Le Meilleur de l'info (Émission du 07/02/2024)

  • il y a 7 mois
Olivier Benkemoun revient sur la journée d'infos et de débats traités sur l'antenne de CNEWS dans #lemeilleurdelinfo

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Transcript
00:00 -Bonsoir à tous.
00:04 Émission consacrée à l'hommage de la République
00:07 aux victimes françaises du terrorisme.
00:11 Victimes françaises de la barbarie du Hamas 42,
00:14 franco-israélien, pour la plupart des jeunes gens,
00:17 dont on a découvert pour la 1re fois les visages
00:20 portés par la garde républicaine dans la cour des Invalides,
00:23 au son du Kaddish, la prière aux morts,
00:27 et ensuite par Maurice Ravel pour violon.
00:30 Je voulais qu'on commence cette émission
00:33 par entendre et voir ces visages.
00:36 ...
01:06 ...
01:34 -La France est le 1er pays à rendre hommage à ses victimes.
01:37 Bonsoir, Élie Korschet, président du Conseil historique
01:40 et français de France.
01:43 L'idée du Kaddish, c'est vous.
01:47 -On avait une petite discussion avec les services
01:50 de la présidence de la République.
01:53 Quand on avait discuté, on avait trouvé
01:56 que le symbole de cette musique de Ravel,
01:59 ce grand compositeur qui fait honneur à la France
02:03 et qui, en fait, est un hommage,
02:06 pouvait bien correspondre à la dignité
02:09 au recueillement de cette cérémonie.
02:12 Vous avez mis cette image.
02:15 C'est un des moments bouleversants de cette cérémonie.
02:19 -Je pense que ça vous a bouleversé,
02:22 Muriel Wackenheim.
02:25 Vous êtes avocate et présidente de l'Organisation juive européenne.
02:28 Vous êtes en contact avec beaucoup de familles de victimes,
02:32 et vous avez eu un hommage qui était bouleversant.
02:35 D'abord parce qu'il y avait toute cette souffrance
02:38 dans tous les visages qui ont été montrés
02:41 sur ces photos portées par la garde républicaine.
02:44 Et en même temps, dans le même temps,
02:47 il y avait cette unité, cette solidarité
02:51 qu'on a véritablement ressentie
02:54 et qui a fait tant de bien aux familles
02:57 qui étaient présentes sur place cet après-midi
03:00 depuis Israël et qui sont venues nous dire
03:03 à quel point cela les avait confortées et réconfortées.
03:07 -Bonsoir, Pierre Lelouch, ancien ministre.
03:10 -Bonsoir.
03:13 -Merci d'être là. La République rendait hommage
03:16 aux victimes des attentats du Hamas, pas aux Juifs.
03:19 C'était important.
03:23 -Oui, c'est très important parce que...
03:26 D'abord, on avait oublié
03:29 qu'ils étaient français parce qu'on en parlait très peu.
03:32 On a été depuis 4 mois, malheureusement,
03:35 alors qu'ils sont français.
03:39 C'est important parce qu'il y a eu...
03:42 J'ai senti pas mal d'hésitation au début
03:45 au moment de la grande marche du 12 novembre
03:48 sur l'antisémitisme, où le président n'est pas venu.
03:51 Là, il est important qu'il ait vraiment marqué le coup
03:55 parce qu'en même temps, nous avons affaire
03:58 à une révolution de l'antisémitisme dans notre pays
04:01 et même une globalisation de l'antisémitisme dans le monde
04:04 puisque, après la riposte israélienne,
04:07 on a maintenant complètement changé le problème.
04:11 L'agresseur est presque un héros,
04:14 comme le pensent certains ici, en France.
04:17 Et l'agressé est traîné devant les juridictions internationales
04:20 pour génocide.
04:23 Donc on est dans quelque chose...
04:27 - C'est une inversion extraordinairement dangereuse.
04:30 Et à chaque fois que les Juifs ou le peuple juif
04:33 sont montrés comme coupables,
04:36 on peut être sûr que la situation mondiale
04:39 est au bord du gouffre et extrêmement grave.
04:43 Donc c'est important que le président recadre les choses.
04:46 Il l'a fait avec beaucoup d'émotion.
04:49 Je crois qu'on retiendra de cette journée
04:52 que la nation est à nouveau soudée et consciente.
04:56 - Ce que je ramène de cette cérémonie,
04:59 ce sont ces visages que vous voyez.
05:02 Vous allez les voir en gros plan.
05:05 Adar, 20 ans, Benjamin, 23 ans, Nathan, 20 ans, Maya, 22 ans.
05:08 Puis vous allez les voir celui de Bar, 23 ans.
05:11 Et Cathy, bonsoir. Vous êtes la maman de Bar.
05:15 Vous êtes arrivée... On la voit ici.
05:18 Vous êtes arrivée d'Israël.
05:21 J'aimerais qu'on commence par raconter l'histoire de votre fille.
05:24 - Bar, elle a 23 ans.
05:27 Bar, elle est très intelligente.
05:31 Elle devait commencer à apprendre à l'université
05:34 de bioinformatique.
05:37 Elle était une bonne copine à tous ses copains.
05:40 Et il n'y avait pas un copain
05:43 qui l'a appelée pour demander de l'aide
05:47 et il n'a pas reçu d'elle.
05:50 Elle était une très bonne soeur.
05:53 Elle avait ses nièces.
05:56 Pour nous, elle était notre petit soleil.
05:59 Et elle nous manque vraiment.
06:03 Elle était vraiment courageuse.
06:06 Elle était blessée.
06:09 Elle a sauvé trois de ses copains du festival.
06:12 - Elle était au festival Nova.
06:15 - Elle était au festival Nova.
06:19 Et quand les sirènes ont commencé,
06:22 elle a commencé à faire du micelle.
06:25 - Vous étiez dans un kiboutz qui est tout à côté.
06:28 - Non, je travaille à Kiboutzbéhri.
06:31 Mais on habite au sud.
06:35 Quand il y a des micelles,
06:38 il y a des alertes pour les micelles.
06:41 Son père lui a dit qu'elle monte sur la voiture
06:44 et qu'elle vienne à la maison.
06:47 On ne savait pas encore que c'était un terroriste.
06:51 Ils sont arrivés à côté de Kiboutzbéhri.
06:54 Il y avait des gendarmes qui ne l'ont pas laissé passer
06:57 parce qu'il y avait des terroristes au kiboutz.
07:00 Ils sont retournés vers la place du festival.
07:03 Quand ils sont retournés,
07:07 les terroristes ont commencé à tirer sur eux.
07:10 Et d'un autre côté,
07:13 une voiture est rentrée sur eux.
07:16 Ils sont descendus dans le sable.
07:20 Ils ont entendu des copains
07:23 qui ont dit qu'ils avaient attendu
07:26 que la prochaine balle leur tue.
07:29 Tout d'un coup, elle a vu que la voiture
07:32 qui s'est rentrée sur eux, le chauffeur s'est sauvé.
07:35 Elle est sortie de la voiture blessée.
07:39 Elle a vu que les clés étaient dans la voiture.
07:42 Elle a pris ses copains, les a mis dans l'autre voiture.
07:45 Elle a commencé à conduire.
07:48 Tout d'un coup, ses copains ont vu qu'elle commençait
07:51 à trembler dans la...
07:55 Ils ont arrêté la voiture.
07:58 Ils se sont sauvés de la voiture.
08:01 Elles ont essayé de l'envoyer pour l'aider.
08:04 Personne n'est venu l'aider.
08:07 Il n'y avait que 2 hommes du festival
08:11 qui ont essayé de l'aider.
08:14 Mais son blessure était trop grave.
08:17 - C'est une histoire qui me laisse sans voix.
08:20 Il faut toujours tout ramener au 7 octobre.
08:23 C'est le plus important.
08:27 Emmanuel Macron a parlé du plus grand massacre antisémite
08:30 de ce siècle.
08:33 C'était dans la cour des Invalides.
08:36 - Il était 6h au festival Nova,
08:39 à quelques kilomètres de la bande de Gaza,
08:43 où sous les banderoles et le ciel qui palissait
08:46 s'achevaient 24 heures de fêtes et de retrouvailles.
08:49 Les jeunes qui dansaient là ne savaient pas
08:52 qu'ils étaient dans la mâchoire de la mort déjà.
08:55 Des voitures,
08:59 des motos hérissées d'armes
09:02 allaient fondre sur eux.
09:05 Il était 6h.
09:08 Et le Hamas lança par surprise
09:11 l'attaque massive et odieuse
09:15 le plus grand massacre antisémite de notre siècle.
09:18 Et dans les notes de musique
09:21 d'un lieu de fête ont éclaté les tambours de l'enfer.
09:24 Et les téléphones de nos enfants
09:27 qui jusque-là filmaient les joies de leur vie
09:31 sont devenues les boîtes noires de l'horreur.
09:34 Elles nous entrent ces images.
09:37 - Et l'hécorchia, parce que vous êtes l'un des artisans
09:40 de cette cérémonie,
09:44 est-ce qu'elle était à la hauteur ?
09:47 Est-ce qu'elle était digne ?
09:50 - Oui. Il y avait du recueillement,
09:53 beaucoup de dignité. Elle a été à la hauteur
09:56 de ce qu'on attendait. On avait appelé à cette cérémonie.
09:59 On avait trouvé le temps long.
10:03 On aurait aimé qu'elle soit un peu plus tôt.
10:06 Et nous nous avions appelé à la tenue de cette cérémonie
10:09 parce qu'on a pu comprendre
10:12 qu'il y avait 136 otages,
10:15 encore entre les mains du Hamas,
10:19 disparus ou otages.
10:22 Vous savez qu'Israël semble avoir annoncé
10:25 au cours de ces dernières heures, au niveau de l'armée,
10:28 qu'il y aurait peut-être 31 victimes.
10:31 Il y aurait peut-être 31 personnes
10:35 qui seraient peut-être mortes aujourd'hui.
10:38 - Il y a 136 otages environ.
10:41 - C'est terrible ce qu'il y a vécu en Israël.
10:44 Le travail diplomatique était mené pour les otages.
10:47 Il fallait que cette cérémonie soit organisée.
10:51 Honnêtement, je crois qu'elle a eu lieu
10:54 avec la dignité, le recueillement, l'unité,
10:57 pour reprendre les mots qui ont été utilisés.
11:00 Je vous rajoute un mot.
11:03 Après la cérémonie, le président de la République
11:07 a tenu à rencontrer, parler, discuter
11:10 avec chacune des familles.
11:13 Vous l'avez vu, nous étions dans un salon aux Invalides.
11:16 Il a tenu à prendre le temps de discuter avec tout le monde.
11:19 C'était quelque chose d'important
11:23 parce que cette cérémonie apporte du réconfort.
11:26 Il y a peut-être une vertu cathartique
11:29 à cette cérémonie d'hommage national
11:32 pour ces familles qui vivent dans un tunnel de deuil
11:35 depuis ces 4 derniers mois
11:39 et qui ont été touchées par la crise.
11:42 C'est un hommage important qui leur a été apporté par la France.
11:45 Rappelons aussi qu'on est le seul pays
11:48 à avoir rendu hommage à ces ressortissants
11:51 assassinés par le Hamas lors des attentats terroristes du 7 octobre.
11:55 - Cathy, les mots du président vous ont fait du bien ?
11:58 - Ça nous a fait très du bien.
12:01 C'est confortant.
12:04 Vous êtes le premier pays qui nous fait une honneur
12:08 d'être victime.
12:11 Même avec le président qui est resté
12:14 et a parlé avec chacun d'entre nous.
12:17 Il a donné un câlin et nous a parlé.
12:20 Il a entendu toutes nos histoires.
12:23 - Est-ce qu'on n'attend que des câlins
12:27 de la part d'un président de la République
12:30 dans ce genre de situation ?
12:33 - Il est très important
12:36 que l'âme humain de tout ça soit rappelée.
12:39 D'abord qu'il le sente lui.
12:43 C'est très important.
12:46 Les hommes d'État doivent s'imprégner de cette réalité.
12:49 Il est important aussi que les Français,
12:52 en regardant ses visages, voient à quel point
12:55 c'est un immense gâchis de beauté, de jeunesse, d'intelligence.
12:59 Vraiment, ça ne peut pas ne pas toucher les gens.
13:02 D'autant qu'en France, nous avons nous subi déjà ça.
13:05 C'est le troisième attentat antisémite gravissime
13:08 qui s'est passé, touchant des Français.
13:11 Les deux premiers étaient en France,
13:15 à Paris et à Nice.
13:18 Celui-là est en Israël avec des citoyens français aussi.
13:21 Donc c'est très important que l'aspect humain soit présent.
13:24 Après, je suis de ceux qui pensent
13:27 que cette manifestation a dû se tenir bien plus tôt.
13:31 - Je pense que Muriel Foucault,
13:34 et je pense que Muriel Roquet aussi,
13:37 ont débattu ici.
13:40 - Il y a des aspects stratégiques, diplomatiques,
13:43 sans compter le jeu de certaines personnes
13:47 dans notre propre vie politique.
13:50 - On parlera de LFI tout à l'heure.
13:53 - Plutôt c'était, mieux c'était pour marquer l'opinion.
13:56 Mais je pense que ça va quand même, j'espère,
13:59 marquer en profondeur notre opinion publique.
14:03 - La République a une dette envers les victimes,
14:06 envers les otages.
14:09 Il y a même un fonds, de l'argent.
14:12 Et encore une fois, la République rend hommage
14:15 aux victimes des attentats des terroristes du Hamas.
14:19 Pas aux Juifs, aux victimes des attentats du Hamas.
14:22 - Déjà, il n'y a pas que des Juifs parmi les victimes françaises.
14:25 Il y a aussi des personnes qui ne sont pas juives.
14:28 Je pense notamment à Oriane,
14:32 à Gaza, qui est un Franco-Mexicain
14:35 et qui n'est pas de confession juive.
14:38 Mais au-delà de ça, ce que j'aimerais dire,
14:41 c'est que cet hommage, avant tout,
14:44 il est organisé pour les familles des victimes.
14:47 Il est organisé pour les personnes qui souffrent personnellement
14:51 de cette situation, directement, personnellement.
14:54 Et c'est comme ça qu'il faut le voir.
14:57 C'est pour ça que je vous dis, et c'est pour ça que hier,
15:00 il faut, pour cet hommage-là, mettre de côté
15:03 tout ce qu'on a pu dire auparavant
15:07 et se concentrer sur ce qui fait du bien aujourd'hui aux victimes.
15:10 Parce que ce sont elles, les principales,
15:13 concernées par cette cérémonie.
15:16 Et c'est à elles que cette cérémonie doit s'adresser.
15:19 Et c'est à elles, en priorité, que cette cérémonie s'est adressée.
15:23 Viendra le temps, après, de débattre sur qui a fait quoi, comment,
15:26 et quelles sont les déclarations qui ont été faites
15:29 par les organisations en France, sur notre système et sur notre société française.
15:32 - Oui, mais il y a des choses importantes, Muriel.
15:35 On peut déposer plainte, d'abord, ici, en France,
15:39 contre les terroristes du Hamas, et on est aussi indemnisés en France.
15:42 - Bien sûr, le droit français permet, et fort heureusement,
15:45 à chaque fois qu'une victime française
15:48 est touchée par un acte terroriste,
15:51 quel que soit le pays de notre monde,
15:55 la France ouvre ce qu'on appelle une enquête miroir.
15:58 Les victimes françaises sont appelées à se constituer partie civile,
16:01 ce que nous, les avocats, nous faisons.
16:04 Donc nous avons constitué toutes les familles qui ont souhaité l'être,
16:07 devant le pôle national antiterroriste, qui est saisi de cette procédure.
16:11 Dans le cas de cette saisine, il y a le fonds de garantie des victimes,
16:14 qui est un fonds de solidarité nationale,
16:17 qui permet, justement, de verser des provisions, des sommes d'argent,
16:20 pour aider ces familles à surmonter le drame qui les touche.
16:23 - Toutes les familles ne sont peut-être pas au courant,
16:27 je ne sais pas si vous étiez au courant, par exemple, de ce front.
16:30 - On est en courant et on a parlé avec un avocat qui travaille avec elle,
16:33 avec Sandra, on est en courant.
16:36 - C'est pour ça que j'assiste sur la table.
16:39 - C'est très important, vous avez raison Olivier,
16:43 c'est une information qu'il faut diffuser, et c'est valable,
16:46 malheureusement pour cet attentat, avec autant de victimes,
16:49 c'est également le cas pour tous les attentats qui ont frappé,
16:52 je pense malheureusement également à l'attentat de Djerba,
16:56 un franco-tunisien en Tunisie, en mai 2023, à Djerba.
16:59 - Beaucoup d'hommes politiques sont venus,
17:02 je voulais que vous écoutiez quelques réactions.
17:05 - C'est très important pour les familles,
17:11 pour tous nos compatriotes de confession juive,
17:14 et pour toute la communauté nationale,
17:17 et c'est aussi un message qui est adressé à tous ceux
17:21 qui n'ont pas compris que ce qui s'est passé ne concerne pas seulement Israël,
17:24 et que la France se tient debout,
17:27 et que la France combattra l'antisémitisme partout et tout le temps.
17:30 C'est très important cet hommage, vraiment très important.
17:33 - Je crois que c'est bien que la France se souvienne d'eux,
17:37 exprime leur solidarité à leur égard, soit présente pour eux,
17:40 parce que nous ne pouvons pas les oublier,
17:43 ce sont des compatriotes qui ont été massacrés, assassinés,
17:46 enlevés par une organisation terroriste.
17:49 - Je trouvais ça très émouvant et très significatif,
17:53 parce que ce qui s'est passé là, tout le monde le voit bien,
17:56 ce n'est pas un acte de guerre,
17:59 c'est un acte de volonté de créer l'horreur,
18:02 et de volonté de créer...
18:05 Pas de tuer, de profaner.
18:09 - Cathy, vous avez accepté tout de suite de venir ?
18:12 - Pardon ?
18:15 - Quand la France a proposé de venir, vous avez accepté immédiatement ?
18:18 Vous avez réfléchi ?
18:22 - Non, on n'a pas réfléchi beaucoup, on a réfléchi peut-être un ou deux jours,
18:25 et on a directement dit oui.
18:28 En attendant,
18:31 c'est le seul pays qui nous a donné
18:34 une hommage pour nos enfants,
18:37 alors c'est important pour nous d'arriver.
18:41 - Vous vous êtes retrouvée avec d'autres familles
18:44 que vous ne connaissiez pas, en réalité ?
18:47 - On connaît... On connaît déjà presque tout le monde,
18:50 on est devenu une grande famille,
18:53 et on a connu aussi des familles
18:57 qu'on n'a pas connues jusqu'à maintenant.
19:00 - Vous savez que l'hommage a été diffusé en Israël,
19:03 place des otages à Tel Aviv, où nous avions également une équipe.
19:06 ...
19:09 - Un discours parfait, avec l'émotion qu'il fallait,
19:13 avec les mots choisis,
19:16 avec des mots dont il n'a pas eu peur de prononcer comme terrorisme,
19:19 puisque certains en France hésitent encore à utiliser ce mot.
19:22 - Je suis très émue
19:25 que la France ait fait cet hommage.
19:29 Ça nous donne des forces,
19:32 ça nous montre qu'ils font tout pour nous ramener
19:35 les 3, 4 otages qui restent là-bas français.
19:38 Ça nous donne l'espoir que tout le monde va revenir.
19:41 - Élie Corchat, je sais que cet hommage a été annoncé
19:45 par l'Élysée comme écuménique,
19:48 honnêtement, je ne trouvais pas qu'il y avait beaucoup
19:51 de représentants des musulmans de France.
19:54 Si je me trompe, j'ai vu l'imam Chalhoumi,
19:57 qui était là, ça fait longtemps qu'il est menacé,
20:01 il est sous protection pour ses prises de position.
20:04 Et puis, d'une façon générale, j'ai vu des gens qui sont venus
20:07 à l'extérieur, j'ai vu beaucoup de juifs qui sont venus.
20:10 Et encore une fois, j'ai trouvé qu'il y avait un côté entre-juifs.
20:13 Et je ne trouve pas que c'était un hommage...
20:17 - Je mettrai un bémol à ce que vous dites.
20:20 En le vivant de l'intérieur, je pense qu'on n'avait pas
20:23 la même perception. D'abord, il y avait des gens
20:26 qui étaient à l'extérieur de la Cour d'honneur des Invalides
20:29 avec un écran géant qui avait été installé.
20:33 L'essentiel de cette cérémonie est un hommage national
20:36 de ce qui se passe dans la Cour d'honneur des Invalides.
20:39 Et là, nous étions quand même près de 1000 personnes,
20:42 il y avait vraiment une représentation de tout le pays
20:46 des cultes. A mes côtés, il y avait les représentants
20:49 catholiques qui étaient là, les protestants qui étaient là.
20:52 Effectivement, il y avait certains absents au niveau
20:55 de la communauté musulmane. Avec ce qu'on a vécu ces derniers mois,
20:58 on n'en était pas particulièrement étonnés. Je vous rappelle
21:01 qu'il n'y avait pas de représentants non plus à la marche
21:05 contre l'antisémitisme. - Ça fait 4 mois.
21:08 - Mais il y avait deux représentants du Forif qui étaient là.
21:11 Vous savez, c'est le Forum pour l'Islam de France
21:14 qui devrait petit à petit remplacer le CFCM
21:17 dont on a compris qu'il s'était mis assez hors jeu
21:21 au cours de ces derniers temps. - Il y avait des représentants
21:24 de la Grande Mosquée ? - Il n'y avait pas de représentants
21:27 de la Grande Mosquée de Paris. Il faut le reconnaître.
21:30 Mais on ne peut pas dire non plus qu'il n'y avait pas de représentants
21:33 des musulmans de France. - Pardonnez-moi,
21:37 mais je trouve ça insuffisant. Pierre Loulou, je le comprends pas.
21:40 Il y a un problème.
21:43 En France, il y a un problème.
21:46 Quand vous voyez Meir Habib embrasser Bardella,
21:49 on voit bien que l'antisémitisme est passé de l'extrême droite
21:53 traditionnelle, ce qu'il y avait dans les années 30,
21:56 à la réalité de notre pays aujourd'hui.
21:59 Après 40 années d'immigration de masse provenant de pays musulmans,
22:02 vous avez une forte communauté musulmane
22:05 qui s'identifie beaucoup avec le monde arabe
22:09 et avec les Palestiniens. C'est quand même pas un scoop,
22:12 ce que je dis là. Donc cet hommage,
22:15 c'est une affaire de juifs.
22:18 Vu de cette fenêtre-là, eux, je pense que beaucoup de musulmans
22:21 aimeraient qu'il y ait un hommage pour les Palestiniens.
22:25 La vérité, c'est que notre pays est clivé.
22:28 Les Juifs se trouvent comme d'habitude entre les deux.
22:31 Et servent de cible.
22:34 Quand j'ai fait ma proposition de loi sur la France,
22:37 je me suis dit que je voulais faire un hommage
22:41 de loi sur la France, créant une circonstance aggravante
22:44 en cas de crime ou d'élit à caractère raciste
22:47 et antisémite.
22:50 C'était il y a 21 ans, en 2003,
22:53 après l'intifada, la deuxième intifada.
22:57 Parce qu'on avait vu une explosion déjà de l'antisémitisme
23:00 et il n'y avait pas de sanctions, puisque c'était le droit commun.
23:03 J'ai voulu faire ça et puis après on est rentré dans des horreurs.
23:06 Il y a la Nalimi, la dame qui a été défenestrée,
23:10 l'école Osaratora,
23:13 l'hypercachère.
23:16 On est dans cette réalité-là, il n'y a pas besoin de se cacher.
23:19 La question, c'est de savoir.
23:22 Il y a juste titre que cette cérémonie s'adresse aux familles.
23:25 Et vraiment, vous avez raison.
23:29 Cette dame est près de moi et je souffre pour elle.
23:32 Mais le président de la République étant là,
23:35 c'est un message extrêmement fort à la nation.
23:38 Et à toutes les composantes de la nation.
23:41 En expliquant que des Français ont été assassinés comme Juifs.
23:45 Pas seulement comme Français,
23:48 ils étaient en Israël, donc comme Juifs, massacrés comme Juifs.
23:51 Comme on a massacré à Osaratora,
23:54 ou quand on vise le synagogue, on cherche à tuer des gens comme Juifs.
23:57 Et ça, c'est insupportable.
24:01 Quelle que soit par ailleurs l'évolution de la composition du peuple français,
24:04 qui est en train de changer.
24:07 C'est pour ça que je regrette qu'il ne soit pas venu la première manifestation,
24:10 dès le 12 novembre.
24:13 C'est pour ça qu'il faut enfoncer le clou autant que possible.
24:17 Et ne jamais cesser de l'enfoncer,
24:20 sinon le pays va se piver encore plus.
24:23 - Je me disais, pourquoi cette cérémonie n'était pas retransmise dans toutes les écoles ?
24:28 Pourquoi on n'en avait pas profité pour faire de la pédagogie sur l'antisémitisme ?
24:31 Il y avait une école, en fait.
24:35 J'ai vu des lycéens qui étaient là.
24:38 Et je me suis dit, pourquoi toutes les écoles de France ne regardent pas ça ?
24:41 Je ne sais pas, peut-être que ça s'est fait, mais je ne pense pas.
24:44 - Pourquoi ça ne se fait pas ?
24:47 Pourquoi cet hommage n'est pas retransmis dans les écoles ?
24:51 - C'était sur toutes les chaînes.
24:54 - Vous savez très bien qu'on a les plus grandes difficultés
24:57 à enseigner la Shoah dans les établissements français.
25:00 - C'est le moment de changer ça.
25:04 - C'est le moment de se donner les moyens de changer.
25:07 Je ne suis pas certaine qu'on soit prêts pour ce changement tout de suite.
25:10 Mais votre suggestion est excellente.
25:13 - Pour rebondir sur ce que dit Pierre Lelouch,
25:16 c'est important pour les familles, pour la nation,
25:19 mais c'est aussi important pour que toutes celles et ceux
25:23 qui ont vu cette cérémonie comprennent aussi
25:26 que ce n'est pas que l'affaire des Juifs,
25:29 que ce n'est pas que l'affaire des Israéliens qui sont morts sous le joug du terrorisme.
25:32 - Même ces photos, ces images, on n'a pas l'impression qu'elles sont des Français.
25:35 C'est pour ça que c'est très important que vous montrent.
25:39 - C'est important qu'on en parle aussi ce soir,
25:42 parce que ce qui est fondamental, c'est de comprendre
25:45 que ceux et celles qui sont morts sous le joug des terroristes
25:48 et sous les balles des terroristes au festival Nova,
25:51 ça ne peut pas être sans nous rappeler à nous, Français,
25:55 ce qui s'est passé au Bataclan.
25:58 Et à l'échelle d'un petit pays comme Israël,
26:01 est-ce qu'elles sont derrière d'autres victimes de terrorisme ?
26:04 - Il y avait des représentants d'organisations terroristes
26:07 qui étaient représentées là.
26:11 - Pardonnez-moi de poser juste ces questions.
26:14 - C'est une cérémonie qui doit parler à tout le monde.
26:17 Et c'est vrai que depuis quelques mois, on se sentait un peu seul, trop seul.
26:20 Et alors que c'est une cérémonie qui doit faire comprendre
26:23 que le combat contre le terrorisme, et nous on l'a porté,
26:27 notamment comme avocat, c'est important de comprendre
26:30 que c'est une cérémonie pour toute la société,
26:33 et pas pour une partie de la société.
26:36 Parce que quand en 2012, en mars 2012,
26:39 on croyait que les Juifs tués à l'école Hazara-Torah,
26:43 c'était des Juifs et les militaires étaient morts un peu
26:46 à cause des risques du métier, on a compris trois ans plus tard
26:49 que tout le monde pouvait être la cible des terroristes.
26:52 - Ce qui me gêne plus dans l'espèce de jeu médiatique
26:55 autour de ces choses en France aujourd'hui,
26:59 c'est le cas de Gare de Lyon.
27:02 - Il a fait blesser grièvement, il aurait pu faire un massacre.
27:05 - Heureusement qu'il n'a pas fait un massacre.
27:08 - Il y en a un qui était au bord de la mort.
27:11 - C'est quelqu'un qui a essayé de l'empêcher, c'est un héros.
27:15 - Qu'est-ce qui a été dit par les autorités immédiatement ?
27:18 C'est un problème psychiatrique, c'est un fait divers psychiatrique.
27:21 Il a fallu creuser derrière.
27:24 C'est un cas, mais combien de cas comme ça ?
27:28 - Cette cécité volontaire, cette incapacité des autorités
27:31 d'appeler un chat un chat et de dire "nous avons un problème".
27:34 Et justement, ce n'est pas qu'un problème juif.
27:37 C'est un problème qui touche tous les Français.
27:40 Vous êtes devant la Gare de Lyon ou devant la Gare de Marseille
27:43 où ces deux jeunes femmes ont été... les jeunes filles.
27:47 - Il y a quand même des représentants politiques
27:50 qui ont tout fait pour diviser, pour dire "ce n'est pas un problème français,
27:53 c'est un problème des Juifs". Et vous les connaissez.
27:56 Emmerick Caron, d'ailleurs, qui a été copieusement sifflé.
27:59 On va regarder la séquence.
28:02 - On est le travail de la terre !
28:05 (Cris de la foule)
28:08 (...)
28:11 (...)
28:14 (...)
28:18 - Nous sommes ici pour rendre hommage aux victimes françaises
28:21 des attaques terroristes du 7 octobre.
28:24 Nous avons décidé de déclencher des polémiques,
28:27 de demander des explications.
28:30 J'invite toutes celles et tous ceux qui considéraient
28:34 que je n'étais pas ici à réentendre tout ce que j'ai pu déclarer
28:37 depuis le 7 octobre.
28:40 - Ils sont venus parader sur les victimes de leur ignominie.
28:43 - C'est tout ce qu'on peut dire. C'est honteux.
28:46 C'est pas leur place. Ils n'ont rien à faire ici.
28:50 - Et s'ils avaient un brin de jugeote
28:53 ou des obsèques, quand on n'est pas invité à une cérémonie,
28:56 on ne vient pas. Après, ils vont se faire passer
28:59 pour les victimes. C'est une honte.
29:02 - C'est une honte, c'est indigne.
29:06 Je voulais faire 2 réactions ce soir en plateau.
29:09 L'essayiste Amin El Khatmi et Mayer Habib.
29:12 - Pour la 1re fois dans l'histoire récente de notre pays
29:15 et peut-être dans l'histoire tout court de notre pays,
29:18 qu'à l'occasion d'une cérémonie nationale aux Invalides,
29:22 dans la même cour se trouvaient les familles des victimes
29:25 et les supporters de leurs bourreaux.
29:28 Je n'ai pas d'autres souvenirs d'avoir vu
29:31 les familles des victimes et les partisans de leurs bourreaux.
29:34 - Imaginez-vous que René Bousquet,
29:38 Faurisson, Papon, voire Jean-Marie Le Pen
29:41 assistent à la cérémonie du Veldiv au mois de juillet.
29:44 D'abord, ça ne serait jamais arrivé
29:47 et personne n'aurait pu l'accepter.
29:51 - Leur gourou Mélenchon a déclaré, je vous le rappelle,
29:54 que le 7 octobre n'était pas un pogrom.
29:57 Pourquoi ? Parce qu'ils ont voulu tuer des Israéliens et non des Juifs.
30:00 Alors que pour ceux qui ont vu le film de 43 minutes,
30:03 il y avait un seul mot "Egorge le Juif".
30:06 - Voilà. Et puisqu'il parlait de Mélenchon,
30:10 voilà le tweet de M. Mélenchon sur les réseaux.
30:13 "Les indignes et les rageux, c'est les autres."
30:16 "Invité par la présidence de la République,
30:19 "les grossièretés et les provocations ne leur font jamais oublier
30:22 "qu'ils incarnent la France et ses rémunérations
30:26 "du respect du homme mort." Pierre Lelouch.
30:29 - Oui, d'abord, il n'y avait pas moyen de l'éviter.
30:32 Ils sont députés de la République, ils ont été élus par des citoyens français.
30:35 Après, est-ce qu'il fallait manifester ?
30:38 - Parfois, même si vous êtes invité, vous venez par là.
30:42 - Je pense qu'il faut juste rappeler ce qu'ils ont dit,
30:45 les députés et les filles, le 7 octobre.
30:48 C'est un communiqué que j'ai sous les yeux du groupe parlementaire El-Effi Nupes.
30:51 Je cite.
30:54 "L'offensive armée de forces palestiniennes menée par le Hamas
30:58 "intervient dans un contexte d'intensification
31:01 "de la politique d'occupation israélienne.
31:04 "À Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem.
31:07 "Nous déplorons les morts israéliens et palestiniens."
31:10 Donc, c'est une offensive armée de forces palestiniennes.
31:14 C'est donc un acte de guerre,
31:17 c'est pas du terrorisme.
31:20 Circuler, il n'y a rien à voir.
31:23 Quand on prétend que c'est des résistants,
31:26 c'est compliqué d'aller se recueillir sur le dépouille des victimes.
31:30 - Il y a quand même un problème.
31:33 - Je vais filer la métaphore pour poursuivre ce que dit Pierre Lelouch.
31:36 On a beaucoup fait de parallèles avec la Seconde Guerre mondiale.
31:39 Le président de la République dit aujourd'hui que c'est le plus grand massacre
31:42 antisémite de ce siècle, de ce XXIe siècle.
31:46 Quelle a été la position de Al-Afi depuis le 7 octobre ?
31:49 Je reprends vos termes, et on l'a vu ensuite avec les déclarations
31:52 qui se sont succédées, sans aucune remise en question d'aucun député.
31:55 C'est au mieux du relativisme,
31:58 au pire du révisionnisme et du négationnisme.
32:02 C'est ce qui a d'ailleurs forcé en Israël
32:05 beaucoup de dirigeants, de responsables, de journalistes
32:08 à devoir montrer des images, même parfois effroyables,
32:11 qui étaient difficiles à supporter, des corps suppliciés,
32:15 des corps torturés. Pourquoi ? Pour qu'on dise "attention,
32:18 ceux qui voudraient nier, être dans le négationnisme ou le révisionnisme
32:21 ne pourront pas dire que ça n'a pas existé"
32:24 dans les jours même qui ont suivi les atrocités terroristes du Hamas.
32:27 C'est ça aussi ce qu'on est en train de vivre, c'est un combat pour la vérité
32:30 face à ceux qui essayent, aujourd'hui comme ils l'ont fait depuis le 7 octobre,
32:34 de nier ou de contester la vérité historique.
32:37 - Je vous prends une minute, parce que c'est très important,
32:40 cette affaire de négationnisme express.
32:43 Le Hamas, par opposition aux nazis, a fait de la publicité autour de ces massacres.
32:48 Il les a filmées, il les a montrées, les nazis les cachaient.
32:52 - Comme dans notre pays. - Or, il se trouve quand même des gens
32:55 devant ces images pour dire "bah non, c'est juste un acte".
32:58 - Comme dans notre pays, quand les terroristes, et notamment dans la cour d'école
33:01 de l'école Osoratora, mettaient une caméra GoPro pour filmer les enfants
33:05 qu'ils abattaient à bout touchant. C'est ça qu'il faut comprendre,
33:09 quand on dit que ce qui s'est passé en Israël doit nous faire penser
33:12 sur notre sol, c'est la même volonté de montrer les atrocités
33:16 et de mettre en avant l'esprit de mort.
33:18 - Et de terroriser, parce que c'est quand même ça le but, c'est de terroriser.
33:21 - Cathy, j'aimerais vous entendre, parce qu'il y a beaucoup de choses,
33:25 beaucoup de mots. Je ne sais pas si vous sentez l'attention parfois
33:29 qui nous anime ici, et puis ces hommes politiques,
33:33 est-ce qu'ils vous ont gêné ? Est-ce que vous vous êtes dit "j'hésite à venir"
33:36 à cause de ces représentants ?
33:40 - Je ne sais même pas comment...
33:46 Non, je ne crois pas que...
33:50 Je m'excuse.
33:53 - Je vous en prie.
33:55 - Si vous pouvez répéter la question.
33:57 - Non, mais la présence de gens qui parlent de résistants,
34:01 en parlant de Hamas, j'imagine que ça...
34:04 Il y a des familles qui ont dit "on ne vient pas à cause de ça".
34:07 Il y a beaucoup de familles qui ont dit qu'elles ne veulent pas venir par ça,
34:11 mais nous on a pris l'hommage.
34:15 Nous on a pris le sac de l'hommage.
34:19 Et on ne voulait pas regarder ceux-là qui parlent de Hamas.
34:24 - Le plus important, c'est les familles.
34:27 Maintenant, pour revenir sur ce que vous avez dit tout à l'heure,
34:30 et vous vous interrogez à juste titre, Olivier, sur l'absence, finalement,
34:34 d'une certaine personne dans cet hommage.
34:38 Et on évoquait les propos des députés à l'FI.
34:42 Nous, on sait pertinemment que ces propos-là font monter la haine antisémite.
34:46 On le sait, on l'a dit, on a déposé des plaintes.
34:49 On attend que ces plaintes soient enfin traitées par la justice.
34:52 - Il faut être précis. 6 plaintes. - 6 plaintes contre des députés à l'FI.
34:56 - Tout à fait. - Aucune n'a été aujourd'hui traitée.
34:59 - Pour l'instant, 2 ont été classées sans suite,
35:02 3 ou 4 mois après leur dépôt.
35:05 - Est-ce que vous souhaitez parler de celles qui ont été classées sans suite ?
35:08 - Elles ont été classées sans suite parce que le parquet de Paris a estimé
35:12 que l'infraction était insuffisamment caractérisée,
35:15 ce qui revient à dire que le parquet ne souhaite pas véritablement
35:18 se positionner, ne souhaite pas poursuivre pour les propos que nous avons signalés.
35:21 Mais ça, on en reparlera sur votre plateau.
35:24 - Le négationnisme, oui, et pourquoi ? - Oui, ça, on est d'accord.
35:28 - Peut-être que vous avez parlé à Eric Dupond-Moretti ce matin ?
35:31 - Je ne suis pas le garde des Sceaux, mais ce que je souhaite dire aujourd'hui,
35:34 c'est que s'il n'y a pas autant de monde,
35:37 si la société n'est pas si mélangée que ça pour cet hommage aujourd'hui
35:40 et que vous avez le sentiment, sans doute à très juste titre,
35:44 qu'il n'y avait finalement qu'une partie de la communauté juive,
35:47 que c'était encore une cérémonie entre soi de la communauté juive,
35:50 les halléfistes ont leur responsabilité là-dedans aussi.
35:53 En faisant monter l'antisémitisme aussi haut
35:56 avec cette explosion des actes antisémites,
36:00 ils viennent de n'importe où, Olivier.
36:03 Ils viennent de la population et de la société française également.
36:06 - Ils viennent de la population quand elle sent qu'elle est activée.
36:09 - Oui, tout à fait.
36:12 - Ceux qui encouragent cela en se cachant derrière une cause,
36:16 de la même façon que pendant des années,
36:19 on a expliqué qu'il y avait une différence
36:22 entre être antisioniste et antisémite.
36:25 Mais quand vous voyez des gens défiler avec des pancartes à Paris, à Londres,
36:29 de la rivière à la mer, de la rivière à la mer,
36:32 tout le monde doit mourir, on est dans quoi là ?
36:35 Si ce n'est pas dans la destruction de la totalité du peuple juif.
36:38 - On est dans l'antijuif.
36:41 - Pardonnez-moi Pierre-Loge, parce qu'il nous reste deux minutes en réalité.
36:44 Il y a trois otages franco-israéliens qui sont encore,
36:48 vous le savez depuis 124 jours aux mains du Ramas,
36:51 comme chaque soir nous réclamons leur libération au fer.
36:54 Orion, Ouad, vous représentez d'ailleurs l'une des fameuses.
36:57 - Oui, et nous avons rencontré cet après-midi la maman d'Orion.
37:00 - Voilà, et je voulais qu'on écoute,
37:04 parce qu'il y a ceux qui ont été otages,
37:07 il y a ceux qui sont sortis également,
37:10 et je voulais qu'on écoute juste le témoignage de Morane,
37:13 elle a 40 ans, elle était au festival Nova,
37:16 elle a été enlevée, elle a été relâchée également,
37:20 elle a vécu un enfer, et je voulais que vous écoutiez ça
37:23 pour terminer l'émission.
37:26 - Les conditions sont insupportables, horribles.
37:29 J'ai perdu 8 kg, c'était il y a deux mois.
37:32 Il n'y avait quasiment pas de médicaments,
37:36 et quand on nous en donnait,
37:39 c'était toujours le mauvais traitement,
37:42 par un mauvais médecin.
37:45 On manquait aussi d'eau, l'hygiène était catastrophique.
37:48 Aujourd'hui, les otages sont exposés à toutes les maladies,
37:52 des maladies qui peuvent les tuer,
37:55 dans les tunnels, il n'y a pas d'oxygène,
37:58 pas de lumière, il n'y a rien,
38:01 c'est le néant, on survit, assis dans des cages.
38:04 Au lieu d'accomplir mon rêve
38:08 et de faire la fête au festival Nova,
38:11 à 6h29, ce rêve est devenu un cauchemar,
38:14 je me suis retrouvée dans un bain de sang.
38:17 - Les juifs ont les traites comme des animaux,
38:20 les otages ont les traites comme des animaux,
38:24 elle était à Paris pour cet hommage,
38:27 vous avez rencontré des blessés.
38:30 - Hier soir, un blessé, un franco-israélien,
38:33 d'un peu moins de 30 ans, qui s'est retrouvé
38:36 en allant défendre dans sa voiture,
38:40 près de Sderot, les victimes,
38:43 et qui est tombé sur un pick-up avec 10 terroristes
38:46 armés de Kalachnikov qui ont tiré sur lui et son véhicule,
38:49 il a pris près de 10 balles dans le bras,
38:53 il a été miraculeusement sauvé,
38:56 en abattant un terroriste,
38:59 il a fait partie des invités du président de la République,
39:02 il a accompagné les familles d'otages,
39:05 il est en chaise roulante,
39:08 il était là avec sa famille franco-israélienne,
39:12 j'ai passé la soirée avec lui hier soir,
39:15 et quand on écoute son témoignage,
39:18 on se rend compte des victimes,
39:21 parce qu'elles sont dans un état très dur psychologiquement,
39:24 et c'est important de les soutenir.
39:28 - C'est très difficile de se reconstruire.
39:31 On va revoir la cérémonie sur CNews,
39:34 on a choisi de la rediffuser.
39:37 Comment on se reconstruit ?
39:40 Est-ce qu'on y arrivera un jour ?
39:44 Je vous admire énormément.
39:47 Je voulais vous remercier d'être venu ce soir.
39:50 - Vous avez écrit la musique, le clip de Café réalisé ?
39:53 - Oui, elle l'a écrit, on l'a composé,
39:56 il est monté sur Youtube.
40:00 - C'est Barre qui chante ?
40:03 - Non, c'est une chanteuse.
40:06 C'est Barre qui a écrit les mots.
40:09 - C'est ce qui vous reste ?
40:12 - Il nous reste beaucoup de mots qu'elle a écrits,
40:16 on va lui faire des chansons.
40:19 - Merci à vous.
40:22 Dans un instant, cette hommage.
40:25 Soir Info, bye bye.
40:28 ...

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