Agriculteurs : la révolte se répand - JT du mardi 16 janvier 2024

  • il y a 7 mois
Pour commencer cette édition, nous repartons comme prévu pour la grande manifestation des agriculteurs organisée lundi à Berlin. Une réussite qui pourrait bien faire tâche d’huile en Europe où le secteur agricole est malmené.

Nous évoquerons ensuite l’élection présidentielle aux Etats-Unis avec le démarrage des primaires républicaines dans l’Iowa… De quoi offrir une première large victoire à Donald Trump.

Et puis nous découvrirons l’analyse de l’historien militaire Sylvain Ferreira après des frappes des Gardiens de la Révolution iraniens en Irak et en Syrie. Une nouvelle démonstration des inquiétantes tensions dans la région aggravées depuis le 7 octobre.
Transcript
00:00 [Musique]
00:14 Madame, Monsieur, bonsoir, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition
00:18 que je vous invite bien entendu à commenter et à partager
00:21 juste après avoir cliqué sur le pouce en l'air.
00:24 Pour commencer, nous repartons comme prévu à Berlin
00:27 pour la grande manifestation des agriculteurs organisée lundi.
00:30 Une réussite qui pourrait bien faire tâche d'huile en Europe
00:33 où le secteur agricole est largement malmené.
00:36 Nous évoquons ensuite l'élection présidentielle aux États-Unis
00:39 avec le démarrage des primaires républicaines dans l'Iowa,
00:42 de quoi offrir une première large victoire à Donald Trump.
00:45 Et puis nous découvrirons l'analyse de l'historien militaire Sylvain Ferreira
00:49 après des frappes des gardiens de la révolution iranienne en Irak et en Syrie.
00:53 Une nouvelle démonstration des inquiétantes tensions dans la région,
00:57 aggravée depuis le 7 octobre.
00:58 [Générique]
01:02 Berlin va-t-elle faire figure d'exemple dans la contestation des agriculteurs ?
01:07 Réunis en masse dans la capitale allemande lundi,
01:09 les professionnels du secteur entendaient faire entendre leurs intérêts.
01:13 Nos envoyés spéciaux étaient à leur côté.
01:16 Nous sommes le lundi 15 janvier, donc là on est en fin de manifestation.
01:20 C'est pour ça qu'il y a un petit peu moins de monde derrière moi.
01:23 En début d'après-midi et en matinée, toute l'allée derrière moi,
01:27 tout le boulevard était totalement rempli.
01:30 Donc aujourd'hui, en quelque sorte, l'objet de la manifestation
01:32 de ce lundi 15 janvier a été, je dirais, de compter les forces.
01:36 Il y a eu 3-4 000 tracteurs qui se sont réunis,
01:39 plusieurs dizaines de milliers de manifestants qui étaient là.
01:42 Ça s'est passé de façon pacifique.
01:44 En dépit du soutien assez massif de l'AFD,
01:47 comme vous le verrez dans l'un des entretiens,
01:49 le mouvement des fermiers cherche à rester relativement apolitique,
01:52 même s'il ne rejette a priori aucun soutien.
01:55 Et ceci dans le but d'avoir le soutien le plus large possible
01:58 au sein de la société allemande.
02:00 Et donc toute la question est de savoir si à l'avenir
02:02 ils vont entreprendre des blocages et jusqu'à quel niveau.
02:05 Ce qui est aussi à noter par rapport à ceux qui ont été,
02:08 par exemple, habitués aux manifestations des Gilets jaunes en France,
02:11 c'est que les manifestants ne sont pas violents.
02:14 La police non plus.
02:15 Tout au plus, on a vu une personne qui a jeté quelque chose,
02:17 qui s'est fait arrêter.
02:18 Mais il n'y a pas de violence policière.
02:20 Il n'y a pas de débordement d'un côté ou de l'autre.
02:23 Donc ça, c'est quelque chose d'assez significatif
02:25 par rapport aux manifestations habituellement visibles en France.
02:29 Nous avons peur pour notre avenir.
02:34 La majorité silencieuse de la population,
02:36 la majorité de la population est derrière nous.
02:39 Nous avons tous peur.
02:40 Le gouvernement méconnaît notre situation.
02:43 Nous craignons pour notre existence.
02:45 Nous craignons pour notre avenir.
02:47 Je pense que le gouvernement commence à avoir peur de nous,
02:50 les agriculteurs, parce que nous entraînons la masse avec nous.
02:54 De plus en plus de gens nous rejoignent
02:56 du fait que nous nous mobilisons assez fortement.
02:59 Nous entraînons de plus en plus de gens avec nous.
03:02 Nous sommes la grande masse
03:03 et la grande masse commence à s'opposer au gouvernement.
03:06 Je pense qu'ils ont de plus en plus peur de cela.
03:10 Nous sommes en mesure de bloquer ce pays en l'espace d'une heure,
03:14 mais nous ne le souhaitons pas,
03:15 car la population civile en souffrirait également
03:19 et parce que nous avons un fort soutien
03:21 et nous devons conserver ce soutien,
03:23 sinon cela nous mènera à notre perte.
03:26 Il y a aussi d'autres partis que l'AFD qui nous soutiennent,
03:29 mais notre mouvement ne doit pas être politisé.
03:32 Nous ne voulons faire la promotion d'aucun parti.
03:35 Nous sommes toujours indépendants.
03:37 C'est très important de le dire.
03:39 En fin de compte, je pense que le chancelier
03:41 essaie de nous cataloguer comme de droite
03:44 pour pouvoir dire qu'ils sont mauvais, qu'ils ont tort.
03:46 Je pense que c'est le plus gros problème.
03:49 Ils sont de droite, ils sont mauvais.
03:51 Il s'agit en fait de nous diffamer de la sorte.
03:55 J'espère bien que nous allons gagner.
03:56 Nous devons gagner.
03:57 Nous n'avons pas d'autre choix.
03:59 Donc là, je suis ici avec Eva Wlady-Gonbrouck,
04:01 qui est une influenceuse assez connue des Pays-Bas,
04:04 qui traverse le monde entier, qui traverse l'océan,
04:07 qu'on retrouve aux Etats-Unis,
04:09 dans son propre pays, bien sûr aussi,
04:11 et qui est aujourd'hui en Allemagne.
04:13 Alors Eva, j'aimerais vous demander rapidement,
04:14 parce que vous avez beaucoup suivi les protestations
04:16 des fermiers néerlandais,
04:18 où il y avait la politique de l'azote,
04:19 qui consistait à saisir les terres des fermiers
04:22 aux Pays-Bas.
04:23 En comparaison avec ce que vous voyez en Allemagne,
04:25 est-ce que vous pensez que la protestation allemande
04:27 est plus forte qu'aux Pays-Bas ?
04:29 Oui, c'est plus fort naturellement.
04:30 C'est clair, je pense que,
04:32 alors, la semaine dernière,
04:35 ça a prouvé qu'il y a une énorme manifestation,
04:39 pas juste, pas seulement les fermiers,
04:41 pas seulement les agriculteurs,
04:43 mais les secteurs, je ne sais pas en français,
04:46 mais en anglais, on dit les "blue collar workers",
04:48 en fait, moi, je veux dire les gens normaux
04:51 qui travaillent dur.
04:52 Ils donnent plus de la moitié de leurs revenus
04:55 à un gouvernement qui menace leur propre existence.
04:58 Donc, ils payent pour leur propre destruction.
05:01 Pour un gouvernement qui met en œuvre un projet
05:03 qui n'est pas dans leurs intérêts,
05:05 par exemple, ils payent pour une crise climatique
05:07 qui n'existe pas.
05:09 C'est un prétexte utilisé pour se débarrasser des fermiers,
05:12 pas seulement dans les Pays-Bas,
05:13 mais aussi ici en Allemagne et dans le monde entier.
05:16 Donc, c'est normal que les gens disent en avoir ras-le-bol,
05:19 c'est compréhensible.
05:21 Le Parti pour la liberté, le PVV,
05:23 qui est en gros l'équivalent néerlandais
05:25 du Rassemblement National,
05:28 a remporté l'élection, ce qu'on n'aurait jamais imaginé,
05:31 comme ici en Allemagne avec l'AFD,
05:33 qui est complètement diabolisé,
05:35 ce qui était le cas pour le PVV pendant des décennies.
05:38 Et maintenant, ils sont tellement déçus,
05:40 et ils en ont tellement marre du statut quo
05:42 que cette tactique d'intimidation
05:44 perd de son efficacité.
05:46 Ce type de manifestations que font les fermiers ici
05:49 et aux Pays-Bas montre la voie pour nous autres,
05:52 et c'est important que nous les soutenions,
05:54 parce que si les gouvernements sont capables
05:56 de détruire des secteurs comme l'agriculture,
05:58 ils peuvent nous le faire à nous aussi.
06:00 Si nos gouvernements sont capables de faire des choses
06:03 qui ne sont pas des choses qui sont faites par les fermiers,
06:06 mais qui sont capables de détruire ces secteurs,
06:09 ils peuvent nous le faire.
06:11 Si ces personnes tombent, nous tomberons aussi.
06:14 Si ces fermiers tombent, nous tous tombons.
06:16 Évidemment, l'expérience des Français en termes de manifestation
06:19 n'est pas la même.
06:20 Ce qu'on vit en France lorsqu'il y a des mouvements sociaux
06:23 n'est pas du tout du même ordre,
06:25 c'est pas du tout la même organisation,
06:27 c'est pas du tout les mêmes rapports à la police,
06:29 pas le même rapport à la violence.
06:31 Ici, on a vu quelque chose qui est inhabituel pour l'Allemagne,
06:34 pour l'Allemagne contemporaine, qui est unique en son genre,
06:37 qui s'accompagne avec des mouvements de grève,
06:39 des blocages d'autoroutes, même de canaux,
06:42 de frettes fluviales.
06:44 C'est un mouvement d'ampleur qui, d'habitude,
06:47 lorsqu'il y a des conflits sociaux ou économiques,
06:50 il y a un dialogue qui est habituel
06:53 entre le pouvoir et les syndicats.
06:55 Là, on est dans une configuration complètement différente,
06:58 on est dans une situation où les syndicats et les agriculteurs
07:01 sont au-delà, mais en particulier les agriculteurs
07:04 considèrent qu'ils se retrouvent avec le couteau à la gorge,
07:07 certains pourraient se retrouver dans des situations
07:10 où ils perdraient tout simplement tout leur revenu annuel,
07:15 c'est-à-dire que la différence qu'il peut y avoir
07:17 de l'ordre de 10 000 euros sur l'année
07:19 par rapport au prix du carburant,
07:22 pour certains agriculteurs, comme en France,
07:25 ces 10 000 euros, c'est les 10 000 euros sur lesquels ils vivent un an.
07:28 C'est leur argent, concrètement, c'est le revenu qu'ils ont.
07:31 Et là, on menace de les en priver,
07:33 donc c'est une situation qui est critique,
07:35 et c'est pour ça que là, on sort complètement des cadres habituels,
07:38 donc c'est quelque chose qui risque de durer,
07:40 même si on a pu voir qu'il y avait une organisation
07:43 très sérieuse, très structurée,
07:45 la police n'était pas du tout stressée,
07:48 il n'y avait pas de policiers en armure ou avec des casques,
07:51 pas de canon à eau visible, etc.
07:53 Tout s'est très bien déroulé, les horaires ont été respectés,
07:56 c'est une organisation vraiment carrée,
07:59 mais en revanche, il peut y avoir une continuation de ce mouvement,
08:02 et ça, c'est ce qui va être intéressant dans les jours et les semaines qui viennent,
08:06 car ils ont un vrai moyen de pression sur le plan économique,
08:10 et on verra si le gouvernement finira par céder.
08:12 Et malgré l'auberte médiatique, l'avenir du mouvement
08:19 devra donc être scruté de près en Allemagne, mais pas seulement.
08:22 En effet, les agriculteurs européens, subissant tous les mêmes politiques
08:25 par Bruxelles, pourraient donc généraliser la mobilisation.
08:28 En France, un important rassemblement était organisé ce mardi à Toulouse
08:31 avec une manifestation et des opérations escargots,
08:35 de quoi rappeler que les professionnels du secteur
08:37 peuvent tout à fait décider de bloquer les routes,
08:40 et par là même, les livraisons de tout un pays.
08:43 Et sans transition, c'est une élection qui s'annonce bien mouvementée lundi.
08:47 Aux États-Unis, les primaires présidentielles ont commencé
08:50 dans le camp républicain, un coup de tonnerre dans l'establishment
08:53 de Washington, où Donald Trump arrive en effet largement en tête,
08:56 le point de Reynolds de Bourg-Loeuf.
09:20 Si l'Amérique n'a pas retrouvé sa grandeur, Donald Trump peut tout moins
09:23 se vanter d'un score à la hauteur de ses ambitions.
09:26 Lundi, les primaires de l'élection présidentielle de 2024 ont démarré
09:29 avec le caucus républicain de l'Iowa.
09:31 C'est traditionnellement dans cet état pivot,
09:34 pour en faire pencher la balance du côté républicain ou du côté démocrate,
09:37 que les primaires commencent au mois de janvier.
09:39 Résultat, une large victoire de Donald Trump avec 51% des voix,
09:43 très loin devant Ronald DeSantis, le gouverneur de Floride,
09:46 et Nikki Haley, l'ancien gouverneur de Caroline du Sud
09:49 et l'ancien ambassadeur auprès de l'ONU.
09:51 Ils sont crédités respectivement de 21 et 19%.
09:54 Un score encourageant pour l'ancien président des Etats-Unis,
09:56 bien au-dessus de celui de 2016.
09:58 En effet, dans ce même état, le candidat n'était que deuxième
10:01 derrière le sénateur du Texas Ted Cruz, et avait cru un temps
10:03 perdre sa place de favori.
10:05 Cette fois-ci, Donald Trump semble bien parti pour emporter
10:08 l'investiture républicaine. Gérald Olivier, journaliste spécialiste
10:11 de la politique américaine, souligne que ces résultats confirment
10:14 la popularité toujours intacte de Donald Trump au sein de la droite
10:17 contre l'Atlantique.
10:18 C'était une victoire qui était attendue.
10:20 C'est un score sans précédent. C'est un score de président sortant
10:23 en vérité. Il assomme la concurrence un petit peu comme on s'y attendait.
10:27 Et il démontre surtout qu'auprès de l'électorat républicain,
10:31 il n'a rien perdu de sa popularité.
10:34 Et les poursuites dont il fait l'objet à l'extérieur
10:37 ne nuisent absolument pas à sa candidature.
10:41 Donc, c'était une victoire attendue parce que l'Iowa est un état
10:44 relativement conservateur et un état rural pour lequel,
10:48 en tant que président, Trump avait fait beaucoup.
10:51 Mais je pense que les États qui vont suivre vont confirmer
10:54 cette tendance et qu'il aura la nomination républicaine pour lui
10:58 sans problème très rapidement.
11:00 Une prépondérance de Donald Trump au sein du parti républicain,
11:03 pleinement assumée par les électeurs au cours de ce scrutin local.
11:06 En effet, les primaires dans l'Iowa, comme dans d'autres États,
11:09 se déroulent selon une tradition particulière, le caucus avec un vote public.
11:12 Dans certains États, les primaires s'organisent autour d'assemblées
11:15 où tout le monde peut s'exprimer.
11:17 C'est fait à l'ancienne, le concept de la réunion publique.
11:20 Parfois même, ces réunions se tiennent dans les églises,
11:23 qui est le lieu le plus grand de la localité où tout le monde peut se réunir.
11:26 Donc ça, ça tient plutôt de la tradition.
11:29 Mais ça montre bien qu'au sein d'une assemblée où, inévitablement,
11:33 le vote n'est pas secret, les gens n'hésitent pas à se déclarer en sa faveur
11:38 et qu'il a avec lui l'immense majorité de l'électorat républicain.
11:43 En plus, il faut noter que l'Iowa est un État où les évangélistes sont quand même très présents.
11:48 La religion a une place très importante parmi les valeurs des gens de cet État-là.
11:53 Et Donald Trump a remporté très largement le vote évangéliste,
11:58 ce qui conforte encore plus sa place en tant que candidat républicain potentiel.
12:02 Les militants pro-Trump sont de plus en plus convaincus d'un retour en force de leur champion.
12:05 Le score de l'Iowa les conforte et leur fait même espérer un retour à la Maison-Blanche en novembre.
12:10 Je pense que c'est un très fort milieu.
12:12 Évidemment, ça sent bien, ça l'amène à l'avant et je pense que ça cause les autres candidats à prendre des pauses dans leur candidatisme.
12:20 Je ne dis pas jamais que c'est dans le sac, mais je pense qu'il l'a dans le sac pour moi.
12:28 Mais il a encore du travail à faire.
12:31 Si il parle, il va prouver son point.
12:36 Et en novembre ?
12:38 En novembre, je pense qu'il sera le président.
12:40 Du côté de la Maison-Blanche, les démocrates se préparent à un tel scénario.
12:44 Le président Joe Biden s'est exprimé le soir même sur les réseaux sociaux.
12:47 Avec son compte X, anciennement Twitter, il déclarait aux Américains que l'élection allait bientôt opposer,
12:52 selon ses mots, vous et moi contre les républicains extrémistes du MAGA.
12:56 Ce terme étant utilisé pour désigner la supposée extrême droite américaine,
12:59 en référence au slogan de Donald Trump, "Make America Great Again",
13:02 littéralement "rendre à l'Amérique sa grandeur".
13:04 De quoi penser que le président sortant cherche à éviter une campagne électorale sur son bilan économique et sécuritaire,
13:09 et préfère tourner l'attention vers une prétendue menace de dictature ?
13:13 Le thème de campagne de Joe Biden et des démocrates, c'est le 6 janvier.
13:18 Ils vont faire toute leur campagne contre ce qui s'est passé le 6 janvier,
13:23 ce qui était dramatique, tragique et inacceptable, mais qui n'est absolument pas une insurrection.
13:28 Par contre, ce qu'on constate chez les démocrates, c'est que, à l'automne,
13:33 Joe Biden a tenté de vendre son programme économique.
13:36 Il parlait en permanence du mot "Bidenomics",
13:39 pour signifier le lien de parenté entre la situation économique américaine et l'action de son administration.
13:46 Ça n'a eu aucun effet auprès de l'électorat, et donc il s'est rabattu sur la méthode de 2020,
13:53 qui consiste à dire que Trump est inacceptable comme personne, comme président,
13:58 que c'est un dictateur potentiel, qu'il a derrière lui des extrémistes qui vont bafouer la Constitution,
14:04 et que donc c'est ou lui, ou la fin de la démocratie américaine.
14:09 Le problème, c'est que les Américains, à mon avis, ont déjà entendu ce message,
14:14 et qu'ils ont compris que c'était un leurre, et qu'il était ridicule.
14:18 Joe Biden est en effet de moins en moins crédible sur ce terrain,
14:20 depuis que le Congrès a ouvert une enquête en destitution,
14:23 l'accusant d'avoir couvert les activités illégales de son fils Hunter en Chine et en Ukraine.
14:28 Alors que les Américains se dirigent vers une répétition de 2020 avec Donald Trump et Joe Biden,
14:32 cette élection où les candidats s'affronteront sur fond d'enquête judiciaire et parlementaire
14:36 prend décidément un ton inédit.
14:39 Sommes-nous face à l'embrasement tant redouté ?
14:45 Près de 100 jours après le début de la riposte israélienne sur la bande de Gaza,
14:49 des frappes iraniennes se sont abattues en Irak et en Syrie.
14:53 Explication tout de suite.
14:54 Téhéran riposte.
14:56 Ce mardi, les gardiens de la révolution iranien ont annoncé avoir frappé des cibles, je cite,
15:01 terroristes en Syrie et en Irak.
15:04 L'historien militaire et animateur du blog Veille stratégique, Sylvain Ferreira,
15:08 nous décrypte l'opération menée en Irak dans la partie kurde.
15:12 La frappe sur le Kurdistan irakien et notamment sur Erbil a vraisemblablement,
15:18 selon les affirmations iraniennes, visé un quartier général de force spéciale ou d'espions.
15:27 Certains même parlent d'agents israéliens.
15:29 Et on peut penser que cette frappe est entre guillemets la réponse de l'Iran à la mort du numéro 2 du Hamas à Beyrouth.
15:38 Il y a maintenant dix jours, l'Iran avait dit qu'elle vengerait sa mort,
15:42 qui en plus s'est déroulée dans la partie que contrôle le Hezbollah à Beyrouth.
15:47 Et donc, on peut entendre cette idée que cette frappe est une réponse à cet assassinat ciblé.
15:53 Une réponse iranienne d'autant plus évidente qu'elle a eu lieu en même temps qu'une autre frappe
15:58 sur la Syrie.
15:59 La frappe qui a été opérée, là encore par les gardiens de la révolution,
16:03 autour d'Alep, dans la périphérie d'Alep en Syrie,
16:07 elle visait des groupes rattachés à Daesh et que cette frappe là était effectivement
16:13 en réponse à l'attentat qui a eu lieu à Kerman sur la tombe du général Souleimani il y a 15 jours de cela.
16:22 Des frappes qui surprennent dans la mesure où, bien qu'elles aient été envisagées,
16:26 elles arrivent d'une certaine façon assez tard.
16:29 Quatre morts parmi des civils dans le Kurdistan irakien sont à déplorer.
16:33 Pendant 15 jours, on a dit que Téhéran restait très modéré, très réservé,
16:38 que le message envoyé par les Etats-Unis avait été compris et que les Iraniens avaient reculé.
16:44 Eh bien, l'Iran a pris son temps.
16:46 L'Iran a préparé cette frappe de manière très précise et de manière très puissante.
16:51 Elle l'a réalisée hier en touchant deux Etats souverains, rappelons-le quand même.
16:57 Le gouvernement irakien a bien évidemment protesté contre cette façon d'opérer.
17:03 On voit qu'aujourd'hui, malheureusement, l'Irak reste piégé comme la Syrie dans une guerre de proxy
17:09 entre d'un côté le camp iranien soutenu par Moscou et puis le camp israélo-américain de l'autre côté.
17:17 Une autre guerre par proxy qui complique encore la compréhension des tensions dans la région,
17:22 comme l'avaient déjà montré les explications après l'attentat perpétré à Kerman en Iran le 3 janvier dernier.
17:28 Certains observateurs n'ont pas hésité à expliquer que les revendications de Daesh sur l'attentat de Kerman
17:36 masquaient finalement, là encore, un jeu de billard à trois bandes en faveur des Etats-Unis et/ou d'Israël
17:44 On peut donc comprendre que si c'est ainsi que les services iraniens l'ont perçu,
17:48 ils ont réalisé cette double frappe à la fois sur le quartier général d'où étaient partis les ordres
17:55 et d'où était partie la gestion de cette mission contre Kerman,
17:59 et puis de l'autre côté contre les groupes qui l'ont probablement exécutée.
18:03 Donc ça paraît effectivement, au premier abord, difficile à comprendre.
18:07 Il faut gratter parce qu'on est dans une guerre de proxy,
18:10 et dans ces cas-là, les intentions des Indes ne sont pas forcément manifestées
18:14 par les moyens qui sont employés de manière claire et précise,
18:17 et ça nous oblige à faire bien évidemment des interprétations,
18:20 mais aussi à aller loin dans ces interprétations pour essayer de comprendre.
18:24 Et partons à présent faire le tour de l'actualité en bref avec Olivier Frèrejac.
18:31 La phase intensive des opérations sur le sud de la bande de Gaza bientôt terminée,
18:39 c'est en tout cas ce que déclare le ministre de la Défense israélien Yoav Galan,
18:44 environ 100 jours après le début de la riposte après l'attaque du Hamas du 7 octobre.
18:48 Le Hamas déclare qu'au moins 22.000 personnes sont mortes dans le territoire avec les frappes israéliennes.
18:53 Selon le gouvernement de Tel Aviv, les Palestiniens devront faire émerger une force
18:58 pour administrer le territoire aussitôt que l'opération sera terminée,
19:02 que le Hamas, je cite, "ne menacera plus Israël".
19:05 De quoi saisir que la riposte devrait bientôt prendre une nouvelle tournure.
19:09 Une annonce de nouvelle phase alors qu'au moins deux otages israéliens supplémentaires
19:13 sont morts dans une vidéo diffusée lundi par le Hamas.
19:16 Une jeune femme retenue prisonnière depuis le 7 octobre annonce la mort de deux hommes avec qui elle était retenue.
19:22 La veille, une autre vidéo avait été publiée et on y voyait les deux hommes en question vivants.
19:28 Dans son communiqué, le Hamas affirme que les deux personnes ont été tuées, je cite,
19:32 par les bombardements sionistes sur Gaza.
19:35 Rien n'assure toutefois que la version soit exacte, néanmoins on sait que depuis le 7 octobre,
19:39 des otages ont bel et bien péri dans la riposte de Tel Aviv.
19:43 Un drame qui secoue sans surprise la société israélienne dont une large partie estime
19:47 que le Premier ministre Benjamin Netanyahou n'œuvre pas suffisamment pour faire libérer
19:51 les quelques 130 otages toujours entre les mains du Hamas ou des groupes affiliés.
19:56 En effet, depuis la trêve d'une semaine fin novembre, aucun nouvel accord n'a été mis en place
20:01 pour faire sortir les survivants.
20:03 Amélie Oudea Castera, la polémique sans fin.
20:07 Après les révélations sur la scolarisation des enfants du nouveau ministre de l'Éducation
20:12 au lycée privé Stanislas, c'est sa défense qui provoque l'ire des syndicats enseignants.
20:17 Amélie Oudea Castera avait invoqué des "paquets d'heures pas sérieusement remplacées"
20:22 pour justifier le retrait de ses trois fils de l'école publique.
20:25 Mais dimanche, le journal Libération a indiqué qu'une demande refusée de saut de classe
20:29 serait en réalité à l'origine de ce départ.
20:32 Les réactions n'ont pas tardé.
20:34 Lundi, une réunion du ministre avec le syndicat SNES et FSU a tourné au fiasco.
20:38 Faute d'excuses du ministre, l'organisation a coupé cours à l'échange.
20:42 A gauche, certains responsables politiques comme Vamir Roussel réclament la démission du ministre.
20:46 Par ailleurs, les parents d'élèves de l'établissement public visé par les propos de cette dernière s'en mêlent.
20:51 Dans une lettre, ils ont fait part de leur "attachement profond" à l'école de la République
20:56 et notamment à l'école littrée si injustement mise en cause.
21:00 Amélie Oudéa Castera s'est rendue dans cet établissement public privilégié mardi matin
21:05 espérant calmer les esprits.
21:07 Elle y a reçu des sifflets pour seul accueil.
21:10 Macron part tout sur le télécran mardi à 20h15.
21:14 Emmanuel Macron se produira sur six chaînes télévisées
21:17 en plus des radios pour son intervention de mi-mandat.
21:20 Ce qu'il a appelé un "rendez-vous avec la nation"
21:23 se déroule ainsi 15 minutes après les débuts des journaux télévisés de 20h
21:27 témoignant de sa volonté de demeurer maître du temps
21:30 et de s'imposer héros au téléspectateur qui se passerait parfois bien de son allocution.
21:35 Par ailleurs, le président coupe l'herbe sous le pied de son premier ministre
21:39 qui prononcera son discours de politique générale probablement la semaine prochaine.
21:43 Une manière de rappeler au nouveau chef de gouvernement qui est la vedette.
21:47 Une vedette qui se rendra par ailleurs à Davos en Suisse mercredi pour le Forum économique mondial.
21:52 Vous n'aviez pas beaucoup d'argent ? Eh bien vous en aurez encore moins.
21:56 Lundi, le ministre de l'économie Bruno Le Maire a annoncé le nouveau taux du livret d'épargne populaire,
22:01 le LEP, réservé aux plus modestes et au plafond fixé à 10.000 euros.
22:05 Il passera donc d'un rendement de 6 à 5%.
22:08 Fidèle à son habitude du camouflage, le ministre a annoncé cette baisse
22:12 comme un cadeau du gouvernement en estimant que le LEP aurait dû s'établir à 4,4%
22:18 mais que dans sa grande bonté associée à l'altruisme du gouverneur de France, il était porté à 5%.
22:24 Environ 10 millions de Français disposent d'un livret d'épargne populaire
22:27 quand plus de 80% de la population a un livret A limité à 22.950 euros depuis 2013.
22:34 Ce livret A, lui, reste bloqué à 3% alors que le mode de calcul aurait dû le porter à 4,1%.
22:40 Qu'a dit la guerre des prix alors que s'achevaient lundi
22:44 les négociations annuelles entre les enseignes de supermarché et leurs fournisseurs
22:48 réalisant moins de 350 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel,
22:51 un accord modeste a été trouvé.
22:53 Selon le patron Michel-Edouard Leclerc, cet accord permettra des baisses de prix de nature
22:58 à ramener l'inflation alimentaire à 2 ou 3% par an contre 20% sur les deux dernières années.
23:04 Du mieux même si vos courses ne devraient donc pas vous coûter moins cher.
23:08 Côté fournisseurs, l'heure est à la grogne.
23:10 L'Association des entreprises de produits alimentaires élaborés, Adepal,
23:14 a dénoncé des demandes de prix déraisonnables et déconnectées
23:18 des variations de coût supportées par les entreprises.
23:20 La Fédération nationale des industries laitières a, elle, jugé inacceptable et illégal
23:25 que les enseignes de supermarché exigent de telles baisses
23:28 annonçant déjà qu'elles seraient répercutées sur le prix d'achat du lait aux producteurs.
23:33 Un bébé dans une poubelle et non, il ne s'agit pas d'un enfant tué dans le ventre de sa mère
23:38 mais d'un petit sauvé de la mort le 20 octobre.
23:40 La mère, originaire de Mayotte, avait accouché chez elle
23:43 et avait jeté l'enfant dans un conteneur juste après.
23:45 Âgée de 17 ans, elle a été mise en examen pour tentative de meurtre
23:48 et est actuellement incarcérée.
23:50 L'enfant ne sera cependant pas adopté car la mère a décidé de le reconnaître, le média.
23:55 20 Minutes a ainsi révélé qu'elle a bien effectué les démarches
23:58 dans les deux mois qui ont suivi la naissance.
24:00 Son avocate, maître Amina Saadaoui, estime que sa cliente n'a de cesse de penser
24:05 à son petit garçon après avoir pris, je cite, "une décision atroce et déchirante"
24:09 de celle qu'on regrette la seconde d'après.
24:12 Le père, qui se trouvait sur son lieu de travail lors de l'abandon, est en liberté
24:16 mais ne garde pas l'enfant, qui est toujours dans une pouponnière de l'aide sociale à l'enfance.
24:20 Ce dernier a été victime d'une fracture au niveau du crâne.
24:23 Et voilà, on arrive déjà à la fin de cette édition.
24:29 Dans un instant, pour le Zoom du jour, Véronique Bournino, docteur en histoire monnaire,
24:33 me présente son ouvrage "Contre la détestation de l'homme par l'homme".
24:37 Le transhumanisme devrait se saisir des progrès de la technologie biomédicale
24:42 pour perfectionner ce que la nature n'arrive pas à perfectionner par elle-même.
24:46 Et il serait légitime pour lui, puisqu'on est dans une perspective totalement évolutionniste
24:51 et que la nature serait inachevée, il serait légitime pour lui de se saisir
24:55 des opportunités que nous donnent la science et la technologie
24:59 pour réaliser des possibles que la nature ne contient pas encore.
25:03 Ce soir, vous pourrez également découvrir un nouveau numéro de "Passé-présent".
25:06 Guillaume Fiquet reçoit Marc Lefrançois pour évoquer les grandes femmes criminels de l'histoire.
25:12 À présent, c'est également le moment de retrouver le directeur de l'Observatoire des journalistes,
25:16 Claude Chollet, pour un portrait piquant du journaliste Frédéric Tadei.
25:20 C'est à présent la fin de cette édition.
25:22 Merci à tous pour votre fidélité.
25:24 À demain. En attendant, portez-vous bien. Bonsoir.
25:27 (Générique)

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