L'Heure des Pros 2 (Émission du 07/02/2024)

  • il y a 7 mois
Les invités de #HDPros2 débattent des grands thèmes de l'actualité. Présenté par Pascal Praud du lundi au jeudi et Julien Pasquet le vendredi.

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Transcript
00:00 Véronique Jaquiez, Gilles-William Goldenel, Paul Melun, Louis de Ragnel et Yoann Ouzaï.
00:05 On va évidemment revenir sur la cérémonie d'hommage ce matin aux Invalides,
00:08 mais on va commencer par l'information qui est tombée il y a quelques minutes.
00:12 Yoann Ouzaï, je ne vous félicite pas.
00:15 Mais pas parce que je ne vous félicite pas.
00:18 - Que j'ai encore fait.
00:19 - Hier à cette heure-là, vous étiez dans le bureau de l'Élysée,
00:23 dans la salle de déjeuner.
00:25 Vous nous disiez que vous saviez tout de la rencontre
00:28 qui avait eu lieu entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron.
00:32 - Oui.
00:32 - Que nous allions connaître aujourd'hui le remaniement.
00:35 Il n'est pas arrivé ce remaniement, la suite des ministres.
00:39 Et M. Bayrou, visiblement, est définitivement écarté,
00:43 puisqu'il a expliqué que c'est une crise majeure.
00:47 La première, peut-être depuis fort longtemps,
00:49 puisqu'il dit ne pas se reconnaître dans cette majorité
00:51 et il n'entrera pas au gouvernement.
00:53 - C'est précisément ce que vous disiez hier, me semble-t-il.
00:56 Je vous expliquais que lors de ce déjeuner...
00:57 - Il nous a dit ça ?
00:58 - Je n'ai pas entendu dire comme ça.
01:00 - Vous faites preuve de beaucoup de mauvaise foi ce soir,
01:02 cher Pascal.
01:02 Je ne sais pas ce qui vous arrive.
01:03 Je vous disais précisément qu'hier, lors de ce déjeuner
01:06 entre Emmanuel Macron et Gabriel Attal,
01:08 ce qui coincait, c'était le cas de François Bayrou,
01:10 parce qu'il avait des exigences d'abord extrêmement importantes.
01:13 Il voulait le ministère de l'Éducation nationale
01:15 et être numéro deux du gouvernement.
01:17 C'était cela ou rien.
01:19 Évidemment, pour Gabriel Attal, ça n'était pas acceptable
01:22 parce que ça aurait fait de François Bayrou
01:23 une sorte de vice-premier ministre.
01:25 - Évidemment.
01:26 - Voilà.
01:26 - Donc qu'est-ce qu'il a dit ce soir à l'AFP ?
01:28 Il a fait une déclaration, M. Bayrou, à l'AFP ?
01:30 - Absolument pas.
01:31 On a l'habitude des coups de collègue de François Bayrou.
01:33 Il en a régulièrement.
01:34 Là, ça peut commencer à ressembler à une sorte de crise quand même.
01:37 On n'en est pas là.
01:38 On verra ce qui se passe dans les prochains jours.
01:40 - C'est une crise ?
01:41 - C'est un fait politique...
01:41 - Ah non, c'est une crise, Johan.
01:43 - C'est un fait politique majeur
01:44 parce qu'il parle de désaccord profond
01:47 sur la politique à suivre.
01:48 - Bah, c'est 50 députés.
01:50 - J'entends bien.
01:51 - Bah, c'est une crise.
01:52 - Nous verrons dans les prochains jours.
01:53 - Donc, en fait, c'est le cap à droite qu'il ne valide pas.
01:56 - Nous verrons dans les prochains jours ce qu'il décide de faire.
01:59 Mais il est effectivement président du Modem.
02:01 Donc, sa parole n'engage pas que lui.
02:03 On peut imaginer que ça engage également les ministres
02:06 qui font partie de ce gouvernement.
02:07 Vont-ils rester au gouvernement ?
02:09 Y aura-t-il des ministres Modem dans le gouvernement ?
02:12 Quand on lit cela, quand on entend ces mots...
02:13 - Il y avait qui aujourd'hui comme ministre Modem ?
02:15 - Marc Rénault, par exemple, qui est ministre de l'Agriculture.
02:17 - En même temps, s'il s'en va, il n'est pas très pressant non plus.
02:20 - Ce n'est pas l'homme qui a été le plus présent sur la crise d'agriculture,
02:23 M. Feneau.
02:24 Ce n'est pas lui faire injure que de dire cela.
02:26 - Ce n'est pas aimable non plus.
02:28 - Non, je...
02:29 - C'est Goren-Hanaky.
02:32 - Je veux dire, M. Feneau n'a pas été particulièrement présent dans cette crise.
02:36 C'est plus Gabriel Attal qu'un ministre Modem au gouvernement.
02:40 - À part M. Feneau, il y avait qui ?
02:41 - Pour compliquer les choses, je crois que pour l'instant,
02:45 il a été le seul, me semble-t-il, dans les 15 ministres.
02:47 - Dans le précédent, il y avait trois secrétaires d'État en plus.
02:49 - Mais là, dans les 15 ministres nommés en ce moment...
02:51 - Là, il y en aurait peut-être eu d'autres dans les secrétaires d'État.
02:52 - D'accord.
02:52 - Ce n'est pas une grosse perte en termes de ministre.
02:55 En revanche, c'est 50 députés.
02:56 - Alors, 50 députés, ça fragilise considérablement pour l'instant la majorité.
03:01 On verra si on peut vraiment parler de crise, s'il y a une véritable rupture.
03:06 - Louis de Raguenel, qui est le chef du service politique d'Europe 1.
03:09 - Je souscris à tout ce que vient de dire Johan.
03:12 - Le remaniement, on ne sait toujours pas la liste des ministres.
03:14 - Mais je pense que cette déclaration-là rebat encore une fois toutes les cartes.
03:18 - Le château de cartes est tombé et ça repart à zéro à partir de ce soir.
03:22 Donc, ça va durer encore un petit peu de temps.
03:23 Ah mais oui, vous allez voir.
03:24 - C'est-à-dire qu'on n'aura pas...
03:26 Evidemment pas ce soir, mais peut-être pas demain.
03:27 C'est un gag, franchement.
03:29 - Ce sera un gag, mais...
03:30 - Ça fait combien ? Ça fait un mois que...
03:31 - Ça fait un mois.
03:32 - Que Gabriel Attal...
03:33 - Ça fera un mois vendredi soir à minuit, je crois que c'est ça.
03:36 - Oui, ça fait un mois.
03:37 - Alors, ce que je sais, c'est que l'Élysée, Pascal,
03:39 ils essayent de convaincre des anciens...
03:42 Des secrétaires d'État qui étaient dans l'ancien gouvernement,
03:44 donc qui viennent du MoDem, de surtout rester pour essayer de fracasser le MoDem.
03:47 - Vous avez des noms qui circulent.
03:48 Madame Casterat resterait ou D.A. Casterat ?
03:51 - Elle resterait, mais pas au ministère de l'Éducation nationale
03:53 avec un périmètre beaucoup plus restreint.
03:55 - Elle retournerait ?
03:55 - Et il y a un nouveau nom.
03:56 Vous l'aviez peut-être oublié, Pascal.
03:58 Est-ce que vous vous souvenez de l'ancienne garde des Sceaux, Nicole Béloubet ?
04:01 Qui pourrait hériter du poste...
04:03 Enfin, qui aurait pu avant la déclaration de François Bérou.
04:06 On verra quelle sera la configuration demain.
04:09 Mais ce qui est intéressant, c'est si réellement le MoDem signe une fracture avec la majorité,
04:15 est-ce que ça ne va pas pousser effectivement Emmanuel Macron
04:17 à aller se tourner vers les Républicains ?
04:19 Et on sait depuis plusieurs mois que Macron veut détruire totalement les Républicains,
04:24 les absorber.
04:26 Réponse dans la...
04:27 - D'un mot sur la décision de François Bayrou.
04:29 Il y a un truc qui est un peu nébuleux, je trouve, et un peu complexe.
04:31 C'est qu'on ne sait pas très bien s'il part parce qu'il n'a pas eu ce qu'il voulait en termes de portefeuille,
04:35 ou s'il part avec un désaccord sur la ligne.
04:37 C'est-à-dire qu'on a l'impression qu'il était d'accord sur la ligne...
04:40 - On va pas aller côté la situation emballée avec...
04:43 - Il était d'accord sur la ligne pour avoir un poste,
04:44 mais il n'est plus d'accord quand il n'a pas le poste.
04:46 - Moi je... Oui.
04:47 Très court, parce que je voudrais qu'on parle...
04:48 - Très court, il ne faut pas oublier quand même qu'il a la présidentielle en ligne de mire
04:50 et qu'il veut jouer les rouges courts, voilà.
04:52 - Absolument.
04:52 - D'accord.
04:53 - Bon, Sarah El Haïry.
04:56 - Secrétaire d'État à la Biodiversité.
04:57 - Exactement.
04:59 - Eh bien, typiquement, elle fait partie des personnes
05:01 qui en ce moment sont en train d'être appelées par l'Élysée pour essayer de s'assurer
05:05 que si on lui propose, eh bien elle entrera au gouvernement pour essayer de diviser le monde.
05:08 - Voilà ce qu'on pouvait dire.
05:10 Je voudrais qu'on commence par une séquence qui nous a tous ce matin bouleversés.
05:15 Lorsqu'aux Invalides sont entrées la garde républicaine,
05:22 les gardes républicains,
05:25 qui chacun portait un portrait, une photo des 42 Français qui sont morts.
05:36 Il n'y avait aucun bruit dans l'hôtel des Invalides à ce moment-là.
05:41 Il y avait un silence et il n'y avait que le bruit du tambour
05:48 et ces portraits et ces gardes républicains qui entraient.
05:53 On rediffusera d'ailleurs toute la cérémonie ce soir entre 22h et 22h30 entièrement
05:59 avec Olivier Benkemoun, juste après Olivier Benkemoun.
06:03 Je voulais simplement, ce qui nous permettra d'ailleurs d'avoir quelques minutes de recueillement,
06:09 d'écouter, de regarder ces images.
06:14 (Tambour)
06:18 (Tambour)
06:21 (Tambour)
06:25 (Tambour)
06:29 (Tambour)
06:32 (Tambour)
06:35 (Tambour)
06:39 (Tambour)
06:43 (Tambour)
06:47 (Tambour)
06:51 (Tambour)
06:55 (Tambour)
07:00 (Tambour)
07:03 (Tambour)
07:07 (Tambour)
07:11 (Tambour)
07:15 (Tambour)
07:19 (Tambour)
07:23 (Tambour)
07:28 (Tambour)
07:31 (Tambour)
07:35 (Tambour)
07:39 C'était peut-être le moment le plus émouvant, ces visages souriants, jeunes,
07:46 arrachés à la vie avec ces familles qui étaient présentes.
07:50 La cérémonie avec Mathieu Devez.
07:53 (Musique)
07:57 Les notes du caddige de Maurice Ravel résonnent dans la cour des Invalides.
08:01 (Musique)
08:04 Des gardes républicains tiennent chacun les portraits des 42 victimes françaises
08:09 de l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas.
08:12 Un hommage national présidé par Emmanuel Macron.
08:15 Le chef de l'Etat dénonce le plus grand massacre antisémite de notre siècle.
08:19 Et dans les notes de musique d'un lieu de fête ont éclaté les tambours de l'enfer.
08:23 Et les téléphones de nos enfants qui jusque-là filmaient les joies de leur vie
08:28 sont devenus les boîtes noires de l'horreur.
08:31 Elles nous entreront, ces images.
08:34 Un discours tenu devant les familles des victimes et de nombreux responsables politiques.
08:38 Plus loin, une foule compacte suit l'hommage national, retransmis sur grand écran.
08:43 Les gardes républicains quittent ensuite la cour des Invalides
08:46 au son de la marche funèbre de Frédéric Chopin.
08:49 (Musique)
08:51 Pour l'assistance, l'émotion est immense.
08:54 Le discours était tout à fait pertinent et approprié
08:58 pour exprimer l'ordre de famille, de la communauté,
09:01 pour le lier avec le combat contre le antisémitisme, puisque c'était ça l'enjeu.
09:06 Très belle cérémonie du non-national.
09:09 Le discours du président a été poignant, touchant.
09:13 Avec une proximité qu'on pouvait ressentir pour ses familles.
09:16 Moi personnellement j'étais très émue, j'ai beaucoup pleuré.
09:19 C'était émouvant, éprouvant et on ne s'arrêtera pas là.
09:23 On restera tous unis le temps qu'il faut et on ne les oubliera pas.
09:28 Cet hommage, inédit hors de l'état d'Israël,
09:31 intervient quatre mois jour pour jour après l'attaque du Hamas.
09:36 C'est vrai que c'était un discours particulier, me semble-t-il,
09:40 dans la longue série des discours d'Emmanuel Macron.
09:44 Le ciel livide qui se zèbre de missiles,
09:47 les boîtes noires de l'horreur, les tambours de l'enfer,
09:50 la mâchoire de la mort.
09:52 Il y avait une volonté différente peut-être de marquer des mots dans sa bouche.
09:59 Et puis évidemment, ce n'est pas sans doute des polémiques,
10:03 mais il dit "68 millions de Français endeuillés".
10:07 C'est ce qui m'a le plus marqué.
10:09 Est-ce qu'il y avait 68 millions de Français endeuillés ?
10:12 A l'évidence non.
10:13 Alors il est dans son rôle bien sûr.
10:15 Et au moment où il prononce cette phrase, je me dis "non, ça n'est pas le cas,
10:19 il se trompe, c'est une erreur, il ne peut pas dire cela".
10:21 Parce qu'il y a des Français, sur le sol français,
10:24 qui se sont réjouis de ce qui s'est passé en Israël.
10:27 Et ils sont plus nombreux qu'on ne le pense.
10:29 La montée de l'antisémitisme, l'explosion de l'antisémitisme dans notre pays,
10:34 en est la preuve d'ailleurs.
10:36 Il est dans son rôle bien sûr.
10:38 Mais factuellement, ce qu'il dit est faux.
10:40 Il n'y a pas 68 millions de Français endeuillés.
10:42 Il y a beaucoup de Français endeuillés, la très grande majorité.
10:47 Mais il y a aussi un certain nombre de Français,
10:50 plus nombreux qu'on ne le pense encore une fois,
10:52 qui se réjouissent aujourd'hui de ce qui arrive.
10:55 Moi je pense qu'à travers ce qu'Emmanuel Macron a dit,
10:57 il a acté le refus d'admettre une France coupée en deux.
11:00 Et en soi c'est une rupture.
11:02 C'est de l'aveuglement alors.
11:03 C'est une rupture par rapport à son choix de ne pas se rendre à la marche
11:06 contre l'antisémitisme.
11:08 Un président, je pense, ne peut pas admettre que le peuple ne soit pas uni
11:13 et ne se recueille pas de manière unanime.
11:15 S'il avait admis cette partition, cette séparation de la France en deux,
11:20 moi j'aurais été beaucoup plus dur avec lui.
11:23 Si on voulait faire l'exégèse du discours,
11:27 on remarquera également que le mot Israël n'a pas été prononcé.
11:30 Oui, c'est vrai. Vous avez raison de le dire.
11:33 Parce qu'Emmanuel Macron a beaucoup de craintes.
11:36 Il pèse chacun de ses mots.
11:38 D'ailleurs, à annoncer qu'il y aurait un hommage aux morts français
11:41 du côté palestinien dans la borne de Gaza,
11:44 avant cet hommage-là, ce n'est pas anecdotique, ce n'est pas anodin.
11:48 Toute la communauté a trouvé formidable le discours d'Emmanuel Macron.
11:52 Mais naturellement, ce n'est pas le sujet, bien sûr.
11:53 Oui, mais c'est important.
11:54 Mais bien sûr.
11:55 Tous les Juifs français que j'ai entendus, vous semblez étonnés.
12:00 Et William Golden Adel.
12:02 Vous me permettrez quand même.
12:04 Je ne veux pas être inutilement désagréable.
12:07 Il était plutôt dans son bonjour.
12:10 Oui, aujourd'hui.
12:11 Il était plutôt dans son bonjour.
12:13 Il a parlé du plus grand massacre antisémite depuis le début du siècle.
12:19 Il a parlé du Hamas.
12:21 Il aurait pu parler du nécessaire combat de la France entre l'islamisme.
12:26 Ça, ça manquait.
12:27 Mais il était plutôt dans son bonjour.
12:29 Mais je vais vous dire quelque chose.
12:30 Je considère que cet homme, depuis qu'il a oublié de parler du Hamas,
12:37 depuis qu'il a voulu créer un front international contre le Hamas,
12:42 il a voulu faire un cessez-le-feu sans parler des otages.
12:45 Il n'a pas voulu marcher contre l'antisémitisme pour préserver l'unité nationale
12:50 et ne pas blesser les musulmans.
12:53 Il dit tout et son contraire.
12:55 Voilà.
12:56 Il dit tout et son contraire.
12:57 Donc, pour moi, cet homme, j'ai dit que sa parole,
13:03 c'était d'évaluer comme la monnaie argentine.
13:05 Donc, quand c'est un bonjour, pardon de dire que je n'y fais pas grande attention
13:11 pour ne pas faire grande attention quand c'est un mauvais jour.
13:14 Je suis peut-être désobligeant, mais en ce qui me concerne,
13:19 je tiens à ce que ma parole soit constante.
13:21 Voilà.
13:22 Plus que 68 millions, par exemple, il peut dire, la France.
13:25 Effectivement, la France est en deuil.
13:27 Il a choisi 68 millions.
13:28 Tout est fait plus approprié.
13:30 68 millions, il y a quand même une incantation autoréalisatrice.
13:34 C'est-à-dire que quand on l'écoutait parler, on avait le sentiment qu'il voulait que ça se passe en acte,
13:39 que ça se réalise à partir de ses paroles.
13:41 Dans son livre "Révolution" en 2016, il y avait un de ses chapitres
13:45 qui s'appelait "Réconcilier les Français".
13:47 Moi, ce que j'ai entendu cet après-midi, c'est un peu un aveu d'impuissance.
13:50 Je suis dure, je sais.
13:52 Ce n'est pas dur, ce qui est important quand même, c'est que les Juifs français ont trouvé
13:57 que le président Macron avait dit des mots qui comptaient.
14:00 Oui, bien sûr, vous ne pouvez pas dire autre chose, mais c'était une incantation.
14:06 Ce n'était pas non plus... J'ai eu Éliott Deval, qui me demande de vous le dire, d'ailleurs,
14:11 parce qu'il y est allé non pas comme un journaliste, mais comme un simple kidam.
14:16 Terrorisme, antisémitisme, barbarie, bataclan, Hamas.
14:19 Les mots ont été prononcés. Moi, je les ai notés.
14:21 Je les répète, terrorisme a été prononcé, antisémitisme a été prononcé,
14:25 barbarie a été prononcée.
14:27 C'est la moindre des choses, quand même.
14:28 Oui, j'entends bien, mais c'est important.
14:30 Mais ni islamisme, ni Israël.
14:32 Non, mais...
14:33 Non, mais donc, c'est... Qu'est-ce que je vous dis ? La réalité, elle est là.
14:38 C'est vrai que le mot "islamisme" n'a pas été prononcé.
14:41 C'est vrai.
14:42 Et j'aurais aimé, encore une fois, qu'il engage la France dans ce combat-là.
14:45 Écoutons, Xavier Bertrand, Manuel Valls et François Bayrou,
14:47 qui se sont exprimés à l'issue du discours.
14:50 C'est très important pour les familles, pour tous nos compatriotes de confession juive,
14:57 et puis pour toute la communauté nationale.
15:00 Et puis, c'était aussi un message qui est adressé à tous ceux qui n'ont pas compris
15:06 que ce qui s'est passé ne concerne pas seulement Israël,
15:08 et que la France se tient debout, et que la France combattra l'antisémitisme partout et tout le temps.
15:13 C'est très important, cet hommage, vraiment très important.
15:16 Je crois que c'est bien que la France se souvienne d'eux, exprime leur solidarité à leur égard,
15:21 soit présente pour eux, parce que nous ne pouvons pas les oublier.
15:25 Ce sont des compatriotes qui ont été massacrés, assassinés, enlevés par une organisation terroriste.
15:31 Je trouvais ça très émouvant et très significatif, parce que ce qui s'est passé là,
15:37 tout le monde le voit bien, ce n'est pas un acte de guerre.
15:42 C'est un acte de volonté de créer l'horreur,
15:49 et de volonté de créer, pas de tuer, de profaner.
15:56 Puis il y avait beaucoup de personnalités, je pense à Jean-Claude Darmon,
15:59 que j'ai eu d'ailleurs sur Europe 1 à la fin de la cérémonie,
16:02 et puis Patrick Brue, elle était là, je vous propose de l'écouter.
16:05 C'est important, tout simplement important.
16:08 Un mouvement de l'union nationale.
16:10 Quand la République est en danger, tout le monde doit se lever.
16:15 - Vous comprenez les polémiques sur la présence de certains députés ?
16:19 On a vu Emmerick Larron arriver sous les lunettes.
16:22 - Chacun agit avec sa conscience.
16:24 - Et vous les comprenez ?
16:26 - Ce n'est pas à moi d'en juger. Chacun agit avec sa conscience.
16:29 Vous avez compris qu'on va maintenant aborder le chapitre "La France Insoumise", bien sûr.
16:33 Libérer les otages, d'ailleurs il y avait un certain nombre de personnes qui étaient là hier ce matin,
16:39 libérés les otages, vous les entendrez,
16:41 et ces mêmes personnes, lorsqu'elles ont vu arriver les députés de "La France Insoumise",
16:46 notamment M. Emmerick Larron,
16:48 elles ont été assez virulentes sur leur présence.
16:51 Il y avait un dessin ce matin qui résumait assez bien cela,
16:54 le dessin de Plantuit où tout est dit, comme toujours, avec son intelligence et son talent,
16:58 à masse, à masse, qui sont des bandeaux sur les fronts de Manuel Bompard et de Madame Pannot.
17:05 Comment ça, on n'est pas les bienvenus ?
17:07 Mais je parle souvent de radicalisation ces derniers temps,
17:10 dans le monde politique, mais également dans le monde journaliste.
17:13 J'ai libération. Je vous assure, ces gens-là arrivent encore à m'étonner.
17:17 Et je le dis vraiment sans ironie.
17:19 Libération aujourd'hui.
17:21 Climat la presqu'île. C'est la une.
17:24 Pas un mot à la une de la cérémonie de ce matin.
17:26 Mais plus incroyablement, dans ce journal qui fait ce matin 27 pages, 28 pages,
17:35 pas une ligne, pas une ligne sur 42 morts français à qui on rend hommage.
17:45 Par contre, il y a un article sur Gaza.
17:47 Pas une ligne sur 42 français morts.
17:52 Ils ont choisi leur camp.
17:54 Je suis sidéré. Je vous assure, libération arrive encore à m'étonner.
17:59 Je ne peux pas vous dire autre chose.
18:01 Quand j'ai découvert ça ce matin, je pensais à la une.
18:05 - La une sur la presqu'île.
18:08 - Mais la une...
18:10 L'humanité, d'ailleurs, a été sur la même ligne.
18:14 L'humanité, pareil. Pas une ligne dans l'humanité. Pas une ligne.
18:18 Et la presse quotidienne régionale, parfois également.
18:21 Et je vois un clivage se mettre en place, effectivement, dans les rédactions.
18:28 Pas que dans les rédactions, mais c'est incroyable.
18:30 Je vous assure. C'est incroyable au sens premier du terme.
18:33 - Parce que cette gauche-là, si vous voulez, conçoit le passage sous silence
18:37 de la misère et de la mort pour le peuple juif et pour Israël
18:41 comme une forme de gage donné à l'islam politique,
18:44 et par extension même aux musulmans, ce qui est une folie intellectuelle.
18:47 Ce qui est une espèce de folie, si vous voulez, dans le rapport que l'on a,
18:50 même à l'image que se font ces gens-là des populations musulmanes en Europe.
18:54 C'est-à-dire que pour eux, ils se disent, effectivement,
18:56 nous sommes du côté de Gaza, donc ils font un continuum avec Gaza.
18:59 Les musulmans et le Hamas, ce sont eux, finalement, les racistes ou les xénophobes.
19:03 Ils sont dans le refus de la condamnation des animations du Hamas.
19:06 - Le monde, ce soir, n'en a pas la une du monde, vous allez voir.
19:09 Ce que je veux vous dire, c'est que nos confrères,
19:11 lorsque Geoffroy Lejeune est arrivé au journal du dimanche,
19:14 tous nos confrères ont parlé de l'arrivée de Geoffroy Lejeune
19:18 et lui ont fait des procès d'attention.
19:20 Que je sache, le journal du dimanche n'est pas devenu le journal
19:23 qu'ils imaginaient qu'ils deviennent.
19:25 Est-ce que nos confrères parleront de ça ?
19:31 Est-ce que nos confrères souligneront, parleront de leurs confrères
19:35 et de ce qu'a fait Libération ?
19:36 Non, personne n'en parle.
19:39 - Ce qui me gêne, c'est que vous parliez de confrères.
19:41 - Ah oui, ce ne sont pas des... - Ah non.
19:43 - Non mais attendez, je prends l'exemple de Geoffroy Lejeune.
19:48 Normalement, la confraternité veut qu'on se soutienne.
19:52 - Oui, bien sûr.
19:53 En tout cas, ce qui est sûr, c'est que des émissions
19:56 qui se moquent régulièrement de certaines choses
20:00 ou qui instrumentalisent parfois certaines polémiques
20:03 ne diront rien sur Libération ce soir.
20:05 - Moi, je vous rejoins... - Et après, ça sera la pause.
20:08 - Je vous rejoins dans votre étonnement, parce qu'on sait bien,
20:12 on connaît le tropisme maintenant pro-palestinien, pro-islamiste
20:17 de cette presse d'extrême-gauche.
20:19 Mais là, elle qui est en principe assez doloriste
20:22 aurait pu même peut-être un peu hypocritement consacrer
20:25 un petit quelque chose.
20:27 On voit bien là maintenant qu'elle est fermée totalement
20:31 à double tour à la douleur juive, à l'instar, par exemple,
20:35 des féministes qui ne versent pas une larme
20:37 sur le viol des femmes juives.
20:39 C'est ça, la réalité, et blanche, par la même occasion.
20:42 Il y a là une sorte de verrou idéologique,
20:46 franchement, qui m'étonne moi-même.
20:50 Mais moi, je serais Patrick Bruel, je serais Arthur,
20:53 je serais une personne éthératique, je refuserais de parler
20:56 jusqu'à la fin de ma vie à Libération.
20:58 Je refuserais de leur parler.
21:00 Je refuserais de leur parler.
21:02 La pause, et nous revenons tout de suite.
21:05 - La France Insoumise, c'est un débat, bien sûr,
21:09 présent ce matin et qui a souillé d'une certaine manière
21:12 par sa présence cette cérémonie.
21:14 Vous voyez le sujet d'Audrey Bertheau.
21:16 (cris de la foule)
21:18 - Une arrivée saoulée et huée.
21:20 (cris de la foule)
21:23 - Et sous les protestations.
21:25 - Allez, les filles dehors!
21:27 - À l'extérieur de la cour des Invalides,
21:29 aucune voix dissonante.
21:31 La France Insoumise n'était pas la bienvenue
21:33 à l'hommage rendu aux victimes françaises du terrorisme.
21:36 Le public venu et assisté était unanime sur le sujet.
21:40 - C'est pas un meeting politique, c'est un espace de recueillement
21:43 réservé aux familles et aux gens qui soutiennent les familles.
21:46 Il n'y a strictement rien à faire là.
21:48 - Ce sont des antisémites, il faut le dire.
21:51 Donc on n'a pas compris pourquoi leur présence aujourd'hui est là.
21:54 - Je ne sais pas ce qu'ils vont ressentir
21:56 quand ils vont se présenter ce soir devant une glace.
21:58 Ils ne représentent rien.
22:00 - Et s'ils avaient un brin de jugeote,
22:02 quand on n'est pas invité aux obsèques,
22:04 quand on n'est pas invité à une cérémonie, on ne vient pas.
22:07 - Malgré l'opposition de plusieurs familles de victimes,
22:10 Mathilde Panot, Manuel Bompard, Caroline Fiat ou encore Eric Coquerel
22:13 ont répondu présents à l'invitation du chef de l'Etat.
22:16 Pour le député LFI Emery Caron, huée à son arrivée,
22:19 ce n'était ni le lieu ni le moment pour la polémique.
22:22 - Aujourd'hui nous sommes ici pour rendre hommage
22:25 aux victimes françaises des attaques terroristes du 7 octobre.
22:28 Ce n'est pas le lieu de déclencher des polémiques,
22:31 de demander des explications.
22:33 En ce qui me concerne, j'invite toutes celles et tous ceux
22:36 qui considéraient que je n'irais pas ici
22:39 à réentendre tout ce que j'ai pu déclarer tout le 7 octobre.
22:42 - La France Insoumise a toujours refusé de qualifier clairement
22:45 le ramasse d'organisations terroristes.
22:48 En plus de la majorité du public, une partie de la classe politique
22:51 a estimé que leur venue était scandaleuse et indigne.
22:54 - A ma connaissance, c'est la première fois que les camarades
22:57 des bourreaux sont officiellement en face de la police.
23:00 - Je ne voulais pas y aller,
23:03 parce que je considère que c'est le crachat sur les tombes.
23:06 A ma connaissance, c'est la première fois
23:09 que les camarades des bourreaux sont officiellement
23:12 aux obsèques des victimes.
23:15 C'est la première fois que je vois ça.
23:18 Ils y vont sans aucun complexe, pour des raisons
23:21 que j'ai du mal à comprendre.
23:24 On leur a dit qu'ils n'étaient pas les bienvenus.
23:27 Donc c'est une grande première pour moi dans l'histoire de France.
23:30 - Mais il y a une séquence qui a été vue par les réseaux sociaux
23:33 et plus exactement, sans doute avec un téléphone portable,
23:36 a été prise.
23:39 On va la voir, cette séquence, c'est lorsque M. Meyrabib,
23:42 qui est le député des Français de l'étranger,
23:45 de la 8e circonscription, je crois.
23:48 Est-ce qu'on peut la voir, cette séquence où il échange
23:51 avec Manuel Bompard,
23:54 qui ne le regarde pas d'ailleurs,
23:57 et lui dit que sa présence n'est pas convenable ici.
24:00 Et ensuite, il salue.
24:03 - C'est un symbole.
24:06 - C'est en dît long sur ce que pensent aujourd'hui
24:09 les Juifs français.
24:12 Il embrasse Bardella, il dit son fête à l'extrême gauche.
24:15 Je mentirais en disant que ça me déplaît.
24:18 - Voilà ce qu'on pouvait dire ce soir sur ce sujet.
24:21 En marge, si j'ose dire, de cette cérémonie,
24:24 il y a également ce drapeau palestinien peint
24:27 sur les marches de Montmartre.
24:30 J'imagine que c'est une peinture
24:33 qui a dû être faite au cœur de la nuit.
24:36 Je m'étonne d'ailleurs, parce qu'il faut du temps
24:39 pour peindre ces marches.
24:42 Donc j'imagine que ces gens n'ont pas été interrompus.
24:45 Free Gaza, comme vous le voyez,
24:48 n'ont pas été interrompus pendant qu'ils étaient
24:51 en train de peindre ces marches.
24:54 C'était dans Paris, donc les touristes
24:57 qui viennent au Sacré-Cœur voient ça.
25:00 Nous traversons une période particulière
25:03 et un monde peut-être particulier.
25:06 Antonio Guterres a pris la parole.
25:09 Une ère de chaos, il dit.
25:12 - Pendant la guerre froide, des mécanismes bien établis
25:15 ont permis de gérer les relations entre les grandes puissances.
25:18 Dans le monde multipolaire d'aujourd'hui,
25:21 ces mécanismes font défaut.
25:24 Ainsi, notre monde entre dans une ère de chaos
25:27 et nous en voyons les résultats.
25:30 Une foire d'empoigne dangereuse et imprévisible
25:33 dans une impunité totale.
25:36 - Il réalise un peu tard, quand même, M. Guterres.
25:39 Lui et ceux qui partagent l'idéologie dominante
25:42 aux Nations unies depuis un certain nombre d'années
25:45 étaient plutôt les théoriciens comme Francis Fukuyama
25:48 de la fin de l'histoire.
25:51 Ce qui avait raison, c'est ceux qui parlaient
25:54 du choc des civilisations.
25:57 Ceux qui parlaient d'un monde multipolaire
26:00 qui allait être dangereux.
26:03 Le 21e siècle ne serait pas la fin de l'histoire
26:06 avec une mondialisation heureuse, mais un monde de conflits.
26:09 Un monde instable avec des pays satellites
26:12 qui s'affrontent pour des grandes puissances.
26:15 On est au coeur de cela.
26:18 M. Guterres le réalise maintenant.
26:21 C'est un peu tard.
26:24 - M. Guterres ferait mieux de démissionner
26:27 et de laisser sa place.
26:30 Depuis le 7 octobre, il ne s'est pas illustré
26:33 par des propos extrêmement brillants.
26:36 Ce qu'il a dit concernant Israël, les communiqués de l'ONU,
26:39 les déclarations du secrétaire général de l'ONU
26:42 sont particulièrement choquantes.
26:45 - Il faudrait anticiper en pensant que c'est le retour aux empires.
26:48 On le voit avec la Russie, avec la Chine.
26:51 On a bien vu au moment de l'Ukraine qu'on avait
26:54 bon nombre de pays qui étaient de par le monde,
26:57 du côté de la Russie et pas du côté de l'Ukraine.
27:00 Les bons sentiments occidentaux, c'est limite.
27:03 - On va célébrer dans quelques jours les deux années
27:06 de la guerre Russie-Ukraine qui, aujourd'hui,
27:09 sont les grands gagnants ou le grand gagnant
27:12 sur le plan économique. J'ai vu que la croissance
27:15 en Russie est de 3%. - Malgré les sanctions.
27:18 - La Russie, que je sache, n'est pas genouée économiquement.
27:21 On l'a poussée dans les bras de la Chine et de l'Inde,
27:24 si j'ai bien compris, ce qui se passe.
27:27 Qui sont les grands gagnants ?
27:30 Les Etats-Unis sans doute aussi.
27:33 Et surtout, qui est le grand ou les grands perdants ?
27:36 - L'Europe. - Absolument.
27:39 - Les Etats-Unis, évidemment. C'est terrible, d'ailleurs,
27:42 cette séquence que nous vivons, puisqu'on ne fait plus
27:45 de marché avec les Russes. Ils le font avec les Chinois.
27:48 - On va le payer très cher. Vous savez qu'on va le payer très cher
27:51 parce qu'il y a l'élection américaine. Si c'est Donald Trump
27:54 qui l'emporte, je peux vous assurer que les Etats-Unis
27:57 n'aideront plus les Ukrainiens. Nous, on sera tout seuls.
28:00 Il n'y a pas d'armée européenne. Il n'y a que l'armée française.
28:03 Je pense que là, pour le coup, les dividendes dans cette paix
28:06 sont très fortes. - Tout le monde doit faire le bilan
28:09 des deux ans. - 500 000 bords.
28:12 - Tout le monde doit faire le bilan des deux ans
28:15 qui arrivent avec les déclarations des uns et des autres,
28:18 dont on se souvient, celle de Bruno Le Maire.
28:21 - Il a dit des choses plus intelligentes.
28:24 - Mais est-ce qu'il aurait fallu laisser la Russie envahir l'Ukraine
28:27 sans rien faire ? - C'est une bonne question.
28:30 - Alors ça, vous avez parfaitement raison. Ce que je dis,
28:33 j'aurais dû le dire en préambule. J'aurais dû le dire,
28:36 bien évidemment, en préambule. - Il y avait deux solutions
28:39 pour arranger l'armée à Sylt au coup de cela. - En réalité, il faut en armeler
28:42 une solution politique. - Marine Le Pen.
28:45 Marine Le Pen, sondage IFOP.
28:48 Ça aussi, c'est quelque chose qui est...
28:51 51 %, je crois que c'est la première fois,
28:54 dans un deuxième tour, face à Gérard Mélenchon,
28:57 elle serait à 64 %, elle gagnerait à 64 %,
29:01 et Marine Le Pen, sondage IFOP, valeur actuelle,
29:04 deuxième tour de présidentielle, face à Gabrielle Attal,
29:08 elle ferait 49 %, et Gabrielle Attal serait en plus
29:12 le meilleur candidat. Alors on est à trois ans de la présidentielle,
29:15 tout ça est encore loin, tout ça peut évidemment évoluer.
29:19 Avec Édouard Philippe, elle sera 50-50, je crois.
29:22 - Il y a quand même des enseignants. - 51-49, c'est la marge d'erreur.
29:25 - C'est la marge d'erreur et on est à trois ans.
29:28 - Si on commence avec des sondages aujourd'hui...
29:31 - Mais c'est un état d'opinion, c'est un terrain.
29:34 - Pascal, si vous tracez, vous mettez des petits traits,
29:37 avec toutes les enquêtes d'opinion sur Marine Le Pen depuis 10 ans,
29:40 ça ne cesse d'augmenter, et globalement ça se confirme dans les urnes.
29:43 Et là, qu'est-ce que dit ce sondage ?
29:46 C'est que la victoire de Marine Le Pen n'est pas uniquement possible,
29:49 elle est probable, et donc ça doit créer un électrochoc.
29:52 Ça montre, chez Emmanuel Macron, que tout ce qui a été initié
29:56 par Emmanuel Macron, le Bloc central, contre le RN, n'a pas fonctionné.
30:01 Et quand on décortique, et je termine simplement là-dessus,
30:04 il y a un enseignement intéressant, quand on regarde chez les moins de 35 ans
30:07 au vote du deuxième tour, le duel Gabriel Attal-Marine Le Pen,
30:11 Marine Le Pen ferait 53% chez les moins de 35 ans, donc chez les jeunes.
30:14 Souvent on disait que les jeunes votaient à gauche.
30:17 Là, c'est un vote intéressant.
30:20 - Pour avoir bien suivi la campagne de Marine Le Pen en 2022,
30:23 il y a, à quelques semaines du premier tour,
30:26 un sondage qui la place à 50/50 avec Emmanuel Macron au second tour.
30:31 Elle finit à 42%.
30:33 Souvent, dans les sondages, Marine Le Pen est très surévaluée.
30:36 - On va attendre. - On va attendre.
30:37 - Mais souvent dans les sondages, elle est très surévaluée.
30:40 - Ça montre la libération de la pensée
30:43 et l'exaspération des Français devant la montée de l'immigration.
30:48 Ça montre ça.
30:49 - Ça montre beaucoup de choses.
30:50 - Oui, mais notamment ça. - Ça montre aussi dans plein de domaines,
30:53 sur l'autorité, sur la sécurité, sur l'immigration, sur plein de domaines.
30:56 Et puis ça montre aussi que les Français n'ont pas essayé simplement un camp.
31:00 - Et ça montre aussi qu'elle a gagné le point à l'Assemblée nationale
31:03 parce que c'est un sacré terrain de jeu pour elle pour se présidentialiser.
31:07 - Je voulais qu'on parle de Philippe Cavre-Rivière, figurez-vous,
31:10 parce que j'ai été frappé.
31:11 Il y a une émission qui s'appelle "Quelle époque ?"
31:14 qui existe sur France Télévisions.
31:17 Moi, je suis plutôt libéral et je pense qu'on a le droit de se moquer de tout.
31:22 Parce qu'autrement, si on commence à dire de qui on se moque,
31:26 de qui on ne se moque pas, etc.
31:28 Et j'ai aimé les années 70 pour ça.
31:30 C'est-à-dire que les catholiques que nous étions, je me souviens très bien,
31:34 acceptions avec drôlerie, parfois avec humour, avec distance.
31:38 Jacques Martin, qui avait été élevé dans les écoles chrétiennes,
31:41 passait son temps au petit rapporteur à se moquer du pape, etc.
31:45 Et on ne défilait pas dans la rue.
31:47 - Où voulez-vous en venir ?
31:48 - Il s'est moqué des agriculteurs.
31:52 Et ça a été perçu comme un mépris de classe.
31:55 Et vous avez vu cette séquence que vous allez voir,
31:57 qui tourne sur les réseaux sociaux, parce que samedi soir,
31:59 c'est l'émission de l'Entre-Soi, disent ses contemplateurs,
32:03 des bobos qui se moquent des sandants, si je résume.
32:07 Alors, voyez cette séquence et vous me dites ce que vous en pensez.
32:12 - Les agriculteurs qui ont eu la visite de Karine et d'autres la visite de Marine,
32:16 j'ai envie de dire que c'est la loterie de la vie.
32:20 Parfois tu gagnes et puis parfois tu as Marine Le Pen.
32:25 Alors Karine est à gauche pour les moins physionomistes d'entre vous.
32:29 Non, moi j'adore, en plus Karine Lemarchand c'est ma copine,
32:33 c'est une super coach de vie parce qu'elle a une façon vraiment unique
32:36 de motiver les candidats.
32:38 Je l'ai vue l'autre jour, elle était avec Jean-Claude, 57 ans.
32:41 Le gars il est éleveur de Porcin dans un petit village.
32:44 Le premier magasin il est à 138 km, il est dans le Cantal.
32:48 Il vit avec sa mère, ils ont 12 dents à eux deux.
32:53 Et Jean-Claude il dit "Je gagne 512 euros par trimestre,
32:57 je travaille 7 jours sur 7, 17 heures par jour."
32:59 Et là Karine elle lui fait "Je ne comprends pas, pourquoi tu es célibataire ?"
33:05 Et elle dit "Mais bien sûr Jean-Claude qu'on va te trouver quelqu'un,
33:10 elles vont se battre pour vivre avec toi."
33:13 Jean-Claude il dit "Et vous Karine ?"
33:21 Elle dit "Non, enfin dites pas n'importe quoi quand même non plus."
33:24 Écoutez, intrinsèquement il est assez drôle.
33:29 Oui, moi je trouve ça drôle aussi.
33:30 Oui, sauf que je suis bien certain qu'il rirait pas comme ça des migrants, vous voyez.
33:36 Moi j'accepte parfaitement qu'on plaisante, mais qu'on plaisante à l'égard de tous.
33:40 J'adore qu'on se moque des juifs par exemple, d'accord ?
33:44 Mais je souhaite aussi qu'on se moque de tout le monde.
33:47 Là c'est pareil, vous avez raison, c'est de l'entre-soi et on sélectionne les blagues.
33:52 Je vous signale que le pauvre Tex, le pauvre Tex du service public,
33:56 quand il a fait une blague sur les femmes battues,
33:59 il s'est fait virer le lendemain à 9h.
34:01 Voilà la réalité.
34:02 Donc c'est à la fois drôle à titre particulier,
34:06 et j'aurais pu nier parce que je sais bien qu'ils choisissent leur cible.
34:11 Je suis bien d'accord avec Gene William, et d'autant que...
34:14 C'est élaserais ce que vous dites.
34:16 Mais oui.
34:17 C'est horrible parce que c'est élaserais.
34:18 Mais bien sûr.
34:19 C'est-à-dire que le problème n'est pas tant la séquence que les autres séquences qui n'existent pas.
34:24 Qui ne sont pas là.
34:25 Dans un monde idéal on devrait pouvoir faire aussi de cela.
34:29 Moi c'est pas le registre que je préfère.
34:31 Même moi je vais vous dire, à titre personnel, je me sens plutôt offensé.
34:33 Je viens d'un milieu agricole, j'aime pas entendre ces blagues-là.
34:35 Oui mais offensé.
34:36 Elle me déplaise.
34:37 Mais par contre, je vais vous dire, si il fait, c'est là que je rejoins Gene William,
34:39 si il fait ce type de blague sur les jeunes de banlieue, demain pourquoi pas,
34:42 sur les migrants, et puis demain sur des classes moyennes,
34:44 et puis demain sur des bourgeois,
34:45 et puis qu'il fait la satire de toute la société,
34:47 comme le fait Jagis Molière,
34:49 Les inconnus c'est fini !
34:50 Les inconnus, les blagues qu'il faisait, qui étaient très drôles, c'est fini, c'est interdit.
34:55 Mais la satire c'est pour tout le monde.
34:56 Je trouve ça moyennement drôle, parce qu'il est pas très courageux,
34:58 et qu'il a effectivement un humour sélectif.
35:00 Non mais c'est drôle.
35:01 En plus il y a Yves Cavrier, je le dis en plus, qui se moque pas gentiment toujours de moi.
35:05 Je le salue quand même.
35:06 Là on sort d'une séquence quand même douloureuse avec les agriculteurs.
35:09 Et donc je trouve que dans le tempo, c'est un peu moyen.
35:12 Mais bon, ça me regarde bien.
35:13 Non mais là, ce que je dénote, Yves Cavrier, je le vois, j'entends aussi,
35:17 et c'est ce qu'a dit, c'est l'absence de courage.
35:19 C'est-à-dire qu'il se moque, effectivement, parce que ce dont on peut se moquer,
35:24 et il n'y aura pas de risque.
35:26 Eh ben c'est les Français Blancs, à tout hasard.
35:29 Parce qu'elle se moque des Français Blancs.
35:31 L'inconscient c'est ça. On peut se moquer des Français Blancs.
35:34 Des beaufs, il n'y a aucun problème.
35:35 Surtout s'ils sont pauvres.
35:36 Moi je comprends qu'on puisse rire nerveusement, mais c'est tellement facile.
35:39 Prenons des pauvres, prenons des gens qui souffrent, montrons-les du doigt et rions très fort.
35:44 Mais c'est vraiment ça. Il y a un mépris de classe.
35:46 C'est pas du rire, c'est du sarcasme.
35:48 Moi je partage pas votre avis, je trouve que la bonne analyse, je suis d'accord.
35:52 Je répète, le problème c'est pas tant cette séquence, c'est les autres séquences qui n'existent pas.
35:56 Alors ce qui a été beaucoup critiqué, c'est Gérard Larcher, les gens autour, qui s'amusent,
36:02 Consoeur, Léa, etc.
36:04 - Il y a aussi un manque de courage en plateau, parce qu'on ne peut pas ne pas rire.
36:08 - J'aurais pu rire et dire "j'aimerais bien qu'on fasse une plaisanterie aussi sur..."
36:13 - Il faut avoir un colonel, il n'y a que vous qui êtes capable de faire ça.
36:16 - Je voulais pas le dire comme ça.
36:18 - J'ai aussi colonel d'alliance.
36:20 - Mais vous... Léa Salamène, vous n'êtes toujours pas invité à Québécois ?
36:24 - Toujours pas, mais c'est bizarre quand même.
36:26 Mais peut-être demain, je guette mon téléphone portable.
36:29 - Pour ce livre ?
36:30 - Mais oui.
36:31 - Et "C'est dans l'air" ne vous a pas assez à vous ?
36:33 - Toujours rien.
36:35 - Et "France Inter" non plus ?
36:37 - Non.
36:38 - "A portes assistées", ça va arriver.
36:40 - Mais pour écouter, j'aimerais...
36:42 - Je rêverais de bien... Vous iriez, vous, en plus, "La fleur au fusil" ?
36:46 - Non mais vous plaisantez, j'y vais en courant.
36:48 - Oui, oui, pas plaisanter.
36:50 Mais j'aimerais tellement qu'il me demande de me justifier sur les attaques que je fais contre eux.
36:55 C'est ça que j'adorerais.
36:57 - Salah Abdeslam est renvoyé en France.
36:59 Le terroriste Salah Abdeslam, impliqué dans les attentats du 13 novembre 2015 à Paris,
37:03 a été extrait de sa cellule en Belgique et renvoyé en France.
37:06 Il est actuellement incarcéré en région parisienne.
37:09 Je vous propose de lire le communiqué des avocats,
37:13 alors que les familles, évidemment, sont soulagées.
37:16 Malgré cette décision contestée par l'Etat français,
37:19 et les procédures toujours en cours dans les deux pays,
37:21 Salah Abdeslam vient d'être transféré en France.
37:24 La Belgique et la France se sont déshonorées en sacrifiant l'Etat de droit
37:28 au profit de la raison d'Etat, à ce que nous déplorons.
37:30 Et c'est signé des avocats de M. Abdeslam,
37:33 sur lequel personne autour de ce plateau, évidemment, ne pleurera ce soir.
37:37 Je vous propose d'écouter les explications juridiques, judiciaires, de Noemi Schulz.
37:44 En juillet 2022, juste après sa condamnation à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible,
37:49 Salah Abdeslam avait été prêté par la France à la Belgique.
37:53 Le temps d'y être jugé pour les attentats de Bruxelles de mars 2016,
37:58 il devait ensuite revenir en France.
38:00 Mais à l'issue de ce procès, Salah Abdeslam avait demandé à rester en Belgique.
38:04 La France y était opposée, estimant notamment que cela conduirait à dénaturer et alléger la peine française.
38:10 En effet, la perpétuité incompressible n'existe pas en Belgique.
38:13 Mais la justice belge avait donné raison à Salah Abdeslam dans le cadre d'un référé,
38:18 c'est-à-dire une décision rendue en urgence.
38:20 Cette procédure civile se poursuivait, mais sans attendre la décision définitive,
38:24 les autorités belges ont décidé de remettre Salah Abdeslam aux autorités françaises.
38:29 Il a été incarcéré dans une prison de haute sécurité à Réau, en Seine-et-Marne.
38:33 Le parquet fédéral belge a expliqué dans un communiqué que le retour de Salah Abdeslam vers la France
38:38 à l'issue de la procédure pénale était irrévocable.
38:40 En clair, il n'était juridiquement pas possible à la Belgique de garder Salah Abdeslam plus longtemps.
38:46 Ce que contestent les avocats de Salah Abdeslam, ils ont dénoncé une violation de l'état de droit.
38:52 Les associations de victimes des attentats du 13 novembre ont-elles fait part de leur soulagement
38:56 de savoir que le seul membre encore en vie des commandos allait purger sa peine en France ?
39:02 Non mais enfin, la position de mes excellents confrères, avocats d'Abdelsam, est ridicule.
39:08 Parce qu'une décision de référé n'est pas revêtue de l'autorité de la chose jugée.
39:13 Donc qu'il soit en France maintenant, ça n'a rien du tout d'illégal.
39:17 Alors je sais que le chef d'Abdelsam n'est pas très content non plus de ces conditions d'incarcération.
39:23 Écoutons Delphine Pasty qui est son avocate.
39:26 C'est absolument pas prévu puisque c'est une violation pure et simple d'une décision de justice.
39:31 Donc c'est vraiment hyper choquant dans un état de droit.
39:34 Et en tant que démocrate, je suis vraiment choquée.
39:36 Je me demande dans quel jeu on joue et je me demande si on est encore en démocratie en Belgique.
39:40 C'est vraiment pas la première fois que l'état ne respecte pas une décision de justice.
39:44 Mais à ce niveau-là, c'est quand même un peu du jamais vu.
39:47 À part peut-être le cas de M. Trabelsi précédemment.
39:49 On envisage en tout cas une plainte pénale par rapport aux fonctionnaires
39:52 et notamment au parquet fédéral et à l'état belge qui a une responsabilité pénale pour ces actes.
39:58 C'est une première chose.
39:59 Des recours, il est parti.
40:00 On va évidemment examiner tout ce qu'on peut faire à ce stade.
40:03 Je vous persiste à dire qu'une décision de référé n'est pas revêtue de l'autorité de la juge.
40:09 C'est vrai que l'état belge n'est pas quelquefois pas respectueux du droit.
40:13 Ils viennent par exemple de libérer sans aucune raison un terroriste iranien condamné pour un diplomate en plus.
40:21 Pour avoir tenté d'attenter à Villepinte en France un meeting d'opposants iraniens.
40:27 Ils l'ont libéré pour libérer un otage.
40:30 Et personne n'a protesté, même pas en France.
40:33 En France, on paiera les manquements de la justice belge étant donné qu'avec Schengen,
40:37 de toute façon, toute décision de justice qui est rendue dans un pays voisin se déverse et obligatoirement sur notre sol.
40:43 Mais le plus gaucas, c'est vraiment l'état de droit, c'est-à-dire que Abdelsalem qui défend l'état de droit.
40:48 Le droit, il l'a plus que violé dans tous les sens avec ce qu'il a fait.
40:52 D'un point de vue moral, c'est quand même abject.
40:55 Ensuite, on se souvient aussi de la décision de la justice belge à la demande de la CEDH
41:01 qui avait quand même empêché le fait que Salah Abdeslam vienne en prison en France.
41:04 C'était le 4 octobre dernier parce que la France ne respectait pas les conditions humaines de détention.
41:10 Il n'y avait pas de salle de gym.
41:12 C'est une véritable perversion intellectuelle des juges européens.
41:15 Il faut voir dans quelle situation idéologique on se trouve par rapport à la Cour européenne des droits de l'homme.
41:22 - Et quand ça n'est pas le Conseil d'état français ?
41:25 - Pas une journée sans que les vagues de l'affaire MeToo déferlent sur la France et même ailleurs.
41:31 Aujourd'hui, on a appris que Gérard Miller de Nouvelle Voix rapporte l'accuse de viol sous hypnose.
41:42 Une dizaine ou une quinzaine de personnes qui ont témoigné.
41:46 Judith Gautreche a pris la parole, elle, puisqu'elle porte plainte depuis de nombreuses semaines.
41:52 Elle témoigne sur la relation avec le réalisateur Benoît Jacot dans les années 80.
41:56 À cette époque-là, elle avait 14 ans et le réalisateur 40 ans.
41:59 Ce qui est intéressant, et à mon avis c'est la première fois que ce type de cas existe.
42:06 Une femme qui a donc vécu avec Benoît Jacot, qui est un réalisateur extrêmement connu et important du cinéma français.
42:15 Elle a une relation avec lui qui dure de nombreuses années.
42:20 Et cette relation s'arrête et des années plus tard, elle l'accuse de viol, puisqu'elle était mineure à l'époque.
42:30 Elle avait 14 ans au milieu des années 80.
42:32 Alors âgée de 14 ans, elle avait entamé une relation avec le réalisateur âgé de 40 ans.
42:37 Le parquet de Paris a annoncé qu'une enquête préliminaire a été ouverte suite à sa plainte.
42:41 Le déclic arrive finalement le 6 janvier, a-t-elle dit.
42:45 Elle est sous emprise après avoir visionné des extraits du documentaire "Les ruses du désir" de 2011,
42:51 du psychanalyste Gérard Miller, où le réalisateur Benoît Jacot évoquait cette relation.
42:56 Et c'est en voyant ce documentaire, ou plus exactement en revoyant ce documentaire, qu'elle a décidé de porter plainte.
43:03 Alors pourquoi je trouve que c'est intéressant ?
43:05 C'est parce que c'est le sujet du consentement.
43:08 C'est-à-dire que...
43:11 Alors en plus elle est mineure, donc il n'y a pas de consentement avant 15 ans.
43:14 - 14 ans, il n'y a pas de consentement. - Il n'y a pas de consentement.
43:16 Donc après, sans doute, l'a-t-elle donné, elle peut le reprendre,
43:21 et on est au cœur d'un sujet qui va être fortement discuté,
43:24 qui est le consentement dans les affaires, dans le rapport entre homme et femme.
43:31 Et notamment dans la loi sur le viol, les textes vont peut-être évoluer.
43:38 Mais ils ont déjà évolué, ils viennent d'évoluer.
43:40 On sait que maintenant, avant 15 ans, il ne peut pas y avoir...
43:43 Oui, alors ça, là-dessus, mais même sur le consentement, il pourrait évoluer dans la définition du viol.
43:49 D'accord, mais enfin vous évitez quand même un problème qui n'est pas mince, c'est que c'est 40 ans après.
43:55 - Oui. - Non, c'est pas 40 ans après.
43:57 Ah bon, d'accord. On est aux années 80, on est en 24.
44:00 Non, mais alors je compte mal. Ce que vous voulez dire, c'est qu'il y a prescription.
44:03 Au-delà même de la prescription légale, il y a un vrai problème moral.
44:10 Elle est de 1972, Judith Gautreche. Donc elle avait 14 ans en 1986.
44:16 Je vous dis que...
44:17 Non, elle avait 14 ans en 1986, parce qu'elle l'a quitté en 1992.
44:22 Voilà, moi je pense qu'il y a un vrai problème pénal et moral de prendre conscience de ça,
44:29 après avoir vu récemment un film ou je ne sais pas quoi.
44:34 C'est marrant que vous réagissiez comme ça.
44:36 Mais non, mais vous... Pardon d'être constant dans mes convictions.
44:39 Oui, c'est pas pareil. Le problème du consentement, je suis désolé,
44:43 quand vous avez un hypnotiseur qui palpe effectivement de manière un peu intime une femme, ça j'arrive à comprendre.
44:52 Mais c'est un autre sujet.
44:53 Pardonnez-moi, mais vous ne comprenez pas ce qu'elle dit.
44:55 Je comprends parfaitement ce qu'elle dit.
44:58 Mais pourquoi vous parlez du temps ?
45:00 Mais c'est très simple, ce qu'elle dit à 14 ans, je n'étais pas en capacité...
45:05 Oui, mais Pascal...
45:06 Je peux terminer ma phrase ?
45:08 Non, mais c'est essentiel en fait comme question, parce qu'à chaque fois vous ne voulez pas les entendre.
45:12 Elle ne pouvait pas prendre conscience de ça quand elle avait 28 ans ?
45:14 Non, non, non, non.
45:17 Ah non, abandonnez-la.
45:18 Ben la preuve.
45:19 Ah ben moi je vous dis qu'il y a un problème.
45:22 Pourquoi la prescription existe, Monsieur Proulx ?
45:25 Pourquoi elle existe, la prescription ?
45:27 Non, mais sur ces sujets-là, vous ne voulez pas...
45:29 Non, mais oui, je suis constant. Ça tombe du ciel, la prescription.
45:32 Allez-y.
45:33 Je vous ai dit dix fois la même chose.
45:36 Si une de mes filles de 14 ans avait eu une relation avec un homme de 45 ans, ça aurait été un sujet pour moi.
45:41 Alors moi je vous le dis pour vrai.
45:43 Est-ce que je peux terminer ?
45:44 C'est la même chose.
45:45 C'est-à-dire que c'est une femme à 14 ans, en fait, c'est des actions de prédation.
45:51 On n'a pas, quand on a 14 ou 15 ans, à être dragué par un type quand on a 40 ou 45.
45:57 Vous ne voulez pas vous mettre ça dans la tête.
45:59 Mais c'est incroyable, parce que vous n'arrivez pas à entendre ce qu'on vous dit.
46:02 C'est une jeune femme et c'est tout.
46:04 Si elle avait fait ça, si elle avait porté plainte...
46:06 Mais qu'est-ce que ça peut faire ? C'est pas le sujet.
46:08 C'est vrai que ça vous arrange, parce qu'elle n'a pas dit ça à 28 ans.
46:11 Vous évacuez le problème de fond.
46:13 Le problème de fond, c'est celui que je pose.
46:16 Et vous ne voulez pas l'entendre.
46:17 Le problème de fond, c'est que Jaco conteste la manière dont les choses se sont passées
46:21 et que la justice ne peut pas statuer de la même manière 40 ans après.
46:25 Pourquoi on a inventé une prescription pour faire plaisir aux gens ?
46:28 Mais vous pourriez dire simplement qu'une jeune fille de 14 ans draguée par un type de 40, c'est juste scandaleux.
46:35 Ça me paraît une évidence.
46:37 Excusez-moi de faire l'économie des lieux communs.
46:42 Je vous dis simplement.
46:44 Vous pourriez comprendre en l'espèce.
46:45 Non, je n'arrive pas à comprendre.
46:47 Ça aurait été plus percutant de commencer par ce bon sens.
46:49 Je n'arrive pas à comprendre.
46:50 Est-ce que je peux m'excuser ?
46:52 On l'aura à chaque fois que vous poserez ce genre de problème.
46:55 En dehors de la prescription, l'histoire est complexe.
46:58 Parce que d'abord, elle a vraiment vécu avec lui pendant 6 ans, à partir de l'âge de 14 ans.
47:02 Au vu et au su de tout le monde, ils ont même acheté un appartement ensemble.
47:06 Mais attention, et ça je peux le comprendre.
47:09 Le traumatisme s'est réveillé, dit-elle, quand elle est devenue mère.
47:13 Elle a dit "moi ce que j'ai vécu, j'ai maintenant des gamines de 14 ans, c'est inimaginable".
47:17 Et ça on peut le comprendre.
47:19 On peut comprendre que la douleur se réveille à ce moment-là.
47:21 Pourquoi elle n'a pas rapport à quelqu'un quand elle est devenue mère ?
47:24 Mais parce que ça date d'il y a quelques mois.
47:27 Elle est devenue mère il y a combien de temps ?
47:28 Non, non, mais là je suis désolé, Jérôme.
47:30 On peut comprendre qu'elle ait besoin de cheminer.
47:33 On peut comprendre que ça se fasse en plusieurs étapes.
47:35 Moi ça je peux le comprendre.
47:36 Or, il y a un deuxième sujet.
47:38 Il y a deux sujets en un.
47:39 En plus, elle a revu quelque chose et elle a vu une part de cynisme dans ce documentaire.
47:44 Il y a deux sujets en un.
47:46 C'est un jugement sur l'époque libertaire dans laquelle elle a vécu quand elle avait 14 ans.
47:50 Parce que pardonnez-moi, quand vous êtes parent,
47:52 effectivement, laisser votre gamine vivre avec un type de 40 ans,
47:56 c'est inimaginable et il y a non-insistance à mineur en danger et à son propre enfant en danger.
48:01 Moi, si j'étais cette actrice, je porterais plainte symboliquement contre mes parents,
48:05 pas contre le réalisateur.
48:07 C'est plus compliqué que ça. La vie c'est compliqué.
48:11 Bien sûr, c'est inimaginable. Elle a été livrée à un type de 40 ans.
48:14 Non, mais là elle veut me faire plainte contre les parents.
48:16 C'est pas d'insistance.
48:17 C'est plus compliqué.
48:19 Qu'est-ce qui est plus compliqué ?
48:21 Non, mais la vie c'est compliqué.
48:23 Et je pense pourtant évoquer un sujet simple
48:28 en disant que ça n'est pas la même chose de porter plainte dans un délai humain
48:32 que de 40 ans après.
48:34 Pardon, mais je pense que c'est une allumation.
48:36 Vous voulez revoir l'interview ?
48:37 On a le temps de revoir Benoît Jacot qui s'est exprimé là-dessus
48:40 parce qu'il y a une forme, effectivement, de parole un peu dérangeante.
48:43 Je le demande à Benjamin Naud.
48:45 On a... Bon.
48:47 On n'est pas la même femme à 30 et à 40.
48:49 On en parlera demain matin.
48:51 Mais ce que vous dites, c'est une alluscription.
48:53 On n'est pas la même femme à 30 et à 40.
48:55 C'est un avocat qui vous parle.
48:57 On ne parle pas.
48:58 Qu'elle dénonce à la limite, qu'elle dise
49:00 « Benoît Jacot c'est un salaud ».
49:01 C'est une chose, mais porter plainte 40 ans après,
49:04 c'est un vrai problème juridique et moral.
49:06 Je peux vous le dire comme vous voulez.
49:08 Les juges vont être là, ils vont entendre un truc qui s'est passé il y a 40 ans.
49:11 Je crois que vous n'avez pas de notion de ce que c'est qu'un procès.
49:13 Je vous le dis franchement.
49:14 Toutes les jeunes femmes ou les jeunes filles...
49:15 Et d'ailleurs, il n'y aura pas de procès parce que j'ai prescrit.
49:17 Toutes les jeunes femmes ou les jeunes filles
49:19 qui a 13, 14 ou 15 ans,
49:21 parce qu'elles étaient peut-être d'ailleurs plus matures à leur âge,
49:25 qui ont eu sans doute une liaison longue avec un homme de 40, 45 ans,
49:29 je pense que quand elles revisitent cette liaison,
49:31 elles ont le sentiment toutes d'avoir été manipulées.
49:34 - Non mais je pense... - Oui, ça c'est vrai.
49:36 - Bien sûr, bien sûr.
49:37 - Et c'est là le reproche que je fais à ceux qui...
49:40 Je termine.
49:41 - Oui mais c'est...
49:42 - Je pense, je vous le dis à chaque fois,
49:44 un homme de 40 ou 45 ans ne regarde pas une jeune femme de 15 ans.
49:47 - Mais qui vous dit le contraire ?
49:49 Mais vous ne comprenez pas ce que je dis.
49:51 - Un petit peu, pardonnez-moi.
49:52 Là-dessus, je...
49:54 - C'est ça, les...
49:55 Alors c'est très moral, ce que je dis.
49:57 - Et en plus, la justice, c'est long.
49:59 Elle a 40 ans et la justice ne prendra pas cette affaire,
50:02 mais à supposer par pure hypothèse intellectuelle absurde qu'elle la prenne,
50:05 on aura le verdict encore dans 10 ans ou dans 15 ans.
50:09 Et il a quel âge, M. Jacot ?
50:11 - 77 ans. - D'accord, voilà.
50:13 - J'avoue que j'ai une position très morale.
50:15 - Ah oui, elle est très moralisatrice.
50:17 Pas morale, pas morale.
50:19 Je suis moral, vous êtes moralisateur.
50:21 C'est pas la même chose.
50:23 - Non, non. - Si, c'est très moral.
50:25 - Mais c'est pas moralisateur. - Si, c'est moralisateur.
50:27 - Mais même si c'est au-delà de la morale.
50:29 Moi, ça me paraît de la normalité.
50:31 - C'est un nouveau conformisme. - Mais c'est pas un nouveau.
50:33 - C'est moralisateur. - Mais c'est pas un nouveau.
50:35 - Sur ce sujet-là, il n'y a pas plus perle à pudeur que M....
50:40 Comment vous appelez déjà ? Pro.
50:42 (Rires)
50:44 - Et vous êtes franchement perle à pudeur.
50:46 - Sur ce sujet-là, non.
50:48 - Je pense que j'ai envie de protéger les jeunes gens, oui.
50:51 Mais vous n'avez pas le monopole de ça.
50:53 Je serai juge. On me défère ça dans un délai humain.
50:56 Je serai plus sévère que vous. C'est la différence.
50:59 - Olivier Benkemoun, on l'a dit tout à l'heure,
51:03 la cérémonie sera retransmise de nouveau,
51:07 cette cérémonie qui nous a tellement émus,
51:09 entre 10h et 10h30.
51:11 Et là, vous allez prendre la parole dans quelques secondes, Olivier.
51:14 - 21h50, ça sera exactement 21h50 pour cette retransmission.
51:20 Retransmission, rediffusion de cette cérémonie.
51:24 Moi, ce que j'ai ramené de cette cérémonie, ce sont des visages.
51:27 Ils sont derrière moi. Ils sont ici.
51:29 - Et vous étiez présent, Olivier.
51:31 - Absolument. Et vraiment, j'ai été ému par ça.
51:33 Les photos, enfin, vous savez,
51:35 ça fait 4 mois qu'on cherche à avoir ces photos.
51:37 4 mois qu'on essaye d'avoir les identités
51:39 de ceux et celles qui sont morts le 7 octobre.
51:43 Ces Français qui sont morts le 7 octobre.
51:45 On ne les a pas. Il y a eu un black-out total.
51:47 Je ne sais pas pourquoi.
51:49 D'ailleurs, même pour avoir ces photos, ça a été compliqué.
51:51 Je vous l'avoue, ce soir, même ce soir.
51:53 Donc moi, ce soir, ce que je vous amène, ce sont ces photos.
51:55 Parmi ces photos, parmi ces visages, il y a Barre.
51:58 Barre, elle avait 23 ans. Sa maman est là.
52:00 Dans un instant, elle va témoigner.
52:02 Ce sera une émission, je pense, très émouvante.
52:05 - Merci, Olivier.
52:08 Merci et puis merci de nos échanges, bien sûr,
52:11 qui sont toujours intéressants, je pense.
52:16 En tout cas, pour les téléspectateurs, je l'espère.
52:19 Je vais remercier Michael Thomas, qui était à la réalisation.
52:22 Dominique Raymond, qui était à la vision.
52:23 Grégory Possidalo, qui était au son.
52:25 Merci à Benjamin Naud, Robin Piette, Guilhem Lafage.
52:28 J'ai encore une seconde pour vous dire que
52:30 Philippe Cavrier-Vrier nous regarde et nous a transmis des messages.
52:38 "Salut, Pascal, c'est ma crossette de nic de ce matin.
52:40 Je n'ai pas le temps de l'écouter."
52:41 "Qui démarre par une excellente vanne, qui n'est pas de moi,
52:43 mais de mes copains israéliens, sur la Shoah,
52:45 pour Gilles William, qui adore qu'on se moque des juifs."
52:48 Il dit également qu'il a écrit un passage sur les jeunes de banlieue,
52:52 sur Vincent Jambrain et l'impossibilité de Gabriel Attal
52:55 d'avoir une autorité sur ces jeunes-là.
52:57 "J'essaye d'avoir la dent dure avec tout le monde."
52:59 On regardera, dont acte.
53:01 Nous regarderons.
53:03 C'est bien de vous répondre.
53:05 Moi, je trouve qu'il a beaucoup de talent.
53:07 J'ai pas dit le contraire.
53:12 Olivier dans une seconde.
53:14 Merci d'avoir regardé cette vidéo !