SMART JOB - Emission du lundi 8 janvier

  • il y a 7 mois
Lundi 8 janvier 2024, SMART JOB reçoit Jean-Christophe Villette (directeur général, administrateur, cabinet EKILIBRE, FIRPS) , Aude Grant (Directrice des opérations, SFL) , Tristan Girard (directeur de la Practice Performance du Changement et des Organisations, LHH) et Caroline Diard (enseignante-chercheuse en management des RH et Droit, ESC Amiens)
Transcript
00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous emploi RHC tous les jours.
00:13 Débat, analyse et expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:16 Bien dans Smart Job aujourd'hui, on parle du travail.
00:19 Oui, c'est la rentrée 2024. Quel changement dans la décennie ?
00:23 On va s'intéresser à un baromètre et c'est Aude Grande qui va nous en parler,
00:26 directrice des opérations chez SFL. On fera le point notamment sur la place de l'intelligence artificielle.
00:32 Le CRCRH, c'est presque le prolongement d'ailleurs de ce baromètre, le télétravail.
00:37 Est-ce que c'est la fin de la récré ? Est-ce que c'est un peu la décrue pour ceux qui télétravaillaient ?
00:42 On va faire le point avec des experts, Caroline Diar, elle est professeure associée chez TBS Business School
00:47 et puis Jean-Christophe Villette, il est administrateur à la FIRSP.
00:51 Et puis pour terminer notre émission, fenêtre sur l'emploi, c'est un sujet technique
00:55 dont les médias n'ont pas beaucoup parlé. On va parler de cette...
00:58 On revisite la convention collective de la métallurgie, ça change beaucoup de choses.
01:02 On fera le point notamment pour les RH et pour les logiciels de paix.
01:07 On en parlera avec un expert à la fin de notre émission. Mais tout de suite, c'est Bien dans son job.
01:23 Bien dans son job. Alors on démarre l'année pour parler de travail, pour essayer de savoir ce qui va se passer
01:28 là devant nous dans les mois qui vont venir. Et on va s'intéresser justement au changement du travail,
01:34 de l'organisation du travail. On en parle avec Aude Grande. Bonjour Aude.
01:38 Bonjour.
01:39 Ravie de vous accueillir. Vous êtes directrice des opérations chez SFL.
01:42 SFL.
01:43 C'est une foncière. Dites-nous quelques mots sur SFL.
01:45 Alors SFL, c'est le leader des bureaux qu'on appelle Prime à Paris.
01:49 C'est des bureaux de grande qualité à l'intérieur de l'enceinte du périphérique.
01:54 À l'intérieur donc de ce cercle parisien, un baromètre, dix années de suite que vous faites ce baromètre.
02:01 Et là on a une nouvelle photographie de l'organisation du travail et de la manière dont les collaborateurs regardent leur travail.
02:08 Qu'est-ce qui ressort de ce baromètre ? On a le sentiment quand même que l'IA, l'intelligence artificielle,
02:14 percute de plein fouet, je dirais presque le mental des collaborateurs.
02:18 Oui c'est vraiment intéressant parce qu'on a vécu des grandes révolutions ces dix dernières années.
02:23 On a vu l'avènement et l'installation définitive du télétravail dans la vie des salariés.
02:29 On a vu cette porosité vie pro, vie perso qui est maintenant une évidence pour tout le monde.
02:34 Donc on pourrait s'imaginer que les changements vont se calmer, qu'on va prendre un petit peu le temps de gérer tout ça.
02:40 Et pas du tout. En fait les salariés ils anticipent une accélération de ces changements.
02:44 Et notamment à travers l'intelligence artificielle, c'est pas forcément ce qu'on imaginait a priori.
02:48 Alors vers à moitié vide, vers à moitié plein, on va le voir.
02:50 Quelques chiffres pour essayer de sentir comment les salariés imaginent le futur du travail.
02:55 Regardez, 44% d'entre eux considèrent que l'IA générera tous les documents de travail,
03:00 donc qui allège les tâches de travail.
03:02 41% d'entre eux, dans certaines réunions il y aura des hologrammes,
03:06 alors on commence à partir dans la science-fiction même si ça existe d'ailleurs.
03:10 42%, plus de clavier et toutes les commandes à la voix,
03:14 c'est-à-dire plus besoin de bouger les mains mais on parle directement à son ordinateur.
03:17 On n'est pas dans la science-fiction, tout ça, ça existe.
03:20 Ça existe quasiment déjà aujourd'hui.
03:22 Ce qui existe moins, c'est pas rentrer dans la vie quotidienne de l'ensemble des salariés
03:26 aussi vite qu'on a inventé ces éléments nouveaux qui permettent de faire son travail différemment.
03:32 On voit clairement que les salariés ont une vision un peu double de ces changements liés à l'IA,
03:41 à la fois très positive, c'est-à-dire qu'on voit que les tâches répétitives seront plutôt générées par une IA qui va faire gagner du temps,
03:48 donc ça c'est positif.
03:49 A l'inverse, on voit aussi que quasiment la moitié des salariés pensent que les emplois de bureau
03:54 vont être majoritairement supprimés par cette IA, donc ça c'est quand même un petit peu angoissant.
03:59 Les jeunes sont d'ailleurs beaucoup plus nombreux à le croire que la moyenne des salariés.
04:05 Et deuxièmement, on pense que ça va générer du contrôle sur le travail des salariés,
04:09 notamment dans le trait des travails, avec une faculté des entreprises à voir si les caméras sont allumées, etc.
04:14 Donc il y a quand même une ambivalence par rapport à cette intelligence artificielle.
04:18 Ça, je dirais que c'est l'enjeu moderne, technologique, puis il y a un enjeu qui vous concerne, j'allais dire,
04:21 vous chez vous, pour ceux qui ont des foncières, la vôtre en particulier.
04:25 En 2020, 43% des salariés estimaient que les entreprises n'auraient plus besoin de bureau.
04:31 Mais ça a reflu, 34% seulement.
04:33 Le bureau reste quand même un espace, un lieu où on vient travailler.
04:38 Absolument, il y a un autre chiffre qui est intéressant, il y a plus de la moitié des salariés
04:42 qui disent maintenant que le bureau c'est un endroit de vie, où il est agréable de passer du temps.
04:46 C'est vraiment intéressant.
04:47 Le lieu de sociabilité.
04:48 Exactement.
04:49 On pourrait imaginer que ces révolutions du télétravail notamment, et de l'intelligence artificielle,
04:53 allaient rendre totalement obsolètes ces locaux de bureau.
04:57 Et ce n'est pas du tout ce qu'on vit, et ce n'est pas du tout ce que disent les salariés.
05:00 Donc c'est vraiment intéressant.
05:03 En revanche, on ne fera pas la même chose dans les bureaux que ce qu'on faisait il y a 10 ans, ça c'est clair.
05:06 Ça c'est une réflexion pour vous.
05:07 Absolument.
05:08 Tu vas remettre, ils vous donnent une photographie de la manière dont on repense les bureaux.
05:11 Exactement.
05:12 Les bureaux ce n'est plus le lieu de la production, parce qu'aujourd'hui la production des cadres,
05:17 elle peut se faire à peu près partout et de partout.
05:19 C'est plutôt le lieu de l'associabilisation, de l'échange d'idées, de la sérendipité comme on dit.
05:27 Donc on change complètement la manière de travailler au bureau, et donc aussi la tête des bureaux.
05:32 C'est-à-dire qu'on crée des espaces de convivialité, des espaces de partage, des espaces de réunion,
05:37 plus que des postes de travail individuels comme on le voyait avant.
05:40 Et des espaces d'isolement aussi.
05:41 Absolument.
05:42 On crée une petite cabine où on peut parler calmement et réfléchir.
05:44 Bien sûr.
05:45 Ça c'est très nouveau aussi dans l'entreprise.
05:46 C'est nouveau parce qu'avant on disait qu'il faut que le bureau soit aussi bien qu'à la maison.
05:50 Pour beaucoup de gens la maison ce n'est pas du tout calme.
05:52 Donc en fait ils vont au bureau aussi pour trouver ces bulles, cette espèce de calme.
05:57 Donc les bureaux doivent proposer ces espaces-là.
06:00 Juste un petit mot sur l'environnement là aussi, parce qu'on parle de l'IA qui sont vraiment la tête de pont.
06:05 On sent bien que ça bouge.
06:06 Mais il y a aussi les petits gestes des entreprises pour l'environnement.
06:10 Il y a quand même 74% des salariés qui jugent que leur entreprise les encourage à limiter leur consommation d'énergie.
06:17 C'est intéressant.
06:18 C'est l'entreprise qui elle aussi a un rôle social.
06:21 C'est vraiment la deuxième déferlante.
06:23 On le voit dans cette dixième année.
06:25 On a des résultats très différents de ces dernières années sur les sujets environnementaux.
06:28 Il y a à la fois les petits gestes qui se sont installés dans la vie des salariés.
06:32 Je pense que les salariés sont venus avec des attentes et des exigences vis-à-vis de leur entreprise.
06:36 Ils veulent que leur entreprise soit alignée avec leurs convictions personnelles.
06:40 Ce qui change, c'est ce que les salariés imaginent pour dans dix ans.
06:43 Ils sont 45% à penser qu'on n'aura plus le droit de voyager en avion pour des déplacements professionnels.
06:48 Ils sont un tiers à penser qu'il n'y aura plus de voitures, mais seulement des vélos et des mobilités douces dans les parkings de bureaux.
06:55 Ils projettent encore plus de changements que ce qu'ils ont vu ces dernières années.
06:59 Il nous reste quelques secondes.
07:00 On ne sait pas si c'est une angoisse ou si c'est un désir.
07:02 C'est probablement les deux.
07:04 Comme l'IA.
07:05 Exactement.
07:06 Je pense qu'il y a une ambivalence.
07:07 Je pense aussi que les salariés veulent mettre en oeuvre sur leur lieu de travail les mêmes convictions que ce qu'ils mettent en oeuvre dans leur vie personnelle.
07:13 Passionnant.
07:14 Découvrez ce baromètre, parce que c'est une vraie photographie pour démarrer l'année, pour les RH et pour tous ceux qui s'intéressent au travail.
07:20 Merci Haute-Grande d'avoir été détaillée et dévoilée directrice des opérations chez SFL.
07:28 C'est un vrai plaisir de vous accueillir pour cette émission.
07:31 On tourne une page, on va d'ailleurs rester dans le sujet, parce que dans le baromètre il est question du télétravail et de la relation à la liberté.
07:36 On va s'intéresser au télétravail dans notre débat.
07:39 Est-ce que lui aussi reflue ? Est-ce que c'est la fin de la récré ? Est-ce que les entreprises rapatrient leurs collaborateurs ?
07:44 On en parle avec des experts.
07:46 C'est le Cercle RH et c'est tout de suite après le jingle.
07:49 [Générique]
08:01 Le Cercle RH, on parle télétravail aujourd'hui.
08:03 On en a beaucoup parlé de ce télétravail.
08:05 Où en sommes-nous ? Dans quel état d'esprit sont les entreprises dans cette rentrée 2024 ?
08:09 Et dans quel état d'esprit, et ça c'est le sujet, sont les salariés qui visiblement n'ont pas envie que ça change.
08:14 Trois jours au travail, deux jours en télétravail, globalement c'est ce qui a été fixé dans les accords.
08:20 Beaucoup d'accords de branches, ou le télétravail, c'est institutionnalisé.
08:25 Mais les choses ne semblent pas aussi simples que cela.
08:29 On en parle avec des experts.
08:30 Caroline Vier, ravie de vous accueillir.
08:32 Vous venez régulièrement sur notre plateau.
08:34 Professeure associée, alors ça change.
08:36 TBS Business School et membre de l'Observatoire du télétravail.
08:40 Alors c'est l'Observatoire de la CGT, c'est ça ?
08:42 C'est l'UXCGT, oui.
08:44 C'est ça, donc qui travaille et qui observe à travers le travail de chercheurs l'évolution du télétravail.
08:49 Exactement. Alors pas uniquement des enseignants-chercheurs, également des membres de la CGT.
08:54 Sur des populations assez larges en fait, ce sont des études quantitatives.
08:59 Je voudrais signaler ce travail collectif, groupe de réflexion K2, qui est un cercle, qui s'appelle le cercle K2,
09:07 que vous avez piloté, entre autres, télétravail et hybridation du travail, une expérience collaborateur réinventée.
09:14 Ça c'est le cercle K2 et ça vient de sortir.
09:16 C'est intéressant de savoir où on en est exactement.
09:18 Merci en tout cas d'être venu avec tous ces documents.
09:20 Et je vous présente Jean-Christophe Villette.
09:22 Bonjour Jean-Christophe.
09:23 Bonjour Arnaud.
09:24 Administrateur de la Fédération des intervenants en risques psychosociaux, la FIRSP, je pense l'avoir bien dit.
09:29 Avec ce document, vous aussi, télétravail et prévention des risques psychosociaux,
09:33 c'est l'isolement, c'est la peur d'être licencié, c'est ne plus être dans l'écosystème de l'entreprise.
09:38 On va en parler et vous êtes le directeur général d'Equilibre avec un K.
09:43 Commençons par le début.
09:45 Est-ce que 2024 repart comme 2023 et 2022, j'ai envie de dire ?
09:49 Est-ce que globalement, rien ne va changer ?
09:51 Moi j'ai le sentiment, la Voix du Nord a fait un papier qui a mis les pieds dans le plat.
09:56 C'est la fin du télétravail en 2024 ou pas pour vous Caroline Villard ?
10:00 Je ne suis pas du tout d'accord avec ce papier. Je comprends la boutade.
10:06 Ah c'est une boutade !
10:08 On n'est pas du tout sur un rétro-pédalage, on est plutôt sur une pérennisation de l'hybridation.
10:14 Alors qu'est-ce que l'hybridation ?
10:16 C'est un mix entre présentiel et travail à distance.
10:20 Travail à distance, soit à domicile, soit dans un tiers lieu.
10:23 D'accord, donc c'est du télétravail.
10:25 On est sur une stabilisation autour de deux jours par semaine en dehors de l'entreprise.
10:29 Donc on n'est plus dans du full remote comme on l'a été jusqu'au 3 février 2022,
10:34 puisqu'on a été tous confinés.
10:36 Tout ça c'est fini, on l'oublie.
10:38 Donc il ne faut pas confondre l'expérience américaine et ce qui s'est passé en France.
10:43 En France, le full remote a été un télétravail subi, contraint, dégradé.
10:48 Et aujourd'hui, on est sur une pérennisation des pratiques,
10:51 et on va parler davantage d'hybridation au travail.
10:54 Jean-Christophe Villette, l'article de la Voix du Nord évoquait, non pas 2024, mais 2026,
10:58 il y avait un délai.
11:00 Quand on parle à des chefs d'entreprise, quand on parle à des DRH,
11:03 il y a quand même comme ça une perception qu'ils sont un peu embarrassés
11:07 quand ils parlent de télétravail.
11:08 Parce qu'à la fois, ça produit des choses très positives,
11:11 puis en même temps, comme dirait l'autre, ils sont embarrassés,
11:14 ils aimeraient bien avoir leurs collaborateurs à la maison.
11:16 Vous le ressentez ça ou pas ?
11:18 C'est vrai, en tout cas l'ensemble des cabinets qui constituent la FIRPS
11:22 sont des observateurs privilégiés de ce qui peut se passer dans tous les secteurs d'activité.
11:26 Il y a une réalité.
11:28 Le fait, c'est que le télétravail diminue l'informel dans les échanges
11:34 entre collaboratrices et collaborateurs dans le travail.
11:37 Maintenant, vous parliez en introduction de la fin du télétravail,
11:40 le vrai sujet, c'est celui de l'accompagnement de l'hybridation,
11:43 et depuis trois ans, il y a une expérimentation
11:46 qui n'a jamais été aussi importante que sur les 20 dernières années,
11:49 de cette expérimentation, et on a dans les accompagnements
11:52 à la fois des retours d'expérience d'entreprises qui sont en difficulté
11:58 en lien avec l'impact sur leur collectif de travail,
12:02 la remise en questionnement justement de ce dispositif de télétravail
12:05 par rapport à la performance, et d'autres qui ont un retour d'expérience réussi.
12:09 Donc le vrai sujet, c'est quel retour d'expérience on peut faire de ce sujet
12:13 entre réalité et précision de l'analyse du travail, et fantasme aussi,
12:17 dans une cause unique que pourrait être le télétravail
12:20 versus finalement des explications pluricosales,
12:23 des dégradations qui peuvent être observées, qui sont au cœur des discussions
12:26 avec les DRH et les dirigeants.
12:27 – On va venir sur les dégradations parce qu'il y a évidemment l'isolement,
12:29 ça on en a beaucoup parlé, une forme de solitude,
12:32 une sorte finalement d'éloignement des cœurs de décision,
12:35 et parfois même l'angoisse d'être licencié,
12:37 puisque on ne voit plus son RH, on ne voit plus son manager,
12:40 on perd le fil comme on dit.
12:42 Mais qui aujourd'hui essaie de saper le télétravail ?
12:45 J'entends que vous soyez vous le chantre du télétravail,
12:48 vous nous dites "ça ne bouge pas, tout ça est une boutade",
12:51 mais quand même on voit bien qu'il y a quand même des coups de boutoir
12:54 contre le télétravail.
12:55 – Alors, il y a plus une prise de recul sur le télétravail.
12:58 Alors, comme vous l'avez très bien dit, on a vécu tous une expérience inédite
13:02 du télétravail qui nous a permis en fait de tirer des premières conclusions,
13:07 avantages, inconvénients, opportunités, risques, etc.
13:11 Alors, on a vu des choses qui ont plu aux employeurs
13:15 et des choses aussi qui ont déplu.
13:17 Et j'ai le sentiment que certains employeurs
13:20 ont énormément de mal à lâcher prise,
13:23 et le fait de ne pas voir les salariés à 100% à temps plein sur le site
13:28 se disent "est-ce qu'il n'y aurait pas une baisse de productivité ?
13:32 Est-ce qu'il n'y aurait pas de la multi-activité cachée ?
13:36 Est-ce que finalement mes salariés ne seraient pas un peu fignes ?"
13:39 - C'est un rapport à la confiance, ça ?
13:41 - C'est un rapport à la confiance.
13:43 Alors, on a vu que pendant le confinement, le contrôle des managers a augmenté.
13:47 On en avait parlé ensemble.
13:49 Donc, aujourd'hui, ce qui se passe, c'est que les employeurs ou les DRH
13:53 se disent "attention, il faut qu'on soit vigilant".
13:56 Donc ça, c'est leur point de vue.
13:58 Après, on a un point de vue qui est le point de vue des salariés.
14:00 - Qui n'est pas tout à fait le même.
14:01 - Et le télétravail est plébiscité.
14:02 Donc ça, c'est l'étude de l'observatoire de la CGT.
14:05 - Liberté, temps organisé.
14:06 On peut chercher ses enfants à l'école dès qu'elle a son temps de travail.
14:09 Plus de temps de transport.
14:10 C'est ça, les arguments ?
14:11 - C'est exactement ça.
14:12 C'est de l'autonomie aussi pour les salariés dans les missions qui sont effectuées.
14:16 L'autonomie, c'est quelque chose d'important.
14:18 - Vous êtes d'accord ?
14:20 Il y a quand même un sujet.
14:21 Il y a des accords, un accord national interprofessionnel
14:25 qui va s'arrêter dans un an, je crois.
14:28 Ça veut dire qu'on pourra remettre en question ce télétravail.
14:31 Mais qu'est-ce qui peut se passer ?
14:32 Parce qu'il y a des entreprises qui disent "c'est fini, fin du télétravail".
14:34 Qu'est-ce qui peut se passer concrètement ?
14:35 On rapatrie tout le monde ?
14:37 C'est un sujet pratique.
14:39 - Oui, bien sûr.
14:40 Une réponse claire, le retour en arrière n'est pas possible.
14:44 - C'est pas possible ?
14:46 - Tout est possible, mais le sujet du télétravail, aujourd'hui,
14:49 est au cœur des discussions sensibles sur le sens au travail.
14:53 A la fois pour les salariés qui n'ont absolument pas envie de revenir en arrière.
14:57 Ils sont plus de 90% à mettre en avant la volonté de continuer de pouvoir télétravailler.
15:03 Tout en revendiquant des difficultés pour un tiers d'entre eux.
15:07 C'est le résultat de votre étude en lien avec la charge de travail.
15:10 Et d'un autre côté, on a cette inquiétude qui grandit dans les entreprises,
15:13 dans les organisations, par rapport à leur modèle de performance.
15:16 Donc, on a au cœur du système la fonction managériale
15:20 qui peut-être aujourd'hui a besoin de continuer d'être pensée,
15:24 d'être accompagnée, justement, pour favoriser la télé-collaboration,
15:29 le télé-management qui s'inscrive au cœur de l'hybridation.
15:33 - Mais quelqu'un peut répondre sur le plateau ?
15:35 Parce que pendant presque deux ans, on a traité de cette question
15:37 Covid, full remote, puis télétravail aménagé, hybridation du travail,
15:41 avec toujours cette question, est-ce que la productivité est au rendez-vous ?
15:45 Alors, la NDRH, par exemple, avait répondu oui, donc est le réseau des DRH.
15:49 La productivité était là ou pas ? Parce que s'il y a autant d'inquiétudes,
15:52 c'est la confiance, mais c'est aussi la vie.
15:54 - Ça dépend.
15:55 - Est-ce que les mecs ont tiré sur la corde ?
15:57 Excusez-moi de le dire comme ça.
15:59 - La productivité, ce n'est peut-être pas le meilleur angle d'attaque.
16:02 En réalité, les gens travaillent sur une amplitude horaire qui est élargie
16:06 en situation de télétravail.
16:08 Donc, ça veut dire que la charge de travail a tendance à augmenter.
16:12 Donc, puisqu'on travaille plus longtemps, on va avoir tendance à en faire plus.
16:17 De là à parler de productivité, il y a quand même un pas.
16:21 Donc, attention à la terminologie.
16:23 - Donc, Caroline, vous dites exactement l'inverse de ma question.
16:25 Vous dites « attention », c'est l'inverse qui se produit.
16:27 Ça veut dire que comme on est à domicile ou on tire lieu tout près de chez soi,
16:31 on peut tirer ses horaires.
16:32 On peut faire du 8h, 21h parce qu'on n'a pas de temps de transport.
16:35 C'est ça que vous nous dites ?
16:36 - Il y a 34% des salariés à interroger dans notre étude
16:40 qui avouent consacrer le temps libéré par les transports au travail.
16:45 Donc, c'est quand même un tiers.
16:47 - Donc, vous répondez en partie à la question que beaucoup de gens se posent.
16:50 Quel est votre point de vue sur cette question de productivité ?
16:52 Parce que c'est très difficile à savoir, ça.
16:54 - On observe des… enfin, on a des constats géométriques vraiment variables sur ce sujet.
16:58 Ce qui est clair, c'est qu'il y a une vigilance qui doit être accrue
17:01 sur le sujet de la charge de travail, sur le sujet des connexions,
17:04 de l'hyperconnexion, de l'équilibre des temps.
17:08 Mais d'un autre côté, sur ce sujet du télétravail,
17:13 il y a un impact dans certaines organisations
17:16 sur le fonctionnement des collectifs de travail.
17:19 Et quand, à un moment donné, on a eu les premiers résultats,
17:21 sortis des premiers confinements,
17:23 disant qu'il n'y a pas d'impact sur la performance,
17:26 il n'y a pas d'impact sur la productivité,
17:28 il est important de s'inscrire dans un suivi dans le temps.
17:31 Ce n'est pas vrai pour toutes les entreprises,
17:33 ce n'est pas vrai pour toutes les organisations.
17:35 On assiste, dans certains collectifs,
17:37 à une dégradation du climat social,
17:39 à une dégradation de la qualité du lien,
17:42 du lien avec son travail,
17:44 du lien avec son organisation, son management, de ses collègues.
17:48 Ce n'est pas vrai dans toutes les organisations.
17:50 Ça mérite d'être observé dans la régularité.
17:53 - Chapitre 5, être à l'écoute des personnes en difficulté
17:56 et garder le lien.
17:57 Vous soulignez à la FIRSP qu'il y a des personnes
18:00 qui sont un peu à la dérive,
18:02 qui sont en difficulté psychologique.
18:04 - Avec la FIRSP, face à l'accélération
18:07 des évolutions sociétales et conjoncturelles,
18:11 on sollicite un dixième principe
18:15 dans les principes généraux de prévention,
18:17 qui est celui de l'écoute.
18:18 Non pas l'écoute comme finalité,
18:20 mais l'écoute du travail comme un moyen
18:23 d'encourager le dialogue.
18:25 - Au RH, le salarié parle à qui ?
18:27 - Le salarié parle avec l'ensemble des parties prenantes,
18:31 le dialogue social de l'organisation,
18:33 mais parle aussi avec ses collègues du travail
18:35 pour à la fois faire remonter les signaux faibles,
18:37 faire le bilan de ce qui fonctionne et de ce qui fonctionne moins bien,
18:40 et d'obtenir des temps communs.
18:42 Avec le télétravail, on a aussi l'augmentation de l'asynchrone.
18:46 On peut communiquer, il y a un certain nombre de moyens,
18:49 on peut utiliser les messageries,
18:51 mais on voit dans nos retours d'expérience
18:53 l'augmentation de l'asynchronicité dans les échanges.
18:56 Ça a un impact sur le dialogue.
18:58 Le temps commun, l'écoute dans ces temps communs
19:00 doit être plébiscité pour apporter les régulations dont on a besoin.
19:03 - Un mot, parce qu'il nous reste peu de temps,
19:05 mais il y a des études qui parlent aussi de l'impact de l'IA.
19:08 On voit bien que les enjeux technologiques,
19:10 s'il n'y avait pas d'Internet et de numérique,
19:12 il n'y aurait pas de télétravail,
19:13 parce qu'il n'y a pas de visio, pas de liaisons Internet.
19:15 Tout ça est lié à la technologie, d'une manière évidente.
19:18 L'IA arrive là.
19:19 Est-ce que ça, c'est un nouvel élément
19:21 dans la réflexion globale autour du télétravail ?
19:24 - Tout à fait.
19:25 Alors, l'IA, est-ce que c'est un ou une nouvelle collègue virtuelle ?
19:30 - C'est ça.
19:31 - Est-ce que c'est une solution ?
19:33 C'est une solution facilitante, puisque c'est une technologie,
19:36 donc c'est facilitant pour travailler à distance.
19:39 C'est aussi potentiellement derrière des risques psychosociaux,
19:43 parce que c'est peut-être un renforcement de l'isolement
19:46 et une façon aussi, potentiellement pour le manager,
19:50 de se décharger de ses responsabilités sur un outil technologique.
19:55 - On a vu un baromètre où il y avait des salariés
19:57 qui projetaient déjà l'idée d'avoir un manager en hologramme,
20:00 des projections assez incroyables.
20:02 En même temps, on n'en est pas loin.
20:03 L'hologramme, il existe.
20:04 On a vu des hommes politiques avoir leur hologramme.
20:06 - On est face à une accélération des changements,
20:09 d'où l'importance de prendre en compte l'impact de ces changements,
20:13 de leur accélération, de l'augmentation de l'incertitude
20:15 dans les relations sur ce sujet des risques psychosociaux
20:19 et de mettre au cœur des organisations des évaluations régulières
20:23 pour pouvoir être à l'écoute du travail,
20:25 pour permettre aux personnes de se rencontrer, de se parler,
20:28 parce qu'il n'y a pas de collectif de travail sans dialogue
20:31 et sans condition pour que ce dialogue puisse se réaliser.
20:34 - Comme on démarre l'année 2024, vous dites globalement
20:36 que cette année 2024 sera stable sur les enjeux télétravail.
20:40 Il y a des études que vous menez, des chercheurs qui travaillent,
20:43 vous observez, mais globalement, je n'ai pas le sentiment
20:45 qu'il y ait un reflux.
20:47 - Il va se passer des choses, c'est-à-dire qu'il va se passer
20:50 des nouvelles signatures d'accords sur le télétravail,
20:53 donc une relance du dialogue social par rapport à une acculturation
20:56 et cette pérennisation de l'hybridation.
20:58 Et justement, ces accords permettent de réguler la relation managériale,
21:03 d'imposer par exemple un retour sur site obligatoire un jour,
21:08 deux jours par semaine, donc il y a des jours qui sont
21:11 dits des jours banalisés, et en fait, ces accords, à mon avis,
21:15 sont l'avenir du télétravail.
21:17 - Vous avez vu, je n'ouvre pas la semaine des 4 jours.
21:20 Non, parce que c'est un autre sujet qui impacte les chercheurs
21:22 que vous êtes. - Tout à fait.
21:24 - Parce que si on parle de la semaine des 4 jours, ça veut dire
21:26 qu'on dit aux salariés, tu ne fais plus de télétravail, ou très peu.
21:28 - Ou moins. - Ou moins, non mais ce n'est pas
21:30 fromage et dessert. - C'est une autre modalité.
21:32 C'est une autre modalité d'organisation.
21:34 - Et oui, peut-être qu'on peut s'entendre sur, en tout cas,
21:37 puisqu'on est au début de l'année 2024 et que c'est le moment des voeux,
21:40 sur le fait que cette année 2024 soit un vrai moment de retour
21:44 d'expérience par rapport à l'accélération de ces évolutions,
21:48 de mettre en débat et en discussion dans les organisations
21:51 ces trois dernières années, mais aussi d'y intégrer,
21:54 vous l'avez dit Arnaud, par anticipation le futur du travail,
21:57 l'évolution en lien avec l'IA et de mettre à contribution
22:02 en intelligence collective l'ensemble des parties prenantes
22:05 pour conjuguer les acquis individuels avec les enjeux collectifs
22:09 des organisations et faire en sorte que les acquis individuels
22:12 ne deviennent pas la dictature des enjeux du travail collectif
22:15 dans les plans d'action. - J'entends parties prenantes,
22:17 j'entends partenaires sociaux parce qu'ils ont leur mot à dire
22:20 et ils jouent un rôle très important dans les accords.
22:22 - Oui, et dans la défense des droits des télétravailleurs,
22:25 puisque les télétravailleurs sont des salariés comme les autres.
22:28 - Et dans la performance des organisations. - Exactement.
22:31 - Donc ce juste équilibre entre la performance et le bien-être au travail,
22:35 parce que c'est exactement l'enjeu dans lequel on est
22:37 pour ce début d'année 2024. Merci d'avoir ouvert cette année avec moi.
22:42 Télétravail Prévention des risques psychosociaux, FIRSP,
22:45 c'est un document collectif, je précise, dans lequel vous avez travaillé.
22:50 Jean-Christophe Villette, vous êtes le directeur général d'Equilibre
22:52 et administrateur de la FIRSP. Et je remercie Caroline Diar.
22:55 Avec plusieurs études, notamment l'étude du Cercle K2,
22:58 qui est un groupe de réflexion plein d'auteurs ont travaillé
23:01 sur ce travail, télétravail et hybridation.
23:04 Et vous êtes professeur associé chez TBS Business School,
23:08 puisque vous avez changé d'école, si je ne m'abuse.
23:10 - C'est cela. - On est d'accord. Merci à vous deux.
23:12 On termine d'ailleurs avec un sujet qui va faire écho à ce dont on parle,
23:15 la convention collective dans la métallurgie.
23:18 Alors tout ça, ce sont des sujets éminemment techniques,
23:20 mais vous allez voir qu'il y a des incidences auprès des RH, notamment.
23:24 Qu'est-ce que ça change exactement, cette convention collective ?
23:27 On en parle avec un expert.
23:29 Une nouvelle convention collective dans la métallurgie,
23:44 négociée difficilement. Quatre ans de travail entre les partenaires sociaux,
23:47 lui-même côté MEDEF, mais aussi les partenaires sociaux côté salariés,
23:52 applicable au 1er janvier 2024.
23:55 Donc cette convention collective de la métallurgie s'applique
23:57 depuis maintenant quelques jours.
23:59 Avec moi Tristan Gérard. Bonjour Tristan.
24:01 - Bonjour. - Vous êtes directeur de la practice
24:03 performance du changement et des organisations chez LHH.
24:06 Pour le dire en mots simples, vous avez travaillé des mois
24:09 avant la signature de la convention. Quel a été votre boulot ?
24:13 Parce que si j'ai bien compris, cette convention,
24:15 elle modifie les logiciels de paix, les classifications, évidemment.
24:19 Donc ça modifie tout. Qu'est-ce que vous avez fait concrètement
24:21 pour accompagner les entreprises ?
24:23 Alors le gros travail, ça a consisté à accompagner nos clients,
24:26 donc on les équipe RH principalement, et les managers qui étaient impliqués,
24:29 dans le travail de rédaction des fiches emploi,
24:32 puisqu'il a fallu réécrire toutes les fiches emploi
24:34 et recoter ces fiches à partir de six critères classants
24:37 et dix niveaux d'exigence.
24:39 Donc ça a été un énorme travail où il a fallu remettre à plat
24:43 tous les fiches emploi des entreprises.
24:46 La CGT, sans faire de débat politique, dit que ce sont finalement
24:49 une convention au rabais. Vous, vous êtes du côté technique,
24:52 vous observez l'organisation. Quand vous dites ces fiches,
24:55 ça veut dire qu'on a changé quoi ? Le nom des postes ?
24:57 Le nom des métiers ? Qu'est-ce qui a changé ?
25:00 On a changé la logique en fait. On est parti d'une logique
25:03 où les personnes avaient une fiche de poste qui leur était propre,
25:06 et une logique de fiches emploi qui ne s'attache pas à l'individu,
25:09 mais qui s'attache aux postes dans son ensemble.
25:11 Et au process. Et au process.
25:13 Donc la vocation de ça et l'enjeu, c'était d'être plus clair,
25:16 d'harmoniser au sein des entreprises ces fiches de poste,
25:19 pour avoir plus de visibilité et rendre plus attractifs
25:22 les métiers de la métallurgie.
25:24 Et c'était aussi un enjeu de revalorisation et d'attractivité,
25:27 puisqu'attaché à cette nouvelle classification,
25:29 on a un nouveau barème qui va s'appliquer aussi à partir du 1er janvier
25:32 avec une dérogation pour les entreprises de moins de 150 salariés
25:35 pour lesquelles c'est reporté à 2030.
25:37 Attendez, un nouveau barème ? On arrive donc évidemment
25:40 à l'autre enjeu, puisque j'évoquais le logiciel de paix.
25:43 On change évidemment les nomenclatures, ce n'est plus une fiche de poste
25:46 individuelle, mais sur des process, voire même sur des machines,
25:49 sur des processus de machines. Mais sur la paix, c'est quoi ?
25:52 Qu'est-ce qui change ?
25:53 Alors ce qui va changer, c'est l'intitulé du poste qui apparaît
25:56 sur le bulletin de salaire, puisque comme la référence
25:59 à la Convention collective change, il faut réinscrire la nouvelle référence
26:03 qui impacte du coup le salaire minimum de référence.
26:06 Et un point qui était extrêmement important pour les salariés
26:08 de la métallurgie, c'est le statut. Les personnes étaient très attachées
26:12 à "je suis cadre, je suis agent de maîtrise, je suis non cadre".
26:14 C'est vrai.
26:15 La Convention collective a un peu gommé ça, il n'y a plus que deux statuts maintenant,
26:18 cadre et non cadre. Et donc là-dessus, ça a aussi un impact.
26:20 Et donc ça supprime l'agent de maîtrise ?
26:22 Il n'y a plus de niveau agent de maîtrise. Donc on a des personnes
26:24 qui se sont retrouvées qui étaient agents de maîtrise,
26:26 qui se sont retrouvées cadres, et d'autres personnes
26:28 qui étaient agents de maîtrise, qui se retrouvent non cadres.
26:31 Donc ça peut être une source de frustration et d'inquiétude
26:34 chez certaines personnes.
26:35 Moi j'en étais resté à OS, ouvrier qualifié, ouvrier hautement qualifié.
26:39 Ça existe toujours dans la nomenclature ?
26:41 On n'emploie plus ces vocables.
26:43 Donc ces vocables-là ont disparu, on est d'accord.
26:45 Et c'est quoi les vocables qu'on utilise aujourd'hui pour parler des ouvriers ?
26:48 C'est des intitulés de poste, usineur, frais d'oeuvre.
26:50 Donc plus spécifiques ?
26:51 Plus spécifiques, vraiment. On a essayé vraiment de s'attacher à la compétence.
26:55 C'était vraiment ça le sujet. Plus mettre en valeur la compétence du poste.
26:59 Juste vous qui avez un regard aussi panoramique,
27:01 et vous avez accompagné les entreprises qui doivent être prêtes,
27:03 il faut le rappeler depuis quelques jours maintenant,
27:05 il faut que les paix puissent partir avec les bons intitulés.
27:08 Ça dégrade la fonction ou ça la rend plus engageante ?
27:13 Ça donne plus envie à des jeunes de pousser la porte du secteur de la métallurgie ?
27:16 Si je regarde le côté positif, et c'était vraiment la vocation de l'accord et des signataires,
27:20 c'était vraiment de rendre les métiers plus attractifs, plus lisibles.
27:23 Réussis ou pas ?
27:24 Alors si j'en... Tout est question de perception.
27:27 On a effectivement, vous avez parlé de la CGT, on a vu des mouvements de grève,
27:31 on a vu des gens, et nous on accompagne aussi des entreprises
27:34 où on répond aux salariés qui ne sont pas contents,
27:36 parce que certains ont l'impression d'être déclassés.
27:39 Mais oui, vous l'évoquiez.
27:40 Ils ont l'impression d'un sentiment d'inéquité,
27:42 puisqu'ils se retrouvent à avoir une fiche emploi différente
27:44 de celle de leurs collègues avec qui ils travaillent depuis des années.
27:46 Donc forcément, c'est un changement qui est très structurant,
27:48 donc qui peut générer un peu de tension et d'énervement.
27:51 Et en redire, l'agent de maîtrise disparaît,
27:54 soit il a progressé cadre, soit il est redescendu d'un étage.
27:57 Sachant que s'il est redescendu,
27:58 la Convention prévoit le maintien de la rémunération
28:01 et des avantages liés au statut.
28:02 Pour les personnes qui étaient déjà en poste,
28:05 ils n'ont pas d'impact.
28:06 Son titre n'est pas sur les salaires.
28:07 Mais il n'en reste pas moins que c'était un référentiel important
28:11 en termes de valorisation du son d'une entreprise.
28:13 Donc c'est un repère qui bouge.
28:15 Il faut prendre du temps, et ça fait partie...
28:17 Vous nous demandez ce qu'on avait fait chez LHH
28:19 pour accompagner nos clients.
28:20 On a fait ce travail de cotation,
28:22 mais aussi on a fait un travail de pédagogie
28:24 auprès des managers et auprès des salariés
28:26 pour expliquer justement les enjeux de cette nouvelle Convention,
28:29 à quoi ça allait servir,
28:30 ses critères classants, comment ils fonctionnaient.
28:32 Prendre le temps d'expliquer.
28:34 C'est vraiment la clé du succès.
28:36 Certaines entreprises, je pense, ne l'ont pas assez fait.
28:39 On voit aujourd'hui celle sur laquelle il y a des tensions.
28:41 Absolument.
28:42 Merci Tristan Girard.
28:44 Le temps presse, malheureusement, on prend le temps.
28:46 Merci d'être venu nous expliquer,
28:48 gérer la complexité et la subtilité,
28:50 la finesse pédagogique autour d'une Convention collective.
28:54 Ce n'est pas rien de transformer une Convention collective.
28:56 Surtout celle-là qui était une vieille dame.
28:57 Une vieille dame, absolument.
28:58 Et c'est LHH, vous êtes le directeur de la practice
29:01 "Performance du changement et des organisations"
29:03 chez LHH.
29:04 Justement, vous avez piloté auprès des entreprises.
29:07 Merci de nous avoir rendu visite.
29:08 Merci d'avoir vu.
29:09 C'est la fin de notre émission.
29:10 Merci de l'avoir suivie.
29:11 Merci à vous.
29:12 Évidemment, belle année encore à tous ceux qui nous regardent
29:15 et à toute l'équipe de BeSmart.
29:17 Et puis je vous retrouve évidemment très prochainement
29:19 pour de nouvelles aventures.
29:20 Je vous dis à très bientôt.
29:21 Bye bye.
29:22 ♪ ♪ ♪