Au programme ce soir, l'ancien président des Etats-Unis Donald Trump fait face à une offensive judiciaire alors que Washington semble se trouver à la croisée des chemins à neuf mois de l'élection présidentielle. Aide à l’Ukraine, vieillissement de Joe Biden et candidats de secours, ça s'agite outre-Atlantique !
Nous partirons ensuite en Ukraine pour s’intéresser aux rumeurs de départ du général Valeri Zaloujny, le chef d'État major ukrainien. Le spécialiste de la gestion de crise, Hervé Carresse nous livrera son analyse quant aux potentiels remplaçants.
Nous reviendrons ensuite en France avec un nouveau scandale autour du nom de Richard Ferrand. Rémi Tell nous expliquera les détails de l’affaire.
Et puis nous exhumerons une encore plus vieille figure de la politique française : François Bayrou, qui pourrait profiter de sa victoire judiciaire aussi récente qu’étonnante pour faire son retour.
Nous partirons ensuite en Ukraine pour s’intéresser aux rumeurs de départ du général Valeri Zaloujny, le chef d'État major ukrainien. Le spécialiste de la gestion de crise, Hervé Carresse nous livrera son analyse quant aux potentiels remplaçants.
Nous reviendrons ensuite en France avec un nouveau scandale autour du nom de Richard Ferrand. Rémi Tell nous expliquera les détails de l’affaire.
Et puis nous exhumerons une encore plus vieille figure de la politique française : François Bayrou, qui pourrait profiter de sa victoire judiciaire aussi récente qu’étonnante pour faire son retour.
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00:14 Madame, Monsieur, bonsoir, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle édition.
00:18 Au programme ce soir, l'ancien président des États-Unis, Donald Trump,
00:22 fait face à une offensive judiciaire alors que Washington semble se trouver
00:26 à la croisée des chemins à neuf mois de l'élection présidentielle.
00:30 Aide à l'Ukraine, vieillissement de Joe Biden et candidats de secours,
00:34 ça s'agite Outre-Atlantique.
00:36 Nous partirons ensuite en Ukraine, justement,
00:38 pour s'intéresser aux rumeurs de départ du général Valéry Zaloujny,
00:41 le chef d'état-major ukrainien.
00:44 Le spécialiste de la gestion de crise, Hervé Kares,
00:46 nous livrera son analyse quant au potentiel remplaçant.
00:49 Nous reviendrons ensuite en France avec un nouveau scandale
00:52 autour du nom de Richard Ferrand.
00:54 Rémi Tell nous expliquera les détails de l'affaire.
00:57 Et puis nous exhumerons une encore plus vieille figure
01:00 de la politique française, François Bérou,
01:02 qui pourrait profiter de sa victoire judiciaire
01:05 aussi récente qu'étonnante pour faire son retour.
01:07 L'élection du président des États-Unis aura lieu dans neuf mois,
01:14 mais le batage autour du scrutin atteint déjà des sommets
01:17 entre les tentatives d'évincer judiciairement Donald Trump,
01:20 la question du soutien à l'Ukraine et la santé mentale du candidat Biden.
01:24 Le pays est déjà en pleine ébullition des cryptages d'Olivier Frèrejac.
01:29 Une bataille médiatique, politique, électorale, financière, judiciaire
01:32 et un peu idéologique.
01:34 Dans neuf mois, les électeurs états-uniens seront appelés à élire leurs grands électeurs
01:38 pour désigner le président de la première puissance mondiale.
01:42 Aujourd'hui, l'identité même des candidats n'est pas certaine.
01:46 En effet, le favori des Républicains, l'ancien président Trump,
01:49 est au cœur d'une bataille judiciaire.
01:51 Ses adversaires entendent tenter de l'empêcher de se présenter.
01:56 Une cour d'appel fédérale a écarté, mardi 6 février, l'immunité pénale invoquée par Trump.
02:01 Une décision qui deviendra exécutoire à partir du 12 février,
02:04 sauf en cas de recours devant la Cour suprême,
02:07 qui rouvre la voie à un procès pour tentative d'inverser illégalement
02:11 les résultats de l'élection de 2020.
02:13 L'ancien président va donc faire appel.
02:16 La Cour suprême devra statuer à la fois sur l'immunité totale
02:20 dont se prévaut le candidat républicain pour la période de son mandat de président
02:24 et sur sa participation aux primaires dans le Colorado et le Maine,
02:29 deux États qui ont décidé que Donald Trump ne pouvait participer aux primaires républicaines
02:34 en raison de son rôle dans les agitations du Capitole du 6 janvier 2021.
02:39 La stratégie de l'ancien président consiste ici à multiplier les recours
02:43 pour passer en jugement le plus tard possible et surtout après l'élection présidentielle.
02:48 Une stratégie coûteuse dont le milliardaire s'accommode pour le moment.
02:52 Au-delà des accusations et de leur légitimité ou non,
02:55 il semble que l'opposition démocrate ou l'opposition judiciaire joue avec le feu.
03:01 Si Donald Trump est un grand favori pour la primaire républicaine
03:04 et qu'il dispose d'une hypothétique majorité dans le pays,
03:07 l'empêcher de se présenter reviendrait à discréditer les institutions,
03:12 le laisser se présenter, s'il est coupable de ce dont on l'accuse,
03:15 reviendrait à montrer des signes de faiblesse institutionnelle.
03:19 En somme, la croisade engagée contre l'ancien président
03:22 alimente le ressentiment contre l'État central états-unien,
03:25 ses juges et ce que certains appellent l'État profond.
03:28 D'une certaine manière, combattre Donald Trump, c'est le renforcer.
03:32 La question judiciaire n'est pas la seule bataille en cours
03:35 entre les concurrents et les camps en présence.
03:37 Donald Trump exhorte ainsi ses élus républicains à s'opposer à une nouvelle aide à l'Ukraine,
03:43 soutenue par la majorité démocrate et les néo-conservateurs.
03:46 Lundi 5 février, l'ancien président a appelé les républicains du Congrès
03:50 à s'opposer à l'accord prévoyant une enveloppe de 60 milliards de dollars pour Kiev.
03:55 Le Sénat a donné son accord, mais pas la Chambre des représentants.
03:58 La question ukrainienne ne fait ainsi pas l'unanimité côté républicain
04:03 et l'élection de Donald Trump pourrait changer la face du conflit.
04:07 En revanche, le soutien à Israël semble non négociable dans le camp de l'ancien président.
04:12 Ce qui est moins le cas pour Joe Biden, qui, s'il est conforté par son camp dans son soutien à Kiev,
04:17 voit une partie de la gauche freiner des quatre fers vis-à-vis du soutien à Tel Aviv.
04:21 L'hostilité vient évidemment de l'ancien concurrent à la primaire Bernie Sanders,
04:26 mais aussi d'une partie de la gauche universitaire et d'inspiration woke
04:30 dans un étonnant mouvement qui consiste, pour des tenants des idéologies LGBT,
04:34 de défendre un État palestinien qui n'est pas franchement raccord avec leur logiciel idéologique.
04:39 À cette division interne s'ajoute pour les démocrates le vieillissement du président Biden,
04:44 qui montre clairement depuis plusieurs mois des signes de fatigue.
04:47 Le dernier en date s'est déroulé dimanche 4 février.
04:50 L'Amérique est de retour.
04:52 Mitterrand, en Allemagne, et Macron en Mitterrand.
05:09 Les époques et les pays ne sont plus très clairs dans la tête du chef de la première puissance mondiale,
05:15 un État de déliquescence qui pose de sérieuses questions sur sa capacité à faire campagne.
05:20 Le nom du secrétaire d'État Anthony Blinken revient avec insistance
05:24 pour le remplacer au pied levé en cas de décès,
05:27 ou si ses divagations rendent encore plus improbable son maintien.
05:31 Blinken coche toutes les cases.
05:33 Pour la gauche et les néocons, il est de toutes les guerres,
05:36 et il a le mérite d'être plus jeune puisqu'il a 61 ans,
05:39 et de bénéficier d'une image rassurante pour les lecteurs.
05:43 S'il existe un plan B pour remplacer le soldat Biden,
05:45 les Républicains seraient bien avisés d'envisager aussi une alternative à Donald Trump,
05:50 une possible candidature alternative qui devra se montrer peut-être plus rassurante,
05:54 mais surtout assez dynamique.
05:56 En effet, l'ancien président a fait de ses sorties-chocs une marque de fabrique,
06:00 et il sera difficile de trouver un candidat suscitant un tel engouement auprès de la base du parti républicain.
06:06 Une chose est sûre, l'avènement de Trump et de sa méthode bulldozer a changé le paysage politique du pays,
06:12 faisant sauter des verrous, comme les décisions provies à la Cour suprême l'ont montré.
06:16 Médiatiquement, l'annonce du présentateur Tucker Carlson,
06:19 proche de Trump d'une interview prochaine avec Vladimir Poutine,
06:23 illustre aussi un changement majeur dans un pays biberonné à la guerre froide.
06:27 Guerre en Ukraine cherche désespérément un nouveau chef.
06:35 Alors que les rumeurs quant au départ du général Valéry Zaloujny persistent,
06:38 c'est l'occasion de s'intéresser au candidat potentiel.
06:42 A son remplacement, le point tout de suite.
06:44 Avdivka va-t-elle sonner le glas de Zaloujny ?
06:48 Annoncé partant depuis des semaines par les médias occidentaux,
06:51 le chef d'état-major de l'armée ukrainienne est bien difficile à remplacer.
06:55 Dans ce cadre, deux noms circulent.
06:58 Le premier est celui de Kirill Oboudanov.
07:01 L'ancien colonel et spécialiste de la gestion de crise Hervé Kares nous décrit le personnage.
07:06 C'est un profil très particulier puisque c'est un colonel qui venait des forces spéciales ukrainiennes
07:12 et qui a été nommé patron des services de renseignement ukrainien en 2020.
07:18 En 2021, il a été nommé général de brigade.
07:21 En 2022, il a été nommé général de division.
07:24 Et en 2023, il a été nommé général de corps d'armée.
07:27 Donc une progression très très rapide
07:29 et que l'on peut considérer comme une progression hiérarchique de type politique.
07:34 Donc c'est un homme qui est vraiment compétent dans le domaine du renseignement
07:40 et des actions clandestines et on va dire des coups tordus sur les arrières russes,
07:44 que ça soit les assassinats ciblés, les sabotages et tous les actes de type non conventionnel
07:52 qui ont eu lieu sur le territoire russe et sur les territoires occupés par la Russie,
07:59 mais également à l'étranger, puisqu'il avait avoué que les assassinats d'oligarques à l'étranger,
08:05 que l'on avait rapidement attribué sur LCI aux services secrets russes,
08:09 en fait, étaient le fait de ces services à lui, donc des services secrets ukrainiens.
08:13 Un profil axé sur les opérations clandestines,
08:17 très éloigné des exigences d'un conflit terrestre comme celui qui sévit actuellement en Ukraine.
08:22 Un conflit qui pourrait en plus redoubler de vigueur dès la stabilisation des sols
08:27 et surtout après l'élection russe.
08:30 Dans ce cadre, il faudra donc un chef capable d'organiser les différents corps de l'armée ukrainienne
08:35 pour orchestrer les opérations.
08:37 Une mission que pourrait davantage remplir l'autre potentiel candidat,
08:41 le général Oleksandr Sirsky, également le plus âgé des trois gradés.
08:46 Dans la logique du fonctionnement des hiérarchies militaires,
08:49 que ce soit en Ukraine ou ailleurs, si le chef d'état-major des armées part,
08:55 la logique est de désigner le nouveau chef d'état-major des armées
08:58 soit parmi le chef d'état-major de l'armée de terre, donc ça serait le général Sirsky,
09:02 soit à partir de l'un des chefs d'état-major de la marine ou de l'armée de l'air.
09:08 Or en Ukraine, l'armée de l'air ne compte plus que quelques dizaines d'appareils
09:12 et la marine est réduite à quelques vedettes, à des batteries côtières
09:16 et puis bien sûr aux fameux drones navals qui sont utilisés en mer Noire.
09:20 Le général Sirsky a été formé à l'équivalent de l'école de guerre française à Moscou,
09:29 donc il connaît parfaitement le fonctionnement de l'armée russe.
09:32 Ce qui n'était pas le cas du général Januszny qui avait été formé uniquement en école de guerre ukrainienne
09:39 et encore moins celui du général Budanov qui lui n'a jamais été formé en école de guerre.
09:45 Donc je reviens au général Sirsky, il est très proche du président Zelensky
09:49 et en général ne conteste pas les orientations politiques du président Zelensky.
09:54 Si Sirsky semble plus à même que Budanov à remplacer le général Zalouzny,
09:59 il n'en reste pas moins que ce dernier est toujours bel et bien en poste.
10:03 L'a souligné Sylvain Ferreira lors de votre précédente interview,
10:07 la bataille d'Avizka est très très mal partie pour les ukrainiens.
10:10 D'ici quelques mois, peut-être même d'ici la fin mars,
10:15 cette bataille se termine par une défaite ukrainienne.
10:18 A cette occasion, il serait assez adroit pour le président Zelensky
10:23 de se séparer du général Zalouzny avec qui il ne s'entend pas du tout
10:29 puisqu'il y a des divergences très nettes en ce qui concerne l'emploi des forces
10:33 puisque depuis la bataille de Bakhmout, le général Zalouzny
10:37 n'était pas partisan d'une défense acharnée de la ville de Bakhmout.
10:41 Il est clair que cette opposition politique entre le général Zalouzny et le président Zelensky
10:47 devient assez intenable à la tête de l'état ukrainien et notamment dans la conduite de la guerre.
10:52 Donc les éléments qui feraient que le général Zalouzny reste en poste
10:58 seraient tout simplement que les alliés pousseraient à ce que le général Zalouzny reste en poste.
11:04 Plus Otano compatible, le général Zalouzny pourrait donc jouer les prolongations
11:08 grâce à la pression américaine sur Volodymyr Zelensky.
11:11 Une pression qui devrait toutefois s'affaiblir parallèlement à la baisse des financements.
11:16 [Générique]
11:20 Et revenons à présent en France avec un nom qui refait parler de lui, celui de Richard Ferrand.
11:25 Bonjour Rémi Tell.
11:26 Bonjour Élise.
11:27 Alors on avait presque oublié l'ancien patron de l'Assemblée nationale et il revient.
11:32 Oui, une sorte de retour aux affaires pour Richard Ferrand.
11:36 Alors vous vous souvenez sans doute Élise de la commission d'enquête sénatoriale
11:40 sur les liens étroits, trop étroits entre les cabinets de conseil et l'État.
11:46 Eh bien ces révélations de Mediapart nous offrent une nouvelle illustration du phénomène.
11:52 Pour résumer Élise, il est reproché à Richard Ferrand, l'ancien président de l'Assemblée nationale,
11:57 d'avoir été rémunéré par le cabinet de conseil Accenture afin, tenez-vous bien,
12:02 de détricoter le projet de loi visant à encadrer les activités des cabinets de conseil
12:07 vis-à-vis du pouvoir politique.
12:09 Et alors très concrètement, en quoi consistait cette mission confiée à Richard Ferrand ?
12:13 Alors deux éléments essentiels selon Mediapart, d'abord une cartographie des députés
12:18 selon qu'ils soient susceptibles de voter pour, contre le projet de loi ou bien de l'amender.
12:24 Ça c'est assez classique dans une mission de conseiller en relations publiques.
12:28 Et plus étonnant Élise, un rendez-vous le 7 décembre dernier avec Sacha Houllier,
12:34 président de la commission des lois de l'Assemblée nationale,
12:37 aurait été évoqué un allègement du texte sur le volet du renforcement de la transparence
12:43 et du contrôle des conflits d'intérêts.
12:45 Alors les deux intéressés démentent.
12:48 Sauf que Mediapart a prouvé qu'Accenture avait bien répertorié l'échange
12:52 comme faisant partie intégrante de sa stratégie d'influence, une stratégie payante,
12:57 puisque le texte proposé par le Sénat a été complètement vidé de son contenu
13:02 par l'Assemblée nationale, vendredi 2 février, conséquence de l'activisme d'élus macronistes
13:07 et de la ministre des relations avec le Parlement, Marie Lebec, elle-même ancienne lobbyiste.
13:12 – Alors on voit bien et on comprend bien les problèmes posés par tout cela,
13:16 Rémi Tell, pour autant, est-ce que c'est quelque chose d'illégal ce qu'a fait Richard Ferrand ?
13:20 – Non, parce que Richard Ferrand n'est plus président de l'Assemblée nationale
13:24 et que la régulation de ce type de mélange des genres, vous l'avez compris Élise,
13:28 n'est pas à l'ordre du jour d'Emmanuel Macron.
13:31 Il faut dire aussi que M. Ferrand n'est pas le premier des macronistes
13:34 à s'être recyclé dans le consulting.
13:37 En 2023, Le Monde révélait ainsi que près d'un tiers des ministres
13:41 du premier quinquennat Macron avaient atterri dans le privé,
13:45 activité de conseil en tête, parmi les noms fréquemment cités,
13:49 Marlène Schiappa, François de Rugy ou encore Jean-Baptiste Djébari.
13:53 Rien d'illégal donc aux agissements de Richard Ferrand.
13:57 Immoral, c'est une autre question.
13:59 Rappelons qu'il était déjà impliqué pour prise illégale d'intérêt
14:03 dans l'affaire des mutuelles de Bretagne.
14:05 Le soupçon qui l'entoure n'est donc pas mince,
14:08 comme la défiance des Français vis-à-vis de leurs élus.
14:10 Quand on regarde cette affaire, on comprend pourquoi.
14:12 Ce qui est incroyable en plus, Rémi Tell,
14:14 c'est qu'on avait beaucoup parlé de cette commission d'enquête sénatoriale
14:17 sur l'influence des cabinets de conseil.
14:19 Là, on a l'impression vraiment que cette histoire, c'est un pied de nez.
14:22 Oui, parce que ceux qui ont travaillé au Parlement français,
14:24 comme à Bruxelles, le savent, tout projet de texte donne lieu
14:28 à des dizaines d'appels de la part de lobbyistes.
14:31 Alors parfois, c'est tout à fait légitime lorsqu'il s'agit de défendre une cause
14:35 ou lorsque ce sont des représentants d'associations par exemple.
14:39 Mais il arrive aussi que ces lobbyistes servent de puissants intérêts économiques
14:43 avec tout ce que cela suppose de corruption passive ou active chez nos élus.
14:48 Enfin, il y a ce recours désormais quasi systématique,
14:51 le Sénat l'a montré, de l'État au cabinet de conseil
14:55 pour mettre au point, en dehors de tout cadre démocratique,
14:58 les politiques de notre pays.
14:59 Rien qu'en 2021, Elise, cette collusion a coûté près de 2,5 milliards d'euros
15:04 aux contribuables français.
15:05 Et en plus, c'est évidemment en surcouche par rapport à ce qui existe déjà
15:08 dans l'appareil d'État.
15:09 Merci beaucoup Rémi Tell pour ces précisions.
15:12 On continue tout de suite avec la politique française.
15:15 On le croyait disparu.
15:17 Mais François Béroux, fort de sa relaxe dans une affaire d'emploi fictif,
15:20 pourrait revenir au gouvernement.
15:23 Du moins, il l'aimerait beaucoup.
15:24 Portrait tout de suite d'un politicien qui a échoué
15:26 là où Macron a réussi avec Renaud de Bourleuf.
15:28 Le "en même temps" en politique,
15:31 en piochant un peu à droite et un peu à gauche pour plaire à tout le monde,
15:34 Emmanuel Macron n'a rien inventé.
15:36 La vieille recette a longtemps été celle de François Béroux.
15:39 Seule différence avec le président, le spécialiste historique du retournement de veste,
15:43 vient quant à lui de la droite.
15:44 Ce professeur de français latin grec s'est lancé en politique au début des années 1980.
15:48 Il a démarré sa carrière auprès de Jean Le Canuet,
15:51 ancienne figure du centre droit au début de la Ve République.
15:55 Il est élu député des Pyrénées-Atlantiques en 1986 avec le soutien de l'UDF.
16:00 Il rejoint ensuite les Rénovateurs, un groupe de jeunes ambitieux
16:03 qui veulent que la droite s'émancipe des vieux lions,
16:05 à savoir Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Raymond Barre.
16:08 Il change vite de camp et s'éloigne de ce mouvement pour se rapprocher de Giscard.
16:12 L'ancien président de la République lui confiera le poste de secrétaire général de l'UDF.
16:16 François Béroux a bien compris qu'en politique, il faut savoir flatter les bonnes personnes.
16:19 Parallèlement, il est nommé en 1993 ministre de l'Éducation nationale dans le gouvernement Balladur,
16:24 un poste qui l'occupe 4 ans, un record sous la Ve République.
16:28 À l'occasion de l'élection présidentielle de 1995,
16:31 il prend contact avec le socialiste Jacques Delors,
16:33 qui l'envisage un temps de soutenir.
16:35 Un homme de droite qui se rapproche de la gauche,
16:37 une sorte de Macron à l'envers avec 20 ans d'avance.
16:39 Après la défaite de la droite aux élections législatives de 1997,
16:43 il prend ses distances du RPR et se marginalise au point de présenter sa propre candidature
16:48 à la présidentielle de 2002.
16:49 Au cours de la campagne, il a l'occasion de se faire remarquer lors d'un déplacement à Strasbourg.
16:53 Dans une banlieue, l'ancien ministre de l'Éducation
16:56 dialogue avec les jeunes de la diversité et les appelle à un respect réciproque.
17:00 C'est là qu'il gifle un enfant qui, visiblement, tentait de lui faire les poches.
17:03 [Cris de joie]
17:11 Une image qui aura sans doute favorisé la sympathie des Français à son égard,
17:15 voyant lui, un vieux professeur de la 3ème République.
17:17 Lors du scrutin, il crée alors la surprise en arrivant 4ème,
17:21 avec un score certes faible pour jouer dans la cour des grands,
17:24 mais qui n'a rien de négligeable, 6,8%.
17:27 Le résultat s'émange lui l'idée qu'à défaut d'avoir la couronne,
17:29 il sera faiseur de roi.
17:31 Une ambition qu'il réalise d'autant mieux avec son exploit de 2007.
17:34 Il est le 3ème homme de la présidentielle avec 18% des voix.
17:38 Pour crédibiliser sa prétendue ligne centriste,
17:41 il annonce pendant notre detour qu'il ne votera pas Nicolas Sarkozy,
17:44 qui prendra depuis un malin plaisir à le présenter comme un traître.
17:47 Une opinion largement partagée dans les rangs de la droite.
17:50 Dans la foulée, il crée son nouveau parti, le mouvement démocrate,
17:52 connu sous le sigle "Modem".
17:54 Il se fait encore oublier quelque temps avant de revenir sous les feux des projecteurs
17:58 lors de l'élection présidentielle de 2012,
18:00 où il réalise un score moins mirabolant, 5ème avec 9% des voix.
18:04 Il persiste dans son refus du clivage droite-gauche et appelle à voter François Hollande.
18:09 Et dans ces circonstances, l'indécision est impossible.
18:13 Reste le vote pour François Hollande, c'est le choix que je fais.
18:18 Nicolas Sarkozy, après un bon score de premier tour,
18:22 s'est livré à une course-poursuite à l'extrême droite
18:25 dans laquelle nous ne retrouvons pas nos valeurs.
18:28 Un nouveau choix, ni gauche ni droite, mais surtout ni droite,
18:31 qui lui coûtera son siège de député.
18:33 En 2016, la primaire de la droite est l'occasion pour lui de sortir de l'ombre
18:36 en soutenant Alain Juppé.
18:37 Il en profite au passage pour critiquer Emmanuel Macron, candidat de l'argent.
18:41 Ce sont les mêmes forces qui veulent réussir avec Macron
18:45 ce qu'ils ont raté avec Strauss-Kahn.
18:47 Je ne suis pas pour que le pouvoir de l'argent prenne le pas sur la politique.
18:54 Comme Bruno Le Maire, Gérald Darmanin et bien d'autres,
18:56 il retournera sa veste sans problème en pleine affaire Fillon.
18:59 Je vais tout faire pour aider.
19:03 Il y a un candidat, je n'ai jamais accepté l'idée de ticket,
19:09 ni quand j'étais moi-même en situation de candidat, ni après.
19:14 Une fois arrivé à l'Élysée, Emmanuel Macron lui confie le portefeuille de la justice.
19:18 Un poste qu'il quitte au bout de 35 jours,
19:21 mis en cause dans une affaire d'emploi fictif.
19:23 Il était soupçonné d'avoir utilisé les fonds européens entre 2005 et 2017
19:27 pour rémunérer des assistants parlementaires qui travaillaient en réalité pour son parti.
19:31 Le verdict a été rendu lundi.
19:32 Huit cadres et élus ont été condamnés à de la prison avec sursis et à des amendes.
19:36 Le parti a copié aussi de 300 000 euros d'amende.
19:39 En revanche, François Bayrou lui-même a été relaxé faute de preuves.
19:42 Officiellement, il n'était donc pas au courant de ce qui se passait dans son propre parti.
19:45 Peut-être sa très proche collaboratrice Marielle de Sarnez en savait davantage.
19:49 Elle a disparu en 2021.
19:50 Elle n'aura pas répondu à la justice.
19:52 Avec cette décision judiciaire, François Bayrou rêve à des lendemains qui chantent,
19:55 bien que la Macronie ne l'ait jamais oublié.
19:57 En septembre 2020, il s'est vu confier le poste de haut commissaire au plan.
20:01 Un poste dont personne n'a vraiment compris la teneur,
20:03 mais qui lui permet de garder de l'influence.
20:05 Ça relaxe le place en bonne position pour revenir au gouvernement.
20:08 Dans ce cadre, le remplacement d'Amelia Oudéa Castera,
20:10 à peine arrivée rue de Grenelle et déjà sur la sellette, apparaît comme une aubaine.
20:13 Mais pas sûr que la Macronie ait envie de faire à nouveau entrer le Bayrou dans la bergerie.
20:22 Et l'on passe à présent l'actualité en bref avec Olivier Frèrejac.
20:25 Les clandestins toujours protégés, même lorsqu'ils provoquent des accidents mortels.
20:33 Mardi, le tribunal administratif de Toulouse a annulé partiellement
20:36 l'arrêté d'expulsion des deux Arméniennes présentes dans la voiture ayant tué l'agricultrice
20:42 Alexandra Sonak et sa fille de 12 ans.
20:44 Le 24 janvier, le lendemain de l'accident, le préfet de la Riège les avait obligés
20:49 à quitter le territoire français sans délai, avec interdiction de retour pour une durée de trois ans.
20:54 C'est sur cette décision que le juge administratif est revenu.
20:58 Toutefois, les deux personnes font toujours l'objet d'une OQTF,
21:01 obligation de quitter le territoire français, mais elles ont un délai de 30 jours.
21:05 À compter du 24 janvier, vues comment les OQTF sont appliquées,
21:10 elles sont encore tranquilles pour un moment.
21:12 La civise dans la tourmente.
21:15 Mardi, une plainte pour agression sexuelle a été déposée contre Caroline Raissalmon,
21:19 nommée la veille vice-présidente de la Commission indépendante sur l'inceste
21:24 et les violences sexuelles faites aux enfants.
21:26 La plaignante avance qu'en 2020, elle se serait rendue chez cette pédiatre légiste
21:31 pour des viols qu'elle assure avoir subi durant son enfance.
21:34 Caroline Raissalmon lui aurait alors touché le sexe et fait plusieurs gestes déplacés
21:39 pour reconstituer les agressions.
21:42 La plaignante a vécu ces actes comme une nouvelle agression.
21:45 La vice-présidente de la civise conteste les accusations, mais refuse tout commentaire.
21:50 Gérard Miller, au fond du trou, le psychanalyste co-fondateur du Média,
21:55 une web TV d'extrême gauche et soutien de la France insoumise,
21:59 est sous le feu d'accusations d'agressions sexuelles multiples et de viols.
22:04 Il fait désormais l'objet d'une plainte adressée au parquet de Paris
22:07 par une femme qui avait 21 ans au moment des faits en 1995.
22:11 Gérard Miller était alors âgé de 47 ans.
22:14 Il était son professeur de psychanalyse à l'université Paris VIII,
22:18 l'intitulé du cours « La vie sexuelle ».
22:20 Une autre présumée victime était quant à elle âgée de 16 ans.
22:24 Toutes semblent faire la même description de la demeure parisienne de Gérard Miller
22:28 près de la Place de la Nation.
22:30 Pour l'heure, l'intéressé explique n'avoir jamais compte
22:33 d'une personne pour des relations sexuelles,
22:34 mais consent à dire qu'il n'avait pas mesuré à l'époque
22:37 le caractère asymétrique des relations entre ses femmes et lui.
22:41 Professeur de psychanalyse et figure connue du PAF,
22:44 il se dit surpris d'avoir laissé de si mauvais souvenirs à ces personnes.
22:48 On met trop de pognon.
22:52 On met trop de pognon.
22:53 Nouvel épisode.
22:54 Et cette fois-ci, c'est le président du comité d'organisation des Jeux de Paris 2024,
22:58 l'ancienne athlète Tony Estanguet,
23:00 qui est visé par une enquête judiciaire sur ses conditions de rémunération.
23:04 Ce dernier aurait perçu une rémunération annuelle de 270 000 euros bruts jusqu'en 2020,
23:10 selon des chiffres communiqués par le COJOP,
23:12 le comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques.
23:15 Une rémunération ensuite susceptible d'évoluer dans une limite de 20%
23:20 en fonction de certains critères de performance.
23:22 Le COJOP se défend en faisant valoir l'existence d'un comité de rémunération
23:27 composé de plusieurs DRH de grandes entreprises françaises,
23:30 mais également de représentants de l'État et de la ville de Paris.
23:34 Si la rémunération de Tony Estanguet vous paraît démesurée,
23:37 sachez que ces gens-là estiment qu'elle est normale.
23:40 SUV, délire capital et riposte provinciale.
23:44 Hugo Planchet, maire de Saint-Aignan-le-Jaguar dans le Loiret,
23:47 a pris un arrêté mardi 6 février pour rendre payant
23:50 le stationnement des conseillers de Paris dans son village.
23:53 Une décision prise en réponse au triplement des tarifs de stationnement
23:57 pour les SUV dans la capitale et guidée par l'humour,
23:59 puisque le texte visa répondre à l'absurde par l'absurde.
24:03 Le texte de l'édile de cette commune de 600 habitants précise par ailleurs
24:07 que tout contrevenant à la réglementation devra présenter des excuses publiques
24:11 à tous les citoyens du village et offrir une tournée générale au bar le plus proche.
24:15 Par ailleurs, il est prévu un tarif spécial pour les élus de Paris
24:18 s'ils garent un vélo de plus de 10 kilos dans la commune.
24:21 Un tarif prévu pour être triplé le 29 février de chaque année bissextile.
24:26 Si l'incurie des élus parisiens est à pleurer, au moins certains parviennent à en rire.
24:31 L'Occident, champion du monde de l'endettement.
24:34 Le Fonds monétaire international déplore qu'une part croissante des pays du monde
24:38 ont des niveaux de surendettement notables, sinon élevés.
24:42 Parmi les États les plus endettés, en tenant compte de la dette extérieure,
24:45 c'est-à-dire de la dette publique et de la dette privée
24:48 qui concernent les entreprises implantées dans le pays,
24:51 on retrouve la France en 5e position avec 3 300 milliards de dollars de dette extérieure,
24:56 soit 112,5% du PIB.
25:00 Une dette principalement due à la dette publique du pays
25:03 qui représente plus de 3 000 milliards de dollars.
25:05 Viennent ensuite les Pays-Bas, alors que le Japon se place sur la 3e marge du podium.
25:10 Le Royaume-Uni décroche la médaille d'argent avec une dette de 8 700 milliards de dollars.
25:15 Enfin, les États-Unis remportent la palme haut la main avec 32 900 milliards de dette extérieure.
25:21 Dimanche 4 février, le président de la Banque centrale américaine,
25:25 Jerome Powell, a qualifié cette dette d'insoutenable.
25:28 Ces États, champions de la dette, pourront toujours se consoler en se disant
25:32 qu'on ne prête qu'aux riches.
25:33 La France rend hommage aux victimes du 7 octobre.
25:37 Quatre mois jour pour jour après l'attaque terroriste,
25:40 une cérémonie en l'honneur des Français morts en Israël
25:42 était organisée ce mercredi aux Invalides.
25:46 42 ressortissants ont effectivement perdu la vie dans l'attaque du 7 octobre
25:51 et au moins trois autres Français sont encore présumés otages.
25:54 L'hommage était l'occasion pour le président Macron
25:56 de rappeler son engagement pour la lutte contre l'antisémitisme.
26:00 Des représentants de tous les mouvements politiques étaient présents.
26:03 Une occasion pour Meir Habib, le député UDI des Français de l'étranger,
26:07 de faire connaître son opposition aux propos de la France insoumise
26:10 avant de saluer Jordan Bardella, le président du Rassemblement national.
26:15 Une autre cérémonie pourrait être organisée dans un second temps
26:18 pour les victimes françaises mortes à Gaza dans la riposte israélienne,
26:22 mais aucune date n'est encore avancée.
26:24 Dans le même temps, le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken,
26:28 après un passage en Arabie saoudite, est allé à la rencontre de Benjamin Netanyahou
26:31 pour discuter une nouvelle fois des perspectives de Trèves,
26:35 mais aussi de libération des otages, toujours aux mains des ravisseurs,
26:39 dont certains sont des ressortissants américains.
26:41 Et voilà, nous approchons déjà de la fin de cette édition.
26:48 Ce soir, à partir de 21h, vous pourrez retrouver un nouveau numéro de Bistro Liberté.
26:53 Eric Morillo reçoit cette fois cinq agriculteurs français
26:56 pour évoquer la destruction de la paysannerie et la souveraineté alimentaire.
27:02 Ils se servent beaucoup de l'importation pour ajuster les volumes,
27:07 pour jouer sur les prix.
27:08 Ils sont prêts à payer même trois fois le prix à l'importation
27:11 pour nous faire baisser à nous nos prix sur le territoire.
27:14 Ce qui nous a tués, c'est bien la libre circulation des biens,
27:19 des hommes, des marchandises et des capitaux, mais surtout des capitaux.
27:22 À partir des années 2000, là, on est passé dans une financiarisation
27:26 des plateformes de la FNSEA et des multinationales à travers Invivo,
27:30 puisqu'avec Invivo, ils sont rendus au sommet de Davos.
27:33 Ils sont dans tous les trucs de l'économie.
27:36 Alors moi, j'ai rien contre le principe d'une Union européenne,
27:39 mais dans l'idée telle que De Gaulle l'a voulu au départ, en fait.
27:43 Aujourd'hui, on a des chefs d'appareil, des chefs de parti,
27:47 des chefs qui font des combines politiciennes pour être élus.
27:50 Mais on n'a pas de chef d'État.
27:51 Dire que l'Union européenne, il faut, de mon point de vue,
27:54 soit taper du poing sur la table, mais je ne pense pas que Macron ait la main assez ferme,
27:58 soit tout simplement partir et la refonder avec les pays frontaliers utiles.
28:03 Au lieu des grands médias, qu'est-ce que c'est être de droite aujourd'hui ?
28:06 Le simple fait d'aimer sa terre et d'être patriote,
28:09 mais patriote dans le sens tout à fait noble du terme, c'est un crime presque.
28:14 C'est ça, on est presque un nazi.
28:18 – J'aimerais d'abord qu'on parle un peu aussi de ce que vous avez pensé des annonces
28:20 et surtout des nombreuses promesses formulées par Gabriel Attal,
28:24 notre nouveau Premier ministre.
28:25 – Dalida, pas de problème.
28:27 – Dalida ? – Dalida.
28:28 – Parole et parole. – Ah oui, d'accord.
28:31 [Applaudissements]
28:35 – Et voilà, on est arrivé à la fin de cette édition.
28:37 Merci à tous pour votre fidélité.
28:39 On se retrouve demain même lieu même heure en attendant,
28:41 passez une bonne soirée, à bientôt.
28:43 [Générique]