Face à l'Info (Émission du 16/01/2024)

  • il y a 8 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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Transcript
00:00 -Bonsoir à tous.
00:02 Ravie de vous retrouver ce soir.
00:05 La Minute Info, Simon Guélin.
00:07 -Je vais toujours très bien.
00:10 Bonsoir.
00:11 Soyez prudents sur les routes.
00:13 Le plan neige et verglade au niveau 3
00:16 est activé jusqu'à demain matin.
00:18 La vitesse est réduite de 20 km/h sur certains axes.
00:22 Christophe Echu annonce l'interdiction progressive
00:25 des poids lourds dans le tiers nord du pays.
00:28 -La population française augmente encore,
00:30 mais le nombre de bébés est au plus bas depuis 1946.
00:34 En ce début d'année 2024, le pays compte 68,4 millions d'habitants,
00:38 soit une nouvelle progression de 0,3 % sur un an, selon l'INSEE.
00:42 Les bombardements israéliens sont très intenses dans le sud
00:46 de la bande de Gaza.
00:47 102 jours après la guerre, la phase intensive des combats
00:51 se rapproche de la fin.
00:53 Des roquettes ont été tirées dans la matinée
00:56 depuis Gaza vers le sud d'Israël.
00:58 -Merci, Simon.
01:01 Et au sommaire ce soir, indifférence ou agacement ?
01:07 Comment les Français accueilleront leur rendez-vous
01:10 avec la nation d'Emmanuel Macron ce soir à 20h15 ?
01:14 Un format rare, une rencontre de près de 3 heures.
01:18 Après les conventions citoyennes, le grand débat national,
01:22 les rencontres de Saint-Denis,
01:24 le chef de l'Etat sera-t-il donné un 2nd souffle
01:27 à l'acte II de son quinquennat, l'édito de Mathieu Boccotti ?
01:31 Gabriel Attal a-t-il réussi son baptême à l'Assemblée nationale
01:35 en tant que Premier ministre ?
01:37 Il a renvoyé Mathilde Panot dans les cordes,
01:39 il a de nouveau affiché sa volonté pour l'école,
01:42 il s'est également attardé sur les classes moyennes.
01:45 Mais qui sont ces classes moyennes ?
01:47 Celles qui payent souvent pour tous ceux qui ne cotisent pas,
01:51 pas elles, comme le déclare le quotidien L'Opinion,
01:54 le dindon du modèle social français,
01:57 l'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:00 Amélie Odea Castella s'est faite huer à l'Assemblée nationale,
02:06 huée également devant l'ancienne école de son fils,
02:10 où elle s'est rendue aujourd'hui.
02:12 La ministre de l'Education et des Sports n'arrive toujours pas
02:15 à sortir de la polémique depuis sa nomination,
02:18 pas à convaincre, un syndicat a même déposé plainte contre elle
02:22 pour « diffamation ».
02:24 Tout le monde parle d'elle, mais connaît-on réellement son parcours ?
02:27 L'ascension d'une jeune fille de bonne famille,
02:31 le regard de Marc Melou.
02:33 Alerte natalité, alerte natalité,
02:36 elle est en baisse de 6,6 % par rapport à 2022,
02:40 c'est le plus bas niveau de naissance
02:43 depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en France.
02:46 Mais la population française a augmenté de 0,3 %.
02:50 L'INSEE a sorti son bilan démographique pour 2023.
02:55 Comment qualifier concrètement ce qu'il nous arrive ?
02:58 Pourquoi la question de la natalité inquiète tout le monde
03:01 et indispose les politiques ?
03:03 Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:05 Et puis un ancien agent de la DGSE interrogé sur Youtube
03:11 a lâché une information surprenante.
03:14 Dans 50-70 ans, l'Europe sera totalement islamisée.
03:19 Selon lui, il prédit l'achèvement du projet d'islamisation de l'Europe
03:25 par les frères musulmans.
03:26 En quoi ces propos sont-ils convaincants ?
03:29 L'édito de Mathieu Bocottier.
03:31 Et là, pour prendre un peu de hauteur sur l'actualité avec nos mousquetaires,
03:36 une émission particulière ce soir.
03:37 Vous aurez plusieurs surprises, vous le verrez. C'est parti.
03:42 (Générique)
03:45 ---
03:53 - Plusieurs surprises dans cette émission, vous le verrez.
03:56 A 20h15, vous aurez la conférence de presse d'Emmanuel Macron.
04:01 Ce soir, en direct sur NC News.
04:05 Juste avant d'en parler avec vous, Mathieu Bocottier,
04:07 vous permettez que je joue un petit sonore de Gabriel Attal aujourd'hui ?
04:10 Parce que cet après-midi, il a fait ses premiers pas à l'Assemblée nationale.
04:13 Et vous me direz si ce sont des premiers pas réussis.
04:16 Écoutons Gabriel Attal, Premier ministre à l'Assemblée nationale, cet après-midi.
04:20 - Moi, je ne regarde pas d'où les gens viennent, je regarde où ils veulent aller.
04:24 Je ne regarde pas les gens pour ce qu'ils sont, mais pour ce qu'ils font.
04:27 (Applaudissements)
04:29 Je ne me soucierai jamais, en regardant mes ministres,
04:32 les parlementaires, tous les Français qui veulent agir,
04:34 de leur couleur de peau, de leurs origines sociales, géographiques.
04:39 Je ne me soucierai jamais de ces sujets-là.
04:41 L'important, c'est de vouloir agir pour les Français.
04:44 - Il s'exprime bien, non ? - Oui, c'est très bien.
04:47 Il y a de cela quelques années, ce qu'il disait là, c'est l'évidence la plus élémentaire.
04:52 L'évidence la plus évidente.
04:54 Aujourd'hui, apparemment, ce propos transgressif,
04:56 il dit beaucoup sur l'évolution de l'état d'esprit en ce pays.
04:59 - J'ai l'impression que ce soir, vous n'attendez pas,
05:01 de la part d'Emmanuel Macron, à des propos transgressifs.
05:03 C'est la question que je vais vous poser,
05:04 puisque, avec la conférence de presse qui tiendra ce soir,
05:07 il entend manifestations données ainsi,
05:09 dans les suites du remaniement à nouveau Cap, à son quinquennat,
05:13 ce n'est pas la première fois qu'il cherche à reprendre en main
05:16 l'opinion et sa communication.
05:18 Selon vous, y parviendra-t-il ?
05:20 - Alors, vous avez tout à fait raison de dire d'abord et avant tout,
05:23 que ce n'est pas la première fois qu'il cherche à reprendre
05:26 un contact direct, avec les Français,
05:30 comme s'il misait, encore une fois, sur son incroyable,
05:35 du moins, c'est ce qu'on dit, pouvoir de séduction,
05:37 pour être capable de renouer un lien intime avec un peuple
05:40 qui semble, aujourd'hui, le bouder.
05:43 En fait, il y a un souvenir chez Emmanuel Macron,
05:45 je pense qu'on en est tous témoins,
05:46 c'est le souvenir de 2016-2017,
05:49 quand le milieu médiatique était, dans un espèce de moment,
05:51 un milieu médiatique d'un moment d'ébaubissement avec lui.
05:55 Il est si génial, il est jeune, il est beau, il est brillant,
05:58 et je pense qu'il est à la recherche d'un tel moment pour renouer.
06:03 Il est à la recherche, en fait, de la fusion originelle,
06:07 quand lui et les médias ne faisaient qu'un.
06:08 On s'en souvient, quand il allait faire un discours,
06:10 une journaliste d'une autre chaîne tendait la main comme ça,
06:12 il faisait un "tap-là",
06:14 une journaliste de la politesse m'interdira de la nommer,
06:16 mais apparemment, c'est normal, comme ça,
06:18 une journaliste, juste avant un événement politique,
06:19 il faut "vas-y, Emmanuel, t'es formidable",
06:21 c'est ainsi qu'elle l'appelait, on devine, à l'époque.
06:23 Quoi qu'il en soit, il croit à son pouvoir de séduction,
06:26 mais c'est un pouvoir de séduction qui s'opère de manière médiatisée.
06:30 J'entends par là qu'il doit séduire les journalistes,
06:33 leur imposer un récit,
06:35 leur imposer un récit du changement de cap du quinquennat,
06:38 je reviendrai, pour qu'eux-mêmes se fassent les amplificateurs
06:42 de ce nouveau récit et que chacun puisse témoigner,
06:45 comme s'il en avait été témoin personnellement,
06:47 du grand basculement à l'Élysée,
06:50 un basculement tel qu'apparemment, un nouveau quinquennat
06:52 commencerait, dis-je, ce soir.
06:55 Ce qui est certain, c'est qu'Emmanuel Macron aime
06:57 court-circuiter les médiations institutionnelles.
06:59 Vous savez, on est en France, on nous cesse de dire
07:02 l'importance des institutions, il faut respecter les institutions,
07:05 rien n'est plus important que les institutions.
07:07 Mais le président de la République aime les court-circuiter
07:09 quand vient le temps de s'épargner, en fait,
07:12 les mécanismes habituels du débat politique.
07:14 Donc, par exemple, rappelons-nous au moment des Gilets jaunes,
07:16 le grand débat, le président qui part à la rencontre
07:19 de son peuple pour le comprendre en lui expliquant,
07:22 en faisant des discours fleuves type castristes, un peu, à ce moment-là,
07:25 donc des discours fleuves pour mieux comprendre
07:27 ceux qui lui posaient une question de quelques secondes ou quelques minutes.
07:30 La méthodologie était originale, mais on comprenait
07:32 qu'il voulait un moment personnel avec les Français.
07:35 Ensuite, le Conseil national, la refondation,
07:37 on peut s'en souvenir, au moment de la présidentielle.
07:39 Donc l'Assemblée nationale avait, en un sens, fait faillite
07:42 parce qu'elle était sous l'emprise des partis,
07:45 et il allait créer un nouveau CNR,
07:47 un CNR où il allait pouvoir entrer en contact
07:50 avec les forces vives du pays.
07:53 De la même manière, les conventions citoyennes,
07:55 quand on n'est pas exactement heureux des mécanismes de délibération,
07:58 on va créer une convention citoyenne.
08:00 Ça veut dire théoriquement qu'on ne sait pas exactement qui va s'y retrouver,
08:03 mais généralement, tous les gens qui pensent correctement, de la bonne manière,
08:06 sont nommés à cet endroit, et le résultat attendu correspond
08:09 aux attentes du pouvoir. On le voit sur la fin de vie.
08:12 Et là, il y a la conférence de presse,
08:15 qui est en plus le charme suranné des origines de la Ve République.
08:19 Parce que la conférence de presse, tout le monde en a fait,
08:21 mais c'est très général de Gaulle que de faire 2h30 de conférence de presse,
08:26 on s'attend d'ailleurs, lorsqu'on l'a fait, à voir célébrer ses prouesses physiques.
08:30 Il a tenu 2h30 quand même, c'est impressionnant,
08:32 2h30 comme ça, sans arrêter, il prend une question, il y répond,
08:36 et ainsi de suite, comme une forme de puissance qui veut se manifester
08:39 à travers une telle méthode.
08:41 Et par ailleurs, ça suppose évidemment la complicité active de la presse,
08:46 qui doit participer au jeu en chantant ensuite les louanges
08:51 de l'homme qui a réussi l'exploit, la performance des 2h30
08:54 sans jamais flancher d'une intelligence.
08:56 On sait d'avance, on sait les compliments qui vont venir.
08:58 Évidemment, il y a une autre méthode pour parler au peuple directement,
09:02 c'est le référendum, mais pour l'instant, étonnamment,
09:05 il n'a pas été choisi comme méthode pour parler au peuple directement.
09:08 Je suis étonné, j'ai l'impression que c'est une méthode qui permettrait
09:11 de lui parler justement sans médiation parlementaire
09:14 et le peuple s'exprimerait directement, mais peut-être, n'est-ce pas,
09:16 de ce peuple dont on a envie.
09:18 - Venons-en à la conférence de presse de ce soir.
09:22 Pour l'instant, je vous disais, beaucoup de surprises.
09:24 Nous rejoindrons Sonia Mabrouk en direct de l'Élysée
09:28 pour connaître un petit peu la tendance
09:30 et on lui demandera un peu son avis sur la question.
09:33 Mais Mathieu Boqueteur, quoi sert cette conférence
09:36 et à quoi doit-on s'attendre?
09:38 - Disons que depuis le début du deuxième quinquennat,
09:40 on a l'impression qu'Emmanuel Macron conduit une voiture
09:43 avec deux pneus crevés ou quatre peut-être, sans pneus de secours.
09:47 Donc là, l'objectif, c'est de nous dire, enfin,
09:49 le quinquennat commence ce soir.
09:51 On va nous faire le récit, on peut s'y attendre,
09:53 d'un nouveau, d'un nouvel Emmanuel Macron.
09:55 Délivrer, enfin, des circonstances difficiles
09:57 de son élection au deuxième tour.
09:59 Délivrer d'un virage à gauche dont il n'aurait pas voulu
10:03 avec Mme Borne et ainsi de suite.
10:05 Donc, ce soir, Emmanuel Macron, on attend...
10:07 D'ailleurs, le récit traîne déjà dans les médias.
10:09 Délivrer, enfin, des conseillers qui le laissaient exagérément.
10:13 Délivrer d'une aile gauche qui l'empêchait d'aller
10:16 au fond de ses convictions véritables.
10:18 Emmanuel Macron commencera enfin son véritable quinquennat
10:21 ce soir, libéré.
10:22 Libéré de tous ceux qui empêchaient Emmanuel Macron
10:25 d'être pleinement Emmanuel Macron.
10:27 Donc là, on va dire, c'est formidable.
10:29 J'imagine, en fait, la confidence du journaliste politique.
10:31 Confidence, en vrai, qui est faite à 100 personnes à la fois,
10:33 mais il nous la raconte comme si on l'avait racontée
10:35 en toute discrétion.
10:37 Emmanuel Macron, on l'a vu ce soir,
10:39 est un homme transformé, libéré, désencombré
10:42 de conseillers dont il n'avait plus besoin.
10:44 On sent que son quinquennat prend un autre sens aujourd'hui.
10:47 C'est impressionnant. On a envie de dire,
10:49 ah oui, quand même, il est au courant.
10:51 Il a vraiment perçu tout ça chez lui.
10:53 Le problème est le suivant.
10:54 C'est une démonstration de force du prince.
10:56 Cela dit, là où il y a un point d'interrogation,
10:59 c'est qu'Emmanuel Macron, contrairement à ce qu'on dit,
11:01 ce n'est pas un homme sans conviction.
11:03 Il a une conviction plus forte que toutes les autres,
11:05 et c'est l'Europe.
11:06 C'est une Europe qui n'est pas simplement la coopération
11:08 des peuples de la civilisation européenne
11:10 dans une structure politique adaptée.
11:12 C'est l'Europe comme idéale, comme horizon,
11:14 comme nouvelle étape dans le développement de l'humanité.
11:16 Cela n'empêche, hélas, de se renouer avec les...
11:19 de faire le choix des méthodes, des actions, des gestes
11:22 qui rendraient possible véritablement
11:24 une réconciliation avec les Français
11:26 parce qu'il y aurait la rupture fondatrice
11:28 qui permettrait vraiment de prendre les mesures
11:30 pour engager le redressement du pays.
11:32 Donc, il y aura probablement beaucoup de paroles ce soir.
11:34 Ensuite, il y aura quelques questions.
11:35 J'en annonce quelques-unes.
11:36 Son rapport avec sa ministre de l'Éducation,
11:38 de quelle manière va-t-il la défendre
11:40 ou va-t-il la défendre comme il a défendu
11:42 son ancienne ministre de la Culture, Mme Abdelmalak ?
11:44 Cela reste à voir, mais je crois qu'il va la défendre.
11:46 Son propos sur l'avenir des LR,
11:48 je crois qu'il risque d'avoir quelque chose sur cela.
11:50 Le référendum sur l'immigration, on lui posera la question.
11:53 Il esquivera, normalement.
11:54 On verra quel clivage il propose pour les élections européennes.
11:57 On se souvient, la dernière fois,
11:58 c'était les progressistes contre les nationalistes.
12:00 Ou les ouverts contre les fermés.
12:02 Cela ne nous dirait pas du tout pour qui il fallait prendre.
12:05 Et là, on verra quel est le clivage qui nous sera proposé.
12:08 Et enfin, il y aura les petites phrases
12:09 qui vont être savamment distillées,
12:10 qui ont pour fonction ensuite d'alimenter
12:12 un autre cycle médiatique d'une semaine
12:14 centré sur le président de la République.
12:17 Parce qu'on ne se trompe pas,
12:18 depuis deux semaines, l'Élysée contrôle l'agenda politique.
12:21 Elle réussit à maîtriser les termes du débat politique
12:24 en réussissant avec une nomination.
12:26 Sire, conseil des ministres,
12:27 remaniement, conférence de presse aujourd'hui.
12:29 Donc, c'est aussi une opération de confiscation
12:31 de la prochaine, sinon des deux prochaines semaines médiatiques.
12:34 Dernière question, une minute.
12:36 À quelle réaction peut-on s'attendre
12:38 de la part des Français, cette fois ?
12:40 Un enthousiasme fou.
12:41 Non, je blague. Soyons sérieux.
12:43 Non, je pense une immense fatigue,
12:46 un mélange en fait d'indifférence et d'agacement.
12:49 Je ne doute pas, le pari politique frétille.
12:52 Le pari politique est excité.
12:54 Le pari politique se dit,
12:55 « Oh, c'est un grand moment,
12:56 on pourra raconter ça à nos petits-enfants. »
12:57 Mais le commun des mortels se dit,
12:59 « Franchement, j'ai l'impression que c'est encore une fois
13:01 un long discours, encore une fois,
13:03 le milieu politique va se regarder
13:05 et avec ses courtisans, avec ses commentateurs.
13:08 Donc, c'est un milieu qui se regarde lui-même
13:10 et qui ne sent pas à quel point
13:11 il y a une désaffection profonde dans le pays.
13:13 À moins qu'ils ne le sentent et s'en réjouissent.
13:16 Parce que lorsque le peuple se démobilise,
13:18 lorsque le peuple finalement se replie
13:19 dans la vie intime, dans la vie privée,
13:21 nos élites peuvent gouverner comme elles l'entendent
13:23 sans risque de colère populaire.
13:25 À l'horizon des élections européennes,
13:27 moins le peuple va participer,
13:28 plus ça va favoriser,
13:29 il ne faut pas se tromper,
13:30 les catégories sociales dominantes
13:32 qui sont celles qui se reconnaissent généralement
13:34 dans la macronie.
13:35 Évidemment, il pourrait y avoir une rupture.
13:37 Vous savez, en politique, il est toujours possible
13:38 d'avoir une rupture fondatrice.
13:39 Emmanuel Macron pourrait décider de rompre,
13:41 par exemple, sur les questions migratoires,
13:43 sur l'Europe, sur le gouvernement des juges.
13:45 Il pourrait décider de le faire.
13:46 C'est un homme très intelligent.
13:47 Il pourrait décider de le faire.
13:48 Je serais néanmoins étonné qu'il le fasse.
13:50 Gabriel Attal, sa popularité dit j'ai monté,
13:53 non pas quand il a fait un diagnostic sur la baïa,
13:56 lorsqu'il a interdit la baïa.
13:58 En ces matières, un geste politique fort
14:00 peut permettre à un président de renouer avec son peuple.
14:02 Est-ce que cette conférence est l'annonce
14:04 d'un geste politique fort?
14:05 On verra.
14:07 Sonia Mabrouk, vous êtes à l'Élysée.
14:10 Vous nous direz, si vous allez poser
14:11 peut-être une question au chef de l'État,
14:13 mais quel est le sujet qui, selon vous,
14:15 pourrait tout dominer et donner peut-être un cap
14:19 au chef de l'État ce soir?
14:21 Bonsoir à vous, chère Christine,
14:25 et bonsoir à tous nos téléspectateurs et amis autour de vous.
14:28 Je viens d'écouter avec beaucoup d'attention
14:30 ce qu'a développé Mathieu Boccoté
14:32 et je pense qu'il a véritablement mis le doigt
14:34 sur l'un des sujets qui me paraît
14:37 et qui vous paraîtra aussi très certainement essentiels
14:39 et qui finalement irrigue tous les domaines.
14:41 Et je pense que le président est attendu sur ce sujet.
14:44 C'est celui de la souveraineté.
14:46 Parce que quand on parle de souveraineté,
14:47 on parle de souveraineté industrielle,
14:49 on parle de souveraineté dans le domaine des flux migratoires,
14:52 on parle de souveraineté alimentaire pour nos agriculteurs
14:55 et vous en avez parlé vous-même, Christine,
14:57 avec des agriculteurs en souffrance en ce moment.
15:00 On parle aussi de souveraineté, finalement,
15:02 par rapport au primat du droit européen
15:04 sur le droit national.
15:06 Et donc la question sera aussi de savoir,
15:07 finalement, est-ce que le président est toujours le grand défenseur,
15:10 le chantre de la souveraineté européenne
15:13 par rapport à la souveraineté nationale ?
15:15 Moi, je pense que quand on dit que le président n'a pas de cap,
15:18 en fait, il a toujours eu un cap assez clair
15:20 voire même très, très clair dans le domaine européen
15:23 et c'est un domaine aussi qui guide la France.
15:26 Alors certains s'en désolent, d'autres s'en félicitent
15:29 et là, c'est une ligne de fracture très importante
15:31 pour les Européennes,
15:32 mais sur laquelle le président n'a jamais dévié.
15:35 Alors si j'avais une question,
15:36 et si le président ce soir me donnait la parole,
15:39 ce serait peut-être cette question,
15:40 est-ce qu'il va finalement persévérer sur ce thème-là
15:45 et réaffirmer cette souveraineté européenne
15:47 ou alors pense-t-il, comme il l'avait dit déjà
15:50 il y a quelques années,
15:51 qu'il faut une primauté finalement donnée à la nation
15:54 et revenir davantage sur la souveraineté nationale,
15:57 ce qui ne serait pas du tout une forme de protectionnisme,
15:59 mais une mise en avant d'une souveraineté finalement délimitée
16:03 par les frontières nationales.
16:04 Ça me semble un sujet important.
16:06 Alors évidemment, j'ai écouté aussi
16:08 les derniers développements de Mathieu.
16:10 Que vous dire de l'ambiance ici,
16:12 peut-être pour vous donner un petit peu
16:14 l'atmosphère qui y règne.
16:16 Il y a une attente, alors elle n'est pas, comment dire, gonflée.
16:21 Nous savons aussi quel est l'état du pays.
16:23 Il peut y avoir beaucoup de déceptions.
16:25 Est-ce qu'il y a une attente sur un cap ?
16:27 Je crois qu'il y a une attente plutôt
16:28 sur des sujets extrêmement concrets,
16:29 pouvoir d'achat, facture d'électricité,
16:32 etc. Ces questions seront posées.
16:34 Et puis il y a les questions éminemment politiques aussi,
16:37 sur l'école.
16:38 Le président va-t-il défendre sa ministre de l'Éducation ?
16:41 Et là, il donnera aussi une indication
16:43 sur l'un des sujets évidemment les plus importants,
16:45 qui est celui de l'école.
16:47 Donc vous voyez, beaucoup de sujets,
16:48 moi je pense qu'il sera attaché à des sujets majeurs.
16:50 Souveraineté, insécurité, immigration,
16:53 ce sont les grands thèmes
16:55 qui seront certainement abordés dans quelques instants.
16:58 - Merci, ma chère Sonia.
17:00 Nous suivrons cette conférence de presse en direct
17:03 et puis nous surveillerons vos questions évidemment.
17:06 Alors, CNews est en force sur place à l'Elysée
17:09 pour poser des questions aux chefs de l'État.
17:11 Nous rejoindrons dans un instant
17:13 Olivier Benkemon, Laurence Ferrari
17:15 ou encore Gauthier Lebret.
17:17 Dimitri, Sonia Marbock parlait de souveraineté.
17:20 Avec vous, nous allons parler
17:22 d'un autre chapitre, les classes moyennes.
17:24 Écoutez Gabriel Attal.
17:28 - Je veux agir pour tous ces Français
17:31 qui sont toujours au rendez-vous de leurs responsabilités,
17:34 qui travaillent tous les jours,
17:36 qui bien souvent se trouvent un peu trop au-dessus
17:38 pour bénéficier des aides sociales
17:40 et pas suffisamment haut pour s'en sortir tout seul.
17:42 C'est à cette France-là, oui,
17:44 que je veux m'adresser aussi et les accompagner.
17:46 - Les classes moyennes.
17:48 Lors de sa prise de fonction,
17:50 Gabriel Attal a réservé ses premiers mots,
17:52 Dimitri, à ces Français qui travaillent,
17:55 qui ne s'y retrouvent plus.
17:57 Que le nouveau Premier ministre a qualifié
17:59 de cœur battant de la société.
18:01 Mais aujourd'hui, la question se pose,
18:03 qui est cette classe moyenne
18:05 et pourquoi ce regain d'attention politique du pouvoir
18:08 pour les classes moyennes ?
18:10 - Vous avez tout à fait raison de dire "regain d'attention".
18:13 Il faut bien constater une chose,
18:15 c'est que hors période électorale,
18:17 les classes moyennes, en réalité,
18:19 il en est assez peu question,
18:21 ce n'est plus du tout l'objet central
18:23 d'attention des responsables politiques.
18:25 Pour caricaturer à l'extrême,
18:27 on qualifie les plus pauvres et les plus riches,
18:30 les deux extrémités de l'échelle des revenus.
18:33 Et entre les deux,
18:35 ce qu'a dit Gabriel Attal est intéressant.
18:38 Quand il nous explique que les classes moyennes,
18:40 c'est ceux qui sont un peu trop aisés,
18:43 aisés étant bien grand mot pour toucher les aides sociales,
18:46 mais pas assez pour s'en sortir.
18:48 Les classes moyennes, ce serait cette espèce d'entre-deux.
18:51 C'est quand même défini statistiquement,
18:54 mais ce n'est pas du tout satisfaisant.
18:56 On dit en gros que les classes moyennes,
18:58 c'est ce qu'il y a entre les 30% les plus modestes
19:00 et les 20% les plus riches,
19:02 l'espèce de corps central de la société.
19:04 Donc si vous gagnez,
19:06 entre 2000 et 3000 euros par mois,
19:10 vous êtes dans la classe moyenne individuellement.
19:12 Je ne parle pas au niveau du ménage.
19:14 Entre 2000 et 3000 euros,
19:16 vous êtes la classe moyenne.
19:18 Mais comme vous pouvez le voir,
19:20 regardez la pyramide des salaires.
19:22 Finalement, on se rend compte
19:24 qu'on a déjà 50% des Français.
19:27 Et donc si je prends ma borne 2000-3000 euros,
19:29 vous regardez, c'est le groupe des 19 et des 10,9,
19:32 c'est-à-dire 30% de la population française.
19:34 C'est un petit tiers finalement
19:36 en termes de revenus salariaux.
19:38 Si je prends ces bornes de revenus.
19:41 Donc vous voyez, ça ne marche pas très bien.
19:43 En fait, il faut plutôt considérer les classes moyennes
19:46 en termes d'auto-positionnement social.
19:49 Je veux dire par là, c'est la Fondation Jean Jaurès
19:52 qui a commandé à l'IFOP un sondage au mois de décembre
19:54 en demandant aux gens,
19:55 où est-ce que vous vous situez dans l'échelle de la société ?
19:58 Vous êtes où ? Est-ce que vous êtes de la classe moyenne ?
20:00 Est-ce que vous n'en êtes pas ?
20:01 Et regardez les réponses,
20:02 vous allez voir, c'est très intéressant.
20:03 Vous voyez que classe moyenne en substance,
20:06 c'est classe moyenne inférieure,
20:08 classe moyenne véritable
20:10 et classe moyenne supérieure, en fait, le cumul.
20:12 62% des Français se considèrent
20:15 comme appartenant aux classes moyennes de Français sur 3.
20:18 Vous voyez, c'est bien plus vaste, si vous voulez,
20:21 l'imaginaire des classes moyennes
20:24 que statistiquement, ce que nous en dit l'INSEE en termes de revenus.
20:28 Vous avez même des gens qui font partie, objectivement,
20:30 des plus fortunés en France
20:31 et qui se considèrent comme la classe moyenne.
20:33 Ils ne s'imaginent pas du tout comme l'élite, en fait.
20:35 Et alors, ce qui est intéressant,
20:36 c'est que quand on regarde cette même enquête
20:38 faite par l'IFOP pour la Fondation Jean Jaurès depuis 2010,
20:42 vous voyez, classe moyenne inférieure,
20:45 c'est-à-dire vraiment le bas de la classe moyenne.
20:46 Vous aviez 24% des gens qui se classaient
20:49 dans cette catégorie-là en 2010.
20:51 C'était 33%.
20:52 Et vous voyez, en fait, l'enjeu politique pour Gabriel Attal.
20:55 Pourquoi il parle des classes moyennes aujourd'hui ?
20:57 Parce que Marine Le Pen le fait depuis deux ans.
21:00 Elle cible vraiment politiquement cette catégorie-là.
21:02 Mais pourquoi Gabriel Attal le fait ?
21:04 Il court après parce que d'abord, ce sentiment de déclassement.
21:07 On en a beaucoup parlé.
21:08 Alors, ça n'a pas commencé avec l'inflation.
21:10 Les Gilets jaunes, c'était déjà une histoire de déclassement.
21:12 L'inflation n'a fait qu'amplifier, finalement,
21:14 le phénomène avec des Français
21:16 qui ont vécu l'expérience de l'appauvrissement,
21:18 l'expérience de déprivation,
21:20 des arbitrages de dépenses.
21:21 "Je vais me faire ce petit plaisir. Bon, je vais rogner sur la nourriture."
21:24 Des choses dont on parle tous les jours, en fait,
21:26 dans les journaux et que les gens vivent au quotidien.
21:28 Vous avez sûrement fait l'expérience quand vous allez faire vos courses.
21:31 Voilà.
21:32 Et le second ressort, finalement, de ce thème "classe moyenne",
21:36 c'est la jalousie sociale.
21:38 Et là, c'est la deuxième partie de la phrase de Gabriel Attal
21:40 quand il dit "un petit peu trop aisé pour bénéficier des aides sociales,
21:43 mais pas assez pour s'en sortir."
21:45 Vous voyez, classe moyenne, c'est ni l'aisance, ni l'assistance,
21:49 mais c'est aussi "je donne beaucoup et je reçois pas grand-chose", en réalité.
21:53 Je paye des impôts qui vont financer l'aide sociale des plus modestes,
21:56 et je vais vous prouver qu'effectivement,
21:58 il y a une tendance à la concentration de la redistribution,
22:01 mais j'en paye pas assez, moi, pour faire, par exemple,
22:05 de l'optimisation fiscale comme les plus aisés.
22:07 Donc j'ai les efforts, mais j'ai pas le retour sur investissement fiscal
22:11 pour reprendre l'expression de Gabriel Attal qui avait dit
22:13 "rappelez-vous, cette campagne en a voir pour mes impôts."
22:16 C'était ça aussi, c'était ça que ciblait Gabriel Attal,
22:19 parce qu'il a bien compris que là, dans cette frustration,
22:21 vous avez quand même un puissant carburant politique.
22:23 - Alors est-ce que c'est vrai, Dimitri ?
22:24 Est-ce que les classes moyennes ont raison de se sentir,
22:27 on va dire, un peu comme dindons du modèle social ?
22:30 C'était l'une de l'opinion ce matin.
22:31 - Alors voilà, le journal "L'Opinion" titre là-dessus
22:34 pour nous dire "non, mais en fait, c'est pas vrai,
22:37 57% des Français sont gagnants de l'intervention publique élargie,
22:41 c'est-à-dire en fait la redistribution.
22:42 On vous prend des impôts, mais en fait,
22:44 on vous en prend moins que ce qu'on vous renvoie, en réalité.
22:48 57%. Le problème de ce chiffre, c'est qu'il intègre les retraites.
22:51 Donc ça fausse considérablement, en fait, notre calcul.
22:54 Et donc je trouve que c'est un peu court de dire,
22:56 bon, finalement, il n'y a pas de sujet,
22:57 si plus d'un Français sur deux, en substance,
22:59 bénéficie positivement de la redistribution,
23:02 plutôt qu'elle ne lui coûte.
23:03 On passe totalement à côté du fait majeur,
23:05 qui est ce que je vous ai montré tout à l'heure,
23:07 le rétrécissement de la classe moyenne.
23:09 Vous voyez, ça, c'est un phénomène qui est observé
23:11 dans tous les grands pays de l'OCDE,
23:13 dans tous les grands pays développés,
23:15 ce rétrécissement de la classe moyenne,
23:17 avec d'un côté une élite, une élite de masse,
23:20 qui se fortifie, qui prend les meilleurs éléments
23:23 de cette classe moyenne,
23:24 et de l'autre, une classe moyenne inférieure,
23:26 qui se déclasse et qui bascule dans les catégories les plus modestes.
23:31 Donc, vous voyez, moi, je parle de classe moyenne ressentie, en réalité.
23:34 Je pense que c'est vraiment cette idée que deux Français sur trois
23:36 s'identifient à la classe moyenne.
23:38 Et ils ont raison de se sentir lésés.
23:40 Je vous donne quelques chiffres.
23:42 Ça ne va pas être exhaustif, mais vous allez comprendre.
23:44 Dans son portrait social de la France 2019,
23:47 l'INSEE révèle qu'entre 1975 et 2016,
23:52 les aides sociales ont en volume diminué d'un quart.
23:55 Donc, moins de générosité que dans les années 70.
23:58 En revanche, ce qui est intéressant, c'est que les 10 % les plus modestes
24:02 percevaient en 1975 25 % de l'ensemble des prestations sociales.
24:08 En 2016, c'était 46 %.
24:11 Vous voyez, c'est fait de concentration, finalement,
24:14 de l'État-providence sur les plus modestes.
24:17 Et alors ça, ça a des effets destructeurs.
24:19 Parce qu'on se dit, effectivement, les plus modestes ont besoin
24:21 plus que les autres d'être aidés.
24:22 Mais ça a pour effet d'évaluer la valeur travail.
24:26 Et Gabriel Attal ne cesse de nous dire "travaille, travaille, travaille".
24:29 Vous l'avez entendu comme moi.
24:31 Ça génère aussi artificiellement de l'égalité au bas de l'échelle sociale.
24:34 Et c'est cet arbitrage de ceux qui se disent
24:36 "après tout, si le travail paye si peu, pourquoi travailler ?"
24:39 Et ça nourrit la critique de l'assistanat, en retour.
24:43 Et ça affaiblit aussi le consentement à l'impôt.
24:45 Comment s'étonner que derrière, les Français nous disent
24:47 "je veux des baisses d'impôt et je veux qu'on taxe plus les plus fortunés".
24:50 Vous voyez, tous ces mécanismes, finalement, viennent de là
24:53 de ce malaise, finalement, ressenti, de la classe moyenne ressentie.
24:58 Voilà. Alors, je termine avec un dernier chiffre, le salaire médian.
25:01 Donc le salaire médian, vous savez, c'est autant de Français en dessous
25:04 qu'au-dessus, il est à 2100 euros.
25:06 Vous repensez à ma pyramide des salaires
25:08 où un Français sur deux gagne moins de 2000 euros.
25:10 C'est l'illustration.
25:11 Eh bien, figurez-vous que depuis 1996, ce salaire médian,
25:15 il a progressé 50% moins vite que les revenus du 1er et du 9ème décile.
25:22 Ça veut dire que le Français moyen, qui a 2000 euros par mois,
25:25 eh bien, son salaire a progressé pratiquement deux fois moins vite
25:28 que les plus modestes, mais aussi les plus fortunés.
25:31 Quelque part, il est le dindon du modèle social,
25:35 pour reprendre l'expression du journal "L'Opinion".
25:37 Et je terminerai par regarder aussi le marché de l'emploi.
25:40 Quels sont les segments du marché de l'emploi les plus dynamiques ?
25:43 Ce sont les cadres, les Bac +5,
25:45 et ce sont aussi, à l'autre extrémité de la chaîne,
25:48 les emplois, finalement, les moins qualifiés.
25:52 Et pour terminer, rappelez-vous, c'était l'expression de Jérôme Fourquet
25:55 qui a vraiment tapé dans le mille quand il a parlé
25:57 de démoyennisation de la société française.
26:00 C'est quand même assez intéressant de voir qu'aujourd'hui,
26:02 le Premier ministre court après ces classes moyennes
26:04 qui ne sont pas imaginaires, parce que c'est encore dans notre imaginaire,
26:07 mais qui, de plus en plus, deviennent une espèce de chimère sociale,
26:11 en tout cas sur le plan économique.
26:13 Très belle analyse.
26:15 Charlotte Donneras, votre regard sur ces classes moyennes
26:18 que le chef de l'État, par Gabriel Attal, veut arriver à conquérir ?
26:25 Le problème, c'est qu'il faudrait réussir à trouver un moyen d'y arriver maintenant.
26:28 Parce qu'en effet, vous avez parlé des Gilets jaunes,
26:30 c'était le cœur, évidemment, de ce ressenti de classe moyenne.
26:34 C'était évidemment le cri du cœur de "Où va notre argent ?"
26:37 "A quoi sert-il ?"
26:39 C'est exactement ces gens qui avaient un peu trop d'argent
26:43 pour recevoir des aides, mais qui payaient quand même
26:45 pour des aides qu'ils ne voyaient pas,
26:47 avec un État qui disparaissait toujours plus.
26:49 Parce qu'au-delà de la redistribution,
26:51 il y a la présence même de l'État dans la vie des personnes.
26:54 Il serait temps, je pense, de trouver une réponse, là, quand même.
26:57 Il faut remarquer quand même, 2000 euros, vous dites.
27:00 C'est net ou brut ?
27:02 - Net. - Net.
27:04 Or, vous avez nombre de gens qui doivent payer
27:08 au minimum 1000 euros par mois de loyer.
27:11 Vous vous rendez compte ce qu'il leur reste ?
27:14 Et j'ai vu un reportage il y a deux jours chez des confrères,
27:17 où vous aviez cinq personnages qui étaient déclinés.
27:23 Un était à la RATP, il dormait dans sa voiture depuis huit mois.
27:28 Un autre était chef de rang dans un restaurant,
27:32 il dormait où il pouvait.
27:35 Il y en avait un autre qui, lui, cherchait un carton le soir,
27:40 il était de la voirie.
27:42 Ce sont des gens qui ont des emplois, des CDI,
27:46 c'est-à-dire des emplois définitifs.
27:49 Ils ne peuvent même pas trouver la garantie pour avoir un toit.
27:53 Voilà où nous en sommes.
27:55 Et à côté de ça, la multiplication des petits temps,
27:58 parce que oui, il y a le phénomène migratoire,
28:01 on peut être généreux, mais on ne sait même pas quoi faire
28:04 de ceux que l'on est censé accueillir
28:07 et les autres qui ne peuvent pas dormir au chaud dans cette période.
28:11 - Les premières victimes de la pauvreté en France,
28:14 ce sont, rappelons-le, parce qu'on aime montrer les hommes de 55 ans
28:17 qui sont dans la rue, mais ce sont les familles monoparentales.
28:20 Le premier pauvre, c'est une femme avec un enfant
28:23 et qui souvent travaille.
28:25 Mathieu Bobcoté, est-ce que ce n'est pas...
28:28 Pardonnez-moi, mais Éric Zemmour qui a été le premier
28:31 à être accusé de la pauvreté, c'est classe moyenne?
28:33 - Le premier, j'en sais rien, mais je sais qu'il en a parlé.
28:36 Pendant la présidentielle, on a fait un mauvais procès à Zemmour.
28:39 Parce qu'on disait qu'il ne parle que de l'immigration,
28:42 il ne parle pas du reste.
28:44 Sur la question des charges, sur la question des impôts,
28:47 là, j'utilise mon propre vocabulaire, ce n'est pas le sien,
28:50 mais l'État qui est un véritable Dracula fiscal,
28:53 c'est quand même fascinant, c'est un État qui vampirise,
28:56 c'est un État qui dévore les ressources de la société
29:00 et de ce point de vue, il ne faut pas oublier,
29:02 on dit souvent le néolibéralisme est partout,
29:05 on débureaucratiserait de moitié la société française,
29:08 qu'elle demeurerait surbureaucratisée,
29:10 mais tant de ressources sont confisquées
29:12 pour faire vivre le mammouth fiscal,
29:14 de ce point de vue, on pourrait rompre avec Dracula,
29:17 ce ne serait pas une mauvaise idée.
29:19 - Merci Marc Meneuil, merci pour ce regard sur les classes moyennes.
29:23 Amélie Oudéa, Castera, dans la Tour Monde.
29:26 Votre chronique est intéressante, accrochez-vous,
29:29 les classes moyennes, ça donne un peu le tournis financièrement
29:33 les salaires d'Amélie Oudéa Castera.
29:35 On en parle dans un instant avec vous.
29:37 D'abord, c'est premier par l'Assemblée nationale,
29:40 quelques mots, quelques balbutiements,
29:42 peut-être à l'image de sa journée où elle a été huée
29:45 de l'école de son enfant, l'ex-école,
29:48 jusqu'au banc de l'Assemblée nationale.
29:51 - Alors maintenant, avançons.
29:55 J'ai de l'ambition pour l'école.
29:59 Je veux soutenir toute la communauté éducative
30:03 pour remettre l'ascenseur social en marche
30:07 et faire grandir le mérite et le talent.
30:11 C'est le sens du choc des savoirs
30:13 et de l'exigence voulue par le Premier ministre,
30:15 des concertations engagées pour le métier de professeur.
30:18 Ce matin, j'ai échangé avec les enseignants de l'ITRE
30:20 sur notre feuille de route pour l'école publique
30:22 et la problématique des remplacements.
30:24 Nous avons commencé à la traiter, nous irons jusqu'au bout.
30:28 - Marc Menand, pardonnez-moi, mais certains disent
30:30 elle est où la rage, elle est où la force de conviction,
30:33 elle est où la présence, elle est où cette amplitude
30:36 qu'on attend peut-être d'un ministre avec un tel portefeuille ?
30:40 Tout le monde connaît Amélie Oudéar, etc. aujourd'hui,
30:44 mais personne ne connaît réellement son parcours
30:46 et on a envie d'en savoir plus avec vous.
30:48 - On peut comprendre qu'elle soit confuse devant une Assemblée,
30:51 car son ascension a été une ascension de mérite.
30:56 Elle est partie du 7e arrondissement de Paris
31:01 avec un père qui était directeur de Publicis,
31:06 une maman qui était directrice des ressources humaines
31:10 dans une grande entreprise.
31:12 On est de la famille des Duhamel, Alain Duhamel, Patrice Duhamel,
31:17 des gens qui, au quotidien, sont confrontés
31:21 à la dureté de l'existence.
31:24 Alors la petite fille, dans tout ça,
31:26 il lui faut se battre pour aller à l'école
31:29 dans le 7e arrondissement.
31:31 C'est pas facile, dans le 7e arrondissement,
31:33 vous êtes dans le quartier du Luxembourg.
31:35 Il y a des menaces, il y a des gens qui sont là,
31:38 qui ont l'air louches.
31:39 Et puis après, elle est au lycée du Rouy,
31:42 toujours dans le 7e arrondissement.
31:44 Ah, heureusement, on arrive à faire quelques économies
31:48 et pour que l'enfant oublie
31:50 ces conditions de vie extrêmement pénibles,
31:53 elle joue au tennis.
31:55 Et là, elle montre un petit talent.
31:57 Eh oui, on la verra même
31:59 aux demi-finales junior
32:02 à l'Open d'Angleterre.
32:07 - À Wimbledon. - Voilà.
32:09 Et cette petite fille sera championne de France
32:13 dès moins de 14 ans, championne de France
32:15 dès moins de 16 ans,
32:17 et on l'a !
32:18 À Roland-Garros, elle jouera en double
32:21 avec Amélie Maurespo.
32:23 Malheureusement, patatra,
32:24 elles sont éliminées, vous vous rendez compte ?
32:27 Elle avait trouvé un champ
32:29 pour montrer qu'elle pouvait échapper
32:31 à sa condition difficile,
32:33 et malheureusement, le destin ne l'a pas épousée.
32:36 Alors, elle se replie sur les études,
32:39 mais peut-être un peu dissipée,
32:41 elle ne réussit pas à rester
32:44 dans le 7e arrondissement.
32:46 Et pour aller préparer les grandes écoles,
32:49 elle doit migrer dans le 16e arrondissement,
32:53 au lycée La Fontaine.
32:55 Vous imaginez du 7e au 16e arrondissement,
32:59 pas loin du Loire-de-Boulogne,
33:01 avec des fréquentations qui pourraient la désespérer,
33:05 mais l'enfant arrive à se concentrer
33:07 et elle réussira l'ENA.
33:09 La voilà à l'ENA,
33:11 avec une promotion
33:13 dans laquelle elle rencontre un jeune garçon,
33:15 c'est mignon, oh, il est mignon comme tout,
33:18 il a la chance qu'une jeune femme
33:21 se soit intéressée à lui très tôt
33:23 et l'ait propulsée
33:26 à suivre les cours de théâtre,
33:29 ce petit bonhomme s'appelle Emmanuel,
33:31 ils seront ensemble sur les bancs de l'école
33:35 et leur promotion s'allait à promotion
33:38 Léopold Sangor.
33:40 Une promotion de battant,
33:42 une promotion de gaillard
33:44 qui ose affronter la direction de l'ENA.
33:47 Ils ont même la contestation
33:49 des manières dont on classe les élèves.
33:52 Ah, ça bouge à l'ENA en ce temps-là.
33:55 Et d'ailleurs, ils finiront par rédiger l'ENA,
33:58 l'urgence d'une réforme.
34:00 Et le petit Emmanuel l'appliquera,
34:02 comme quoi ils sont tenaces.
34:04 Alors elle sort de là,
34:06 émerveillée, avec enfin un avenir.
34:09 Vous vous rendez compte tout ce qu'elle a dû franchir
34:11 comme obstacle ?
34:12 Et la voilà à la Cour des comptes.
34:15 La Cour des comptes, théoriquement,
34:17 vous devez 10 ans forcément
34:19 pour obtenir la libération
34:22 des coûts que vous avez engendrés
34:25 pour votre formation et sortir de l'administration.
34:28 Elle restera là, mais obtiendra une sorte de dispense
34:32 et elle sera chez AXA.
34:35 Chez AXA, elle tiendra des hautes fonctions.
34:39 On la trouvera ensuite chez Carrefour.
34:42 Tout ça en très peu de temps.
34:44 Et chez Carrefour, elle s'occupe du digital.
34:48 Elle restera un an, mais elle se fait remarquer d'ailleurs,
34:51 elle est élue madame digitale en 2020.
34:55 Vous connaissez sa rémunération ?
34:58 1 400 000 € par an à Carrefour.
35:07 Voilà, parce que c'est une tâche extrêmement pénible.
35:11 Et son mari, elle s'est mariée sur les entrefaites.
35:14 Elle a des enfants, 3 garçons.
35:17 Et son mari, il est président de la Société Générale.
35:21 Et après, président de Sanofi.
35:24 Vous vous rendez compte, les fins de mois ?
35:26 Comment il est difficile d'appartenir à cette classe moyenne
35:29 avec laquelle il faut compter quand on est ministre.
35:35 Elle sera aussi, elle revient à ses premières amours,
35:39 elle sera du côté du tennis.
35:42 Directrice à côté d'un ancien champion
35:47 qui devient président, Moreto.
35:49 Et il est contesté, on a l'impression
35:54 qu'il a eu quelques malversations.
35:56 Elle est directrice, mais là, elle a accepté,
35:59 pour simplement être dans la passion,
36:01 de passer d'1 400 000 € à 35 000 € par mois
36:06 comme directrice de la Fédération de tennis.
36:10 Voilà le parcours tumultueux de cette dame
36:14 qui finira par rejoindre le ministère des Sports.
36:19 Oui, c'est normal, elle a été éclatante.
36:22 Mais déjà, dès 2017, le président Macron
36:26 avait pensé à elle pour ce rôle.
36:28 Et puis, il savait aussi qu'elle connaissait tellement bien
36:31 l'école publique qu'il pouvait lui confier,
36:34 en plus des sports, le ministère de l'Éducation.
36:38 Et c'est pourquoi elle est éblouissante
36:40 dès ses premiers mots.
36:41 "Un pays étant", il est vrai,
36:43 mais quand on a autant souffert.
36:45 On ne gagne pas toujours en 5-7.
36:47 - A regarder en replay. Merci beaucoup, Marc Menon.
36:53 Alors, la conférence de presse d'Emmanuel Macron,
36:56 20h15, à suivre en direction C News.
36:58 Toutes les journalistes de toutes les rédactions sur place,
37:02 mais C News aussi.
37:03 Nous allons rejoindre, et c'est avec plaisir
37:05 que nous rejoignons Laurence Ferrari.
37:07 Vous êtes sur place aussi avec d'autres journalistes de C News.
37:11 Selon vous, à quoi vous vous attendez ce soir
37:14 de la part d'Emmanuel Macron ?
37:16 - Bonsoir, Christine. Effectivement, on est ici,
37:20 je quitte à l'instant le plateau de punchline.
37:22 On est ici avec Olivier Benkemoun, avec Sonia Mabrouk,
37:25 Gauthier Lebret, Florian Tardif, Charles Bajek est là aussi.
37:28 On va essayer, je crois, ma chère Christine,
37:30 de porter la voix de nos téléspectateurs
37:32 auprès du président de la République,
37:34 avec des sujets qui les préoccupent, les concernent.
37:36 Le pouvoir d'achat, évidemment,
37:38 les questions de sécurité, les questions régaliennes,
37:40 l'éducation nationale, qui est pour moi le cœur du réacteur.
37:42 Voilà, bon, ça, c'est les thématiques que nous allons aborder.
37:45 À quoi faut-il s'attendre ?
37:46 On espère qu'il va renverser la table.
37:48 On espère qu'il va y avoir d'abord des annonces,
37:50 qu'il va y avoir des choses concrètes,
37:52 que les Français auront, encore une fois,
37:54 quelque chose à se mettre sous la dent.
37:57 Et puis, peut-être un peu de pédagogie de ce qu'il veut faire.
37:59 On a l'impression qu'il veut que son quinquennat démarre aujourd'hui,
38:02 mais ça fait 7 ans qu'il est président de la République.
38:04 On va essayer de le questionner, comme ça,
38:06 avec toute l'équipe de CNews,
38:07 pour essayer de acquérir quelque chose de concret.
38:11 Voilà, que ce soit en matière de pouvoir d'achat.
38:13 Là, dès le mois prochain, il y a 10% de hausse
38:16 sur la facture d'électricité pour les Français.
38:18 Est-ce qu'il est prêt à revenir là-dessus ?
38:19 Voilà, une des questions qu'on posera peut-être tout à l'heure.
38:21 Mais ça va être pas simple, il y a beaucoup de journalistes.
38:23 – Merci beaucoup, ma chère Laurence.
38:25 Nous suivrons cette conférence de presse en direct sur CNews.
38:28 Et nous guetterons vos questions,
38:30 puisque nous comptons sur vous pour poser toutes ces questions
38:33 aux chefs de l'État.
38:34 Merci beaucoup, ma chère Laurence.
38:36 Charlotte Dornelas, on va s'arrêter sur un sujet capital.
38:40 "Alerte natalité", je le disais en titre tout à l'heure.
38:44 Vous aviez déjà commencé à nous dire quelques petites informations
38:48 jeudi dernier, mais l'INSEE a sorti aujourd'hui
38:51 son bilan démographique pour 2023.
38:54 C'est stupéfiant, beaucoup de choses à retenir.
38:57 Qu'est-ce que vous voulez qu'ils retenaient ?
38:59 – C'est-à-dire que c'est un bilan consolidé
39:01 par rapport à celui qu'avait abordé Dimitri.
39:03 Et alors il n'y a aucune surprise, au mois de décembre
39:05 il n'y a pas eu un nombre de naissances stupéfiant
39:07 pour rattraper tout le reste de l'année.
39:09 Donc on a une situation démographique extrêmement mauvaise
39:12 qui s'appelle un hiver démographique qui commence à durer quand même
39:15 de longues années.
39:16 En quelques chiffres, les naissances ont chuté de 7% en un an seulement,
39:21 20% par rapport à 2010.
39:23 20% c'est quand même énorme en même pas 15 ans.
39:26 La nouveauté désormais c'est que la fécondité baisse à tous les âges.
39:30 On met des classes d'âge entre 25 et 29 ans, 29 et 32.
39:35 On sait que la maternité est de plus en plus tard ces dernières années
39:38 mais là ça baisse à toutes les classes d'âge.
39:40 Et on est passé de 1,79 enfants par femme à 1,68.
39:46 Donc il y a vraiment une baisse et un solde naturel
39:49 qui a été, vous savez le rapport entre les naissances et les décès,
39:52 qui a été divisé par 5 entre 2006 et 2022.
39:56 Donc tous les indicateurs racontent la même histoire.
39:59 Et à l'inverse on a évidemment une mortalité qui augmente
40:03 en raison tout simplement des classes d'âge vieillissantes
40:05 qui arrivent à l'heure de la mort de manière assez naturelle.
40:09 On a aussi une espérance de vie qui augmente
40:11 et de manière assez considérable d'ailleurs cette année.
40:13 Donc on a un vieillissement de la population.
40:15 Une personne sur 5 a 65 ans ou plus
40:18 et les personnes âgées de 75 ans ou plus
40:21 représentent une personne sur 10.
40:23 Donc on voit que c'est une population à la fois vieillissante
40:26 particulièrement vieillissante avec des naissances très basses
40:29 et de plus en plus basses.
40:30 Ce qui pose évidemment de très nombreuses questions
40:32 non pas individuelles mais politiques
40:34 sur l'avenir tout simplement du pays.
40:37 - Comment qualifier concrètement ce qui nous arrive, Charlotte Dornelas ?
40:42 On sent que la question inquiète tout le monde,
40:43 elle embarrasse les politiques.
40:44 Comment comprendre ?
40:46 - C'est-à-dire que sur la partie de votre question,
40:49 on sent qu'elle embarrasse tout le monde.
40:50 Moi c'est ce qui me stupéfait à chaque fois,
40:51 c'est qu'on annonce ça comme des mauvaises nouvelles
40:53 sans jamais les commenter.
40:55 On dit toujours qu'il y a une baisse des naissances,
40:57 il n'y a personne pour dire "super on a une baisse des naissances".
40:59 Et c'est exactement comme quand on donne le nombre...
41:02 Vous savez il y a quelque temps on a commenté le nombre d'avortements
41:04 qui n'a jamais été aussi haut depuis qu'il est dépénalisé
41:07 puis légalisé en France et personne n'a dit "super,
41:10 ça y est on a atteint le record d'avortements".
41:13 Et jamais la question politique,
41:15 là encore une fois ce n'est pas une question morale
41:16 de tel ou tel, du choix de tel ou tel,
41:18 jamais la question politique n'est regardée calmement,
41:22 on va dire sereinement en se posant la question.
41:24 Pour qualifier ce qui nous arrive,
41:26 je dirais que froidement comme ça,
41:29 ça ressemble à une mort lente,
41:30 si vous ne renouvelez pas vos générations,
41:32 c'est une mort lente.
41:33 Et par les choix politiques et l'absence précisément de regard froid,
41:36 j'appellerais ça une forme de suicide collectif
41:39 puisque la mort lente quand elle est voulue ou accélérée,
41:42 ça s'appelle un suicide.
41:43 Sur trois points au moins.
41:44 Un, démographiquement, évidemment.
41:47 Parce que par la force des choses,
41:49 si la fécondité diminue
41:51 et que vous ne renouvelez pas vos générations,
41:53 c'est évidemment un suicide,
41:55 en tout cas une mort démographique.
41:57 D'autant que cette baisse est accompagnée par le politique.
42:00 On a un affaiblissement des politiques.
42:02 Évidemment, les raisons pour lesquelles cette fécondité baisse,
42:04 elles sont multiples.
42:06 Mais on a un affaiblissement des politiques familiales
42:08 qui a été décidé pendant de nombreuses années,
42:11 une diabolisation de la question même de la politique nataliste
42:14 quand elle est posée par toute une partie de la classe politique,
42:19 des discours écologiques ultra angoissants.
42:21 Alors c'est une faible part dans le fait que les gens n'ont pas d'enfants,
42:25 quand on leur pose la question, c'est une faible part.
42:27 Mais elle existe de plus en plus, notamment chez les plus jeunes.
42:29 Est-ce que ça restera quand ils seront en âge de procréer ?
42:31 On verra.
42:32 Une facilitation, je vous parlais de la question de l'avortement
42:35 parce qu'il est inimaginable que collectivement
42:37 on ne se pose pas cette question.
42:38 Or, tout va dans le sens de la facilitation
42:40 sans que jamais ce ne soit contrebalancé
42:43 par un accompagnement des femmes
42:45 qui éventuellement voudraient avoir ces enfants quand même,
42:47 notamment pour des raisons économiques.
42:49 C'est le deuxième basculement, me semble-t-il,
42:51 il est économique.
42:53 Parce que toutes les questions qu'on pose économiquement en permanence,
42:56 comment voulez-vous un système de répartition
42:58 avec une population vieillissante, sans le renouvellement des actifs ?
43:02 Comment voulez-vous la question des retraites ?
43:04 C'était absolument évident, il était interdit de poser la question à l'époque,
43:07 mais c'était quand même au cœur des débats.
43:09 Comment voulez-vous par ailleurs imaginer un système stable
43:13 avec des prélèvements obligatoires qui sont toujours plus forts,
43:16 une redistribution qui se concentre sur des gens de plus en plus pauvres,
43:20 avec par ailleurs une importation de personnes,
43:23 par le biais de l'immigration, qui sont évidemment pauvres
43:26 et qui participent non seulement d'une plus grande fécondité,
43:29 mais aussi d'un plus grand accès à cette redistribution ?
43:33 Honnêtement, quelle que soit l'avis des gens sur ces différentes questions,
43:38 elles sont au cœur évidemment de la question de la natalité.
43:43 Et par ailleurs, je crois que le dernier point,
43:46 c'est évidemment une mort lente ou un suicide qui est culturel.
43:50 Et alors là, il ne s'agit pas encore une fois de cibler tel ou tel individuellement,
43:54 mais de partir d'un constat, quand la population historique,
43:57 porteuse naturellement ou par transmission d'ailleurs
44:00 de la culture de référence en France,
44:03 est remplacée par une population avec des mœurs, des cultures
44:06 et des habitudes qui sont différentes,
44:08 vous changez de pays.
44:10 Là, je ne suis pas en train de qualifier est-ce que c'est meilleur ou est-ce que c'est moins bien,
44:13 ce sera un autre débat, mais c'est simplement autre chose.
44:15 C'est autre chose en l'occurrence que la culture française.
44:18 Or là, les chiffres sont extrêmement clairs.
44:20 Le conservateur de l'immigration qui nous l'a commenté,
44:23 depuis 2000, le nombre d'enfants nés de deux parents
44:27 diminue de 22%, de deux parents français diminuent de 22%
44:31 sur la même période.
44:33 Les naissances issues d'au moins un parent hors UE
44:35 augmentent de 40%.
44:37 Les naissances issues de deux parents hors Union européenne
44:39 augmentent de 72% sur la même période.
44:43 Donc quand vous avez une baisse des naissances autochtones
44:46 et une augmentation aussi considérable des naissances
44:49 hors Union européenne, vous avez près d'un tiers
44:52 des enfants nés en France en 2022
44:54 qui ont au moins un parent né hors de l'Union européenne.
44:57 Quand vous avez déjà des questions d'intégration et d'assimilation
45:00 sur la troisième ou quatrième génération,
45:02 comprenez bien qu'évidemment, cette question culturelle se pose aussi.
45:05 Mais j'ajouterai à l'analyse que je viens de faire moi-même
45:08 que se poser ces questions-là en termes économiques, culturels
45:11 ou même démographiques, c'est déjà faire preuve
45:14 d'une espèce de fatigue vitale.
45:16 C'est-à-dire que l'élan pour avoir des enfants,
45:20 c'est tout simplement la volonté que quelque chose vous survive
45:23 et le meilleur moyen, c'est l'enfant.
45:25 Et pendant des générations et des générations,
45:27 quand ce renouvellement était naturel et évident,
45:30 quand il y avait une force vitale réelle,
45:32 on ne se posait pas la question de savoir si ça allait payer les retraites
45:35 ou si ça allait sauver le modèle culturel.
45:37 On se posait tout simplement la question de sa propre survie.
45:39 Donc il y a déjà une fatigue dans le fait d'analyser
45:41 les raisons de la baisse de la natalité, me semble-t-il.
45:44 - Dernière question, Charlotte Dornelas.
45:46 Pourquoi est-ce que ce sujet serait repris par des hommes politiques
45:50 alors qu'avoir un enfant est évidemment un choix finalement extrêmement personnel ?
45:55 - Le choix, c'est d'ailleurs un argument qu'on entend
45:57 à chaque fois que se pose la question de cette politique de natalité.
46:01 C'est que, évidemment, avoir un enfant, c'est un choix personnel
46:04 et personne ne va obliger tel ou tel à avoir un enfant ou un enfant de plus.
46:07 Mais on comprend le processus qui, peu à peu, s'est imposé.
46:10 D'abord, l'enfant, pendant très longtemps,
46:12 a simplement été conçu comme un don individuellement, dans l'esprit général.
46:16 Il est devenu un projet.
46:17 Mais un projet, ça engage énormément.
46:20 Un projet, ça se réfléchit, ça se pense,
46:22 notamment en termes économiques, philosophiques.
46:25 On parle de la question écologique qui s'impose même sur ce terrain.
46:28 Ça se pense globalement.
46:30 Et quand la politique familiale, notamment, s'affaiblit,
46:33 quand vous n'êtes plus accompagné,
46:35 c'est un projet que vous portez seul,
46:37 notamment sur ces terrains économiques, philosophiques, culturels, même psychologiques.
46:42 Et donc, on comprend que c'est moins une dimension économique globale.
46:45 D'ailleurs, la crise de 2008 s'est accompagnée d'une hausse très temporaire,
46:49 mais des naissances.
46:50 Ça n'a pas du tout impacté à l'échelle globale.
46:52 En revanche, l'accompagnement personnel, lui, il y a une influence très directe.
46:56 Et alors, en juillet dernier, il y a une étude de l'IFOP
46:58 qui a été faite par les AFC qu'il avait commandés,
47:01 justement pour essayer de comprendre
47:03 pourquoi les gens n'ont pas un enfant ou un enfant de plus.
47:06 Et les deux premiers...
47:09 Comment dire ? Les deux premières raisons qui apparaissaient,
47:11 c'était, un, le mode de garde des jeunes enfants,
47:13 à 47 % chez les gens qui n'avaient pas d'enfants.
47:16 Et donc, là, on comprend que la politique familiale,
47:19 ça recoupe, par exemple, aussi la réduction, pardon,
47:22 des dotations aux collectivités territoriales,
47:24 qui s'occupent, par exemple, de l'accès des enfants aux crèches, de l'accompagnement.
47:28 Donc, vous voyez, ça peut être très vaste, une politique familiale.
47:30 La deuxième chose, c'est les difficultés financières et l'emploi à 44 %.
47:35 Et alors, la dernière question, là, c'est une ouverture très philosophique,
47:38 sur ce qui est devenu la société.
47:40 Mais la troisième raison pour laquelle les gens n'avaient pas un enfant ou un enfant de plus,
47:43 c'était tout simplement être célibataire ou sans conjoint.
47:46 Et c'est la question, là, de la solitude, aussi,
47:49 de beaucoup de vie en France, dans le modèle tel qu'il est aujourd'hui.
47:52 - Et la question de l'amour, en fait. - La question de l'amour, pareil.
47:56 - Merci beaucoup pour votre regard. Dans un instant avec vous, on va prolonger.
47:59 Est-ce que la France sera islamisée ?
48:01 Mathieu Bocoté, dans 50-70 ans, c'est un ancien de la DGSE qui en parle.
48:06 On va analyser ça avec vous, juste avant.
48:08 Je rappelle, 20h15 à suivre, en direct sur CNews, la conférence de presse d'Emmanuel Macron.
48:13 Tous les journalistes de toutes les chaînes télé sont sur place.
48:16 Évidemment, CNews est sur place en force.
48:18 Alors, on espère que vous allez poser toutes les questions aux chefs de l'État, parce qu'on en a beaucoup.
48:22 Olivier Benkemout, vous êtes sur place, vous aussi.
48:25 C'est un nouvel exercice, en fait.
48:27 Oui, on renoue un peu avec l'exercice de la conférence de presse, Emmanuel Macron.
48:33 Exactement. Christine, bonsoir à tous ceux qui sont autour de la table et à tous nos téléspectateurs.
48:38 Effectivement, dernière conférence de presse, tout le monde s'en souvient, c'était 2019.
48:42 À la fin de l'épisode des Gilets jaunes, après son tour de France, il était question de clore, ou de tenter de clore.
48:49 Est-ce qu'une conférence de presse vient vraiment clouter ?
48:53 Est-ce qu'il va réussir à faire ça, ce soir ?
48:56 Ou est-ce qu'il va réussir à renverser la table, ou au moins créer un électrochoc ?
49:00 Est-ce qu'une conférence de presse, ça permet de créer un électrochoc ?
49:03 On le verra tout à l'heure.
49:04 Peut-être qu'il y aura une annonce sur l'immigration, peut-être un référendum,
49:07 peut-être qu'il y aura une grande annonce pour l'éducation, peut-être sur le civisme.
49:12 Je me souviens de Gabriel Attal, qui a dit "il y aura quelque chose sur le civisme, il faut retrouver du civisme".
49:17 Alors peut-être que ce soir, on annoncera quelque chose comme ça.
49:19 Je vous rappelle qu'il y a une troisième partie ce soir.
49:22 Il y a tous les sujets que vous avez évoqués avec Laurence Saix-Sonia,
49:25 mais il y a aussi la partie internationale et la question du Moyen-Orient qui m'intéressent,
49:29 qui nous intéressent tous les soirs, vous le savez aussi,
49:31 qui est une vraie division pour les Français aujourd'hui, la question d'Israël.
49:35 Et moi, si j'ai une question que j'ai envie de lui poser ce soir,
49:38 c'est cette promesse qu'il a faite.
49:40 À quand cet hommage sera fait aux 41 franco-israéliens
49:43 qui ont été tués lors de l'attaque du Hamas le 7 octobre ?
49:47 Et c'est aussi une question qu'attend la communauté juive,
49:50 et puis plus largement en France, c'est des questions que l'on attend.
49:53 Alors d'ici quelques minutes, aux alentours de 20h, vont arriver dans cette cour les ministres.
49:58 Vous suivrez ça en direct pendant que nous, on va s'installer dans la salle.
50:02 Et encore une fois, on a beaucoup de questions à poser au nom des téléspectateurs de CNews.
50:06 Merci Olivier Denkemond d'être sur place pour nous.
50:09 On vous suivra aussi, et les questions que vous aurez à poser au chef de l'État.
50:13 Merci infiniment.
50:15 Alors, vous avez parlé des questions qu'on pourrait aborder, qu'on attend du chef de l'État.
50:20 La natalité, on n'attend peut-être pas grand-chose.
50:23 Aurore Berger avait promis de se pencher sur le sujet en octobre, rompant un peu le ronron.
50:29 En tout cas pour la fin de vie, pas pour la natalité, mais pour la fin de vie, on pourrait avoir des informations.
50:35 La France islamisée d'ici la fin du siècle.
50:39 Alors on va se poser, Mathieu Bocouti, la France sera totalement islamisée d'ici 50 à 70 ans.
50:44 Telle est la déclaration, dans le cadre d'un entretien à Tosca Media sur Youtube, d'un ancien agent de la DGSE.
50:53 Alors, pour les uns, la formule semble apocalyptique.
50:57 Pour d'autres, elle va de soi.
50:59 Vous tenez pourtant à revenir dans votre second édito sur cette question,
51:03 en attendant la conférence du chef de l'État dans un instant. Pourquoi ?
51:06 Oui, c'est le grand contraste.
51:08 D'un côté la conférence de presse, le jeu politicien, et de l'autre, existerons-nous encore dans un siècle ?
51:13 Bon.
51:14 Question pour le président de la République.
51:16 Oui, mais en fait, la question qu'on pourrait lui poser, si vous me permettez,
51:20 c'est si la France d'ici un siècle est à moitié musulmane, par exemple.
51:26 Là je sors un peu de mon édito, mais si la France était à moitié musulmane, ou au deux tiers, ou au trois,
51:30 est-ce que ce serait encore la France ?
51:32 Ce serait une intéressante question à lui poser, et la réponse qu'on pourrait nous faire,
51:35 parce que je l'ai déjà entendu de plusieurs politiques, ce n'est pas grave,
51:38 la France est indifférente à la conviction religieuse des uns et des autres.
51:42 Donc, j'ai déjà entendu cette phrase même chez des représentants de ce qu'ils appellent l'extrême droite de temps en temps,
51:47 donc probablement qu'ils voulaient donner des gages, mais c'est intéressant,
51:50 ce serait une question à poser, si la France changeait complètement de religion, de culture,
51:53 serait-elle encore la France, ou serait-ce simplement l'évolution ?
51:56 Parce qu'entre ceux pour qui ils disent « c'est inimaginable », et d'autres ceux pour qui ce serait apocalyptique,
52:01 il y a ceux aussi qui nous diront « c'est pas grave ».
52:04 Fin du détour, je vais commencer par un détour, c'est une idée comme ça.
52:07 On aime bien, on aime bien.
52:09 Mais en gros, c'est l'idée qui est la plus importante, c'est la déclaration.
52:13 Pourquoi on se penche sur cette phrase-là ?
52:15 Parce qu'elle représente l'état d'esprit de tant et tant de gens,
52:18 et puisqu'on n'est pas ici devant un intellectuel, ou un chroniqueur, un éditorialiste,
52:23 il dit des choses avec une certaine brutalité, mais qui correspondent à l'état d'esprit de bien des gens,
52:29 qui correspondent à l'état d'esprit d'un Michel Houellebecq, par exemple,
52:32 qui nous disait dans « Soumission », il racontait finalement le basculement de l'Europe,
52:37 où l'islam était minoritaire en France, mais devenait le pivot sur lequel s'opérait un bascule de civilisation.
52:43 Que nous dit cet agent de l'ADGSE ?
52:46 En quelques mots, il nous dit le terrorisme, c'est terrible, évidemment,
52:49 et on en convient tous, nous vivons dans la crainte de l'attentat terroriste depuis 2015,
52:54 ou même depuis 2012, il faut penser à Mérat.
52:57 Mais, nous dit-il, l'attentat terroriste, ce n'est pas la principale menace.
53:02 Une autre menace, il nous dit, oui, c'est le financement qui nous vient de l'extérieur,
53:06 pour financer l'islamisation de la France et plus largement de l'Europe,
53:10 c'est un danger, dit-il, mais ce n'est pas le danger principal.
53:13 Le danger principal, nous dit-il, ce sont ce qu'il appelle les revendications idéologiques religieuses du quotidien.
53:22 C'est intéressant, on comprend qu'il ne veut pas toucher à la démographie,
53:26 mais qu'il veut toucher à l'islamisme.
53:28 On pourrait lui répondre poliment que l'islamisme a peu de chances de progresser dans un environnement
53:33 qui serait traditionnellement français sur le plan démographique et culturel.
53:36 Mais, quoi qu'il en soit, il l'évoque et dit ça, le véritable danger, il est là.
53:40 Parce que les revendications religieuses, islamiques, islamistes, se multiplient,
53:45 nous cédons à ces revendications chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année,
53:51 et peu à peu, le terrain est cédé.
53:54 Peu à peu, un terrain, il y a une forme de capitulation au jour le jour qui s'opère,
53:59 et, nous dit-il, parce que là, je décris son état d'esprit, je décris ce qu'il nous dit,
54:03 tout ça, pour lui, c'est un projet islamiste.
54:06 Donc, pas une conspiration, on s'entend, mais c'est un projet islamiste pensé par,
54:12 j'y reviendrai dans un instant, les frères musulmans,
54:15 donc, sur 50 à 70 ans.
54:17 Donc, il faut comprendre que, pour nous, on ne le verra pas.
54:21 Il nous dit, nos enfants ne le verront pas, nos petits-enfants ne le verront peut-être pas,
54:24 mais ensuite, ça va être basculé, on va acter le basculement.
54:27 Donc, il nous présente ce scénario comme le plus probable pour l'avenir de l'Europe.
54:30 C'est quelqu'un qui regarde ça de l'intérieur.
54:32 Et son propos de cet ancien agenda du GSE vous semble convaincant?
54:37 À moitié, à moitié, mais parce que je pense qu'il est trop optimiste.
54:40 Je m'explique.
54:42 Alors, Mme Bergeau-Blacler nous a dit, dans un très bon travail qu'on connaît aujourd'hui,
54:46 le frérisme, elle raconte le projet islamiste de conquête de l'Europe.
54:51 Mais ce projet n'est qu'un élément, parmi d'autres, du changement de civilisation dont nous sommes témoins.
54:56 Je vais expliquer que c'est plus large que ce que décrit ce monsieur.
54:59 Si c'était simplement une offensive de conquête, on peut répondre à une offensive de conquête,
55:03 mais c'est plus large qu'on voit.
55:04 Donc, je vais décrire les différentes étapes de ce que nous connaissons,
55:07 puis je vais chercher à voir où nous en sommes rendus dans ce changement de civilisation.
55:11 Premièrement, il y a l'immigration massive.
55:13 D'abord et en d'autre, il faut toujours revenir à ça,
55:15 l'immigration massive qui vient par pression démographique, mais qui est aussi organisée.
55:19 On le voit notamment par les instances de l'Union européenne qui veut cette immigration massive,
55:23 qui la souhaite, qui l'organise, qui la planifie.
55:25 Ensuite, la pression démographique est telle qu'elle fait basculer nos équilibres sociaux, démographiques, et ainsi de suite.
55:32 Des territoires basculent, des replis se créent,
55:35 des gens veulent qu'une forme de communautarisme franco-français se crée,
55:38 d'autres communautarismes émergent, on se voit face à face.
55:41 La société d'accueil est frappée par un virus incapacitant.
55:44 Il faut bien le voir, parce qu'on l'a convaincu que c'était xénophobe que de se défendre.
55:48 Mais une partie de la population d'accueil se révolte quand même d'une manière ou de l'autre,
55:52 soit de manière brutale, il faut le redouter, il faut toujours condamner la violence,
55:55 soit de manière démocratique par le vote populiste.
55:58 On arrive au moment important où les autorités publiques décident de se retourner contre la population d'accueil
56:04 qui n'accepte pas ce basculement démographique, qui n'accepte pas cette dépossession.
56:08 Donc l'État se retourne contre la nation pour la forcer à accepter l'immigration massive.
56:13 Un jour, on constate que le basculement a eu lieu, un jour, cette espèce de submersion est consacrée.
56:20 Et à l'échelle de l'histoire, une fois que tout ça est terminé, dans 50 ou 70 ans ou un siècle, on verra bien,
56:25 quand tout ça est terminé, qu'est-ce qu'on voit?
56:27 Là, effectivement, on aura le récit d'une conquête et on nous présentera ça comme une conquête.
56:31 On nous présentera même les derniers indigènes locaux qui ne se réjouissent pas exactement d'être islamisés.
56:36 On va les présenter un peu comme des indigènes avec des chapeaux à plumes un peu étranges
56:40 qui n'ont pas vraiment compris le génie de changer de civilisation et de se placer sous la direction d'un autre.
56:45 Ce seront les nouveaux colonisés de l'histoire.
56:47 Je précise que ces étapes s'enchaînent rapidement aujourd'hui.
56:50 Quelquefois, elles s'emboîtent les unes les autres.
56:52 Mais on le voit dans tous les pays occidentaux.
56:54 Aujourd'hui, je pense que l'étape où nous en sommes rendus, c'est que les institutions du régime, de l'État,
56:58 se retournent contre la population d'accueil, la société d'accueil,
57:02 pour la forcer à accepter l'immigration massive et le multiculturalisme
57:06 en interdisant les manifestations, en interdisant les discours,
57:09 en imposant une répartition des migrants dans la population, contre la volonté de la population.
57:14 Nous sommes, en fait, à l'échelle de l'histoire, à l'étape de la répression de la société d'accueil.
57:18 Teler notre situation historique, ou si bien être lucide,
57:21 plutôt qu'avoir des lunettes roses quand on regarde la réalité.
57:25 - Un mot, chacun, une question.
57:28 Quelle question vous auriez posée au chef de l'État ce soir,
57:31 pour la conférence de presse ? Rapidement, un mot.
57:34 - Je l'ai posée tantôt.
57:35 C'est-à-dire, si la France était à 50 % musulmane,
57:39 serait-elle encore la France ?
57:41 Puis une deuxième, un référendum sur l'immigration.
57:43 Le primat du droit national sur le droit européen.
57:46 Pourquoi pas ? J'en ai trois.
57:48 - Dimitri, votre question au chef de l'État ce soir.
57:50 - Écoutez, symboliquement, moi aussi j'aurais posé la question d'un référendum sur l'immigration.
57:54 Après, j'observe une satisfaction à l'Élysée sur les réussites économiques de la France.
58:01 Moi, je crois qu'aujourd'hui, on a besoin d'une politique de prospérité pour les gens.
58:05 On a parlé des classes moyennes.
58:06 Donc, qu'est-ce que serait une politique de prospérité de son point de vue ?
58:08 - Marc Menand, votre question.
58:10 - Comment réenchanter les gamins et faire en sorte qu'ils aient le goût de la langue française ?
58:15 Comment balayer toute la cancel culture ?
58:18 - Moi, je poursuivrai la question de mes deux camarades en lui demandant la raison pour laquelle il n'en veut pas.
58:23 Parce qu'on sait très bien qu'il ne veut pas de référendum, sinon il serait déjà organisé.
58:26 Mais la raison précise pour laquelle il la refuse.
58:29 Et en réalité, on sait que la réponse, c'est la réponse des Français précisément.
58:33 Ce serait intéressant de pousser jusqu'au bout cette question.
58:35 Il nous explique la raison pour laquelle on ne veut pas poser de certaines questions aux Français.
58:39 - Merci à tous pour cette émission.
58:41 Merci à Sonia Mabroke, Olivier Benkemoun, Laurence Ferrari, qui étaient en duplex depuis l'Élysée.
58:47 Dans un instant, vous suivrez la conférence de presse d'Emmanuel Macron qui durera à peu près trois heures sur CNews.
58:54 Je passe la main tout de suite à Pascal Praud pour accueillir cette conférence de presse.
58:58 Bonsoir Pascal.
59:00 merci à bientôt !