• il y a 8 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00 -19h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver ce soir.
00:03 Mathieu Bocoté a dîné.
00:05 Je l'ai surpris au restaurant
00:08 avec une jeune demoiselle en tête à tête.
00:12 J'ai quitté le restaurant, il y était encore.
00:14 J'ai appelé le patron du restaurant pour en savoir plus.
00:17 A quelle heure il a quitté le restaurant ?
00:20 Je vous dirai ça après les infos de Simon Guilain.
00:23 Comment allez-vous ? -Bonsoir.
00:25 Très en forme, comme tous les soirs sur ce plateau.
00:28 -Merci, chers téléspectateurs. L'actualité dramatique.
00:31 Deux fillettes de 6 et 11 ans ont été blessées
00:33 lors d'une attaque au couteau dans le Barin.
00:36 Elles ont été hospitalisées en urgence pédiatrique.
00:39 L'assaillant a été interpellé par les forces de l'ordre.
00:42 Selon la gendarmerie, l'homme n'est pas connu des services de police.
00:46 Ses motivations ne semblent pas être en lien avec une radicalisation.
00:50 La conférence de Jean-Luc Mélenchon sur la Palestine
00:53 interdite par la préfecture du Nord.
00:55 Avec la militante franco-palestinienne Rima Hassan.
00:58 Hier, l'université de Lille avait interdit cette conférence.
01:01 Et puis, le leader français des médicaments génériques
01:05 Biogarane... Biogaran, pardon, est à vendre.
01:07 Cette filiale du groupe Servier détient 900 médicaments
01:10 et un tiers du marché français.
01:12 Le ministre délégué chargé de l'industrie a affirmé
01:15 que l'Etat était vigilant sur cette possible vente.
01:18 Parmi les 4 candidats en lice, figurent 2 industriels indiens.
01:22 -Merci, Simon Guilain. Jolie cravate.
01:24 Merci à votre maman. Bon choix de cravate.
01:27 -Au sommaire, ce soir, les 2 jeunes soupçonnés
01:31 d'avoir tué à la hache et à la batte de baseball
01:34 Philippe, 23 ans, à Grande-Synthe, n'ont que 14 et 15 ans.
01:39 La violence des mineurs n'est pas nouvelle,
01:42 mais elle prend une forme inédite.
01:44 Mathieu Bocoté nous éclaira comme nul par ailleurs
01:47 avec son expérience en tant que sociologue.
01:49 La jeunesse a une prédisposition à la violence,
01:52 mais aujourd'hui, pourquoi expose-t-elle ?
01:55 En quoi est-ce le point d'aboutissement
01:57 de la société construite depuis 60 ans ?
02:00 En quoi est-ce le croisement
02:02 des dimensions migratoires et générationnelles ?
02:04 L'éditeur de Mathieu Bocoté.
02:06 Alors que Gabriel Attal a prononcé un discours choc
02:09 pour ses 100 jours à Matignon sur le retour de l'autorité
02:13 et sur la violence des mineurs,
02:15 on se demandera à quoi servira ce grenelle
02:17 sur la violence des mineurs.
02:19 Si le Premier ministre a eu un constat clair,
02:22 pas de faux-semblants, pas de Kevin et Mathéo,
02:24 pas de sentiment d'insécurité,
02:26 mais un discours clair et courageux
02:28 face à la réalité que vivent beaucoup de Français,
02:31 Guillaume Bigot reste perplexe et pessimiste.
02:34 Selon lui, ses grenelles cherchent à cacher
02:37 le fait de ceux qui ne veulent pas agir
02:39 au lieu de s'attaquer directement à la racine du mal.
02:43 L'analyse de Guillaume Bigot.
02:45 "Quelques fleurs, une marche blanche prévue demain,
02:50 "grande, sainte et déchirée entre la réalité du quotidien
02:53 "et le discours politique sur place.
02:55 "Tous les regards se tournent vers la ville,
02:58 "cette ville de 21 000 âmes
02:59 "qui a vu Philippe, 23 ans, succomber à des coups de hache.
03:03 "Cette commune qui a voté Marine Le Pen
03:05 "au second tour de la présidentielle.
03:07 "Cette commune avec 62 % de logements sociaux.
03:10 "Quelle est cette commune victime de nombreux faits de violence
03:13 "mais que le maire PS voudrait minimiser ?"
03:17 Le regard de Marc Menon.
03:18 "Nous analysons le diagnostic de Gabriel Tal
03:21 "sur la violence des mineurs.
03:23 "Les parents des missionnaires, oui, mais pourquoi ?
03:26 "Les écrans qui enrôlent les mineurs, oui, mais pourquoi ?
03:29 "La drogue qui fait de notre jeunesse de la chair à canon,
03:32 "déclare le Premier ministre, oui, mais pourquoi ?
03:35 "L'antrisme idéologique, oui, mais pourquoi ?
03:38 "Comment en est-on arrivés là ?
03:40 "Derrière le constat décrit aujourd'hui,
03:43 "tout ce qui n'est pas dit,
03:44 "avec le décryptage de Charlotte Dornelas."
03:47 -Et puis le gouvernement a décidé un couvre-feu à Pointe-à-Pitre
03:50 en Guadeloupe pendant deux mois.
03:52 Pas question que les jeunes de 12, 13, 14 ans
03:55 soient dehors en pleine nuit avec des armes,
03:57 a déclaré Général Darmanin.
03:59 Là aussi, problème avec les mineurs,
04:01 problème avec l'insécurité,
04:03 la sécurité première préoccupation des Guadeloupéens.
04:06 Mais comme il ne faut pas le dire,
04:08 on retrouve des votes RN puissants en Outre-mer.
04:11 Comment expliquer la différence de vision
04:13 entre les Outre-mer et l'Hexagone concernant le RN ?
04:16 Un vote considéré comme raciste en Hexagone ?
04:19 Comment expliquer l'accueil chaleureux
04:21 à Saint-Denis de la Réunion de Marine Le Pen avant-hier ?
04:24 L'édito de Mathieu Bocoté.
04:26 Une heure avec nos mousquetaires.
04:28 On commente, on décrypte, on analyse, et c'est maintenant.
04:43 -C'est ainsi que Mathieu Bocoté a passé sa nuit au restaurant.
04:47 -Non, non, non.
04:48 En plus, ce que je dois me justifier,
04:50 c'est que la vie québécoise de passage à Paris,
04:53 nous nous sommes connus il y a 25 ans
04:55 dans les rangs du Parti québécois,
04:57 le parti indépendantiste qui veut faire du Québec
05:00 un pays libre.
05:01 Elle était de passage à Paris.
05:02 Nous avons parlé d'indépendance du Québec.
05:05 -Vous êtes sûr ? -Je le jure.
05:07 -Je vais appeler le restaurant.
05:09 -Nous conspirions pour l'avenir de notre nation.
05:12 -Pour l'avenir de notre nation.
05:13 -Pour l'avenir de notre nation.
05:15 -Pour l'avenir de notre nation.
05:17 -Pour l'avenir de notre nation.
05:19 -Pour l'avenir de notre nation.
05:21 -Pour l'avenir de notre nation.
05:24 -Pour l'avenir de notre nation.
05:26 -Pour l'avenir de notre nation.
05:28 -Pour l'avenir de notre nation.
05:30 -Pour l'avenir de notre nation.
05:32 -Pour l'avenir de notre nation.
05:34 -Pour l'avenir de notre nation.
05:36 -Pour l'avenir de notre nation.
05:38 -Pour l'avenir de notre nation.
05:41 -Pour l'avenir de notre nation.
05:43 -Pour l'avenir de notre nation.
05:45 -Pour l'avenir de notre nation.
05:47 -Pour l'avenir de notre nation.
05:49 -Pour l'avenir de notre nation.
05:51 -Pour l'avenir de notre nation.
05:54 -Pour l'avenir de notre nation.
05:56 -Pour l'avenir de notre nation.
05:58 -Pour l'avenir de notre nation.
06:00 -Pour l'avenir de notre nation.
06:02 -Pour l'avenir de notre nation.
06:04 -Pour l'avenir de notre nation.
06:07 -Pour l'avenir de notre nation.
06:09 -Pour l'avenir de notre nation.
06:11 -Ca a toujours été la force de la République,
06:14 c'est de nous battre pour que toutes les voix
06:16 puissent s'exprimer, toujours dans un cadre respectueux,
06:20 mais qu'elles puissent s'exprimer.
06:22 Quand bien même nous combattons leurs idées,
06:25 mais on le fait d'argument à argument.
06:28 -On en parle dans un instant, on fera un tour de table.
06:32 On verra également le tweet d'Eric Zemmour,
06:34 qui demande à ce que Jean-Luc Mélenchon
06:37 puisse tenir, effectivement, ses conférences,
06:40 même si c'est un adversaire politique.
06:42 On en parle dans un instant.
06:44 D'abord, les deux jeunes soupçonnés
06:46 d'avoir massacré Philippe, 23 ans,
06:48 j'en parlais en titre, n'ont que 14 et 15 ans.
06:51 Ils ont piégé le jeune homme sur un site de rencontre,
06:54 c'est ce qu'on a appris aujourd'hui.
06:57 On en parlera avec Marc Menand.
06:59 Mathieu Bocoté, regardons les faits de ces derniers mois.
07:02 Chems Eddin, 2 mineurs en cause. Samara, 3 mineurs en cause.
07:06 On a tué un roman sur Isère, un mineur mis en examen.
07:09 On peut continuer comme ça.
07:10 La violence des mineurs ceinture l'actualité,
07:13 mais quels sont les mécanismes de cette violence
07:16 et les raisons de notre aveuglement ?
07:18 -La violence des mineurs est le sujet
07:20 que nous ne sommes pas capables de comprendre
07:23 car il heurte l'ensemble de nos préconceptions sur la société,
07:27 l'ensemble de nos visions de la société.
07:29 Quel que soit la société,
07:31 quelle que soit l'époque, quelle que soit la civilisation,
07:35 aucune société n'est à l'abri de la violence.
07:37 Comme dirait nos amis catholiques,
07:39 aucune société n'est à l'abri du péché originel,
07:42 car il est dans le coeur de l'homme.
07:44 La tentation du mal habite le coeur de l'homme.
07:47 Aucune société ne pourrait se purger du mal.
07:49 Ensuite, toutes les sociétés, par le processus de civilisation,
07:53 réussissent à atténuer la violence,
07:56 à la métaboliser, à la transformer culturellement,
07:59 à la transformer symboliquement
08:01 et à la refouler dans les marges sociales.
08:04 Il faut faire en sorte qu'il y ait une seule violence autorisée,
08:07 celle de l'Etat.
08:08 La violence est dans les marges et on vit dans une société pacifiée.
08:12 On pourrait dire que toute société civilisée
08:15 va aller dans cette direction.
08:17 Mais la violence des mineurs est un scandale absolument absolu
08:20 car nous sommes les héritiers d'une philosophie rousseauiste.
08:24 Comme dans Jean-Jacques Rousseau.
08:26 Cette conviction, mais pas le seul,
08:28 c'est une philosophie qui est devenue dominante
08:31 depuis les années 50 et 60.
08:33 L'enfant en lui-même est spontanément bon.
08:36 L'enfant en lui-même ne porte pas de violence.
08:38 L'enfant en lui-même est étranger à la bête.
08:41 L'enfant en lui-même est un petit coeur pur,
08:44 un ange en quelque sorte.
08:45 C'est seulement au contact du monde adulte
08:48 qu'il pourrait se corrompre,
08:50 découvrir la violence, la domination.
08:52 Cette lecture du rapport à l'enfant
08:55 est à l'origine de bien des erreurs pédagogiques,
08:58 sociologiques et politiques
09:01 qui, des décennies plus tard, nous conduisent aux violences actuelles.
09:04 Parce qu'on a cette idée que si l'enfant est pur,
09:07 si l'enfant porte en lui la spontanéité et la beauté du monde,
09:11 si l'enfant n'a rien de petit diable,
09:13 disons-le comme ça,
09:14 on va chercher à détacher l'enfant de l'emprise du monde adulte.
09:18 On va le délivrer des différentes formes de socialisation,
09:21 toujours trop autoritaires.
09:23 On va le délivrer des différentes institutions,
09:26 toujours trop verticales.
09:27 On va le délivrer des différents cadres,
09:30 et permettre d'être pleinement lui-même,
09:32 en oubliant que lorsque l'enfant est pleinement lui-même,
09:35 il est souvent tyrannique.
09:37 Qu'est-ce qu'on a fait depuis 60 ans ?
09:39 C'est le grand programme de l'émancipation.
09:42 Disqualification de la relation d'autorité dans la famille.
09:45 Il fallait détruire cette relation d'autorité
09:48 parce qu'elle était aliénante pour les enfants.
09:50 Disqualification de la relation maître-élève.
09:53 Parce que le maître devait encore être le maître,
09:56 ça devait devenir un ami,
09:58 une forme qui accompagnait le jeune,
10:00 qui était vu comme un apprenant,
10:02 ce n'était plus un élève qui devait s'élever.
10:04 Donc l'abolition du rapport pédagogique.
10:07 La disqualification de la culture et la transmission culturelle.
10:10 Cette idée que vous devez hériter d'un patrimoine culturel
10:13 pour vous civiliser et vous élever.
10:15 L'idée aussi de la disqualification des inhibitions.
10:18 La capacité d'être capable de contenir ses émotions,
10:22 de contenir sa colère.
10:23 La capacité aussi de se comprendre
10:25 et de faire des gratifications différées.
10:27 Je veux quelque chose, mais je ne le prends pas immédiatement.
10:31 Mon désir ne me conduit pas à l'action immédiatement.
10:34 Je suis capable de le transformer pour en faire un projet à long terme.
10:38 Cette survalorisation d'un enfant sous le signe de la spontanéité totale,
10:42 qu'on devrait libérer de toutes les normes adultes,
10:45 ça a conduit à des délires.
10:46 N'oublions pas, à la fin des années 70,
10:49 dans un certain milieu, ce n'était pas toute la société,
10:52 mais la célébration de la pédophilie,
10:54 cette idée qu'il fallait libérer l'enfant
10:56 des inhibitions propres au monde adulte.
10:59 La sexualité enfantine était vue comme la plus émancipatrice
11:02 et révolutionnaire qu'on pouvait imaginer.
11:04 C'est la folie, véritablement, de cette période.
11:08 Donc, une révolution philosophique depuis 50 ou 60 ans
11:12 qui nous a amenés à détruire tout ce qui pouvait structurer l'enfant,
11:16 qui pouvait lui permettre, peu à peu, de devenir un adulte.
11:19 Donc, destruction de tout ça.
11:21 Destruction des codes culturels, de la famille.
11:24 C'est important de le dire.
11:26 Pourquoi ?
11:27 Vous parlez souvent, à l'extérieur de ce plateau,
11:30 du rôle des parents solos, des mamans solos.
11:33 C'est fondamental, ce que vous faites avec cette bataille.
11:37 Parce que, surtout que c'est factuel,
11:39 quand on fait un peu de sociologie,
11:41 on constate qu'une des causes de la violence
11:44 dans différentes communautés,
11:46 c'est la disparition du père.
11:49 La disparition du père, l'effondrement de la fonction paternelle
11:52 fait en sorte qu'il y a une libération de la violence,
11:55 que le père...
11:56 Aujourd'hui, c'est un jet de sperme qu'on peut déconstruire,
12:00 mais pour le reste, le père, c'est la figure d'autorité,
12:03 qui peut dire non, qui n'est pas simplement
12:06 dans l'espèce d'amour sous signe du magma.
12:08 C'est l'amour, certes, mais qui peut distancier.
12:11 La disparition du père pousse à la violence aussi.
12:14 On l'a vu ces dernières années, aux États-Unis,
12:17 on l'a vu en France avec le cas Naël.
12:20 C'était triste, c'était une histoire bouleversante.
12:23 La figure du père était absente.
12:24 L'absence du père a des effets à terme
12:27 sur le rapport à la violence dans la société.
12:29 Je note que plus il y a une déstructuration
12:32 des codes identitaires, des repères,
12:34 de la capacité de se définir, plus il manque de repères,
12:37 plus on est dans le flou, plus on peut devenir violent.
12:40 Je note que dans les mouvements de jeunes,
12:42 les plus radicaux et souvent les plus violents,
12:45 on va dire transradicales, sont souvent les plus violentes
12:48 parce qu'elles compensent une incertitude existentielle
12:51 tragique dans un droit qu'elles se donnent
12:54 à faire violence à tous ceux qui la contestent.
12:56 C'est l'effet d'un effondrement anthropologique et philosophique
13:00 sur plusieurs décennies qui donne aujourd'hui,
13:03 indépendamment de l'immigration,
13:05 une société plus violente en elle-même.
13:09 -La violence de la jeunesse est-elle nécessairement,
13:13 comme on le voit, une violence en sauvager ?
13:16 -C'est une illusion.
13:17 La violence en sauvager est une réalité,
13:20 mais la jeunesse en elle-même porte la possibilité de la violence.
13:23 Je vais me tourner vers le dernier siècle
13:26 pour dire à quel point elle connaît la tentation.
13:29 Elle se laisse facilement embrigadée,
13:31 elle se laisse facilement fanatisée.
13:33 Je précise que ces exemples ne sont pas tous équivalents,
13:36 mais c'est pour donner quelques exemples
13:39 de ce que peut faire la jeunesse.
13:41 La jeunesse est merveilleuse, elle porte toutes les promesses.
13:44 Les régimes totalitaires ont toujours misé
13:47 sur une survalorisation de la jeunesse
13:49 pour opérer leur travail de destruction du monde
13:52 et de reconquête du monde par leur idéologie.
13:54 On peut penser aux jeunesses hitlériennes.
13:57 C'est un exemple probablement le pire pour montrer
14:00 comment la jeunesse peut être embrigadée
14:02 dans un travail de destruction absolument terrifiant.
14:05 Mais traversée de l'autre côté du spectre idéologique,
14:09 la jeunesse est la plus fanatique de l'histoire du monde.
14:12 Elle détruisait, elle voulait détruire le vieux monde,
14:15 détruire le monde d'hier.
14:16 Elle était capable d'une violence organisée, disciplinée,
14:20 embrigadée, mais une violence totale aussi.
14:22 Sur un registre plus calme, on pourrait dire
14:25 qu'il y a une violence qui est héritée de la période 68,
14:28 cette idée qu'il faut aller jusqu'au bout de ses idées,
14:31 la tentation du spontanéisme révolutionnaire.
14:34 Et même aujourd'hui, sur les campus américains,
14:37 on parle souvent, qui se donnent le droit
14:39 à la violence physique au nom d'idéologie.
14:42 Mais il y a une autre catégorie de la violence
14:44 qu'on peut avoir à l'esprit chez les jeunes.
14:47 C'est le phénomène des enfants-soldats.
14:49 Il faut sembler qu'on migre en Afrique un instant.
14:52 Chez les enfants-soldats, c'est une jeunesse
14:55 qui est embrigadée, souvent droguée,
14:57 souvent endoctrinée, souvent poussée à l'extrême...
15:00 L'extrême violence, c'est l'extrême puissance.
15:03 Vous n'avez pas construit vos affaires,
15:05 vous n'avez pas fait vos ambitions.
15:07 On vous donne le pouvoir immense d'avoir le contrôle sur la vie
15:11 des uns et des autres et on vous transforme
15:13 en petite créature diabolique capable de tout détruire.
15:16 Les enfants-soldats, dans les guerres africaines
15:19 des années 90-2000, c'est un autre exemple
15:22 de cette hyper-violence de la jeunesse
15:24 qui ne prend pas toujours le signe d'une violence ensauvagée.
15:27 -Maintenant, parlons directement de la France.
15:30 Quelle est la spécificité de la violence des mineurs
15:34 en France? -Il y a des éléments
15:35 qui croisent l'analyse précédente.
15:37 Je vais parler de la famille.
15:39 Je pense que l'effondrement de la famille
15:42 a un lien direct avec les violences
15:44 telles qu'on les connaît. -On en parlera un peu.
15:46 -Il y a le narcotrafic. Je vais faire le lien
15:49 de ce que j'ai dit sur les enfants-soldats
15:51 et le narcotrafic. Le narcotrafic mise de plus en plus
15:54 sur des jeunes hommes, des jeunes personnes,
15:57 mais de plus en plus jeunes pour faire des crimes
16:00 de plus en plus graves. À l'échelle de l'histoire,
16:03 les enfants-soldats du narcotrafic
16:05 ne sont pas si étrangers symboliquement
16:07 et culturellement aux enfants-soldats
16:09 des guerres africaines.
16:11 Les jeunes ont dit que la société ne prend pas le chemin
16:14 de l'ascension sociale traditionnelle.
16:16 Tu n'auras rien. Tu n'auras rien à avoir.
16:19 Mais si tu te lances avec nous,
16:21 tu vas pouvoir avoir accès à la toute-puissance,
16:23 jouer dans la société de consommation,
16:26 tu auras droit à des armes à feu, tu vas pouvoir tuer des gens.
16:29 Par ailleurs, que vient-il de cette idée
16:32 de pouvoir consommer ton existence dans la toute-puissance?
16:35 Mais ça dévalorise la vie en tant que telle.
16:38 Tu brûleras tout, mais tu peux mourir demain sans souci.
16:41 Si tu peux mourir, tu peux prendre la vie d'un autre
16:44 sans souci. Donc, ayant cela à l'esprit.
16:46 Une jeunesse vibronnée à l'ultraviolence,
16:49 mais l'ultraviolence appliquée, pas seulement dans les films,
16:52 bien que par ailleurs, ce ne soit pas la meilleure école.
16:55 Ajouté à ça, et ça, on le voit,
16:57 une violence au-delà des enfants-soldats du narcotrafic,
17:01 une violence libérée à l'école,
17:02 donc une violence d'une société désinhibie,
17:05 une violence quelquefois envers le professeur.
17:08 Ensuite, les violences intracommunautaires.
17:10 On a parlé de Samara.
17:12 La violence pour sanctionner
17:13 celles ou celui qui ne respectent pas les codes de la tribu.
17:16 La violence intercommunautaire, de Dijon, il y a quelques années.
17:20 La guerre entre elles ne respecte plus l'autorité de l'État
17:23 et quand elles doivent faire la paix, elles vont à la mosquée.
17:27 La violence liée...
17:28 Je reviendrai dans un instant sur le choc
17:31 entre différentes conceptions de la femme dans les cultures.
17:34 On le constate aujourd'hui,
17:36 ça provoque des tensions immenses entre des anthropologies différentes.
17:40 Et la violence animée par un inconscient décolonial revanchard,
17:43 c'est-à-dire, et souvent sur le mode du racisme anti-blanc,
17:46 c'est le moment Crépole où cette idée que lorsqu'on frappe,
17:50 on frappe aussi sur le mode de la vengeance décoloniale.
17:53 Je ne dis pas que chaque petit voyou
17:55 est en lui-même sans le savoir un militant décolonial.
17:58 Ce serait absurde de dire ça.
18:00 Les individus se meuvent, mais ils sont mus.
18:03 Ils sont mus par quoi ?
18:05 Par des inconscients, par des imaginaires.
18:07 Ce qu'on voit aujourd'hui,
18:09 il y a une forme d'instinct de conquête naturelle,
18:12 la conquête du territoire,
18:14 l'attaque contre les symboles de la République, de la France.
18:17 Donc, une volonté de conquête...
18:19 En fait, un instinct.
18:21 C'est plus profond que la volonté. La volonté s'est construite.
18:24 Donc, une volonté de s'en prendre à l'autre.
18:26 Et l'autre, dans le respect, c'est souvent le "français blanc".
18:30 Mais pas seulement.
18:31 C'est tout ce qui symbolise l'autorité légitime
18:34 d'un pays qui le conteste.
18:35 Mais il y a un contraste aussi.
18:37 Entre, d'un côté, une société, un Occident vieillissant,
18:40 un Occident presque finissant,
18:42 un Occident délirilisé, bien souvent,
18:44 qui n'ose pas se défendre
18:46 et qui ne cesse de trouver des excuses à ceux qui l'agressent,
18:49 et, de l'autre côté, une jeunesse très conquérante,
18:52 qui est, quelquefois, d'ailleurs, animée par...
18:55 qui est contaminée par la propagande islamiste,
18:57 qui lui dit "vous avez le droit de vous venger, de frapper",
19:00 et je le redis, la question du corps des femmes
19:03 est centrale. Il ne faut pas sous-estimer
19:06 la dimension politique de la sécurité féminine.
19:08 Au coeur de toute guerre, la conquête du corps des femmes
19:11 est là. La défense du corps des femmes,
19:14 la conquête du corps des femmes est ce qu'on voit dans toute guerre.
19:17 Pourquoi le viol des femmes est aussi présent ?
19:20 C'est une manière d'affirmer son pouvoir sur l'autre
19:23 qui n'est pas capable de défendre ses femmes.
19:25 Ce qui s'est passé à Cologne, il y a quelques années,
19:28 s'est reproduit dans nos sociétés.
19:30 Si on a une lecture qui pense aussi
19:33 à ces tensions intercommunautaires,
19:35 souvent portées par des jeunes,
19:36 avec une dimension civilisationnelle,
19:39 on peut dire que la femme est présentée ici comme prise de guerre.
19:42 S'emparer du corps d'une femme, c'est marquer la domination
19:45 d'un groupe sur l'autre.
19:47 C'est la dimension civilisationnelle,
19:49 la dimension politique de cette violence.
19:51 Si je m'aventurais sur ce terrain, je serais rappelé à l'ordre
19:55 par différentes autorités qui nous diraient
19:57 que ce sont des propos haineux.
19:59 Vous n'avez pas le droit de dire ça,
20:01 car si vous le dites, vous transgressez le récit
20:04 de la diversité heureuse.
20:06 -Merci beaucoup pour votre analyse, mon cher Mathieu.
20:09 On vous empêche de parler ?
20:11 -Pas du tout.
20:12 Je note que pour certains, pour les gardiens de la parole publique,
20:16 la femme appelle à la haine et à la discrimination
20:18 le constat d'un choc des civilisations au quotidien.
20:21 Certains voient les choses ainsi.
20:23 -Merci. En tout cas, magnifique analyse.
20:26 On va la regarder avant de revoir un regard croisé
20:30 avec l'analyse de Charlotte dans un instant.
20:32 D'abord, avec vous, Guillaume Bigot.
20:35 Gabriel Attal a prononcé à Vierich à Tillon
20:38 son discours sur l'autorité,
20:40 là où Shemsheddin a trouvé la mort.
20:42 Un discours où il entend restaurer l'autorité,
20:45 dans lequel éduquer sa boussole est l'impunité zéro.
20:48 Je disais en titre tout à l'heure que vous êtes plutôt sceptique
20:52 par rapport à ce discours, où on dit que c'est un constat
20:55 plutôt clinique, limpide, pas de Kevin, pas de Mathieu,
20:58 où les choses claires sont dites,
21:00 mais vous êtes sceptique et vous allez nous expliquer pourquoi.
21:04 D'abord, est-ce que la méthode Attal fonctionne toujours ?
21:07 -C'est vrai que je suis sceptique, mais je ne demande qu'à croire.
21:11 C'est un peu difficile, en fait.
21:13 La méthode Attal, il y a une recette, en fait,
21:17 qu'il a éprouvée avec l'affaire des Abaya.
21:21 C'est-à-dire, c'est une combinaison de lucidité
21:23 dans le diagnostic, il dit les mots, il appelle un chat un chat,
21:27 et en même temps, d'action.
21:28 C'est-à-dire, j'énonce quelque chose et j'agis immédiatement,
21:32 et c'est efficace.
21:33 Là, on ne retrouve rien de cette combinaison gagnante
21:36 qui a fait le succès de Gabriel Attal dans ce qu'il a dit
21:39 à Vierich à Tillon et l'annonce de son Grenelle.
21:42 -Il parle les vrais.
21:44 Alors, effectivement, le Premier ministre,
21:46 il n'est pas dans le déni absolu, comme on a vu le maire de Saint-Hyères,
21:50 mais il ne nie pas la gravité des événements.
21:53 Il parle de spirale, de déferlement de la violence,
21:56 mais il y a quelque chose dans ses propos
21:58 qui relève de la méthode Coué.
22:00 Il essaie de s'auto-persuader et de nous persuader.
22:03 Il dit que l'école doit rester un sanctuaire.
22:05 Je ne suis pas sûr que les parents de Chemchédine
22:08 aient cette impression.
22:10 Je ne suis pas sûr que le proviseur de Maurice Rabelle
22:12 ait vraiment cette impression.
22:14 Il n'y aura pas de guerre de religion à l'école.
22:17 Justement, si, il y a une guerre de religion à l'école.
22:20 La bataille de l'autorité se gagne dans les classes.
22:23 Pour l'instant, c'est plutôt la défaite en race campagne.
22:26 Donc, il y a quelque chose de l'auto-persuasion.
22:29 Premièrement, il n'y a pas ce parler vrai.
22:31 Deuxièmement, il n'y a pas le côté performatif,
22:34 le côté "je parle, donc j'agis", donc les décisions suivent.
22:38 Pourquoi ? Parce que ce qu'il annonce,
22:40 ce qu'il annonce, ce n'est pas des faits immédiats.
22:43 Justement, il va falloir ces huit semaines
22:45 pour prendre des décisions.
22:47 Ou alors, ça existe déjà.
22:48 Les parents vont signer un contrat,
22:50 mais ils signent déjà un règlement intérieur.
22:53 Ou alors, il dit que ce sont des mesures carrément fausses.
22:56 Il dit qu'il y a un doublement des heures
22:58 d'enseignement civique et moral.
23:00 Sur la question des Abayas, c'était grave.
23:03 Ce n'était pas aussi tragique que la mort,
23:05 les menaces de mort, etc.
23:07 Et donc, son fameux slogan, qu'il a tenu à répéter,
23:10 qui fait penser à des "un ananas, un cargasse, un ananas"...
23:13 Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies.
23:16 Ça paraît complètement décalé par rapport à la gravité.
23:19 Ça paraît même absolument dérisoire.
23:22 -On marque une pause.
23:23 On reviendra. On réécoutera un petit sonore
23:26 où il dit "pas de guerre de religion à l'école".
23:29 Et on va continuer sur votre constat très pessimiste.
23:32 A tout de suite.
23:33 ...
23:37 Retour sur le plateau de Face.info.
23:39 On est avec Guillaume Bigot
23:41 qui décortique un peu le discours de Gabriel Attal.
23:44 Vous disiez "pas de guerre de religion à l'école".
23:47 Vous soulignez ce qu'a dit Gabriel Attal.
23:49 On l'écoute et on continue avec vous.
23:52 -Il n'y aura pas de guerre des religions à l'école.
23:55 Car à l'école, la seule règle qui vaut, c'est la laïcité.
23:58 C'est un combat sur lequel je suis en première ligne
24:01 depuis longtemps.
24:02 Un combat pour lequel j'ai déjà pris des engagements forts
24:06 suivis des faits, comme l'imperdiction de l'Abaya
24:09 et du Camis à l'école.
24:10 Un combat autour d'un mot d'ordre.
24:12 Là aussi, le pas de vague, c'est fini.
24:14 -Donc, pas de vague, c'est fini.
24:16 Vous disiez que vous étiez sceptique.
24:18 Gabriel Attal annonce...
24:20 -C'est du "wishful thinking", comme disent les anglo-saxons.
24:24 -C'est pour énerver Mathieu.
24:25 -C'est pour énerver Mathieu, mais ça veut dire quoi ?
24:29 -En fait, c'est le...
24:30 -On va pas t'y parler.
24:32 Non, non. Comment pourrait être traduit
24:34 un "wishful thinking" ?
24:35 -Laissez tomber. -La pensée magique.
24:37 -La pensée volontariste.
24:39 -Autopersuasion, méthode Coué.
24:41 -Je ne vous comprends pas.
24:43 Je vous inquiète un peu, mais lorsqu'on ne dit pas les choses,
24:46 les ministres des gouvernements ne disent pas les choses,
24:49 vous n'êtes pas contents.
24:51 -Je comprends. -Vous voyez ?
24:53 Gabriel Attal a annoncé des réformes d'ampleur
24:56 avec le lancement du Grenelle des violences chez les jeunes.
24:59 Est-ce que c'est un pas de plus ?
25:01 -On a parlé un peu de la méthode Attal.
25:04 Là, c'est la méthode dite des Grenelles.
25:06 C'est la méthode des Beauvau, des Ségur,
25:08 de ces espèces de colloques bavards gouvernementaux.
25:12 Je sais pas.
25:13 En fait, le problème...
25:14 Il y a plusieurs problèmes avec cette méthode-là.
25:17 Le premier problème, et je pense que c'est moins convaincant
25:21 que Gabriel Attal lui-même.
25:23 Premier problème, c'est qu'on a l'impression
25:25 qu'on prend un problème, on découvre un sujet,
25:28 on prend le taureau par les cornes,
25:30 on le règle et on va asseoir tout le monde autour de la table.
25:34 Mais ça fait juste 7 ans qu'Emmanuel Macron a été élu.
25:37 Il fallait attendre Viri Châtillon pour se préoccuper
25:40 de ce sujet grave, qui est documenté depuis les années 90.
25:44 C'est le premier point.
25:45 Le deuxième point, c'est qu'il y a un aspect de com, de gadget
25:49 très gênant, c'est-à-dire la République contre-attaque.
25:52 C'est pas la guerre des boutons, mais pas la guerre des étoiles.
25:56 Le problème de ce truc-là, c'est qu'il nous explique...
25:59 "Tout cela ne peut pas se régler en un jour."
26:02 D'accord avec vous,
26:03 mais ça va se régler en 8 semaines avec un point d'étape
26:06 dans 4 semaines. Voyons, comme dirait l'autre.
26:09 Ces réunions font furieusement penser à quoi ?
26:12 À des séminaires d'entreprise,
26:14 le genre de concept vendu fort cher par McKinsey.
26:17 On va réunir, comme dans les entreprises,
26:20 tous les acteurs du changement,
26:22 alors qu'on sait ce qu'on va faire à l'arrivée.
26:25 A quoi ça sert de les réunir ?
26:27 Tous les acteurs de changement sont là.
26:29 C'est un excellent moyen, je dis, d'illuer la responsabilité.
26:33 C'est un excellent moyen de noyer les poissons,
26:35 et peut-être surtout de perdre du temps.
26:38 Pourquoi on va réunir tous ces gens pendant 8 semaines ?
26:41 Je réponds. Enfin, c'est plutôt monsieur Attal qui répond.
26:45 Tout le monde sera mis autour de la table
26:47 pour conduire un travail scientifique en 8 semaines.
26:50 Ça fait très sérieux, politique, technique, scientifique.
26:54 On est noyé, encadré entre le scientifique et le technique.
26:57 Mais le problème, c'est que, je répète,
27:00 tout est connu, décortiqué, mesuré, dénoncé, annoncé
27:04 depuis des décennies.
27:05 Le livre "Les territoires perdus de la République", c'est 2003.
27:09 Les premiers livres de Maurice Berger, ils ont moins 20 ans.
27:13 On est des dizaines à avoir commis des bouquins là-dessus.
27:16 Là, on a un tsunami qui s'annonce de la violence
27:19 dans les collèges et les lycées.
27:21 On sort des tambours et des trompettes.
27:24 On va réunir les meilleurs spécialistes
27:26 pour vérifier que, oui ou non, l'eau, ça mouille.
27:29 Peut-être qu'après, on fera des réunions
27:32 pour savoir si on a un projet de parapluie en commun.
27:35 C'est pas sérieux, tout ça.
27:37 C'est une véritable perte de temps.
27:39 Le pire et le plus incompréhensible
27:42 dans cette technique du Grenelle,
27:44 pour terminer avec elle,
27:45 c'est qu'elle a déjà prouvé son inutilité.
27:48 Sur l'hôpital, c'est exactement ce qui a été fait.
27:52 Les lits continuent à fermer.
27:53 C'est exactement ce qu'on a fait avec les violences faites aux femmes.
27:57 Pas grand-chose, elles continuent d'exploser.
28:00 Le problème, c'est qu'on a l'impression
28:03 de se retrouver dans les meilleures pages d'Albert Cohen,
28:06 avec la SDN qui essaie d'arrêter les dictateurs.
28:09 -En quoi consiste ce que vous appelez
28:12 un catalogue de mesurettes technocratiques ?
28:14 -Parce qu'en fait, d'abord, tous les sujets sont cochés.
28:18 On a l'impression qu'il y a un tableur Excel qui coche.
28:21 "Grande idée, mieux prévenir que guérir,
28:23 "on va passer par l'éducation."
28:25 Ce sont des bonnes intentions. C'est un catalogue à l'après-verre.
28:29 On parle des parents, des profs, de la drogue,
28:32 des écrans, des réseaux sociaux.
28:34 On va faire plus d'heures à l'école, par exemple.
28:37 Pourquoi ? Pour éviter que certains jeunes,
28:40 je cite, Gabriel Attal, "ne tombent dans la délinquance".
28:43 Ce verbe est très intéressant.
28:45 On a rompu avec la culture de l'excuse,
28:47 mais les jeunes tombent dans la délinquance.
28:50 Ils ne sont pas exprès, ils sont tombés dedans.
28:53 C'est involontaire.
28:54 Pour régler ça, il ne faut pas qu'ils traînent dans la rue.
28:58 De 8h à 18h, on les maintient à l'école.
29:00 Déjà qu'en cours, ils sont violents,
29:03 je me demande ce que ça va donner dans ces garderies jusqu'à 18h.
29:07 En fait, les idées sont quand même très naïves.
29:10 Il faut que les élèves se lèvent quand les profs arrivent.
29:13 Déjà que les élèves n'arrivent pas à rester assis en classe,
29:17 ils vont se lever quand les profs arrivent.
29:20 C'est un conseil de discipline en primaire.
29:22 C'est vraiment d'une extraordinaire naïveté.
29:26 On se dit qu'ils vont peut-être passer des mineurs
29:29 en comparution immédiate.
29:31 Non, comparution immédiate, a dit M. Attal,
29:34 pour voir ce que ça donne en tant que spectateur.
29:37 Ils tremblent.
29:38 "Je vais peut-être assister en tant que spectateur."
29:41 C'est pas sérieux.
29:42 Les seules mesures un peu fermes, un peu utiles,
29:45 sont des pistes étudiées en commission.
29:48 Faut-il baisser le seuil pour l'excuse de minorité ?
29:50 On verra en commission.
29:52 La mention "fauteur de trouble"
29:54 sera dans le dossier jusque dans Parcoursup ?
29:57 On verra en commission.
29:58 Restreindre l'accès aux écrans ? On verra en commission.
30:02 L'internat pour les plus turbulents ?
30:04 Les parents verront.
30:05 On reste dans le bon plaisir individuel, dans le gentillet.
30:09 Pas de fermeté sans accompagnement.
30:11 Notre objectif est l'émancipation de la jeunesse,
30:14 de la jeunesse en ses larges.
30:16 Rien qui puisse mettre des fauves hors d'état de nuire
30:19 ou de la graine de SS, comme l'évoquait Mathieu,
30:22 reste dans le monde des bisounours.
30:25 Rien de neuf, rien de coercitif, rien de décisif.
30:28 Le dispositif est destiné à montrer qu'on agit
30:31 sans attaquer la racine, tout en faisant croire qu'on agit.
30:34 - Ce Grenelle est destiné à agir, à restaurer l'autorité.
30:38 Pour vous, ce n'est qu'un écran de fumée ?
30:40 - Oui. Je prolonge la réflexion de Mathieu.
30:43 On s'appellerait la Matrix, comme le film.
30:46 On est dans ce que le psychanalyste et psychiatre Michel Schneider
30:50 appelait l'état Big Mother.
30:52 On est dans un univers de parlotte, dans une approche psychologisante.
30:56 La dimension collective est complètement niée.
30:59 Le bon plaisir individuel est au-dessus de tout.
31:01 Il ne faut pas frustrer l'individu.
31:04 Tout se discute, tout se débat, tout se négocie,
31:07 tout se répare.
31:08 Il n'y a pas de limite, de stop, de butée.
31:10 Il n'y a pas de force, de dissuasion,
31:13 il n'y a pas de punition.
31:14 Cette société est trop maternante, trop individualiste,
31:17 trop compassionnelle.
31:19 Le problème, c'est que tout ce qui est du ressort du masculin,
31:22 du père et de la loi, est rejeté,
31:24 on va dire que c'est l'obsession du patriarcat.
31:27 Dans cette société, elle continue à prôner le dialogue,
31:31 la concertation, la tolérance, l'empathie.
31:34 Mais ce n'est pas peut-être l'excès d'empathie,
31:36 l'excès de tolérance, l'excès de dialogue
31:39 avec des gens violents.
31:40 En fait, cette société refuse de dire stop,
31:43 d'avoir des limites.
31:44 Impossible de dire stop à l'immigration
31:46 et notamment au regroupement familial,
31:49 impossible de dire stop aux écrans,
31:51 aux réseaux sociaux,
31:52 d'enfermer des plus jeunes,
31:54 comme ça fonctionne bien en Scandinavie,
31:56 impossible de dire stop et d'obliger des enfants
31:59 à aller en internat, impossible d'exclure définitivement,
32:03 parce que rien ne doit être définitif.
32:05 On comprend qu'il y a un refus de la loi,
32:07 de la sanction, de la contrainte sur les corps.
32:10 Ce qui est fascinant, c'est que si on réfléchit bien,
32:13 on est dans un univers où la violence est excitée
32:16 notamment par les réseaux sociaux,
32:18 notamment par les GAFAM,
32:20 notamment par les dealers, les islamistes.
32:23 Toutes sortes de gens qui savent parfaitement stopper,
32:26 frustrer, couper, et ça marche d'ailleurs.
32:29 Eux se contrefichent intégralement du bon vouloir des ados.
32:32 Ça ne les intéresse pas.
32:34 Ils coupent, ils frustrent, ils arrêtent,
32:36 ils stoppent et ils contraignent.
32:38 C'est une règle au nom du collectif, au-dessus de l'individu,
32:42 qui frustre l'individu.
32:44 Mais notre société est incapable de faire ça.
32:46 -Merci beaucoup pour votre analyse, Guillaume Bigot.
32:50 J'aimerais bien qu'on fasse un tour de table rapide
32:53 et après, je vous donne la parole sur votre chronique
32:56 sur ce qu'a dit Emmanuel Macron
32:58 et sur l'entendu, tout à l'heure, Emmanuel Macron,
33:01 qui a déclaré...
33:03 Je suis à propos de la nullation de la conférence de LFI.
33:06 Je suis pour qu'on respecte les lois de la République.
33:09 Après, je suis toujours favorable à ce que les gens
33:13 puissent s'exprimer librement,
33:15 quand bien même je combats leurs idées.
33:17 Éric Zemmour, de son côté, on va voir son tweet,
33:20 il dit que Jean-Luc Mélenchon a le droit de s'exprimer.
33:24 "On ne me verra jamais me réjouir qu'un adversaire
33:27 "soit censuré, même si on s'en doute.
33:29 "Il ne me rendra jamais l'appareil."
33:32 Voilà. Donc, défendu par Jean-Luc Mélenchon,
33:35 défendu par Éric Zemmour,
33:37 secouru, on va dire, au nom de la liberté d'expression
33:40 par le chef de l'Etat,
33:42 et cette conférence de Jean-Luc Mélenchon
33:44 sur la Palestine, prévue ce soir dans le Nord,
33:48 qui a été interdite par la préfecture du Nord.
33:51 Qu'est-ce que ça vous évoque, Charlotte Dornelas,
33:54 cette prise de parole du chef de l'Etat
33:56 sur la liberté d'expression ?
33:58 -Sur le fond, il a raison. Il faut prendre les moyens.
34:02 Il dit...
34:03 Pour le respect des lois, le problème,
34:06 c'est que la préfecture interdit, au nom du respect,
34:09 du risque d'atteinte à la loi, précisément.
34:12 On en parle souvent, le risque de trouble à l'ordre public.
34:15 Après, il dit, "En ce qui me concerne,
34:18 "je suis pour que les gens puissent s'exprimer."
34:21 Il est président de la République.
34:23 Il faudrait peut-être aller plus loin
34:26 et, en effet, se préoccuper de stopper
34:28 cette avancée inexorable de la censure
34:31 et du réflexe de censure, surtout.
34:33 Extrêmement souvent, dans les débats,
34:35 le réflexe, c'est de faire taire la personne en face de soi.
34:39 C'est un vrai problème.
34:40 -C'est une annulation pour un risque de trouble à l'ordre public.
34:44 C'est "assez classique". C'est devenu classique.
34:47 -T'as raison. C'est terrifiant, cette tendance de la censure.
34:51 L'autre n'a jamais le droit de parler.
34:54 C'est la tendance aussi, au nom de principes
34:57 qui semblent flamboyants et ô combien louables,
35:01 le "me too" dans tous les domaines.
35:04 Je dénonce, je dénonce, je dénonce.
35:06 On est dans un monde où on sépille,
35:08 où il n'est plus possible de respecter l'autre.
35:11 A partir de là, si on ne s'interroge pas...
35:14 -Ca aide aussi. Le "me too" a une partie, quand même,
35:17 qui est à la libération.
35:19 -Vous avez toujours... Vous trouvez toujours...
35:21 C'est pour ça que je le dis.
35:23 Vous avez toujours la petite graine qui justifie.
35:26 Mais après, au nom de cela,
35:28 vous arrivez à la dictature la plus totale.
35:31 Donc, il ne suffit pas de vouloir qu'il n'y ait plus ceci, cela,
35:35 et que ce soit la dénonciation.
35:37 La dénonciation pour la dénonciation,
35:39 c'est l'horreur, la violence, et ça fait couler une société.
35:43 -On a l'impression que tout le monde parle
35:45 de la liberté d'expression.
35:47 -C'est très bien, mais ensuite, il faut en tirer les conséquences.
35:51 -Je veux dire par là que quand c'est Eric Zemmour,
35:54 on n'en parle pas. -J'y arrive.
35:56 Il fallait que Mélenchon y arrive pour qu'on défende Zemmour.
35:59 Mais là, il faut aller plus loin.
36:01 Si on est sérieux, il faut faire tomber ces lois,
36:04 tomber le droit donné à des associations de poursuivre,
36:08 de se liguer ensemble pour amener devant les tribunaux
36:11 des gens pour délit d'opinion.
36:13 Il faut casser le dispositif technocratique
36:15 financé par l'Etat, qui fait en sorte que des milices de censeurs
36:19 peuvent traîner n'importe qui devant les tribunaux
36:22 pour propos déviants.
36:24 Là, on aura combattu pour la liberté d'expression.
36:27 -Le problème avec le président de la République,
36:30 c'est l'injonction contradictoire.
36:32 Le même qui disait "ne les sifflez pas"
36:34 dit "ce sont des lépreux populistes".
36:37 C'est pas très respectueux.
36:39 De la même façon, il célèbre la liberté d'expression,
36:42 mais simultanément, il encourage des lois sur la haine,
36:45 qui fait que n'importe quoi peut être considéré comme la haine.
36:49 Ensuite, vous êtes traîné devant les tribunaux
36:52 tout en disant "vive la liberté d'expression".
36:55 Je ne vais pas me contredire.
36:56 J'ai défendu le fait que l'intérêt général est au-dessus.
37:00 Si il y a un risque de trouble à l'ordre public,
37:03 on peut limiter la liberté d'expression,
37:06 mais c'est à l'Etat d'assurer cette sécurité.
37:08 -J'espère qu'on lui posera la question,
37:11 qu'Emmanuel Macron dénoncera aussi la censure du livre "Transmania".
37:15 Il y avait une publicité dans Paris,
37:17 et plusieurs figures de la mairie ont dit
37:20 que c'était une publicité scandaleuse,
37:23 et Emmanuel Macron pourrait se porter
37:25 à la défense de la publicité de ce livre
37:28 tout en disant qu'il ne l'approuve pas ?
37:30 -Emmanuel Macron m'avait envoyé un SMS
37:33 au début de cette émission "Face à l'info".
37:35 Je regarde ce SMS régulièrement.
37:38 C'était l'un des rares qui m'avait soutenu,
37:40 quand on m'attaquait pour l'émission "Zemmour".
37:43 Il m'avait soutenu au nom de la liberté d'expression.
37:46 Beaucoup d'encre a coulé depuis,
37:48 mais ça vaut la peine de le souligner.
37:51 -La liberté d'expression, pour tous.
37:53 -Même pour moi ?
37:54 -Ah non, pas moi.
37:56 -Tout est vrai, il y a des exceptions.
37:58 -Marmenant quelques fleurs,
38:00 une marche blanche prévue demain à Grande-Synthe
38:03 est déchirée entre la réalité du quotidien
38:06 et le discours politique sur place.
38:08 Tous les regards se tournent vers Grande-Synthe,
38:11 cette commune de 21 000 âmes
38:13 qui a vu Philippe, 23 ans, succomber à des coups de hache.
38:16 On a envie de savoir,
38:18 et donc on peut en écouter hier,
38:20 de Marlene Le Pen, le maire,
38:22 qui disait un peu "pas de vagues", en quelque sorte,
38:25 et en réalité, on voit qu'on a envie d'en savoir plus
38:28 sur cette commune.
38:29 Je disais en titre "62 % de logements sociaux",
38:32 je disais en titre "cette commune qui a voté
38:35 "pour Marine Le Pen au second tour,
38:37 "pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour".
38:40 On a envie d'en savoir plus sur le contexte de cette violence.
38:43 -C'est une ville que l'on pourrait considérer
38:46 comme expérimentale dans le cadre d'une société multiculturelle.
38:50 -Oui. -On peut en faire
38:52 tout l'historique de cette petite cité,
38:54 mais prenons-la à la fin de la guerre, 1944.
38:57 Elle est totalement anéantie
38:59 entre le 15 et le 16 septembre.
39:02 Rasée, il n'y a plus rien.
39:05 Et elle repartira avec quelques maraîchers,
39:09 quelques personnages de la région.
39:11 Et c'est dans les années 50
39:13 qu'elle amorce son essor, grâce à la sidérurgie.
39:17 On va créer des emplois.
39:19 ArcelorMittal, c'est florissant.
39:21 Il y aura de l'argent.
39:23 Et là, on construit et on fait venir aussi
39:25 ce dont on a besoin, eh bien, les ouvriers.
39:29 Des Portugais, des Espagnols, des Marocains, des Algériens.
39:33 Et ce monde se retrouve dans un mélange
39:37 et l'économie pour les porter.
39:41 Alors, on construit un peu n'importe comment.
39:44 Et cette société connaîtra forcément
39:47 l'effondrement industriel
39:49 et surtout ses emprisonnements verticaux.
39:52 Et c'est là que la société va changer.
39:55 Comment elle va changer ?
39:56 On aura le courage d'effondrer les tours.
39:59 Aujourd'hui, elle est la capitale en France
40:01 de la biodiversité.
40:03 C'est-à-dire, sur une ville montée à la va-vite,
40:07 on a fait exploser ce qui était le plus dérangeant.
40:10 On a niché des espaces verts.
40:14 C'est à peu près 127 m2 par habitant d'espace vert.
40:19 Il y a un petit lac, une zone boisée.
40:22 On a essayé de mettre en place une structure de vie
40:26 qui permette aux uns et aux autres de respirer.
40:29 Et cette ville est tellement exemplaire
40:32 pour ses cités industrielles
40:34 qu'elle a représenté la France
40:36 à un colloque international à Tokyo.
40:38 On dit, regardez, voilà ce qu'il faut faire.
40:42 Néanmoins, ça, c'est la partie, je dirais, très intéressante.
40:47 Il y a une dynamique, une volonté.
40:49 Mais que se passe-t-il sur le plan social ?
40:52 Vous avez actuellement 21 000 habitants, à peu près,
40:56 dans cette bourgade qui jouxte Dunkerque.
41:01 45 % sont d'origine étrangère.
41:06 Il y a trois mosquées et deux lieux de prière.
41:11 En revanche, il n'y a que deux églises
41:14 et 25 % de chômage.
41:17 Vous avez également un camp de migrants,
41:19 parce que cette ville se trouve face à l'Angleterre.
41:23 C'est l'espoir, en particulier pour des Kurdes, des Irakiens,
41:27 qui avaient trouvé un premier espace,
41:29 dont on les a sortis il y a cinq, six ans,
41:32 parce que c'était l'horreur.
41:34 C'était l'immondice des conditions épouvantables.
41:39 On a transféré dans un lieu à l'extérieur de la ville.
41:44 Là, on a construit des petites baraques
41:48 où ils vivent par quatre, où il y a l'eau courante, etc.
41:51 Mais avec des rixes, parce que ces gens,
41:54 leur espoir, c'est pas d'avoir simplement trois repas par jour.
41:58 Comment on arrive au drame ?
42:00 Il y a les rixes, je vous l'ai dit.
42:02 Et puis, il y a aussi la vie de tout un chacun.
42:05 Depuis tout à l'heure, on idéalise la famille.
42:08 On dit, s'il n'y a pas de père, c'est l'effondrement.
42:12 Or, il se trouve, dans les premiers éléments
42:15 qui nous viennent avec l'arrestation de deux gamins,
42:19 qui sont les horreurs de cette barbarie,
42:21 il y en a un qui a 14 ans, l'autre, 15 ans.
42:24 Celui de 14 ans, on apprend que son père est d'une violence inouïe,
42:30 qu'il a été en prison pour avoir frappé la mère,
42:32 pour avoir frappé ses enfants,
42:35 et que lui est devenu un élègue humain infréquentable.
42:38 Tout ça, pourquoi ?
42:39 Parce qu'il a subi cette horreur.
42:42 C'est le côté familial.
42:44 - C'est l'image du père. - C'est l'image du père.
42:46 - Ça rejoint ce qu'on a dit. - Non, mais c'est pas ça.
42:49 Si il n'y a pas de père, on tombe dans l'horreur.
42:52 Il ne faut pas oublier que, malheureusement,
42:54 l'horreur est souvent provoquée par le père.
42:57 S'il y a des femmes qui sont victimes de leur mari,
43:00 c'est bien le père, et les enfants.
43:03 Et ne pas idéaliser ce rôle, enfin, pour moi.
43:06 Après, il y a le contexte.
43:09 En l'occurrence, vous avez la contagion des cultures.
43:12 Il y a quelque chose qui s'est instillé
43:15 dans l'esprit de nombre de jeunes à travers tout notre territoire.
43:20 Regardez les derniers drames.
43:22 C'est à Bordeaux, au nom de l'Aïr,
43:25 il n'était pas question de boire de l'alcool.
43:27 - Laïd. - Laïd, pardon.
43:30 Vous vous promenez dans la rue,
43:32 vous avez une jupe, va vite te rhabiller.
43:34 La pudeur, c'est devenu obsessionnel.
43:37 Et là, quels que soient vos origines,
43:39 vous avez été contaminé par cet esprit-là,
43:43 et on veut le faire régner.
43:44 Et quand ils font les deux bougres,
43:46 ils ont été sur un site de rencontres,
43:50 et sur ce site de rencontres, ils ont créé un piège
43:53 pour que si on répondait à l'appel d'une jeune fille
43:56 qui cherchait une rencontre amoureuse,
43:58 on était en embuscade, et l'individu qui se présentait
44:01 en tombait dessus sauvagement pour l'éliminer,
44:04 parce que c'était une ordure,
44:06 il voulait rencontrer une jeune fille.
44:08 Voilà où on en est, dans cette obsession de la pudeur,
44:12 dans cette contagion communautariste
44:15 telle qu'elle se manifeste, et en particulier, là,
44:18 et tous les jours, on peut s'en rendre compte,
44:21 dans les faits divers qui apparaissent
44:23 dans toute la communauté nationale.
44:26 - Merci beaucoup, Marc Medan,
44:28 pour votre regard et la défense de la famille.
44:31 - A votre façon.
44:32 - Mais non, mais...
44:34 C'est que la famille idéale n'existe pas,
44:36 c'est ça que je veux dire.
44:38 Il y a ce que l'on souhaite,
44:40 mais malheureusement, nombre de maris,
44:42 il suffit de dire cela et ça n'a pas changé.
44:44 - On fait un petit débat là-dessus, ça m'intéresse.
44:48 Charlotte Dornelas, dans son discours,
44:51 Gabriel Attal se pose la question
44:53 de comment en est-on arrivés là,
44:56 les parents, les écrans, etc.,
44:59 mais derrière tout ça, on a l'impression
45:01 qu'il y a des choses qui ne sont pas dites,
45:03 et là aussi, vous avez décortiqué son discours.
45:06 - Qui ne sont pas creusées, qui ne vont pas jusqu'au bout.
45:09 Gabriel Attal évoque la question des parents,
45:12 de la famille, et donc de la première responsabilité,
45:15 c'est-à-dire de l'éducation des enfants.
45:17 Il précise, il dit que certains sont débordés,
45:20 mais d'autres n'assument pas leur responsabilité.
45:23 C'est eux qui intéressent, en l'occurrence,
45:26 sur ces parents-là. On l'a vu régulièrement.
45:28 À Cannes, ces jeunes garçons qui avaient bousculé une grand-mère,
45:32 c'est la famille de l'un des garçons
45:34 qui avait inventé un alibi pour le protéger.
45:37 On a vu récemment à Romain Surizère,
45:39 c'est le père de celui qui a donné le coup de couteau
45:42 à la victime, qui avait demandé d'aller corriger
45:45 ce jeune homme qui s'était battu avec son fils.
45:49 On a la mère de Romain Surizère, Emma Hierre,
45:51 cette fois-ci, qui nous avait parlé après Crépol,
45:54 qui nous avait dit qu'elle avait un problème
45:57 avec des familles entières de délinquants
45:59 qui transmettent ça à leurs enfants.
46:01 Par ailleurs, on a des enfants de plus en plus jeunes,
46:04 donc leurs parents sont aussi jeunes.
46:06 On s'imagine que les parents sont plus âgés.
46:09 Quand vous avez un gamin de 13 ans, potentiellement,
46:12 les parents en ont 35.
46:14 Donc on voit bien qu'on a aussi des délinquants
46:16 extrêmement dangereux, des criminels,
46:19 notamment dans le trafic de drogue,
46:21 qui ont ces âges-là, dans les sphères plus hautes.
46:24 On voit à l'école, avec tous ces professeurs,
46:27 que de plus en plus, les parents agressivement
46:29 viennent prendre le parti de leurs enfants
46:32 contre les professeurs à l'école.
46:34 On voit bien qu'il y a certains parents
46:36 qui défendront toujours leurs enfants,
46:38 fustiles, délinquants, voire criminels.
46:41 Mais la question n'est pas posée,
46:43 c'est ce qu'on a fait de la famille.
46:45 Je le précise, rien n'est pertinent individuellement.
46:48 C'est pas tel cas.
46:49 Il y a des enfants dans des familles fracassées
46:52 qui sont mieux élevés que dans des familles
46:55 qui sont extrêmement stables.
46:56 Cela étant dit, à l'échelle d'une société,
46:59 si on se pose la question de l'augmentation de la violence,
47:02 on peut constater qu'il y a 50 ans,
47:04 il y avait des modèles familiaux plus stables.
47:07 Ça n'empêchait pas des enfants très malheureux.
47:10 Mais à l'échelle de la société, c'était plus stable
47:13 et les enfants étaient mieux construits.
47:15 Or, tout le mouvement progressiste du demi-siècle
47:18 est celui de l'individualisme des désirs transformé en droit,
47:22 des adultes.
47:23 Et là, je renvoie à la chronique de Mathieu,
47:25 comme on a considéré que les enfants étaient des adultes
47:28 comme des autres, c'est l'individualisme du désir
47:31 de tous, notamment au sein de la famille.
47:34 Et qu'est-ce qu'on a comme conséquence ?
47:36 On a aujourd'hui... On s'est dit qu'on va acter
47:39 que des adultes peuvent se séparer
47:41 quand ils ne peuvent plus vivre ensemble.
47:43 Au lieu d'acter ça comme un échec pour la famille,
47:46 on a acté ça comme une liberté émancipatrice
47:49 pour les adultes, sans jamais se poser la question
47:52 du besoin de l'enfant en face de cette question,
47:55 ce qui ne génère pas du tout les mêmes questions
47:58 au moment de la séparation.
48:00 Évidemment, ensuite, on a dénigré clairement
48:03 le rôle de la mère au foyer, par exemple,
48:06 en l'opposant systématiquement à la liberté de la mère
48:09 d'aller travailler, comme s'il n'y avait pas une liberté
48:13 à s'occuper à temps plein de ses enfants pour certaines femmes.
48:16 On a voulu arracher les enfants en termes de société
48:19 le plus possible à leur famille,
48:21 et donc à cette stabilité première quand elle existe,
48:24 évidemment, Marc a raison de le rappeler.
48:27 Tout a été fait, tout a été pensé
48:29 au nom de la liberté des adultes, sans jamais comprendre
48:32 que dans les besoins des enfants, il y avait la stabilité,
48:35 la sécurité, l'altérité, la protection et la construction.
48:38 Tout ça pourrait se résumer. On a beaucoup parlé
48:41 de ce phénomène de déconstruction, cette volonté de déconstruction.
48:45 Mais l'âge de l'enfant, c'est quoi si ce n'est celui de la construction ?
48:49 Même l'éducation des enfants, il ne faut pas vous étonner
48:52 que les enfants aient du mal à se construire.
48:55 C'est assez prévisible, évidemment.
48:57 Par ailleurs, tout le débat qu'on a eu sur le terrain sexuel
49:00 et sur le consentement des enfants,
49:02 on a compris qu'il aurait fallu l'avoir de manière plus large.
49:06 Un enfant ne consent pas, il subit.
49:08 Ca a l'air très péjoratif, le mot "subir".
49:10 Mais un enfant, il reçoit, on pourrait le dire comme ça.
49:13 Il reçoit et il est fait pour obéir, précisément pour grandir.
49:17 Il y a des stades chez l'enfant.
49:19 Son intelligence... Comment dire ?
49:22 Par les premiers stades de l'éducation, où vous obéissez.
49:25 Ensuite, vous pouvez vous libérer de vos pulsions par l'obéissance
49:29 et accéder à l'intelligence.
49:30 Là, l'école, par le biais de l'apprentissage,
49:33 prend le relais et vous aide à construire une intelligence libre,
49:36 c'est-à-dire d'adulte.
49:38 Si vous commencez à prendre en considération
49:40 les enfants à 3 ans comme des adultes, c'est compliqué.
49:43 Ensuite, il y a la question sur la famille toujours,
49:46 importée de l'étranger,
49:48 notamment dans le fonctionnement clanique,
49:50 extrêmement bien décrit par Maurice Berger,
49:53 qui a eu beaucoup à faire à ces familles-là,
49:56 dans lequel l'inégalité entre la mère et le père est systématique,
50:00 avec, notamment souvent, des pères violents avec la mère
50:03 et avec les enfants.
50:05 Ca existe ailleurs que dans ces familles-là,
50:07 mais le fonctionnement clanique existe beaucoup.
50:10 Et là où je répondrais indirectement à Marc,
50:13 c'est que ça prouve bien que l'absence de père
50:16 c'est, on devrait dire, l'absence de bon père,
50:19 c'est-à-dire l'absence d'une bonne figure paternelle,
50:21 qui est donc absente aussi dans un père déviant ou hyper violent,
50:26 c'est donc bien, en creux,
50:27 que le rôle du père est extrêmement important.
50:30 Et quand il est mal compris ou mal assuré,
50:34 c'est très compliqué.
50:36 Et là, encore une fois, il y a une absence de père.
50:38 Alors, évidemment, personne n'a dit,
50:41 surtout les pères, barrez-vous.
50:42 Mais quand on a un débat, par exemple, sur la grossesse,
50:45 on a parlé beaucoup à l'occasion de l'avortement,
50:48 mais prenons sur le côté positif, c'est-à-dire la grossesse.
50:51 Quand vous expliquez que l'homme n'a rien à dire sur ce terrain-là...
50:55 Un enfant, me semble-t-il, ça se fait à deux.
50:58 Certes, c'est la femme qui est enceinte,
51:00 mais quand vous expliquez qu'avant l'enfant naisse,
51:03 l'homme n'a rien à dire, il ne doit pas être présent,
51:05 il ne doit pas s'étonner qu'il n'assume pas ses responsabilités.
51:09 C'est un mouvement assez original.
51:11 On pourrait faire l'inverse en disant
51:13 "Ce qui s'est passé hier soir, c'était sympa,
51:15 "maintenant, il va falloir assumer avec madame."
51:18 Et ça changerait aussi tout l'état d'esprit
51:20 de la présence de l'homme,
51:22 notamment par rapport à l'enfant qui arrive.
51:25 Et quand on parle du rôle du père, pourquoi ?
51:27 Parce qu'en effet, c'est le rôle de la limite
51:30 par rapport au cocon qu'est la mère,
51:32 notamment dans les premières années.
51:34 Une mère peut poser des limites aussi.
51:36 Un adolescent qui n'en a pas eu, il va la chercher ailleurs,
51:39 partout dans la société.
51:41 Il faut également poser la question
51:42 de ce qu'on a voulu faire des parents.
51:44 Quand Vincent Péion, ministre de l'Education nationale,
51:47 vous écrit un bouquin dans lequel il explique
51:50 que le rôle de la République, c'est d'arracher les enfants
51:53 à leurs déterminismes familiaux le plus tôt possible,
51:56 c'est quand même faire peu de considération
51:58 pour l'éducation que les enfants portent.
52:00 J'ajoute le problème de l'antrisme idéologique à l'école.
52:03 Gabriella Talle a parlé de l'antrisme islamiste.
52:06 Je parle de l'antrisme idéologique tout court.
52:09 C'est une emprise sur des cerveaux trop jeunes pour les avoir
52:12 d'un potentiel conflit de loyauté de l'enfant
52:15 entre ses parents, qui ne pensent pas la même chose
52:17 que ce qu'on lui impose à l'école.
52:19 Pour la construction, c'est très compliqué.
52:22 Derrière les parents et la famille, il y a beaucoup de choses.
52:25 Beaucoup trop, d'ailleurs.
52:27 Oui, il y a beaucoup de choses à dire et le temps nous presse.
52:30 Parlez-nous un peu des écrans, de l'antrisme idéologique,
52:34 et on va terminer sur une dernière question.
52:37 Il a énoncé d'autres choses.
52:40 Les écrans, l'addiction aux écrans et aux réseaux sociaux.
52:43 Il a raison, mais c'est l'addiction qui est un vrai problème,
52:47 pas l'outil.
52:48 Il y a une tendance à la confusion, parfois,
52:50 chez certains hommes politiques.
52:52 Pourquoi l'écran est un babysitter très pratique ?
52:55 C'est une question d'éducation, notamment dans les familles,
52:58 mais également à l'école.
53:00 Quand vous avez des mouvements
53:02 qui s'enchaînent d'installations d'écrans dans les écoles,
53:05 une chose que peut faire l'Etat, c'est protéger les enfants
53:08 pendant 8h dans la journée,
53:10 en leur mettant un livre ou un professeur en phase 2,
53:13 et donc d'avoir la parole, l'enseignement et la lecture.
53:16 On installe, à grand renfort d'argent public,
53:19 du numérique partout dans les écoles.
53:21 Le dernier annoncé, c'est à la rentrée 2024.
53:23 Ensuite, la question des écrans et de la pornographie.
53:26 Ils ont bossé pendant un an et demi
53:29 pour sortir un document sur l'éducation sexuelle à l'école.
53:32 Le mot "pornographie" n'apparaît pas dans ce document.
53:35 C'est un problème.
53:36 Ensuite, l'interdiction du portable, qui est un écran aussi.
53:40 Nicole Bellouet nous en a parlé il y a quelques semaines.
53:43 La loi pour les interdire au collège a été votée en 2018.
53:46 Je ne sais pas ce qui se passe,
53:48 mais pour que ça redevienne un sujet, c'est compliqué.
53:51 Ensuite, il a évoqué très rapidement
53:53 l'antrisme islamiste et la question de la drogue,
53:56 qui dépasse de loin, malheureusement,
53:58 le problème des jeunes, et l'individualisme forçonné.
54:01 L'individualisme forçonné nous dit le repli sur soi de nos jeunes.
54:05 L'individualisme forçonné,
54:06 ça ne concerne pas que les jeunes,
54:08 et c'est un projet, sans cesse.
54:11 Quand, par ailleurs, il y a une loi qui s'impose,
54:14 qui concerne des droits individuels,
54:16 et que l'argument qui prime chaque fois,
54:18 c'est de dire "mais qu'est-ce que ça vous retire à vous ?"
54:21 Cet argument, c'est le triomphe absolu de l'individualisme.
54:25 "Qu'est-ce que ça vous retire à vous ?"
54:27 La loi ne vous concerne pas comme groupe, comme pays,
54:30 mais la loi doit satisfaire des désirs individuels
54:34 au point de ne pas gêner le désir individuel d'à côté.
54:36 Toutes les questions qu'il a abordées
54:39 concernent de loin la société tout entière,
54:41 mais c'est une question d'éducation plus large
54:44 que celle des parents seuls,
54:45 qu'il faut sanctionner quand ils le méritent.
54:48 - Pas tous. - Quand ils le méritent.
54:50 - Quand ils le méritent, exactement.
54:53 Excellente analyse. Merci infiniment, Charlotte,
54:56 pour votre regard.
54:57 On aura l'occasion de revenir sur ces sujets passionnants.
55:01 Mathieu Bocote, nous nous faisons un devoir
55:04 dans cette émission de parler de la France
55:06 dans toutes ses dimensions,
55:08 ce qui veut dire que nous nous intéressons
55:10 à l'outre-mer et à l'outre-mer dans sa vie politique,
55:13 qui semble paradoxale pour plusieurs.
55:15 En France métropolitaine, les médias cherchent
55:18 à faire passer le Rassemblement national
55:20 pour un parti d'extrême droite, comme vous dites,
55:23 un parti raciste même,
55:24 mais dans les outre-mer,
55:26 chez les populations considérées comme racisées,
55:30 par la gauche,
55:31 il obtient un score impressionnant.
55:34 On en parle parce que Marine Le Pen a eu un accueil
55:37 assez surprenant et chaleureux à La Réunion.
55:39 Comment comprendre ce paradoxe ?
55:41 - C'est intéressant, car ça trouble notre grille de lecture.
55:45 Je note, pour la petite histoire,
55:47 à la dernière présidentielle, en Guadeloupe, en Martinique,
55:50 à Mayotte notamment, en Guyane,
55:52 l'ERN était premier au deuxième tour.
55:55 Quelquefois, du vote Mélenchon,
55:57 c'est converti en vote ERN au deuxième tour.
56:00 Donc, on est dans une situation...
56:02 Avec le vocabulaire de l'époque,
56:03 c'est sur des populations dites "racisées".
56:06 Donc, si on prend le logiciel, appelons ça l'IB compatible,
56:11 qui est dominant dans les médias,
56:13 on se dit comment des populations racisées,
56:15 des minorités ethniques ou des gens non-blanches,
56:18 je sais plus comment parler, c'est bizarre,
56:20 peuvent voter pour un parti que l'on accuse de racisme.
56:24 Que se passe-t-il dans ce vote ?
56:26 Est-ce que c'est des populations inconscientes
56:29 qui ont d'autres intérêts ?
56:30 Ou alors, est-ce qu'elles voient les choses
56:32 à travers une autre grille de lecture ?
56:34 Le clivage est le suivant.
56:36 Les médias de gauche accusent toujours l'ERN de racisme.
56:39 Il y aurait mille manières de critiquer l'ERN,
56:42 mais on veut à tout prix lui coller
56:44 cette étiquette d'infréquentabilité.
56:46 L'ERN dit qu'on n'est pas raciste, on est patriote.
56:48 On est nationaliste pour peu que le terme soit mal connoté.
56:51 Notre référence, c'est la nation, pas la race.
56:55 Dès lors qu'on est dans les Outre-mer, on est en France.
56:58 Si on brandit le drapeau français,
57:00 on le brandit pour les Français de toutes les couleurs.
57:03 Dans les Outre-mer, l'ERN a mené une campagne
57:06 pour être capable de gagner les Outre-mer.
57:08 "Nous vous parlons, et on vous voit comme des Français,
57:11 "comme les autres, et pas comme des racisés de la périphérie."
57:14 Deuxième élément qui est assez intéressant,
57:17 les Outre-mer connaissent souvent les mêmes problèmes
57:20 que la métropole, mais à la puissance 1000.
57:22 Insécurité, immigration, violence.
57:25 Des problèmes qui sont très réels,
57:27 plus des problèmes qui leur sont spécifiques.
57:30 Or, ces problèmes en France,
57:32 qui portent généralement, politiquement,
57:35 ces préoccupations, c'est la droite nationale,
57:37 c'est généralement l'ERN.
57:39 De ce point de vue, ces populations se retournent
57:42 vers l'ERN, en disant qu'ils portent nos préoccupations,
57:45 qu'ils nous entendent, pourquoi on s'interdirait de voter pour eux,
57:49 d'autant qu'elles sont dans une situation de périphérie relative.
57:52 L'ERN est capable généralement de capter le vote protestataire,
57:57 le vote anti-système, le vote de "ça ne va plus,
58:00 "on va essayer autre chose."
58:02 Rassembler tout ça en même temps,
58:04 ça fait un effet de dissonance cognitive
58:06 dans l'esprit de beaucoup d'analystes
58:08 qui ne s'imaginent pas qu'un électeur d'ERN
58:10 ne soit pas un octogénaire blanc, édenté, malodorant et haineux.
58:14 - Autrement dit, la France d'Outre-mer
58:17 brise ce que certains pourraient appeler les préjugés
58:20 autour de l'ERN, et plus largement, l'ERN reconquête.
58:23 - Oui, bien sûr. On le voit avec l'accueil de Marine Le Pen,
58:26 elle est très bien accueillie.
58:28 Je crois que c'était à la Seine-Saint-Denis,
58:30 si je ne me trompe pas.
58:31 Imaginons un effet de contraste.
58:33 Si elle décidait de faire un grand meeting en Seine-Saint-Denis,
58:37 est-ce qu'elle serait aussi bien accueillie ?
58:39 Pourtant, c'est des populations racisées.
58:41 Est-ce qu'elle serait accueillie favorablement
58:44 ou à la manière de leader étranger
58:46 qu'il faut chasser parce qu'il n'a pas sa place en Seine-Saint-Denis ?
58:50 C'est une question qu'on peut se poser.
58:52 La question qui s'ajoute,
58:54 est-ce que c'est parce qu'en Seine-Saint-Denis,
58:56 le sentiment patriotique est moins fort que dans les Outre-mer ?
58:59 C'est une question qu'on pourrait se poser aussi.
59:02 La question n'est pas raciale, elle est nationale.
59:05 De ce point de vue, le cours de conscience nationale
59:08 vient davantage des Outre-mer que de nos amis de Libération.
59:11 - Merci beaucoup, Mathieu Bocoté.
59:13 Rappelons qu'un couvre-feu est annoncé en Guadeloupe
59:16 pour les 12, 13, 14 ans,
59:19 des Gérald Darmanin qui sont dans la rue la nuit avec des armes.
59:23 Rappelons que le premier sujet d'Égouéloupéen,
59:25 c'est la sécurité, mais personne n'ose le dire.
59:28 C.F., mon article du JDD, là-dessus.
59:30 Je vous offre ça, on en a beaucoup parlé cette semaine,
59:33 le Livre noir, en nous quittant.
59:36 Excellente suite de programme à tous.
59:38 Tout de suite, l'heure des produits avec Pascal Praud.
59:41 Vous y trouvez un petit Livre noir pour chacun. Bonne soirée.
59:44 Merci.
59:45 Merci.

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