Soir Info (Émission du 03/01/2024)

  • il y a 7 mois
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
Transcript
00:00:00 C'est sur ma liste.
00:00:01 Bonsoir à tous, très heureux de vous retrouver comme chaque soir à la même heure pour le coup d'envoi de Soir Info.
00:00:06 On décrypte l'actualité, on a un débat avec mes invités.
00:00:09 Je vous fais les présentations dans une poignée de secondes, mais d'abord à 22h tout pile.
00:00:12 On salue Maureen Vidal pour l'essentiel à retenir de ce...
00:00:16 J'ai un doute, 3 ou 4 janvier ?
00:00:18 On est le 3 ?
00:00:18 3 janvier.
00:00:18 On est le 3 janvier 2004.
00:00:20 Voilà.
00:00:21 Maureen Vidal, pardon.
00:00:22 Bonsoir Julien, bonsoir à tous.
00:00:24 40% de points de deal en moins à Marseille.
00:00:27 C'est une annonce du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin.
00:00:30 En déplacement dans la cité phocéenne, le ministre salue une première victoire contre le trafic de drogue.
00:00:35 Selon les données de la préfecture, il existe à Marseille 90 points de deal contre 160 dénombrés il y a 2 ans.
00:00:42 À Villeneuve-le-Roi, dans le Val-de-Marne, le maire a privé une famille d'un émeutier du traditionnel chèque de Noël.
00:00:48 Face à la délinquance dans les villes, de nombreux maires appellent à plus de fermeté,
00:00:52 avec notamment l'expulsion des délinquants et de leur famille des logements sociaux.
00:00:56 Une mesure envisagée en septembre dernier par Gérald Darmanin,
00:00:59 qui avait demandé au préfet de sanctionner les délinquants.
00:01:02 La vigilance au cru a été levée dans le Pas-de-Calais.
00:01:05 Alors que plus de 50 communes ont été touchées et au moins 198 personnes ont dû être évacuées,
00:01:10 le département a atteint par endroits le niveau historique de novembre dernier.
00:01:15 Pour l'heure encore, 500 foyers sont privés d'électricité.
00:01:18 Enfin, le ton monte entre Israël et le Liban.
00:01:21 Le chef d'US Bola met en garde l'État hébreu contre une guerre avec le Liban.
00:01:25 Au lendemain de l'assassinat du numéro 2 du Hamas à Beyrouth,
00:01:28 nous nous battrons sans retenue, sans limite, sans règle, a-t-il assuré ?
00:01:33 Merci beaucoup Maureen.
00:01:34 On vous retrouve évidemment toutes les demie-heures pour un point sur l'actualité.
00:01:37 Parmi nous ce soir, Karima Brick fait son retour.
00:01:40 Comment ça va, chère Karima ?
00:01:41 Journaliste à la rédaction évidemment de CNews, les fêtes furent bonnes.
00:01:44 Très bien.
00:01:44 Tous mes voeux à vous et à tout le Québec qui nous regarde en en profitant de votre présence.
00:01:49 On nous regarde un peu au Québec ?
00:01:51 C'est vrai ?
00:01:51 Eh bien, ça fait plaisir.
00:01:52 Salut à tous les Québécois.
00:01:53 Nathan Devers.
00:01:54 Comment ça va ?
00:01:55 Très bien et vous ?
00:01:56 Magnifique chemise Nathan.
00:01:57 Merci d'être présent, évidemment écrivain, agrégé de philosophie,
00:02:00 Monsieur le sommier Régis, directeur de la rédaction d'OMERTA.
00:02:03 Bonsoir Régis, je vous souhaite bonne année.
00:02:05 Je vous ai vu tous les deux déjà cette semaine.
00:02:07 Monsieur Gentier, je vous souhaite une belle année puisque je ne vous ai pas vu depuis 2024.
00:02:10 Meilleur voeu à vous, avocat bien sûr,
00:02:13 et meilleur voeu à Julien Audoul qui nous fait le plaisir d'être présent également ce soir,
00:02:16 député Rassemblement National de Lyon.
00:02:18 On va marquer une très courte pause avant d'entrer dans nos sujets.
00:02:23 On ira dans un premier temps à Marseille où Gérald Darmanin est en déplacement pour 48 heures,
00:02:28 le 30e déplacement du ministre de l'Intérieur dans la cité phocéenne où vous le voyez en bas de l'écran.
00:02:32 Il y a encore, selon on sait dire et selon toute évidence,
00:02:36 énormément de travail sur le plan notamment du trafic de drogue.
00:02:39 On en parlera également avec Rudy Mana, porte-parole du syndicat Alliance Sud
00:02:42 qui nous fait le plaisir d'être avec nous en direct.
00:02:44 Pour l'instant, c'est une petite flèche sur l'écran,
00:02:45 mais je vous promets que Rudy Mana sera avec nous dans une poignée de secondes.
00:02:48 À tout de suite. Voilà Rudy Mana, bonsoir à vous.
00:02:50 À tout de suite.
00:02:51 (Générique)
00:02:56 C'est allé vite, nous sommes de retour sur CNews en direct.
00:02:58 La suite de soir, il faut que je vous le rappelle ce soir,
00:03:00 Karim Abric, Régis Le Sommier, Nathan Devers, Julien Audoul et Pierre Gentillet.
00:03:05 Gérald Darmanin, c'est notre premier sujet ce soir,
00:03:07 tente à nouveau de prouver qu'il lutte contre le fléau de l'insécurité qui pourrit la vie des Français.
00:03:13 Il est en ce moment à Marseille, jusqu'à demain inclus,
00:03:16 où le nombre d'homicides sur fonds de trafic de stupéfiants a atteint le record de 49.
00:03:21 Sur l'année 2023, 49 morts, un chiffre terrible qui signe la puissance des gangs dans tous les quartiers de la ville.
00:03:28 Écoutez les premiers mots du ministre de l'Intérieur à son arrivée dans la cité phocéenne tout à l'heure.
00:03:33 C'est important à Marseille puisque le président de la République et Sabrina Roubach le saient bien,
00:03:36 mais beaucoup de moyens, des moyens d'abord du ministère de l'Intérieur.
00:03:39 Moi, je suis très heureux de constater que les annonces du président de la République sont tenues.
00:03:44 Cette nouvelle CRS que nous inaugurons ici, 160 effectifs supplémentaires,
00:03:48 c'est assez rare, c'est quatre unités partout sur le territoire national.
00:03:52 Une à Marseille, nous l'avons dit, on l'a fait en un an.
00:03:55 Évidemment, des effectifs en plus, ces 300 effectifs annoncés par le président il y a trois ans sont tenus.
00:03:59 Un renfort de la police judiciaire.
00:04:01 Bref, effectivement, la sécurité des Marseillais est assurée par l'État,
00:04:05 même s'il y a encore beaucoup de travail, de lutte contre la délinquance du quotidien
00:04:09 et bien sûr contre les trafiquants de stupéfiants.
00:04:11 Donc ce début d'année, c'était un message pour remercier les policiers et les gendarmes,
00:04:15 mais pour dire évidemment qu'on va accélérer encore le travail de fermeté.
00:04:18 Bonsoir Rudi Mana, porte-parole du syndicat Alliance Sud.
00:04:21 Merci d'être en direct par vidéo avec nous.
00:04:24 Je voulais absolument vous avoir ce soir puisque Marseille, c'est chez vous,
00:04:28 vous connaissez le terrain.
00:04:29 Cette visite, on peut imaginer que les forces de l'ordre l'attendaient,
00:04:33 même si elle ne résoudra pas, on l'a bien compris, tous les problèmes.
00:04:36 49 morts, 118 blessés en une seule année,
00:04:39 nombre qui a plus que doublé en trois ans malgré les discours, malgré les plans.
00:04:43 La situation semble toujours plus incontrôlable sur le terrain, Rudi Mana.
00:04:48 Oui, vous avez tout à fait raison, Julien.
00:04:50 La situation est même catastrophique, il faut se dire les choses.
00:04:53 On a 49 morts, vous l'écrivez vous-même, vous voyez la 118 blessés,
00:04:58 c'est absolument dingue et pourtant les forces de l'ordre
00:05:02 n'ont jamais interpellé autant de trafiquants de stupes
00:05:04 et n'ont jamais saisi autant de stupéfiants et autant d'armes.
00:05:08 Donc la difficulté, elle est qu'aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il y a la police,
00:05:13 on travaille, on boit au charbon, on a des blessés,
00:05:16 on se roule par terre avec ces mecs tous les jours dans les cités pour les interpeller
00:05:20 et derrière, malheureusement, ça ne résout pas tous les problèmes.
00:05:24 Alors effectivement, il y a des points de deal qui ont fermé, c'est une réalité,
00:05:27 sauf que les gérants des trafics de stupes, ils se sont adaptés
00:05:31 puisque maintenant ils ont créé le Uberchit et ils ont développé le Uberchit
00:05:35 parce qu'effectivement, dans certaines cités,
00:05:37 ils en avaient marre de se faire interpeller par la police
00:05:40 et puis il y a aussi, il faut le dire aussi, ces règlements de comptes,
00:05:43 ces entreprises de terrorisation qui sont mises en place par les gérants de réseaux
00:05:48 qui veulent faire peur à d'autres réseaux pour gagner des parts de marché
00:05:52 et du coup, ils ont beaucoup de mal également à recruter.
00:05:54 Mais ce que je veux dire ce soir, c'est que les policiers,
00:05:58 on a vraiment l'impression d'être seuls face à cette délinquance, face à ce trafic de stupes
00:06:03 et franchement, je vous le dis, c'est difficile pour nous de vider tous les jours cet océan à la petite cuillère.
00:06:10 Vous attendez quoi de cette visite de ces 48 heures, de cette, pardon de le répéter,
00:06:14 mais je trouve ça fou, de cette 30e visite du ministre de l'Intérieur qui se félicite.
00:06:19 C'est vrai qu'il y a des points de deal qui tombent,
00:06:21 il y a des dealers, des têtes de réseau, comme on les appelle, parfois aussi qui tombent,
00:06:26 mais votre quotidien, il est inchangé.
00:06:30 Bien sûr, notre quotidien, il est inchangé.
00:06:31 Alors effectivement, ça fait la 30e fois que Gérard Darmanin vient à Marseille.
00:06:36 Je crois que c'est un record.
00:06:37 Je crois qu'il est plus venu que certains députés LFI qui avaient été élus à Marseille il y a quelques années.
00:06:42 Donc vraiment, il est venu à de nombreuses reprises.
00:06:46 Il a amené des effectifs, il faut se dire les choses.
00:06:49 Il a essayé d'amener quelque chose de plus pour la police marseillaise, il faut le dire aussi.
00:06:53 Le problème, c'est que tout seul, on n'y arrivera pas et donc tout seul, lui non plus, on n'y arrivera pas.
00:06:59 Parce que si vous savez, si vous avez toujours autant d'enfants de 12, 13, 14 ans qui sont déscolarisés,
00:07:05 ce n'est pas la faute de la police.
00:07:06 Si vous avez des parents qui laissent leur enfant dehors, ce n'est pas la faute de la police.
00:07:10 Si vous avez des juges qui ne veulent pas condamner sévèrement des individus qu'on a interpellés,
00:07:15 ce n'est pas la faute de la police.
00:07:16 Et pourtant, la police, elle a fait son job.
00:07:18 Donc je crois que vraiment, il faut aborder ce problème d'une manière plus différente,
00:07:23 en tout cas plus globale pour essayer de le résoudre ou essayer en partie de le résoudre.
00:07:28 Parce que nous, on fait ce qu'on peut avec les moyens qu'on nous donne.
00:07:31 Et c'est vrai qu'ils ont augmenté, mais clairement, ça ne suffit pas.
00:07:35 - Rudy Mana, vous évoquez cette jeunesse de plus en plus insaisissable.
00:07:38 J'ai noté des points extrêmement marquants.
00:07:40 Peut-être, c'est ça le plus marquant.
00:07:42 C'est ce très fort rajeunissement des victimes et des auteurs dans ces règlements de compte,
00:07:46 ces assassinats autour du trafic à Marseille.
00:07:48 Sept mineurs tués en 2023, donc dont 18, enfin pas dont 18, et 18 blessés.
00:07:54 Sur les 56 personnes mises en examen sur cette année également, 6 mineurs.
00:07:58 Et 51% sont de très très jeunes adultes qui ont entre 18 et 21 ans.
00:08:02 Ce qu'il faut bien se dire également aujourd'hui, pour qu'on comprenne,
00:08:05 vous, vous le savez, mais c'est important de le répéter,
00:08:08 c'est qu'il y a des jeunes de 18 ans aujourd'hui, dont le métier, par exemple,
00:08:12 c'est d'être tueur à gage.
00:08:13 Nous en sommes là en 2024 dans la deuxième ville de France.
00:08:17 - Oui, on en est là en 2024 dans la deuxième ville de France.
00:08:20 Vous avez raison, il y a des gamins de 18, même 17 ans,
00:08:24 qui sont recrutés pour faire les sicarios
00:08:27 et qui ont des modèles en Amérique du Sud ou en Amérique latine
00:08:33 et qui sont capables de dessouder, pardon de l'expression,
00:08:37 des potentiels ennemis pour 10 000 balles.
00:08:41 C'est ça la réalité de Marseille aujourd'hui.
00:08:43 C'est pour ça que je crois que quand on voit des gamins
00:08:46 qui commencent à rentrer à 12-13 ans dans les trafics de stup',
00:08:49 et bien inéluctablement, irrémédiablement,
00:08:52 ils finissent tueur à gage à 18 ou 20 ans.
00:08:55 Et c'est bien à cet âge-là, à 12-13-14 ans,
00:08:58 qu'il faut qu'on fasse un énorme effort
00:09:01 dans ces écoles de la République avec des profs,
00:09:06 avec des policiers, avec des magistrats,
00:09:08 avec des politiques, avec des médecins
00:09:10 et avec éventuellement des associations de quartier
00:09:13 pour leur passer des bons messages.
00:09:15 Parce que ce n'est pas possible qu'à 12-13 ans,
00:09:17 ces gamins-là soient déscolarisés,
00:09:19 qu'ils soient dans ces trafics de stup'
00:09:21 parce que nous, on n'arrive pas à les gérer,
00:09:22 parce que de toute façon, il n'y a pas de condamnation pour ces gamins-là.
00:09:25 - Je voulais vous poser deux dernières questions
00:09:27 avant de vous libérer, Rudi Manat.
00:09:28 D'abord, sur les femmes, parce que j'ai noté également
00:09:31 qu'il y a une augmentation dans l'implication des femmes
00:09:35 qui, il y a quelques années, étaient, par exemple, des nourrices,
00:09:38 celles qui gardent la drogue dans des appartements.
00:09:41 Mais là, sur l'année, on a quatre mises en examen
00:09:43 pour associations de malfaiteurs en vue de commettre un crime.
00:09:46 Là encore, il y a la jeunesse,
00:09:48 et puis il y a de plus en plus de femmes
00:09:50 qui intègrent ces cartels, j'allais dire.
00:09:52 En tout cas, oui, ces mafias, ces cartels,
00:09:54 ces associations de malfaiteurs.
00:09:57 - Oui, tout à fait, effectivement, ça se féminise.
00:09:59 Alors, on n'est pas encore à la parité, comme dans la politique.
00:10:01 Enfin, on commence à y arriver doucement,
00:10:03 parce qu'effectivement, ces femmes permettent parfois
00:10:07 de transporter des grosses substances de stupéfiants.
00:10:11 Il y en a aussi qui sont des vendeuses dans les cités.
00:10:14 Effectivement, on voit de plus en plus de gamines,
00:10:16 elles aussi souvent déscolarisées assez tôt,
00:10:19 qui rentrent dans ces trafics de stupes.
00:10:21 Et puis, il y a une seule chose qui les attire,
00:10:23 c'est l'argent, il ne faut pas se leurrer.
00:10:25 C'est vraiment le pouvoir de l'argent sur ces gamelles-là
00:10:29 qui fait qu'aujourd'hui, ils rentrent de plus en plus tôt
00:10:31 dans ces trafics de stupes.
00:10:32 - Rudy, Manna, personne, évidemment,
00:10:35 ne doute de la détermination de la police.
00:10:37 On peut être objectif également et se dire
00:10:38 qu'on a un ministre de l'Intérieur qui est aussi
00:10:41 relativement déterminé sur cette lutte
00:10:43 contre le trafic de drogue.
00:10:44 Pour autant, d'ailleurs, on l'a écrit en bas de l'écran,
00:10:48 est-ce qu'il n'est pas trop tard, tout simplement ?
00:10:51 - Vous savez, on sort quand même de 40 ans
00:10:54 où on a laissé beaucoup faire, il faut se le dire.
00:10:57 Donc aujourd'hui, on se retrouve, vous savez,
00:10:59 quand je vous donne l'expression de l'océan
00:11:01 avec la petite cuillère, je vous assure
00:11:02 que c'est vraiment l'impression que l'on a.
00:11:04 Parce que quand vous y allez tous les jours
00:11:06 dans certaines cités, que tous les jours,
00:11:08 ça recommence et que vous faites ça sur...
00:11:10 pas sur 10 jours, vous le faites par fois.
00:11:11 - Est-ce qu'il y a une mesure, quelque chose
00:11:13 qui pourrait peut-être pas tout arrêter,
00:11:15 parce qu'il ne faut pas être non plus trop naïf,
00:11:17 mais en tout cas, qui permettrait de renverser la table
00:11:20 et de faire que la peur change de camp
00:11:22 et que tout cela soit sur une pente
00:11:23 non pas ascendante, mais plutôt descendante ?
00:11:26 Est-ce que vous, l'homme de terrain qui savait
00:11:28 de quoi il parle, aurait une idée miracle
00:11:31 pour commencer à avoir un début de solution ?
00:11:33 - Si j'avais une idée miracle,
00:11:35 je l'aurais déjà donné, mais je crois que,
00:11:38 je vous le dis, c'est des mots simples
00:11:40 que je vais vous dire, mais il faut un État fort,
00:11:42 il faut une police forte, une justice forte,
00:11:44 une dictation nationale forte.
00:11:46 Et puis, il faut qu'on soit plus fort qu'eux
00:11:49 et pour être plus fort qu'eux, parfois,
00:11:51 il faut avoir des pratiques qui sont dures,
00:11:54 parce qu'on n'a pas le choix,
00:11:55 parce qu'on se rend compte aujourd'hui,
00:11:57 on parle des refus tempérés,
00:11:59 si vous êtes à Paris ou si vous êtes à Marseille,
00:12:02 ce n'est pas tout à fait la même réglementation,
00:12:03 parce qu'à Paris, on vous autorise
00:12:05 et pas forcément à Marseille.
00:12:06 Il faut qu'on remette tout dans l'ordre des choses.
00:12:10 Et il faut qu'aujourd'hui, la police soit forte,
00:12:12 les gendarmes, les soignants n'aillent plus travailler
00:12:15 avec la boule au ventre, les profs n'aillent plus
00:12:17 travailler avec la boule au ventre,
00:12:18 et pour cela, il faut que l'État soit fort.
00:12:20 Et moi, j'aurais aimé,
00:12:22 et je l'ai déjà dit sur votre antenne d'ailleurs,
00:12:24 j'aurais aimé que le président de la République,
00:12:26 dans ses voeux du 31 décembre, il dise,
00:12:29 nous aujourd'hui, l'année 2024,
00:12:31 ça va être l'année des fonctions régaliennes de l'État.
00:12:34 On a besoin des FIC, on a besoin des pompiers,
00:12:36 on a besoin des soignants, on a besoin des profs,
00:12:39 et bien ça va être leur année.
00:12:41 Et cette année, on va tout faire pour qu'eux se sentent mieux.
00:12:44 Parce que je crois qu'on est la dernière digue de la République
00:12:46 et je crois que cette dernière digue,
00:12:48 elle se fissure partout,
00:12:50 parce que la plupart de ces corporations,
00:12:52 les policiers aussi, vont travailler parfois avec la boule au ventre.
00:12:55 Et bon courage d'ailleurs pour cette année 2024
00:12:57 qui ne va pas vous laisser beaucoup de temps de repos
00:13:00 entre ce qui se passe évidemment à Marseille
00:13:02 et puis ces Jeux Olympiques qui se profilent aussi
00:13:04 d'ailleurs dans la cité fossienne,
00:13:05 qui accueillera des épreuves de voile, je le rappelle.
00:13:08 Merci beaucoup Rudy Manade d'avoir pris le temps
00:13:10 de nous répondre sur CNews et à bientôt.
00:13:12 On va faire un petit tour de table autour de ce qui vient d'être dit
00:13:15 et j'aimerais bien sûr avoir vos commentaires.
00:13:17 Je voudrais juste que vous entendiez cette habitante
00:13:19 qui a été joint aujourd'hui,
00:13:20 qui parle de sa ville, qui est une Marseillaise de toujours
00:13:24 et qui ne reconnaît plus l'endroit où elle vit.
00:13:26 Il faut savoir que l'insécurité à Marseille
00:13:29 maintenant touche toute la surface,
00:13:31 la périphérie et la surface de la ville.
00:13:35 Il n'y a plus de quartier qui ne soit épargné par l'insécurité.
00:13:39 Autrefois, il pouvait encore rester quelques endroits
00:13:42 où on pouvait être tranquille.
00:13:43 Ce n'est plus du tout le cas.
00:13:45 Moi-même, j'ai subi plusieurs agressions
00:13:48 au cours de mon existence.
00:13:49 J'ai 60 ans, j'en ai subi plusieurs.
00:13:52 Arrachage de sacs, agression physique.
00:13:55 Mais ça devient maintenant, on va dire, monnaie courante.
00:13:59 C'est-à-dire que dans le quartier où vit ma mère,
00:14:01 toutes les maisons ont été combruées, voire plusieurs fois.
00:14:04 Julien Houdoul, pour commencer peut-être.
00:14:06 J'ai envie de poser cette question que j'ai posée à Rudy Manade.
00:14:09 Qu'attendent de cette énième visite ministérielle à Marseille ?
00:14:12 Je rappelle que c'est la 30e visite du ministre Darmanin.
00:14:15 La réponse est dans la question.
00:14:17 Rien.
00:14:18 Monsieur Darmanin...
00:14:20 Il n'attend pas rien, Rudy Manade.
00:14:21 Il vient avec des effectifs, avec des mesures, souvent, Gérald Darmanin.
00:14:24 On ne peut pas dire qu'il ne fait rien.
00:14:25 Il accueille son ministre, il est dans son rôle.
00:14:27 Mais très clairement, l'immense majorité des policiers
00:14:30 n'attendent plus rien d'un ministre qui fait de la communication,
00:14:33 qui fait du verbiage, qui fait le tour de France assez facilement,
00:14:38 mais qui derrière n'apporte aucune mesure concrète
00:14:42 et aucun réarmement régalien, comme ça a été dit,
00:14:46 pour lutter contre l'insécurité.
00:14:47 On a un gouvernement qui est aux abonnés absents,
00:14:50 qui a laissé la situation dériver.
00:14:52 On a une situation apocalyptique, pas seulement à Marseille.
00:14:55 Je le vois aussi dans mon département de Lyon,
00:14:58 dans tous les territoires ruraux.
00:14:59 Oui, on parle de Marseille, mais c'est toute la France.
00:15:01 Les Français se sentent en insécurité parce que l'insécurité, elle est partout.
00:15:04 Elle est à toute heure.
00:15:05 Elle est quand on sort dans la rue.
00:15:07 Elle est quand on va au travail.
00:15:08 Elle est dans les transports en commun.
00:15:09 Qu'est-ce que vous proposez que Gérald Darmanin n'a pas fait ?
00:15:12 Une mesure très simple.
00:15:14 Il faut que la justice frappe.
00:15:16 Il faut que la justice soit impitoyable avec ceux qui nous pourrissent la vie.
00:15:19 Ça, en l'occurrence, ce n'est pas la responsabilité de Gérald Darmanin.
00:15:21 Oui, ça c'est clair.
00:15:22 Il y a un mot qui est un peu oublié, mais qui finalement,
00:15:27 je le pense et je pense que mon voisin sera peut-être d'accord avec moi,
00:15:30 c'est le mot "dissuasion".
00:15:32 Il faut que la justice fasse peur aux délinquants.
00:15:34 Qu'est-ce qui aujourd'hui enraye un délinquant ?
00:15:37 C'est la peur, la peur de la sanction, la peur de la justice,
00:15:41 la peur d'aller en prison.
00:15:42 Cette peur n'existe pas.
00:15:43 Elle a totalement été occultée.
00:15:46 On a voulu d'ailleurs la cacher.
00:15:47 La peur, elle existe chez les honnêtes gens.
00:15:49 Elle existe aujourd'hui chez les policiers qui,
00:15:51 quand ils vont en mission, ont peur de se faire tuer
00:15:54 parce que derrière et face à eux,
00:15:56 ils ont des gens de plus en plus radicalisés,
00:15:58 de plus en plus jeunes qui n'hésitent plus à tuer du flic,
00:16:01 qui n'hésitent plus à utiliser la sauvagerie et la barbarie, très clairement.
00:16:05 Mais il faut que la peur change de camp.
00:16:07 Ce n'est pas seulement un slogan.
00:16:08 Il faut qu'il y ait une dissuasion judiciaire
00:16:10 qui soit imposée, instituée,
00:16:13 et que très clairement nos gouvernants n'aient plus peur
00:16:15 de sanctionner ceux qui constituent une menace pour la société.
00:16:18 Encore une ou deux prises de parole.
00:16:20 Et je rappelle à nos téléspecteurs qu'on reviendra sur ce sujet à 23h.
00:16:24 Pierre Gentillet, je rappelle une chose importante que je dis souvent.
00:16:27 Un crime ou délit sur quatre dans notre pays est lié à la drogue.
00:16:32 C'est considérable.
00:16:33 C'est considérable.
00:16:35 La dissuasion, c'est la seule méthode qui pourrait nous faire sortir de cette spirale infernale.
00:16:40 Est-ce que le sursaut doit être uniquement sécuritaire d'ailleurs ?
00:16:43 Alors, tout à fait.
00:16:44 C'est-à-dire que la réponse pénale, c'est une réponse qui ne se limite pas qu'à la police.
00:16:49 Il faut bien comprendre cela.
00:16:50 C'est-à-dire que pour que la police soit respectée, et malheureusement, il faut le dire,
00:16:53 et on a tous, je pense, ici autour de la table, du respect pour la police.
00:16:57 Mais les délinquants, les criminels ont de moins en moins de respect pour la police.
00:17:01 Pourquoi ?
00:17:02 Parce que la police ne fait plus peur.
00:17:05 Pourquoi l'uniforme ne fait plus peur ?
00:17:07 Parce que ce n'est pas l'uniforme en soi qui impressionne.
00:17:09 C'est la peur de la sanction.
00:17:11 Et la sanction, elle n'est pas appliquée, elle n'est pas prise par le policier.
00:17:15 Elle est prise par le magistrat.
00:17:17 C'est la raison pour laquelle il y a des réponses judiciaires,
00:17:19 mais aussi, je le dis, et j'ai un député sur ma droite,
00:17:23 ce sont des réponses politiques.
00:17:27 Le policier, le syndicaliste tout à l'heure, Rudy Mana, en parlait un peu.
00:17:31 Moi, je pense qu'il y a des réponses claires.
00:17:32 Et ce n'est pas en donnant plus d'argent à des associations de quartier,
00:17:36 ou en s'appuyant sur l'école de la République.
00:17:39 Non.
00:17:40 Encore une fois, quand on commet une sanction, quand on commet une infraction en France,
00:17:43 on doit être sanctionné.
00:17:45 Aussi, il y a un certain nombre de mesures.
00:17:47 Contraindre les magistrats, qu'est-ce que ça veut dire ?
00:17:49 Évidemment, il n'y a pas d'ingérence dans la justice.
00:17:51 Mais on peut rétablir les peines planchers,
00:17:53 qui n'ont pas été appliquées très longtemps en France.
00:17:56 C'est une des rares mesures positives, de mon point de vue,
00:17:59 qui a été mise en place par Sarkozy.
00:18:00 On peut réformer l'ordonnance des mineurs.
00:18:02 Et on voit qu'il y a urgence,
00:18:04 au regard du nombre de mineurs qui sont impliqués de plus en plus jeunes.
00:18:07 Et on doit, ça me paraît l'évidence,
00:18:10 expulser systématiquement tout délinquant,
00:18:14 tout criminel étranger,
00:18:16 une fois qu'il a perdu sa peine.
00:18:17 Parce qu'on sait que les mineurs isolés jouent aussi un rôle important dans ces trafics,
00:18:19 souvent contraints d'ailleurs par les dealers, sans foi ni loi.
00:18:23 Trois autres prises de parole rapides ?
00:18:25 Oui, Julien, vous savez combien génère les meilleurs points de deal
00:18:29 à Marseille par jour ?
00:18:31 Je crois qu'on est entre 60 et 80 000 euros.
00:18:33 On est à 150 000.
00:18:34 Les trois meilleurs, c'est 150 000.
00:18:37 La moyenne, c'est 80 000.
00:18:39 Donc, ça fait, on est autour de 3 millions d'euros par mois, par point de deal.
00:18:42 Il suffit de dire cette somme pour te comprendre, en fait.
00:18:44 Pour comprendre quoi ?
00:18:45 Pour comprendre que ce n'est pas simplement...
00:18:47 Vous savez, on a parlé pour l'Amérique du Sud longtemps,
00:18:50 de narco-État.
00:18:52 On peut avoir des narco-villes aussi.
00:18:54 Marseille est une narco-ville ?
00:18:56 Je ne dis pas qu'elle peut le devenir.
00:18:58 Mais quand je vois Gérald Darmanin tordre les chiffres,
00:19:02 parce que je me méfie, vous savez, il l'a fait déjà pour le réveillon,
00:19:06 pour le nombre de voitures.
00:19:07 C'est le spécialiste de la statistique.
00:19:09 Il arrive toujours à trouver quelque chose de positif.
00:19:12 Là, on ne peut que se réjouir.
00:19:14 160 points de deal il y a deux ans, 90 aujourd'hui.
00:19:18 La question, c'est...
00:19:19 Quelqu'un qui cherche de la drogue à Marseille, il en trouve.
00:19:21 La question, c'est le phénomène du Berchit.
00:19:23 N'est-il pas une substitution aux points de deal, justement ?
00:19:26 On peut préciser, parce qu'il y a beaucoup de téléspectateurs qui nous regardent,
00:19:29 ce terme Uber-shit, c'est un phénomène de livraison à domicile.
00:19:33 Il n'y a plus de points de deal.
00:19:35 Ça se fait par les réseaux sociaux, par les WhatsApp et autres.
00:19:40 La question, c'est de savoir si la baisse de ces points de deal
00:19:45 est due davantage à l'action de la police ou à la livraison par Uber.
00:19:50 C'est ce que nous ne nous dit pas Gérald Darmanin.
00:19:52 Et Gérald Darmanin, à chaque fois, va nous dire que c'est une grande victoire.
00:19:55 On le souhaite, on aimerait que ce soit une grande victoire.
00:19:58 Mais est-ce que finalement, quand on compare par rapport aux témoignages
00:20:01 qu'on vient d'écouter de cette femme,
00:20:03 est-ce que le cauchemar que vivent les Marseillais, qui s'est étendu...
00:20:08 Ce sont les habitants, les premiers otages.
00:20:10 Souvenez-vous, il y a 10 ans, c'était les quartiers Nord.
00:20:13 Là, ça s'est répandu un peu partout.
00:20:15 Et on est vraiment dans une société contre société.
00:20:19 Parce que ce que génère le trafic de drogue, c'est un ordre parallèle.
00:20:23 C'est un ordre qui ne demande qu'à prendre la place de l'ordre républicain.
00:20:28 - Vous parlez aussi... - Carima et Nathan, pardon.
00:20:31 - Vous dites hier les quartiers Nord, aujourd'hui, c'est l'ensemble de la ville Marseille.
00:20:34 Alors quoi, demain, ce sera Nantes, Bordeaux, Paris.
00:20:38 Pourquoi? Parce que le message, tout simplement, de cette autorité,
00:20:42 de cette réponse de sanction n'est pas là non plus.
00:20:45 Vous avez parlé tout à l'heure, Pierre Gentillet, de la peur de la sanction.
00:20:48 Moi, je dis que ce n'est pas simplement la peur de la sanction qu'il faut regarder,
00:20:52 c'est plutôt la certitude.
00:20:54 Quand vous faites un acte, par exemple, peu importe le délit ou le crime,
00:20:58 et qu'il y a une certitude d'une sanction, là, il peut y avoir un certain basculement.
00:21:02 Et sinon aussi, on évoque toujours l'argent.
00:21:06 Oui, l'argent, mais de tout temps.
00:21:08 Excusez-moi, mais ce n'est pas simplement aujourd'hui que le trafic de drogue rapporte.
00:21:12 Ça rapporte... - Là, on arrive à des sommes.
00:21:15 - Ça a des sommes, mais ça a toujours été... - C'est une échelle industrielle.
00:21:18 - C'est une échelle qui est importante.
00:21:20 C'est ce que l'était encore il y a 10 ans, il y a 20 ans.
00:21:23 Vous pensez au trafic de la cocaïne dans les années 80, 90 et aujourd'hui.
00:21:28 - Ce n'est pas aussi banalisé qu'aujourd'hui. - Il y a de plus en plus de consommateurs.
00:21:31 - Oui, il y a plus de consommateurs. - Et d'ailleurs, on le verra à 23 heures.
00:21:33 Gérald Darmanin, il dit « Les premiers sur qui je voudrais taper, ce sont les consommateurs ».
00:21:37 - Donc, oui, frappé sur le portefeuille, mais ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a pas...
00:21:41 - On en parlera à 23 heures. - Si jamais on décide de continuer
00:21:43 et on fait ce trafic, c'est qu'encore une fois, je pense que le gouvernement,
00:21:47 les États ont laissé passer la chose. Pourquoi en France, ça fonctionne moins bien
00:21:51 que dans d'autres pays occidentaux où il y a, et il y aura toujours du trafic de la drogue,
00:21:56 c'est qu'il y a quand même des dispositions ici qui font en sorte que maintenant,
00:22:00 il n'y a plus, comme vous dites, cette fameuse peur du bleu ou quoi que ce soit.
00:22:03 Il y a une contre-culture de la violence qui s'est installée.
00:22:06 Il y a une contre-culture aussi d'un pouvoir organisé qu'on a laissé aller.
00:22:10 Et c'est ça aussi sur lequel il faut travailler.
00:22:13 Moi, je pense que ça prend un plan contre la délinquance.
00:22:16 C'est vraiment une des priorités.
00:22:18 - Nathan Devers et on reviendra sur ce sujet, je le disais, à 23 heures.
00:22:21 - Oui, je pense qu'en effet, la première question, c'est quels sont les bons mots à employer.
00:22:24 Il y a un mot qui n'a pas été employé, je crois, depuis tout à l'heure, c'est le mot de mafia.
00:22:28 Nous avons affaire à des phénomènes, des autorités mafieuses qui grandissent
00:22:32 sur le fond d'un recul général de l'État. Rudy Mana parlait du fait que ce n'était pas
00:22:36 une question que de policiers, c'est des professeurs, c'est de l'État sous toutes ses formes.
00:22:40 Et ces autorités-là grandissent ainsi. Alors moi, le désaccord que j'aurais, c'est que...
00:22:43 - D'ailleurs, ce sont deux mafias à Marseille, la DZ Mafia et la mafia IUDA,
00:22:47 qui se partagent un peu le marché. Ils constituent à L2 73% des crimes,
00:22:52 des assassinats qui sont commis à Marseille sur fond de trafic de drogue.
00:22:55 - Exactement. Pour autant, ce ne sont pas des gangs.
00:22:57 Ça veut dire qu'elles ne contrôlent pas la politique, mais ce sont des mafias comme en Italie.
00:23:01 Mais sur la question de la réponse pénale et sécuritaire, il me semble que cette réponse,
00:23:05 elle est incomplète et qu'elle est à certains égards, elle passe à côté du problème.
00:23:08 Pour trois raisons. D'abord, c'est que quand vous arrêtez des gens qui sont tout en bas
00:23:11 de la hiérarchie que vous les mettez en prison, ce sont des rouages qui sont des maillons
00:23:15 absolument interchangeables. Ils sont arrêtés le lendemain matin, ils sont remplacés.
00:23:18 Première chose. Deuxième chose, c'est que ce qu'il faut voir, c'est que du point de vue
00:23:22 de quelqu'un qui s'engage dans une mafia de drogue, ce n'est pas complètement irrationnel,
00:23:26 du point de vue de la décision, de se dire qu'il va gagner, par exemple,
00:23:29 2 ou 300 000 euros qu'il va pouvoir mettre de côté et faire 4 ans de prison.
00:23:32 Il y a des gens que ça ne dérange absolument pas. Il y a un choix rationnel derrière.
00:23:35 Et troisième chose que j'aimerais dire, c'est qu'il y a un grand mythe sur la prison,
00:23:38 qui est le mythe de la prison comme lieu hermétique. Ce n'est pas vrai.
00:23:42 Si vous arrêtez même des gens qui sont tout en haut de la hiérarchie d'une mafia de drogue,
00:23:46 ils peuvent tout à fait continuer, malgré les brouillages de réseaux, etc.,
00:23:49 à gérer leur business depuis leur cellule de prison.
00:23:52 Donc pour ces trois raisons, il me semble que la réponse sécuritaire et la réponse pénale,
00:23:57 elle est incomplète et que ce qu'il faut vraiment voir, c'est la question du recul de l'État
00:24:01 qui a rendu possible que des autorités mafieuses s'emparent d'un certain nombre de territoires.
00:24:05 Et on reviendra sur ce sujet, je vous le disais, après 23 heures,
00:24:08 on entendra un peu plus précisément les mots du ministre de l'Intérieur
00:24:11 qui a entamé ce déplacement qui durera jusqu'à demain à Marseille.
00:24:15 Marine Le Pen, M. Odule.
00:24:17 Marine Le Pen présente ses voeux de fin d'année dans la langue de Tolstoy,
00:24:20 où quand le porte-parole du parti macroniste utilise plutôt l'intelligence artificielle
00:24:26 pour dénoncer une supposée proximité entre le RN et la Russie,
00:24:30 une manipulation qui nous interpelle. Regardez de quoi il s'agit.
00:24:59 Merci pour ceux qui ne l'auraient pas compris, ce qu'on peut appeler une deepfake
00:25:02 ou une production de l'intelligence artificielle,
00:25:04 produite par le porte-parole de Renaissance, Loïc Signor, un ancien confrère d'ailleurs de notre chaîne,
00:25:09 où Marine Le Pen parle russe, là ça n'a échappé à personne,
00:25:12 pour donner écho, Julien Odule, aux accusations du Washington Post,
00:25:15 qui a cherché à relancer l'idée d'un rassemblement national sous contrôle russe,
00:25:19 acheté par les Russes.
00:25:21 Qu'avez-vous pensé de l'accent russe de votre patronne ?
00:25:24 C'est d'un pathétique, il faut bien le dire.
00:25:27 Le niveau est abyssal.
00:25:30 Et ce qui est assez amusant dans tout ça, c'est que ce sont les macronistes
00:25:34 qui se font l'échantillon de la lutte contre les fausses informations,
00:25:38 contre les fake news, qui utilisent...
00:25:40 À leur décharge, ça a été annoncé comme une parodie, la production est révélée.
00:25:46 Qui manipulent et qui utilisent des fausses informations
00:25:50 contre le premier parti d'opposition et contre leur première opposante, Marine Le Pen.
00:25:55 Et c'est vrai qu'en cela, ce qui est amusant, c'est qu'ils rejoignent un petit peu
00:26:00 la Russie de Vladimir Poutine, qu'il décrit à longueur d'antenne.
00:26:04 Parce que la manipulation, le trucage, le fait de faire dire à ses opposants
00:26:11 des mensonges, des contre-vérités, c'est aussi le propre,
00:26:14 ça a été le propre du régime soviétique, c'est le propre, en tout cas,
00:26:18 de Vladimir Poutine aujourd'hui.
00:26:20 Donc c'est assez amusant de voir que les macronistes se vautrent
00:26:23 dans les derniers arguments qui leur restent, parce qu'on est en campagne européenne.
00:26:27 - C'est ça. - Jordan Bardella, Caracol...
00:26:30 - Ils ont eu la première pique dans cette bataille vers les européennes qui démarre.
00:26:33 - Jordan Bardella, Caracol en tête, a plus de 10 points dans les sondages
00:26:37 devant la liste macroniste, et ils n'ont pas d'argument.
00:26:40 En fait, ça illustre surtout la pauvreté intellectuelle de ces gens-là,
00:26:44 qui n'arrivent plus à nous attaquer sur le fond,
00:26:47 qui n'arrivent plus à trouver des arguments et des propositions
00:26:51 pour contrer notre projet, pour contrer notre ascension,
00:26:54 et qui en viennent à des manipulations grossières et pathétiques
00:26:58 qui très certainement font pire tout le monde.
00:27:00 - Ce que j'aurais aimé voir, ça aurait été une telle production
00:27:03 venant du camp du Rassemblement National.
00:27:05 Qu'aurait-on dit ?
00:27:07 Parce qu'ici, c'est présenté comme une méthode parodique,
00:27:10 pour sauver la démocratie.
00:27:11 Mais si le RN avait utilisé une telle méthode pour, je ne sais pas,
00:27:14 prendre un ministre ou le président de la République,
00:27:17 que n'aurait-on fait ? Vous dites ?
00:27:19 - C'est du Mélenchon qui parle en arabe. J'aurais bien aimé...
00:27:21 - Je ne sais pas, ça c'est libre cours à votre imagination, cher Pierre.
00:27:25 - Mais rappelez-vous...
00:27:26 - On va marquer la positivité, puis chacun va évidemment donner son avis là-dessus.
00:27:30 - Mais rappelez-vous, ça avait été d'ailleurs le cas,
00:27:33 il y avait eu une campagne de communication
00:27:35 pour dénoncer des élus islamo-gauchistes.
00:27:38 On se rappelle de Ali Juppé, etc.
00:27:41 Ça avait suscité un tollé, indignation, insulte et autres.
00:27:46 - Là, c'est pour rire. Il n'y a pas de problème.
00:27:48 Mais là, c'est pour rire. Et là, comme c'est la Rassemblement national, finalement...
00:27:51 - Vous savez ce qu'en a pensé Marine Le Pen ?
00:27:53 Vous avez échangé avec elle là-dessus ?
00:27:54 - Je n'ai pas eu son sentiment, mais je pense qu'elle a d'autres priorités
00:27:56 que de s'intéresser aux pitreries de la Macronie.
00:27:59 - Chacun va donner son avis sur ce deepfake de Marine Le Pen,
00:28:03 mais ils avancent là 22h30 quasiment.
00:28:05 Un point par à l'actualité avec Marouine Vidal.
00:28:07 - La vigilance au cru a été levée dans le Pas-de-Calais,
00:28:16 alors que plus de 50 communes ont été touchées
00:28:19 et au moins 198 personnes ont dû être évacuées.
00:28:22 Le département a atteint par endroits le niveau historique de novembre dernier.
00:28:26 Pour l'heure, encore 500 foyers sont privés d'électricité.
00:28:30 Les habitants impuissants sont désabusés face aux ravages
00:28:33 causés par les inondations. Écoutez.
00:28:35 - Moi, dès que je peux, je vends. C'est fini, moi, j'arrête.
00:28:39 Jusqu'à présent, on a toujours eu de l'eau dans le sous-sol.
00:28:42 Ça a monté la 1re fois à 70, après 1m60,
00:28:48 ça a redescendu à 10 cm, et là, c'est revenu à 1m60.
00:28:53 Alors, il y a le coup... On ne sait plus quoi faire.
00:28:57 - 50 ans qu'on est ici, nous. J'ai jamais connu ça.
00:29:02 J'étais proprié 25 ans, mais j'ai jamais connu ça.
00:29:05 Si on a eu des inondations, alors pas comme ça.
00:29:08 - Le footballeur Youssef Attal, condamné à 8 mois de prison
00:29:13 avec sursis et 45 000 euros d'amende pour provocation à la haine.
00:29:17 Le joueur de l'OGC Nice avait publié une vidéo
00:29:20 sur son profil Instagram appelant à un jour noir sur les Juifs
00:29:23 sur fond du conflit entre Israël et le Hamas.
00:29:26 Youssef Attal devra également publier à ses frais
00:29:28 cette condamnation dans le quotidien régional Nice matin.
00:29:31 Et dans le journal Le Monde a précisé
00:29:33 le tribunal correctionnel de Nice.
00:29:35 Cette catastrophe connaîtra une réponse sévère.
00:29:39 Ce sont les mots de l'ayatollah Ali Khamenei
00:29:42 après un attentat qui a fait au moins 103 morts
00:29:45 et plus de 180 blessés en Iran à l'occasion d'une cérémonie.
00:29:49 A la mémoire du général Qassem Soleimani,
00:29:51 une double explosion a eu lieu près de sa tombe
00:29:54 où se trouvait une foule amassée.
00:29:56 Ebrahim Raisi, président iranien, a qualifié cet attentat
00:29:58 d'odieux et de lâche, un événement qui intervient
00:30:01 dans un contexte tendu en Iran depuis le début de la guerre
00:30:04 entre Israël et le Hamas.
00:30:06 Rendez-vous dans 30 minutes pour l'actualité.
00:30:09 Nathan De Vert, je vous ai vu beaucoup,
00:30:11 à moins que vous vouliez filer un SMS,
00:30:13 je vous ai vu pas mal réagir quand on évoquait
00:30:15 avec Julien Audoul cette vidéo détournée.
00:30:18 Est-ce que c'est le rôle d'un parti politique
00:30:20 de faire ce genre de montage, franchement ?
00:30:22 Écoutez, moi je ne partage pas une demi,
00:30:24 un quart d'idée avec Marine Le Pen,
00:30:26 mais, et d'ailleurs pas mais, et,
00:30:28 je pense que, justement, il y a des méthodes
00:30:30 qui doivent être respectées.
00:30:32 Des méthodes, à savoir que ça doit donner lieu
00:30:35 à un débat sur les idées, à une déconstruction rationnelle
00:30:38 du discours politique, et pas, ni à des attaques personnelles,
00:30:43 comme on dirait vulgairement en dessous de la ceinture,
00:30:45 qui sont toujours, de toutes les manières, contre-productives,
00:30:48 et encore moins à la question que vous avez soulevée
00:30:50 des deepfakes.
00:30:51 On est aujourd'hui, quand on voit, en un an,
00:30:54 les progrès qu'ont fait l'intelligence artificielle
00:30:57 pour générer des images qui sont fausses,
00:30:59 des discours qui sont faux,
00:31:01 parfois d'ailleurs pour pouvoir humilier des gens
00:31:04 avec des montages pornographiques,
00:31:06 quand on voit que tout ça peut être extrêmement vraisemblable,
00:31:08 qu'une porte-parole d'un parti politique important
00:31:12 puisse utiliser, même de manière parodique,
00:31:14 ce genre de méthode, c'est vraiment...
00:31:16 Parce qu'aujourd'hui, la production, elle est avouée,
00:31:18 mais demain, qu'en sera-t-il ?
00:31:20 Voilà, exactement.
00:31:21 On est vraiment là, au bord d'un précipice
00:31:24 de quelque chose de vertigineux
00:31:26 qui pourrait véritablement nous dépasser.
00:31:27 Je pense qu'on ne joue pas du tout avec ça, en effet.
00:31:28 Maintenant, sur la question de la Russie,
00:31:30 je vous dis que je suis pour faire un débat
00:31:32 sur le plan des idées.
00:31:33 Il me semblait que s'il fallait parler du lien qu'il y a,
00:31:36 de l'histoire qu'il y a entre le Rassemblement national,
00:31:39 pas que Marine Le Pen et la Russie,
00:31:41 il fallait par exemple rappeler qu'en 2014,
00:31:43 quand il y a eu l'annexion de la Crimée,
00:31:44 Mme Le Pen a trouvé que cette annexion était légitime.
00:31:48 Il fallait rappeler que par exemple en 2013...
00:31:50 Mais quoi, à chaque fois que des forces souverainistes,
00:31:51 on va dire, vont percer en Occident,
00:31:53 il faudra y voir la main de la Russie ?
00:31:54 Non, mais en l'occurrence, je rappelle moi des faits.
00:31:57 En 2014, quand Poutine annexe la Crimée,
00:32:00 Marine Le Pen juge que c'est légitime.
00:32:02 En 2016, quand il y a ce triptyque qui arrive,
00:32:05 enfin ce duo entre Vladimir Poutine...
00:32:07 Et quand Vladimir Poutine est reçu à Versailles,
00:32:08 ça veut dire qu'Emmanuel Macron...
00:32:10 Oui, mais Emmanuel Macron n'a pas dit
00:32:11 que le référendum en Crimée était légitime.
00:32:13 Deuxièmement, je vous dis,
00:32:14 quand Donald Trump est arrivé au pouvoir,
00:32:16 Marine Le Pen, je ne fais que la citer,
00:32:18 elle disait bien qu'elle s'inscrivait,
00:32:19 qu'elle voulait former une sorte de triptyque
00:32:21 avec Donald Trump à la Maison Blanche,
00:32:23 Vladimir Poutine au Kremlin et elle à l'Élysée,
00:32:26 donc elle reconnaissait une forme d'alliance
00:32:28 objective, politique avec ces deux personnages.
00:32:30 Et troisièmement, vous avez vu sans doute
00:32:32 que ces derniers jours, il y a eu une enquête
00:32:33 du Washington Post sur le fait
00:32:35 qu'il y avait un personnage du Rassemblement national
00:32:38 qui touchait manifestement...
00:32:39 Enfin, en tout cas, le Washington Post disait
00:32:42 que cet individu touchait de l'argent
00:32:43 d'un monsieur qui travaille à l'ambassade russe.
00:32:46 Ça, c'est des faits politiques
00:32:47 qui ont leur place dans un débat démocratique,
00:32:49 pas des deepfakes, aussi parodiques soient-ils.
00:32:51 Et je pense que ce n'est pas seulement
00:32:52 une erreur stratégique,
00:32:53 c'est même une faute politique
00:32:54 d'utiliser ce genre de méthodes.
00:32:55 Une réponse peut-être à ce qui a été dit
00:32:56 avant que la parole tourne, Julien Atolle ?
00:32:58 Oui, alors déjà, l'article et la pseudo-enquête
00:33:01 du Washington Post n'est pas un fait politique.
00:33:04 C'est un tissu de mensonges, d'imprécisions
00:33:07 extrêmement nébuleux.
00:33:09 Il faut quand même rappeler que pour ce qui est
00:33:11 des éléments de langage du Kremlin,
00:33:13 moi je dis qu'ils n'ont pas été entendus
00:33:15 par Marine Le Pen aucunement
00:33:17 depuis le début de la guerre en Ukraine.
00:33:18 Marine Le Pen a été la première responsable
00:33:20 politique française, l'une des premières
00:33:22 à dénoncer l'agression russe en Ukraine.
00:33:24 Elle a apporté son soutien au peuple ukrainien.
00:33:26 Donc il n'y a pas de débat.
00:33:28 La Macronie cherche à chaque fois
00:33:30 à agiter des épouvantails qui n'en sont pas.
00:33:33 Donc ce n'est pas un fait politique.
00:33:35 Et puis ensuite, on peut parler de l'histoire,
00:33:38 on peut parler des liens des responsables
00:33:40 politiques français avec la Russie.
00:33:42 Tous les partis politiques ont voulu
00:33:44 nouer des relations avec la Russie,
00:33:47 avec M. Poutine, que ce soit M. Macron,
00:33:49 que ce soit M. Fillon, que ce soit M. Sarkozy.
00:33:51 Tous, tous, voilà.
00:33:52 Parce que la Russie est une grande puissance
00:33:54 à qui il fallait parler,
00:33:56 parce qu'on ne peut pas faire abstraction
00:33:58 de cette puissance et qu'entre chefs d'État,
00:34:00 entre responsables politiques,
00:34:02 effectivement, on se parle.
00:34:03 Ça a été le cas de M. Macron, d'ailleurs,
00:34:05 très tardivement.
00:34:06 Et nous avons salué, d'ailleurs,
00:34:07 l'attitude de M. Macron,
00:34:09 qui a essayé d'entretenir le dialogue
00:34:11 avec Vladimir Poutine,
00:34:13 même après l'invasion de l'Ukraine.
00:34:15 Donc arrêtons ces débats
00:34:17 et parlons du fond, effectivement.
00:34:19 Parlons des propositions pour la campagne
00:34:21 des élections européennes.
00:34:22 Parlons des divergences qu'il y a
00:34:24 entre l'Europe fédéraliste...
00:34:25 Parce que c'est vraiment le point de départ,
00:34:26 c'est le point de départ de votre affrontement,
00:34:28 de cet affrontement à suivre
00:34:29 entre le Rassemblement et le NPD.
00:34:31 C'est véritablement ça.
00:34:32 Alors, rapidement, parce qu'il y a trois personnes
00:34:34 qui n'ont pas pris la parole.
00:34:35 Parlons du fond, en effet.
00:34:36 Il y a une différence entre la position,
00:34:38 et je ne dis pas ça pour le défendre,
00:34:39 mais la position de quelqu'un
00:34:40 comme Emmanuel Macron, ou pas que lui,
00:34:42 d'estimer que la Russie est un grand pays
00:34:44 avec lequel, évidemment,
00:34:46 il n'était pas question,
00:34:48 notamment en 2017,
00:34:49 de n'avoir aucune communication
00:34:51 et de recevoir, par exemple, Vladimir Poutine
00:34:53 à ce moment-là au château de Versailles,
00:34:55 on s'en souvient.
00:34:56 Il y a une différence entre ça...
00:34:57 Et Ophére de Bregues-Ganson.
00:34:58 Et Ophère de Bregues-Ganson.
00:34:59 Mais il y a une différence entre ça
00:35:00 où on est dans un échange diplomatique,
00:35:01 comme avec le président argentin aujourd'hui,
00:35:03 et trois personnages politiques,
00:35:05 il y en a trois, en tout cas candidats
00:35:06 à la présidentielle,
00:35:07 qui ont fait l'éloge politique
00:35:08 de Vladimir Poutine.
00:35:09 Il y a Marine Le Pen,
00:35:10 il y a Éric Zemmour,
00:35:11 et il y a, en effet,
00:35:12 sur l'action géopolitique de Vladimir Poutine,
00:35:14 il y a Jean-Luc Mélenchon.
00:35:15 - Bon. Éric Zemmour l'a fait.
00:35:16 - On s'en rendait un tout petit peu du débat
00:35:17 qui était sur cette manif.
00:35:18 - Non, mais vous avez raison,
00:35:19 parce que le fond est essentiel,
00:35:20 et c'était bien d'avoir cet échange entre vous deux.
00:35:24 Mais je voudrais qu'on revienne sur cette méthode,
00:35:26 sur ce jeu dangereux qui peut, in fine,
00:35:29 arriver à un point où les gens
00:35:30 ne vont plus croire rien de ce qu'ils voient.
00:35:33 Alors, Karima qui voulait dire un mot,
00:35:34 Régis est dans l'ordre, Pierre, pour conclure.
00:35:37 - En fait, pour ce qui est de la confiance des gens,
00:35:40 des citoyens, envers l'information,
00:35:42 envers les autorités,
00:35:43 je pense qu'elle a déjà été abîmée depuis plusieurs années.
00:35:46 On pourrait dire qu'il y a eu une accélération
00:35:48 avec la période COVID
00:35:49 où les gens étaient, bon, confinés chez eux.
00:35:52 Leur source d'information, souvent,
00:35:54 et ça, c'est au fil des années, en fait,
00:35:56 maintenant, c'est beaucoup sur les réseaux sociaux.
00:35:59 Alors, les gens s'informent de cette manière.
00:36:01 Il y a un décrochage avec les élites,
00:36:02 il y a un décrochage avec certains médias traditionnels,
00:36:05 avec le narratif qui est présenté parfois
00:36:08 dans les différents médias.
00:36:10 Et je pense qu'une vidéo comme celle-là
00:36:13 où on utilise l'image de quelqu'un,
00:36:15 non pas juste l'image, mais vraiment la voix,
00:36:18 les... bien, tout, en fait.
00:36:19 - C'est un détournement, tout simplement.
00:36:21 - Exactement. Je pense que ça rajoute
00:36:22 à cet édifice de perte de confiance,
00:36:24 parce que vous dites, bien, qu'est-ce que ça sera de demain?
00:36:26 Moi, je pense que pour une partie de la population,
00:36:28 c'est déjà, mais qu'est-ce qui se passe aujourd'hui?
00:36:30 Est-ce que finalement, ce qu'on voit là,
00:36:31 bon, on nous dit que c'est de l'intelligence artificielle.
00:36:33 Qu'est-ce qui me dit que la semaine dernière,
00:36:35 la vidéo que j'ai vue, la citation que j'ai lue,
00:36:38 c'était vrai?
00:36:39 Donc, on est malheureusement dans un univers un peu parallèle
00:36:44 où la confiance est brisée.
00:36:46 J'espère qu'on pourra recréer ce tissu.
00:36:49 - Oui, et on a la chance d'être encore là.
00:36:50 - Mais malheureusement, parce qu'on va...
00:36:51 ça va encore pire.
00:36:52 - Non, mais Karima, ce qui est le plus grave,
00:36:54 c'est que c'est fait par le porte-parole
00:36:56 du premier parti, du parti au pouvoir.
00:36:58 - Oui.
00:36:59 - C'est là où il y a peut-être un problème.
00:37:00 - Bien, il n'y a pas d'éthique, en fait.
00:37:01 - Et si c'est le parti au pouvoir qui montre l'exemple...
00:37:04 - Déjà, la défense, c'est que c'est de la parodie
00:37:06 et que c'est... voilà.
00:37:07 - Oui, voilà. Alors, moi, je voulais revenir,
00:37:09 rajouter une chose par rapport à ce qui a été dit.
00:37:12 C'est sur le fond, l'article du Washington Post,
00:37:14 je l'ai lu. Je suis extrêmement déçu,
00:37:16 parce que j'ai beaucoup de respect pour la presse américaine,
00:37:19 et notamment le Washington Post en particulier
00:37:21 et le New York Times, qui ont mené dans leur histoire
00:37:24 des grandes enquêtes, etc.
00:37:26 Bon, là, on nous parle de documents du Kremlin
00:37:29 obtenus par un service de sécurité européen.
00:37:32 Voilà, c'est juste un document du Kremlin.
00:37:35 Le document n'est pas révélé.
00:37:38 - C'est pas de la preuve irréfutable ?
00:37:40 - Non. Alors, il y a un personnage, en effet,
00:37:43 monsieur Schaffhauser,
00:37:45 qui a été ancien député européen
00:37:47 sous la bannière du Front national,
00:37:49 puis du Rassemblement national.
00:37:51 Mais dans tous les partis politiques,
00:37:53 il y a eu un type qui s'est occupé de la Russie
00:37:55 à un moment ou à un autre.
00:37:56 - C'était déjà connu, il n'y a rien de nouveau.
00:37:58 - Et en fait, voilà, il n'y a pas d'élément nouveau.
00:38:01 Là, comment...
00:38:03 Celle qui rédige l'article, Catherine Belton,
00:38:05 est quand même une spécialiste de la Russie.
00:38:07 On n'est pas...
00:38:08 Mais quand on lit l'article, on se dit...
00:38:10 C'est un peu léger.
00:38:12 C'est un peu léger.
00:38:13 On pensait, de la part du Washington Post,
00:38:15 un truc un peu plus costaud.
00:38:17 - Pierre, votre commentaire sur la forme, sur le fond ?
00:38:19 - Oh, écoutez, je vais peut-être vous surprendre,
00:38:21 mais moi, sur la forme...
00:38:22 - Ça vous a amusé ?
00:38:24 - Non, non, ça m'a pas amusé.
00:38:26 Mais je suis toujours surpris.
00:38:27 - Elle parle bien, lui, ça.
00:38:28 - Je suis de plus en plus surpris
00:38:29 par ce que l'IA est capable de faire.
00:38:31 Je vous le dis, et c'est même un peu...
00:38:33 - C'est ça que je voulais dire, pardon de vous couper.
00:38:34 Il faut rendre tout de suite la parole.
00:38:35 La chance peut-être que nous avons en 2024, désormais,
00:38:38 c'est que l'IA n'est pas encore à un point
00:38:40 d'une telle perfection
00:38:42 que l'être humain est encore capable,
00:38:44 par des procédés technologiques,
00:38:45 d'identifier le faux, d'identifier le fake.
00:38:48 Mais peut-être que dans un an, deux ans,
00:38:50 à force d'un développement,
00:38:52 vous serez complètement perdus
00:38:54 entre la réalité et la fiction.
00:38:56 Et qu'en effet, on va avoir quelque chose
00:38:58 qui est vertigineux.
00:38:59 - Oui, mais il faut développer l'intelligence artificielle
00:39:01 qui vous dit que c'est de l'intelligence artificielle.
00:39:03 - Qui reconnaît l'intelligence artificielle.
00:39:04 - Qui ira plus vite des cow-boys et des Indiens.
00:39:06 - Maintenant, si on met cet élément-là de côté,
00:39:08 enfin sur le "fond", entre guillemets,
00:39:10 parce qu'il n'y a pas de fond, en fait,
00:39:11 à vrai dire, justement.
00:39:12 - Le fond, si, c'est cet engérant,
00:39:13 ce supposé russe.
00:39:15 - Non, ça traduit...
00:39:16 Il y a un élément à retenir, derrière moi,
00:39:18 et qui s'articule avec l'intervention d'Emmanuel Macron,
00:39:21 les vœux d'Emmanuel Macron.
00:39:22 Qu'a dit Emmanuel Macron dans ses vœux ?
00:39:23 Il a dit, le 9 juin prochain,
00:39:26 vous aurez à choisir entre la Russie d'un côté,
00:39:29 les ennemis de la démocratie,
00:39:31 et ceux qui veulent faire, qui veulent réarmer l'Europe.
00:39:34 Réarmer l'Europe.
00:39:35 En plus, on est dans un discours presque guerrier.
00:39:38 Et là, cette vidéo parodique partagée par le porte-parole
00:39:42 de la Vue qui en marche, Loïc Signor,
00:39:44 qui est dans la caricature, clairement, pour dire, en gros,
00:39:47 Marine Le Pen, c'est l'agent de Vladimir Poutine,
00:39:49 c'est, d'après moi, l'axe qu'ils ont choisi
00:39:52 pour mener leur campagne contre leur Assemblée nationale
00:39:55 aux élections européennes.
00:39:56 Ce qui traduit, évidemment, une grande pauvreté.
00:39:59 Et c'est là où je suis obligé de rebondir
00:40:01 sur le débat que vous aviez.
00:40:02 Et c'est ça, pour moi, qui est très, très grave.
00:40:04 C'est-à-dire qu'on ne peut pas confondre
00:40:07 le fait pour Marine Le Pen d'avoir eu des positions
00:40:09 qu'elle a toujours assumées, elle a continué de l'assumer,
00:40:12 notamment à l'occasion de cette fameuse commission d'enquête
00:40:14 à l'Assemblée nationale, qui n'a abouti sur rien.
00:40:17 Rien. Rien. Il n'y a eu aucun fait, aucun élément avancé
00:40:21 qui prouverait que Marine Le Pen, que le Rassemblement national
00:40:24 serait piloté par la Russie ou aurait une quelconque influence.
00:40:28 Non. Nous sommes... Et c'est ça qu'il faut bien comprendre.
00:40:30 Il y a des gens qui ont des convictions.
00:40:32 On n'est pas d'accord avec eux.
00:40:33 Il se trouve que Marine Le Pen a, semble-t-il,
00:40:35 une conviction en politique étrangère,
00:40:37 qu'elle a eue de manière constante.
00:40:38 Il y a eu l'événement en Ukraine,
00:40:40 c'est-à-dire l'invasion de l'Ukraine par la Russie,
00:40:43 qui, mécaniquement, a fait changer les choses.
00:40:45 Mais elle a eu des positions et ces positions, elle les assume.
00:40:48 Et on peut penser, moi c'est ce que je pense,
00:40:50 que si elle les a eues, ce n'est pas parce qu'elle a été payée
00:40:53 par le Kremlin ou je ne sais qui,
00:40:55 mais accordons-lui simplement le crédit de ses convictions.
00:40:58 Est-ce que c'est possible ?
00:40:59 Ça, je le dis tant pour Marine Le Pen
00:41:00 que je le dirais pour Jean-Luc Mélenchon.
00:41:02 Est-ce qu'on peut dire ça sans être dans la calomnie
00:41:05 et dire "ça, c'est un agent russe, ça, c'est quelqu'un
00:41:08 qui est payé par la Russie". Je trouve ça très grave.
00:41:10 Rapidement, parce que j'aurais qu'on avance.
00:41:12 Bien sûr, ce n'est pas parce que quelqu'un dit du bien
00:41:14 de Vladimir Poutine qu'il est nécessairement payé
00:41:16 par Vladimir Poutine. Mais oserais-je dire,
00:41:18 sans faire l'apologie de la corruption,
00:41:19 c'est presque encore plus grave. Parce que ce dont on parle,
00:41:22 s'agissant de Marine Le Pen par exemple,
00:41:24 je vous reviens sur cet export du référendum
00:41:26 sur l'annexion de la Crimée, où c'est un empire autoritaire
00:41:29 qui décide du jour au lendemain de s'emparer d'un territoire.
00:41:32 Non mais vous réécrivez l'histoire, Nathan.
00:41:34 Le référendum, on ne va pas refaire le référendum.
00:41:36 Le référendum, il s'est fait aussi avec les gens
00:41:39 qui étaient là sur place, avec les Criméens.
00:41:41 Je ne débats pas de la légalité.
00:41:43 Je n'étais pas très content de...
00:41:44 La Crimée, elle est russe. C'est une histoire vieille.
00:41:47 En tout cas, en France, il y a eu deux personnes
00:41:48 pour dire que c'était bien.
00:41:49 En s'agissant même, par exemple, je ne sais pas,
00:41:51 de quand il y a eu les frappes en Syrie,
00:41:53 par Vladimir Poutine, quand Jean-Luc Mélenchon
00:41:55 en fait l'apologie, qui soit ou non payé,
00:41:57 c'est tout aussi grave de faire l'apologie
00:42:00 de ce genre de choses, de massacre de ce genre de choses.
00:42:02 N'utilisez pas le terme "apologie".
00:42:04 Ce n'est pas "apologie", c'est un choix politique.
00:42:05 On en a assez dit sur ce deepfake,
00:42:08 et le fond qu'il peut révéler
00:42:11 de cet affrontement à distance.
00:42:14 - Avec gouvernement ?
00:42:15 - Oui, avec gouvernement.
00:42:16 - Non, pas avec gouvernement,
00:42:17 parce que c'est le parti Renaissance.
00:42:18 Ce n'est pas le portail du gouvernement qui sera...
00:42:20 - Oui, mais ce n'est pas un blogueur dans un coin...
00:42:22 - Bien sûr que non.
00:42:24 Est-ce que Loïc Singer sera candidat aux Européennes ?
00:42:27 Ça, ce serait une autre question,
00:42:28 et ça mettrait encore plus en perspective, peut-être,
00:42:30 ce petit tweet, cette vidéo.
00:42:33 On va parler du Romagnon,
00:42:35 de plus en plus, j'allais dire probable,
00:42:37 je vais même dire possible,
00:42:39 non, j'allais dire possible, mais de plus en plus probable,
00:42:41 parce que nos amis du JDD nous disent ce soir
00:42:43 qu'il pourrait même avoir lieu d'ici la fin du week-end.
00:42:45 Mais avant cela, je voudrais profiter de la présence de Julien Audul
00:42:47 pour revenir sur un petit extrait qui a fait beaucoup réagir hier.
00:42:50 Vous l'avez certainement entendu,
00:42:51 c'était Luc Ferry, le philosophe,
00:42:52 ancien ministre de l'Éducation nationale,
00:42:54 qui a été interrogé sur Marine Le Pen face à Sonia Mabrouk.
00:42:56 Il a répété que Marine Le Pen n'est ni raciste, ni antisémite.
00:43:00 Ça a fait beaucoup réagir, bien sûr, à gauche notamment.
00:43:02 Revenons sur cet extrait,
00:43:04 j'aimerais avoir votre commentaire avant de parler de ce remaniement.
00:43:06 Je ne pense pas que Marine Le Pen soit fasciste.
00:43:09 Je la connais un peu, je sais très bien qu'elle n'est ni raciste, ni antisémite.
00:43:12 Je suis désolé de dire ça à mes amis intellectuels de gauche
00:43:15 qui veulent à tout prix dire que c'est le nazisme qui revient.
00:43:18 Regardez Mme Belloni en Italie,
00:43:20 ce n'est pas le fascisme qui est revenu en Italie.
00:43:22 Donc tout ça est assez ridicule.
00:43:24 Marine Le Pen, c'est la droite populaire et républicaine.
00:43:27 J'ai l'impression que vous me décrivez Jacques Chirac.
00:43:30 Mais elle est moins à droite que Pandreau et Pascua en 1970.
00:43:33 Voilà, c'est la vérité.
00:43:35 Et ça n'a rien à voir avec l'extrême droite.
00:43:37 L'extrême droite, elle était antisémite, elle était raciste.
00:43:39 C'est quoi votre définition de l'extrême droite d'ailleurs ?
00:43:41 L'extrême droite, c'est comme l'extrême gauche.
00:43:43 L'extrême droite était révolutionnaire.
00:43:45 Elle était factieuse,
00:43:47 elle assassinait les opposants,
00:43:49 elle voulait prendre le pouvoir par les armes et par la violence.
00:43:51 Elle était antisémite et raciste.
00:43:53 Ce n'est absolument pas le cas de Marine Le Pen
00:43:55 qui n'est ni antisémite, ni raciste et qui est évidemment républicaine.
00:43:58 Moi, j'ai des désaccords avec le Rassemblement national,
00:44:01 mais beaucoup plus sur le plan économique
00:44:03 que sur le plan moral ou politique.
00:44:05 Il faut arrêter de dire que c'est le fascisme et que c'est l'immoralité.
00:44:09 Ce n'est pas vrai, c'est simplement faux.
00:44:11 Et les 42% qui ont voté pour elle savent que c'est faux.
00:44:13 Et donc, quand on insulte ces gens-là,
00:44:15 on les renforce.
00:44:17 À la limite, on va les rendre racistes si on continue.
00:44:19 Voilà, c'est idiot comme raisonnement.
00:44:21 Cette espèce de moralisme débile des intellectuels de gauche
00:44:24 est fascinant pour moi.
00:44:26 C'est bien, vous avez de la chance, Marine Le Pen et le RN
00:44:28 n'ont plus besoin de se normaliser, les autres le font pour vous.
00:44:30 Exactement.
00:44:32 Et Luc Ferry, en disant des évidences...
00:44:36 Pas pour tout le monde.
00:44:38 Oui, mais c'est une évidence, mais il fait bien de le dire.
00:44:41 Il fait bien de le dire et surtout, je trouve que ce qui est important
00:44:44 dans son propos, c'est qu'il a redonné la vraie définition de l'extrême droite.
00:44:49 Ce qualificatif honteux qui a été jeté au visage
00:44:54 de toutes les femmes et de tous les hommes
00:44:56 qui ne pensaient pas comme le système,
00:44:58 qui avaient le malheur de vouloir défendre la France,
00:45:00 d'aimer le peuple français,
00:45:02 de vouloir lutter contre l'immigration,
00:45:04 contre l'insécurité, préserver l'identité nationale.
00:45:06 Ce qualificatif honteux, il a redonné sa définition.
00:45:10 Je veux juste que vous regardiez ces petits tweets
00:45:12 qui viennent de la gauche, après les propos de Luc Ferry.
00:45:15 Et puis on en dit un dernier mot avec vous.
00:45:17 Olivier Faure, premier secrétaire du PS,
00:45:19 la dédiabolisation ne suffisait pas.
00:45:21 La droite passe en mode légitimation du RN
00:45:23 en faisant un parti républicain et populaire.
00:45:25 En en faisant, pardon, un parti républicain et populaire.
00:45:27 Le racisme est une invention des intellectuels de gauche.
00:45:30 Le programme du RN, celui de feu RPR
00:45:32 et les CV sont envoyés directement à Marine Le Pen.
00:45:34 Thomas Porte, on le montrait hier également.
00:45:37 Luc Ferry, l'homme qui appelait les policiers à tirer à balles réelles
00:45:39 sur les manifestants, dresse les louanges de Marine Le Pen.
00:45:41 La bourgeoisie prépare son alliance avec l'extrême droite.
00:45:44 Ils sont prêts à tout pour conserver leurs privilèges de caste.
00:45:47 Et un peu plus tard, c'est Arcelia Soudé
00:45:49 qui se fait beaucoup remarquer ces derniers temps.
00:45:51 Elle est fille également comme Thomas Porte.
00:45:53 Au prochain épisode, Luc Ferry présente son CV à Marine Le Pen.
00:45:56 Vous avez reçu des CV au RN, Julien Audoul ?
00:45:59 Ce qui fait du mal à ces gens de gauche,
00:46:01 c'est qu'aujourd'hui, qui défend les valeurs de la République
00:46:05 et qui défend les catégories populaires ?
00:46:07 C'est Marine Le Pen et le Rassemblement National.
00:46:09 C'est certainement pas le Parti Socialiste
00:46:11 qui a totalement oublié ce qu'était la République.
00:46:13 Alors peut-être la République islamique,
00:46:15 ça, ils la défendent très bien par leur prise de position.
00:46:17 Ou Madame Soudé également avec ses prises de position antisémites.
00:46:21 Mais qui défend aujourd'hui ce qui fait la France,
00:46:24 ce qui constitue notre identité,
00:46:26 ce qui fait aussi la spécificité du pacte républicain,
00:46:30 c'est Marine Le Pen.
00:46:32 Et ça, ils ne le supportent pas.
00:46:34 Ce qu'ils ne supportent pas, c'est qu'aujourd'hui,
00:46:36 leur électorat les a abandonnés.
00:46:38 Les Français sont dégoûtés par ce qu'ils ont fait
00:46:40 ou ce qu'ils n'ont pas fait
00:46:42 et se rangent derrière celles qui incarnent aujourd'hui
00:46:44 un espoir et une capacité de redressement pour notre pays.
00:46:47 L'exercice du pouvoir est un gras.
00:46:49 Peut-être l'apprendrez-vous dans quelques années, qui sait.
00:46:51 Nous verrons ça dans trois ans et demi.
00:46:53 Les rumeurs concernant un...
00:46:55 Ça vous fait sourire, Régis.
00:46:56 Les rumeurs concernant un potentiel remaniement méristoriel
00:46:59 commencent à se vérifier.
00:47:01 Elles sont relancées, vous savez, avec le Conseil des ministres.
00:47:04 En effet, Cherpierre a été annulé aujourd'hui.
00:47:07 Il est reporté au 10 jovier prochain.
00:47:09 Regardez ce que nos confrères du JDD disent ce soir.
00:47:12 Ils ont une information selon laquelle ce remaniement,
00:47:15 ces changements pourraient avoir lieu
00:47:17 avant même le week-end qui arrive.
00:47:20 C'est ce que semble dire le journal du dimanche.
00:47:22 Une question en suspens, évidemment.
00:47:24 Le poste de Premier ministre est-il menacé ?
00:47:26 En tout cas, ce que l'on remarque, Régis, peut-être pour commencer,
00:47:29 c'est que la fébrilité gagne l'exécutif ces derniers jours.
00:47:34 Oui, j'ai lu également, je ne sais pas si c'est le JDD qui annonça
00:47:37 que les ministres qui avaient menacé de partir
00:47:40 seraient de facto exclus de la procédure.
00:47:43 Ça, je n'en sais rien, mais il y a une liste de ministres...
00:47:45 On va afficher cette liste parce qu'on a fait un petit peu le tri
00:47:48 dans ceux qui sont, vous savez, qui sont au rouge, au vert ou à l'orange.
00:47:51 Ceux qui pourraient potentiellement sortir du gouvernement,
00:47:55 on va parler de la frange plutôt à gauche, qui s'est un petit peu opposée,
00:47:58 en tout cas qui a fait savoir qu'elle n'était pas totalement favorable
00:48:01 notamment à la loi Asile et Immigration.
00:48:04 On pense à Clément Beaune, dont on lira d'ailleurs quelques lignes
00:48:07 puisqu'il se confie aux Parisiens aujourd'hui en France ce soir.
00:48:10 Rémi Abdelmalak, à la Culture, Patrice Végriette, Sylvie Retailleau,
00:48:14 Roland Lescure qui sont plutôt à gauche.
00:48:16 Et puis vous avez aussi Agnès Firmin-Lebaudot, Olivier Dussopt
00:48:18 qui eux sont peut-être un petit peu fatigués, on va dire, ces derniers temps,
00:48:23 qui sont un petit peu ennuyés également par des affaires judiciaires.
00:48:26 Voilà les noms qui pourraient éventuellement être les plus faciles à sortir.
00:48:31 - Mais tout ça me laisse penser que si ça se concrétise,
00:48:33 si votre prophétie se concrétise... - C'est du travail, c'est du travail de fond.
00:48:37 - Eh bien, on aura, à la différence des voeux d'Emmanuel Macron, un vrai cap.
00:48:41 Ça voudrait dire qu'Emmanuel Macron aura choisi.
00:48:43 Il parle d'autorité, il parle de restauration de l'éducation,
00:48:47 il parle de grands mots, il met la France, la France, la France.
00:48:50 C'est sûr que s'il va vraiment dans cette direction-là, au moins on aura un cap,
00:48:57 parce qu'on est quand même resté un peu sur notre faim avec ces voeux
00:49:00 en forme de très belles formules, etc.
00:49:04 Mais on est quand même dans le brouillard, début 2024.
00:49:09 - Clément Beaune, dont on a même pensé à un moment qu'il démissionne
00:49:12 après la CMP, la promulgation de cette loi de migration.
00:49:16 - Une chose que je n'accepterais pas, dit-il ce soir,
00:49:18 c'est qu'on me donne une leçon de loyauté.
00:49:21 Je suis engagé depuis 10 ans au président de la République,
00:49:24 je suis membre d'En Marche, devenu Renaissance depuis le 6 avril 2016.
00:49:27 J'ai porté tous les combats avec ma sensibilité, mes valeurs,
00:49:30 pour être dans un gouvernement, il faut d'abord qu'on vous le propose
00:49:33 et puis il faut être utile.
00:49:34 Tant que ces conditions sont réunies, je serai heureux de servir.
00:49:37 - On a tous la traduction, il n'y a pas besoin de deepfake.
00:49:40 Je veux rester.
00:49:41 - Je ne veux pas critiquer le programme de cette émission,
00:49:44 mais ça intéresse qui cette histoire de remaniement ?
00:49:46 - Bonne question.
00:49:47 - Franchement, je me pose la question.
00:49:48 - C'est vrai.
00:49:49 - Je sais pourquoi vous posez cette question.
00:49:52 - Parce que quel que soit le remaniement,
00:49:54 ce sera du pareil au même.
00:49:55 - Exactement.
00:49:56 - Ce sera la même chose.
00:49:57 Il y aura les mêmes sujets, les mêmes problèmes.
00:49:59 - Avec un décalage aussi important.
00:50:00 - Il y aura la même démission face à Emmanuel Macron
00:50:03 qui nous a annoncé la merde de l'institution politique.
00:50:06 - C'est vrai que c'est une idée qu'on avait hier.
00:50:08 Tout le monde a dit un petit mot, je ne sais plus où on en est.
00:50:10 - C'est peut-être Emmanuel Macron dans son interview,
00:50:12 par exemple au Figaro ou encore il y a quelques semaines.
00:50:15 Il nous disait qu'il nous prévoyait des immenses révolutions politiques,
00:50:19 un reset complet de la République.
00:50:21 Si c'est juste de faire des petits changements de siège,
00:50:24 pour le coup, on est presque dans le registre de la parodie de changements.
00:50:27 Cela dit, à supposer que les ministres que vous évoquez
00:50:30 soient en effet sortis du gouvernement,
00:50:34 là où on pourrait en tirer une analyse,
00:50:36 c'est que ça acterait le fait qu'il y a eu deux Emmanuel Macron.
00:50:39 On va dire un Emmanuel Macron de 2017
00:50:41 qui se présentait résolument comme une sorte d'Obama français,
00:50:44 de candidat progressiste.
00:50:45 - Il n'y en a pas deux d'Emmanuel Macron, il y en a 15.
00:50:47 - Non, je pense que justement,
00:50:49 évidemment c'est un homme politique qui cherche à faire plaisir à beaucoup de gens,
00:50:53 mais fondamentalement il y a quand même deux grandes tendances politiques.
00:50:56 Il y a la tendance 2017 qui était Emmanuel Macron
00:50:59 comme émanation du Parti Socialiste,
00:51:01 allant chercher à droite sur l'économie,
00:51:03 mais sur toutes les questions sociétales,
00:51:05 qui était profondément progressiste.
00:51:07 Comme Clément Bohns était amené à être sorti du gouvernement.
00:51:10 Alors là, on aurait affaire à un Emmanuel Macron
00:51:12 beaucoup plus conservateur.
00:51:14 - Mais Clément Bohns est loyal.
00:51:15 Et dans des moments de grande fragilité,
00:51:17 comme c'est le cas actuellement,
00:51:18 les gens loyaux, on les compte le doigt d'une main.
00:51:21 - Je ne pense pas non.
00:51:22 - Moi j'ai bien aimé ce que vient de dire Régis,
00:51:24 parce que c'est vrai qu'en l'entendant hier,
00:51:26 parce qu'elle s'est longuement confiée sur notre antenne
00:51:27 après de nouvelles menaces de mort,
00:51:28 on a beaucoup évoqué le cas de la mère de Romain Surizet.
00:51:30 Et on se disait, et c'est vrai que Régis le rappelle,
00:51:33 voilà, des gens qui ont les mains dans le cambouis,
00:51:36 pardon de le dire de cette façon,
00:51:37 mais qui disent les mots avec le sens des réalités,
00:51:40 qui parlent comme les Français parlent.
00:51:42 - Qui ont la réalité en face.
00:51:44 - En face.
00:51:45 - Et même autour d'eux.
00:51:46 - Et voilà, peut-être que de manière inédite,
00:51:48 ce serait une idée de faire monter...
00:51:50 - Je souhaite un meilleur destin que de monter sur le radeau de la méduse,
00:51:52 très clairement.
00:51:53 - Peu importe.
00:51:54 - Ou elle ne ferait rien.
00:51:55 - Je ne parle pas des conséquences pour la personne
00:51:57 qui prendrait un portefeuille,
00:51:59 mais surtout de ce que ça changerait du regard des Français
00:52:01 sur le gouvernement qui pourrait être celui-ci.
00:52:04 Robert Ménard, qui lui est maire de Béziers,
00:52:06 a apporté un avis sur cette question.
00:52:08 Écoutez-le.
00:52:09 - Je suis persuadé que si Emmanuel Macron change
00:52:14 pour quasiment les mêmes,
00:52:16 ou que ceux qui reviennent,
00:52:17 qui leur ressemblent tellement que tu ne sais plus d'ailleurs
00:52:20 qui est ministre ou qui est secrétaire d'État,
00:52:22 je suis incapable de le dire,
00:52:23 et pour faire à peu près la même chose,
00:52:25 ça ne sert à rien.
00:52:27 Ce qu'il faut, c'est d'autres gens,
00:52:29 d'autres gens, moins dans des logiques politiques,
00:52:32 moins dans des logiques politiques.
00:52:34 - Alors, une réaction ?
00:52:36 Oui, Pierre Gentil.
00:52:37 - Non, non, mais c'est-à-dire que bon,
00:52:39 je pense que ce remaniement, de manière générale,
00:52:42 et je suis d'accord avec Nathan,
00:52:44 les Français s'en fichent.
00:52:45 Concrètement, les Français s'en fichent.
00:52:47 Je pense que c'est encore moins important,
00:52:48 on en discute encore moins dans les foyers français
00:52:50 que l'affaire Depardieu.
00:52:51 Oui, c'est vous dire.
00:52:52 - Depardieu, tout le monde en parle.
00:52:53 - Je pense qu'on en a parlé trois jours,
00:52:54 qu'on n'en parle plus,
00:52:55 et je pense que les gens en saturent de cette affaire,
00:52:57 et nous n'en parlons pas.
00:52:58 - Et en fait, personne ne l'attend ce remaniement, à part nous.
00:53:00 - Il n'y a que nous qui l'attendons.
00:53:01 - Tout de même, mais ce n'est pas parce que ça n'intéresse pas
00:53:04 la population française,
00:53:05 enfin la majorité de la population française,
00:53:07 que ça n'a pas d'incidence.
00:53:08 Moi, je pense qu'il y a quand même deux éléments importants.
00:53:11 Enfin, il y a deux éléments, peut-être.
00:53:13 Le premier élément, c'est la liste que vous avez mentionnée
00:53:15 des ministres sur la sellette.
00:53:16 Vous avez justement rappelé que ce sont des ministres
00:53:18 qui sont plus d'une sensibilité de gauche, disons,
00:53:20 pour être poli, de centre-gauche.
00:53:22 - Surtout qui ont montré leur manque d'adhésion à la loi immigration.
00:53:26 - Il y a une ouverture depuis quelques années,
00:53:29 et encore plus en réalité depuis 2022,
00:53:31 depuis ces élections législatives,
00:53:33 qui serait naturelle pour Emmanuel Macron,
00:53:35 c'est une ouverture vers les Républicains.
00:53:37 C'est la raison pour laquelle on a mentionné à un moment,
00:53:39 dans certains papiers, le cornu comme étant.
00:53:41 Ça n'arrivera pas, c'est ce qu'on dit.
00:53:43 - Parce que le président de la République
00:53:44 ne peut pas faire confiance à LR.
00:53:46 - Mais pas forcément.
00:53:47 Attendez, j'ai dit le cornu, je n'ai pas dit LR,
00:53:49 mais en tout cas, d'aller draguer vers les LR,
00:53:51 Emmanuel Macron, qu'est-ce que c'est ?
00:53:53 Emmanuel Macron, c'est en 2017...
00:53:55 - Mais là, vous parlez d'un potentiel Premier ministre,
00:53:57 Pierre Gentier, qu'on soit bien d'accord.
00:53:59 - Attendez, laissez-moi juste terminer ma démonstration.
00:54:01 Emmanuel Macron, qu'est-ce que c'est ?
00:54:02 Il faut bien comprendre,
00:54:03 Emmanuel Macron, c'est la réunion
00:54:05 du centre-gauche et du centre-droit.
00:54:07 C'est l'implosion des partis traditionnels.
00:54:09 C'est la destruction du Parti socialiste,
00:54:11 qui aujourd'hui est complètement dépendant de la NUPES,
00:54:13 et la destruction n'est pas totalement achevée des Républicains.
00:54:16 Je vous rappelle que Bruno Le Maire,
00:54:18 qui a été député à la primaire en 2016,
00:54:21 et après, Caroline Le Macron en 2017,
00:54:23 Gérald Darmanin, etc.
00:54:25 Donc, très logiquement, aujourd'hui, son ouverture,
00:54:27 elle serait sur la droite,
00:54:29 que ce soit l'appareil LR,
00:54:30 ou que ce soit effectivement des membres LR.
00:54:32 - Sébastien Lecornu, Premier ministrable ?
00:54:34 - Je ne veux pas lancer un pognostic,
00:54:37 mais il y a une dernière information.
00:54:39 - 50 secondes, et j'aurai terminé ma désemence.
00:54:41 - La dernière information, c'est
00:54:43 qu'il y a un sens à ce remaniement,
00:54:45 s'il a lieu, en vue des élections européennes.
00:54:47 Parce que si un ministre,
00:54:49 un ministre important, admettons Bruno Le Maire,
00:54:52 n'est plus dans ce gouvernement,
00:54:54 c'est peut-être aussi le signal,
00:54:56 parce qu'aujourd'hui, le candidat pour
00:54:58 La République En Marche,
00:55:00 je voudrais l'être, Renaissance, j'ai du mal,
00:55:02 c'est fin de ses journées,
00:55:04 et la Macronie voit bien
00:55:06 que ça ne peut pas être un candidat sérieux.
00:55:08 C'est pour ça qu'envoyer un ministre un peu plus crédible,
00:55:10 entre guillemets, ça peut être utile.
00:55:12 - Un dernier mot avec Karim A,
00:55:13 mais je voudrais juste qu'on entende
00:55:14 le ministre de l'Intérieur, qui est à Marseille,
00:55:16 aujourd'hui, à évoquer ce possible remaniement.
00:55:18 Bon, forcément, ce n'est pas le plus inquiet,
00:55:20 et on peut le comprendre.
00:55:22 - Jusqu'au dernier moment,
00:55:24 je serai ministre de l'Intérieur,
00:55:26 pour pouvoir être au-devant
00:55:28 des policiers et des gendarmes,
00:55:30 des préfets, pour les protéger, pour les encourager.
00:55:32 Et moi, je n'ai pas à me poser de questions sur mon avenir.
00:55:34 J'ai la chance de servir la République
00:55:36 à un poste qui m'engage.
00:55:38 Le président de la République décide,
00:55:40 et il décidera quand il le voudra,
00:55:42 ses ministres,
00:55:44 et l'action que mène la première ministre
00:55:46 m'encourage à penser que dans les prochaines heures,
00:55:48 en tout cas, je suis encore ministre de l'Intérieur.
00:55:50 - Pour l'instant. Réaction, Karim A.
00:55:52 - À suivre, à suivre.
00:55:54 Bon, évidemment, toute la technicalité,
00:55:56 le jeu de chaises musicales,
00:55:58 ça intéresse peut-être moins les Français,
00:56:00 mais je pense que ce qui peut être très intéressant,
00:56:02 c'est de voir un peu la direction,
00:56:04 parce que, en même temps, d'Emmanuel Macron,
00:56:06 qu'est-ce que ça lui a donné au final?
00:56:08 Bien, ça lui a donné une majorité relative,
00:56:10 et on a l'impression qu'aujourd'hui,
00:56:12 on aurait besoin d'un coup de vent,
00:56:14 on aurait besoin d'une espèce de sursaut.
00:56:16 On est passé de "en marche", à "renaissance",
00:56:18 à un président qui a acté d'une décivilisation.
00:56:20 Donc, on est vraiment dans une sorte de marasme
00:56:22 en ce moment, et je pense que c'est ça
00:56:24 un peu qui peut intéresser les Français.
00:56:26 Comment sortir de cette espèce d'État
00:56:28 où on a l'impression que l'État est impuissant?
00:56:30 - Vous avez quatre heures.
00:56:32 - Non, mais c'est de ça dont on a besoin.
00:56:34 Donc, le petit jeu de chaises musicales,
00:56:36 c'est une chose, mais de sentir,
00:56:38 est-ce qu'il y a des personnalités
00:56:40 qui sont en direction? Moi, je pense que c'est ça
00:56:42 qui va intéresser les Français au cours des prochains mois.
00:56:44 - On repartira pour Marseille, après la pause
00:56:46 où le ministre de l'Intérieur est en déplacement
00:56:48 pour 48 heures. Peut-il entretenir l'espoir
00:56:50 de mettre fin au trafic de drogue
00:56:52 qui grand graine la cité phocéenne?
00:56:54 On tiendra à y répondre.
00:56:56 On reviendra sur cette affaire du Trocadéro,
00:56:58 cette gamine de 7 ans agressée sexuellement.
00:57:00 Vous connaîtrez la peine infligée à son agresseur,
00:57:02 ses mères qui veulent sanctionner
00:57:04 les parents de délinquants,
00:57:06 et puis ce phénomène, également, grandissant,
00:57:08 des braquages à domicile.
00:57:10 Ces stars, ces célébrités
00:57:12 qui sont menacées physiquement,
00:57:14 gratuitement,
00:57:16 et qui vivent un immense traumatisme.
00:57:18 A tout de suite.
00:57:20 23h pile, Maureen Vidal
00:57:24 pour le rappel de l'actualité.
00:57:26 Soir Info revient.
00:57:28 - Triste nouvelle à la suite des inondations
00:57:34 qui ont frappé plusieurs départements
00:57:36 en France depuis hier.
00:57:38 Un homme de 73 ans a été découvert mort
00:57:40 dans sa voiture en partie immergé
00:57:42 en Loire-Atlantique cet après-midi.
00:57:44 Il se serait engagé sur une route coupée
00:57:46 à la circulation à cause des inondations.
00:57:48 L'alerte avait été donnée
00:57:50 mardi en début d'après-midi
00:57:52 par la conjointe du Septuagénaire.
00:57:54 Alors qu'un responsable américain
00:57:56 a confirmé la responsabilité d'Israël
00:57:58 dans l'assassinat du numéro 2
00:58:00 du Hamas hier à Beyrouth,
00:58:02 le chef du Hezbollah met en garde Israël
00:58:04 contre une guerre avec le Liban.
00:58:06 Nous ne craignons pas la guerre,
00:58:08 a-t-il assuré. Écoutez.
00:58:10 - Et puis on souhaite un joyeux anniversaire
00:58:28 à Mikay qui fête ses 95 ans.
00:58:30 La célébrissime souris a d'ailleurs
00:58:32 fait lundi son entrée dans le domaine public
00:58:34 ouvrant donc la voie à de potentielles reprises
00:58:36 ou adaptations.
00:58:38 Et à peine tombé dans le domaine public
00:58:40 que deux nouveaux films d'horreur vont le mettre en scène.
00:58:42 - Sacrilège.
00:58:44 C'est terrible.
00:58:46 Pendant 95 ans, on ne peut pas toucher
00:58:48 à l'effigie de Mikay.
00:58:50 Et puis le jour où ça rentre dans le domaine public,
00:58:52 qu'est-ce qu'on fait ? On fait un film avec Mikay,
00:58:54 tueur en série. - Oui, mais c'est un seul Mikay
00:58:56 du début. - Oui, c'est le premier Mikay
00:58:58 qu'on vient de voir. - Oui, mais ça va être difficile
00:59:00 quand même. - J'ai mal à mon Mikay quand même.
00:59:02 - Encore un coup de Loïc Signor.
00:59:04 - Arrêtez.
00:59:06 Merci chère Maureen, on vous retrouve
00:59:08 dans 30 minutes, c'était gratuit.
00:59:10 Du coup, j'ai perdu le fil.
00:59:12 Oui, Gérald Darmanin avec Julien Audoul,
00:59:14 avec Pierre Gentil et
00:59:16 Nathan Devers, Karim Abric et
00:59:18 Régis Le Semi est toujours présent. Gérald Darmanin
00:59:20 sur le terrain aujourd'hui et demain.
00:59:22 Le ministre de l'Intérieur est en déplacement à Marseille
00:59:24 afin d'aborder la thématique
00:59:26 de la sécurité. La cité phocéenne, donc
00:59:28 toujours enquistée dans le trafic
00:59:30 de drogue. Le ministre va tenter de faire oublier
00:59:32 l'année 2023, année noire concernant
00:59:34 les règlements de comptes dans la deuxième ville de France.
00:59:36 Y parviendra-t-il ? On va se poser la question
00:59:38 mais d'abord récapitulatif de ses premières heures
00:59:40 pour le ministre sur place avec
00:59:42 Solène Boulan.
00:59:44 En déplacement à Marseille ce mercredi,
00:59:46 Gérald Darmanin parle
00:59:48 d'une année record dans la lutte contre le
00:59:50 trafic de stupéfiants. Selon
00:59:52 le ministre de l'Intérieur, 7 tonnes
00:59:54 de cannabis et 400 kilos de cocaïne
00:59:56 ont été saisies en 2023
00:59:58 dans les bouches du Rhône. 90
01:00:00 points de deal ont été recensés en 2023
01:00:02 contre 160 en 2021.
01:00:04 Soit une baisse de
01:00:06 40% dans le département.
01:00:08 On donne des gros coûts contre ces trafiquants.
01:00:10 Ces trafiquants, comme ils ont des gros coûts, ils ont
01:00:12 beaucoup moins d'argent
01:00:14 qui rentre dans les poches. Il y a des guerres de territoire
01:00:16 et ça crée les situations
01:00:18 dans lesquelles nous avons vécu une année difficile.
01:00:20 À Marseille, selon le ministre,
01:00:22 75% des règlements de comptes
01:00:24 proviennent de deux bandes rivales,
01:00:26 la DZ Mafia et le Gang des Yodas,
01:00:28 que les autorités tentent de neutraliser.
01:00:30 Il y a eu des dizaines d'interpellations et d'incarcérations.
01:00:32 Et je pense que ce travail très fort
01:00:34 avec des interpellations au Maghreb
01:00:36 et à Dubaï de gros bonnets,
01:00:38 comme on les appelle, permet
01:00:40 d'obtenir des coûts extrêmement forts
01:00:42 contre la drogue. Dans le viseur des autorités,
01:00:44 la livraison de drogue à domicile
01:00:46 opérée via les réseaux sociaux.
01:00:48 Nous allons renforcer, nous avons déjà
01:00:50 renforcé, mais nous allons encore plus renforcer la police
01:00:52 sur Internet pour surveiller davantage les réseaux sociaux,
01:00:54 TikTok, Snapchat, je l'ai dit,
01:00:56 pour pénaliser ceux qui font commerce à ciel ouvert
01:00:58 de cela et pénaliser les clients,
01:01:00 bien évidemment. Nous allons, comme on l'a fait
01:01:02 dans plusieurs expérimentations, notamment au banlieue parisien,
01:01:04 qui a très bien marché, faire des contrôles désormais
01:01:06 systématiques de ceux qui livrent.
01:01:08 L'an dernier, dans la cité phocéenne,
01:01:10 les règlements de comptes liés au trafic
01:01:12 de drogue ont provoqué la mort de 49 personnes.
01:01:14 Julien Audoul,
01:01:16 c'est le 30e déplacement
01:01:18 de Gérald Darmanin à Marseille.
01:01:20 Je vous dis que c'est difficile
01:01:22 de s'attendre à un quelconque changement,
01:01:24 en tout cas un changement spectaculaire, après
01:01:26 l'avenue du ministre.
01:01:28 Le problème avec M. Darmanin,
01:01:30 mais comme avec tous les membres du gouvernement,
01:01:32 c'est la faculté qu'ils ont de
01:01:34 s'inventer une France virtuelle,
01:01:36 de s'inventer
01:01:38 l'action politique,
01:01:40 avec de la communication, avec des déplacements,
01:01:42 avec des caméras,
01:01:44 de manipuler les chiffres, parce que M. Darmanin
01:01:46 est un expert en la matière.
01:01:48 Pour le coup, Loïc Signor n'a rien inventé.
01:01:50 M. Darmanin,
01:01:52 les supporters anglais,
01:01:54 Kevin et Matteo,
01:01:56 les chiffres des voitures brûlées,
01:01:58 on peut tout manipuler, on peut tout changer
01:02:00 en fonction de l'intérêt politique
01:02:02 et surtout en fonction de ses échecs,
01:02:04 parce que M. Darmanin, à Marseille comme ailleurs,
01:02:06 il vient constater l'échec
01:02:08 de sa politique.
01:02:10 Si c'était la seule politique de Gérald Darmanin
01:02:12 qui avait mené, nous en sommes à Marseille,
01:02:14 on le ferait. Bien sûr, mais ça fait quand même
01:02:16 7 ans qu'ils sont là.
01:02:18 Et moi, je me rappelle de M. Darmanin,
01:02:20 je crois que c'était en 2019
01:02:22 ou 2020, qui me disait
01:02:24 "les dealers ne dormiront plus la nuit".
01:02:26 Je pense qu'à Marseille comme ailleurs,
01:02:28 les dealers, ils sont tranquilles.
01:02:30 De nuit comme de jour, leur business
01:02:32 se passe très bien. Par contre, ceux qui ne dorment
01:02:34 plus, c'est les habitants.
01:02:36 - Soyons le plus objectif possible.
01:02:38 Il y a des têtes qui tombent, même si ça n'est pas suffisant
01:02:40 et que le problème est loin, loin, loin,
01:02:42 d'être réglé. - Le problème, c'est qu'il y a des petites
01:02:44 actions, il y a des coups de communication,
01:02:46 mais que tout est dissocié.
01:02:48 L'action de la police, l'action
01:02:50 de la justice, et puis un phénomène
01:02:52 qui est au-dessus, qui englobe tout,
01:02:54 que M. Darmanin ne voit pas,
01:02:56 ne veut pas voir, c'est l'immigration.
01:02:58 C'est la responsabilité des politiques
01:03:00 migratoires sur l'explosion
01:03:02 de l'insécurité, sur le trafic
01:03:04 de drogue, sur le communautarisme, sur l'islamisme.
01:03:06 À Marseille comme ailleurs, tout est lié.
01:03:08 Les mafias, les réseaux islamistes,
01:03:10 le communautarisme,
01:03:12 les vagues migratoires, tout est lié.
01:03:14 Les migrants non accompagnés, vous avez
01:03:16 toute cette galaxie-là, et ce gouvernement,
01:03:18 comme ceux d'avant d'ailleurs,
01:03:20 fait des petits coups un peu partout,
01:03:22 essaye de faire quelques efforts ici,
01:03:24 des effectifs supplémentaires là,
01:03:26 tout ça ne mène à rien. Il faut une politique
01:03:28 globale de reconquête républicaine,
01:03:30 d'arrêt de l'immigration
01:03:32 pour que le terreau soit asséché,
01:03:34 de frapper avec une justice
01:03:36 implacable, à l'école
01:03:38 évidemment, mais là, encore une fois,
01:03:40 il ne faut pas des slogans,
01:03:42 il ne faut pas des budgets supplémentaires,
01:03:44 il ne faut pas des profs supplémentaires, il faut des consignes,
01:03:46 une direction, une vision.
01:03:48 Qu'est-ce qu'on fait de la jeunesse aujourd'hui de notre pays ?
01:03:50 Est-ce qu'on la livre aux mafias,
01:03:52 ou est-ce qu'on la réoriente vers une politique
01:03:54 nationale, enthousiasmante,
01:03:56 captivante, qui va fédérer la communauté nationale ?
01:03:58 C'est ça en fait l'enjeu,
01:04:00 et M. Darmanin, il y a des années
01:04:02 lumières de tout ça. - Je veux bien entendre,
01:04:04 et c'est le rôle des oppositions,
01:04:06 de dire ce qu'il faudrait faire, mais
01:04:08 on ne renverse pas la table à coups
01:04:10 de seuls discours et de volonté.
01:04:12 - À coups d'élection, peut-être en tout cas.
01:04:14 - Oui, mais en même temps,
01:04:16 on ne vide pas non plus le Titanic
01:04:18 avec une petite cuillère, c'est-à-dire que
01:04:20 l'État de Marseille, encore une fois,
01:04:22 on en parle tous les mois,
01:04:24 toutes les semaines, cette ville,
01:04:26 c'est dramatique, cette ville, il faut le dire,
01:04:28 c'est plus quelques quartiers, comme le disait
01:04:30 Régis Sommier, il faut arrêter de parler des
01:04:32 quartiers nord, c'est
01:04:34 un naufrage cette ville.
01:04:36 - D'autant qu'Emmanuel Macron s'est déplacé
01:04:38 deux fois à Marseille, c'est quand même...
01:04:40 - Le plan Marseille-Vallon, hein ?
01:04:42 - Avant, c'était les premiers ministres qui s'en occupaient,
01:04:44 Valls, etc. Là, c'est le président qui a dit...
01:04:46 - Régis Emmanuel Macron n'a pas été
01:04:48 le premier à se déplacer, et en fait,
01:04:50 un certain nombre de chefs d'État, de premiers ministres
01:04:52 se sont succédés à Marseille, et d'ailleurs,
01:04:54 très souvent, c'est intéressant de se dire,
01:04:56 quand le chef de l'État se rend
01:04:58 à Marseille, le ou les
01:05:00 chefs de l'État précédents, c'est pour
01:05:02 annoncer quoi ? C'est toujours pour annoncer
01:05:04 qu'il va déverser, pardon de l'expression,
01:05:06 mais effectivement, de l'argent public, dont on sait
01:05:08 très bien ce que ça va aller. Ça va aller dans
01:05:10 des associations de quartier, ça va aller dans
01:05:12 de la rénovation... - Demain, il y a des annonces
01:05:14 qui sont prévues par le ministre ? - Je suis pas
01:05:16 porte-parole du gouvernement, vous l'aurez remarqué.
01:05:18 - On est informé.
01:05:20 - Je passe cette information. - Des déplacements, à priori,
01:05:22 il part jamais les mains vides
01:05:24 dans un déplacement comme celui-là,
01:05:26 donc il y aura des effectifs, il y aura des annonces qui seront faites
01:05:28 demain, à n'en pas duper. - Je vais parler pas du ministre, je vais parler du chef de l'État.
01:05:30 - Oui, oui, oui, dans le plus grand, je reviens sur la visite de Gérard Darmanin.
01:05:32 - Il y a ces annonces-là, et quand ça ne va vraiment pas,
01:05:34 on envoie la CRS 8,
01:05:36 et là, il y a à nouveau une annonce...
01:05:38 - C'est pour la photo, parce que le lendemain, elle repart,
01:05:40 le couteau suisse. - C'est là où, voilà.
01:05:42 - Pourquoi on est plus critique aussi
01:05:44 aujourd'hui, c'est quand on parle de ces fameuses
01:05:46 victimes collatérales. Parce que
01:05:48 quand il y a une ou deux
01:05:50 ou trois victimes, ce sont déjà des victimes
01:05:52 de trop, mais quand on est à...
01:05:54 On pense par exemple à cette jeune
01:05:56 femme, Sokhaina,
01:05:58 qui était étudiante, qui était chez elle,
01:06:00 qui est morte, elle est en train d'étudier...
01:06:02 - Dans sa chambre, au premier étage, victime d'une balle perdue.
01:06:04 - Voilà, donc on ne peut plus parler maintenant
01:06:06 d'une ou deux ou trois victimes collatérales.
01:06:08 - C'est arrivé à un monsieur, d'ailleurs, quelques semaines plus tard.
01:06:10 - À Dijon. - C'est déjà un drame.
01:06:12 Donc, c'est l'accumulation
01:06:14 et la multiplication de ces cas,
01:06:16 c'est là où il y a un véritable changement.
01:06:18 Et on voit que cette lutte, justement,
01:06:20 à la drogue aujourd'hui, quand on met
01:06:22 une forme de responsabilité, bien sûr,
01:06:24 sur ces bandes, sur ces mafias qu'on appelle
01:06:26 les mafias de la drogue, ces personnes qui ont
01:06:28 ni foi, ni loi, qui ont vraiment...
01:06:30 qui se sont détachées
01:06:32 de toutes ces valeurs, même humanistes,
01:06:34 si on veut, tout simplement
01:06:36 par l'appât du gain. Quand on pointe
01:06:38 aussi cette responsabilité de l'État,
01:06:40 c'est qu'il y a aussi cette responsabilité de l'État
01:06:42 à protéger les citoyens. Donc,
01:06:44 il n'y a pas question ici de laisser
01:06:46 justement ces fameuses victimes collatérales.
01:06:48 Et moi, je trouve que c'est ça qui est
01:06:50 inquiétant aujourd'hui, c'est de se dire que
01:06:52 la population n'a plus confiance. On se dit
01:06:54 que peu importe où on est maintenant,
01:06:56 on peut être victime
01:06:58 même chez soi, dans un endroit qui est
01:07:00 censé être inviolable. Je trouve que
01:07:02 le basculement a eu lieu à ce moment-là.
01:07:04 Et c'est pas pour rien que vous allez voir
01:07:06 souvent, donc, dans ce cas-ci,
01:07:08 c'était Darmanin, on voit le président qui se rend
01:07:10 sur place parce qu'on voit qu'il y a quelque chose quand même
01:07:12 qui a changé. Ce ne sont plus simplement
01:07:14 des bandes qui s'affrontent entre elles.
01:07:16 - Ce sont des cartels. - Voilà. Et on met
01:07:18 en danger littéralement la population.
01:07:20 - À coup d'armes lourdes, d'armes de
01:07:22 guerre. Alors, attraper les dealers,
01:07:24 les chouffes, les jobbeurs, comme on
01:07:26 les appelle, c'est une chose. Mais ce sont, et on
01:07:28 en parlait dans la première, notamment Nathan
01:07:30 le rappelait, ce sont des personnels
01:07:32 interchangeables. C'est
01:07:34 exactement cela. - Mais dans la hiérarchie,
01:07:36 ils vivent à Dubaï. - Alors voilà, c'est ce que
01:07:38 j'allais dire. Et le problème, le vrai problème,
01:07:40 c'est que les têtes de réseau, ceux qui sont vraiment
01:07:42 à la pointe de cette pyramide, soit
01:07:44 ils gèrent tranquillement depuis leur prison,
01:07:46 ceux qui sont incarcérés, parce qu'avec le téléphone portable
01:07:48 qui circule évidemment dans toutes les prisons,
01:07:50 ils font ce qu'ils veulent. - Mais il y a une responsabilité.
01:07:52 - Rudy Mana nous le disait tout à l'heure. - C'est sûr.
01:07:54 - Depuis les prisons, on commandite les assassinats également
01:07:56 avec les tueurs à gage. Et puis, il y a les autres qui sont
01:07:58 à l'étranger où ils sont quasi imprenables.
01:08:00 - Oui, mais j'en reviens, excusez-moi, mais j'en reviens quand même
01:08:02 aux différents pays occidentaux. Écoutez,
01:08:04 c'est pas partout comme ça que ça se passe non plus.
01:08:06 Je trouve que la France,
01:08:08 il y a un laissé-aller quand même là-dessus.
01:08:10 Je comprends la tête de réseau. Ça, ce sont
01:08:12 des enquêtes qui se font au niveau
01:08:14 international avec la coopération de plusieurs
01:08:16 pays où, effectivement, on va
01:08:18 vraiment aller taper sur les têtes de réseau.
01:08:20 Et ça a des répercussions sur plusieurs
01:08:22 pays aussi, sur la quantité aussi de
01:08:24 drogue qui va transiger dans les différents pays.
01:08:26 Ça, c'est une chose fondamentale. Il y a les enquêtes
01:08:28 qui prennent du temps aussi.
01:08:30 Il y a bien sûr s'attaquer aux portefeuilles.
01:08:32 Mais il y a comment on laisse
01:08:34 ce terreau fertile se développer
01:08:36 dans des quartiers. Ça, c'est
01:08:38 quelque chose quand même que la France peut faire.
01:08:40 C'est pas vrai que... - C'est pour ça qu'il faut se demander
01:08:42 si sur soi, il ne peut être que sécurité à la pénale.
01:08:44 - Il y a un certain fatalisme. Il y a une acceptation. Il y a une espèce de
01:08:46 tolérance tacite comme si on laissait aller
01:08:48 les choses. Et puis, finalement, on ne peut rien y faire.
01:08:50 - Si on revient à la genèse de tout ça, quand même,
01:08:52 il faut quand même reconnaître une chose.
01:08:54 On ne va pas accabler M. Darmanin
01:08:56 de façon... - Non, il fait ce qu'il peut.
01:08:58 - Il hérite d'une situation. Mais il y a eu aussi
01:09:00 une attitude pendant longtemps
01:09:02 qui a consisté à dire
01:09:04 "laissons le trafic de drogue
01:09:06 se développer en banlieue parce qu'on n'arrive
01:09:08 pas à leur trouver d'emploi.
01:09:10 Le chômage est galopant."
01:09:12 - On achète de la pétition. - Exactement.
01:09:14 Donc, finalement, le développement
01:09:16 et la racine... - Les années 2000
01:09:18 qui nous amènent là aujourd'hui. - Bien sûr.
01:09:20 - C'est passé en 2005. - Voilà.
01:09:22 Et peut-être le départ...
01:09:24 Je ne sais plus qui a dit tout à l'heure,
01:09:26 mais l'idée était le recul
01:09:28 justement de l'ordre républicain. Et le recul
01:09:30 de l'ordre républicain, il s'est fait par abandon
01:09:32 de ces quartiers. Alors on appelle ça
01:09:34 les territoires perdus de la République. Mais ils sont perdus
01:09:36 parce qu'on les a laissés en jachère.
01:09:38 Parce qu'on ne savait pas très bien
01:09:40 comment arriver à fournir
01:09:42 des emplois tout simplement aux gens qui habitaient là.
01:09:44 - C'est vrai. - Oui, je suis
01:09:46 assez d'accord. Je pense qu'il faut arrêter... - Et puis pour tous ces jeunes,
01:09:48 je peux dire qu'une journée de
01:09:50 chouffe ou de deal, ça vaut mieux qu'un SMIC.
01:09:52 - Bien sûr. Il faut arrêter de s'exciter
01:09:54 en effet sur les conséquences de la situation
01:09:56 pour essayer d'analyser froidement
01:09:58 les causes. La première cause,
01:10:00 vous avez rappelé tout à l'heure les chiffres, en effet,
01:10:02 80 000, 100 000,
01:10:04 150 000 euros par jour générés par
01:10:06 point de deal, c'est une cause
01:10:08 qui est liée à la question sociale. Ça veut dire que ces
01:10:10 mafias-là, comment elles existent ? Elles existent
01:10:12 en recrutant des jeunes, souvent, qui ont 14,
01:10:14 15 ans... - Pardon, Nathan. Vous faites
01:10:16 150 000 euros de chiffre parce que vous avez 150 000 euros
01:10:18 de consommateurs qui viennent acheter ?
01:10:20 - Je voulais citer trois causes. La deuxième, c'était... - Pardon.
01:10:22 - Mais la première, c'était du côté du recrutement.
01:10:24 Recrute des petits jeunes de 14
01:10:26 ou 15 ans qui, il faut
01:10:28 le dire, vivent dans une précarité sociale
01:10:30 familiale, en leur disant
01:10:32 qu'on va leur donner 2 ou 3
01:10:34 000 euros par mois et que ça va leur permettre
01:10:36 d'échapper à
01:10:38 ce qu'ils vivaient comme une sorte d'assignation
01:10:40 sociale et de fatalité. Première cause.
01:10:42 Deuxième cause que je voudrais... - Julien Doudou répondra ensuite.
01:10:44 - En effet, c'est la question des consommateurs.
01:10:46 Il y a environ, en France, 5 millions de consommateurs
01:10:48 de drogue en France. On est un des plus grands pays
01:10:50 consommateurs de cannabis. - On va y venir parce que Gérald Darmanin
01:10:52 veut s'attaquer aux consommateurs. - Face à cela, moi...
01:10:54 - Arrêtez-vous là juste, si vous voulez bien. - Je peux juste dire une troisième cause.
01:10:56 - Alors, très vite, parce que je voudrais que Julien Doudou réponde à ce que vous venez de dire.
01:10:58 - La photographie, derrière vous, le montre bien. La troisième
01:11:00 cause, c'est aussi une question d'urbanisme.
01:11:02 Quand on parle, par exemple, des quartiers nord de Marseille
01:11:04 qui ont été construits... - Arrêtez. Alors là, franchement,
01:11:06 c'est moi qui vous arrête, là. Les plans
01:11:08 villes, les plans urbanisme à coups de millions
01:11:10 et de millions dans tous les quartiers. - Ah non, mais on peut faire l'histoire
01:11:12 de ces quartiers qui ont été construits à la fin des années
01:11:14 40, des années 50. - Parce que là, c'est de la victimisation pure
01:11:16 et ça ne marche pas. - C'est pas de la victimisation.
01:11:18 Quelqu'un, même aussi très conservateur
01:11:20 que Napoléon III...
01:11:22 - Je peux dire qu'il y a des milieux ruraux où on aimerait bien avoir
01:11:24 des plans d'investissement de centaines
01:11:26 de millions de... - C'est tout un sujet qui n'a rien à voir.
01:11:28 Les milieux ruraux,
01:11:30 ça ne fonctionne absolument pas de la même manière.
01:11:32 - Et tous les gens qui vivent dans des bars d'immeubles ne sont pas des dealers
01:11:34 ou des gens qui vivent dans la délinquance. - Bien évidemment.
01:11:36 - Donc vous n'êtes pas poussé à la délinquance parce que vous habitez
01:11:38 dans un quartier. - Julien, vous faites là
01:11:40 de la morale. Moi, je ne fais pas de la morale. L'analyse...
01:11:42 - C'est de relative... - Quelqu'un comme Napoléon III,
01:11:44 quand il arrive au pouvoir et qu'il veut instaurer
01:11:46 la sécurité à Paris, qui était un coup de gorge à son époque,
01:11:48 était un lieu où l'ordre social ne régnait pas partout,
01:11:50 il décide de tout détruire et de tout reconstruire.
01:11:52 Donc c'est bien que même quelqu'un d'aussi conservateur
01:11:54 que lui avait bien compris qu'il y avait un lien
01:11:56 entre l'urbanisme et la délinquance.
01:11:58 Et en l'occurrence, si on fait l'histoire... - La commune était passée par là aussi.
01:12:00 - La commune, c'est après.
01:12:02 - Oui, mais pour le plan d'urbanisme de Paris.
01:12:06 - Et le plan d'urbanisme... - Avec Gosselin.
01:12:08 - Oui, la commune a été créée. - C'est la commune qui
01:12:10 a vraiment changé Paris. - Mais même, il faut que je voie un peu la chose avant.
01:12:12 Mais si on fait l'histoire, en effet, de ces quartiers nords,
01:12:14 ils ont été construits... La photographie qui est derrière
01:12:16 vous le montre bien, par des architectes qui avaient des visions
01:12:18 de ce que c'est qu'une société. - Ah oui, mais ça c'est Nippén-Yaper.
01:12:20 - Des visions de ce que c'est qu'une société. - Ça on est d'accord.
01:12:22 - Voilà, donc ça c'est un vrai sujet.
01:12:24 - Bon, la réponse de Julien Doul et je voudrais qu'on en entende
01:12:26 Gérald Darmanin sur les consommateurs.
01:12:28 Et pour conclure ce sujet. - Il faut démonter
01:12:30 la mythologie des quartiers
01:12:32 misérables, des quartiers
01:12:34 où il y a eu une assignation sociale.
01:12:36 Tout ça n'existe pas.
01:12:38 Il n'y a pas de ghetto en France. Déjà, premièrement.
01:12:40 Ensuite, non, il n'y a pas de ghetto en France.
01:12:42 Il n'y a pas de lieu où on est astreint.
01:12:44 - Là aussi c'est difficile. Vous êtes dans un extrême là et là.
01:12:46 - Non, non, je ne suis pas dans un extrême. Je suis lucide.
01:12:48 - Il y a des endroits où je peux vous dire qu'il n'y a pas grand monde
01:12:50 qui aimerait vivre. Il n'y a pas grand monde
01:12:52 qui aimerait vivre. - C'est pas la question.
01:12:54 - Bah si, c'est la question. - Il n'y a pas de ghetto. Tout le monde peut s'en sortir.
01:12:56 On a un pays
01:12:58 qui est une richesse et que d'ailleurs
01:13:00 ça a été reconnu pendant des années.
01:13:02 On peut s'en sortir quel que soit son lieu de résidence.
01:13:04 Et les vraies misères dont on ne parle jamais...
01:13:06 - Il n'y a peut-être pas les mêmes efforts à fournir.
01:13:08 - Elles sont effectivement dans la ruralité.
01:13:10 Dans ces quartiers-là, il y a effectivement
01:13:12 des gens qui sont dans une précarité.
01:13:14 Ça c'est certain. Mais ces quartiers ont bénéficié
01:13:16 d'un subventionnement,
01:13:18 de financement, d'une aide sociale
01:13:20 qui n'a jamais profité
01:13:22 à d'autres territoires de la République.
01:13:24 Et les jeunesses de ces quartiers
01:13:26 il y a 30 ans, 20 ans, 10 ans
01:13:28 ont bénéficié de médiateurs,
01:13:30 de sorties à la plage,
01:13:32 de clubs de sport,
01:13:34 de services publics.
01:13:36 - Et vous avez des jeunes qui cassent tout.
01:13:38 - De classes dédoublées.
01:13:40 - Vous vous souvenez de Chanteloup-Lévingue ?
01:13:42 Avec notamment cette structure ultra-moderne
01:13:44 qui avait été incendiée alors qu'elle était faite
01:13:46 pour les jeunes du quartier.
01:13:48 - Villiers-Lebel.
01:13:50 - Des infrastructures que dans la ruralité
01:13:52 on n'a jamais vu le début du commencement
01:13:54 de tout cela. Donc à un moment donné,
01:13:56 il faut arrêter. Il y a effectivement un appât du gain
01:13:58 mais ce n'est pas parce que la question sociale
01:14:00 est terrifiante dans ces quartiers.
01:14:02 - Bon, super.
01:14:04 - Très très vite, parce que ça fait 5 minutes
01:14:06 que j'annonce le journal d'Armagnac.
01:14:08 - C'est quelque chose qui est vraiment très important
01:14:10 parce qu'il y a un discours qu'on entend très longtemps,
01:14:12 un discours de gauche d'ailleurs,
01:14:14 je vous pointe Nathan, c'est vous qui l'avez lancé.
01:14:16 - Le coupable idéal.
01:14:18 - C'est de dire que c'est avant tout la pauvreté
01:14:20 qui va générer la délinquance.
01:14:22 Je ne dis pas qu'il n'y a pas
01:14:24 de lien entre les deux, ce serait stupide.
01:14:26 Mais ne réduire qu'à cela
01:14:28 le débat sur la délinquance,
01:14:30 c'est insultant vis-à-vis des gens qui ont des faibles revenus.
01:14:32 Et je pense que c'est passé à côté du sujet
01:14:34 parce qu'encore une fois, je le dis,
01:14:36 dans la ruralité,
01:14:38 moi je connais un petit peu aussi parce que j'en viens,
01:14:40 et je peux vous dire qu'effectivement,
01:14:42 on n'assiste pas à des scènes
01:14:44 telles qu'on peut les voir
01:14:46 dans les quartiers de Marseille
01:14:48 ou dans d'innombrables quartiers en France.
01:14:50 - Parce que c'est culturel aussi.
01:14:52 - Ces endroits-là, les gens vivent
01:14:54 petitement, vivent honnêtement,
01:14:56 ils n'ont pas les services publics.
01:14:58 Il n'y a pas un RER
01:15:00 ou une ligne de métro prolongée qui les amène
01:15:02 en fin de minute en centre-ville.
01:15:04 Vous avez un bus,
01:15:06 je connais bien, vous avez un bus le matin,
01:15:08 un bus le soir. Moi, vous voyez, par exemple,
01:15:10 alors, moi je n'étais pas dans la ruralité-ruralité,
01:15:12 mais le dimanche, par exemple, il n'y avait pas de bus.
01:15:14 Vous voyez ?
01:15:16 Moi, le samedi, j'avais un bus le matin
01:15:18 à 10h, un bus à midi,
01:15:20 et puis pour le soir, j'avais intérêt à prendre mon bus
01:15:22 à 18h. Le cinéma,
01:15:24 je ne pouvais pas y aller.
01:15:26 Non, mais c'est sérieux ce que je vous dis.
01:15:28 - Pardon ? - Le cinéma, moi, je ne pouvais pas y aller
01:15:30 le soir, d'accord ? Ou alors, il fallait
01:15:32 que mes parents m'emmènent.
01:15:34 Excusez-moi, je ne vais pas faire de mon cas
01:15:36 particulier une généralité, mais je trouve
01:15:38 quand même qu'on a des œillères
01:15:40 pour ne pas dénoncer
01:15:42 une violence, une délinquance culturelle,
01:15:44 parce qu'encore une fois,
01:15:46 dans cette ruralité qui vit honnêtement,
01:15:48 qui paye correctement ses impôts, on n'a pas ces phénomènes
01:15:50 de délinquance culturelle. - Mais vous n'êtes pas...
01:15:52 - Je réponds à un tout petit bout de phrase, mais...
01:15:54 - Je ne fais pas de morale.
01:15:56 Mon sujet n'est pas de
01:15:58 diluer la responsabilité des gens,
01:16:00 et n'est pas de dire... Ce n'est pas d'excuser
01:16:02 des individus qui rejoignent ces mafias. Ce n'est pas du tout
01:16:04 mon sujet. Deuxièmement, personne
01:16:06 de sérieux n'a jamais dit qu'il y avait un lien
01:16:08 automatique, exclusif, entre pauvreté
01:16:10 et délinquance. Ça ne se passe pas comme ça.
01:16:12 C'est pour ça que votre
01:16:14 comparaison avec la ruralité... - Il y a de la gauche, là.
01:16:16 - Non, mais même personne à gauche de sérieux ne dit ça.
01:16:18 Il n'y a pas que ça. - De sérieux, il a dit.
01:16:20 - Le sujet, c'est
01:16:22 des quartiers qui sont façonnés
01:16:24 pour être juste, si vous voulez,
01:16:26 au banc, littéralement, c'est l'étymologie, d'ailleurs,
01:16:28 du mot "banlieue", au banc de la métropole,
01:16:30 pour soutenir l'économie
01:16:32 de ces métropoles. Les quartiers nord de Marseille,
01:16:34 ils ont été construits comment ? Ils ont été construits après
01:16:36 la Seconde Guerre mondiale. La ville était rasée
01:16:38 en grande partie par les bombardements pendant la guerre.
01:16:40 On a fait venir des travailleurs. On les a logés,
01:16:42 parqués dans des immeubles construits
01:16:44 en cinq minutes à la va-vite. Le fait de côtoyer
01:16:46 la richesse de la métropole...
01:16:48 - D'accord, on les a marqués, ils ont choisi de venir ici...
01:16:50 - Le fait d'avoir un certain nombre de quartiers, le fait d'avoir des accès
01:16:52 à la richesse qui peuvent être court-circuités, tout ça,
01:16:54 c'est des choses qui n'existent pas dans les territoires que vous décrivez.
01:16:56 Et quand je dis ça, c'est pas pour dire que
01:16:58 les individus qui sont dealers, c'est pas de leur faute.
01:17:00 - C'est une culture de l'excuse qu'on ne peut plus entendre. - Mais pas du tout !
01:17:02 - Vraiment, c'est ça. Vous dites "on les a parqués",
01:17:04 mais c'est faux ! - Si vous voulez empêcher
01:17:06 cette situation, il faut analyser les causes.
01:17:10 - Gérard Darmanin... - Sinon, vous ne faites pas le bon diagnostic, ça ne sert à rien.
01:17:12 - Pour lui, les premiers responsables
01:17:14 de ces trafics et de cette ville gangrénée par la violence,
01:17:18 ce sont d'abord les consommateurs.
01:17:20 - Il faut dire aux consommateurs d'arrêter de consommer.
01:17:22 Parce que s'il n'y avait plus de consommateurs,
01:17:24 il n'y aurait pas de vendeurs.
01:17:26 Donc le premier message qu'on doit tous porter,
01:17:28 les femmes et les hommes politiques, les médias,
01:17:30 c'est que la consommation de cocaïne,
01:17:32 de cannabis, fait naître des trafics.
01:17:34 Et avec ces trafics,
01:17:36 des êtres humains qui sont, vous le savez,
01:17:38 mis en esclavage,
01:17:40 c'est le cas d'enfants, de violences extrêmement fortes,
01:17:42 qui sont faites contre ce qu'on appelle
01:17:44 les "gayters",
01:17:46 des nourrices qui sont exploitées,
01:17:48 ce sont souvent des femmes qui vivent dans les quartiers
01:17:50 et qui sont obligées de cacher de la drogue,
01:17:52 et puis des règlements de compte, c'est celui qui fume son joint
01:17:54 ou qui prend son rail de coke, parfois dans les beaux quartiers de Marseille,
01:17:56 qui fait naître ces règlements de compte.
01:17:58 Les premiers responsables de ces situations,
01:18:00 c'est d'abord les consommateurs.
01:18:02 - C'est d'abord les consommateurs qu'il faut responsabiliser
01:18:04 et surtout sanctionner et dissuader.
01:18:06 - Régis ?
01:18:08 - Oui, évidemment, puisque c'est une évidence
01:18:10 ce que dit Gérald Darmanin,
01:18:12 c'est les consommateurs, mais la question
01:18:14 c'est de s'attaquer, et à quel niveau
01:18:16 peut-on encore aujourd'hui
01:18:18 s'attaquer au trafic de drogue ?
01:18:20 C'est-à-dire, la question c'est
01:18:22 l'approvisionnement aussi des quartiers.
01:18:24 Il n'y a pas simplement que de démanteler le réseau
01:18:26 qui existe sur place, mais aussi
01:18:28 faire en sorte que l'approvisionnement
01:18:30 qui vient d'Espagne, par les GoFast
01:18:32 ou par d'autres ressources,
01:18:34 puisse être tari aussi.
01:18:36 Et ça c'est une coopération qui doit être
01:18:38 internationale. Alors est-ce que cette coopération
01:18:40 marche aujourd'hui ?
01:18:42 - Il faut une politique globale, structure et transversale entre tous les ministères.
01:18:44 - Oui, mais on évoquait tout à l'heure
01:18:46 la question de...
01:18:48 On évoquait dans notre émission
01:18:50 la question des coopérations internationales
01:18:52 sur la lutte contre le djihadisme
01:18:54 ou contre les phénomènes
01:18:56 terroristes.
01:18:58 La question est-ce que, au niveau
01:19:00 du trafic de drogue, parce qu'il y a des pays
01:19:02 clés,
01:19:04 les Pays-Bas par exemple, et l'Espagne
01:19:06 sont des pays d'approvisionnement.
01:19:08 Et la vraie
01:19:10 question pour nous, c'est de savoir
01:19:12 si on peut s'attaquer, si on peut
01:19:14 véritablement lutter contre
01:19:16 ces approvisionnements. Parce que
01:19:18 s'il n'y a pas de marchandises non plus,
01:19:20 on peut dire qu'il n'y aura pas non plus
01:19:22 de fournitures.
01:19:24 Et l'enrichissement se fait, évidemment,
01:19:26 par cet approvisionnement.
01:19:28 - L'angle des consommateurs ?
01:19:30 - Alors, Gérald Darmanin
01:19:32 a raison de mettre la lumière sur
01:19:34 l'importance des consommateurs.
01:19:36 Mais il a complètement tort dans son analyse.
01:19:38 Encore une fois, on est un des pays où il y a
01:19:40 les plus grands consommateurs de cannabis
01:19:42 d'Europe. Est-ce que vous croyez que c'est en
01:19:44 augmentant les amendes, que c'est en punissant
01:19:46 je ne sais quoi, que les gens vont
01:19:48 cesser leur consommation ? Peut-être à la marge,
01:19:50 peut-être quelques... Même les
01:19:52 grands bourgeois qui prennent des... Moi je le dis
01:19:54 parce que je n'en prends pas, je le dis très clairement.
01:19:56 Mais je trouve que ce discours hygiéniste
01:19:58 consistant à
01:20:00 reprocher à des individus de mettre leur
01:20:02 propre santé en danger, discours qu'on a
01:20:04 vu pendant le coronavirus, discours qu'on a vu,
01:20:06 qu'on voit sur le tabac, qu'on voit sur l'alcool.
01:20:08 C'est un discours qui n'a pas de sens. Moi, ce que je
01:20:10 reproche aux consommateurs... - Mais justement, on met en danger quand on
01:20:12 consomme, par exemple, vous voyez, avec du cannabis
01:20:14 en voiture, vous voyez.
01:20:16 - Ça, évidemment. - C'est aussi la limite
01:20:18 de ce genre de choses. Et que, en fait, les
01:20:20 drogues... Je sais qu'on a été côte à côte
01:20:22 au moment du Covid et que la question des libertés était importante,
01:20:24 mais quand même, quand on consomme
01:20:26 de la drogue et quand on consomme du cannabis ou que sais-je,
01:20:28 on est dans des états seconds et parfois
01:20:30 effectivement, on peut se comporter
01:20:32 de manière dangereuse vis-à-vis des autres et pas seulement quand on
01:20:34 est sur une voiture. Donc, il est logique... Vous voyez,
01:20:36 par exemple, c'est un délit. Un an de prison,
01:20:38 la consommation du pépin. Un an de prison.
01:20:40 - Un tout dernier mot et on passe
01:20:42 à toute autre chose aussi,
01:20:44 Julien Audou, lutter contre la consommation,
01:20:46 c'est aussi important que
01:20:48 de lutter contre le trafic, selon vous ?
01:20:50 - Oui, mais au-delà des risques pour la santé,
01:20:52 moi, j'entends, des risques
01:20:54 que les consommateurs peuvent prendre,
01:20:56 il faut bien comprendre, et je pense
01:20:58 que les grands-bourgeois qui achètent
01:21:00 leur drogue ne mesurent pas
01:21:02 qu'ils financent le crime.
01:21:04 Ils financent ces mafias, ils financent
01:21:06 de la vente d'armes... - Mais il n'y a pas que les grands-bourgeois,
01:21:08 c'est toute la société qui achète de la drogue.
01:21:10 - Bien sûr, mais il y a une responsabilité
01:21:12 surtout des grands-bourgeois qui donnent
01:21:14 beaucoup de leçons. - Et pourquoi le grand-bourgeois serait plus responsable
01:21:16 que le petit ouvrier
01:21:18 qui achète de la drogue ? - Il n'y a plus de moyens pour s'acheter
01:21:20 sa drogue. - Ils achètent la même chose et ils
01:21:22 payent le même prix. - Exactement, mais je veux dire, il a peut-être
01:21:24 plus de responsabilité parce qu'il a souvent des postes
01:21:26 de pouvoir, des postes qui ont,
01:21:28 encore une fois, une médiatisation,
01:21:30 une influence, et
01:21:32 très clairement, ils financent
01:21:34 effectivement des mafias qui
01:21:36 ensuite vont morceler
01:21:38 la communauté nationale et engendrer
01:21:40 un ensauvagement qui est insupportable,
01:21:42 il faut bien le dire. - Mais je trouve qu'il y a une certaine
01:21:44 hypocrisie, ou à tout le moins, c'est faire
01:21:46 abstraction de la nature humaine, c'est-à-dire
01:21:48 que les humains, malheureusement,
01:21:50 souvent, bon oui, certains
01:21:52 vont prendre la drogue à des fins,
01:21:54 comme on dit, récréatives, ils auront le choix
01:21:56 de certaines drogues versus d'autres,
01:21:58 mais la nature humaine, quand on voit
01:22:00 certaines personnes qui sont dans des situations
01:22:02 très difficiles, qui décident de s'acheter
01:22:04 du crack ou des choses comme ça, c'est aussi
01:22:06 une façon d'essayer de
01:22:08 geler toutes sortes de problèmes
01:22:10 aussi. Donc en disant, on attaque
01:22:12 les consommateurs aussi, je trouve
01:22:14 qu'on fait abstraction à certains problèmes
01:22:16 que des gens vivent et malheureusement,
01:22:18 ça reste un vœu pieux parce que,
01:22:20 et quand je parle d'hypocrisie, c'est qu'il y a aussi
01:22:22 des drogues légales, il y a des drogues illégales,
01:22:24 il y a des médicaments que vous trouvez dans les pharmacies
01:22:26 que les gens peuvent décider aussi.
01:22:28 - Il faut être un peu naïf pour penser que
01:22:30 quelconque société puisse venir à bout
01:22:32 des drogues de manière générale.
01:22:34 - De cette source aussi, du mal.
01:22:36 - Quand on voit ce qu'est en train de se produire
01:22:38 aux États-Unis,
01:22:40 c'est une véritable catastrophe.
01:22:42 Et notamment avec les drogues de synthèse,
01:22:44 le fentanyl... - La drogue du zombie,
01:22:46 aux États-Unis, c'est une catastrophe.
01:22:48 - C'est ça dont je parle, c'est quelque chose qui...
01:22:50 C'est un véritable fléau.
01:22:52 C'est-à-dire que les centres-villes des villes américaines
01:22:54 sont aujourd'hui ravagées.
01:22:56 - Avec des rues de zombies.
01:22:58 - Le fentanyl, c'est ça, c'est la drogue du zombie.
01:23:00 C'est une drogue qui,
01:23:02 en plus, est très bon marché.
01:23:04 Donc la vraie question, c'est
01:23:06 qu'on n'en est pas encore à ce stade.
01:23:08 Nous, on a la colline du Crac qui est déjà problématique.
01:23:10 À Paris, on sait qu'on n'arrive toujours pas à la gérer.
01:23:12 Mais on n'est pas encore dans cet état
01:23:14 des centres-villes.
01:23:16 - C'est pour ça que je pense qu'il faut faire...
01:23:18 - On va faire un petit démarrage sur beaucoup de questions sociétales
01:23:20 sur ce qui se passe outre-Atlantique.
01:23:22 - C'est pour ça qu'il ne faut pas sanctionner...
01:23:24 - C'est pas très réjouissant.
01:23:26 - Je ne pense pas qu'il fasse sanctionner les gens qui souffrent,
01:23:28 mais plutôt ceux qui profitent de cette souffrance
01:23:30 pour leur appât du gain.
01:23:32 - Il n'est pas tout à fait 23h30, mais on va faire notre pause actue
01:23:34 pour pouvoir entrer de plein pied dans un nouveau sujet.
01:23:36 Maureen Vidal.
01:23:38 (indicatif musical)
01:23:40 - À la suite des inondations
01:23:42 qui ont frappé plusieurs départements depuis hier,
01:23:44 un homme de 73 ans a été décédé.
01:23:46 Il a été découvert mort dans sa voiture
01:23:48 en partie immergé à sa fraye en Loire-Atlantique
01:23:50 cet après-midi.
01:23:52 Il se serait engagé sur une route coupée
01:23:54 à la circulation à cause des inondations.
01:23:56 L'alerte avait été donnée mardi en début d'après-midi
01:23:58 par la conjointe du Septuagénaire.
01:24:00 La vigilance au cru a été levée dans le Pas-de-Calais
01:24:02 alors que plus de 50 communes ont été touchées
01:24:04 et au moins 198 personnes ont dû être évacuées.
01:24:06 Le département a atteint par endroits
01:24:08 le niveau historique de novembre dernier
01:24:10 pour l'heure actuelle.
01:24:12 - C'est un moment très important pour la vie de la communauté
01:24:14 et pour la vie historique de novembre dernier.
01:24:16 Pour l'heure, encore 500 foyers sont privés d'électricité.
01:24:18 Les habitants impuissants sont désabusés
01:24:20 face aux ravages causés par les inondations.
01:24:22 - Moi, dès que je peux, je vends.
01:24:24 C'est fini, moi, j'arrête.
01:24:26 Jusqu'à présent, on a toujours eu de l'eau
01:24:28 dans le sous-sol.
01:24:30 Ça a monté la première fois à 70.
01:24:32 Après, 1m60.
01:24:34 C'est redescendu à 10 cm.
01:24:36 Et là, c'est revenu à 1m60.
01:24:38 Alors, il y a le coup...
01:24:40 On ne sait plus quoi faire.
01:24:42 - 50 ans qu'on est ici, nous.
01:24:44 J'ai jamais connu ça.
01:24:46 J'étais propriétaire 25 ans.
01:24:48 Mais j'ai jamais connu ça.
01:24:50 Si on a eu des inondations,
01:24:52 alors pas comme ça.
01:24:54 - Et on termine avec le Paris-Saint-Germain
01:24:56 qui remporte le trophée des champions.
01:24:58 Le PSG, champion de France en titre,
01:25:00 s'est imposé 2 buts à 0
01:25:02 face à Toulouse, dernier vainqueur
01:25:04 de la Coupe de France.
01:25:06 Ouverture du score du Coréen Kang In-Li
01:25:08 dès la 3e minute sur un service d'Ousmane Dembélé.
01:25:10 Juste avant la mi-temps,
01:25:12 le PSG pousse.
01:25:14 Kylian Mbappé récupère le ballon
01:25:16 et inscrit un superbe but d'un tir lointain.
01:25:18 En seconde période, Toulouse a des occasions
01:25:20 à l'image de celle de Dalinga sur corner.
01:25:22 Mais c'est bien le Paris-Saint-Germain
01:25:24 qui soulève son 12e trophée des champions.
01:25:26 - 12e, vous avez dit ?
01:25:28 - 12e.
01:25:30 - C'est beaucoup.
01:25:32 - Merci beaucoup.
01:25:34 - Le trophée des champions qui se jouait
01:25:36 au début janvier alors que d'habitude...
01:25:38 - On va pas bouder notre plaisir.
01:25:40 Le PSG gagne quelque chose.
01:25:42 - Je suis pas spécialement supporter
01:25:44 du Paris-Saint-Germain.
01:25:46 J'aime tous les clubs de France.
01:25:48 Je suis supporter des clubs français
01:25:50 quand il y a une Coupe d'Europe.
01:25:52 Sinon, je marque aucune préférence
01:25:54 sur un club national.
01:25:56 J'ai encore un compte Twitter
01:25:58 et vous savez que ça peut aller très vite.
01:26:00 Je suis très neutre quand je suis à l'antenne.
01:26:02 Plus sérieusement,
01:26:04 un homme a été condamné hier soir
01:26:06 à 18 mois de prison ferme
01:26:08 en comparution immédiate pour avoir agressé
01:26:10 sexuellement une fillette de 7 ans.
01:26:12 On en reparle aujourd'hui
01:26:14 puisque la peine est tombée entre temps.
01:26:16 Vous vous souvenez, c'était au Trocadéro
01:26:18 le week-end dernier, pendant le week-end de la Saint-Sylvestre.
01:26:20 L'homme de nationalité afghane
01:26:22 était donc jugé hier soir.
01:26:24 Rappel de la sanction détaillée avec Célia Barotte.
01:26:26 - Le tribunal de Paris
01:26:28 a décidé de condamner à 18 mois
01:26:30 de prison ferme et à 12 mois avec sursis
01:26:32 cet homme de nationalité afghane
01:26:34 qui a été agé de 25 ans.
01:26:36 Après sa détention, il a l'obligation de se faire soigner
01:26:38 notamment au sujet de son addiction
01:26:40 à l'alcool et il a l'interdiction
01:26:42 d'exercer une activité en lien avec des mineurs
01:26:44 pendant 3 ans. Il n'a donné aucune
01:26:46 explication sur son passage à l'acte
01:26:48 car il a déclaré avoir un trou de mémoire
01:26:50 sur le déroulé de cette soirée.
01:26:52 Un trou de mémoire qui est justifié par un important
01:26:54 taux d'alcoolémie. Lorsque le tribunal
01:26:56 lui a rappelé les faits qui lui étaient
01:26:58 reprochés, il s'est dit désemparé
01:27:00 et très choqué. Mais pour l'avocat
01:27:02 des partis civils, son état d'ivresse n'est
01:27:04 pas une circonstance atténuante.
01:27:06 Même si cet homme, intérimaire
01:27:08 dans le BTP, disposait d'un casier judiciaire
01:27:10 vierge, le procureur
01:27:12 a rappelé la gravité des faits, le
01:27:14 jeunage de la victime et son absence
01:27:16 de reconnaissance des faits ou
01:27:18 encore de regrets lors de sa comparution
01:27:20 immédiate. Enfin, la fillette est
01:27:22 encore très choquée par ce qu'elle a subi.
01:27:24 Ses parents saluent néanmoins
01:27:26 la réactivité des forces de l'ordre.
01:27:28 Pour rappel, c'est le père de la victime
01:27:30 qui a maintenu l'individu dans les jardins
01:27:32 du Trocadéro jusqu'à l'arrivée de la police.
01:27:34 - Écoutez, avant qu'on en fasse
01:27:36 un tour de plateau, le papa
01:27:38 de cette fillette qui a réagi
01:27:40 à la condamnation de l'auteur.
01:27:42 - Je la trouve
01:27:44 très juste par rapport
01:27:46 à
01:27:48 ce qu'on lui reproche
01:27:52 et j'espère
01:27:54 que ça va lui servir aussi
01:27:56 de leçon
01:27:58 et que
01:28:00 j'espère qu'il va pas recommencer.
01:28:02 - La justice a fait son travail,
01:28:04 Pierre Gentilier.
01:28:06 On peut pas dire qu'elle a été laxiste
01:28:08 surtout là 30 mois, dont 12
01:28:10 avec sursis, 18 fermes
01:28:12 pour avoir agressé
01:28:14 cette jeune fille. Est-ce que c'est suffisant ?
01:28:16 - Moi, je me réjouirais jamais
01:28:18 une situation où on a
01:28:20 quelqu'un qui est sur notre sol et qui,
01:28:22 d'après moi, n'aurait pas dû...
01:28:24 - Non, mais ça, c'est désespérant.
01:28:26 - On parle de la peine vraiment précisément.
01:28:28 - Maintenant, écoutez, sur la peine, moi, je vais peut-être vous surprendre,
01:28:30 mais je trouve que... Enfin, je ne commande pas...
01:28:32 Attention, je suis avocat, je dois faire très attention à ce que je dis là-dessus
01:28:34 sur un plan d'avantage logique, parce que je ne connais pas
01:28:36 la faire, je ne connais pas les faits.
01:28:38 - Il s'est jeté sur une fille
01:28:40 dans les jardins du Trocadéro et l'a forcé à l'embrasser
01:28:42 sur la bouche avant que sa famille n'intervienne, notamment son père
01:28:44 qui a réussi, et on se demande comment,
01:28:46 à garder son sang-froid et à seulement le maîtriser
01:28:48 sans se déchaîner sur lui. - 18 mois fermes
01:28:50 et 12 mois exsurcis, là, c'est une question politique,
01:28:52 c'est une question qui intéresse le politique,
01:28:54 une question pas tellement juridique.
01:28:56 Moi, je trouve que ce n'est pas assez.
01:28:58 Je trouve que ce n'est pas assez. Je pense qu'on devrait prévoir plus.
01:29:00 Oui, excusez-moi.
01:29:02 J'ai écouté la réaction du père, je comprends que le père
01:29:04 - Je rappelle qu'il n'y a pas d'antécédent pour ce monsieur,
01:29:06 l'auteur n'a pas d'antécédent, il est inséré dans la société,
01:29:08 il est légalement en France,
01:29:10 maintenant. - Je sais que les magistrats,
01:29:12 je sais qu'ici, les magistrats ont condamné
01:29:14 par rapport à la loi
01:29:16 relativement justement. Moi, je pense
01:29:18 que au niveau politique,
01:29:20 on devrait porter encore plus
01:29:22 ce débat et allonger
01:29:24 les peines. Quand la justice, elle passe,
01:29:26 je serai le premier à applaudir.
01:29:28 Vraiment. Maintenant, le problème,
01:29:30 c'est que je ne vais pas juger uniquement sur ce cas.
01:29:32 Le nombre de cas que j'ai commentés
01:29:34 sur ce plateau avec vous,
01:29:36 de condamnations qui,
01:29:38 pardon, mais qui me semblaient tellement,
01:29:40 tellement faibles
01:29:42 au regard des éléments,
01:29:44 au regard de la gravité
01:29:46 de ce qui a été reproché. Je repense à des viols,
01:29:48 je pense à des agressions.
01:29:50 - Obligation de soins également, interdiction d'entrer
01:29:52 en contact avec la victime, interdiction d'exercer
01:29:54 une activité en contact avec des mineurs
01:29:56 pendant trois ans et 1 000 euros inversés à la victime.
01:29:58 - J'attends de voir pour l'obligation de soins, vous savez,
01:30:00 il n'a pas l'issue de le dire, malheureusement,
01:30:02 la psychiatrice, elle part en pauvre.
01:30:04 Donc on va voir, est-ce qu'il y a un suivi ?
01:30:06 On a commenté aussi des affaires, souvenez-vous,
01:30:08 le suivi a pas toujours été... - Il ne faudrait pas qu'on retrouve ce monsieur
01:30:10 dans quelques mois, dans quelques années, dans une autre affaire,
01:30:12 parce que là, en effet, ça deviendrait...
01:30:14 - En un mot, ce monsieur doit purger sa peine et partir.
01:30:18 - Non mais ça, ça marche pas comme ça.
01:30:20 C'est un afghan. On ne renvoie pas quelqu'un dans un pays en guerre.
01:30:22 - Et bien voilà. - Non mais ça, c'est comme ça.
01:30:24 C'est comme ça. - Non mais attendez.
01:30:26 C'est ce monsieur. - C'est plus un pays en guerre.
01:30:28 - Déjà, un, l'Afghanistan n'est pas un pays en guerre.
01:30:30 - En tout cas, il n'y a pas de retour en Afghanistan,
01:30:32 on peut pas mentir. - Deuxièmement,
01:30:34 c'est très simple, pendant le temps où il est en prison,
01:30:36 - Il n'y a pas de laissez-passer.
01:30:38 - Pendant le temps où il est en prison, cet homme doit contacter
01:30:41 tous les pays qui veulent éventuellement l'accueillir,
01:30:44 et il doit partir. Et excusez-moi, après...
01:30:46 - Qui va vouloir accueillir un agresseur sexuel ?
01:30:48 - Mais pourquoi nous devrions-nous l'accueillir ?
01:30:50 - Parce qu'il a été accueilli avant de commettre cette agression,
01:30:52 et il est condamné au titre de résident français légal.
01:30:56 - Mais c'est son problème, Julien Pasquet, c'est son problème.
01:30:58 - Je ne fais que rappeler les faits.
01:31:00 - Il s'est mis hors de nos lois. Vous savez, il y a un vieux délit
01:31:02 qui n'existe plus, malheureusement,
01:31:04 qui s'appelle le délit d'Apatrydie,
01:31:06 qui aujourd'hui est quelque chose qui est impossible
01:31:08 à faire dans notre pays. C'est-à-dire que quelqu'un
01:31:10 qui ne peut plus rester sur notre sol,
01:31:12 mais qui ne trouve pas un autre endroit à aller,
01:31:14 il n'a pas de droit civique.
01:31:16 Et ça l'encourage, ça l'incite à quitter notre sol.
01:31:19 Je pense que c'est ce qu'on devrait faire.
01:31:21 - Julien Audoul, un homme qui se jette sur une jeune fille
01:31:24 sans discernement, il est afghan,
01:31:26 c'est le rapport aussi peut-être de certaines cultures aux femmes
01:31:29 qui ne sont pas les mêmes partout.
01:31:31 - Je rejoins...
01:31:33 - Est-ce que tu es espérant de voir ça en 2024 encore ?
01:31:35 - Je rejoins l'analyse de Pierre Gentillet.
01:31:37 Pour moi, la sanction, elle n'est pas assez ferme,
01:31:40 elle n'est pas assez implacable,
01:31:42 elle n'est pas assez dissuasive.
01:31:44 - Il dort en prison ce soir, peut-être que...
01:31:46 - Oui, pendant combien de nuits va-t-il dormir en prison ?
01:31:48 C'est ça la question.
01:31:50 Et surtout, quel est le signal ?
01:31:52 Ce qui est important aussi dans les décisions de justice,
01:31:55 c'est le signal qu'elles renvoient
01:31:57 aux potentiels agresseurs.
01:31:59 On a affaire à un étranger
01:32:01 qui s'est jeté sur une petite fille de 7 ans,
01:32:04 je n'imagine même pas les traumatismes
01:32:07 qu'elle peut avoir après,
01:32:09 les cauchemars qu'elle va faire,
01:32:11 le rapport aux hommes qu'elle va pouvoir...
01:32:13 - La seule chose qu'elle répète à son papa
01:32:15 qui témoignait avant même le jugement,
01:32:17 c'est "j'ai peur que ce monsieur sorte,
01:32:19 j'ai peur qu'il revienne, j'ai peur".
01:32:21 Voilà ce qu'elle dit à son père depuis 48 heures
01:32:23 qu'elle a été agressée par ce garçon.
01:32:25 - On peut l'essayer de la comprendre.
01:32:27 - Mais bien sûr, elle a 7 ans.
01:32:29 - Et c'est vrai, vous parliez des cultures.
01:32:31 On a fait venir, et on fait venir toujours des gens
01:32:33 qui ont des cultures, des modes de vie,
01:32:36 des mœurs, le rapport entre les hommes et les femmes
01:32:39 qui sont incompatibles avec notre vivre en France.
01:32:42 Il faut le dire, voilà, c'est zéto.
01:32:45 Il y a des gens qui, dans notre pays,
01:32:48 avec nos lois, avec notre mode de vie,
01:32:51 ne pourront pas s'assimiler,
01:32:53 ne pourront pas s'intégrer, c'est comme ça.
01:32:55 C'est très injuste, c'est pas du tout de gauche,
01:32:58 c'est pas du tout altruiste, mais c'est la réalité.
01:33:00 Et moi, je préfère protéger mon peuple
01:33:02 et que ces gens ne viennent pas,
01:33:04 ou quand ces gens viennent et qu'ils commettent
01:33:06 le premier délit, le premier crime,
01:33:08 qu'ils soient expulsés immédiatement
01:33:10 et qu'ils ne recommencent plus,
01:33:12 plutôt que de prendre le risque
01:33:14 et d'ouvrir les bras à la terre entière
01:33:16 en se disant "c'est chouette de vivre ensemble".
01:33:18 Ça, c'est le résultat du vivre ensemble.
01:33:20 Et malheureusement, il y a ce cas-là,
01:33:22 il y en a tous les jours, toutes les semaines,
01:33:25 avec des gens qui ont commencé,
01:33:27 qui ont recommencé, qui ont récidivé,
01:33:29 et qui constituent des bombes humaines.
01:33:32 Et surtout, j'allais dire surtout pour les femmes et les jeunes filles...
01:33:35 - Je rappelle que 25% de la population carcéale de notre pays est étrangère.
01:33:38 - Mais bien sûr, mais surtout pour les femmes et les jeunes filles
01:33:41 qui sont des proies pour un certain nombre d'individus,
01:33:44 qui sont traitées comme des objets dans les pays
01:33:47 d'où viennent ces individus,
01:33:49 qui ont un rapport à la femme totalement infériorisé,
01:33:52 et qui considèrent qu'une femme est leur propriété, leur chose.
01:33:56 Donc ces gens-là doivent être châtiés,
01:33:59 et si possible ne doivent pas venir dans notre pays, c'est tout.
01:34:02 Et moi, je me fous que cette personne...
01:34:04 L'Afghanistan n'est pas un pays en guerre.
01:34:06 - C'est un homme qui a fui le régime des talibans.
01:34:09 - Justement, justement...
01:34:11 - Il vient avec les codes et les moeurs.
01:34:13 - J'aimerais bien que l'autre côté de la table puisse expliquer.
01:34:16 - C'est très important parce que justement,
01:34:18 le discours, souvenez-vous du discours d'une partie,
01:34:21 des gens de gauche, des responsables, des Samuel Rousseau et compagnie,
01:34:24 qui au moment... Oui, il faut le dire,
01:34:26 parce que ces gens-là ont une responsabilité.
01:34:28 Parce qu'au moment où il y avait des gens qui partaient de l'Afghanistan,
01:34:31 il y a des gens comme vous, comme moi aussi, je l'ai dit à ce moment-là,
01:34:34 qui disaient "Attention, attention aux gens qui quittent l'Afghanistan,
01:34:37 attention à qui nous allons accueillir sur notre sol".
01:34:40 - C'était aussi l'honneur de la France d'accueillir des Afghans qui fuyaient les talibans.
01:34:44 - Et en effet, il y a le revers de la médaille que l'on constate,
01:34:47 mais il y a aussi, j'ose imaginer,
01:34:50 qu'une bonne partie des Afghans qui ont pris asile en France pour fuir les talibans
01:34:56 se comportent décemment. J'ose l'imaginer,
01:34:59 même si les FEM donneront peut-être tort.
01:35:02 - J'en connais pas mal d'ailleurs qui sont venus et qui ont fui les talibans,
01:35:05 notamment un de mes fixeurs qui aujourd'hui vit en France
01:35:08 et qui ne se comportent pas de cette façon, évidemment.
01:35:12 Evidemment, ce n'est pas la norme.
01:35:14 Mais ce qu'il faut vous dire, c'est que ce n'est pas parce qu'on est hostile aux talibans,
01:35:19 on a fait partie d'une faction,
01:35:22 on a appartenu à un clan ou à une tribu en Afghanistan hostile aux talibans.
01:35:27 - On ne leur ressemble pas. - On ne leur ressemble pas.
01:35:29 Il existe, et je voudrais vraiment insister là-dessus,
01:35:32 le problème de l'Afghanistan, c'est que l'Afghanistan,
01:35:35 c'est une société tribale, archaïque,
01:35:40 par rapport à laquelle notre société, c'est une autre planète.
01:35:48 Cette personne arrivant ici, en plus il y a tous les fantasmes
01:35:52 qui sont générés à la fois en Afrique ou au Moyen-Orient sur ce qui se passe en France.
01:36:00 On se dit "mais c'est l'Eldorado, vous pouvez faire ce que vous voulez".
01:36:04 Et l'individu n'a pas les codes de notre société.
01:36:09 Donc il a beau avoir été un opposant, ce n'est pas du tout quelqu'un qui est un démocrate
01:36:14 ou nécessairement quelqu'un qui va s'adapter à notre pays.
01:36:18 - Et le rapport aux enfants, c'est très sérieux,
01:36:28 le rapport aux enfants est quand même quelque chose,
01:36:30 dès qu'une fille est pubère, elle est mariée.
01:36:34 Les mariages sont très tôt et parfois se font avec des individus d'un certain âge.
01:36:41 - Vous me dites que vous prenez le contre-exemple de votre fixeur
01:36:44 qui se comporte de manière idéale, il est parfaitement intégré.
01:36:47 Il est afghan, il n'a pas envie de marier une...
01:36:50 - Non, il est marié et la France l'a accueilli parce que lui,
01:36:56 il avait une marque dans le dos ayant travaillé en partie pour le gouvernement
01:37:01 et donc il ne pouvait pas rester pour l'ancien gouvernement,
01:37:03 donc il ne pouvait pas rester en Afghanistan.
01:37:05 C'est quelqu'un de parfaitement éduqué, beaucoup d'Afghans sont comme ça.
01:37:08 Il y avait aussi des Afghans qui venaient de zones tribales,
01:37:11 qui sont complètement...
01:37:13 Ce qu'il faut par rapport au comportement de cet individu,
01:37:17 par rapport à cette petite fille, c'est qu'il faut imaginer le décalage
01:37:21 dans lequel cet individu a été éduqué en Afghanistan,
01:37:24 comment il a vécu là-bas, il a connu la guerre,
01:37:27 c'est un pays qui connaît la guerre, qui a connu la guerre pendant 40 ans, l'Afghanistan.
01:37:30 Donc il a vécu dans une société extrêmement rigide
01:37:34 et même s'il n'était pas du côté des talibans,
01:37:36 il n'en fait absolument pas une personne tout à fait...
01:37:39 Et le problème c'est qu'au nom du camp du droit d'asile,
01:37:43 largement dévoyé souvent,
01:37:46 on accueille aussi des personnes qui n'ont rien à faire chez nous.
01:37:49 Je voulais juste te faire deux petites remarques,
01:37:52 parce qu'on s'est un peu éloigné du sujet.
01:37:55 La première c'est que je voulais quand même rendre hommage à la dignité,
01:37:57 j'ai trouvé, du père de cette fille.
01:37:59 J'ai écouté son interview, j'étais vraiment impressionné.
01:38:02 Tu vois comment il s'est comporté le soir de l'agression.
01:38:04 Il a maîtrisé ses nerfs, son sang froid,
01:38:06 sa gamine de 7 ans qui est en train de se faire agresser sexuellement.
01:38:09 Il a maîtrisé l'homme lui-même en attendant la police.
01:38:12 99% des autres pères de famille auraient roué de coup cet agresseur.
01:38:16 Et vous voyez moi qui critique tout le temps la logique de la vengeance,
01:38:19 quand j'ai vu son interview, je me suis dit
01:38:21 je ne sais pas si j'arriverais à sa place à avoir son sang froid.
01:38:24 Deuxième remarque que je voulais faire,
01:38:26 quand même il y a un sujet avec le Trocadéro et le Champ de Mars.
01:38:28 C'est vrai, j'avais prévu de l'aborder mais on est sortis du sujet.
01:38:31 Il y a eu beaucoup de témoignages sur des agressions,
01:38:34 sur des viols, sur des vols, sur bancs etc.
01:38:36 qui ont lieu dans ces endroits, qui sont des lieux vraiment touristiques,
01:38:40 qui sont je pense les lieux les plus fréquentés par les touristes à Paris.
01:38:43 C'est un sujet.
01:38:44 Alors on a empaqueté la tour Eiffel d'une sorte de muraille ridicule en verre.
01:38:47 Mais si c'est pour qu'il y ait ce genre de choses au Trocadéro et au Champ de Mars,
01:38:51 manifestement assez régulièrement, c'est un sujet.
01:38:53 La troisième chose, je voulais juste répondre sur cette question du lien
01:38:56 que vous faisiez avec l'origine afghane de ce monsieur.
01:38:59 Moi je ne connais pas l'histoire de ce monsieur, j'en sais rien.
01:39:02 Il me semble qu'il ne faut pas faire de court-circuit.
01:39:04 C'est un homme qui est arrivé en Afrique il y a quelques années,
01:39:05 qui est légal et qui a été inséré dans la société,
01:39:08 qui a même un travail dans le BTP.
01:39:09 Quelqu'un, une sorte de, par exemple, une féministe un peu radicale,
01:39:12 un peu caricaturale, pourrait dire "Regardez c'est un homme,
01:39:15 il y a un lien entre la masculinité et ce genre d'agression".
01:39:17 C'est tout aussi artificiel le lien que vous faites.
01:39:19 Mais en l'occurrence il est afghan, donc les féministes ne diront rien.
01:39:21 Quand on parle des violences sur les femmes ou quand on parle des violences sur les enfants,
01:39:24 la très grande majorité de ces violences, elles sont faites par des proches.
01:39:27 Donc si on parle des enfants ou des femmes françaises ou françaises
01:39:30 victimes de violences sexuelles, dans la plupart des cas,
01:39:33 alors peut-être pas quand ça se passe à la place du Franc-Canada,
01:39:36 mais dans la plupart des cas, ce sont des gens qui sont nés en France,
01:39:39 qui sont de nationalité française.
01:39:40 Vous demanderez aux jeunes femmes qui prennent le métro à Paris
01:39:43 de qui elles ont peur.
01:39:44 Trois femmes sur quatre, je crois, qui ont été agressées ou violées,
01:39:46 l'ont été par un proche de la famille ou un ami.
01:39:49 Alors je vais vous en faire une autre Nathan,
01:39:50 puisque vous voulez qu'on fasse une bagarre de chiffres.
01:39:52 92% des agressions sexuelles dans les transports sont le fait d'étrangers.
01:39:56 48% de la délinquance francilienne est étrangère.
01:40:00 Et un féministe un peu...
01:40:02 Je reviens sur l'exemple du féministe caricatural, pour y dire,
01:40:04 80% et quelques des violences dans les transports sont le fait d'hommes.
01:40:07 Est-ce que ça veut dire que la masculinité en soi est liée à la délinquance ?
01:40:11 Non, mais il y a un lien.
01:40:12 Non, mais je veux dire un truc.
01:40:13 Non, non, c'est important ce que vous dites.
01:40:14 Les hommes, on ne peut pas tous les renvoyer.
01:40:16 En revanche, ces gens-là, effectivement, on peut tous les renvoyer
01:40:18 ou on peut tous les empêcher d'entrer.
01:40:19 Le lien de rapport à effet est direct.
01:40:21 Le mot de la fin, Karima, sur ce sujet.
01:40:23 Je pense qu'on peut revenir maintenant à ce qui a été jugé,
01:40:26 en fait, la sanction comme telle.
01:40:28 Oui, 18 mois fermes, 12 mois avec sursis.
01:40:32 Mais moi, je m'interroge justement sur la suite des choses, sur le suivi.
01:40:36 Parce que quand on regarde aussi un peu à sa défense,
01:40:39 en fait, dans la défense, qu'est-ce qui a été dit ?
01:40:41 C'était que, bon, il était intoxiqué par l'alcool.
01:40:44 Oui.
01:40:45 Notamment, ça altérait complètement son jugement.
01:40:47 C'est vrai.
01:40:48 L'alcool, oui, ça peut créer de la désinhibition.
01:40:51 Mais de là à créer, par exemple, dans ce cas-ci,
01:40:53 on parle d'une agression sexuelle,
01:40:55 mais on parle aussi d'un acte de pédophilie.
01:40:57 Quand vous agressez sexuellement une femme, une jeune,
01:41:00 en fait, un enfant de 7 ans, il y a aussi une composante de la sorte.
01:41:05 Et dans le suivi comme tel, moi, je m'inquiète beaucoup.
01:41:09 Parce que ça ne crée pas, quand vous êtes sous emprise, sous alcool,
01:41:12 ça ne crée pas certains comportements non plus comme ça, vous savez, dans le vide.
01:41:16 Les filles qui sont sous alcool ne vont pas agresser des fillettes.
01:41:19 Exactement, je l'espère bien.
01:41:21 Donc, pour le suivi de la chose, je pense que c'est quand même important,
01:41:24 et je trouve ça particulièrement inquiétant,
01:41:26 que de dire simplement que l'alcool a pu jouer un rôle,
01:41:30 je trouve que c'est de minimiser quand même les actes.
01:41:33 Il nous reste 4 minutes ensemble.
01:41:35 Je voulais évoquer un sujet qui commence à monter ces derniers jours,
01:41:38 qui m'a interpellé.
01:41:39 Vous avez entendu parler du film « Les Sekpowskis » ?
01:41:42 Vous l'avez vu, peut-être ?
01:41:43 Oui, je l'ai vu.
01:41:44 Vous l'avez vu, vous ?
01:41:45 Il paraît que vous avez fait une séance.
01:41:48 J'ai vu ce qui se passait dans les salles.
01:41:50 C'est un film que tout le monde commente.
01:41:52 Personne autour de la table l'a vu apparemment.
01:41:54 En tout cas, tout le monde le commente,
01:41:56 parce que ce n'est pas pour son scénario, malheureusement,
01:41:59 mais plutôt pour les réactions qu'il provoque
01:42:01 de la part de ceux qui vont le voir en salle.
01:42:04 C'est vraiment le prétexte, ce film.
01:42:06 Maintenant, c'est un concours de celui qui mettra le plus de bazar
01:42:09 dans la salle de cinéma, par vidéos interposées sur les réseaux sociaux notamment.
01:42:13 Regardez ce petit sujet de Tony Pitaro et on va en dire un mot rapide.
01:42:16 Dans plusieurs cinémas de France, la projection du film « Les Sekpowskis »
01:42:22 a provoqué des troubles, comme à Bollen dans le Vaucluse,
01:42:25 où la séance a été interrompue.
01:42:27 Le projectionniste du cinéma Le Clap nous raconte la scène qui s'est produite.
01:42:31 Une séance où il n'y avait que des jeunes, il n'y avait pas d'adultes du tout.
01:42:35 Et comme dans beaucoup de séances de jeunes,
01:42:39 il y avait des discussions, des téléphones allumés, bazar.
01:42:43 Et on a dû interrompre la séance parce qu'il y a eu des jets de projectiles,
01:42:49 pétards, canettes, et donc il y a des jeunes qui ont reçu des objets
01:42:53 sur la tête ou au visage.
01:42:55 Donc pour des raisons de sécurité, on a préféré arrêter la séance.
01:42:58 Le projectionniste nous explique comment il a pu maintenir
01:43:01 les projections du film en faisant appel à la police.
01:43:05 Il y avait des jeunes de quartier, mais il y avait des jeunes de toute la ville.
01:43:09 Donc on a été obligés sur les séances suivantes de faire appel à des personnes
01:43:14 de la sécurité, gendarmerie ou police municipale après,
01:43:18 pour que l'ordre soit assuré lors de ces séances-là.
01:43:21 La dernière projection de ce film a eu lieu hier soir.
01:43:24 Malgré la présence de la sécurité, le cinéma a décidé de ne pas reprogrammer le film.
01:43:29 C'est dingue, c'est dingue.
01:43:31 - On dirait que la culture du vide nous envahit.
01:43:34 Je ne sais pas qui veut dire "il ne nous reste que deux minutes".
01:43:36 - Ça provoque des réactions.
01:43:38 Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est...
01:43:40 - Vous avez vu, il y avait des policiers dans les salles de cinéma.
01:43:43 - Mais c'est quoi, c'est le film qui contamine le public ?
01:43:47 - Je ne sais pas.
01:43:49 Il n'y a que des jeunes dans les salles, qui vont voir ça,
01:43:52 donc ils ne se retrouvent qu'entre eux.
01:43:54 J'imagine qu'ils commencent à jeter des pop-corns, à lancer des boulettes,
01:43:57 et puis il y en a un qui commence à réagir, et puis ça crie.
01:44:00 - Il y a une espèce de colo d'imbécile qui...
01:44:03 - Mais dans la culture populaire, Julien...
01:44:05 - Ils ont vu que dans une première salle, ça mettait de base ça.
01:44:07 Alors tiens, nous aussi, on va le faire.
01:44:09 - Dans la culture populaire, c'est ça ?
01:44:11 - C'est une culture du vide.
01:44:13 - Je ne suis pas d'accord avec vous.
01:44:14 Ce n'est pas une culture du vide, encore une fois.
01:44:16 C'est une culture que l'on a dans un certain nombre d'écoles,
01:44:18 de collèges, de lycées, qui est une culture de la violence,
01:44:21 de la haine, et même de la bestialité, parfois de l'animalité,
01:44:25 quand on entend les cris, quand on voit les attitudes,
01:44:28 et quand on voit parfois le manque d'humanité.
01:44:31 Là, je suis désolé, mais il me semble avoir repéré,
01:44:37 en tout cas un acteur, dans la bande-annonce que vous avez passée,
01:44:40 de ce film, "Les secrets".
01:44:42 C'est amusant parce qu'il y a un des acteurs,
01:44:44 malheureusement je n'ai plus son nom, je pourrais le retrouver,
01:44:46 mais qui s'était exclu dans une interview il y a quelque temps,
01:44:48 en disant que c'est très important de le vivre ensemble,
01:44:50 c'est très important de ne pas caractériser, de ne pas discriminer.
01:44:52 - L'occurrence, c'est pour les acteurs, ils ne se sentent pour rien.
01:44:54 - Mais justement, c'est amusant parce que leur public leur donne tort.
01:44:56 - Le réel, vous voyez, le réel, il arrive dans ces salles de cinéma.
01:44:59 Il y a une culture qui est là, et c'est une culture qui nous est,
01:45:02 je vais vous le dire, qui nous est complètement étranglée.
01:45:04 - La dernière fois qu'on a vu des débordements comme ça dans des salles de cinéma,
01:45:06 c'était la sortie, vous savez, des... pas "Rocky", mais comment ça s'appelle ?
01:45:09 "Ocryde", qui est des films de boxe, récemment, qui sont sortis,
01:45:13 et dans lesquels on avait vu comme ça que dans des salles ça dégénérait.
01:45:15 - C'est là qu'on va passer tous pour des croutons, j'allais dire.
01:45:18 - Non, mais c'est quand même pour voir.
01:45:20 - Si je peux finir, je veux juste faire une autre phrase, c'est que c'est...
01:45:22 - Pour pouvoir regarder le film, quand même.
01:45:24 - C'est le reflet de la culture populaire chez les jeunes.
01:45:27 Il y a un effet d'entraînement, ça se passe par TikTok,
01:45:29 ça se passe par les réseaux sociaux, donc justement, ça crée cet engouement.
01:45:32 Et il y a différents objets culturels comme ça qui sont saisis par cette jeunesse.
01:45:36 Et il y a différents codes peut-être qui nous échappent ici, mais c'est un peu ce qu'on observe.
01:45:40 - Je vois bien que ça m'échappe à ce niveau-là.
01:45:42 - Dernier mot, Nathan Devers ?
01:45:43 - Petit trauma, c'est vrai que ce qui se passe dans les salles de cinéma, c'est très intéressant.
01:45:45 Je me souviens, j'étais allé voir le film Barbie, et ça avait été sidéré pour faire plaisir à ma copine,
01:45:50 mais ça avait été sidéré...
01:45:51 - Assumé ! Assumé ! Assumé !
01:45:54 - Je t'en prouve, lui, que j'ai...
01:45:56 - Nathan, on avait fait une belle chronique sur ce film.
01:45:58 - Mais oui, et j'en avais fait une chronique.
01:46:00 - Ah, attendez, excusez-moi, je reçois un SMS, je suis la copine de Nathan Devers,
01:46:05 il est fou, il y est allé tout seul.
01:46:07 - Ah, c'est vrai, oui, c'est ça.
01:46:08 - Bah voilà, je...
01:46:09 - Je m'en suis plié.
01:46:10 - Je m'en suis plié.
01:46:11 - Il m'a supplié, et lui, il t'a insisté.
01:46:13 - Et le spectacle était habillé en rose.
01:46:15 - Ah ouais ?
01:46:16 - C'est vrai, c'était passionnant, parce que ça lance une tendance.
01:46:18 Et en l'occurrence, sur l'ESSECPA, je me trompe peut-être,
01:46:20 mais je crois qu'il y avait eu une polémique sur le film l'ESSECPA,
01:46:22 quand il y a eu l'annonce de ce film,
01:46:24 qu'il avait été jugé discriminatoire, quand il y avait eu la bande-annonce,
01:46:27 sur le fait qu'il donnait une image dégradante de, en effet,
01:46:31 ce classe en difficulté qui sont les ESSECPA.
01:46:34 Et donc c'est intéressant de voir quand même comment il y a...
01:46:37 En effet, là, sur ce point, je ne suis pas en désaccord avec vous,
01:46:39 mais c'est une communauté entre ce qui est parfois montré dans un film
01:46:42 et ce sur quoi ça débouche.
01:46:44 - Je vais vous faire une proposition.
01:46:46 Je vous emmène voir tous l'ESSECPA, c'est pour moi.
01:46:48 On y va tous ensemble et on ira voir l'ESSECPA au ski.
01:46:50 S'il y a encore une salle qui le joue, parce que vous avez vu que ça décourage...
01:46:53 - Prenez l'assurance, avant.
01:46:55 - Regardez le score éventuellement.
01:46:57 - C'est la fin de cette émission. Merci aux équipes.
01:46:59 Martin Mazur, Maxime Ferre, Arthur Bastide, qui m'ont aidé à préparer cette émission.
01:47:04 La suite, c'est l'édition de la nuit autour de Simon Guillain.
01:47:07 Avec plaisir de vous retrouver demain pour Face à l'info à 19h
01:47:10 et bien sûr, soir en refo à 22h. À demain.
01:47:12 Sous-titrage ST' 501
01:47:14 [Musique]