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Bruno Ferret, agriculteur dans le Rhône, a échangé avec le Premier ministre Gabriel Attal ce samedi 20 janvier. Sur BFMTV, il explique les raisons de la colère du monde agricole.

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Transcription
00:00 Très court terme, il faut nous donner de la visibilité, ça c'est la première des choses à faire.
00:05 Il faut que chaque production ait un index phytosanitaire,
00:11 un socle phytosanitaire en fait qui nous permette d'avoir des solutions pour chaque culture.
00:17 Et ce que je disais à M. Attal, à côté de ça, il faut un socle recherche,
00:21 il faut investir massivement dans la recherche justement pour se sortir de ces traitements phytosanitaires.
00:27 Aujourd'hui, par exemple, je vais prendre un petit exemple,
00:31 il y a eu une recherche qui avait été faite avec des traitements à base d'argile,
00:35 et c'est quelque chose qui est maintenant utilisé par les arboriculteurs français et ça fonctionne très bien.
00:39 Et c'est là-dessus, c'est sur des choses comme ça qu'il faut qu'on lance la recherche.
00:43 On ne peut pas rester sans solution.
00:45 Aujourd'hui, si je me compare à l'Italie, j'y étais il y a trois semaines, ils ont énormément de solutions.
00:51 Le problème qu'on a est 100% français.
00:54 On parle de l'Europe, mais ce n'est pas l'Europe le problème.
00:57 C'est en France qu'on se met à énormément de réglementations,
00:59 trop de réglementations et qui sont en train de tuer le monde agricole.
01:03 Aujourd'hui, vous sentez une colère particulièrement forte.
01:06 Vous sentez que le monde agricole est prêt à tout ?
01:12 Prêt à tout, je ne sais pas.
01:13 Vous savez, on a perdu beaucoup de force, malheureusement.
01:16 C'est malheureux.
01:18 Mais aujourd'hui, l'agriculture n'est plus celle qui était hier une agriculture forte.
01:22 Aujourd'hui, on l'a largement affaiblie en France.
01:25 Et si on continue comme ça, c'est ce que je disais à M. Attal,
01:28 ce sera disparition totale de notre agriculture.
01:32 Et qu'est-ce qu'on va faire plus tard ?
01:33 C'est qu'on va venir importer des produits de l'étranger qui ne seront pas aux normes françaises
01:38 et qui, écologiquement, auront fait des kilomètres et des milliers de kilomètres.
01:41 Quand j'ai vu qu'au niveau de l'Europe, on avait signé un traité
01:47 avec de l'autre côté de la Terre, l'Australie, pour importer des pommes,
01:51 alors que je pense qu'on sait en faire en France.
01:54 Voilà, c'est plein de choses qui aujourd'hui nous pèsent.
01:58 Mais comme je vous dis, on a perdu trop de force aujourd'hui.
02:00 Pour faire un grand mouvement, ça va être très compliqué.
02:03 Il faut être clair.
02:03 Et puis, le gros problème de faire un mouvement au niveau agricole,
02:06 c'est que je vous rappelle qu'un agriculteur travaille entre 70 et 80 heures dans sa ferme.
02:11 Et on a malheureusement moins de temps que les autres pour aller manifester ou autre chose.

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