• il y a 10 mois

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00:00 Donc on va parler d'inflation. Merci de votre invitation. Alors je vais passer sur la première
00:21 diapo de l'inflation de l'eau qui a voluciné les puits en moyenne annuelle depuis 1949-1950.
00:33 La série n'est pas complètement homogène, bien sûr, la méthodologie a changé depuis,
00:40 mais j'y reviendrai, elle permet quand même d'avoir cette profondeur historique. Avec
00:45 une inflation à 5,2% en moyenne annuelle en 2022 et en prévision 2023, puisque l'année
00:54 n'est pas complètement terminée encore, à 5,0%. Donc la hausse est effectivement
01:00 frappante puisqu'on est au plus haut depuis le milieu des années 80, depuis 1985. Auparavant,
01:12 la crise sanitaire et la crise inflationniste actuelle, le problème d'ailleurs était plutôt
01:19 le manque d'inflation puisque les questionnements des banquiers centraux portaient plutôt sur la
01:27 manière d'aller jusqu'à 2, puisqu'on était plutôt autour de 1,5 par an. Alors ce ne sont
01:36 pas les confinements qui ont créé l'inflation, les prix ont eu un certain décomportement
01:41 bizarre pendant les confinements, mais tout a été bizarre me direz-vous, mais c'est plutôt
01:49 la sortie des confinements qui a entraîné l'inflation, la réouverture des économies,
01:58 avec des conditions de production qui sont restées contraintes, notamment en Asie,
02:07 notamment en Chine, avec une politique sanitaire chinoise qui s'est distinguée par la prolongation
02:14 des confinements, et dans le même temps une demande qui a été très vigoureuse en Europe,
02:23 mais encore davantage aux États-Unis avec un soutien budgétaire massif. Alors on y reviendra
02:30 sur la partie qui paye quoi, qui a payé cette inflation, mais si le pouvoir d'achat des ménages
02:39 a été globalement stable par unité de consommation en 2020, aux États-Unis ce pouvoir d'achat a
02:47 augmenté de 6 à 7 % en 2020, à la faveur des nombreux chèques qui ont été distribués encore
02:55 plus massivement qu'en France et qu'en Europe. Donc du point de vue de l'Europe, la poussée de prix
03:08 a pour origine des causes essentiellement extérieures. Vous avez sur cette diapo les
03:20 prix cette fois-ci en niveau, non pas en évolution mais bien en niveau, en baissant le début de l'année
03:28 1990, avec au départ les prix de l'énergie qui se sont envolés. Alors les prix de l'énergie,
03:44 vous le voyez sur l'ombre période, sont plus dynamiques et plus volatiles. Mais ce qui a
03:53 distingué la période récente c'est l'ampleur de l'évolution et puis également le fait que
03:59 cette évolution ne s'est pas limitée au prix du pétrole mais elle a concerné également
04:07 l'électricité et le gaz, et notamment en Europe, puisqu'une autre caractéristique de la situation
04:20 inflationniste c'est que l'Europe et les États-Unis, par rapport à cette problématique d'inflation
04:27 importée, ne sont pas dans la même situation. Notamment si le cours du pétrole est mondial,
04:34 les cours du gaz eux sont bien régionaux, il y a un cours du gaz en Europe, il y a un cours du gaz
04:43 aux États-Unis, et les cours du gaz aux États-Unis ont beaucoup moins monté que ce que nous avons
04:53 connu en Europe. Alors après, quand on a affaire à une inflation importée de cette nature, il y a
05:05 effectivement des prix, des phénomènes à mèche très courte, typiquement les prix à la pompe
05:16 répercutent à peu près immédiatement les fluctuations des cours mondiaux, les fluctuations
05:24 des cours du pétrole. Il y a des phénomènes à mèche un peu plus lentes où les fluctuations des
05:33 cours des matières premières vont mettre plusieurs trimestres à se diffuser au prix à la consommation,
05:39 c'est typiquement le cas par exemple pour les biens manufacturés où là vous voyez la légère
05:48 évolution, alors naturellement c'est écrasé par l'échelle, mais quand on… Oh, qu'est-ce qui s'est
05:54 passé là ? Antoine, tu as fait quelque chose, sans vouloir te dénoncer. Là, vous avez en glissement
06:08 annuel cette fois-ci, les évolutions donc des glissements annuels pour les prix des biens
06:16 manufacturés et pour les prix des services. Alors les prix des biens manufacturés, ils sont
06:23 davantage exposés que ceux des services aux contraintes d'offres et aux difficultés d'improvisement,
06:30 donc ils ont augmenté beaucoup plus rapidement que ceux des services au cours de la période
06:36 récente, ce que l'on n'avait pas observé depuis beaucoup d'années et on voit sur la courbe
06:43 rendez-vous, la courbe précédente, que ces prix des services ont été contenus sur longue période
06:49 par les gains de productivité et par le commerce mondial. Et au cours de la période récente,
07:00 donc c'est la diapositive numéro 5, je crois, pour ceux qui ont le papier, pas à distance,
07:08 il y a les deux courbes jaune et bleue, on a vu les glissements annuels des prix des produits
07:17 manufacturés dépasser ceux des services, dépasser les glissements annuels des services qui sont
07:24 normalement plus dynamiques du fait des coûts salariaux, donc ça traduit clairement que ces
07:32 hausses de coûts importées se sont diffusées vers les prix de la plupart des biens de consommation.
07:41 Alors si je regarde l'inflation et sa décomposition, là c'est ce graphique là,
07:52 donc on voit progressivement la méforte, les prix de l'énergie,
08:01 ça c'est mon exemple et après il en reste quelques autres.
08:07 Donc au départ, là je suis sur la diapo 4, celle qui est très bariolée,
08:21 au départ la mèche courte, la partie rouge, c'est celle des prix de l'énergie et puis qui
08:28 pourtant ne pèse que 9% du palier de consommation de l'indice des prix.
08:34 Ensuite les phénomènes à mèche plus lente, notamment l'alimentation, donc la partie verte,
08:43 qui à partir de la mi-2022 a été la première contribution à l'inflation,
08:52 donc elle pèse l'alimentation c'est 16% du palier de consommation, avec les biens manufacturés,
09:00 alors l'inflation a été plus modeste mais comme vous l'avez vu les prix ont néanmoins accéléré
09:07 très nettement. Et puis actuellement nous sommes dans des phénomènes à mèche plus longue,
09:15 des phénomènes qui touchent les services, qui transitent par les salaires avec des effets de
09:22 boucle prix-salaires qui existent, alors il n'y a pas la tant redoutée spirale ou emballement
09:30 prix-salaires mais il y a bien interaction entre les prix et les salaires, de sorte que depuis le
09:37 mois d'octobre 2023 les salaires, les services avec un glissement annuel des prix autour de 3-3,2%
09:50 sur un an, constituent la première contribution, ont dépassé l'alimentation en termes de
09:58 contribution au glissement annuel des prix. Alors au début de l'histoire la plupart des
10:08 économistes ont dit que c'est une inflation essentiellement importée, donc son effet va être
10:16 temporaire et l'ampleur sera sans doute limitée. Alors au total le phénomène a été beaucoup moins
10:28 éphémère que prévu, il a été d'ampleur plus importante mais une partie de l'histoire rénoncée
10:40 initialement est tout de même vraie, c'est-à-dire que la partie importée de l'inflation est en
10:49 train de refluer. Alors on le voit, désolé je ne vais pas dans l'ordre, c'est pas bien, là je suis
10:59 sur la diapo numéro 8, la scène qui concerne les prix des produits alimentaires et les prix des
11:07 produits manufacturés avec l'évolution le long de la chaîne de transmission. Donc comme vous le
11:18 voyez les prix des produits agricoles à la production, là sur la diapo de gauche, la
11:26 courbe bleue, ils ont augmenté dès le courant de l'année 2021 puisqu'il y avait déjà des problèmes
11:37 de quelques problèmes de production, ils ont augmenté encore plus à partir du printemps 2022
11:46 avec bien sûr la guerre en Ukraine mais dès la mi-2022 ils ont commencé à refluer, ils n'ont
11:53 pas retrouvé leur niveau de 2019, la graphique est en bas 100 2019, loin sans faux, mais ils ont
12:01 commencé à refluer avec des volatilités qui est aussi caractéristique de ce type de prix soumis
12:10 aux aléas climatiques etc. Alors si on regarde l'étape d'après, c'est la courbe rouge, là il
12:16 s'agit cette fois-ci des prix à la production non plus agricoles mais agroalimentaires, ce qui sort
12:23 des usines agroalimentaires, là-haut ça a été continu mais on observe depuis à peu près le
12:30 début de l'année 2023, février mars, on observe une baisse, un repli qui est modeste à ce stade
12:40 mais qui est néanmoins entamé. Puis l'étape d'après, ce sont les prix à la consommation,
12:47 les prix à consommation qui connaissent une inflexion depuis le mois d'avril, le mois de mai,
12:57 en rythme mensuel nous étions à peu près 1,7 / 1,8 pourtant par mois d'inflation alimentaire en
13:06 début d'année 2023. Nous sommes actuellement sur des prix quasi stables, c'était -0,3 en septembre
13:14 mais il y a un facteur saisonnier qui joue toujours en septembre, c'était 0,0 en octobre,
13:21 donc on est là sur une quasi-stabilité des prix alimentaires. Sur le graphique de droite,
13:32 là je ne vais pas commenter en détail mais qui est le même type de choses sur cette fois-ci les
13:38 produits manufacturés, vous voyez le même type d'évolution de stabilisation progressive,
13:44 voire de léger reflux des prix à la production puis des prix à la consommation. Alors,
13:51 il y a le pop-up de l'INSEE à 19h30 qui arrive, qui dit "pensez à vous déconnecter pour profiter
13:59 de la soirée". C'est assez irritant, on va dire, ça date du Covid, quand vous travaillez chez nous,
14:05 il fallait séparer la vie privée et la vie professionnelle, mais quand vous êtes encore
14:09 au bureau, vous pensez à vous déconnecter pour profiter de la soirée. Donc, vous avez cette
14:24 évolution de la relation à portée qui s'infléchit depuis quelques mois. S'agissant des prix
14:38 et prix des services, les services sont moins immédiatement conservés par les hausses des
14:49 cours des matières premières, ils réagissent surtout aux fluctuations des salaires. Alors,
15:01 vous avez ici les glissements annuels des prix, ça en jaune, et puis ceux des indicateurs de salaire
15:11 de la DARS, donc le salaire mensuel de base et le salaire horaire de base ouvrier-employé. Comme
15:19 vous le voyez, le salaire réel a diminué en 2022, autrement dit les prix sont allés plus vite que
15:28 les salaires. Ce n'est pas le cas du SMIC qui est indexé, mais le salaire mensuel de base et le
15:36 salaire mensuel par tête des comptes nationaux également, qui n'est pas présenté ici sur ce
15:40 graphique, a diminué en termes réels en 2022. En 2023, comme vous le voyez sur les derniers points,
15:51 on a un glissement annuel qui se rapproche, un glissement annuel des salaires se rapproche
15:59 peu à peu de celui des prix. Il n'est pas exclu, nous n'avons pas encore de prévision pour 2023,
16:07 mais il n'est pas exclu que la vitesse des salaires soit un peu plus rapide que celle
16:13 des prix au premier semestre 2024. Alors si l'on regarde ce qui s'est passé dans les autres pays,
16:31 donc ça c'est la diapo 7, vous avez les dernières données des glissements annuels des prix pour
16:42 différents pays occidentaux, les grands pays des grandes économies de la zone euro et puis les
16:49 Etats-Unis et vous avez la même chose à droite, mais cette fois-ci en niveau, en basse 100 en 2019
16:58 pour voir ce que ça donne si peu en cumulé si je puis dire depuis 2019. Alors le glissement annuel
17:09 des prix, il va beaucoup dépendre des effets de base actuellement, c'est à dire que plus le
17:20 glissement annuel était élevé il y a un an avec notamment des évolutions des prix de l'énergie
17:26 très très fortes, beaucoup plus fortes qu'en France, par exemple en Italie c'est la courbe
17:30 verte, plus ensuite par effet de base l'inflation affichée, le glissement annuel aujourd'hui est
17:39 faible. Vous voyez que l'Italie est peut-être ponctuellement descendue sous les 2% pour le
17:46 dernier point le mois d'octobre 2023, mais parce qu'en octobre 2022 les prix de l'énergie je crois
17:53 avaient pris 25% à peu près. Donc il y a ces effets de base qui reflètent en partie, qui sont
18:05 un peu le miroir inversé de ce qu'on avait il y a un an. Il y a les Etats-Unis en noir pour lesquels
18:14 la poussée inflationniste a été plus précoce parce que pour les raisons que je rappelais tout à
18:19 l'heure, la demande de biens notamment de biens à manufacturer a été encore plus vigoureuse qu'en
18:27 Europe et puis les choses sont en train tout de même de se tasser. Quand on regarde ces données
18:40 en cumulé depuis 2019, la France et également l'Espagne restent parmi les pays dont l'inflation
18:48 cumulée a été la moins élevée, on est autour de 15 points depuis 2019, à peu près 13 points depuis
18:59 la fin 2021. C'est plutôt au-dessus de 20 points pour 20% d'inflation cumulée en Allemagne ou aux
19:10 Etats-Unis. Pour la suite, que peut-on dire ? Je n'ai pas de prévision, je suis sur la diapositive,
19:32 je n'ai pas de prévision au-delà de la fin de l'année, comme vous le savez, on dispose des
19:40 prévisions assez détaillées mais à très court terme. La plus-value des conjoncturistes à l'INSEE
19:47 est essentiellement d'être à l'INSEE, c'est-à-dire d'être à côté des producteurs de données et
19:53 puis de produire les enquêtes de conjoncture. Pas de prévision au-delà de la fin de l'année.
20:09 Il est probable que le reflux actuel se poursuive, ce qui n'empêchera pas des mois où l'inflation va
20:21 remonter, ne serait-ce que par effet de base où on aura des effets de miroir inversés par rapport
20:26 à l'aquatique d'il y a un an. On est passé d'un plateau d'à peu près 6% qui a duré quand même
20:34 à peu près un an, entre la mi-2022 et la mi-2023, on était à 6% en matière de glissement annuel,
20:42 à actuellement autour de 4%. Il n'est pas exclu qu'on fluctue autour de 4% pendant quelques mois.
20:49 Néanmoins, sauf nouveau choc sur les cours des matières premières, on voit que l'actualité
21:00 l'INSEE n'est pas avare en choc et en incertitude géopolitique, donc sauf nouveau choc, on devrait
21:09 continuer à refluer. Les services resteraient sans doute pendant quelques temps, encore la
21:17 première contribution à l'inflation, mais les derniers chiffres sur les salaires montrent,
21:25 encore une fois, qu'il n'y a pas d'emballement ou de spirale prix-salaires. Ce n'est pas
21:34 forcément le cas dans tous les pays. En Belgique par exemple, où les salaires sont indexés,
21:40 en moyennant des modalités particulières, il y a une indexation plus marquée des salaires en
21:52 Belgique. En Belgique, les prix des services ne sont pas à 3% ou 3,5% sur un an, ils sont déjà
21:58 autour de 7% sur un an. Les prix suivent à leur tour, donc il y a potentiellement des effets de
22:07 boucle plus marqués. Donc l'inflation va sans doute continuer à décroître, palier par palier,
22:15 et pas forcément de manière continue. À terme, d'autres facteurs sont susceptibles de jouer.
22:24 Alors j'ai tracé sur cette courbe, là, j'ai représenté, issue de nos enquêtes de conjoncture,
22:30 ce que nous disent les entreprises sur les difficultés d'offres et les difficultés de
22:36 demande. Avec ce qui est notable, la courbe bleue, les difficultés d'offres qui ont grimpé à des
22:46 niveaux inédits depuis 2020-2021 et la sortie des confinements. Alors depuis, ces difficultés
23:01 d'offres, elles ont reflué, mais elles sont loin, très loin d'être revenues à leurs moyens
23:08 historiques. Donc, elles peuvent être de diverses natures, des difficultés d'approvisionnement,
23:15 des difficultés de recrutement, mais elles restent élevées et il n'est pas certain qu'on revienne
23:24 complètement au régime antérieur, dans un monde, alors je ne suis pas du tout spécialiste de
23:33 géopolitique, mais en tout cas où il y a quand même des tendances à la fragmentation et donc
23:38 des délocalisations des chaînes de production mondiales qui sont sans doute moins fluides que
23:47 par le passé et donc des tensions inflationnistes qui sont tout de même peut-être susceptibles de
23:57 persister. Sans doute par ailleurs, davantage de volatilité que par le passé, on le voit encore
24:07 récemment à l'aune de l'actualité, on n'est pas dans la situation de 1973 où la guerre du Kipour
24:14 avait entré, où Israël était en guerre contre un certain nombre de pays producteurs de pétrole et
24:21 donc à ce stade, les cours du pétrole ont certes augmenté après le 7 octobre, mais de manière
24:30 relativement contenue. Des interrogations, bien sûr, sur la transition écologique,
24:42 la transition écologique, si ça ne coûtait rien, on l'aurait déjà fait, je ne suis pas spécialiste
24:48 du sujet, mais ça va sans doute coûter et c'est susceptible d'augmenter certains prix. Des
25:00 interrogations également sur le numérique qui est inversement susceptible peut-être de faire baisser
25:10 les prix, donc beaucoup d'interrogations sur le futur régime d'inflation avec sans doute davantage
25:17 de volatilité que par le passé. Si je reviens à la composition de l'inflation, bien sûr la
25:32 composition de l'inflation va déterminer parmi les ménages ceux qui sont les plus affectés.
25:37 Alors chacun a sa propre inflation, l'INSEE diffuse je crois sur son site un simulateur où
25:43 on peut faire son panier, simuler son panier, mais nous avons publié quelques chiffres là-dessus au
25:54 fil de nos notes de conjoncture avec naturellement parmi les ménages les plus affectés, ceux qui
26:02 sont les plus gros consommateurs d'énergie, donc plutôt ceux qui habitent dans les zones rurales,
26:09 les ménages les plus âgés aussi, enfin un peu plus âgés que les très jeunes,
26:16 donc ont des surfaces de logement à chauffer qui sont parfois plus importantes. Les ménages
26:25 les plus modestes aussi sont plus touchés du fait de l'alimentation, même si dans les facteurs
26:33 que nous avons étudiés, c'est-à-dire l'âge, la résidence, le niveau de revenu n'était pas
26:40 forcément le plus discriminant. Après, donc ça c'est quand on regarde les choses entre les ménages,
26:51 après si on compare le choc à celui qu'on a connu notamment dans les années 70,
27:04 et donc là j'en viens à la diapo numéro 11, alors qu'est-ce qui s'est passé ?
27:16 Alors là vous voyez le haut de marge des entreprises. Il faut avoir à l'esprit que ce
27:26 choc d'origine est essentiellement importé, c'est ce qu'on appelle un choc des termes de l'échange.
27:32 Les termes de l'échange ont été très déparamorables notamment en 2022. Ce choc de termes
27:39 de l'échange s'est en partie amorti depuis puisque les termes de l'échange se sont retournés.
27:44 Maintenant les prix de nos exportations sont plus dynamiques que les prix de nos importations. Donc
27:51 il y a un certain amortissement. Pour autant, il y a eu un prélèvement sur le revenu national
28:00 qui a affecté certains secteurs plutôt que d'autres. Une partie, encore une fois,
28:13 s'est dissipée en 2023. Au total, le revenu réel des sociétés serait à peu près voisin en 2023
28:22 que de son niveau d'avant la crise et le pouvoir d'achat des ménages serait un peu supérieur à
28:31 celui d'avant la crise, mais au prix d'un déficit public plus élevé. Et quand on regarde l'évolution
28:39 du taux de marge des entreprises, l'évolution globale qui peut masquer des différences
28:46 sectorielles, le taux de marge des entreprises n'est resté à son niveau d'avant la crise,
28:54 alors qu'il avait beaucoup diminué au moment des chocs pétroliers avant de remonter avec
29:01 le contre-choc pétrolier des années 80. Là, ça tient au fait que les salaires, notamment,
29:11 ne sont pas indexés, du moins hormis le SMIC, et de ce fait, en partie, les entreprises ont
29:23 pu maintenir en moyenne un taux de marge qui est semblable à celui d'avant la crise.
29:30 Si on regarde ce qui s'est passé en matière de pouvoir d'achat, c'est la dernière diapo,
29:38 la diapo 12, vous avez l'évolution en niveau du PIB, donc c'est la courbe bleue,
29:45 l'évolution du pouvoir d'achat des ménages au niveau, on est en bas 100 début 90,
29:55 du pouvoir d'achat des ménages, donc c'est la courbe rouge, et puis quand on ramène ça au
29:59 nombre d'unités de consommation, c'est la courbe orange. Donc un pouvoir d'achat qui a fluctué
30:05 au trimestre, le trimestre, bien sûr, mais qui est resté globalement stable, avec même, nous
30:13 attendons, un léger rebond du pouvoir d'achat par unité de consommation en 2023, après une légère
30:21 baisse en 2022. Donc la différence, ce sont bien sûr les finances publiques qui ont amorti une
30:34 partie du bloc au niveau macroéconomique. Je vais peut-être m'en tenir là pour l'instant,
30:47 pour rester dans les temps, on avait dit à peu près une demi-heure, on a dû commencer en retard,
30:51 avec les soucis techniques, même trois ans après, en général on met un quart d'heure avant de
31:02 faire fonctionner correctement, même dans les meilleurs équipés de l'INSEE, il y a toujours un
31:10 petit temps. Merci beaucoup Julien.

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