on ressent malgré tout, nous,
09:46 en allant entendre les témoins, les riverains,
09:49 qu'il y a une vraie peur en se disant, en gros, qui sera la prochaine.
09:52 - Il y a eu effectivement la psychose dans le secteur,
09:55 à savoir, est-ce qu'il y a pas un tueur en série qui rôde ?
09:58 Alors, on nous a parlé d'un exhibitionniste,
10:01 on nous a parlé d'une voiture blanche.
10:04 - Les enquêteurs sont très inquiets.
10:07 Difficile de ne pas faire le rapprochement
10:10 entre ces 2 cadavres repêchés au même endroit.
10:13 Les corps sont attachés, l'un avec du scotch,
10:16 l'autre avec une sangle en tissu. Ce sont des jeunes femmes.
10:19 Elles ont été jetées à l'eau vivante mais inconsciente.
10:22 Elles ne présentent pas de plaies, seulement quelques échymoses
10:25 probablement dues aux sangles et au transport de leur corps
10:28 jusqu'au canal de l'Ourk.
10:31 - Et donc, ce rapprochement de femmes dénudées, ligotées,
10:35 visiblement retrouvées à quelques mètres près au même endroit,
10:39 donc avec la possibilité qu'elles aient été jetées
10:42 du même endroit en amont ?
10:45 - On fait ces rapprochements en disant, tiens,
10:48 il y a des points communs. Le fait de lien,
10:51 le fait d'immersion sur des victimes qui étaient vivantes
10:54 au moment de l'immersion, c'est quand même un point commun.
10:57 Si on voit ça à 1 ou 2 ans de différence,
11:00 on ne fera pas forcément de rapprochement loin de là.
11:03 Mais là, en si peu de temps, on se dit,
11:06 dans les mêmes lieux, en plus, il y a quand même
11:09 quelque chose qui se passe.
11:12 - On part avec cette possibilité de se dire, on a affaire
11:15 à un auteur commun. C'est une possibilité, évidemment,
11:18 qu'on envisage fortement.
11:21 - Et là, je dirais que vraiment, l'enquête s'emballe
11:24 avec malgré tout beaucoup d'espoir parce que le 2e corps
11:27 est en danger. Et donc, on se dit que là, on a des moyens
11:30 d'identification qui peuvent être beaucoup plus rapides
11:33 et nous permettre, une fois qu'on a identifié la victime,
11:36 de dérouler l'enquête de manière beaucoup plus rapide
11:39 que pour la 1re.
11:42 - Des prélèvements sont effectués sur les corps des 2 victimes
11:45 en vue d'isoler leur ADN et de permettre leur identification.
11:48 Les gendarmes espèrent résoudre rapidement cette enquête
11:51 car ils craignent d'avoir à repêcher chaque jour un nouveau corps.
11:54 L'urgence est donc d'identifier au plus vite la 2e victime.
11:57 - Très vite, on va s'apercevoir qu'effectivement,
12:03 des parents, non loin de Frennes-sur-Marne,
12:06 dans un petit village qui s'appelle Saint-Même,
12:09 en Seine-et-Marne, signalent à la gendarmerie
12:12 de Clay-Souly qu'ils ont effectivement leur fille
12:15 qui n'a pas donné de signe de vie,
12:18 n'a plus donné de nouvelles alors qu'elle vit
12:21 chez ses parents depuis le 19 juillet.
12:24 Nous avons fait une comparaison avec les empreintes
12:27 qui apparaissaient sur le dossier en sous-préfecture
12:30 de la carte d'identité de cette jeune fille.
12:33 Nous constatons qu'il s'agit de la même personne.
12:36 - Avec une collègue, nous sommes allés dans les villages
12:39 environnants et en passant par un bureau de tabac,
12:42 en passant par un témoin des voisins, on a atterri
12:45 à la mairie de Saint-Même.
12:48 On a demandé à parler au maire.
12:51 C'est comme ça qu'on a su que l'une des jeunes filles
12:54 était du secteur, ce qui a provoqué encore plus
12:57 d'émoi dans la région.
13:00 - 2 jours après l'autopsie, les enquêteurs savent
13:03 qui est la 2de victime. Elle s'appelle Angélique Despostes.
13:06 Elle habite dans le village de Saint-Même, situé à une quinzaine
13:09 de kilomètres de la Seine-du-Crime. C'est une jeune fille
13:12 sans histoire et aimée de tous. Les gendarmes débutent
13:15 leur enquête sur la vie de l'enfant.
13:18 - Une jeune fille de 23 ans, extrêmement gaie.
13:21 On est dans un milieu simple, joyeux, qui s'amuse bien.
13:24 Je dirais que c'est une bonne vivante.
13:27 Elle est encore épaulée financièrement par ses parents
13:30 et elle se décroche des petits contrats à gauche et à droite
13:33 pour aider à la personne, pour pouvoir arrondir
13:36 ses fins de mois et essayer de décoller de ses propres ailes
13:39 et trouver son indépendance financière.
13:42 - C'est une jeune femme qui a une bonne viabilité de travail.
13:45 On est sur une jeune femme qui démarre, qui a 23 ans
13:48 et qui, pour l'instant, est dans sa phase plus de "je profite
13:51 de la vie" que de carrière professionnelle.
13:54 Une jeune fille sans aucun problème, des copines, des copains.
13:57 Toujours aussi un peu à la quête de l'amour.
14:00 C'est aussi une constante qu'on retrouvera chez Angélique.
14:03 Mais aucun problème d'insertion, une jeune fille sans histoire.
14:06 - Il s'agit d'une jeune fille tout à fait classique,
14:09 qui travaille régulièrement, qui a une vie tout à fait saine
14:12 avec des amis, une famille, et qui nous est décrite
14:16 comme une jeune fille très gentille, qui a un entourage très sain.
14:25 - C'est une jeune fille jolie, avec des petits copains
14:28 de temps en temps. Elle avait une relation sérieuse
14:31 pendant un an avec un garçon. Elle était très banale
14:34 et très normale.
14:36 Comment Angélique a-t-elle pu se retrouver au coeur
14:39 d'un tel fait divers? De nombreuses personnes se rendent
14:42 aux obsèques de la jeune femme.
14:44 - L'église était bondée. Il y avait des gens sur le parvis.
14:47 C'était évidemment très émouvant. Le père d'Angélique
14:50 tenait un petit ours blanc dans les mains.
14:53 C'était très, très dur. Tout le village était là.
14:56 - Les journaux s'emparent de l'affaire et font part
14:59 du désarroi de la famille. Qui aurait pu croire
15:02 que tel serait son destin et graver sur sa pierre tombale?
15:06 Les enquêteurs fouillent dans la vie de la jeune femme
15:10 pour trouver des réponses et faire avancer l'enquête.
15:14 - Rapidement, on arrive à identifier 3 personnes
15:17 qui gravitent autour d'elle. Son ex-petit copain,
15:20 son petit copain actuel et un ami. On les entend
15:23 tous les 3 en qualité de témoins pour figer la situation
15:26 et voir la nature des relations qu'elle pouvait
15:29 entretenir avec ces 3 individus. - On travaille un peu
15:32 sur eux, savoir s'ils sont connus, des services de police,
15:35 de la justice. - J'ai particulièrement en charge
15:38 le petit copain actuel. On a su que cet individu
15:41 avait rendez-vous avec elle par l'intermédiaire
15:44 d'un texto à minuit à la gare de Ville-Parisie.
15:47 On l'entend comme témoin pour recueillir ses 1ers sentiments.
15:50 - Un autre enquêteur est chargé d'auditionner
15:53 l'ex-petit ami de la victime. Tandis que le lieutenant
15:56 Daniel Rousset, dans un bureau voisin, entend le meilleur
15:59 ami d'Angélique. Il tente d'en savoir davantage sur la nature
16:02 exacte de leurs relations. - C'était vraiment une très bonne
16:05 amie, une confidente quand même. Mais on sent également
16:08 qu'il dirige l'enquête vers l'ex-petit copain.
16:11 - Le meilleur ami tente d'orienter les gendarmes vers l'ex-petit
16:14 ami d'Angélique, qui, selon ses dires, serait quelqu'un
16:17 de violent. - Dénoncer quelqu'un,
16:20 c'est pas louche, mais à ce point,
16:23 j'avais trouvé, par expérience, que c'était un peu
16:26 forcé et en plus pas accompagné d'éléments vraiment concordants.
16:34 - Lui avait quand même un comportement assez trouble.
16:37 C'est qu'il était très présent vis-à-vis des parents,
16:40 à dire qu'il ne comprenait pas ce qui s'était passé.
16:43 Et surtout, il mettait en avant des textos qu'il avait reçus
16:48 sur son téléphone de la part d'Angélique, où il évoquait,
16:53 et c'était le seul à évoquer cela, dans tout l'entourage
16:56 de la famille et des amis d'Angélique, y compris d'ailleurs
17:00 au niveau de ses deux autres copains, c'était le seul à évoquer
17:04 la commune de Frens-sur-Marne, sachant que cette commune
17:07 est la commune où nous avons retrouvé les deux victimes.
17:10 On décide donc de le placer en garde à vue, mais au même titre
17:13 que les deux autres copains, parce qu'on ne veut se fermer
17:16 aucune porte.
17:18 Trois personnes sont donc placées en garde à vue, mais l'une retient
17:21 particulièrement l'attention des gendarmes.
17:24 C'est le meilleur ami d'Angélique. Il s'appelle Cyril Koskinas.
17:28 C'est un jeune homme de 23 ans qui habite seul à Mitrimori
17:32 et vit de petits boulots. Une amitié solide semble l'unir à Angélique.
17:36 Ils se sont rencontrés en 2001, et depuis, Cyril Koskinas
17:40 vient régulièrement la chercher en voiture dans son petit village
17:43 de la même. D'ailleurs, la famille d'Angélique le connaît bien.
17:47 Cyril Koskinas était un ami d'Angélique, un bon ami.
17:53 C'est une relation qui date déjà depuis plusieurs années.
17:56 Ils ont lié parce qu'ils évoluaient dans un milieu localement proche.
18:02 Donc on est au début de leur histoire, vraiment sur la bonne copine
18:06 avec qui on rigole au travail.
18:09 Cyril Koskinas était très apprécié de sa famille.
18:13 Quand Angélique a disparu, il était allé voir la famille
18:17 pour demander ce qui se passait, pour suivre un petit peu l'évolution.
18:22 Il avait même parié une bouteille de champagne avec le père d'Angélique,
18:26 qu'elle rentrerait le soir même. Les voisins expliquent que c'est
18:29 un garçon discret, avec un look particulier, effectivement,
18:32 mais qui ne fait pas de bruit. Il est plutôt apprécié dans le quartier.
18:37 L'enquête progresse. Le petit ami actuel de la victime est mis hors de cause
18:41 car il présente un alibi solide. De même pour l'ex-petit ami.
18:46 En revanche, l'étau se resserre autour de Cyril Koskinas.
18:50 Il est a priori la dernière personne à avoir vu Angélique vivante
18:54 le jour de sa disparition, le 19 juillet 2004.
18:58 J'ai donc voulu savoir à qui on avait affaire et j'ai voulu approfondir son environnement.
19:05 Là je me suis rendu compte, en travaillant sur ses événements précédents,
19:08 qu'il avait déjà fait l'objet d'une plainte, effectivement, une jeune femme.
19:13 Elle s'est rendue au commissariat pour se plaindre de Cyril Koskinas.
19:18 Les enquêteurs vont aller s'intéresser à cette plainte classée sans suite
19:22 et entendre la jeune fille en question.
19:25 L'affaire est classée sans suite, bien qu'elle estime qu'elle a été victime
19:28 d'une séquestration, mais l'affaire va attirer notre attention
19:33 puisqu'elle évoque pendant ces 5 jours le fait qu'elle a été quasi constamment
19:39 soumise à des relations sexuelles de la part de Cyril Koskinas
19:44 dans des conditions pour le moins assez peu communes, puisqu'elle aura été souvent ligotée.
19:51 Et nous, ce qui nous interpelle, c'est qu'elle nous explique certains liens,
19:58 la nature de certains liens qui se rapprochent un petit peu de la façon
20:03 dont nous, nous avons découvert les deux femmes dans le canal de Lourdes.
20:07 Face à ces éléments, les enquêteurs continuent d'interroger Cyril Koskinas.
20:12 Ils tentent de le faire parler et procèdent à la perquisition de son domicile.
20:17 À son domicile, on va trouver des choses intéressantes.
20:22 On va trouver notamment une photo d'une femme dont le visage, certes, est masqué par un chapeau,
20:28 mais à la couleur de peau mate. Et en fait, on avait notre première victime
20:32 qui correspond à ce teint. Pour le reste, on va trouver des revues
20:36 à caractère pornographique, on va trouver des images de son appartement
20:40 laissant entendre que ce monsieur aimait avoir des posters un peu, comment dirais-je, sensuels.
20:49 On va découvrir un ruban adhésif qui, après analyse, les experts nous diront
20:58 qu'il peut correspondre en tout point à celui qui a servi à ligoter la première victime.
21:04 Et puis également des revues qui apprennent, dans le milieu sadomaso,
21:10 à la confection des liens, un magazine dédié à ça.
21:15 Avec la photo d'une jeune femme orientale et le scotch noir découvert dans son appartement,
21:20 les gendarmes commencent enfin à trouver quelques éléments liant Cyril Koskinas à la première victime.
21:25 La garde à vue se poursuit, mais le suspens n'est pas locasse.
21:29 Ensuite, on essaie de lui faire décrire ce qu'il aime en matière de sexualité.
21:37 Il va être très gêné, très pudique. On sent que sa vie privée, il nous le dit même en audition,
21:44 c'est personnel, ça ne vous regarde pas. Ça n'a rien à voir avec la mort d'Angélique.
21:50 Il cherche à éviter le sujet.
21:53 Comme c'est le cas quand on a une garde à vue qui n'évolue pas énormément,
21:57 on essaie en parallèle, sur différentes investigations, d'avancer.
22:02 Puisque Cyril Koskinas ne disait rien de particulier,
22:06 et qu'on avait quand même des soupçons qui nous laissaient penser qu'il pouvait y être pour quelque chose.
22:11 On s'est intéressé à sa téléphonie sur une période d'un an,
22:14 ce qui comprendra 10 000 appels et environ 500 correspondants.
22:20 Le but a été de contacter ces 500 correspondants,
22:23 déjà pour voir si ces personnes existaient, quelle est la nature de leur relation avec Cyril Koskinas.
22:29 Un appel passé du portable de Cyril Koskinas, le lendemain de la disparition d'Angélique,
22:34 attire particulièrement l'attention des enquêteurs.
22:38 On s'aperçoit qu'il y a quelque chose qui est inhabituel,
22:41 c'est que le 20 juillet au matin, vers 6h30,
22:45 il a passé un appel à quelqu'un qu'on n'identifie pas tout de suite,
22:49 pour qui on apprendra plus tard qu'il s'agit de sa grand-mère.
22:54 On fait une perquisition de fond en comble chez la grand-mère.
22:58 On retrouve dans des sacs de sport tout un tas d'outils SM,
23:04 tout un tas d'objets SM, des menottes, enfin tout un tas d'outils.
23:08 Et, là encore bien caché, dans un dictionnaire qui a été préalablement évidé,
23:16 on retrouve deux cassettes d'une taille de caméscope.
23:22 On lui signifie que des enquêteurs sont allés perquisiter chez sa grand-mère, textuellement,
23:31 qu'ils ont découvert certaines choses et qu'on a de nombreuses questions à lui poser.
23:36 Et directement, on lui pose des questions.
23:38 "A votre avis, qu'est-ce qui a été découvert chez votre grand-mère ?"
23:41 A ce moment-là, il ne sait pas que des collègues sont en train de visionner les fameuses cassettes.
23:46 L'enquête bascule.
23:51 Les enquêteurs découvrent que Cyril Koskinas est amateur de jeux sadomasochistes
23:55 et qu'il a filmé ses ébats avec ses différentes partenaires.
23:59 L'exploitation de ces cassettes nous amènera à vérifier qu'en fait,
24:05 il s'agit d'Angélique Despote qui a été filmée et d'une autre femme
24:11 qui a le visage partiellement ou totalement masqué et dont, là encore,
24:17 on ne voit pas nous, à ce stade de l'enquête, de qui il peut s'agir. On ne l'identifie pas.
24:22 Cyril Koskinas ne peut plus mentir sur la vraie nature de ses relations avec les autres.
24:27 Depuis quelques temps, il était parvenu à convaincre son ami d'avoir des relations sexuelles sadomasochistes avec lui.
24:33 Leurs ébats filmés étant désormais en la possession des gendarmes, il ne peut plus nier.
24:38 "Ce qui va amener le déclic dans sa garde à vue sur le fait qu'il va avouer."
24:44 "Elle va finir par dire 'Ok, Angélique et moi, nous étions amants.
24:49 "Effectivement, avec Angélique, nous avions des rapports SM. Il a pris sa tête dans les mains."
24:58 "Il a réfléchi pendant 30 secondes à une minute. Il m'a regardé fixement dans les yeux."
25:07 "Il a l'air de me demander 'J'y vais, j'y vais pas ?' J'ai fait un signe de la tête."
25:12 "Il va dire 'C'est bon, je vais libérer ma conscience.
25:17 "Et il nous explique qu'effectivement, il est bien l'auteur de l'homicide d'Angélique,
25:24 "mais c'est accidentel, c'est involontaire."
25:26 "Il explique que c'est suite à des jeux SM qu'Angélique s'est étouffée."
25:31 Deux heures avant la fin de sa garde à vue, Cyril Koskinas passe enfin aux aveux.
25:36 Mais il ne reconnaît son implication que dans le décès d'Angélique.
25:40 Selon lui, leur dernière séance sadomasochiste a été une épreuve de la mort.
25:45 Leur dernière séance sadomasochiste aurait dégénéré
25:48 et Angélique serait décédée accidentellement étouffée par un baillon.
25:52 Les gendarmes poursuivent leur interrogatoire
25:54 et tentent désormais de relier la première victime à leur suspect.
25:58 "Il dit que la première femme que nous avons trouvée dans l'eau,
26:03 "il ne la connaît absolument pas, qu'il n'y est strictement pour rien,
26:06 "même si on lui met en avant qu'il y a quand même des rapprochements plus que troubles.
26:13 "Il ne veut rien entendre dire, il ne dit rien sur cette première personne.
26:18 "Et par contre, quand on lui dit dans les deux cassettes,
26:22 "alors cette personne qui est masquée, il explique que c'est une amie avec qui il a eu des relations
26:27 "mais qu'il ne s'agit en rien de la personne que nous avons trouvée dans l'eau."
26:31 A l'issue de sa garde à vue, et malgré son silence sur le meurtre de la première victime,
26:39 Cyril Koskina s'est tout de même mis en examen pour les deux assassinats, le 30 juillet 2004.
26:44 Afin de faire avancer l'enquête, les gendarmes cherchent à cerner sa personnalité, son profil intrigue.
26:52 Qui est ce jeune homme soupçonné d'être l'auteur de deux crimes sexuels particulièrement violents ?
26:58 "C'est un garçon qui est physiquement pas mal, je trouve,
27:01 "qui a un look très particulier mais qui est pas mal, qui est grand, mince, même très maigre."
27:05 "C'est quelqu'un qui a une forte estime de lui, qui je pense se prend pour quelqu'un de plus intelligent que les autres."
27:13 "Et puis il est odieux, il est odieux tout le temps, notamment lors de l'instruction,
27:18 "il signait ses procès-verbaux avec un... non pas d'une signature normale,
27:22 "mais en dessinant un sexe d'homme, toujours par provocation."
27:25 "S'il ne dit rien de sa vie, ses tatouages parlent, ses tatouages expriment des choses,
27:29 "c'est quelqu'un qui va exprimer des choses avec son corps, en fait, plus que dans l'addiction."
27:36 De nombreux tatouages ornent son corps.
27:39 Tête de mort, croix de malte, masque morbide, et même le visage de la seule jeune fille qu'il a aimée.
27:46 "La façon dont il se décore, de même que la façon dont il pratique sa sexualité,
27:51 "renvoie à un monde intérieur macabre, mortifère, et peuplé de fantasmes archaïques destructeurs."
27:59 "Quand on fait son historique, il a toujours eu des relations sexuelles sadomasochistes."
28:04 "Le SM est une pratique sexuelle qui consiste à renverser l'ordre des choses,
28:09 "c'est-à-dire à transformer la douleur en plaisir et le mal en bien.
28:14 "Donc c'est ça qui est très intéressant dans cette sexualité,
28:18 "on la considère comme un peu subversive."
28:20 "On définit le SM comme une relation consensuelle qui permet de se procurer du plaisir l'un à l'autre."
28:28 "Là, on n'est plus dans le SM."
28:30 Sur les cassettes vidéo que les gendarmes visionnent,
28:33 Cyril Koskinas est le seul à prendre du plaisir.
28:36 Les images révèlent que les femmes ne sont que des victimes.
28:39 "Koskinas est une sorte de pervers qui veut juste tuer des femmes,
28:47 "les maltraiter, abuser d'elles, et qui effectivement éprouve beaucoup de plaisir."
28:51 Cyril Koskinas semble donc à la recherche permanente d'expériences sexuelles violentes.
28:56 Les enquêteurs découvrent que lorsqu'il ne trouve pas de jeunes filles consentantes pour assouvir ses pulsions,
29:01 il fait appel à des professionnels.
29:03 Un à un, les numéros composés par le suspect sont appelés.
29:07 Le but est d'identifier enfin la première victime
29:10 avec laquelle le suspect a bien dû avoir un contact téléphonique auparavant.
29:14 "Sur ces 500 appels, on identifie une dizaine de numéros
29:18 "qui semblent correspondre à des numéros de prostituées."
29:21 "Via toutes les investigations téléphoniques que nous venions d'effectuer,
29:24 "on arrive à un correspondant qu'avait Cyril Koskinas,
29:29 "qui, quand on analyse le listing des appels de ce correspondant-là,
29:34 "on s'aperçoit qu'il n'y a plus d'appels émis depuis le 7 juillet."
29:39 "Nous identifions les principaux clients de cette prostituée qui se prénomme Omeima,
29:43 "et nous les contactons, ils se présentent au bureau, nous les entendons,
29:46 "ils la reconnaissent sur photo par rapport à la photo
29:49 "que nous avions découverte au domicile de Koskinas."
29:52 "C'est les gendarmes qui vont contacter la famille
29:54 "quand ils vont penser avoir identifié cette jeune femme."
29:58 "La famille va dire qu'on n'a pas eu de nouvelles d'elle depuis deux mois,
30:02 "on n'était pas encore à l'armée, mais on commençait à s'inquiéter,
30:05 "et puis leurs inquiétudes seront fondées,
30:08 "puisqu'effectivement, la génétique permettra de déterminer que c'était bien elle."
30:13 Deux mois après sa découverte, le premier corps retrouvé est donc enfin identifié.
30:18 C'est celui d'une escort girl prénommée Omeima.
30:21 "Il s'agit d'une jeune femme qui correspond effectivement
30:26 "à peu près à l'âge que nous avait indiqué le légiste,
30:29 "c'est-à-dire une vingtaine d'années,
30:32 "qui est d'origine marocaine,
30:35 "et qui vit sur Paris et qui mène une activité d'escort girl."
30:39 "C'est vraiment quelqu'un dont on avait l'impression qu'elle faisait ça très temporairement
30:44 "dans un but d'amasser de l'argent."
30:48 "Depuis trois, quatre mois avant sa disparition,
30:52 "elle avait commencé à travailler dans le milieu sadomasochiste,
30:57 "étant précisé que celui qui était son ami le plus proche dit 'SM Soft',
31:01 "c'est-à-dire qu'en fait, elle était dominatrice, et son but,
31:04 "c'est ce qu'elle lui avait dit d'ailleurs,
31:06 "c'était quand on est dominatrice dans le milieu sadomasochiste,
31:10 "d'après ce que nous en savons,
31:12 "eh bien c'est des personnes qui n'ont pas de relation sexuelle avec les clients."
31:15 "C'est un moyen d'avoir rapidement de l'argent,
31:17 "puisque les tarifs sont quand même des tarifs non négligeables,
31:20 "donc c'est vrai que c'est une réorientation temporaire
31:24 "qui lui permet de pouvoir...
31:27 "C'est une porte de sortie pour sa nouvelle activité professionnelle."
31:31 "C'était une femme qui voulait s'en sortir,
31:34 "qui avait décidé d'arrêter ce métier peu après.
31:38 "Elle voulait mettre de l'argent et ouvrir un commerce."
31:41 "On a été amené à identifier ses comptes bancaires,
31:43 "et on s'est rendu compte à proximité de la gare de Lyon
31:46 "qu'elle avait un compte à la caisse départ en face de la gare de Lyon,
31:49 "et on avait appris qu'elle avait un coffre,
31:51 "donc on s'y est rendu avec des membres de sa famille
31:53 "pour y faire une perquisition,
31:55 "et nous avons découvert la somme d'environ 60 000 euros
31:57 "à l'intérieur de ce coffre, qui correspondait à ses économies visiblement."
32:03 À ce stade de l'enquête, les gendarmes ont compris
32:06 que Cyril Koskinas a été le client d'Omeïma.
32:09 C'est ainsi que les deux individus se sont connus.
32:12 Durant trois mois, ils se sont téléphonés sans jamais se rencontrer.
32:16 "Grâce à la téléphonie, on se rendra compte qu'en réalité,
32:20 "il y a des contacts téléphoniques de lui vers elle entre mars et mai 2004."
32:24 "Il y aura plusieurs appels où on voit qu'il y a eu des échanges verbaux.
32:29 "Ca ne tombe pas sur les messageries.
32:31 "Mais là encore, la téléphonie, quand on fait le rapprochement
32:34 "des déclenchements de cellules aussi bien du téléphone d'Omeïma que de Cyril,
32:38 "laisse entendre qu'ils ne se sont pas vus,
32:41 "mais simplement contactés par téléphone,
32:44 "jusqu'au jour où Omeïma déclenche des relais pour se transporter chez lui."
32:50 "Mais là, on est alors le 7 juillet 2004."
32:52 Le 7 juillet 2004, c'est-à-dire 12 jours avant la découverte du corps d'Omeïma,
32:58 et le jour où Cyril Koskinas doit pour la première fois rencontrer l'escorte-girl.
33:02 Ils se sont donné rendez-vous pour avoir une relation sadomasochiste.
33:06 Les enquêteurs tentent donc de retracer la dernière journée de la jeune femme
33:09 et les circonstances qui ont conduit à sa mort.
33:12 "On s'est rendu compte que le 7 juillet, elle est partie de Paris
33:15 "et elle a effectué un cheminement jusqu'à Ville-Parisie
33:19 "en recevant 8 appels depuis des cabines téléphoniques
33:22 "qui provenaient de la gare de Ville-Parisie.
33:25 "Sachant que Koskinas, quant à lui, déclenchait également un relais
33:30 "qui part de la gare de Ville-Parisie."
33:33 "En fait, quand il appelle de la cabine téléphonique,
33:37 "c'est parce qu'il sait très bien qu'elle connaît son numéro de téléphone
33:40 "et qu'à partir de là, il ne veut pas dire qui il est.
33:44 "Donc il se fait passer pour un client Y, X qui a envie d'avoir une relation de bondage."
33:48 Or, Omeïma est une prostituée dominatrice.
33:51 Et d'après les vidéos, Cyril Koskinas est également un dominateur.
33:55 Pour attirer la jeune femme chez lui, le suspect a dû se faire passer
33:59 pour un homme désirant être dominé.
34:01 Lorsqu'Omeïma arrive, elle ignore la vraie nature de son client.
34:04 "Ce qu'on sait, c'est qu'elle est venue, qu'il a été en contact avec elle,
34:08 "qu'il est manifestement venu la chercher dans une gare."
34:11 "Donc elle va arriver chez lui et puis, moyennant finances,
34:16 "finalement, toujours selon effectivement M. Koskinas,
34:19 "va accepter d'avoir effectivement cette relation dominée de main."
34:26 Pour la partie civile, cette version ne tient pas.
34:30 Omeïma aurait été contrainte par Cyril Koskinas à jouer le rôle de la dominée.
34:35 "Donc c'est pas possible qu'elle ait accepté cela."
34:41 "On va retrouver la trace d'intervention chirurgicale
34:46 "qui a été pratiquée par son chirurgien dentiste
34:49 "une petite semaine avant sa disparition."
34:53 "En fait, on l'a opérée pour lui enlever les dents de sagesse
34:57 "et elle avait encore un traitement contre la douleur
35:00 "et donc elle n'aurait jamais accepté qu'on lui mette un baillon
35:05 "avec une boule qui est dans la bouche, le baillon étant serré derrière la tête
35:10 "et forcément appuyant sur cette partie-là de la mâchoire."
35:13 Grâce aux vidéos, les enquêteurs ont la preuve en image
35:17 de ce qu'il s'est passé entre Cyril Koskinas et Omeïma.
35:20 "Donc elle était entravée sur le lit, face contre le lit.
35:25 "Donc la vidéo s'arrête en cours d'enregistrement.
35:29 "Est-ce que c'est lui qui l'a arrêtée pendant ?
35:32 "Est-ce qu'elle a été enregistrée et qu'il l'a effacée après ? On ne le sait pas."
35:35 "Ensuite, elle a été jetée vivante dans le canal, c'est à peu près tout ce qu'on sait."
35:39 [Musique]
35:44 "La thèse de Cyril Koskinas, c'est que lui n'a pas tué Omeïma,
35:48 "qu'il l'a présentée aux frères de son ex-petite amie,
35:52 "et qu'il leur a prêté son appartement, qu'il est parti se promener.
35:57 "Selon sa version, il va dans la salle de bain, il commence à se coiffer,
36:00 "et puis, oups, un cadavre dans ma baignoire.
36:03 "Alors, il dit aussi qu'il y avait une odeur très forte du genre cadavre
36:09 "dans son appartement grotirante, donc il demande des explications
36:13 "et il obtient des explications embarrassées de ce garçon.
36:17 "Et en bon citoyen, Cyril Koskinas dit, eh bien, tu te débrouilles,
36:24 "tu fais comme tu veux, je m'en vais dans deux heures, que tout ça soit nettoyé."
36:30 Donc c'est une personne, en plus, qui n'hésite pas éventuellement
36:33 à balancer des personnes qui n'y sont pour rien, c'est-à-dire à envoyer des gens en prison.
36:37 Un élément d'enquête ébranle la version de Cyril Koskinas.
36:42 Le lendemain de la disparition d'Omeïma, il dépose la somme de 300 euros en espèces sur son compte,
36:51 ce qui est tout à fait inhabituel, il ne l'a jamais fait sur deux à trois ans
36:55 d'études de ses comptes bancaires, il ne l'a jamais fait.
36:58 Donc nous, on peut en déduire qu'effectivement, c'est de l'argent qu'il a pu récupérer
37:02 soit dans son sac à main ou éventuellement à son domicile,
37:05 bien qu'on n'en ait pas la preuve, en tout cas, c'est un élément qui est troublant
37:08 parce qu'il n'arrive jamais dans son étude de compte bancaire.
37:12 Cyril Koskinas tente donc maladroitement de se disculper.
37:17 Mais les preuves à charge contre lui dans le meurtre d'Omeïma sont solides.
37:21 Des photos de la jeune femme ont été retrouvées à son domicile, ainsi que du scotch noir.
37:26 De plus, des éléments pileux appartenant à l'escorte-girl ont été découverts
37:31 dans le sac d'aspirateur de Cyril Koskinas.
37:34 Lors de la perquisition chez la grand-mère du suspect,
37:37 un soutien-gorge d'Omeïma a été retrouvé.
37:40 Les analyses effectuées sur les accessoires sadomasochistes révèlent la présence de l'ADN de la jeune femme.
37:45 Pour les autres faits, il reconnaissait être à l'origine du décès de la deuxième victime, Angélique,
37:52 mais il évoquait un malheureux accident.
37:55 C'est-à-dire qu'il décrivait, à sa façon, une scène sexuelle sadomasochiste marrante et rigolote
38:03 qui aurait malheureusement mal tourné.
38:07 Et il aurait, à ce moment-là, il se serait souvenu de la première affaire
38:13 et que là encore, il aurait utilisé le même moyen pour se débarrasser, pour jeter le corps,
38:18 pour ne pas avoir d'ennuis. Je crois que c'était l'expression qu'il avait employée.
38:22 Cyril Koskinas défend la thèse de l'accident,
38:25 mais les preuves qu'il incrimine dans le meurtre d'Angélique contredisent cette version.
38:29 Sur les cassettes vidéo qui ont été saisies, on peut voir la jeune femme de plus en plus entravée,
38:34 de moins en moins consentante.
38:36 Les parents de la jeune femme témoignent que Cyril est venu chercher leur fille particulièrement discrètement ce jour-là.
38:42 Autre preuve, les textos signés Angélique mais transmis après son décès.
38:48 L'ADN de Koskinas et d'Angélique révélé sur la sangle rouge et sur les accessoires SM,
38:53 ainsi que des éléments pileux de la jeune fille retrouvés dans le sac d'aspirateur.
38:57 Le 19 juillet, elle a quitté la maison de ses parents à la mi-journée.
39:02 Ils ne la reverront plus à partir aux alentours de 13 heures.
39:08 Il lui a proposé d'essayer au moins une fois une séance de sodomaso pour voir si ça lui plairait.
39:14 Angélique, elle, adorait Cyril, que Cyril n'arrivait pas à avoir de petite amie, qu'il était en manque de ses pratiques sexuelles.
39:20 Et que bon, quelque part, elle a dû vraisemblablement se dire "je vais essayer, on va voir pour lui faire plaisir, c'est mon copain, etc."
39:26 Pour les gendarmes, c'est une enquête exceptionnelle.
39:29 Car si les aveux de Cyril Koskinas sont partiels, ils ont la preuve en image de la réalité des séances sodomasochistes.
39:39 On voit très bien, puisque les ébars ont été filmés, ça dure des heures de vidéo,
39:45 qu'Angélique, qui découvre la chose, n'apprécie pas du tout, lui dit non.
39:49 Elle sera rassurée par un petit bisou, "mais non, tu vas voir, ça va bien se passer",
39:55 un petit discours toujours avec un grand sourire de M. Koskinas.
39:57 Et lui continue, il avance dans la gravité de ce qu'il fait,
40:01 ne s'occupant encore une fois que de son propre plaisir et pas celui d'Angélique.
40:05 On voit vraiment sur les films la croissance de la "violence",
40:10 c'est-à-dire qu'au début on a très peu de renachement,
40:14 elle peut encore se débattre, et puis après elle est menottée, attachée,
40:18 par des liens dans le dos, les pieds et les poignets attachés, elle ne peut plus rien faire.
40:25 Il filme la scène, et il indique qu'à un moment donné, il voit qu'elle est gênée,
40:32 mais il pense qu'elle fait semblant, il pense qu'il n'y a rien d'anormal.
40:40 Mais apparemment, à ce moment-là, Angélique est en train de s'étouffer,
40:46 et il déclare ne pas le comprendre.
40:48 À ce moment-là, le film s'arrête.
40:51 C'est l'enquête qui permettra de reconstituer les tout derniers instants de la vie d'Angélique.
40:56 Angélique perd connaissance, ce qui est logique,
40:59 puisqu'elle est non seulement à l'envers avec la trachée qui est dans l'autre sens,
41:03 et avec le nez bouché et la bouche bouchée, donc elle perd connaissance, manque d'oxygène.
41:08 Pendant qu'elle est en train de s'éteindre, et qu'elle a déjà perdu connaissance,
41:12 M. Koskinas, plutôt d'appeler les secours, va s'amuser à passer des textos.
41:16 En étudiant toujours la téléphonie de Koskinas, et en parallèle celle d'Angélique,
41:21 une fois qu'elle sera identifiée, on se rendra compte que les SMS envoyés
41:25 depuis le portable d'Angélique comme le portable de Cyril Koskinas
41:29 sont envoyés depuis la même cellule qui déclenche la même cellule.
41:32 Là, c'est vrai que dès le départ, on a senti en gros une mise en scène,
41:36 et ils devaient jouer avec les deux téléphones.
41:38 Donc on a quelqu'un qui, en fait, plutôt d'essayer de réanimer quelqu'un ou d'appeler les secours,
41:45 lui, il va s'asseoir tranquillement, sereinement, à côté de la victime,
41:48 et va commencer à constituer son alibi.
41:52 Alors qu'Angélique est en train de suffoquer, Cyril Koskinas s'empare du téléphone portable
41:57 de la jeune fille et s'envoie lui-même des textos, afin de faire croire qu'elle est avec son ex-petite amie.
42:02 Finalement, il va décider de se débarrasser discrètement de son corps.
42:06 Il va chercher la poubelle qui se trouve dans la cour de son immeuble,
42:09 il la monte chez lui, il recroqueville le corps, il met le corps dans la poubelle,
42:14 il descend jusqu'à son véhicule, il charge le corps dans le véhicule,
42:18 et là il s'en va pour freiner sur Marne.
42:20 Il tourne à gauche sur un chemin de halache, il prend le corps d'Angélique dans les mains,
42:25 il indique que c'est assez lourd, il a du mal,
42:28 et il indique qu'il va la jeter dans l'eau alors qu'elle est encore dans sa poubelle.
42:33 Il traite ses victimes comme des objets, parce qu'une fois qu'il a terminé de les supplicier,
42:37 il les jette dans le canal de l'ourc, encore vivantes, sans s'en préoccuper plus que ça.
42:42 Alors lui, sa version, c'est "je lui ai fait un petit bisou avant de la mettre dans le canal de l'ourc",
42:48 ce qui est extrêmement romantique, d'un point de vue purement personnel.
42:51 Il aurait plutôt, vraisemblablement, s'être masturbé une dernière fois sur le bord du canal de l'ourc
42:56 avant d'avoir jeté le corps de ma cliente à l'eau.
42:59 Je vois plus ça que le baiser amoureux qu'il a pu lui faire.
43:03 Cyril Koskinas ne semble pas réaliser la gravité de ses actes.
43:07 Son attitude désinvolte, son indifférence laisse perplexe.
43:11 Pourtant, a priori, rien ne peut expliquer ce comportement.
43:15 Élevé dans une famille stable, Cyril a un père routier, une mère secrétaire et un petit frère.
43:21 Ses parents sont des braves gens et ses parents sont complètement effondrés.
43:25 Son père les défendra en disant que c'est un brave garçon, qu'il est gentil.
43:30 C'est son fils en même temps, mais ses parents sont effondrés.
43:34 Ses parents font peine à voir.
43:36 Ils ont réagi comme auraient réagi des parents qui aiment leur enfant.
43:41 Ils ne se posent pas la question des faits.
43:48 Ils se disent que c'est terrible, c'est évident, mais c'est leur enfant.
43:54 Son histoire ne donne donc pas d'indication sur les origines de ses crimes.
43:59 La perversité semble être son seul mobile et cela met mal à l'aise.
44:04 Les gendarmes ont le sentiment d'avoir arrêté un tueur en série.
44:08 Pour parler de série, il faut trois victimes.
44:12 Là, on a deux victimes.
44:15 Mais oui, c'est compatible, c'est plausible.
44:19 On a une personnalité qui était très à risque de commettre d'autres faits du même registre.
44:28 Je suis persuadée que la jouissance sexuelle chez M. Koskinas n'aboutit que dans la mort de l'autre.
44:36 Si on n'arrête pas la machine, il continue.
44:40 Il avait un instinct de chasseur, de prédateur.
44:44 Dès qu'il croisait une fille, qu'il soit une caisse de supermarché,
44:48 on l'identifiait, elle avait fait composer un mauvais numéro.
44:52 Elle ne voulait pas avoir Siré Koskinas, mais elle s'est trompée de correspondant.
44:56 Il a sauté sur l'occasion pour lui proposer de la voir alors qu'elle habitait sur Dijon ou au Cerf.
45:04 Il lui a proposé de la rencontrer.
45:07 Il saisissait toutes les opportunités qui se présentaient à lui pour essayer de s'attirer les faveurs des jeunes filles.
45:16 Quand il va chercher une victime trop proche de lui, il prend beaucoup de risques.
45:22 S'il prend beaucoup de risques, c'est qu'il a des pulsions qu'il n'arrive pas à contrôler.
45:29 Pour lui, on n'est pas dans le crime sexuel, mais plutôt dans le registre tueur en série,
45:36 si tant est qu'on puisse parler de série.
45:39 Parce qu'il y a ce plaisir à faire souffrir l'autre et ce sentiment de toute puissance.
45:46 Je pense que les gendarmes ont arrêté une personne qui était un tueur en série, qui était à ses débuts.
45:53 Je ne vois pas un seul élément qui fait qu'il pourrait s'arrêter.
46:00 Quand quelqu'un a un retour sur lui-même, quand il dit "oui, j'ai déraillé, je demande qu'on m'aide, je ne comprends pas ce qui se passe en moi, vous avez un espoir",
46:08 mais là je ne vois pas d'espoir, puisque de toute façon, il se fiche de tout.
46:12 Au dire de tous, le jeune homme se moque de l'image qu'il renvoie.
46:16 Lors de la reconstitution des faits, demandée par le juge d'instruction, il laisse sa vraie nature éclater au grand jour.
46:23 Il nous a vraiment trimballé, je crois qu'il n'y a pas d'autre terme.
46:27 C'est-à-dire qu'on a commencé à faire les allers-retours entre s'immem et Mitrimori.
46:32 Alors il est passé voir sa grand-mère, on a fait tout un détour.
46:36 Alors le juge d'instruction disant "mais attendez, ce n'est pas la route, pourquoi on passe par là ?"
46:39 Et lui disant "oui, mais j'ai envie de passer devant la maison de ma grand-mère".
46:42 Et ainsi de suite, il nous a emmenés, trimballés, on a fait des dizaines et dizaines de kilomètres sans rien.
46:47 Et là, grosso modo, il y a une demi-heure, j'avais compris qu'on était parfaitement dans le jeu de ce monsieur.
46:52 Au cours de la reconstitution, il y a eu un petit événement assez drôle.
46:56 C'est que les enquêteurs ont ramené les véhicules, puisqu'ils étaient sous-cellés.
47:01 Ils les ont ramenés, ils ont positionnés un à l'entrée du box, l'autre dans la cour.
47:06 Puisqu'il avait deux véhicules. Et un enquêteur, ce qu'on appelle un TIC,
47:11 Technicien d'investigation criminelle, a posé sa mallette d'investigation sur le toit d'une des voitures.
47:18 Et là, Cyril Koskinas a littéralement pété les plombs.
47:21 "T'enlèves ta merde, sinon je te casse la gueule."
47:24 En plein milieu de la reconstitution, et alors là, on est effectivement effarés de constater que,
47:30 depuis des heures, il promène un mannequin mort pour reconstituer ce qu'il a fait et qu'il ne dit rien.
47:37 On n'a aucun signe de vie, aucun témoignage de tristesse ou de haine ou de quoi que ce soit.
47:42 Et que pour sa voiture, ça, ça avait été capital.
47:45 Le 9 septembre 2008, le procès s'ouvre devant la cour d'assises de Melun.
47:50 Et Cyril Koskinas arrive dans un accoutrement qui surprend l'assistance.
47:55 On le compare au héros de fiction "Pirates des Caraïbes".
47:58 Ses cheveux tombant sur les épaules, agrémentés de perles rouges,
48:02 son bouc tressé en deux nattes, également orné de perles de rocaille.
48:06 Il n'est pas venu pour faire profil bas et il affiche d'emblée la couleur.
48:10 Il est entré dans la salle d'audience et il a dit "Bonjour, bonjour" comme s'il était sur une scène de spectacle.
48:23 Et après, lorsque le dossier va être évoqué, ça ne sera que provocation.
48:28 Puisque moi j'ai eu la chance d'être invitée à participer à des scènes sadomaso également.
48:33 Il a fait cette invitation également au président M. Jacob.
48:36 Et dès que, je dirais, la maille, l'étau se referme et qu'il commence à être pris,
48:43 il saura sortir toujours comme ça par un peu d'humour éventuellement ou éventuellement de l'agressivité.
48:49 Il m'avait dit de toute manière "Maître, moi je sais que je vais payer,
48:53 donc ils veulent faire de moi un monstre, je serai un monstre"
48:56 et je lui avais dit "Surtout n'allez pas dans cette voie là".
48:59 Très rapidement, on s'est tous mis un peu à le détester parce qu'il faisait tout pour se rendre détestable,
49:03 il était odieux et très arrogant, très sûr de lui et son procès c'était son heure de gloire.
49:10 Il a plusieurs fois sidéré la salle, il applaudissait, il riait, c'était monstrueux.
49:17 Oui en fait, il a dit qu'il me trouvait plus péteux pendant le procès que lors de la garde à vue
49:22 et que je faisais le fier de mes mois avec mes samtyags sur le bureau.
49:29 Alors chose qui est complètement fausse, parce que d'une je ne me mettais pas de samtyag,
49:32 de deux je n'ai pas procédé à son audition.
49:34 Bon, je pense que ça fait partie du personnage aussi de se montrer, d'essayer un peu de rabaisser les jambes.
49:41 Donc effectivement, après ma déposition, après le tour des questions, il s'est levé pour dire qu'il pissait,
49:47 donc je reprends son expression, sur mes normes sociales.
49:50 Donc ce qui était surprenant parce que je n'ai pas de normes sociales, je ne suis pas là pour donner des normes sociales,
49:54 ce n'est pas du tout mon rôle.
49:56 Et le président a été obligé à plusieurs reprises de le rappeler à l'ordre en lui disant "enfin attendez,
50:00 on est quand même en train de parler de la mort de deux jeunes femmes, donc on va arrêter les plaisanteries douteuses".
50:06 Voilà, donc en tout cas, ne manifestant pas.
50:12 Alors pour Oumey, il n'a aucun regret puisqu'il n'en est pas responsable dans sa théorie.
50:17 Et puis alors pour Angélique, exprimant quand même, parce qu'on lui pousse,
50:22 quelques regrets, mais pas très concernés par ce qui est en train de se passer.
50:28 Le 16 septembre 2008, Cyril Koskinas est condamné à une peine de réclusion criminelle à perpétuité,
50:34 assortie d'une période de sûreté de 18 ans.
50:38 Je m'inquiète pour l'avenir, sachant que M. Koskinas est quelqu'un de très jeune,
50:43 qu'un jour ou l'autre, sauf si vraiment il est mort, il est en train de se révéler,
50:49 il est en train de se révéler, il est en train de se révéler,
50:53 il est très jeune, qu'un jour ou l'autre, sauf si vraiment chacun fait très attention
50:58 et fait correctement son travail, il va être remis en liberté,
51:01 à une âge où autour de 50 ans, on peut être en pleine puissance sexuelle,
51:05 et il n'y a lieu de craindre que les femmes qui croiseront son chemin à ce moment-là
51:08 vont être de nouveaux victimes de M. Koskinas.
51:10 Je crois que là-dessus, il faut être vraiment conscient,
51:12 et c'est malheureusement très pessimiste ce que je dis, mais c'est une réalité,
51:16 les experts le disent, la récidive est évidente chez M. Koskinas.
51:21 Oui, c'est un accusé inquiétant, particulièrement inquiétant,
51:23 parce qu'il ne se remet jamais en cause, jamais, jamais, jamais.
51:28 [Musique]
51:31 [Musique]

Recommandations