• il y a 10 mois

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00:00 [SILENCE]
00:07 Merci à tous d'être là, merci aussi à ceux qui sont à distance.
00:10 On est là pour le Café de la Statistique,
00:12 qui est organisé par la Société Française de Statistique,
00:15 et plus précisément par le groupe Statistique et Enjeux Publics de l'ASFDS.
00:20 Si vous n'êtes pas inscrit et adhérent à la Société Française de Statistique,
00:26 n'hésitez pas à le faire.
00:27 On est toujours en quête de nouveaux adhérents,
00:31 à la fois parce que c'est bien, mais aussi parce qu'on a besoin de sous pour organiser tout ça.
00:35 Donc si vous voulez adhérer à l'ASFDS au cas où vous n'en soyez pas parti, n'hésitez pas.
00:43 Le Café de la Statistique a lieu tous les mois,
00:46 et donc aujourd'hui, on a le plaisir d'accueillir Amélie Morou et Augustin Vicar,
00:54 qui vont nous parler de la mesure statistique des pratiques sportives.
00:58 Tous les deux sont à l'Institut National de la Jeunesse et de l'Éducation Populaire.
01:03 Augustin est le directeur de l'INGEP,
01:05 et Amélie est la chef de la mission Enquête, Données et Études Statistiques.
01:10 Donc je vais leur donner la parole.
01:12 Vous avez l'habitude, je pense, du format des cafés.
01:15 Ils vont introduire le débat que nous aurons après pendant environ une demi-heure.
01:20 Et donc sans tarder, je leur laisse la parole.
01:25 Merci beaucoup. Bonjour à toutes et tous.
01:29 On est très heureux avec Amélie d'être là au Café de la Statistique
01:34 pour pouvoir vous parler de ce sujet de la pratique sportive.
01:38 Ah oui, le son, pardon.
01:41 Alors je recommence pour les gens qui sont en ligne,
01:43 parce que malheureusement, j'avais oublié de désactiver le son.
01:46 Maintenant, je vais vous mettre au moment.
01:48 Donc bonjour à ceux et celles qui sont à distance également.
01:52 Et je disais qu'avec Amélie Mourou, on était très heureux,
01:55 au nom du Service Statistique Ministériel au sport via Société Jeunesse,
01:59 de venir vous parler de pratique sportive et de pourquoi et comment on mesure la pratique sportive.
02:05 Et donc on fait cette présentation à deux voix.
02:07 On s'est réparti des choses de façon très simple.
02:09 Moi, je vais vous parler de pourquoi on mesure la pratique sportive,
02:13 à quoi ça sert, pour qui.
02:15 Et puis Amélie Mourou aura le lourd de charge de dire comment on le fait,
02:20 ce qui est beaucoup plus compliqué que de répondre à la question du pourquoi.
02:23 Donc je lui souhaite bon courage et je commence directement par une petite page de pub.
02:28 J'ai le droit ? Oui ?
02:30 Absolument.
02:31 Pour vous signaler deux choses.
02:33 D'abord, très très récemment, il y a deux semaines, on a sorti ce bouquin,
02:39 "Les pratiques physiques et sportives en France",
02:41 qui se place sur l'enquête qu'Amélie va vous présenter tout à l'heure.
02:45 Je vais la mettre devant la caméra.
02:47 Qui permet d'avoir une vision très très exhaustive des pratiques physiques et sportives par type de sport.
02:55 Donc si on vous a donné envie d'en savoir plus, c'est là qu'il faut aller par la suite.
03:00 Et puis deuxième petite page de pub parce qu'on m'a obligé.
03:04 C'est le courrier d'estates de l'INSEE que vous connaissez,
03:07 qui m'ont demandé de plancher justement sur le même sujet.
03:10 Je te remercie parce que ça nous a permis d'avoir quelques éléments de réflexion.
03:17 Mais donc pour vous dire qu'il y aura aussi un article dans le courrier d'estates qui sortira autour de ça.
03:21 Et je rentre dans le vif du sujet parce que la pub c'est bien, mais c'est bien montré dans le fond du sujet.
03:28 Alors la première chose pour vous dire pourquoi quantifier la pratique sportive.
03:33 La première chose, on le sait tous, on est dans une civilisation du loisir.
03:37 Et donc le temps consacré au loisir excepte désormais en moyenne celui qui est consacré au travail ou à la formation.
03:43 Or on a beaucoup de statistiques sur le travail, sur la formation et je n'ai rien contre, je trouve ça très bien.
03:47 Il faut qu'on continue.
03:48 En revanche, on a parfois moins de choses sur le loisir, les vacances ou plein plein d'autres choses.
03:53 Et avec d'autres services statistiques ministériels, par exemple celui de la culture,
03:57 on a à cœur d'illustrer aussi et de faire connaître, de quantifier ce qui se passe dans ces temps qui sont des temps de loisir
04:04 et qui sont si importants pour nous autres et pour nos concitoyens.
04:08 Et donc ça nous a donné lieu d'ailleurs dans le France portrait social de cette année,
04:13 de l'INSEE à un dossier commun avec le SSM Culture pour essayer d'illustrer par le sport,
04:18 par la part de nos autres types de pratiques culturelles, ces loisirs.
04:24 Mais pour autant, c'est vrai que là je parlais du temps consacré aux différents loisirs,
04:29 c'est vrai que le sport n'occupe pas forcément d'un point de vue purement d'agenda dans l'aspect de nos concitoyens,
04:38 beaucoup de temps.
04:39 Ce qu'on estime si on prend la dernière enquête 1K3 de l'ANSES par exemple,
04:43 c'est que c'est un peu plus de 2 heures avec beaucoup de variations.
04:46 Mais ça reste quelque chose qui est un objet qui n'est pas si important que ça quantitativement
04:50 si on compare par exemple au temps qu'on passe tous sur nos téléphones, à regarder la télé ou à faire beaucoup d'autres choses.
04:56 Donc c'est peut-être pas un loisir massif du temps qu'on y consacre.
05:01 Pour autant, c'est un loisir qui est très valorisé socialement, qui est souvent associé à des valeurs positives.
05:07 Et puis, vous savez que je parlais du fait qu'on regardait beaucoup la télé, qu'on regardait beaucoup nos écrans,
05:12 mais une grande partie de ce temps-là, c'est aussi du temps passé à regarder l'actualité sportive,
05:16 à suivre le sport via ces canaux-là.
05:19 Et je parlais du SSM Culture, du DELS, qui montrait que 50% du français suive régulièrement l'actualité sportive,
05:25 et que ça fait partie des sujets qui sont le plus suivis en termes d'actualité.
05:30 Il suffit de traîner du côté des machines à café de diverses institutions pour en être persuadé.
05:35 Et donc, il y a vraiment une question qui se pose quand même, c'est de voir que les politiques publiques
05:40 investissent beaucoup pour promouvoir la pratique sportive.
05:44 Et donc je vais essayer de comprendre un peu pourquoi, et puis d'illustrer un petit peu ça.
05:48 C'est vrai qu'en ce moment, il y a la préparation des Jeux Olympiques et Paralympiques, vous imaginez bien que nous,
05:52 au SSM Sport, ça nous occupe évidemment beaucoup.
05:55 Mais même en dehors de cette période-là, on a pas mal de politiques qui promouvent le sport.
06:02 D'abord pour les enfants, évidemment, dans le cadre scolaire, vous connaissez l'EPS,
06:06 mais il y a pas mal de programmes qui se développent en ce moment.
06:09 30 minutes de sport par jour à l'école primaire, 2 heures de sport en plus au collège,
06:13 l'idée de développer le savoir à nager pour tous.
06:17 Et puis, dans le cadre péri- ou extrascolaire, il y a le passeport pour aider les jeunes qui ont peu de moyens,
06:24 ou les familles qui ont peu de moyens à inscrire leurs enfants dans des pratiques sportives.
06:28 Donc ça montre qu'il y a quand même pas mal de dispositifs.
06:31 Et puis, le product-spec pour les adultes, il y a aussi beaucoup de choses qui se font en ce moment au niveau du sport pour tous.
06:37 Par exemple, avec le développement de ce qu'on appelle le sport santé, l'activité adaptée, physique adaptée.
06:42 Il y a maintenant près de 600 maisons sport santé qui ont été dénappelisées.
06:46 Et puis, il y a un objectif gouvernemental d'augmenter le nombre de sportifs réguliers de 3 millions à l'horizon 2024.
06:52 Alors pourquoi je vous parle de tout ça ?
06:54 C'est pas tant un point de vue statistique, mais à la fois ça nous montre qu'il y a une vraie appétence,
07:00 une vraie envie des pouvoirs publics d'avoir des dispositifs pour faire progresser la pratique sportive,
07:05 les pratiques sportives dans ce pays, et donc que c'est un objectif de politique publique qui est important.
07:09 Ça se traduit aussi par la politique d'équipement.
07:13 Vous savez que la politique d'équipement sportif est très ancienne.
07:16 Pendant les Trondes Glorieuses, il y a eu une grande politique d'équipement pour équiper le pays de piscines notamment.
07:21 C'est des piscines tournesols ou d'autres.
07:24 Un peu partout, il faut se rapprocher.
07:27 Alors je me rapproche.
07:29 Comme ça, vous m'entendez mieux à distance.
07:32 J'imagine que c'est l'idée.
07:34 L'audio est bon pour certains, mais j'espère que la tradition ira mieux.
07:38 Super, merci.
07:39 En tout cas, la politique d'équipement se poursuit.
07:43 Il y a aussi des problématiques très très locales en matière de pratiques sportives.
07:46 Ce n'est pas seulement une question nationale.
07:48 On va essayer de faire correspondre l'offre sportive à la demande localement.
07:52 En ce moment, il y a le déploiement de 5 000 équipements de proximité avec des équipements assez nouveaux.
07:57 Par exemple, des terrains de paddle, dont vous avez peut-être entendu parler,
08:00 qui est un sport qui est en mode, c'est en ce moment.
08:05 Voilà, donc ça c'était pour vous situer un petit peu l'idée que les politiques publiques
08:10 sont quand même très très actives pour promouvoir la pratique sportive.
08:13 On peut se demander pourquoi.
08:15 La première raison qui vient à l'esprit, et c'est la plus évidente,
08:17 c'est des problématiques de santé publique.
08:20 On veut favoriser la pratique sportive de nos concitoyens
08:24 pour faire en sorte qu'on lutte contre la sédentarité, l'obésité, le surpoids.
08:29 Et évidemment, c'est quelque chose qui est important.
08:34 Et ça, ça veut dire que si on regarde le sport, la pratique sportive,
08:40 avec ces lunettes-là, hygiénistes, il faut qu'on s'intéresse vraiment à l'activité sportive,
08:45 mais au milieu d'autres activités.
08:47 Et je vais essayer de vous convaincre que ce n'est pas la seule et bonne manière de regarder les choses,
08:52 et qu'il ne faut pas chausser uniquement ces lunettes de statisticien de santé publique,
08:56 mais qu'il faut aussi chausser nos lunettes très habituelles de sociologue ou d'économiste,
09:00 parce que c'est aussi une pratique sociale, un fait social, le sport, évidemment,
09:05 et puis c'est aussi un secteur économique important.
09:09 Et d'ailleurs, quand on interroge les pratiquants eux-mêmes,
09:12 sur les raisons qui les poussent à pratiquer, à faire du sport,
09:15 ils parlent de santé, c'est le premier motif, l'apparence physique,
09:18 mais ils parlent aussi beaucoup de plaisir, de sociabilité, du fait de se retrouver ensemble,
09:23 y compris de bénévolat éventuellement.
09:27 Donc c'est aussi des choses évidemment importantes.
09:32 Pour vous dire que quand on veut analyser le sport comme activité physique,
09:40 donc avec les lunettes hygiénistes ou comme fait social, avec les lunettes de sociologue ou d'économiste,
09:45 en fait ça ne nécessite pas les mêmes outils de suivi statistique.
09:48 On n'accoutille pas forcément aux mêmes conclusions.
09:51 Et il y a quand même un grand paradoxe, qui est celui du fait que la pratique sportive s'est beaucoup développée,
09:56 si on regarde sur le long terme, depuis 50 ans,
09:59 dans une société où on estime qu'on est de plus en plus sédentaires,
10:02 et on a de plus en plus de problèmes d'obésité et de surpoids.
10:08 Et donc c'est ce paradoxe-là qui fait qu'il faut réussir à regarder cet objet de pratique physique et sportive
10:15 avec ces multiples regards qui sont ceux que j'évoquais.
10:20 Je vais prendre quelques instants pour vous dire ce qu'on ne fait pas, nous, à l'INGEP, au SSM Sport,
10:28 c'est-à-dire avoir un regard de santé publique sur l'activité physique et sportive.
10:33 Et puis ensuite Amélie aura l'occasion de vous dire davantage ce qu'on fait,
10:37 c'est-à-dire regarder d'un point de vue sociologique et économique comment se développe le sport dans ce cas.
10:43 Donc si on veut regarder les choses sérieusement d'un point de vue de santé publique,
10:48 il faut faire une enquête, il y a des enquêtes de l'INSES, il y a des enquêtes de Santé publique France,
10:54 il y a maintenant des enquêtes de l'ADRES qui commencent à regarder ces choses-là.
10:58 On définit l'activité physique comme tout mouvement corporel qui est produit par la contraction des muscles squelettiques
11:03 entraînant une augmentation de la dépense énergétique par rapport à la dépense énergétique de repos.
11:09 Vous voyez que c'est pas de moins riant que le sport, et je préfère parler de l'hippodrome sans doute que d'activité physique.
11:16 - Comme le logiciel pour du sport, c'est pareil. - Pardon ?
11:19 - C'est comme dans l'éducation rationnelle, quand tu prends le dessus de ma clé et de notre ballon,
11:24 tu sais, le blanc du sang... - Exactement.
11:28 Sauf que là, c'est finalement ce qui sous-tend beaucoup d'enquêtes statistiques qui sont menées par nos amis que je mentionnais.
11:36 Et si on regarde ça, finalement, les pratiques sportives, c'est qu'un contexte parmi d'autres de l'activité physique.
11:45 Eh oui, merci d'être attentif. Par exemple, le travail, il y a évidemment des travaux très physiques,
11:54 comme ce d'ouvrir du bâtiment, c'est une activité physique qui est au convient plus importante que la plupart des activités sportives
12:01 et qui peut générer une dépense énergétique plus importante. Les transports, les activités domestiques,
12:07 et les autres loisirs jouent un rôle qui est primordial. Je parlais d'une enquête de l'ANSES,
12:12 c'est une enquête 1K3, je vais pas revenir en détail dessus, mais elle montre que les activités hors sport
12:17 représentent plus de 60% de la sollicitation cardio-respiratoire moyenne par semaine,
12:22 et que le sport n'est qu'à 40%. Donc finalement, quand on veut regarder les chaussées, c'est d'une hatigéniste.
12:27 On peut pas regarder que le sport de façon isolée, il faut regarder tout le reste.
12:32 Et donc, il y a d'autres facteurs qui jouent dans l'évolution de la société vers plus de scénarités.
12:39 Il y a l'évolution des métiers qui sont moins contraignants physiquement, et heureusement,
12:42 mais qui génèrent aussi moins de dépenses énergétiques. Et puis il y a des pratiques de sport,
12:46 de loisirs non sportifs, avec la multiplication du temps passé devant les écrans, évidemment,
12:50 qui jouent aussi beaucoup sur la sémantarité. Et donc, je vais te prendre un exemple très concret.
12:55 Entre deux voisins qui vivent dans des pavillons de banlieue parisienne, pourquoi pas,
12:59 l'un qui jardine tous les jours, qui a un petit potager, mais qui fait pas de sport, il n'aime pas de sport,
13:04 mais par contre, il est tout le temps à pêcher 7 fois par semaine. Et bien lui, du point de vue du statisticien
13:11 de santé publique, il va être actif. Il n'aura pas fait de sport. En revanche, quelqu'un qui fait du paddle,
13:18 et on va rester sur cet exemple-là, une fois par semaine, et puis qui s'entraîne à courir pour se mettre en forme,
13:25 pour nous, c'est quelqu'un d'assez sportif, il fait deux séances de sport par semaine,
13:28 en revanche, il sera en dessous des recommandations de santé publique. Pourquoi ? Parce que c'est l'idée
13:35 d'avoir au moins cinq séances de 30 minutes d'activité physique modérée, ou trois séances d'activité intense,
13:41 donc c'est quelqu'un qui sera considéré comme sédentaire. Donc on voit qu'on est sur vraiment quelque chose d'autre.
13:47 Et donc, quand on veut faire ça, on va avoir des enquêtes, je reviens aux statistiques,
13:52 qui sont des enquêtes qui nous obligent à regarder très très précisément ce qui se passe,
13:56 donc forcément pendant une période de temps assez restreinte, la dernière journée, la dernière semaine,
14:01 pour non seulement savoir ce que les personnes ont fait, un peu comme dans une enquête en voie du temps,
14:05 mais aussi connaître l'intensité physique qui est associée à chacune de leurs activités.
14:10 Alors maintenant on peut être aidé par des capteurs, qui permettent de façon un peu automatique de juger
14:14 l'intensité physique, mais pour autant, on voit qu'on est quand même assez loin d'une enquête qui nous va nous intéresser,
14:20 sociologique, économique, sur le développement et la pratique sportive.
14:24 C'est pour ça que nous, on laisse ça à d'autres qui le font très bien, et c'est très important de le regarder aussi,
14:30 mais qu'on va avoir une vision élargie. Avec l'idée d'établir des faits stylisés pour comprendre
14:37 comment s'est développée, se développe la pratique sportive, les pratiques sportives,
14:42 avec des pratiques sportives qui peuvent être régulières, donc c'est plus facile à regarder,
14:47 mais aussi des pratiques occasionnelles, parce qu'on peut jouer de temps en temps au foot avec ses enfants le week-end,
14:52 parce qu'on peut pendant les vacances faire de la randonnée pédestre, parce qu'on peut aller faire du ski,
14:57 et tout ça c'est des choses qui sont intéressantes et qu'il faut aller voir via d'autres outils.
15:02 Et donc nous c'est ce qu'on essaye de faire, et ça explique qu'en France, mais aussi à l'étranger,
15:09 il y a ces deux catégories d'enquêtes qui se sont développées et qui parfois, malheureusement, se parlent peut-être pas assez.
15:17 Donc nous ce qu'on fait, c'est qu'on essaye de répondre à des grandes questions sur l'évolution des pratiques sportives,
15:24 et on essaye de le faire sous forme de faits stylisés, comme tout bon statisticien,
15:28 mais aussi en se disant qu'il y a la pratique sportive de façon très globale,
15:32 mais vous avez vu que très vite j'ai pris un exemple, le paddle, le foot, les sports de combat,
15:36 parce qu'en fait les acteurs ne sont pas très intéressés par l'évolution de la pratique sportive de façon globale,
15:41 les acteurs du secteur, tout simplement parce que ce ne sont pas les mêmes personnes qui ont travaillé sur les sports de combat,
15:46 sur les sports collectifs, etc. Et donc ce qu'on essaye de faire, c'est d'être capable d'aller à un niveau beaucoup plus détaillé
15:52 pour pouvoir dire ce qui se passe pour, par grande catégorie de sport, ce qu'on appelle nous des univers sportifs.
15:59 Et c'est ce qu'on fait dans l'ouvrage que je mentionnais tout à l'heure, je refais une petite page de publicité,
16:04 "Pratiques physiques et sportives en France", il y a ça par "par grande" univers sportif.
16:09 Et donc on essaye de répondre à tout un tas de questions pour les acteurs qui sont les fédérations sportives,
16:15 je pense que c'est important de parler aussi des acteurs qui nous lisent et pour qui on travaille d'une certaine manière,
16:20 en tant que statisticiens publics. Donc il y a évidemment les fédérations sportives, il y a le secteur économique,
16:25 avec les distributeurs, les fabricants d'articles sportifs, évidemment. Donc c'est l'Union Sport et Cycle,
16:30 le Cosmos, qui sont des syndicats de branches, si vous voulez. Il y a les acteurs institutionnels,
16:35 évidemment le ministère, l'Agence Nationale des Sports, le CNOSF, qui est le Comité National Olympique du Sport français, par exemple.
16:43 Et puis, pour vous citer un exemple très très récent, le ministère a décidé de créer des conférences régionales du sport
16:50 dans chaque région pour essayer justement de faire en sorte que les gens se parlent plus et comprennent mieux
16:56 quels sont les besoins sur leur territoire pour favoriser une politique sportive rationnelle, basée sur des données,
17:04 des faits établis, et évidemment ça nous parle. Et donc nous, on aime essayer de vous mettre à disposition
17:11 de ces conférences régionales du sport, des financeurs du sport, un centre de données.
17:16 Il y a les journalistes évidemment, que ça intéresse, des consultants en matière sportive qui sont de plus en plus nombreux.
17:22 Et puis on a quand même un gros public aussi, c'est tous les professeurs de STAPS et les étudiants en STAPS
17:28 qui vont être prochainement des acteurs du sport. Et donc c'est très utile, enfin en tout cas,
17:35 on nous le renvoie souvent, que pour eux c'est très utile de pouvoir structurer leur appréhension, leur approche
17:42 du secteur dans lequel ils vont travailler, dans lequel ils vont évoluer, grâce à des statistiques
17:45 qui leur permettent de mieux comprendre la pratique sportive et comment elle évolue.
17:50 Les grandes questions auxquelles on essaie de répondre, c'est évidemment quel est le portrait type du sportif
17:54 ou de la sportive, en s'interrogeant sur les inégalités sociales notamment, en matière de CSP,
18:01 avec des inégalités sociales qui sont fortes, mais on m'a dit qu'ici on n'était pas forcément là pour parler des résultats
18:06 mais plutôt de méthodes, donc je ne m'en parlerai pas beaucoup plus.
18:10 On s'intéresse aussi beaucoup, parce que c'est un sujet qui est politique et qui est important en ce moment,
18:15 c'est les différences de pratiques entre femmes et hommes, avec un différentiel de pratiques
18:21 qui est relativement important, de l'ordre de 10 points sur la pratique régulière entre les femmes et les hommes.
18:27 Et qui, pour le coup, est surtout très intéressant à regarder sport par sport,
18:35 parce que autant ces différentiels sont d'autant plus importants pour faire une pratique intensive compétitive,
18:42 mais quand on regarde les sports, ils sont très très différenciés, un peu comme les métiers,
18:46 en fonction du genre, les femmes et les hommes ne pratiquent pas les mêmes sports,
18:51 et même au sein des grands univers, ils vont chacun, en moyenne évidemment, aller se regrouper vers des sports différents,
18:59 et donc là, il y a pas mal de travaux, des fédérations, d'autres, qui ont besoin de savoir où on en est
19:05 en termes de féminisation de la pratique sportive et sport par sport.
19:08 Ensuite, il y a la question de comment la pratique sportive évolue au cours de la vie.
19:12 Là où on a pu mettre en évidence quelques faits stylisés intéressants,
19:17 comme la baisse plus importante, par exemple, pour les femmes de la pratique sportive à l'âge de la parentalité,
19:22 ça nous renvoie évidemment à l'inégale répartition des rôles en termes de parentalité,
19:28 ou le fait qu'il y ait un revient de pratique sportive à l'approche de la retraite et au début de la retraite,
19:33 puis après ça replonge... Enfin voilà.
19:35 Donc ça permet aussi aux acteurs de se poser des questions sur les moments auxquels il faut qu'ils essayent d'avoir des actions
19:42 pour que les gens restent accrochés ou se raccrochent à une pratique sportive.
19:46 Quels sports sont les plus pratiqués ? Par qui ? Quels sont les sports émergents ?
19:50 Une question qui occupe beaucoup aussi les acteurs, c'est quelle place des clubs et des associations dans la pratique sportive,
19:57 notamment avec le Covid, avec cette place des clubs et des associations qui a pu baisser par rapport à d'autres acteurs,
20:03 des acteurs sportifs privés, des salles privées, qui ont plutôt eu tendance à augmenter durant la période passante.
20:09 Et puis la place pour la pratique non encadrée, qui reste la pratique de moins la plus importante,
20:13 finalement, de gens qui pratiquent en avant-cours hier, en absent de gym chez eux, en dehors de toute structure.
20:19 Il y a des questions d'articulation de la pratique sportive avec le travail, la vie quotidienne, les études...
20:24 Je prends juste deux exemples. Il y a l'idée de développer de plus en plus le sport pendant le travail, en entreprise, en administration.
20:32 C'est encore très peu développé en France par rapport à d'autres pays, et donc il y a besoin aussi de statistiques
20:37 pour savoir où on en est et comment ça évolue pour le coup.
20:41 Et puis il y a le télétravail qui s'est développé, vous le savez, de façon importante pour une partie de la population,
20:46 notamment les cadres et les professions intermédiaires, à l'issue de la crise sanitaire.
20:51 Et là, on s'est aussi posé des questions sur quel impact de ce télétravail sur la pratique sportive.
20:57 Il y a un résultat que j'aime bien, qui vient pas du tout de nous, mais d'une application connectée
21:01 qui permet de traquer la course à pied, les pratiquants de course à pied intensifs,
21:08 qui se sont mis un peu plus, c'est pas tant que ça, à courir entre 14 et 18 heures,
21:14 alors qu'avant, une course à pied était beaucoup entre midi et après, en soirée.
21:19 Donc c'est pas une raison pour aller traquer le collaborateur en télétravail, ils sont pas tous en train de courir après midi,
21:26 mais c'est dans des spécificités relativement faibles. Mais en tout cas, il y a des impacts aussi de phénomènes un peu globaux
21:31 comme ça sur la pratique sportive. Et puis ensuite, essayer de comprendre les raisons pour lesquelles les sportifs pratiquent,
21:36 et surtout, les motifs pour lesquels les non-sportifs ne pratiquent pas.
21:39 Certains disent ne pas aimer du tout le sport, mais il y a plein d'autres raisons.
21:42 Par exemple, il y a eu des travaux récents du Conseil économique, social et environnemental de Césai,
21:48 que vous connaissez, j'imagine, ils ont fait paraître un avis la semaine dernière sur sport et handicap par Asport.
21:54 Et donc vraiment, pour se poser la question de comment amener à la fois les personnes en situation de handicap,
22:00 mais aussi les personnes vieillissantes au sport, et leur permettre de continuer à faire du sport.
22:05 Voilà, j'ai été un peu long, je m'en excuse. Je voulais juste... j'avais prévu de vous parler d'une chose,
22:16 donc je ne vais pas vous parler comme ça on pourra y revenir dans le débat si vous le souhaitez, parce qu'on va parler d'enquête.
22:21 Je vais juste vous parler des sources dont on dispose, nous, pour comprendre un petit peu sur quelles sources on se base.
22:28 La première source dont on dispose sur la pratique sportive, c'est le recensement des licences sportives et des clubs sportifs.
22:35 Et donc je voulais passer pas mal de temps, mais là je ne vais pas avoir le temps, pour vous expliquer pourquoi ce n'est pas suffisant.
22:42 Et donc je vais juste vous donner un chiffre pour ça, parce qu'on fait ce recensement des clubs et des licences sportives,
22:49 c'est super important, mais on pourrait se dire, ou alors il n'y a pas à aller embêter les gens à faire une enquête,
22:53 c'est compliqué de faire une enquête et qu'on peut se contenter de statistiques administratives,
22:57 c'est ce à quoi le Tunis et d'autres nous enjoignent régulièrement. Mais en fait, quand on regarde sur les deux tiers de pratiquants
23:05 réguliers au sens de l'enquête de l'NPPS dont Amélie va vous parler, pour le coup, il y en a au moins 3 sur 10 qui ont une licence d'un club sportif.
23:16 Donc en clair, on ne voit quasiment rien quand on se focalise uniquement sur les licences sportives,
23:22 c'est pour ça qu'on a besoin d'une enquête plus globalisante sur la pratique sportive.
23:25 On a aussi un recensement des équipements sportifs, qui est très important pour pouvoir regarder ce qui se passe au niveau local
23:31 et puis faire le lien entre l'offre et la demande sportive. On a donc notre enquête nationale sur les pratiques physiques et sportives,
23:40 dont Amélie va vous parler, et un baromètre national de pratiques sportives, qui est un outil plus simple, plus rapide,
23:47 qui nous a été demandé pour regarder comment la pratique sportive évolue entre 2018 et après les Jeux olympiques et Paralympiques.
23:55 Et puis, il y a toutes les enquêtes très précises de santé publique sur les activités physiques, que je vous ai évoquées rapidement,
24:01 qui permettent aussi de compléter le tableau. Vous voyez qu'on a quand même des données assez riches.
24:05 Et je passe la parole, puisque j'ai été beaucoup trop lent, je m'excuse, à Amélie Mouraud.
24:11 Merci. Bonsoir à tous, c'est tout. Une fois qu'on a dit que mesurer la pratique encadrée dans les clubs ne suffit pas,
24:23 puisque une fois qu'on sait qu'une personne détient une licence, ça ne dit rien de sa pratique régulière,
24:29 puisqu'elle peut s'inscrire en début d'année et ne plus jamais retourner au club.
24:32 Comment est-ce qu'on fait pour mesurer la pratique sportive ? Comment est-ce qu'on s'y prend ?
24:36 Et je ne résiste pas à une citation d'Alain Derosière en introduction de mes propos,
24:41 puisque quantifier, c'est exprimer et faire exister sous une forme numérique ce qui auparavant était exprimé par des mots et non des nombres.
24:48 Donc ici, on va chercher à mesurer ce que l'on fait comme sport. Mais du coup, on va essayer de produire en nombre des mots
24:55 et on va très vite tomber sur le débat de "qu'est-ce que le sport ?"
25:00 Le sport, c'est ce qu'on a dit dans le propos luminaire, c'est un fait social, culturel, historique, physiologique.
25:08 Quand on s'intéresse aux différentes disciplines qui travaillent sur le sport, ils ne sont pas d'accord entre elles.
25:13 Donc ça, c'est des débats qui traversent nos comités scientifiques, qui traversent les réunions d'équipe,
25:18 qui traversent les présentations qu'on peut avoir quand on fait nos résultats.
25:22 On est souvent interpellé par les profs d'EPS, par des instacles qui nous disent "mais non, là, on ne peut pas dire que c'est du sport,
25:29 mais là, vous n'avez pas mis ça comme discipline."
25:32 Donc quand on voit déjà que les disciplines spécialisées ne bougent pas sur une définition unique et circonscrite de ce qu'est le sport,
25:39 est-ce que le statisticien peut vraiment y arriver ?
25:44 Je peux vous citer une tentative de définition sur laquelle les sociologues du sport ont réussi à se mettre d'accord,
25:51 autour de quatre marqueurs, critères qu'ils considèrent nécessaires pour parler de sport.
25:56 Il y a ce qu'ils considèrent être la performance motrice, c'est qu'on n'est pas sur la dépense énergétique,
26:01 on est sur l'idée de "si quelqu'un me remplace, le résultat sera différent."
26:05 Par exemple, un goal au foot, si c'est quelqu'un d'autre qui prend sa place, le résultat sera différent.
26:12 Le fait qu'il y ait une pratique en compétition, qu'il y ait une réglementation et un critère institutionnel,
26:17 c'est-à-dire que l'activité est reconnue par une institution comme étant du sport.
26:21 Donc on voit bien toutes les limites de ce cadre, parce que par exemple, il peut y avoir des choses un peu mouvantes.
26:27 Par exemple, je fais de la plongée, la plongée, pendant très longtemps, il n'y avait pas de compétition, alors du coup, je ne faisais pas de sport.
26:33 Maintenant, il y a la PSP, la plongée sportive et technique, donc maintenant, je fais du sport.
26:38 Il y a l'escalade aussi, qui a développé la pratique en compétition.
26:42 Donc on voit que ce sont des critères qui peuvent être très restrictifs et qui n'englobent pas tous les enjeux de mesure et d'accompagnement,
26:49 développement des politiques publiques et de description des loisirs des Français.
26:53 Un autre enjeu de la mesure, c'est que la mesure doit être sensible à la définition de ce qu'est le sport.
27:01 Et donc, quand on va poser la question, ça va faire appel à la subjectivité des personnes.
27:06 Donc ça, c'est assez courant dans beaucoup d'enquêtes.
27:10 Par exemple, dans le cas sur les conditions de travail, la question sur le port de charge lourde,
27:15 il faut que la personne se dise "oui, je porte des choses au travail, oui, non, et je considère que c'est lourd".
27:20 Donc ça fait appel à sa subjectivité.
27:22 Mais là, on fait aussi appel à qu'est-ce que la société reconnaît comme étant du sport, ou de l'activité physique et sportive.
27:28 Ce que je vous disais, c'est la plongée, s'en est-ce, s'en est pas ?
27:32 Toute la question des jeux traditionnels, la pelote basque, est-ce que c'est un jeu traditionnel et culturel ?
27:38 Est-ce que c'est du sport ou une activité physique ?
27:40 Et aussi, il y a tous les sports qui se sont construits en dehors de tous les cadres sportifs,
27:52 mais qui sont en train de s'institutionnaliser comme étant du sport.
27:55 Donc là, il y a l'exemple très intéressant du breakdance,
27:58 qui est quand même une pratique anti...
28:01 enfin, qui s'est construite comme étant une pratique artistique anti-système, si on peut dire,
28:05 et qui est institutionnalisée, et puis ça devient une pratique, une discipline olympique.
28:09 Donc on voit bien que ça traverse toutes ces questions.
28:12 Tout ça pour dire que c'est pas nous, humbles sociologues,
28:14 enfin, humbles statisticiens, qui allons répondre à la question "qu'est-ce que le sport ?"
28:19 Donc, comment est-ce qu'on fait ?
28:21 Quand on veut mesurer tout ça, comment est-ce qu'on s'y prend ?
28:25 Donc là, je vais citer Patrick Mignon qui disait que
28:30 "On essaye, comme on le fait depuis les années 70, de compter, en plus des licenciés,
28:33 le nombre d'individus qui jouent régulièrement au foot, courent dans les bois et parcs,
28:38 s'exténuent physiquement dans les salles de fitness, parcourent les sentiers de grande randonnée,
28:42 utilisent des vélos, etc., sans être licenciés dans une fédération quelconque,
28:46 et donc sans participer à des compétitions."
28:49 Voilà, du coup, comment est-ce qu'on fait ?
28:51 Enfin qu'on a dit ça.
28:53 Donc, il y a un peu deux grandes façons.
28:55 Soit on contombe le problème et on dit "on ne définit pas",
28:57 on demande aux gens "pratiquez-vous du sport".
29:00 Donc là, on a une définition un peu vague qui dit
29:03 "il s'agit de toute activité physique ou sportive pratiquée en compétition ou en loisir,
29:07 en dehors du cadre scolaire et professionnel, au cours d'une période de référence."
29:11 Là, c'était un peu l'approche des enquêtes générales,
29:14 puisqu'en général, ils mettent une question "est-ce que vous faites du sport ?"
29:17 ou "oui, non, quelle fréquence ?"
29:19 Donc là, c'est un peu l'approche des enquêtes SRCV.
29:21 Mais bon, là, du coup, on renvoie complètement à la subjectivité.
29:25 "Est-ce que ce que je fais, c'est du sport ou non ?
29:27 Est-ce que c'est reconnu comme étant du sport ou non ?" etc.
29:29 Et puis, on a tous les effets de mémoire.
29:32 Par exemple, si l'enquête se déroule en juin,
29:34 il y a de fortes chances que tout ce qui est sport d'hiver,
29:36 ce soit très mal couvert.
29:37 Et récitroquement, une enquête en hiver aura très peu toutes les pratiques d'estival.
29:42 Donc, l'autre façon de faire, c'est faire des listes fermées.
29:45 C'est dire, ben voilà, on va dire qu'il y a 70 activités
29:48 et c'est ça qu'on considère être du sport.
29:51 Mais du coup, c'est quand même très prescriptif.
29:53 Et je pense qu'il suffit que vous alliez voir les programmes des salles de fitness
29:56 pour vous rendre compte que le réel est toujours plus créatif que le statisticien
30:00 et que du coup, on aura à gérer tout.
30:02 Voilà, donc ça, c'est un peu les deux grandes voies, si on peut dire.
30:07 Et donc, si nous, on se replace par rapport à nos objectifs,
30:14 donc nous, en tant que service statistique ministériel,
30:17 on se dit qu'en fait, nous, ce qui nous intéresse,
30:20 c'est de pouvoir définir ce que font les gens,
30:22 que ce soit autonome, encadré, intensif, occasionnel,
30:25 pour pouvoir qualifier la diversité des pratiques
30:28 et après, à charge à nous de donner les indicateurs intéressants
30:33 pour bien qualifier tout ça.
30:36 Donc nous, on se dit qu'on fait un pas de côté.
30:41 Donc ça, c'est une position qui avait été...
30:43 C'est un paradigme qui avait été lancé par l'INSEP dans les années 2000,
30:46 dans les années 80, quand ils ont commencé la préparation de leurs enquêtes
30:49 sur la pratique sportive.
30:51 Alors, je n'ai plus en tête tout l'historique,
30:53 mais ça, c'est très bien documenté.
30:55 Et donc, les premières enquêtes nationales sur la pratique physique et sportive,
30:58 l'idée, c'était un peu de regarder un peu tout.
31:04 Ce qui a pu donner lieu à des débats assez semblants
31:06 pour les gens qui s'intéressent.
31:08 C'est sympa que ça soit la lune des jambes.
31:11 Entre l'INSEP qui dit 90% des Français sont sportifs,
31:14 l'INSEP qui dit 50%, où est la vérité ?
31:20 Voilà.
31:21 Et donc, on se dit plus qu'on va chercher à s'abstraire de la définition du sport,
31:27 puisque même les acteurs, même les spécialistes,
31:30 n'arrivent pas forcément à tomber sur une définition.
31:34 Éviter l'écueil d'une définition figée, avec des listes fermées.
31:38 Et donc, nous, l'enquête nationale sur les pratiques physiques et sportives
31:41 qu'on a conduite en 2020, qui était la troisième édition,
31:46 on part sur une interrogation en deux temps.
31:49 En fait, dans un premier temps, on se repose sur une question ouverte.
31:55 On demande, est-ce que vous avez pratiqué au cours de tous ces derniers mois,
31:58 si oui, quelle activité ?
32:00 Donc, une réponse spontanée,
32:02 qui fait rappel au souvenir et à la perception
32:05 de ce qu'est l'activité physique et sportive des répondants.
32:08 Puis, dans un deuxième temps, on va avoir une interrogation guidée
32:11 pour capter tous les effets de mémoire,
32:14 et pouvoir capter ce que les gens ne considèrent pas
32:17 être la pratique physique et sportive,
32:19 mais qui, du point de vue institutionnel, peut l'être.
32:22 Et du coup, ça va nous renseigner sur les représentations des gens.
32:26 Et donc, du coup, là, c'est ce qu'on appelle notre relance.
32:29 Donc d'abord, on a une question ouverte
32:32 pour recueillir les activités que les gens...
32:35 qui ça évoque quand on leur pose la question de l'activité physique et sportive.
32:39 Et ensuite, on a une relance de 70 activités,
32:42 réparties en 70 univers, etc.
32:44 Et avec toujours à la fois des champs ouverts,
32:47 puisque, par exemple, les salles de fitness inventent tous les jours
32:50 des nouvelles activités, donc pour pouvoir capter tout ça.
32:53 Ce qui nous permet d'avoir à la fois les pratiques courantes,
32:57 mais aussi les pratiques émergentes,
32:59 pour que, entre le temps du conseil scientifique,
33:02 du comité scientifique et de la passation d'enquête,
33:05 il y avait toutes les enquêtes de statistiques publiques,
33:07 plusieurs mois, voire années.
33:09 Donc du coup, ça permet de ne rien oublier.
33:11 Ce qui nous permet d'aboutir à plus de 530 activités recensées.
33:14 Donc de la plus classique, comme la course à pied, le foot,
33:18 jusqu'à des pratiques plus confidentielles, comme...
33:23 - Le Maccabi. - Le Maccabi, non, il y en avait d'autres ?
33:27 Les names sur les...
33:30 Ah, les... Je me trompe.
33:33 - Le twirling battle. - Non, non, c'est le...
33:37 C'est de la rame... C'est pas grave.
33:40 Voilà. Et ensuite,
33:44 donc là, une des critiques qu'on nous fait, c'est...
33:48 Quand on joue plus...
33:50 Qu'on nous fait souvent, c'est forcément...
33:53 A force de chercher, vous trouvez des sportifs partout,
33:55 le ministère voit des sportifs partout, tout le monde est sportif,
33:58 ça ne veut plus rien dire, si tout le monde est sportif, ça ne veut plus rien dire.
34:01 Alors nous, notre position, c'est qu'on a une observation complète,
34:04 mais après, on cadre avec des questions les plus objectives possibles
34:08 pour qualifier et décrire les pratiques,
34:10 en termes de fréquence, d'intensité,
34:13 est-ce que c'est encadré ou pas encadré, la compétition ou pas de la compétition,
34:17 pour après pouvoir décrire assez précisément...
34:21 Toutes les pratiques et pouvoir les repositionner
34:27 sur des espèces de gradients.
34:29 C'est un peu l'image qu'on a,
34:31 qu'on pourrait décrire les pratiques sportives avec un espèce de gradient
34:35 qui est partiré du noyau dur,
34:38 qui rejoint un peu la concept par l'image spontanée qu'on peut avoir de sportif,
34:42 donc de la pratique fréquente, intensive,
34:45 plus en compétition, etc.
34:48 Ensuite, nous, l'indicateur qu'on met principalement en avance,
34:51 c'est la pratique régulière, donc avoir en moyenne une séance par semaine,
34:54 puisque là, on voit que c'est de la pratique de loisirs régulière,
34:58 et après, on peut, grâce à cette enquête-là,
35:01 qualifier tout ce qu'on pourrait appeler le halo de la pratique,
35:04 si on fait le parallèle avec tout ce qui se fait sur du chômage,
35:08 avec les catégories A, C,
35:10 je suis très mauvaise sur ce sujet, je vais sûrement être trompée de lettre,
35:13 sur ce qui est considéré comme chômeur au sens du PIT,
35:16 puis après, un halo de personnes qui gravitent autour de ça.
35:19 Nous, c'est un peu l'idée qu'on se fait,
35:22 qu'en ayant une approche que certains qualifient de maximaliste,
35:25 et en encadrant avec une description très précise et objective
35:30 pour qualifier la pratique,
35:32 on peut justement reconstituer tout ce paysage,
35:35 et pouvoir identifier quelles sont les pratiques qui sont occasionnelles,
35:38 uniquement de vacances,
35:40 et donc avoir un contrôle de la pratique de loisirs,
35:43 et voilà, la balade, la randonnée annuelle,
35:46 et au contraire, pouvoir documenter
35:49 sur ce qui est vraiment de la pratique régulière,
35:52 et pouvoir documenter tous les profils des pratiquants, etc.
35:57 Après, bien sûr, on est quand même très sceptique,
36:04 parce que dans la liste des disciplines qu'on présente,
36:08 forcément, on crée des effets d'ancrage,
36:11 et là, on a travaillé avec des comités scientifiques,
36:15 en essayant de se baser sur...
36:18 pour être le moins précisif possible,
36:21 mais on fait des effets de réel, on le sait.
36:24 Et voilà ce qu'on voulait nous raconter,
36:28 sur comment est-ce qu'on s'y prend,
36:31 et bien sûr, dans cette présentation,
36:33 on n'a pas eu le temps de pouvoir faire tous les sujets,
36:36 et comme l'évoquait Augustin,
36:38 il y a la question aussi des nouvelles sources de données,
36:41 des choses qui peuvent être complémentaires,
36:43 comme par exemple, analyser les données des outils connectés,
36:49 donc ça, c'est des choses que commencent à faire
36:52 des opérateurs du ministère des Sports,
36:58 qui analysent des traces GPS,
37:00 pour pouvoir voir quelles sont les pratiques réelles
37:02 dans les circuits de randonnée,
37:04 pour voir quels sont vraiment les circuits fréquentés,
37:07 il y a des enregistrements d'entraînement, etc.
37:11 Et une des choses qu'on n'a pas pu aborder non plus,
37:14 c'est la question de la comparaison internationale,
37:16 puisque déjà, si au niveau national,
37:18 on veut dire à une mesure consensuelle,
37:21 la pratique sportive n'est pas chose d'aisée,
37:23 alors au niveau européen, ou même de l'international,
37:27 où chaque pays a ses histoires, son histoire culturelle,
37:32 et son approche de la pratique sportive, c'est plus compliqué.
37:35 Pour donner un exemple, par exemple, en Angleterre,
37:37 les fléchettes sont considérées comme étant un sport,
37:40 alors que dans la salle, tout le monde a souri.
37:44 Donc c'est pour ça qu'il y a de forts enjeux aussi
37:48 à pouvoir améliorer les comparaisons internationales.
37:52 Je vous remercie pour votre attention.
37:55 Merci beaucoup.

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