• il y a 10 mois
Un Français sur quatre vit en zone inondable. Le reportage de Fabien Recker à Arques dans le Pas-de-Calais, une commune impactée par 2 inondations en décembre et en janvier. Les sinistrés dans l’attente d’être indemnisés, sont confrontés à des batailles d’experts et aux difficultés du relogement.
Année de Production : 2022

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Transcription
00:00 [Générique]
00:05 Inlassablement, il faut nettoyer les trottoirs.
00:08 Voilà des semaines que les agents de la commune d'Arc sont mobilisés.
00:12 Partout en ville, c'est à dents combrants.
00:15 Tout ce qu'il reste à vider des maisons sinistrées.
00:17 Les gens, après, une fois que les experts sont passés,
00:21 mettent devant chez eux et nous on passe avec les camions
00:23 pour évacuer tout ce qu'ils ont à jeter en fait.
00:27 L'eau, elle avait monté jusque ici.
00:30 Donc les habitants de ces appartements ont été bloqués chez eux en fait.
00:34 Des habitants excédés qui parfois perdent patience.
00:38 - On mangeait par là. - Ah oui, je vous comprends monsieur.
00:40 - Ici ça sert à rien, là-bas il va salir ici. - Oui, je vous comprends monsieur.
00:43 Alors on veut pas, nous on essaye d'apporter au maximum.
00:46 Mais tout le monde ne comprend pas qu'on essaye de faire ce qu'on peut.
00:51 À l'origine du désastre, une petite rivière.
00:54 Donc là-bas au bout, vous avez la rivière de là.
00:56 Elle était carrément sortie de son lit.
00:58 Là, qui coule au fond du jardin de Sabine Faker.
01:02 Le niveau d'eau a carrément dépassé le petit muret que vous voyez ici.
01:07 J'ai tout perdu, comme vous voyez.
01:10 J'ai eu beaucoup d'eau dans ma maison, à peu près 1m70.
01:14 Vous voyez, l'eau est montée jusqu'ici à peu près.
01:17 Je loge un peu chez des amis, je loge aussi dans la famille.
01:20 Comme Sabine, Clément Berthelot habite aujourd'hui chez des amis.
01:24 Sa rue, entièrement sinistrée, est désormais déserte.
01:28 Après les crues de novembre, la troisième inondation survenue début janvier
01:32 lui a donné le coup de grâce.
01:34 En fait, on recommence totalement à zéro.
01:37 Au niveau de tout, que ce soit assurance, expert ou autre.
01:40 Parce que c'est une nouvelle société de nettoyage.
01:42 Parce que la première ne veut plus venir.
01:44 C'est un nouvel expert.
01:45 Les experts sont débordés, ont pris plein de dossiers.
01:49 Et puis c'est assez compliqué.
01:50 Son assurance va payer le crédit de sa maison pendant un an, mais pas au-delà.
01:56 Or, sans avis de l'expert, les travaux ne peuvent pas démarrer.
01:59 Clément sait déjà qu'il ne pourra pas tenir ce délai.
02:02 J'en suis déjà à 5-6 mois de perdu pour l'instant.
02:05 Donc normalement, je devrais rentrer dans ma maison en janvier, mais je n'y serai pas.
02:10 En attendant les indemnisations, M. Le Maire doit gérer l'urgence.
02:15 Il a au moins une soixantaine de familles à reloger.
02:18 Il est nécessaire qu'ils puissent se poser un petit peu pour réfléchir pour la suite.
02:22 On sait que leurs maisons sont inhabitables.
02:25 Il faut que les enfants puissent continuer à aller à l'école et au collège.
02:28 Le gérant de ce camping a mis à disposition des bains galop aux habitants sinistrés.
02:33 Sandrine Prudhomme y a trouvé refuge avec sa fille et une amie,
02:37 dans l'attente d'une solution de plus long terme.
02:39 Ça suit son cours, nous on a actionné tout ce qu'on pouvait.
02:42 Les enfants, ils sont perdus.
02:44 Ils se demandent tous les jours.
02:46 On va être où le mois prochain ?
02:48 Ma fille, qu'elle en prenne un brevet et elle craque tous les jours.
02:51 Tous les jours, elle pleure.
02:52 Moi, j'en ai même perdu mon sourire.
02:55 À l'hôtel de ville, Benoît Roussel réunit ses chefs de service.
02:59 Avec cette fois malgré tout une bonne nouvelle, la commune va recevoir du renfort.
03:03 On va avoir la visite sur la commune de la mairie de Saint-Amant-les-Eaux pendant trois jours.
03:09 Il va y avoir 11 agents qui vont être mobilisés chaque jour.
03:13 De quoi aider au nettoyage des 21 bâtiments municipaux inutilisables,
03:17 parmi lesquels plusieurs écoles, une salle de spectacle
03:20 ou encore ce bâtiment de 1000 m2.
03:23 Il abritait une école de musique et risque d'être rasé.
03:26 On a un pont, alors là c'était visible, il penchait d'un côté,
03:30 donc on l'a fermé tout de suite et puis on a fait le nécessaire pour le détruire,
03:33 mais ça nous a pris deux mois.
03:35 Et ça va nous reprendre presque quatre mois pour le reconstruire.
03:38 La reconnaissance d'état de catastrophe naturelle
03:41 devrait faciliter les indemnisations.
03:43 Des travaux d'urgence de nettoyage des cours d'eau et de consolidation des berges
03:48 doivent éviter un nouveau désastre.
03:50 [Musique]

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