Face à l'Info (Émission du 15/01/2024)

  • il y a 8 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcript
00:00 -Ravie de vous retrouver ce soir.
00:02 19h, c'est l'heure.
00:04 Avant, les mousquetaires.
00:06 Simon Guillain, comment allez-vous ?
00:08 -Je vais toujours très bien sur le plateau de Face à l'info.
00:12 Bonsoir, chère Christine.
00:14 Cette information nous parvient à l'instant.
00:16 Le Hamas annonce la mort de deux otages israéliens
00:20 détenus dans la bande de Gaza.
00:21 Selon le groupe terroriste,
00:23 deux hommes avaient été enlevés le 7 octobre dernier
00:26 lors de l'attaque du Hamas contre Israël.
00:29 Une femme a été tuée, 17 personnes blessées,
00:31 dans un attentat à la voiture Bélier.
00:34 Deux Français font partie des blessés,
00:36 indique le Quai d'Orsay.
00:37 L'attentat s'est produit à Hanana, dans le centre du pays.
00:41 La police israélienne affirme avoir arrêté deux suspects palestiniens.
00:45 Après la réunion, l'île Maurice subit de plein fouet
00:48 le passage du cyclone Belal, voitures emportées par les eaux.
00:51 Les premiers dégâts sont déjà très importants.
00:54 Dans la capitale, à Port Louis,
00:56 une puissante vague balaye le front de mer.
00:59 -Merci, Simon Guilain, pour l'information.
01:03 Au sommaire, ce soir, la polémique.
01:06 Odea Castera a réveillé les syndicats.
01:09 Il demande des excuses publiques
01:12 après les propos de la nouvelle ministre de l'Education nationale
01:16 qui a déclaré mettre ses enfants dans le privé
01:19 par frustration de l'absentéisme dans l'école publique.
01:22 Un problème d'absentéisme, c'est une réalité.
01:25 Vouloir le meilleur pour ses enfants, c'est une évidence.
01:28 Mais comment arriver à défendre des principes pour les uns
01:32 et pas pour soi en étant représentant de l'Etat ?
01:36 L'édito de Mathieu Bocoté.
01:38 C'est parti pour les primaires du parti républicain
01:42 en vue d'élections aux Etats-Unis.
01:44 Les caucus de l'Iowa, vote crucial.
01:47 C'est le coup d'envoi d'une campagne hors normes.
01:50 L'ex-président menacé de ne pas pouvoir se présenter
01:53 est plus déterminé que jamais.
01:55 A-t-il des chances d'être officiellement candidat ?
01:58 Quel est son programme ?
01:59 Servent-ils les mêmes arguments
02:01 que la campagne de 2016 Immigration sécurité ?
02:03 "America great again" ?
02:05 L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:08 Nous reviendrons sur la polémique ODA Castera.
02:11 On apprend que Ségolène Royal demande sa démission.
02:15 Les propos de la ministre mettent en lumière
02:18 la faillite de l'Education nationale.
02:21 Ils ont blessé les représentants de l'école publique.
02:23 Mais au-delà de cet affrontement,
02:25 quelle question se poser sur l'école de la République,
02:29 dont la nation était si fière et en faisait même référence ?
02:34 Peut-on encore sauver l'école de la République ?
02:38 Le regard de Marc Menand.
02:39 Nom à la banliorisation de la Corse,
02:44 déclarent les habitants de Furiani.
02:47 600 personnes ont manifesté ce week-end à Bastia
02:50 au nom de "Racailles dehors"
02:51 pour protester contre l'agression d'un jeune homme
02:54 par des individus de régine maghrébine il y a 10 jours.
02:58 La réalité a-t-elle rattrapé l'île de beauté ?
03:02 La Corse est-elle finalement traversée
03:04 par les mêmes débats que le continent ?
03:06 Une Corse unie contre la loi des Racailles ?
03:09 Le décryptage de Charlotte Dornelais.
03:12 Et puis, le forum de Davos, qui commence aujourd'hui.
03:15 Il plaide encore pour une gouvernance mondiale.
03:19 On se demandera si les élites mondialisées
03:21 n'ont-elles pas un rapport assez trouble à la démocratie ?
03:25 On se demandera si cette approche d'une gouvernance mondiale
03:28 n'est pas dépassée aujourd'hui l'édito de Mathieu Bocoté.
03:32 Une heure avec nos mousquetaires, c'est parti.
03:48 - J'ai un petit cadeau pour vous de la part de Franck de Je ne sais pas où,
03:53 qui nous a envoyé plein de cadeaux.
03:55 Ils ont envoyé un petit coussin pour chacun d'entre vous,
03:58 avec un petit mot pour chacun d'entre vous.
04:00 Celui-ci, c'est celui de Mathieu Bocoté.
04:02 - Je me reconnais.
04:05 - Je vous donne au début, et après, chacun,
04:09 vous aurez la surprise de votre petit coussin.
04:12 Vous n'endormez pas pendant l'émission.
04:14 - Non, ce n'est pour pas être heureux.
04:16 - Alors, j'ai une petite surprise pour vous au sein de cette émission.
04:20 On parlera de beaucoup de sujets.
04:21 On a beaucoup de points à aborder ce soir.
04:24 D'abord, la ministre Amélie Oudéa Castera,
04:26 Mathieu Bocoté, qui est prise dans cette polémique.
04:29 On ne sait pas si elle va parvenir à s'exprimer.
04:32 Elle a demandé qu'il faut declore cette polémique.
04:34 À peine nommée ministre, un journaliste lui demande
04:37 pourquoi elle scolarise ses enfants dans le privé catholique
04:40 dans un établissement d'élite.
04:42 Elle s'est perdue dans des explications
04:44 qui n'ont pas convaincu.
04:46 Aujourd'hui, la polémique se poursuit.
04:48 Mais au-delà de tout ça, Mathieu, allons plus loin.
04:51 Quels sont les ressorts de cette polémique
04:53 et qu'est-ce qui choque, au fond, les Français dans tout cela ?
04:57 - Si j'allais d'une formule un peu brutale,
04:59 mais qui me semble exacte,
05:01 je dirais qu'on est plongé en ce moment
05:03 dans l'hypocrisie d'une partie des élites à la française.
05:06 Je le résume d'un mot et ensuite j'approfondirai.
05:10 Nous nous retrouvons dans l'hypocrisie de gens
05:12 qui ne cessent de nous vendre...
05:14 Que dis-je ? De nous vendre, de nous imposer,
05:17 même de force, un modèle, des principes
05:19 dont ils ne veulent pas pour eux-mêmes.
05:22 Je pense qu'on est au coeur de cet enjeu.
05:24 Je reviens sur le déroulé de l'histoire
05:26 parce que sa manière de se justifier
05:28 en dit beaucoup sur la crise dont nous parlons.
05:31 Premièrement, elle est nommée ministre.
05:33 Certains l'accueillent bien, d'autres moins bien.
05:36 C'est secondaire.
05:37 Ensuite, on a la polémique qui commence.
05:39 Elle scolarise ses enfants dans le privé.
05:42 Pour certains, c'est un scandale de les scolariser dans le privé
05:45 parce qu'ils n'acceptent pas le principe de la liberté scolaire,
05:49 parce qu'ils n'acceptent pas l'idée
05:51 de ne pas soumettre ses enfants à l'éducation nationale.
05:54 Donc, ils sont privés.
05:55 On lui demande pourquoi.
05:57 Et c'est là que la polémique commence.
05:59 Elle a une explication qui est à peu près la suivante.
06:02 "Le système public nous a déçus."
06:04 Je reprends pas les mots, mais "nous a déçus".
06:07 "Ils n'étaient pas à la hauteur et, pour le bien de mes enfants,
06:10 "ils étaient obligés, car j'aurais préféré faire autre chose,
06:13 "de les placer à l'école privée, privée kato, pas n'importe laquelle."
06:17 C'est à l'islasse.
06:18 Tant qu'à prendre une école privée kato,
06:21 aussi bien prendre celle qui conduit au sommet de la société.
06:24 On appelle ça avoir le sens de ses intérêts pour sa progéniture.
06:27 C'est toujours le même argument qui est utilisé.
06:30 Papandyae, quand on lui avait demandé pourquoi ses enfants
06:33 étaient à l'école alsacienne, avait eu l'argument suivant.
06:37 "C'est le choix de parents d'enfants
06:39 "et la question d'une scolarité sereine et heureuse n'était plus réunie."
06:43 Chaque fois, c'est le même récit.
06:44 En gros, nos ministres...
06:46 On comprend que nos ministres ne fréquentent pas
06:49 les écoles publiques d'Andhof 3.
06:51 Ils ne sont pas dans les endroits où l'école se désagrège,
06:54 où les professeurs sont des militants gauchistes à temps plein,
06:57 où il y a de la violence, de l'islamisme.
07:00 Généralement, on peut supposer, comme la ministre,
07:03 que l'école publique à laquelle elle avait accès
07:06 est mille fois meilleure que les tonnes d'écoles privées
07:09 dans un autre environnement géographique, culturel, sociologique.
07:13 Donc, elle nous dit qu'elle n'a pas eu le choix.
07:15 "J'aurais voulu faire autrement, mais je n'ai pas eu le choix."
07:19 Notamment, il y a trop d'heures qui ne seront pas
07:21 prises en charge par les professeurs,
07:24 il y a trop d'absentéisme.
07:25 Mais là, on la conteste.
07:27 Une professeure, notamment de l'école,
07:29 d'où venait l'école publique où était passé son fils,
07:32 dit que c'est faux, "vous mentez, madame, votre argument est faux."
07:36 Pour l'instant, je ne me prononcerai pas sur la vérité.
07:39 Je note que la porte-parole du gouvernement, Mme Thévenot,
07:42 a dit qu'elle n'a pas dit la vérité ou qu'elle a menti.
07:45 Donc, le gouvernement lui-même semble assez approximatif...
07:49 En fait, croit que la ministre a un rapport approximatif à la vérité.
07:52 La question qu'on doit se demander,
07:54 ce n'est pas quel est le contenu de sa mensonge,
07:57 mais pourquoi elle a menti, pourquoi elle a senti le besoin
08:00 d'avoir cet argument du "j'ai été prise au piège,
08:03 "je n'aurais pas voulu les envoyer à Stanislas,
08:06 "j'aurais voulu les envoyer ailleurs, mais j'ai pas eu le choix."
08:09 Premièrement, elle n'a pas le courage de dire
08:12 "je crois à la liberté scolaire, de quoi vous mêlez-vous ?
08:15 "Je mets mes enfants dans l'école, j'ai le droit de le faire,
08:18 "la liberté scolaire est un principe reconnu par notre société,
08:21 "reconnu par notre République,
08:23 "la République reconnaît la liberté scolaire,
08:26 "donc de quoi vous mêlez-vous du parcours de scolarisation
08:29 "que je propose à mes enfants ?
08:31 "La réponse est incomplète, j'y reviendrai."
08:34 Ensuite, il y a un autre élément plus important,
08:36 la gauche, qui, quoi qu'on en dise, domine encore
08:39 le surmoi médiatique et politique de ce pays,
08:42 n'accepte pas le principe de la liberté scolaire.
08:44 Pour elle, l'école libre, ça demeure un résidu
08:47 qui devra un jour être balayé.
08:49 L'école libre, c'est une trace du monde d'hier
08:51 dont on devrait se débarrasser.
08:53 Il n'y a pas de légitimité en tant que telle à l'école libre,
08:56 c'est un marqueur de droite, d'ailleurs,
08:59 et c'est le moins recommandable qu'il soit à la droite, château.
09:02 Je note que la ministre a pris la peine de préciser
09:05 qu'elle n'était pas château.
09:06 Moi, je remercie donc les écoles château
09:09 de faire des écoles d'excellence fréquentées
09:12 par ceux qui ne sont pas château
09:14 et qui sont acceptés sans être château.
09:16 -Le sous de l'ouverture.
09:17 -Le catholicisme, quelque chose de bien,
09:20 ça fournit un savoir, une excellence telle
09:22 que ceux qui n'en sont pas décident d'aller se réfugier là-bas.
09:25 Donc, c'est assez intéressant comme raisonnement.
09:29 Je vais plus loin en la matière.
09:30 Pour une partie de la gauche,
09:32 le simple fait que l'école château
09:34 est la marque d'un désaccord anthropologique,
09:37 d'un désaccord culturel.
09:38 C'est pas la même idée de l'homme
09:40 qui est portée dans cette école que dans l'école de la République.
09:44 L'école privée, le hors-contrat, c'est autre chose.
09:47 Ils font tout pour détruire le hors-contrat.
09:49 Ils égalent l'éducation nationale,
09:51 le système au sens de l'idéologie dominante.
09:54 Le hors-contrat, ils rêvent de mettre la hache là-dedans.
09:57 C'est l'école privée.
09:59 Qu'est-ce qu'on a dans l'école privée aujourd'hui ?
10:01 Elle cherche à récupérer le meilleur de ce qu'était l'école républicaine.
10:06 L'autorité, la verticalité, le savoir, la connaissance, la culture,
10:09 ce qui devrait être au coeur de l'école.
10:12 Ce qui nous oblige à faire un petit détour
10:14 par la sociologie de l'éducation.
10:16 Qu'est-ce qui fait qu'une école fonctionne bien ?
10:19 Est-ce que c'est l'école seulement
10:21 ou c'est l'environnement dans lequel cette école s'inscrit ?
10:24 Si vous avez un environnement, on pourrait dire homogène,
10:27 moins cohérent culturellement, cohérent socialement,
10:30 où il n'y a pas trop de violence,
10:32 où les mécanismes de socialisation fonctionnent bien,
10:35 où les parents font leur job d'éducation et d'éducateur.
10:39 Si vous avez tout ça, l'école peut donc se concentrer
10:43 sur la tâche qui devrait être la sienne,
10:45 l'instruction, la transmission du savoir.
10:47 Mais si la machine sociale est fragmentée,
10:50 si la structure sociale est décomposée,
10:53 l'école ne peut pas se concentrer sur la mission qui devrait être la sienne
10:57 de tout faire, d'apprendre à lutter contre le harcèlement scolaire,
11:01 de préparer le réchauffement climatique,
11:03 de faire la pédagogie de l'identité de genre.
11:05 Elle fait tout ce qu'on demande à l'école
11:08 si elle ne peut pas se concentrer sur l'essentiel.
11:10 Quand on a tout ça à l'esprit,
11:12 on constate que l'école publique, trop souvent,
11:14 a été un lieu d'endoctrinement,
11:16 un lieu où l'autorité n'est plus respectée,
11:19 où la transmission de la culture n'est plus respectée.
11:22 Dès lors, ceux qui ont le souci de leurs enfants,
11:25 ont comme réflexe d'avoir une stratégie d'évitement.
11:28 Une stratégie d'évitement qui est à peu près la suivante.
11:31 Il y aura des institutions publiques
11:33 pour ceux qui n'ont pas les moyens d'avoir autre chose.
11:35 Les institutions publiques seront là pour les pauvres,
11:38 pour la classe moyenne,
11:39 pour ceux qui se disent que ça suffit,
11:42 mais pour nous qui espérons le meilleur pour nos enfants,
11:44 qui voulons les faire rejoindre l'élite,
11:47 il y a un circuit parallèle qui se dessine.
11:49 C'est ce que disait la ministre en disant
11:51 pourquoi vous avez fait le transfert de votre enfant ?
11:54 Vous vous souliez qu'il y avait une progression plus rapide
11:57 et nous, on vous refusait de vous offrir
11:59 cette progression plus rapide pour votre enfant.
12:02 Donc, vous avez acheté, au sens avec de l'argent,
12:04 la progression de votre fils
12:06 qu'il n'aurait pas pu obtenir à l'intérieur du système public.
12:09 Là, on se retrouve finalement devant ce que j'ai appelé
12:12 une hypocrisie majeure,
12:13 mais qui se dissimule derrière des lamentations
12:16 sur le mode comment oser vous critiquer ma vie personnelle.
12:19 - Derrière les propos de la ministre se dévoile,
12:22 selon vous, l'existence d'une contre-société ?
12:24 - C'est exactement ça.
12:26 C'est-à-dire qu'on a d'un côté les institutions publiques.
12:29 Les institutions publiques, dans un monde idéal,
12:32 on voit qu'elles fonctionnent, mais elles ne fonctionnent plus.
12:35 Le discours qui les accompagne ne fonctionne plus.
12:38 Qu'est-ce qui se passe ?
12:39 Les institutions publiques sont vues pour ceux
12:42 qui n'ont pas les moyens de rejoindre cette contre-société.
12:45 Tant que ce soit l'école, que ce soit les différents clubs,
12:48 que ce soit le système de santé,
12:50 il y a toute une contre-société qui se met en place.
12:53 Ce n'est pas exclusif à la France.
12:55 On le voit partout en Occident pour ceux qui peuvent la rejoindre
12:58 et ceux qui veulent y envoyer,
13:00 qui veulent scolariser leurs enfants
13:02 pour qu'ils puissent se délivrer de la société.
13:05 Je le dis d'une formule, on ne veut plus,
13:07 quand on rejoint les élites, sauver la société,
13:10 c'est pour se sauver de la société.
13:12 On rejoint les élites pour réussir à gagner,
13:14 non pas en s'irris de droits et de privilèges
13:17 qui permettraient d'exercer le pouvoir pour le bien commun,
13:20 mais d'avoir une série de privilèges
13:22 qui permettent de trouver la voie d'exit
13:24 par rapport à un ordre social auquel on ne croit plus.
13:27 Alors, j'y arrive.
13:29 Ce n'est pas exclusif à la France.
13:31 Quand je dis nos élites embrassent des principes
13:33 dont elles ne veulent pas pour elles-mêmes,
13:36 parce que c'est un peu ça l'enjeu.
13:38 On pourrait dire, par exemple, sur le simple plan scolaire,
13:41 on propose pour le péquenaud, le commun des mortels,
13:44 vous aurez les nouvelles méthodes pédagogiques,
13:47 mais l'autorité classique, les humanités classiques,
13:50 ce sera pour nos enfants qui vont dans la contre-société.
13:53 La nouvelle écriture, le rapport au classique,
13:55 le rapport aux oeuvres, le rapport à l'autorité.
13:58 Plus largement, l'ancien monde sur lequel il est bien vu de vomir,
14:02 si on veut bien passer chez les élites progressistes,
14:05 cet ancien monde, nous le garderons pour nous,
14:07 nous, élites, à la manière d'un trésor privé désormais.
14:11 Si je raconte tout ça, si j'ai ça à l'esprit,
14:13 c'est que nos élites ne veulent plus vivre
14:15 dans le monde qu'elles nous imposent.
14:18 Elles ont d'immenses moyens pour nous imposer un monde
14:21 dont elles veulent s'extraire.
14:23 Je pense qu'on est au coeur de la crise,
14:25 au-delà du comportement individuel de la ministre.
14:28 -Je retiens, les élites sont là,
14:30 non pas pour sauver la société, mais pour se sauver de la société.
14:33 Votre explication est assez sévère.
14:35 Vous nous dites que derrière cette polémique
14:38 qui porte sur la scolarisation des enfants du ministre,
14:41 on découvre ou on redécouvre
14:43 la fragmentation de la société française.
14:45 -Oui, et je l'ai dit dans un mot,
14:47 mais je me permettrais de leur dire...
14:49 La ministre a raison de dire que cette polémique doit cesser.
14:52 Mais on aurait raison de dire qu'il faut arrêter, cela dit,
14:56 de présenter comme des attaques personnelles
14:58 le simple fait d'identifier le fait qu'une bonne partie
15:01 de nos dirigeants ont des convictions et des comportements.
15:05 C'est pas une attaque personnelle que de dire...
15:07 Si vous croyez à votre système, à votre mixité obligatoire,
15:11 culturelle, sociale, si vous vous sauvez dans des quartiers
15:14 où vous ne vivez pas avec les conséquences
15:17 de la crise, est-ce qu'il y a pas un problème institutionnel
15:20 et politique à travers cela ?
15:21 Et plus encore, les immenses ressources mobilisées
15:24 pour nous obliger, à croire à une utopie
15:27 à laquelle ils ne le croient pas eux-mêmes.
15:29 Ils prennent des ressources, il y a des discours à répétition.
15:32 "Nous croyons à l'école de la République."
15:35 "L'école de la République croit en nous."
15:37 Il faut toujours mettre "croyer", "école", "république" ensemble.
15:41 Au moment d'envoyer son enfant à la bonne école,
15:43 on regarde quelle est la meilleure.
15:46 -Le commun est mortel.
15:47 -Le commun est mortel.
15:48 -Le commun est mortel.
15:50 -Le commun est mortel.
15:51 -Le commun est mortel.
15:53 -Le commun est mortel.
15:54 -Le commun est mortel.
15:56 -Le commun est mortel.
15:57 -Le commun est mortel.
15:59 -Le commun est mortel.
16:00 -Le commun est mortel.
16:02 -Le commun est mortel.
16:03 -Le commun est mortel.
16:05 -Le commun est mortel.
16:06 -Le commun est mortel.
16:08 -Le commun est mortel.
16:10 -Le commun est mortel.
16:11 -Le commun est mortel.
16:13 -Le commun est mortel.
16:15 -Votre regard, Charlotte ?
16:16 -Ce qui est fou, je suis absolument d'accord,
16:19 mais il y a des étapes dans cette polémique.
16:22 Le jour où elle a dit que l'absentéisme scolaire
16:24 est un vrai problème, le jour où elle dit ça,
16:27 ma première réaction, ça va faire hurler dans le monde
16:30 précisément des élites, et la plupart des Français
16:33 qui vont entendre ça vont dire "c'est vrai".
16:35 Le problème, c'est que s'ajoute à ça,
16:38 derrière, on sent qu'il commence à y avoir un mensonge
16:41 sur les véritables raisons
16:42 sur lesquelles elle a choisi cette école-là pour ses enfants.
16:45 Je rejoins l'analyse de Mathieu,
16:47 mais en plus du problème de l'échappatoire,
16:51 ça rejoint, il y a un véritable problème de mensonge,
16:54 de rapport à la vérité, qui est quand même stupéfiant.
16:57 Moi, ça me fascine. Je dois reconnaître, ça me fascine.
17:00 Ils mentent ouvertement, comme si on n'avait pas les moyens
17:03 de savoir qu'ils avaient menti, et nous expliquent
17:05 que le mur est vert quand il est bleu.
17:07 -C'est une constante.
17:09 C'est une institution.
17:10 Ces derniers temps, on a eu des mensonges quand même dingos.
17:13 -Je vous donne la parole, Dimitri.
17:15 Pour l'école primaire, le coût,
17:17 parce que certains se demandent le coût à l'école Stanislas,
17:21 c'est 2027 euros pour l'école primaire.
17:23 Pour le lycée, c'est 2416 euros par an.
17:25 -Les enseignants sont payés par l'Education nationale,
17:28 par l'argent des contribuables.
17:30 Comme ce sont des professeurs plus expérimentés,
17:33 en fin de carrière agrégée, ils coûtent plus cher
17:36 qu'une école publique standard.
17:38 Ce sont des professeurs très compétents
17:40 qui sont recrutés, par exemple, dans le cas du lycée Stanislas.
17:43 J'ai écrit dans mon livre sur le pouvoir d'achat
17:46 ce qu'a raconté Mathieu, l'argent pour faire ces sessions,
17:49 pour se dégager de la loi commune.
17:51 Mais après, pour revenir à quelque chose de plus terre-à-terre
17:55 dans la communication de la ministre,
17:57 le mensonge, évidemment,
17:58 elle commet l'erreur de réagir en maman.
18:01 Elle dit à ses enfants, mais elle oublie qu'elle est ministre.
18:04 Elle aurait aussi bien pu dire que,
18:06 précisément, Gabriella Tall a engagé
18:09 une lutte contre son prédécesseur,
18:11 contre l'absentéisme.
18:13 On sait que les heures de non-tenue,
18:15 les heures de cours qui n'ont pas lieu dans les établissements,
18:19 pour les deux tiers, c'est quand les profs partent en formation.
18:22 C'est pas normal, c'est pas des maladies,
18:24 c'est pas de l'absentéisme imprévisible, c'est programmé.
18:28 Ça fait partie du métier d'enseignant,
18:30 d'aller se faire former.
18:32 Elle aurait pu le dire,
18:33 mais elle perd tous ses moyens et elle oublie la base.
18:36 Elle, si compétente, si intelligente,
18:38 dans tous les portraits accordés à la presse de dimanche.
18:41 - Je vais vous demander
18:43 si elle doit démissionner ou pas après la connexion de Marc Meunon.
18:46 On va compléter le tableau.
18:48 Dimitri, gardez la parole.
18:50 Qui sera investi candidat des Républicains aux Etats-Unis ?
18:53 La campagne présidentielle américaine
18:56 débute officiellement ce soir avec le fameux caucus de l'Iowa.
19:00 C'est la première étape des primaires du parti républicain.
19:04 On va s'intéresser à Donald Trump.
19:06 Depuis longtemps qu'on n'en a pas parlé,
19:08 il est le grand, le grandissime favori.
19:11 - Absolument.
19:12 Je ne vais pas vous raconter le caucus,
19:14 ça prendrait trop de temps,
19:16 mais en substance, c'est un nain politique
19:18 à l'échelle fédérale.
19:20 Sur les 1 200 et quelques délégués
19:22 que les candidats à l'investiture vont devoir rassembler
19:25 lors de la convention du parti républicain en juillet,
19:29 au mieux, l'Iowa peut en offrir 40.
19:31 C'est vraiment tout petit petit.
19:33 Mais c'est toujours le premier État à se prononcer.
19:36 Toutes les campagnes américaines
19:38 démarrent par le caucus de l'Iowa.
19:40 Ça offre à cet État une lumière nationale.
19:43 Si vous remportez l'Iowa, ça vous met en selle.
19:46 Si vous perdez l'Iowa, il n'est pas perdu.
19:49 Je crois que Donald Trump ne l'avait pas remporté en 2016.
19:52 C'était Marco Rubio qui l'avait remporté.
19:55 Ça ne l'a pas empêché d'être investi
19:57 et d'être élu président.
19:59 L'Iowa, pour vous situer, c'est le Midwest.
20:02 C'est la Corn Belt, la ceinture du maïs.
20:05 J'ai découvert que le maïs, on ne le mange plus.
20:08 Le maïs produit dans l'Iowa sert à faire de l'éthanol.
20:11 L'éthanol, c'est ce qu'on met dans votre carburant E10.
20:15 Vous avez 10 % d'éthanol,
20:16 ce qui fait des maïsiculteurs, des producteurs de maïs,
20:20 les alliés objectifs,
20:21 une industrie connexe de l'industrie américaine du pétrole.
20:25 Et une alternative à la voiture électrique,
20:27 qui symbolise la dépendance à la Chine.
20:30 Ayez ça en tête,
20:31 parce que ça joue dans la popularité de Donald Trump.
20:35 C'est aussi un État très religieux.
20:37 Ça ne fait pas partie de la Bible Belt,
20:41 la ceinture de la Bible.
20:42 En termes de religiosité, l'Iowa, c'est pas mal.
20:46 Là-bas, vous ne pouvez pas gagner
20:48 si vous n'avez pas derrière vous 100, 150, 200 leaders de la foi.
20:52 Et Donald Trump a fait promotion
20:55 du fait que des pasteurs, des leaders de la foi
20:59 le soutenaient.
21:00 Pour vous donner une idée,
21:02 vous avez un Américain sur quatre qui se déclare protestant,
21:05 au caucus de l'Iowa,
21:07 vous avez deux électeurs sur trois
21:09 qui se revendiquent protestants, c'est-à-dire combien c'est important.
21:13 Vous avez quatre candidats en liste pour ce caucus.
21:17 Vous avez Donald Trump, vous le connaissez,
21:19 Nikki Haley, la seule femme qui doit sa carrière à Donald Trump,
21:24 Ron DeSantis, le troisième en partant de la gauche,
21:28 qui est le gouverneur de Floride.
21:30 Et vous avez le dernier, il s'appelle Vivek Ramaswamy.
21:34 On ne parle pas trop de lui, mais il y va.
21:37 Il est assez radical dans son propos,
21:39 mais il n'a aucune chance dans l'Iowa.
21:41 On va crever le suspense, il est hindouiste.
21:44 Ça va être dur pour lui ce soir.
21:47 Ron DeSantis, c'est le gouverneur de Floride.
21:50 Il comptait sur les affaires judiciaires de Donald Trump
21:54 pour se présenter en héritier compétent du trumpisme.
21:57 C'était Trump, mais en plus carré,
22:00 un peu plus fade, c'est vrai, mais plus carré.
22:03 Pas de bol, les inculpations de Donald Trump
22:06 n'ont fait que solidifier, fortifier sa base,
22:09 la base MAGA, comme "Make America Great Again".
22:13 Nikki Haley, la femme, joue aussi la carte du sérieux.
22:17 Elle a été ambassadrice des États-Unis auprès des Nations Unies,
22:20 nommée par Donald Trump.
22:22 Elle parle beaucoup d'international, etc.
22:24 Elle plaît bien au niveau national.
22:27 Dans les simulations,
22:28 elle battrait mieux Joe Biden que Donald Trump.
22:32 Mais dans l'Iowa, l'ultime sondage de référence
22:36 donnait samedi Donald Trump à 48 %,
22:39 Nikki Haley, 20 %, deux fois et demi moins.
22:43 Ron DeSantis, il est à 16 %,
22:45 et Vivek Ramaswamy, à 8 %.
22:47 Trump, il fait plus que les trois autres réunis.
22:52 - Donald Trump a déjà gagné.
22:54 - Ce n'est pas parce que vous gagnez l'Iowa
22:57 que vous êtes investi en juillet.
22:59 - En général, c'est ça. Je suis allée sur place.
23:01 C'est formidable d'aller dans l'Iowa,
23:03 c'est le cœur électoral des États-Unis.
23:06 - Oui, c'est vrai.
23:07 - C'est de la démocratie.
23:08 - Ils ne vivent que de ça, ils sont connus que pour ça.
23:11 - Et le maïs aussi.
23:14 Donald Trump, ce qui est intéressant,
23:18 c'est qu'il veut marquer les esprits.
23:20 Il veut faire plus de 50 % pour...
23:23 - Faire le "game".
23:24 - Pour tuer le jeu, exactement.
23:26 Il a des phrases.
23:27 Il leur a dit, "Si vous êtes malade comme un chien,
23:30 "il faut aller voter.
23:32 "Même si vous votez et que vous décédez après,
23:34 "ça vaut le coup."
23:35 C'est génial.
23:37 Voilà, c'est Donald Trump.
23:38 - L'héritage.
23:39 - D'autant plus qu'il fait -25 °C en ce moment.
23:42 - Exactement.
23:43 Les "caucus goers", ceux qui vont au caucus,
23:46 parce que c'est du vote physique,
23:48 vous êtes dans une pièce, etc.,
23:50 ils ne sont pas fous de Donald Trump.
23:52 C'est l'ultra-maga qu'on va voir ailleurs.
23:55 Pour résumer le sentiment dominant,
23:57 vous avez une personnalité importante politique
24:00 dans la Iowa, Bob Vander Plaats.
24:02 Il s'exprime dans "Le Monde" cet après-midi.
24:04 Il a fait le choix de Ron DeSantis.
24:06 Il dit les phrases suivantes.
24:08 Ça résume l'esprit.
24:09 "Dieu s'exprime souvent par l'intermédiaire
24:12 "de personnes en déchéance."
24:13 Là, il parle de Donald Trump.
24:15 "Il n'aurait pas été notre premier choix
24:18 "comme pasteur à la chair le dimanche.
24:20 "Il a obtenu des résultats pour nous."
24:22 Ça résume bien ce que, dans l'Iowa,
24:24 dans l'électorat religieux conservateur,
24:27 on pense de Donald Trump.
24:28 La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël,
24:31 ça fait partie des choses pour lesquelles on remercie Trump.
24:35 La nomination de trois juges conservateurs
24:37 à la Cour suprême.
24:39 Mais en substance, Donald Trump leur dit,
24:41 "Vous, les pro-vie, ceux qui êtes contre l'avortement,
24:44 "je vous ai offert une meilleure position de négociation."
24:48 Il parle comme un businessman.
24:50 Ils aiment pas trop l'Iowa,
24:51 même s'ils reconnaissent que l'annulation de l'arrêt
24:54 Roe versus Wade,
24:55 on en avait parlé,
24:57 c'est cet arrêt qui accordait le droit fédéral d'avorter.
25:00 Et la Cour suprême,
25:02 où les conservateurs sont désormais majoritaires,
25:05 grâce à ces trois nominations de Trump,
25:07 ont annulé cet arrêt-là.
25:08 C'est un peu grâce à Donald Trump.
25:10 Un autre levier important,
25:12 c'est la crise migratoire à la frontière du Mexique.
25:15 Pour vous situer les choses,
25:17 chaque jour aux Etats-Unis,
25:19 10 000 tentatives d'entrée illégalement sur le sol américain.
25:22 Chaque jour, 10 000, en 2023.
25:24 Et alors, Donald Trump est très virulent sur ce thème-là.
25:28 Il a des phrases du style
25:30 "Les migrants empoisonnent le sang de notre pays."
25:33 Alors là, évidemment, toute l'oligarchie progressiste
25:36 tombe dessus, à bras raccourcis,
25:38 toute la presse américaine.
25:40 Mais dans l'Iowa, quand il parle comme ça, ça résonne.
25:43 On est très hostile au multiculturalisme,
25:45 au cosmopolitisme des grandes villes.
25:47 Mais en revanche, ce que dit Donald Trump,
25:50 ça leur parle. C'est pour ça qu'il l'adore.
25:53 -Justement, on va marquer une pause.
25:55 Quel est son programme ?
25:57 Est-ce qu'il a le même programme qu'avant ?
25:59 Immigration, sécurité, "America Earth Again".
26:02 Je vous demanderais aussi, est-ce qu'il peut se présenter ?
26:05 Il y a des menaces sur la possibilité de...
26:08 Qu'il soit candidat ou pas avec la Cour suprême.
26:11 On en parle dans un instant.
26:13 -Bienvenue dans la deuxième partie de "Face à l'info".
26:16 Beaucoup de questions à se poser.
26:18 On reparlera de la polémique
26:20 au ODA, Kastéra, avec vous, Marc Menand.
26:23 C'est marrant, parce que j'ai un ami, par exemple,
26:26 qui m'a demandé, qui m'a dit, "Oui, Christine,
26:28 "je vais mettre mes deux filles dans le privé,
26:31 "dans telle école, dans le primaire.
26:33 "10 000 euros l'année, etc."
26:35 Ca fait 450 000 euros pour tout le primaire.
26:38 C'est marrant. C'est une discussion que j'ai eue
26:41 avec un ami il y a 15 jours.
26:43 C'est intéressant de voir comment ceux qui ont les moyens,
26:46 en tout cas font tout pour avoir les moyens de donner,
26:49 de faire des prêts, d'aller chercher l'argent
26:52 pour donner à un enfant d'éducation.
26:54 -Bien sûr. -C'est lamentable.
26:56 -J'ai dit ça dans mon livre sur le pouvoir d'achat.
26:59 -On va acheter votre livre.
27:00 Il est sorti il y a 20 ans, mais on va l'acheter.
27:03 Bravo pour vos audiences, d'ailleurs, sur Europe.
27:06 Beaucoup de questions à se poser.
27:08 On parlera avec vous, Charlotte, de ce qui se passe en Corse.
27:12 On parlera du nouvel ordre mondial
27:14 ou avec ce qui se passe à Davos, qui ouvre les portes ce soir.
27:18 On parlait de Donald Trump.
27:20 Est-ce que là, justement, sa nouvelle campagne
27:22 est une nouvelle campagne ou bien c'est toujours les mêmes thèmes ?
27:26 Immigration, sécurité, "America great again".
27:29 -Le programme de Trump, ce qui est intéressant,
27:32 c'est que sur l'économie, sur l'opposition au régime chinois,
27:35 sur la régulation de l'immigration,
27:37 il y a des questions de degré, bien sûr,
27:40 mais c'est pas si éloigné de Joe Biden.
27:42 Sur l'immigration, Donald Trump est plus dur.
27:45 Mais Joe Biden a compris qu'il y avait un enjeu électoral
27:48 à traiter le sujet.
27:49 On ne pouvait pas faire comme si il ne se passait rien.
27:52 10 000 tentatives quotidiennes d'entrée illégalement
27:55 sur le sol américain.
27:56 Il veut aussi une réindustrialisation.
27:59 Dans son projet, il en a parlé en juillet dernier,
28:01 il veut bâtir 10 nouvelles villes américaines
28:04 sur des terres fédérales
28:05 pour un grand bond en avant du niveau de vie américain.
28:09 Il veut tourner la bétonneuse pour créer de l'activité.
28:12 La vraie rupture, c'est sur le sociétal.
28:14 C'est le repoussoir absolu à Progressiste.
28:16 Il veut, je ne vous donne pas tout,
28:18 mais les mesures symboliques,
28:20 la peine de mort pour les dealers de drogue.
28:23 Il veut une loi qui n'autorise plus que deux genres aux Etats-Unis.
28:26 Deux genres, garçons et filles.
28:28 Donc il intègre le genrisme, mais il dit que c'est simple,
28:32 il y a les garçons et les filles d'un côté.
28:34 Il parle aussi des "pink-haired communists",
28:37 les communistes aux cheveux roses.
28:39 Il a dit ça une fois, c'est beaucoup.
28:41 Sur l'environnement, il dit "drill, drill, drill".
28:44 "To drill", en anglais, veut dire "forer".
28:47 Forer du pétrole.
28:49 On revient à ce que je vous disais,
28:51 cette connexion qu'il crée entre les farmeurs
28:53 qui font du maïs pour l'éthanol et l'industrie du pétrole.
28:56 Son programme s'est beaucoup plus développé
28:59 cette année en 2024 que ça ne l'était en 2020 et en 2016.
29:02 Pourquoi ?
29:04 Aujourd'hui, il est épaulé par des penseurs
29:06 qui s'appellent des "nationaux conservateurs",
29:09 les "natcons", entre eux,
29:10 et des gens qui ont mis en système
29:12 le message anti-système et anti-élite
29:14 que porte aujourd'hui Donald Trump.
29:16 Tous ces gens-là sont venus d'horizons divers
29:19 et ils ne sont pas dans le culte de Donald Trump, ces penseurs.
29:23 En revanche, ils ont compris qu'il cristallisait
29:26 un grand mouvement populiste, patriote,
29:28 protectionniste, conservateur.
29:30 Ces gens-là ne rêvent que d'une chose,
29:32 c'est de balayer l'ancien establishment américain,
29:36 qu'il soit républicain ou démocrate.
29:38 Mathieu parlait à l'instant
29:39 de la question de...
29:41 le séparatisme de l'élite en France.
29:44 Mais le succès de Donald Trump aux Etats-Unis,
29:46 c'est exactement la même chose.
29:48 Les élites qui sont accusées aux Etats-Unis
29:51 de soutenir le libre-échange,
29:52 les interventions militaires à l'étranger pendant 20 ans,
29:56 vous pensez à l'Afghanistan, à l'Irak,
29:58 ce qu'on appelait les néoconservateurs,
30:00 de soutenir l'immigration également.
30:02 Ce public-là, on se rend compte que...
30:04 Emmanuel Todd, dans son dernier livre,
30:06 il en parle, il dit que ces gens-là
30:08 préfèreraient une démocratie autoritaire,
30:11 ce que défend Donald Trump, quelque part,
30:13 avec une moindre protection des minorités,
30:15 plutôt qu'une oligarchie libérale,
30:17 ce qu'est aujourd'hui l'Amérique
30:19 et ce qu'est aussi la France.
30:21 Dernière question, rapidement, Dimitri.
30:25 Est-ce qu'il va, oui ou non, pouvoir se présenter ?
30:28 Là aussi, il y a la question.
30:30 C'est la Cour suprême des Etats-Unis qui va nous le dire.
30:33 Le mois prochain, en résumé,
30:34 vous avez deux Etats, leur Cour suprême locale,
30:37 au niveau de l'Etat, ont voulu interdire à Donald Trump
30:40 de participer à la primaire en invoquant un amendement
30:43 de la Constitution américaine, le 14e, alinéa 3,
30:45 qui dit qu'on ne peut pas se présenter à une élection,
30:48 à une responsabilité publique, si on a été reconnu coupable
30:52 d'actes de rébellion ou d'insurrection.
30:54 C'est la suite du 6 janvier 2021,
30:56 pour lequel le Congrès a produit un rapport
30:59 absolument accablant à l'égard de Donald Trump.
31:01 Mais la défense de Donald Trump, elle est simple.
31:04 C'est de dire, "Mais attendez, est-ce que c'est au juge
31:07 "de décider si quelqu'un peut se présenter
31:09 "à l'élection présidentielle américaine ?
31:11 "Ou est-ce que c'est plutôt au Congrès,
31:14 "donc à des politiques ?"
31:15 Donc voyez, en fait, le malaise démocratique,
31:18 c'est que le juge risque, en interdisant à Trump
31:21 de se présenter, de se présenter comme protégeant ce système
31:24 que les électeurs de Donald Trump précisément veulent abattre.
31:28 Donc Donald Trump a lui-même saisi la Cour suprême,
31:31 elle va se saisir du dossier à partir du 8 février prochain.
31:34 Ça promet d'être un feuilleton absolument passionnant.
31:37 - Que nous suivrons, évidemment, face à l'info.
31:39 Beaucoup rappellent que Donald Trump...
31:42 Beaucoup aiment Donald Trump aussi,
31:44 parce que c'est celui qui, même avant qu'il ne soit
31:46 de nouveau candidat, c'est celui avec qui il n'y a pas de guerre.
31:50 Tout le monde le dit. C'est vrai, Mathieu ?
31:52 - En fait, c'est qu'il y a la rupture.
31:54 Les néo-conservateurs associés à la période Bush,
31:57 mais aussi aux démocrates.
31:59 Ils ont plus d'écho chez les démocrates
32:01 que chez les républicains.
32:03 Ils ont une conception impériale des États-Unis
32:05 qui doit être les premiers gardiens de l'ordre mondial.
32:08 Et Trump, quoi qu'on en pense, n'a pas cette conception.
32:12 Il a une vision plus isolationniste, plus unilatérale.
32:15 Nous ne sommes pas les gardiens impériaux de l'ordre.
32:18 Et les guerres pour imposer ailleurs la démocratie,
32:20 comme on l'a vu notamment en Irak,
32:22 mais en Libye, c'est pas sans lien,
32:24 et en Afghanistan à certains égards,
32:27 nous ne les porterons plus.
32:28 Et de ce point de vue, Trump, effectivement,
32:31 est vu comme...
32:32 A tout le monde, il n'est pas vu comme un militariste fou.
32:35 - Pour en reparler, de la crise migratoire américaine,
32:38 il se trouve que, comme par hasard,
32:40 Donald Trump marche très bien électoralement
32:43 au moment où l'Amérique vit un pic migratoire historique.
32:46 Les plus hauts migratoires américains,
32:48 c'est 1890 et 1910.
32:50 Aujourd'hui, on a 14 % d'immigrés
32:52 qui viennent d'arriver sur le sol américain aux États-Unis.
32:55 Les chiffres sont comparables à cette période-là.
32:58 - Avant de continuer, je vais vous montrer une vidéo
33:01 qui est ressortie ce week-end pour les 100 jours
33:04 de la détention des otages israéliens à Gaza.
33:07 Il serait encore à priori 136 détenus aujourd'hui.
33:11 Ce sont 1 000 musiciens.
33:12 Cette séquence m'a émue et je voulais la partager avec vous.
33:15 C'était le 18 décembre.
33:17 Ils disent "à la maison, il est temps de revenir,
33:20 le jour s'éteint et il n'y a pas de signe".
33:22 ...
33:51 ...
33:54 - Rappelons que le cap des 100 jours a été franchi.
33:57 Il y a encore 3 otages français qui sont retenus.
34:00 Et toujours dans le même sujet, dans le même chapitre,
34:04 le Hamas a annoncé la mort de 2 otages israéliens
34:07 aujourd'hui revendiqués.
34:08 C'est pour la chronique.
34:10 Une petite chronique, il ne faut pas s'habituer.
34:13 C'est une information pas si inaperçue,
34:15 mais je vais la donner en 2 mots.
34:17 Il ne faut pas s'habituer.
34:19 Une femme de 61 ans tuée de plusieurs coups de couteau
34:22 à son domicile.
34:23 Son voisin a été mis en examen.
34:25 Un migrant Sri Lankais déjà condamné 4 fois pour violence
34:28 est sorti de prison en 2020.
34:30 Et c'est lui qui est a priori le coupable,
34:34 en tout cas mis en examen.
34:36 Il ne faut pas s'habituer, je tenais quand même à le dire.
34:39 Marc, avant de passer à votre chronique,
34:42 je vais vous montrer une petite vidéo de la ministre.
34:45 Regardez comment la ministre de l'Education
34:48 arrive dans une classe.
34:49 Écoutez la question qu'elle pose.
34:52 Est-ce que ça vous touche ou pas ?
34:54 Est-ce que c'est une question qui est "normale"
34:57 à poser à des enfants ? Écoutez.
34:59 -Je peux vous poser une question ?
35:01 Vous avez l'impression, quand tu évoquais la gymnastique,
35:05 que les garçons ont un peu tendance à prendre toute la place
35:08 dans la cour de récré ?
35:10 -Non. -Non ?
35:11 Vous essayez de laisser de l'espace aux filles
35:14 et de leur donner aussi la capacité
35:17 qui permet leur libre cours.
35:19 -C'est bien. -Super.
35:21 Vous êtes d'accord ici ?
35:22 -Oui, ils nous racontent ça à nous, mais en vrai...
35:25 -Oui ?
35:26 -Moi, je trouve ça affligeant.
35:30 C'est-à-dire que là, on est dans les bas-fonds de la pensée.
35:35 C'est-à-dire qu'une ministre vienne
35:39 et plutôt que d'essayer de prôner une sorte d'enthousiasme,
35:43 un goût de l'étude, de l'émulation
35:46 entre des garçons et des filles,
35:49 et ça correspond exactement à ce qu'elle combat
35:52 en mettant ses enfants à l'école privée.
35:55 Dans une école privée, on ne tiendrait pas ce genre de propos.
35:59 C'est extraordinaire.
36:00 C'est la partition qu'évoquait tout à l'heure Batieu.
36:03 Ils sont sublimes, ces gens-là.
36:05 -Merci pour votre regard.
36:07 On continue sur ce sujet,
36:10 puisque vous vouliez parler du fait qu'au-delà de cet affrontement,
36:14 quelle question se posait sur l'école de la République ?
36:17 L'école dont la nation était fière.
36:19 On était fiers, c'était notre symbole.
36:22 -J'aurais pu faire l'historique de l'école laïque,
36:25 mais il y a une image fascinante pour tout un chacun,
36:28 les hussards noirs, c'est-à-dire ces instituteurs,
36:32 véritables moines de l'éducation,
36:34 des personnages qui donnaient leur âme
36:37 pour que l'élève soit dans l'enflammement
36:40 de la connaissance.
36:42 Ca, c'était l'espoir de la République.
36:46 C'était le défi de la République.
36:49 Alors, aujourd'hui, il faut remettre les choses à leur place,
36:52 il y a 2 millions d'élèves dans le privé
36:55 pour 7 500 établissements.
36:59 C'est-à-dire que ça correspond à 17,6 %
37:03 des enfants qui vont à l'école et étudiant.
37:06 Ca signifie quoi ? Ca signifie que même
37:09 si vous souhaitez mettre votre enfant dans le privé,
37:11 il n'y a pas spécialement un établissement
37:14 pour les accueillir.
37:15 A la fois, il y a la ségrégation par l'argent,
37:19 mais il y a le fait d'être dans des zones
37:21 où cette école privée n'existe pas.
37:24 Et par conséquent, le choix, il est pour des gens
37:28 qui sont dans des situations dominantes
37:31 et qui vivent à l'intérieur des grandes cités,
37:33 comme madame la ministre.
37:35 Mais pour reprendre un terme,
37:37 j'aime bien les expressions "mathuosiennes",
37:40 si je puis dire.
37:42 Les péquenots, le gars, il est un peu dans sa campagne.
37:45 Il a beau dire à l'école, ils sont là,
37:48 ils ne font pas un enseignement
37:50 qui correspond à ce que j'attends. J'attends quoi ?
37:52 J'attends que mon gamin,
37:54 il puisse s'imprégner d'un savoir.
37:58 J'attends que mon gamin, également,
37:59 il soit pris en considération
38:01 et qu'on ne soit pas là
38:03 à lui imposer un rôle d'éponge
38:05 par rapport à la pensée dominante,
38:08 à la cancelle culture.
38:10 Je veux qu'il fasse un jour de grandes phrases.
38:13 Je veux qu'il parle bien.
38:15 Je veux qu'il possède les mathématiques.
38:18 Et c'est pour ça qu'éventuellement,
38:19 on pense au privé.
38:21 Ça signifie quoi ?
38:23 Ça ne veut pas dire que les professeurs,
38:25 dans le public, ne sont pas meilleurs.
38:28 Ils ont la même formation.
38:29 Et en plus, ils sont mieux payés,
38:32 dans le public, que dans le privé.
38:34 En revanche, dans des écoles
38:36 qui sont des écoles de l'élite, de l'élite, de l'élite,
38:40 comme à Stanislas,
38:41 là, oui, effectivement,
38:43 comme le disaient tout à l'heure Dimitri
38:45 et sa figure dans son livre,
38:47 ce sont des professeurs en fin de carrière,
38:49 agrégés, et qui viennent,
38:51 eh bien, terminer dans des conditions confortables.
38:55 Mais le salaire moyen,
38:56 il est, pour un professeur,
38:59 de 2 640 dans le privé
39:02 et 2 920 dans l'État.
39:05 Et alors, pourquoi il y a autant d'absentéisme
39:08 dans l'école publique ?
39:09 Eh bien, parce que là encore,
39:11 c'est l'administration.
39:13 Il y a une sorte de logiciel.
39:14 Alors, il y a l'obligation d'une formation permanente.
39:17 C'est une bonne chose, d'espérer que nos professeurs
39:19 puissent bénéficier d'une continuité
39:22 dans leur connaissance.
39:24 Mais, eh bien, ils doivent se soustraire à leur enseignement.
39:27 Eh bien, là, l'engin, il marche pas bien.
39:30 C'est-à-dire que l'intelligence, elle est plus qu'artificielle.
39:32 Et on a des gamins qui restent 2-3 mois
39:35 sans le moindre contact
39:38 avec une autorité professorale.
39:40 Et puis, après, il y a l'influence de l'administration
39:44 qui ne cherche pas à défendre
39:46 ceux qui veulent cette école républicaine.
39:49 Samuel Paty, bien évidemment.
39:51 Et puis, également, son camarade,
39:54 victime il y a peu de temps, M. Bernard.
39:57 Tous les deux, ils avaient fait part
40:00 des difficultés qu'étaient les leurs.
40:03 Mais l'administration leur donnait tort.
40:06 Et dans tout cela, donc,
40:08 il y a des blocages significatifs.
40:11 Mais je voudrais revenir également à l'interview d'un professeur.
40:15 Enfin, c'est pas une interview, c'est une chronique.
40:17 Grégory Lefloch, il est écrivain.
40:19 Il a tenu une chronique palpitante
40:22 qui nous montre le fléau.
40:24 Au-delà des structures,
40:25 c'est-à-dire qu'il y a une véritable partition de la société,
40:28 cette partition, elle, se retrouve à l'école.
40:31 C'est-à-dire que vous avez des ghettos,
40:34 des endroits où la pression sociale
40:37 modifie les conditions d'enseignement.
40:39 Alors, il dit, "Professeur, c'est être dans le coup,
40:43 "dans le cœur de ce qui est important,
40:45 "être dans le fourmillement.
40:47 "Professeur, c'est un devoir, c'est une ambition."
40:52 Eh bien, il y a quelque chose qui monte et qui m'inquiète.
40:55 C'est quoi, ce quelque chose ?
40:57 Une morale rabougrie, aveugle.
41:00 Et là, il s'adresse à ses élèves,
41:03 qui n'aient ni de votre âge, ni de votre siècle.
41:06 Une obsession de la pureté.
41:08 Et là, il énonce des phénomènes.
41:10 Ça fait 13 ans qu'il est dans l'enseignement.
41:12 Il a vécu des choses invraisemblables,
41:15 comme, par exemple, il diffuse un reportage de François Buñuel,
41:21 celui qui faisait l'émission sur la littérature.
41:24 Ça s'appelle "Les grands mythes".
41:26 Eh bien, les élèves se sont masqués le regard
41:29 parce qu'il y avait des déesses nues.
41:31 Il y en a qui lui disent, "Mais monsieur, c'est quand même incroyable
41:34 "que Flaubert n'ait pas été condamné par Mme Bovary.
41:38 "C'est un livre immonde, c'est un livre immoral."
41:41 Vous vous rendez compte ?
41:42 Il y a également ceux qui condamnent de devoir lire Maupassant,
41:47 lire Zola, lire Hugo.
41:49 Pourquoi ? Il y a des prostituées, monsieur, dans ces livres-là.
41:52 C'est inconcevable, avec notre foi,
41:56 avec notre désir de savoir.
41:58 Un jour, il y a une élève qui le menace.
42:01 Elle lui dit, "Mais moi, monsieur,
42:02 "je vais prévenir mon père de ce que vous nous enseignez."
42:04 C'était quoi, l'enseignement ?
42:06 Scandaleux, Roméo et Juliette.
42:09 Voilà où nous en sommes.
42:11 À partir de là, ce n'est plus le professeur qui tient le programme.
42:16 C'est un environnement social
42:18 et par conséquent, si vous êtes le petit ouvrier
42:21 qui se trouve dans ce contexte,
42:23 vous ne souhaitez qu'une chose,
42:24 c'est pouvoir trouver l'établissement
42:27 où l'enfant sera dans l'école républicaine,
42:29 celle des Hussières Noires de la République.
42:31 -Répondez par oui ou par non.
42:33 La ministre doit-elle démissionner ?
42:35 -Ecoutez, à part mal... -Merci beaucoup.
42:37 Rires
42:39 -Ca, ça met...
42:41 Elle a besoin de mentir, donc elle va rester.
42:43 -Oh là là. Alors ça, c'est le petit cadeau de Marc.
42:46 Il était une fois un compteur.
42:48 Voilà, c'est pour vous.
42:49 C'est celui de Dimitri. -Merci à Franck.
42:53 -Merci à Franck.
42:54 Le fin du mieux, voilà.
42:56 -Merci. -La ministre doit-elle démissionner ?
42:58 Oh, pardon. On prendra après.
43:00 Elle doit-elle démissionner ? -Non.
43:03 -Non.
43:04 ...
43:05 -Non. -Ah oui, quand même.
43:07 -Ca demanderait du courage. Elle n'en a pas.
43:10 -Oh là là. Bon.
43:12 On garde un peu de temps,
43:13 on va parler d'autres sujets.
43:15 Charlotte Dornelas, les Corses sont encore en train
43:18 de remonter ce soir, après les faits de ces derniers jours.
43:21 Hier, une manifestation a eu lieu dans un quartier de Bastia,
43:25 après qu'un jeune homme a porté plainte
43:28 pour agression par des jeunes issus de l'immigration.
43:31 Le slogan "Racaille dehors".
43:34 Que retenir de cette manifestation,
43:36 qui n'est pas la première en Corse ?
43:38 -On en avait parlé l'année dernière.
43:40 Un jeune homme s'était pris un coup de couteau à Calvi,
43:43 le thème, à l'époque, c'était la drogue, drogaphora.
43:46 C'était derrière la drogue, on va dire.
43:48 Là, ce sont les racailles.
43:50 Il y a deux choses à comprendre.
43:52 En effet, dans la population, il y a une certaine unanimité
43:55 à dénoncer les racailles, les comportements
43:58 qu'ils sont détestables, et en l'occurrence,
44:00 à réagir sur une agression racontée par ce jeune homme
44:03 et par son frère, qui a participé à la manifestation.
44:06 Il y a une autre chose, qui est plus intéressante
44:09 pour les mois et années qui viennent en Corse,
44:12 c'est que la vie politique corse,
44:14 que nous connaissons mal en métropole,
44:17 en métropole, sur le continent,
44:19 est bousculée par un nouveau discours
44:21 qui est identitaire et conservateur
44:24 et qui est vraiment nouveau dans la vie politique corse.
44:27 Je dis qu'on la connaît mal, parce qu'on s'imagine,
44:29 d'un peu loin, que à chaque fois,
44:31 puisque tous les hommes politiques corse,
44:34 tous les partis parlent en permanence
44:36 d'une revendication commune à tous les corses,
44:38 qui est un peuple, une terre et une langue,
44:41 on s'imagine qu'ils sont tous à la fois identiteurs et conservateurs,
44:45 puisque ça semble être le slogan.
44:46 C'est plus compliqué que ça, et ils ne le sont pas,
44:49 pas du tout, dans le discours, alors que la population l'est.
44:52 Donc, là, à Furianis, qui s'est passé la nuit du 5 au 6 janvier,
44:56 un Corse de 18 ans, qui porte plainte,
44:58 donc après une agression à l'arme blanche,
45:01 mais depuis, ce qui est un peu plus compliqué que l'histoire,
45:04 c'est que les enquêteurs ont immédiatement exclué
45:07 la dimension communautaire de cet affrontement
45:09 et le Parquet a mis quatre jeunes en examen,
45:12 dont ce jeune homme qui a porté plainte.
45:14 Je ne vais pas rentrer dans un dossier
45:16 que je ne connais pas sur cette agression.
45:18 Ce qui est intéressant, c'est qu'elle a fait réagir
45:21 malgré la réalité inconnue ou méconnue du dossier,
45:24 malgré ce qui est sorti de l'enquête ou même du Parquet.
45:27 Et en effet, il y a eu cette manifestation,
45:30 qui est partie de manière assez anonyme sur les réseaux sociaux,
45:33 et auquel a participé un parti politique,
45:36 à mon avis, on va entendre parler ces prochaines années,
45:39 l'Union Européenne, qui n'est pas latino,
45:41 qui était initialement une association
45:44 et qui vient d'annoncer sa volonté de se lancer en politique.
45:47 On a eu deux autres réactions.
45:49 La plupart des partis n'ont rien dit sur cette affaire.
45:52 On a eu un Corine Frontet,
45:54 qui est en gros indépendantiste de gauche, d'extrême-gauche,
45:57 on le qualifie comme on veut,
45:59 qui ont dit, et c'est très intéressant,
46:01 "Cette agression en groupe témoigne d'une fragmentation communautaire
46:05 "de la société corse.
46:06 "Ils disent, dans un contexte de mutation sociétale forte en Corse,
46:10 "comme les derniers chiffres de l'INSEE le montrent,
46:13 "ces comportements urbains et violents
46:15 "n'ont pas leur place chez nous."
46:17 Le mot "immigration" n'est jamais prononcé,
46:19 tout le monde l'entend dans la déclaration,
46:22 mais jamais il n'est prononcé.
46:23 L'année dernière, je vous rappelais,
46:25 le sujet de tout le monde, c'était la drogue,
46:28 et l'importation des comportements des banlieues du continent.
46:32 Parce que l'autre point commun, on va dire,
46:35 chez ces partis soit autonomistes, soit indépendantistes,
46:38 c'est d'accuser l'Etat français,
46:40 en l'occurrence, d'avoir importé des comportements de banlieues,
46:43 ce qui évite de prononcer le mot "immigration",
46:46 qui n'est jamais prononcé.
46:47 On a un autre parti, qui est le parti miroir de Simeoni,
46:50 qui est aujourd'hui à la tête de l'Assemblée de Corse.
46:53 C'est un parti qui est à peu près pareil,
46:55 autonomiste, mais centriste.
46:57 Ils ont fait un communiqué plus soft,
46:59 mais ils ont dit qu'il ne faut pas que ça se reproduise.
47:02 Ils ont parlé des comportements de banlieues.
47:05 On ne dit pas vraiment les choses, mais on montre qu'on est présent.
47:08 Et vous avez Palatino, cette association,
47:11 qui est assez récente, on va y revenir un peu,
47:13 qui, elle, a dit que la Corse est en voie avancée
47:16 de banlieri... de banlierisation.
47:18 Risation, oui. C'est un mot pas très joli,
47:21 il va falloir en trouver un autre.
47:23 Sur fond d'immigration inintégrable.
47:25 Là, c'est extrêmement nouveau dans le discours.
47:27 Enfin, c'est à nouveau dans le discours, on va dire, Corse.
47:31 Elle dit qu'elle veut soutenir ce jeune Corse et sa famille,
47:34 aimé et apprécié de tous.
47:36 Ils sont des nôtres et nous nous tenons à leur côté
47:39 face à toutes les bandes exogènes
47:40 qui prétendraient terroriser et menacer des Corses.
47:43 Là, on a un discours extrêmement clair
47:45 par rapport à d'autres qui nous parlent
47:47 des mutations sociétales et des chiffres de l'INSEE.
47:50 Ils disent la même chose, parce qu'ils s'adressent au peuple corse
47:54 qui, lui, voit une seule chose, et c'est la raison de la mobilisation,
47:58 il voit qu'il y a une fragmentation communautaire
48:00 sur laquelle il met des mots.
48:02 On est là, qui agite le paysage politique corse
48:05 depuis un an, un peu plus longtemps,
48:07 puisque depuis la mort d'Ivan Colonna,
48:10 Palatino commence à s'intégrer, on va dire, à la vie corse.
48:15 Ils veulent redistribuer les cartes,
48:17 cette association qui devient un parti,
48:19 et les sujets, surtout, dans la vie politique corse.
48:22 Rares sont ceux qui imaginent que le sujet de l'immigration
48:25 n'est pas abordé en Corse.
48:26 Qu'est-ce qui se joue exactement sur place ?
48:29 Pour comprendre ce qui se joue sur cette histoire,
48:32 on a l'impression que l'immigration en Corse
48:35 est très claire.
48:36 Qu'est-ce qui se passe ?
48:37 Le mouvement nationaliste en Corse,
48:39 ça regroupe tout le monde.
48:41 Le mot "nationaliste" en Corse, c'est pas un gros mot.
48:44 Il y a des autonomistes, des indépendantistes,
48:47 mais ce mouvement nationaliste,
48:49 il a été tenté par le fascisme italien
48:51 à l'époque de la montée du fascisme italien.
48:54 Ce qui s'est passé, c'est qu'à la fin de cette histoire,
48:57 les communistes en Corse ont accablé le mouvement nationalisme
49:01 en l'accusant de cette proximité ou de cette tentation fasciste.
49:05 Vous voyez l'évolution du mot ou de l'accusation de fascisme,
49:08 ce qu'elle est devenue dans les années qui ont suivi.
49:11 Mathieu nous éclaire souvent sur cette évolution.
49:14 Aujourd'hui, être fasciste, c'est, par exemple,
49:17 parler de l'immigration,
49:18 c'est, par exemple, s'inquiéter des conséquences de l'immigration.
49:22 Pour rester nationaliste,
49:23 certains dirigeants, en réalité, des dirigeants à l'époque,
49:27 se sont dit qu'ils gardaient un discours identitaire localement,
49:30 une terre et une langue,
49:32 mais pour faire accepter ça par les élites françaises en général,
49:37 on va le doubler d'un discours décolonial.
49:39 On ne va plus parler de l'immigration,
49:41 on va se considérer nous-mêmes
49:43 comme victime de la colonisation française
49:45 au même titre que les autres.
49:47 Et là, tout à coup, ça devient acceptable.
49:49 Donc, vous avez un discours qui, localement, est identitaire
49:52 et qui, à l'échelle nationale, devient décolonial.
49:55 Et à chaque fois qu'il y a un problème,
49:57 l'État français en est le responsable.
49:59 Contrairement aux idées reçues,
50:01 la Corse est la 3e région de France
50:03 en proportion du nombre d'immigrés.
50:04 C'est une région qui est réellement touchée par l'immigration.
50:08 Résultat, vous avez des partis
50:10 qui s'attaquent souvent à l'État français,
50:12 qui évitent le sujet de l'immigration,
50:14 qui, dans la donnée dont je vous parle, n'est pas possible.
50:17 Et vous avez deux comportements assez différents.
50:21 Les Corses votent très majoritairement localement
50:24 pour des partis Corses.
50:25 Donc, le slogan "Terre, peuple, langue" suffit localement.
50:29 C'est pour ça qu'ils plébiscitent les autonomistes,
50:32 les autonomistes plus largement, et aux élections nationales.
50:35 C'est très intéressant. Aux élections nationales,
50:37 Zemmour, par exemple, fait quasiment 15 % au 1er tour
50:40 et Marine Le Pen fait 58 % au 2d tour en Corse.
50:44 58 % au 2d tour.
50:46 Vous voyez que la population corse n'a pas vraiment de problème
50:49 avec le discours sur l'immigration et le fait de mettre des mots dessus.
50:53 C'est cette différence.
50:54 Au moment de la mort de Colonna,
50:56 tous les partis accusent l'État français,
50:58 qui n'a pas su protéger Yvan Colonna, en prison.
51:01 Et là, Palatineau, et donc Nicolas Batini,
51:03 qui crée Palatineau à ce moment-là,
51:05 lui impose dans le débat, veut imposer dans le débat
51:08 le terrorisme islamiste, en disant "oui, d'accord".
51:11 Et le profil de ce garçon,
51:13 il a été cadre d'un parti indépendantiste
51:15 pendant de longues années.
51:17 Il est passé en prison pendant six ans
51:20 après une tentative d'attentat sur une sous-préfecture.
51:23 Il est sorti en disant "le discours a changé,
51:25 "ça n'est plus l'État le problème, c'est l'enjeu identitaire".
51:28 Donc la question, notamment, de l'immigration et du wokisme,
51:32 c'est très présent dans son discours.
51:34 Quand vous avez un discours décolonial,
51:36 au bout d'un moment, vous finissez par adopter le discours
51:39 qui est celui que vous voulez emprunter,
51:41 et le wokisme s'invite.
51:42 On avait parlé, il y a quelque temps,
51:44 de cette histoire de crèche à la mairie de Bastia,
51:47 souvenez-vous. C'était cette même association
51:50 qui avait été installée, une crèche, dans la mairie de Bastia,
51:53 qui est un des fiefs de Gilles Simeoni,
51:55 en disant "il n'y a plus de crèche,
51:57 "c'est une atteinte à notre identité",
51:59 et donc se positionner sur cette question identitaire.
52:02 Vous voyez que la vie politique corse va se passer assez simplement.
52:06 Gilles Simeoni va tout faire pour faire réussir l'autonomie,
52:09 c'est ce dont on avait parlé,
52:11 parce que c'est son moyen de rester dans la vie politique
52:14 sans aller prononcer des mots qu'ils n'ont pas l'habitude de prononcer,
52:18 et Palatino, à l'inverse, va forcer le jeu
52:20 sur les questions identitaires pour forcer tout le monde
52:23 à se positionner sur ces questions.
52:25 - Finalement, la Corse est traversée par les mêmes débats
52:29 que le continent, mais les réactions sont plus vives.
52:32 Est-ce qu'on peut comparer ?
52:33 - La situation n'est pas comparable, et les réactions non plus,
52:36 parce que la situation est moins ce qui se passe,
52:38 et on voit, vous disiez, il ne faut pas s'habituer,
52:41 on a un quotidien sur le continent qui n'existe pas en Corse.
52:44 D'ailleurs, on voit qu'un coup de couteau fait réagir
52:47 une partie de la population dans une manifestation,
52:50 ce qui, chez nous, est assez inimaginable.
52:53 Si on devait réagir à chaque fois, on ne ferait plus que ça de la journée.
52:56 La situation n'est pas comparable, les réactions non plus,
52:59 parce que de manière populaire, il y a une réaction d'abord,
53:02 et les partis politiques... Je reprends l'exemple de Calvi.
53:05 Un jeune avait pris un coup de couteau.
53:07 Tous les partis politiques avaient réagi.
53:09 Une cinquantaine de Corses sont allées dans la nuit
53:12 faire une expédition punitive dans la maison du garçon
53:15 qui avait mis le coup de couteau. Ils ont tout cassé dans la maison.
53:18 Tous les partis politiques ont réagi
53:21 et ont condamné l'agression initiale, le coup de couteau.
53:24 Pas un mot sur l'expédition punitive.
53:26 Vous imaginez bien qu'en France, ça ne se serait passé...
53:29 Enfin, en France, pardonnez-moi, chers amis corses.
53:32 Voilà, exactement. Jamais ça ne se serait passé comme ça.
53:35 Mais la situation, là, aujourd'hui,
53:37 je crois que c'est celle d'une clarification obligatoire
53:40 sur les deux sujets que j'évoquais,
53:42 cette question de l'immigration et cette question du wokisme.
53:45 Et alors là, on a évidemment...
53:47 La Corse est définitivement française sur ce débat-là.
53:50 - Merci pour votre regard et votre analyse.
53:53 Alors là, Franck, il vous a offert coccinelle d'amour.
53:56 - Oh ! - C'est mignon.
53:57 Qu'est-ce qu'on aime, Charlotte. Je ne vais pas faire tomber.
54:01 Merci beaucoup, mon cher Mathieu. Pardonnez-moi.
54:03 C'est moi qui ramasserai pas en vous.
54:05 - J'y ai les pieds, là. J'adore les coussins, en plus.
54:08 - Mathieu Bocoté, cette année se tiendra
54:11 comme à chaque année le sommet de Davos en Suisse,
54:14 plus exactement à nommer le Forum économique mondial
54:17 et rassemble la crème de la crème des élites mondialisées.
54:20 Vous avez abordé ce sujet ce week-end,
54:22 mais vous vouliez aller encore plus loin
54:24 et parler de son idéologie ce soir aussi.
54:27 - Oui, parce que l'an passé, rappelez-vous,
54:29 il y a deux ans, sur ce plateau, on avait fait l'histoire
54:32 du Forum de Davos.
54:33 Je recevais quelqu'un qui a écrit un ouvrage
54:36 sur la superclasse mondiale dans le cadre de mon émission.
54:39 Ce qui est intéressant, c'est se concentrer
54:42 sur le langage commun de tous les Davosiens.
54:44 C'est-à-dire dans le cadre de ce Forum mondial
54:47 qui n'est pas le centre de conspiration,
54:49 c'est un lieu de socialisation
54:51 où quand on voit l'évolution des thèmes qu'il y a à Davos,
54:54 on comprend globalement ce que nos élites,
54:57 des deux côtés de l'Atlantique, pas ailleurs qu'en Occident,
55:00 mais comment elles se représentent.
55:02 Je pense qu'il y a un élément central,
55:04 si on fait l'histoire des thématiques d'une année à l'autre,
55:08 c'est que quel que soit le sujet que vous aborderez,
55:11 quel que soit l'enjeu dont vous voulez parler,
55:13 la réponse est toujours la même, la réponse doit être mondiale.
55:17 C'est vraiment l'élément qui caractérise nos élites mondialisées.
55:21 Ça fait partie de leur définition.
55:23 -Le Nouvel Ordre mondial à toutes les sources.
55:25 -Cette formule est connotée,
55:27 mais si on peut dire une gouvernance globale,
55:30 une gouvernance mondialisée,
55:31 et peu importe, que ce soit la santé,
55:34 avec l'OMS, dont le pouvoir est significatif,
55:36 on peut le noter,
55:38 c'est pas du conspirationnisme
55:39 de noter que l'OMS a de l'influence.
55:42 De la même manière, l'OMS, la question climatique,
55:45 on nous dit par excellence, c'est la question mondiale,
55:48 par excellence.
55:49 On aurait envie de dire, oui, mais entre la Chine et la France
55:53 et le Canada et le Brésil et l'Australie,
55:55 ils ont pas du tout la même empreinte carbone
55:58 qu'on a aujourd'hui, pas la même question climatique.
56:01 Le contexte national n'existe plus, il est secondaire,
56:04 il faut le mettre de côté,
56:06 le cadre mondial s'impose encore une fois.
56:08 Qu'il s'agisse d'éducation,
56:10 il y a des normes éducatives qui sont élaborées
56:13 dans les instances de la gouvernance mondiale
56:15 avec une idée d'une standardisation
56:17 des méthodes pédagogiques un peu partout.
56:20 On pourrait donner la santé, l'éducation,
56:23 la lutte contre la pauvreté, l'émigration,
56:25 quelle que soit la question à la réponse.
56:28 Pour eux, il faut tout mondialiser.
56:30 Mais il y a encore cet obstacle,
56:32 cet espèce de résidu du monde d'hier
56:34 qui s'appelle l'État-nation.
56:36 L'État-nation, donc la France, la Hongrie, la Lituanie,
56:39 la Pologne...
56:40 Qu'est-ce qu'on fait avec ces États-nations ?
56:43 Parce qu'on ne peut pas les abolir d'un coup,
56:45 quelle est la mission qu'on leur donne ?
56:48 On leur dit d'appliquer, tout simplement,
56:50 l'idéologie dominante, l'idéologie mondialisée,
56:53 l'idéologie mondialiste.
56:55 Le rôle qui vous sera imparti,
56:57 ce sera de gérer simplement la tendance lourde
56:59 d'une société qui doit se mondialiser
57:02 toujours davantage.
57:03 Le problème avec cela,
57:05 je reviens, c'est que dans les faits,
57:07 qu'est-ce que ça veut dire ?
57:09 C'est qu'on a mis en place une technostructure mondialisée
57:12 qui bureaucratise la politique mondiale comme jamais,
57:15 qui tend à neutraliser les souverainetés populaires
57:18 et qui réactive le mythe de l'économie planifiée,
57:21 de l'écologie planifiée, de l'éducation planifiée,
57:24 de la santé planifiée.
57:26 Quiconque, en la mémoire du XXe siècle,
57:28 se rappelle que les technostructures post-nationales
57:31 qui prétendent tout planifier de nos existences,
57:34 en dernière instance, ça ne fonctionne pas très bien.
57:37 -Les élites mondialisées rassemblées à Davos,
57:40 un rapport plus que trouble,
57:42 plus trouble qu'elle ne dise à la démocratie.
57:44 -Qu'est-ce qu'on entend par "démocratie" ?
57:47 Souveraineté populaire, peuple, délibération, élection.
57:50 Non, ça, c'est la conception ancienne de la démocratie.
57:54 C'est ce qu'on comprend avec les Davosiens.
57:56 La démocratie, de leur point de vue,
57:58 c'est le post-nationalisme, le multiculturalisme,
58:01 la déconstruction des traditions, des genres.
58:04 Faites la liste, on connaît le programme.
58:07 Si, au nom de la démocratie, vous voulez voter pour autre chose,
58:10 si vous votez pour la défense des identités traditionnelles,
58:13 même si vous avez la majorité du peuple avec vous,
58:16 vous ne serez pas considéré comme démocrate
58:19 car vous êtes dans une régression antidémocratique,
58:22 populiste, réactionnaire, et pourquoi les peuples votent mal ?
58:25 On dit qu'ils sont mal informés.
58:27 Il faut contrôler l'information de plus en plus
58:30 et il faut mater les peuples qui ont le culot de mal voter.
58:33 -Excellente analyse, excellente fin de soirée à tous.
58:36 A tout de suite, l'heure des pro-2 avec Pascal Praud.
58:39 On n'a pas vu votre coussin ? -Ah oui, c'est vrai.
58:42 -En fait, je ne vais pas le montrer.
58:44 -La reine. -Merci.
58:46 -La reine. -Voilà.
58:47 -Merci à tous. A demain.
58:49 (rires)
58:51 [SILENCE]