La data couplée à l’intelligence artificielle permet de mieux comprendre et de mieux gérer les ressources en eau. C’est la raison d’être de la start-up Blue Water Intelligence (BWI), capable de digitaliser les bassins versants (un bassin versant est une zone à l'intérieur de laquelle tous les écoulements, en surface ou en profondeur, se dirigent vers le même exutoire, par exemple une rivière ou la mer). Une activité qui repose notamment sur des données satellitaires.
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00:06 - Smarta Ilyes avec Jérémy Fain, bonjour.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Bienvenue, vous êtes le fondateur de Blue Water Intelligence créé en 2022, avec quelle idée de départ ?
00:15 - Alors l'idée c'était de se dire qu'il y a des applications du spatial dans plein de domaines.
00:19 Pour aller d'un point à un autre en voiture, on utilise des satellites.
00:23 Pour téléphoner dans des zones peu couvertes, on utilise des satellites.
00:26 Pour suivre des bateaux, on utilise des satellites mais on ne s'intéresse pas à l'eau.
00:31 Or l'eau, on l'a vu avec les sécheresses de 2022 et les sécheresses hivernales de 2023,
00:35 c'est la palissade de le dire, est une ressource vitale comme l'air.
00:40 Et on s'est dit qu'on allait répondre à des besoins autour du problème des eaux continentales.
00:45 Donc ce n'est pas les océans, ce n'est pas les côtes, ce n'est pas le près de côte,
00:49 c'est vraiment les lacs et les rivières, les réservoirs qui sont sur les continents.
00:53 Et comment, on parle d'hydrologie spatiale, c'est ça ?
00:57 Comment ça marche quoi, si j'ose dire ?
00:59 Alors, on a choisi de répondre dans un premier temps à des besoins qui n'étaient pas servis.
01:06 Et les besoins qu'on a identifiés, il y a des besoins des territoires, donc du monde public.
01:10 Et là, on les imagine bien, c'est anticiper les inondations,
01:14 permettre de mettre autour d'une table les parties prenantes en cas de détiage,
01:18 donc des eaux basses pour définir un partage de la ressource entre l'irrigation,
01:22 l'industrie, l'énergie, les villes, et de manière générale,
01:26 avoir une idée de la quantité de ressources présentes sur un territoire.
01:30 Donc ça, c'est pour le monde public.
01:31 Donc ça, les opérateurs publics, oui.
01:32 Ça, on y arrive bien.
01:33 Et comment on le fait ?
01:34 On a choisi de s'intéresser au débit, parce que le débit est un bon indicateur de la santé d'un cours d'eau.
01:41 Évidemment, il ne faut pas qu'il soit trop élevé, il ne faut pas qu'il soit trop bas.
01:44 Et le débit est un indicateur avancé également d'inondations.
01:47 Donc quand on voit un débit qui s'accélère, on peut prévoir qu'en cas d'embat,
01:50 par exemple un tronc d'arbre, un pont, une montée des eaux, etc.
01:54 Donc on a choisi le débit et on va chercher des données,
01:57 alors des données spatiales, mais pas seulement,
01:59 des données de ce qu'on appelle de télédétection.
02:01 Donc ça peut être des radars météorologiques au sol,
02:03 ça peut être même des passionnés de météo qui ont une station sur le toit de leur maison
02:08 et qui exposent des données.
02:09 Ça nous permet d'anticiper.
02:10 Et nous, ce qu'on fait, pour le décrire, on a développé un modèle de propagation physique.
02:16 Donc une goutte d'eau, quand elle tombe sur un bassin versant,
02:19 elle ruisselle jusqu'à la rivière et ensuite le rôle des établissements qui gèrent l'eau,
02:23 c'est de faire en sorte que la goutte d'eau mette le plus longtemps possible à s'écouler dans la rivière
02:28 et de repousser l'échéance du moment où elle sera dans l'océan,
02:31 parce que là c'est perdu, c'est-à-dire salié, c'est fini.
02:33 On doit attendre le nuage de la pluie.
02:35 Le long cycle de l'eau.
02:36 Absolument.
02:37 Donc nous ce qu'on fait, c'est qu'on a cet algorithme de propagation
02:41 qui est complètement global, c'est-à-dire qu'on n'a pas fait un modèle
02:44 adapté sur un bassin versant, il est globalisable immédiatement
02:47 grâce à une intelligence artificielle qui est une sorte de réseau de neurones
02:50 et qui paramètre automatiquement ce modèle suivant des éléments topographiques.
02:55 Donc vous avez parlé des opérateurs publics, il y a aussi des clients privés ?
03:00 Absolument. Alors je peux vous citer trois cas de type de clients que l'on serve.
03:05 Il y a par exemple les gens qui font du trading d'énergie hydroélectrique.
03:09 Donc ces gens-là ont besoin de la prévision de débit du lendemain
03:12 pour dire au marché combien ils vont produire.
03:16 Parce que s'ils produisent moins que ce qu'ils ont annoncé,
03:18 ils se prennent une pénalité.
03:19 S'ils produisent plus, bon y'a des...
03:20 Donc le débit est une fonction linéaire de la production hydroélectrique.
03:24 Il y a aussi des industriels qui rejettent des eaux claires.
03:27 Et eux, il y a toute une tendance que vous connaissez par cœur
03:30 dans cette émission de l'entreprise contributive et participante
03:34 à une régénération de la nature.
03:36 Et nous en fait on est capable d'indiquer aux industriels
03:38 qui rejettent des eaux claires quand les eaux seront basses
03:40 parce que leur contribution à la régénération des écosystèmes sera positive
03:44 et c'est ça qu'ils ont besoin de démontrer, d'appuyer devant leur partie prenante,
03:48 ONG, etc.
03:49 Et il y a un troisième cas qui est l'agriculture.
03:51 Donc l'irrigation est la première cliente des ressources en eau.
03:55 Et on fait exactement l'inverse.
03:56 On dit aux agriculteurs qu'en ne pas recharger leur citerne ou leur réservoir,
04:01 et donc quand quelque part le débit est au-delà de la caractéristique du débit
04:07 au même moment, donc au-delà de la moyenne saisonnière.
04:10 - Et cette ressource en eau, elle se raréfie, elle se complexifie aussi, on peut dire ça ?
04:16 - Alors non, elle se raréfie, on peut le dire.
04:20 Mais c'est un impact direct de l'accélération des changements climatiques.
04:25 Et elle se complexifie oui aussi parce que le changement climatique accélère les extrêmes
04:29 et donc on a plus d'inondations, plus d'échaucherages.
04:31 Mais ce qu'on constate c'est que c'est sur des territoires assez marqués.
04:35 Donc il y a des territoires où ça va être plutôt vers le bas, des territoires plutôt vers le haut,
04:39 mais voilà, ça moyenne pas bien.
04:41 - Merci, merci beaucoup Jérémy. Fin bon vent à Blue Water Intelligence.
04:45 Voilà, c'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
04:48 Merci à toutes et à tous de votre fidélité.
04:51 Je voudrais citer Cyriel Chazal à la programmation et à la production,
04:55 Angèle-Jean-Louis Girard le réalisateur, Thibaut Goury la fond au son,
04:59 et notre stagiaire Paco. Salut.
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