L'Heure des Pros 2 Week-End (Émission du 02/02/2024)

  • il y a 6 mois
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros2WE à 20h du vendredi au dimanche
Transcript
00:00 Il est 20h, merci d'être avec nous pour l'heure des pro 2.
00:03 Kevin Bossuet, Jean-Sébastien Ferjou, Elisabeth Lévy, Thierry Mariani, député européen est avec nous,
00:09 Christian Convert, secrétaire général de la coordination rurale et Yoann Usaï.
00:13 Voilà le plateau de ce vendredi soir.
00:16 On fait d'abord le point sur l'information avec Félicité Guindocchi et ensuite on commence l'émission.
00:22 A tout de suite.
00:26 Après le préavis de grève de la RATP, c'est maintenant au tour des contrôleurs de la SNCF.
00:31 Ils menacent de faire grève les 16, 17 et 18 février, soit un week-end de vacances scolaires pour une bonne partie des Français.
00:37 Ils revendiquent des hausses de salaire et une meilleure prise en compte de leur fin de carrière.
00:42 Les grosses voitures sont dans le viseur d'un référendum anti-SUV à Paris.
00:46 La votation aura lieu ce dimanche de 9h à 19h.
00:50 1,3 million d'électeurs parisiens sont invités à se rendre dans l'un des 38 lieux de vote pour répondre à la question suivante.
00:57 Pour ou contre la création d'un tarif spécifique pour le stationnement des voitures lourdes, encombrantes et polluantes ?
01:02 Si le pour l'emporte, le propriétaire d'un SUV devra payer entre 12 et 18 euros l'heure, selon les arrondissements.
01:11 L'octroi de nouveaux crédits immobiliers atteint en 2023 son niveau le plus bas depuis 8 ans à 129,5 milliards d'euros,
01:18 selon la Banque de France. Malgré la stagnation des taux, la production de crédits à l'habitat a continué de reculer.
01:25 Merci beaucoup, félicité pour le point sur l'information.
01:28 On va commencer avec l'image de ce vendredi, qui est peut-être l'image de ce début d'année 2024.
01:34 Les agriculteurs qui donc rebroussent chemin après avoir bloqué pendant deux semaines certains grands axes routiers installés pendant une semaine,
01:43 notamment aux portes de la capitale.
01:45 Je note quand même que durant cette séquence, pas un policier n'a été blessé, pas un journaliste qui a couvert la colère des agriculteurs n'a été malmené,
01:58 qu'avant de partir, les agriculteurs ont tout rangé et que finalement, certes, il y a des mesures et je vais me tourner très rapidement vers vous,
02:06 monsieur Convert, mais qu'il y a quand même une certaine amertume, une inquiétude.
02:11 Il y a des annonces, on attend des actes.
02:14 C'est ce que dit d'ailleurs José Pérez, qui est de la coordination rurale dans le 47 et qui a pris la parole il y a quelques heures sur notre antenne.
02:22 Écoutez le.
02:24 Pour l'instant, c'est du blabla.
02:26 Il y a des choses qui ont l'air intéressantes, mais il va vraiment, vraiment falloir aller regarder ce qu'il y a dedans.
02:35 Nous, on n'a pas levé les barrages.
02:37 On s'est fait virer de Paris comme des malpropres et on se fait virer de tous les départements qu'on traverse.
02:42 On se fait virer comme des malpropres.
02:44 Encore maintenant, on est à Limoges et on a escadron de CRS devant, derrière, au milieu, partout.
02:51 On est viré comme des malpropres partout où on passe.
02:54 Nous, on n'a rien levé du tout.
02:55 On nous a mis dehors.
02:57 Alors, je ne sais pas si c'est plus pour des raisons de sécurité qu'ils sont escortés, que finalement, il y ait une sorte d'humiliation,
03:04 c'est à dire vraiment, on est renvoyé comme des malpropres.
03:07 Ce qui m'intéresse, c'est cet équilibre entre la mobilisation historique et disons-le, qui a été soutenue par 9 Français sur 10,
03:15 avec parfois des gens qui ont découvert ce que c'était le monde agricole, la paysannerie, l'amour de la France
03:22 et finalement, des annonces qui ont été faites, importantes, mais quand on fait la balance,
03:25 je ne suis pas sûr qu'aujourd'hui, vous en sortiez gagnant.
03:29 Quel regard vous portez là-dessus ?
03:30 Alors, quel regard ?
03:31 À la suite de ce qui vient d'être dit, parce que je pensais que le convoi allait pouvoir rentrer tranquillement.
03:35 C'est vrai que je ne vais pas jouer le caliméro, mais on dirait quand même que notre syndicat,
03:38 qui est en train de mobiliser un peu plus les agriculteurs, est prépoursible et humilié.
03:44 Alors après les annonces, effectivement, il y a quelque chose qui va dans le bon sens.
03:48 Il y a déjà une super communication, on ne peut que saluer la communication.
03:52 Ce qui nous a été dit hier, il y a des avancées, mais bon, après l'analyse d'une journée,
03:59 il semble déjà qu'on se soit fait enfumer, parce que de toute façon, les aides en direction de la trésorerie ne sont pas là.
04:07 Ce qui se dit au niveau européen, on nous dit qu'il va y avoir des règles sur le Mercosur,
04:11 les accords ne seront pas signés, la France ne signera pas.
04:16 Et après, les informations…
04:17 En l'état.
04:19 En l'état, oui, mais en l'état, d'après les informations qui nous remontent, c'est déjà cuit-coq, comme on dit.
04:23 C'est fait, que la France dise oui, non, on se retire, apparemment, c'est grillé.
04:27 Donc si c'est déjà ça, ça veut dire qu'effectivement, on continue la communication et qu'on se fout de nous.
04:33 De toute façon, ils ne comprennent pas dans ce cas-là que l'heure est aussi grave.
04:35 Si c'est vrai, écoutez, moi je partais quand même ce soir assez satisfait,
04:40 puisque de toute façon, il y a un moment où il faut arrêter le mouvement.
04:42 Les agriculteurs, quand on est 8 jours sur un barrage, qu'on connaît la situation de nos exploitations,
04:48 et ici, c'est normal qu'ils veulent rentrer.
04:50 On ne va pas, maintenant, ça aurait été embêter la population.
04:54 La population était là de notre côté, c'est l'intérêt de cette mobilisation,
04:58 c'est que la population, au regard de toutes les explications, a compris le danger,
05:03 que la souveraineté alimentaire est réellement menacée.
05:06 Mais les actes qui sont pris là, en fonction de ce qu'il nous est dit, là, je crois qu'une fois de plus, on se soit fait avoir.
05:11 Maintenant, on va voir.
05:12 - Mais Arthur, évidemment, il y a les annonces, il faut les actes très rapidement.
05:16 Parce que la seule question que je me pose, c'est, est-ce qu'aujourd'hui, un agriculteur, par exemple, en Haute-Garonne,
05:23 qui a 333 euros de reste à vivre après avoir payé toutes ses charges,
05:27 est-ce qu'avec les nouvelles annonces qui ont été faites, dans les mois qui viennent,
05:32 il n'aura pas que 333 euros de reste à vivre ?
05:36 Yoann Moussaï ?
05:37 - Cette séquence a montré, une nouvelle fois, me semble-t-il, le discrédit de la parole publique et de la parole politique.
05:43 Parce que malgré les annonces qui ont été faites, et un certain nombre vont dans le bon sens,
05:47 et le gouvernement a accédé à certaines de vos revendications,
05:50 et malgré ces engagements, les agriculteurs ne croient pas le gouvernement, le Premier ministre, le Président de la République.
05:57 Donc cette séquence a une nouvelle fois montré que la parole politique était dévaluée,
06:00 qu'elle n'avait pas beaucoup d'importance et que seuls les actes comptaient.
06:04 Mais elle a aussi montré autre chose, et je veux revenir sur ce que vous avez dit en début d'émission,
06:07 parce que c'est très important, c'est vrai qu'il n'y a eu aucun affrontement avec les policiers.
06:11 Absolument rien n'a été cassé, d'ailleurs, ils l'ont dit, les agriculteurs, nous venons ici pacifiquement.
06:17 C'est un mot qu'ils ont employé, c'est cette France digne, cette France qui travaille dur,
06:21 cette France silencieuse, qui souffre beaucoup, qui travaille énormément et qui gagne peu,
06:26 mais qui se montre toujours exemplaire.
06:28 Cette France-là, elle est opposée à la France des émeutiers de juin dernier.
06:33 Cette France-là, elle est opposée à cette France qui manifeste et qui casse parfois aussi dans les rues.
06:40 Ces agriculteurs appartiennent à la même France que nos compatriotes juifs qui ont manifesté contre la Grande Marche,
06:47 contre l'antisémitisme et qui ont applaudi les forces de l'ordre.
06:51 Là non plus, rien n'avait été cassé.
06:53 Et il y a d'autres manifestants, je ne veux stigmatiser personne,
06:55 mais qui, chaque semaine, partent de la place de la République
06:58 et, à chaque fois, sont encadrés par des cordons de CRS, cassent des vitrines, etc.
07:05 Cette séquence a montré qu'il y avait effectivement ces deux Frances qui s'opposent et qui sont face à face.
07:11 Vous avez souvent parlé de Saint-Sauline, M. Convert, sur la quarantaine.
07:15 Je rappelle qu'en un week-end, il y avait 60 à 80 gendarmes qui ont été blessés sur la réforme des retraites.
07:20 Je ne cible pas les syndicats, bien évidemment,
07:23 mais les Black Blocs qui se sont intégrés à ces manifestations sur la séquence des retraites.
07:28 Je crois que c'est 1 600 policiers et gendarmes blessés ?
07:31 Sur les retraites ?
07:32 Oui, sur les retraites. Pour la séquence des trois mois, c'est 1 600 policiers blessés.
07:37 Donc, on n'est pas sur la même hiérarchie.
07:40 Mais je crois que c'est ce qui a participé aussi au soutien des Français,
07:45 parce qu'ils savent évidemment que votre colère est légitime.
07:49 Et quand ils ont vu jour après jour qu'ils ont suivi votre mobilisation, ils se sont bien retenus compte que...
07:55 Ce n'est encore pas de la colère, parce que la colère, c'est pire que ça.
07:58 C'est quand même une démonstration du désespoir réel.
08:01 Je crois que les gens ont bien compris, parce que les événements que vous parlez là, à Sainte-Soline,
08:04 ou ce qu'on voyait dans les rues de Paris, je crois que les agriculteurs comme moi
08:07 et tous ceux qui étaient sur les barrages, on était écœurés de voir ça.
08:10 Parce que là, effectivement, on connaît la facture à la sortie, la facture, on la paye tous.
08:13 Bien sûr.
08:14 Je pense que les agriculteurs qui étaient là, ce n'est pas ceux-là.
08:16 Nous, si les Black Blocs arrivent, je pense qu'on les déménage.
08:18 Ça va être vite vu, les cagoules.
08:20 Vous préférez les bonnets jaunes aux cagoules ?
08:23 Je vois, vous l'avez sur le plateau Thierry Mariani.
08:27 Que retenir ?
08:29 Qu'est-ce qui va rester de cette séquence, Thierry Mariani ?
08:32 Je crois qu'il va rester un malaise que la population française a bien compris,
08:37 des aides qui ont été annoncées au niveau français, mais on ne sait pas comment elles arriveront.
08:41 Et, pardonnez-moi, mais puisque moi je suis député européen, et rien à Bruxelles.
08:45 Parce qu'on a dit, il y a le sommet européen, il y a le sommet européen.
08:48 Mais je vous rappelle que le sommet européen, même si les agriculteurs sont là aussi à Bruxelles,
08:52 rien que cassé, tout propre, etc., occupaient le parvis du Parlement européen,
08:57 le sujet du sommet à Bruxelles, ce n'était pas l'agriculture, c'était l'aide à l'Ukraine.
09:01 Et donc, en tant que parlementaire, si je fais le bilan de cette semaine,
09:05 c'est 50 milliards pour l'Ukraine, je dis entre parenthèses,
09:09 8 milliards que payeront les Français.
09:11 Je vous rappelle qu'on participe à hauteur de 16 à 17% aux dépenses de l'Union européenne.
09:15 Et par contre, pour les agriculteurs, des demandes sur les achères
09:19 qui ont été à peu près acceptées et une commission européenne qui a, soyons clairs,
09:24 dit très clair fait, une fin de non-recevoir à M. Macron.
09:27 Qu'est-ce qu'elle a dit ? Le Mercosur, les États nous ont donné un mandat.
09:31 Sous-entendu, on continue. L'Ukraine, on va faire un barème qui s'appliquera.
09:36 Quand vous voulez, je vous prends le parvis.
09:38 C'est plus complexe que ça sur le Mercosur.
09:40 Les négociations continuent, mais le traité n'est pas adoptable en l'État.
09:43 C'est ce que disent les chefs d'État.
09:45 Le communiqué de l'Union européenne est très clair.
09:48 C'est que les États ont donné pouvoir.
09:50 Et donc, en clair, la position de la France, là aussi, est minoritaire.
09:53 Il y a trois États qui la soutiennent.
09:55 Donc, il ne faut pas se leurrer.
09:57 Et donc, en réalité, Mercosur, on continue, mais c'est une quasi fin de non-recevoir.
10:03 Mesure, suite à la suppression des droits de douane pour la production ukrainienne.
10:08 Il y a un mécanisme qui dit en réalité qu'on ne fera pas pire en 2024 qu'on a fait en 2023.
10:13 Et c'est tout. Il n'y a rien eu d'autre.
10:15 Et donc, pour les agriculteurs au niveau européen, ce n'était pas à l'ordre du jour.
10:19 Je rappelle que ces aides d'urgence pour les agriculteurs,
10:22 le chèque est estimé à 400 millions d'euros au total pour le moment.
10:28 On va écouter Frédéric Arnoux. Il est porte-parole de la FDSEA.
10:32 Et là aussi, il dit, attention, on attend que les annonces soient respectées,
10:37 que les mesures arrivent très rapidement, car plus dure serait la crise si ça n'arrive pas rapidement.
10:42 On a déjà un écrit formel de l'ensemble des mesures.
10:46 Donc ça déjà, c'est une avancée.
10:48 Par contre, il est clair que déjà d'ici le salon, il va y avoir une grosse phase de travail
10:52 pour que ça se traduise dans une loi et qu'on ait un contour de la loi qui soit présenté au salon de l'agriculture.
10:59 Et ensuite, nous, on s'assurera bien que toutes ces choses qui sont mises là se concrétisent
11:04 et se concrétisent dans un laps de temps qui soit assez court.
11:07 Donc on va aussi avoir un planning législatif qui va nous donner de la visibilité.
11:11 Nous, on attend du concret. Vous savez, nous, les agriculteurs, on est comme Saint-Thomas.
11:14 On ne croit que ce qu'on voit. Donc en fait, c'est du pragmatisme, du pragmatisme et du pragmatisme.
11:19 Ce n'est que ça. Il n'y a que ça qui compte. Il n'y a que le concret qui comptera.
11:23 Et le président de la FNSEA prévient, attention, il faut un projet de loi avant le mois de juin.
11:29 On l'écoute ?
11:34 On a dit qu'on voulait maintenant travailler et avoir du concret.
11:37 Donc il y a assez de trois semaines et on a écrit qu'on se donnait jusqu'au mois de juin
11:41 pour avoir une loi en dur parce qu'on sait bien qu'une loi, ça ne peut pas se faire en 15 jours.
11:45 Mais évidemment, si finalement on n'était pas considéré ou si tout ça n'était qu'un feu de paille,
11:50 on remettra le couvert. Vous savez, il n'y a pas le choix.
11:52 Il n'y a pas le choix. On n'est plus que 400 000 agriculteurs aujourd'hui.
11:55 Et on ne voit pas la ligne qu'on veut se fixer.
11:57 On a compris qu'il y avait des sujets français d'urgence.
11:59 C'est ce qu'a dit le premier ministre hier. On a dit qu'il y avait des sujets européens.
12:03 Et le président de la République s'est exprimé en disant d'ailleurs assez vertement
12:06 que la manière dont ça fonctionnait n'était pas au rendez-vous.
12:09 Imaginons qu'on ne se retrouve pas sur une situation où ça y est, on a les annonces
12:15 et effectivement ça prend un peu plus de temps.
12:17 Que peut-il se passer Jean-Sébastien Ferjot ?
12:20 La même chose. Parce qu'on entendait l'agriculteur qui disait
12:24 "Nous on est comme Saint-Thomas, on ne croit que ce qu'on voit".
12:26 Moi ça m'évoque un mot latin qu'utilisent les britanniques mais dont la sonorité évoque très bien.
12:30 Le fond c'est "flocinoily, pilification".
12:33 Ça veut dire que finalement c'est la tendance à répéter n'importe quoi en permanence
12:36 et que des propos qui n'ont aucune valeur.
12:38 Et en réalité c'est ça. Yohann Huza y parlait du discrédit de la parole publique.
12:42 On en est arrivé là. Le sujet ce n'est pas tellement le fond.
12:45 Le sujet c'est que plus personne n'a confiance en l'État en France et que l'État est affaibli.
12:50 Il est à la fois obèse et affaibli.
12:52 "Bodague" on pourrait dire aussi.
12:54 Et aussi longtemps qu'on ne réussira pas à restaurer la confiance de l'État.
12:57 Mais aussi parce qu'il faut que les administrations suivent ce que décident les politiques.
13:00 Il n'y a pas que l'Europe. Parce que notre sujet ce n'est pas l'Europe.
13:03 Quand on regarde ce n'est pas les traités de libre-échange qui posent problème.
13:05 C'est un peu l'Europe. J'ai l'impression que les deux grands perdants de cette séquence là
13:08 ce sont les européistes convaincus et peu convaincants mais très présents et très bruyants.
13:14 Et ce sont les idéologues de l'écologie radicale.
13:18 Le sujet c'est la manière dont la France s'est laissée mener par le bout du nez.
13:22 Ce n'est pas l'Europe en soi.
13:24 Ce ne sont pas les traités de libre-échange qui posent problème à l'agriculture française.
13:27 C'est le reste de l'agriculture européenne.
13:29 Je ne suis pas sûr que la France se laisse mener par le bout du nez.
13:31 Je pense que la France applaudit des deux mains.
13:33 C'est-à-dire que la Macronie est très...
13:36 Vous aurez même le droit de mettre d'accord une fois que je serai allé au bout de l'idée.
13:39 Dites que je ne comprends rien pendant que vous y êtes.
13:41 Les Pays-Bas ou l'Allemagne par exemple ont joué une concurrence déloyale.
13:45 Eux ils ont industrialisé leur agriculture.
13:47 Eux ils ont fait venir de la main d'oeuvre à bas coût.
13:49 Mais ça c'est l'Europe. On est au sein de l'Europe.
13:51 Mais ce ne sont pas les institutions européennes.
13:53 C'est le fait que la France ait accepté notamment des Allemands ou d'un certain nombre de pays
13:57 que eux soient parfaitement déloyaux.
13:59 Et c'est valable sur l'industrie et ça l'a été sur l'agriculture.
14:02 Au nom de quoi Jean-Sébastien Ferjou ?
14:04 Comment ?
14:05 Au nom de quoi ?
14:06 Au nom de l'Europe ?
14:07 Au nom de cette ouvraise.
14:09 Mais oui !
14:10 Au nom de l'idéologie européenne.
14:12 Vous êtes d'accord.
14:13 Mais bien sûr que si.
14:15 Les dirigeants français...
14:17 Oui mais au nom de leur idéologie...
14:19 Les Allemands sont aussi très européens.
14:22 Si on peut te répondre maintenant.
14:23 Et ils défendent leur intérêt national.
14:24 Mais non !
14:25 Les Allemands c'est au nom du fait qu'ils ne veulent en rien.
14:28 C'est l'idée du couple franco-allemand.
14:30 On est dans la grande Europe.
14:32 Ils défendent leur intérêt national.
14:33 On s'aime. En conséquence de quoi ?
14:35 Cela dit, vous l'avez bien dit tout à l'heure ou je ne sais plus qui l'a dit.
14:39 Dans le Mercosur c'est la majorité qualifiée.
14:42 Ce n'est pas l'unanimité.
14:44 Donc la France peut danser la danse du ventre.
14:47 Si vous voulez à la table des négociations.
14:49 Si elle ne met pas son toit politique sur la table.
14:52 C'est-à-dire la chaîne.
14:54 Je suis d'accord avec Elisabeth.
14:56 Pourquoi les agriculteurs n'y croient pas ?
14:58 Parce qu'en fait Emmanuel Macron dit le contraire de tout ce qu'il a toujours dit.
15:03 Avant il parlait aux français en tant qu'européens.
15:06 Maintenant il veut nous faire croire qu'il parle en tant que français aux européens.
15:12 Il y a un retournement majeur.
15:13 La vérité c'est que c'est complètement incohérent.
15:15 Parce que les piliers du macronisme ont été mis à terre.
15:19 L'européisme, l'écologisme et forcément on n'y croit pas.
15:24 D'un côté on nous dit qu'il faut plus d'écologie.
15:26 Donc on va vers la décroissance.
15:28 Et de l'autre côté il y a une idéologie libérale à travers les traités de libre-échange.
15:34 Et on dit qu'on est pour la croissance.
15:36 Il y a une contradiction qui se heurte à la réalité.
15:39 Yohan, pour rebombir sur ce que dit Kevin, je suis assez d'accord.
15:44 Un exemple extrêmement frappant.
15:46 Si vous prenez la semaine qui vient de s'écouler.
15:49 Si on compte le nombre de fois où Gabriel Attal et Emmanuel Macron ont prononcé le mot "souveraineté".
15:55 Ils l'ont prononcé des dizaines de fois.
15:58 Alors qu'en 2017, lorsqu'Emmanuel Macron a été élu, ce terme de "souveraineté" c'était presque un gros mot dans la bouche des macronistes.
16:06 C'était toujours européen.
16:07 C'est un mot qu'il ne prononçait jamais.
16:09 Qu'il classait à l'extrême droite.
16:12 Donc il y a eu effectivement un revirement soudain qui fait que, encore une fois, ça ne contribue pas à la crédibilité de la parole politique.
16:19 La souveraineté c'est dans le cadre des échanges internationaux.
16:22 Si vous écrivez la loi d'orientation telle qu'elle est aujourd'hui, c'est écrit dans le cadre des échanges internationaux.
16:26 Donc je ne comprends pas bien la souveraineté.
16:28 Après, tout ça a été écrit.
16:30 J'écoutais l'intervenant précédent.
16:33 Monsieur Philippe de Villiers.
16:34 Alors là, quand on dit que ce n'est pas de droite ni de gauche, qui c'est qui avait les opposants à l'époque du référendum qui avait décrit la situation à laquelle on arrive ?
16:44 C'était écrit.
16:45 Les politiques, bien sûr qu'on peut encore y croire.
16:47 Ils ont quel pouvoir à Bruxelles ?
16:50 Ils ont quel pouvoir ?
16:51 On a l'impression qu'ils ne nous servent vraiment plus à rien.
16:53 Mais c'est la mesque européenne qui nous le dit.
16:55 Qui, eux, arrivent à défendre leurs intérêts nationaux.
16:57 Il y a eu un renoncement français de ce point de vue-là.
17:00 Par contre, ils ne peuvent pas prendre un truc au niveau français assez simple, la surtransposition des normes.
17:05 Par exemple, ça c'est quelque chose de concret qu'on sait tous les jours et qu'on sait le mal que ça fait.
17:10 Sous la pression écolo.
17:11 On nous annonce qu'on va le faire.
17:14 Là, on va les marquer à la culotte.
17:16 C'est très clair.
17:17 C'est bon aussi.
17:18 J'ai la sensation qu'aujourd'hui, puisque c'est marqué au fer rouge, ces annonces-là, vous ne laissez rien faire.
17:25 Dans les paroles.
17:26 Non, vous avez des annonces et c'est écrit noir sur blanc.
17:29 Donc là, vous n'allez pas les lâcher, si je puis m'exprimer ainsi.
17:33 Je le disais donc, on a la sensation que les deux grands perdants dans cette crise, ce sont les européistes et les écolos radicaux.
17:38 Qui, au nom d'une idéologie, ont oublié le réel.
17:41 On niait parfois même le réel.
17:43 Je vous propose d'écouter Jean-Bruc A.
17:46 Il est directeur du plaidoyer de WWF France, qui est une ONG écolo.
17:50 Et qui cinsure contre, justement, l'utilisation et les nouvelles mesures qui ont été prises par le gouvernement, notamment sur les pesticides.
17:58 C'est un recul écologique terrible dont on est témoin aujourd'hui.
18:02 Il y a une crise agricole parce qu'il y a un problème de revenus chez les agriculteurs.
18:07 Et au lieu de donner de l'argent, d'aider les agriculteurs à gagner mieux leur vie, le gouvernement leur donne une drogue.
18:13 C'est-à-dire qu'avec les pesticides, on donne le sentiment aux agriculteurs qu'ils vont pouvoir produire plus.
18:18 En fait, non. Avec les pesticides, on détruit l'eau, le sol, l'air.
18:22 Et on contamine nos cultures pour les générations futures.
18:26 Et donc c'est évidemment un terrible recul.
18:28 Ce qu'on attendait, c'est que le gouvernement donne des moyens financiers aux agriculteurs pour se débarrasser des pesticides.
18:33 Chaque année, les agriculteurs dépensent 2,5 milliards d'euros pour acheter des pesticides qui détruisent leur propre culture.
18:39 Il n'y aura pas d'agriculture sans écologie. Il n'y aura pas d'écologie sans agriculture.
18:43 C'est vraiment deux combats qui sont complètement liés.
18:46 Et justement, vouloir les opposer, c'est se tromper de combat.
18:49 Et c'est commettre une grave erreur.
18:50 Puisque pour la biodiversité, on aura besoin de l'agriculture.
18:52 Et pour l'agriculture, on aura besoin de la biodiversité.
18:55 - Vous lui répondez quoi, M. Colbert ?
18:57 - Si vous ne me passez que ça, vous allez me mettre en colère avant la fin de l'émission.
19:00 - Ah ben non !
19:01 - Ces gens-là, quand même, ils ne reconnaissent pas que l'agriculture française est de qualité.
19:05 Aujourd'hui, au Salon de l'agriculture, on sait quand même la fréquentation qu'on a.
19:10 Tous nos produits sont reconnus pour être bientôt de la meilleure qualité du monde.
19:14 Les agriculteurs, vous voyez qu'ils ne sont pas conscients de la volonté de baisser tous les produits phytos.
19:19 Bon, il y a un moment, quand on est malade, il faut qu'on se soigne.
19:22 Nos plantes, c'est pareil. Ça, c'est évident.
19:24 Je pense que moins on en prend, mieux on se porte.
19:26 L'essentiel, c'est de passer les câbles de maladie.
19:29 Ce discours-là, j'ai du mal à l'entendre.
19:33 Les agriculteurs, c'est les premiers.
19:35 C'est sûr que c'est la recherche qui va nous aider à ça.
19:38 Mais chaque fois qu'on peut utiliser un produit moins polluant, bien sûr, on est les premiers preneurs de ça.
19:45 Mais enfin, ce discours-là, c'est un discours qui dresse une partie des consommateurs contre les Français,
19:51 contre les producteurs et les agriculteurs.
19:54 Ça s'appelle l'agribashing, ce qu'il fait là.
19:56 Complètement.
19:57 Là, on a cette bien-être animale, mais on en a marre.
20:00 C'est pour ça que je voulais que vous soyez là, Thierry Mariani, ce soir.
20:02 Vous étiez déjà là la semaine dernière.
20:04 Mais parce que le témoignage d'un député européen est essentiel.
20:07 Ce discours-là, l'agribashing, comme le disait M. Convert, c'est quelque chose qui est très présent à Bruxelles.
20:14 Bien sûr. C'est quelque chose qui est très présent.
20:16 C'est quelque chose qui, jusqu'à présent, je le rappelle quand même, a été soutenu par la majorité politique au Parlement européen,
20:22 où c'est socialiste, député Renaissance et y compris le PPE.
20:28 Et on assiste à quoi en ce moment ?
20:30 On assiste, si vous le permettez, côté français, au deuxième reniement.
20:33 On a eu l'immense reniement sur le nucléaire, où Macron, d'un coup, nous explique le contraire de ce qu'il a fait au début du mandat.
20:40 Et on a l'impression que sur l'agriculture et les normes environnementales, c'est le deuxième reniement.
20:44 C'est-à-dire qu'il change complètement de ligne.
20:48 M. Ferjou disait qu'il n'y a plus de valeur dans la parole politique. Je suis d'accord.
20:52 Hier, j'ai regardé le commentaire du président de la République sur le sommet européen.
20:57 J'avais l'impression qu'il était journaliste à CNews, qui commentait.
21:00 Alors, ce n'est pas gentil, avec le poulet ukrainien, on enrichit un milliardaire, etc.
21:04 Mais on n'attend pas du président de la République qui découvre ce qu'on a déjà découvert depuis des mois.
21:10 Aujourd'hui, au Parlement européen, est-ce qu'on a encore un pouvoir ?
21:14 C'est ça la question que vous me posez. Je vous réponds oui, et je vous donne même une date.
21:18 - Déjà en campagne, c'est ça que vous voulez dire ? - Non, pas du tout.
21:22 - La dernière semaine de février... - Ah non, je pensais que vous alliez parler du 9 juin.
21:28 La dernière semaine de février, il y a le salon de l'agriculture.
21:31 Mais il y a aussi la session à Strasbourg, où théoriquement, s'ils ne changent pas l'ordre du jour,
21:35 on doit voter le traité entre le Chili et l'Union européenne.
21:39 On verra si tous ces messieurs vont enfin changer leur vote.
21:43 Et là, ce sera un début d'heure de vérité.
21:46 - Et c'est ce que vous aviez. Je le dis aux téléspectateurs qui n'ont peut-être pas compris.
21:49 La semaine dernière, vous aviez fait une vidéo en commission,
21:53 où on était en train de réfléchir sur ce traité de libre-échange entre le Chili et l'Union européenne.
21:59 - On n'était pas en train de réfléchir. On allait voter.
22:01 Et en commission, je le rappelle, les trois députés macronistes qui étaient là ont voté le traité de libre-échange.
22:07 C'est le compte-rendu officiel.
22:09 - Rapidement, pour rebondir sur ce que disait ce responsable du WWF.
22:13 Les écologistes, on peut les comprendre. Tout le monde est pour qu'on ait moins de pesticides, etc.
22:18 Mais à ce moment-là, il faut effectivement mettre beaucoup d'argent dans la recherche
22:21 pour qu'on puisse remplacer ces pesticides-là qui sont indispensables.
22:24 Parce que si aujourd'hui, on applique le programme des écolos, ça signifie qu'on va vers un modèle de décroissance.
22:29 - C'est ce que veut l'Europe.
22:31 - Il faut que tout le monde comprenne bien cela. Les écologistes sont pour la décroissance.
22:34 La décroissance, c'est l'appauvrissement. Il faut avoir conscience de cela.
22:38 Il faut qu'ils assument ce discours-là.
22:40 Mais si on applique aujourd'hui le programme des écolos, c'est ça, c'est la décroissance.
22:44 - Je voudrais bien poser une question à monsieur.
22:48 Moi, je vous entends depuis, on critique à juste raison les gouvernements de l'Union européenne.
22:53 Et à part ça, il y a un peuple merveilleux, soudé, derrière ces agriculteurs.
22:58 - Aujourd'hui, oui.
23:00 - Je voulais vous demander si par moment, ça ne vous agace pas.
23:04 Parce que 1) le même peuple veut acheter des iPhones au prix du travail chinois.
23:08 Donc si vous voulez, on demande en permanence l'abaissement de barrières, la libéralisation, la baisse de prix.
23:14 On achète aussi les mêmes gens. Nous allons acheter, je me mets dedans, on va acheter nos produits agricoles.
23:20 Et pas forcément tous pour des raisons d'économie, sans se demander d'où ils viennent, etc.
23:26 Donc si vous voulez, il y a un côté "on vous aime", mais est-ce que dans le fond, on n'est pas partie prenante de ce système qui vous frappe ?
23:33 - Pas forcément, parce que les consommateurs, ce qu'on leur propose...
23:37 Alors, entre le prix que nous on produit et le prix que vous achetez, effectivement, il y a une sacrée différence.
23:43 Mais entre deux, nous on ne gagne pas notre vie, mais entre deux, il y en a beaucoup qui la gagnent très bien.
23:47 L'agroalimentaire se porte très bien.
23:49 Après, s'il y a un contrôle sur les importations, s'il y a un contrôle un peu plus sur les importations,
23:53 je pense qu'il n'y a pas grand-chose à faire pour répartir un peu cette marge un peu mieux pour qu'on s'en sorte.
23:58 Pour qu'on s'en sorte, il faut qu'on ait une marge en-dessus du coût de production.
24:01 Et ça, ça ne pèse pas beaucoup sur le prix du produit final.
24:05 Il faut rester simple pour comprendre.
24:07 - La publicité, on revient dans un instant, on va revenir sur cette guerre des tomates.
24:11 Vous avez vu ce qui s'est passé ?
24:13 Ségolène Royal qui a mis en colère l'Espagne, et d'ailleurs le gouvernement espagnol lui a répondu.
24:18 On va voir ça juste après la pub et on reviendra sur d'autres actualités.
24:22 Amélie Houdet, la colère de cette maman, la maman de Lucas, Marine Le Pen également,
24:28 actualité politique et de la police.
24:29 Voilà le programme pour la deuxième partie de l'heure des pros.
24:32 Il est quasiment 20h30 sur CNews.
24:38 Kevin Bossuet, Jean-Sébastien Ferjou, Elisabeth Lévy, Thierry Mariani, Yoann Usaï, Christian Convert sont toujours autour du plateau.
24:45 On va parler de cette nouvelle polémique, cette guerre des tomates.
24:49 Ségolène Royal qui a provoqué la colère du Premier ministre espagnol après avoir filmé que les tomates sont immangeables.
24:55 Les tomates espagnoles, dans le sud de la France, des agriculteurs ont organisé des opérations de filtrage
25:00 pour contrôler les produits venus de l'étranger.
25:02 Tomates, vins, huîtres, ils sont parfois des mauvaises surprises.
25:06 On voit le sujet d'Audrey Berthoud, c'est très intéressant là aussi.
25:08 Parce qu'on a beaucoup parlé dans cette crise agricole de la concurrence déloyale.
25:13 Il y avait des produits aujourd'hui qui arrivent, étrangers, qui n'ont pas la même qualité que les produits français.
25:20 Et qui sont vendus bien moins cher que les produits français. Audrey Berthoud.
25:24 La guerre de la tomate est relancée.
25:27 Des dizaines d'agriculteurs ont organisé une opération de filtrage ce vendredi matin à Miramas.
25:33 L'objectif, montrer et dénoncer la qualité des produits importés en France.
25:38 A l'ouverture des camions, pas de surprise pour les agriculteurs.
25:42 De la tomate pré-tranchée, il n'y a même pas d'origine.
25:46 On ne sait même pas le produit d'où il vient.
25:48 Ça, c'est pas normal.
25:49 Et c'est transporté avec des huîtres.
25:51 La tomate, il faut savoir qu'elle se conserve à 14 degrés.
25:55 Et les huîtres à 1 degré.
25:57 Après, on nous dit que les tomates sont dégueulasses.
26:00 Regardez, il y a de l'eau.
26:02 Ça, c'est les frigos.
26:03 1 degré, ça dénature tout le produit.
26:05 Voilà ce qu'on met dans les rayons aujourd'hui.
26:08 Des tomates déjà critiquées en début de semaine par l'ancienne candidate à la présidentielle, Ségolène Royal.
26:14 Vous avez goûté les tomates soi-disant bio-espagnoles ? C'est immangeable.
26:18 Des propos qui ne passent pas de l'autre côté des Pyrénées.
26:21 Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, s'est défendu.
26:24 Je pense que Mme Royal n'a pas eu la chance de goûter nos tomates.
26:27 Je l'invite à venir en Espagne pour goûter n'importe laquelle des variétés de tomates espagnoles.
26:32 Et elle verra que nos tomates sont imbattables.
26:36 Ami Ramas, près de 1000 à 1500 camions, chargent et déchargent leurs produits chaque jour.
26:42 Dans un instant, on va revenir sur cette guerre politique.
26:45 Le Premier ministre espagnol répond à Ségolène Royal.
26:49 Ce n'est pas rien.
26:50 Ce qui nous intéresse, c'est sur les produits, M. Convert.
26:53 Peut-être que vous pouvez nous apporter un éclairage.
26:56 On a du mal à comprendre comment on peut avoir venu de l'étranger, ces produits,
27:01 avec des tomates de cette piètre qualité, avec des huîtres dans le même camion.
27:07 C'est inimaginable.
27:09 Pour moi, ce qui est le pire, là encore, c'est interne à l'Europe.
27:13 Quand ça vient d'ailleurs, avec des règles complètement différentes, c'est déjà un point.
27:19 Après, excusez-moi, je reprendrai.
27:22 Après...
27:23 Vous avez perdu votre voix.
27:25 Vous avez tiré Marie-Annie peut-être sur ses règles internes à l'Europe.
27:32 Mais c'est aussi le libre-échange qu'on peut retrouver.
27:34 Vous en avez parlé juste avant la pub, avec le Chili, avec la Nouvelle-Zélande parfois, etc.
27:38 J'ai été député 20 ans du Vaucluse.
27:40 C'est à côté de Miramas, c'est Avignon.
27:42 J'ai passé mon temps à défendre des agriculteurs qui étaient devant la justice
27:46 parce qu'ils étaient allés acheter en Espagne des engrais qui sont interdits en France.
27:50 Alors que c'est l'Europe.
27:52 Mais comme la France a surtransposé, vous aviez, je pense que la situation n'a pas changé il y a quelques années,
27:58 une série d'engrais pour les légumes qui étaient autorisés en Espagne et interdits en France.
28:03 Et en réalité, c'est vrai que les conditions, même à l'intérieur du marché européen, ne sont pas les mêmes.
28:09 D'autre part, en Espagne, je pose une question, je n'ai aucune preuve,
28:13 mais on peut se demander si elles sont toutes espagnoles et si certaines ne viennent pas un peu plus du Sud encore.
28:19 Parce qu'on connaît les excellentes relations entre le Maroc et l'Espagne.
28:23 Donc oui, il y a un vrai problème de concurrence.
28:25 Et ça illustre une fois de plus le fait que les normes ne sont pas les mêmes
28:31 en ce qui concerne les produits phyto à l'intérieur des pays européens.
28:34 Je pense que tout est dit. C'est vrai que ça a de quoi nous faire tousser des fois.
28:38 Mais là, tout est dit. Donc il y a deux problèmes.
28:41 Il y a surtout le problème de ce qui est autorisé, même dans l'Europe,
28:45 à un pays à côté de nous, que nous, on n'a pas le droit.
28:47 Donc la règle de concurrence, là, elle est déjà complètement faussée.
28:51 Et puis après, si on rajoute encore les normes sociales et tout, alors là, c'est réglé.
28:54 Voilà ce qu'on pouvait dire sur la crise agricole.
28:57 Merci beaucoup, Christian Convert.
28:59 Je rappelle que vous êtes secrétaire général de la coordination rurale que ces deux dernières semaines.
29:04 On attend tous les agriculteurs au salon pour venir chercher leurs données.
29:07 Qu'est-ce que vous dites, Christian Convert, à tous les agriculteurs qui, pendant deux semaines,
29:12 se sont mobilisés, sont allés sur le terrain ? Vous leur dites quoi ce soir ?
29:15 Déjà, ils ne se sont pas allés de guetté de cœur.
29:17 S'ils y sont allés, c'est que la mobilisation était vraiment importante.
29:20 Je pense qu'on est tous quand même contents de rentrer.
29:22 Parce que, bon, quand on a fait ça... Mais par contre, on rentre amer.
29:26 Voilà, je vais dire qu'on rentre amer. Parce qu'on sait très bien que le problème...
29:29 Il y a eu une très bonne communication. On fait croire qu'on a touché de l'argent
29:32 quand on annonce des sommes comme ça aux gens. Mais ça ne règle pas les problèmes de fonds.
29:36 Pour moi, les problèmes de fonds, ils sont dans la communication.
29:38 Mais pour l'instant, je ne crois pas. Je pense que nombre d'agriculteurs sont comme moi.
29:43 Ne croyez pas que c'est là que ça va changer. Le discours a évolué. Et tant mieux.
29:47 Maintenant...
29:49 Vous aviez déjà envisagé de vous mobiliser comme ça, de faire cette manifestation ?
29:54 Tout les responsables politiques qu'on a, on est au courant perpétuellement.
29:58 Par contre, on a fait quand même quelque chose cette semaine qu'on va poursuivre.
30:01 Et je vous le dis avant de partir. C'est qu'on a visité l'ensemble des groupes politiques au Parlement hier.
30:06 On va demander à contacter tous les parlementaires dans toutes les circonscriptions de France.
30:11 Et cette fois, on leur demande de voter les mesures qu'elles leur plaisent ou pas.
30:15 C'est ce qu'on leur a dit. De la plus à gauche à la plus à droite dans le Parlement,
30:20 vous votez ce qu'il y a là parce que c'est des mesures d'urgence qui vont peut-être nous permettre de sortir.
30:25 Et là-dessus, c'est un facteur de rassemblement. Ça l'a montré cette semaine l'agriculture.
30:28 Donc on dit aux politiques, cette fois c'est bon.
30:30 Vous rentrez en Savoie ce week-end ?
30:32 Demain.
30:33 Et comme les chevaux qui rentrent à l'écurie, on est bien contents de partir.
30:36 Merci beaucoup. Et vous gardez le somme.
30:38 Merci. Merci Christian.
30:40 Vous serez toujours le bienvenu sur ce plateau.
30:42 Merci beaucoup.
30:43 Et vous aurez toujours votre place.
30:45 Voilà pour l'actualité agricole.
30:48 Parlons d'Amélie Oudéa Castera à présent.
30:50 On passe à une toute autre actualité.
30:52 La ministre de l'Éducation nationale qui est plus petite que jamais sur la sellette.
30:56 On lui aurait même trouvé déjà un successeur du nom de François Bayrou.
31:01 Vous allez nous le dire dans un instant, Yoann Usahi, si c'est le cas.
31:04 Elle a réagi ce matin, parce qu'il faut le rappeler, lors de ses voeux cette semaine.
31:07 Elle a été considérée être une cible, faisant partie d'une caste à abattre.
31:12 Alors on lui a demandé ce matin, il a précisé une caste.
31:15 De quoi parlez-vous ? La réponse de Mme Oudéa Castera.
31:18 Le sujet, ce n'est pas moi aujourd'hui.
31:20 Une caste à abattre, c'est un mot très fort. C'est votre mot.
31:23 Moi, j'ai exprimé ce que j'avais à dire sur ce sujet.
31:26 Mes valeurs, c'est celles du mérite, de l'effort et l'amant du travail bien fait.
31:31 Mais c'est quoi cette caste à abattre ? De quoi vous parlez ?
31:34 Des déclarations de politique générale, ou des propos ont été tenus par Marine Le Pen d'un côté,
31:38 et par Mathilde Panot de l'autre.
31:40 J'ai voulu marquer ma désapprobation par rapport à ces interpellations.
31:43 Vous vous considérez être un symbole, aujourd'hui ?
31:46 Si je suis un symbole de quelque chose, c'est de la volonté d'avancer, la détermination.
31:51 Vous savez, ma méthode, depuis 20 mois, je l'ai démontrée.
31:54 C'est quoi ? C'est d'être à l'écoute et dans le dialogue. C'est de travailler.
31:57 On a quand même la sensation que plus elle parle, plus elle s'enfonce.
32:02 Elle est en train de creuser un peu plus.
32:05 Que se passe-t-il ?
32:07 Là, je m'adresse au professeur.
32:09 Je ne comprends pas sa communication.
32:14 J'ai bien vu le jour où elle a parlé de l'école littrée, avec ses enfants,
32:19 je voyais Gabriel Attal qui avait envie de l'étrangler,
32:22 qui se disait intérieurement "mais tais-toi Amélie, mais tais-toi Amélie".
32:26 Mais j'ai l'impression que c'est plus fort qu'elle.
32:28 C'est juste incroyable. Plus elle parle, plus elle s'enfonce.
32:32 Il y a surtout quelque chose qui s'est passé aujourd'hui.
32:34 Vous avez la démission d'un recteur.
32:36 Le recteur de l'Académie de Paris, chose très rarissime,
32:40 parce que la ministre aurait dit non à un projet qu'il avait pour favoriser la mixité sociale.
32:48 Elle a dit non à quatre fermetures.
32:50 Non, pardon, Kevin, pardon.
32:52 Elle a dit non à quatre fermetures.
32:54 Moi, j'aimais beaucoup Christophe Guerrero.
32:56 Très bien, mais elle a dit non à quatre fermetures de classes préparatoires,
33:00 c'est-à-dire à la partie...
33:01 Vous savez, Elisabeth, si je peux aller jusqu'au bout,
33:03 j'aurais dit exactement ce que vous étiez en train de dire.
33:05 Voilà.
33:06 Non, mais on sent bien qu'il y a un malaise qui est beaucoup plus profond.
33:10 Moi, qui ne suis pas un gauchiste dans l'âme...
33:13 Ah bon ?
33:14 Non, non, non.
33:15 Mais quand vous allez en salle des professeurs,
33:16 vous sentez bien que ça ne passe pas.
33:17 Il y a eu la promotion de l'école privée.
33:19 Moi, je suis pour l'école privée, il n'y a pas de souci.
33:21 Il y a eu les rémunérations qui étaient indécentes.
33:23 On sent bien finalement qu'elle crispe au sein de la salle des professeurs
33:28 et je ne vois pas comment elle va pouvoir réformer dans ces conditions.
33:31 Pour moi, ce n'est pas...
33:33 Voilà, c'est compliqué.
33:34 Est-ce qu'elle a perdu toute crédibilité lors de sa première prise de parole,
33:38 c'est-à-dire au lendemain de sa nomination,
33:40 lorsqu'elle est au plus près de Gabriel Attal et qu'elle sort cette phrase sur les privatités ?
33:44 Le problème pour elle, c'est qu'elle a perdu toute capacité à négocier avec les syndicats.
33:48 Et quand vous êtes à l'Éducation nationale,
33:50 les syndicats ne veulent plus discuter avec vous, vous ne pouvez plus rien faire.
33:53 Donc, de fait, elle ne peut plus être ministre.
33:56 Elle est ministre, mais elle ne peut plus rien faire.
33:58 Donc la question, ce n'est pas si, mais quand ?
34:00 Elle est pièce et point liée, point.
34:02 Son sort est scellé, me semble-t-il, dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, je n'en sais rien.
34:06 Mais elle ne pourra rien faire.
34:07 Elle a désormais tous les syndicats contre elle.
34:09 Mais simplement, je trouve quand même que maintenant, elle est devenue un peu victime.
34:13 Elle a fait beaucoup d'erreurs, mais elle est aussi un peu victime aujourd'hui.
34:16 Pourquoi est-ce qu'elle est la cible de Mathilde Panot,
34:18 qui a eu un discours scandaleux à l'Assemblée nationale, sincèrement,
34:21 après le discours de politique générale de Gabriel Attal ?
34:23 Elle s'en est prise à Amélie Oudéac, etc.
34:25 Simplement parce qu'effectivement, c'est une femme qui est riche.
34:28 Et elle l'accusait, simplement, d'être riche.
34:30 Elle l'accusait d'avoir beaucoup d'argent.
34:32 Comme si en France, avoir de l'argent, c'était un crime.
34:34 Pour la France insoumise, avoir de l'argent, c'est un crime.
34:37 Et donc, elle ne peut pas rester ministre.
34:39 Je trouve qu'elle a commis des erreurs, elle ne pourra pas rester.
34:42 Et aujourd'hui, elle est en train de devenir victime parce qu'on en fait trop.
34:45 Vous dites qu'elle ne pourra pas rester, c'est pas du tout ce que pense Mme la ministre.
34:48 Écoutez.
34:49 Le sujet n'est pas est-ce que moi, je suis garantie.
34:52 On a une feuille de route qui est extrêmement claire.
34:55 Que j'ai travaillé à nouveau avec l'ensemble des organisations syndicales, pour la phaser.
34:59 Moi, je suis dans l'action.
35:01 Et je veux contribuer à la réussite de l'école,
35:04 parce que je pense que j'ai beaucoup de choses à apporter à cette action.
35:08 De la méthode, du dialogue, de l'action, de la volonté et du courage.
35:13 Vous ne songez pas à démissionner ?
35:14 Non, je ne songe pas à démissionner.
35:16 Vous n'y avez pas songé à aucun moment ?
35:18 Écoutez, je vous l'ai dit, moi, je ne cache pas mes émotions.
35:22 D'accord ? J'en fais, encore une fois, une force.
35:25 Pour avancer. Avec sincérité. Voilà. Je dis les choses.
35:29 Aujourd'hui, je suis dans l'action, au service de l'éducation nationale
35:34 et pour faire réussir tous les élèves de ce pays.
35:37 On dirait une animatrice de télé-réalité quand elle dit "J'ai des sentiments".
35:41 Excusez-moi. Ça, "J'ai des sentiments", c'est vraiment pas du haut niveau.
35:46 Et moi, c'est ça qui me fascine.
35:48 Ce qui me fascine, c'est que c'est une des têtes les mieux faites du pays.
35:51 Probablement. Je me rappelle avoir vu son CV.
35:54 C'est un cumul impressionnant des meilleures écoles de notre pays.
35:57 Et elle n'a zéro sens politique.
36:00 Parce que si, dès le début, elle avait dit "J'ai mis mes enfants à Stan"
36:03 et c'est comme ça.
36:04 L'école privée, c'est aussi l'école de la République.
36:06 C'est pas un crime d'appartenir à un milieu bourgeois.
36:09 Je pense qu'elle...
36:10 Au contraire, parce que, Kevin, là où j'ai un petit désaccord avec vous,
36:15 c'est pas aux salles des profs de décider qui doit être ministre.
36:18 C'est quand même mieux d'avoir les profs avec soi.
36:21 C'est quand même mieux d'avoir une forme de légitimité.
36:24 Aujourd'hui, il y a un rejet qui est grandiloquent.
36:27 Moi, je n'ai rien contre cette ministre.
36:29 Et je trouve qu'on l'a jetée en pâture, qu'on s'est immiscée dans sa vie privée,
36:34 qu'on a touchée à ses enfants.
36:36 Je ne suis pas pour sa démission.
36:38 Mais il faut vraiment qu'elle corrige ses problèmes de communication.
36:41 C'est pas possible.
36:42 Mais cela dit, d'un seul mot, malgré tout, que le recteur ait démissionné,
36:45 mais grand bien lui fasse.
36:46 Pour le coup, on ne peut pas se lamenter en permanence
36:48 sur le fait que les politiques n'aient plus de pouvoir
36:50 et que l'administration ait pris le pas.
36:51 Là, il y a une ministre qui assume une décision politique.
36:54 Elle l'assume non-tacte.
36:55 Après, elle devrait changer de conseil en communication.
36:57 Dans l'actualité également, parce qu'on a parlé de la crise agricole,
37:01 qui était une crise historique, on sort d'une crise sanitaire historique,
37:05 mettant en avant l'effondrement de notre système de santé.
37:10 Je vous rappelle que le Ségur de la Santé, ce sont 19 milliards d'euros investis.
37:16 400 millions, c'est pour les agriculteurs.
37:19 Le Ségur de la Santé, 19 milliards.
37:21 Vous avez des lits qui ferment,
37:23 vous avez des services d'urgence qui sont saturés,
37:25 vous avez des gens qui passent des heures dans les salles d'attente
37:28 et d'autres aux conséquences dramatiques,
37:31 notamment dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2023,
37:34 Lucas, 25 ans, est mort à l'hôpital de hier.
37:38 Sa famille dénonce une non prise en charge des urgences.
37:41 Deux enquêtes, l'une administrative, l'autre judiciaire, ont été ouvertes.
37:45 Ce que je vous propose, c'est d'écouter la maman de Lucas,
37:48 qui a pris la parole, qui se bat depuis,
37:50 pour que la vérité soit faite autour du décès de son fils.
37:53 On l'écoute.
37:54 Il a été vu par un médecin à 20 heures,
37:57 alors qu'il est arrivé à 15h50.
38:00 Ce médecin, je pense, n'a pas pris son dossier médical,
38:04 puisque régulièrement, par exemple,
38:06 ses battements de cœur avaient été enregistrés à 120, à 121, à 136.
38:11 Je pense que déjà, ça aurait dû l'alerter.
38:15 Je pense que tous les infirmiers à qui il a dit qu'il n'avait pas respiré,
38:19 ça n'a pas été retransmis à ce médecin.
38:21 Ce médecin l'a vu à 20 heures, quelques secondes,
38:24 pour lui poser deux questions.
38:26 Il n'y avait pas de chirurgien,
38:27 il n'y avait pas de bloc opératoire,
38:28 il n'y avait pas d'adrénaline,
38:30 il n'y avait pas de médecin,
38:32 il n'y avait pas de laboratoire.
38:34 Dans ces cas-là, en fait,
38:36 ça ne devrait pas s'appeler des urgences.
38:39 Ce qui est terrifiant, c'est qu'à travers ce témoignage,
38:43 déjà, c'est l'absence de réponse rapide,
38:45 le plus rapidement possible pour cette maman,
38:48 mais c'est que ces témoignages, malheureusement,
38:51 Thierry Mariani, se répètent trop souvent,
38:53 c'est-à-dire les heures d'attente à l'hôpital.
38:55 Et ce n'est pas les soignants qu'il faut stigmatiser,
38:58 c'est malheureusement le manque de bras,
39:00 le manque de moyens.
39:01 S'il y a des lits qui ferment,
39:02 ce n'est pas parce qu'on n'a plus de place,
39:05 c'est parce qu'on manque de soignants aujourd'hui.
39:07 Alors, en 2022, on a fermé 6 700 lits de plus,
39:12 ce qui veut dire qu'en 10 ans,
39:14 on en a fermé 40 000.
39:16 Mais vous avez raison,
39:17 il y a aussi un problème,
39:18 qui est un problème de personnel.
39:20 J'ai été maire d'une ville de 10 000 habitants, Valréas,
39:24 et donc je me suis retrouvé président de l'hôpital de la ville.
39:27 Et j'ai découvert avec effroi que, par moment,
39:30 c'était un cauchemar pour trouver un anesthésiste qui soit présent,
39:34 un gynéco qui soit présent.
39:36 Et en réalité, on a un vrai problème de praticiens.
39:40 Toute une série de petits hôpitaux ont dû fermer,
39:43 ce fut d'ailleurs le cas de celui que j'évoquais,
39:46 parce qu'après, il n'y avait plus assez de praticiens.
39:48 On a aujourd'hui vraiment,
39:50 je ne connais pas les détails, comme vous, je pense,
39:53 de ce drame,
39:54 mais on a un problème d'accueil aux urgences,
39:57 de moyens et aussi de médecins, il faut dire la vérité.
39:59 En attendant, évidemment, je le rappelle,
40:01 il y a une plainte qui a été déposée,
40:02 deux enquêtes qui sont en cours,
40:04 une administrative et une judiciaire.
40:06 On essaye de recueillir un maximum d'informations.
40:08 Il faut faire attention, évidemment,
40:10 et prendre toutes les précautions nécessaires dans ces cas-là.
40:14 Mais qu'importe,
40:15 quand vous êtes la 6e, la 7e puissance économique au monde,
40:18 que vous avez promis un Ségur de la santé,
40:21 que vous sortez ce chiffre,
40:23 19 milliards d'euros d'investissement,
40:25 record historique,
40:26 et que vous vous dites que vous attendez des heures et des heures
40:29 dans des services d'urgence,
40:30 Yohann Ouzaï,
40:31 qu'il y en a qui ferment aujourd'hui,
40:33 parce qu'il n'y a plus de soignants,
40:35 on a du mal à se rendre compte que ça se passe aujourd'hui en France, chez nous.
40:38 Non seulement, nous sommes l'une des plus grandes puissances économiques du monde,
40:42 mais nous sommes l'un des pays de l'OCDE
40:46 où les prélèvements obligatoires sont les plus importants,
40:49 c'est-à-dire qu'on est les recordman,
40:51 les champions du monde en termes d'impôts,
40:53 et on se dit, mais à quoi sert notre argent ?
40:55 Parce que qu'est-ce qui fonctionne bien dans ce pays ?
40:57 L'école fonctionne bien ?
40:58 Manifestement pas,
40:59 dans tous les classements, nous sommes en baisse.
41:01 Est-ce que l'hôpital fonctionne bien ?
41:03 Évidemment, l'hôpital ne fonctionne pas bien.
41:05 Qu'est-ce qui va bien dans ce pays ?
41:07 Il y a des choses qui vont bien.
41:08 Les impôts, l'administration des impôts.
41:10 Mais tout ce qui est vital,
41:12 la sécurité, regardez les chiffres de la sécurité,
41:15 c'est en augmentation.
41:16 On paye énormément d'impôts
41:18 et on se demande à quoi ça sert.
41:20 Parce qu'évidemment, en retour,
41:22 les Français n'ont pas ce à quoi ils auraient droit
41:25 compte tenu des sommes aberrantes
41:27 qui sont prélevées chaque année sur les contribuables.
41:30 Et c'est cela qui met en colère tout le monde.
41:32 Corrigez-moi si je me trompe,
41:33 mais je crois qu'Emmanuel Macron est en plus
41:35 un des recordman de la création de postes de fonctionnaires.
41:38 Alors évidemment, on demande des policiers à chaque fois,
41:41 c'est normal, on a besoin de policiers, de juges.
41:44 Mais je crois que sous ces quinquennats,
41:47 il y en avait besoin.
41:49 Dans certains endroits, il y en a besoin.
41:53 Je ne suis pas sûr qu'on ait besoin absolument.
41:57 Bon, écoutez, on continuera évidemment
42:00 de revenir tout au long du week-end
42:02 sur ce sujet des urgences,
42:04 sujet qu'on a souvent traité sur notre antenne
42:07 et on donnera la parole à ces familles,
42:09 malheureusement, qui sont aujourd'hui sans réponse.
42:11 Et pensez évidemment à la maman de Lucas,
42:14 qui a le courage de prendre la parole aujourd'hui,
42:16 qui se bat pour comprendre ce qui a pu se passer
42:19 dans cet hôpital de hier et ces urgences de hier
42:22 et le décès de son fils en octobre dernier.
42:25 Dans l'actualité également, il ne nous reste que quelques minutes.
42:28 Je voudrais qu'on revienne sur une actualité politique
42:31 puisque Marine Le Pen est seule en tête pour la première fois
42:35 dans le baromètre du Figaro magazine.
42:37 Dans un sondage exclusif pour le Figaro magazine,
42:40 Marine Le Pen se hisse seule, donc je le disais,
42:42 en tête du classement sur la cote d'avenir
42:44 des personnalités politiques.
42:45 Il y a Marine Le Pen en 1, Edouard Philippe juste derrière,
42:48 Jordan Bardella, Marion Maréchal, Bruno Le Maire,
42:51 ce sont les 5 premiers.
42:52 C'est dommage, c'est mal présenté,
42:54 parce que Fabien Roussel, on l'a mis,
42:56 il n'est pas 6e dans ce baromètre-là,
42:58 mais c'est la première personne.
42:59 - La première gauche ? - Voilà, exactement.
43:00 Je voulais que l'on vous présente la première personnalité de gauche.
43:03 Thierry Mariani.
43:04 Je crois qu'en 2010, sur ce même sondage du Figaro,
43:11 Marine Le Pen n'était qu'à 14%.
43:14 Aujourd'hui, elle est à 40% en l'espace de 14 ans.
43:18 Comment vous le décodez ?
43:20 - Parce que d'abord, Marine Le Pen a changé,
43:22 puis deuxièmement, Marine Le Pen a réussi à montrer
43:25 que toutes les accusations qui pesaient sur elle étaient fausses.
43:29 Moi, j'ai rejoint ce parti, en 2010, je combattais ce parti.
43:32 Pourquoi je l'ai rejoint ?
43:34 Parce que Marine Le Pen, d'abord, ce n'est pas Jean-Marie Le Pen.
43:37 Parce que le parti a changé.
43:38 Parce que les cadres, regardez les députés
43:40 qui sont à l'Assemblée nationale du RN,
43:44 ce sont des gens qui bossent, qui se conduisent correctement.
43:47 Et puis, d'autre part, même si très souvent,
43:50 elles sont caricaturées, c'est un parti qui fait des propositions.
43:52 Et aujourd'hui, je pense que beaucoup de Français se disent finalement
43:56 que c'est le seul parti qu'on n'a pas essayé.
43:58 Marine Le Pen a pris une étoffe qu'elle n'avait pas il y a quelques années.
44:02 Ils ont compris que voter pour le Rassemblement national,
44:05 ce n'était pas voter pour des horribles personnages
44:08 qui n'étaient ni racistes ni dangereux.
44:10 Et c'est aujourd'hui une vraie chance pour Marine Le Pen
44:14 et surtout une vraie chance pour la France.
44:16 On a beaucoup parlé de la crise des agriculteurs.
44:18 Il faut se rappeler qu'aux précédentes élections,
44:21 une grande majorité des agriculteurs votait pour,
44:25 non pas Marine Le Pen, mais Emmanuel Macron d'ailleurs.
44:28 Parce qu'elle était contre l'Europe.
44:30 Son discours a beaucoup changé.
44:32 Mais le monde rural maintenant vote en grande partie,
44:36 beaucoup plus qu'avant, en tout cas pour le Rassemblement national.
44:39 Ce sondage, moi, ne me surprend pas,
44:41 parce que Marine Le Pen a été deux fois finaliste à l'élection présidentielle.
44:44 Les Français anticipent qu'elle le sera une troisième fois en 2027.
44:48 C'est pour ça qu'ils la placent dans cette cote d'avenir.
44:51 Les Français, évidemment, l'aperçoivent comme la principale politique,
44:55 la principale force d'opposition.
44:57 Elle incarne à elle l'opposition.
45:00 Donc le fait que les Français voient en elle l'avenir,
45:04 ça ne me surprend pas.
45:06 Ce n'est pas pour cela que les Français disent qu'elle sera un jour présidente de la République.
45:10 Les Français disent qu'elle a un rôle à jouer dans les prochaines années.
45:13 - Et c'est terminé. Je voulais quand même qu'on termine vraiment très vite.
45:16 Je vais remercier toutes les personnes qui ont travaillé pour cette émission.
45:21 Antoine Garchette à la réalisation, David Tonnelly à la vision,
45:23 Jean-François Kouvelard au son,
45:25 Benjamin Naud, Lucas Busutier et Guilhem Lafage à la préparation.
45:30 Dans un instant, c'est quoi ? C'est France ?
45:32 Irlande ? C'est le tournoi des 6 nations ?
45:35 Ben oui monsieur !
45:36 Ça se passe à Marseille ?
45:38 Et regardez, on va terminer sur cette séquence parce que le rugby,
45:42 les supporters français, c'est la France bien élevée.
45:46 Vous avez des policiers qui sont à Marseille.
45:48 Ils vont être ovationnés.
45:50 Vous allez voir, c'est une séquence assez sympa.
45:52 Nous, on se retrouve demain.
45:54 Et dans un instant, c'est ça ce dispute et c'est bien de terminer par cette image.
45:57 Allez les Bleus ! Allez les Bleus !

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